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 Let's go (fe)

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MessageSujet: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptySam 3 Nov - 14:12

Paraître un bon vivant, noceur, blagueur, faisait partie d’une couverture qu’adorait arborer Justin Davenport. Son vrai « moi » peu de gens le connaissait. La première à l’avoir percé à jour fut sans conteste sa prof de métamorphose, vint ensuite Michael et maintenant Sam. Nate, n’en parlons pas. Cette femme était trop tournée sur elle-même pour chercher à approfondir l’esprit de son mari même si celui-ci ne lui avait rien caché de ses petits secrets. Oh, rien de bien grave ! Certes, il aimait s’entourer de belles choses, avait une penchant pour la grandiloquence mais surtout une certaine propension – ou une propension certaine – à l’intégrité.
Que Sam accepte sans rechigner de l’aider dans ses efforts à sortir Michael de ses embrouilles l’avait convaincu que cette jeune femme était SA perle rare, son âme sœur, celle à qui il pouvait tout confier et qu’il défendrait le reste de leurs jours… pour autant qu’elle l’accepte tel quel ainsi que… son père.

L’amener voir Gerry Forrester, sans avertissement, avait désorienté Justin qui aurait souhaité se préparer à cette confrontation, s’il en est, décisive. Et là… Il eut très nettement l’impression d’accumuler bourde sur bourde. Le père de Sam ne lui facilita aucunement la tâche, le faisant – Davenport en fut persuadé – fauter exprès. Pourtant la relation évolua, et le coup de grâce aux réticences paternelles fut porté quand l’évidence frappa Gerry lors du dîner préparé de main de maître par deux complices en symbiose totale.
Dans le fond, Davenport se fichait de l’avis de Gerry. Ce qui comptait était Sam, rien d’autre !
Une profonde affection unissait père et fille, Justin respectait cela. Si Mr. Forrester disait niet mais Sam oui, alors tout serait bien.

Cette proposition d’échanger quelques mots dehors sonna comme le verdict d’un jury pour Justin.
Sans ambages, il demanda la main de Sam à son père qui, sans la donner, ne la refusa pas en précisant que la décision revenait surtout à sa fille adorée. C’est alors qu’un uppercut aussi brutal qu’inattendu frappa Justin de plein fouet via message de hibou :

« Michael et Alix sont morts ce matin au cours d’une razzia. Je me devais de t’informer, toi qui fus mieux qu’un frère pour lui. " John.

Une douleur pareille, Justin ne l’avait ressentie qu’une fois, celle où il avait découvert sa fiancée morte chez elle.
Mieux qu’impossible, c’était incompréhensible. Tout avait été arrangé pour que son ami s’en sorte des deux côtés.


*Une razzia ??? Où, quand, par qui ?*

Sa défaillance alarma Gerry Forrester qui appela sa fille à la rescousse.
Les hommes ne sont pas censé pleurer, Justin en était un. Pourtant, il ne put refouler des larmes contre l’épaule de Samantha qui le soutenait en donnant librement cours à ses émotions :


Désolée…je suis si désolée, mon chéri…mon amour…c’est terrible…

*Pas Michael ! Pas lui, non !*

Perdre Michael n’entrait pas ans le cadre prévu. Certes, cette tête brûlée avait plusieurs fois risqué sa face d’ange mais il ne méritait en aucun cas de finir… ainsi.
Sam donna quelques explications à son père sur ce que représentait De Brent non sans omettre le nom d’Alix.


*C’est de sa faute ! Sûrement qu’elle aura merdé !* Je rentre à Londres, je veux tout connaître sur ce… cette… Cette tragédie.

Calme toi, mon chéri… je sais… mais calme toi… oui…nous partons quand tu voudras…

Gerry s’opposa à un départ précipité. Il n’avait pas tort seulement, sans le sort calmant de Sam, Justin aurait détalé au risque d’être désartibulé.
La nuit durant, Sam le bassina de tendresse et de paroles très sensées. Oui, il avait un devoir à remplir envers Lucas, son filleul, ce pauvre gosse balloté bien malgré lui dans une tourmente involontaire.


Lucas t’aime comme si tu étais son père… et tu l’aimes aussi… le souvenir de Michael se perpétue en son fils… Mon amour…tu seras un père merveilleux…et si je peux…si…tu veux…je peux…je pourrais…te seconder de mon mieux !

Devait-il prendre cela pour une promesse d’avenir ? Trop affecté, Justin laissa de côté cet aspect de la situation.
Alors que Sam reposait au creux de son bras, il ne ferma pas l’œil. Trop de questions le taraudaient. Il rêvassa, éveillé. Plusieurs scénarios s’ébauchèrent mais, dans tous, une seule constante demeurait : Sam !

Au caveau familial, deux urnes furent déposées côte à côte. Voilà tout ce qu’il restait du fier Michael et de celle qui l’avait entraîné là. Justin n’avait pas réfléchi à un discours quelconque face à la tombe mais il se plia au cérémonial, désirant par-dessus tout en finir au plus vite.


Michael, je te dois beaucoup. J’ai tant appris avec toi. Je regrette infiniment de ne pas avoir été à la hauteur cette fois. Tu vas me manquer… mon frère. Où que tu sois maintenant, sois heureux avec… elle.

La pose de la dalle résonna bizarrement dans les entrailles de Justin.

Dépressif ? Il y avait bien de quoi, non ? Néanmoins, Davenport n’avait pas dit son dernier mot.
Sitôt le costume de seuil raccroché dans la garde-robe, il enfila sa cape d’Auror et fila au ministère où il usa de toutes les ficelles en son pouvoir afin d’obtenir des détails sur cette triste affaire.
Comment pouvait-on affirmer que les corps retrouvés étaient bien ceux de son copain et de sa belle ? Un feudaymon ravage tout et ne laisse que cendres inidentifiables. Était-on certain de la présence du couple dans ce manoir ? Qui le prétendait ? Qu’aurait fabriqué Michael dans un tel endroit ?
Autant de questions sans réponses… Où qu’il s’adressât, Justin reçut une porte dans la figure.
Après trois jours infructueux de courses folles, l’abattement reprit à nouveau Davenport qui braqué sur sa perte cruelle perdit tout entrain. Même Sam était transparente. Il cogitait intérieurement à longueur de temps, et s’il mangeait, parfois, tout avait un arrière-goût de cendre. Pourtant, la présence de Sam était tangible, et il s’en voulait de ne pas se montrer plus démonstratif envers ce soutien inconditionnel. Mais les meilleures intentions peuvent céder devant l’indifférence, hélas. Ce n’est donc qu’à moitié étonné qu’il vit entrer Sam dans le bureau où il végétait à la recherche de la proie pour l’ombre :


Je m’en vais, Justin. Non. Je n’ai rien à faire ici, pas pour le moment en tout cas. Quand tu auras compris que tu n’es pas mort et enterré avec Michael…fais moi signe !

Mais… je… Sam, j’ai besoin de toi ! s’étrangla-t-il, complètement largué. Je sais que je ne suis pas très… vivable ces temps-ci, mais…

C’est ce moment que choisit un patronus par top connu pour se matérialiser. Le cœur de Justin rata quelques battements. Divers sentiments l’agitèrent où se mêlèrent incrédulité, soulagement et… colère. Sitôt le cougouar argenté évaporé, Davenport resta paf, se contrôlant difficilement :

Nom d’un gnome ! Cet enfant de s****d est en train de se payer du bon temps aux frais de la princesse alors qu’on l’a cru… qu’il était… Il va me le payer…


Sam, secouée aussi, s’assit près de lui :

Va le trouver, casse lui la figure, dis lui coucou de ma part et reviens…

J’irai seulement si je suis certain de te retrouver à mon retour…

Au fait, tant qu’on y est, si chamboulés… je passe le protocole établi…

Qu’est qu’elle lui voulait ? Sam avait l’air soudain à la fois hésitant et sûr d’elle. La suite le laissa sans voix :


Justin Davenport…voudrais tu m’épouser ?

Deux surprises en l’espace de quelques minutes auraient déstabilisés n’importe qui mais l’espérance dans le regard posé sur lui ne faisait aucun doute. Dans le fond, c’était du Sam craché, ça ! S’il n’avait pas été aussi secoué, peut-être Justin aurait plaisanté, finassé, histoire de la mettre sur le grill. Le traditionnaliste impénitent en lui aurait pu se vexer aussi. Trop heureux, il ne résista pas à prendre Sam dans ses bras :

Oui, mon amour ! Je ne désire rien d’autre depuis… longtemps. Surtout ne file pas. J’ai un œuf à peler et je reviens de suite !

Un baiser fou plus tard, il s’évapora pour les îles Vierges.
Michael était à l’extérieur d’une belle villa, semblant tâter le vent montant.


Tiens, un spectre ? le salua Justin avant d’expédier un poing vengeur sur le fin nez de De Brent. J’en ai un autre en réserve de la part de Sam ! Qu’est-ce qui t’a pris de nous jouer un tour pareil ? C’est pas des façons de traiter ses potes !

Soit, suppose que cela veut dire que t’es content !


S’en suivirent quelques grognements qui, au vu de la situation, pouvaient passer comme agrément. Très vite, Justin déclina une invitation à entrer. Voir Alix était bien la dernière chose dont il avait envie.

Une autre fois, sans façon ! Au cas ou cela t’intéresserait Sam et moi on va se marier… Suis pas sûr que tu recevras un carton d’invitation. Ciao !

Son retour à « la Folie » fut discret. Un passage au coffre-fort s’imposait ainsi qu’un rafraîchissement de son apparence plutôt dépenaillée ces derniers temps.
Impeccable, il fit son entrée au salon avec, provenant du fleuriste dévalisé du coin, un énorme bouquet de roses rouges en main.
Comme elle le connaissait bien ! Le seau à glace posé à côté d’elle, Samantha était là, assise sur le divan.
Pouvait-on rêver créature plus divine ? En cet instant, ébloui, Justin en douta. Aucune femme ne rivalisait avec elle, si radieuse dans cette longue robe au plissé antique de la couleur de ses yeux.
Avec lenteur – et une émotion mal contenue – le jeune homme s’approcha de sa déesse souriante. Il lui posa les roses dans les bras et s’agenouilla en lui prenant la main :


Samantha… J’accepte avec bonheur d’être ton mari. Consens-tu à devenir la meilleure part de moi-même, et… la mère de mes enfants ? Je te donne mon cœur et jure de tout mettre en œuvre pour être digne de toi, à jamais.

La bague, préparée depuis des mois, scintilla enfin au doigt de celle à qui elle était destinée...

Ce matin-là, de retour sur terre après une nuit de rêve, Justin se surpassa aux fourneaux pour apporter un plateau bien garni au chevet de son adorée qu’il réveilla très en douceur.
Ce petit-déjeuner fut très animé. Le couple en avait des choses à débattre !
Choisir la date, le lieu ; définir les modalités, s’organiser leur prit un temps joyeusement partagé.


Tu avertis ton père qui s’arrangera pour convier ta famille et proches… Euh, moi ? Voyons, Sam… tu sais qu’à part Michael je n’ai personne d’important à inviter… Et au vu des circonstances, on n’est pas prêt de l’avoir avec nous…

Des connaissances, Justin en avait à la pelle mais de vrais amis, qu’un seul ! Sa sœur – oui, il en avait eu une – avait déterré la hache de guerre lors de la mort de leurs parents et il ne l’avait jamais revue depuis leur enterrement. Alors… Il se fichait un peu du décorum.

Tant que tu ne me plantes pas devant l’autel, fais comme tu veux mon amour ! Je sais que ce sera parfait. J’aimerais juste avoir mon mot à dire sur… le buffet !

Ils en rirent jusqu’au soir où la réalité reprit le dessus via le déclenchement de l’alarme anti-intrusion.
Anar, l’elfe discret, se pointa bientôt porteur d’un message transmis via hibou. Le lisant rapidement, le visage de Justin s’allongea :


Zut ! Je suis mis de garde. Mes gars sont en sous-effectifs… je dois y aller... Bien sûr que je serai prudent, ma chérie… Ah, oui, bonne idée…

Elle désirait rentrer en Floride… Les préparatifs du mariage requéraient beaucoup d’attentions.
Même s’il eût préféré la garder auprès de lui, Justin céda. Ils resteraient en contact quoiqu’il advienne.

La bureaucratie n’intéressait nullement Davenport qui préférait nettement le terrain. Néanmoins, il se devait d’accepter cette « mission » allouée en raison de son grand deuil. Pouvant afficher n’importe quelle apparence ou sentiment en fonction des situations, Justin n’eut aucun mal à jouer les affligés même si, au fond de lui, brillait la flamme éclatante d’un avenir serein.
Cette nuit-là, plusieurs dossiers l’attendaient sur son bureau. Il salua ses acolytes d’infortune tardive puis s’assit, faussement las, et contempla le grand panneau d’affichage où étaient placardées les têtes des criminels les plus recherchés. Il tiqua violemment en voyant les portraits d’Alix et Michael qui, même barré d’un large trait noir, étaient encore en place :


Qu’est-ce que ça fout encore là ?

Voyons…, commença Brewster…

Tu sais bien qu’on laisse là nos trophées afin de nous rappeler…, poursuivit Finnigan

Nos succès ! termina McDavis.

On sait que c’étaient tes potes
! dit gauchement le premier. Si tu veux, on les enlève…

IL était mon pote, nuance ! ça va, laissez-les, pour ce que ça vaut aujourd’hui… *Si vous saviez…*

Rigolant intérieurement, Justin tenta de s’appliquer à la lecture des dossiers. C’était plus fort que lui, son esprit revenait sans cesse vers son aimée… Il l’imagina annonçant la nouvelle à Gerry, la tête de celui-ci… Mr. Forrester était quelqu’un de bien, toute l’enquête menée sur lui le démontrait et, quoiqu’il l’ait également passé au crible, Davenport était content d’avoir un beau-père tel que lui.
Il allait éplucher sa troisième farde lorsqu’une alarme se déclencha.
Brewster bondit sur ses pieds :


Un patronus non identifié s’est introduit !

*Chic, un peu d’action !* pensa Justin en se levant à son tour. Restez à vos postes, les gars ! Je vais avec Bruce.


Les Aurors empruntèrent le vieil ascenseur grinçant qui les mena au rez-de-chaussée. Nul ne pouvait pénétrer le ministère sans invitation ; les patronus inconnus inclus. Une cage spéciale les interceptait en attente de vérifications pointues.
Des expressions argentées, Davenport en avait vu des tas mais le noble rapace qui stationnait dans le réduit l’épata.


Si le gars qui l’envoie n’est pas Américain, je bouffe ma baguette ! souffla-t-il à son homologue.

Le patronus ne se fit pas prier pour délivrer son message : un colis spécial n’attendait qu’à être cueilli.

C’est peut-être un piège, renifla Bruce avec méfiance.

Un peu maladroit si c’en est un !

L’identité de l’expéditeur fut rapidement éclaircie. Puisqu’il s’agissait d’un journaliste américain, on appela le département des affaires étrangères qui confirma qu’untel J.O West collaborait avec les autorités. Feu vert ! Justin tint à être délégué à la capture promise.

Sagement assis auprès de deux individus sonnés, un grand gars aux cheveux ras s’ennuyait comme une huître quand un couple d’Auror se matérialisa à proximité.


Bonsoir, le salua Justin. Nous venons du ministère. Vous êtes West ?… Enchanté ! Je suis Justin Davenport et voici Martin McDavis. C’est vous qui avez pêché ceux-là ? … Ok ! Collaboration avec l’Ordre ? On n’a rien contre, au contraire, du moment que la chasse est bonne. Vous permettez ?

Justin s’approcha des malfrats qu’il reconnut avec satisfaction :

Vise un peu, Martin : nos vieux pourris de Jared et Dexter ! Depuis le temps qu’on leur court après… Bravo Mr. West !... Evidemment qu’on les embarque ! Seulement… vous devez nous suivre. La paperasse, vous savez…

Quelques minutes plus tard, installés dans une annexe confortable ( Justin ne supportait pas l’étroitesse du bureau collectif) des cafés et une bouteille de scotch en appui, Davenport prit note de la déposition du photographe.

Vous êtes donc, en temps normal, chroniqueur de guerre chez les moldus ?... ça vous en fait du boulot, dites donc ! Qu’est-ce qui vous a amené ici ?

L’autre parla de vacances, de rencontres intéressantes, de l’idée de faire connaître chez lui les faits se déroulant en Angleterre. Il avait été « convaincu » par un membre de l’Ordre…

*Une fille, je parie !* Mais à quoi, à part cette prise, avez-vous déjà assisté, si ce n’est pas trop indiscret ?

L’autre avoua, non sans regret, n’avoir eu que des bricoles à se mettre sous l’objectif.

Je comprends votre déception J.O. Ici, c’est loin de péter sous les « bombarda » à tous les coins de rue et de crouler sous les décombres, comme en 41. Mais vous n’aurez pas été sans remarquer la terreur qui règne dans nos rues. On est en train d’assister à un nouvel avènement. Un tribunal spécial a été créé récemment. Tous les nés-moldus y passeront tôt ou tard… Comment ça ?... Ah, vous croyez que je ne risque rien ? Détrompez-vous, je n’ai aucun sorcier dans mon arbre généalogique… Mes dispositions sont prises et si ça sent trop le roussi, je disparaîtrai… du moins, en apparence.

J.O sembla assez intrigué par la désinvolture affichée par Davenport qui se permit de sourire :

La clé, c’est l’argent ! Ils peuvent bloquer mon coffre à Gringotts, je m’en fous. Mes informateurs sont sûrs, ils m’avertiront en cas de pépin... sauf si la trouille les fait basculer du côté dénonciation… Mais dites-moi, cela vous intéresserait-il d’assister à un procès de né-moldu ?... J’aurai les autorisations, aucun souci. Et, si vous voulez étoffer vos comptes-rendus, je puis aussi vous emmener dans diverses situations plus… remuantes…

Pourquoi vouloir aider ce gars ? D’abord, Justin l’avait à la bonne car il savait juger les individus, et ce type était réglo. Puis, attirer l’attention d’un ministère aussi puissant que celui des USA sur la cause anglaise ne pouvait qu’être bénéfique à tous !
Fort d’être compris, Justin relâcha J.O West avec promesse de contact.


Deux jours plus tard, il expédia son patronus au journaliste. Un lieu et une heure y étaient précisés.
Quelle ne fut pas la surprise de l’Auror en voyant débarquer le journaliste accompagné d’une jeune femme. Présentée, la demoiselle s’avéra être le membre de l’Ordre « convainquant »
Bien que cela lui prouvât la justesse de ses déductions, Justin n’en fut pas moins tracassé. Il n’avait aucune envie de jouer au baby-sitter :


Mademoiselle, on n’est pas là pour rigoler ! On a mis des semaines à retracer cette planque et ses occupants ? Ce qui va se passer ici nécessite du doigté, vous feriez-mieux de rentrer chez…

Ouille ! La réplique acerbe l’étonna tout en faisant sourire le journaliste.
Comprenant qu’il était inutile d’insister, Justin haussa les épaules :


Vous l’aurez voulu ! Lestrange est là-dedans… Oui, c’est certain !


Tiens ? Le couple aurait-il un œuf à peler avec Bellatrix ? En tout cas, vu les mâchoires crispées, il ne put en douter.


S’approcher davantage du village visé demanda de la prudence et de nombreux réflexes. Tout l’environnement était piégé. Ils durent en déjouer des chausse-trapes ! Arbres cogneurs, herbes transformées en pics acérés, frelons mortels, etc.
Le briseur de sort fit ce qu’il put et si certains Aurors s’égratignèrent, aucune alarme ne déclencha les hostilités. La place du hameau fut bientôt visible. Là, une populace terrifiée subissait le joug de ses oppresseurs. Une quinzaine d’encagoulés la cernait sur un bûcher prêt à être enflammé.
Une voix féminine aux accents déments résonna :


Notre Maître a subi une lourde perte, il y a peu ! Deux d’entre nous, parmi les meilleurs ont péri ! VOUS AVEZ ÉTÉ JUGÉS EN REPRÉSAILLE !! Que ceci serve de leçon, à tous ceux qui s’opposeront à SON RÈGNE !!!

Justin prêta peu d’attention à ce que faisaient J.O West et Miss Grisham. Par un gallion truqué, l’ordre silencieux d’attaque se lança.
Le bûcher à peine allumé s’éteignit. Stupefix, expelliarmus et autres sortilèges fusèrent de part de d’autre. Des sorts de protection permirent aux villageois de s’échapper au milieu de la tourmente qui dura… longtemps.


La manche roussie par un incendio, une entaille à la main, Davenport s’en sortait bien.
Après la lutte vint un bilan très positif. Seulement trois Mangemorts s’étaient échappés, les rares survivants furent arrêtés. À part quelques bobos, la centaine d’otages était sauve.
S’approchant du couple qu’il avait « invité » aux festivités, Justin constata leur état de santé :


Bien joué, vous deux ! Dommage que Mrs. Lestrange ait filé… J’espère que vous avez pris de beaux clichés, J.O ? Après demain, il y a des procès, si cela vous dit…

Il leur donna leur badge d’accès puis rentra à « La Folie », vanné. Mais rien ne l’empêcherait de converser via internet avec celle pour qui battait son cœur. Il n’eut pas l’heur d’attendre de se changer alors qu’elle poireautait en ligne. Vite, il s’installa au clavier :

Coucou, ma chérie ! Ça va ? … oui, très bien, merci !... Euh… ma webcam est en panne… Bon, d’accord, si tu y tiens…

La voir même de loin était un bonheur. N’empêche qu’elle l’apostropha illico en apercevant sa dégaine hirsute :

… C’est rien ! La routine !... Je suis très prudent, je t’assure ? Je ne voudrais pas que tu sois veuve avant de t’avoir épousée !... Dis-moi, ça avance ?...

Les nouvelles étaient réjouissantes…
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyDim 18 Nov - 11:42

La vie ! L’amour ! Les hasards ! Elle en avait eu son lot, dernièrement ! Retrouver Justin, libre et disponible, l’avait prise de court, bouleversé ses schémas établis et rendue folle de bonheur ! La rencontre entre son chéri et Gerry avait été anthologique mais avait finalement abouti à une entente réjouissante jusqu’au moment, atroce, où la nouvelle était arrivée : Michael était mort.
Mort qui ne dura pas longtemps mais assez comme pour réussir à faire déprimer Justin tant et si bien que Sam se crut en devoir de rentrer chez elle et attendre sagement que le cher homme fasse son deuil. Le connaissant, cela pouvait durer ! Sauf que, Dieu et Merlin soient loués, Michael, l’impatient, n’avait pas tardé à faire part de sa « résurrection ».

Et tant qu’à faire, emportée par cet élan positif. Sam n’avait trouvé mieux que changer les règles du jeu et prendre les devants en demandant à Justin en mariage ! Un gros risque à courir avec un homme de principes établis tel que lui mais l’atout de la surprise avait résolu l’affaire…

Oui, mon amour ! Je ne désire rien d’autre depuis… longtemps. Surtout ne file pas. J’ai un œuf à peler et je reviens de suite !

Comme si elle avait envie d’aller quelque part !

Justin s’était fait plaisir : il était allé retrouver son pote de toute la vie, lui avait cassé la figure et était revenu, guéri et rasséréné. Comme promis, elle l’avait attendu sagement en se livrant tout de même à quelques préparatifs pour ce qui serait, elle le devinait, une soirée très spéciale. Impossible de se tromper en connaissant bien Justin. Il ne l’avait pas déçue et prononcé les paroles qui comblaient tous ses rêves.

Samantha… J’accepte avec bonheur d’être ton mari. Consens-tu à devenir la meilleure part de moi-même, et… la mère de mes enfants ? Je te donne mon cœur et jure de tout mettre en œuvre pour être digne de toi, à jamais.

Pendant un instant, elle ferma les yeux, inspirant l’arome des roses rouges, écoutant les battements de son propre cœur lancé dans une sarabande joyeuse : le bonheur était là…enfin.

Oui, j’accepte…je veux plus que tout être ta femme et la mère de tes enfants, Justin. Mon cœur t’appartient et je vouerai ma vie à te rendre heureux.

Sa bague aurait aussi bien pu en être une en plastique qu’elle n’en aurait été moins heureuse. Elle n’avait que faire de bijoux coûteux… Justin, il n’y avait que lui qu’elle voulait, riche ou pas…tout juste lui. Éveillée avec les premières lueurs du jour, après une nuit merveilleusement magique, elle s’était prélassée à le contempler endormi. Son Justin…son amour ! Bercée par son propre bonheur, elle avait dû se rendormir au creux de ses bras, tant et si bien, que le fait qu’il se lève lui passa inaperçu. Dieu sait combien de temps après, des doux baisers la firent émerger de ses rêves et lui, homme parfait, était là, avec un petit déjeuner royal. En dégustant cette merveille gastronomique dans une ambiance intime de bonheur partagé, force fut de faire des projets.

Tu avertis ton père qui s’arrangera pour convier ta famille et proches…

Connaissant Gerry, il est capable d’organiser un truc énorme…Tu sais parents, amis, connaissances…faudra mettre frein à ses élans mais et de ta part, mon chéri ?

Sa réponse la scia, quelle bévue, la sienne. Justin n’avait pas grande famille, à part une sœur avec qui il ne gardait pas contact. Le seul qui comptait était son copain Michael et vu les circonstances.

*Hum…difficile mais pas impossible, j’y penserai après mais m’arrangerai…*

Sa liste à elle n’était pas énorme non plus. À part son père, deux personnes lui tenaient à cœur : Francisco, son ami de toute la vie et Lavinia Dexter, sa meilleure amie depuis Salem.

On fera petit, mignon et exquis…dans le jardin, face à la mer…chez moi, cela te va ?

Tant que tu ne me plantes pas devant l’autel, fais comme tu veux mon amour ! Je sais que ce sera parfait. J’aimerais juste avoir mon mot à dire sur… le buffet !

Tu auras ton mot à dire, pas de souci…

La réalité reprenant ses droits plus vite que prévu, Justin devait rejoindre le Ministère. Devoir inéluctable. Autant s’y plier et se montrer pratiques. À quoi bon faire des adieux douloureux ? Cela leur pesait de se quitter mais c’était juste pour un temps, le plus court possible. Leur côté moldu primant, le Net serait leur moyen de communication. Justin alla accomplir son devoir et elle téléphona à son père pour lui annoncer son retour. Le cher homme n’avait presque pas fini de raccrocher qu’elle se matérialisait dans le séjour de leur maison, à Miami.

Ne dis rien, laisse moi deviner…retour intempestif, air ravi…c’est pour quand ?

Elle sauta au cou de son père, ravie, émue, en larmes, riant.

Tu es le seul père au monde qui s’y prend de la sorte, Gerry…le plus vite possible, dans les règles du décorum…le temps de se marier tout comme il faut. J’ai beaucoup à faire…et veux me marier ici, chez nous…au jardin. Pas d’ouragan en prévision ?

Cela dépend, ma chérie…on est en pleine saison, tu sais…ça tombe quand ça tombe…on ne peut pas trop prévoir…mais on fera en sorte pour que tout soit parfait. Oui, je sais…tu te demandes si je ne suis pas gaga…mais que dire ? Il me plait pour gendre, ton Justin…vraiment un bon garçon !

Gerry…merci !

Vraiment pas de quoi !, répliqua t’il en serrant sa fille contre son cœur, on pourra peut être le convaincre de venir vivre dans le coin…ou alentours…j’avoue que le climat de son bled est à tourner le cœur !

On a des ouragans !, protesta t’elle, en riant.

Mais il fait beau le reste du temps…Ce qui compte pour ton vieux père, ma chérie, est que tu sois heureuse…et là…tu resplendis !

Tu es merveilleux, vieux père mais nous avons du travail à faire…organiser un mariage, ça te dit ?

Il n’avait pas la moindre idée de comment s’y prendre. Pas plus que Sam, mais leurs préoccupations ne durèrent que le temps que mirent tante Jane et tante Lou, les sœurs de Gerry, à avoir vent de la bonne nouvelle…exactement 45 minutes.

Je n’y peux rien, avoua Gerry, penaud, tes tantes m’appellent trois fois par jour, fallait bien que je leur raconte, après tout, ma puce, tu es leur nièce favorite !

Dîner en tête à tête avec son père ? À d’autres. Émoustillées par la nouvelle de ses fiançailles impromptues, ses tantes débarquèrent en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Tante Lou avait marié sa fille l’année d’avant. Tante Jane n’avait pas de fille mais s’en mêlait avec autant d’enthousiasme et savoir faire. Elles prirent l’affaire en main non sans avant avoir fait subir à leur nièce un interrogatoire dans toutes les règles de l’art. Qui ? Quand ? Comment ? Le tout aromatisé de commentaires divers, gloussements entendus et soupirs à ton.
Un mariage célébré à la maison demandait encore plus de préparatifs, à l’avis de ces impétueuses dames. Gerry, dépassé par l’entrain de ses sœurs leur donna carte blanche et se fondit dans le décor. Il avait toujours trouvé sa maison parfaite et elle l’était, sans aucun doute mais du coup…une escouade de maçons, peintres, jardinier paysagiste, décorateur et on en passe, envahit la résidence Forrester pour lui rendre toute sa splendeur, jamais perdue selon Gerry, terré dans son bureau ou en cavale au country club.
Sam, de son côté subissait, personnellement, l’assaut aimant de ses tantines chéries. Que si choix de la robe, que si le cortège, que si les dames d’honneur, que si les invitations, que si ceci ou cela…elle ne savait plus où en donner de la tête. Ses seuls moments de répit étaient lors de ses conversations avec Justin, via webcam.

Elles vont me rendre folle, je te jure…mais à la fois, elles sont si heureuses…Oui, j’ai déjà choisi la robe mais ne vais rien te dire…tu me manques tellement…Tout va selon plan…je t’aime, Justin…

Sam se doutait bien que son chéri ne restait pas sagement chez lui à se tourner les pouces en attendant le grand jour. Il avait repris son travail au Ministère et ce n’était pas toujours une partie de plaisir. Elle le devinait même si Justin, adorable homme, se gardait bien de lui raconter la vraie teneur de ses aventures.
Ce jour là, après une journée de folie éreintante, d’essayages de robe, choix des cartons d’invitation, et peaufinage de la liste d’invités, Sam en avait ras le bol et avait hurlé qu’on lui fiche un peu la paix sous peine de fuguer à Las Vegas pour s’y marier à la sauvette. Grands cris outrés, larmes aussi…les tantines cédèrent. Jour de relâche. Après un long bain relax, Sam attendait que Chéri apparaisse en ligne. Tenant compte du décalage horaire il était plutôt tard en Angleterre quand enfin…


Coucou, ma chérie ! Ça va ?

Moi, très bien, merci…au bord du surmenage mais on fait avec…Justin, je ne te vois pas…

Il fit allusion à une panne de webcam, ce qui la fit rire sans donner aucune foi à ses dires. Il ne fallut pas trop insister pour voir apparaître l’ image très nette d’un homme passablement fatigué.

Et tu vas me dire que tout va bien…tu as une tête !

C’est rien ! La routine !... Je suis très prudent, je t’assure ? Je ne voudrais pas que tu sois veuve avant de t’avoir épousée !... Dis-moi, ça avance ?

Oh oui…cela avance très bien...On s’en doutait bien, avec Gerry et mes tantes, ce ne sera pas exactement dans l’intimité mais je pense que tu vas quand même apprécier…Non, rien n’est dit sur le buffet, je leur ai dit que tu voulais avoir ton mot à dire…Il y a quelques détails sur lesquels je veux te consulter…mais on verra cela plus tard…que vas-tu faire ce soir ?

Crevé comme il était, Justin assura que prendre un bain et aller dormir.

Alors, mon amour, va te reposer…on en parlera demain ! Je t’adore !

Gerry ne fut pas trop surpris de sa décision et assura tenir ses sœurs à carreau jusqu’à son retour. Un baiser plus tard, Sam, ravie, toucha le portoloin qui virait au bleu intense. La chambre était plongée dans une soyeuse pénombre, à peine rompue par les premiers rayons de soleil filtrant à travers les rideaux. Il ronflait doucement en serrant possessif un oreiller contre lui. Merci le faible Lumos de sa baguette, Sam put le contempler à souhait en sentant son cœur battre à coups redoublés avant de se déshabiller en silence et se glisser sous les draps. Prendre la place de l’oreiller sans le réveiller demanda des ruses de sioux. Il crut sans doute à un beau rêve vu son sourire béat et son soupir d’aise en s’accommodant pour continuer de dormir comme un loir. Sam soupira à son tour, comblée et fermant les yeux ne tarda pas à sombrer dans un délicieux sommeil réparateur.

