Le divertissement est peut-être enfantin mais tellement innocent... Beaucoup de gens l'ont oublié.

Tic... Tac... Tic... tac.
Un coup d’oeil sur la pendule indiquant... Onze heures quarante. L’heure n’avançait pas et n’ayant avalé qu’un café, elle mourrait de faim ! N’y avait-il pas moyen de faire avancer ces satanées aiguilles à la fin ?! Elle jeta un coup d’oeil à droite, à gauche... Pourrait-elle avancer les aiguilles d’un tout petit peu grâce à la magie.... La verrait-on ? Non, personne ne regardait par ici... Elle pourrait... Sous ses doigts, elle sentit le bois de sa baguette ; sa main se resserra dessus. Ses yeux se fixèrent sur la pendule ; sa baguette se leva un peu, sortant quelque peu du dessous de la table... Rien qu’un tout peu... Pour vingt minutes ce n’était rien !
Son estomac, lui, était trop affamé pour patienter vingt minutes ! Bon il est vrai qu’elle aurait pu mangé avantage ce matin qu’elle n’avait mangé mais elle n’avait pas entendu son réveil et s’était ainsi mise en retard... Chose habituelle en fin de compte ; il n’était pas rare qu’elle se rendorme après que son réveil ait sonné, mais généralement elle ne se mettait pas en retard.

“Nymphadora, tu rêves ?”
Une voix à son oreille. Quelqu’un s’était approchée lentement en douce d’elle et se penchant par-dessus son épaule, lui avait murmuré quelque chose et... Elle avait sursauté d’un seul coup, manquant de renverser par la même son encrier.
Aussitôt, ses cheveux prirent une couleur rouge vif ; à peu près la même couleur en fait que celle qui se mit à colorer ses joues ; ses yeux lançèrent des éclairs alors qu’elle tournait le regard en direction de... John.
“Tonks, tu le fais exprès ou quoi? marmonna t-elle d’une voix furieuse alors qu’elle lui lançait un regard noir. “Cela fait deux ans que l’on travaille ensembles ! Ne me dis pas que...”
“Oups, désolée, j’ai oublié...”
“C’est ça, oublié...”
Alors que d’un pas plutôt rapide pour être normal John rejoignit sa place, Tonks se leva rageusement et fit le tour de son bureau ; elle se mit à effectuer des allées retours à travers la pièce sans réellement avouir de but hormis le fait de se dégourdir les jambes et d’oublier un instant ses doigts engourdis à force de noter et ses yeux fatigués d’avoir trop lu le dossier qui reposait sur son bureau et qui était leur affaire actuel... Une histoire d’enlèvement qui les faisait tous tourner en rond ; une histoire de fous où les coupables pouvaient aussi bien être les coupables que les victimes enfin bref... Cette histoire lui sortait par les oreilles au fur et à mesure qu’elle avait l’impression de s’y embourber ! Pourtant, elle avait de la patience à revendre !
Matinée paperasses. La jeune femme devait être hyperactive en quelques sortes ; elle détestait rester assise à lire, écrire, faire des rapports ! L’action ! Il fallait qu’elle bouge ! Ce bureau allait finir par la rendre folle ! A sans cesse voir le même décor défiler devant ses yeux, la pendule qui de toute évidence se liguait contre elle et refusait d’avancer à un rythme plus normal, et plus rapide !

Elle cessa ses aller et retours, s’immobilisa au centre de la pièce, inconsciente d’attirer les yeux sur elle... Sans doute pensaient-ils que c’était sa manière de pouvoir mieux réfléchir ? Après tout, elle était un peu... Bizarre parfois ; ce n’était pas un sérieux. Fascinante aussi... De par son don : qui sait, peut-être faisaient-ils un peu exprès de temps en temps de l’appeler par son prénom en sachant quel effet cela aurait ? Elle perdrait le contrôle et ils pourraient admirer ses cheveux se teinter vivement dans un rouge très prononcé ; ses yeux lançaient des éclairs mais cela n’enlevait pas le moins du monde la douceur présente dans son regard... Ils n’avaient également sans doute vu que très (X10000) rarement de personnes aussi enjouée qu’elle... Toujours à rire pour un rien, elle parvenait toujours à égayer les journées même lorsqu’ils restaient coincés entre deux dossiers... Bon en effet, je dois l’admettre, John ne lui était pas entièrement indifférent mais il était bien trop timide pour oser se dévoiler...

Tonks revint à sa place, dans ses pensées, et attendant que l’heure arrive ; de plus en plus son estomac criait au scandale qu’on ne laisse pas aller se restaurer quand il avait faim et la jeune femme se demandait encore comment elle faisait pour ne foncer en-dehors du bureau des Aurors pour aller déjeuner à la cafétéria en face du ministère... Lorsque l’heure H arriva enfin ; lorsque les aiguilles se rejoignirent en haut de la pendule ; Tonks se rua dans les couloirs en direction des ascenseurs. Elle avait sans nul doute surpassé son dernier record et elle fut la seule à entrer dans l’ascenseur lorsque celui-ci s’ouvrit. Elle s’engouffra dedans, se calant contre le mur du fond et glissant les mains dans l’intérieur de sa cape. Tant mieux.... Cela évitait de faire des mauvaises rencontres ; des rencontres dont elle se passerait bien afin que cette journée ne soit pas un fiasco total.
Il faisait encore frais et les couloirs, les ascenseurs n’était pas ce qui était le plus chauffé au ministère. La saison était encore fraîche ; l’été était encore loin d’être arrivé et la cape d’hiver n’était pas encore superflue.