L'amour au désespoir ne voit rien d'impossible

Le jour tant attendu pour un grand nombre élèves venait enfin d'arrivée. Aujourd'hui devait avoir lieu le match de Quidditch opposant Gryffondor à Serdaigle. Notre équipe s'était longuement préparée pour ce match, qui s'annonçait difficile. En effet d'après les dernières informations, nos adversaires misait tous sur l'aspect défensif et ne laissait passé aucun souafle. La seule manière pour réussir à les vaincre était de percer leur barrière défensive ou que notre attrapeur réussisse à attraper le vif d'or, mais c'était sans compter sur Cho Chang. Savoir qu'elle devait se retrouver face à Harry pour ce match ne me plaisait pas, mais je ne pouvais rien dire, Harry et moi n'étions plus ensemble et je ne pouvais plus me permettre d'émettre une objection. Ce que je craignais aussi, c'était qu'il se laisse amadoué par son ex petite amie. J'avais fait part à Hermione de mes craintes, mais cette dernière m'avait fait comprendre que je n'avais rien à craindre et que mes doutes étaient stupides. En résumé, elle m'avait fait comprendre que j'étais idiote de réagir ainsi. Elle avait surement raison après tout. Harry n'avait pas pris la décision de mettre un terme à notre relation pour retourner auprès d'une autre, non, il l'avait fait dans l'unique but de me protéger. Il s'apprêtait à partir à la recherche des horcruxes et craignait que Voldemort s'attaque directement à-moi. Je n'avais pas eu d'autre choix que de me plier à sa décision, même si j'avais essayé de plaider ma cause, mais je comprenais son choix et je l'approuvais même. Je ferai n'importe quoi pour protéger les gens que j'aime, si l'occasion se présentait pour ma famille, je n'hésiterais pas ...

Enfin pour l'heure, je devais me concentrer sur la rencontre. Après de nombreux entrainement basé sur l'attaque en force, nous étions désormais prêts à affronter la maison Serdaigle. Nous comptions également sur notre capitaine pour nous déclarer vainqueur en attrapant le vif d'or. Katie Bell, Demelza Robins et moi-même avions même mis en place une nouvelle stratégie, qui je l'espère, allait s'annoncer efficace pour dérouter l'équipe adversaire.
La météo était en notre faveur, il faisait un magnifique temps, le ciel était bleu clair et pas de vent à l'horizon, le temps idéal pour un match de Quidditch.
Mme Bibine finit par siffler le début de la rencontre et le match pouvait commencer. Avec mes coéquipières, notre stratégie s'était avéré bonne, mais s'était sans compter sur le gardien qui était infranchissable. Heureusement Ron, réussissait à repousser l'attaque ennemi. De son côté, je pouvais voir Harry s'acharner à essayer de repérer le vif d'or, qui ne s'était pas encore présenté. Cho elle aussi cherchait la fameuse balle en or. Après avoir été attrapeur l'année précédente, je comprenais tout à fait la difficulté ne serait-ce que de réussir à l'apercevoir, cette balle est si rapide que c'était un vrai challenge. Finalement Harry avait réussi à l'apercevoir, car il venait de filer à toute vitesse sur son balai. Pour l'heure, je devais m'occuper de mettre ce souafle au fond des buts adverses.
Finalement Mme Bibine siffla pour annoncer la fin de la rencontre, tout le monde attendait avec impatience le nom de l'attrapeur qui avait réussi à saisir le vif d'or, quand finalement le nom d'Harry Potter résonna sur le terrain "GRYFFONDOR GAGNE", une fois encore, nous avions gagné grâce à notre capitaine.
Tout le monde était euphorique que ce soit les joueurs ou même les supporters, chacun félicita Harry Potter, même l'équipe de Serdaigle. Ils étaient fair-play et respectueux, qualité symbolique de leur maison, ce qui changeait de la maison Serpentard. Lorsque ce fut mon tour, je n'avais pas pu m'empêcher de sauter à son cou, mais rien de plus.

Désormais les deux équipes devaient regagner les vestiaires, tout le monde chantait et exprimait sa joie, Ron avait été de nombreuses fois féliciter pour ses arrêts, le roi Weasley était de retour. Un a un, ils sortirent du vestiaire pour retourner à leurs occupations, c'était alors que je compris que j'étais désormais seule avec Harry. Une fabuleuse occasion pour moi de me retrouver seule avec lui, après les récents événements. Je n'avais en aucun cas, l'envie de tenter quoi que ce soit, mais je voulais seulement avoir la possibilité de discuter.
Je ne savais pas vraiment comment agir et je devais reconnaitre, que cette situation me mettait mal à l'aise. J'étais toujours amoureuse et devoir agir comme s'il ne s'était rien passé, rendait les choses encore plus délicates.