Ce fut la sensation d’être observée de près qui la tira doucement de ses rêves. Elle sourit.

Hey, toi…bonjour…suis arrivée au petit matin…tu ronflais comme un ours alors je me suis fait une petite place…Tu me manquais trop…

Justin ne se plaignit pas de son arrivée intempestive, bien au contraire !


Je t’avais dit qu’il y avait des choses à te consulter…le menu, par exemple…quelles fleurs ? Tu as une préférence pour la musique ?...La liste d’invités…euh, elle est un peu longue…Tu ne vas pas inviter des collègues Aurors ?...Non…pour rien mais je me disais que peut être…Ah bon…pas mêler le travail à la vie privée…Magnifique…

*Ouf !*

Elle avait expédié la veille, via patronus, une invitation à un couple très spécial. Les Bancroft, de Vancouver avaient ratifié leur présence mais Sam n’en souffla mot à son chéri et ensemble poursuivirent avec l’élaboration du menu.
Ce soir, ils devaient dîner avec des amis de Justin et s’étaient donné rendez vous à un des restaurants préférés de Mr. Davenport. Un journaliste américain et son amie, une jeune anglaise, rencontrés par un hasard du travail. Ils étaient déjà à leur table quand le couple arriva. Justin allait procéder aux présentations quand Sam, ébahie, sauta au cou de l’américain en poussant des exclamations ravies.

J.O!!! Si ce n’est pas une surprise…Wow ! Laisse moi te regarder…Au moins, t’as pas de souci de coiffure, toi…tu es splendide…mais quel bon vent t’amène à ce bon vieux monde !?...Mon Dieu, excusez moi…c’est que j’ai été si surprise…

Elle se tourna vers la jeune compagne de J.O en souriant, la main tendue. La jolie miss souriait sans trop de conviction et Justin arborait un petit air pincé. Tant d’effusivité n’était sans doute pas trop de mise mais enfin…

Je suis Samantha…la fiancée de Justin. Et ne faites pas cette tête, elle ne lâchait pas le bras de J.O, ce gars et moi on est allés à l’école ensemble…cela fait des siècles qu’on ne se voyait plus… Ravie de te connaître, Angel…pas de souci, je te le rends dans un petit moment…le temps de nous mettre un peu au courant de nos vies…comment que c’est toi le West des reportages casse cou !? Comment voulais tu que je le sache…vois tes photos mais pas ta tête…Euh, non…pas top model…agent du IRS, rigole pas !...Non…la seule que je vois encore est Lavinia…tu te souviens de Lav ?...Hum…je sais, elle a un sale caractère, elle se tourna vers Justin et Angel, Lav est ma meilleure amie…elle et J.O s’entendaient comme chien et chat…le cas de le dire…un jour ils se sont disputés…et celui là n’a rien trouvé de mieux que…Bon, je ne dis rien !

Ils riaient, ravis de ces retrouvailles inattendues. Vieux camarades-complices avec plein de souvenirs en commun. Ils auraient pu passer la nuit à se raconter ces années sans se voir mais considération oblige, remirent l’heure des souvenirs à un autre jour et prodiguèrent leur attention à leurs respectifs qui ne semblaient pas délirer de bonheur avec leur bruyante et affectueuse camaraderie. Le dîner se passa néanmoins dans une ambiance bon enfant pendant laquelle on parla de tout sauf…de travail, ce qui finit par mettre la puce à l’oreille de Sam.

Je respecte que vous ayez des secrets mais ne nous leurrons pas, je sais ce que vous faites et croyez moi…long sur les agissements de l’Ordre, des Aurors et…du reste du monde, donc, arrêtez de jouer les diplomates et dites moi de quoi il en va…

Justin reconnut avoir facilité à J.O l’accès à quelques événements marquants. J.O était encore remué par le tribunal jugeant les né-moldus, la douce Angel n’était autre que l’agent de contact avec l’Ordre. Le tout allait donner lieu à une série de reportages à paraître aux USA, pour éveiller les consciences sur ce qui se tramait à l’ombre, dans la brume anglaise.

De retour à La Folie, Sam se laissa aller dans le divan en retenant Justin.

Et bien sûr, ici, il ne se passait rien…de la pure routine. Tu recrutes presque un sorcier américain pour ta cause, village assiégé, tribunal d’inquisition et il ne se passe rien…une de deux…ou on a un concept de rien très différent ou tu penses que je ne suis pas prête à assumer ce qui se passe dans ton coin de monde…Je suis rentrée à Miami pour organiser notre mariage mais entre nous je m’en passerais très bien…pas du mariage, idiot…des préparatifs…tu ne connais pas mes tantes…

Elle lui picora le visage de petits baisers fous en lui passant la main dans les cheveux et le décoiffant allègrement.

Nous nous marions dans un mois…jour par jour, ça tombe un samedi et on espère qu’il n’y aura pas d’ouragan…et même si…j’irai à l’autel avec ma belle robe blanche et vais jurer de t’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare…et je suis une femme qui tient parole…mais ce qui nous occupe là est ce que nous allons faire entre ce moment et notre mort…Je veux être partie intégrale de ta vie, Justin Davenport…peu importe ce qu’il advienne…sans doutes ni secrets…compris ?
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyDim 18 Nov - 11:58

Une décision. Une lettre. Il suffit de peu de choses parfois pour changer radicalement la vie. C’était fait. Sans arrière pensée. Pour un bon moment, finis les conflits moldus, à partir de ce moment quand, à part la joyeuse acceptation d’Angel, l’Ordre avait agréé ses services, James Oliver Westwood, sorcier américain de son état, devint chroniqueur d’une guerre pathétique, ignorée au-delà des frontières anglaises. Il s’agissait non seulement de Voldemort et ses sombres sbires mais aussi des méfaits d’un Ministère de la Magie corrompu, érigé en défenseur d’une cause abjecte : la pureté du sang.

Habitué à un autre type de conflit, où danger et action étaient de mise, J.O avait un peu de mal à cataloguer la situation anglaise comme une guerre. Jusque là ses expériences se limitaient à des rencontres douteuses, des petites escarmouches sans grand éclat. Le fait le plus scabreux fut sans doute le massacre d’une famille de sang-mêlé. Assister à cela sans pouvoir intervenir l’avait rendu presque malade de rage mais il était évident qu’Angel et lui, seuls, ne pouvaient rien contre les assassins qui les dépassaient très largement en nombre.

Ce n’est que le sommet de l’iceberg… Sois patient.

C’était justement celui là, son problème. L’impatience. Il savait sciemment ne pas pouvoir alimenter l’intérêt du monde sorcier américain avec des histoires qui ressemblaient plus à des fables de bonne femme qu’à tout autre chose : l’Élu, une prophétie et autres bizarreries du genre…Soit, les britanniques vivaient leur magie un peu à l’ancienne. Les américains faisaient honneur à leur état de citoyens du Nouveau Monde , se montraient pratiques , sensés et modernes. Il est vrai que le monde magique américain n’était pas rehaussé de créatures fabuleuses ou êtres extraordinaires. Pas de centaures, ni géants, ni gnomes, pas plus que lutin ou fées, encore moins de dragons. Les vampires évitaient les USA, allez savoir pourquoi et les loups garous ne s’y plaisaient pas plus.

On est sorciers parce qu’on ne peut être autrement, sans ça…ben, on est exactement comme tout le monde !

Il s’y prenait de son mieux pour expliquer à Angel les différences marquantes entre leurs deux mondes, sorciers certes, mais en beaucoup de choses aussi distants l’un de l’autre que la Terre de la Lune. On s’apercevait à simple vue, on savait de quoi il en allait mais on ne se faisait pas trop de bile. Chez aucun on ne criait sur les toits le fait d’avoir des pouvoirs surnaturels tout comme Superman cachait sa véritable identité sous les dehors fades de Clark Kent. Un anglais moldu moyen ne croyait pas aux sorcières alors qu’un américain normal pouvant tranquillement prêter foi à l’existence de vie extraterrestre se contenterait de donner bénéfice du doute au fait que quelqu’un puisse se balader en balai et envoyer des sorts du bout d’une baguette, tant que cela ne l’atteignait pas, bien sûr, personnellement, au cas où, le plus probable était qu’il tirerait une arme de sa poche et descendrait le phénomène…just in case !

Sa relation avec Angel évoluait gentiment, sans brusqueries, sans dépasser certaines limites tacitement établies. On n’en parlait pas mais tous deux savaient où se situait la frontière. J.O se surprenait parfois de cette attitude, encore quelque chose tout à fait hors de ses habitudes. Dans sa vie, avant, tout se passait en vitesse GV… guerres et femmes. Il survivait avec éclat aux premières et n’avait pas trop de temps pour être sérieux avec les secondes. Toutes deux l’attiraient et il s’arrangeait pour faire avec, sans avoir à s’en plaindre.
Miss Grisham était différente à tout autre femme qu’il ait fréquentée dans le passé. Fille à convictions, son caractère déterminé apparaissait, à première vue, comme autoritaire, sanglée de ferme ténacité, la belle n’avait pas été précisément facile à détendre. Elle s’était fait une idée de lui qui correspondait assez bien à la vérité et vaincre sa suspicion avait tenu du tour de force. Il était ce qu’il était et ne cherchait pas à le dissimuler. C’était à prendre ou à laisser. Mine de rien, elle était plus têtue que lui et les événements se précipitant, la miss remporta la partie et il céda, sans jouer les difficiles. Pour la première fois de sa vie, J.O s’avouait amoureux. Absolument. Totalement. Le côté quasi platonique de l’affaire le mettait parfois au désespoir mais il tenait bravement en échec toute idée saugrenue et suivait les dictés de la bienséance de rigueur. Encore là, sa belle aurait le dernier mot…

Soirée paisible en perspective. Dîner chez Angel. En tête à tête. Presque tous les espoirs étaient permis. Mais bien entendu, quand tout tourne rond il faut toujours un caillou pour coincer l’engrenage. Et cette fois, plus qu’un caillou ce fut presque une pierre de moulin. Opal McLane, en total désarroi avait fait une apparition fracassante en affirmant que son angélique suédois était à point de…devenir mangemort ! Les faits étaient concluants. De moldu ignorant à sorcier patenté, la carrière d’Erik Nielsen était fulgurante. Génie reconnu, extraordinairement doué, ce mime talentueux avait dérivé, comme on pouvait le craindre vers le sombre côté de la tentation. Intervention musclée, on sauva le gars de faire plus de bêtises que voulu et deux demoiselles furieuses l’entraînèrent loin de ces lieux de perdition. Resté seul avec deux mangemorts ligotés, après avoir expédié leur victime à Ste. Mangouste, J.O se demandait à quoi rimaient ces tours absurdes de la vie mais bon an, mal an, se plia aux caprices de la situation et envoya son aigle chauve querir la présence de la loi sur les lieux du délit. Et il faut dire qu’elle en mit du temps, la loi, pour se présenter.
Il était là, à compter les pavés de la rue, à la triste lumière d’un lampadaire sinistre quand deux hommes se matérialisèrent. Le plus grand, un gars blond d’allure distinguée vint au devant de lui, la main tendue.

Bonsoir. Nous venons du ministère. Vous êtes West ?

Oui, le même. James Oliver Westwood, en version longue.

Enchanté ! Je suis Justin Davenport et voici Martin McDavis. C’est vous qui avez pêché ceux-là ?

Je ne faisais qu’appuyer l’action de deux membres de l’Ordre, cela ne vous dérange pas, j’espère !

Il savait par Angel que les Aurors et l’Ordre ne faisaient pas exactement bon ménage. Mais Mr. Davenport avait l’air plutôt satisfait.

On n’a rien contre, au contraire, du moment que la chasse est bonne. Vous permettez ?

Vous en prie, faites comme chez vous !

Les deux malfrats étaient des vieilles connaissances des Aurors qui les embarquèrent illico sans vouloir le laisser en arrière, lui.

Seulement… vous devez nous suivre. La paperasse, vous savez…


Avec un soupir résigné, il passa une croix sur sa soirée paisible et autres délices entrevus pour trasplaner avec les Aurors. Davenport tint à le prendre personnellement en charge et il se retrouva installé dans un endroit confortable avec du café et du whisky.

*Pas flic de troisième ordre, celui là !*


On lui posa quelques questions auxquelles il répondit sans détours. Sa déposition fut claire et concise, sans fioritures. Il avait l’habitude des faits succincts.

Vous êtes donc, en temps normal, chroniqueur de guerre chez les moldus ?

En effet, oui même s’il m’arrive de faire d’autres choses.

Il ne dit pas lesquelles et l’autre ne demanda pas plus de détails se limitant à remarquer que cela lui faisait pas mal de travail.

Qu’est-ce qui vous a amené ici ?

Disons que le pur hasard. On vient en vacances, pensant se reposer et tout se passe autrement. Savoir un peu plus sur les faits qui agitent votre monde sorcier m’a donné l’idée de les faire connaître chez nous. Il faut dire que l’idée de rester ici ne me tentait pas énormément mais un membre de l’Ordre m’a fait voir les choses très clairement.

Le sourire en coin de Mr. Davenport disait long sur ses idées. Il fit comme si rien.

Mais jusque là, j’avoue que votre conflit n’a rien de trop trépident. Un peu difficile de prendre cela trop au sérieux mais je sais ce que vous endurez, sauf que pour convaincre l’opinion sorcière d’outre-mer, il me faut des faits plus contondants.

Ils se comprenaient au demi mot. Davenport parla alors de ce qu’il appela nouvel avènement. Il n’avait pas été sans remarquer le malaise écrasant qui régnait dans les lieux sorciers. C’est alors qu’il fut question du tribunal. Angel et Opal lui en avaient touché deux mots mais sans s’étendre sur le thème.

J’ai entendu parler de cela. Une mesure arbitraire et immonde, à mon avis. Un abominable recul dans le contexte de l’histoire mondiale. Vous n’avez certainement rien à craindre, Mr. Davenport, travaillant vous-même pour le Ministère…

Détrompez-vous, je n’ai aucun sorcier dans mon arbre généalogique… Mes dispositions sont prises et si ça sent trop le roussi, je disparaîtrai… du moins, en apparence.

Il dut sembler intrigué par cette désinvolture apparente car Davenport s’empressa de donner des explications qui le firent sourire à son tour. Cet Auror anglais était un type de vision à long terme, de ceux qu’on ne prend pas au dépourvu et pour qui l’argent représentait le moindre de ses soucis. De là à déduire qu’il était fourré aux as il n’y avait pas d’effort d’imagination. Sa suivante proposition ne fut pas pour déplaire à J.O.

Mais dites-moi, cela vous intéresserait-il d’assister à un procès de né-moldu ?

C’est une question purement rhétorique, je suppose. Suis partant, bien entendu.

J’aurai les autorisations, aucun souci. Et, si vous voulez étoffer vos compte-rendu, je puis aussi vous emmener dans diverses situations plus… remuantes…

Ce ne sera pas de refus, Mr. Davenport. Je vois que vous avez exactement saisi l’importance de cette affaire.

Ils scellèrent cette nouvelle entente avec un énergique shake hand et J.O put enfin se rendre chez Angel même s’il était sûr que ce qui l’y attendait n’aurait rien à voir avec un dîner romantique. Il ne se trompa pas. La situation chez Misses Grisham et McLane était au rouge vif. On lui dispensa un accueil assez mitigé mais leur faire part de ses aventures du soir lui sembla normal.

J’ai attendu que les Aurors viennent cueillir ces bons à rien puis on m’a emmené au Ministère faire ma déposition. Routine, quoi. J’ai rencontré un gars très sympathique : Justin Davenport…

Tiens ! À voir la tête de sa chérie, facile à déduire que Davenport n’était pas de sa dévotion, il s’en convainquit avec l’âcre commentaire :

Davenport ? Ce friqué qui ne se dévoue qu’à une seule cause ?... J’en ai entendu parler ainsi que de son copain maudit : De Brent ! Il est mort, celui-là, bon débarras !

*Hein ? Copain maudit ?...De quoi elle parle ?*

Mais jugeant raisonnable ne pas approfondir, s’enquit plutôt sur l’état de Nielsen.

Non, Erik ne va pas trop bien. Juge toi-même…

Ce fut un mauvais moment à passer. L’Erik qu’il trouva, bien ligoté dans la remise à balais ne gardait rien du joyeux compagnon de peu auparavant. Semblant fermé, regard mauvais, c’était comme si la force de la Noirceur avait envahi son esprit, l’obnubilant, l’éloignant irrémissiblement de ce qu’il avait pu être auparavant.

Tu fais de la peine à voir, mon pote. Si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, j’aurais de la peine à y croire. C’est facile, non…Glisser sur la pente, je veux dire…tu sais, rouler vers le bas, cela n’a pas de malice, c’est remonter qui est dur…t’échine pas, je te laisserai parler quand j’aurai fini ce que j’ai à te dire. Tout est allé trop vite pour toi…mais cela n’excuse rien. Tu avais des principes. Tu as Opal et qu’est ce que tu trouves à faire ?..T’essayer au mangemort !? Tu veux des émotions fortes ? Je peux t’emmener en virée…il y a quelques petites guerres écœurantes qui te raviraient, sans doute !

Il mit fin au Bloclang d’un geste agacé et s’en repentit aussitôt en entendant les vociférations enragées du jadis paisible suédois. Les propos tenus auraient fait blêmir quiconque et l’autre n’y alla pas de main morte. J.O prit sur lui pour ne pas le démolir à coups et le rendant à nouveau muet l’abandonna à son sort, le cœur lourd. Que le professeur McGonagall se mêle aussi de la triste affaire ne l’étonna pas, que quelques heures après, suivant ses doctes conseils, Opal et Erik migrent sans laisser d’adresse, pas trop non plus.

Je suis sûr que venant d’une femme comme Mrs.McGonagall, tout conseil est à prendre donc on va supposer que Miss Australia et son suédois se trouvent en lieu sûr. On saura tout en son temps !

La soirée était irrémédiablement bâclée. Ils avaient perdu même l’appétit, leur moral était assez à plat et ils étaient trop vannés par les événements inédits comme pour chercher à y remédier en plus J.O avait la sensation d’avoir gaffé en se réjouissant de leur prochaine rencontre avec Davenport, pour une raison qui lui échappait Angel semblait ne pas trop apprécier l’Auror mais il eut la délicatesse de ne pas demander des explications…pour le moment.

Fidèle à sa parole, Justin Davenport le contacta via patronus lui donnant rendez vous en précisant les coordonnées du lieu de la rencontre et l’heure de celle-ci.


Davenport m’a promis des situations plus remuantes…je crois que celle ci le sera, du moins je l’espère…sans ça vais me rouiller !

Il révisa son équipement, surtout la camera spéciale, dernier modèle de la technologie améliorée magiquement. Angel ne semblait pas spécialement ravie mais se passa de commentaires. Le trasplanage les mena exactement à l’endroit voulu : une espèce de vieux pavillon de chasse assez miteux où les attendait Justin Davenport qui fronça les sourcils quand J.O procéda aux présentations. En tout évidence il n’agréait pas du tout la présence de la jeune femme et ne se priva pas de le dire.

Mademoiselle, on n’est pas là pour rigoler ! On a mis des semaines à retracer cette planque et ses occupants ? Ce qui va se passer ici nécessite du doigté, vous feriez-mieux de rentrer chez…

*Qui s’y frotte, s’y pique !*

La réplique d’Angel fut exempte de douceur, elle ne mâcha pas ses mots , étonnant l’auror alors que J.O faisait des efforts pour ne pas rire. Il connaissait sa belle, sous des dehors angéliques, elle était tout feu et flamme au moment de défendre ses convictions, il en avait fait l’expérience.

L’auror renforça ses arguments en assurant que Bellatrix Lestrange serait de la partie. L’idée de se mesurer de nouveau avec elle ne sembla pas intimider Angel, au contraire. Lui ne connaissait la mangemorte que de ouï dire s’avouait très curieux de voir qu’y avait il de vrai dans ces histoires. La suite ne fut pas précisément une balade plaisante. Le centre de toute l’action était un tout petit village dont l’aspect inoffensif fut vite démenti par les obstacles dont étaient semés les alentours. En toute évidence, on ne voulait pas des invités surprises pour le programme du jour. Briseur de sorts à l’appui, ils parvinrent aux abords du hameau où se jouait un drame en apparence tiré tout droit de quelque sombre chronique moyenâgeuse. Les villageois terrifiés étaient tenus en respect par des individus vêtus de noir et encagoulés, au centre d’un énorme bûcher prêt à flamber. Lestrange, ce ne pouvait être qu’elle, fit les honneurs de l’inauguration du macabre spectacle.

Notre Maître a subi une lourde perte, il y a peu ! Deux d’entre nous, parmi les meilleurs ont péri ! VOUS AVEZ ÉTÉ JUGÉS EN REPRÉSAILLE !! Que ceci serve de leçon, à tous ceux qui s’opposeront à SON RÈGNE !!!

J.O sentit un frisson lui courir l’échine, la démence palpable de ces mots était amplement ratifiée par l’allure de la femme qui ne portait pas de masque. Il la capta sur tous les angles, immortalisant son expression obnubilée avant de se concentrer sur le reste. Pour cela, il dut se séparer des autres, se mouvant comme ombre entre les ombres, sans arrêter de prendre des photos d’abord pour passer après en mode vidéo quand l’action se déclencha. Les Mangemorts pris de surprise ne réagirent pas moins au quart de tour mais il était clair que le nombre les dépassait. Le combat se poursuivit néanmoins pendant un moment. J.O y participa activement, chose qu'il ne faisait pas dans les conflits moldus mais cette guerre était différente…
Le bilan fut lourd pour les Mangemorts, seulement trois s’en tirèrent en fuyant lâchement, entre eux Bellatrix Lestrange. Les villageois étaient à peu près indemnes et subirent une volée d’Oubliettes magistrales qui les laissa comme sans rien comprendre à l’émoi ressenti et à leur triste mise un peu roussie. On leur fournirait sans doute quelque explication assez raisonnable. Angel s’était battue avec une maestria admirable, dévoilant sa facette guerrière en toute sa splendeur. J.O s’était fait érafler par un Diffindo au bras mais ne s’en portait pas plus mal pour cela, il était surtout satisfait de son travail.

Bien joué, vous deux ! Dommage que Mrs. Lestrange ait filé… J’espère que vous avez pris de beaux clichés, J.O ? Après demain, il y a des procès, si cela vous dit…

Je ne raterais pas cela pour rien au monde. Ce sera un fameux papier. Une question…les journalistes sont…librement admis ou …vous me comprenez…

Davenport comprenait très bien. En fait, on n’admettait pas de journalistes pour la simple raison que jamais aucun n’avait songé à demander l’autorisation d’être présent. En bon complices, ils coïncidèrent sur une simple stratégie : la discrétion. J.O disposait de suffisant matériel sophistiqué pour assister aux procès et les documenter profusément sans se faire repérer. Justin lui remettrait le « badge » le lendemain.

M’en faut deux. Angel est ma co-équipière…vais nulle part sans elle.

Sourire entendu, comme qui croit comprendre l’étendue de cette collaboration.

*Là...tu te goures…m’enfin !*

Miss Grisham assistait à cet échange de civilités sans dire mot, la bouche légèrement pincée, l’œil sceptique. Il ne restait rien de plus à faire sur place, sur la promesse de passer le lendemain au Ministère chercher les badges on trasplana de retour à Londres.

Belle cueillette celle d’aujourd’hui…dis donc…c’est mon idée ou tu es légèrement de mauvaise humeur ?...Tu as vraiment quelque chose contre Davenport, hein ?...Ben oui, imagine toi, je veux savoir de quoi il en va…Le gars est réglo, j’en suis convaincu…alors raconte plutôt quels griefs tu as contre lui…

Elle en avait quelques uns, pas des moindres, entre autres de le croire complice d’un exécrable personnage, un traître qui aurait tourné le dos aux siens pour rallier les forces du mal et que Davenport avait couvert jusqu’à l’impossible. La mort avait eu le dessus et le traître avait reçu ce qu’il méritait.

Ok…je reste sans parti pris, le type m’est sympathique et je suis bon juge de caractères…enfin…sortons ce soir, ma douce…allons nous amuser comme si on n’avait pas de problèmes…en bons moldus…un super resto…boîte de nuit…cela te dit ?...Ne me dis pas que non…allez…une soirée pour nous tout seuls…sans patrouilles ni délinquants sorciers…

L’idée fut agréée mais pendant toute la soirée une curieuse sensation de tension latente le tarauda. Angel ne semblait pas spécialement ravie avec l’idée d’être présente le lendemain aux procès.

Je sais que ce ne sera rien d’agréable…mais toi, tu n’as rien à craindre, ma chérie, tu me l’as dit toi-même, tu es une Sang-Pur…moi ?...Et comment diables vais-je le savoir ?...T’assure qu’on n’a laissé aucun certificat sur ma provenance et m’en fous comme d’une guigne soit dit en passant…mais parle moi plutôt de cette femme, Ombrage…je sais que c’est elle qui préside le tribunal…

Miss Grisham se limita à dire qu’il verrait bien le lendemain. Son humeur avait des hauts et des bas, elle finit par avouer se faire de la bile pour son amie Opal dont on n’avait aucune nouvelle.

Ça viendra, ma chérie…McGonagall sait ce qu’elle fait !...En plus, Opal est du genre débrouillard, Erik a intérêt à se tenir à carreau sans quoi ta copine est chiche de lui faire passer un fameux quart d’heure !

Imaginer Miss McLane en Némésis justicière fit rire Angel qui consentit enfin à se relâcher un peu.

J’adore te voir rire, ma chérie…Je sais, les temps ne sont pas à la rigolade mais on ne peut pas se laisser aller à la déprime. On fait ce qu’on peut…Oui, on dirait que cela n’avance pas trop…pas aussi vite qu’on le voudrait…

On fit un petit parenthèse pour déguster l’entrée en parlant de tout et de rien, évitant de toucher au thème algide. Ce soir, ils auraient voulu n’être qu’un simple couple d’amoureux mais bien sûr même yeux dans les yeux et transis d’amour ils restaient le chroniqueur de service et le membre de l’Ordre.

…si je me laisse prendre par le fond de chaque situation cela fait un bail que je serais dingue…si c’était ainsi…je serais encore malade de Rwanda et tant d’autres…cette fois c’est différent…je me suis déjà trop impliqué…cela n’ira pas sans mal, tu devrais le savoir… je t’aime, c’est ce qui compte pour moi…c’est pour cela que je suis là…Non, Angel, ce n’est pas ta Cause qui me retient ici…c’est toi mais tant que j’y suis autant faire du bon boulot…La seule chose que je veux est que cela finisse pour pouvoir nous tailler…Oui, j’ai dit NOUS…va pas croire que tu vas te défaire de moi si vite et si facilement…

Apparemment, elle n’avait aucune envie de se défaire de lui de la façon qui soit. De quoi rasséréner ses angoisses. Après le dîner, ils découvrirent être trop claqués pour songer à prolonger la sortie comme envisagé préférant finir paisiblement leur soirée. Un cognac chez Angel, quelques doux aveux et J.O se retrouva de retour à son appartement solitaire, où il fut incapable de concilier le sommeil. Trop de changements en peu de temps. Il avait fallu s’établir à Londres et renoncer à la folichonne compagnie de SaP, vu qu’il était impossible l’emmener avec lui tout le temps. Sap et la solitude étaient une garantie de catastrophe. La solution était venue toute seule : Mamie Rose et le toutou s’entendaient. Le fol afghan vivait à la ferme et s’en donnait à cœur joie en affolant la basse cour.

Dolores Jane Ombrage, Sous Secrétaire d’État auprès du Ministre. Directrice la Commission d’Enregistrement des Nés-Moldus. Il lui suffit de la voir une seule fois pour concevoir une profonde aversion à son encontre. Ridicule face de crapaud cruel, avec son stupide nœud de velours sur ses frisettes absurdes. Et sa voix…doucereuse à vous en tourner le cœur. Elle présidait le tribunal avec une malveillante satisfaction.
Les badges de Justin leur avaient ouvert les portes, sans questions et valu d’être très bien placés pour suivre les procès. L’endroit était bondé et il y régnait une ambiance d’angoisse quasi insoutenable. Il avait, comme tous et chacun, entendu parler des Détraqueurs mais de sa vie n’en avait croisé un. Leur présence insidieuse et frigorifiante sapait le moral le plus endurci. J.O serra la main d’Angel, soudain glacée et essaya de glaner quelque souvenir heureux pour pallier cette sensation de misère grandissante.
La sous secrétaire d’État, se protégeait merci un patronus absurde : un mignon chaton et arborait une mine abjectement réjouie. Elle jouissait de chaque seconde de pouvoir malsain. En moins d’une demie heure elle avait décidé sur la vie de quatre sorciers jugés nés moldus, sans départir de son odieux sourire. Peu lui importaient pleurs ou suppliques, les preuves apportées ne valaient rien à ses yeux, les accusés étaient perdus d’avance…Carrant les mâchoires, J.O ne rata pas une seconde de cet étalage d’inhumanité. Chaque déposition fut enregistrée, chaque expression immortalisée.

*Tu vas être plus célèbre que tu ne l’auras jamais supposé, crapaud !*

Quand la terrible séance finit, ils sortirent de là et quittèrent le Ministère, défaits, affaiblis, malades de tant d’injustice. Ils errèrent un long moment, sans but, cherchant simplement à s’éloigner le plus possible du désespoir, sans se lâcher de la main. Puis il s’arrêta brusquement en fixant les eaux sombres de la Tamise. Ils étaient arrivés là, sans trop savoir comment. Un fin brouillard noyait le jour, grisaille à jeu avec leur état d’âme.

Fichons le camp, ma chérie…allons nous en à l’autre bout du monde…au soleil…

Cette proposition la prit de court mais de suite trouva au moins trois bonnes raisons pour rebattre ce besoin imminent de fugue. Le pire est qu’elle avait tout bon. Le plus loin qu’ils allèrent ce jour là fut chez Mamie Rose, qui les accueillit joyeusement, leur proposant du gâteau au chocolat frais fait, selon elle, panacée universelle contre l’abattement de l’esprit.

Trois jours plus tard, l’American Sorceress Herald publiait, en première page, un témoignage de choc intitulé : « Être ou ne pas l’être, voilà la question ! ». Sans faire aumône de la moindre considération James Oliver Westwood s’étendait à souhait sur les agissements de Miss Ombrage et du Ministère de la magie britannique.
Justin Davenport, qui n’en ratait pas une, avait, comme tout celui susceptible de s’intéresser à l’opinion internationale, eu vent de la publication et s’en déclarait ravi, pour célébrer avait invité Angel et J.O à un dîner dans un de ces restaurants fastueux dont Davenport semblait avoir prédilection.

Tu verras, ma chérie, en le connaissant mieux tu te rendras compte qu’il n’est pas le dandy infatué que tu le soupçonnes d’être…

Elle n’en était pas si sûre mais déjà le très composé maître d’hôtel les menait vers la table de Mr. Davenport, la meilleure de l’endroit. Justin n’était pas seul, auprès de lui se tenait une beauté blonde que J.O connaissait…très bien.

Peux pas le croire…!

La beauté que Davenport n’eut même pas le temps de présenter, passant outre protocole et bonnes manières à tenir venait de lui sauter au cou. J.O oublia pour un instant le reste du monde, se concentrant uniquement en la blonde qu’il tenait dans ses bras.

J.O!!! Si ce n’est pas une surprise…Wow ! Laisse moi te regarder…Au moins, t’as pas de souci de coiffure, toi…tu es splendide…

Que dire de toi, Sam ?…Tu es fantastique…encore plus jolie, si possible…

Etc…ils étaient positivement ravis de se retrouver mais force fut de réaliser que les autres ne semblaient pas partager leur enthousiasme. Sam mit les pions en place en donna des explications très pertinentes. Comme quoi il resta très clairement établi qu’elle et J.O n’étaient que des bons vieux ex-camarades d’école et amis pour la vie. Ils se mirent au courant de leurs respectives existences en toute joie de cœur jusqu’à ce qu’il fut plus qu’évident que Justin et Angel étaient à point de bouder. On passa à faire conversation générale comme des gens civilisés, félicitant en passant Justin de ses fiançailles avec sa resplendissante américaine puis on aborda joyeusement toute classe de thèmes possibles omettant soigneusement le chapitre boulot. Faire des cachotteries ne donnait rien avec Samantha Forrester, elle avait un flair spécial pour déceler ce qu’on voulait lui taire.

