Quand le rêve obsédant devient réalité [PV Severus Rogue ♥]

La sixième année d’étude à Poudlard était passée très vite. La gryffondor avait survécu à cette année chaotique à l’école de magie … enfin c’était peu dire. Pour la première fois en six ans elle avait eu une heure de colle. Elle, Hermione Granger ! La meilleure élève de Poudlard ! Et tout ça pour quoi ? Parce qu’elle n’avait pas voulu dire ce qu’elle sentait lorsqu’elle respirait son amortentia.

Ne supportant pas qu’on lui mente, le professeur Rogue lui avait donc mis une retenue. Le supplice aurait pu s’arrêter là mais non, l’espion de l’Ordre du phœnix en avait profité pour essayer de lui tirer les vers du nez. Mais Hermione ne s’était pas démontée, elle s’était promis de ne pas craquer. Surtout que, quand même, ce n’était pas un crime ! L’odeur de l’amortentia, c’était personnel ! Un peu comme un journal intime en réalité … Bon peut-être pas autant mais tout de même. Il avait fallut que Rogue insiste pour connaitre la vérité ! Oui elle avait senti le parchemin et l’herbe fraichement coupée mais il y avait une autre odeur ; la plus dominante ; qu’elle n’avait pas reconnu tout de suite. Elle s’était questionnée un moment mais avait dû rejoindre le professeur Rogue pour la colle et là, lorsqu’il s’était approché d’elle pour la torturer psychologiquement elle avait humée son parfum. Une odeur envoutante, obsédante, mélange d’effluves mâles et de puissance. C’était une odeur d’homme, pas celle d’un adolescent comme pouvait l’être encore celle de Ron ou de Harry.

Epouvantée par ce qu’elle venait de découvrir et de l’envie qu’elle pouvait en ressentir, elle s’était enfuie à toute jambe et le soir n’était pas descendue manger dans la Grande salle. Elle avait passé une bonne partie de l’année à éviter le professeur de potion non seulement dans la grande salle mais également en cours : pour cela, elle s’était même mis à côté Debra Wilfried, une élève de sa maison, plutôt bonne en potion pour ne pas avoir tendance à l’aider et s’attirer les foudres du séduisant maître en potions. Et il faut dire qu’elle s’en était plutôt bien sortie et n’avait pas eu d’ennuies le reste de l’année… sauf peut-être avec les Carrow mais c’était une autre histoire !

Pour les vacances, Hermione retrouvait donc ses amis au 12, Square Grimmaurd. La belle gryffondor s’était levée très tôt ce matin-là. Elle aimait profiter du calme de la grande maison des Black. Au moins, quand elle se levait tôt elle savait qu’elle ne verrait pas beaucoup de monde entrer et sortir de la maison toutes les cinq minutes ! Elle prit d’abord une rapide douche, attacha ses cheveux en un chignon indiscipliné et finit par s’habiller d’une petite robe. D’ailleurs, elle ne savait pas pourquoi, elle avait prit ce vêtement dans sa valise, elle qui détestait se mettre en robe. Enfin bref, ce n’était pas comme si elle comptait sortir dans l’immédiat et puis elle ne relèverait pas les réflexions que pourrait lui faire ses deux meilleurs amis et puis voilà ! Soupirant longuement, elle se prépara une grande tasse de thé et se plongea dans un livre traitant de potions très rares dont la quasi-totalité des ingrédients se trouvaient dans le Grand Nord.

N’entendant toujours aucun bruit dans la maison, elle décida de se rendre dans le petit salon adjacent à la cuisine pour son livre dans un fauteuil plus confortable que le vieux banc de la cuisine. Elle plia ses jambes tenant d’une main la tasse de thé, enroulant une mèche de cheveux autour de son index de l’autre, le vieux livre de potion posé sur ses genoux. La jeune femme était tellement bien installée qu’elle ne remarqua que quelqu’un l’observait depuis quelques secondes maintenant …

Severus se réveilla vers 11h du matin, ce qui faisait office de grasse matinée pour la maître des potions. Il était revenu de mission dans la nuit et s'était immédiatement installé dans l'espèce de chambre qu'Albus avait convaincu Sirius de lui laisser. Evidemment, Black lui avait donné quelque chose qui ressemblait plus à un débarras qu'à une chambre mais tant qu'il y avait un lit, Severus n'allait pas se plaindre. Il ne comptait pas s'éterniser de toute manière, surtout si ça pouvait lui éviter de voir la tête de Black dès le matin. Imaginez le réveil.

Il se leva avec difficulté, ses membres encore engourdis mais son esprit déjà réveillé. Après une bonne tasse de thé il serait prêt à transplaner. Il s'habilla en vitesse, enfilant un vieux T-Shirt noir qui trainait par terre et une paire de jean qui ne devait surement pas être à lui. De toute manière, personne ne serait là pour le voir. Il passa à la salle de bain rapidement et décida que sa douche pouvait attendre son retour à Poudlard, il sortit donc de sa chambre et emprunta les escaliers en direction de la cuisine.

Cependant, ce qu'il trouva en bas des marches le fit arrêter net sur le palier. Granger était assise dans un fauteuil du salon, ses jambes repliées sous elle-même et une tasse de thé à la main. Elle avait posé un livre (quelle surprise) sur ses genoux et semblait en pleine concentration. La jeune femme jouait avec une mèche de cheveux qui s'était échappé de son chignon, un réflexe qu'elle avait souvent lorsqu'elle se concentrait sur une potion.