▬ Félicitations Harry, heureusement que tu as attrapé le vif d'or. Leur défense était impénétrable, sans toi la fin du match aurait été différente.

Le connaissant, je savais d'avance ce qu'il allait dire. Cette victoire était l’œuvre de toute l'équipe etc... Après toutes ces années, je commençais à connaitre le fameux Harry Potter.

Les spectateurs étaient près à encourager chacune des équipes qui se présenteraient sur le terrain d’ici quelques secondes. On entendait déjà les cris, les applaudissements, le vacarme ambiant. Sans se l’avouer, Harry adorait entendre l’effervescence de la foule, la joie que ces personnes mettaient dans un évènement comme le Quidditch. Ils attendaient le signal, près à grimper sur leur balai et à s’élancer sous le ciel bleu et ensoleillé. Le silence se faisait, le capitaine des rouges et ors n’avaient plus besoin de préparer son discours, tous le connaissaient déjà. Tous l’avaient déjà entendu au moins une fois et il ne changerait pas. Faire de son mieux, être fair-play. Il n’y avait rien de pire qu’un match de Quidditch terminant en dispute. Aujourd’hui, le match se jouerait entre Serdaigle et Gryffondor. Ce n’était pas l’équipe qu’il préférait avoir en face. Ils étaient doués et il y avait Cho Chang, son ancienne petite-amie occupant le même poste que lui. Cette jeune fille aux origines chinoises lui avait fait tourner la tête. Bien que plus vieille que lui et en couple avec Cédric Digory à l’époque. Aujourd’hui, tout était différent dans l’esprit et le cœur d’Harry. Il y avait Ginny, il y avait Voldemort, il y avait la guerre menaçante qui l’empêchait de vivre quoique ce soit. Harry était amoureux de la sœur de son meilleur ami, mais la sécurité des personnes qu’il aimait était plus importante. S’il voulait avoir une histoire avec la jolie rousse, il devait d’abord trouver les Horcruxes et éliminer Voldemort définitivement. Avant cela, il ne prendrait pas le risque. La peur qu’il lui arrive quelque chose ne cessera pas de le ronger.
Le coup de sifflet annonçant le début du match retentit dans le stade. Harry ne prêtait attention que d’un œil à son équipe. Sa mission était de trouver le vif d’or, cette petite balle dorée plus rapide qu’on ne pourrait l’imaginer. Quasiment invisible, il fallait bien regarder pour l’apercevoir. Et Harry le vit alors que le match était bien avancé. Un rapide coup d’œil à son adversaire et il fila à toute vitesse vers le trésor qui clôturerait le match et qui les ferait gagner à coup sûr. Slalomant entre les joueurs, il suivait des yeux la balle d’orée, tendant la main pour l’attraper lorsqu’elle était tout près, se ravisant lorsqu’elle repartait. Il voyait Cho non loin de lui. Elle avait sans doute vu Harry partir à une vitesse folle et avait compris le signal. Il ne lui laisserait pas.
Il attrapa le vif d’or, le serrant dans sa main en le montrant à la foule. « GRYFFONDOR GAGNE ! » avait hurlé le présentateur. La fin du match était annoncée, les cognards allaient retrouver leur place avec les souaffle et la petite balle d’or. Les joueurs se félicitaient. Les Serdaigles aussi, serraient la main de leur adversaire. Il avait cet esprit du jeu que les Serpentards n’avaient pas encore réussi à assimiler et qu’ils n’assimileraient jamais. Plus idiots qu’eux, on ne fait pas, parole d’élu. Les gryffondors retournèrent au vestiaire pour se changer, Harry se remettait lentement de sa victoire, en voyant ses équipiers une nouvelle fois heureux. Il était fier de pouvoir leur offrir le contentement d’une victoire au Quidditch. Il était fier de voir ses camarades hurlaient de joie, sautaient et profitaient de cette fin de match heureuse pour oublier les querelles que certains connaissaient. Harry savait que ce soit aurait lieu une soirée pour fêter cela, comme à chaque fois qu’un match est gagné.
Dans les vestiaires, il ne restait plus grand monde. Juste Ginny et lui. Depuis combien de temps n’avait-il pas eu quelques minutes pour discuter ? Depuis combien de temps Harry n’avait pas pu la regarder elle et juste elle sans que personne ne puisse le déranger ? Trop longtemps sans doute. Il avait beau le cacher, elle lui manquait. Il en voulait à cette guerre du bien et mal. Il s’en voulait d’avoir été choisi par Voldemort il y a des années de cela. Harry s’en voulait de ne pas être un garçon comme les autres. Lui aussi voulait une vie normale. Ginny le sortit de ses pensées, le félicitant. « Merci mais … » Mais quoi ? Il n’était pas à l’aise. Il aurait aimé lui dire qu’elle avait été parfaitement sur le terrain, mais il ne le pouvait pas. Il aurait aimé lui dire que sans elle, le match n’aurait pas été le même, il ne le pouvait pas non plus. « Vous avez autant gagné le match que moi, Ginny. Vous avez très bien joué, vous aussi, vous avez droit au mérite. » Ce discours, il le servait après chaque match. Jamais l’idée d’avoir gagné seul tous les matchs qu’ils ont pu jouer ne lui serait venue à l’esprit. Ils étaient une équipe et qu’importe le vainqueur, c’est ensemble qu’ils remportaient. C’est ensemble que qu’ils perdaient. Ginny le savait pourtant bien. « Votre nouvelle stratégie était parfaite, d’ailleurs. Katie, Demelza et toi avaient bien travaillé. » Il était fier de son équipe. Fier de voir qu’il n’y avait pas que la victoire qui importait. Pour Harry Potter, une équipe comme la sienne ne pouvait pas exister.

Cela ne servait à rien de parler avec Harry, lorsqu'il avait une idée en tête, c'était impossible de le faire changer d'avis, c'était donc peine perdue. Il s'était toujours comporté ainsi, alors pourquoi changer aujourd'hui ? Je détestais lorsqu'il se comportait ainsi et cela m'énervait au plus haut point.

▬ Harry il va vraiment falloir que tu changes tes habitudes, à chaque match nous avons le droit à ce genre de discours.

C'était mieux de clôturer le sujet maintenant, avant que cela ne dégénère. Et puis il avait raison, cette victoire avait été possible grâce à l'ensemble de l'équipe. Ron avait été magique dans ses arrêts, les batteurs aussi efficaces que jamais et Katie et Demelza, spectaculaires comme à leurs habitudes. Notre équipe était incroyable, il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Je ne pouvais imaginer mieux pour jouer au Quidditch. Les anciens nous manquaient parfois, mais les nouveaux avaient démontré ce dont ils étaient capables et avaient démontré tous leurs talents.

▬ Merci, mais il faut l'admettre, elle n'était pas assez efficace face à leur défense, nous allons devoir redoubler d'effort pour les matchs à venir.

Moi aussi j'étais aussi têtue que Harry et je savais très bien ce que je disais, notre stratégie était bien meilleure que la précédente, mais les défenseurs avaient malgré tout réussit à repousser nos attaques. Il devait bien avoir une faille à leur système, mais nous n'avions pas encore trouvé laquelle, ce n'était qu'une question de temps.
Je savais que le sujet Quidditch ne s'attarderait pas éternellement et nous étions en train d'en faire les frais en ce moment même. Plus personne n'osait parler, ne sachant quoi dire. Un silence monstre venait de prendre place, laissant place à un mal-être pas possible. Il fallait pourtant que je trouve quelque chose à dire, car Harry profiterait de ce blanc pour partir et l'unique occasion que j'avais de pouvoir discuter avec lui, finirait par tomber à l'eau. Je devais absolument réussir à trouver un sujet de conversation avant qu'il ne soit trop tard.

▬ Alors comment se passe vos recherches sur les horcruxes ?

Ouille mauvaise pioche !!! Ce n'était pas le sujet le plus intelligent à aborder, mais c'était la seule idée qui m'était venue en tête. Justement c'était à cause de ces horcruxes qu'Harry et moi en étions à ce stade, contraint de se comporter en simple ami, alors que nous étions plus et chacun en était conscient. Désormais je devais attendre sa réponse, même si je savais qu'elle n'allait pas être agréable à entendre. Même si j'étais un membre de l'Ordre du Phénix, cela restait des informations secrètes et je ne savais pas si j'avais le droit d'être au courant.

Pour Harry, même si sa part de mérité était grande et qu’il avait encore fait un final merveilleux, chaque membre de son équipe avait gagné et avait fait quelque chose de particulier à cette victoire. La jolie rousse qui avait su conquérir son cœur n’avait pourtant pas l’air de comprendre. Bien sûr qu’il répétait la même chose à chaque fois et il avait ses raisons. Borné, il ne changerait pas de discours. Pas avant de longues années en tout cas. « Ginny, si je le dis c’est que je pense ainsi. Tu ne me changeras pas. » Personne ne pouvait le changer. Même par amour, il n’y arriverait pas. Il avait beau être fou d’elle, malgré lui et malgré ses restrictions à ne pas être trop en contact avec elle. Moins ils se voyaient, moins ils passaient de temps mieux ce serait. Harry le sentait. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de la regarder travailler dans la salle commune, la regarder rire lors des repas, la regarder voler sur son balai lors des matchs. Quoiqu’il arrive, il l’aimera toujours. « Vous êtes mon équipe, que j’ai ou non attrapé le vif d’or ne change rien. Ensemble, c’est tout. » Tel était le dicton d’Harry James Potter. La collectivité et ses amis avant le reste. Lui qui n’avait plus de réelle famille, il n’y avait qu’eux sur qui il pouvait compter.
Les joueurs des bleus étaient réputés pour être d’excellents défenseurs, encore aujourd’hui, il l’avait prouvé avec facilité, repoussant souafles et joueurs aussi agilement que cela pouvait être permis. Et pourtant, le garçon à la cicatrice n’en démordrait pas, tout comme Ginny, il était têtu et était convaincu que cette stratégie était la bonne, qu’il fallait juste s’entrainer à percer plus rapidement une défense quasiment impénétrable. « Pour une première fois, elle était très bien, je t’assure. » Il avait retrouvé une voix douce. Il relaçait ses chaussures, doucement, attendant qu’elle parle. Mais rien ne venait. Elle ne disait plus rien et le silence s’était installé petit à petit. Dans le vestiaire, le malaise était évident. Aucuns des deux ne parlaient. Un insecte aurait certainement fait plus de bruit.
Harry avait fini de se changer, il était prêt à rentrer au château, n’ayant plus rien à dire à la jeune femme. Rien d’intéressant ou qui avait de l’importance maintenant. C’est elle qui l’a retenu, lui parlant de la chose qui avait pris une si grande place dans sa vie que le reste semble ridicule à côté. Les Horcruxes, ces petits objets maintenant en vie l’abominable Lord Voldemort en personne. Les détruire le rendait plus vulnérable. Plus facile à combattre. « Aussi bien qu’un entretien dans le bureau du diable. » Par le diable, il entendait Dolores Ombrage, la directrice. Celle qui avait remplacé Albus Dumbledore. L’idiote. Qu’elle aille au diable, elle et ses habits roses bonbons ridicules. Harry ne l’aimait pas, il ne s’en cachait pas. Et quiconque le connaissait suffisamment savait à quel point il la haïssait profondément. Autrement, tous les gryffondors, quelques serdaigles et peut-être même quelques poufsouffles. Inutile d’évoquer les verts et argents, la plupart sont à sa merci, prêts à exécuter le moindre de ses ordres en bon petit chien qu’ils sont. Harry n’aimait pas cette maison et ils ne faisaient rien pour arranger cela. « Ça avance doucement, on y arrivera mais les pistes sont si minces qu’on stagne beaucoup. » Et encore, le mot mince était encore trop gros pour cela. Il fallait beaucoup réfléchir et d’un sens, heureusement que Dumbledore était là pour les aider.

Désormais le Quidditch n'était plus le sujet de conversation qui m'intéressait, je préférais discuter des horcruxes et de la chute de Voldemort. Tout le monde attendait avec impatience le moment où Voldemort serait impuissant pour enfin voir son règne réduit à néant. Vivre paisiblement, voilà le souhait de tout sorcier à l'heure actuelle, car la peur et la tyrannie était revenue et les heures sombres planaient sur la Grande Bretagne et encore plus sur Poudlard. Etroitement surveiller, le moindre faux pas pouvait nous être fatal. Dirigé par Ombrage, cette vieille harpie s'obstinait à nous mener la vie dure et elle savait comme le faire. Harry, Ron et Hermione étaient les principales cibles de cette vieille chouette qui s'efforçait de leur mener la vie dure. Aidé des membres de l'AD, chacun s'efforçait du mieux qu'il pouvait pour leur venir en aide. « Aussi bien qu'un entretien dans le bureau du diable. », en vérité, c'était la réponse à laquelle je m'attendais, je savais que les recherches n'allaient pas se dérouler comme ils le souhaitaient et que cela allait s'annoncer très difficile. C'était la dernière chose à laquelle nous pouvions nous accrocher pour espérer vaincre Voldemort, c'était pourquoi le sujet tenait à coeur à tout le monde, mais malheureusement il devait rester secret. « Ça avance doucement, on y arrivera, mais les pistes sont si minces qu'on stagne beaucoup. » Je ne savais pratiquement rien à ce sujet, voir rien du tout, alors je n'étais pas d'une grande aide pour eux, mais je m'efforçais de les aider du mieux que je pouvais. Notamment en écoutant aux portes, les Serpentard étant mes cibles favorites, mais ces idiots ne savaient rien du tout, ils étaient inutiles. Il restait le personnel de l'école, mais pour essayer d'écouter quoi que ce soit, cela relevait d'un vrai défi.

▬ De mon côté j'essaye de fouiner un peu partout, mais personne ne veut cafter quoi que ce soit. Papa mène aussi son enquête auprès du ministère, s'il venait à apprendre quelque chose, l'Ordre serait immédiatement averti.

Cette guerre est l'unique raison de notre séparation et je savais que ma minable participation ne plaisait pas à Harry. Il préférait me voir loin de cette guerre, mais c'était impossible pour moi et il le savait, ce qu'il l'énervait d'ailleurs. Même si j'étais la benjamine de la famille, il était hors de question pour moi de rester loin de toutes confrontations alors que ma famille se battait pour défendre leur droit. J'étais une Weasley et ce n'était pas pour rien.

▬ Rassure toi, je n'ai parlé à personne des horcruxes, mais un objet diabolique ne peut passer inaperçu, à un moment ou un autre, quelqu'un finira par lâcher l'information.

C'était une manière pour moi de lui remonter le moral, même si ma tentative s'avérait minable. Il était évident que cette histoire affectait Harry, il n'avait pas réussi à trouver un autre horcruxes et le connaissant, il devait s'en vouloir d'avancer lentement.

Elle s’acharna pas sur le Quidditch et Harry lui en était reconnaissant, il ne voulait pas se disputer avec elle. Pas après une victoire. Jamais d’ailleurs. Dg il savait qu’elle allait se concentrer sur le sujet le plus en vogue du moment : Voldemort. Qui ne rêvait pas de sa mort ? Ses fidèles, sans doute. Eux seulement. Les fous aussi peut-être. Mais chaque personne normalement constituée devait rêver à sa mort. Il a tué des familles entières, brisé des vies, rendu fou. Cet homme n’est aimé que de ses personnes aimant le sang-pur et la mort. Personne n’était épargné. Il suffisait d’une trahison pour y passer. Et les Weasley étaient considérés comme traite à leur sang, passant leur temps avec des nés-moldus ou des sangs-mêlés. Le fait que Ginny s’occupe de tout cela mettait Harry en colère. S’il l’avait quitté s’était pour la protéger. Mais si elle plongeait la tête la première dans un danger certain, il ne pouvait rien y faire. « Ginny ! Je veux que tu restes loin de tout ça … » Par amour, il aurait presque pu l’envoyer dans un autre pays pour qu’elle soit plus en sécurité. Mais il savait qu’ici, il pouvait encore la voir et la surveiller. De loin comme de près. Il veillait sur elle aussi discrètement que possible, par un regard ou quelques mots échangés avec elle. « Très loin. » Elle ne le voudrait pas, mais elle le devait.
Ses horcruxes faisaient du quotidien d’Harry un enfer. Il devait les chercher, les trouver. Il devait les reconnaitre et les détruire. Tout cela était difficile. Il n’y arrivait et se sentait coupable de ne pas libérer le monde de la peur, de l’horreur et de la mort. Il voulait que tout s’arrête. Que tout le monde arrête de trembler. Il voulait que les gens soient heureux, qu’ils puissent vivre sans aucunes craintes. « Un objet diabolique peut-être, mais qui passe inaperçu. » Un horcruxe pouvait parfaitement être un objet anodin. Un collier, une bague, un livre pourquoi pas. Et Ginny était bien placée pour le savoir. Le savait-elle seulement d’ailleurs, que le journal qu’elle avait utilisé lors de sa première année était un de ces démons qui maintenait le diable en vie ? Harry n’en savait rien. Il préférait qu’elle ne le sache pas. Moins elle en savait, mieux il se porterait. Bien qu’au fond, il savait qu’il était quasiment impossible de tenir à l’écart toutes les personnes qu’il aimait. Surtout les Weasley, qui avec leur père, pouvait être informés plus facilement que d’autres. Et pourtant, s’il avait pu éviter cela, il l’aurait fait. Il aurait affronté avec courage toutes ses choses qu’ils auraient dû vivre. Il avait rencontré des personnes extraordinaires qui l’avaient aidé, soutenu, encouragé dans toutes ses épreuves. Au fond, il leur en était reconnaissant. Il s’était levé, s’approchant d’elle. Elle était belle, encore plus qu’avant. Attirante. Douce. Parfaite à ses yeux. Et pourtant, il ne tenta rien. Il déposa sa main sur son bras, rien de plus. « Ginny, promets-moi que tu ne te mettras pas en danger ! » Promesse impossible, il en était conscient.

Je sentais que la situation allait prendre un autre tournant. Harry savait pertinemment que je pouvais supporter le fait d'être mise à l'écart et d'être surprotégé. C'était pour cette raison, que je me disputais souvent avec les membres de ma famille et que j'avais décidé de rompre avec Dean. Mais voilà qu'Harry était en train d'agir exactement de la même manière et je n'allais plus tarder à exploser. A quoi jouait-il ? S'il voulait se comporter tel un preux chevalier, il perdait son temps. Cette mentalité à mon égard m'exaspérait et pouvait me faire sortir de mes gongs.
Intérieurement je sentais la colère monter après les paroles d'Harry. Qui était-il pour me dicter ma conduite et me dire ce que je dois faire ? Je ne voulais pas créer de dispute, mais là il poussait le bouchon un peu trop loin. D'accord nous étions séparés, mais justement, il n'a absolument aucun droit de me parler ainsi et me dire ce que je dois faire. Agir selon ses demandes, hors de question. Si je désirais participer à cette quête, je le ferais. Je suis encore maître de mes envies et personne ne me dictera ma conduite.

▬ Je ne suis pas une jouvencelle en détresse et je n'ai en aucun cas besoin d'un chevalier prêt à me secourir.

Harry savait pertinemment que le simple fait d'être épié et surprotégé était quelque chose que je n'appréciais pas du tout. Il avait été témoin du comportement de Dean avec moi et les conséquences. Voulait-il reproduire exactement la même chose avec moi ? Voulait-il créer une dispute ? En tout cas, il était bien parti pour le faire.

▬ D'accord, je suis plus jeune que vous tous, mais ce n'est pas une raison pour me laisser en dehors de tous ça, alors que tout mon entourage se démène pour participer à cette guerre. Hors de question que j'attende les bras croisés qu'il se passe quelque chose. Je ne suis plus une gamine et je sais me débrouiller toute seule. J'ai assez des parents et de mes frères, donc merci de ne pas t'y mettre toi aussi.

Cette fois-ci je n'avais pas réussi à canaliser ma colère, sur mon visage, on pouvait clairement lire les nerfs que j'avais en moi. J'en avais plus que marre, d'être considéré comme une gamine, incapable de se défendre ou plus encore. J'avais pourtant prouvé de quoi j'étais capable grâce à l'Armée de Dumbledore. Et puis c'était hors de question que j'attende alors que ma famille risque leur vie.
Au fond de moi, je savais que je n'y avais pas été de main morte, mais cela me faisait un bien fou. Je ne comprenais pas pourquoi Harry agissait ainsi avec moi, il savait pourtant bien ce que je ressentais et ce que je détestais, alors pourquoi agir ainsi avec moi.

▬ Que tu le veuilles ou non, je participerais à cette guerre, personne ne pourra y échapper, alors tu auras beau essayer de faire ton maximum pour me faire changer d'avis, je serais malgré tout concerner par tu-sais-qui.

L'autre motivation pour cette volonté de participer à cette guerre résidait dans mon passé. Voldemort s'était servi de moi à travers son journal intime lors de ma première année et je voulais me venger. Il m'avait manipuler et contrainte de semer la terreur dans les couloirs de Poudlard. Depus cet événement, ma vie n'avait plus été la même et je voulais pouvoir me venger. Harry en était conscient, j'en étais sûr et justement, il devait comprendre mieux que qui d'autre, ce que je ressentais.