I do appreciate you being round | Joshua

Le temps était complètement imprévisible. Alors qu'un grand soleil éclairait la veille la capitale, aujourd'hui le ciel avait décidé d'éclater pour offrir un bel orage en cette fin de journée. Ce n'était pas étonnant, on était à Londres après tout, pas à Ibiza. C'était à cause du réchauffement climatique aussi tout ça... Quand est-ce que les gens allaient donc se rendre compte qu'il faut bien trier ses déchets si on ne veut pas voir les ours polaires disparaître complètement de la planète ? Elle les aimait bien ces bêtes là. Pas autant que les animaux de la savane, mais ils avaient leur charme... Et voilà qu'elle divaguait encore, penchée à regarder par la fenêtre la pluie qui tombait et les éclairs illuminant les immeubles l'espace de quelques secondes, incapable de rester simplement assise sur le canapé, à relire ses feuilles de notes et à se concentrer sur ses cahiers étalés un peu partout. Elle avait l'impression d'être de retour à Poudlard, avec tout cette théorie qu'on lui imposait. Elle savait que c'était nécessaire, si elle voulait réussir à passer jusqu'à l'étape pratique – la plus intéressante sans nul doute. C'est bien pour ça qu'elle n'avait pas encore abandonné.

Il faut avouer également que Lily n'était pas très à l'aise, enfermée de la sorte, avec l'atmosphère lourde causée par la météo. Ses tendances claustrophobes étaient mises à rude épreuve et heureusement qu'avec Joshua, ils avaient opté pour l'un des appartements les plus espacés qu'on leur avait proposé. Elle n'aurait pas supporté de rester à l'étroit, surtout lorsqu'elle n'avait pas la possibilité de s'échapper de l'appartement pour réviser en plein air. Elle soupira, remonta les manches de son pull et alla s'asseoir à même le sol au bord de la table basse, reprenant un crayon pour se mettre en condition. De temps en temps, elle jetait un coup d’œil à l'heure, plus par habitude que par réelle nécessité. Elle ne s'inquiétait pas du moment où Josh rentrerait, elle lui faisait totalement confiance et n'était pas du genre à s'inquiéter facilement, quoi qu'il en soit. Mais les minutes passaient néanmoins trop lentement lorsqu'elle n'avait personne avec qui discuter...

– On n'est jamais mieux accompagné que par soi-même, qu'ils disent... Je voudrais bien les y voir, tiens.

… presque personne avec qui discuter. Faisant tourner le stylo entre ses doigts, elle laissa ses yeux parcourir le papier sans sembler enregistrer la moindre information. Ce n'était pas qu'elle n'avait aucune capacité à assembler les informations, juste qu'elle n'était pas absorbée par les mots qui s'enchaînaient et se répétaient. Ça lui demandait trop d'efforts. Ça la fatiguait et, pire encore, ça commençait presque à l'énerver. Pour ne pas commencer à déchirer toutes les informations qu'elle avait déjà pu réunir dans ses carnets, elle décida de se relever, plissant rapidement son jean retroussé, regroupant ses cheveux en une queue de cheval brouillon avant de prendre le chemin de la cuisine à l'américaine. Rien que ce petit trajet lui permit de se dégourdir les jambes et ça faisait un bien fou. Elle ne mit pas longtemps à mettre le lait à chauffer, sortant la tasse dans lequel elle versa son chocolat en poudre et s'adossant au plan de travail pour patienter - elle n'était pas très café, ça la rendait insupportable.

Auparavant, elle ne se serait jamais imaginer s'installer avec quelqu'un aussi tôt dans sa vie, mais il fallait croire qu'avec Joshua tout se faisait naturellement. Lily se demandait comment elle faisait avant qu'il ne lui soit présenté, comment elle vivait exactement ses journées, ce qui pouvait la faire rire ou lui mettre le moral à zéro... mais tout était différent depuis qu'il était là. Elle était toujours la Asgard qu'on connaissait, on ne changeait pas un phénomène pareil si aisément, simplement elle avait l'impression qu'il lui permettait de voir les choses d'une toute autre façon que par le passé, il avait un point de vue tellement différent du sien à bien des niveaux. C'était instructif, de passer du temps avec lui. Instructif, agréable et sécurisant même. Il lui redonnait confiance sans forcément le réaliser quand elle se sentait elle-même sur le point de tout lâcher... Qui sait combien de projets elle avait pu abandonner ! Uniquement ceux qu'elle abordait avec lui finissait par se concrétiser. Comme cet appartement.

Elle se mit à sourire et alla servir son lait encore bouillant, avant de boire une gorgée de sa boisson sans attendre qu'il refroidisse, se brûlant presque au passage. La tasse entre les mains, Lily faisait traîner ses pieds jusqu'au canapé quand elle entendit la porte s'ouvrir. Elle aurait tout aussi bien pu ne pas se retourner, mais c'était instinctif chez elle, peut-être bien les premiers réflexes d'Auror qui commençaient à rentrer ! Elle sautillait presque sur place, son visage s'illuminant et toutes traces d'ennui disparaissant tout d'un coup à la vue de Joshua.

– Je m'attendais pas à te voir si tôt ! Au ton de sa voix, on pouvait bien deviner que ça ne la dérangeait pour autant pas que le futur médicomage soit de retour à cette heure. Elle n'attendit pas une seconde de plus pour aller vers lui, se retenant de se jeter à son cou au risque de tâcher le sol avec le contenu de sa tasse, et déposant un rapide baiser sur ses lèvres. Ça a été ta journée ? Pas trop fatigante ?

Elle se recula pour lui laisser le temps de se débarrasser, sans détacher son regard de sa personne. Elle ne se lassait jamais de l'observer dans la moindre des situations, et quand elle le regardait, elle avait l'expression d'une vraie petite gamine heureuse, comme si il ne l'avait jamais quitté.