Je respecte que vous ayez des secrets mais ne nous leurrons pas, je sais ce que vous faites et croyez moi…long sur les agissements de l’Ordre, des Aurors et…du reste du monde, donc, arrêtez de jouer les diplomates et dites moi de quoi il en va…

Impossible autrement, chacun reconnut ses « torts » et la miss fut éclairée sur tenants et aboutissants de l’histoire.

Cela commence à faire du grabuge
, dit J.O, St.Clair assure que le dernier article publié sur Ombrage et sa Commission d’Enregistrement des Nés-Moldus a fait pousser des hauts cris au ministère américain…Cela ne m’étonnerait pas trop qu’elle décharge ses foudres sur moi…De la bile ?...Euh non, pas trop…

Mais si lui ne s’en faisait pas, Angel, elle, s’en faisait pour deux. Sa douce chérie entrevoyait déjà un scénario quasi tragique dans lequel il serait la victime propitiatoire.

Allons, mon ange…que peut elle me faire ? Je suis un citoyen américain, elle ne peut pas me faire disparaître comme si rien…trop de gens sont au courant de ce que je fais ici…N’y pense plus…

Ne pas y penser n’arrangea rien, suffisait que quelqu’un d’autre le fasse. L’insistante sonnerie de son portable le tira du sommeil à une heure indécente. C’était Justin Davenport. La sous secrétaire auprès du Ministre requérait sa présence au Ministère ce matin même, ses intentions étaient évidentes, elle exigerait un démenti et au cas de ne pas l’obtenir, J.O irait donner de ses os dans une cellule au sous sol….du moins, selon Justin, celui là était le plan initial d’Ombrage.
La convocation officielle arriva un peu plus tard, alors qu’il prenait son petit déjeuner. Un hibou hystérique qui, après s’être acharné contre le carreau se servit de son bol de céréales pendant qu’il prenait connaissance du message.


L’entretien avec Dolores Jane Ombrage se passa exactement comme l’avait supposé Justin. La sous secrétaire se montra d’abord sous des dehors doucereux mais en se rendant compte qu’elle n’intimidait pas le moins du monde cet américain au regard narquois, elle se fâcha pour de bon sans que l’autre perde son calme. Menaces allant, il lui communiqua, avec une morgue sans pareil, que plusieurs personnages haut placés savaient de sa démarche au Ministère, pour, au cas où il viendrait à disparaître, intervenir.

Vous n’êtes qu’un pétulant américain qui se prend pour quelqu’un et qui ne cherche qu’à faire du grabuge pour attirer l’attention en racontant des histoires invraisemblables que personne ne voudra croire.

Sourire distillant de satisfaite ironie.


Excusez moi de vous détromper, Ma’am, je suis déjà quelqu’un, mon travail est déjà reconnu et ce que je raconte n’est pas invraisemblable mais absolument vrai, comme nous le savons vous et moi. C’est un travail parfaitement documenté, appuyé par des témoignages graphiques et une vidéo très convaincante dans laquelle vous tenez un rôle prépondérant.

Je vous ferai écrouer, enfermer à Azkaban pour crime de…


Essayez donc, je vous assure que vous serez la première surprise en constatant n’être qu’un sous fifre de deuxième ordre dans l’engrenage international. Vos faits ont éveillé pas mal d’intérêt dans le monde sorcier. Une commission internationale se prépare en cet instant à ouvrir une enquête approfondie sur les agissements suspects du Ministère anglais. Il semblerait que mon reportage a mis en évidence beaucoup de faits dont vous aurez à répondre.

Vous n’êtes rien d’autre qu’un sorcier de douteuse provenance. Sans doute un né-moldu, un de tant qui haïssent la suprématie de la pureté de sang. Vous nous enviez, nous, les vrais sorciers…

Avec votre respect, Ma’am…allez vous faire foutre avec vos histoires de sang pur ou mêlé ou né moldu. Nous sommes tous sorciers et vous n’êtes qu’une aberration pénible qui freine tout progrès. Nous sommes à la veille du XXIème siècle et gens comme vous prétendent faire revivre au monde sorcier britannique les plus sombres heures du Moyen Âge…

Ce ne fut certainement pas le commentaire à faire ! J.O ne sut pas exactement ce qui lui était arrivé. Seules persistaient les sensations de froid intense et d’affreux désespoir même si en revenant à lui, il se trouvait installé dans un confortable divan, près de l’âtre où flambait un feu superbe…
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Angel Grisham
new & pure
Angel Grisham
hiboux : 4570
maison : Serdaigle
house points : 0
multicomptes : Justin Davenport
Alix Blackstorm
Erik Nielsen
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyMar 27 Nov - 22:40

Il restait en Angleterre !
Cette nouvelle avait failli la faire danser de joie mais Angel Grisham freinait souvent ce genre de démonstration par une sorte de pudeur inhérente à sa personnalité. N’empêche que loin des regards éventuellement censeurs, elle ne se privait pas de laisser éclater son bonheur. Très réfléchie, la plupart du temps, Miss Grisham ne se laissait pas facilement gruger. J.O pourrait affirmer n’agir que par professionnalisme, au fond d’elle Angel conservait une pointe de vanité qui la comblait : IL était resté un peu pour son boulot et, surtout, beaucoup pour elle.
Certes Mr. West ne correspondait pas trop au canon des rêves fous d’une jeune romantique. Pas de destrier blanc pour l’emmener loin des vicissitudes quotidiennes, point d’armure dorée ni de lance pourfendeuse mais tant, et tant de choses plus concrètes qu’elle en restait… ravie.
Afin de ne pas trop laisser transparaître ses sentiments, Angel conserva une attitude sage et réservée tout en essayant de montrer au journaliste de quoi alimenter son futur reportage. Malheureusement, les « missions » déléguées n’étaient pas folichonnes.


*Il va vraiment croire que c’est une guerre de gangs, comme à la télé moldue…*

Un revirement eut cependant lieu avec le triste épisode du revirement d’Erik Nielsen. Celui que, jusque-là, on avait considéré comme un gentil benêt s’avérait en passe de devenir un redoutable Mangemort. Quand Opal, affolée, avait sollicité leur aide, J.O et Angel avaient répondu présents. Ensuite, l’Américain s’était chargé des « éducateurs » du Suédois et les jeunes femmes de celui-ci.
Opal faisait peine à voir. Tracassée et torturée au sujet de celui pour qui battait son cœur, l’appel au professeur Mc Gonagall lui rendit espoir. Sauver Nielsen impliquait une séparation avec son mode actuel de vie. Opal n’hésita pas et suivit le mouvement.
Restèrent sur place J.O et une Angel inquiète. Dans quelles mains allait tomber son amie ? J.O ne se lasserait-il pas vite d’un flirt par trop platonique ainsi que d’un cul-de-sac professionnel ?
Le journalise semblait particulièrement enchanté d’avoir croisé Justin Davenport, elle pas.
Simple membre de l’Ordre, Miss Grisham avait été pourtant mise au fait de plusieurs « anomalies » concernant ce dandy né-moldu. En effet : comment un vrai Serdaigle aurait-il pu lier une amitié inconditionnelle avec un Serpentard de la pire espèce tel un dénommé De Brent sans être traître lui-même ? Puis, fort de ses finances, Davenport échappait fréquemment aux corvées de son pseudo statut d’Auror qu’il n’assumait que quand bon lui semblait et, comme par hasard, souvent quand le Mangemort notoirement admis était en cause. Ceci ajouté à cela, Angel ruminait des doutes sérieux à l’encontre de cet homme.
J.O paraissait sûr qu’il pouvait lui être utile :


Davenport m’a promis des situations plus remuantes…
*Tiens donc… ?* Je crois que celle ci le sera, du moins je l’espère… sans ça vais me rouiller !

Suivre les instructions d’un caméléon argenté ne plut pas particulièrement à Angel qui, intérieurement, redoutait un piège quelconque.
L’accueil de l’Auror dans un lieu assez miteux fut des plus vexants à son encontre :


Mademoiselle, on n’est pas là pour rigoler ! On a mis des semaines à retracer cette planque et ses occupants. Ce qui va se passer ici nécessite du doigté, vous feriez-mieux de rentrer chez…

Non mais quel toupet ! Faisant feu de tout bois, Miss Grisham largua sans ménagement :


Mes doigts sont aussi capables de tenir une baguette que les vôtres un de vos clubs de golf chéris ! Si vous pensez que je ne suis bonne qu’à tricoter, vous allez avoir du fil à retordre à souhait avec moi… sauf si, bien entendu, nous sommes du même côté de l’ouvrage...


Un peu ébranlé par cette tirade, ledit Davenport tenta encore de la décourager en énonçant que Bellatrix Lestrange était signalée dans les parages. Au lieu de la faire fuir, cette nouvelle électrisa Angel qui avait un œuf à peler avec la folle Mangemorte.
Après une approche d’un hameau simple, les « invités » réalisèrent vite ce à quoi ils allaient être confrontés. En représailles à la mort de De Brent et Blackstorm, les Mangemorts allaient brûler vifs une bande de villageois cernés. La terreur de ces gens était palpable face à la furieuse Lestrange qui, tel un inquisiteur de jadis, clamait la sentence d’un jugement arbitraire.
L’ordre d’attaque fusa ; Angel répondit aux objectifs : protection des innocents et capture des méchants.
Ses expelliarmus étaient très au point ainsi qu’un sortilège assommant qui demandait peu de dépense magique en ne ratant jamais son coup. Mais, même dans le feu de l’action, elle ne put s’empêcher de surveiller J.O. Tellement occupé à prendre ses clichés et vidéos, il fut plusieurs fois à découvert. Elle admira cependant chacun de ses réflexes défensifs et… offensifs. Quel combattant !
À une occasion ou l’autre, elle put aussi apercevoir Davenport. Bizarre… Rien à lui reprocher, là ! Lui aussi se battait comme un lion ! Fut-elle déçue ? C’est beaucoup dire. Elle était troublée, ne s’attendant pas à cette attitude de la part de ce jugé pseudo Auror.
Le bilan fut fait qu’elle restait partagée tandis que J.O semblait très satisfait de retour à Londres sauf qu’il avait remarqué ses réticences :

Tu as vraiment quelque chose contre Davenport, hein ?...

Rien ne t’échappe, on dirait !

Ben oui, imagine toi, je veux savoir de quoi il en va…Le gars est réglo, j’en suis convaincu…alors raconte plutôt quels griefs tu as contre lui…

Sans détours, elle lui narra ses doutes au sujet de ce richard trop intimement lié à un Mangemort :

… Même s’il s’est très bien comporté ce soir, ce gars me dérange.

Pour J.O, selon ses assertions, bon juge en personnalité, Justin lui semblait régulier. Elle n’approuva ni ne nia, elle demandait plus de preuves. J.O, lui, souhaitait terminer la soirée en beauté. Ravie d’échapper à ces tracas, Angel se prépara en un tour de baguette et accepta une virée tardive chez les moldus.
Restaurant chic, ambiance feutrée donnaient envie de prolongations infinies, mais… Pourquoi fallait-il toujours qu’un mais s’en mêle ? Qu’elle le veuille ou pas, même si les mots doux de son cavalier l’amadouaient, Angel resta crispée :


J’ai vu que tu as insisté pour obtenir deux badges d’entrée au procès. C’est gentil de ne pas m’exclure mais tu n’as pas idée de ce que l’on va vivre là-bas… Si l’on vérifie à fond nos identités…

Je sais que ce ne sera rien d’agréable…mais toi, tu n’as rien à craindre, ma chérie, tu me l’as dit toi-même, tu es une Sang-Pur…


Je ne m’en fais pas pour moi mais pour… toi… dont on ignore tout…

Moi ?...Et comment diables vais-je le savoir ?...T’assure qu’on n’a laissé aucun certificat sur ma provenance et m’en fous comme d’une guigne soit dit en passant…mais parle moi plutôt de cette femme, Ombrage…je sais que c’est elle qui préside le tribunal…

Oh, celle-là, tu comprendras vite, crois-moi ! Faut m’excuser de ne pas avoir trop l’idée à la fête quoique ce soit parfait, je t’assure ! Il y a eu tant de choses… Je me demande ce que fait Opal… Tu sais, elle est ma seule amie depuis mes études…

J.O avait la répartie facile et, humour à l’avenant, il parvint à la faire rire en s’en réjouissant. Elle but ses paroles dans lesquelles il laissa transparaître ses aspirations futures dont la plus marquante :


Angel, ce n’est pas ta Cause qui me retient ici… c’est toi mais tant que j’y suis autant faire du bon boulot…La seule chose que je veux est que cela finisse pour pouvoir nous tailler…

NOUS ?


Oui, j’ai dit NOUS…va pas croire que tu vas te défaire de moi si vite et si facilement…

Décidément, Angel regretta de ne pas être capable de danser en public en dehors d’un bal.
De retour dans l’appartement si désert depuis le départ d’Opal rendit Angel nostalgique. En vain, elle expédia son goéland à la recherche de son amie. À tout le moins, elle était dans un lieu hautement protégé… Qu’y faisait-elle ? Erik allait-il mieux ? Elle n’en sut rien.

En diversion du lendemain, le jeune couple rendit visite à la grand-mère d’Angel chez qui logeait le grand copain de J.O. Le lévrier vivait comme un coq en pâte dans la ferme de mamy Rose. Cette vieille dame avait, sans magie, réussi le tour de force de dompter – un peu – ce canidé trépidant.
Ce fut la fête ! Divertissements, bons petits plats, humour et compréhension étaient au menu, de quoi passer un vrai moment de détente. Ils en avaient besoin d’autant que le lendemain se tenait le fameux procès redouté par Angel.
Les fameux badges fournis par Davenport eurent l’effet d’un sésame parfait. Très bien placés, ils purent assister au déroulement de l’iniquité pure. Un regard suffit à Miss Grisham pour capter les sentiments d’aversion de J.O envers Dolorès Jane Ombrage. Comme elle-même, le journaliste exécrait ce crapaud fielleux qui de sa langue perfide engluait ses proies avec un malin plaisir.
Plusieurs hommes et des femmes passèrent à la sellette. Les questions insidieuses fusèrent. Untel dut avouer ne pas connaître ses origines au-delà de la quatrième génération de sorciers. Miss Ombrage le démonta complètement en lui prouvant par A B qu’il était issu d’une prostituée moldue. Unetelle s’effondra, en larmes, en admettant avoir une aïeule moldue, etc.
Tous ces propos débités avec, suspendus dans les airs alentours, des surveillants réfrigérants, glacèrent Angel jusqu’aux os. J.O ne manqua pas de tenter de la réconforter durant cette épreuve mais ces « gardiens » particuliers auraient privé plus aguerri de toute joie. Aussi, c’est quasi en courant que le couple s’enfuit du tribunal quand le journaliste en eut assez.
Errance silencieuse. Ils s’arrêtèrent au bord de la tamise embrumée, tentant de récupérer un soupçon de joie intérieure. West l’enlaça :


Fichons le camp, ma chérie… allons-nous-en à l’autre bout du monde…au soleil…


Merlin qu’il aurait été bon d’accepter, tout simplement. Même si l’envie était forte, elle soupira
:

Tu ne sais pas combien j’aimerais dire oui, tout planter là, partir avec… toi ! Mais… si nous ne sommes qu’une goutte d’eau, j’aimerais qu’elle devienne pluie, orage, ouragan. On doit s’opposer à tout ça ! Si personne ne le fait, imagine le chaos ! Tu as vu ces gens ! Si nous ne les défendons pas, qui le fera ? Nous ne pouvons pas fermer les yeux. Nos aspirations personnelles n’entrent pas en ligne de compte ici, sinon… je ne veux pas être lâche, J.O.

Ils partirent, mais pas loin, juste au refuge contre la dépression : chez Mamy.
Là, de connivence, ils rédigèrent le futur article et le journaliste monta images et vidéos. La grande Amérique sorcière ne raterait pas le scoop. Cet événement se fêta dignement dans un grand restaurant prévu par Justin Davenport. Mis au courant, Dieu sait comment, l’Auror voulut marquer cette étape décisive dans la lutte contre Voldemort.
Un peu réticente – on ne se refait pas en un jour - Angel agréa l’invitation. Pas à dire, le dandy aimait se dandiner. Endroit sublime, mise de prince, tout pour plaire... même une poule de luxe à ses côtés, Davenport recevait…
Pourquoi diable cette belle plante se jeta-t-elle ainsi sur J.O ? En fait, leurs exclamations de mutuelle surprise ravie n’étonnèrent pas qu’Angel et, vu la tête de Justin, ce dernier n’apprécia pas trop non plus ces « retrouvailles » inattendue. Il s’avéra que la beauté blonde et West se connaissaient depuis leurs études à Salem. Perdus de vue depuis des lustres, ils conservaient cependant une complicité… dérangeante. Bien que Samantha Forrester se présentât comme la fiancée de Davenport, aux yeux d’Angel il ne fit aucun doute qu’elle était presque plus heureuse de revoir son ancien « ami » que de seconder son futur époux.
Et patati, et patata… compliments par-ci ou par là… Malgré de faibles efforts d’intégrer les « conjoints » ceux-ci se sentirent cruellement exclus du duo reform
é.

*Jusqu’ici, il n’y avait que les frasques de SàP qui le fasse sourire ainsi* constata Miss Grisham.

L’image saugrenue d’une Sam en lévrier fou faillit la faire éclater de rire mais, polie jusqu’au bout des ongles, la jeune femme se contenta de jouer les niaises bien pensantes.
Sans doute Davenport ruminait-il le même type de soupçon ? Toujours est-il qu’Angel ne put s’empêcher de lui souffler un mot à l’oreille :


Si on est de trop, on file ?

Encore une fois, Angel dut se pincer les lèvres pour ne pas rire, cette fois devant la mine offusquée de l’Auror.
Avant de se restaurer, le refrain des braves copains d’enfance fut servi aux délaissés qui demeurèrent placides derrière leur façade de marbre.


*Je me demande si Davenport sera encore aussi ami avec J.O après ça…*

Autant ajouter quelques clous au pneu en crevaison :

Félicitations à vous deux ! dit-elle en levant sa coupe vers eux. C’est pour bientôt, le mariage ?


Blablabla… Les noces auraient lieu bientôt et, avec intérêt, Angel écouta les commentaires.
Tiens, J.O semblait ravi et absolument pas frustré. D’ailleurs, certains gestes de Sam vis-à-vis de son fiancé ne pouvaient mentir : elle en était réellement très amoureuse.

*Stupide ! Idiote ! Triple buse !*

Angel ne savait plus quel qualificatif lui correspondait le mieux.
Entre anecdotes croustillantes du passé à Salem et tests gustatifs, on évita plus ou moins certains sujets épineux d’actualité ce qui ne manqua pas d’alerter Miss Forrester. Là, pour la première fis, Angel admira cette jeune femme qui pouvait tour à tour jouer écervelée et judicieuse. Sans éclat, quoique assurée, Sam les somma de mettre les cartes sur table. Chacun avoua alors sa position récente. Pour sa part, Angel dit :


Je suis membre de l’Ordre depuis ma majorité. Les Mangemorts ont poussé ma jumelle Méredith à assassiner nos soeurs et parents. Je n’admettrai jamais que d’autres subissent leur joug. Grâce à J.O, nous avons une chance d’attirer une attention favorable de votre gouvernement, Sam.

Le journaliste compléta :

Cela commence à faire du grabuge. St.Clair assure que le dernier article publié sur Ombrage et sa Commission d’Enregistrement des Nés-Moldus a fait pousser des hauts cris au ministère américain…Cela ne m’étonnerait pas trop qu’elle décharge ses foudres sur moi…

Miss Grisham battit violemment des cils. Voilà un aspect du problème qu’elle n’avait pas du tout entrevu. J.O se défendit de toute crainte, elle n’en tiqua que plus :

Mais, s’étrangla-t-elle, Ombrage a le bras très long ! Je n’avais pas pensé aux risques que tu pourrais courir. Il va te falloir une protection rapprochée… t’exiler, peut-être…

Il se voulut rassurant :

Allons, mon ange… que peut elle me faire ? Je suis un citoyen américain, elle ne peut pas me faire disparaître comme si rien…trop de gens sont au courant de ce que je fais ici…N’y pense plus…


Elle y pensa toute la longue nuit d’insomnie suivante.

*Ombrage voudra laver l’affront… arrondir les angles… effacer les preuves… La meilleure de celles-ci est J.O… Elle le fera incarcérer… l’abrutira d’oubliettes… le forcera à se rétracter en prétendant à un montage savant des pièces… lui fera donner le baiser d’un…*


Que de scènes d’horreur n’entrevit-elle pas dans ses courts moments d’inconscience.
Au matin, elle dut s’appliquer une potion de sa composition afin d’éclaircir ses idées embrumées par les tortures mentales nocturnes.
Elle tenta de téléphoner à J.O mais n’obtint que sa boîte vocale. La résidence Davenport demeura sourde également. L’angoisse reprenant le dessus, la jeune femme décida d’aller chez son chéri où elle reçut porte de bois. Peut-être que l’appartement n’était pas trop protégé ? Se risquant à l’intrusion illégale, Angel pénétra dans l’appartement loué. Pour un célibataire, Mr. West avait de l’ordre. Néanmoins, elle découvrit les reliefs d’un petit-déjeuner ainsi qu’un parchemin déroulé. Sa lecture l’affola au-delà des mots : Ombrage le convoquait séance tenante.


*L’idiot y sera allé au lieu de filer !*

S’il était au ministère, Davenport – pour peu que celui-ci soit ce qu’il prétende – veillerait au grain.
Un peu rassérénée, elle revint au chemin de traverse. S’efforçant au calme, elle laissa dix messages sur les boîtes vocales et reprit son travail à l’officine puis au resto d’Opal.
Si les employés habituels lui trouvèrent une drôle de tête, elle passa outre. N’empêche qu’avec tant de tracas, elle rata plusieurs plats. Alors qu’elle battait à nouveau une béchamel – l’autre ayant lamentablement cramé – un gamin déluré entra, poussé par Kitty :

Il a insisté pour ne parler qu’à toi, dit la jeune employée.

Contre quelques mornilles, le gosse lui délivra son message : J.O l’attendait à l’entrée de l’allée des embrumes.
Tablier dénoué en vitesse, Angel prit cape et sac puis courut. Cœur battant à tout rompre, elle arriva au point indiqué. Quel lieu étrange ! Il lui avait toujours flanqué la frousse. D’un côté la clarté, de l’autre la semi-obscurité, pourquoi un rendez-vous en un tel endroit ?
La réponse se matérialisa soudain. Point de chevalier en brillante armure mais apparition de deux encagoulés. Lequel frappa le premier, elle ne le sut pas ; elle ploya.


Boum, boum, boum…
Les battements de son propre cœur lui résonnant douloureusement aux oreilles, paupières lourdes, tête douloureuse, Angel s’éveilla. D’abord flou, son environnement éclairé aux bougies se révéla triste, austère. Était-ce une cellule ? Jamais de sa vie Miss Grisham n’en avait « goûté » l’hospitalité…
La banquette-lit sur laquelle elle était allongée n’avait rien de commun avec ce que la jeune femme connaissait. Dure, recouverte de crin puant avec mince couverture mitée, sa couche infecte la fit se redresser vivement. Le tournis la saisit provoquant la nausée. Par chance, un seau se trouvait proche. N’ayant rien avalé de la journée à part un jus de citrouille, ses efforts furent vains, la laissant vannée et transie de mauvaise sueur d’autant que l’humidité pénétrante de cette sorte de cachot ne cédait en rien aux pâles flammes de cire. Malade comme un chien abandonné dehors un soir d’hiver glacial, Angel se tassa dans un coin en rassemblant autour d’elle ses pauvres effets.
Combien de temps s’écoula-t-il à n’entendre que battements de cœur et claquement de dents ?
Il lui sembla qu’un siècle s’était écoulé quand, enfin, une lueur plus vive se manifesta.
Hélas, elle n’amena pas de cavalier servant mais plutôt une espèce de crapaud malfaisant. Mains croisées sous sa poitrine, se soulevant et s’abaissant sur ses escarpins roses à pompons, Dolorès Ombrage contempla sa victime :


Ma pauvre enfant… Voilà ce que c’est que d’entretenir de mauvaises relations.

Je… Je n’entretiens rien avec vous, souffla Angel d’une voix rendue rauque par la déshydratation.

Chère petite chose… Voyez où votre aveuglement vous a conduite… James Oliver Westwood se fiche de vous comme d’une guigne ! Ne haussez pas le sourcil, regardez plutôt…

Des images hallucinantes se déroulèrent comme sur un écran invisible face à une Angel ratatinée. J.O et Sam valsaient… Leur entente crevait les yeux. Elle riait, gorge déployée, offerte, ouverte. Les yeux de J.O reflétaient la passion… la tentation…
Angel haussa les épaules :


David Copperfield fait mieux que vous ! Allez vous rhabiller ! Jamais J.O ne ferait ça ! C’est bon à leurrer les grenouilles telles que vous. C’est lui que vous cherchez à atteindre à travers moi, pas vrai ? Ça ne marchera pas !

D’autres images défilèrent prouvant, sans conteste, qu’Ombrage avait ses sources.
Elle et J.O au parc, chez Rose, en tête-à-tête, dînant, dansant…


Il vous aime, c’est évident ! Depuis qu’il a posé les pieds en Angleterre, mes services l’ont suivi pas à pas. Une telle tête brûlée étrangère ne pouvait nous échapper. Par contre, nous ne nous attendions pas à ce qu’une aussi insignifiante jeune femme se mêle de politique…

Je me fous de la politique !

Peut-être… Mais vous réclamez vengeance, ce qui revient au même. Méredith vous manque, n’est-ce pas ? Mettre la main sur celui qui est responsable de ses turpitudes vous serait agréable, non ? Nous pouvons vous accorder cela, et plus encore… Mais tout a un prix…

Oh là, là ! La tentation était forte. Depuis des années, Angel était sans nouvelles de sa sœur. Hiboux, patronus, tout était resté sans réponse. Mettre à ses pieds l’être immonde qui avait forcé sa jumelle à dévier du droit chemin avait été une quête stérile jusqu’ici. Serait-ce possible que…
Doucereuse, Ombrage poursuivit :

Convaincre Mr. West de se rétracter ne devrait pas être… sorcier. Réfléchissez-y… Bonne nuit !

Il faisait donc nuit ? Dans ce vase clos, difficile de juger.
Un bidon d’eau et un gobelet d’étain apparurent près d’elle ainsi qu’un quignon de pain rassis.
On allait la mettre à la portion congrue pour la faire flancher ?


*Pas demain la veille !*

Elle but avidement mais laissa le pain. La suite la désorienta beaucoup. La fréquence des « repas » indiquait-elle réellement l’écoulement du temps ? Il lui sembla que, parfois, à peine une heure s’était perdue entre deux distributions tandis qu’à d’autres moments, une journée avait dû passer… Entre ces laps de temps, Angel restait dans son coin, perdue dans ses pensées, tentant de tenir avec l’espoir d’être retrouvée. Viendrait-il ? Pourquoi était-ce si long ? Quand ses parents l’avaient séquestrée, ses amis n’avaient pas tant tardé ! Sans la ténacité d’Opal peut-être Mr. West avait-il baissé les bras ?

Le découragement la guettait. Ombrage était revenue plusieurs fois à la charge en tenant des propos que Miss Grisham jugea incohérents. Tantôt elle disait qu’une semaine s’était passée, cette fois elle disait trois jours… Ne sachant se raccrocher à du concret, la prisonnière pataugea dans la semoule. L’idée lui vint de graver une dalle de sa geôle avec le fond de son gobelet. Un trait pour chaque cruche d’eau reçue. Le résultat l’effara :

*Je deviens folle ! Je suis sûre de n’avoir mis que deux traits et il y en a cinq…*


Souvent, dans une semi-conscience, Angel croyait entendre des voix. Indistinctes, elles s’insinuaient jusque dans ses rêves. Que racontaient-elles ? Malgré ses efforts quand elle était complètement lucide, elle n’arrivait pas à les cerner. Puis, enfin…


Des bruits alarmants résonnaient. Se redressant comme elle put, cœur battant, la jeune femme fixa avidement la porte de sa prison qui vola bientôt en éclats. Le bonheur fait défaillir aussi.

Les visions floues du réveil, Angel commençait à bien les connaître, hélas ! Mais celle qui ne tarda pas à s’éclaircir l’emplit de joie : IL était là ! Anxieux, attentionné et heureux, J.O lui caressait les cheveux :


… Oh oui ! Je me sens très bien maintenant ! Tu en as mis du temps…

Les réponses de J.O l’abasourdirent. Selon lui, deux jours à peine s’étaient écoulés. Elle roula un moment des yeux incrédules mais fit confiance à son amoureux en se laissant embrasser en toute joie de cœur.

Le palace personnel de Justin Davenport impressionna beaucoup Miss Grisham peu habituée à tant de débordements décoratifs. Ainsi donc, lui, Sam et J.O s’étaient décarcassés pour la retracer ? Elle leur en fut reconnaissante surtout avec les soins appropriés subis. En quelques heures, réhydratée et suralimentée, Angel fut d’attaque.
On la mit au parfum des derniers événements survenus pendant son « absence ». Tous les moyens avaient été mis en œuvre afin de la récupérer aussi vite que possible. Ses kidnappeurs étaient des malfrats de bas étages qui souhaitaient rançon auprès des parents et amis. Pourtant, quoique leurs raisonnements semblent logiques, des failles étranges semaient le doute. L’un après l’autre, ils les émirent, elle aussi. Tant de protections magiques par de simples sorciers ?... Rien que des gallions ?... Ah ? Délivrance facile ?
Ils avaient cru Ombrage responsable mais leur enquête l’avait innocentée, donc...

Qu’il était doux d’être chouchoutée comme un trésor. Angel goûta chaque heure passée à la « Folie » et y noua de meilleurs liens avec la future femme de Justin. Une passion commune les habitait : la cuisine ! Autour de petits ou grands plats, les deux jeunes femmes se connurent un peu mieux. C’était marrant d’entendre parler des frasques de jeunesse de J.O ! Elle ne fut pas trop étonnée qu’il soit déjà casse-cou et hors la loi, en un sens.
Au beau milieu d’un dîner, Davenport dut s’éclipser dans son bureau. À peine sorti, Angel s’excusa sous prétexte naturel. Nul ne vit l’oreille à rallonge déployée vers Justin ni le patronus qui s’évada ensuite.
Angel rentra à la salle à manger comme si rien, suivie de près par Davenport qui décréta qu’un boulot l’attendait ; il souhaitait y mêler J.O. Ce dernier sembla embarrassé de laisser les jeunes femmes seules :


… Vas-y, tu en meurs d’envie ! Je t’aurais bien accompagné si je n’étais pas si fatiguée…


Un baiser plus tard, le journaliste accompagna le maître de céans.
Une brusque migraine – tout à fait réelle – l’étreignant, Angel demanda à Sam la permission de se retirer :


Je ne me sens pas dans mon assiette, puis-je… ?


Sa pâleur et ses cernes ne mentaient pas, Samantha s’en alarma :


… Merci, mais ça ira … enfin je crois…

L’Américaine tint à lui faire avaler une mixture de sa composition qu’Angel goba pour la satisfaire.
Même si plus sereine, Miss Grisham ne put se départir d’une sorte d’angoisse latente. Yeux fixes au plafond de sa chambre solitaire, elle imagina bien des scénarios. La potion de Sam la fit sommeiller mais cessa tout effet avec la perception d’une certaine agitation en bas. Que se passait-il ?...
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyMar 4 Déc - 16:45

Que peut-on rêver de mieux que de s’éveiller aux côtés de celle que l’on adorait ?
Sa petite cachottière de future épouse l’avait plus qu’agréablement surpris en s’insinuant sous ses draps alors qu’il était revenu passablement crevé d’un « petite » mission. Il l’aimait tant ! La découvrir ainsi le combla d’un bonheur intraduisible. Brûlant de lui prouver sa flamme, Justin préféra retenir sa passion et, sans troubler le sommeil de sa belle, il la dévora des yeux, s’enchantant à chaque seconde de l’ineffable chance de posséder un tel trésor au creux de son bras.
L’insistance de son observation tira néanmoins Sam des limbes. Tout sourire, elle lui donna quelques explications après un bonjour très appuyé.


