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 Why the hell it means so much to me ? [Tom]

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MessageSujet: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:13

Why the hell it means so much to me ? [Tom] Dacretom

Quand Dacre ouvrit les yeux le matin suivant, il s'aperçut que son front et son nez étaient collés contre quelque chose de solide. Il battit des cils. La lumière du jour qui filtrait un peu sous les stores lui permit assez rapidement de découvrir la nature de son nouvel oreiller : le bras de Tom. Plutôt que de sursauter violemment, il s'obligea à se calmer et à analyser la situation. S'il pouvait être dans cette position, c'était forcément que Tom dormait encore. Il ne devait donc pas faire de gestes trop brusques qui risqueraient de le réveiller. Il décolla lentement son visage et se recula un peu. Pendant la nuit, les deux jeunes hommes s'étaient naturellement rapprochés l'un de l'autre à la recherche d'une source de chaleur. En essayant de se mettre en position assise, tout en douceur, il se rendit qu'il se passait quelque chose d'anormal au niveau de son entrejambe. En réalisant ce dont il s'agissait, Dacre rougit violemment et ouvrit la bouche dans une consternation muette. Ça ne voulait rien dire du tout. Ça lui était déjà arrivé de se réveiller dans cet état. Ça ne voulait rien dire du tout. Rien du tout. Du tout.
Jugeant préférable de se débarrasser de ce petit inconvénient avant que Tom n'ouvre les yeux, il ferma les siens et se força à penser à quelque chose de totalement inoffensif. Comme un ananas. Un ananas acheté sur le marché. C'est ça, un bête ananas tout ce qu'il y avait de plus normal. Il parvint assez rapidement à un résultat et sentit bientôt la pression quitter son membre. Ouf, il l'avait échappé belle.

Dacre se leva doucement du lit et regarda tout autour de lui. Tant que Tom était là, il ne pouvait pas sortir de la chambre. Enfin si, juste un peu, mais à quoi cela lui servirait-il de faire trois pas dans le salon ? Il ne pourrait même pas atteindre un fauteuil et encore mois sa bibliothèque. Désemparé, il commença à faire les cent pas sans bruit dans la pièce à la recherche de quelque chose à faire pour s'occuper. Il aperçut finalement un carnet de note qui dépassait d'un sac posé par terre. Il l'attrapa et s'installa en tailleur au fond du lit pour griffonner quelques réflexions sur la magie appliquée à la mécanique quantique. Un amoncellement de formules complètement incompréhensibles pour quelqu'un d'autre que lui.
Il releva la tête vers Tom pour s'assurer qu'il dormait encore. C'était le cas. Il voulut retourner à ses formules mais il ne put pas quitter le visage de son colocataire des yeux. Il était sur le dos, la tête un peu penchée de son coté et les lèvres légèrement entrouvertes. Dacre ressentit l'envie soudaine de les toucher. Il secoua la tête pour chasser cette idée mais n'abandonna pas son observation. Presque inconsciemment, le crayon qu'il avait dans la main commença à dessiner le visage du jeune homme endormi. Comme il avait un esprit très méthodique, il pouvait percevoir très vite les principaux très directeurs d'une forme ce qui faisait de lui un talentueux dessinateur. Son croquis devint bientôt aussi net que si ça avait été une photographie en noir et blanc.

Quand il releva les yeux pour s'assurer d'un dernier trait, Dacre se rendit compte que Tom venait d'ouvrir les siens. Il y eut un moment d'immobilité totale pendant laquelle aucun des deux n'osa bouger puis l'Auror envoya d'un geste très rapide son cahier valdinguer à l'autre bout de la chambre. Il s'écrasa contre le mur et fut amorti par un pull en laine tricoté par sa mère qui traînait par terre (le pull, pas sa mère, vous pourriez suivre un peu).

_ Tu es réveillé ! S'exclama-t-il avec un entrain théâtral, alors qu'il détestait enfoncer des portes ouvertes, pour essayer de faire oublier à Tom ce qu'il avait vu juste au cas où il n'aurait pas été totalement conscient de ce qui l'entourait. Viens, on va prendre le petit-déjeuner !

Dacre débordait toujours d'énergie les premières heures après le réveil. Son cerveau était en hyper-activité, comme s'il essayait de rattraper tout ce qu'il n'avait pas faire pendant la nuit. Il fourmillait d'idées. Il sauta littéralement du lit et trottina jusqu'à la porte de la chambre qu'il ouvrit en grand... pour tomber nez à nez avec une petite demoiselle un peu ronde avec deux longues tresses blondes et des énormes lunettes à monture noire. Sa voisine moldue. Une demoiselle un peu bizarre qui aimait faire de la pâtisserie et apportait des petits gâteaux à Dacre plusieurs fois par semaine. Le jeune homme n'avait pas encore compris qu'elle était amoureuse de lui. Il lui avait donné la clef de son appartement depuis le jour où un chien errant avait dévoré les biscuits qu'elle avait laissé sur son paillasson parce qu'il n'était pas chez lui.

_ Polly !

La demoiselle fronça le nez.

_ C'est Sally, lui répéta-t-elle pour la millième fois sans avoir l'air de lui en vouloir le moins du monde. Bonjour Dacre. Je vous apporte des muffins. Ils sortent juste du four.

L'Auror afficha une mine réjouie. Ses yeux brillaient de gourmandise, comme ceux d'un enfant.

_ Parfait. Nous allions justement prendre notre petit-déjeuner.

Sally tiqua au « nous » et jeta un coup d'oeil par l'ouverture de la chambre pour apercevoir Tom encore à moitié dans le lit. Elle piqua un fard. Zut ! Alors ses amies du club des amies des chats avaient raison. Son voisin était bel et bien gay. Elle se maudit intérieurement de ne pas les avoir écoutées et salua Tom d'un signe timide de la main. Après quoi, elle se dirigea vers la table du salon pour y abandonner son petit panier en osier contenant les muffins.

_ T-très bien alors... j-je les pose là. Bonne journée à vous d-deux.

Et elle s'empressa de sortir de l'appartement. Dacre eut une moue d'incompréhension et se dit que Polly était bizarre aujourd'hui. Bien sûr, ce qui venait de se passer avait volé loin au dessus de sa tête. Il était très loin d'avoir remarqué que sa voisine avait le béguin pour lui. D'ailleurs, ce n'était absolument pas réciproque. En revanche, il fallait avouer qu'elle était une cuisinière chevronnée et rien que l'odeur des muffins chauds le faisaient saliver. Il tendit la main vers eux en faisant un pas en avant mais elle se heurta très vite au champ de force. Alors il se retourna vers Tom et se mit à trépigner.

_ Viens, viens, couina-t-il en lui faisant signe d'approcher, avec l'empressement d'un gamin, afin qu'il puisse se saisir du panier de gâteaux.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:14

La première chose que Tom entendit en se réveillant fut le bruissement d’un crayon sur du papier. Il mit quelques secondes à sortir vraiment de son sommeil, il n’ouvrit pas tout de suite les yeux. Il émit un doux gémissement avant de remonter la couverture sur lui pour essayer de conserver le maximum de chaleur sur lui. Il caressa le matelas sous la couverture avec l’une de ses mains et mit quelques secondes à réaliser qu’elles auraient du rencontrer un obstacle vu qu’il partageait le lit avec quelqu’un. Enfin, s’il avait le lit pour lui, ce n’était pas pour lui déplaire non plus. Finalement, comme le bruit du crayon n’avait pas l’air de stopper, il ouvrit péniblement les yeux.

Il cligna plusieurs fois pour lutter contre la soudaine lumière et son regard se posa immédiatement sur Dacre. Le jeune Auror était assis en tailleur au fond du lit, près des pieds de Tom, et semblait être entrain de griffonner quelque chose dans un carnet. Il releva les yeux vers Tom et se figea soudainement, prenant enfin conscience que le jeune écrivain était réveillé. Tom ferma les yeux l’espace de quelques secondes, comme s’il était trop pénible pour lui de les garder ouverts de si bon matin, et quand il les rouvrit, le carnet avait disparu. Tom serait prêt à parier que la disparition du fameux carnet avait quelque chose à voir avec le bruit de collision contre le mur qu’il avait entendu pendant qu’il avait les yeux fermés.

Il décida de ne pas faire de réflexion et de laisser ça de côté pour l’instant, gardant quand même en mémoire l’idée d’aller fouiller dans le carnet quand il aurait l’occasion d’être un peu seul. Ça ne risquait pas d’arriver de si tôt mais Tom était trop curieux pour accepter l’idée qu’il ne saurait jamais pourquoi Dacre avait réagit aussi brutalement à cause d’un simple carnet. S’il l’avait juste posé sur la table de nuit ou même par terre, Tom aurait probablement pensé qu’il s’agissait de notes pour le boulot, ou autre. Mais le fait qu’il veuille le cacher à Tom ne faisait qu’exciter sa curiosité et avait tendance à le pousser à vouloir absolument savoir ce qu’il y avait dedans.

Enfin, il oublia la présence du carnet pour l’instant et roula dans le lit jusqu’à avoir son visage enfoui dans l’un des deux oreillers. Il n’avait jamais été du matin, alors forcément, entendre Dacre parler de façon aussi enthousiaste avait le don de le fatiguer encore un peu plus. Tom grogna à la seule mention d’un petit-déjeuner. Il était écrivain bon sang, il avait l’habitude de dormir tard, et de sauter le petit-déjeuner. Dacre aurait du s’en douter quand même. Enfin maintenant qu’il était réveillé, il devait bien avouer qu’il avait un peu faim. Pas assez pour avoir la volonté de se lever et de quitter les couvertures chaudes et agréables immédiatement.

Etrangement, entendre Dacre s’exclamer le nom de quelqu’un d’autre après avoir ouvert la porte de la chambre eut plus d’effet que n’importe quel réveil sur Tom. Il se redressa dans le lit immédiatement et resta bouche bée en voyant la jeune femme qui regardait dans la chambre et n’allait certainement pas tarder à le voir. Il aurait aimé avoir un endroit où se cacher, mais quelque chose lui disait que ça aurait été encore plus suspect. Oh. Mon. Dieu. Il n’arrivait pas à croire que ça lui arrivait, à lui !

‘Nous’, nous, NOUS ? Mais pourquoi est-ce qu’il avait dit nous ? Il grogna et se prit le visage à deux mains, parce qu’il était maintenant désormais impossible que la fameuse Sally ne l’ait pas vu et n’ai pas tiré ses propres conclusions de la situation à laquelle elle assistait. Après tout, si tout le monde avait cru Dacre gay pendant des années, elle avait du faire la même chose et Tom avait comme l’impression que de voir un homme à moitié nu dans son lit allait la conforter dans cette hypothèse.

« Non, non, Sally. » Il sortit du lit quand il la vit se diriger vers la porte d’entrée. Il n’était pas prêt à laisser n’importe qui croire qu’il était en couple avec Dacre, alors ça non. Et pourquoi est-ce qu’il ne disait rien lui ? Il devait bien avoir compris pourtant non ? Tom ne prit pas le temps de remettre son t-shirt – au point où il en était hein ! – et courut vers la porte de la chambre. Il prit la main de Dacre pour le forcer à venir avec lui, il n’avait pas envie de prendre le champ de force en essayant de rattraper la fameuse Sally. « Allez ! »

Il sortit de la chambre en trainant purement et simplement Dacre avec lui mais quand il arriva dans le couloir la jeune femme avait déjà un pied en dehors de l’appartement. « On n’est pas ens… » Tenta-t-il désespérément mais la porte se referma derrière elle sans lui laisser le temps de rectifier le tir. Il soupira et fixa la porte pendant quelques secondes, ravi que les gens arrivent à cette conclusion après un tout petit peu plus de vingt-quatre heures. Bon, là il devait bien avouer qu’ils lui avaient donné de quoi comprendre les choses de travers, mais quand même !

« Et toi, tu pouvais pas lui dire qu’on était pas ensemble ? » Il secoua la tête, soupira et se rendit enfin compte qu’il avait garder la main de Dacre dans la sienne. Il la lâcha le plus naturellement qu’il put et s’éloigna de lui pour se rapprocher de la table sur laquelle elle avait laissé les muffins. Il récupéra deux verres ainsi qu’une bouteille de jus d’orange dont il avait vérifié la date de péremption – il devenait prudent – et posa le tout sur la table. Finalement il s’assit – ou plutôt se laissa tomber – sur l’une des chaises et remplit les deux verres avec le jus d’orange.

Il releva alors les yeux vers Dacre pour voir ce qu’il faisait. « Ça ne te fait peut-être rien qu’elle pense qu’on couche ensemble mais moi j’aimerais autant qu’on évite. » Lâcha-t-il d’un ton bougon tout en fixant le jeune homme. Il secoua la tête et plongea sa main dans le panier pour en retirer un muffin. Il trouva à la place une carte blanche qu’il posa sur la table. Je sais que ce sont vos préférés. xxx La jeune fille avait signé et avait dessiné un petit cœur au bout de la queue du ‘y’ de son prénom. Tom plissa les yeux comme s’il voyait mal.

« Ohhhhhh. » Dit-il doucement comme s’il venait de réaliser quelque chose. Il se tourna vers Dacre, un sourcil levé. « Fallait me le dire que t’avais une copine. Ça au moins ça m’aurait vraiment convaincu que tu n’étais pas gay. » Il leva les yeux au ciel et attaqua son premier muffin, se rendant soudainement compte qu’il était affamé. Honnêtement, c’était la seule explication possible que Tom trouvait à quasiment tout ce qui venait de se passer. Personne ne débarquerait comme ça chez quelqu’un de si bon matin s’ils n’étaient pas intimes, surtout que personne ne lui avait ouvert, donc elle avait du avoir une clé pour entrer toute seule. Oui, tout s’expliquait. A part le fait que Dacre ait décidé de lui cacher et n’ait pas essayé de lui expliquer qu’ils n’avaient pas couchés ensemble la nuit dernière.

Enfin bon, Tom avait déjà arrêté d’essayer de comprendre le pourquoi du comment avec Dacre. Peut-être qu’il s’était servi de Tom pour la larguer, il ne savait pas si c’était sage ou non. Une partie de lui avait envie de dire que vu le caractère de Dacre, il avait déjà de la chance qu’une femme réussisse à le supporter, mais une autre partie de lui pensait qu’avec un physique comme ça, il aurait probablement pu faire mieux. Enfin, du moment qu’il ne parlait pas trop.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:15

Dacre regarda avec étonnement leurs mains jointes jusqu'à ce que Tom finisse par relâcher la sienne. Sur le coup, ça lui avait fait complètement oublier le panier de muffins. C'était vraiment une sensation étrange. Inédite, c'était certain. Ce simple contact parvenait à le faire se sentir... heureux. Irrémédiablement, il pensa aux amoureux qu'il voyait de se promener dans les rues de Londres. Était-ce la même chose ou était-ce totalement différent ?

« Et toi, tu pouvais pas lui dire qu’on était pas ensemble ? » pesta soudain son colocataire.

Évidemment, l'Auror n'avait rien suivi du tout. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre le reproche de Tom. Que Sally ait pensé qu'ils étaient un couple après avoir vu qu'ils dormaient dans le même lit était une déduction logique. Il haussa les épaules en signe d'indifférence. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire que sa voisine croit en quelque chose d'inexact ? Ce n'était pas son problème. Sa méprise ne lui portait aucun préjudice. Enfin, de son point de vue.

Tom lâcha sa main et Dacre ressentit immédiatement l'envie de la reprendre. Il s'en garda bien mais fit taire toutes les autres pensées de son esprit pour se concentrer sur cette expression de manque. Oui, vraiment, c'était étrange. Les contacts physiques semblaient avoir un grand pouvoir sur le cerveau et le rythme cardiaque. Il faudrait qu'il étudie cela plus en profondeur à l'occasion.

L'écrivain récupéra deux verres propres et les remplit de jus d'orange. Dacre ne manqua pas de remarquer qu'il l'avait fait assez naturellement, comme s'il s'habituait déjà à le considérer dans son décor. L'Auror s'installa autour de la table, se saisit vivement d'un muffin et mordit immédiatement dedans. Tout en mastiquant la bouche fermée, il étudia avec intérêt la marque de ses dents dans le gâteau.

« Ça ne te fait peut-être rien qu’elle pense qu’on couche ensemble mais moi j’aimerais autant qu’on évite. »

De coucher ensemble ?
Dacre leva les yeux au plafond et fit mine de ne pas écouter. Il se fichait comme d'une guigne de l'avis de Sally le concernant. Tout ce qui l'intéressait chez cette fille se trouvait en fait dans le panier devant lui. Il fronça légèrement les sourcils en voyant Tom piocher dedans. Une cohabitation signifierait qu'il en aurait moins pour lui, il fallait qu'il l'accepte.

« Ohhhhhh. Fallait me le dire que t’avais une copine. Ça au moins ça m’aurait vraiment convaincu que tu n’étais pas gay. »

L'ancien Serdaigle fut tellement surpris qu'il avala de travers et s'étouffa avec des miettes de muffin. Il dut boire son verre de jus d'orange cul-sec et puis celui de Tom pour faire passer sa toux. Qu'est-ce qui avait pu lui mettre cette idée ridicule en tête ? Il leva un regard saturé d'innocence sur son camarade. On aurait dit que ce dernier venait d'accuser un petit ange du plus grand des crimes. La frimousse de Dacre était irrésistiblement mignonne avec ses yeux gris-bleuté étonnés et ses lèvres entrouvertes à la recherche d'une réponse à faire.

_ Polly est ma voisine, rien de plus. Par Merlin, quelle pensée saugrenue tu as eu là !

Oui, Dacre était la seule personne à utiliser encore le mot « saugrenu ». Il eut un petit rire et secoua la tête. Se rendant compte qu'il était le seul à trouver ça drôle, il cessa de sourire et s'éclaircit la gorge.

_ Je te l'ai dit, je ne m'intéresse pas aux êtres humains. Pourquoi ferai-je une exception pour cette fille, moldue, sans personnalité, sans style vestimentaire et sans estime d'elle-même ? Je ne peux par contre pas lui enlever le fait avéré qu'elle est une excellente pâtissière.

Et il mordit encore dans son muffin.
Le pire était sans doute qu'il avait dit ça sans penser une seule seconde que ça pourrait être vexant pour Sally. Comme souvent, il se contentait d'énoncer des faits, sans considérer les sentiments des gens puisque c'était quelque chose qui le dépassait.
Même si ça avait crevé les yeux de Tom dès la première seconde, Dacre n'avait toujours pas compris que sa voisine s'intéressait à lui.

_ Une minute, fit-il alors qu'il remplissait de nouveau les deux verres de jus d'orange. Tu as dit « m'aurait vraiment convaincu ». Est-ce que cela signifie que tu ne me crois pas ? Pourquoi ?

Dacre se demandait bien pourquoi tant de gens pensait qu'il était homosexuel. Même ses cousines, qu'il voyait rarement, essayaient de le caser avec des hommes. Il était curieux de savoir ce qui lui valait cette réputation.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:15

Tom savait qu’il n’avait probablement pas fini de croiser des gens qui allaient penser qu’ils étaient ensemble, étant donné qu’ils vivaient sous le même toit et ne pouvaient pas – les gens allaient penser qu’ils refusaient – s’éloigner l’un de l’autre de plus de dix mètres. Ça ne l’empêchait pas de trouver la situation particulièrement irritante. La jeune femme ne lui avait même pas laissé le temps de s’expliquer, mais au fond, qu’est-ce qu’il aurait bien pu dire ? Que c’était compliqué ? Qu’elle ne le croirait pas s’il lui expliquait ? Elle ne l’aurait pas cru même si elle avait eu la gentillesse d’attendre pour des explications de sa part. Son cas était désespéré. Il n’avait aucune bonne excuse pour expliquer son comportement, mais il n’était quand même pas prêt à accepter que les gens les prennent pour un couple.

Qu’ils pensent que Dacre était intéressé, c’était normal, ou en tout cas ça n’avait rien d’étonnant. Mais lui ? Qui pourrait y croire ? Ça l’agaçait un peu que la fameuse Sally n’y ait pas réfléchi à deux fois. Mais là encore, elle les avait vu dormir dans le même lit l’un que l’autre. Il reposa son muffin sur la table et grogna dans ses mains pendant quelques secondes. Il détestait la situation dans laquelle il était, ça, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute. Il allait falloir qu’ils trouvent une solution et vite, sinon Tom allait se retrouver obligé d’assassiner Dacre pour annuler le serment inviolable.

« Merci pour mon jus d’orange. » Lâcha-t-il quand Dacre le but cul-sec pour faire passer sa toux. Fallait pas qu’il se gêne surtout, il avait qu’à faire comme chez lui… Enfin, façon de parler. Tom était entrain de porter son muffin à sa bouche quand Dacre lui expliqua qu’il ne sortait pas avec Sally. D’ailleurs, il le faisait exprès de l’appeler Polly ? Elle venait de le corriger déjà, n’écoutait-il donc jamais quand les autres parlaient ? Enfin, peu importe le nom de la jeune femme, Tom ne comprenait pas ce qu’il se passait. Elle était rentrée comme ça chez lui et était venu le voir dans sa chambre et ils ne sortaient pas ensemble ? C’était légèrement… Etrange.

Le jeune écrivain rigola d’un rire sans joie et se laissa retomber en arrière contre le dossier de son siège, reposant son muffin sur la table. « Tu sais, pour quelqu’un qui m’a fait une scène hier soir parce que soi-disant tu avais été « traumatisé » par Mark & co, je trouve que tu te comportes vraiment comme un connard avec les autres. » Il fixa le jeune Auror d’un air désapprobateur. Ce n’était pas correct ce qu’il faisait avec cette Sally, et encore moins ce qu’il venait de dire sur elle. Tom devait bien avouer qu’il était assez surpris, après tout le discours de Dacre la veille, il aurait pensé que le jeune homme aurait porté plus d’attention à ce qu’il disait et qui aurait été susceptible de faire du mal aux autres.

« Puisque tu as l’air de penser que tu es trop bien pour elle, tu devrais le lui dire. » Il se pencha vers la table et rapprocha la petite carte qu’il avait trouvé dans le panier de Dacre afin qu’il puisse la lire de lui-même. « Parce que de toute évidence elle est intéressée et pense qu’elle a une chance avec toi. » Il regarda Dacre comme si le jeune homme était complètement idiot. Il ne voyait pas Dacre profiter de la jeune femme comme ça, il ne devait juste pas avoir conscience de ce qu’il faisait. Le jeune Auror n’était pas méchant en soi, il était juste insensible.

« Je ne sais vraiment pas ce qu’elle te trouve, mais crois-moi, personne ne fait ça, » Il montra le panier de muffin d’un geste vague de la main, « sans aucune raison. Comme il est hors de question qu’elle continue à penser que tu n’es pas intéressé parce qu’on sort ensemble, tu vas aller lui expliquer la vérité. » Il se fichait royalement de ce que Dacre lui disait pour lui expliquer qu’elle n’avait aucune chance, du moment qu’il lui expliquait qu’il ne sortait pas avec Tom. Le jeune écrivain savait qu’elle aurait plus de facilité à croire Dacre s’il lui disait qu’il n’était pas gay, en partie parce qu’elle voudrait le croire.

« Et profites-en pour récupérer la clé de ton appart’. Des réveils comme ça, je m’en passerais bien, merci. » Il grimaça légèrement rien qu’à l’idée que la jeune femme ait la clé de cet appartement et recommença à tranquillement manger son muffin. Il remercia Dacre d’un geste vague de la tête quand celui-ci lui resservit du jus d’orange – ce n’était que justice après qu’il ait liquidé son premier verre sans rien demander – et porta le verre à sa bouche.

Il était entrain de le reposer sur la table quand Dacre parut enfin comprendre ce que Tom avait dit tout à l’heure. Ah oui, du coup s’il n’était pas intéressé par sa voisine, le mystère de son orientation sexuelle était encore entier. Enfin, presque. « J’ai juste un peu de mal à te croire oui, désolé. Ça m’a paru tellement évident pendant des années que tu l’étais… » Il haussa les épaules et croqua à nouveau dans son muffin.

Il examina rapidement le jeune Auror des yeux à la tête et en vint à la même conclusion que d’habitude. Il se mordilla la lèvre inférieure d’un air légèrement gêné, il n’aurait pas su expliquer pourquoi il avait toujours pensé que Dacre était gay, c’était comme une sorte de sixième sens. « J’en sais rien, c’est juste que quand je te regarde, je le vois direct… Enfin c’est juste que tu… Tu fais gay. » Finit-il par lâcher faute de trouver un meilleur moyen de le dire. Et puis merde c’était vrai, il n’y pouvait quand même rien si le jeune homme avait juste l’air d’être gay, ce n’était quand même pas de sa faute, et puisque Dacre semblait vouloir le savoir, il avait le droit de le lui dire.

« C’est juste… Je sais pas moi, c’est quelque chose. Tu l’as ou tu l’as pas. » Ajouta-t-il en haussant les épaules et en finissant son muffin. « Et en l’occurrence toi tu l’as. » Il désigna le jeune homme d’un mouvement vague de la tête et but une nouvelle gorgée de jus d’orange. Il se leva ensuite et alla passer ses mains sous l’eau. Il n’était jamais totalement réveillé avant d’avoir bu son café du matin, mais il ne faisait pas confiance à la cafetière de Dacre, alors il avait prévu de s’arrêter rapidement en route pour aller en acheter un. Ils allaient probablement devoir marcher ou prendre les transports moldus de toute façon, Tom n’avait pas spécialement envie de tester le transplanage, même à deux, sans présence médicale.

Il s’appuya contre l’un des murs de la cuisine, les bras croisés sur la poitrine, attendant que Dacre ait fini pour qu’ils puissent aller s’habiller et essayant au maximum de ne pas penser à comment ils allaient s’y prendre pour se doucher.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:16

« Tu sais, pour quelqu’un qui m’a fait une scène hier soir parce que soit-disant tu avais été « traumatisé » par Mark & co, je trouve que tu te comportes vraiment comme un connard avec les autres. »

Dacre arrêta de dévorer son muffin et plissa les yeux au mot « soit-disant ». Manifestement, Tom n'avait rien appris hier soir. Il avait écouté mais il n'avait pas compris. L'Auror songea aux secondes qu'il avait perdues à lui expliquer ce qu'il endurait même après Poudlard, aux moult autres façons qu'il avait de les utiliser à meilleur escient et surtout, à la honte qu'il éprouvait en ce moment même d'avoir choisi de se confier à une personne qui ne l'avait pas compris. Parce qu'au fond, il ne pouvait pas comprendre.
Il aurait aimé promettre qu'il s'était confié à Tom pour la dernière fois, que ce qui venait de se passer lui servirait à de leçon... mais il y a des leçons que l'on n'apprendra jamais.

« Puisque tu as l’air de penser que tu es trop bien pour elle, tu devrais le lui dire. Parce que de toute évidence elle est intéressée et pense qu’elle a une chance avec toi. »

Dacre hésita avant de prendre la petite carte que lui tendait son colocataire. Il l'approcha de ses yeux et lut. Un petit mot de Sally. Il avait remarqué qu'une carte comme celle-ci accompagnait toujours ses paniers de muffins mais, comme elle ne se mangeait pas, il la jetait sans la lire. Maintenant qu'il comprenait son utilité, il se demandait ce que disaient les autres cartes.

« Je ne sais vraiment pas ce qu’elle te trouve, mais crois-moi, personne ne fait ça, sans aucune raison. Comme il est hors de question qu’elle continue à penser que tu n’es pas intéressé parce qu’on sort ensemble, tu vas aller lui expliquer la vérité. »

L'Auror détestait qu'on lui dicte sa conduite. Comment aurait-il pu deviner que sa voisine avait le béguin pour lui ? Il n'y connaissait rien aux sentiments. Il ne savait pas qu'offrir des gâteaux était un signe d'intérêt. Ca aurait tout aussi bien pu être l'expression d'une gentillesse désintéressée, non ? Ce que les êtres humains étaient compliqués !
Il contracta sa mâchoire et reposa la carte sur la table. Tom tenait apparemment beaucoup à dissiper le malentendu sur leur relation aux yeux de Sally. Dacre s'imaginait fort bien aller frapper à la porte d'à coté pour lui dire : « Ecoutez mademoiselle, ce garçon n'est pas mon petit ami. En fait, ce n'est même pas mon ami. Comment se fait-il que nous ayons dormi dans le même lit ? Eh bien... euh... » Oui, c'est sûr qu'il serait convaincant.

Il fronça le nez en voyant que Tom l'observait de la tête aux pieds en expliquant vaguement (très vaguement même) la raison pour laquelle il avait toujours pensé que Dacre était gay. Il avait ce quelque chose ? Qu'est-ce que c'était que cette explication sans aucun fondement ni preuve ! L'esprit si méthodique de l'Auror hurlait au scandale. Il ne pouvait tout de même pas être jugé coupable par un raisonnement tellement obscur qu'il était en fait inexistant.

Dacre se leva de sa chaise et posa la main gauche sur le dossier pour s'appuyer dessus. Avec une petite moue vexée, il dit :

_ D'après un sondage mené l'an dernier par la Gazette du Sorcier, je réunis plusieurs critères qui, selon les sorcières, font l'homme idéal. A savoir que, premièrement, mes yeux sont clairs et mes cheveux foncés, deuxièmement, je mesure plus d'un mètre quatre-vingt, troisièmement, mes doigts sont longs, quatrièmement, j'exerce un métier représentant l'élite de notre société. Il n'y aurait donc rien d'étonnant statistiquement à ce que la gent féminine me trouve à son goût.

Non mais !
Il prit vivement le panier de muffins qui en contenait encore quelques uns et ajouta d'un air décidé :

_ Maintenant, si tu veux absolument que j'aille clarifier les choses auprès de Polly, il va falloir que tu viennes avec moi.

Et oui, ce fichu serment inviolable...

Sans attendre de réponse, Dacre passa devant Tom pour sortir de la cuisine. Il attrapa fermement son poignet au passage pour l'entraîner avec lui. Arrivé près de la porte de son appartement, il fourra le panier dans la main libre de l'ancien Gryffondor afin d'avoir la sienne de libre pour pouvoir ouvrir la porte. Ils sortirent dans le couloir, Dacre toujours dans son pyjama de satin bleu et Tom toujours en pantalon sans t-shirt. Ils étaient pieds nus. Se rendant compte qu'il n'avait pas la moindre idée de quelle porte cachait l'appartement de Sally et qu'il y en avait trois autres sur son palier, il frappa énergiquement à la première qu'il vit. Une vieille dame vint leur ouvrir. Découvrant sur son palier deux jeunes hommes et un panier à moitié rempli de muffins, elle leur sourit seulement à demi-rassurée. Avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, Dacre s'exclama :

_ C'est une erreur, Madame. Veuillez accepter mes excuses pour le dérangement. Je vous souhaite une bonne journée.

Il entraîna aussitôt Tom vers la prochaine porte et frappa sur le battant. Il eut plus de chance cette fois-ci. Ce fut Sally qui ouvrit. Quand elle posa les yeux sur eux, elle devint blanche comme un linge. Prévoyant qu'elle ait le réflexe de refermer la porte dans un sursaut, Dacre posa sa main libre dessus pour la garder ouverte et commença son speech :

_ Ecoutez, Polly...

_ Sally, rectifia-t-elle doucement en remontant ses grosses lunettes sur son nez pendant que Dacre complétait en lâchant le poignet de Tom pour se donner du crédit.

_ ... cet homme n'est pas mon petit ami. Ce n'est même pas mon ami, en réalité. Je crois qu'il voulait que vous le sachiez. Il pense aussi que je ne devrais pas accepter vos gâteaux parce que vous me les offrez en espérant que je tombe amoureux de vous, ce qui n'arrivera jamais.

Il jeta un coup à l'écrivain pour voir comment il s'en sortait. Apparemment, ce n'était pas encore ça...

_ Ce n'est pas vous, ajouta-t-il précipitamment. C'est moi. C'est juste que je ne m'intéresse pas aux gens. Je ne veux pas de relation amoureuse. Avec qui que ce soit. Croyez-moi, cela vaut bien mieux pour vous parce que je suis un être vraiment insensible qui ne saurait jamais vous combler.

Nouveau coup d'oeil à Tom. Il avait l'air de s'améliorer.

_ Alors le mieux serait peut-être que nous échangions la clef de mon appartement contre ce qu'il reste de vos délicieux muffins. J'espère que vous me croyez quand je vous dis que je n'avais pas l'intention de vous faire de la peine et que je suis navré si ça a été le cas.

Pas trop mal pour les premières excuses de sa vie. Sally regardait tour à tour Tom et Dacre, les yeux écarquillés et les sourcils légèrement froncés. Elle plogea une main dans la poche de ses jeans et en sortit la clef de l'appartement voisin qu'elle plaça dans la main de l'ancien Gryffondor une fois qu'elle eut repris le panier de muffins.

_ Merci pour votre franchise, Dacre. J'apprécie.

L'Auror retira sa main de la porte que Sally commença à refermer. Elle s'arrêta à la moitié et ajouta :

_ C'est dommage. J'avais commencé à me dire que vous faisiez un beau couple tous les deux.

Elle lança un sourire malicieux à Tom et referma complètement la porte. Dacre se tourna vers son colocataire et s'exclama avec une mine satisfaite :

_ Voilà ! C'est fait. Tu es content maintenant ?

Apparemment, il n'avait absolument pas relevé ce que Sally avait lancé. Il se dirigea vers la porte restée ouverte de son propre appartement en enchaînant sur le problème suivant :

_ Je prends une douche en premier. Tu n'aura qu'à rester dans la salle de bain en tournant le dos à la baignoire. Je sais ! Nous allons installer une des chaises de la cuisine, comme ça tu pourras t'asseoir pendant que je me lave. Et puis, il y a un rideau de douche tout de même.

Evidemment, il avait dit cela au moment où le propriétaire de la dernière porte de l'étage sortait descendre les poubelles. Le regard qu'il leur lança signifiait clairement qu'il était homophobe. Dacre ne s'en aperçut pas et continua son chemin.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:17

Tom croisa les bras sur sa poitrine et regarda Dacre se lever. Il savait que le jeune Auror – comme tout le monde – n’avait pas du apprécier de s’être fait donner des ordres, mais il fallait croire que les vieilles habitudes avaient la vie dure parce que ça venait vraiment naturellement au jeune écrivain. Enfin de toute façon, que ça lui plaise ou non il avait intérêt à le faire. Il était simplement hors de question que la jeune femme reste persuadée qu’ils étaient gays et en couple, elle avait l’air du genre commère et bientôt tout l’immeuble serait au courant. Et après, il suffisait qu’il y ait un collègue de Dacre dans le bâtiment, ou quelqu’un pour le reconnaître lui et lancer une rumeur sur internet ou dans la presse et bientôt tout le monde serait au courant.

Tom s’était attendu à ce que Dacre essaye de contrer les ordres, ou alors le fait qu’il soit gay, en tout cas il n’avait pas prévu que le jeune Auror essaye de lui prouver qu’il était sexy. Surtout en citant un sondage de la Gazette du Sorcier. Tom leva les yeux au ciel et passa ensuite le reste de la tirade de Dacre à le fixer en ricanant. Bonjour la modestie ! « Excuse-moi Appolon, si un sondage dans la Gazette du Sorcier dit que toutes les femmes devraient être à tes pieds, alors ça doit être vrai ! » Lança-t-il du même ton sarcastique qu’il avait déjà utilisé plus d’une fois en parlant à Dacre. Il en profita pour jeter un coup d’œil un peu plus appuyé au jeune homme, analysant tous les points qu’il venait de citer du sondage.

Il n’avait jamais véritablement fait attention mais ce qu’il venait de dire n’était pas totalement faux. Pour beaucoup, Dacre correspondait assez à la description d’un homme désirable. Il avait un physique plutôt agréable et même s’il ne plaisait pas à tout le monde, il rentrait dans cette catégorie de personnes qui devenaient de plus en plus sexy au fur et à mesure qu’on les côtoyait. Ce ne fut qu’après avoir laissé son regard trainer le long des épaules et du cou de Dacre que Tom s’aperçut qu’il était probablement entrain de le fixer depuis plus de temps que naturel entre deux hommes. Il n’y pouvait rien, il avait l’œil artistique.

Enfin, toujours est-il qu’il continuerait de nier que Dacre pouvait être jugé sexy par quiconque. Apparemment le jeune homme avait des chevilles assez enflées comme ça sans avoir besoin que Tom n’en rajoute. « Et je parlais de ta charmante personnalité. Je n’ai pas dit que personne ne te trouvait beau, simplement que tout le monde te trouvait insupportable. » Il fit une légère grimace pour faire semblant de compatir avec le jeune Auror.

Quand Dacre l’entraina dehors, il se laissa faire. Il était encore torse-nu et n’avait ni chaussettes ni chaussures, mais il était déjà sorti sur le palier de son appartement bien plus dévêtu que ça, et Tom n’était pas quelqu’un de particulièrement pudique de toute façon. Il se contenta de lever encore les yeux au ciel en voyant Dacre frapper à la mauvaise porte et tomber sur une vieille dame. Est-ce qu’il allait les trimballer comme ça jusqu’à ce qu’ils trouvent Sally ? Parce que ça pourrait durer un moment et le but de la manœuvre était d’éviter que tous les occupants de l’immeuble pense qu’ils sortent ensemble, pas leur agiter la preuve sous le nez. Enfin la preuve, en tout cas, pas leur en donner l’impression.

Il croisa les bras sur sa poitrine quand il en eut à nouveau la possibilité et lança un coup d’œil réprobateur à Dacre quand celui-ci se trompa encore sur le prénom de sa voisine. « Tu le fais exprès ou quoi ? » Bien sur, il n’attendait pas réellement de réponse, et il se dépêcha de se mettre légèrement en retrait pour permettre à Dacre de faire ses excuses, de rectifier le tir pour qu’ils puissent en finir avec toute cette histoire.

Tom n’interrompit pas Dacre, même s’il devait bien avouer que ce fut très tentant à deux ou trois moments. Il était naturellement maladroit et insensible comme ça ou bien il faisait un effort tout particulier ? Tom secoua la tête d’un air réprobateur quand Dacre fit une petite allusion à ce qu’il lui avait dit tout à l’heure. Ils n’étaient pas là pour régler leurs comptes, ils étaient là pour expliquer qu’ils n’étaient pas ensemble. Si Dacre avait quelque chose à lui dire, il n’avait qu’à attendre deux minutes qu’ils en aient fini et qu’ils puissent régler leur différent en privé. Et Tom se força à ne pas penser à quel point ça lui faisait penser à une réaction qu’il avait déjà eu quand Jessica l’avait mis dans des situations similaires lors de soirées entre amies où elle lui en avait voulu pour telle ou telle raison.

Tom finit par baisser les yeux quand Dacre conclut ses excuses. Le début avait été franchement maladroit, mais au moins il avait su finir à peu près normalement. Il lança un regard qui signifiait très clairement ‘ah-regarde-je-te-l-avais-bien-dit’ quand Sally accepta le panier de muffin et lui rendit sa clé en précisant qu’elle avait apprécié l’honnêteté de Dacre. Il apprécia par contre un peu moins la réflexion finale de la jeune femme en fermant la porte. Il fut tellement surpris qu’il n’eut le temps de rien dire avant que la porte ne soit effectivement fermée. Il écarta les bras en signe d’incompréhension et regarda autour de lui comme s’il s’attendait à voir une explication écrite sur les murs ou une caméra cachée pour une émission de télévision moldue.

Il ne trouva bien entendu rien de tout ça. « Dans quel monde est-ce qu’on ferait un beau couple au juste ? » Lâcha-t-il plus pour lui-même qu’autre chose. Il était tenté de frapper à nouveau à la porte de la jeune femme pour lui dire clairement que non, ils ne faisaient et ne feraient jamais un beau couple mais décida d’abandonner. Insister encore plus ne jouerait probablement pas en sa faveur et maintenant que le mal était réparé ce n’était pas le moment de tout refoutre en l’air.

« Ravi. » Répondit Tom d’un ton faussement enjoué quand Dacre lui demanda s’il était content maintenant. Le jeune écrivain s’appuya dos à la rambarde de la cage d’escalier et regarda Dacre retourner vers leur appartement en faisant des plans à haute voix pour savoir comment ils allaient pouvoir se doucher avant de partir à la bibliothèque. Il était entrain de se redresser pour le suivre à l’intérieur quand il remarqua que la quatrième et dernière porte de leur palier était ouverte et qu’un homme – environ la quarantaine – les regardait d’un air clairement désapprobateur. A la moue dégoûtée qu’il faisait, Tom n’eut aucun mal à comprendre ce qui le dérangeait dans ce qu’il venait d’entendre. Des crétins dans son genre Tom en avait connu plus qu’il n’osait l’avouer, un certain nombre avait même fait partie de ses amis, ça ne rendait pas le regard qu’il était entrain de leur lancer plus acceptable ou moins désagréable. Au contraire même.

Peut-être que c’était simplement le fait que ce soit la première fois que ce regard lui soit adressé à lui, mais Tom ne put pas s’empêcher de dire quelque chose. Il se décolla bel et bien de la rambarde et se tourna vers le voisin qui s’était arrêté sur le palier de sa porte et qui les fixait comme s’il les défiait de lui tenir tête. « Excusez-moi, » commença-t-il doucement d’un ton faussement amusé, s’excusant clairement de façon ironique plus qu’autre chose, « on vous dérange peut-être ? » Il était évident dans le ton qu’avait emprunté Tom qu’il n’était pas seulement entrain de lui demander poliment s’ils faisaient trop de bruit sur le palier.

Le jeune écrivain fixa le voisin de Dacre dans les yeux, sans ciller, n’attendant même pas de réponse, n’arrivant juste pas à simplement tourner les talons et rentrer bien sagement. Quand il crut entendre une ou deux insultes – homophobes, il était inutile de le préciser - dans les grognements que le fameux voisin avait poussés dans sa barbe, Tom n’hésita même pas une seconde avant de se retourner vers la porte encore ouverte de l’appartement. « Eh Dacre ! » L’appela-t-il, et à vrai dire Tom se fichait de savoir s’il était encore dans le couloir ou non, il serait allé le chercher dans le hall d’entrée s’il avait du.

Il prit le visage du jeune Auror dans ses mains et l’embrassa rapidement. C’était fini avant même que Tom n’ait eut le temps de réaliser ce qu’il venait de faire. Il passa sa langue sur ses lèvres rapidement par réflexe et fut presque surpris d’y trouver le goût des lèvres de Dacre. Il lança un dernier regard noir à leur voisin de palier, posa sa main dans le bas du dos du jeune Auror et l’escorta à l’intérieur de l’appartement.

Il claqua la porte derrière lui et s’écarta légèrement de Dacre aussitôt. Il ne savait pas pourquoi il avait fait ça, la connerie des gens ne le dérangeait généralement pas plus que ça, enfin tant qu’elle ne lui était pas spécialement adressée, alors c’était surement ça qui avait fait la différence. Tom était surement trop impulsif pour son propre bien, mais il ne l’était pas assez pour oublier qu’il venait justement de convaincre l’une de leurs voisines qu’ils n’étaient pas ensemble. Tout ça pour essayer ensuite de faire croire à leur autre voisin qu’ils étaient en fait bien ensemble.

Il devait bien avouer que ça n’avait pas grand sens, et pourtant sur le coup ça lui avait paru la bonne chose à faire. C’était toujours le cas d’ailleurs. La vérité c’était que pour lui il y avait une grande différence entre laisser les autres penser qu’il était gay et leur faire croire qu’il l’était pour leur donner une leçon. Peut-être que Tom savait que le voisin qu’il venait de défier ne s’amuserait pas à lancer des rumeurs sur eux, peut-être qu’il l’espérait surtout. Il n’en savait rien, il y était allé totalement à l’instinct et même s’il savait qu’il avait agit de manière totalement déraisonnable, il ne pouvait pas s’empêcher de ne pas regretter. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion d’emmerder un vieux con comme ça, et ça lui procurait toujours un sentiment de satisfaction assez particulier.

Il releva finalement les yeux vers Dacre, conscient qu’il lui devait bien une explication à lui aussi. Il soupira juste et leva les yeux au ciel comme s’il ne comprenait pas que le jeune Auror n’ait pas tout suivi de son raisonnement. « Je sais, je sais. C’est pas la peine de commenter, c’était différent là. » Bien sur qu’il s’attendait à ce que Dacre lui reproche de changer d’avis toutes les deux secondes mais il n’avait pas envie de l’entendre.

« Je déteste qu’on me regarde comme ça, c’est tout. » Continua-t-il comme si ça pouvait servir de justification. La vérité, c’était que c’était la seule qu’il avait pour expliquer sa conduite, et si elle n’était pas suffisante pour Dacre alors ce n’était pas son problème. « Douche ? » Demanda-t-il finalement tout en se dirigeant vers la salle de bains, impatient de changer de sujet.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:17

Dacre n'écoutait rien de ce que Tom disait. Il marchait candidement vers son appartement en réfléchissant au costume qu'il porterait pour aller à la bibliothèque, à un de ses interrogatoires avec un prisonnier qu'il avait bouclé à Azkaban la semaine dernière, à la situation économique actuelle de la Russie et à l'utilisation du Nombre d'or dans l'architecture européenne. Tout cela en même temps, bien évidemment.
Il ne suivit pas l'échange que l'écrivain eut avec le voisin bourru et pourtant, la voix de Tom prononçant son prénom parvint à percer sa petite bulle.

« Eh Dacre ! »

L'Auror s'arrêta et fit volte-face. Il regarda avec incompréhension l'ancien Gryffondor se diriger vers lui d'un pas décidé. Même lorsque ce dernier prit son visage entre ses mains, il ne comprit pas ce qu'il avait en tête. Comment aurait-il pu s'en douter, après tout le cirque qu'il avait fait pour qu'il aille clarifier la situation auprès de Sally ? En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, les lèvres de Tom se retrouvèrent scellées aux siennes. Le baiser fut si court que Dacre n'eut même pas le temps d'avoir le réflexe de fermer les yeux. Il resta bêtement immobile, les bras ballants.

Tom exerça une pression au creux de son dos pour le pousser à rentrer dans l'appartement. Il le suivit docilement, n'arrivant pas du tout à réaliser ce qui venait de se produire. Il passa le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure et nota que ce n'était pas son goût habituel. Les sourcils froncés, il se tourna vers son colocataire qui venait de fermer plutôt violemment la porte. Prenant une grande inspiration, il ouvrit la bouche mais ne trouva rien à dire. Il recommença quelques secondes plus tard pour le même résultat.

« Je sais, je sais. C’est pas la peine de commenter, c’était différent là. »
se défendit Tom.

Bien sûr que c'était la peine de commenter ! Il l'avait embrassé bon sang ! Son premier baiser... S'en rendant compte, Dacre s'empourpra et dissimula en partie son visage dans une de ses grandes mains.

« Je déteste qu’on me regarde comme ça, c’est tout. »

Quoi ? Le voisin ? L'Auror n'avait rien remarqué. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Sûrement quelque chose d'horrible pour pousser Tom à une telle extrémité. Dacre se demanda si le jeune homme avait déjà embrassé quelqu'un du même sexe que lui ou si c'était la première fois. Il pariait sur la seconde supposition vu son caractère. Mais que diable avait donc pu dire son voisin ?!
Il ignora complètement son « douche » sensé changer de sujet et le suivit jusque dans la salle de bain. Après un long silence dévolu au choix des mots qu'il allait prononcer, il se lança :

_ Tu savais que, d'après des sondages officiels conduits par l'Institut des Chiffres Magiques, 98% de gens se souviennent encore de leur premier baiser ? Merci beaucoup. Grâce à toi, je me souviendrai que le mien fut avec un homme, qui me déteste de surcroît, et dans le seul but d'énerver un voisin moldu, obèse et dégarni.

Dacre chercha distraitement les poches de son pantalon pour fourrer ses mains à l'intérieur mais se souvint que son pyjama n'en avait pas et laissa tomber.
Il ne comptait pas en faire tout un plat mais les marques d'affection avaient le don de le déstabiliser, même si dans ce cas-là c'était de la comédie. Ses pommettes étaient encore rosies. Il fixa le bout de ses pieds et déglutit en repensant au baiser. Il s'était toujours demandé comment c'était, d'un point de vue scientifique bien sûr. Il nota que son coeur s'était emballé car il avait compris plus vite que son cerveau ce qui arrivait.
Les poids sur les hanches, Dacre se tourna lentement vers Tom.

_ Tu m'as embrassé, souffla-t-il comme s'il avait finalement décidé d'en parler. Tu me fais tout un cycliste pour ne pas être vu comme gay et tu m'embrasses.

Il voulait dire « cirque » mais, malgré son intelligence hors du commun, Dacre était incapable de mémoriser une expression correctement. Ce qui rendait toujours les situations dramatiques amusantes au bout du compte.
Il secoua la tête et attrapa le bras de Tom pour le rapprocher de sa chambre. Il le lâcha avant qu'il y ait un malentendu et entra pour prendre un costume et des sous-vêtements propres dans la commode. Puis il alla jusqu'à la salle de bain. Il déposa ses vêtements pliés sur le siège des toilettes qu'il avait préalablement fermé et se rendit au fond de la pièce jusqu'à la baignoire. Si Tom lui parla pendant ce laps de temps, il n'écouta pas. Il se débarrassa de son pyjama sans prendre le temps de s'assurer si son colocataire avait détourner les yeux et entra sous la douche qu'il lança sans attendre en tirant le rideau sur lui. Il s'enduisit de gel douche au parfum floral plutôt féminin – car il préférait cela aux senteurs des gels destinés aux hommes – et se frictionna énergiquement de partout. Il épargna son visage, ayant à peine conscience qu'il voulait conserver la douceur de Tom sur ses lèvres. Il éteignit assez rapidement l'eau et ouvrit le rideau.

_ Tu m'as embrassé ! s'exclama-t-il encore en enjambant la baignoire pour atterrir sur le tapis de bain en forme de poisson.

Il attrapa un drap de bain et l'enroula autour de sa taille avant de coincer l'extrémité dans le drapé pour pouvoir disposer ses mains. Ses épais cheveux noirs étaient plaqués sur son crâne et ruisselait le long de son visage pour filer dans son cou et sur son torse. Ce dernier était vraiment très pale et finement musclé. Il mettait ses yeux encore plus en valeur. Dacre rejoignit Tom et se planta juste sous son nez.

_ Etais-tu amoureux de ta fiancée ? Depuis que tu l'as quittée, tu n'en as pas parlé une seule fois. Tu n'as pas non plus emporté de photo d'elle sinon tu l'aurais regardée avant de dormir. Peut-être qu'en fait c'est toi qui est gay et que tu ne te l'avoues pas.

Dacre avait dit ça pour agacer Tom plus que par conviction bien sûr.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:17

Tom ne s’attendait pas sérieusement à ce que Dacre lâche l’affaire comme ça, mais il devait bien avouer qu’il commençait presque à y croire. Il l’avait suivi sans rien ajouter jusqu’à la salle de bains et était resté silencieux pendant quelques minutes. Tom n’avait pas pris la peine d’aller récupérer son t-shirt dans la chambre, après tout, il allait prendre une douche, il considérait que se rhabiller maintenant ne ferait que lui faire perdre du temps. Enfin, il attendait que Dacre se décide à y aller puisqu’apparemment il avait tenu à y aller en premier. Il se tenait donc adossé à l’un des murs de la salle de bain, bras croisés sur la poitrine, alternant la contemplation silencieuse du carrelage et des coups d’œil en direction du jeune Auror pour voir s’il s’était enfin décidé.

Quand finalement Dacre ouvrit la bouche, ce n’était encore une fois pas du tout à ça que Tom s’était attendu. Il avait anticipé des reproches, des interrogations, pas une nouvelle leçon de statistiques, surtout pas sur ce sujet là. Il du bien mettre cinq secondes à comprendre ce que Dacre était entrain de lui dire et pourquoi il le lui disait. Il fixa le jeune Auror pendant un bon moment, la bouche entrouverte, ne sachant pas s’il était entrain de se payer sa tête ou non. Il lui aurait avoué être encore puceau, Tom aurait déjà eu un peu de mal à le croire, il était peut-être coincé mais ils avaient quand même 25 ans, c’était une expérience qu’il aurait déjà du avoir vécu, ne serait-ce qu’une fois.

Alors qu’il n’ait jamais même embrassé personne ? Pour Tom ça avait tout simplement été inconcevable, il ne savait pas que des gens existaient encore à leur époque. Il avait connu son premier baiser à 12 ans et il ne s’était jamais vraiment arrêté depuis. Sa première fois avait été à 15ans et même s’il n’en gardait pas que des bons souvenirs, il ne regrettait pas de ne pas avoir attendu plus longtemps. Comment est-ce qu’il avait pu voler le premier baiser d’un homme à 25 ans ? Ça faisait partie des choses dont il avait totalement arrêté de se soucier en faisant des rencontres, pour lui tous les gens de leur âge avaient dépassé depuis longtemps le stade des premières fois, dans quasiment tous les domaines.

Apparemment il s’était lourdement trompé. « Comment est-ce que ça peut être ton premier baiser ? Tu n’es jamais sorti avec quelqu’un ? Ou j’en sais rien moi, tu n’as jamais joué à la bouteille ? » Il continua à fixer Dacre et voyant qu’il n’obtiendrait pas de réponse, continua d’un ton de plus en plus désespéré. « Action ou vérité ? 7 minutes au paradis ? » Apparemment, non. « Mais enfin comment c’est possible ? Comment est-ce que j’étais censé savoir moi… »

Non Tom n’allait pas s’excuser. Il avait fait ce qu’il était censé faire, il n’allait pas s’excuser pour avoir utilisé Dacre pour faire pourrir la journée d’un homophobe qui l’avait regardé comme s’il était malade de la peste et risquait de contaminer la planète entière. En plus de ça, ce n’était pas comme si ça comptait vraiment. Ce n’était même pas un vrai baiser, et c’était pas comme si Tom lui-même l’avait apprécié. C’était allé tellement vite de toute façon qu’il n’avait même pas eu le temps de réaliser que c’était vraiment entrain d’arriver.

En plus de ça, Tom ne vouait pas pourquoi il lui en faisait toute une histoire. Il lui avait rendu service au final, maintenant il n’avait plus à dire qu’il n’avait jamais embrassé personne à 25 ans. Il soupira à nouveau quand Dacre ramena le sujet sur le tapis. « Je te l’ai déjà dit, c’était totalement différent ! Je ne veux pas que tout le monde pense que je suis gay alors que je ne le suis pas, mais qu'un homophobe le pense ça ne me dérange pas. » Il prit deux secondes pour réécouter ce qu’il venait juste de dire et se rendit compte que ça avait sonné largement mieux dans sa tête.

« Ce que je veux dire c’est que ça ne voulait rien dire. Il a pensé qu’on était ensemble, il m’a regardé de travers. Alors pour l’emmerder j’en ai rajouté. » Il haussa les épaules et fourra ses mains au fond de ses poches de jeans. Il ne comprenait pas pourquoi Dacre ne pouvait tout simplement pas comprendre ça, ce n’était pourtant pas si compliqué. Il était entrain de se dire que Mark aurait tout de suite compris lui, mais se rendit vite compte que ce n’était pas quelque chose qu’il aurait un jour osé avec Mark, même sur un coup de tête, même sans ambigüité, même pour pourrir la journée d’un crétin comme ça. En partie parce que Mark était partiellement de leur côté. Enfin, il ne voulait pas franchement y penser maintenant, il n’en avait jamais fait un problème. Il n’était pas d’accord avec Mark sur tout, mais ça ne les avait jamais éloigné, ils ne parlaient juste jamais de sujets sensibles, tabous, politiques ou importants, ils déconnaient juste.

« Fin de l’histoire. » Ajouta-t-il dans l’espoir fou que Dacre allait juste laisser tomber et finalement prendre sa foutue douche. Le jeune Auror répondit presque à ses attentes, il l’attrapa par le bras et le traina jusque dans la chambre pour pouvoir récupérer ses affaires. De retour dans la salle de bains, Tom garda consciencieusement le dos tourné à la baignoire pour éviter de voir Dacre pendant que celui-ci se déshabillait et ce ne fut qu’une fois qu’il commença à entendre l’eau couler qu’il commença à regarder autour de lui dans l’espoir de trouver un endroit où s’asseoir. Il ne mit pas longtemps à s’apercevoir qu’ils avaient tous deux oublié de prendre une chaise de la cuisine après l’épisode du palier, du coup il finit par foutre les vêtements de Dacre par terre pour s’asseoir sur le siège des toilettes. Ce n’était pas l’idéal mais il allait peut-être attendre longtemps.

Finalement, quelques minutes plus tard il entendit le rideau de douche s’ouvrir et, pensant que Dacre avait besoin qu’on lui passe quelque chose, du shampoing, du gel douche, ou autre, il releva les yeux vers la baignoire. Il les détourna bien vite en se rendant compte que le jeune Auror était entrain de sortir. Heureusement il n’avait rien vu, ou presque. Il ferma les yeux et secoua la tête en priant pour que son cerveau n’ait rien eu le temps d’imprimer et se releva, tournant le dos à Dacre jusqu’à ce qu’il soit sur qu’il ait mis une serviette autour de sa taille. « Oui je sais, tu l’as déjà dit ça. Et moi je t’ai déjà dit que c’était pas la peine d’en faire toute une histoire. »

Il soupira, leva les yeux au ciel et finit par se retourner pour avoir Dacre dans son champ de vision. Il ne savait pas exactement à quoi il s’était attendu mais apparemment il ne s’était pas préparé à ce qu’il avait sous les yeux. Il avait déjà remarqué que Dacre était grand et fin mais le voir à moitié nu comme ça accentuait encore plus ce côté grande perche. Etonnamment, ce n’était pas nécessairement dans le mauvais sens du terme. Ça lui donnait presque du charme. Ses cheveux noirs étaient plaqués contre son visage et de l’eau ruisselait le long de son cou, de son torse, jusqu’à son nombril… Tom releva les yeux après que la goutte qu’il suivait sans le savoir ait été épongée par la serviette que Dacre avait mise autour de sa taille.

Il se força à concentrer ses yeux sur ceux de Dacre. Ce n’était pas le premier homme à moitié nu qu’il voyait, il n’allait quand même pas laisser le jeune homme le troubler comme ça juste parce qu’il était étrange et qu’ils n’étaient pas amis. Tom fut sorti de ses pensées assez brutalement quand Dacre vint se poser juste sous son nez et commença à l’attaquer verbalement. Tom mit quelques secondes à réagir mais il comprit relativement vite de quoi Dacre était entrain de lui parler. Il le fixa d’un air agacé, la mâchoire serrée et l’air tout d’un coup plus sérieux. Il n’aimait pas du tout les insinuations que Dacre faisait, et il n’aimait pas non plus la façon dont il s’attaquait à sa vie privée, qui n’était d’ailleurs aucunement ses affaires. Ce qu’il ressentait ou avait ressenti pour Jessica ne le concernait pas le moins du monde.

« Non mais je rêve là, tu te fous de ma gueule c’est ça ? » Il se retint au dernier moment de pousser Dacre mais c’était uniquement parce qu’il avait conscience que le jeune homme était en serviette et que le sol était glissant et qu’il n’avait envie ni de le voir tout nu sur le carrelage ni d’avoir la police sur le dos après qu’il se soit éclaté le crâne contre le rebord de la baignoire en glissant. « Je ne vois pas en quoi mes sentiments envers Jessica te concernent le moins du monde. » Déclara-t-il la mâchoire tellement serrée que Dacre avait surement du faire un effort pour comprendre ce qu’il avait essayé de dire.

Il s’écarta finalement et se retint encore une fois de marcher sur les vêtements de Dacre par terre, juste pour le plaisir de l’emmerder. « Tu te prends pour qui ? Tu n’as jamais été avec personne, tu n’as aucune idée de ce dont tu parles. Alors quoi ? Tu as lu une étude dans Sorcière Hebdo selon laquelle 69% des hommes qui ne trimballent pas de photo de leur copine dans leur portefeuille ne les aiment pas sincèrement ? » Il avait imité – ou en tout cas essayé, vu son niveau d’énervement, il n’avait pas du être terriblement efficace dans son mime – Dacre pour la partie sur l’étude de Sorcière Hebdo, parce que bien sur, le jeune homme avait l’air de terriblement mieux s’y connaitre puisque lui il lisait des magazines, des études sérieuses…

Tom n’avaient peut-être pas de chiffres en tête, mais il avait l’expérience de son côté, quelque chose qu’il manquait cruellement à Dacre. Il le pointa du doigt et continua sur sa lancée. « Puisque ça a l’air de t’intéresser j’étais très bien avec Jessica. On était parfaitement heureux, j’avais décidé de passer le restant de mes jours avec elle. C’est pas parce que je ne ressens pas le besoin de pleurer devant des photos d’elle, de rester en pyjama toute la journée en m’empiffrant de glace et en gémissant que j’ai perdu l’amour de ma vie que je n’appréciais pas ce qu’on avait ensemble. »

S’il était honnête avec lui-même, il savait qu’il n’avait jamais été réellement amoureux de Jessica. Ou alors peut-être quand ils étaient plus jeunes. Cela faisait longtemps que l’amour avait cédé sa place à l’habitude, à la facilité et à l’estime. Mais c’était suffisant pour Tom. Il n’était jamais tombé amoureux, il n’avait jamais connu cette passion que certain décrive. Pour lui, ce n’était que la fiction, dans le monde réel on ne finissait peut-être pas avec notre ‘âme-sœur’, on ne vivait pas toujours une folle romance comme dans les films, mais on avait déjà de la chance si on arrivait à trouver quelqu’un avec qui on s’imaginait facilement vivre jusqu’à la fin de ses jours. Alors non, il n’allait pas pleurer la perte de Jessica parce qu’il n’avait pas le cœur brisé, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne l’aimait pas, ou qu’il ne l’avait jamais aimé.

Et encore moins qu’il était gay. Et il ne comprenait pas pourquoi il était encore entrain de débattre intérieurement de ça. Surement pour s’éviter de s’énerver directement contre Dacre. « Combien de fois est-ce qu’il va falloir que je te le dise ? Ce baiser ne voulait rien dire. Je. Ne. Suis. Pas. Gay. Tu sais quoi, c’est exactement pour ça que les gens hésitent à défendre votre cause. Dés qu’on se met un peu de votre côté, tout le monde vous tombe dessus et suppose que vous êtes gays. » Il avait volontairement parlé de cette cause en incluant Dacre. A cet instant là il se fichait royalement de savoir si le jeune Auror était gay ou non, il avait juste besoin de se défouler.

Il l’attrapa doucement par le bras, ne sentant pas le besoin d’ajouter quoique ce soit d’autre. Il récupéra des vêtements propres dans sa valise – il n’avait pas encore pris le temps de déballer proprement ses affaires – et retourna dans la salle de bains. Il enleva son jean et rentra dans la baignoire en sous-vêtement. Une fois à l’intérieur seulement il se déshabilla entièrement et jeta son caleçon par terre en-dehors de la baignoire.

« Profites-en pour t’habiller. Plus vite on est partis, plus vite je suis débarrassé de toi. » Et il lança l’eau pour couper court à la discussion.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:18

Dacre savait bien qu'il avait franchi une limite. Quand même, c'était étrange que Tom prenne tant à coeur l'opinion d'un vieil homophobe et se défende aussi violemment d'être gay deux minutes plus tard. On aurait dit qu'il se sentait insulté.
Quand il se mit à lui crier dessus, l'Auror battit plusieurs fois des cils comme pour accuser le choc.

« Alors quoi ? Tu as lu une étude dans Sorcière Hebdo selon laquelle 69% des hommes qui ne trimballent pas de photo de leur copine dans leur portefeuille ne les aiment pas sincèrement ? »

C'était bien balancé, il fallait l'avouer. Le pire fut sans doute que Dacre réfléchit une seconde à la potentielle existence d'une telle statistique. Il checka rapidement ses sources mais n'en trouva pas.

« Combien de fois est-ce qu’il va falloir que je te le dise ? Ce baiser ne voulait rien dire. »

Dacre eut une petite moue boudeuse. Le baiser n'avait pas plus de sens pour lui mais disons qu'il lui faisait tout de même un petit quelque chose... Comme un pincement au coeur.

« Tu sais quoi, c’est exactement pour ça que les gens hésitent à défendre votre cause. Dés qu’on se met un peu de votre côté, tout le monde vous tombe dessus et suppose que vous êtes gays. »

Il fallait qu'il arrête de le mettre d'office de l'autre coté du chaudron. Dacre non plus n'était pas homosexuel. Il n'était pas hétéro non plus d'ailleurs. Disons qu'il était sans avis sur la question. Disons plutôt que cette question le désintéressait au plus haut point.

Il s'aperçut avec consternation que Tom avait mis ses vêtements propres par terre pour pouvoir s'asseoir sur le siège des toilettes. Il se baissa pour les ramasser et préféra regarder ailleurs pendant que son colocataire finissait de lui hurler dessus. Cette fois, il écouta vraiment, sans laisser son esprit vagabonder ailleurs comme il en avait l'habitude.
Il attendit que Tom ait tiré sur lui le rideau de douche pour dérouler son drap de bain de sa taille et s'essuyer correctement.

« Plus vite on est partis, plus vite je suis débarrassé de toi. »

Dacre déglutit et baissa la tête.
Avec une lenteur appliquée, il entreprit ensuite de s'habiller. Il avait choisi un costume sombre Armani de la ligne David. Coupe ceintrée. Veste droite fermée par un seul bouton. Trois boutons à chaque manche. Il la portait sur une chemise violet foncé Dolce & Gabbana.
On pouvait trouver tous les défauts de la terre à Dacre mais on ne pouvait pas dire qu'il ne savait pas s'habiller.

Il récupéra sa baguette magique dans la poche de sa veste de pyjama et se servit de sortilèges informulés pour sécher ses cheveux et attirer à lui chaussettes et chaussures qu'il avait oublié à coté. Il se rendit ensuite devant le miroir qui se trouvait à mi chemin entre les toilettes et la baignoire pour observer son visage. Sa pilosité était du genre discrète et ne nécessitait pas forcément qu'il se rase tous les matins. Comme il ne l'avait pas fait hier à cause d'un réveil plutôt... agité, il donna un petit coup de rasoir magique ce matin pour retrouver sa peau douce de bébé.

Il n'allait certainement pas s'excuser. Il ne voyait même pas pourquoi Tom s'était autant énervé. Il n'avait fait que déduire des choses de ce qu'il voyait. Ce n'était pas un crime à ce qu'il en savait. Il était même persuadé que s'il avait eu tord, il ne se serait pas autant mis en colère.
D'un coup de baguette magique, il fit léviter une serviette propre pour Tom près de la baignoire. En entendant le jet d'eau s'arrêter, il rangea son bien dans sa manche de son costume et se tourna vers à la porte en enfouissant les mains dans ses poches.
Il n'adressa plus un mot à Tom jusqu'à ce qu'ils sortent de l'appartement.

*


Bien au chaud dans son Milford coat de chez Belstaff, Dacre traversait les rues de Londres. Il préférait sa cape de sorcier mais mieux valait ne pas attirer l'attention des moldus. Comme il l'avait proposé plus tôt, il suivait Tom à dix mètres derrière lui, sans le sac en papier sur la tête toutefois. Il trouvait ça vraiment ridicule. En plus, ils étaient obligés de se rendre à Sainte Mangouste à pied étant donné que Monsieur l'écrivain ne voulait pas être vu en taxi avec lui.
Ils venaient de faire choux blanc dans le sous-sol de la British Library qui abritait pourtant la plus grande bibliothèque sorcière du monde de la magie. Rien sur la manière de briser un Serment Inviolable. Enfin si, d'après les centaines de livres qui parlaient du sujet, c'était tout bonnement impossible. Dacre pouvait sentir que son camarade était complètement à cran. Il était à présent l'heure du déjeuner mais il était sans doute inutile qu'il le fasse remarquer étant donné que Tom ne voudrait jamais être vu en train de manger avec lui. Déjà que marcher sur le même trottoir semblait être un crime contre l'humanité...

_ Dacre Luxifer Bingley, s'exclama soudain une voix alors qu'il s'apprêtait à traverser un passage piéton.

Tom n'avait d'autre choix que d'attendre avec lui de ce coté-ci de la route car elle mesurait plus de dix mètres de large et il ne pourrait jamais atteindre l'autre si l'Auror restait là où il se trouvait.
Une très vieille femme s'approcha du grand jeune homme. Elle souriait à s'en décrocher le dentier. Dacre reconnut une très bonne amie de sa grand-mère. Guindé, comme lorsqu'il devait avec un échange humain, il inclina poliment la tête.

_ Bonjour Mrs Pompkins.

La vieille sorcière sembla enchantée d'être reconnue. Elle leva la main vers le visage du petit-fils de son amie qui accepta de mauvaises graces de se pencher afin qu'elle puisse lui attraper la joue et la pincer un peu. Il esquissa une sorte de grimace en serrant les dents.

_ Tu as encore grandi, mon garçon. Comment vont tes parents ?

Dacre n'avait plus grandi depuis des années mais il avait compris que cela ne servait à rien d'essayer de raisonner la sorcière. Cette dernière lui lâcha la joue afin qu'il puisse répondre.

_ Ils vont bien, merci de demander.

Les conversations banales, il avait appris cela par coeur. Il devenait même très bon à ce jeu-là. En temps normal, tout ce serait terminé par un 'Passez-leur-le-bonjour-de-ma-part ' et un 'Je-n'y-manquerai-pas-bonne-journée'. Mais le temps était très loin d'être normal depuis cette cochonnerie de serment inviolable. La vieille dame jeta un bref coup d'oeil au jeune homme qui essayait de se rendre invisible derrière Dacre et qui n'avait pas traversé alors que le feu des piétons était vert. Son vieux coeur bondit dans sa poitrine.

_ V-Vous êtes Tom Hensworth. Je suis en train de lire votre dernier livre, regardez.

La sorcière s'empressa de sortir ce qui ressemblait effectivement à un roman de la besace en cuir qui traînait à son épaule. Ses mains tremblaient. Dacre jeta un oeil à la couverture et mémorisa sans le faire exprès le titre ainsi que l'édition de l'ouvrage. Les yeux de la vieille dame brillaient d'émotion. Même l'Auror était ému de la voir si heureuse. Il fit un pas de coté afin d'exposer un peu mieux son colocataire.

_ Oh, je... je voulais aller à votre séance de dédicace la semaine dernière mais je suis arrivée trop tard. Je trouve que vous êtes un très bon auteur, Monsieur Hensworth.

Dacre tourna la tête vers Tom pour observer sa réaction. L'espace d'une fraction de seconde, son coeur s'emballa dans sa poitrine. Il le trouvait beau, pris ainsi au dépourvu. Mrs Pompkins serrait son livre contre elle comme s'il s'agissait d'un trésor. Elle regarda tour à tour les deux jeunes hommes et dit à l'écrivain :

_ Alors vous êtes ami avec le petit Luxifer. Remarquez, ça ne m'étonne pas. J'ai lu que vous supportiez l'équipe des Canons de Chudley et que votre plat préféré était le saumon au four, tout comme ce charmant garnement.

Les pommettes de Dacre se teintèrent légèrement de rose. Le fait que Tom et lui puissent avoir la moindre chose en commun ne lui avait vraiment jamais traversé l'esprit. Il lui jeta un coup d'oeil à la dérobée, gêné.
Comme il avait bien saisi que Tom aimait démentir tous liens entre eux, il se dit qu'il détesterait surement l'idée que l'amie de sa grand-mère les croit amis. Aussi s'éclaircit-il la gorge pour commencer, le menton dans son écharpe prune et les yeux rivés sur le trottoir à ses pieds :

_ Nous ne sommes pas...
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:18

Tom savait qu'il avait eut tort de s'emporter autant sur le pauvre Dacre, mais il n'était pas du genre à écouter ce genre de commentaire et à ne rien dire. Il détestait ne pas se défendre, et quand c'était quelqu'un comme Dacre qui l'attaquait comme ça, surtout sur ce terrain là, c'était une question d'honneur de lui hurler dessus jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il avait eut tort. Bon, ce n'était peut-être pas la manière la plus pédagogique de se faire entendre, mais elle lui avait été bien utile jusque là. En plus de ça, Dacre l'avait trop énervé pour qu'il soit en mesure d'utiliser une manière plus douce de dire les choses. Il ne savait plus du tout comment il voyait sa relation avec le jeune homme, un coup il réussissait à le supporter, il avait même eu pitié pour lui pendant un moment la veille quand il lui avait raconté ce que leurs camarades de Poudlard lui faisaient encore subir, et à d'autre moment il ne rêvait de rien d'autre que d'enfoncer la tête du jeune Auror dans un mur jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement de son champ de vision.

Il laissa l'eau couler pendant sûrement plus de temps que nécessaire, mais il avait besoin d'être un peu tout seul. Il aurait préféré avoir un endroit plus intime que ça pour se doucher, mais bon, le rideau de douche le cachait au moins à Dacre. Il se retint de faire une réflexion sur la senteur particulièrement féminine du gel douche du jeune Auror, mais uniquement parce qu'il s'était juré un peu plus tôt de ne pas lui adresser la parole pendant un petit moment. Il n'avait pas spécialement envie d'entendre le son de sa voix.

Comme vengeance, il mit encore plus de temps que d'habitude sous la douche, il n'éteignit le jet d'eau que quand il eut épuisé tout le ballon d'eau chaude, en priant silencieusement pour que Dacre paie l'eau chaude en fonction de ce qu'il utilisait. Il ouvrit légèrement le rideau de douche, juste pour avoir la possibilité de passer sa tête dehors et de voir où était Dacre. Celui-ci était près de la porte, les mains dans les poches et le dos résolument tourné. Tom pouvait encore sentir la vapeur qui avait envahie la pièce à cause de sa douche trop longue. Il ouvrit le rideau de douche à moitié pour pouvoir sortir et attrapa la serviette que Dacre avait apparemment récupérée pour lui. Il lui lança un regard assassin, comme s'il lui en voulait de lui avoir rendu service. La vérité c'était qu'il n'avait pas envie de lui dire merci et que si c'était ce que Dacre avait attendu, il pouvait toujours courir.

Il se sécha rapidement et enfila son caleçon. Il reposa ensuite la serviette et prit un peu plus de temps pour enfiler le reste de ses vêtements. Il suivit Dacre dehors sans ajouter un mot.

* * *

La bibliothèque n'avait rien donné. Tom aurait du le savoir, il aurait du se douter que leurs recherches seraient infructueuses le premier jour, mais il n'avait pas pu s'empêcher d'espérer qu'ils auraient tout de suite trouvé la solution et qu'il aurait eu la chance de pouvoir enfin aller dormir chez lui ce soir. Bien sur, ils n'avaient pas été aussi chanceux que ça. Leur petite séance de recherche s'était passé dans un silence total encore une fois, mais ça ne pouvait que l'arranger. Comme ça les gens étaient persuadés qu'ils ne se connaissaient pas du tout, et lui, ça lui donnait un peu d'espace.

Il n'avait pas demandé à Dacre de marcher 10 mètres derrière lui, mais comme le jeune homme en avait immédiatement pris l'initiative, Tom n'était pas allé lui dire que c'était ridicule et qu'ils pouvaient bien marcher l'un à côté de l'autre. En plus de ça, Dacre aurait été capable de lui dire qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, ce qui n'était pas totalement faux. Enfin, il n'avait pas envie de parler avec Dacre parce qu'il était encore énervé pour la veille, mais ça ne voulait pas non plus dire qu'ils devaient jouer à ça, c'était tout bonnement ridicule. Ils n'avaient plus 13 ans.

Enfin, ils étaient entrain de marcher – Tom avait insisté pour qu'ils ne prennent pas de taxi, au cas où – jusqu'à Ste Mangouste et Tom s'apprêtait à traverser quand Dacre s'arrêta subitement. Bien entendu, Tom se prit alors le champ de force, heureusement qu'il avait entendu la personne en question appeler Dacre et avait prévu le coup en ralentissant. Ils avaient mis tellement d'espace entre eux qu'il se prit quand même le champ de force dans le coude en se retournant, enfin au moins il ne se l'était pas pris en pleine face, ça aurait pu être suspect en plein milieu de Londres. Surtout un quartier moldu.

Il soupira et secoua la tête mais finit par revenir sur ses pas. Il ne pouvait pas traverser et il ne pouvait pas non plus rester en plein milieu du passage pour piéton. Il se cacha à moitié derrière Dacre pendant que celui-ci finissait sa conversation, essayant au maximum de ne pas attirer l'attention sur lui. Il écouta à moitié ce que Dacre avait à dire à la vieille dame qui l'avait interpellé, pour être honnête, il n'en avait pas grand chose à faire. Il était de mauvaise humeur, même s'il n'en voulait plus tant que ça à Dacre il attendait toujours des excuses, mais le bide qu'ils avaient fait à la bibliothèque le matin même ne l'avait définitivement pas mis de bonne humeur. Sans compter que la perspective d'aller à Ste Mangouste et de peut-être croiser Jessica ne l'enchantait pas non plus.

Il croisa les bras sur sa poitrine et sentit un peu de sa mauvaise humeur le quitter quand il daigna enfin regarder dans la direction de Dacre. Le jeune homme faisait clairement un gros effort pour être poli – Tom avait l'impression qu'il avait un scénario bien précis en tête pour ce genre de rencontre et autre événement social – et ça avait le don d'amuser le jeune écrivain. Peut-être que c'était le fait d'entendre Dacre parler normalement à quelqu'un – ou même parler tout court – mais Tom se rendit peu à peu compte à quel point ils étaient stupides de refuser de se parler comme ça.

Il était entrain de réfléchir à ça quand il fut tiré de ses pensées assez brutalement. Il ne s'était pas attendu à ce que la vieille dame lui adresse la parole alors forcément quand ce fut le cas, il mit quelques secondes à comprendre qu'elle était bien entrain de lui parler à lui et pas à un type qui passait derrière lui. « Oh. » Fut tout ce qu'il arriva à dire quand elle lui expliqua qu'elle était entrain de lire son dernier livre. Il lui lança un petit sourire de circonstance et regarda Dacre s'écarter volontairement. Il fit donc un pas en avant pour se rapprocher de la vielle dame qui lui montrait l'exemplaire de « Rédemption » qu'elle était entrain de lire.

Il ne pouvait pas s'empêcher de remarquer que la vieille dame était positivement ravie d'être tombé sur lui par hasard, ses mains tremblaient et ses yeux brillaient tellement que Tom avait l'impression qu'elle était sur le point de fondre en larmes. Il ne rencontrait pas si souvent que ça des gens qui le connaissaient, ça arrivait, mais il n'était pas si connu que ça. Son visage n'était surtout pas si connu que ça. « C'est très gentil de votre part de dire ça, Mme... Pompkins, c'est ça ? » commença-t-il d'un ton légèrement ému lui aussi. Il ne pouvait pas s'empêcher d'adorer les compliments, et quand ça venait aussi spontanément et honnêtement que ça, forcément, ça le touchait.

« J'apprécie énormément. » Il lui lança un sourire radieux et oublia pendant quelques instants que Dacre était présent. Il allait proposer à la vieille dame de lui signer son exemplaire puisqu'elle avait raté la séance de dédicace de la semaine dernière, mais elle l'en empêcha en reprenant à nouveau la parole. Tom se retourna vers Dacre – enfin Luxifer -, un petit sourire malicieux aux lèvres. Le deuxième prénom du jeune homme avait été particulièrement bien trouvé selon Tom et il fit une note mentale de penser à le lui ressortir quand ils seraient tous les deux.

En revanche, quand Mme Pomkins continua en leur faisant remarquer à tous les deux qu'ils supportaient la même équipe et avaient le même plat préféré, Tom écarquilla les yeux et son petit sourire quitta momentanément ses lèvres. Il n'aurait jamais pu penser avoir quoique ce soit en commun avec le jeune Auror, et il n'aurait surtout jamais pu deviné qu'il supportait les canons de Chudley. C'était stupide, mais le fait de savoir qu'ils étaient pour la même équipe de Quidditch termina de convaincre Tom qu'ils agissaient tous les deux comme des gamins et non pas comme deux adultes qui étaient dans le même bateau et qui devait se serrer les coudes s'ils espéraient en sortir.

Sur le coup, Tom n'avait même pas tilté que Mme Pomkins pensait qu'ils étaient amis. Pour être honnête, Tom ne savait pas ce qu'ils étaient, c'était trop compliqué à expliquer, et comme ils étaient forcés de passer du temps l'un avec l'autre, forcément, ça ne rendait pas leur relation plus simple à expliquer. Enfin quand il entendit Dacre commencer à démentir, il jeta un petit coup d'oeil à la vieille dame qui avait l'air étonné.

« Oui on était à Poudlard ensemble. » Tom coupa Dacre avant que celui-ci n'ait eu le temps de dire à la vieille dame qu'ils n'étaient pas amis. Il aurait pu le laisser finir, il aurait même pu en rajouter et insister lourdement sur le fait qu'ils ne pouvaient pas se supporter, mais Tom se sentait d'humeur... charitable. Voyez-le comme vous voulez, il n'avait en tout cas pas envie que Dacre joue les martyres en continuant à jouer les sans-amis devant ce qui devait être une amie de ses parents ou de ses grands-parents. « Dans la même année. » Se força-t-il à préciser un peu inutilement en croisant les bras sur sa poitrine.

« On est tombés l'un sur l'autre par hasard, » il désigna un endroit flou derrière eux à l'aide de l'un de ses deux pouces, « et comme on allait au même endroit on a décidé qu'on pourrait en profiter pour papoter. Se donner des nouvelles, etc. » Il hocha la tête doucement comme pour appuyer l'explication qu'il venait de donner. La vieille dame parut ravie de voir que Dacre avait retrouvé un ami.

« Luxifer, tu ne m'avais pas dit que tu connaissais le Tom Hensworth, petit cachotier. » Tom rigola avec elle pendant quelques secondes et lança un petit regard furtif en direction de Dacre. Si le jeune homme était entrain de rougir ou de se sentir gêné, Tom ne voulait pas rater ça. « Vous voulez que je signe votre exemplaire au fait ? Puisque vous avez raté la séance de dédicace de la semaine dernière ? » Demanda Tom d'un ton charmeur. La vieille dame parut ravie à la perspective d'avoir enfin son exemplaire signé et le lui tendit. Tom fouilla ses poches à la recherche d'un stylo à bille – il n'allait pas signer à la plume en plein milieu d'une rue londonienne, il ne tenait pas à attirer les regards sur eux.

La vieille dame lui donna son prénom pour que Tom sache à qui l'adresser. « Bien, madame. » Répondit Tom d'un ton volontairement malicieux. « Oh, appelez-moi Berte. » Elle lui fit un petit clin d'oeil et Tom ne put s'empêcher de rigoler avec elle pendant quelques secondes. Pour Berte, toutes mes félicitations pour réussir à supporter Luxifer, bel exploit !. Il signa Tom Hensworth, ferma le livre et le tendit à nouveau à Mme Pomkins, lui retournant son clin d'oeil pour bien lui faire comprendre qu'il plaisantait.

Berte continua peu après ça sa route jusqu'au magasin qu'elle cherchait et Tom se tourna vers Dacre dés qu'elle eut arrêté de se retourner toutes les deux secondes pour vérifier qu'elle ne venait pas juste de rêver. « Écoute, c'est stupide. Excuse-moi pour ce matin. » Tom n'avait pas l'habitude de s'excuser, aussi il avait fait en sorte de le sortir vite, comme quand on arrache un pansement, il voulait s'en débarrasser au plus vite pour ne plus avoir à s'en occuper. « Je suis à cran en ce moment, et faut bien avouer que t'as un don pour m'énerver aussi avec tes conneries. » Il fourra les mains dans ses poches et haussa les épaules. Il était prêt à s'excuser, pas à prendre toute la responsabilité pour les disputes qu'ils n'arrêtaient pas d'avoir. Dacre aussi avait ses torts, il n'avait en aucun cas le droit de lui parler de Jessica comme il l'avait fait.

Quelques secondes plus tard son estomac se mit à grogner et Tom fronça les sourcils. Il vérifia l'heure et se rendit compte qu'il était déjà deux heures passées. Il n'avait pas l'habitude de passer autant de temps sans manger, et il était hors de question qu'il saute un repas. Après il se vengeait le soir et finissait généralement par être malade toute la nuit. « On devrait s'arrêter pour manger. J'espère que t'as de l'argent parce qu'il est hors de question que je paye pour toi. » Il lui lança un sourire moqueur et commença à partir en quête d'un endroit où ils pourraient s'arrêter pour manger.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:23

Tout le temps que Tom parla à Berte Pompkins, Dacre l'observa à la dérobée. Il pouvait vraiment être charmant avec les gens. Il savait parfaitement comme s'attirer leurs bonnes grâces. Il avait juste le bon ton et le bon sourire. Curieusement, l'Auror se sentait intimidé. Il enfonça encore plus son cou dans son écharpe et détourna le regard. Dans le trafic londonien, personne ne leur prêtait attention.
Alors qu'il avait commencé à dire la vieille dame qu'ils n'étaient pas amis, il fut interrompu par Tom.

« Oui on était à Poudlard ensemble. Dans la même année. »

Dacre garda le silence, incertain de la raison pour laquelle l'écrivain venait de lui éviter l'humiliation d'avoir à avouer que Tom ne pouvait pas le saquer.

« On est tombés l'un sur l'autre par hasard et comme on allait au même endroit on a décidé qu'on pourrait en profiter pour papoter. Se donner des nouvelles, etc. »

Le jeune Auror haussa un sourcil devant cette explication inutile et, du coup, très étrange. Cependant, il ne dit rien et laissa Tom se débrouiller. Il grinça des dents en entendant l'amie de sa grand-mère l'appeler une troisième fois par son second prénom. A la manière dont Tom souriait, il pouvait déduire qu'il en avait pris bonne note.
Son coeur eut encore un raté quand l'écrivain proposa à Mrs Pompkins de lui dédicacer son livre. C'était si adorable à lui de le faire. La vieille sorcière avait l'air vraiment ravie et c'était touchant à voir. Dacre essaya de voir ce que Tom écrivit avant de signer mais il n'y parvint pas avant que ce dernier referme le livre. Cependant, il rougit un peu en le voyant adresser un clin d'oeil à sa fan.

Mrs Pompkins les laissa en lui faisant promettre de passer le bonjour à ses parents de sa part. S'éloignant, elle ne cessait de se retourner vers eux et de leur adresser de petits signes de la main. Dacre répondit à l'un d'eux par un signe similaire, se trouva stupide et remit immédiatement sa main dans la poche de son manteau.
L'intervention de la vieille dame avait certes déridée la situation mais il ne s'attendait tout de même pas à ce que Tom lui adresse le parole aussi vite.

« Écoute, c'est stupide. Excuse-moi pour ce matin. Je suis à cran en ce moment, et faut bien avouer que t'as un don pour m'énerver aussi avec tes conneries. »

En l'entendant s'excuser, Dacre se dit qu'il aurait du le faire en premier et il se sentit un peu mal. Après tout, c'était lui qui l'avait cherché ce matin. Il baissa la tête dans son écharpe tandis que ses pommettes se teintaient légèrement de rose. Sa peau extrêmement pale était vraiment un mauvais camouflage de la gêne. Heureusement, seul Tom parvenait à le faire s'empourprer ainsi. Malheureusement, il était coincé à dix mètres de lui pendant une durée encore indéterminée.
Il allait dire quelque chose quand l'estomac de son camarade lui coupa la parole. Il ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire.

« On devrait s'arrêter pour manger. J'espère que t'as de l'argent parce qu'il est hors de question que je paye pour toi. »

Dacre lui rendit son sourire moqueur en glissant :

_ Ce serait donc vrai ce que l'on dit des artistes. Ils sont toujours fauchés.

Il baissa légèrement la tête, espérant que Tom ait compris qu'il essayait de plaisanter, et la releva pour plonger ses yeux gris-bleuté dans ceux de l'ancien Gryffondor. Il dégageait une expression de fragilité presque féminine. Après avoir bien réfléchi à ce qu'il voulait dire, il lâcha :

_ Je suis désolé. Je n'aurais pas du... dire ce que j'ai dit tout à l'heure. Je te présente mes excuses.

Gêné, il se détourna et descendit du passage piéton sans regarder. Le feu des piétons était repassé au rouge bien sûr et un taxi déboula à toute vitesse sur lui. Pendant une fraction de secondes, Dacre pensa réellement qu'il allait se faire renverser. Il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche, comme au ralenti. L'engin fonçait droit devant sans volonté de décélérer. L'Auror sortit brutalement de sa transe, réalisa ce qu'il passait, tendit le bras en direction du trottoir et attrapa la manche de Tom pour s'aider à remonter dessus, en sureté. Le taxi le frôla et continua son chemin, imperturbable.
Le jeune homme croisa une nouvelle fois le regard de son colocataire et se demanda si ce dernier avait pensé à la même chose que lui, à savoir qu'il aurait pu mourir et que l'autre aurait été libéré du serment inviolable. Il se fit en tous cas la réflexion que, si l'un d'eux devait absolument mourir, il valait mieux que ce soit lui. Tom avait une vie sociale et professionnelle. Il avait des amis qui l'aimaient. Dacre n'avait rien d'aussi précieux. C'était un Auror certes extrêmement talentueux mais que ses collègues exploitaient et les seules personnes qui l'aimaient y étaient en quelque sorte obligées par les liens du sang, à savoir ses parents. Oui, si l'un des deux devait mourir pour permettre à l'autre de retrouver sa liberté, ce serait lui, ça ne faisait aucun doute.

Le feu des piétons repassa finalement au vert et ils purent traverser. Les mains toujours dans les poches, Dacre ralentit un peu le pas pour marcher à coté de Tom. Ils étaient réconciliés maintenant, non ? L'air de rien, il lâcha :

_ Je connais un endroit pas loin d'ici où ils servent du saumon au four... Avec des champignons et des tomates.

Il n'arrivait toujours pas à croire que Tom aussi aimait ça. Lui qui pensait n'avoir aucun point commun avec l'écrivain...


Cinq minutes plus tard, les deux jeunes hommes entraient dans le restaurant en question. Une serveuse toute pimpante rappliqua immédiatement des cuisines. Elle décrocha un grand sourire à Dacre dont elle se rappelait le visage pour l'avoir reçu plusieurs fois dans l'établissement.

_ Bonjour, Messieurs. Une table pour deux ?

L'Auror hocha la tête et elle les emmena vers le fond de la salle pour qu'ils soient « plus tranquilles ». Elle les installa à une petite table sur laquelle traînait déjà les couverts, des serviettes en papier, des verres, une bouteille d'eau ainsi qu'une bougie d'ambiance éteinte. Dacre ôta son grand manteau qu'il suspendit à un crochet contre le mur puis il fit de même avec son écharpe prune. Il déboutonna sa veste de costume avant de prendre place sur l'une des deux chaises autour de la table. La serveuse ne tarda pas à refaire son apparition avec les cartes. Comme Dacre l'avait dit, ils servaient effectivement du saumon au four. Après avoir noté ce qu'ils voulaient sur son petit bloc-note, la demoiselle toute guillerette attrapa une boîte d'allumettes dans la poche de son tablier et en craqua une pour allumer la petite bougie qui se trouvait entre eux. Elle leur lança un regard complice et disparut.

L'Auror, qui était aussi loin d'avoir compris la signification de son action que possible, versa un peu d'eau dans leurs verres tout en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien dire pour étayer un peu le silence qui commençait à s'installer. Il avait des millions de choses à dire mais il devait éliminer celles qui n'étaient pas opportunes, celles qui étaient déplacées, celles qui n'étaient pas de bon ton, etc... Au final, il opta pour un terrain qui ne semblait, d'après ses dernières informations, pas comporter trop de risques : le terrain de Quidditch.

_ Alors..., est-ce que tu vas souvent voir jouer les Canons ?

Dacre sentit le rouge lui monter bêtement aux joues et il baissa la tête, penaud.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:24

Tom prit un air faussement vexé quand Dacre insinua qu'il était totalement fauché. « Je te ferais savoir que je suis parfaitement à l'aise financièrement, merci bien. » Il leva les yeux au ciel, un petit sourire amusé aux lèvres. Il gagnait même probablement mieux sa vie que Dacre, il ne savait pas exactement combien gagnait un Auror par mois, et lui avait des revenues beaucoup plus irréguliers, mais son dernier roman avait été un véritable succès et il était assuré de ne plus avoir à s'inquiéter d'éventuels problèmes d'argent avant un petit moment. Tom tourna la tête vers Dacre quasiment au même moment que le jeune Auror et commençait à sérieusement envier l'écharpe qu'il avait autour du cou, quand celui commença à s'excuser, prenant Tom totalement au dépourvu.

Il savait que Dacre lui devait des excuses, mais il n'avait jamais été rancunier et il était incapable d'en vouloir à quelqu'un pendant très longtemps, même quelqu'un qu'il n'appréciait pas franchement. Enfin, ce n'était pas pour autant qu'il s'était attendu à ce que Dacre lui présente ses excuses, très franchement, vu comment les choses étaient parties, il s'était déjà assis dessus. Il resta donc immobile pendant quelques secondes, les mains dans les poches de son blouson pour éviter qu'elles ne gèlent sur place, et ne réagit pas immédiatement quand Dacre traversa alors que le feu était encore rouge.

Le temps que Tom réagisse, Dacre était quasiment déjà sous les roues du taxi qui roulait à toute allure vers lui. Il eut à peine le temps de tendre sa main vers le jeune homme par pur réflexe. Heureusement, Dacre attrapa sa manche et revint sur le trottoir de lui-même, juste à temps. Tom regarda le taxi passer et tourna ensuite la tête vers le jeune Auror. L'idée lui traversa l'esprit que si Dacre s'était fait écraser, à l'heure qu'il était, il aurait retrouvé sa liberté. Il ne réussit pourtant pas à être autre chose que soulagé, il voulait se débarrasser de Dacre, c'était toujours d'actualité, enfin ça ne voulait pas dire qu'il le voulait mort non plus. Il espérait bien qu'ils réussiraient à régler toute cette histoire de façon à ce qu'ils puissent tous deux reprendre leur vie tranquillement.

Tom rigola silencieusement quand il vit Dacre ralentir pour le pas pour recommencer à marcher au même niveau que lui. Il cacha son sourire quand Dacre l'eut effectivement rejoint et qu'ils commencèrent à marcher l'un à côté de l'autre. Il fronça légèrement les sourcils quand Dacre lui parla du restaurant qu'il connaissait, il mit quelques secondes à comprendre que le jeune homme essayait simplement d'être gentil et cherchait à mettre tout le monde d'accord sur le menu puisqu'ils avaient le même plat préféré. Tom n'en revenait toujours pas d'ailleurs.

« Uh, oui, pourquoi pas. » Il haussa les épaules et enfouit la moitié de son visage sous le col de son menton, essayant tant bien que mal de lutter contre le vent glacial qui sévissait à Londres. Il suivit Dacre en silence et cinq minutes plus tard ils entraient dans le fameux restaurant. C'était un petit restaurant sans prétention comme on pouvait en trouver aux quatre coins de Londres. Tom observa rapidement la décoration et l'arrangement de l'espace tout en suivant encore Dacre vers la table que la serveuse leur avait indiqué.

Il enleva son manteau et le posa sur le dossier de la chaise avant de s'y asseoir. Il se frotta les mains pour tenter de les réchauffer un peu et attendit que Dacre ne s'asseye. Ce ne fut qu'une fois bien installé qu'il se rendit compte que la serveuse avait posé une bougie sur la table. Il fronça un sourcil et se pencha pour voir s'il y en avait sur toutes les tables du restaurant. Bien entendu, ce n'était pas le cas. Il allait posé la question à Dacre vu qu'il avait l'air de connaître l'endroit, mais la serveuse revint à ce moment là pour prendre leur commande. Sans surprise, ils prirent tous deux du saumon au four et avant de partir, la jeune femme alluma la bougie en glissant un discret coup d'oeil à Tom.

Il la fixa d'un air désespéré tandis qu'elle s'éloignait. C'était pas possible ça, comment est-ce qu'il fallait le dire ? Il allait se promener avec un panneau 'NON NOUS NE SOMMES PAS ENSEMBLE' bientôt. Il ferma les yeux, se massa rapidement le front et soupira longuement. Pendant que Dacre lui servait de l'eau, il éteignit la bougie en soufflant rapidement dessus. Il commençait à comprendre qu'il allait falloir qu'il s'y habitue. De toute évidence il n'avait pas été le seul à penser que Dacre était gay et en venant déjeuner avec lui, bien entendu, tout le monde qu'il avait enfin trouver chaussure à son pied. Ils étaient tellement loin de la vérité, même avec une dizaine de chausse-pied, jamais Tom ne pourrait aller à Dacre. Enfin comme ça ne paraissait pas évident à tout ceux qui les croisait, il allait bien falloir qu'il s'y habitue, parce qu'il n'allait pas passer son temps à corriger les gens. Il faut souffrir ce que l'on ne peut empêcher.

Il soupira à nouveau mais se détendit finalement. Il jetait de fréquents petits coups d'oeil dans la direction de Dacre, se demandant de quoi ils pourraient bien parler. Il se sentait toujours un peu gêné par le silence, enfin pas avec les gens qu'il connaissait depuis des lustres bien sur, ou alors avec sa famille, mais Dacre, c'était différent. Ils ne se connaissaient pas vraiment, alors il se sentait comme obligé de faire la conversation. Il s'était enfin décidé à lancer la discussion sur le Quidditch quand le jeune Auror lui coupa proprement l'herbe sous le pied en lançant la conversation sur ce terrain là lui-même.

Tom ne put réprimer un petit sourire amusé. « Dés que je peux, j'ai un abonnement au stade et comme j'ai pas mal de temps de libre, dés qu'ils ne sont pas en déplacement je vais les voir jouer. Enfin j'allais les voir jouer. » Finit-il en se rappelant qu'il aurait du mal à aller au stade maintenant. Son abonnement était pour deux personnes et généralement il y emmenait soit Mark soit Jessica – elle avait toujours détesté ça mais Tom avait déjà essayé plusieurs fois de l'y emmener quand même – mais il était évident que ça allait être plus dur désormais vu qu'il ne pouvait pas s'éloigner de Dacre. Il n'avait pas spécialement envie de l'emmener avec lui, pour une raison mystérieuse, il avait comme l'impression qu'il ferait un peu tâche dans le paysage. Enfin, pour une fois il disait autant ça pour lui que pour Dacre. Le jeune Auror ne se sentirait probablement pas le moins du monde à l'aise, Tom connaissait bien ses potes de stade et ils pouvaient avoir un humour... Particulier.

Il étira ses jambes sous la table et donna un léger coup de pied involontaire à Dacre. Il grimaça et retira ses jambes rapidement, en profitant pour se rasseoir un peu plus convenablement à table. « Désolé, je n'ai pas l'habitude d'être assis avec quelqu'un ayant des jambes aussi longues que moi. » Il commença à tapoter la table avec ses doigts, cherchant quoi dire. Il détestait les silences qui le mettaient mal à l'aise comme ça, mais de quoi est-ce qu'il pourrait bien parler avec Dacre ? En l'espace de trente secondes ils avaient déjà épuisés leur deux seuls et uniques points communs.

« C'est bizarre, je n'aurais jamais imaginé que tu aimais le Quidditch. » Tom fit une petite moue perplexe en se demandant pourquoi il n'avait imaginé que Dacre ait pu aimer le sport tout court. Ça venait probablement du fait qu'il l'avait toujours cru gay, ou alors c'était juste qu'il ne l'avait jamais aperçu à un match de Quidditch à Poudlard, mais là encore, même s'il avait été au stade, Tom ne l'aurait probablement pas remarqué. Il finit par conclure que c'était probablement parce qu'il avait quelque chose de très... Féminin, dans ses manières, et aussi un peu dans ses goûts. Il avait plutôt l'air d'être du genre à passer ses soirées à lire tout seul chez lui qu'à sortir ou à regarder le Quidditch.

Il savait qu'il n'aurait pas du donner dans les clichés comme ça, après tout lui avait beau adorer le Quidditch, il écrivait bien pour gagner sa vie, non ? « C'est juste que... Non, laisse tomber. » Il chassa le reste de sa phrase d'un petit geste de la main. Il n'avait pas envie de lui rappeler qu'il le jugeait encore sans le connaître, ce qui lui fit d'ailleurs réaliser qu'il ne savait rien du tout de Dacre et qu'il n'avait qu'à parler de ça avec lui.

La serveuse revint avec leur deux assiettes. Elle les posa sur la table en souriant et lança un regard curieux à la bougie étonnamment éteinte. Tom lui lança un regard en secouant la tête négativement, elle parut légèrement surprise mais surtout un peu gênée. Elle lui lança un petit sourire d'excuses et repartit par là où elle était venue. Il souhaita un bon appétit à Dacre et goûta rapidement au saumon. Il avait beau ne pas être d'accord tout le temps avec Dacre, il devait bien avouer qu'il avait eut une bonne idée en les amenant ici.

Il but une nouvelle gorgée d'eau et fixa Dacre pendant quelques secondes. Finalement il baissa légèrement les yeux, histoire de ne pas le mettre trop mal à l'aise. « Alors, comme apparemment je ne sais absolument rien de toi... Parle-moi un peu de toi. » Il reposa son verre sur la table et posa l'une de ses chevilles sur son genou, concentrant momentanément son attention sur Dacre. « Je ne sais pas moi, qu'est-ce que tu fais dans ton temps libre ? Tu as des frères et sœurs ? Quel est ton film ou ton livre préféré ? Depuis quand est-ce que tu supportes les Canons ? » Lança-t-il au hasard, parce qu'il ne savait pas du tout quoi demander. Il ne connaissait absolument rien de la vie de Dacre alors il ne savait pas du tout par où commencer. Ils auraient probablement assez de temps coincés ensemble pour apprendre toutes ces choses, mais comme il ne saurait pas de quoi parler tant qu'il ne connaîtrait pas un minimum le jeune homme...
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:25

Dacre lança un regard interrogateur à Tom en s'apercevant qu'il avait soufflé sur la bougie pour l'éteindre. Il aimait bien les bougies. Celle-ci était légèrement parfumée à la violette qui plus est. Pourquoi l'écrivain avait-il fait une chose pareille ? Il ne comprenait rien du tout.
L'Auror s'obligea à prêter attention à la réponse que lui fit Tom concernant le Quidditch. Ca l'intéressait réellement de savoir en plus. C'était juste que parfois, faire taire toutes ses autres pensées étaient vraiment au dessus de ses forces. Il y parvint sans trop de mal cette fois. La voix de Tom avait quelque chose de différent des autres. Elle avait une sorte de pouvoir qui rappelait la conscience de Dacre à elle. C'était troublant et, en même temps, ça le reposait. L'espace d'une seconde, le jeune homme se demanda si son camarade lui permettrait de l'enregistrer.

« Dès que je peux, j'ai un abonnement au stade et comme j'ai pas mal de temps de libre, dès qu'ils ne sont pas en déplacement je vais les voir jouer. Enfin j'allais les voir jouer. »

Dacre baissa la tête. L'utilisation du passé n'avait pas vraiment été faite comme un reproche mais cela voulait quand même dire ce que cela voulait dire. A savoir qu'à cause de lui, Tom ne pourrait plus aller au stade. Ce serait techniquement difficile avec Dacre accrocher à lui comme un chewing-gum à une chaussure. D'abord, le lien de dix mètres ne les obligerait pas à s'asseoir à coté l'un de l'autre mais les camarades de l'écrivain finiraient obligatoirement par se rendre compte qu'ils n'étaient jamais bien loin l'un de l'autre. Et il était bien évidemment hors de question que Tom y aille ouvertement avec Dacre.
Le jeune homme attrapa sa serviette en papier et commença à faire quelques pliages dedans, signe de nervosité. De toutes manières, il ne voulait pas y aller au stade avec Tom. Il y avait trop de gens qui criaient trop fort en buvant trop de bièraubeurre. Dacre avait peur. Il surveillait les résultats dans les journaux et regardaient les rediffusions. Jamais ô grand jamais il ne serait allé dans les gradins.

Le pied de Tom effleura le sien et lui fit relever le menton. Il plongea involontairement son regard surpris dans celui de l'homme qui lui faisait face et qui s'excusait :

« Désolé, je n'ai pas l'habitude d'être assis avec quelqu'un ayant des jambes aussi longues que moi. »

Dacre esquissa un bref sourire pour lui signifier que ce n'était rien. Il pensa sans tristesse que lui n'avait pas l'habitude d'être assis avec quelqu'un, qu'il ait ou pas de grandes jambes. C'est vrai que c'était étrange pour lui, d'être là, dans un lieu public, accompagné. Ses collègues de travail ne voulaient pas déjeuner avec lui, de peur de l'entendre ratiociner à propos de statistiques et sondages divers. Personne n'avait jamais cherché à le connaître. Il était trop... bizarre.

« C'est bizarre, je n'aurais jamais imaginé que tu aimais le Quidditch. C'est juste que... Non, laisse tomber. »

L'Auror fixa Tom, une réelle incompréhension au fond du regard. Que voulait-il dire ? Qu'il n'avait pas « une tête » à aimer le Quidditch ? Quelle tête était-on sensé avoir au juste ? Est-ce que son profil trop délicat était sensé l'indisposer à cette passion ? Il faut dire que Tom et Dacre n'aimaient certainement pas les Canons de Chudley pour la même raison. L'ancien Gryffondor aimait certainement leur jeu, leur synchronisation, leur style, leurs joueurs peut-être aussi. Alors que l'Auror avait simplement déterminé que leurs combinaisons de jeu étaient optimales pour marquer des points et c'était ce qu'il respectait chez eux.

Il allait faire une réflexion à ce sujet quand la serveuse reparut avec leurs plats. Les yeux de Dacre se mirent à pétiller de gourmandise et il loupa complètement l'échange de regard entre l'employée du restaurant et Tom. Ce dernier lui souhaita un bon appétit. Il répondit distraitement par la même convention sociale et planta sans attendre davantage sa fourchette dans le poisson qui sentait divinement bon.

« Alors, comme apparemment je ne sais absolument rien de toi... Parle-moi un peu de toi. »

Quoi ? Dacre avait entendu mais n'en croyait justement pas ses oreilles. Tom ne pouvait pas sérieusement vouloir apprendre à le connaître. C'était si... inattendu.

« Je ne sais pas moi, qu'est-ce que tu fais dans ton temps libre ? Tu as des frères et sœurs ? Quel est ton film ou ton livre préféré ? Depuis quand est-ce que tu supportes les Canons ? »

L'Auror avait arrêté de manger et fixait son colocataire avec de grands yeux ébahis. Il jeta un rapide coup d'oeil autour d'eux, comme s'il s'attendait à ce qu'on lui révèle une caméra cachée, avant de poser sa fourchette pour prendre son verre d'eau et en boire une gorgée. Personne ne lui avait jamais demandé de parler de lui. Il ne savait pas quoi dire. Qu'est-ce qui était intéressant ? Qu'est-ce qui était pertinent ? Est-ce que Tom voulait réellement savoir des choses sur lui ou voulait-il simplement faire passer le temps et éviter qu'ils ne mangent dans un silence religieux ? C'était difficile à dire.

Dacre décida de se prêter au jeu. Il s'éclaircit la gorge en reposant son verre et se laissa aller contre le dossier de sa chaise. Ses incroyables yeux bleus étudiaient chaque centimètre carré du visage de Tom. Au bout d'un moment, il consentit à répondre, en suivant précisément l'ordre de ses questions.

_ Je lis la plupart du temps. Je suis fils unique. Mon film préféré est Douze hommes en colère, de Sidney Lumet. Mon livre préféré est Mille-trois-cent-seize faits de magie dans l'Histoire moldue, d'Alastor Kennitton. Je supporte les Canons de Chudley depuis le 3 mars 2002.

Satisfait de lui-même, il reprit sa fourchette pour piquer un bout de saumon et le fourrer dans sa bouche. Il le mastiqua en silence et releva la tête vers Tom pour voir ce qu'il faisait. Ses joues se teintèrent de rose et il baissa la tête de nouveau pour avouer :

_ Désolé... Je ne sais pas vraiment quoi dire. Je ne sais pas ce qui est intéressant. J'ai peur de dire des choses qui ne le sont pas...

Il déglutit et attrapa sa serviette en papier pour achever le pliage qu'il avait commencé quelques minutes plus tôt. Il en fit un cygne qu'il déposa dans son verre d'eau. Au lieu de s'imbiber de liquide et de couler à pic, l'oiseau de papier s'anima pour battre plusieurs fois des ailes. Grâce à une succession de sortilèges informulés, Dacre le fit prendre son envol et survoler leur petite table. Le cygne fila droit sur la bougie éteinte qui s'alluma d'un seul coup et fit disparaître le pliage dans un million de minuscules paillettes de lumière. Comme ils étaient seuls au fond de la salle, Tom avait été le seul spectateur et destinataire de ce petit ballet.

_ Bon, je vais essayer... Je joue du violon. J'aime beaucoup Noël, même si son fondement me semble obscur. Ma mère est une cracmole. Mon père est un sang-mêlé. Je pleure en regardant les films tristes. J'ai toujours eu envie de collectionner les boules à neige mais je n'ai jamais commencé. Je ne vais jamais au stade voir les matches parce que j'ai peur tout seul au milieu d'inconnus.

L'air de rien, il reprit une bouchée de saumon accompagné de quelques champignons.

_ Comment est-ce que je m'en sors ?

Dacre esquissa un petit sourire pour se moquer de lui-même et releva les yeux vers Tom. L'air le plus sérieux du monde, il dit :

_ A ton tour de me dire des choses sur toi.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:25

Vu la façon dont Dacre le fixait avec ses yeux de merlan fris, Tom l’avait surpris à lui poser des questions sur lui. Apparemment, ce n’était pas tous les jours que quelqu’un essayait d’en savoir plus sur Dacre, mais là encore, Tom ne pouvait pas dire que ça le surprenait beaucoup. Il avait fallut qu’ils soient littéralement coincés l’un avec l’autre pour que le jeune écrivain fasse l’effort d’être plus que civil envers Dacre, alors il ne trouvait pas ça étonnant que les gens n’essayent pas souvent de percer le mystère que constituait le jeune homme.

Il baissa les yeux et fixa son assiette pendant quelques secondes. Tom n’osait même pas imaginer ce que ça devait être de n’intéresser personne comme ça, lui qui avait constamment besoin d’être le centre d’attention, lui qui ne supportait pas qu’on l’ignore à part quand c’était quelqu’un qu’il n’aimait pas lui-même. Il commençait à sentir la culpabilité qu’il avait ressenti la veille remonter à la surface alors il se força à chasser ces idées noires de son esprit. Ce n’était pas de sa faute si Dacre était comme il était, il n’avait aucun compte à lui rendre, il n’avait pas d’erreurs à rattraper ou de pardon à gagner. Il ne devait rien à Dacre.

Tom recommença finalement à manger, écoutant les réponses que Dacre était entrain de lui donner. La plupart de ces informations ne l’étonnèrent pas le moins du monde, que son livre préféré ne soit pas un roman n’avait en effet rien d’étonnant, ne lui avait-il pas lui-même dit qu’il n’en lisait jamais ? Son film préféré ? Tom n’en avait jamais entendu parler et il était assez mordu de cinéma dans son genre, bon, il regardait surtout les nouvelles sorties et ne connaissait que quelques grands classiques dans la série des films qui étaient sortis avant sa naissance – il ne pouvait que supposer que le film dont Dacre parlait datait d’au moins trente ans pour qu’il n’en ait pas du tout entendu parler. Mais il n’était en aucun cas surpris que le film préféré de Dacre ne lui dise rien du tout. Quand au fait qu’il soit fils unique ? Pas la peine de commenter.

Tom lui lança un petit sourire triste quand il lui avoua sa peur de dire des choses inintéressantes, mais préféra ne pas faire de commentaires. Il ne se sentait pas de dire à Dacre qu’il était passionnant, parce qu’il savait que ce n’était pas vrai, et il n’aimait pas mentir aux gens. Dans ce genre de cas, il préférait toujours s’abstenir. En l’occurrence, Dacre n’était pas si ennuyant que ça, mais Tom ne pouvait pas non plus lui dire que quoiqu’il dise quoiqu’il fasse, ce serait divertissant.

Il recommença à manger mais fut bientôt obligé de relever les yeux pour voir ce à quoi Dacre jouait. Qu’est-ce qu’il fichait au juste avec sa serviette ? Tom fronça les sourcils quand il vit le petit cygne prendre vie et commencer à voleter au-dessus de la table. Le summum était probablement le moment où la petite création de Dacre ralluma la bougie sur la table avant de disparaitre en dispersant des paillettes lumineuses partout sur la table. Le jeune écrivain fixa Dacre pendant quelques secondes, l’air de se demander ce qui ne tournait pas rond chez lui. « Quand tu me demanderas la prochaine fois pourquoi tout le monde semble penser que tu es gay… » Il désigna d’un léger mouvement de tête la bougie rallumée et les paillettes qui miraculeusement n’avaient attiré dans aucune assiette et aucun verre. « Je te dirais de repenser à ce que tu viens juste de faire. »

Il lui lança un petit sourire moqueur avant de recommencer à manger. Il fut de nouveau interrompu quand Dacre continua sa petite présentation. Tom se retrouva à sourire malgré lui en écoutant l’autoportrait que Dacre était entrain de faire. « Pas trop mal, pas trop mal. » Répondit-il d’un ton amusé avant de boire une gorgée d’eau.

Il laissa légèrement retomber sa tête en arrière en riant doucement quand Dacre lui retourna la question. « Si j’avais su que ça allait se retourner contre moi, je me serais abstenu. » Lança-t-il pour plaisanter avant d’avaler à nouveau un peu de son saumon. Il finit par reposer ses couverts autour de son assiette et s’installa bien au fond de sa chaise, les bras croisés, commençant à réfléchir à ce qu’il pourrait bien raconter à Dacre qui avait le moindre intérêt.

« J’ai un grand frère, Henry, qui fait tout mieux que moi. J’aimerais bien dire que mon film préféré est un film particulièrement intellectuel, mais j’ai bien peur que ce ne soit ‘Le Grinch’. » Il feignit une grimace tout en souriant à Dacre. « Je sais, je le connais par cœur, et je ne m’en lasse pas. Et mon livre préféré… » Il passa sa langue sur ses lèvres et prit quelques secondes pour considérer toutes ses options. Puis, soudainement, la réponse sembla s’imposer à lui. « Oh, je sais, ‘Le bizarre incident du chien pendant la nuit’, de Mark Haddon. »

Le livre était tout bonnement génial, le choix de la perspective était original et très prenant et l’histoire avait réussi à toucher Tom. Ce qui était rarement le cas. Ce qui lui rappela d’ailleurs ce que Dacre lui avait avoué un peu plus tôt. Il décroisa les bras et posa les mains sur la table, des deux côtés de son assiette. « D’ailleurs, c’est vrai que tu pleures devant des films tristes ? » Il grimaça légèrement en imaginant Dacre assis sur son canapé, devant un écran de télévision ou dans une salle de cinéma moldu, serrant une boite de mouchoirs et pleurant à chaudes larmes devant une mauvaise comédie romantique hollywoodienne. Il avait déjà vu Jessica faire et ce n’était vraiment pas beau. Il supposait que ce genre de films n’était pas tellement le style de Dacre, mais l’imagine s’était imposée à lui et c’était dur de la faire s’en aller maintenant qu’elle était durement imprimée.

« Je déteste Noël. » Continua-t-il après avoir bu une gorgée d’eau et continué un peu son assiette. « J’aime regarder des films sur Noël parce qu’ils sont toujours remplis de magie, de bons sentiments et de chaleur. Mais la vérité est toujours terriblement déprimante, tu ne trouves pas ? Je ne pense pas que ce soit possible de véritablement aimer Noël, pour moi c’est la fête la plus déprimante au monde. » Il savait qu’il devait avoir l’air particulièrement pessimiste ou déprimé, mais c’était la vérité. Après 11-12 ans les Noëls qu’il avait passé s’étaient toujours avéré catastrophiques. Personne ne pouvait battre le souvenir des premiers Noëls qu’il avait passé étant enfant, et donc, chaque année il était un peu plus déçu d’avoir perdu la magie et la beauté de cette fête.

« Pendant des années j’ai voulu devenir joueur de Quidditch professionnel. » Avoua-t-il finalement après avoir quasiment terminé son assiette. Il garda les yeux fixés dessus, sa fourchette jouant avec les quelques morceaux de poissons et de légumes qui restaient encore dans son assiette. Il finit par reposer ses couverts sur la table et par relever les yeux, un petit sourire timide aux lèvres. « C’était un rêve de gamin. Je passais mon temps à m’entrainer, mon frère était déjà dans l’équipe à Poudlard et il m’a apprit à jouer. Quand je suis entré à Poudlard, il m’a dit que si j’étais assez bon pour entrer dans l’équipe en deuxième année, je pourrais peut-être faire une carrière professionnelle. J’ai passé les sélections l’année suivante et je n’ai pas été pris. » Il s’arrêta quelques secondes et but une nouvelle gorgée d’eau. Il ne savait pas pourquoi il racontait ça à Dacre, c’était assez personnel, mais il n’en avait jamais parlé à personne. Il avait juste l’impression qu’il pouvait faire confiance au jeune homme, comme si c’était acceptable pour lui de montrer ses faiblesses au jeune Auror parce qu’il paraissait lui-même si faible.

Il se força à sourire pour terminer. « J’ai été pris en quatrième année, c’est pas mal. Enfin, je n’ai jamais été assez doué, du coup j’ai du me rabattre sur autre chose. Je n’avais aucune idée en sortant de Poudlard, j’ai passé quelques années à faire des petits boulots et à réfléchir. Mes parents rêvaient que je me lance dans des études pour devenir médicomage, mais je déteste les hôpitaux. Des gens malades toute la journée ? J’aurais jamais pu. Je crois que j’ai fini par essayer la chose qu’ils auraient pu le plus désapprouver. » Il ne put s’empêcher de rigoler un peu en repensant à ce que ça avait donné. « Enfin, ça m’a pas trop mal réussi. Comme quoi. » Comme quoi il n’y avait pas besoin d’être absolument renfermé, asocial, studieux et un vrai rat de bibliothèque pour devenir écrivain. Tom savait qu’il avait eu énormément de chance et qu’il avait entre guillemets « voler le rêve de quelqu’un d’autre qui n’avait que ça », mais il avait toujours considéré sa réussite comme un clin d’œil à tout ceux qui l’auraient pensé incapable de faire quelque chose d’un tant soit peu intellectuel.

Il se rassit un peu plus normalement dans son siège et termina enfin son assiette ainsi que son verre. Il ne savait pas pourquoi il s’était autant confié à Dacre, certes ça n’avait été que des choses sans importance, mais ce n’étaient pas non plus des choses qu’il aurait pu dire à n’importe qui. Il n’était pas encore sur de savoir s’il regrettait ou non, il se sentait un peu plus… Léger, et à la fois, assez mal à l’aise de savoir que Dacre était assez intelligent et surtout trop sur de lui et qu’il allait forcément en tirer des conclusions qui ne pourraient être qu’erronées. Parce que Tom restait persuadé que personne ne pouvait analyser son comportement ou ses sentiments.

« Je ne savais pas que tu savais jouer du violon. » Lança-t-il sur un ton déjà un peu plus joyeux. « Tu me montreras un jour ? » Il avait toujours eu cette espèce d’impression que tout ceux qui jouaient du violon étaient des êtres particulièrement intelligents et doués. Il ne savait pas pourquoi, il n’avait jamais essayé d’en jouer, mais il avait toujours eu l’impression que c’était particulièrement dur, et surtout très demandant. Il jeta un coup d’œil à l’assiette de Dacre et la désigna d’un léger coup de tête. « Tu as fini ? »
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:26

Les petits sourires moqueurs de Tom étaient séduisants. Vraiment séduisants. Pas juste mignons, non, ils avaient réellement quelque chose qui vous harponnait le cœur à chaque fois. Dacre essayait de ne pas tirer de conclusions des battements endiablés du sien à chaque fois qu'il apercevait les sourires de l'ancien Gryffondor. Il n'aimait pas les êtres humains, il fallait qu'il s'en souvienne. Il n'aimait pas les êtres humains mais Tom avait gagné il ne savait trop comment un statut spécial. Peut-être parce que c'était le seul être humain qu'il fréquentait réellement (même si ça faisait encore moins de 48h) ou alors peut-être parce que c'était juste... Tom.

Le jeune homme fronça le nez en entendant sa réflexion concernant le cygne en origami mais ne dit rien. Pourquoi est-ce que les femmes et les gays seraient les seuls êtres habilités à faire de belles choses ? C'était ridicule. En attendant, Tom ne souffla pas sur la bougie pour l'éteindre de nouveau et Dacre plongea son regard bleuté dans la flamme pour écouter les réponses de son camarade. Il essaya de ne pas relever la tête quand il vit du coin de l'oeil qu'il s'adossait au dossier de sa chaise en croisant les bras. Il aimait bien ses croisements de bras. Ses croisements de bras et ses sourires moqueurs.

« J’ai un grand frère, Henry, qui fait tout mieux que moi. »

Qui aurait cru que l'écrivain avait pu développer un complexe d'infériorité envers quiconque ? Lui qui était tellement populaire, qui avait l'air tellement sûr de lui et à l'aise partout. Dacre n'aurait jamais pensé que quelqu'un puisse lui faire de l'ombre. Henry Hensworth ? Ce nom ne lui disait trop rien. Avait-il à Poudlard en même temps que lui ? Il ne s'en souvenait pas. En même temps, être remarqué par l'ancien Serdaigle était un sacré exploit étant donné qu'il fuyait toute sorte de réunion sociale et passait son temps libre dans la bibliothèque. Quoi qu'il en soit, avoir connaissance de ce trouble chez Tom le lui rendit immédiatement plus sympathique. Il ne savait pas ce que ça faisait d'avoir un frère mais il pouvait essayer d'imaginer. L'écrivain n'était finalement pas si sûr de lui alors...

« J’aimerais bien dire que mon film préféré est un film particulièrement intellectuel, mais j’ai bien peur que ce ne soit ‘Le Grinch’. Je sais, je le connais par cœur, et je ne m’en lasse pas. »

Tom avait encore souri. D'une manière différente cette fois-ci. Il avait souri comme il aurait souri à n'importe quel ami en discutant avec lui. C'était magnifique et Dacre dut cligner des yeux pour accuser le coup.
Le Grinch ? Il était certain de n'avoir jamais vu ce film. En même temps, ça n'avait pas l'air d'être un documentaire alors ce n'était pas étonnant. Il était curieux de savoir quel intérêt représentait ce long-métrage. Tout en sachant qu'il ne pourrait probablement en retirer aucun enseignement, ce qui d'ordinaire était sa seule motivation dans la vie, il eut tout de même envie de le regarder. Cette envie lui sembla immédiatement saugrenue. C'était tellement... normal. Trop normal pour être lui.

« Et mon livre préféré… Oh, je sais, ‘Le bizarre incident du chien pendant la nuit’, de Mark Haddon. »

Tom fut si absorbé par l'image de Tom passant le bout de sa langue sur ses lèvres qu'il faillit ne pas entendre le titre du bouquin. Contre toutes attentes, celui-là, il l'avait lu. Il faut dire aussi que c'était dans le cadre de son étude des troubles du développement humain. En effet, ce livre présentait le syndrome d'Asperger, une certaine forme d'autisme.

« D’ailleurs, c’est vrai que tu pleures devant des films tristes ? »

Qu-quoi ? Dacre piqua un fard et détourna la tête en se grattant légèrement la tempe de son index gauche. Quelle honte y avait-il à pleurer devant un films triste ? Les scènes émouvantes avaient été tournées dans ce but là, n'est-ce pas ? Il n'y avait donc aucun mal à donner satisfaction au réalisateur lorsque le travail était bien fait en versant une petite larme. Le jeune homme se promit de montrer à Tom le film Third Star (qu'il avait vu dans le cadre de son étude sur le cancer bien sûr) juste pour voir si ce chef d'oeuvre ne lui donnerait pas envie de pleurer à lui aussi.

« Je déteste Noël. J’aime regarder des films sur Noël parce qu’ils sont toujours remplis de magie, de bons sentiments et de chaleur. Mais la vérité est toujours terriblement déprimante, tu ne trouves pas ? Je ne pense pas que ce soit possible de véritablement aimer Noël, pour moi c’est la fête la plus déprimante au monde. »

Dacre ouvrit la bouche dans une consternation muette et secoua lentement ma tête. COMMENT pouvait-on ne pas aimer Noël ?! Mais... Et les sapins tout bien décorés ? Et le son des clochettes ? Et les lumières chatoyantes ? Et cette atmosphère chaleureuse et magique ? Même si le jeune Bingley n'avait pas personne d'autre que ses parents avec qui partager ces moments-là, il les chérissait comme un enfant. Cela contrastait superbement avec son coté toujours trop sérieux d'ailleurs. L'espace d'une seconde, il se demanda si Tom et lui passerait Noël ensemble cette année...

« Pendant des années j’ai voulu devenir joueur de Quidditch professionnel. C’était un rêve de gamin. Je passais mon temps à m’entrainer, mon frère était déjà dans l’équipe à Poudlard et il m’a apprit à jouer. Quand je suis entré à Poudlard, il m’a dit que si j’étais assez bon pour entrer dans l’équipe en deuxième année, je pourrais peut-être faire une carrière professionnelle. J’ai passé les sélections l’année suivante et je n’ai pas été pris. »

Dacre prenait des bouchées de saumon par intermittence tandis que Tom lui racontait ses espoirs et ses rêves. Quand il se rendit compte qu'il ne disait plus rien, il arrêta de manger pour relever la tête vers lui. Il pencha la tête sur le coté, intrigué, et essuya le coin de sa bouche dans une serviette propre qu'il avait récupérée en se penchant sur la table derrière lui. Il ne dit rien, attendant de voir si Tom allait continuer son histoire. Il avait l'impression que s'il parlait, son interlocuteur allait brutalement se souvenir que c'était à lui qu'il se confiait et qu'il n'allait plus rien dire. Dacre ne s'intéressait pas aux êtres humains. Il se contrefoutait de leurs petits soucis. Cependant, encore une fois, c'était Tom.
Finalement, l'écrivain eut un sourire forcé avant de poursuivre :

« J’ai été pris en quatrième année, c’est pas mal. Enfin, je n’ai jamais été assez doué, du coup j’ai du me rabattre sur autre chose. Je n’avais aucune idée en sortant de Poudlard, j’ai passé quelques années à faire des petits boulots et à réfléchir. Mes parents rêvaient que je me lance dans des études pour devenir médicomage, mais je déteste les hôpitaux. Des gens malades toute la journée ? J’aurais jamais pu. Je crois que j’ai fini par essayer la chose qu’ils auraient pu le plus désapprouver. »

Il rit et Dacre piqua du nez vers son assiette pour lui dissimuler le fait qu'il le trouvait superbe ainsi. Ses yeux si clairs n'auraient pu que trahir son admiration. Ils auraient parlé pour lui, c'était sûr. Occupé à essayer de calmer les battements de son coeur, il n'entendit pas vraiment sa dernière phrase. Être en présence de Tom était un supplice car c'était agréable et désagréable à fois. Il détestait ne plus avoir le contrôle sur son propre corps. Il détestait sentir un espoir stupide et vain grandir au fond de lui. Il détestait que son coeur soumette sa raison. Il avait l'impression d'être aussi bête que tout le monde et ça, c'était réellement insupportable. Honnêtement, s'il l'avait pu, il aurait posé ses couverts, se serait levé et serait parti. Loin de cette table. Loin de ce restaurant. Loin de Tom qui lui faisait sans le savoir perdre ses moyens.
Il concentra les deux minutes suivantes à manger son saumon en prenant bien garde de ne pas regarder l'homme qui se trouvait face à lui. Deux minutes peuvent être incroyablement longues pour quelqu'un avec un cerveau aussi actif de que Dacre. C'était presque deux siècles. Si bien que lorsque la voix de Tom s'éleva à nouveau, il avait pratiquement oublié son trouble passager.

« Je ne savais pas que tu savais jouer du violon. Tu me montreras un jour ? »

Dacre faillit avaler de travers sa dernière bouchée de saumon et dut boire un grand verre d'eau pour la faire passer. Il ne jouait jamais de violon devant les gens. Pas même devant ses parents. Sally le lui avait demandé un jour après l'avoir entendu à travers la porte mais il avait refusé. Personne ne lui avait enseigné la musique. En fait, il ne savait jouer d'aucun autre instrument. C'était quelque chose à voir avec le violon en lui-même. C'était comme si le son qu'il pouvait produire était exactement le bruit de ce que Dacre avait à l'intérieur de lui. C'étaient des sentiments en mille morceaux. C'étaient des larmes. Et lorsqu'il jouait, tous ces débris sortaient de lui pour tous les pores de sa peau pour monter vers le ciel et s'évanouir au delà des nuages. En jouant, il se purifiait. En jouant, il était parfaitement libre. Autoriser quelqu'un à le voir jouer, c'était un peu comme accepter de se mettre nu face à lui. En pire.
Le jeune homme plongea son regard dans celui de Tom et souffla :

_ D'accord.


En s'entendant prononcer ces mots, Dacre sursauta légèrement. Était-ce vraiment lui qui venait de parler ? Mais...
L'écrivain coupa court à ses réflexions en lui demandant s'il avait fini son assiette. L'Auror y jeta un oeil. Elle était vide. Il hocha la tête et leva distraitement une main comme il faisait toujours pour demander l'intervention de la serveuse. Comme si elle attendait, planquée quelque part, qu'on ait besoin d'elle, la demoiselle apparut pratiquement tout de suite, son petit carnet à la main. Elle eut un regard chargé d'incompréhension pour la bougie qu'il s'était rallumée quand Dacre avait fait disparaître le cygne en papier. La petite flamme dansait tranquillement sur la mèche. L'employée du restaurant se demanda si elle n'aurait pas mal compris tout à l'heure le coup d'oeil que lui avait lancé Tom. Ils étaient ensemble ou pas finalement ?



Dix minutes plus tard, les deux jeunes hommes arpentaient de nouveau le pavé. Dacre était emmitouflé dans son écharpe et marchait d'un pas tranquille, les mains au fond des poches de son manteau. Il faisait froid. Il aurait préféré être chez lui, au chaud. Cette idée l'obsédait tellement qu'il en avait presque oublié pourquoi il voulait se rendre à Sainte Mangouste. Presque. Car Dacre n'oubliait jamais rien. Toutes les informations que Tom lui avait donné sur lui étaient en train de tourner en boucle dans sa tête. Il les décortiquait, il les analysait, il en tirait des conclusions. Il les chérissait aussi un peu, sans vraiment en être conscience. Il se demandait ce qu'une personne normale en ferait. Il se demandait ce que lui allait en faire.

Sainte Mangouste avait plusieurs entrées dans le monde moldu. Cinq en fait. Ils pouvaient éliminer les trois qui nécessitaient que le passage se fasse un à un. N'en restait donc plus que deux. Soit s'entasser comme des sardines dans une cabine téléphonique paumée ou alors sauter dans un vide-ordure caché dans une ruelle insalubre. Rien de vraiment engageant, dans un cas comme dans l'autre. Étant plus près de la seconde option que de la première, le choix se fit sans réelle consultation.
Dacre s'assura qu'aucun moldu ne s'intéressait à eux avant de grimper sur une poubelle pour escalader le rebord de la benne à ordures et s'asseoir dessus. Il attendait que Tom fasse la même chose avant de lui présenter sa main gantée, paume ouverte vers le ciel. Le plus sûr moyen de ne pas mettre le champ de force à l'épreuve était de se donner la main pour la descente. L'écrivain le savait certainement. L'ancien Serdaigle attendit sans bouger jusqu'à ce que son camarade l'admette en prenant sa main et il se laissa glisser dans la benne qui les aspira tous les deux.

Le tourbillon les éjecta ensemble dans la salle des débarquements qui avait été entièrement matelassée en raison de la violence de l'atterrissage. Dacre se réceptionna sur les fesses et lâcha par réflexe la main de Tom. Une sorcière toute de blanc vêtue s'inclina légèrement en lançant un bien plus joyeux que nécessaire « Bienvenue à Sainte Mangouste ».
L'Auror se releva souplement et épousseta d'un air digne son manteau au niveau des épaules. Puis il se dirigea vers la seule porte visible qui cachait un ascenseur.

_ Quel étage ? Demanda la demoiselle en restant à l'extérieur de la cage mais prête à appuyer sur un bouton.

_ Les accidents graves, je vous prie, lâcha Dacre de sa voix grave.

La jeune fille haussa les sourcils et fit courir ses yeux sur les deux hommes. Aucun d'eux n'avait l'air blessé. L'ancien Serdaigle esquissa un sourire complètement faux censé mimer une sorte de politesse et l'invita d'un geste du menton à presser le bouton du niveau qui les intéressait. Personne n'était encore gravement blessé, mais ça n'allait pas tarder. D'après les calculs de Dacre, il allait falloir que le staff de cet hopital soit sacrément rapide et doué pour rattraper le mal qu'il allait volontairement s'infliger, juste pour tester une de ses théories. Alors que l'ascenseur s'élançait, il jeta un coup d'oeil en biais vers Tom.

La cabine finit par ralentir et se stabiliser. Les portes s'ouvrirent dans un petit tintement de cloche. Dacre sortit et s'engagea dans un couloir au pif, à la recherche d'une salle inoccupée.

_ Savais-tu que l'hôpital de Sainte Mangouste voit chaque année moins de personnes mourir dans ses locaux que n'importe quel autre hôpital du monde sorcier ? Lança le jeune homme dans le seul but de faire un peu la conversation. Je l'ai lu dans Santé Sorcière. La pire note avait été attribué à l'hôpital de la Roumanie. Il faut dire aussi que les attaques de vampires sont plus fréquentes là-bas qu'en Angleterre. Sans parler des trolls. Savais-tu qu'un troll ne vivait pas plus de cinquante ans mais que pendant ce laps de temps il mangeait quatre à cinq fois plus de nourriture qu'un sorcier qui aurait vécu jusqu'à cent ans ?

Dacre n'avait jamais eu conscience que son coté je-sais-tout pouvait énerver les gens. Il croyait réellement que les informations qu'il partageait étaient intéressantes et que son interlocuteur apprécierait de les connaître, comme lui-même appréciait de les connaître. Ce n'était jamais pour étaler son savoir qu'il dissertait sans fin sur des sujets improbables mais toujours dans un but de partage des connaissances.

Au moment où ils dépassaient la porte d'un minuscule placard à balais (que Dacre avait ouvert pour savoir si c'était une salle de soin où il aurait pu essayer de transplaner), un petit groupe de médicomages débarquèrent au bout du couloir. Parmi eux se trouvait Jessica, l'ex-fiancée de Tom. Pour l'instant, elle avait le nez plongé dans un dossier mais lorsqu'elle relèverait la tête, elle ne pourrait pas manquer les deux jeunes hommes venant dans sa direction.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:26

Tom ne sembla réaliser ce qu’il venait de raconter que lorsque Dacre lui répondit qu’il était d’accord pour jouer du violon pour lui, enfin plutôt devant lui. Il n’arrivait pas à croire qu’il en ait autant dit sur lui à quelqu’un qu’il ne connaissait pas plus que ça, et qui en plus l’énervait constamment. Il n’avait en soi révélé rien de bien important, du moins en apparence. Ces informations n’avaient rien de bien précieuses ou même d’intéressantes, mais elles l’étaient pour Tom. C’était quelque chose de très personnel et il n’avait jamais raconté ça à personne parce qu’il avait l’impression que ça le rendait vulnérable. Il n’avait pas l’habitude de se confier, à qui que ce soit, alors qu’il ait choisi Dacre parmi tout ceux à qui il aurait un jour pu raconter ça, c’était particulièrement difficile à comprendre. Il essaya de se convaincre que ça n’avait été qu’un petit moment de faiblesse et que ça n’avait rien de bien grave. Après tout, il n’avait rien dit qui aurait pu être utilisé contre lui, tout ceux qui le connaissaient savaient qu’il était entré dans l’équipe de sa maison en quatrième année. Ce qui le dérangeait c’était peut-être de savoir que Dacre le connaissait un peu mieux, et connaissait surtout mieux ses faiblesses et que lui allait pouvoir s’en servir pour taper là où ça faisait mal.

Il soupira et se leva en même temps que Dacre, bien décidé à oublier ce « petit incident », parce que c’était exactement ce que ça avait été. Il avait mal calculé son coup, rien de plus, mais ça ne se reproduirait plus. Le jeune écrivain paya pour son repas et sortit du restaurant, bien plus emmitouflé que jamais dans son manteau.

* * *


Ils se mirent en route pour Ste Mangouste à pied, l’hôpital n’étant pas bien loin. Tom ne pouvait pas s’empêcher de redouter un peu cette visite. Il s’était forcé à ne plus repenser à qui il pourrait bien croiser là-bas, parce qu’il savait que ça ne servait à rien de paniquer puisqu’il y avait théoriquement très peu de chance pour que ça arrive. Jessica ne travaillait pas tous les jours à l’hôpital et même s’ils venaient un jour où elle était en stage, ils pourraient très bien ne pas passer du tout par son service, ou tomber pendant un moment où elle s’occupait d’un patient dans une chambre ou encore pendant l’une de ses pauses. Enfin, Tom n’avait aucune raison de s’inquiéter, il y avait des centaines d’infirmières et de médicomages dans l’établissement et les chances qu’il rencontre l’une des stagiaires étaient infimes.

Le trajet jusqu’à l’hôpital se passa dans le silence, en partie parce que le froid londonien n’encourageait pas du tout Tom à lancer une conversation. Le jeune homme suivit Dacre, lui-même ne connaissait qu’une entrée pour Ste Mangouste et ils ne pourraient pas y entrer tous les deux en même temps. Il faisait donc confiance à Dacre. Peut-être à tort d’ailleurs, en tout cas ce fut ce qui traversa l’esprit de Tom quand il vit le jeune Auror s’asseoir sur une benne à ordures dans une ruelle. Il leva les yeux au ciel et suivit le jeune homme. Autant en finir au plus vite. « Oh c’est pas v… » Commença-t-il d’un ton désespéré. Il ne prit pas la peine de finir sa phrase, donna rapidement sa main à Dacre et attendit d’atterrir à l’intérieur de l’hôpital.

Tom atterrit plutôt gracieusement sur ses pieds tandis que Dacre s’écrasait sur ses fesses. Tom tourna la tête pour rigoler et libéra la main du jeune homme en même temps qu’il libérait la sienne. Quand Dacre fut de nouveau sur pieds – au sens propre du terme – Tom le suivit encore jusqu’aux ascenseurs, jetant quand même des coups d’oeils anxieux autour d’eux, de peur de croiser un visage connu. Il aurait autant préféré que sa visite ici restent… Secrète ? Enfin que personne ne sache qu’il soit venu ici avec Dacre, parce qu’il aurait eu du mal à l’expliquer celle-là.

La jeune femme qui leur avait souhaité la bienvenue à l’atterrissage et qui se tenait désormais juste devant l’ascenseur sembla se demander pendant quelques secondes ce qu’ils pouvaient bien avoir à faire au service des blessures et accidents graves. Tom mit les mains dans les poches de son jean et commença à examiner innocemment la structure de l’ascenseur tandis que Dacre l’invitait à appuyer sur le bouton sans poser de questions. La jeune femme finit probablement par s’exécuter puisque les portes se refermèrent finalement sur eux et qu’ils commencèrent à monter. Tom sentit le regard de Dacre sur lui pendant quelques secondes mais resta les yeux résolument fixés sur les portes de l’ascenseur.

Il avait terriblement hâte d’être sorti de l’hôpital, il ne se sentirait en sûreté qu’une fois totalement en-dehors du bâtiment et surtout avec aucune intention d’y revenir. Il priait pour que Jessica ne travaille pas à cet étage. Pitié, pitié, pitié. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent enfin et Tom suivit Dacre dans un couloir, sentant son cœur faire des bonds dans sa poitrine. Il écoutait à moitié ce que lui racontait Dacre, il était trop occupé à regarder devant lui et derrière lui dans le couloir pour vérifier que personne n’arrivait. Il crut entendre des voix dans un couloir adjacent un peu plus loin devant eux mais il n’était pas sur avec Dacre qui n’arrêtait pas de parler pour expliquer quelque chose sur des dragons, des magazines et des vieux sorciers mangeurs de troll.

Tom leva la main et essaya de le faire taire deux secondes. « Oui, oui, passionnant. Tu pourrais te taire deux minutes ? » Il n’était pas sur que Dacre ait très compris ce qu’il lui avait demandé, mais ça n’avait plus énormément d’importance à ce point. Un groupe de trois médicomages tourna dans leur couloir, de l’endroit que Tom avait soupçonné. Son cœur s’arrêta brutalement quand il reconnut Jessica en face de lui, heureusement elle avait le nez dans un dossier en marchant et ne l’avait pas encore aperçu. Tom agit entièrement par instinct. La seule chose qui lui passa par l’esprit à cet instant était le fait qu’il était hors de question que Jessica le voit avec Dacre. Quand il l’avait largué quelques jours plus tôt, elle lui avait demandé s’il y avait quelqu’un d’autre, et il n’avait pas nié, en partie parce que c’était plus facile car plus proche de la vérité. Il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle allait tirer des conclusions avant qu’il n’ait eut le temps de proprement s’expliquer.

Il ouvrit la porte que Dacre venait de refermer sans même prendre le temps de regarder ce qu’il y avait à l’intérieur. Il attrapa le jeune homme par le col et le força à rentrer dans ce qui était apparemment un minuscule placard à balai. Il se retint de soupirer et de hurler contre la malchance qui le poursuivait depuis un petit moment déjà, entra à son tour et referma la porte rapidement derrière lui.

Il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, se demandant si l’une des trois médicomages les avaient vu. Il devait bien avouer que sa proximité avec Dacre n’aidait pas à l’instant précis. Le placard n’était pas bien spacieux à la base, mais dans sa précipitation Tom avait forcé Dacre à aller au fond, dos à l’un des quatre murs et il s’était lui-même placé le plus loin de la porte possible, et donc également le plus proche de Dacre possible. Ils étaient entourés par des balais et des seaux un peu partout, certains en équilibre un peu précaire. Il ne voulait pas bouger de peur d’en renverser un, pour le coup ils seraient repérés.

« Ne bouge pas. Ne fais pas un bruit, par pitié. » Murmura-t-il, se rendant encore une fois compte d’à quel point il était proche de Dacre. Il baissa les yeux pour éviter d’être obligé de plonger son regard dans celui du jeune homme. La situation avait déjà quelque chose d’assez intime et embarrassant en soi, il ne tenait pas à la rendre encore pire. Il avait une main posée sur le mur derrière Dacre pour garder appui et ne pas tomber littéralement sur le jeune homme. De là où il était, il pouvait pratiquement entendre les battements du cœur de Dacre, en tout cas, il pouvait sentir son souffle sur lui.

Tom ferma les yeux quand il entendit des bruits de pas dans le couloir. Ils étaient accompagnés de murmures de conversation, mais rien d’assez distinct pour qu’il puisse comprendre ce que les jeunes femmes étaient entrain de dire. Les bruits de pas s’arrêtèrent quelques secondes plus tard et Tom retint son souffle. L’une des trois s’excusa, apparemment elle avait des dossiers à récupérer et en avait pour une minute. Les deux autres, dont Jessica, décidèrent bien entendu de l’attendre. Tom leva les yeux au ciel, essayant de rester le plus silencieux que possible. Il retint à nouveau son souffle en entendant quelqu’un s’adosser au mur juste à côté du placard où ils étaient coincés.

« Tu vas le revoir alors ? » l’une d’elles demanda du ton que toutes les femmes utilisaient quand elles parlaient potin. Tom reconnut immédiatement la voix de Jessica et se força à regarder partout sauf en direction de Dacre. Il essaya de se distraire en imaginant comment la situation pourrait être pire mais ça ne l’empêcha pas d’entendre malgré lui la discussion des deux jeunes femmes.

« Vu le mal qu’il s’est donné, oui. Tu aurais du voir ça, il avait tout préparé. Les musiciens, les fleurs, il avait fait flotter des dizaines de bougies dans la pièce. C’était vraiment magique, je me croyais dans un film avec Katherine Heigl. »
« Chanceuse, va. J’aimerais que Tom soit plus comme ça. »
« Tom ? Je croyais que vous aviez rompu tous les deux ? »
« Pour l’instant oui, mais je le connais, il finira par revenir. On est ensemble depuis toujours. »
« Si tu le dis. » Tom ne put s’empêcher d’apprécier le ton sceptique de la collègue de Jessica.
« Oui je le dis. »
« Je sais pas trop, il s’est peut-être trouvé quelqu’un d’autre. »
« C’est ce qu’il a dit, ouais, mais j’arrive pas à y croire. Je connais toutes les personnes qu’il connait, je l’aurais vu venir je pense. »
« Ok, c’est bon les filles, let’s go. »

Tom se sentit soudainement très soulagé que la dernière médicomage revienne. Il entendit de nouveau les bruits de pas dans le couloir, s’éloignant de la porte du placard à balai. Les murmures de leur conversation diminuèrent avec le bruit de leur pas et bientôt il n’entendit plus rien. Il n’osait pas encore bouger, de peur de découvrir que Jessica était restée planquée derrière la porte parce qu’elle avait tout deviné et s’était amusée à jouer avec ses nerfs depuis le début.

Il baissa finalement les yeux sur Dacre et fut soudainement frappé par le visage qu’il avait sous les yeux. Il l’avait déjà vu bien sur, mais jamais d’aussi près. Tom n’avait jamais remarqué à quel point ses yeux étaient hypnotisant, la grâce avec laquelle ses cheveux noirs retombaient sur son visage. Peut-être que c’était l’obscurité ambiante qui lui cachait les détails les moins flatteurs du visage de Dacre, mais Tom ne pouvait pas s’empêcher de le trouver beau.

Il ne se réveilla que quelques secondes plus tard et se risqua finalement à s’écarter, renversant au passage un seau et priant pour que personne ne soit dans le couloir à ce moment là. Il croisa le regard de Dacre, se demandant si des explications étaient vraiment nécessaires, après tout, il en avait probablement entendu assez pour comprendre pourquoi Tom l’avait forcé à entrer ici.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:27

Manifestement, Tom n'en avait rien à faire du taux de mortalité dans les hôpitaux sorciers et de la capacité nutritive des trolls. Bizarre. Dacre trouvait ce genre de choses proprement fascinant.
Le jeune homme eut à peine le temps de protester en sentant son camarade le choper par le col de son manteau pour le pousser dans le placard à balais qu'il venait juste de regarder. L'Auror fronça les sourcils et ouvrit la bouche mais Tom le devança en refermant la porte sur eux :

« Ne bouge pas. Ne fais pas un bruit, par pitié. »

Dacre ignorait que complètement que Jessica travaillait ici mais lorsqu'il fit une liste mentale de toutes les raisons qui auraient pu pousser Tom à vouloir s'enfermer dans un lieu aussi exigu avec lui, l'hypothèse que sa fiancée soit médicomage à Sainte Mangouste arrivait en bonne position. Il s'obligea donc à obéir et à ne pas bouger. Honnêtement, ce n'était pas très difficile. Tom avait une main sur le mur derrière lui, ce qui le plaçait quasiment dans ses bras et aucune partie de son être n'aurait voulu s'en arracher. En fait, il n'avait qu'à avancer un tout petit peu la tête pour que le bout de son nez rencontre celui de son camarade. Il déglutit. Quand il ouvrit la bouche, il inspira le souffle que Tom rejetait au même moment. Sa mâchoire inférieure trembla quelques secondes et pressa ses lèvres l'une contre l'autre pour la calmer. Ses yeux terriblement hypnotiques étaient rivés sur ceux de l'ancien Gryffondor qui le fuyait clairement. Lorsqu'il tenta de s'éloigner un peu pour lui donner plus d'espace et le mettre un peu moins mal à l'aise, il se souvint de justesse qu'il ne pouvait pas bouger à cause des seaux en fer accrochés un peu partout derrière lui. Sa main attrapa vivement le manteau de Tom au niveau de la taille et il s'en servit d'appui pour se retenir de basculer en arrière. Cette manoeuvre l'avait involontairement rapproché encore plus de Tom. Ses longs doigts toujours crispés sur le tissu, il était à présent trop près pour pouvoir le regarder dans les yeux. Son regard glissa de son oreille à son cou et descendit jusqu'à ce que celui-ci disparaisse dans le col de son manteau. Il expira et regarda avec fascination la peau de l'écrivain se couvrir légèrement de chair de poule au contact de son souffle. Lentement, il rapprocha ses lèvres de son cou.

« Tu vas le revoir alors ? » intervint tout à coup une voix féminine de l'autre coté de la porte.

Dacre sursauta et recula un peu son visage. Tom semblait plus mal à l'aise que jamais. Cette voix appartenait surement à sa fiancée. Honteux d'avoir failli le goûter alors que Jessica se trouvait à moins de trois mètres seulement, le jeune homme baissa la tête pour essayer de regarder le bout de ses chaussures. Il était tellement proche de Tom qu'il n'y parvint pas et concentra donc son regard sur un point sur le mur, par dessus son épaule.

« Vu le mal qu’il s’est donné, oui. Tu aurais du voir ça, il avait tout préparé. Les musiciens, les fleurs, il avait fait flotter des dizaines de bougies dans la pièce. C’était vraiment magique, je me croyais dans un film avec Katherine Heigl. »

Il ne voulait pas avoir l'air d'écouter ce qui se disait mais la description interloqua tout de même l'Auror. Apparemment, les bougies étaient un outil de séduction. Cela expliquait donc le malaise de Tom concernant celle que la serveuse avait allumé au restaurant. Il assimila cette information et réfléchit plus en profondeur à ce qui venait d'être dit. Apparemment, la jeune femme allait revoir le type dont elles parlaient juste parce qu'il s'était « donné du mal » ? Récompensait-elle l'effort seulement en acceptant un autre rendez-vous ou était-elle réellement intéressée par lui ? Et d'abord, qui était Katherine Heigl ?

« Chanceuse, va. J’aimerais que Tom soit plus comme ça. »

Dacre suspendit son souffle et ne put s'empêcher de jeter un oeil à l'homme qu'il avait tout contre lui. Ça ne faisait plus aucun doute à présent. C'était bien Jessica. Il ne put s'empêcher de se demander pourquoi Tom n'était pas plus musiciens, fleurs et bougies. C'était un écrivain pourtant. Le romantisme n'était-il pas leur apanage ? Dacre était certain de ne jamais être musiciens, fleurs et bougies avec quiconque. Est-ce qu'il aimerait qu'on le soit avec lui ? Pourquoi diable se posait-il cette question ?!

« Tom ? Je croyais que vous aviez rompu tous les deux ? »
« Pour l’instant oui, mais je le connais, il finira par revenir. On est ensemble depuis toujours. »

Dacre sentit quelque chose bouger dans son estomac, comme s'il venait de se prendre un coup. Il cligna des yeux et détourna la tête pour fixer le liserai de lumière qui filtrait sous la porte.

« Si tu le dis. »
« Oui je le dis. »
« Je sais pas trop, il s’est peut-être trouvé quelqu’un d’autre. »

En entendant ces derniers mots, le jeune homme ne put se retenir de sourire. Il passa inconsciemment le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure et sourit encore. Si l'amie de Jessica savait à quel point elle avait raison, mais probablement pas dans le sens qu'elle pensait.

« C’est ce qu’il a dit, ouais, mais j’arrive pas à y croire. Je connais toutes les personnes qu’il connait, je l’aurais vu venir je pense. »
« Ok, c’est bon les filles, let’s go. »

Dacre releva la tête vers Tom et se rendit compte que ce dernier était déjà en train de le regarder. Ses pommettes se teintèrent de rose. Heureusement, la demi-obscurité le dissimulait à l'écrivain car, vue la distance à laquelle étaient leurs visages, il n'aurait pas pu le manquer. L'ancien Serdaigle essaya de deviner ce que son camarade pensait. Il avait l'air concentré. C'était craquant. Dacre commençait à lui sourire timidement quand le sorcier fut brusquement un pas en arrière, comme s'il l'avait piqué. Un seau dégringola dans un bruit de métal. Dacre déglutit. Il baissa la tête tristement et rejoignit la porte en premier. Il l'ouvrit juste assez pour pouvoir sortir du placard (no kidding) et... la referma brutalement sur le nez de Tom qui devait le suivre pour l'empêcher de sortir à son tour.

_ Docteur ! S'exclama-t-il en se retrouvant nez à nez dans le couloir avec Jessica qui avait laissé filer ses amies devant pendant qu'elle s'attardait un peu pour étudier au calme son dossier.

La jeune femme le regardait d'un air interloqué.

_ Que faisiez-vous dans ce placard, monsieur ? Demanda-t-elle, pleine de bon sens, un sourcil haussé l'autre froncé.

Dacre reprit contenance et sortit sa plaque ministérielle de la poche intérieure de son manteau pour la brandir sous le nez de Jessica d'un air très assuré. Puis, il déclara :

_ Dacre Bingley. Auror. C'est un contrôle de routine, Docteur. Faîtes comme si je n'étais pas là.

La jeune femme ne fit pas mine de vouloir s'en aller. Manifestement, la ruse avait du mal à prendre.

_ Pourquoi le Bureau des Aurors fait-il ce genre de contrôle ? C'est la première fois que je vois ça, protesta-t-elle, plus sceptique que jamais.

Dacre prit une profonde inspiration.

_ Docteur... [Il jeta un oeil sur le badge de Jessica] ... Emerson. Sauf votre respect, je ne crois pas qu'il vous appartient de contester une directive du Ministre de la Magie en personne mais s'il vous prend l'envie de déranger ce monsieur avec un hibou pour lui demander les raisons de ce contrôle, je vous en prie, faîtes-le. Je ne prétends pas qu'il sera ravi de recevoir vos doutes quant à sa politique mais peut-être aurez-vous saisi son intérêt dans un de ses rares moments de vacance et qu'il vous invitera dans son bureau pour vous faire un compte-rendu exhaustif sur les raisons qui l'ont fait m'envoyer icelieu afin de procéder à cette visite jusqu'à présent discrète.

Il n'y avait pas à dire, l'Auror savait embrouiller les gens et faire tourner la situation à son avantage. Comme Jessica ne trouvait plus rien à dire, il ajouta :

_ Et maintenant, si vous permettez, je vais poursuivre l'inspection de ce bâtiment. Je vous laisse retourner à vos malades.

Il ouvrit un bras dans la direction que les autres médicomages avaient du prendre pour inviter celle-ci à circuler. Ce qu'elle fit après s'être retourné au moins deux ou trois fois sur lui. Le jeune homme attendit deux minutes entières pour s'assurer qu'elle ne revenait pas sur ses pas et ouvrit vivement la porte du placard.

_ Allons-y ! lança-t-il à Tom.


Dacre se mit à trottiner dans le couloir, mettant une main légèrement en avant des fois que son camarade déciderait de s'arrêter sans prévenir et qu'il doive éviter de se prendre le champ de force dans la figure. A ce qu'il avait compris, le champ de force agissait sur la personne qui était en mouvement et non sur la personne immobile. C'était la raison pour laquelle il était certain que Tom ne risquerait rien à rester sans bouger pendant que lui essayerait de transplaner. Sans cela, il n'aurait certainement rien tenté.
Ils mirent le temps mais les deux hommes finirent enfin par trouver une salle de soins inoccupée. Dacre entra et ferma tous les stores avant de verrouiller la porte d'un coup de baguette magique. Son visage était grave tout à coup.



Hold on, don't turn and walk away... Save me...
(My side of the story – David Hodges)

Dacre ôta son long manteau et le posa bien précautionneusement sur le lit d'hôpital pour ne pas le froisser. Il défit son écharpe et la plia avec le même soin pour la mettre à coté. D'un geste assuré de la main, il défit l'unique bouton qui maintenait sa veste de costume fermée et la retira. Elle alla rejoindre son manteau et il se retrouva en chemise. Sa couleur violet sombre mettait définitivement en valeur son teint pâle et ses cheveux d'ébène. Il pencha la tête sur le coté et son cou craqua, comme un boxeur avant un combat. En rejoignant le centre de la pièce, il défit ses boutons de manchettes et remonta méthodiquement ses manches jusqu'aux coudes, révélant des bras fins et blancs. Sa baguette magique dans la main droite, il prit une profonde inspiration.

_ Reste là où tu es. Ne bouge surtout pas, commanda-t-il d'une voix douce à Tom en le fixant intensément dans les yeux. C'est important pour l'expérience.

L'Auror avait affronté la mort plusieurs fois au cours de ses missions mais il n'était encore jamais allé volontairement devant elle. Il n'était pas très sûr des raisons pour lesquelles il allait le faire aujourd'hui. Peut-être qu'il n'avait pas voulu trop y réfléchir. C'était une décision difficile mais il devait la faire, pour l'amour de l'expérience. Pour savoir.
Alors qu'il allait lever sa baguette et lancer le sortilège, il se demanda s'il n'y avait pas des choses qu'il regretterait de ne pas avoir faites si jamais il mourrait dans la minute suivante. Ses yeux se posèrent une nouvelle fois sur Tom et son coeur se serra. Il ne pensait pas que son comparse avait compris le risque qu'il allait prendre. Quelque part, ça le rendait triste.

Sur une impulsion venue de nulle part, Dacre se vit avancer d'un pas décidé vers Tom. Sa main se plaqua sur la nuque de l'écrivain et il pressa ses lèvres contre les siennes en fermant bien fort les yeux. Avant de lui laisser la moindre chance de le repousser, il se détacha de lui et retourna au centre de la pièce comme s'il ne s'était rien passé. Osant relever les yeux vers Tom, il esquissa un petit sourire avant de souffler :

_ Pas de chrysanthèmes sur ma tombe, hein ?

Et il transplana.


Une douleur atroce lui déchira presque immédiatement le thorax et il sut que c'était la fin. Son corps fut ballotté à travers le tourbillon de l'espace et du temps pendant quelques dixièmes de secondes seulement avant d'être recraché dans la salle de soins de l'hopital d'où il avait essayé de disparaître. Son bras droit était plié dans un angle totalement anormal. Sa jambe gauche semblait avoir été écorchée vive. Il était plus pale que jamais et il y avait du sang partout. Pourtant, il ne poussait pas le moindre gémissement de douleur. En fait, ses petits yeux bleus étaient ouverts en grand et fixaient quelque chose sans ciller sur le plafond au dessus de lui. Son sang continuait à couler sur le carrelage blanc et à imbiber son costume. Il devint bientôt évident que son immobilité et son silence n'étaient pas du à un évanouissement. Sa cage thoracique ne se soulevait plus. Sa bouche entrouverte ne laissait passer aucun souffle. Ses yeux ne contemplaient rien du tout.

Dacre était mort.

Dacre était mort... et Tom était libre.


Dernière édition par Dacre L. Bingley le Sam 21 Juil - 20:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:28

Encore une fois, Tom ne s’était pas attendu à ce que Dacre réagisse comme ça. Il s’était attendu à ce qu’il lui pose des questions, à ce qu’il se moque peut-être, à ce qu’il lui reproche de ne pas l’avoir prévenu. Enfin il n’avait pas pensé avoir abusé au point que Dacre ne veuille plus du tout le voir, et pourtant le jeune homme passa devant lui en le contournant, ouvrit la porte et la referma avant que Tom n’ait pu le suivre dehors. Ce ne fut que quand il entendit la voix familière de Jessica derrière la porte fermée qu’il comprit que Dacre avait juste voulu vérifier le terrain, et à raison. Peut-être avait-elle entendu le seau tomber et était-elle venue vérifier que personne ne se cachait dans le placard.

Tom sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en écoutant la discussion de Dacre et Jessica dans le couloir. Il n’était définitivement pas passé loin, heureusement que le jeune Auror l’avait empêché de sortir, sinon il aurait eut l’air fin à essayer d’expliquer ce qu’il fichait enfermé dans un placard de Ste Mangouste avec le jeune homme. Tom ne doutait pas une seule seconde que Jessica en aurait très vite tiré les mauvaises conclusions. Il avala difficilement sa salive et essaya de faire le moins de bruit possible, respirant doucement et le plus silencieusement du monde.

Il détestait tout de cette situation. Il ne savait pas ce qu’il détestait le plus, le fait que son ex petite amie soit entrain de discuter avec Dacre sans savoir à qui elle parlait, le fait que Dacre, lui, sache exactement à qui il parlait ou encore le léger trouble qui ne l’avait pas encore quitté après les quelques minutes qu’ils avaient passés tous les deux coincés dans le placard à balai. Tom avait l’impression de pouvoir encore sentir le corps de Dacre tout près du sien et ça avait le don de le troubler, alors pour se forcer à penser à autre chose, il se concentra encore plus intensément sur ce que Dacre et Jessica étaient entrain de se dire dehors.

Tom ne put s’empêcher de sourire quand il entendit la tirade de Dacre. Il secoua doucement la tête d’un air amusé, imaginant parfaitement bien l’air d’incompréhension totale que devait afficher Jessica à cet instant précis. Quelques secondes plus tard, des bruits de pas – une femme en talons – s’éloignaient dans le couloir. Il ne se rendit compte qu’il avait retenu son souffle qu’au moment où il expira enfin. Il attendit tranquillement derrière la porte, le plus silencieusement possible, que Dacre lui ouvre. Il ne voulait pas risquer de sortir du placard tant que le couloir n’était pas vide.

Quelques minutes plus tard ils étaient finalement de nouveau en route, cherchant une salle où Dacre pourrait enfin tester ce qu’il avait à tester. Il le suivit en silence pendant un petit moment, les mains dans les poches et jetant toujours des coups d’œil inquiets derrière lui pour vérifier qu’ils ne retombaient pas encore sur Jessica. « Merci. » Finit-il par laisser échapper rapidement, comme s’il avait peur de changer d’avis s’il ne le disait pas aussi brutalement que ça. Il fut tellement perdu dans ses pensées pendant le reste de leur petit séjour dans les couloirs qu’il ne fit pas du tout attention à la salle que Dacre finit par choisir. Il n’arrêtait pas de repenser à ce que Jessica avait dit, il ne savait pas comment le prendre, il ne savait pas si ça l’énervait ou pas. Après tout, il n’avait jamais vraiment réfléchi à l’après-Dacre, mais il n’y aurait plus rien pour l’empêcher de se remettre avec Jessica après tout…

Il n’était juste pas sur de le vouloir. Il finit par abandonner la question, puisque Dacre était encore bel et bien là et que ça ne servait à rien de réfléchir à une possibilité qui n’arriverait peut-être jamais. Quand il sortit enfin de ses pensées il releva les yeux et regarda Dacre enlever son manteau et son écharpe pour les déposer sur le lit de la chambre où ils s’étaient arrêtés. Tom se retourna pour fermer la porte et resta entre Dacre et elle. Il y avait des chances qu’il ait besoin d’appeler de l’aide, et il n’avait pas l’intention de devoir trainer le jeune homme sur dix mètres pour pouvoir le faire. Il croisa les bras sur sa poitrine et fixa Dacre tandis que celui-ci sortait sa baguette et se préparait. Tom se surprit plus d’une fois à laisser son regard trainer sur le torse ou encore le cou de Dacre, mais il devait bien avouer que sa chemise les mettaient plutôt en valeur.

Il finit par détourner les yeux pour s’empêcher de rester encore trop longtemps hypnotisé. Il hocha la tête quand Dacre lui demanda de ne pas bouger. Tout pour en finir au plus vite, il ne tenait pas à rester trop longtemps dans cet hôpital, il ne se sentait pas à l’aise avec Jessica dans les parages, surtout qu’elle travaillait apparemment à cet étage. Il ne faisait pas plus attention à Dacre que cela jusqu’à ce que le jeune homme se rapproche de lui d’un pas décidé. Il releva les yeux juste à temps pour remarquer qu’il n’avait apparemment pas l’intention de s’arrêter à une distance à peu près respectable/acceptable de lui. Il n’eut bien entendu pas le temps de réagir et quelques instants plus tard, Dacre avait posé sa main sur sa nuque et capturé ses lèvres avec les siennes.

Le cœur de Tom s’arrêta de battre pendant quelques secondes sous le coup de la surprise. Il resta complètement immobile, et ce même après que Dacre se soit reculé et se soit replacé au centre de la pièce, baguette en main. Les pensées de Tom n’avaient pas l’air de vouloir redevenir cohérentes, il était encore sous le choc. Il avait encore les bras croisés sur sa poitrine et il fixait Dacre d’un air choqué. Ce ne fut que quand le jeune homme ouvrit à nouveau la bouche que Tom eut finalement le déclic.

Son cerveau se remit brutalement en marche et il se sentit soudainement assailli par des dizaines de questions à la fois. Pourquoi est-ce que Dacre l’avait embrassé ? Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Pourquoi est-ce qu’il venait de faire une blague sur les fleurs qu’il voulait ou ne voulait pas sur sa tombe ? Tom avait déjà oublié ce que Dacre venait de dire pour être honnête. Il ne savait pas pourquoi ça lui avait prit autant de temps pour s’en rendre compte, mais il comprit finalement à quel point il avait été stupide de laisser faire Dacre. Il comprit enfin le danger dans lequel l’Auror se mettait juste pour avoir une réponse dont ils pouvaient tous les deux très facilement se passer. Quand Dacre lui avait dit hier qu’il voulait tester une théorie et qu’ils auraient probablement besoin d’avoir du personnel médical autour d’eux, Tom ne l’avait pas pris au sérieux, il avait pensé que c’était juste une mesure de sécurité, qu’ils n’en auraient pas vraiment besoin. S’il était honnête avec lui-même, il devait bien avouer qu’il ne s’était pas donné la peine d’y penser parce qu’il se fichait royalement de savoir si Dacre comptait se faire du mal ou pas. Il avait été ensuite tellement pris dans leurs disputes de gamin et ensuite par leur rencontre avec Jessica… Qu’il n’avait pas pris deux secondes pour réfléchir et réaliser la stupidité profonde du plan de Dacre.

Il ne réalisa ce qu’il se passait réellement qu’au moment où Dacre était entrain de lancer le sortilège. « Non, att… » Tom n’eut pas l’occasion de finir sa phrase. Un bruit perçant lui vrilla les oreilles et il sentit le champ de force autour de lui faire vibrer le sol sous ses pieds. Il ferma les yeux par réflexe et porta ses mains à ses oreilles pour essayer de les protéger. Quand il rouvrit finalement les yeux il remarqua immédiatement le corps de Dacre au milieu de la pièce, baignant dans son propre sang. Le reste de la pièce était parfaitement intact donc Tom était certain que quelque soit l’onde de choc qu’il avait eut l’impression de ressentir, elle n’avait atteint que lui. Il déglutit avec difficulté et ne mit pas longtemps à voir que la poitrine de Dacre ne se soulevait pas et donc que le jeune homme ne respirait pas.

Il ne perdit pas de temps à vérifier si le champ de force était intact ou non, ça ne traversa même pas son esprit, il se précipita juste dans le couloir en hurlant. « J’AI BESOIN D’UN MEDICOMAGE, VITE ! » Il continua à appeler à l’aide jusqu’à ce qu’il voit un médicomage débarquer dans le couloir, il lui fit signe de lui suivre et courut à nouveau à l’intérieur de la pièce. Il s’agenouilla près du corps de Dacre et commença à effectuer un massage cardiaque. Il avait suivit un cours de secourisme quand il était un peu plus jeune et il n’avait pas encore tout oublié. Il savait que la médecine magique était généralement beaucoup plus efficace que celle moldue, il savait aussi qu’il n’aidait probablement en rien, il ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher. « BOUGEZ-VOUS ! » Hurla-t-il dans sa frustration quand les médicomages mirent trop de temps à arriver dans la chambre à son goût.

Il continua son massage cardiaque et le bouche-à-bouche, évitant soigneusement de croiser le regard de Dacre, qui avait encore les yeux grands ouverts, jusqu’à ce qu’un médicomage l’éloigne presque de force. Tom recula et se rendit compte qu’il était à présent couvert de sang. Il regarda les médicomages soulever le corps de Dacre pour l’allonger sur le lit, après avoir posé ses affaires ailleurs. Tom ignora les sorciers qui lui demandaient de quitter la pièce. Si Dacre survivait, il ne devait pas être à plus de dix mètres, c’était la règle. Tom avait peur que s’il reste trop éloigné de Dacre, il ne le condamne sans lui laisser de chance. Si Dacre avait la moindre chance de survivre, Tom n’allait certainement pas la gâcher en s’éloignant de plus de dix mètres de lui et en l’empêchant de revenir à lui.

Il croisa les bras sur sa poitrine, n’osant pas se frotter le visage de peur de mettre du sang partout. Il resta appuyé contre un mur pas trop loin, les yeux rivés sur le lit où le corps de Dacre gisait, toujours inconscient. « Tom ? » Le jeune homme sursauta en reconnaissant la voix de Jessica à côté de lui. Il se tourna vers elle, son visage complètement inexpressif. Il n’était pas en état de montrer autre chose que du choc, son cerveau refusait encore d’encaisser ce qu’il venait de se passer, alors Tom restait dans un état second, partagé entre ce qu’il voyait et ce qu’il croyait. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Le rire amusé de la jeune femme lui fit l’effet d’un véritable coup de fouet. Comment pouvait-elle rire ? Elle ne voyait donc pas qu’il était couvert de sang et que Dacre était à l’article de la mort ?

Il choisit de ne simplement pas répondre, concentrant à nouveau son attention sur Dacre, comme s’il l’aidait à regarder les médicomages essayaient de le garder en vie. Jessica le fixait toujours d’un air surpris et finit par répéter sa question. « Tu vois pas que c’est pas le moment, non ? » répondit-il d’un ton agressif avant d’aller s’adosser à un autre mur un peu plus loin.

Tom entendait les médicomages parler entre eux et partager leurs avis sur le cas de Dacre, mais peut-être était-ce leur jargon médical qui était incompréhensible, en tout cas Tom n’obtint aucune information susceptible de le rassurer. Il ne saurait pas dire combien de temps il resta ainsi immobile, priant pour que les médicomages arrêtent enfin et lui apportent une bonne nouvelle. Il refusa de s’asseoir ou d’aller prendre une douche quand une infirmière vint le lui proposer et finit par faire les cents pas dans la pièce, prenant néanmoins toujours bien soin de ne pas s’éloigner de plus de dix mètres, comme s’il avait la vie de Dacre entre ses propres mains.

Après ce qui sembla être une éternité à Tom, les médicomages se reculèrent enfin et Tom s’empêcha de détourner les yeux. Il avait peur de ce qu’il allait voir, mais quand l’un des médicomages vint vers lui, il n’avait pas l’air de venir lui annoncer que tout était fini. Il se força à rester immobile et croisa les bras sur sa poitrine. « Il devrait s’en sortir. » Tom soupira de soulagement et remarqua effectivement que Dacre semblait à nouveau respirer, même s’il restait inconscient. « Vous pourriez peut-être m’expliquer ce qu’il s’est passé ? » Demanda le médicomage en penchant légèrement la tête sur le côté, visiblement pas habitué à ne pas comprendre ce qu’il se passait dans l’hôpital où il travaillait.

« J’étais venu voir quelqu’un et en passant dans le couloir j’ai entendu un bruit venant de cette chambre. J’ai jeté un coup d’œil à l’intérieur et j’ai vu… » Il désigna Dacre d’un léger coup de tête dans sa direction. « Alors j’ai appelé à l’aide. » Pendant le temps où les médicomages avaient aidé Dacre, Tom avait au moins eut le temps de réfléchir à ce qu’il allait dire pour que le personnel ne pense pas qu’il avait essayé de liquider le jeune Auror. Le médicomage parut légèrement sceptique, mais comme il n’avait aucune raison de ne pas croire Tom et que le pire avait été évité, il préféra laisser tomber. « Vous devriez rentrer chez vous et essayer de vous reposer un peu. » La façon dont il s’était attardé sur le sang qui maculait les vêtements de Tom montrait assez clairement qu’il jugeait que le jeune homme avait aussi bien besoin d’une douche et de nouveaux vêtements.

« Je préfère rester ici. Merci. » Il serra la main du médicomage, ignorant son regard à la fois surpris et désapprobateur. Le vieux sorcier finit néanmoins par sortir et laissa Tom seul avec Dacre après avoir refermé la porte derrière lui. Le jeune homme tendit la main en avant et s’éloigna doucement de Dacre. Il ne put s’empêcher de sourire en sentant le champ de force contre sa main quelques secondes plus tard, au moins ça voulait dire que Dacre était bel et bien vivant, et c’était tout ce qui comptait pour l’instant. Il se servit du lavabo le plus proche dans la chambre pour se laver les mains et enfin enlever tout le sang. Il soupira et se laissa retomber dans le siège à côté du lit de Dacre quand il eut fini. Il ne pouvait toujours pas rentrer pour se changer et prendre une douche, mais c’était déjà un début.

Il releva les yeux vers Dacre, s’autorisant pour la première fois à le regarder depuis ce qu’il s’était passé. Il ferma les yeux et baissa la tête. Il ne savait pas comment il était censé réagir à tout ce qu’il venait de se passer, c’était trop, trop d’un coup. Jessica, Dacre, le placard, le baiser… Il ne savait plus du tout quoi penser et pour la première fois depuis quelques heures, il était seul avec ses pensées et il n’avait aucune distraction pour les faire s’en aller. Il n’était certainement pas prêt à dormir, il allait devoir attendre encore un peu que l’adrénaline redescende pour pouvoir espérer fermer l’œil. Il soupira doucement et se frotta doucement le visage. Il pouvait encore sentir les lèvres de Dacre sur les siennes et même s’il savait que ce que Dacre avait fait n’avait aucune signification particulière, ça ne l’empêchait pas de ne penser quasiment qu’à ça.

C’était perturbant. Il n’avait pas le droit de l’embrasser comme ça juste quand l’envie lui prenait. Tom l’avait fait, une fois, et c’était pour la bonne cause. Là c’était quoi ? Un baiser d’adieu ? Tu parles d’une bonne cause, il aurait mieux valu qu’il évite d’avoir des tendances suicidaires, ça aurait été beaucoup plus facile pour tout le monde. Il croisa à nouveau les bras sur sa poitrine, perdu dans ses pensées. Il en chassait Jessica depuis le début, parce que pour l’instant, Dacre était en vie et c’était ce qui comptait le plus. Ils n’étaient peut-être pas débarrassés du serment inviolable mais ce n’était qu’un petit prix à payer. Entre être libre et voir Dacre mourir, Tom savait exactement quelle solution était acceptable et quelle autre ne l’était pas le moins du monde. Il ne tenait pas spécialement à ce que Dacre reste en vie, il n’était juste pas prêt à sacrifier qui que ce soit tout ça pour qu’il puisse avoir une vie plus facile.

Il finit par abandonner la partie contre lui-même et laissa ses pensées suivre leurs cours. Il posa ses pieds sur le bord du lit de Dacre et essaya de trouver une position à peu près confortable pour dormir. Il ferma les yeux et essaya de trouver le sommeil.

* * *

Quand Tom rouvrit les yeux, il vérifia en premier le lit de Dacre. Le jeune homme y était toujours, et si Tom en croyait le soleil dehors, ils avaient passé la nuit ici. Il se frotta rapidement les yeux et les releva vers Dacre, se rendant alors compte que le jeune Auror était réveillé. Tom ne bougea pas d’un pouce, il continua simplement à le fixer d’un air parfaitement indifférent. « Tu en as d’autres des idées stupides comme ça ou bien je peux dire aux médicomages qu’on a plus besoin d’eux ? » Lâcha-t-il doucement parce qu’il venait de se réveiller et qu’il n’avait pas non plus envie d’agresser Dacre après ce qu’il venait de vivre.

Il ne prit pas la peine d’enlever ses pieds du lit de Dacre ni de décroiser les bras. La seule preuve visible de son réveil était qu’il avait désormais les yeux ouverts. Il resta encore immobile pendant quelques secondes avant de se relever enfin. Il remplit un gobelet d’eau du robinet et le déposa sur la table de nuit à côté du lit de Dacre avant de s’affaler à nouveau dans le fauteuil qui lui avait servi de lit la nuit dernière. « Grâce à toi j’ai du passer la nuit ici. Merci infiniment. » Il força un sourire sarcastique sur ses lèvres avant de soupirer.

Il n’était pas prêt d’oublier l’horreur que Dacre lui avait fait subir la veille, et c’était parfois plus facile de se montrer injuste et dur plutôt que de trop en révéler sur nous. C’était un enseignement que Tom mettait en pratique depuis toujours.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:30

Lorsque Dacre ouvrit enfin les yeux, il mit quelques minutes à se rappeler pourquoi il se trouvait dans ce lit d'hôpital et ce qu'il s'était passé. Le premier sentiment auquel il dut faire face alors fut la surprise de pouvoir encore contempler le monde qui l'entourait. Il n'aurait pas du. La dernière chose qu'il aurait du voir était le visage de Tom. Ça aurait été tellement bien. Tellement... doux. Rien à voir avec ce faux-plafond défraîchi et ce lustre immonde.

Une minute... Sa Raison venait de le percuter violemment et une multitude de remarques et de conclusions déboulèrent dans sa tête. Il plissa les yeux, comme pour accuser le coup. S'il vivait, c'est que Tom ne l'avait pas laissé mourir. Si Tom ne l'avait pas laissé mourir, c'est que d'une manière ou d'une autre le fait qu'il vive lui importait. Cette simple pensée le réchauffa tout entier et il sourit en fermant les yeux, l'arrière de la tête toujours enfoncé dans un oreiller bien moelleux. Il mit étonnamment longtemps à réaliser que s'il était en vie cela signifiait que Tom se trouvait dans un rayon de dix mètres. Il essaya de se redresser un peu dans son lit et grimaça lorsque une douleur persistante s'éveilla dans son bras droit. Il la brava cependant pour chercher l'écrivain du regard. Il le trouva en tournant simplement la tête sur la gauche et ce qu'il vit le fit métaphoriquement fondre. L'ancien Gryffondor s'était assoupi sur une chaise, les jambes tendues et les pieds posés sur le bord de son lit. Ses bras étaient croisés sur son torse, comme souvent. Son menton reposait à la base de son cou et son visage n'était pas complètement détendu. Il y avait comme une petit ride d'inquiétude entre ses sourcils. Dacre se mordit la lèvre inférieure, rougit légèrement et se laissa retomber lourdement sur son oreiller. Cependant, il garda la tête tournée vers son camarade pour pouvoir le regarder dormir. Toutes les réflexions qui encombraient d'ordinaire en permanence son cerveau s'étaient tues et toute son attention était concentrée sur le jeune homme près de lui. Comme ce silence était agréable et cette vision enchanteresse...

Dacre n'était pas surpris que ses parents n'aient pas été prévenus de son état. Il n'avait pas écrit de personnes à prévenir en cas d'accident sur son dossier de soins. Il préférait ne pas faire peur inutilement à sa mère et son père. Toutefois, il était heureux en cet instant d'avoir quelqu'un à son chevet. Même si Tom était là par obligation physique magique et non par choix bien sûr. Il le couva du regard pendant une bonne demie heure. Il ne détourna même pas les yeux en voyant Tom ouvrir finalement les siens. Il le regarda se frotter les yeux et ne put pas s'empêcher de trouver ce geste mignon.

« Tu en as d’autres des idées stupides comme ça ou bien je peux dire aux médicomages qu’on a plus besoin d’eux ? »

Dacre savait que Tom devait avoir envie de l'engueuler mais il avait lâché sa phrase avec une certaine douceur. L'Auror lui sourit avec la même douceur et ferma puis rouvrit lentement les yeux pour signifier son accord. Quand Tom bougea enfin pour aller remplir un verre d'eau, il le suivit du coin de d'oeil, attentif à chacun de ses mouvements. Quelque chose était différent. Il le savait. Il pouvait le sentir. Il faut dire qu'il l'avait embrassé, et pas pour clouer le bec à un voisin homophobe. C'était un baiser d'adieu, un geste désespéré qu'il avait espéré sans conséquence puisqu'il était sensé mourir juste après. Cependant, il était toujours là et il savait que, tôt ou tard, Tom voudrait une explication. Enfin, probablement pas sur le champ, après tout, il venait de réchapper de la mort ; il avait bien droit à un peu de calme avant la chamaillerie.

Comme Tom ne but pas le verre d'eau mais le posa sur la table de chevet, Dacre en déduisit qu'il lui était destiné. Il essaya de se redresser pour le prendre mais son bras lui fit trop mal alors il abandonna et se laissa de nouveau aller contre son oreiller. Entre temps, son camarade s'était rassit.

« Grâce à toi j’ai du passer la nuit ici. Merci infiniment. »

Dacre plongea son regard incroyable dans le sien et lui sourit faiblement.

_ Je suis désolé, souffla-t-il.

Cependant, il savait que ce n'était pas complètement vrai. D'ailleurs, sans vouloir lancer la polémique, il ne put s'empêcher de glisser d'un air malin :

_ Toutefois, il serait juste de considérer que la moitié de ton malheur t'est du. Après tout, si je vis, c'est que tu m'as sauvé. Et si tu m'as sauvé... c'est que tu m'apprécies quand même un peu.

Le jeune homme esquissa un sourire en coin. Ses yeux brillaient de complicité. Il fuit un instant ceux de Tom avant d'y revenir, de lui sourire à nouveau et d'au final détourner la tête pour regarder en direction de la fenêtre. Le soir commençait déjà à tomber. Il devait être à peu près dix-huit heures. Il était resté longtemps dans les vapes apparemment. Il resta de longues secondes silencieuses. Sa petite expérience avait donc prouvé deux choses. Il en était particulièrement ravi.

_ Merci, marmotta-t-il en regardant les nuages poussés par le vent quitter son champ de vision.

Dacre passa un long moment sans rien dire. Il avait beau être dans un lit d'hôpital avec un bras qui le faisait souffrir le martyr et une jambe complètement écorchée, il n'avait jamais été aussi heureux de sa vie. S'il l'avait pu, il se serait levé et aurait dansé pour extérioriser sa joie.
Soudain, il décida qu'il en avait assez de cet endroit et qu'il voulait retourner dans un environnement plus familier. Au prix d'un effort considérablement et quelques gémissements de douleur entre ses dents serrées, il parvint à s'assoir dans son lit.

_ Rentrons à la maison, déclara-t-il le plus naturellement du monde en se débarrassant de son drap et en posant ses pieds par terre.

Il était en chemise de nuit blanche d'hôpital et sa jambe gauche était entièrement bandée de la cuisse jusqu'au pied. Les plaies de son bras droit avaient été laissées apparentes pour qu'elles cicatrisent plus rapidement. Rassemblant tout son courage, il tenta de se lever mais la douleur le terrassa et il s'affala contre Tom. Il passa son bras gauche autour de son cou et cramponna sa chemise de sa main droite pour ne pas tomber. Veillant bien à garder tout son poids sur sa jambe droite pour épargner celle qui était meurtrie, il parla tout contre l'oreille de son ami parce que sa position actuelle s'y prêtait, pas trop fort pour ne pas l'assourdir :

_ Prend mon manteau et les médicaments qui sont sur la tablette. J'ai déjà été désartibulé, je peux me soigner tout seul. Je n'aime pas les hôpitaux, on s'ennuie et la nourriture n'est pas bonne du tout.

D'une voix plus faible, presque suppliante, il ajouta une seconde plus tard :

_ S'il te plaît, ... rentrons.

En cet instant, Dacre ressemblait vraiment à un petit animal blessé complètement dépendant de Tom.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:31

Tom devait faire un effort tout particulier pour ne pas y aller trop fort avec Dacre. Il avait pourtant encore envie de régler un bon nombre de choses avec le jeune homme, notamment ce qu’il s’était passé juste avant que celui-ci n’essaye de transplaner. Il sentait juste que ce n’était pas le meilleur moment pour lui demander ce qu’il lui avait pris, pour essayer de comprendre le pourquoi du comment. Dacre ne s’en rendait peut-être pas compte – même si Tom avait du mal à l’imaginer manquant quoique ce soit – mais il n’était pas passé loin d’y rester, et Tom voulait le ménager.

Sans compter que mettre certaines choses de côté pour l’instant l’arrangeait également, il n’avait pas eut le temps de bien repenser à tout ça et il sentait que la discussion pourrait très vite prendre un tournant assez gênant, et ce n’était pas quelque chose qu’il attendait avec impatience. Dacre avait un tel don pour ne pas comprendre ce genre de ‘choses’ que Tom était persuadé qu’il allait en baver juste pour réussir à le convaincre qu’il y avait eut quelque chose de surprenant dans son comportement. Le connaissant il allait probablement soutenir que c’était une simple convention sociale et rien de plus. Il soupira et secoua doucement la tête, ce n’était pas le moment d’y penser. Dacre était en vie, il était en vie lui-même, ils avaient du temps devant eux pour en parler, en attendant, il fallait que Dacre reprenne des forces et se remette sur pieds.

Tom lança un sourire rassurant à Dacre quand celui-ci s’excusa. Quelque part ça le rassurait de savoir que Dacre se rendait compte qu’il pouvait avoir quelque chose à se faire pardonner, Tom ne s’était pas attendu à ce que le jeune homme comprenne le point de vue de Tom. Pour être honnête, il s’était plutôt attendu à ce que Dacre lui réplique que c’était lui qui avait faillit y passer et qu’il n’avait pas à s’excuser pour ça. Ce fut surement pour ça que Tom ne trouva rien d’autre à ajouter, un petit sourire en coin, un léger hochement de tête avant de baisser les yeux.

Le jeune écrivain fronça les sourcils quand Dacre recommença à parler. Qu’est-ce qu’il voulait bien dire par là ? Finalement, quand Dacre eut fini d’expliquer sa théorie – parce que ce n’était que ça aux yeux de Tom – le jeune homme se contenta de laisser tomber sa tête en arrière et de rire. Il n’arrivait pas à croire que de ce qui était arrivé c’était ça que Dacre avait retenu. Il avait vraiment pensé pendant un moment qu’il aurait pu simplement le laisser mourir et s’en aller ? Personne n’aurait fait ça, personne n’était aussi cruel, et surtout personne ne voulait avoir la mort de quelqu’un sur la conscience. Au fond, Tom savait que ce n’était pas entièrement ça qui l’avait poussé à sauver Dacre. Il aurait fait la même chose pour n’importe qui, il en était convaincu, mais il ne pouvait pas non plus nier qu’il avait été honnêtement inquiet pour la santé de Dacre. Le fait qu’il l’ait sauvé ne prouvait rien en soi, c’était juste un comportement normal pour la plupart des humains, mais Tom savait qu’il était entrain de développer une certaine affection pour Dacre, une qu’il n’arrivait pas à chasser et c’était ça qu’il avait envie de cacher.

Tom hocha à nouveau la tête quand Dacre le remercia. C’était déjà ça, en l’espace de quelques minutes Dacre s’était excusé et l’avait remercié, Tom pouvait estimer avoir accompli plus d’un miracle en une journée. « Ton raisonnement est complètement faux, j’aurais pu te sauver simplement parce que je voulais pas avoir ta mort sur la conscience. Ou parce qu’on nous avait vu arriver ici ensemble et que je ne voulais pas risquer d’ennui avec le Ministère. » Proposa-t-il en haussant les épaules et en faisant une moue perplexe. Il se laissa retomber doucement en arrière pour être parfaitement adossé au siège sur lequel il était assis et plongea ses yeux dans ceux de Dacre. « Ça n’a rien à voir avec le fait que je t’apprécie ou non, j’aurais fait la même chose pour n’importe qui. » Etonnamment son ton n’avait pas été dur, il avait plus dit ça sur un ton moqueur. Il n’avait pas envie que Dacre commence à penser qu’il l’appréciait vraiment mais il n’avait pas non plus envie de le vexer alors qu’il avait eu l’air si content en pensant que Tom commençait à justement l’apprécier.

La réponse à ce problème était de ne pas répondre, Tom ne voulait pas donner d’indication claire. Le jeune homme sursauta presque quand Dacre essaya de se relever en déclarant qu’il voulait rentrer chez lui – et non, Tom n’avait pas manqué la façon dont il avait semblé l’inclure lui aussi dans son concept de maison. « Ça va pas ? Tu n’es pas en état de rentrer encore, tu as failli mourir hier au cas où ça t’ait déjà échappé. » Tom leva les yeux et suivit les mouvements de Dacre du regard, cherchant à voir si ses paroles avaient le moindre effet sur le jeune homme. Apparemment pas puisqu’il continuait à essayer de descendre du lit, pour venir finalement s’étaler contre Tom. Le jeune homme avait posé ses mains au niveau de la taille de Dacre pour essayer de supporter son poids et de lui éviter de tomber encore davantage. Il secoua la tête d’un air désapprobateur, bien conscient que c’était parfaitement déraisonnable de la part de Dacre de vouloir sortir de Ste Mangouste dés aujourd’hui.

Ce ne fut qu’au moment où Dacre commença à le supplier que Tom ne prit vraiment la peine de regarder le visage du jeune homme. Il contempla pendant quelques secondes le regard suppliant de Dacre et comprit qu’il n’y avait aucune chance qu’il ne cède pas. Ce n’était vraiment pas juste ! Il avait l’impression de s’être arrêté sur le bord de la route après y avoir vu un chien blessé, il ne pouvait rien lui refuser quand il lui faisait ces yeux là. Tom n’avait généralement pas de problème pour être ferme, mais Dacre avait cette façon de le prendre par les sentiments et de le forcer à faire ce qu’il voulait. Tom soupira et leva les yeux au ciel, comprenant qu’il allait faire une erreur mais incapable pourtant de changer d’avis.

Il se releva doucement en faisant bien attention de ne pas laisser Dacre tomber en avant. Il secoua la tête d’un air désapprobateur avant de soupirer. « D’accord. » Il passa ses bras autour de la taille du jeune homme et le souleva de quelques centimètres, juste assez pour réussir à le faire se rasseoir sur le lit. Dacre ne pesait vraiment pas assez lourd pour poser un problème à Tom. « Attends-moi si tu veux bouger. » Le jeune homme venait de prouver qu’il était trop faible pour marcher tout seul alors Tom n’allait pas tellement avoir le choix, il allait devoir l’aider. Tandis qu’il se dirigeait vers l’armoire où étaient rangés les vêtements de Dacre une infirmière entra dans la pièce et Tom lui demanda d’apporter les documents de décharge pour Dacre. Si la jeune femme essaya de convaincre Dacre que c’était une mauvaise idée, Tom n’y fit pas attention.

Il sortit le manteau de Dacre ainsi que des vêtements de la veille de l’armoire. Tom fut surpris de voir qu’ils avaient été nettoyés et qu’il ne restait plus une seule trace de sang dessus. Tant mieux, ça allait les arranger, il ne pouvait pas se promener dans Londres avec sa chemise de nuit de Ste Mangouste, les gens les auraient pris pour des fous. Déjà que Tom n’avait pas pu changer de vêtements et était à moitié recouvert de sang… Ils n’avaient pas besoin de l’aide de Dacre et de sa chemise de nuit pour attirer l’attention. Il déposa les affaires de Dacre sur le lit, prit les médicaments sur la table de nuit et les fourra dans les poches de son manteau.

Alors maintenant, la question délicate. Comment est-ce que Dacre allait pouvoir s’habiller s’il ne réussissait même pas à tenir debout ? Tom ferma les yeux et laissa sa tête retomber complètement en arrière, le visage tourné vers le plafond pendant quelques secondes. « Je vais t’aider. » Finit-il par déclarer doucement. Il attrapa le pantalon que Dacre avait porté la veille et se plaça devant le jeune homme encore assis sur le lit. Il mit un point d’honneur à éviter son regard, il n’avait probablement jamais rien fait d’aussi embarrassant dans sa vie, et pourtant il s’était douché avec Dacre dans la pièce la veille même. Il retroussa les manches du pantalon du jeune homme pour l’aider à passer ses pieds dedans. Une fois que ses deux jambes furent à l’intérieur, Tom se recula et tendit ses mains à Dacre pour l’aider à se relever. « Appuie-toi sur moi si t’en as besoin. » Déclara-t-il du même ton que tout à l’heure avant de s’accroupir pour récupérer le pantalon de Dacre qui était désormais autour de ses chevilles. Tom tourna la tête vers le mur après s’être assuré qu’il avait bien attrapé le pantalon et se releva, amenant le pantalon avec lui. Il prit bien soin de le tenir par les côtés et le remonta jusqu’au niveau de la taille de Dacre, le faisant passer sous sa chemise de nuit.

« Je pense que tu peux finir sans moi. » Dit-il tout en gardant son regard fixé sur le mur comme si c’était la chose la plus passionnante qu’il ait eut l’occasion de voir depuis des années. Il attendit d’être sur que Dacre tenait bien son pantalon pour le lâcher lui-même et aider à maintenir Dacre debout en posant ses mains sur ses flancs. Tom pouvait sentir ses joues rosirent légèrement et il savait qu’à la distance qu’il était de Dacre, le jeune homme pouvait très bien le voir, surtout qu’il lui avait prouvé plus d’une fois qu’il était du genre observateur. Etonnamment, savoir que Dacre le voyait ne l’aidait pas le moins du monde. Après ce qui sembla être une éternité, le jeune eut enfin fini et Tom le força à se rasseoir sur le lit. Autant ne pas le forcer à des exercices physiques inutiles vu l’état dans lequel il était. Il attrapa la chemise sur le lit et se tourna finalement vers Dacre. Il se demanda pendant une seconde si le jeune homme était en état de l’enfiler tout seul. Il avait l’air d’avoir particulièrement mal au bras depuis son réveil et Tom doutait que ce soit le cas. Ou alors il allait mettre une heure en utilisant un seul bras.

Il soupira, mais après l’avoir déjà aidé à enfilé son pantalon, il n’était plus à ça près après tout. Il vint se placer entre les jambes de Dacre pour se rapprocher le plus possible du lit et ne pas avoir à tendre les bras pour l’aider à mettre sa chemise. Il hésita quelques secondes mais finit par se rendre à l’évidence et lui enleva sa chemise de nuit. Il sentit ses joues rosirent encore un peu plus devant le torse nu de Dacre mais continua à agir comme s’il n’était pas le moins du monde gêné. La vérité, c’était que c’était loin d’être la première fois qu’il voyait un homme à moitié nu, il avait déjà vu largement pire même, s’il était honnête avec lui-même. Mais le contexte était différent, la personne aussi était différente, après ce qu’il s’était passé en plus… Dacre avait un côté assez intimidant que Tom n’avait au premier abord pas du tout ressenti et dont il était à présent victime.

Tom s’éclaircit la gorge et passa la chemise autour des épaules de Dacre, l’aidant ensuite à enfiler ses bras dans les manches. Il garda ses yeux concentrés sur les boutons qu’il était entrain de faire pour éviter d’avoir à relever les yeux et à croiser le regard de Dacre. Il se recula après avoir fini et croisa ses bras sur sa poitrine dans un mécanisme de défense automatique chez lui. « Prêt ? » Demanda-t-il, refusant toujours de croiser le regard de Dacre. Il attrapa le manteau du jeune homme et lui tendit une main, près à l’aider jusqu’à la sortie de l’hôpital. Pour le coup ils allaient bien être obligés de prendre un taxi, ils n’allaient certainement pas marcher et il n’y avait absolument aucune chance que Tom ne tente un quelconque transplanage après ce qu’il s’était passé, surtout vu l’état de Dacre.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:31

Dacre ne dit rien lorsque Tom se défendit de l'apprécier et argua qu'il aurait sauvé n'importe qui d'autre. Il ne lui fit pas remarquer que ce n'était pas tout à fait vrai. Après tout, lorsque la formule de transplanage l'avait rejeté dans le salle d'hopital, il n'était pas mourrant. Il était déjà mort. Tom ne l'avait donc pas sauvé, il l'avait ressuscité. Et il y avait une grande différence.

Quand il essaya de se lever et qu'il s'écroula lamentablement, Tom le rattrapa par la taille. Dacre ferma un instant les yeux pour savourer ce contact. Quand il les rouvrit, il les plongea dans ceux de son camarade qui se laissa piéger par leur éclat d'innocence et de fragilité mêlées.

« D’accord » soupira Tom avec résignation.

Pour la plus grande surprise de l'Auror, il enlaça doucement sa taille afin le soulever suffisamment pour l'obliger à se rasseoir au bord du lit. Le malade se laissa sagement faire, les pommettes rosies. Il était très intimidé par la situation, par le fait qu'un de ses anciens tortionnaires prenne soin de lui. Et puis, c'était Tom. En quarante-huit heures, les deux jeunes hommes avaient dormi ensemble, s'étaient embrassés – deux fois – et à présent se prenaient dans les bras l'un de l'autre. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, il y avait bien quelque chose qui se tramait sous ces évènements.

« Attends-moi si tu veux bouger. »

Dacre hocha lentement la tête, les yeux fixés sur ses genoux. La voix de Tom était agréable quand il ne se moquait pas de lui ni ne lui faisait de reproche. Il semblait sûr de lui, c'était réconfortant de savoir qu'il prenait les choses en main.
L'ancien Serdaigle entendit son camarade demander à une infirmière qui passait dans le couloir les papiers de décharge pour sa sortie d'hôpital. Dacre avait pensé s'extirper en douce mais c'était probablement mieux de faire les choses dans les règles.

_ Monsieur, vous n'y songez pas, s'exclama l'infirmière en désignant sa jambe bandée. C'est beaucoup trop tôt pour quitter notre service. Vous ne pourrez pas vous soigner tout seul.

_ Votre prévenance est louable, mademoiselle. Cependant, je préfère rentrer. Et ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Je ne suis plus... tout seul.

L'employée en blouse blanche fit courir son regard de son patient à Tom, qui commençait à rassembler leurs affaires sans prêter attention à la conversation, et sourit avec une certaine tendresse. Elle poussa un petit soupir avant de lâcher :

_ Comme vous voudrez. Je vais chercher les papiers.

Dacre se reconcentrait sur Tom au moment où ce dernier se tournait vers lui, son pantalon de costume entre les mains. Il sembla se demander pendant quelques secondes s'il allait réussir à le mettre tout seul et, d'après la grimace qu'il fit en contemplant le plafond d'un air désespéré, il dut juger que non.

« Je vais t’aider. »

Malgré l'esprit aiguisé de l'Auror, il ne comprit ce que cela signifiait que lorsqu'il se pencha pour faire passer ses pieds dans les jambes du pantalon. Il... Il allait l'habiller ?! Le visage du jeune homme vira instantanément au rouge et il se trémoussa un peu sur le lit comme pour chercher quoi faire pour faire passer sa gêne.

« Appuie-toi sur moi si t’en as besoin. »

Dacre regarda longuement et avec une certaine fascination les mains sur Tom lui tendait. Avec précaution, parce qu'une bonne partie de lui-même pensait que cela pouvait être un piège, il plaça ses mains les siennes et se laissa glisser du lit. Ses pieds touchaient à peine le sol qu'une terrible douleur le fit gémir et serrer les dents. Il agrippa avec un peu plus de force les mains de son camarade avant de déplacer ses longs doigts sur ses épaules solides pour permettre au jeune homme d'utiliser les siens afin de remonter son pantalon jusqu'à sa taille en le faisant passer sous l'horrible chemise de nuit de Sainte Mangouste.

« Je pense que tu peux finir sans moi. »

Tom était atrocement gêné. Il n'osait même pas regarder dans sa direction. Ses joues avaient pris une teinte un peu rose également. Dacre ne se lassait pas de le regarder s'accentuer de seconde en seconde. C'était un beau spectacle. Il était à peine conscient d'être la raison de ce soudain changement de couleur. Portant tout son poids sur sa jambe droite, il lâcha Tom pour remonter la fermeture éclair de son pantalon de costume, fermer le bouton de sureté et boucler la ceinture qui était restée accrochée dans les passants. Lorsqu'il eut terminé, l'écrivain le força à se rasseoir sur le lit. Il obtempéra.
C'était au tour de la chemise. Tom attrapa le fond de celle de l'hôpital et la fit passer par dessus sa tête. Dacre frissonna et gémit encore lorsqu'il dut lever son bras droit meurtri. On ne l'avait jamais déshabillé avant. C'était agréable, si on exceptait sa blessure. Il passa inconsciemment le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure et remarqua qu'il respirait plus fort que d'habitude. Son rythme cardiaque avait augmenté et une idée persistante étrange trottait dans sa tête : faire la même chose à Tom... Les yeux de ce dernier effleurèrent furtivement son torse. Il n'était pas très épais mais ses muscles étaient tout de même finement dessinés sous sa peau si pale. Pendant que Tom l'aidait à enfiler sa chemise, Dacre ne pouvait pas quitter ses lèvres des yeux. Il avait envie de les goûter encore. C'était tellement étrange de ressentir ce besoin. C'était bien la première fois que ça lui arrivait. C'était bien sa veine ! Pourquoi fallait-il que ce soit avec Tom alors qu'il avait moins de chances de le séduire que de se faire dévorer vivant par un Boursouf ?

« Prêt ? »

Tom avait fermé tous ses boutons et s'était écarté pour prendre son manteau. Il refusait toujours le confronter son regard au sien. Dacre trouvait cette attitude étrange. Que craignait-il à le faire ?
Il sursauta et rentra hâtivement les pans de sa chemise dans son pantalon. Maintenant, il était prêt.
Il essaya de ne pas avoir l'air trop heureux en prenant la main que Tom lui tendait. Après tout, il semblait être le seul à apprécier la situation alors ce ne serait pas correct pour l'écrivain. Il descendit du lit en grimaçant et fit quelques pas difficiles vers la porte. L'infirmière qu'ils avaient vu quelques minutes plutôt débarqua.

_ J'ai les papiers, dit-elle d'une voix neutre avant d'ajouter : Mais je vous répète encore une fois qu'il vaudrait mieux que vous restiez ici quelques jours le temps de guérison.

Dacre n'écouta pas. Il lâcha la main de Tom pour prendre le bloc-note et examiner rapidement ce que disait sa feuille de soins. Rien qu'il n'ignorait. Si ce n'est le nom de tous les médicomages qui étaient présent dans la pièce lorsqu'il était cliniquement mort, noms parmi lesquels figuraient celui de Jessica Emerson. Il jeta un bref coup d'oeil à Tom et déglutit, avant d'apposer sa signature au bas du document. Il rendit le tout à l'infirmière sans un mot de remerciements. A la place, il demanda :

_ Auriez-vous la gentillesse de me prêter un fauteuil roulant jusqu'à la sortie ?



Cinq minutes plus tard, Tom poussait Dacre dans un fauteuil le long des couloirs de Sainte Mangouste. En passant près d'une table, l'Auror choppa un carnet vierge ainsi qu'un crayon et se mit à griffonner des phrases dessus pendant que son colocataire essayait de s'y retrouver dans ce labyrinthe de niveaux. Quand ils entrèrent dans un ascenseur et que les portes se refermèrent sur eux, les laissant seuls le temps du voyage, Dacre se tordit le cou pour regarder Tom et lui tendit le cahier.

_ Tiens. Trente sept raisons qui pourraient expliquer à Jessica pourquoi tu te trouvais dans la même pièce que moi, déclara-t-il d'un ton égal.

Le petit air franchement innocent de son visage prouvait qu'il voulait aider l'ancien Gryffondor à arranger les choses, parce que sa petite expérience avait du semer une belle pagaille. Tom voulait tellement que personne ne sache pour eux deux. Il voulait la jouer discret et voilà que son ex-fiancée les avait surpris ensemble. Son nom sur la fiche de soins devait signifier qu'elle avait vu Tom et qu'elle lui avait parlé. Dacre ne savait pas exactement ce qu'ils s'étaient dit mais il espérait que c'était réparable. Après avoir abandonné le carnet dans les mains de l'écrivain, il se rassit dans le sens de la marche et fixa le sol devant ses roues.

L'ascenseur ouvrit ses portes et les deux jeunes hommes débarquèrent dans le sous-sol des arrivages et des départs. Un vieux sorcier à l'air important venait juste de débarquer d'un tuyau qui menait à la surface. En apercevant le jeune Bingley, il pressa le pas pour se diriger vers lui.

_ Dacre ! s'exclama-t-il en s'arrêtant devant lui. J'ai reçu un hibou de Sainte Mangouste m'informant qu'un de mes Aurors avait été admis dans leur service des accidents graves la nuit dernière. C'était donc vous. Que s'est-il passé ?

N'ayant aucune envie de répondre à cette question, l'ancien Serdaigle décida de présenter son camarade à l'homme qui était son patron.

_ Tom, voici Artimus Foyne. Il est le Directeur du Bureau des Aurors.

Le vieux sorcier tendit sa main à l'écrivain en s'excusant d'avoir manqué de politesse en ne lui donnant pas son nom lui-même. Artimus était connu dans l'Angleterre magique et peut-être même dans d'autres pays à la forte population sorcière. Il était réputé efficace, sévère et juste. De plus, il avait obtenu des notes parfaitement stupéfiantes en Sortilèges et Défense contre les Forces du Mal du temps où il était élève à Poudlard.

_ Je me faisais du souci pour vous, Dacre. Mark m'a dit qu'il vous avait envoyé un hibou pour savoir comment vous alliez après s'être inquiété de ne pas vous voir au Ministère ce matin mais que vous n'y aviez pas répondu.

L'Auror haussa un sourcil et se retint de lever les yeux au plafond. Mark, s'inquiéter pour lui ? Bin voyons... Quel horrible petit serpent ! Il l'imaginait très bien en train de faire ses mimiques devant le Directeur juste pour lui faire croire qu'il l'aimait bien lui aussi. Il méritait des baffes celui-là...

_ J'ai eu un petit accident de transplanage. Rien d'insurmontable. Si vous voulez bien me donner quelques jours de convalescence, je...

_ J'espère que vous plaisantez, mon garçon ! Vous n'avez jamais pris de vacances depuis que je vous ai engagé et vous êtes mon meilleur élément. Prenez tout le temps qu'il faudra. Vous n'aurez qu'à m'envoyer un hibou lorsque vous serez prêt à reprendre du service et veuillez bien à être complètement remis lorsque vous le ferez. Sinon vous aurez affaire à moi.

Au moins, c'était réglé pour le travail. Le vieil homme tapota la tête bouclée de Dacre avec affection et se détourna. Avant de partir, il lança tout de même à Tom :

_ Prenez bien soin de votre ami. Vous n'imaginez pas ce que l'Angleterre doit à ce jeune homme...

Pour une fois, les joues rouges de Dacre n'étaient pas à imputer à la présence du séduisant écrivain qui poussait son fauteuil. Il savait qu'Artimus Foyne l'aimait bien mais il n'avait pas imaginé à quel point. Alors que tous ses collègues le sous-estimaient et le traitaient comme un moins que rien, il était ravi de savoir que son Directeur reconnaissait ses mérites, même s'il se laissait abuser par les minauderies d'un abruti comme Mark. C'est vrai qu'en tant qu'Auror, il avait mené beaucoup de missions à bien, même sans partenaire puisque ses collègues préféraient faire comme s'il n'existait pas. Son incroyable capacité d'analyse et de déduction était un atout inestimable pour le Bureau.
Quand même, il était un peu gêné que Tom ait assisté à cet échange. Il n'avait pas vraiment l'habitude que l'on dise du bien de lui.

_ Les gens deviennent sentimentaux lorsqu'ils vieillissent, glissa-t-il en souriant légèrement pour s'enlever un peu de mérite. Parait-il.



Comme il avait du laisser le fauteuil à Sainte Mangouste, Dacre s'appuyait sur le bras offert de Tom dans la rue. Ce dernier héla le premier taxi qui arrivait dans leur direction et il l'aida à s'installer dedans sans se faire trop mal. Quand la porte se referma, il y un long silence. Il avait tellement pris l'habitude que son camarade fasse les choses pour lui qu'il n'avait plus pensé que c'était à lui de donner son adresse. Il leva le nez vers le rétroviseur par lequel le chauffeur le regardait.

_ 187 North Gower St, s'il vous plaît. Mais il faudra s'arrêter dans un magasin de vidéo avant.

Ne souhaitant pas expliquer tout de suite sa demande pour le moins surprenante à Tom, Dacre s'appliqua à regarder les rues défiler par la fenêtre. Le taxi s'immobilisa bientôt devant un HMV.

_ Laissez tourner le compteur. Nous revenons dans deux minutes, mon brave.

Comme il était en costume et que les gens ont tendance à toujours croire ce que disent les personnes bien habillées, le chauffeur accepta de prendre le risque de laisser sortir ses passagers sans les faire payer la partie de la course déjà effectuée. Dacre poussa un gémissement de douleur quand il s'extirpa de la voiture en posant son pied gauche par terre et étreignit fort les doigts de Tom qui l'aidait dans la manoeuvre. Il aurait bien voulu lui dire de rester dans la voiture mais il pouvait pas à cause de ce satané champ de force.

Une fois dans le magasin, toujours appuyé sur le bras de son camarade et grimaçant à chaque fois qu'il faisait un mouvement un peu brusque, Dacre parvint jusqu'aux étagères où les films étaient rangés par ordre alphabétique. Il alla jusqu'à la lettre H et commença à faire défiler les DVD un par u, jusqu'à finalement trouver celui qu'il cherchait : How the Grinch stole Christmas. C'était le film préféré de Tom, il le lui avait dit la veille lorsqu'ils étaient au restaurant et Dacre avait envie de le regarder. Au moins autant qu'il avait envie de faire plaisir à Tom...

_ C'est bon, on peut y aller, dit-il simplement, un peu gêné tout de même, en cherchant les panneaux indiquant la direction des caisses pour régler les articles et en se demandant s'il avait encore des mini-chamallows pour mettre dans le lait chaud qu'il comptait se faire en arriver chez lui.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:32

Tom n’était pas malheureux de devoir pousser Dacre dans un fauteuil roulant jusqu’à l’entrée de l’hôpital et ce pour deux raisons. Premièrement ça ne l’obligeait pas à porter Dacre ou à l’aider à marcher et à rester debout, deuxièmement ça lui permettait de se cacher quasiment entièrement du regard de Dacre et de prendre le temps de faire passer sa gêne. Il devait bien avouer qu’il avait du mal à se remettre de ce qu’il s’était passé encore tout à l’heure dans la chambre, en soi il n’avait rien fait de répréhensible ou dont il pourrait avoir honte, et s’il était honnête avec lui-même il devait bien avouer que ça ne l’aurait pas gêné de faire la même chose avec Mark ou avec un autre de ses potes. Seulement voilà, Dacre était différent, Tom s’en rendait bien compte même s’il n’arrivait pas à comprendre en quoi il l’était. Il aurait bien voulu dire que c’était simplement parce qu’ils ne se connaissaient pas, et que c’était normal, mais il savait que ce n’était pas ça. Dacre avait juste… Quelque chose. Quelque chose qui avait le don de mettre Tom en colère, ou de l’embarrasser sans véritable raison. Quelque chose qui le faisait agir d’une manière anormale et qui rendait tout le temps qu’il passait avec Dacre quasiment surréaliste.

Le jeune homme était tellement perdu dans ses pensées qu’il sursauta légèrement quand Dacre se tourna en lui tendant un petit carnet. Tom fronça les sourcils et attrapa le carnet, lisant les suggestions du jeune Auror en même temps que celui-ci lui expliquait ce qu’elles étaient. « C’est gentil Dacre, mais je me débrouillerai tout seul. » Il n’avait pas voulu dire ça d’un ton brusque et pourtant il s’était bien rendu compte qu’il aurait également pu répondre plus gentiment. Il tourna la tête pour ne pas avoir à croiser le regard de Dacre par inadvertance et oublia simplement ce qu’il venait de se passer. Il était juste encore un peu sensible au sujet ‘Jessica’. Il ne savait pas du tout où ils en étaient, il ne savait même pas où il aurait voulu qu’ils en soient, et ça ne l’aidait pas que Dacre se montre gentil comme ça à essayer de tout arranger pour lui. Dacre était probablement la dernière personne dont Tom voulait entendre les conseils sur sa situation avec Jessica. Pour un tas de différentes raisons d’ailleurs.

Tom se dirigeait vers la sortie – enfin – quand ils se firent accoster par un vieil homme qui venait juste d’arriver. Il s’arrêta devant eux et salua Dacre. Tom ne put s’empêcher d’écarquiller légèrement les yeux en voyant la façon cordiale dont il était venu saluer le jeune Auror. C’était bien une première celle-là. Il n’aurait jamais imaginé que le jeune homme ait pu provoquer ce genre d’enthousiasme et de sympathie chez quelqu’un. Il étudia le vieux sorcier des pieds à la tête, et lui serra la main quand celui-ci la lui tendit. Il hocha la tête en signe de reconnaissance. « Enchanté. » Ajouta-t-il poliment tout en étant persuadé qu’il n’allait pas retenir le nom du vieux monsieur plus de deux minutes, surtout avec un prénom pareil. Tom ne savait pas s’il était censé le connaître ou le reconnaître mais en tout cas il ne lui disait rien.

Le jeune écrivain haussa les sourcils et se pencha légèrement pour regarder l’expression de Dacre quand Artimus leur dit que Mark avait envoyé un hibou après s’être inquiété. De toute évidence, ce n’était pas vrai, et Dacre s’en doutait aussi bien que Tom. Le jeune homme avait beau voir plus de bons côtés chez son meilleur ami que Dacre, il n’aurait jamais réussi à croire qu’il se serait inquiété pour quelqu’un comme Dacre, ce n’était juste pas du tout son style. Vu que Dacre et son patron étaient partis dans une discussion boulot, Tom préféra rester en retrait et ne pas intervenir. Il retint tout de même que Artimus ne voulait pas que Dacre revienne au travail dans l’immédiat, ce qui les arrangeait bien vu leur situation. Il sentit un léger poids le quitter en réalisant qu’il n’aurait pas à aller au Ministère avec Dacre. Il aurait fini par croiser Mark, c’était certain, surtout si ce dernier s’amusait à faire de Dacre son esclave personnel.

Tom regarda le vieux sorcier s’éloigner vers les ascenseurs, un large sourire à la fois amusé et surpris aux lèvres. « Je n’y manquerai pas. » Promit-il avant que le directeur du bureau des Aurors ne disparaisse complètement de leur champ de vision. Il se tourna vers Dacre, un sourcil haussé, comme s’il attendait des explications pour le comportement du vieil homme. Peut-être était-il sénile ? La meilleure explication que Tom avait réussi à trouver était pourtant la suivante. « Ouais, ouais, c’est ça. Dis plutôt que tu l’as payé pour tomber ‘accidentellement’ sur nous et pour me dire ça. » Au moins cette fois-ci il avait vraiment dit ça sur le ton de la plaisanterie. Il lança un petit sourire taquin à Dacre avant de recommencer à le pousser pour les rapprocher le plus possible de la sortie avant de devoir abandonner le fauteuil roulant.

Dacre s’appuya sur Tom jusqu’à la route et ce dernier héla le premier taxi qui passa. Ils s’engouffrèrent à l’intérieur, non sans mal, Tom faisant de son mieux pour éviter que Dacre ne se fasse mal en s’asseyant. Le jeune homme avait à peine eut le temps de respirer que Dacre lui disait qu’ils allaient devoir s’arrêter dans un magasin sur le chemin. Il laissa retomber sa tête contre le dossier de son siège. Il aurait préféré ne pas avoir à aider Dacre à marcher dans la moitié de Londres, mais il ne se sentait pas le cœur de lui refuser ça après son charmant séjour à l’hôpital. Il finit donc par hocher silencieusement la tête et par regarder lui-même le paysage londonien à travers la fenêtre du taxi.

Il tendit son bras à Dacre une fois sorti du taxi et vérifia que le chauffeur était d’accord pour les attendre ici le temps qu’ils achètent ce que Dacre était venu prendre. Il suivit – ou plutôt accompagna – le jeune homme jusqu’au rayon qu’il voulait et arrêta de faire attention à ce qu’il faisait. Ce ne fut qu’une fois que Dacre eut le DVD en main qu’il ne chercha à savoir ce qu’il était venu chercher ‘How the Grinch stole Christmas’. Tom releva les yeux vers Dacre, à la fois surpris et content à l’idée de revoir le film. Le jeune homme ne manqua pas de relever la gêne de Dacre en croisant son regard et ça le fit sourire. « Ta façon à toi de me remercier ? » Lança-t-il d’un ton moqueur pour essayer d’accentuer encore un peu l’embarras de Dacre – il était convaincu que ça allait devenir son jeu préféré.

« J’espère que le film va te plaire. » Il lui lança un petit sourire timide avant de se rendre compte de ce qu’il venait de dire. Depuis quand en avait-il quelque chose à faire que Dacre s’amuse ou non ? Ou qu’ils aient des goûts communs ? Tom savait qu’en soi ça n’avait rien d’étonnant, le fait de vouloir partager quelque chose avec quelqu’un. Seulement avec Dacre il s’était toujours imaginer ne rien avoir en commun et il était parti dans l’idée que les prochaines semaines allaient être purement invivables. Et il commençait peu à peu à se rendre compte que le jeune homme n’était pas si terrible à vivre, bien sur il avait ses défauts – un bon nombre même – comme tout un chacun, mais il avait aussi des bons côtés que Tom n’avait jamais soupçonné et il essayait de lutter contre cette affection qu’il commençait à ressentir pour le jeune homme. Il ne savait pas franchement pourquoi, peut-être avait-il peur de devenir ami avec quelqu’un de si différent de ses potes habituels, peut-être voulait-il simplement que leur entente reste temporaire.

En tout cas il ne pouvait pas s’empêcher de s’étonner dés qu’il avait une réaction amicale envers Dacre. Il fut tiré de ses pensées par le jeune homme en personne. Il avait fini de payer pour le DVD et avait désormais besoin d’aide pour retourner au taxi, aide que Tom lui fournit jusqu’à ce qu’ils soient à nouveau tous deux assis. Il l’aida à nouveau à sortir une fois arrivé chez Dacre. Tom paya le taxi sans vraiment se poser de questions et aida le jeune homme jusqu’aux escaliers. Bien entendu il n’y avait pas d’ascenseur, et vu ce qu’il avait déjà du faire aujourd’hui, Tom se dit qu’il n’en était définitivement plus à ça près. « Je suis pas sur de pouvoir supporter tes gémissements de douleur sur trois étages. » Il secoua la tête avant de se baisser légèrement. Il passa l’un de ses bras derrière les genoux de Dacre et l’autre dans son dos. Il se redressa et souleva en même temps le jeune homme, comme s’il n’avait pas pesé plus de cinq kilos.

Il commença à grimper les marches doucement – Dacre avait beau être particulièrement léger, ce n’était quand même pas si évident que ça de porter un autre être humain sur trois étages, même pour Tom. « La prochaine fois je te jure que je t’abandonne à l’hôpital. » Soupira-t-il à mi-chemin entre le deuxième et le troisième étage, un petit sourire malicieux aux lèvres. Il s’arrêta quelques secondes une fois arrivé à leur étage pour s’assurer qu’il avait gardé son équilibre et se dirigea tranquillement vers leur porte. Il tourna la tête en arrière en entendant une porte s’ouvrir. La voisine de ce matin, comme par hasard. Tom la salua d’un rapide mouvement de tête et se souvint soudainement à son regard qu’il était entrain de porter Dacre ‘bride style’. La jeune femme referma la porte avant que Tom n’ait pu dire quoique ce soit et le jeune homme n’était de toute manière pas persuadé qu’il aurait essayé de dire quoique ce soit. Le ciel avait l’air de s’acharner sur eux et il avait fini par comprendre que ça ne servait à rien de nier. Elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait après tout.

Il déposa le jeune homme doucement sur le sol pour le laisser sortir ses clés et leur ouvrir la porte. « Tu devrais surveiller ton poids, tu as failli m’arracher un bras. » Dit-il d’un ton moqueur en s’étirant les bras. Dacre était probablement la dernière personne sur Terre ayant besoin de faire un régime. Il suivit finalement le jeune homme à l’intérieur et fut surpris de se sentir presque comme chez lui. Il devait probablement avoir encore moins bien dormi qu’il ne le pensait. Il suivit Dacre là où il voulait pour lui éviter de se prendre le champ de force et en profita pour se préparer un café rapidement. Il finit par s’étaler avec Dacre sur le canapé du salon, face à la télévision. Il fit l’effort de sortir sa baguette et lança le DVD du Grinch – il n’avait plus le courage ni la force de se lever pour aller tout allumer manuellement, la magie allait encore une fois lui sauver la vie.

Dés le commencement du générique Tom commença à sourire et à chantonner la musique et à réciter le discours du narrateur en même temps que la voix sur le DVD. Il ne s’en rendait presque plus compte, c’était une habitude. « Je regarde ce film à chaque Noël. C’est le seul truc qui vaille le coup pendant les Fêtes. » Expliqua-t-il à Dacre, déjà en partie enivré par le plaisir qu’il avait à revoir son film préféré pour la énième fois – et probablement un peu trop fatigué pour réfléchir à ce qu’il disait et à pourquoi il le disait. Cinq minutes plus tard, alors qu’il était encore entrain de réciter la moitié des dialogues du début du film, il sentit le regard de Dacre sur lui et se rendit soudain compte qu’il devait l’empêcher d’écouter proprement le film.

« Désolé. Mais attends de voir le film avant de me juger. » Ajouta-t-il d’un ton amusé avant de reconcentrer son attention sur le film. Il ne savait pas si le film était si génial que ça ou s’il lui rappelait juste les meilleurs moments de sa vie, mais Tom avait perpétuellement le sourire aux lèvres quand il se mettait devant le Grinch. C’était immanquable.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:32

Dacre remarqua le sourire de Tom lorsqu'il découvrit la jaquette du DVD qu'il avait choisi et ses joues rosirent encore.

« Ta façon à toi de me remercier ? ... J’espère que le film va te plaire. »

Le coeur du jeune Auror bondit dans sa poitrine. C'était si agréable quand l'ancien Gryffondor était gentil avec lui. Sa voix était douce et la pointe de moquerie qui perçait était séduisante. Il riait avec lui, et non de lui. Tom était vraiment bourré de charme.

La fin du voyage en taxi qui les ramena chez Dacre fut beaucoup plus détendue. Le jeune homme souffrit le martyr en descendant du taxi. Il chercha son porte-feuile à tâtons mais c'était Tom qui avait son manteau. Il le regarda régler la course avec curiosité. Quand ils se retrouvèrent dans le hall de l'immeuble et que le blessé se retrouva face à l'escalier qui grimpait sur trois étages, il pâlit. L'anticipation de la douleur qu'il allait éprouver durant cette montée lui faisait presque autant mal que l'exercice lui-même. Une nouvelle fois, Tom prit les choses en main :

« Je suis pas sûr de pouvoir supporter tes gémissements de douleur sur trois étages. »

Dacre tourna un visage désolé vers lui. Il s'apprêtait à dire qu'il ne voyait pas bien comment il allait pouvoir faire lorsqu'il fut surpris par l'initiative de son camarade qui le fit basculer dans ses bras. D'instinct, il passa ses bras autour du cou de celui-ci et resserra son étreinte. Sa tête était posée contre celle de son porteur alors que celui-ci commençait l'ascension. Il retenait son souffle comme si cela pouvait l'alléger. A chaque fois que Tom faisait une courte halte pour raffermir sa prise sur lui, Dacre serrait les dents bien fort et retenait ses gémissements.

« La prochaine fois je te jure que je t’abandonne à l’hôpital. »

Le jeune homme esquissa un bref sourire et se pelotonna encore plus contre son porteur. Il ferma les yeux et inspira profondément pour se gorger de la douceur odeur naturelle de l'écrivain tant qu'il le pouvait. Leur palier arriva bien assez tôt. Dacre était si concentré sur son camarade qu'il n'entendit pas ni ne vit la porte de Sally s'ouvrir et la demoiselle espionner la scène.
Il gémit lorsque Tom le reposer pourtant délicatement sur le sol et garda un bras autour de son cou pour soulager sa jambe.

« Tu devrais surveiller ton poids, tu as failli m’arracher un bras. »

Alors qu'il cherchait ses clefs dans le manteau que Tom portait toujours, il figea son geste et tourna la tête vers lui, la mâchoire décrochée de consternation :

_ D'après le magazine Santé Sorcière, à l'inverse de 57% des sorciers âgés de 18 à 35 ans, mon poids représente la... Oh, je vois, c'était une blague.

Il esquissa un sourire pour montrer qu'il avait compris et se désintéressa de l'affaire pour déverrouiller la porte de son appartement. Il avait envie d'une douche mais quelque chose lui disait que cela allait s'avérer drôlement compliqué avec ses pansements à la jambe alors il décida de remettre ça à plus tard. A la place, il récupéra sa baguette magique et traîna du pied jusqu'à la cuisine. A l'aide de quelques sortilèges d'attraction et de lévitation, il versa une bonne dose de lait demi-écrémé dans une chope à bière et extirpa un paquet récemment entamé de mini-chamallows roses et bleus d'un placard. Puis il alla s'affaler dans le canapé du salon, à coté de Tom pour être bien en face de la télévision. Il réchauffa son lait grâce à la magie pendant que son colocataire se servait de la sienne pour lancer le film. Il jeta trois petits chamallows dans sa chope et les regarda flotter à la surface du lait avant de déposer le paquet sur l'abdomen de Tom pour lui indiquer qu'il pouvait se servir si ça lui faisait envie. Ce dernier semblait néanmoins déjà bien trop occupé à réciter l'histoire en même temps que la voix off et à chantonner l'air du générique.

« Je regarde ce film à chaque Noël. C’est le seul truc qui vaille le coup pendant les Fêtes » expliqua-t-il, convaincu.

Dacre essaya de se concentrer sur le film mais Tom faisait du bruit en récitant les dialogues. Il tourna bientôt la tête vers lui en fronçant légèrement les sourcils.

« Désolé. Mais attends de voir le film avant de me juger. »

Tom était définitivement trop mignon. Un vrai enfant. Dacre aimait beaucoup cet aspect de lui.
Au cours du visionnage, il passa par différentes émotions. Il rit légèrement lorsque le Grinch empacta Cindy Lou comme un cadeau, il se cacha les yeux d'u air dégoûté quand il trifouilla les poubelles pleine de saletés en tous genres et versa quelques larmes lorsque les deux femmes racontèrent comment le berceau du bébé Grinch resta accroché dans le sapin et comment ses petits camarades de classe se moquèrent de lui à l'école alors qu'il voulait juste faire un joli cadeau à la petite fille dont il était amoureux. Il renifla et remit des mini-chamallows dans sa chope de lait.
La blague qui le fit franchement éclater de rire demeura :

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C'était si insensé pour Dacre que ça en devenait tordant. Il rit tellement que sa douleur au bras se réveilla. Il abattit sa main sur la jambe de Tom juste à coté et agrippa le tissu de son pantalon jusqu'à ce que ça passe. Puis il le lâcha comme si c'était un geste banal.

Finalement, après être passé par tous les états, Dacre fut ravi par la fin. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait regardé quelque chose qui n'avait rien d'éducatif. Il s'était tellement amusé. Peut-être qu'après tout il avait eu tord de refuser de regarder des divertissements jusqu'ici.
Le générique de fin commençait à défiler sur l'écran lorsque l'Auror sentit ses paupières devenir lourdes, trèèèès lourdes. Succombant à la fatigue, il ferma les yeux et reposa l'arrière de sa tête sur le dossier du canapé. Au bout d'une minute, il dormait. Tom devait regarder les crédits jusqu'au bout parce que quand sa tête roula sur le coté et qu'il commença à glisser sur le coté, il rencontra bientôt une surface dure. Prenant inconsciemment pour oreiller l'épaule de Tom, Dacre marmonna quelque chose dans son sommeil qui ressemblait aux paroles de la chanson du Grinch, sur un rythme largement moins soutenu.
Quand il rouvrit les yeux, il ne put dire s'il avait dormi qu'une minute ou plutôt dix. Ou même plus. Il se redressa dans le canapé et s'éclaircit la gorge.

_ C'était vraiment génial, avoua-t-il à mi-voix comme s'il avait honte d'avoir autant aimé ce genre de film.

Délaissant sa chope vide sur la table basse, il tenta de se relever tout seul mais ne parvint qu'à se faire mal. Il attendit donc que Tom veuille bien lui filer un coup de main. Lorsqu'il fut debout, il clopina lentement en direction de sa chambre. En y entrant, il remarqua qu'ils n'avaient pas acheté de matelas comme ils étaient sensés le faire aujourd'hui. Dommage...

_ J'ai sommeil. On peut aller dormir tout de suite ?

Il n'était que huit heures du soir mais l'hôpital l'avait fatigué. Il se demanda vaguement s'il n'avait pas des médicaments à prendre avant de dormir mais il avait la flemme d'aller vérifier l'ordonnance dans la poche de son manteau alors il se dit qu'il serait toujours temps de le faire demain matin. Déjà qu'il allait devoir refaire le pansement sur sa jambe...
Avec des gestes incertains et en grimaçant, les dents serrées pour éviter de geindre, il retira sa chemise puis il déboutonna son pantalon avant de se dandiner pour le faire tomber sur ses chevilles. Il leva les pieds avec précaution pour s'en débarrasser et se retrouva rien qu'en boxer noir Hugo Boss. Trop fatigué pour être gêné d'être vu en si petite tenue par le seul être humain qui ne lui était pas indifférent, il se battit pour réussir à monter sur le lit et s'allongea avec précaution sous les couvertures. Comme sa jambe gauche le faisait souffrir, il ne pouvait dormir que sur le dos ou alors tourné vers l'intérieur du lit, c'est-à-dire vers Tom.
Il attendit que celui-ci soit installé à coté de lui et ait éteint les lumières pour murmurer dans le noir :

_ Merci beaucoup pour tout ce que tu as fait aujourd'hui. C'est bien quand on ne se bagarre pas.

Il hésita avant d'ajouter :

_ Tu me montrera d'autres choses que tu aimes demain ?
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:33

Tom se surprenait parfois à autant aimer le film alors qu'il le connaissait par cœur. Il fallait croire que la surprise de découvrir les dialogues n'étaient pas les seules choses à le faire rire ou à lui faire aimer le film. Il n'arrêtait pas de se tourner discrètement vers Dacre pour observer ses réactions lors de ses moments préférés. Le moment où le Grinch emballait Cindy par exemple, la blague téléphonique minable ou encore le message sur le répondeur. A chaque fois c'était la même chose, il voyait un moment qu'il adorait approcher – environ toutes les deux minutes, oui, Tom adorait vraiment ce film -, il se tournait vers Dacre pour observer sa réaction et se rendait compte quelques secondes plus tard qu'il n'aurait pas du vouloir que le jeune homme apprécie le film. Enfin, pas spécialement, Dacre avait choisi le film pour lui faire plaisir, qu'il l'aime ou pas, ce n'était pas le problème de Tom. Il avait beau se dire qu'il essayait juste de vérifier s'il se sentait bien après leur retour de l'hôpital, il allait bien devoir finir par se rendre à l'évidence : il commençait à apprécier Dacre.

Il ne savait pas quand c'était arrivé, mais probablement aux alentours du moment où il était mort. Tom sursauta légèrement au moment où Dacre aggripa son pantalon. Il se tourna lentement vers lui et le fixa pendant quelques secondes avant de comprendre ce qu'il était entrain de faire. Apparemment il avait mal et essayait de calmer ou de faire passer la douleur. Il était obligé de lui arracher son jean pour faire ça ? Enfin, comme de toute évidence Dacre n'avait aucune idée de ce qu'il était entrain de faire, Tom ne fit pas de réflexion. Au final il passa les dix dernières minutes les yeux rivés sur l'écran, se forçant à ne pas tourner à nouveau la tête pour épier les réactions de Dacre. Il en avait de toute façon déjà assez vu pour savoir qu'il avait apprécié le film. Tom avait cru l'entendre renifler au moment où les mères adoptives du Grinch racontait son enfance mais Tom préféra se convaincre qu'il avait halluciné, la scène n'était pas particulièrement triste et même si Dacre lui avait dit qu'il pleurait devant des films tristes, ce n'était pas si émouvant que ça.

Tom était sur le point de se lever du canapé pour se dégourdir un peu les jambes quand il sentit quelque chose venir s'écraser sur son épaule. Il tourna légèrement la tête, juste assez pour voir la nature de l'objet. Apparemment Dacre était tellement fatigué qu'il s'était endormi sur lui. Tom leva au ciel, maudissait encore une fois sa poisse. Il avait toujours été assez chanceux dans la vie, mais depuis quelques jours il avait l'impression qu'il lui arrivait toutes les crasses possibles et imaginables. Il était coincé avec Dacre, il avait rompu avec Jessica, il avait passé une nuit merdique à l'hôpital parce que le type avec qui il était coincé avait eut la brillante idée d'essayer de se suicider... Il soupira et regarder les crédits du film défiler sur l'écran de Dacre en espérant que celui-ci se réveille avant que Tom n'ait à le réveiller lui-même.

Cinq minutes plus tard, juste au moment où le DVD revenait au menu principal, Dacre se réveilla. « Oui, je vois ça. » Répondit-il au jeune homme après que celui-ci lui ait dit avoir aimé le film. Vu la rapidité avec laquelle il s'était endormi après, il avait du le trouver passionnant. Tom le taquinait, il savait que Dacre avait apprécié le film et même s'il essayait de ne pas le remarquer, ça lui faisait tout de même un peu plaisir. Ils partageait quelque chose d'autre maintenant. Il se rassura en se disant qu'au moins ça pourrait rendre leur cohabitation plus facile.

Finalement Tom se leva pour aider Dacre jusqu'à leur – sa – chambre. Il ne s'aperçut même pas qu'ils avaient oubliés d'acheter le matelas auquel il avait tant tenu la veille, il fallait dire que le peu d'heures de sommeil de la veille l'avaient fatigués et qu'il commençait à sentir le poids du sommeil agir doucement sur ses paupières. Il se força à rester alerte puisqu'il supportait encore le poids de Dacre et n'avait pas spécialement envie de l'aider à se relever après l'avoir laissé tomber par terre. « Bonne idée. » Il baîlla après que Dacre se soit éloigné pour aller se mettre en pyjama. S'il comptait sur Tom pour l'aider à se rhabiller, il pouvait toujours courir. Il s'était fait avoir une fois, pas deux. Il n'avait pas tellement envie de déshabiller et de rhabiller Dacre juste avant d'aller dormir, il ne tenait pas à faire des cauchemars.

Tom détourna les yeux tandis que Dacre se déshabillait et se glissait – avec difficulté – sous les couvertures. Il se frotta le visage mais n'hésita pas trop longtemps cette fois-ci. Il se rendit enfin compte qu'ils allaient devoir dormir ensemble encore – il était hors de question qu'il dorme par terre il était beaucoup trop crevé pour ne pas dormir dans un lit – mais était trop fatigué pour en avoir véritablement quelque chose à faire. Il se tourna pour être dos au lit et enleva son t-shirt ainsi que son jean, se retrouvant ainsi en caleçon. Il alla se glisser lui-même sous les couvertures, faisant néanmoins encore attention à ne pas frôler Dacre avant d'éteindre la lumière.

Il avait déjà fermé les yeux et s'apprêtait à profiter d'une nuit de sommeil bien méritée quand la voix de Dacre le força à rouvrir les yeux. Sur le dos, il tourna légèrement la tête vers Dacre, plus par forme qu'autre chose parce qu'il n'arrivait même pas à discerner son visage. « Peut-être que tu devrais essayer de mourir tous les jours alors. » Lâcha-t-il d'un ton sarcastique avant de se tourner sur le flanc et de remonter un peu plus la couverture pour qu'elle recouvre entièrement son épaule.

Il soupira doucement quand Dacre lui demanda s'il lui montrerait d'autres choses qu'il aimait le lendemain. Une partie de lui avait envie de dire oui, une autre avait envie de hurler 'non, non, absolument pas. T'as cru qu'on était amis ou quoi ?'. Il finit par opter pour la réponse la plus neutre à laquelle il pouvait penser. « On verra. Rends-moi service maintenant, tais-toi et essaye de dormir un peu. » Il avait conscience de réutiliser un vieux truc qu'avait ses parents avec Henry et lui mais tant que ça marchait, il n'avait rien à redire. Il n'avait pas encore pris de décision concernant son comportement avec Dacre, il agissait la plupart du temps à l'instinct, comme il le faisait avec tout le monde, mais ça avait donné des résultats assez surprenants et spectaculaires jusqu'à maintenant, et Tom commençait à se demander s'il ne ferait pas mieux de se contrôler un peu mieux. Il n'avait toujours pas envie de devenir trop proche de Dacre, il avait un côté adorable et fragile qui touchait un point sensible de Tom mais ça ne devait pas devenir autre chose.

Finalement trop fatigué pour continuer à réfléchir, il ferma les yeux et plongea dans un sommeil profond. S'il bougea pendant la nuit et se retrouva un peu plus proche de Dacre que quand il s'était endormi, ce n'était vraiment pas de sa faute. Et s'il finit par être pratiquement blotti contre le jeune homme ça ne voulait rien dire non plus, c'était juste la nature humaine de se rapprocher d'une source de chaleur quand on avait un peu froid, rien de plus.
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MessageSujet: Re: Why the hell it means so much to me ? [Tom]   Why the hell it means so much to me ? [Tom] EmptySam 21 Juil - 20:34

« On verra. Rends-moi service maintenant, tais-toi et essaye de dormir un peu. »

Comme il fallait s’y attendre, Dacre ne retint que le « on verra », qui de plus sonna pour lui comme un « mais bien sûr, pas de problème, j’en serai ravi ». Alors il sourit dans le noir, ayant déjà hâte que la nuit passe que le nouveau jour se lève.
Tom l’avait tellement aidé aujourd’hui qu’il devait avoir rattrapé les sept ans de brimades qu’il lui avait fait subir à Poudlard. En y pensant, l’Auror se demanda si c’était le point de vue de son camarade. Ce n’en avait certainement pas été la visée mais il n’empêchait qu’en se montrant si serviable aujourd’hui, il avait fait amende honorable. Oui, enfin, si on oubliait le fait qu’il n’avait pas vraiment le choix étant donné qu’il ne pouvait pas s’éloigner de plus de dix mètres de lui… Toutes bien considérées, les choses restaient à voir.

Dacre essaya dans un premier temps de lutter contre le sommeil. Il voulait s’endormir après Tom pour avoir le loisir de le regarder sans que ce dernier s’en aperçoive. Il voulait écouter sa respiration. Seulement, le sommeil est un esprit pervers. Plus vous luttez pour l’éloigner et plus il vous prendra en traître. Le jeune homme rendit les armes quelques secondes seulement après l’ancien Gryffondor et passa une bonne partie de la nuit à rêver de choses insensées.
Toutefois, il s’éveilla au beau milieu de la nuit, après que Tom lui ait mis un coup de pied sous les couvertures par inadvertance. Il grommela d’abord mais se souvint assez rapidement de la situation et se força à ouvrir les yeux. Ca y est… Il pouvait voir Tom dormir. L’écrivain était allongé sur le dos. Dacre voyait son profil grâce à la faible lumière d’un lampadaire qui filtrait sous les rideaux. La couverture avait glissé jusqu’à sa taille. Son bras droit était étendu sur le coté et sortait du lit. Son bras gauche était replié vers l’oreiller de l’ancien Serdaigle. Ce dernier, basculé sur le coté droit, le regarda d’abord longuement sans bouger. Il observa sa cage thoracique se soulever lentement au risque de ses inspirations et ses lèvres frémirent lors de ses expirations. Il avait envie de les toucher. Après quelques secondes, il tendit lentement sa main gauche au dessus du visage de Tom. Seulement, au lieu de la descendre sur ses lèvres, il la fit atterrir dans ses cheveux. Tout doucement, comme craignant à tout moment de se faire mordre, il commença à les caresser. Lorsque ses longs doigts effleurèrent la tempe du dormeur, celui-ci soupira d’aise. Encouragé par le fait que le jeune homme avait apparemment le sommeil lourd, il fit lentement glisser ses doigts sur sa joue puis dans son cou. La douceur de sa peau l’hypnotisait complètement. Il avait envie de poser la main à plat sur ce corps pour en ressentir chaque centimètre. Il avait encore envie de l’embrasser. Dacre se mordit la lèvre inférieure. C’était nouveau ce genre de désirs chez lui. Il savait au fond qu’il n’avait pas le droit de profiter de la situation comme il le faisait mais c’était plus fort que lui. Ses doigts s’attardèrent sur la clavicule droite de Tom avant de commencer à glisser doucement entre ses pectoraux. Dans son sommeil, le dormeur se mit à bouger. L’Auror, terrifié à l’idée qu’il puisse s’être réveillé retira vivement sa main, et bascula sur le dos et ramenant la couverture sur lui. Il ferma rapidement les yeux et essaya d’avoir l’air endormi. Bel effort mais inutile. Tom ne s’était pas réveillé. Instinctivement, il avait seulement voulu se rapprocher de cette source de douceur. C’est probablement la raison pour laquelle il roula sur le coté pour venir se mettre tout contre lui. Dacre bloqua sa respiration, le temps de réaliser ce qu’il se passait. Son camarade avait manifestement envie de finir sa nuit en se servant de son épaule comme oreiller. Le jeune homme sourit et tourna la tête vers lui pour poser sa joue dans les cheveux de l’écrivain. Il prit une grande inspiration pour gonfler ses poumons de sa bonne odeur et se rendormit.
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