Severus se demanda rapidement si Hermione était consciente de cette habitude ou si elle ne s'en était jamais rendu compte. Puis, reprenant ses esprits, il se décida qu'il n'était pas censé en avoir quelque chose à faire.

Pourtant leur relation avait changé, mais Severus ne savait dire si c'était en bien ou en mal. Depuis son cours sur la potion d'amortentia (et la retenue qui avait suivi), Granger avait changé du tout au tout et Severus ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il en était la cause. Les notes de la jeune femme n'avaient pas baissé, mais son comportement avait changé. Elle ne s'asseyait plus avec Potter et Weasley, elle ne répondait plus en cours (même si Minerva lui avait assuré qu'elle n'avait remarqué aucun changement en métamorphose. La directrice des Gryffondors lui avait ensuite lancé un regard suspect et Severus avait rapidement abandonné le sujet.) et par dessus tout, elle s'enfuyait de sa classe comme si une armée de troll était à sa poursuite.

Severus n'avait pas réussit à la retenir pour la coller à nouveau et avait rapidement abandonné la question, trop occupé par son rôle dans la guerre pour prendre le temps de s'inquiéter du comportement de son élève. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de se poser des questions, et la retenue de la jeune femme lui revenait souvent en mémoire le soir lorsqu'il corrigeait ses copies. A l'époque il avait presque cru que... non, c'était impossible, évidemment. Il avait sans doute tout imaginé, et après presque un an sans parler à Granger, il était très facile de se convaincre que rien ne s'était passé.

C'était plus simple pour tout le monde qu'ils arrêtent d'en parler et qu'ils reviennent à leur relation d'antan. Elle pourrait à nouveau le défier en cours et il se ferait un plaisir de la remettre à sa place. Mais même si leurs compétitions d'autre fois lui manquait, il ne pouvait pas s'empêcher de se demander si leur relation devait encore évoluer. S'il n'y avait pas quelque chose là, quelque chose qu'il aurait trop vite jugé insensé mais que la jeune femme avait admit depuis longtemps.

Et depuis quand pensait-il à elle en tant que 'jeune femme'? Il réalisa avec effroi que cela avait du commencé au début de sa sixième année (lorsqu'ils avaient travaillé sur l'amortentia lui souffla son traitre de cerveau). Mais Hermione n'était qu'une petite fille et s'il continuait à la voir comme la première année qu'il avait connu, tout se passerait pour le mieux et il n'y aurait plus rien de mal à essayer d'entre apprendre plus, n'est-ce pas.

Essayant donc de ne pas se concentrer sur la robe de la jeune femme (fille!) et sur la mèche de cheveux avec laquelle elle jouait toujours, Severus entra enfin dans la pièce, tirant Hermione de sa lecture.

“Granger.”

Severus remarqua avec dégoût (fierté) que la jeune femme était en train de lire un livre sur les potions, un volume avancé qui plus est. Le maître des potions ne repensa pas du tout à la liste qu'il avait fait sur la femme parfaite lorsqu'il avait 16 ans. Liste qui ne disait d'ailleurs pas 'Elle aime les potions'. Non, non, non, et même si le livre était trop avancé pour que la jeune femme le lise pour Poudlard, ça ne changeait rien. Si elle lisait des recueils sur les potions dans son temps libre, grand bien lui fasse, ça ne l'affectait en rien.

“Si vous étiez en train de lire, je suppose que Potter et Weasley ne sont pas là. Ils auraient sans doute fait une réaction allergique en rentrant dans la pièce.”

Severus se rapprocha un petit peu de la jeune femme mais fit attention de ne pas y aller trop vite. Avec certains animaux sauvages, il valait mieux garder ses distances au début. Et c'était sans doute plus sur comme cela.

Hermione était plongée à corps perdu dans son bouquin sur les potions. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle n’avait pas remarqué le maitre des potions qui l’observait. Elle était bien loin de s’imaginer l’effet qu’elle lui faisait. En même, ne valait-il mieux pas qu’elle l’ignore ? … ou pas ! Si elle l’avait su, la gryffondor serait devenue aussi rouge que la couleur du blason de sa maison mais aurait aussi certainement été flattée … et peut-être horrifiée aussi. Depuis qu’elle avait découvert son amortentia, elle était troublée … Cette potion ne pouvait pas mentir et refletait uniquement l’odeur qui nous aimons le plus au monde. La jeune femme savait aussi que l’odeur d’une personne ne pouvait être qu’unique et elle était certaine que l’odeur qu’elle humait dans son amortentia était celle du professeur. C’était dingue ça, il avait fallu qu’elle entre en sixième année pour le savoir !

“Granger.”

Merlin ! Elle pensait qu’elle ne le verrait pas des vacances – enfin surtout pas si tôt au QG – et manque de chance il y était. Hermione devait être maudite ! Il lui fallait encore un peu de temps pour tenter – ce qui aurait été vain elle en était à présent certaine ! – de cacher son trouble au professeur de potions. C’était d’ailleurs pour cela qu’en entendant sa voix qu’elle sursauta. Elle n’y avait jamais fait attention jusque là mais la voix de Rogue était tout sauf froide, Hermione la trouvait étonnement chaude, apaisante et sensuelle à la fois … Merlin ! Qu’est-ce qui lui prenait de penser ce jour de choses ?! Si Harry ou Ron se doutaient de ce qu’elle ressentait vis-à-vis de leur sombre professeur ils la feraient directement interner à Ste Mangouste à coup sûr ! Mais la miss je sais tout de Gryffondor n’était pas folle, elle prenait juste conscience de certaines choses … des choses qu’elle avait du mal à admettre et qu’elle était loin d’assumer en ce moment.