Je t’avais dit qu’il y avait des choses à te consulter…

Lesquelles mon cœur ? Quoique, tu sais, tu n’as pas besoin d’excuses pour débarquer à l’improviste !


Ils discutèrent de petits détails concernant leurs prochaines épousailles, révisant menu, fleurs, invitations. Le seul copain que Davenport aurait souhaité présent ne pouvait être sur la liste, à son grand dam. Il essaya de se montrer indifférent à cette absence et profita amplement de celle de son aimée :

… Ce soir, nous serons de sortie, si cela te convient bien sûr. J’ai rencontré un type, un ric… Un Américain qui me plait beaucoup.

Taiseux quand il le jugeait bon, Justin ne voyait pas l’intérêt de mêler Sam au conflit actuel. Lui dire que J.O West était peut-être une des clés qui ouvrirait la conscience de la grande Amérique sorcière aux difficultés de leurs frères anglais ne lui parut pas opportun.

Il s’attendait à une toute autre soirée… Restaurant moldu chic- on ne se refait pas – il accueillit avec joie le journaliste accompagné d’une fluette demoiselle déjà entrevue, comme quoi les deux faisaient la paire. L’exclamation et les débordements suivants de Sam lui laissèrent un arrière-goût amer en bouche.


J.O!!! Si ce n’est pas une surprise…Wow ! Laisse moi te regarder…Au moins, t’as pas de souci de coiffure, toi…tu es splendide…mais quel bon vent t’amène à ce bon vieux monde !?


Sauf avec son père, il n’avait vu Sam aussi expansive. Immédiatement, il fut sur la défensive. Ceux-là s’entendaient copain comme cochon, depuis… longtemps.

*Jusqu’où a été cette complicité ?*


Manifestement, Miss Grisham n’apprécia pas trop, elle non plus, ces échanges de connivence.
Se sentant exclue des retrouvailles intenses, elle alla jusqu’à lui souffler à l’oreille :


Si on est de trop, on file ?


Il n’approuva ni ne nia, se contentant de pensées pas trop orthodoxes :

*Filerai pas avant de lui avoir démoli le portrait…*


Sam babilla quasi sans discontinuer, enchantée d’évoquer maints souvenirs avec son « copain » :

*Faudra quelques mises au point…*


Affreusement jaloux et frustré, Davenport prit les considérations à son encontre tel un os jeté à un chien, histoire de le calmer. Il tenta de récupérer la situation en sa faveur, aidé en cela par une Miss Grisham blême de récriminations rentrées. On dévia gentiment le thème sur le mariage et Sam s’adoucit aussitôt, ouf !

… Nous n’avons pas encore fixé les détails de notre lune de miel ni de notre nid définitif… Ce sera assez intime, je crois… Je dois d’abord rencontrer l’ensemble de la famille de Sam… Cela risque d’être coton…

D’après ce que lui avait conté sa future, une meute de harpies l’attendait au tournant.
Bon an mal an, le fiancé tenta de noyer un certain poisson qui n’avait rien avoir avec le saumon des assiettes. Hélas, Miss Forrester n’était pas facile à duper. Tout de go, elle lâcha :


Je respecte que vous ayez des secrets mais ne nous leurrons pas, je sais ce que vous faites et croyez moi…long sur les agissements de l’Ordre, des Aurors et…du reste du monde, donc, arrêtez de jouer les diplomates et dites moi de quoi il en va…

Zut ! Angel avouant son appartenance à l’ordre, force fut de raconter un peu la vraie mission de J.O au sujet de l’éclairage du monde sorcier Américain par son intermédiaire. Le dernier numéro de l’American Sorceress Herald qui étalait largement le talent du journaliste allait secouer les consciences.

Au ministère, il règne une grande agitation. Le département des affaires internationales, si endormi d’ordinaire, bourdonne telle une ruche en folie. Les avions de papier ont de nombreuses collisions, dit Justin en se frottant les mains. Les coassements d’Ombrage se répercutent jusqu’à mon service. J’adore la façon dont tu la décris, J.O !

Davenport disait la vérité mais trouvait néanmoins que Mr. West y avait été un peu fort. Connaissant Dolorès comme lui la connaissait, cette dernière n’allait pas se contenter de beugler dans le vide. Les retombées risquaient d’en éclabousser plus d’un, et le premier sur sa liste noire devait être le journaliste fauteur de troubles. Celui-ci en était parfaitement conscient mais le prenait trop – selon Justin- à la légère.

La soirée entre nouveaux et anciens amis s’acheva en paix.
De retour au mini Versailles qu’était « La folie », Justin savait qu’un petit sermon l’y attendait. Sam, délicieusement envoutante et perspicace, ne le rata pas alors qu’il tenait une esquive vers le seau à glace, histoire de noyer le poisson ( ou poison ?) :


Et bien sûr, ici, il ne se passait rien…de la pure routine. Tu recrutes presque un sorcier américain pour ta cause, village assiégé, tribunal d’inquisition et il ne se passe rien…une de deux…ou on a un concept de rien très différent ou tu penses que je ne suis pas prête à assumer ce qui se passe dans ton coin de monde…

J’ai, euh… Je n’ai pas voulu t’embêter avec ça… Tu as d’autres chats à fouetter, non ?

Je suis rentrée à Miami pour organiser notre mariage mais, entre nous, je m’en passerais très bien…

Il fut estomaqué :

Tu… Tu as changé d’avis ? Tu ne veux plus m’épouser ?

Elle rit en se montrant rassurante :

Pas du mariage, idiot… des préparatifs… tu ne connais pas mes tantes…

Très affectueuse, Sam lui donna quelques détails : dans un mois, ils seraient enfin unis, même climat défavorable. Mais ce qui combla Justin fut la conclusion de sa future femme :

Je veux être partie intégrale de ta vie, Justin Davenport…peu importe ce qu’il advienne…sans doutes ni secrets…compris ?

Oh oui, il captait 5/5 l’allusion. Goguenard, il entreprit de le lui démontrer par des chatouillis endiablés :


Ok, ma douce ! Je t’enverrai un MSN ou un hibou dès que je quitte le bureau, ainsi tu sauras si je risque de me faire trouer la peau ! Et toi, tu m’en enverras si tu vas chez le coiffeur ou monte à cheval… Non, je ne me moque pas ! Tu veux égal à égal, ça me va !... J’ai quand même aussi le droit de savoir où tu vas, non ?... Des fois que ton masseur aurait les mains baladeuses…

Ils rirent beaucoup celant une sorte de pacte.

Il l’avait pressenti et ne se trompait pas. Relisant des rapports à transmettre à la Justice, Justin était très attentif aux rumeurs qui circulaient ce matin-là. Il entendit alors très nettement des bruits alarmants entre deux collègues :


Elle va lui clouer son bec aux Ricain ! disait l’un.

Comme si on avait besoin d’eux ? tempêtait l’autre. Ça tourne plutôt rond chez nous !

Ouais ! Suis assez content de l’épuration, moi ! Avec tous les domaines qui se libèrent, on n’aura que l’embarras du choix pour crécher !

Assez horrifié de pareilles spéculations de la part de ses collaborateurs, Davenport dut prendre sur son flegme afin de ne pas riposter vertement à ces idiots. Ce qui lui importait le plus était la confirmation qu’une action était engagée contre J.O. Ce jeune homme avait attiré sa sympathie et, dans un sens, Justin se sentait redevable pour son engagement dans une cause dont il aurait pu se détourner facilement. Aussi mit-il tout en œuvre afin d’en savoir plus.
Mouchards, oreilles à rallonges déployés, il ne put ensuite qu’écrire un hibou-express à J.O :

FAIS GAFFE ! Ombrage t’a dans le collimateur ! Une « audience » est prévue, ce ne sera pas de la rigolade sous des dehors douçâtres. Fous le camp !

Justin n’était pas devin mais savait compter, et très bien. Quelque part, J.O lui ressemblait, il en était persuadé. Bravache, le journaliste ferait fi des avertissements, et tomberait tête baissée dans la gueule baveuse d’Ombrage en croyant s’en tirer par quelques entourloupes de son cru.

Dès qu’il sut J.O en route pour le ministère, Justin contacta Sam qui devait, à cette heure, effectuer des achats au centre-ville.
Si un patronus pouvait exprimer les sentiments de son producteur, le caméléon aurait claqué de sa langue à rallonge et exorbité les yeux devant le spectacle offert dans une cabine d’essayage de dessous affriolants. L’argenté se contenta de délivrer son message :


Rejoins-moi au ministère. J.O est dans le pétrin. Je ne te cache rien. Je t’aime.


Elle qui désirait être au courant de tout était servie maintenant.

Instructions suivies à la lettre, Miss Forrester retrouva son fiancé dans le grand hall. Pas le temps d’effusions, Justin lui saisit la main sans se préoccuper ni de la coiffure ébouriffée ni des questions pressantes :


Chut ! Chut !

L’ascenseur grinçant les au second étage, celui des Aurors. Il poussa Sam dans les premières toilettes à portée et lui donna un uniforme et une fiole tout en en prenant une autre pour lui :

Le temps presse, mon amour ! J.O est entré au niveau 1 il y a quelques minutes chez Ombrage. On doit le tirer vite fait !

Merveilleuse Sam ! Se transformer encore avec du polynectar le l’épouvanta pas.
Deux Aurors banals sortirent des toilettes et se dirigèrent vers le quartier visé avec la nonchalance de gens avertis. En chemin, Justin dicta ses ordres :


On va traverser le secrétariat comme si rien. Crée une diversion depuis un coin… n’importe lequel fera l’affaire… Mets le feu… déclenche l’apocalypse au besoin… Moi ? J’entrerai et… on verra bien !


Davenport détestait les plans montés à la-va-vite mais que faire d’autre dans l’urgence ?

Dès qu’un déluge sans nom s’abattit dans les locaux, Justin bondit. Il s’attendait à bien des spectacles en déboulant dans le bureau de Dolorès mais certes pas à celui, terrifiant, de J.O renversé sur le dos comme une tortue privée de souffle avec – image infâme – un spectre immonde flottant au dessus de lui tandis que, bien à l’abri d’un minet argenté, Ombrage se délectait de la scène.
La baguette de l’Auror entra en action. Empli d’amour pour Sam, le patronus caméléon jaillit avec la puissance voulue pour repousser le détraqueur loin de son baiser fatal. Un autre sortilège s’appliqua vers Ombrage qui s’assomma contre une armoire. Le temps de récupérer un West dans les vapes, sortir et de courir avec Sam avant de s’évaporer, on s’entassa pêle-mêle à « La Folie »

Installe-le au mieux ! Je fais du chocolat chaud pour tous !

Tant qu’à faire, un pur feu additionna les boissons. C’est fou ce que Sam prenait soin du rescapé… Justin fit taire la voix insidieuse qui alimentait sa jalousie et se joignit aux amis :

Bois ça, tu te remettras !

Déboussolé – on le serait à moins- J.O accepta les divers réconforts proposés. Se voulant diplomate, Davenport ne remua pas le couteau dans la plaie, du style : je te l’avais bien dit. Il tenta surtout de se montrer pratique :

Tu es secoué, on l’est aussi. On va changer d’air, cela ne nous fera que du bien à tous sans que pour autant cela paraisse lâche... Angel ? Quoi Angel ?

Confus, Justin avoua n’avoir en aucun cas songé prévenir la petite amie de J.O de ses soucis et là, le soir tombait.

Je lui passe un coup de fil et la rassure, ok ? BOUGE PAS !


Même les doux bras de Sam, transformés en étau, ne purent empêcher J.O de se lever. Il tenait à passer l’appel lui-même, sauf qu’il présumait de ses forces. La tête lui tournant, le journaliste fut contraint de laisser les autres œuvrer à sa place.
Justin vérifia son portable, Sam fit de même pour le sien et celui de J.O. Mines allongées, ils se consultèrent d’un regard très révélateur. Miss Grisham avait sonné à toutes les portes, apparemment, sans obtenir de réponse.


La petite s’est angoissée… J.O dort, ne l’énervons pas avec ça. Je vais chez elle, tu veilles sur lui, ok ?

Non, Sam n’était pas d’accord. La dépense d’énergie magique les avait affectés tous les deux. Le mieux à faire était d’envoyer un hibou ou…

Anar !

Au quart de tour du claquement de doigts de Justin, qu’une irrépressible torpeur envahissait, l’elfe répondit présent :

Trouve Angel Grisham, dis-lui que J.O est en sécurité. Ramène-la ici.


Se sentant dégagé de mission, crevé, le jeune homme enlaça sa compagne :

Dodo, ma chérie. On préviendra ton pote à son réveil.

Douce nuit… Pas exactement celle envisagée, non. Son long nez touchant la moquette, Anar se confondit en excuse alors que l’obscurité régnait encore :

Désolé de déranger maître. Anar est vil serviteur, il n’a pas pu contacter la demoiselle requise.

Hein ? Que contait donc l’elfe ? Redressé d’un sursaut, Justin l’interrogea :

Où as-tu été ? Combien de temps as-tu mis ?

Ses questions attirèrent fatalement l’attention de Sam qui se joignit aussitôt en alerte à l’interrogatoire en règle.

… Eh m***e ! pesta Justin. Je parie que c’est un coup de rattrapage d’Ombrage… C’est logique, non ? Par qui d’autre qu’Angel peut-elle mieux atteindre James ? *par toi ma douce, peut-être ?*

Cette pensée rentrée le fit frémir d’angoisse.

On va s’y mettre sur le champ. Anar : petit déjeuner costaud, café à gogo ! Réveille J.O… en douceur mais ne dis rien sur miss Grisham…

Vive la douche écossaise !
Complètement dans le coup, Justin s’attabla avec les autres. Déjà, avec douceur, Sam avait averti son copain de l’éventualité d’un enlèvement. Un sortilège amical le clouait au siège mais il ruait dans les brancards.


T’énerve pas. On va la retrouver, ta chérie. Je retourne au ministère où, normalement, personne ne doit s’être rendu compte de mon intervention chez Ombrage. Prospectez autant que possible aux alentours si bon vous semble. On comparera nos déductions après.

En douce, il prit Sam à part et lui confia entre deux baisers :

Surveille-le de près. Faut pas qu’il se montre trop dehors, pas maintenant…

En effet, le ministère tournait comme si aucune intervention n’avait eu lieu. Locaux propres et nets, employés consciencieux, tout y était… normal.
Renseigné en douce sur la position de la sous-secrétaire, il apparut clairement à Justin que celle-ci vaquait à ses occupations habituelles.
Le bilan de la première journée d’absence fut très maigre. Sam et J.O avaient retracé le parcours de Miss Grisham jusqu’à l’entrée de l’allée de embrumes où elle semblait s’être évaporée complètement. Personne n’avait rien remarqué de suspect dans le coin. Bien sûr, il faudrait revenir sur ces lieux car la faune la hantant variait au fil des jours et heures.
On discuta beaucoup sur l’éventualité de faire passer un avis de disparition. Justin craignit que, même anonyme, cette démarche ne fasse remonter les kidnappeurs à la source. La chose la plus bizarre était qu’aucune demande de rançon ou autre revendication n’ait été diffusée.


À croire qu’on l’a enlevée pour rien, s‘énerva Justin en chipotant dans son assiette du déjeuner.

J.O parla alors d’une précédente disparition de Miss Grisham. Se pourrait-il que ses parents soient de nouveau dans ce coup ? Le journaliste ne le pensait pas ; il avait vérifié cette piste.
Dans l’intimité de leur chambre, Justin confia à sa future épouse :


J’ai l’impression de tourner en rond… oui, c’est aberrant ! Anar surveille Ombrage de près, elle parait hors du coup… Si on les exclut, elle et les parents, que reste-t-il comme possibilité ? … Non, pas une disparition volontaire, c’est quasi impossible… Ah ? J.O t’a dit pour Nielsen et McLane… j’y ai pensé aussi… mais si Angel nous a inondés de messages concernant J.O, je ne vois pas pourquoi elle aurait soudain décidé de retracer seule sa copine… Dire que l’on devrait gentiment organiser notre mariage ! C’est pas de bol !

Sam refusa énergiquement de rentrer à Miami et de le laisser se dépêtrer avec cette embrouille. Il ne l’en aima que plus, si possible.

Après trois jours à frapper aux portes et défoncer des murs silencieux, une lueur apparut.
Malgré les avertissements de se balader dehors sans protection, J.O était retourné à l’allée des embrumes. Là, il était parvenu à faire cracher le morceau à un gars qui avait bien vu l’enlèvement d’Angel. Quelques noms furent identifiés et la filière remontée. Une rançon aurait bel et bien été demandée aux Grisham qui n’avaient rien osé dire par peur de mettre leur enfant unique en danger. Il leur suffit alors de pister le transfert d’argent pour parvenir à délivrer la pauvre prisonnière.
Belle petite bagarre, en vérité. L’opposition fut balayée en deux temps et trois baguettes.
Enchantés du résultat de leur mission, les futurs mariés laissèrent les jeunes amoureux récupérer de leurs émotions bien à l’abri chez Davenport.
Savourant son cocktail après une journée si bien remplie, allongé au solarium en compagnie de Sam, Justin sourit… de travers :


Tu ne trouves pas ça bizarre, toi ?... Ben, je ne sais pas trop… ça m’a paru… facile… je sais, rit-il franchement, j’ai tendance à dramatiser, à aimer brusquer les choses mais…

En un sens Miss Forrester partageait ses sentiments. Tout semblait s’être imbriqué de façon… simple. N’empêche que des questions demeuraient sans réponses. Il y avait eu des leurres d’un niveau magique assez élevé pour déjouer patronus et elfe. Pouvait-on réellement attendre cela de la part de simples kidnappeurs ? Angel avait souffert moyennement. Ses souvenirs restaient très vagues quant à son enferment qu’elle avait sincèrement cru bien plus long. On la laissa tranquille pour ne pas la perturber davantage.
Tandis que Sam organisait des repas savants avec la rescapée, Justin et J.O bâtirent des plans :

… Non, mon vieux, je ne compte pas te tenir à l’écart longtemps. C’est calme pour le moment, au point que l’on dirait même qu’une trêve a été signée... Je te jure, on bâille aux corneilles au ministère pour le moment. Dès que ça bougera, on en sera !

Merlin sait comment, le raz-de-marée déclenché par l’article du journaliste s’était affaibli. Davenport avait vu la sérénité se rétablir aux relations internationales. Sans doute les sorciers américains voulaient-ils plus de sang pour alimenter leur presse ?
Dans une ambiance joyeuse, on en était à déguster des cailles farcies aux raisins quand le vibreur de Davenport se manifesta dans sa poche. Il tiqua et s’éclipsa en consultant son appareil. L’appelant était un des rares collègues à avoir accepté le port d’un tel engin moldu. S’il l’utilisait ce n’était pas pour un simple « coucou ».
Dès qu’il se crut hors portée d’intrus, Justin répondit :


Phil ? … NON, t’es sûr ? … Répète, il y a de la friture… Wow ! Je prends note !

À haute voix, il confirma une adresse qu’il fit encore répéter faute d’une mauvaise communication, donna quelques ordres puis alla rejoindre les autres :


J.O, le boulot nous attend !


Sam se leva aussi, pleine d’espoir mais Miss Grisham refusant l’invitation à l’action sous prétexte d’une grosse fatigue parfaitement compréhensible, seuls les deux hommes partirent en chasse.
Après un transplanage express, ils se matérialisèrent près de bâtiments désaffectés. Tapis derrière un container, Justin mit un peu le journaliste au parfum :


On m’a assuré qu’une nouvelle séance de torture de né-moldus va se dérouler dans ces hangars. Mes hommes sont en place. On fonce dès que l’on a le feu vert. Mets ton masque.

J.O trouva la mesure ridicule et refusa.
L’équipe de sorciers d’élite entraînée à la dure par Davenport savait comment se déployer en terrain moldu : à couvert.
Pourquoi des Mangemorts avaient-ils choisi un tel endroit pour manœuvrer ? Cette question dérangeait Justin mais il pensa que, trop surveillés dans leur monde, ceux-ci commençaient à en déborder.
Un hangar étrangement éclairé de l’intérieur attira fatalement l’attention des intervenants qui le cernèrent avec discrétion. Aux premiers hurlements de terreur perçus : on fonça, baguettes brandies
.

GO !Go !Go !

Portes, murs, beaucoup volèrent en éclat. Les quinze sorciers déterminés déboulèrent au milieu qu’un groupe d’adultes masqués vêtus de capes menaçant un autre groupe terrorisé enchaîné sur des sièges rustiques. Pas une baguette ne cracha vers les intervenants légèrement choqués par le peu de réactions adverses. Au contraire, l’ensemble semblait plus effrayé qu’autre chose.

COUPEZ ! vociféra une voix énervée.

Un petit bonhomme rondouillard bondit vers les sorciers, les invectivant copieusement :

C’EST QUOI CE CIRQUE ? LA PYROTECHNIQUE NE DEVAIT INTERVENIR QUE DANS CINQ MINUTES ! QUI EST L’ENFOIRÉ QUI OSE BOUSILLER MA SCÈNE ?

Ébranlés, Justin et son équipe durent constater les faits. Au lieu d’un tribunal sommaire, ils avaient atterri en plein tournage d’une série B. Une grande confusion régna. Il n’y avait pas à tergiverser : les oubliettes fusèrent puis les sorciers transplanèrent. Une tonne de paperasse attendait Justin au ministère.

Ils l’auront demain,
pesta-t-il en accrochant J.O.

Quand ils reparurent à « La Folie », l’humeur du propriétaire fit trembler les murs.
Sam, accourue aux nouvelles, distribua des alcools aux deux hommes assez affectés par la mésaventure qu’ils narrèrent :


Non mais tu te rends compte de la bourde monumentale ?... Ouais, on a amnésié tout le monde, la belle jambe !... Je vais devoir justifier une intervention musclée chez les moldus, moi !... des traces ? Non, on a fait fondre les caméras et J.O a détruit ses clichés et vidéos… N’empêche que celui qui m’a induit en erreur va m’entendre !


Il fallut du temps et de la patience aux compagnes des hommes pour leur faire un peu oublier leur déconvenue nocturne.

Au matin, réconfortés, tous déjeunèrent avec entrain. Justin prit le parti d’en rire en dégustant ses œufs au bacon :

Bah, hormis de la paperasse, il n’y aura aucune retombée !
Ce en quoi il se trompait.
Dans le hangar, nul n’avait détecté la présence de deux hommes armés de caméras magiques, oeuvrant sous invisibilité. En douce, ils immortalisèrent les actions externes et internes de l’élite supposée. Remises à qui de droit, ces preuves firent l’effet d’une bombe dans les principales gazettes sorcières.
En gros titres apparurent des quolibets :


DÉMASQUÉS ! ATTAQUE CONTRE DES MOLDUS ! OÙ EST LA VRAIE POLICE ? QUI NOUS PROTÈGE VRAIMENT ?

Mais le pire fut à venir avec une déclaration fracassante d’Ombrage aux médias et au Magenmagot.
Pétrifiés, les résidents de « la folie » lurent :


Il n’est plus à prouver maintenant que l’opinion internationale à notre égard a été manipulée par un groupe carnavalesque qui s’est évertué à nous dénigrer à ses yeux. Tout n’est qu’une immonde farce, montée de toute pièce par un individu motivé uniquement par le lucre et la notoriété. Nous lançons donc, avec l’appui du gouvernement moldu, une demande d’expatriation immédiate à son encontre. Quiconque tentera d’aider MR.JAMES OLIVER WEST dans ses agissements encourra de sévères sanctions ! Une prime de 10.000 gallions est offerte à qui les dénoncera, lui et ses complices.

Et qu’on se le dise ! acheva Justin en balançant la gazette en travers de la pièce.

Parcouru de tremblements, il fallut la main de Sam sur son bras, pour lui faire grimacer un sourire à la ronde. Il secoua la tête, piteux :

Navré de vous avoir entraîné là-dedans ! J’aurais dû être plus rigoureux… J.O… j’suis… On aura d’autres occasions pour démontrer le traquenard, j’y veillerai, sois en sûr…

Mr. West haussa les épaules. Son travail était ridiculisé, ses avis dénigrés, sa tête mise à prix, il avait l’air de s’en moquer un peu du moment qu’Angel lui souriait.
Pragmatique, Justin refit le bilan :


Mon équipe reste dans l’anonymat. Ils sont secoués mais fidèles. Je n’arrive juste pas à comprendre l’origine de ce cafouillage gigantesque. Phil est au-dessus de tous soupçons. La communication était mauvaise… Je lui ai fait répéter l’adresse… puis j’ai envoyé tout le monde au casse pipe, quel con !

Contre toute attente, J.O se montra quasi optimiste. Pas à dire, quand le journaliste réfléchissait, il le faisait bien. Ses théories quant à un complot monté de toutes pièces par Ombrage tenait fortement la route et, selon lui, allait plus servir la cause que de la dénigrer.


Bon, je file, dit Davenport en embrassant Sam. Je vais essayer de voir comment le vent tourne au Ministère. Parler à Phil est impératif.

Son pote se montra inflexible, l’adresse donnée était la bonne et il était certain de ses indicateurs.
Aucun d’entre eux ne les aurait trahis sauf si…
L’idée tracassa Justin. Qui, sinon Dolorès avait intérêt à fausser la donne ? Pouvait-elle avoir le bras si long ? Les moldus du hangar en étaient-ils vraiment ?
Tant et tant de questions sans réponses démoralisait le jeune homme.
Tandis qu’il remplissait sa paperasse en glanant des infos à gauche ou à droite, ses amis n’étaient pas restés inactifs. J.O, malgré l’interdiction de sortir, avait pu déjà rectifier la barre en solo.
Selon lui, l’opinion internationale n’était pas si dupe que ça envers la cabale montée à son encontre...
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyMer 12 Déc - 22:45

Voilà ce que donnait foncer tête en bille sans prendre en considération les risques inhérents d’une action bravache. Il avait failli se faire « embrasser » par la créature la plus hideuse qui soit. Un Détraqueur. En tout cas celle-ci fut la version livrée par une Sam aux petits soins et un Justin pas trop ravi. Lui, il ne gardait aucun souvenir de l’aventure , à part l’assurance de détester Dolores Jane Ombrage.

On lui fit boire un chocolat amélioré qui, si bien lui rendit part de ses esprits, l’abrutit gentiment quoique pas assez comme pour lui ôter de la tête ce qui le taraudait depuis un bon moment :


Et Angel ? On l’a prévenue ?...Je ne lui ai rien dit sur mon rendez vous avec le Crapaud…

Tiens, personne n’y avait pensé, à sa chérie. Et dire que Davenport faisait déjà des projets pour changer d’air, allez savoir à quoi il pensait !

Je lui passe un coup de fil et la rassure, ok ? BOUGE PAS !

Peux quand même m’en charger…je t’assure, Sam…

Son ex-camarade de classe voulut le retenir mais quand on est têtu, rien n’y fait…ou presque, être à point d’étaler son humanité sur le tapis parce qu’il ne tenait pas sur pied, l’amena à d’autres considérations. Il laissa les autres prendre l’affaire en main et trop claqué pour faire autrement sombra pour un trip dans les limbes. Le monde tourna en son absence.

Angel avait disparu. Peut on devenir fou en un quart de tour ? Oui, sans aucun doute.

C’est incroyable…Aberrant…pourquoi s’en prendre à elle ?...

*T’es bien parti avec tes questions idiotes…Pourquoi ?...Triple imbécile, tu n’en rates pas une…*

Sam, merveilleuse diplomate et sorcière avisée, le cloua sur place avec un beau sortilège avant de le mettre au courant de leur idée. Logiquement tout portait à croire qu’il s’agissait d’un enlèvement. Demander qui tenait les fils de l’intrigue aurait été stupide. Tous savaient qui mouillait en cette intrigue mais pour si jamais on fit comme s’il existait d’autres pistes.

T’énerve pas. On va la retrouver, ta chérie. Je retourne au ministère où, normalement, personne ne doit s’être rendu compte de mon intervention chez Ombrage. Prospectez autant que possible aux alentours si bon vous semble. On comparera nos déductions après.

Pas s’énerver ? Il en avait des bonnes, cet anglais flegmatique.

Voudrais te voir si c’était Sam qui avait disparu !

*Et vlam…Il y tient, à Sam…Brave type…Juste le genre qu’il fallait à ma copine. Amen !*

Je dois sortir d’ici…la chercher. Si Crapaud l’a…elle doit lui faire passer un mauvais quart d’heure…et c’est de ma faute…

Comme si on ne le savait pas. Aussitôt Davenport parti au Ministère, il essaya de raisonner Samantha.

Je ne peux pas rester sans rien faire, Sam…arrête ce sortilège idiot et laisse moi faire…Ah bon ? Mr. Perfection pense que je dois me tenir à l’écart ?...Il se met le doigt dans l’œil…SAM !...Je t’en prie…

Elle n’était pas facile à circonvenir mais quelques souvenirs partagés de leur temps d’étudiants à Salem l’amenèrent à considérer ses idées comme viables.

Aldridge a été aussi un dur à cuire et pourtant on l’a bien mis en évidence…Cette Ombrage n’est qu’un faux jeton …suis sûr qu’elle n’est pas aussi droite qu’elle veut faire croire…Hum, ma petite idée…Tu sais…deux et deux ça fait toujours quatre…puristes et mangemorts, si ça ne fait pas un…je bouffe ma baguette !

Un conclusion en valant une autre ! Passer inaperçu ? J.O en savait long sur cet art qui lui avait souvent sauvé la mise. Magie aidant, il devint aussi discret qu’une ombre. Leur parcours ne fut pas triste et les mena jusqu’à l’Allée des Embrumes.

Elle est arrivée jusque là…et après..plof…comme si la terre l’avait avalée, or on sait que ce n’est pas exactement ce qui s’est passé…

Mais ce ne fut pas ce jour là qu’ils en surent plus. Perdus calme, appétit et sommeil, J.O tournait comme fauve en cage se livrant aux plus folles conjectures. Sam et Justin essayaient de le raisonner mais c’est à peine s’ils y réussirent. Force fut de reconnaître que se faire pincer de nouveau par Ombrage n’aiderait en rien à leur cause.
Selon Justin, au Ministère tout tournait rond, comme si jamais rien d’étrange n’était arrivé. La sous-secrétaire exécrée vaquait à ses affaires au vu et au su de tous, se mettant ainsi hors tout soupçon.


Pourtant suis sûr qu’elle est dans le coup…jusqu’au cou !

Les discussions de mise au point mettaient J.O en rage. Personne ne savait rien, personne n’avait rien vu. Têtu, il insistait à faire sa petite enquête. Déjouant la surveillance de Sam il retourna à l’Allée des Embrumes et mit en œuvre ses talents. Après tout s’il avait su tirer les vers du nez à des guérilleros colombiens endurcis et réussi son reportage en pleine jungle, l’américain ne voyait pas pourquoi quelques sorciers de deuxième zone ne feraient pas autant. Cela demanda astuce et patience mais il parvint à ses fins. Coincé et menacé dûment, un gars finit par parler. Il avait vu l’enlèvement. J.O s’y prenant avec grand art, le reste des aveux fut affaire close en peu de temps. Remonter la filière ne demandant pas trop de science, on tira des conclusions…concluantes.
Faute de mieux, il se pointa même chez les Grisham pour les soumettre à un interrogatoire serré et leur ficher la trouille de leur vie. Encore une. Décidément il ne finirait pas de se gagner leur sympathie. Ils commencèrent par nier tout mais finirent par passer aux aveux, confondus en larmes et angoisse. On avait enlevé Angel. Qui ? Ils n’en avaient pas la moindre idée. Craignant pour la vie de leur enfant chérie, ils n’avaient mis personne au parfum et se disposaient à payer la rançon demandée.
Pister un transfert d’argent ? Qu’à cela ne tienne. Rien de trop malin pour trois sorciers décidés. Comme prévu, cela les mena sur les lieux et délivrer Angel ne demanda pas de gros efforts. Elle était retenue dans une sorte de cachot sombre et humide, était un peu pâlotte et assez désorientée mais pas tant comme se priver de dire :


Tu en as mis du temps !

Désolé, mon ange…je comprends ton impatience mais reconnais que deux jours…c’est pas la fin du monde !