– Je viens de me faire un chocolat, t'en veux un peut-être ? Oh, je travaillais aussi, évidemment.

Lily tentait bien de paraître sérieuse, mais ça paraissait comique sortant de sa bouche. Et qu'on ne vienne pas dire qu'elle n'essayait pas, elle faisait de son mieux.

L’orage… Joshua n’avait jamais vraiment apprécié ce moment où le ciel semblait montrer son mécontentement aux hommes. Enfant, il en avait toujours eu peur et se refugiait au pied du lit de ses parents en demandant gentiment s’ils étaient d’accord pour qu’il puisse dormir avec eux. En grandissant, il avait appris à dormir seul les soirs d’orage, mais il ne s’était jamais sentit à l’aise en apercevant les premiers éclairs et en entendant les premiers coups de tonnerre. Pourquoi cette crainte de l’orage ? Parce que l’orage avait quelque chose de fascinant et de tout autant inquiétant à la fois. Aussi quand le ciel avait commencé à gronder alors qu’il était occupé avec un patient atteint de surdité à cause d’une trop grande exposition aux cris des mandragores, il s’était immédiatement raidit et avait jeté un regard inquiet par la fenêtre. Où pouvait donc bien être passé le soleil de la veille ? Observant la vue qu’offrait cette chambre d’hôpital, le jeune homme ne pu s’empêcher de penser que l’orage avait réellement quelque chose d’apocalyptique qui assombrissait et le ciel, et l’humeur des gens. Comment pouvait-on être de bonne humeur et sourire alors que dehors, le ciel semblait essayer de montrer à quel point le monde peut rapidement devenir sombre et obscure ? C’était tout bonnement impossible. Un sourire ne coutait rien, c’était vrai, mais encore fallait-il avoir envie de le faire, et Joshua n’avait plus aucune envie de sourire à ce moment précis.

Le jeune homme reporta finalement son attention sur son patient avec lequel la discussion était difficile en raison de ses troubles auditifs, même si cet homme était sourd, il n’était pas là pour ça. Apparemment, il s’était blessé avec un boursouflet. Ces petites bêtes en apparences si adorables n’étaient donc finalement pas sans danger… Il eu une pensée pour Rose avec qui il s’était déjà souvent rendu dans la boutique des jumeaux Weasley. Ces deux garçons étaient très ingénieux, il n’y avait aucun doute là-dessus, mais ils ne se rendaient pas vraiment compte que leurs inventions envoyaient plus de personnes à l’hôpital qu’elles n’en faisaient rire aux éclats. Entre les boursouflets mordeurs, les explosifs mal utilisés et les filtres d’amour ratés, ils n’avaient pas fini de donner du travail aux Médicomages. Rose, cela faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas vu. La jeune femme était encore à Poudlard, et lui était tellement occupé entre son métier et la préparation de Lily pour son concours… Il ne voyait plus le temps passé et en venait à regretter de ne pas avoir davantage de temps à consacrer à sa belle sœur et meilleure amie. Joshua devait l’admettre, en réalité, Rose lui manquait. Tout simplement.

« DITES DOCTEUR, VOUS POURRIEZ ME DONNER DE L’EAU ?! »

Les patients sourds faisaient donc bien partis de la catégorie qu’on appelle « Les plaies à soigner ». Cet homme, bien que sourd, devait se douter que Joshua n’était pas sourd, et il pouvait donc parler à une hauteur de voix normale non ? Pourquoi s’acharnait-il alors à hurler à travers la chambre alors que le nourrisson du service maternité qui venait de pousser son premier cri avait du l’entendre réclamer son verre d’eau ? Le médicomage ne comprenait jamais pourquoi les patients avaient cette manie de se croire seul au monde. Un hôpital c’est un lieu où on soigne LES gens. Pas un endroit où on vient se plaindre du moindre petit bobo en hurlant au martyr pour une simple et bête morsure de boursouflet. C’était à cause de ce genre de cas que les vrais urgences avaient pris une place secondaire dans la vie du médecin. Pour son plus grand regret d’ailleurs. L’adrénaline dû à une urgence était inégalable, et cela lui manquait à Ste Mangouste, même s’il ne s’était pas attendu à ce qu’on lui confie immédiatement les cas les plus passionnants, le jeune stagiaire qu’il était aurait aimé voir de vraies choses. Pas de simples bobos de la vie quotidienne. Il se passa nerveusement une main dans les cheveux à cette pensée. Il espérait simplement que sa vie de médecin serait un peu plus fascinante que celle qu’il menait comme stagiaire.

Sa journée était enfin finie. Il sortit de Ste Mangouste avec un véritable sourire aux lèvres. Il avait pu finir plus tôt et ne tarderait pas à rejoindre celle qu’il aimait de tout son cœur depuis bientôt plus d’un an, Lily. Même si Rose ne comprenait pas cette idylle, le jeune homme n’avait de cesse de la remercier de lui avoir présenté sa sœur. La jeune femme était devenue un véritable petit soleil humain dans la vie de Joshua et il était chaque jour plus heureux de se réveiller à ses côtés dans l’appartement qu’ils partageaient désormais. Il ne pu retenir un nouveau sourire en pensant à Lily, dormant encore lorsqu’il se levé chaque matin.
Joshua était donc en route pour rentrer chez lui et passa par une boulangerie moldu française qui vendait les meilleures pâtisseries du quartier. Il avait envie de faire cette petite surprise à la jeune femme. Une surprise simple, une surprise du quotidien. Il acheta une tartelette aux fraises et un Millefeuille et repris la direction de leur appartement en tenant la petite boîte avec les gâteaux qu’ils mangeraient pour le goûter.

Bientôt, le jeune homme fut sur leur palier et entra chez eux après avoir toqué légèrement pour prévenir la jeune femme de son arrivée. « Je m'attendais pas à te voir si tôt ! », lui-même ne s’attendait pas ce matin à rentrer si tôt et ce fut après avoir répondu au léger baiser qu’elle vint déposer avec douceur sur ses lèvres qu’il répondit : « Tu me manquais tellement que j’ai fuis l’hôpital… Non plus sérieusement le grand chef n’avait plus besoin de moi. » Il esquissa un petit sourire amusé en retirant doucement sa veste et en l’accrochant soigneusement sur le porte manteau.

« Je viens de me faire un chocolat, t'en veux un peut-être ? Oh, je travaillais aussi, évidemment. » Il ne pu retenir un nouveau sourire amusé en entendant la deuxième partie de la phrase. Lily ressentait souvent ce besoin de se justifier en ce qui concernait ses révisions et son travail pour réussir à devenir Auror. « Avec plaisir pour le chocolat ! J’ai ramené une tartelette aux fraises et un mille feuilles. On fait moitié-moitié si ça te conviens ? » Il désigna la petite boîte à gâteau qu’il déposa sur le meuble d’entrée pour venir lui passer les bras autour de la taille et l’embrasser tendrement. Lorsque ce baiser s’arrêta, il lui remit une mèche de cheveux en place derrière l’oreille. « Et oui. Je vais t’aider. On bosse encore une heure ce soir en prenant le goûter et après détente d’accord ? »

Oui, la vie quotidienne était vraiment quelque chose qu’il adorait avec Lily. Pas comme tout ces couples se plaignant sans cesse de la routine. Il suffisait de ne pas laisser s’installer de routine ! Le quotidien avait quelque chose de magique avec la personne que l’on aime.

Évidemment elle n'aurait rien eu contre le fait qu'il la rejoigne plus tôt simplement parce qu'elle occupait toutes ses pensées... mais il ne fallait pas trop en demander non plus, elle était raisonnable. Lily savait pertinemment qu'il l'aimait plus que tout et en avoir conscience la comblait totalement, il n'avait pas besoin d'en faire trop. Ce n'était pas une de ses jeunes femmes qui interprétaient chaque geste et chaque mot de son compagnon, qui s'inquiétaient pour un rien et remettaient constamment son couple en question... Depuis le début de leur relation, elle n'avait pas le souvenir d'avoir un jour eu le moindre doute envers les sentiments qu'il lui portait, il était toujours attentionnée et présent pour elle, plus qu'un autre aurait pu normalement le supporter. Peut-être que c'était ce qui arrivait à la convaincre qu'il tenait réellement à elle, le simple fait qu'il ne l'ait pas encore laissé tomber. A vrai dire, Joshua était irréprochable sous tout rapport et même quand elle pensait qu'il ne pourrait pas faire mieux, il arrivait à la surprendre.

Ce n'était pas grand chose, simplement quelques pâtisseries achetées au coin de la rue, mais rien que ce geste, aussi simple puisse-t-il être, arracha un sourire à la jeune femme qui se contenta de hocher la tête de haut en bas à sa question. Elle n'aurait pas eu le temps de répondre même en le voulant, il l'avait déjà prit dans son étau et c'était loin d'être désagréable, de l'avoir aussi près d'elle. On pourrait penser qu'elle s'était habituée, depuis le temps, à sentir ses bras autour d'elle, à son odeur, à son regard, à cette sensation de légèreté qu'elle ressentait dès qu'il était dans les environs, dès qu'elle savait que ses yeux étaient posés sur elle. Mais non, elle trouvait toujours cela aussi merveilleux et presque étonnant. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours été... heureuse, avec Josh encore davantage. Elle n'arrivait pas à s'imaginer vivre autrement. Lily ne pensait pas que c'était une question de chance, c'était juste comme ça. Et certes elle était jalousée par nombre de personnes parce qu'elle pouvait goûter aussi souvent qu'elle le souhaitait aux douces lèvres du sorcier, comme à cet instant, mais elle n'y prêtait pas attention. Elle se contentait de profiter de l'instant, se serrant un peu plus contre lui. Ce serait si bête de gâcher un tel moment en pensant à ce que les autres pouvaient penser, et ce n'était définitivement pas son genre.

– Et oui. Je vais t’aider. On bosse encore une heure ce soir en prenant le goûter et après détente d’accord ?

La jeune femme ne put s'empêcher d'arborer soudainement une moue légèrement déçue. C'est vrai, à chaque fois, ils en revenaient à ses cours. Lily savait qu'elle l'avait cherché mais c'était néanmoins démoralisant d'après elle, de perdre son temps avec tous ces textes inutiles à mémoriser... d'autant plus qu'elle l'entraînait avec elle, dans cette probable future carrière pas encore certaine. Elle réclamait régulièrement son soutien, sans se sentir coupable pour autant – ça faisait partie intégrante de son caractère. Il en était de même lorsqu'il se proposait spontanément, elle n'avait pas l'espace d'une seconde l'impression d'empiéter un peu trop sur son 'espace vital'. S'il avait besoin qu'elle lui laisse de l'air et plus d'intimité, il le dirait, non ? Puis elle n'était pas envahissante... pas tant que ça... elle prenait de la place, c'est vrai. Elle marquait son territoire, dirons nous, rien qu'à voir l'état de l'appartement, ça suffisait. Ce n'était pas difficile de voir que Lily était dans le coin, avec ses affaires un peu partout, des photos animées disposées dans les coins, sa veste et le contenu de son sac débordant dans l'entrée.... Au moins elle ajoutait sa touche personnelle. En dehors, il n'avait pas de quoi se plaindre. Elle ne se montrait pas possessive ou collante, elle lui accordait toute sa confiance les yeux fermés. C'était l'homme parfait, de quoi devrait-elle donc avoir peur ?