« Monsieur … »

Oh non !! Pourquoi paraissait-elle si faible ? Elle se serait giflée pour son comportement de gamine de 14 ans. Néanmoins, ce qui suivit n’arrangea pas la gêne d’Hermione. Tout en lui parlant – assénant une remarque sur ses deux meilleurs amis serait plus juste à vrai dire – le professeur s’était lentement rapproché d’elle. Presque précipitamment, Hermione s’assit correctement sur le fauteuil et ferma le livre qu’elle tenait jusqu’à présent en ne prenant pas garde à la page où elle était. Tant pis, de toute manière, elle n’avait pas emporté trop de livres et elle serait amenée à le feuilleter plusieurs fois afin de prendre des notes de toute manière.

« Je … je ne pensais pas que vous seriez ici! »

Oui la surprise se lisait sur le visage d’Hermione mais elle n’était pas au courant que l’ancien serpentard dormait au QG de l’Ordre parfois, parce qu’en n’en pas douter il avait dormi ici. Les vêtements qu’il portait ne lui ressemblait guère mais lui allait à merveille . Un soupçon – énooooooorme ! – de malaise se lisait sur son visage. Elle se sermonnait déjà : pourquoi avait-elle mis cette robe aujourd’hui ?! Et pas un jean et un tee shirt comme elle le faisait tous les jours ? Que devait penser le professeur en la voyant dans cet accoutrement ? Et d’ailleurs, pourquoi cela lui importait-elle ? Severus Rogue la regardait simplement comme une élève et plus particulièrement comme une miss je sais tout, alors pourquoi s’inquiétait-elle hein ? C’était d’ailleurs comme si elle faisait une allusion à sa tenue, ça serait beaucoup trop déplacé n’est-ce pas ?

Et pourquoi elle se posait autant de questions ?? Raaaah fichue conscience va !!!

« Harry et Ron sont en vacances. Ils font ce qu’ils veulent de leur journée, je ne suis pas pour faire la police et puis ce livre c’est juste … pour le plaisir ! Il n’est pas au programme. »

Acheva-t-elle toujours avec sa petite voix. Décidément, elle détestait parler de cette façon mais son cerveau, lui ne semblait pas d’accord ! Elle trouva inutile la précision qu’elle venait d’ajouter sur ce livre de potions rares. Il le savait puisqu’il était professeur de potion !!

Hermione soupira longuement intérieurement. Son comportement était digne de …. De Lavande en présence de Ron. Elle faisait n’importe quoi là ! Rogue devait la prendre pour une folle !

Severus fut un peu surpris de voir que la voix de la jeune femme était faible, il n’avait pourtant rien dit. Mais il fallait avouer que c’était plutôt bon signe, ça signifiait qu’il serait plus facile de la faire craquer qu’il ne l’avait cru au début. Car oui, Severus avait eu beau s’empêcher de repenser à la potion d’Hermione, maintenant qu’il la tenait seule face à lui, la question revenait le titiller. Et cette fois, il était bien déterminé à obtenir une réponse.

Granger se redressa brutalement dans son fauteuil, se rasseyant plus convenablement et fermant le livre qu’elle était en train de lire sans prendre le temps de marquer la page. Si Severus n’avait pas eu le temps de voir le titre de l’ouvrage, il aurait cru que la jeune Gryffondor essayait de lui cacher son journal intime. Journal qui lui aurait d’ailleurs été utile pour découvrir la vérité, mais quelque part, il n’imaginait pas Hermione en tenir un.

Ce genre de journal était fait pour les adolescentes, les gamines, et s’il ne s’était pas trompé sur son compte, la jeune femme n’en avait jamais vraiment été une. Pourtant, son comportement à cet instant y ressemblait fort. Intéressant.

« Je … je ne pensais pas que vous seriez ici! »

Il aurait pu dire la même chose de la jeune Gryffondor, et il s’apprêtait même à le faire remarquer lorsque quelque chose d’autre attira son attention. Le regard de granger était concentré sur lui, et plus précisément sur ses vêtements. Il baissa les yeux pour vérifier que son T-shirt n’était pas troué, mais il semblait être en parfait état. C’est vrai que la jeune femme ne l’avait jamais vu habillé autrement qu’en robe de sorcier mais tout de même, elle n’était sans doute pas assez immature pour être surprise de voir qu’il ne s’habillait pas toujours aussi formellement que pendant ses cours.

Mais si ce n’était pas de la surprise, que cachait-elle d’autre ? Une petite voix traitre lui souffla que la réponse était la même que celle à la question de l’amortentia mais il rejeta encore une fois la possibilité. Même si la jeune femme s’était jetée sur lui, il n’aurait pas voulu y croire. L’idée seule était révoltante, presque folle.

Hermione semblait désormais concentrée sur ses vêtements à elle et Severus ne put pas s’empêcher de remarquer qu’elle semblait gênée de sa tenue. C’est vrai qu’elle ne semblait pas du genre à porter une robe, et Severus aurait sans doute préféré qu’elle porte des vieux jeans et un T-Shirt trop large pour elle. Cette solution aurait en tout cas était préférable pour sa propre santé mentale. Mais que la jeune fille s’en rende compte était aussi inquiétant que suspect. Encore une chose à éclaircir.

« Harry et Ron sont en vacances. Ils font ce qu’ils veulent de leur journée, je ne suis pas pour faire la police et puis ce livre c’est juste … pour le plaisir ! Il n’est pas au programme. »

« Si je n’étais pas au courant, je ne serais sans doute pas Professeur de Potions dans la meilleure école au monde. » répondit-il en fronçant les sourcils.