Cela sembla la surprendre outre mesure. Elle croyait ferme être restée enfermée beaucoup plus de temps. Ce fut le tour de J.O d’être surpris. Il savait sciemment que les prisonniers perdent rapidement le sens du temps mais jamais il n’aurait cru cela possible en un laps si court.

*Simple enlèvement ?...Tu veux rire ! Traquenard pur et simple, plutôt…Il y a induction, là…*

Il se garda bien de dire quoique ce soit à ce respect, s’occupant plutôt de rassure sa chérie de tendre façon.

Ce qui compte est que tu es là…saine et sauve. Maintenant on rentre chez Justin et tu arrêtes de te faire de la bile !

La Folie avait de quoi impressionner n’importe qui. Davenport avait des goûts dispendieux, pas à dire. Il aimait le somptueux et l’avait largement prouvé avec sa version personnalisée de Versailles. Depuis son arrivée là, J.O ne s’était trouvé ni temps ni envie d’admirer la décoration ambiante, il s’en fichait un peu de toute façon. Ses goûts à lui étaient décidemment plus sobres mais ce n’était pas lui qui s’érigerait en critique. Sa sympathie envers Justin n’allait pas varier d’un poil parce que ce dernier vivait dans un palace démesuré. En plus Davenport allait épouser Sam et si celle-ci se sentait à l’aise dans ce décor, c’était son affaire.

En quelques heures de soins intensifs Angel fut à nouveau sur pied et prête à entrer dans le débat. On commença par lui raconter par le menu les aléas de leur aventure, sans omettre le rôle joué par Ombrage.

Oui, c’est elle qui a fait venir le Détraqueur…tu t’imagines bien que je n’aurai cesse jusqu’à lui faire payer tous ses péchés, à celle là…comment ? On verra bien…mais revenons à ton enlèvement, ma chérie…à ton très bizarre enlèvement…

Parce qu’ils ne manquaient pas de raisons pour le juger comme tel. Si , comme on voulait le faire croire, ses kidnappeurs n’étaient de que des délinquants de troisième ordre mus par le simple lucre, pourquoi un tel déploiement de protections magiques ? La rançon en soi attirait aussi l’attention.

La somme demandée était ridicule…tes parents ne sont sûrement pas des nababs mais on ne peut pas les considérer pauvres…au fait, un bonjour de leur part…euh, oui, suis allé leur rendre une visite de courtoisie…non, je ne leur ai rien fait…à part leur ficher un peu la trouille pour qu’ils crachent le morceau…sais pas s’il accepteront un jour de m’avoir comme gendre mais on s’occupera de cela le moment venu…

Instant de flottement. De sa vie, il n’avait contemplé la possibilité d’être le gendre de qui que ce soit or là…On reprit le thème enlèvement.

Tout a été trop facile. J’insiste…Ombrage est derrière tout ceci même si elle s’arrange pour faire paraître le contraire…mais et toi, ma douce…de quoi te souviens tu ? As-tu vu quelqu’un ? Entendu quelque chose ?

Les souvenirs d’Angel étaient d’un flou navrant.

*Droguée ?...Maléfice de derrière les fagots ?...Pas ces trois cons…à peine s’ils n’étaient pas cracmols…*

T’en fais pas, on viendra à bout de cette affaire…

*Pourquoi j’ai l’impression qu’elle ne veut pas en parler ?...Que s’est il vraiment passé, là ?*

Le doute le taraudait mais il faisait tout son possible pour sembler décontracté et content. Angel passait pas mal de temps avec Sam avec qui elle semblait s’entendre chaque jour mieux. Lui, s’occupait à ce qu’il pouvait. L’activité était en point mort et il avait la sensation d’être en train de se la couler en douce au lieu de faire un boulot valable. Il en toucha deux mots à Justin qui se défendit.

Non, mon vieux, je ne compte pas te tenir à l’écart longtemps. C’est calme pour le moment, au point que l’on dirait même qu’une trêve a été signée

À ce train vais devoir laisser tomber et aller chercher un coin où il se passe quelque chose…à moins de vouloir faire un papier sur les jardins anglais…tu vois le genre…

Je te jure, on baye aux corneilles au ministère pour le moment. Dès que ça bougera, on en sera !

Il espérait que cela ne tarderait pas. Ses premiers articles avaient bien déclenché la réaction voulue parmi l’opinion sorcière américaine et sans doute aurait filtré au-delà des frontières. L’effet cherché ne serait pas immédiat mais sans manque de quelque rebondissement digne d’être tenu en compte, l’opinion internationale se tournerait vers d’autre situations plus intéressantes.

Et puis vint le fameux appel. Justin ne donna pas de détails se contentant d’un :

J.O, le boulot nous attend !

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il était prêt à suivre le mouvement. Sam aurait voulu se joindre à eux mais Angel se déclarant fatiguée, l’américaine opta pour rester lui faire compagnie.

M’en veux de partir comme cela…


Sa chérie était pleine de compréhension.

Vas-y, tu en meurs d’envie ! Je t’aurais bien accompagné si je n’étais pas si fatiguée…

*Elle était parfaitement en forme jusqu’à il y a un instant…*


Pas le temps de s’appesantir sur le thème, Justin menant la ronde ils transplanèrent à l’endroit indiqué. Un coup d’œil aux alentours avait suffi pour l’informer qu’ils se trouvaient dans un ensemble de bâtiments plutôt ruineux, sans doute inhabités et quelque part en zone moldue.

T’es sûr que c’est là ?

On m’a assuré qu’une nouvelle séance de torture de né-moldus va se dérouler dans ces hangars. Mes hommes sont en place. On fonce dès que l’on a le feu vert. Mets ton masque.

Il reconnaissait le besoin de Davenport et ses hommes de garder l’incognito dans cette opération non ministérielle mais ne voulut rien entendre d’en faire autant.

*Bizarre l’endroit, pour des sorciers…*

Feu vert donné. On fonça. Et c’est là que tout commença à aller de travers…de la façon la plus stupide qui soit. J.O avait eu certes droit à quelques erreurs de logistique au long de sa carrière mais faisant toujours cavalier seul, misant sans défaut sur la discrétion, il était plus facile de s’en tirer sans mal…or là…pour une gaffe, celle-ci était monumentale. Ils tombèrent en pleine séance de torture, soit…sauf que celle-ci faisait partie du script d’un film…et eux, héros légendaires, déboulaient en plein tournage et se faisaient envoyer au diable par un directeur outré.

*Génial…que suit ?*

Parant au plus pressé, on distribua généreusement des Oubliettes à tout va, détruisant au passage toute évidence de leur bourde puis, faute de mieux, chacun regagna ses pénates en essayant d’oublier le mauvais moment, ce qui s’avérait impossible. J.O ne pipait mot, Justin s’y prenait très bien tout seul. Furieux comme il était, il fallut des trésors de patience à Sam pour apaiser un peu son humeur noire. Alertée sans doute par les éclats de voix du maître de céans, Angel descendit se joindre à eux et eut droit à l’histoire complète. Curieusement, elle ne semblait ni trop surprise ni spécialement consternée.

*Une de deux…ou elle s’en fiche comme d’une guigne…ou n’a rien pigé…*

La sachant au contraire très douée pour comprendre les choses au quart de tour, restait à supposer que la miss s’en fichait un peu, de leur mésaventure. Ce qui n’arrangea rien pour son égo plutôt lésé par la situation. Il se refusa néanmoins d’approfondir la question et enfila, morose, les Pur Feu que Sam distribuait gracieusement. Justin pérorait, énervé au maximum.

… N’empêche que celui qui m’a induit en erreur va m’entendre !

*Pour ce que ça va arranger…*

Après la troisième ronde de boissons, Justin se calma un peu en assurant qu’à part la paperasse à remplir l’histoire tomberait dans l’oubli. C’est beau, l’optimisme…

Le lendemain ils faisaient la une des gazettes sorcières. Gros titres criant à l’outrage et comme cela ne pouvait pas manquer une déclaration vipérine de la sous-secrétaire qui les rabaissait au rang de groupe carnavalesque et le mettait lui au ban de la société en le taxant d’individu uniquement motivé par le lucre et la notoriété. Pour faire bien et expéditif, elle mettait prix à sa tête et demandait son expatriation immédiate.

10.000 gallions, suis vexé…je vaux plus que cela !, maugréa J.O en secouant la tête.

Angel lui coula un coup d’œil attendri et prit sa main avec un soupir qui sonnait à résignation. Justin avait balancé le journal à travers la salle à manger, hors de lui il fallut encore de l’intervention de Sam pour le ramener à des propos plus tranquilles.

Navré de vous avoir entraîné là-dedans ! J’aurais dû être plus rigoureux… J.O… j’suis… On aura d’autres occasions pour démontrer le traquenard, j’y veillerai, sois en sûr…

M’en doute bien…calme toi plutôt, on trouvera bien comment arranger ça…

Davenport soliloquait presque, en essayant de trouver une explication à la situation. Son équipe agissait dans l’anonymat, pas de risque de ce côté-là , selon lui ses hommes étaient indéfectibles dans leur fidélité.

*Pourtant quelqu’un a vendu la mèche !*


Il n’en dit mot.


Phil est au-dessus de tous soupçons. La communication était mauvaise… Je lui ai fait répéter l’adresse… puis j’ai envoyé tout le monde au casse pipe, quel con !

Tu ne seras ni le premier ni le dernier à suivre une fausse piste…ou encore pire à tomber dans un piège…parce que c’est bien de cela qu’il s’agit …mais ce n’est pas la fin du monde…que du contraire…

On le regarda comme s’il était devenu fou sous le coup de l’impression pourtant il était la placidité même. Vu l’expression des autres, il crut bon étendre son explication :

Elle crie sur les toits ses vérités, étale des preuves, hurle justice et tout le blabla…mais on peut très légitimement mettre en cause le fait qu’elle soit en possession de ces preuves…justement de ces preuves là. Comment les a-t ’elle ? Ceux qui ont documenté ceci…comment ont-ils eu vent de ce qui allait se passer ? Cela pue le piège à trois lieues ! C’est une saine question de logique. N’importe quel tribunal sensé mettrait fort en doute des preuves de ce calibre douteux. Ce n’est pas l’opinion internationale qui se laissera émouvoir par un coup monté comme celui là. En plus, ce n’est pas cette même opinion qui agréera la pratique de mettre prix à la tête d’un journaliste…ses menaces condamnent Ombrage avec une évidence incontournable. Que la Presse soit comminée au silence, avec répression à la clé attise le feu et pas exactement dans le sens que Madame désire… St Clair sera ravi avec ce que j’ai pour lui…Enfin, cette situation commence à devenir vraiment intéressante.

Angel ne semblait pas plus convaincue pour autant. Justin gambergeait. Sam elle beurrait tranquillement une tartine mais la connaissant J.O savait qu’elle réfléchissait à toute. Il opta pour s’appliquer à déguster son petit déjeuner comme s’il n’y avait rien de plus important au monde.

Ayant demandé la permission à Justin, à peine celui-ci parti pour le ministère, J.O alla squatter le bureau du maître de céans. Confortablement renversé dans le fauteuil face, il laissa dériver ses pensées. Les faits de la dernière nuit revenaient en boucle. Il était clair que sur place se trouvait une équipe toute prête à surprendre tous leurs faits et gestes, à la bonne vieille manière sorcière. Comment était-elle arrivée là ? Bonne question. La réponse venait toute seule pourtant. Quelqu’un, très au courant de leurs agissements avait transmis l’information. Repassant ses souvenirs de la veille au soir, l’instant de l’appel reçu par Justin lui revint.

*Il s’est levé et a quitté la table…juste après Angel s’est levée à son tour et est revenue après lui…Non ! Pas Angel…mais…enfin…quand même pas…et si…*

Ce « et si… » le gêna pendant un bon moment. Il se refusait à croire que sa douce chérie put être le mouchard…pourtant tout portait à le croire. Son attitude, depuis son retour, avait été pour le moins étrange. Si, comme il le supposait, Ombrage était derrière toute cette affaire, on ne pouvait exclure l’usage outrancier de la magie dans des fins peu louables…

Laissant de côté ses idées d’intrigues intestines et autres variétés de trahison, il se mettait au travail quand son portable sonna. C’était Armand St. Clair. Comme on pouvait s’y attendre, une copie des gazettes anglaises avait atterri sur sa table.

Étrange façon de t’y prendre, James .

Je n’ai rien fait à part tomber bêtement dans un piège mais je m’imagine que vous pouvez cerner le reste sans problème.

Un joyeux rire toute franchise faillit le laisser sourd. Armand St.Clair avait vu l’affaire exactement de la même façon que lui. Il rigolait encore de bon cœur en pensant à la suite.

Il n’est en aucun moment question d’un démenti. La presse sorcière de ce côté du monde voit les choses dès un autre angle…les agissements de cette femme et le Ministère qui la soutient sont dignes de blâme…j’attends un papier digne de ce nom au plus tard pour cet après midi…tu sauras bien lui fermer le clapet en attendant ce qui viendra…

C’est alors qu’il la vit. Au ras du sol, quasi fondue dans le motif du tapis, une oreille à rallonge captait chacune de ses paroles. Son cœur rata un battement mais il se força à continuer sa conversation le plus naturellement du monde tout en se levant et allant vers la porte close. L’Oreille semblait se concentrer sur le ton de sa voix et ne bougea pas, toujours attentive. Arrivé face au panneau massif, il l’ouvrit à toute volée. À deux pas du seuil se tenait Angel avec la rallonge accolée à sa propre oreille. En le voyant, elle sursauta, une expression de terreur peinte sur le visage et entama un mouvement de fuite qu’il freina en la saisissant du bras.

Je vous rappelle dans un moment, Armand !, sans plus il rangea le portable dans sa poche et dévisagea la jeune femme, blême, ainsi…c’était toi. On aurait dû y penser…c’est elle, n’est ce pas, qui te force à le faire ?...Dis moi…c’est elle ?

Angel reprenait vite ses esprits et se défendait vertement de l’accusation.

Si ce n’est pas ainsi alors c’est pire de ce que je pensais…Reste tranquille !!! Non, je ne vais pas te battre, ne sois pas ridicule…c’est cela, crie…ameute la maisonnée…que penses tu en tirer ? Que Sam compatisse et se mette de ton côté ?...Tu nous as espionnés, nous as trahis… dans quel but ???

Il avait réponse à toutes ces questions mais voulait les entendre de sa propre bouche. Alertée par l’esclandre Sam ne tarda pas à se manifester. Sa première réaction fut de défendre Angel qui du coup semblait fragile et démunie alors qu’il la secouait comme à un prunier, sans même s’en rendre compte.

C’est elle le mouchard, Sam…tout le temps elle et personne d’autre…Je ne sais pas ce qu’Ombrage a pu lui faire…

Sam, toujours pragmatique lui conseilla de se calmer et surtout de s’excuser d’être si brute avant de tourner les talons en disant aller chercher de l’aide. Resté seul face à Angel, qui n’avait pas l’air exactement repentante mais plutôt fâchée, il essaya de suivre les conseils de son ex-camarade de classe.

Suis désolé de t’avoir secouée…mais tu m’as pris de court…Bon sang, Angel…je t’aime…comment veux tu que je prenne ça ?...Oui, je m’imagine ce qui a pu se passer…je sais que tu n’en gardes aucun souvenir…Non, ma chérie…cela ne change rien…mais maintenant tu devras te laisser aider…peux pas travailler correctement si tu m’espionnes et vas rapporter ce que je fais…Pardonne moi, mon ange !

Avant qu’elle puisse dire le moindre mot, il lui avait lancé un sortilège de sommeil profond. La jeune femme s’écroula dans ses bras. En attendant que Sam revienne avec les renforts nécessaires, il l’emmena dans le bureau et l’allongea dans le divan.

Dors sagement, ma chérie…pendant que je me charge de lui mettre son monde à l’envers, à Ombrage.

Madame la sous secrétaire auprès du Ministre attendit en vain les jours suivants la nouvelle de l’arrestation de James Oliver Westwood. Pas que le journaliste se fut tapi au fond d’un trou perdu, au contraire, il se baladait par là en toute impunité, comme si sa déclaration ne lui faisait ni chaud ni froid. Et il n’était pas le seul à afficher une indifférence blessante à ses propos pointus. Les autorités moldues ne bougeaient pas un doigt, sa demande d’expatriation était tombée en ouïes sourdes et comme si ce n’était pas assez un nouvel article signé Westwood avait fait sa parution. Son titre « Tiens, donc… » et son contenu, l’avaient fait frémir de rage. Il se moquait vertement d’elle, ses édictés et déclarations…

Quand on dit que tout va bien, il faut toujours prévoir des surprises. Ce matin là, prenant le petit déjeuner en compagnie de ses hôtes, J.O les mettait au courant des avances de son programme anti-Ombrage quand son portable, posé sur la table, vibra énergiquement. Un simple coup d’œil suffit pour l’informer de l’identité de l’appelant et le faire changer d’expression. S’excusant, il quitta sa place pour répondre.

Bonjour vous deux…euh, bien sûr que je suis surpris…non, en fait…pas tant que cela…enfin…oui, un peu…Il se passe quelque chose ?...QUOI ???...non…non…là, suis vraiment surpris…comment que vous êtes à point d’atterrir à Heathrow ?...Mais…bien sûr que je vais vous chercher…oui…je serai là…

De retour à la table, il ressemblait plus à un gamin pris en faute qu’à un journaliste avisé au détour de tout. Sam voulut savoir ce qu’il avait.

Il se trouve que Rose et Magnolia arrivent dans une heure…que diables vais-je faire avec elles ? Quelle idée de venir juste maintenant ?...Marre toi, Justin, voudrais t’y voir…non, ce ne sont pas mes petites amies…ce sont mes mères…Oui, tu as bien entendu…J’en ai deux, cela ne te pose pas de problème, j’espère ?...Cela leur prend de temps à autre, oui…j’aurais dû les appeler…avec ma chance, elles auront eu vent des dernières nouvelles…

Elles n’avaient pas eu seulement vent mais étaient parfaitement au courant de la situation. Mères moldues avec un fils sorcier, ces dames Westwood tenaient à être au parfum de tout événement en cours dans le monde sorcier. Abonnées à toutes les gazettes existantes, elles n’étaient pas près de rater la plus infime nouvelle concernant leur rejeton, or depuis un certain temps, le chérubin défrayait la chronique dans le plus propre sens du mot. Comme la prunelle de leurs yeux avait la mauvaise habitude de s’égarer par là sans donner de ses nouvelles, elles avaient appris à faire avec. La plupart du temps, leur enfant chéri courait par monts et par vaux en quelque lieu au nom imprononçable, rarement répertorié dans les cartes mais cette fois, ses faits le mettant très en évidence dans un endroit parfaitement civilisé et connu de tous, les sœurs Westwood dans toute leur splendeur maternelle, ne trouvèrent mieux qu’aller constater de leurs propres yeux quelle activité tenait si bien occupé l’objet de leurs insomnies. Elles se doutaient bien qu’il devait avoir un joli minois mêlé à tout cela parce que pour une fois, James avait radicalement changé son modus operandi, laissé de côté les conflits moldus et semblait subitement très intéressé aux tenants et aboutissants d’un monde auquel il n’avait jamais accordé grande attention.

Je te dis que c’est une fille…

Tu lis trop de romans, Rose…James a trouvé un nouveau dérivatif pour son talent, c’est tout. Après tout, il est sorcier, que de plus normal qu’il s’intéresse à…

Comme ça…tout à coup !? Il annonce qu’il part en vacances, pour une fois, et voilà que du coup…

Entourées de leurs bagages, ces dames attendaient. Sans se gêner le moins du monde d’être garées au beau milieu d’un hall immense où on circulait en tous les sens, le plus souvent à toute vitesse, comme il est coutume dans les aéroports du monde, vu que tout le monde a hâte pour la raison qui soit. Rose, plus petite et replète faisait mine de chat ébouriffé face à sa sœur aînée (d’un an deux mois) Magnolia, grande, mince, racée et parfaitement maîtresse de soi. Ceux qui les connaissaient disaient volontiers que Rose était le cœur et Magnolia la tête mais savaient sciemment que ces deux vieilles demoiselles n’étaient que tout cœur…surtout quand il s’agissait de leur fils adoré.

Enfin, le voilà ce chenapan !!! Ouh ouh…James !!!


Rose, je t’en prie. Je t’assure que le petit voit parfaitement bien sans que tu ais besoin de sauter et crier…

Il a maigri !

Il est exactement pareil que quand il est parti…pourquoi serait il plus maigre ?...Quoique…es tu malade, James ?

Il venait d’arriver face à elles, La question de Maman Magnolia ne le prit pas de court, cela faisait partie du rituel.

Non, maman, je me porte parfaitement bien…tout comme vous deux, vous êtes splendides.

N’essaye pas de noyer le poisson avec tes compliments, coupa Rose tout de go en agitant sous son nez quelques exemplaires de gazettes sorcières.

Que t’ai je dit, Rose ? Tu manques de sens de l’opportunité. Viens là. Mon chéri, que je te regarde de près !

Maman, suis face à toi…ne me dis pas que tu as des troubles de vue !

Tu vois, Magno…l’insolent…Embrasse ta vieille mère au lieu de jouer les délurés !

Il s’acquitta de très bon cœur puis se tourna vers le couple qui se tenait en retrait.

Mamans…je veux vous présenter…

Mais c’est la petite Samantha…Mon Dieu, mais quelle beauté…, et Rose de s’élancer vers la jeune femme pour la serrer dans ses bras, au comble de l’émotion.

J’avais oublié que vous connaissiez Sam…laissez moi au moins sembler poli et vous présenter Justin Davenport, le fiancé de Sam…Justin…ma mère Magnolia et ma mère Rose…Juste une questions, mesdames…vous pensez déménager en Angleterre ?...euh juste que…en voyant vos bagages, on y croirait…

La suite fut tout à fait prévisible. Les dames Westwood insistèrent pour aller au Claridge’s où une suite les attendait, ce à quoi Justin ne trouva mieux que riposter en assurant qu’il n’était pas question d’aller à l’hôtel et qu’elles seraient ses invitées à La Folie.
J.O accepta le fait comme qui accepte les catastrophes naturelles, avec digne résignation. Il n’était pas au bout de ses peines. Depuis quelques jours Angel se trouvait chez sa grand-mère Rose en une espèce de cure de repos dans l’espoir de remettre de l’ordre dans son esprit chamboulé. Partie du traitement de choc était ne pas le voir pendant un bon moment.

Deux nouveaux articles sur les méfaits du ministère de la magie anglais avaient secoué fortement l’opinion internationale. Sur place, le prix pour sa tête avait augmenté, ce qui finirait par faire fléchir la droiture de quelques esprits, de quoi le faire déchanter de se balader par là comme si rien. Expliquer cela à ses mamans chéries sans les faire flipper pour de bon, demanda doigté et savoir faire. Il passa le flambeau à Sam.

Il y avait du remous ce matin là, au ministère. Impeccables, dignes et parfaitement investis de leurs droits les plus légitimes les six sorciers étrangers découvraient le Hall somptueux et s’enquéraient sur la plus rapide façon d’accéder au niveau 1, plus exactement au bureau de la sous secrétaire auprès du Ministre. Quand on voulut savoir à qui on avait affaire, le porte parole du petit groupe déclina sans hésiter leurs identités et la raison de leur présence.

Arsenius Kane, Jean Claude Dampierre, Manoel Gomes Da Silva, Lazare Thidiane M’ge , Lao Tsi et moi-même Magnus Alström, commission internationale des droits sorciers. Nous désirons rencontrer la sous secrétaire Ombrage. Non, nous n’avons aucun rendez vous ni besoin de l’avoir non plus, veuillez comprendre, cher homme, que Nous sommes L’AUTORITÉ !

Ni plus ni moins…Bien entendu, la nouvelle se propagea comme feu de brousse et parvint à l’intéressée bien avant que ses insignes visiteurs.
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Angel Grisham
new & pure
Angel Grisham
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multicomptes : Justin Davenport
Alix Blackstorm
Erik Nielsen
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyDim 16 Déc - 0:11

Ainsi on ne l’avait enlevée que contre une rançon. C’était étrange aux yeux de tous même à ceux de la victime qui ne comprenait pas plus que les autres le pourquoi d’un tel méfait. Sans être des nababs, se parents – surtout sa grand-mère – auraient pu décaisser bien plus que la somme ridicule demandée par les ravisseurs. Hormis ce fait, il semblait que des protections magiques d’un niveau assez élevé avaient entouré Angel, mais point trop. Cependant, ce qui surprenait le plus la jeune femme était sa désorientation. Selon J.O et ses amis, seulement trois jours d’absence s’étaient écoulés alors qu’elle pensait sincèrement à beaucoup plus de temps. Quelque part quelque chose clochait mais Miss Grisham était bien à mille lieues de deviner quoi.

Ses parents rassurés, quoique leur battant toujours froid en raison de leur séquestration forcée pour l’éloigner de J.O, Angel avait goûté pleinement les joies de « la Folie » de Davenport.
Son sévère jugement vis-à-vis du propriétaire s’était un peu adouci car Justin n’avait rien, ou très peu, du dandy inutile qu’elle avait suspecté au départ. De plus, sa fiancée devenait une véritable amie. C’est fou le nombre de points communs qu’elles partageaient. La jalousie première ressentie envers cette séduisante personne qui partageait beaucoup de souvenirs de jeunesse avec J.O s’était envolée à présent.
Tout aurait pu être parfait si ce n’était certaines migraines et absences dont Miss Grisham souffrait parfois à l’improviste. En général, cela survenait quand la conversation tournait autour de la cause et surtout du ministère. La seule évocation du nom d’Ombrage la mettait alors quasi en transe au point de rater des cases de discussion qui étaient alors remplacées par des échos issus de nulle part :

IL te manipule !... IL ne pense qu’à lui et à son job !... N’oublie pas la promesse…


Absolument personne ne remarqua ses moments d’égarement. Il est vrai qu’elle était entourée d’étrangers. J.O ne la fréquentait que depuis trois mois ; Davenport et Sam depuis quelques jours à peine. L’unique personne qui aurait pu discerner ses troubles était absente. Comme son amie lui manquait ! Mais, chose naturelle en soi, Opal avait préféré suivre son élu. Angel ne lui en voulait absolument pas même si elle regrettait son éloignement.
Avec tout ça, les nuits de la jeune fille étaient perturbées. Entre voix insidieuse et craintes pour Miss McLane, Angel dormait peu sans s’en rendre compte, mettant sa fatigue sur le dos des événements récents.
Puis J.O partit avec Justin vers une destination obscure. La malaise engendré par ce départ fut très réel et la potion donnée par Sam n’aida pas trop à vaincre la sourde angoisse qui l’étreignit jusqu’au retour en fanfare du journaliste.
Aux mots surpris en allant voir ce qui se passait au salon, Angel comprit que des choses avaient mal tourné. Rien de catastrophique pourtant, selon son propre jugement une fois au fait des mésaventures encourues : juste une erreur d’intervention dans un endroit imprévu.


*Pas de quoi fouetter un chat !*


D’ailleurs, même Davenport finit par calmer sa hargne. À l’en croire, aucune trace de leur bourde ne subsistait. Si J.O commenta peu sa déconvenue, son mécontentement fut très palpable.
Plus tard, seule à gamberger dans son lit, Miss Grisham se tracassa, bercée par des insinuations dérangeantes :


* IL aime son travail plus que toi… Vois comme IL est pour avoir raté un scoop… IL devrait abandonner, ainsi IL ne se consacrerait qu’à toi ! … N’oublie pas la promesse…*

La tête lourde, Angel grignota à peine son petit déjeuner en compagnie des autres qui semblèrent sereins jusqu’au moment où des nouvelles tombèrent. On se passa alors la gazette où étaient illustrés les exploits de la veille. Les déclarations signées par Ombrage étaient virulentes, injurieuses et caricaturales. Néanmoins, Angel ne s’outra pas à l’avenant de la compagnie car, à part la menace d’une expatriation sur la tête du journaliste, elle pouvait se réjouir :


*Discrédité de la sorte, il perdra son job… IL ne verra plus que toi…*

Hélas, la suite lui démontra que Mr. West ne baissait pas facilement les armes. Il entra dans un long monologue par lequel il prouva par A B que le piège pouvait se retourner contre son auteur présumé. Il avait un plan à soumettre à son éditeur.
Une fois de plus le parasite de son crâne déconnecta Angel de la réalité.

*Suis ses faits, gestes et paroles !... espionne-le…*

Davenport les ayant quittés pour son travail ordinaire, Angel aida mollement Samantha à débarrasser la table et à la vaisselle. Son manque d’allant fut vite remarqué avec inquiétude :

… c’est vrai, je ne me sens pas trop bien, Sam. Excuse-moi, veux-tu ?

Elle n’avait pas raté le départ de J.O vers le bureau de Justin. Y allait-il comploter quelque chose ? L’unique façon de le savoir était de récidiver l’écoute de la veille.
Oreille à rallonge déployée, attentive, elle s’installa de l’autre côté de la porte. Bingo ! J.O discutait avec un éditorialiste commanditaire :


Je n’ai rien fait à part tomber bêtement dans un piège mais je m’imagine que vous pouvez cerner le reste sans problème.


Blablabla, ça se répondait dans une conversation où il était question de relations internationales et autres puis…
Sans avertissement, la porte s’ouvrit à la volée.
L’expression du visage de J.O était… terrible ! De quoi terrifier la jeune espionne qui ne pensa qu’à déguerpir illico. Hélas, West la tenailla rudement. Portable rangé, il accusa :


Ainsi… c’était toi. On aurait dû y penser… c’est elle, n’est ce pas, qui te force à le faire ?...Dis moi… c’est elle ?

Inconsciente d’avoir commis un quelconque acte répréhensible, Angel bredouilla :

Je… Je ne comprends pas de quoi tu causes ! Je n’ai rien fait du tout !

Si ce n’est pas ainsi alors c’est pire de ce que je pensais…

J’ignore à quoi ou à qui tu fais allusion. Lâche-moi !


Elle avait beau gesticuler, il la ferrait. Malgré ses appels au calme, son air rogue la fit frissonner :


… Ne me frappe pas ! J’ai rien fait !


Il se défendit de telles intentions mais tenait à des explications qu’elle aurait eu toutes les peines du monde à lui donner. Il se démenait tellement sur elle, tentant de forcer des aveux qu’elle ne put que hurler :

TU ES FOU ! LÂCHE-MOI ! AU SECOURS !


Sam, alertée par ses cris, vola enfin vers elle. Hélas, son opinion chevaleresque vira de bord quand J.O déclara :


C’est elle le mouchard, Sam…tout le temps elle et personne d’autre…Je ne sais pas ce qu’Ombrage a pu lui faire…


Rien, intervint Angel. Elle ne m’a rien fait. Personne ne m’a rien fait… à part toi qui te comporte comme le dernier des goujats
!

Oser tenir de tels propos avec une oreille à rallonge à ses pieds aurait dû prouver l’irresponsabilité de Miss Grisham. Cependant, J.O, même radouci, n’en fulminait pas moins. Ses excuses sonnaient faux :

Suis désolé de t’avoir secouée…mais tu m’as pris de court…

Tout est fini, c’est ça que tu veux me dire ?


Il lui assura le contraire en mélangeant des mots d’amour à des pardons avant de… lever sa baguette vers elle.

Regarde Mamy, je vole !!!
cria la voix juvénile enjouée.

Bras écartés, visage radieux, yeux clos, la jeune femme allongée sur un matelas paraissait aux anges en refaisant des gestes de son passé.

C’est très bien, ma chérie ! Excellent ! N’oublie pas de piquer en avant pour atterrir.

Attendrie aux larmes, la vieille dame suivit le mime de sa petite-fille qu’elle câlina aussitôt la « séance » terminée :

Tu as été parfaite, trésor. Maintenant, tu dois dormir. Repose-toi, mon cœur.

Avec tendresse, Rose Penventies embrassa le front d’une Angel sereine puis s’éclipsa d’un pas un peu lourd.
La porte fermée, la grand-mère ravala des larmes et secoua son chignon neigeux :


Ça ira. Faut-être patiente, Rose.

Tout en dégustant une infusion auprès de l’âtre vif, installée dans son antique fauteuil à bascule au rythme du tictac de la grosse horloge de coin, Mrs. Peventies se remémora les derniers jours écoulés.
Quelle n’avait pas été sa surprise en recevant le « colis » ! Un chandelier en portoloin s’était écrasé dans la cour enneigée, suivi par la chute de deux corps. Le lévrier afghan, reconnaissant son maître officiel, avait donné l’alarme et Rose avait ouvert, empressée. L’énervement joyeux de SàP ne pouvait que signer l’arrivée de J.O et, s’il venait en ce lieu reculé, il devait être accompagné…
Effectivement, il l’était. Mais l’excitation de Rose retomba immédiatement en constatant l’état de sa chère Angel portée à bout de bras, telle une fleur coupée. En propos hachés, Mr. West mit l’aïeule au parfum. Angel n’était pas blessée mais malade… du cerveau. À l’entendre, sa petite-fille aurait été soumise à une sorte d’imperium ou quelque artifice du même acabit. Ne sachant trop que faire d’elle, préférant vaquer à ses occupations sans poids suspect à tirer derrière lui, J.O venait s’en délester chez elle. Bien sûr, Rose remarqua la sincère inquiétude du jeune homme. N’empêche que cela ressembla tellement à un largage en bon et due forme qu’un ressentiment naquit envers le journaliste.


*Dès que ça devient gênant, on s’en débarrasse ! Mauvais point, mon garçon !* pensa-t-elle dès qu’il détala contrit… ou pas.

Vu le peu d’indications fournies, Rose se mit en devoir de cerner le problème elle-même. J.O soutenait la thèse du lavage de cerveau. Quelqu’un aurait forcé l’esprit d’Angel à agir contre sa volonté propre, lui dictant des actes dont la jeune femme ne conservait aucun souvenir. À Rose de veiller sur Angel, le temps de régler certaines choses avant de s’intéresser à son sort :

*Et dire qu’elle aime ce type…*

Oui, l’affection que portait Mrs. Penventies envers James Oliver West en prit un sérieux coup, ce soir-là.
Depuis, Rose s’était fait une opinion personnelle sur le cas échu. À l’évidence, Angel n’était plus pareille. Interrogée en douce, elle bafouillait lorsque le nom d’Ombrage était prononcé, devenait vague, voire incohérente sur divers sujets pointus, allant même jusqu’à se risquer à une tentative d’évasion.


*On lui a chamboulé la cervelle à ma pauvre petite ! Et cet imbécile fout le camp plutôt que de rester pour l’aider…*


Bien qu’au fond d’elle, Rose ne doutât pas des sentiments partagés entre ceux-là et même si le jeune homme n’avait pas tort de rester à l’écart, une amertume demeura à son encontre.

Des cas semblables à Angel, Mamy Rose n’en avait jamais rencontré. Jeune, elle avait étudié l’art des potions et un peu de divination mais ses sciences, elle les avait acquises au contact de la nature.
La Terre est mère de toute chose. Sans elle point de plantules, plantes, arbrisseau ni arbres. Dans la terre s’ancrent les racines pour donner des rejetons solides. Parfois, outre air et arrosage, un greffon est nécessaire à l’épanouissement végétal. Angel en était un. Issue d’ailleurs, elle avait été entée à une vieille souche étrangère avec des perspectives florissantes. Tant d’efforts seraient-ils ruinés par des manipulations malveillantes ? Foi de mamy Rose, jamais !
Son cheval de bataille enfourché mieux qu’un balai, la vieille dame eut recours à des remèdes empiriques afin d’extraire la vermine contaminant l’arbuste. Dès que le mal fut identifié, elle s’attela à la tâche.


*Veiller sur elle, rien que ça ? Tu rêves mon garçon ! Je vais retaper Angel et quand elle le sera, gare à tes fesses !*


On pouvait dépeindre Rose Penventies de multiples façons, elle s’en fichait. Tantôt intransigeante, dure, tantôt fofolle et frivole, sa seule passion était sa petite-fille. Pour elle, la carapace de Rose avait fondu. Si elle avait raté l’éducation de Mary, trop coincée et vite engluée par son moldu d’époux, Rose s’était juré de ne rien négliger pour cette gamine adoptée malgré elle. Quel bonheur d’être chargée de son instruction dès qu’elle avait manifesté ses pouvoirs magiques.
Petit bout de chou de trois ans, frêle comme une pousse privée de soleil, Angel avait été écartée des Grisham par crainte de révélations incompatibles… Huit années de bonheur partagé entre Angel et Rose avant l’entrée à Poudlard…


*Cette petite m’a donné une raison de vivre. Il est temps de payer ma dette et de lui rendre… sa raison !*

Rose aurait pu requérir l’appui de personnes patentées telle Minerva McGonagall, sa vieille amie. Orgueil ? Fierté ? Elle n’y recourrait qu’en cas d’extrême nécessité.
Bains de boues spéciales, mixtures bizarres à base de plantes, champignons hallucinogènes, rien ne fut négligé pour provoquer la récession mentale désirée.


*En remontant à la source, on trouvera ! Il le faut, je le dois !*

Là, en deux jours de soins intensifs, Rose était parvenue à recréer l’atmosphère de la sixième année terrestre d’Angel, étape cruciale qui, en replongeant Angel dans des souvenirs d’intense joie, permettrait de débloquer les verrous posés. Gamine, Miss Grisham avait démontré une grande attirance pour le quidditch. Elle aurait pu en devenir une grande joueuse si son caractère réfléchi n’avait pas pris le dessus. Toujours subsisterait une sorte de dualité chez Miss Grisham, une lutte opposant raison et impulsion. Il fallait tabler là-dessus pour reformater l’esprit premier. L’illusion du vol avait fonctionné. Maintenant qu’elle flottait dans l’euphorie, il allait falloir avancer doucement.

Revenue de ces réflexions, Mrs. Penventies avala son thé refroidi et s’activa.
Une autre mixture destinée à la « malade » s’élabora dans la cuisine transformée en laboratoire.
Trois heures plus tard, Angel eut quinze ans. Un « hic » se produisit alors.
Très enjouée, sous narco-hypnose, Angel babillait sans arrêt. Plusieurs fois dans la remontée dans le temps, Rose avait rigolé en entendant des récits inouïs où Opal McLane tenait une grande part.
C’est fou ce que ces demoiselles avaient connu en frasques de jeunesse. Mais le ton d’Angel varia du tout au tout en évoquant… Meredith Gloss, sa jumelle ignorée. Encaisser simultanément joie et atrocité avait fortement perturbé l’adolescente de l’époque.


Non Méré, je ne t’en veux pas, jamais je ne pourrai. Je te jure qu’on retrouvera le salaud qui t’a obligée à faire ça ! Je te le jure…

L’agitation d’Angel obligea sa grand-mère à interrompre la séance.

*Une promesse non tenue peut être une porte d’entrée à un esprit malveillant*
réfléchit Mamy Rose.

Elle prit des notes, soulignant en gras le nom de Meredith.


Le quatrième jour de « traitement » dévoila les petits amours secrets de la jeune fille. Un garçon avait bien compté pour Angel mais son souvenir n’était pas vraiment ancré pour être intéressant, utilisable.
On se rapprochait du temps réel. Rose, depuis le départ, avait laissé sa petite-fille narrer librement ses souvenirs, sans quasi intervenir. Pourtant, alors qu’elle parlait joyeusement de ses activités, le débit d’Angel se ralentit soudain pour s’arrêter totalement.
Un autre blocage s’annonçant, Rose jugea bon de s’impliquer :


Tu en étais à ton entrée dans l’Ordre, ma chérie. Si tu ne veux pas t’expliquer, tu n’y es pas obligée…


J’y ai beaucoup réfléchi… Deux raisons m’ont poussée à y entrer. La cause en est une… Il faut la défendre à tout prix puis… Méré… Par ce biais, j’allais peut-être pouvoir tenir ma promesse… Je dois le faire, je le dois, il le faut…

Tu souhaites donc encore mettre la main sur celui qui a contraint ta sœur à tuer vos parents ?


PAS QU’EUX… j’avais des petites soeurs… je ne les connaîtrai jamais, jamais… parce qu’un monstre en a décidé autrement…

Un calmant s’administra à la jeune femme en pleurs. Rose soupira. La clé des cadenas était proche.
Le fauteuil à bascule usa le parquet cette nuit-là. Le plus gros du travail avait été effectué, la grand-mère pressentait détenir des informations capitales. Celui ou celle qui avait manipulé Angel avait trouvé la faille, la chose qui lui tenait le plus à cœur, et s’y était engouffré.
Un dicton moldu disant qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud, Mamy laissa à sa petite-fille juste le temps de se remettre avant de réattaquer :


Maintenant, j’aimerais que tu me parles de J.O West… Comment l’as-tu connu ?...

Il récupérait son chien chez Opal… Elle me manque Opal… je voudrais…


Reviens à J.O, s’il te plait… Vous vous entendiez bien, non ? Qu’est-ce qui a changé ?

Angel s’agita de nouveau, sa tête oscilla de droite à gauche sur l’oreiller tandis que son front se perlait de sueurs :


Il ne m’aimera plus… je lui ai fait du tort… Je voulais, j’espérais que… On m’a promis que…

Qui t’a promis quoi, ma chérie ? En échange de quoi ? C’est important que tu te souviennes…


Lente, douloureuse, la confession complète se déballa, faisant frémir la dame âgée. Probablement droguée, Angel avait subi une forte torture mentale. Le but était simple : la pousser à trahir avec promesse de livraison d’un nom, celui qui avait forcé Meredith à décimer sa famille. Mais, pour être certaine de la fidélité de l’espionne renvoyée dans son milieu, Dolorès Ombrage avait imposé l’Impérium à la jeune femme. Des mots-clés déclenchaient les actes de la victime. Révisant ses notes, Mamy détermina lesquels. Il ne lui restait plus qu’à provoquer la chute des dominos…

Désolée de te déranger James, déclara le maine coon argenté face à un journaliste abasourdi. Tu n’as pas tellement manifesté d’intérêt pour Angel ces derniers temps… Inutile de te justifier, au cas où tu essaierais, je ne fais que transmettre. Peu importe tes raisons bonnes ou pas. Je sais ce qui cloche et comment y remédier. Pour peu que tu tiennes à ma petite-fille, viens. Sinon, tant pis, je me débrouillerai autrement, salut !


La réaction de J.O ne se fit pas attendre. Peu après la réception du message, il en expédia un autre très explicite.

La chaumière reluisant de propreté, Rose Peventies était parée à recevoir ses futurs hôtes. Corsage impeccable sur cotte longue d’épais lainage de bonne facture, elle attendit les invités en resserrant les pans de son châle chamarré violet et rouge.
Comme prévu, J.O ne débarqua pas seul. Encadré de deux femmes aussi différentes qu’on ne les aurait jamais crus sœurs, il stabilisa l’arrivée et émit un sourire en coin en faisant les présentations.
Pouvait-on avoir deux mères ? Il fallait croire que oui…


Bienvenue chez vous ! s’empressa Rose Peventies. Merlin que vous êtes pâles ! C’est votre premier portoloin ?... J.O, ce n’était pas un ultimatum, tu aurais dû venir en train !

On s’assit face à l’âtre et, tasses de thé et café distribuées, la discussion ne languit pas :

Je n’irai pas par quatre chemins, James. Ou tu trouves celui qui a provoqué l’éradication des Gloss, ou Angel restera ton ennemie jusqu’à ta totale déchéance…

En voilà des façons de traiter James, tiqua celle désignée comme étant Magnolia. Il n’est pas un objet dont vous pouvez disposer à votre guise !

D’un coup de coude dont on ne l’aurait pas cru capable, l’homonyme de la grand-mère d’Angel intervint :

Ne l’écoutez pas ! Ma sœur a tendance à trop couver James.


Moi ??? Mais c’est toi qui, d’ordinaire, dis que…


Je dis ce que je dis quand il faut que ce soit dit. Entre Rose, on se comprend, n’est-ce pas ? Nous désirons surtout rencontrer la jeune fille. C’est possible ? Elle n’est pas trop… ?

Affectée, si ! Elle l’est beaucoup. Votre garçon l’a larguée ici, sans plus. Il avait ses raisons, justifiées par mes soins, mais quand même, il aurait pu… Mais… Où est-il passé ?

Tout à se tirer dans les lattes, aucune des trois dames n’avait vu J.O s’éclipser…
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyVen 21 Déc - 15:27

Finalement son intuition de l’avait pas trompée. Il s’en passait, des choses au Vieux Monde. Simple routine, avait assuré Justin. Elle n’avait pas été dupe et la voilà qui tombait en pleine embrouille. Les sorciers anglais n’aimaient pas faire les choses en toute simplicité, c’était un fait constaté. Le cas De Brent/Blackstorm avait été une preuve éclatante. Justin avait été à point d’y perdre la raison mais comme on dit par là « Tout est bien qui finit bien ». Le fin mot de l’histoire connu, Mr. Davenport avait retrouvé la sérénité, elle était partie à Miami s’occuper des préparatifs de leur mariage.

Et voilà, qu’à son retour inopiné, elle se trouvait de nouveau prise dans l’intrigue locale qui menaçait, mine de rien, de prendre envergure planétaire et tout à cause d’un journaliste américain amoureux d’une sorcière anglaise. Sam avait été tenté de vouer cet entremetteur aux gémonies mais avait été prise de court en découvrant son identité. James Oliver Westwood. Pour une surprise, celle là en avait été une ! Une bonne et solide amitié les avait unis lors de leurs temps à Salem mais elle avait perdu de vue ce casse cou toujours à courir l’aventure. Des retrouvailles joyeuses…un peu trop à l’avis des autres, si on tenait compte de leurs mines à rallonge.

*Mais qu’est ce qu’ils se font comme idées !?*

Sans doute pas mal mais J.O et Sam s’étaient arrangés pour informer leurs respectifs de la vraie teneur de leur relation. Innocente et platonique. Point barre. Que tout continue en harmonie et paix était une utopie. J.O s’arrangea pour tomber en plein dans le panneau avec la sous secrétaire Ombrage et sans leur intervention salvatrice, l’américain aurait subi le baiser de Détraqueur. On le ramena à La Folie pour s’y remettre, des ses émotions. Ce qui, bien entendu ne sut durer. Une chose amenant l’autre, ce fut le tour de la petite amie de J.O de se faire enlever et disparaître pendant un bon moment.

*Faudra que je m’arrange pour convaincre Justin que ce climat de stress perpétuel est nuisible pour la santé !*

Elle n’y croyait pas trop, à un succès retentissant. Celui là était le monde de son chéri et supposer qu’il y renoncerait de bon gré était faire preuve de trop d’optimisme…ou peut être pas ? Le choix d’endroit merveilleux, paisibles, loin de tant de magie et mauvaises intentions était large. Tentateur. Mais il y avait encore beaucoup à faire avant d’arriver là. Secondant Westwood dans son jeu de détective elle connut quelques lieux « charmants » du monde magie, l’Allée des Embrumes entre autres, de quoi en avoir de frissons. Alliant ruse et audace avec un peu de bonne chance, ils récupérèrent la douce Angel, qui à part la frousse, avait perdu un peu la mémoire ou quelque chose de ressemblant, ce qui donnait nager dans le flou. Les pistes étaient minables. Ombrage, mise en cause pour d’évidentes raisons, semblait lavée de tout soupçon mais Sam se doutait bien que ce ne serait que question de temps démontrer le contraire.

Dolores Ombrage avait tout pour déplaire. Sans la connaître personnellement, Miss Forrester la détestait déjà. On l’avait mise au courant des faits pervers de cette femme qui, imbue de pouvoir grâce à son poste auprès du ministre, menait à la dure la vie des sorciers anglais. Que J.O se soit mis en tête démasquer ces impostures et donner à Ombrage ce qu’elle méritait, ne l’étonnait pas le moins du monde. L’américain avait bien réussi à faire enrager la sous secrétaire et n’avait aucune intention de les laisser les choses à moitié faire.
Et puis il eut cette razzia foireuse. Mal informés, Justin, son équipe d’assaut et J.O étaient tombés en plein film moldu créant une belle pagaille qu’il fallut dissimuler à grand renfort d’Oubliettes. Seul hic : la présence non soupçonnée de témoins bien placés qui avaient consigné tous leurs faits et gestes. De quoi se poser pas mal de questions.
Le lendemain, leur éclatant intervention faisait la une des gazettes sorcières. Justin, blême, écumait de rage. J.O réfléchissait, sombre. Angel, elle, le prenait avec un calme démoralisant. Sam apaisait son fiancé tout en se livrant, elle aussi, à quelques réflexions.

*À ce train là…tu vas aller te marier toute seule…au plus par procuration tant qu’à faire…pourquoi dois je être folle de ce bienfaiteur de l’humanité ?...Tu as toujours aimé Zorro….voilà, t’es servie !...et zut !*

Ballotée entre les émotions des uns, les déconvenues des autres et ses propres élucubrations, Sam voyait d’un côté filer le temps sans avoir fini les préparatifs du mariage et d’un autre avait la sensation d’être enlisée dans une situation sans fin, avec une crise qui en déclenchait une autre, effet domino aux retombées incertaines. C’est ainsi que de soupçon en certitude, J.O découvrit le mouchard qui avait si bien fait foirer les choses : Angel. Bien entendu la pauvre petite n’agissait pas consciemment mais était soumise à une vilaine sorte d’imperium mêlé à un savant lavage de cerveau et autres turpitudes magiques. La solution fut emmener la belle chez sa grand-mère, sorcière très douée et l’y laisser à ses soins. Sans doute on interpréterait cela comme une commode défection du journaliste mais Sam pouvait le comprendre…Dernièrement, elle comprenait tout le monde !

Et c’est au beau milieu de cette ambiance tendue, fébrile que débarquèrent Magnolia et Rose Westwood. La cerise sur le gâteau. Les mères de J.O étaient certes des dames charmantes, adorables dans tous les sens du mot même quand on devait accoler le qualificatif à entremetteuses. Elle avait fait leur connaissance lors d’une spectaculaire fête d’anniversaire qu’elles avaient organisé pour leur fils chéri…elles le faisaient tous les ans et invitaient toujours les meilleurs amis du « petit ».

Oui…je comprends, mon chéri…les laisser aller au Claridge’s était un risque…on sait jamais ce que pourrait faire cette folle d’Ombrage…et je ne voudrais pas qu’il arrive quelque chose à ces deux énergiques…

Elle tut sagement la conversation entretenue avec ces dames, peu après leur arrivée et installation à La Folie. S’étant étendues à souhait sur la beauté, somptuosité et autres qualités des lieux, Rose ne tarda pas à entrer plein dans le thème, sur ton de confidence :

Je dois dire, ma petite chérie, qu’en te voyant à l’aéroport, nous avons conçu, pour un instant, l’espoir que ce soit toi l’élue du cœur de notre James.

Je t’en prie, Rose, parle pour toi toute seule…moi, je n’ai rien pensé de semblable !

Bien sûr que tu y as pensé, Magnolia…Pas que nous ne trouvions pas ton fiancé charmant…

Il est parfait. Un vrai prince, renchérit Magnolia, il a des manières adorables et en plus est très beau garçon …bien sûr, il est anglais…enfin…

Sam avait pris le parti d’en rire.

Je ne sais pas ce qui vous a fait penser une chose pareille, Rose…J.O et moi on n’a jamais été que de très bons amis…

Oui…dommage !, soupira Rose, vous faites un si joli couple…au fait…y a-t-il quand même une fille mêlée à cette histoire ? Qui est ce ? Est ce une gentille fille ou une de ces évaporées…enfin, James a parfois de ces goûts…

Sam sourit en secouant la tête.

Je vous rassure…elle est adorable !

Elles voulaient avoir toute sorte de détails mais Sam laissait ce plaisir à leur bambin. Faute de pouvoir lui soutirer plus d’information, les dames Westwood s’enquirent sur son mariage.

Ce sera le mois prochain…à Miami.

Ma chérie, et toi…si tranquille ici à Londres ?...Ce sera, je m’imagine un grand mariage, non ? Où en sont les préparatifs ? Tu as déjà ta robe ?...

Et ainsi de suite. Tout y passa.

Gerry s’occupe de tout là bas…avec mes tantes ! Je devais être ici avec Justin…Oui, je sais, il y a toujours les détails de dernière minute…

Il y en aurait des tonnes, pressentait Sam. Ses tantines chéries ne se priveraient pas de le lui faire remarquer sur tous les tons. Déjà que Gerry lui en touchait deux mots à chacune de leurs conversations. La seule solution : rentrer au plus vite.

Ce soir là se profilait calme et sans sursauts. Au Ministère tout sembler rouler sur l’huile. Ils avaient intérêt, avec la Commission Internationale à fureter dans les moindres recoins, découvrant avec minutieuse efficacité, quelques squelettes jalousement gardés dans les armoires. J.O dûment escorté par ses délicieuses mamans était allé rendre visite à Angel. Sam entraîna son adorable fiancé anglais dans leur domaine favori : la cuisine.

On pourrait déjà nous occuper des détails du fameux buffet de notre mariage, qu’en dis tu, mon chéri ?...On n’a pas trop eu le temps de la faire, dernièrement…Non, ce n’est pas un reproche…juste une remarque…Au fait…as-tu des nouvelles de Michael ?

Apparemment aucune. Il semblerait que le « défunt » était aussi trop occupé pour en donner.

Je suis sûre qu’il va très bien, sans cela…tu le saurais déjà…mais enfin…préparons plutôt un bon dîner, sans doute les Westwood seront ici dans un moment…Un potage serait le bienvenu…il fait plutôt froid…steak frites salade ? Ça te va ?...Oui, moi cela me convient parfaitement bien…Que qu’est ce que j’ai ?...Mais rien voyons…de quoi tu parles ?...Tu me trouves énervée ?...

Avec un énorme soupir elle arrêta de hacher des oignons et se tourna vers Justin qui la regardait, circonspect.

Oui, tu as raison…je suis un peu énervée. Excuse moi…Justin, je veux rentrer…mais ne veux pas te laisser ci…Non, pas un seul instant, tu es chiche de te trouver quelque impossible cause à défendre…les superhéros n’ont pas droit à vacances ?...Oui, c’est justement de quoi il s’agit…je suis en train de te circonvenir pour que tu lâches tout, te montres irresponsable et t’enfuies avec moi, sous le soleil…


Oubliant le potage et le reste, elle se pendit à son cou, enjôleuse.

Soyons là bas pour Thanksgiving…cela nous laissera juste le temps pour peaufiner les derniers préparatifs, affronter toutes les réceptions qu’on voudra donner en notre honneur et finalement nous marier…qu’en pensez vous, de mon idée, Mr. Davenport ?

Samantha pouvait se montrer très convaincante, à ses heures.

Mais il restait encore un petit détail qui semblait être totalement sorti de la tête de Justin.

Je sais que tu n’as pas eu le temps de penser à cela…mais…et le fils de Michael ? Oui, la situation est drôlement compliquée mais pour tous…Il est mort, Justin et tu es le tuteur du petit…Bien sûr que je veux qu’il soit avec nous…mais ce qu’il faut tenir en compte est ce que veut son père…parce que le connaissant un peu, je peux assurer que Michael ne va pas épargner d’efforts pour avoir son enfant avec lui…

Pour une raison qui lui échappa, le cher homme avait l’air d’être en train de beaucoup s’amuser avec ses propos, qui à son avis n’avaient rien de trop rigolo mais il sut la rassurer et lui faire oublier ses tracas. Parfaitement heureuse, Sam occupa encore deux jours à faire du shopping de façon intensive, secondée par Rose et Magnolia Westwood qui s’acquittaient de leur rôle de conseillères pour future mariée avec un savoir faire émouvant, tout maternel.

Angel avait récupéré ses esprits . J.O avait joué de tout son charme pour se faire pardonner sa défection involontaire et l’avait convaincue qu’un changement d’air et décor lui ferait le plus grand bien. Ses mères chéries assumant le rôle de chaperonnes veillant sur les mœurs, la grand-mère de la belle, la laissa aller en toute confiance. SaP, l’ineffable afghan était de la partie, se comportant avec dignité princière jusqu’à l’apparition d’Anar, ce qui raviva chez le lévrier allez savoir quel instinct atavique de folie joyeuse, on dut lui appliquer un gentil sortilège pour le calmer.

Le lendemain de bonne heure tout ce beau monde prit place dans deux limousines qui allaient les amener à l’aéroport où les attendait le jet privé de Mr. Davenport. En montant à bord de celle que lui indiqua Justin, Samantha resta bouche bée en découvrant le passager qui s’y trouvait déjà en retenant contre lui un jeune chien.

Bonjour, tante Samantha !

Elle avait les larmes aux yeux en prenant dans ses bras le bambin blond qui subit gravement ses câlins.

Oh, Lucas…je suis si heureuse…si heureuse que tu sois là !

Oncle Justin a dit que j’allais vivre avec vous, c’est vrai, dis ?...Papa il avait promis, tu sais…mais il est mort, c’est grand-mère qui me l’a dit.

Elle ne put s’empêcher de déposer un baiser sur la tête blonde.

Oui, tu vas vivre avec nous, Lucas…et tout va aller très bien. Maintenant on va faire un long voyage et nous allons beaucoup nous amuser !

*Oui…comme des dingues…avec deux toutous à bord…Il promet, ce voyage !*

Ce fut une expérience inoubliable, pour tous et chacun. Vive la magie pour calmer les élans canins. C’est en ambiance de fête, de fort belle humeur qu’ils arrivèrent à destination. Gerry mis au parfum par son futur gendre, le perfectionniste, les attendait, dument préparé pour convoyer les nouveaux arrivants.

Ils eurent à peine le temps de s’asseoir à la terrasse pour un cocktail de bienvenue que des voix enthousiastes se laissaient entendre.

Coucou, Sam chérie…fiancée fugitive…on est là !

Elle disparut, engloutie par l’effusivité familiale. Refaisant surface, assez échevelée, la jeune femme procéda aux présentations.

Oh mon Dieu, s’exclama Tante Lou, mais il est magnifique…quel bel homme. Enfin de la vraie prestance…pas comme ces jeunes bellâtres bronzés qui hantent les alentours…, et sans faire plus de chichis alla étouffer Justin dans une étreinte chaleureuse, bienvenue parmi nous, jeune homme.

Tante Jane n’en fit pas moins laissant Justin, peu habitué à ce genre d’épanchements, assez remué. Les autres eurent droit à un accueil plus réservé mais dix minutes après on entendait les tantes en grande conversations avec les dames Westwood avec lesquelles elle se découvraient mille affinités et plusieurs connaissances communes. De là à passer au thème du jour il n’y eut qu’un pas. À les écouter on pouvait croire qu’il restait tout à faire et que Sam n’aurait plus un instant libre jusqu’à l’instant où résonneraient les accords de la marche nuptiale. Idée avec laquelle elle n’avait aucune intention de communier.

Personne ne semblait souffrir des inconvenances du jet lag mais après s’en être donné à cœur joie en jouant avec les chiens et découvrir ces alentours inédits, Lucas demanda un peu plus d’attention. Samantha tint à s’en occuper, après un repas léger et un bain, elle mit le petit garçon au lit et le borda en se sentant cœur de mère.

Tu vas dormir, mon ange…demain, tu vas rencontrer mes petits cousins, cela te fera plein d’amis pour jouer…

Mon grand-père me lit toujours une histoire avant d’aller dormir…il dit que cela aide à faire des jolis rêves mais tu sais…moi, je rêve souvent de mon papa…il revient me chercher, tu sais…

Gros nœud à la gorge. Elle dénicha un vieux livres de contes où Gerry avait puisé des histoires pour la faire rêver, elle aussi. La première page n’était pas finie que le petit dormait à poings fermés.

Il se fera réalité, ton rêve, mon cœur…je te le promets !

Un dernier baiser sur le front du dormeur et elle quitta la chambre sur la pointe des pieds.

*S’il reste encore un peu de justice en ce monde…il se fera réalité, ce rêve !*

La tête pleine d’idées, elle alla rejoindre la joyeuse compagnie. Il était encore tôt mais les Westwood et Angel prenaient juste congé pour se rendre à leur hôtel avec la promesse de se revoir le lendemain pour une virée touristique. Tante Lou et Tante Jane n’avaient aucune intention de regagner leurs pénates et mine de rien soumettaient Justin à un interrogatoire dans toutes les règles de l’art auquel il se prêtait de bonne grâce même si un peu dépassé par tant d’énergie et si peu de diplomatie.

Pauvre Justin, il doit penser qu’on est tous un peu rustres !, soupira Gerry, mes sœurs sont des monstres de curiosité.

Je crois qu’il s’était déjà fait à l’idée, Daddy…cela lui fait du bien penser à autre chose…ces derniers temps n’ont pas été faciles…je suis si heureuse d’être ici, avec toi…avec vous tous…tu me manquais, Gerry !

Petite menteuse…suis sûr que tu n’as pas eu le temps de penser à ton vieux père. Au fait, Francisco voudrait que tu l’appelles et Lavinia m’a bombardé de messages…Ils seront tes témoins, non ?

Qui d’autre ? Ce sont mes meilleurs amis…avec J.O…j’ai été si surprise de le rencontrer là bas…ben oui, il en fait des choses…

J’ai lu ses articles sur la gazette…je dois être le seul habitant du coin qui reçoit son journal par hibou…Dieu merci, ils sont discrets !

Tu es unique, Gerry…as-tu une idée de combien je t’adore ?

Il l’avait et en ronronnait presque de satisfaction. Les tantes se souvinrent enfin de leurs propres familles et s’en allèrent, un peu à contre cœur, assurant leur présence pour le lendemain.

Nous allons prendre les choses avec du calme, mes chéries…Justin et moi allons faire du tourisme avec nos amis. Le soir on peut se retrouver pour discuter les détails du buffet…Tante Jane, je ne tiens pas à arriver face à l’autel comme beaucoup de ces pauvres femmes à l’air halluciné, crevées d’avance et n’ayant qu’une envie : tout lâcher pour aller dormir une semaine de suite…Je veux être belle, tranquille et parfaitement heureuse…

Quelques mais suivis de soupirs et autres manifestations d’avis contraire s’émirent sans que Sam change ses projets. Gerry rigolait discrètement et Justin semblait soulagé de voir sa fiancée prendre l’affaire en main avec autant de bon sens. Les deux tantes énergiques s’avouèrent vaincues et prirent enfin congé, leur laissant l’occasion d’un gentil dîner à trois, pendant lequel, de manière ultra diplomatique, Gerry glissa quelques allusions sur les bienfaits de vivre sous le soleil, au bord d’une mer splendide. Il se garda bien de faire mention des ouragans périodiques et la proximité d’une famille exubérante.

Le repas du Jour d’Action de Grâce aurait lieu chez tante Lou, cette dernière ayant décliné toute offre d’aide, Sam et Justin se sentirent en liberté de jouir de la journée en toute joie en emmenant Lucas découvrir Parrot Jungle. Envolée sa grave réserve, le fils de Michael se transforma en un gosse ravi, trépignant d’impatience, posant des questions à tout go…


Et voilà, un petit gars tout ce qu’il y a de plus heureux…en tout cas, cela nous met en ambiance pour ce soir…tu verras, Justin…des adorables perruches !

Il aurait le loisir de le découvrir tout seul…
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyVen 4 Jan - 15:15

Comme les autres, Justin avait été assez secoué d’apprendre que la petite Angel était l’espion qui avait fait foirer sa mission d’intervention. Ce n’était pas de sa faute si elle avait été manipulée, et il aurait été très mal venu de l’accuser d’un quelconque acte volontaire. Elle aimait J.O et ne lui aurait jamais nui sans qu’une tierce personne ne s’en soit mêlée. Qui était-elle ? Peu de doute là-dessus, tous la soupçonnaient depuis le début : Dolorès Ombrage. La sous-secrétaire d’Etat – également directrice actuelle de Poudlard – tirait les ficelles par pure vengeance contre le journaliste américain qui avait eu le culot de révéler au Monde certaines pratiques douteuses du ministère en général et d’elle-même en particulier. Après avoir ridiculisé Mr.West en le faisant passer pour un clown, elle avait mis sa tête à prix et réclamé son expatriation.
Heureusement, J.O ne s’était pas laissé faire. Non seulement il avait démasqué l’espionne malgré elle mais il avait contré la perverse marionnettiste.
Justin et Sam ne commentèrent pas l’éloignement que West s’imposa avec sa belle. Il devait avoir ses raisons. Ce qu’en penserait Angel ne les regardait pas.

Un dérivatif aux tracasseries arriva avec deux Américaines âgées : les mères de J.O.
Décidément, ce gars ne faisait rien dans l’ordinaire. Qui pouvait, sinon lui, se targuer d’avoir non pas une mère mais deux ? Certes pas Justin qui, souvent, regrettait de ne pas avoir plus fait attention à la sienne de son vivant. Trop infatué de lui-même à l’âge bête, il n’avait réalisé que trop tard la lourde perte subie avec la mort de ses parents.

Rose et Magnolia Westwood étaient charmantes… Fatalement, elles connaissaient Samantha et, vu l’accueil chaleureux qu’elles lui firent à l’aéroport, il ne faisait pas l’ombre d’un pli que, pour un peu, elles se trompent de fiancé.
Les pendules mises à l’heure, n’en voulant pas aux dames d’avoir souhaité à leur rejeton une épouse aussi parfaite que Sam, Justin trouva normal de rapatrier tout le monde sous son vaste toit. Après tout, J.O et lui était presque de la famille, non ? Puis, laisser deux moldues dans la nature par les temps qui couraient n’était pas de bonne politique.
Était-ce son idée ou la future Mrs. Davenport exprimait-elle sa nervosité en hachant les oignons destinés à la salade du dîner ?


Quelque chose ne va pas, ma chérie ? Tu as l’air… anxieux.


Oui, tu as raison… je suis un peu énervée. Excuse- moi… Justin, je veux rentrer…

Pris de court, il suspendit ses gestes et lui lança un œil interrogateur. Vite, Sam compléta de manière assez inattendue. Elle ne semblait pas désireuse de le planter là mais lui proposait plutôt une escapade :

… je suis en train de te circonvenir pour que tu lâches tout, te montres irresponsable et t’enfuies avec moi, sous le soleil…

Sa façon de tenter de le circonvenir fut très convaincante. Comment résister à ses bras enjôleurs ?

…Ok, tu as gagné. C’est moi qui devrais m’excuser d’avoir manqué à mes devoirs de futur époux. Plutôt que de te seconder dans les préparatifs, je t’ai imposé une histoire dont on se serait bien passé. On fera comme tu veux… tout ce que tu veux…

Ce qu’elle voulait, là, tout de suite, ne les concernait en rien directement. Elle pensait à Lucas et à son père Michael. S’il n’avait pas si bien connu Sam et son copain, il aurait pu imaginer que des choses se passaient entre eux. Pas de doute, Sam lui ressemblait sur plus d’un point. Faire passer le bonheur des autres avant le sien ne la rendait que plus adorable.
Comme si un parrain comme lui allait se désintéresser de son filleul ? Que Sam n’ait pas deviné ce que son fiancé mijotait réconforta Justin, en l’amusant. Ne disait-on pas qu’un bon couple devait se préserver une part de mystère ?


Ne t’inquiète pas, ma douce. Tout arrivera à point nommé. On part dans deux jours, ça te va ?


Ce délai court fut bien employé. D’abord, Justin se rendit chez Lord Cavendish qu’il savait seul à cette heure
.

Bonjour Milord… Oui, c’est le moment. Je me doute que c’est dur pour vous et peut-être encore plus pour Aylinna mais…


Il doit en être ainsi, fiston. Les documents sont prêts. Tu le prends quand ?

Demain, même heure, si cela vous convient.

Je préparerai ma femme, dit Sir John avec une grimace amère. Promettez-moi que le petit sera…


En douteriez-vous encore? Je veillerai sur lui comme sur la prunelle de mes yeux

Ensuite, Davenport s’affaira à affréter son jet et de multiples détails dont un en particulier : J.O. Ce dernier avait requis un petit travail assez particulier. Pourquoi désirait-il le dossier d’une si vieille affaire ? Les Gloss avaient été rayés des vivants depuis si longtemps. Justin lui fournit les documents retirés des archives puis s’occupa de ses affaires propres.

Embarquer son monde vers la lointaine Amérique demanda une logistique pointue. Pas question de déménager des moldues âgées, un gosse et deux chiens via portoloin. Limousines et jet parés, tous embarquèrent joyeusement. Une fois de plus, Davenport s’émut en constatant l’attitude très maternelle de Sam vis-à-vis de Lucas. Elle ferait une mère merveilleuse, et Justin rêvassa quasi tout le long du trajet à un bonheur très proche maintenant.

Miami !
L’enfant chérie rentrait au bercail. Longtemps Justin se souviendrait de l’étouffant accueil qu’il y reçut de la part des sœurs de son futur beau-père. Beaucoup plus exubérantes que Gerry, Lou et Jane s’entendaient à merveille dès qu’il était question de faire tourner quelqu’un en bourrique.
Il fallut peu de temps à Justin pour comprendre la folle envie de Sam de tout plaquer et de s’enfuir.
Oh là, là ! Qu’est-ce qu’elles étaient pipelettes celles-là ! Tout, elles désiraient absolument tout savoir sur lui, depuis le berceau jusqu’à ses projets d’avenir. Il dut mentir… Les tantes de Sam ignoraient tout de la sorcellerie et il n’était pas question de vendre la mèche.


Sam dit que votre maison ressemble à Versailles… Vous vous y êtes rencontrés pour fraude fiscale, c’est ça ? demanda l’une.

Vous êtes venus en jet privé ? N’auriez-vous point aussi un voilier ? dit l’autre. Et ce gamin qui sera votre garçon d’honneur, ce n’est pas le vôtre, ou oui ?

Se débattant comme il le pouvait entre vrai et faux, Justin frisait l’apoplexie quand Sam revint dans la ronde après avoir bordé Lucas. L’ennui est qu’elle ne l’assista pas, préférant bavarder avec son père.

Justin fit gaffe à ne pas déraper tout en souhaitant donner une bonne impression aux curieuses.
Avec son naturel honnête, il les combla.
Ouf, vu l’heure avancée, les tantines daignèrent enfin abandonner l’interrogatoire et Davenport récupérer sa fiancée mais n’échappa pas à certaines allusions de Mr. Forrester lors du dîner. Pas de doute, ce dernier conservait l’espoir de voir le jeune couple s’installer à proximité. Il verrait bien…

Le lendemain, comme Sam l’avait prévu, on s’offrit une journée de détente dans un parc d’attraction animalier. J.O, et une Angel récupérée Merlin sait comment, filaient la parfaite entente. On rigola beaucoup pendant cette escapade, s’amusant comme des enfants sous les exclamations ravies du roi du jour : Lucas.
Pourquoi sa grand-mère Aylinna lui avait-elle annoncé la mort de son père ? Elle aurait pu se contenter de lui dire, qu’une fois de plus, Michael était parti pour une mission plus longue que les autres, non ? Cette révélation compliqua les plans prévus, en douce, tant pis. Il verrait sur le tas.
La journée complète passa en diverses activités ludiques et éducatives. On se marra comme des petits fous au milieu d’une jungle tropicale recréée en flânant sans trop se soucier du lendemain.

Lorsque l’on tombe amoureux, on ne voit que l’élu de son cœur. Jamais on ne pense à la famille de celui ou celle que l’on a choisi. Sam étant enfant unique, Justin avait bêtement cru qu’à part Gerry, son entourage comporterait peu de membres. Elle lui avait parlé de ses tantes mais les croyait vieilles filles, ce en quoi il se trompait lourdement. Veuves, Lou et Jane avaient été très prolifiques.
Sept cousins, tous nantis de conjoints et de gosses festoyaient déjà quand les fiancés et le futur beau-père débarquèrent avec le petit Lucas.
La maison, trop étroite pour ce beau monde, s’ouvrait sur un beau jardin où, protégée d’une tonnelle, s’étirait une longue table. Même en cette saison, la Floride reste agréable. La météo étant complice, rien ne s’opposait à un joyeux dîner. Dès leur arrivée, les fiancés furent submergés de félicitations et vœux divers. Justin eut les joues en feu à force d’embrassades, ses phalanges souffrirent également des vigoureux shake-hands des cousins. Bob, Bill, Edward, Harold, Conrad, James et Wallace se présentèrent ainsi que leurs épouses dans les prénoms desquelles Justin se mélangea les pinceaux. Les petits-cousins étaient légions. Dépassé, le fiancé en dénombra pas loin d’une vingtaine s’étageant entre l’adolescence et le biberon. Englobé par la masse délurée, Lucas disparut joyeusement.

Comme il est mignon votre fils, susurra la belle Cynthia, la femme de James. Ma Lilly et ma Patsy en sont déjà folle…


Ce n’est pas mon fils, du moins pas encore, je suis son tuteur...


Vous avez mis la main sur un trésor, savez-vous Justin ? Ma cousine s’est toujours montrée difficile… assura le cousin Bill.


J’ai cru comprendre que vous êtes dans la finance ? J’ai quelques dollars à caser, que me conseilleriez-vous ?

Et ainsi de suite...
D’un avis général, en Angleterre, Justin Davenport n’avait pas son chic pour organiser des réceptions. Il s’en sortait toujours avec diplomatie. Mais il n’était pas habitué à être le centre d’intérêt ni à être bombardé de questions aussi diverses que, parfois, malséantes de la part d’un front commun. Jugeant que la plupart se fichaient de ses réponses, il fit… de son mieux.
Pourquoi n’avait-il pas sauté sur la bouée que lui avait tendue Sam en voulant échapper à tout ça ?
Si le mariage devait ressembler à cela, autant foutre le camp de suite !
Un moment, il rêva d’appeler des renforts. Sa liste d’invités personnels était si réduite… Peut-être le temps était-il venu de renouer avec sa sœur ? Non ! Grand Dieu non ! Époninne et lui s’étant séparés en d’affreux termes, mieux valait oublier la branche Davenport et consort moldu. Maître Albermale avait juré de se déplacer, déjà ça. Avec Angel, J.O et ses mères, cela créerait une illusion de famille sauf que, comparée à ce clan, elle ferait pâle figure…

*Je vais télégraphier à… *


À qui, diable ? Ses relations étant toutes sorcières, mieux valait… oublier.

Au moins, ces gens, malgré leur curiosité se montrèrent ouverts et sympathiques. Pas un instant, Justin ne connut la paix, hélas. Sauf au moment des grâces. Le mâle le plus âgé se devait de s’exécuter. Gerry ne se fit pas prier pour prendre la parole :


Remercions le Seigneur ! Nous tous ici rassemblés, nous te remercions Seigneur pour cette joie intense que tu nous accordes ce jour. Bénis sois-tu particulièrement cette année pour encore agrandir notre famille en ayant permis à Justin de nous rejoindre. Mes sœurs, neveux, nièces et les petits, voici mon fils !


Encouragements à l’appui, impossible de se soustraire à une réponse. Davenport se leva à son tour :

Rendons grâce au Seigneur car il est bon, commença-t-il grave. Puis, ému, il se tourna vers sa Samantha, plongeant son regard dans le sien. Humblement, je reconnais avoir été comblé de bienfaits. J’ai beau posséder richesse et santé, sans toi je ne suis rien. Je t’ai donné mon cœur, tu m’as offert le tien ainsi que… toute la grande famille dont j’ai besoin. Merci…

Quelques larmes furtives et acclamations plus tard, Gerry découpa la dinde principale avec dextérité.
Belle soirée, en vérité. Rares furent les moments intimes que les futurs époux partagèrent. Sam avait bien tenté de se préserver de la tornade des derniers préparatifs mais les siens lui en laissèrent peu l’occasion.
De son côté, Justin se coupa en huit afin d’être paré au jour J. Son tailleur personnel ayant fait le déplacement jusque Miami, le moins à faire était de lui consacrer plusieurs heures. Des retouches au costume de cérémonie s’avérèrent nécessaires : Justin avait maigri. Avec des allers retours permanents, rien d’étonnant. Avec J.O, il s’intéressa également, en douce, à l’évolution des affaires internationales. Ombrage avait la commission sur le dos, plus question de procès sans représentant officiel en témoin. Angel et les dames Westwood semblaient s’entendre et le shopping marchait bon train entre elles. Bien sûr, le fiancé fut mis au courant des détails de la cérémonie et de ses suites. Il ne put s’empêcher d’y mettre son grain de sel en préparant des petites surprises festives. Son cadeau de noce requit toute son attention ainsi qu’un temps certain.
La veille du mariage, J.O tint absolument à enterrer dignement la vie de garçon de son nouveau copain. Heureusement, il lui épargna le striptease ordinaire en ces circonstances mais lui fit découvrir d’intéressants casinos où boissons et argents coulèrent à flots. Justin s’y marra beaucoup mais resta parfois si sérieux que West dut le secouer à plusieurs reprises :

… Non, c’est pas ça ! Je ne regrette rien, que du contraire ! … J’ai peut-être un peu la trouille, c’est vrai. Tu crois, sincèrement que je serai à la hauteur pour Sam ? Tu la connais finalement mieux que moi… Ouais, tu as raison, je suis un peu triste… Michael, ouais…


Impossible de lui dire : tu sais mon pote est bien vivant. Il se la coule douce aux Îles Vierges.
C’est avec lui que Davenport aurait aimé partager ces instants. Hélas, De Brent ne pouvait en aucun cas se montrer…

Magie aidant, nulle trace de beuverie ne subsista quand ils prirent la limousine les conduisant à l’hôtel choisi pour les noces. Fidèles à la tradition, les futurs époux s’étaient séparés dès la veille. Aussi, Justin grillait d’impatience quand, devant l’autel dressé sous un dais immaculé, il attendit la mariée.
Une foule, encore plus nombreuse que celle imaginée, occupait les travées de sièges blancs garnis de nœuds et rubans. Puis, enfin, l’orchestre entama la marche nuptiale. Tous se levèrent, se tournant vers la plus magnifique des femmes. Conduite par le bras d’un Gerry passablement ému, radieuse, précédée par une petite-cousine semant des pétales de rose sur le chemin, Sam s’avança.
Justin eut l’impression de vivre un rêve éveillé. L’officiant y alla-t-ils de discours ? Il n’en remarqua rien. Seuls comptaient les yeux de Samantha rivés aux siens.
Oui échangés, le petit Lucas, très sérieux en portant son coussin de satin, présenta les anneaux consacrés. Un baiser d’anthologie scella l’union de deux cœurs.

Mesdames, Messieurs, je vous présente Mr. et Mrs. Davenport !


Tout était dit… ou presque.
La fiesta !
Que n’aurait pas donné Justin pour y échapper ? Habituellement, la mariée jette son bouquet et les nouveaux époux s’échappent… Hélas, les Américains en avaient décidé autrement.
Buffet grandiose avec sculptures de glace et tutti quanti, champagne à flot, danses à gogo, les mariés ne connurent aucun répit à part la rumba d’ouverture du bal.


Je n’ai pas encore pu te donner mon cadeau, se plaignit Justin entre deux voltiges. On part quand ?

Pas de suite, malheureusement. Pourtant, Davenport reçut le sien de façon inattendue. Une inconnue de grande classe lui réclama une danse. Poli, il s’exécuta dans une valse lente non sans remarquer la perfection des pas qui s’accordaient aux siens.

On se connait ? J’ai cette impressions, mais…

Elle eut alors un sourire étrange, lui proposant de mieux la regarder. L’étonnement lui coupa les jambes. Il pila net :


Al… Euh… Clara ? Si tu es là c’est que Mich… Nick y est. Où est…


Derrière le bosquet indiqué, il l’attendait en fumant un cigare qu’il ne balança pas malgré l’étreinte à l’étouffer reçue
:

TU... tu es venu quand même ! Mais c’est dangereux ! Tu aurais dû…

Il était bel et bien là, lui expliquant le subterfuge employé pour passer incognito. Selon lui, seuls les vrais amis, qui regardaient attentivement, pouvaient les voir tels que lui et Alix étaient réellement.
Ils n’étaient pas venus seuls. Un regard vers les noceurs prouvèrent ses dires : Angel et Opal McLane discouraient à l’infini près de J.O et un grand gars blond.


… Nielsen est ton frère ? Tu te moques de moi !

Eh bien non. L’histoire était complexe, des précisions viendraient plus tard. Même si dévoré de curiosité, Davenport n’insista pas.

Sacrée Sam ! Elle avait invité son pote sans l’avertir. Tout à la joie des retrouvailles, on s’amusa beaucoup. Justin planait dans un bonheur enivrant tant qu’il en oublia ses griefs à l’encontre de son ami et de sa « femme ». D’un semblable entrain, il blagua avec tous. Une question le tarauda cependant. En aparté, il s’informa :


Lucas est ici, tu l’as vu ?

Non, Michael s’était abstenu de se révéler à son fils. Il paraissait si mal à l’aise en en parlant que Justin lui déballa son plan savant, muri de longue date. Une idée, ou son pote était soulagé ?


Tu ne pensais quand même pas que j’allais te l’enlever, hein ? C’est temporaire… On trouvera mieux, si tu veux.

L’étreinte de Michael lui prouva son agrément.

Enfin, les nouveaux époux regagnèrent la suite nuptiale. S’il restait en bas quelques fêtards, tant pis. Aucune plaisanterie de mauvais goût ne les attendait dans la chambre bouclée de sortilèges anti-intrusions que même des sorciers retors auraient eu du mal à franchir.
L’instant n’était pourtant pas encore au devoir conjugal.
Servant une coupe pétillante à sa femme, Justin trinqua tel un gosse avide :


Je peux te donner mon présent, maintenant ? J’espère qu’il te conviendra…

L’enveloppe gonflée gardée avec amour contre sa poitrine changea de main et se déchira. Attentif, Justin tenta de déchiffrer les expressions des traits de Sam. Elle paraissait tellement… incrédule…

Euh… Si tu n’aimes pas, c’est pas grave, je t’assure. On trouvera preneur facilement. C’est plus grand que chez toi, plus petit que chez moi et c’est pas loin d’ici…

Photos à l’appui, Sam détailla l’acte de propriété située aux Bermudes.
Son enthousiasme débordant soulagea Justin d’un grand poids. Croulant sous les baisers, il put ajouter :


On y va de suite ou demain, comme tu veux…


La nuit de noces, du moins ce qu’il en restait, se déroula à l’hôtel.
Au matin, les bagages se plièrent avec entrain.


Je vais chercher Lucas. On le rendra à son père là-bas… Oui, je couve ça depuis quelque temps… Il est au courant, je l’ai averti hier… C’est simple : Lucas est officiellement notre fils à présent ; tout est réglé. Il part avec nous mais on le conduira direct à St Thomas d’où on le sortira … en cas de besoin…

Sam rigola ; l’idée lui plaisait.
Ainsi fut-il fait.
La joie de l’enfant en débarquant chez son père remua les frais époux. Cerise sur le gâteau, Bikita arriva aussi en plein chamboulement d’émotions diverses.
Discrets, Sam et Justin s’éclipsèrent de ce remue-ménage en prenant le portoloin prévu par le marié.
Dès qu’ils se redressèrent sur la plage de sable blanc, Mr. Davenport souleva son épouse dans ses bras :

Je souhaite bien du plaisir à Michael avec sa nouvelle famille ! À toi, mon cœur, je souhaite la bienvenue chez… nous !

La villa sembla sourire à leur approche.
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptySam 12 Jan - 12:23

L’affaire tournait rond. Tel qu’il l’avait supposé. Se réjouir ? Même pas. Il avait la tête ailleurs. Qu’une commission internationale se charge de tourner la sous-secrétaire et le ministère en bourrique ne lui donnait qu’une maigre satisfaction. Il avait mal de son Angel et rien ne pouvait y remédier. J.O s’en voulait de l’avoir larguée si cavalièrement chez sa grand-mère mais sur le coup, il n’avait fait que parer au plus urgent. S’il était la source des problèmes de la jeune membre de l’Ordre, le plus logique était mettre prudente distance entre eux jusqu’à ce que la situation trouve une solution. Or, tout le monde ne semblait pas être du même avis. Le maine coon argenté, représentant de Mrs. Peventies, n’avait pas mâché ses mots :

Tu n’as pas tellement manifesté d’intérêt pour Angel ces derniers temps… Inutile de te justifier, au cas où tu essaierais, je ne fais que transmettre. Peu importe tes raisons bonnes ou pas. Je sais ce qui cloche et comment y remédier. Pour peu que tu tiennes à ma petite-fille, viens. Sinon, tant pis, je me débrouillerai autrement, salut !

Elle en avait des façons, la douce aïeule ! En retour, son aigle emblématique, délivra sa réponse :

Je serai là sur le coup de 17.00 avec deux personnes que j’insiste vous connaissiez.

Rose et Magnolia furent assez bousculées par sa requête mais la curiosité l’emporta.

On va la connaître alors ?...Sa famille aussi ?, voulut savoir Rose, tout émoustillée.

Oui. Pas sa famille au complet, ils ne me gobent pas mais sa grand-mère, qui pour le moment semble ne pas trop m’apprécier non plus.

Mais voyons, mon chéri…qui ne t’apprécierait pas ?, intervint Magnolia.

Soupir.


Si tu savais. Mais enfin, cette fois, je vous emmène en portoloin…expérience sorcière, mes chéries, pas trop agréable mais très efficace…On doit être là pour l’heure du thé, pas le temps de faire autrement.

Cela va faire mal ?, c’était Rose, un poil nerveuse.

Quelle question idiote !, riposta Magnolia, James ne nous proposerait rien qui nous nuirait !

Elles étaient d’un vert tendre en arrivant mais rien ne leur manquait et se reprirent assez bien, le temps de se trouver face à face avec la dame de céans.

J.O, ce n’était pas un ultimatum, tu aurais dû venir en train !

Moue polie tenant lieu de sourire.

Vraiment !? Ben, cela m’en a eu tout l’air, pourtant…

Au coin du feu, thé à point, Mamie Rose ne lambina pas en chemin. Son style était on ne peut plus direct.

Je n’irai pas par quatre chemins, James. Ou tu trouves celui qui a provoqué l’éradication des Gloss, ou Angel restera ton ennemie jusqu’à ta totale déchéance…

Bravo ! Effectivement on ne pouvait pas dire que Mamie Rose s’y prenait pour le ménager. Message reçu 5/5. Se ce devait être ainsi, ce n’était pas lui qui allait s’y récuser.

Pas besoin d’ouvrir la bouche pour objecter ou accepter, Rose et Magnolia montaient aux barricades. Le bel échange de ces trois dames qui du coup ne s’occupaient même plus de lui, alors, en douce, il fila chercher son Angel, sans être trop sûr de l’accueil réservé. Elle était dans sa chambre, assise face à la fenêtre, perdue dans la contemplation de la paisible nature des alentours mais dés qu’il s’approcha, Angel se tendit comme corde d’arc. Crainte ? Colère ?

Hey…désolé de ne pas être venu avant, ma douce, mais j’ai pensé que c’était mieux ainsi…Tu n’as quand même pas cru que je t’avais laissée tomber, non ?

Vraisemblablement, l’idée l’avait effleurée.

Angel, ce n’était pas mon intention…tu devrais le savoir. Je ne veux pas me montrer piteux et quémander ton pardon…j’ai agi ainsi pour ton bien et rien que pour cela…Oui, je devine ce qui s’est passé…Qui d’autre qu’Ombrage aurait pu agir de façon si abjecte…T’en fais pas, ma chérie, elle va payer toutes et chacune de ses noirceurs…m’en suis chargé.

Finalement, il arriva près d’elle sans que la belle ne songe à l’éjecter de là. Au contraire, elle commença à pleurer, sans bruit, contrite de faute involontaire. Sans rien dire , il la releva de son fauteuil à bascule et la serra contre lui, la berçant presque, avec toute la douceur dont il se sentait capable.

Mon petit ange, calme toi…Non ! Ce n’est pas de ta faute…et non…encore non, je ne suis pas fâché…je ne peux pas me fâcher avec toi…je t’aime, ma douce folle…tu devrais le savoir, non ?...Reste à savoir si tu m’aimes un peu, toi …

Il l’embrassait tendrement, définitivement convaincu qu’aucune autre fille au monde détournerait son attention tant que son Angel serait près de lui, quand l’entrée en scène de trois dames agitées mit fin aux retrouvailles.

JAMES !!!, exclamation unanime.

Sans lâcher sa chérie, il affronta le trio essoufflé, à croire qu’elles avaient grimpé l’escalier au pas de course.

QUOI !?...Peux pas embrasser ma fiancée sans que vous fassiez du foin ?...Ma chérie…voici Rose et Magnolia, mes mères adorées…Mamans…Angel…C’est bon, on descend avec vous…sans commentaires, Maman Rose…

Autant dire au vent de ne pas souffler. On s’en donnait à cœur joie, là. Déjà au milieu de l’escalier, Magnolia posait des questions, Rose soupirait et Mamie Rose laissait aller quelque petite ironie. Arrivés au séjour, face à l’âtre flambant, force fut de s’asseoir sagement et suivre le mouvement, ce qui signifiait répondre à toute et chacune des questions posées. Et il y en eut pas mal. On peut facilement deviner le genre de la conversation qui s’en suivit. J.O ne lâcha pas la main d’Angel et celle-ci semblait se demander dans quelle histoire loufoque on voulait l’embarquer. Rose et Magnolia se bousculaient presque au portillon. Mamie Rose , plus discrète, ne demeurait néanmoins pas en reste.

Non. Angel et moi on n’a pas encore parlé de mariage, un peu prématuré quand même…STOP !!! Me refuse à être interrogé comme un délinquant de troisième zone…Mesdames, un peu de mesure…Oui, Mamie Rose, je respecte votre petite fille par-dessus tout…Cela n’est pas votre affaire mais celle d’Angel et moi…enfin, si elle veut…Et puis, ça suffit ! Vous nous voyez comme si nous étions de gamins éperdus…nous sommes tout deux adultes et libres de faire ce…

James…je t’en prie !, s’étouffait Magnolia, que va penser Rose…nous t’avons éduqué dans les meilleurs principes et…

Maman…arrête !!!

Mais non, voyons, on n’arrête pas, renchérit Rose Westwood, ravie de son rôle de duègne veillant sur les mœurs, tu es notre fils…et cette adorable petite mérite toutes nos considérations…Mais enfin, plutôt que d’écouter tes arguments égarés…Ma chérie…parle nous de toi…

Chérie s’y prit avec grâce et désinvolture, tout en lui broyant la main mais il devina que passé le premier impact face à ces mères fonceuses, elle était en train de s’amuser.

Pardonnée sa défection, J.O put se permettre se sentir de nouveau bien dans sa peau même si la mission échue n’était pas spécialement réjouissante : dépister l’auteur d’un meurtre commis quelques vingt ans auparavant. Qui dit meurtre dit aussi autorités et le seul représentant de la loi digne de sa confiance n’était autre que Justin.


Je suppose qu’il y a un dossier sur cette affaire…

Il y en avait bien un, prenant de la poussière quelque part dans l’archive. Cas classé et oublié, aux dires de l’Auror Davenport.

Oublié ? Il me semble que le coupable n’a jamais été arrêté ou je me trompe ?

Non, il ne se trompait pas. Justin assura ne connaître l’affaire que d’ouï dire mais s’arrangea pour lui procurer le fameux dossier tout en lui communiquant que le lendemain on embarquait corps et biens à destination de Miami. Le mariage était imminent et bien sûr, il était non seulement invité en tant qu’ami mais aussi en qualité de témoin du fiancé, s’il acceptait de l’être, bien entendu. J.O assura s’en sentir honoré.
Sam avait bien voulu lui raconter une paire de choses sur son fiancé . Il en ressortait que Justin n’était pas le millionnaire excentrique, comme avait supposé Angel, si peu charitablement, mais plutôt un solitaire exigeant, avec peu d’amis dignes de ce nom. Sans vouloir sembler indiscret, il s’était enquis sur un certain De Brent, toujours aux dires de Miss Grisham, âme damnée mais aussi meilleur ami de Davenport. Sam avait tiré une drôle de tête en lui demandant de ne jamais en parler avec Justin, encore très affecté par la mort de son grand copain. Ça laissait un marge exigu pour les conclusions et donnait matière à réflexion. Un Auror d’indiscutable droiture et un Mangemort notoire, de quoi se faire des idées mais étant donné qu’il n’était pas là pour s’ériger en juge de quiconque, James Oliver Westwood remisa le détail pour s’occuper dûment de ses propres affaires.


Et puisqu’il fallait retourner aux USA, pas question d’y aller seul. À nouveau escorté par ses indéfectibles et aimantes mères, avec un magnifique bouquet de fleurs et une boîte d’exquis chocolats belges, J.O se présenta chez Mamie Rose, qui, dès le premier instant, ne fut pas dupe de ses intentions.

Franchement, J.O, vous ne manquez pas de toupet !
, assura la vieille dame avec un sourire amusé, vous prétendez emmener ma petite fille en voyage…pas un simple pique nique au Kent mais aux États Unis et cela pour un certain temps. Vous comprendrez que cette décision…

N’est guère acceptable pour vous mais j’ai le meilleur aval possible…

Et ce disant se tourna vers Magnolia et Rose qui souriaient, angéliques complices, ravies de voir leur fiston adoré prendre si au sérieux, enfin, sa relation avec une fille qui remportait, de manière indiscutable, toutes les palmes de leur sympathie.

Chère Rose, votre petite Angel sera sous notre responsabilité !, argumenta Magnolia.

Les voyages forment la jeunesse, ajouta Rose, découvrir un peu notre merveilleux pays sera une expérience enrichissante pour Angel et nous serons toujours avec elle.

*Pas si je peux l’éviter !*


Mais pour les effets, il fit comme si rien ne le rendait plus heureux que parcourir les horizons américains avec ses mamans chéries occupant le siège arrière.

Et vous pensez partir quand ?

Demain après midi…à bord du jet privé de notre ami Justin Davenport.

Angel, toute sage, assise entre ses protectrices patentées, arborait un air d’innocence délicieux, mais il suffisait de croiser son regard pétillant de malice complice pour savoir qu’elle avait aussi ses petites idées derrière la tête pour déjouer tout essai de contrôle compulsif. Faire ses valises lui prit un rien de temps et c’est en toute joie de cœur qu’ils prirent congé de Mamie Rose, non sans avant avoir eu un petit entretien privé avec la vieille dame, qui voulait, non lui faire la leçon sur les manières à tenir mais le mettre plutôt sur avis :

Mon petit, je veux penser que vous êtes conscient qu’avoir trouvé la cause de ce qui afflige Angel ne signifie pas qu’elle soit à l’écart de cette influence néfaste.

Je m’en doute bien, Mamie Rose…mais nous allons mettre assez de distance entre Angel et la source du mal, en outre Ombrage est bien occupée à défendre son poste pour le moment. De toute façon, je me le tiens pour dit et ferai en sorte pour ne pas donner lieu à une rechute…c’est à dire, pas d’information valable à transmettre. Je prendrai soin d’Angel, je vous le promets…et trouverai le misérable qui a causé tant de misère, sauf que cela risque de prendre encore du temps…

Vous savez de qui il s’agit ?

Il le savait mais l’information était réservée jusqu’à avoir la totale assurance des faits. La grand-mère d’Angel accepta sa discrétion et ne posa plus de questions à ce respect.

On arrivera au fin mot de cette histoire, n’ayez doute, Mamie Rose…je n’aurai cesse de suivre toute piste à ma disposition, pour le bien d’Angel.

Indiscutablement, Justin Davenport savait faire les choses. Le trajet en limousine jusqu’à l’aéroport ne fut qu’une mise en couleur de ce que serait le reste du voyage. Rose et Magnolia babillaient sans arrêt, faisant toute sorte de projets pour leur séjour américain. Angel, tout enthousiasme donnait magnifiquement le change. SaP, excité comme une puce se livrait à son cirque habituel de câlins et jappements impatients. J.O lui calculait combien de temps il faudrait au jet pour couvrir la distance Londres-Miami.

*Quelques heures de folie en perspective !*

Deux autres passagers se joignaient à eux. Un petit garçon et son chien.

*Voilà qui promet bien de joies !*

Mais le petit, présenté comme Lucas, filleul de Justin, était exemplaire. Son chien, aussi dingue de SaP et ce dernier eurent droit à un gentil sortilège apaisant et on put s’en donner à cœur joie dans le luxueux confort de la somptueuse cabine, pour un vol parfait, sans le moindre contretemps.
Novembre à Miami ressemble très peu à Londres à la même époque de l’an. Finie la grisaille et le froid. Ciel bleu, soleil éclatant, exubérante verdeur où qu’on posait la vue, mer scintillante, invitant à la baignade, à la balade en bateau. Tout disait vacances et Merlin savait qu’ils en avaient besoin de ce repos béni, loin de tracas et intrigues. J.O imaginait déjà quelques escapades glorieuses tout en mijotant des plans audacieux pour échapper à la bienveillante tutelle de ces dames Westwood qui avaient, sans doute, aussi leur idée de comment s’y prendre.
Cela faisait chaud au cœur assister aux retrouvailles de Sam , son père et le reste de sa famille. Pas guindés pour un sou, ils se mouraient tous d’envie de voir de près le fiancé anglais. J.O compatissait Justin en silence mais admira sa maitrise de soi pour pallier l’enthousiasme local. Présentés comme amis de Sam, on leur réserva un chaleureux accueil et dix minutes après leur arrivée tout le monde était ami de tout le monde et on s’y prenait à la bonne franquette sans faire de chichis. Angel réagissait à cette exubérance avec la même flegme avec laquelle elle survivait à son amie Opal, qui aurait trouvé son bonheur entre gens aussi bruyants qu’elle.
Accepté le cocktail de bienvenue, échangées les joyeuses politesses de rigueur, force fut de prendre congé et gagner leur hôtel. Magnolia s’était chargée des réservations, le succès était assuré. Elle avait choisi un luxueux hôtel à Coconut Grove et comme on pouvait s’y attendre l’arrangement logis fut mené à tambour battant, très à sa façon et cela sans loisir à discussion : ces dames et Angel occuperaient une somptueuse suite alors que J.O était relégué à sa très luxueuse chambre pour lui tout seul…et SaP !

*C’est merveilleux, les vacances en famille…*

Ce soir on dîna sagement puis reconnaissant que voyage et décalage horaire fatiguaient plus que prévu on se retira. Ayant eu droit à visiter la suite « maternelle » J.O savait très bien qu’Angel occupait, seule, une des chambres. Après avoir attendu un temps prudentiel, connaissant par cœur les habitudes de ses mères : un dernier drink en révisant les faits du jour, un demi cachet de Somnol et au dodo, il dépêcha son patriotique patronus s’enquérir des envies de sommeil de sa belle. Dix minutes et deux trasplanages plus tard, ils se retrouvaient dans le petit parc face à l’hôtel.
Il faisait bon, la lune brillait sur la baie de Biscayne. Ils se baladèrent dans la promenade au bord de la mer, main dans la main, en bavardant, plus comme des bons amis que comme les amoureux qu’ils étaient censés d’être. J.O acceptait les faits avec philosophie, sans rien brusquer, devinant, sans trop d’effort, que parfois son Angel avait un peu de mal avec sa timidité, après tout qu’il soit apparu dans sa vie ne voulait pas dire qu’elle allait changer du jour au lendemain. Ils finirent par s’asseoir à la terrasse d’un de tant de restaurants qui longeaient le chemin et poursuivirent leur conversation en sirotant un cocktail.

Qu’as-tu, ma chérie ?...Je te sens…mitigée ! Quelque chose te dérange ?...Euh, non, je pensais que peut être ce voyage si inopiné t’incommodait…Un peu ?...Je me disais bien…Moi ? Non, pas du tout…j’y suis habitué, tu sais…un jour ici, demain là bas.

Il sentit ses doigts fins, qu’il tenait enlacés, se crisper imperceptiblement. Un éclat chagrin passa dans son regard et son sourire s’affaissa un peu. Sa question, posée avec une désinvolture feinte ne le prit pas trop au dépourvu.

Je ne sais pas encore, ma chérie…Un jour, tôt ou tard, les problèmes du monde sorcier anglais s’arrangeront…espérons que plus tôt que tard, je trouve votre climat détestable…euh, bien sûr que je compte bien changer d’horizons…il y a tellement d’endroits merveilleux où il fait bon vivre…

Tout en parlant, il ne ratait pas une de ses réactions. Il y eut un peu de tout…déception, chagrin, colère mais J.O opta pour jouer un peu l’idiot qui ne remarquait rien et poursuivit joyeusement, sans lâcher la main que la belle, assez vexée, essayait de retirer.

Peut être une île, il y en a de superbes dans le coin de l’Indien…bien sûr, les Caraïbes restent toujours une tentation…j’aime me balader sur la plage au lever du jour…c’est somptueux…Tu sais ce qu’on ressent en se réveillant et écoutant le bruit des vagues. Il n’y rien de plus relaxant. Tu devras en faire l’expérience pour me donner raison…Rose et Magnolia m’emmenaient toujours à la maison de St. Thomas, lors des grandes vacances, quand j’étais mioche…mais peu à peu, en grandissant, je préférais m’en aller de mon côté…seul ou avec des amis…mais j’avoue m’être senti plus à l’aise sans compagnie…

Allez savoir à quoi elle pensait mais quoiqu’il en soit, Mr. Westwood était assez perspicace comme pour deviner que de continuer de la sorte, la soirée se ruinerait sans remède. Il n’avait jamais été un grand romantique mais jusque là aucune de ses conquêtes ne s’en était plaint…logiquement avec Miss Grisham les choses allaient autrement. Elle semblait avoir d’autres attentes au sujet de cette romance platonique à rallonge.

*Vas y, Prince Charmant…*

Il déposa un baiser dans la paume de sa main en lui adressant un regard enjoué.

Tu aimerais, j’en suis sûr…les plages, voyons…Nous devrions y aller…allons, fais pas cette tête…on a déjà été ensemble sur une île…je te promets que ce serait sans risque de la voir exploser et sombrer dans la mer…Dis, tu n’aimerais pas venir avec moi ?...Non, pas avec Rose et Magnolia…au plus on emmène SaP…Juste toi et moi…Avec un peu de chance, tu serais si folle de moi que tu ne voudrais plus me lâcher…

Elle soupira et récupéra sa main en vitesse. J.O eut un sourire en coin, cette adorable créature le menait par les tortueux sentiers des désirs non correspondus…ou du moins de ceux, au prude avis de la belle, inavouables. Changeant du thème de plages idylliques elle voulut plutôt savoir s’il avait quelque projet raisonnable et judicieux pour son futur à moins de caresser l’idée de se faire descendre anonymement par là, encore en pleine jeunesse.

Si tu veux savoir si j’ai pensé à m’établir sagement…ben non ! Tu m’imagines enfermé dans un bureau, à jouer le journaliste de province ? Je ferais quoi, à ton avis ?...Couvrir les réunions sociales, rapporter des potins…peut être avec un peu de chance…un bon incendie ou un déraillement de train…En plus, sais pas…Je crois que tu finirais par t’ennuyer comme une huître et m’abandonnerais pour le premier type plus ou moins intéressant qui croiserait ton chemin…Ça me briserait le cœur et je m’adonnerais à la boisson et finirais par perdre le boulot…Quelle perspective navrante !

Il adorait l’entendre rire. Un petit orchestre jouait sous les palmiers, quelques couples évoluaient gentiment.

Viens…on va danser…allons…on s’y prend à merveille, pourquoi nous en priver !


Il était tard quand ils rentrèrent à l’hôtel, sans que ces dames Westwood aient vent de leur escapade. Après quelques baisers fiévreux sur le pas de la porte, J.O alla retrouver son lit solitaire…enfin, façon de dire, vu que SaP le squattait sans gêne.

Va te coucher ailleurs…si je dois être seul…que ce soit vraiment seul !

Un coup de langue trancha l’affaire, Toutou consentit à lui faire de la place et continua à ronfler comme le bienheureux qu’il était. J.O lui eut tout le mal du monde à concilier les sommeil…

Le lendemain, Sam et Justin les attendaient, au grand complet, pour aller jouer les touristes. Magnolia et Rose étaient de la partie. Le monde était en ordre…en fait il l’aurait été encore plus avec quelques heures supplémentaires de sommeil mais enfin, fallait faire avec…

James, tu as l’air fatigué…tu n’as pas dormi ?

SaP !, mentit il en toute joie de cœur alors qu’Angel pouffait.

Heureusement le petit Lucas retenait l’attention générale et il finit par trouver un banc, dans une tonnelle ombragée et s’octroyer un somme de dix minutes alors que les autres s’ébaubissaient de perruches et perroquets de toutes les couleurs. Ce soir, ce serait le repas de Thanksgiving auquel ils étaient logiquement invités, seulement d’y penser il avait envie de se perdre dans cette jungle colorée.
Sans marge d’erreur, celle là fut une soirée haute en couleurs. J.O remerciait Dieu, Merlin et tout autre divinité de ne pas avoir une famille comme celle de Sam mais dut reconnaître s’être beaucoup amusé dans cette ambiance joyeuse et sans détours. Le lendemain, Miss Forrester devrait s’atteler à la tâche et peaufiner les détails de son mariage. Justin, comme on pouvait le prévoir était pris dans le ras de marée. Lui, ne trouva mieux qu’emmener son petit monde à Disney World pendant deux jours inoubliables, auxquels suivirent connaitre Cap Kennedy et autres aménités locales. De retour à Miami, il s’arrangea pour trouver toute activité touristique éreintante qui laissait les mamans sur les rotules à l’heure du dîner, après quoi, Angel et lui s’en donnaient à cœur joie découvrant les joies de la vie nocturne sous le ciel des tropiques…


Puis vint le mariage. La veille, J.O avait entraîné le futur marié dans une folle virée pour enterrer dûment sa vie de garçon... même Mr. Davenport était à son deuxième essai. Pas de femmes au programme. Ce fut une soirée nettement masculine, à parcourir quelques casinos, jouer comme des dingues et boire comme s’il n’y avait pas de lendemain. Néanmoins au milieu de ces réjouissances, Justin sembla se perdre parfois dans de sombres pensées.

Dis donc, tu ne tires une tête, toi…Ne me dis pas que tu as des regrets !?


Non, c’est pas ça ! Je ne regrette rien, que du contraire !

Alors…les nerfs ?, s’enquit il, compatissant.

J’ai peut-être un peu la trouille, c’est vrai. Tu crois, sincèrement que je serai à la hauteur pour Sam ? Tu la connais finalement mieux que moi…

Te fais pas des idées ridicules, Sam est folle de toi…et entre nous, tu m’as l’air d’être un type tout à fait comme il faut…et non, je ne la connais pas aussi bien que tu le crois…on n’a été que camarades à l’école et on s’est perdu de vue pendant un bail…Excuse moi de le dire, mais là…t’es plutôt triste…ton copain te manque…

Ouais, tu as raison, je suis un peu triste… Michael, ouais…

On en resta là sur le thème et la soirée ne finit que bien plus tard, quand ils rentrèrent à l’hôtel, passablement éméchés mais absolument satisfaits de leurs exploits. Magie et Alka Selter les remirent d’aplomb pour le grand évènement et ils étaient frais comme des gardons en arrivant sur les lieux choisis pour célébrer le mariage.
Sam était radieuse. Peu de fois on avait vu couple si bien assorti et si follement heureux. Après avoir félicité les nouveaux mariés, J.O , sans lâcher son Angel parfaitement ravissante, se mêla aux invités. Il ne connaissait pas grand monde dans le coin, à part la famille de Samantha mais cela suffisait largement, on les présenta à tous et quiconque ce qui donna lieu à conversation et bonne humeur avant qu’une apparition totalement inattendue transforme la réunion en fête de retrouvailles. Tout à sa discrétion coutumière une Opal McLane, très en beauté, leur sauta pratiquement dessus. Tout à fait dans les manières voulues, Erik Nielsen, sapé comme un prince, présenta à son tour ses respects.


Ben dites donc, pour une surprise, c’en est une et de taille…d’où sortez vous, vous deux !?

Qui aurait cru Opal capable d’un flou si remarquable ! Erik ne fut pas plus prolifique, non plus, en information. On se réjouit donc sans poser de questions. J.O les trouva changés, ces deux là. Miss Australia, une fois passée l’euphorie, lui apparaissait sous tout un autre jour. Mise soignée, sophistiquée même, manières posées. Erik lui, affichait un nouvel aplomb. Il ressemblait à un jeune noble, issu de toute une autre sphère que celle de son humble coin suédois.

*Où qu’ils aient été…ça les a transformés !*

La tradition voulait que la mariée lance son bouquet vers le groupe de femmes célibataires. J.O avait toujours considéré cette coutume assez marrante. Des jeunes filles et jeunes femmes qui jusque s’étaient comportées le plus normalement du monde, devenaient soudain des amazones féroces, prêtes à s’entre-tuer au besoin pour avoir le fichu bouquet, puisque, selon la tradition, celle qui l’emportait se marierait ensuite…Angel n’avait aucune envie d’être de la mêlée mais son amie, très enthousiaste l’y entraîna…le fait est que par quelque forfaiture du hasard, elles l’attrapèrent en même temps. J.O et Erik avaient échangé un regard quelque peu paniqué…La fête se poursuivit, en joyeuse frénésie. On dansa à s’en fatiguer, on but à plus soif, on dégusta le splendide buffet et on dansa encore. Plus tard Erik et Opal s’enfumèrent sans laisser d’adresse.

Magnolia…on aurait dû rester…les petits…on a promis à Rose de veiller sur eux !

L’aînée des sœurs Westwood considéra sa cadette en secouant la tête.


Seigneur, Rose…tu si simplette parfois…comme s’ils ne se fichaient pas comme d’une guigne qu’on soit sur leur dos…James est, Dieu merci, plus dégourdi que toi…n’as tu pas remarqué que tu dors comme une souche, ces derniers temps !?

Euh…mais non voyons…tu crois que.. ?

Magnolia éclata de rire et sirota son cocktail.

Sœurette…James va sur ses 30 ans…Angel n’est plus un bébé…active un peu ton imagination…

Seigneur tout puissant…

Laisse le bon Dieu en paix…j’ai hâte d’avoir des petits enfants, moi…et la petite est adorable !

Oui, pas de doute à ce respect…j’ai toujours souhaité que notre petit trouve une fille comme elle…mais tu ne crois pas que…

Que sera, sera, Rose…

Et ce serait mais restait encore pas mal à résoudre avant d’arriver à la conclusion idéale. Pendant ces jours loin des responsabilités sérieuses, intrigues sorcières et autres faits dérangeants, le comportement d’Angel avait été d’une normalité rassurante. De quoi supposer que sans rien d’intéressant à rapporter, son esprit « surveillé » ne connaissait aucun sursaut. Pas une fois, depuis leur départ de l’Angleterre J.O n’avait touché, même par inadvertance, les thèmes travail, guerre, Ordre ou Ministère, c’était comme si cela n’existait pas mais il savait très bien qu’à peine rentrés à Londres, sa miss chérie recommencerait, malgré elle, sa routine d’espionnage. La solution lui semblait simple : la tenir éloignée de la source de ses problèmes autant de temps que possible, jusqu’à ce qu’il trouve le maillon manquant de cette chaîne d’horreurs coercitives. Et ce maillon avait un nom : le mangemort à la cape, Larsen Menroth or ce sombre individu semblait s’être rayé de la liste des abonnés présents. Mr. Westwood n’avait pas disposé de temps pour se lancer à sa recherche mais savait qu’à moins d’être mort, Menroth se cachait très bien de ses détracteurs qui faisaient nombre. Mais ce n’était pas en se baladant à la plage qu’il allait avancer dans sa quête.

Après le mariage, les dames Westwood avaient émis leur désir de rentrer chez elles. Il manquait moins d’un mois pour Noel et il fallait se préparer en conséquence. J.O les avait prises à part et tenu des propos dignes d’être tenus en compte :

Vous devez m’aider à retenir Angel loin de l’Angleterre…oui, Rose, je l’aime et c’est justement pour cela qu’il faut que je mette fin à ce qui la retient en pouvoir d’Ombrage…je dois trouver ce type et lui régler son compte…

De quoi les ravir. Restait à convaincre Angel des bontés d’un Noel tropical ce qui s’avéra plutôt difficile. La belle ne voulait rien entendre de rester là, à ne rien faire d’autre que perdre joyeusement le temps alors qu’il y avait tant à faire ailleurs.

Mon ange…le monde peut bien se passer de nous pendant quelque temps…je t’assure que cela ne va pas déranger le cours de l’histoire…

Mauvaise tactique, il se manqua de peu pour qu’elle ne le taxe de laxiste. De quoi se vexer !

Juste parce que je veux t’avoir plus de temps avec moi ? Tu vas me dire quoi là…égoïste ? Et bien, si t’aimer comme un dingue est être égoïste alors c’est bon…je le suis et quoi ?...Oui, je t’aime…me dis pas que tu n’étais pas au courant !...Suis bleu de toi…si bleu que je suis prêt à…faire ce que tu voudras pour t’en convaincre…

L’adorable créature sembla fléchir mais rien qu’un peu. Il fallait des résolutions plus drastiques. J.O prit une profonde inspiration avant de s’emparer de la main de la réticente.

Alors…marions nous…

Et du coup, il connut les affres douloureuses du doute...

*Et si elle veut pas ?*
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Angel Grisham
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MessageSujet: Re: Let's go (fe)   Let's go (fe) EmptyMer 23 Jan - 22:49

La thérapie forcée en douceur par sa grand-mère avait permis à Angel de révéler des souvenirs bien enfouis dans son subconscient. La responsable n’était autre que Dolorès Ombrage qui, en manipulant Miss Grisham à son insu, en avait fait une espionne de choix auprès de celui qu’elle voulait abattre : J.O West. Trop fouineur à son goût, ce journaliste américain avait osé jeter l’opprobre sur ses agissements au Ministère. Par ses œuvres, Angel resterait fidèle à cette femme démoniaque en toute circonstance sauf si sa promesse n’était pas accomplie. Si le Mangemort responsable du malheur des Gloss était présenté à Angel par un autre qu’Ombrage, celle-ci perdrait tout pouvoir sur la jeune fille.

Dans le fond, cela faisait une belle jambe à Miss Grisham de connaître la clé de ses problèmes. J.O l’avait reniée, abandonnée, préférant la fuir plutôt que l’aider.


*Il a sans doute déjà plié bagage et mis un océan entre nous. Peut-être cela vaut-il mieux… Loin de yeux, loin du cœur…*

Perdue dans d’innombrables pensées en fixant d’un regard vide la campagne enneigée, Angel songeait tellement à J.O qu’elle s’étonna à peine de le voir paraître sur le seuil de sa chambre.
La réalité lui sauta au visage, elle se tendit :


*Il vient me répudier… me dire sa haine… *

Mamy Rose lui avait pris sa baguette, de peur d’une fugue. Il est vrai qu’en cet instant, Angel aurait préféré être souris et détaler loin, très loin.

Hey… désolé de ne pas être venu avant, ma douce, mais j’ai pensé que c’était mieux ainsi…Tu n’as quand même pas cru que je t’avais laissé tomber, non ?

Une bouffée d’orgueil la braqua :

Je te croyais à des milliers de kilomètres… Je l’ai mérité, note… Je comprends que tu aies envies de me larguer après tout ce que je t’ai fait subir…

Angel, ce n’était pas mon intention…tu devrais le savoir. Je ne veux pas me montrer piteux et quémander ton pardon…

Pardon de quoi ? De m’avoir éloignée, ignorée ? Tu te doutes quand même que je ne t’ai pas trahi volontairement, non ?

J ’ai agi ainsi pour ton bien et rien que pour cela…Oui, je devine ce qui s’est passé…Qui d’autre qu’Ombrage aurait pu agir de façon si abjecte…T’en fais pas, ma chérie, elle va payer toutes et chacune de ses noirceurs…m’en suis chargé.

Un trop plein de larmes la submergea. Tout aurait pu être si différent ! Tout était gâché, irrémédiablement fichu. Tout ? Peut-être pas, apparemment !
Avec une douceur inespérée et des mots ciblés, James Olliver Westwood fit son mea culpa de la façon la plus tendre. Sous ses baisers, Angel sentit fondre, outre son cœur, ses appréhensions
.

*M’aime-t-il… vraiment ?*

Comment en douter puisqu’ils furent interrompus par l’intrusion intempestive de trois mamies, aux expressions diverses, dont deux comptaient énormément aux yeux de J.O.
Un fard puissant envahit les joues d’Angel quand retentit un puissant « James » stupéfait. Elle aurait préféré rencontrer ces dames dans d’autres circonstances mais le simple fait que J.O ait amené ses mères signifiait énormément. Elles avaient l’air si choqué que l’on ne pouvait s’y méprendre : elles n’avaient pas l’habitude de voir leur fiston si démonstratif envers une femme !
Pour des questions, le couple en fut bombardé. Pour un peu, Angel crut qu’avoir embrassé J.O les obligeait forcément à aller à l’autel illico. L’embarras de son chéri était plus que manifeste. Avec feu, il se défendit d’intentions malveillantes autant que… de bienveillantes. Selon ses dires, ce qui se passait entre Angel et lui ne regardaient qu’eux. Majeurs et vaccinés, ils étaient libres de leurs choix…

*Libres de se larguer au premier tracas…
*

Elle dut tenir tête aux deux invitées curieuses et répondre à plein de questions insidieuses.

J.O et moi, nous nous sommes rencontrés quand mon laboratoire a explosé. Pas que je sois distraite d’ordinaire mais ma copine Opal, qui tient un restaurant pas loin, m’avait tirée d’une préparation délicate pour l’aider avec un Suédois paumé atterri chez elle en même temps que SàP. Puis…

Exprès, Angel s’amusa à forcer le détail ici ou là de manière à rendre la chose incompréhensible aux profanes de la sorcellerie. Après tout, James avait raison sur un point : cela ne regardait qu’eux ! Pourtant, il la planta à nouveau en laissant ses mères en « otage » histoire de régler un truc urgent.
Ce mot fit frissonner Angel mais elle ne pipa mot.
Dès qu’il s’évapora, elle s’excusa, prétextant un mal de crâne et alla aussitôt à l’étage fouiller la chambre de sa grand-mère.


*Où l’a-t-elle mise ? J’en ai besoin ! * Accio baguette !

C’est ça que tu cherches, ma chérie ?


Sur le seuil, Mamy Rose, l’air désolé, la contemplait en tenant dans chaque main un bois enchanté.

Donne-la-moi ! s’étrangla Angel.

Pourquoi faire ? Appeler Ombrage et lui dire que James est à la recherche de ta clé ? Car c’est ce qu’il est en train de faire, mon ange. Aie confiance en lui. OUBLIETTE !

Désorientée, Angel ne sut plus pourquoi elle était dans cette pièce et redescendit bavarder avec les mères de J.O.
Par Samantha Forrester, Miss Grisham avait déjà appris à cerner un peu mieux celui qui s’était déclaré son « fiancé ». Elle apprit bien des détails touchant sur l’enfance de J.O, détails qu’il avait omis de signaler dans leurs discussions.


Il était si malingre, un vrai clou, disait Rose Westwood.

… Mais déjà malin comme un singe ! On en a vu de toutes les couleurs quand il a commencé à exercer la magie !
renchérit Magnolia.

Angel a démontré ses pouvoirs à trois ans, en noyant de soupe son idiot de grand-père Grisham ! Vous devriez la voir sur un balai ! C’est une championne !

Le temps passa vite en évocations et comparaisons des enfances du couple qui les tenait à cœur. Mamy Rose semblait à bout d’arguments face à deux dames Westwood quant à déterminer qui des deux était le sorcier le plus doué.

Angel est très belle en chat siamois ! Montre-leur, ma chérie !

James est une once parfaite !


Il court plus vite qu’un siamois…


Je suis certaine qu’il ne fait pas le polynectar aussi bien que mon Angel !

Heureusement, J.O revint assez rapidement de son périple, mettant fin à la discussion qui tournait au tournoi médiéval.
Il voulait tout bonnement emmener Angel à Miami assister aux noces de son frais pote Justin Davenport à qui il avait promis d’être le témoin.
Affaire réglée, non sans quelques soubresauts de la part de la grand-mère d’Angel. Puisque Rose et Magnolia veilleraient au grain…

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage…
Pour être animée, cette randonnée en jet privé le fut. Plus elle fréquentait Samantha, plus Angel révisait son jugement sur le futur époux. Bien qu’il ait été par trop allié avec un Mangemort, Justin lui devenait sympathique. Si J.O l’appréciait au point d’être son témoin, c’est qu’il n’était pas si mauvais…
Miami… Même en novembre, il y faisait bon. Ce climat, si différent de celui de Londres, ravit Angel.
Quel accueil ! La famille Forrester s’en donna à cœur joie pour combler les invités de la noce. Le pauvre Justin fut noyé d’embrassades et questions. Des suites avaient été réservées pour les nouveaux venus qui en prirent possession avec joie dès qu’ils purent se soustraire aux obligations.


Ma chérie, lui dit Rose, nous avons charge d’âme et tenons à nous en acquitter point par point. Ta chambre te plaît ? Nous sommes juste à côté. James a la chambre de l’autre côté du couloir. C’est suffisant pour un célibataire. Son chien l’occupera assez, crois-moi !

Jamais tour pendable n’avait effleuré l’esprit pudibond d’Angel. Toute sa vie, elle avait eu quelqu’un derrière son dos, pour ne pas dire dessus, et même si elle avait bénéficié d’une relative liberté en partageant un appartement avec Miss McLane, elle n’avait pas pensé en profiter. N’empêche qu’il était dommage de déjà se retirer dans ses quartiers alors que tant de nouveautés l’attendaient dehors. Résignée à faire un peu de lecture ou zapper sur des chaînes télé inconnues, elle tomba des nues quand un beau jeune homme très éveillé vint la surprendre au lit où elle rêvassait. J.O ne lui proposait rien de plus qu’une balade nocturne, à condition qu’elle ne soit pas trop fatiguée. Comment résister ? Cela lui rappela quelques effractions aux règlements de Poudlard quand Opal la tirait des draps pour une escapade ou l’autre. Sautant sur l’occasion Angel troqua sa robe de nuit pour une de ville, et ils quittèrent l’hôtel sans que les mères ne soupçonnent quoi que ce soit.
Main dans la main, ils longèrent l’allée en bord de mer. Quelques allusions à leur périple sur une île désertes s’évoquèrent. Angel savait qu’elle parlait trop, moyen comme un autre de tenir à distance ce charmant garçon. Ils échouèrent finalement à une terrasse sympathique, assez fréquentée par une foule bigarrée. Parfois Angel devint songeuse, s’interrogeant sur le bien ou le mal de cette situation. Duper ses chaperons ne lui plaisait guère. J.O le remarqua :


Qu’as-tu, ma chérie ?...Je te sens…mitigée ! Quelque chose te dérange ?


Pas du tout, voyons ! Tu me trouves distante ?


Euh, non, je pensais que peut être ce voyage si inopiné t’incommodait…

Je n’irais pas jusque-là… Disons que je ne suis pas trop à l’aise de déménager, surtout en mentant… J’aime les situations claires, les bases solides. Et toi
?

Moi ? Non, pas du tout…j’y suis habitué, tu sais…un jour ici, demain là bas.

La question, spontanée, lui sortit des lèvres :

Tu ne t’arrêteras donc jamais ? Tu vas courir le monde le reste de tes jours ?

Des projets futurs, Mr. West en avait. Il envisageait de se fixer, un jour ou l’autre, dans une île ensoleillée, de préférence… seul.
Son monologue détaché blessa Angel assez cruellement :


*Si c’est tout ce que tu envisages, pourquoi suis-je là ? À quoi je te sers ? De divertissement en attente de mieux ?*

Hésitant entre la colère et la lassitude, elle se traita d’idiote à continuer d’écouter ce baroudeur impénitent qui ne trouva rien de mieux que de lui faire une proposition pour le moins suspecte : habiter sur une île seule avec lui et SàP !


Avec un peu de chance, tu serais si folle de moi que tu ne voudrais plus me lâcher…

*Non mais pour qui il me prend, l’animal ?*


Elle retira sa main, vexée de si peu de considération. La suite fut assez épique dans la tentative maladroite de J.O de se justifier. Il avoua son grand désir de liberté, son incapacité à la stabilité, prônant qu’Angel se lasserait vite d’un rond de cuir banal et courrait alors vers d’autres bras.
Rien que d’imaginer J.O en simple photographe familial la fit rire… jaune. Qu’il devienne alcolo simplement par sa désaffection était tellement irréel, qu’elle rigola pour de bon.
Le reste de la nuit et le jour suivant, Angel donna le change à tous. Cette lutte incessante entre bon sens et sentiments l’usait. Il l’aimait, certes… mais à sa façon à lui, sans désirer lui céder aucune concession. Elle y avait cru pourtant. N’était-il pas resté en Angleterre ? Ne lui avait-il pas présenté ses mères ? Un grand pas pour quelqu’un d’aussi indépendant, non ? Mais pour aboutir à quoi ? À part la faire mourir de chagrin et de remords après l’avoir possédée puis abandonnée, quoi d’autre ?
Après un Thanksgiving des plus animés pendant lequel, une fois n’est pas coutume, Miss Grisham plaignit Justin Davenport d’être aussi déboussolé par une famille nombreuse inattendue, la jeune femme put goûter au tourisme local. Disney World l’amusa énormément d’autant que les mères de J.O ne demeuraient pas en reste. Il fallait les voir se battre avec les volants des tasses tourbillonnantes et se pâmer telles des fillettes en visitant le monde de Peter Pan ! À croire qu’elles ignoraient que la vraie magie était ailleurs…
L’âge eut raison de leur bel enthousiasme et les dames Westwood relâchèrent leur surveillance sur le couple qui en profita pour visiter les nombreux night-clubs du coin.
La veille du mariage de Sam et Justin, Angel fut séparée de son chéri par la future épousée et ses multiples cousines. Oh là, là ! Ces dernières avaient réservé une petite salle dans laquelle se produisirent des Chippendales ! Samantha joua le jeu ; Angel fut outrée. Enterrer sa vie de jeune fille, soit ! Mais de la tenue, quand même !


*Le jour où j’enterrerai la mienne, celle qui me fait un coup pareil assistera aux noces avec une acné effroyable, se jura-t-elle avant d’ajouter, amère: pas demain la veille…*

Sam éclusa mieux qu’un cosaque et Angel l’imita gaiment en sachant qu’un « évaporatum » arrangerait leur teint le lendemain ! On ne pourrait pas en dire autant des cousines, à moins que la mariée ne les soulage dans un geste de gracieuse générosité.
Se préparer pour la cérémonie ne fut pas de tout repos, surtout avec les mères de J.O sur le dos.


J’arrange ton chignon, ma chérie. Une boucle en accroche-cœur sera du plus bel effet !


Attends que j’arrange cette épaulette et ton bouquet…


La barbe ! Ce n’était pourtant pas elle qui se mariait !
Un moment, Angel bénit le ciel que les mères de J.O soient moldues. Sorcières, elles auraient sûrement agi comme les marraines de Cendrillon avec sa robe de bal…
Dieu que J.O portait bien le costume ! Vrai prince de conte de fée, Angel fut fière d’accrocher son bras avant, pendant et après l’émouvante cérémonie qui se déroula sous un ciel serein. Nul ne pourrait nier que les serments échangés prouvaient l’union totale de deux cœurs en harmonie.
Celui d’Angel se serra. Les larmes qui s’échappèrent dessous ses paupières reflétaient émotions, envie et amertume. Elle tenait tant à J.O… Pourquoi ne pouvait-elle pas connaître un bonheur semblable à celui des frais mariés ?


*Monsieur est trop indépendant, il n’a que faire d’une cruche comme toi… et puis voilà !*

Soupirs.
Désireuse de profiter au maximum des instants « insouciants » auprès de J.O, Miss Grisham mit un couvercle sur ses états d’âme et se montra enjouée en acceptant les nombreuses présentations aux amis des amis des Davenport tout en allant piocher au somptueux buffet de noces. Elle ne s’ennuyait nullement mais aurait aimé, souhaité, autre chose… Ou plutôt la présence que quelqu’un d’autre. Puis, comme qui parle du loup :


Bonté divine, Angel Grisham qu’est ce que tu fais ici ?

Les yeux écarquillés d’une surprise incrédule, la susnommée battit des cils, bouche bée avant de lâcher :

Je te retourne la question, Opal McLane !

Elle était bel et bien là, et point seule à en juger par le brillant satellite qui gravitait à proximité. Si J.O posait déjà des questions, elle s’en fichait :


Béni soit Dieu,
dit-elle en enserrant sa copine à l’étouffer.

L’Australienne justifia son mutisme et sa présence par quelques détours inavoués. Erik et elle allaient bien, c’est tout ce qui importait aux yeux d’Angel.
Du coup, sa bonne humeur prit carrément le dessus et, à quatre, ils s’amusèrent comme des petits fous, en dansant ou picorant tout en bavardant dans le flou artistique qui préserve les grandes révélations.
À un moment, Opal – que ça devait démanger – tint à la prendre en aparté. Elle aussi se posait des questions à son endroit :


Dis donc… me dis pas que ce n’est pas de l’attachement, ça !... