« Sway »

En le voyant échapper un rire, Moira sourit à son tour et se mit sur la pointe des pieds afin d'embrasser son petit ami à cet instant bien précis. La jeune femme le faisait souvent, embrasser Nathanael alors qu'il riait parce qu'elle appréciait toucher ses lèvres au moment même où celles-ci ne pouvaient être plus heureuses. C'était probablement stupide, mais c'était Moira.
« Je ne sais pas » répondit t’il finalement à sa question , l’air faussement pensif « j’ai peur que tu oublies d’ici ce soir » acheva le sorcier avec un fin sourire taquin.
Moira afficha un air faussement indigné avant de taper sur le bras du jeune homme et d'ajouter l'air malicieux « C'est évident qu'à vivre avec un calendrier humain, je passe souvent pour quelqu'un d'étourdi ! » dit-elle pour taquiner son petit ami. En réalité Nathanael n'était pas si pointilleux sur les dates que l'on pourrait le croire, il était même très très étourdit il y a quelques années de cela mais avec ses nouvelles fonctions, ses responsabilités, le jeune homme s'était vu forcé de trouver des parades pour ne plus oublier des choses importantes. Parfois Moira le sortait du pétrin en se souvenant à sa place mais elle aussi avait l'esprit déjà tellement prit par ses propres fonctions, il fallait dire que ces deux là finissaient par faire une belle équipe d'étourdis... Comme pour lui prouver que cette fois-ci, celle qui était tête en l'air, c'était elle, Nathanael mit son agenda sous le nez de la médicomage qui loucha un instant avant de lire ces quelques mots. « Nom d'une gargouille ! J'avais totalement oublié ! » s'exclama-t-elle en se tapant le front de la main droite.
« A moins que tu ne veuilles pas y aller » lui demanda-t-il galamment. C'était tout Nathanael ça, avoir quelque chose de prévu depuis des lustres et proposer d'annuler sur un coup de tête au dernier moment, tant que sa petite amie était à son aise, ça lui allait. « On attend notre présence , mais si tu as une envie particulière , on peut toujours annuler »
« Non, non, non » coupa Moira avec douceur avant d'embrasser rapidement Nathanael comme pour le faire taire avant de le regarder dans les yeux et de lui sourire doucement. « C'est un repas de charité très important et tu sais que je ne suis pas assez égoïste pour te garder pour moi toute seule, même si je dois passer la soirée à entendre des dizaines de femmes me dire ô combien je suis chanceuse de t'avoir et stupide de ne pas encore porter ton nom...! » dit-il en levant les yeux au ciel comme amusée par la pensée d'épouser Nathanael, ce à quoi elle n'avait pas véritablement pensé. En fait si, un petit peu... « J'y vais, on se retrouve ce soir ? » dit la jeune femme avant d'embrasser tendrement son petit ami et tourner les talons.

Moira réalisa à peine sortie du bureau qu'elle n'avait rien à se mettre ce soir pour le gala de charité alors que c'était surement l'un des évènements sorciers mondains de l'année. Quelle idiote d'avoir ainsi oubliée ! Et aujourd'hui elle travaillait, de quoi compliquer les choses comme il fallait. En chemin pour quitter Ste Mangouste, la jeune femme fit envoyer une note à sa meilleure amie et collègue de travail Penelope Monroe. C'était une femme de goût et qui avait de la classe en plus de la connaître par cœur. En quelques mots, la médicomage expliqua la situation à son amie :
La jeune femme fit envoyer la note et quitta l'hôpital en espérant sincèrement trouver une robe de luxe et les chaussures allant avec une fois rentrée chez elle sinon, malheureusement, Nathanael serait obligé de l'emmener au gala en jean et en baskets, à moins qu'ils acceptent les blouses de travail... La jeune femme eu un rapide sourire avant de se mettre en route pour la maison de Connolly. Son travail était vraiment compliqué, le jeune homme se fermait totalement à elle et l'empêchait de le soigner. C'était comme s'il se complaisait dans son infirmité. Quel genre de sportif serait-il apte à supporter une telle vie ? La médicomage n'y comprenait rien, la simple idée de ne plus être capable d'aider des les gens comme elle l'avait toujours fait la rendait malade, c'était sa vocation, son métier et depuis toujours, la jeune femme brune n'avait jamais rien envisagé d'autre dans la vie, pensant sincèrement être faite pour ça, mais depuis qu'elle connaissait le joueur, c'était comme si toute sa confiance en elle était un mirage, qu'elle n'avait jamais vraiment eu vocation à sauver les gens... Quand Moira travaillait dans Ste Mangouste, elle avait encore l'adrénaline du quotidien, la satisfaction de sauver des vies de justesse...

La jeune femme fit tourner les clés de son appartement dans la serrure avant de pousser la porte de son dos, l'air totalement lessivée. Pourtant la journée avait été moins physique que celles de 36 voire 72 heures qu'elle pouvait passer à Ste Mangouste sans en sortir mais ce Connolly... Il avait un don, un vrai. Celui de lui prendre la tête comme pas deux ! La jeune femme avait lutté toute la journée pour soigner quelqu'un qui était la dernière personne au monde à vouloir guérir ! Et les coéquipiers, les fans, le club ? Tous ne voulaient que sa guérison sauf Connolly lui même ! Un vrai casse tête... Moira laissa tomber son sac au sol tandis qu'elle traîna des pieds jusqu'à la chambre à coucher où elle eu le malheur de se laisser tomber sur le lit, soupirant d'aise quand elle redécouvrir le confort du matelas. Pourquoi devait-elle sortir ce soir ? Ok c'était important pour Nathanael mais elle, elle n'était pas obligée d'y aller, n'est-ce pas ? Oui, elle n'était pas obligée... Cependant à peine eu-t-elle fermé les yeux en imaginant son petit ami si séduisant, charismatique seul entouré de femmes médecins, journalistes, célébrités toutes plus séduisantes les une que les autres, Moira retrouva toute son énergie uniquement stimulée par la jalousie ou du moins, l'instinct de protection.

Après s'être redressée rapidement, la jeune femme se rendit compte que suspendue derrière sa porte se trouvait une robe de soirée bleue ciel, vaporeuse, de la mousseline, mettant parfaitement en valeur sa peau, ses yeux et ses cheveux bruns. Décidément, Penelope était vraiment une experte. La jeune femme qui n'aimait pas plus qu'une autre les belles robes se surprit elle même à ne pas pouvoir attendre de la porter. Fonçant sous la douche, elle se lava le corps, se parfuma, mit une belle paire de collants avant de s'occuper de ses ongles qu'elle verni de rouge avant d'enfin, enfiler la robe. Face au miroir de sa chambre, Moira observa le résultat. Au moindre de ses mouvements, le tissus semblait s'envoler. Elle était longue, jusqu'au sol qu'elle ne touchait pas grâce à une ravissante paire de chaussures à talons hauts. C'était une robe bustier cintrée à la taille qui donnait à Moira des airs de muses grecque. Coiffée et maquillée, la jeune femme saisit un manteau qu'elle posa sur le canapé à ses côtés où elle s'installa en attendant que son petit ami n'arrive. Il était encore tôt mais au moins, elle était prête.