Le comportement de la jeune Gryffondor n’avait aucun sens à ses yeux. Il avait l’habitude de la voir plus fine que cela, avec plus de caractère surtout. Il avait l’impression étrange que la jeune femme était sur le point de s’enfuir et qu’elle n’en cherchait que l’occasion. Or, il se souvenait d’une époque où Hermione n’hésitait pas à le défier en cours et aurait soutenu son point de vue devant une classe toute entière. Et à vrai dire, cette Granger lui manquait, bien qu’il ne l’aurait avoué pour rien au monde.

Cette ‘nouvelle Hermione’ cependant, bien que moins coriace que l’ancienne, avait un attrait que l’autre n’avait pas : elle était mystérieuse, et voilà quelque chose que Severus ne pouvait pas accepter. Elle lui cachait quelque chose, il en était plus que jamais persuadé et quelle que soit la réponse, il se devait de la trouver. Mais peut-être devait-il adopté une approche légèrement différente cette fois ci. Peut-être ferait-il mieux de ne pas la bousculer, de la mettre en confiance pour mieux la déstabiliser par la suite.

« Mais je comprends très bien, cet ouvrage est des plus intéressants. Je l’ai moi-même lu pendant ma 6ème année. »

Severus avança lentement jusqu’au siège placé face à celui de la jeune femme avant de s’y laisser tomber avec grâce. Il croisa ses jambes et releva la tête pour observer la réaction de la jeune femme.

« Qu’en pensez-vous ? » demanda-t-il en désignant le livre d’un coup de tête.

Si Black ou Lupin entrait dans la pièce à cet instant, il en entendrait parler jusqu’à la tombe. Il se trouvait dans la même pièce qu’une Gryffondor et n’essayait pas de l’insulter, mais avec un peu de chance, ses efforts finiraient par payer.

Oui, le comportement d’Hermione était étrange. Très étrange même. Et si la jeune femme s’en rendait elle-même compte alors le professeur Rogue avait dû tilter lui aussi ! Son comportement n’avait aucun sens, elle le savait mais en même temps, elle ne pouvait pas s’en empêcher.

Les sentiments d’Hermione étaient contradictoires : elle avait, en même temps, envie de s’enfuir à toute jambe et oublier rogue et cette maudite potion d’amortentia mais, à l’inverse, elle n’avait pas envie de partir. Etrangement, elle se sentirait presque bien … même si, en même temps, une boule d’appréhension se formait dans sa gorge. Le maître des potions était vraiment la seule personne à lui faire cet effet-là… entre autre puisqu’il lui faisait beaucoup d’effet

Néanmoins, Hermione restait fidèle à elle-même … Severus aussi par la même occasion ! Elle ne fut donc pas surprise qu’il lui réponde du tac-o-tac après sa remarque stupide sur le livre de potion qu’elle était entrain de lire avant qu’il ne fasse son entrée dans la pièce.

« Si je n’étais pas au courant, je ne serais sans doute pas Professeur de Potions dans la meilleure école au monde. »

Hermione ne répondit rien. La réponse du professeur parlait pour elle-même selon la ‘nouvelle Hermione’.

Une ‘nouvelle jeune femme’ qui ne plaisait pas forcément au brun en face d’elle. La gryffondor dévoilait, à ses dépends, une nouvelle facette de sa personnalité : un côté mystérieux qu’elle ne se connaissait pas du tout. Une chose que le séduisant professeur ne devait pas apprécier puisqu’il aimait tout contrôler, tout savoir, ne jamais être surpris … du moins c’est ce qu’avait toujours penser Hermione.

Mais la suite des évènements désarçonnèrent Hermione. Il s’était positionné en face d’elle et lui avait avoué qu’il avait lu lui-même ce livre lorsqu’il avait été en sixième année et allait même jusqu’à lui demander ce qu’elle en pensait …du livre bien sur !
Choquée ? Etonnée ? Je ne crois pas qu’il y ait de mot pour décrire ce que ressentait à ce moment-là Hermione mais elle mit quelques secondes pour s’en remettre vraiment. Mais bon, comme je le disais, Hermione restait, malgré les évènements, égale à elle-même et la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’être à la limite de l’excitation quand on lui parlait de livre et quand, en plus, on lui demandait ce qu’elle en pensait.

« Oh … Ce n’est encore que ma première lecture du livre mais … » Oui Hermione lisait un livre une première fois pour s’en imprégner et une deuxième pour prendre des notes ! « Mais déjà j’ai pu remarquer des différences de préparation des ingrédients commun entre le grand nord et l’Europe comme … la découpe de la mandragore. Les livres … et vous aussi d’ailleurs, vous nous avez toujours dit de la découper en petits quartiers tandis que dans le livre, ils disent qu’il faut la découper en fine lamelle à la verticale. Je n’ai pas de recherches mais j’ai supposé que c’était par rapport à l’écart de température ? Je sais que les mandragores peuvent survivre dans le grand nord et Mme Chourave nous avait expliquer qu’il fallait simplement plus de terreau mais elle ne nous avez jamais dit que sa préparation différait selon la région. » Oui, quand Hermione Granger se mettait à parler d’un livre ou d’une potion, on ne l’arrêtait plus … la preuve en était puisqu’elle était même arrivée à parler à son professeur de potion. D’ailleurs, ce dernier devait être aussi étonné qu’elle puisqu’en plus de ça, ils avaient tous les deux une conversation civilisée. « C’est toujours instructif de connaitre les méthodes utilisées par d’autres régions et d’autres personnes. Nous croyons bien faire avec nos méthodes et finalement celle d’autres personnes peuvent être tout aussi efficace, voire plus. Le livre disait, par exemple, qu’en découpant la mandragore en lamelles fines à la verticale, il est plus facile d’en récolter sa sève qui sert à … à tous les antidotes. » Hermione s’arrêta là. En parlant, elle avait enfin levée les yeux vers son professeur. Pendant quelques minutes, elle avait retrouvé sa vivacité, celle de ‘l’ancienne Hermione’ qui la caractérisait si bien. C’était peut-être assez difficile à croire mais Severus Rogue avait réussit à la mettre en confiance … enfin presque, une petite voix soufflait, criait même, que cette soudaine ‘gentillesse » cachait quelque chose et bizarrement, elle n’était absolument pas pressée de le savoir ! « Enfin … c’est peut-être pas la réponse que vous attendiez ? » le questionna-t-elle curieuse de connaitre sa réponse maintenant. Halala, Hermione ne changeait pas en fin de compte

Severus attendit la réaction de la jeune femme avec un intérêt mêlé d'appréhension. Il avait essayé d'être... rien que le mot lui donnait envie de vomir, gentil. Il était resté calme et affichait désormais un air intéressé, espérant que Granger ne se doute de rien. Il fallait avouer que le voir se comporter de manière civile en aurait choqué plus d'un et à la réflexion, ce n'était peut-être pas le meilleur moyen de mettre la jeune femme à l'aise. Mais maintenant qu'il était parti, il n'était plus question de faire machine arrière.

Il la sentit se tendre légèrement, certainement choquée de le voir se comporter de manière aussi, oserait-il le penser, humaine. Severus eut peur, l'espace d'un instant, que la jeune femme ne s'enfuit en courant, hurlant à tue-tête que quelqu'un avait pris la place de son professeur de potions. Heureusement pour lui, Hermione sembla se relaxer le choc une fois passé. Ne jamais sous-estimer la curiosité d'une jeune femme qui passait son temps le nez plongé dans un bouquin. Il aurait du se douter qu'elle ne perdrait pas une occasion d'exprimer son avis.

Elle se lança alors dans une analyse de l'ouvrage, analyse que Severus se surprit à écouter réellement. Sa vision des choses manquait peut-être de profondeur et d'expérience, mais elle était déjà fine et pleine d'intelligence. Elle avait effectivement remarqué la différence entre les deux méthodes, preuve qu'elle avait commencé à comprendre que ce que les livres disaient n'était pas toujours à prendre au pied de la lettre.

Severus se laissa légèrement entrainé par l'enthousiasme de la jeune femme, se rendant compte à quel point partager une discussion intelligente sur les potions lui avait manqué. A force d'enseigner la matière à des imbéciles il en avait presque perdu le goût, mais les remarques de la jeune femme lui avait presque envie de lancer un débat.

« Je demande aux élèves de les couper en quartier pour leur faciliter la tache. Le découpage est plus simple mais, certes, moins efficace. Le directeur m'a demandé d'éviter les accident mortels dans mon donjon et j'ai préféré ne pas leur faire trop confiance avec un couteau dans les mains. Mais maintenant que vous le savez, vous pourrez essayer cette nouvelle méthode à la rentrée. »

En écoutant bien, on pouvait sans doute trouver une sorte de compliment dans ce que Severus venait de dire. Il est vrai qu'avouer qu'il pensait qu'elle pouvait tenir un couteau sans se tuer n'était pas un compliment au sens propre, mais pour le maître des potions, c'était aussi flatteur qu'il le pouvait.

Hermione termina finalement son discours, se rendant peut-être compte à quel point elle s'était laissée emporter, et aidant Severus à réaliser que ça ne l'avait pas vraiment dérangé. Il y avait véritablement quelque chose de louche dans cette histoire et il avait l'impression d'avoir atterrit dans un univers parallèle. Un monde dans lequel Granger et lui pouvaient se parler sans se hurler dessus et où il écoutait ce qu'elle avait à dire. C'était parti d'une ruse mais il s'était fait prendre à son propre jeu l'espace de quelques instants.

Il fallait qu'il se concentre et qu'il ramène le sujet sur la potion qui l'intéressait en particulier, sans quoi il finirait par inviter ses élèves à prendre le thé dans son bureau un lundi sur deux. Il préféra ne même pas imaginer les dégâts que Weasley engendrerait s'il mettait un jour les pieds dans son labo, la seule idée le faisait frissonner.

« Enfin … c’est peut-être pas la réponse que vous attendiez ? »

La voix de la jeune femme le força à relever les yeux et Severus se rendit compte que la jeune femme avait tout de même encore besoin qu'il lui dise qu'elle avait raison, qu'elle avait dit quelque chose de valable. Elle n'avait pas tant changé que ça au fond, et ça le rassurait un peu.

« Je n'attendais aucune réponse en particulier, je voulais juste m'assurer que le livre n'était pas tombé dans de trop mauvaises mains. » Il pouvait presque sentir la frustration de la jeune femme, l'attente du verdict et il s'empêcha de sourire. « Je suis prêt à vous donner mon avis... »

Oui, mais il devait forcément récupérer quelque chose en échange.

« … Si vous voulez bien enfin me dire ce qui vous a poussé à vous enfuir de votre retenue. »

Spoiler:

Oh la tête de la jeune femme valait le détour et elle servait à justifier pleinement son attitude. S’il avait su qu’il suffisait de la faire chanter pour que la jeune Gryffondor fasse cette tête il aurait essayé il y a des années (il pouvait très bien faire fi du côté illégal de la chose). Il avait déclaré ça en plaisantant à moitié, en tout cas sans aucun espoir de succès, mais la réaction d’Hermione l’intrigua encore plus que son refus de parler.

La jeune femme avait l’air plus choquée que si Minerva lui avait annoncé qu’elle n’avait eu qu’un Acceptable à son dernier examen de Métamorphose. Mais derrière le choc se trouvait un sentiment bien plus fascinant encore : de la gêne. Et l’embarras de la jeune Gryffondor ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose : il avait bel et bien déniché quelque chose d’intéressant. Il pouvait presque entendre le mot ‘Jackpot’ résonner à ses oreilles et il se retint à grande peine d’afficher un sourire triomphant lorsqu’elle commença à bafouiller.

Alors comme ça elle continuait à nier ? Severus était persuadé qu’Hermione lui avait menti et qu’elle continuait à le faire mais il était plutôt doué pour repérer les mensonges et il y avait quelque chose qui clochait. Elle ne donnait pas l’impression de mentir, simplement de cacher quelque chose. Encore plus intéressant. Il ne put pas s’empêcher de hausser un sourcil moqueur lorsqu’elle lui affirma qu’elle ne lui dirait rien (Oh, really ?), un nouveau sourire en forme de défi aux lèvres. Apparemment Hermione ne savait pas à qui elle s’attaquait, ça ne lui rendrait la tâche que plus aisée.

Il avait refusé d’utiliser la magie pour la faire parler, jusqu’à présent. Mais son insistance ne lui laissait pas d’autre choix, et elle l’avait bien cherché. Elle lui avait échappé pendant trop longtemps déjà et il se trouvait désormais incapable de le laisser passer. Hermione sauta littéralement hors de son siège et Severus se plaça immédiatement face à elle, plongeant son regard dans le sien pour bien lui faire comprendre que la partie était terminée. Elle pouvait toujours essayer de fuir, mais Severus découvrirait ce qu’elle lui cachait, qu’il doive la forcer à le révéler ou non.

« Vous croyez encore être capable de vous cacher ? » murmura-t-il avec un petit sourire moqueur. La naïveté de la jeunesse sans doute.

Il avança d’un pas dans sa direction, la forçant à reculer et ainsi de suite jusqu’à ce le dos d’Hermione heurte le mur de la pièce. Il plaqua alors sa main gauche contre le mur au dessus de son épaule pour l’empêcher de fuir au cas où elle en soit encore capable. Ses méthodes n’étaient pas très belles, certes, mais c’était le résultat qui lui importait désormais. Il en oublia ce que Dumbledore pourrait lui faire subir pour ce qu’il s’apprêtait à faire et ferma les yeux.

D’un simple sortilège informulé il se retrouva dans les pensées d’Hermione, naviguant dans ses souvenirs jusqu’à retrouver la fameuse nuit de sa retenue. Il passa rapidement sur tous les moments où on pouvait la voir discuter avec Potter ou Weasley (sans intérêt) et arriva enfin au moment où l’attitude d’Hermione avait changé du tout au tout. Il la vit se retourner vers lui et sentit sa propre odeur qu’elle venait de respirer mais n’en comprit le sens que quelques secondes plus tard, au même moment que Granger.

Ses pensées défilèrent dans sa tête à une rapidité affolante et il vécut la révélation d’Hermione tout comme elle l’avait fait, avec un sentiment de panique croissant au fond de sa poitrine. Il comprit tout, pourquoi elle avait été si troublée pendant le cours, pourquoi elle s’était enfuie et surtout pourquoi elle avait refusé de lui admettre la vérité. Il sortit abruptement de ses pensées, encore sous le choc alors que des milliers de possibilités lui traversaient la tête.

Elle avait trafiqué ses souvenirs, elle avait menti d’une façon ou d’une autre, il avait été ensorcelé et tout cela n’était qu’une blague de très mauvais goût. Une très mauvaise blague (surement Black, ça). Pour la deuxième fois de sa vie, Severus regretta sa curiosité maladive et cette fois encore, il savait que c’était trop tard pour revenir en arrière.

Pourquoi voulait-il à tout prix connaitre sa réponse ?

« Vous croyez encore être capable de vous cacher ? »

C’était comme s’il prenait un malin plaisir à la faire patauger dans la semoule … Rectification, ce n’était pas « comme », c’était un fait : il aimait, prenait un malin plaisir serait plus juste, à la faire patauger dans ses explications sans queue ni tête. C’est vrai, plus elle parlait, plus ses explications étaient flous. Quoi que … dès le départ, elle n’avait formulé aucune phrase grammaticalement correcte.

Ce qu’elle était loin de se douter c’était qu’il utiliserait un sortilège informulé sur elle, pire qu’il utiliserait la légilimencie ! C’était vraiment le pire scénario qu’elle aurait pu imaginer ! Comment avait-il pu lui faire ça ?! C’était très « petit » de sa part mais en même temps, digne de la maison serpentard ! Et puis maintenant, il avait tout vu, il savait tout ! La Gryffondor sentit une boule d’angoisse se former dans sa gorge. Il allait tout savoir maintenant, absolument TOUT ! Enfin, il avait eut la décence de ne fouiller dans son esprit juste le moment qui l’intéressait … enfin presque ! Il avait surement vu son interrogation pendant le cours de potion sur son amortentia, pourquoi ne reconnaissait-elle pas l’odeur. Et lui, avait-il reconnu son odeur dans les souvenirs d’Hermione ? Ou, avait-il continué à fouiller dans ses souvenirs justes pour le plaisir de la torturer psychologiquement ?