– Une heure... ou trois quart d'heure ? Je veux pas non plus t'épuiser, t'as déjà une journée remplie. Elle lui accorda un sourire innocent teinté de malice, allant embrasser le coin de sa bouche avant de s'échapper doucement jusqu'à la cuisine pour préparer une seconde tasse de chocolat. J'ai lu un peu tout ce que j'ai trouvé sur les Impardonnables aujourd'hui. Sur papier, ça n'a pas l'air si terrible mais... on sait tous les effets qu'ils ont une fois mis en pratique.

C'était de la folie, de se lancer dans un truc pareil. Elle n'avait ni les capacités, ni le mental pour tenir une formation d'Auror du début jusqu'à la fin. On se demandait même comment l'idée avait pu lui venir en tête... C'était dangereux. Attirant, mais dangereux, rien que par ses trois sorts qui, si elles en avait entendu le nom, n'avait jamais été lancés par sa baguette. Elle n'avait jamais non plus été touchée par l'un d'eux. Oh, bien entendu, il y avait aussi les Aurors avec le rôle unique de remplir et renvoyer les papiers : l'administration pure et dure. Seulement, tout le monde savait qu'elle ne tiendrait jamais dans un bureau, que ce soit de gré ou de force.

Distraitement, elle sortit deux assiettes et deux cuillères qu'elle alla poser sur la table du salon, non loin de ses nombreux cahiers, pour qu'ils puissent plus tard profiter des gâteaux. Puis elle retourna remplir la tasse qu'elle destinait à Joshua avec le lait qui venait de terminer de chauffer, se pressant de la lui apporter en soufflant délicatement sur le contenu.

– Voilà pour monsieur, dit-elle en lui tendant le récipient tout en ayant le sien dans son autre main, le visage radieux, alors qu'elle ne s'apprêtait pas à parler de quelque chose de particulièrement joyeux. Je me suis surtout concentrée sur l'aspect défensif. Comment résister à un Doloris, se refuser à un Imperium... je suis pas emballée à l'idée de devoir y être confrontée un jour, je pense que j'ai une chance sur un million de toute façon, mais ça fait partie de ce que je dois apprendre par cœur, non ?

Lily prit une expression plus attristée, parce qu'elle savait aussi qu'à Sainte Mangouste, certains patients montraient des séquelles importantes et irréversibles suite à une attaque de sorts impardonnables. Sa main libre descendit le long du bras de Joshua pour aller serrer la sienne légèrement, comme si ce contact la rassurait un peu. Il se passait trop de choses dans le monde en ce moment, beaucoup trop de choses et elle était en train de commencer à plonger dedans tête la première. Elle n'avait pas pour habitude de faire attention à ce qui l'entourait, ça ne faisait pas partie de sa manière de fonctionner... Seulement, en commençant à étudier tout ça, elle devait se forcer un peu à se soucier de l'actualité. C'était effrayant et horriblement déplaisant.

– On peut reprendre les bases, pour ce soir ? Ma tête va finir par éclater autrement... Hum, peut-être, comment reconnaître les blessures infligées à une victime et l'arme ou le type de sort utilisé en fonction. Je sais qu'on a déjà abordé le sujet mais ça coûte rien de le revoir en surface.

Lily appuya ses paroles d'un énième sourire sans être très convaincante pour autant. Réviser les cours pour apprentis Aurors en devenir, ce n'était pas la plus joyeuse des activités - entre meurtres et tortures, les techniques de combats sous forme de duels et de sorts revisités, les potions à connaître pour se protéger et attaquer, les fondements de la filature et de l'espionnage et j'en passe, son cerveau commençait à saturer quelque peu. Heureusement qu'elle avait avec elle un apprenti médicomage digne de ce nom pour la soutenir. D'autant plus que Joshua avait de l'ambition et de la motivation à revendre comme personne. Il aimait ce qu'il faisait et c'était ça aussi qu'elle aimait chez lui. Il était là pour les autres, jusqu'à en faire sa profession, la raison pour laquelle il doit se lever le matin, ce qui occupe la majorité de ses journées... Il n'y a pas à dire, elle l'admirait réellement.

Surprendre était devenu quelques choses de primordiales à ses yeux, en tout cas, surtout en amour. Il avait la chance de partager sa vie avec une femme superbe, une femme qui le rendait chaque jour plus heureux et il savait que c’était aussi une femme qui était au goût de très nombreux hommes et il tenait plus que tout à la garder à ses côtés. Aucun homme ne la lui retirerait, il n’était en général pas d’un naturel jaloux, mais Lily était sa petite amie, et ça il voulait pouvoir le dire encore très longtemps. Il aimait les choses simples depuis qu’ils vivaient ensemble, son sourire quand elle voulait le faire craquer alors qu’il venait de dire non, la façon dont ses cheveux étaient décoiffés le matin lorsqu’ils se réveillaient, la moue contrariée lorsqu’il fallait réviser encore un peu ou qu’il fallait se lever alors qu’il était beaucoup trop temps pour se séparer l’un de l’autre. Le quotidien faisait l’amour lorsque celui-ci était sincère, mais il était d’important de garder une part à la surprise et au fait, de surprendre l’autre, pour que celui-ci ne se lasse jamais. Il serait trop déçu de la perdre pour des bêtises et montrer chaque jour à l’autre qu’on l’aimait était un plaisir aux yeux de Josh, et il espérait que jamais cela ne devienne une corvée. Quand faire plaisir à l’autre devient une corvée, c’est qu’une part de la magie de l’amour a disparu, et il espérait qu’entre Lily et lui, ce plaisir ne disparaîtrait jamais, comme n’importe quel jeune couple, ils avaient des projets et des envies pleins la tête.