Ça elle ne le saurait surement jamais. Mais une seule chose était sûre, elle ne pourrait plus le regarder en face ou encore le défier comme elle le faisait avant maintenant qu’[ i]il savait[/i] tout ce qu’elle pouvait ressentir. Il pourrait s’en servir à tout moment contre elle pour mieux l’humilier à l’école sans pour autant le mettre, lui, dans une situation inconfortable.

Severus Rogue sortit de son esprit et Hermione croisa son regard. Ce qu’elle ressentait ? De l’incompréhension, de la colère … de la honte aussi ! Il avait un sacré moyen de pression sur elle à présent et elle détestait ça.

« Vous …. Vous n’aviez pas le droit !! » se mit-elle à lui hurler dessus. « Vous êtes un monstre ! Vous n’aviez pas le droit de rentrer dans mes souvenirs comme ça !! » Heureusement que les chambres n’étaient pas à l’étage suivant parce qui sinon Hermione aurait réveillé tous le monde. Sous le coup de la colère, elle croisa son regard onyx et le fusilla du regard puis … elle se mit à lui frapper. « Vous …. Vous n’aviez pas le droit !! » repeta-t-elle – hurla-t-elle serait plus juste - encore une fois avant de croiser une dernière fois son regard et d’y voir une lueur toute nouvelle. Une lueur qu’elle n’avait jamais vu dans ses yeux et qui la flatta et lui fit peur en même temps : serait-ce du … désir ?

Spoiler:

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Severus vit défiler une multitude d’émotions sur le visage de la jeune Gryffondor, sa réaction lui faisant réaliser que ses souvenirs avaient peut-être été réels. Les chances étaient astronomiques mais elle n’avait pas le niveau magique ou la rigueur mentale pour le tromper, après tout il pratiquait la légilimencie depuis des années maintenant. Elle n’avait pas pu lui mentir, elle n’avait pas pu le tromper, ce n’était pas une blague.

Mais Severus était incapable de dire s’il en était soulagé ou horrifié. De toute évidence, Hermione ressentait assez d’émotions pour eux deux, de la surprise à la honte, en passant par la peur, tout ça pour finir sur la colère.

Oh combien Snape regrettait sa curiosité à présent. Les pensées de la jeune femme venaient se mêler aux siennes pour former un brouhaha incohérent dans son esprit. Il pouvait presque entendre les rouages fonctionner dans sa tête, les pièces du puzzle s’aligner pour former enfin un tableau cohérent. Mais l’image était restée tordue. Il ne pouvait pas se l’expliquer, si Hermione avait vraiment des sentiments pour lui… Comment ? Pourquoi ?

Il aurait bien voulu croire à un béguin d’adolescente mais il savait d’expérience que l’amortentia ne les prenait pas véritablement en compte. Non, il ne pouvait pas l’expliquer, il ne voulait pas comprendre cette fois ci, de peur de découvrir quelque chose de plus effrayant que tout : ses propres sentiments. La révélation de ceux d’Hermione changeait tout, le forçait à réexaminer ses propres pensées, son propre comportement. Et il devait avouer que le bilan n’était pas très flatteur.

Pourquoi avait-il tant insisté pour découvrir ce qu’elle avait senti dans son amortentia ? Pourquoi l’avait-il autant cherché, l’avait-il autant défiée pendant ses cours sinon pour montrer qu’elle était à part ? Il en était venu à utiliser un sortilège sur elle pour avoir la vérité, sortilège qui le ferait sans doute renvoyer si Albus venait à apprendre ce qu’il avait fait (guerre ou pas guerre).

Mais pendant que Severus essayait de comprendre ce qui venait de lui arriver, Hermione avait fait le tri dans ses sentiments, la colère prenant finalement le dessus. Elle libéra son bras et commença à lui hurler dessus, Severus n’ayant même pas le courage de le lui reprocher. Il lui lança un regard furieux plus par principe qu’autre chose, mais il était encore trop sonné pour véritablement réagir.

Lorsqu’Hermione commença à le frapper, il sortit enfin de sa transe. Il sentit la colère monter à nouveau en lui et attrapa l’un des poignets de la jeune femme pour l’empêcher de se débattre. Après tout, était-ce sa faute si elle avait des sentiments ? Il les avait découvert, mais il n’y pouvait rien si Granger avait été assez bête pour s’enticher de lui ! Il était hors de lui désormais, ses pensées commençant à s’embrouiller assez pour l’empêcher de penser à ce qu’il faisait.

Granger ne pouvait plus vraiment le frapper mais elle n’avait pas arrêté de parler pour autant, et Severus fit quelque chose qu’il regretterait pendant très longtemps. Quelque chose qu’il aurait été capable de voler un retourneur de temps pour empêcher, mais quelque chose qui apaisa tout de même sa colère. Il agrippa les deux mains de Granger et se pressa contre elle, la collant contre le mur avant de l’embrasser.

Il ne fit pas attention aux sensations que le contact évoqua, il aurait été incapable de dire si ses lèvres étaient douces, quel arôme ses cheveux dégageaient ou encore si sa peau était aussi délicate qu’elle en avait l’air. La seule chose qui parvenait encore à traverser son esprit était la satisfaction de voir qu’il avait finalement réussi à la faire taire. Malheureusement pour lui, le sentiment ne dura que quelques instants, la seconde qu’il aurait pris pour respirer si ses lèvres n’avaient pas été occupées autrement.

Et en un dixième de seconde, l’illusion était brisée. Severus reprit conscience comme si on venait de le réveiller après 40h de sommeil, la réalité l’agressant si brutalement qu’il recula immédiatement, manquant de trébucher dans sa hâte de s’éloigner de la jeune Gryffondor. Il ouvrit la bouche mais se rendit vite compte qu’il n’avait rien à dire. Il ne pouvait pas hurler sur Hermione, il ne pouvait pas la blâmer pour ce qui venait d’arriver. Tout avait été de sa faute, et l’idée le fit plus paniquer que si le Seigneur des Ténèbres était à ses trousses.

Il se força à lancer un regard noir à la jeune femme, essayant de gagner du temps pour trouver une issue, n’importe laquelle. La solution lui apparut très clairement après quelques secondes, elle n’était peut-être pas glorieuse mais au point où il en était, il n’avait plus grand-chose à sauver. Il détourna le regard sans rien ajouter avant de s’enfuir de la pièce.

Il sortit immédiatement de la maison des Black et transplana immédiatement à Pré-au-Lard, se dirigeant à grands pas vers les trois balais. Severus ne buvait pas souvent, mais il estimait que dans sa situation, il avait le droit de faire une exception. Deux litres de Whisky ne suffiraient pas à lui faire oublier ce qu’il venait de faire, mais ils auraient au moins le mérite d’ôter le goût des lèvres d’Hermione contre les siennes.

Hermione ressentait assez d’émotions pour deux personnes mais elle aurait fait n’importe quoi pour connaitre celles de son interlocuteur. A savoir, Severus Rogue. Cependant, ce dernier ne semblait pas du tout prêt à parler apparemment. Pendant quelques secondes, elle se demanda s’il n’avait pas cru qu’elle avait trafiqué ses souvenirs mais elle abandonna assez rapidement cette idée. Il se doutait qu’elle n’avait pas le niveau requis et qu’il était – en tout cas elle le pensait – le meilleur légilimens qu’elle connaisse et qu’il aurait décelé ce mensonge sans vraiment forcer !

Après mûre réflexion, Hermione comprit que Snape ne pourrait jamais utiliser ce qu’il venait de voir contre elle pour la simple et bonne raison qu’il était étroitement concerné. S’il révélait son béguin d’adolescente, ce ne serait pas des plus flatteurs pour lui non plus. Pour tout dire, Hermione ne se comprenait pas non plus. Jusque ce que Rogue ne leur demander de réaliser cette maudite potion d’Amortentia, elle ne s’était jamais questionné sur ce qu’elle aimait le plus au monde. La réponse pouvait paraitre simple : ses livres, son chat et sa famille ?... Il s’agissait donc de : l'herbe fraîchement coupée, le parchemin neuf et puis il y avait eut cette odeur inconnue. Ce parfum presque obsédant si …. Si perturbant !

Hermione le maudissait d’avoir autant insisté. Pourquoi n’avait pas hurlé ou ne lui avait-il simplement pas lancé un regard assassin comme il savait si bien les faire ? Pourquoi avait-il utilisé la légilimencie hein ?

La miss je sait de tout de Gryffondor ne saurait certainement jamais les réponses à ses nombreuses questions… Mais la suite des évènements allait en poser bien plus qu’elle ne l’imaginait !

Hermione ne savait pas s’il était sonné par ce qu’il venait de voir et entendre ou si c’était l’idée qu’il y ait son odeur à lui dans son Amortentia à elle mais il ne réussit, dans un premier temps, qu’à lui lancer un regard noir pas tellement convaincant. Du moins, Hermione n’en était pas tellement convaincu jusqu’à ce qu’il lui retienne les poignets quand elle s’était mise à le frapper. Néanmoins, elle n’avait, pourtant, pas perdu la parole et continuait à déverser sa colère sur lui. Si elle ne pouvait plus par les gestes, elle pouvait au moins le faire par la parole. D’un mouvement, il avait saisi ses poignets et l’avait collé contre le mur. Il était si près qu’elle pouvait sentir son souffle chaud contre sa joue ainsi que son odeur. Ils n’avaient jamais été aussi proches et Hermione sentait les battements de son cœur, sa respiration s’accélérer. Justement, en parlant de respiration, celle d’Hermione s’était tout bonnement arrêtée lorsqu’elle avait senti des lèvres ô combien douces se coller aux siennes. Ce baiser la suspendit dans le temps, comme si plus rien d’autre ne comptait, s’il n’y avait qu’eux …

C’était comme dans un rêve, sauf qu’il s’agissait bien de la réalité. Hermione « revint à elle » quand Severus se recula brusquement. Elle le regarda ouvrir la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle non plus ne savait quoi dire après ce qu’il venait de se passer. Il l’avait faite taire de la plus douce des façons et elle avait aimé ce contact. Cette simple pensée lui fit mettre la main devant sa bouche, comme si … comme si elle avait peur que les mots sortent de sa bouche. Ces mots ne devaient jamais sortir. JAMAIS ! Surtout pas devant lui.

Néanmoins, elle ne s’attendait pas au comportement qu’il eut : la fuite. Digne d’un serpentard ! Il lui asséna à nouveau un regard noir et s’enfuit – parce qu’il n’y avait pas d’autres mots pour décrire ce qu’il avait fait ! – à toute jambe laissant Hermione là encore sonnée par ce qu’il venait de se passer.

« Par Merlin, qu’est-ce qu’on a fait !!! »

Furent les seules paroles qu’elle prononça à propos de cet incident après que Snape s’eut enfuit et juste avant qu’Harry et Ron ne débarque dans la pièce où elle se trouvait pour l’inviter à venir dans la cuisine avec eux.