Il savait qu’elle n’avait probablement pas envie de travailler alors qu’elle avait dû faire ça toute la journée, mais dans les attentions qu’ils portaient à sa petite amie il y avait l’aider à réviser. Il savait qu’elle avait envie de devenir Auror, et même s’il faisait partie des gens qui avaient été surpris par son choix de carrière, il l’avait toujours soutenu dans cette envie. Il voulait son bonheur, et si celui-ci passait par une carrière dangereuse qui la mettrait en danger chaque jour, alors il n’aurait pas la force de l’empêcher de le faire. Mais il savait aussi que les révisions n’avaient jamais été le fort de sa petite amie lorsqu’ils étaient à Poudlard, alors il faisait son possible pour la faire travailler, lui, qui avait toujours eu d’excellent résultat et avait toujours su travailler. Lily était quelqu’un qui vivait dans une espèce d’état de bonheur quasi permanent, et cela lui plaisait aussi. Quand il rentrait d’une longue journée, qui n’avait pas toujours été bonne ou agréable, elle était toujours là, avec son joli petit sourire. Il suffisait qu’il franchisse la porte pour qu’elle sourit et cela suffisait à lui faire oublier la journée mauvaise qu’il venait de passer. C’était ça l’effet Lily. Il fermait les yeux en la serrant doucement dans ses bras. Il venait loger son visage dans les cheveux de la jeune femme et souriait en remarquant l’odeur de fraise qui émanait du shampoing qu’elle utilisait. Leur étreinte était quelque chose de doux et de rassurant, pourtant, l’amour était omniprésent dans leurs câlins. Ils profitaient simplement du moment présent et de l’amour qu’ils partageaient et qui les liaient l’un à l’autre depuis maintenant quelques années. Il sourit à cette pensée, oui, depuis leurs dernières années à Poudlard ils étaient un couple, un couple heureux.

Il souhaitait son bonheur, et si cela devait passer par la faire réviser pour qu’elle soit heureuse par la suite, alors il s’efforcerait de la faire travailler autant que nécessaire. Puisqu’elle lui avait un jour demandé son aide, alors il se débrouillait pour l’aider chaque jour à s’approcher davantage de son but. Il jeta un rapide coup d’œil à la pièce, en la libérant de son étreinte, et remarqua que malgré le temps qu’elle avait dû passer à réviser, elle avait trouvé le temps de déranger, encore un peu plus, leur appartement, mais cela lui arracha un sourire. Sans être un maniaque de l’ordre, il était obliger d’être un peu plus organiser qu’elle parfois, sinon leur appartement serait probablement plus dérangé qu’un chantier pas encore fini. Il s’étira doucement en accrochant sa veste convenablement et se passa une main dans les cheveux. « Une heure... ou trois quart d'heure ? Je veux pas non plus t'épuiser, t'as déjà une journée remplie. » Il ne pu retenir un petit sourire, il n’allait pas la contrarier, ils avaient aussi besoin de se voir et de profiter l’un de l’autre en dehors des révisions de la jeune femme. Il la laissa l’embrasser, en faisant dévier ce baiser de façon plus séreuse sur ses lèvres et la retint contre lui quelques minutes encore. « Si tu continues comme ça, je vais peiner à tenir une demie heure.. » Il la libéra de nouveau de son étreinte en allant s’installer dans le canapé pour regarder où elle en était. Il apprenait en même temps qu’elle des tas de choses avec tout ça, même s’il était bien placé pour connaître les effets des actions des mangemort. « J'ai lu un peu tout ce que j'ai trouvé sur les Impardonnables aujourd'hui. Sur papier, ça n'a pas l'air si terrible mais... on sait tous les effets qu'ils ont une fois mis en pratique. »

« Je pense qu’on ne peut même pas l’imaginer avant d’avoir vu les gens qu’on garde à Ste Mangouste… Si tu voyais l’état de ces pauvres gens suite à Un doloris ou à l’Imperium… J’ai l’impression que même les médicomages ne peuvent rien pour les soulager et le rendre un peu de bonheur. » Il se souvenait de sa visite de l’hôpital, le premier jour de son stage, quand il avait vus ces gens hurler encore de douleur, alors que le sort ne les touchait plus, où sombrant peu à peu dans la folie. Y repenser suffit à le faire frissonner de tout son long.

Sa petite amie était partie dans la cuisine lui préparer son chocolat chaud, et il plongea son regard dans les livres qui étaient ouverts sur la table de salon. Il lisait rapidement et n’était pas certain que tout ce qui était écrit là dedans soit absolument nécessaire. Le problème de Lily, c’est qu’elle ne connaissait pas les techniques les plus basiques de révision. « Tu as pensé à faire ce que je te disais Lily ? Tu sais les petites fiches synthétiques comme on avait fait l’autre jour ? Tu m’as dis que ça t’aidait bien ! » Il se doutait qu’elle n’y avait probablement pas penser, mais c’était aussi pour ça qu’il était là, pour lui rappeler les choses auxquelles elle avait pu ne pas penser . Il farfouilla doucement dans les affaires de la jeune femme et retrouva les petites fiches en carton sur lequel il commença à écrire.

Il vint déposer les pâtisseries dans les petites assiettes qu’elle venait d’installer. Il déposa la petite tartelette aux fraises dans l’assiette de la jeune femme, et posa son milefeuille dans la sienne. Il continuait à écrire avec soin, les choses à ne pas oublier sur l’Imperium. Une sorte de condensée des choses les plus importantes, ce genre de truc qui pourrait clairement sauver la vie de quelqu’un, au moins lui permettre de ne pas être victime de cet Impardonnable. Il esquissa un petit sourire en la voyant revenir vers lui, avec sa tasse de chocolat à la main.

« Voilà pour monsieur » Il lui pris doucement la tasse des mains et souffla sur le liquide avant de porter la tasse à ses lèvres, quitte à se brûler un peu la langue. « Je me suis surtout concentrée sur l'aspect défensif. Comment résister à un Doloris, se refuser à un Imperium... je suis pas emballée à l'idée de devoir y être confrontée un jour, je pense que j'ai une chance sur un million de toute façon, mais ça fait partie de ce que je dois apprendre par cœur, non ? Il reposa doucement sa tasse sur la table de salon et se tourna vers la jeune femme, avec un air plus sérieux. « Lily… Je veux que tu me promettes d’apprendre ça par cœur. Je suis d’accord pour faire des concessions sur le reste, mais pas sur ta protection. Je veux que tu me promettes de prendre ça au sérieux. »

« On peut reprendre les bases, pour ce soir ? Ma tête va finir par éclater autrement... Hum, peut-être, comment reconnaître les blessures infligées à une victime et l'arme ou le type de sort utilisé en fonction. Je sais qu'on a déjà abordé le sujet mais ça ne coûte rien de le revoir en surface. » Oui, c’était une bonne idée, il n’avait aucune envie de passer la soirée à réviser un sujet qui pourrait peut-être lui arracher sa Lily un jour. Cette idée l’avait terrorisait quand elle lui avait annoncé vouloir préparer le concours pour suivre une formation d’auror, il s’était sentit paniqué à l’idée qu’elle le quitte. Enfin, une rupture amoureuse était une chose, mais là on parlait de se quitter en étant séparé par la mort, et ça c’était autre chose. C’était le genre de chose qui faisait basculer votre vie à jamais. Il suffisait de voir les gens qui venaient à Ste Mangouste après la perte d’un proche…

« Oui c’est une très bonne idée ! On voit les bases à fond, et on verra le reste plus tard, j’ai eu une longue journée. Alors dis-moi ce que tu sais ! »

Il lui offrit un petit sourire doux, et c’est ainsi qu’ils commencèrent à travailler en prenant leur goûter. La demi-heure passa finalement relativement vite et il s’étira doucement après avoir refermé le dernier livre de la jeune femme. Il vint se mordre la lèvre en la regardant et inspira profondément. [color=teal] « Et si on passait à d’autres révisions ? Un peu plus amoureuse ? »[color] Il l’attira doucement contre lui en venant l’embrasser avec envie. Il savait parfaitement se tenir, mais sa journée avait été longue et ennuyeuse, et Lily était superbe et pas du tout ennuyeuse. Il vint doucement lui passer une main dans les cheveux en lui offrant un petit sourire doux et tendre. « Tu sais que je te trouves un peu plus belle chaque jour ? » Il ne se lassait strictement jamais de la regarder, et de la dévorer des yeux. Elle était superbe, et son cœur fit un raté en la regardant.

Spoiler:

Les fiches. C'est vrai que c'était pratique, que ça lui permettait de se concentrer sur l'essentiel et de ne pas se remplir la tête d'informations inutiles. Seulement, elle savait s'en servir une fois qu'elles étaient bien faites, écrites et rangées... les rédiger et les garder en ordre, c'était toute une autre histoire, surtout quand on s'appelle Lily Asgard. Lorsqu'elle se réinstalla sur le canapé après lui avoir apporter son chocolat, elle sentait tout de suite que l'ambiance avait changé, qu'elle était plus à l'aise dans la pièce. Ça faisait vraiment niais de dire qu'il illuminait littéralement ses journées mais, avec le temps horrible qu'il faisait dehors, c'était véridique à l'instant. Sa présence à ses côtés rendait la situation bien plus agréable et surtout, elle était certaine de ne pas finir par s'ennuyer. On pourrait croire qu'avoir une telle distraction à ses côtés la rendait encore moins susceptible de se concentrer sur ses cours, sauf que c'était tout le contraire qui se produisait. Il la motivait, lui permettait d'exploiter ses capacités de la meilleure manière possible et faisait qu'elle travaillait plus vite et plus efficacement qu'à l'habitude – autrement dit, qu'elle arrivait à maintenir un niveau normal grâce à son aide. La perspective de pouvoir profiter d'un petit moment de couple digne de ce nom après ces tâches ingrates qu'étaient les révisions était une motivation non négligeable, c'est vrai.

Malgré le sérieux du sujet abordé, de la dangerosité qui planait sur le métier qu'elle envisageait, elle ne pouvait s'empêcher de trouver toujours aussi adorable le fait qu'il s'inquiète quant à sa sécurité. Il est vrai que Joshua avait toutes les raisons de craindre qu'un mal lui arrive, connaissant les talents moindres de la jeune femme pour se tirer d'une situation délicate. Dans la tête de Lily, tout était pourtant très clair : jamais rien ne lui arriverait. C'était une évidence. Jamais rien encore ne l'avait touché, pourquoi donc cela arriverait ? Elle ne faisait rien qui pourrait lui attirer la haine de qui que ce soit – si ce n'est de sa sœur, mais là, c'est une autre question – et sa vie était bien tranquille... un malheur n'avait pas sa place dans un tel schéma. On pouvait dire qu'à ce sujet, elle était relativement naïve... ou plutôt inconsciente. Elle se sentait tellement bien, en particulier en sa compagnie, qu'elle ne voyait pas pourquoi tout devrait s'arrêter d'un coup. Le fait qu'elle ne se projette pas également l'aidait à rester sereine quant à son potentiel avenir fait de combats sanglants contre des mangemorts sadiques. Elle préférait profiter de l'instant plutôt que de se soucier de ce type de détails insignifiants. Seulement, même si cette expression soucieuse qu'il arborait lui allait à merveille et le rendait totalement irrésistible – comme en temps normal – elle ne pouvait le forcer à parler pendant plusieurs dizaines de minutes des différentes manières dont elle pourrait éventuellement mourir. Elle dévia sur un sujet moins pénible à étudier, ce qui sembla lui convenir. Même si Lily préféra de loin goûter à la tartelette aux fraises et piquer dans le millefeuille de Josh plutôt que de réciter tout ce dont elle se rappeler sur la reconnaissance des blessures.

Comme à chaque fois qu'il lui tenait compagnie, le temps passé à ce semblant de cours passa plus rapidement que le reste de la journée qu'elle avait passé seule. Elle ne dissimula d'ailleurs pas son ardeur lorsqu'elle classa finalement ses feuilles en petits tas et qu'elle se laissa tomber au fond du fauteuil, bien heureuse d'en avoir terminé. Elle était persuadée qu'elle finirait par en faire des cauchemars, s'imaginant en train de s'étouffer, noyée sous des bouquins... rien que cette pensée lui fit secouer la tête. Elle n'était définitivement pas d'un esprit très érudit. Lily se contenta d'un sourire quand elle remarqua qu'il l'observait, se transformant bien vite en rire à sa remarque. « Je pensais pourtant que si je n'avais pas besoin de réviser dans un domaine, c'était celui-là ! Serais-tu en train d'insinuer que je ne suis pas à ton niveau ? Je risque d'être vexée tu sais... » Elle n'était pas non plus contre le fait de lui prouver qu'elle valait le coup, et de loin. Bien qu'il le sache déjà, après tout, il la connaissait mieux que personne.

Lily se laissa attirer contre lui, appréciant le fait de l'avoir aussi proche, de sentir son contact contre sa peau et de pouvoir percevoir chacun de ses souffles, chacun de ses battements de cœur. Elle n'échangerait ça contre rien au monde. « Tu sais que je te trouves un peu plus belle chaque jour ? » S'il l'avait déjà beaucoup complimenté depuis qu'ils étaient ensemble, elle n'arrivait pas à s'en passer. Certains diront que c'était son côté narcissique prononcé qu'elle avait toujours eu qu'il fallait qu'elle cultive... non, elle s'appréciait peut-être mais pas au point de se vouer un culte personnel. Il s'agissait davantage de s'assurer qu'elle lui plaisait toujours autant. Si elle se fichait totalement de l'avis des autres, elle avait appris à se soucier de ce que Joshua pouvait ressentir. Un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour Asgard. « Tu n'y es pas pour rien, tu sais... On dit que les femmes amoureuses sont toujours resplendissantes, non ? » Elle caressa sa joue du bout des doigts, arborant un sourire innocent, avant d'aller presser ses lèvres contre les siennes avec une certaine avidité, passant son autre main dans son cou et contrôlant son rythme cardiaque qui commençait petit à petit à s'accélérer. Il avait – et elle le pensait sincèrement, aurait toujours – cet effet sur elle, radical et immédiat, constant, incroyablement délicieux. Cette sensation était à la fois délicate et sulfureuse, un fameux mélange qui s’agitait dès que ses yeux se posaient sur lui, dès qu'elle le frôlait ou entendait le son de sa voix. Elle adorait ça.

Se détachant de lui, elle humecta ses lèvres, gardant son visage près du sien. Elle ne voulait plus le lâcher, hors de question. Elle resta un moment, le fixant dans les yeux, son cœur battant alors qu'elle observait, avec la même fascination que la première fois, ses iris brillants auxquels elle ne résistait jamais bien longtemps, sentant la forme de son corps tout près d'elle, qu'elle connaissait par cœur. « Tu es... terriblement séduisant. » dit-elle sur le ton de la confidence, dans un souffle. « Je pourrai passer des heures comme ça... » Mais ce n'était pas réellement dans ses plans actuels. Sa main passa sur sa nuque, lentement, avant de s'arrêter à son col qu'elle serra fermement, se servant de ce soutien pour passer à califourchon au-dessus de lui. S'appuyant sur son torse, elle resta ainsi positionnée, prenant des inspirations contrôlées en détaillant chaque traits du visage de celui qu'elle aimait. « Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour te mériter ? » ajouta-t-elle distraitement, toujours d'une voix aussi basse, ses doigts commençant à dessiner ses muscles à travers le tissu de sa chemise. Au fond, elle s'en fichait bien, tant qu'elle l'avait.

« Je pensais pourtant que si je n'avais pas besoin de réviser dans un domaine, c'était celui-là ! Serais-tu en train d'insinuer que je ne suis pas à ton niveau ? Je risque d'être vexée tu sais... » Il ne pu retenir un petit rire amusé. Elle était très certainement à son niveau. Elle était même probablement bien meilleure que lui dans ce domaine, et elle lui avait appris beaucoup de choses. Pas qu’elle avait beaucoup plus d’expériences que lui, simplement qu’elle semblait plus, naturellement, à l’aise avec tout cela. Il se souvenait de leur première fois comme si elle avait eu lieu hier. Elle l’avait regardé avec ce regard plein de malice et qui disait à l’époque « Je veux être avec toi, de toutes les formes possibles. Maintenant » Il avait été terriblement maladroit et il avait espéré très fort qu’elle ne lui en tienne pas rigueur à ce moment là. Et elle ne lui en avait pas tenue rigueur d’ailleurs. Lorsqu’ils s’étaient éveillés dans les bras l’un de l’autre, les yeux encore fatigués et brillants de l’euphorie du moment passé. Il n’avait pu retenir une question idiote et lui avait demandé si cela lui avait plu, et si elle ne le regrettait pas, pour toute réponse, elle lui avait offert un sublime baiser. Lily avait ce don pour le rassurait, et ça, c’était vrai dans tous les domaines, et ce depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Il se souvenait qu’elle avait toujours le mot qu’il fallait pour le calmer, pour faire qu’il se sentait un peu mieux, ou même pour le rendre plus confiant lorsqu’il avait, par exemple, un examen plus important lors de ses études. C’était aussi ça qu’il aimait chez elle. Ils avaient toujours été complémentaires, il savait la rendre plus sérieuse lorsque c’était nécessaire, elle savait le faire rire lorsqu’il était particulièrement maussade ou contrarié, c’était aussi ça qui faisait la force de leur couple, et ce depuis le début.

Son cœur à lui aussi avait sacrément accéléré depuis qu’il avait eu la charmante idée de l’attirer contre lui. Il aimait la sentir aussi proche de lui, même si ce n’était certainement pas sans lui donner certaines idées un petit peu moins catholiques. Il aimait sentir les cheveux bruns de la jeune femme lui chatouiller le cou, sentir le parfum qui émanait doucement de sa peau pour venir lui caresser le nez et lui faire perdre la tête. Lily avait toujours eu ce don aussi. Celui de lui faire tout oublié, de lui faire prendre tout sens de la réalité, et d’être capable de lui faire oublier ses révisions en passant devant ses yeux en portant une simple petite jupe un peu trop courte ou un top un peu trop décolleté. « Tu n'y es pas pour rien, tu sais... On dit que les femmes amoureuses sont toujours resplendissantes, non ? » Il ne pu retenir un nouveau sourire en la regardant. Il aimait savoir qu’elle l’aimait toujours autant. Il ne s’était jamais cru capable de rendre une fille folle d’amour pour lui, il avait même toujours cru qu’il aurait du mal à trouver une petite amie, oh pas parce qu’il était difficile à supporter, mais parce qu’il n’était pas forcément l’homme le plus à l’aise du monde avec les femmes. Et puis Rose lui avait présenté sa grande sœur, et il n’avait pu résister au charme de l’ainée. Elle était terriblement différente de Rose, et s’il adorait Rose et qu’elle était la personne en qui elle avait le plus confiance au monde, et l’une des deux femmes qu’il aimait le plus au monde, il avait découvert avec la jeune ainée, ce qu’on peut appelle communément, le coup de foudre. D’ailleurs, en y repensant, il était toujours sous l’effet de ce coup de foudre, lorsqu’il posait les yeux sur elle, il avait toujours envie de l’embrasser avec passion, et de passer une nuit terriblement sensuelle et sulfureuse dans ses bras. « Je ne sais pas pour les femmes, mais en tout cas, celle que j’aime devient vraiment superbe quand elle est amoureuse de moi… » Il vint lui déposer un baiser au coin des lèvres comme pour la taquiner, ou peut-être aussi un peu, pour la provoquer. Il espérait bien que faire le mec désintéressé marcherait encore un bon bout de temps avec elle. Cela ne faisait qu’augmenter son envie de lui plaire, et il adorait la voir avoir envie de lui plaire comme au premier jour.

Il plongea doucement les yeux dans les siens, en se perdant sans hésitations dans ses deux jolis iris de la même couleur que le chocolat. Il aurait pu passer de longues heures ainsi sans que cela ne le dérange. Tant que personne ne venait le déranger lorsqu’il était comme ça, alors tout était parfait à ses yeux. Il savait que la proximité dans laquelle ils étaient maintenant plongés pouvait être dangereuse, et pouvait sérieusement dévier vers un autre genre d’activité, un genre d’activité bien plus intime, et quelque plus sportive… « Tu es... terriblement séduisant. » Il avait beaucoup de mal à croire qu’elle pouvait dire cela en le regardant. De son côté, il se trouvait plutôt banale et se demandait parfois ce qu’une femme aussi belle, et aussi parfaite que Lily faisait avec lui… Elle avait prononcé ses mots comme dans un souffle, et cela n’avait eu pour effet que de faire s’emballer, encore un peu plus, son cœur qui battait pourtant déjà à tout rompre dans sa poitrine. « Je pourrai passer des heures comme ça... » Il ne pu retenir un nouveau sourire. Il aurait simplement pu répondre que lui aussi, qu’il aurait pu passer le restant de sa vie à l’observer lorsqu’ils étaient si proches l’un de l’autre, ou même à la regarder dormir lorsqu’il se réveillait le premier… Il la laissa doucement agripper son col de chemise, ainsi installer à califourchon sur lui, il avait les idées qui se basculait, et le danger qu’elle pouvait courir en devenant auror était maintenant parti loin. Un peu trop loin peut-être, il avait maintenant bien d’autres choses en tête, des idées beaucoup moins respectables. « Je t’annonce que si tu restes dans cette position, je ne resterais pas des heures sans rien faire bel ange… » Il se redressa doucement en venant ainsi lui voler un baiser sur les lèvres, un baiser dans lequel il avait sans doute mit un peu trop de passion pour qu’elle ne se doute pas des idées qui se bousculer dans sa tête, de plus en plus vite…

« Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour te mériter ? » Il ne pu retenir un petit sourire amusé. Il n’osait pas lui dire qu’il se posait bien trop souvent, la même question que celle qu’elle venait de poser. Il sentait le doigt de la jeune femme venir dessiner doucement ses muscles à travers sa chemise. Il ferma les yeux un quart de seconde en soufflant un peu plus fort. Un peu trop fort. Il vint lentement passer la main sur la joue de la jeune femme, en lui dessinant doucement le tour des lèvres. « Je ne sais pas, mais là tu vas bientôt mériter une nouvelle séance de révision … Avec un professeur très particulier… » Il vint doucement remonter le pull de la jeune femme, jusqu’au dessus de son nombril, et vient doucement dessiner sur son ventre, les lettres de leurs deux prénoms, ou des signes plus abstraits, en descendant plus ou moins bas en ne quittant pas les yeux de la jeune femme des siens. Il avait cette petite étincelle dans le regard, une petite étincelle pleine de magie et de désir. Le désir qu’une femme était capable de faire naître dans le cœur d’un homme amoureux…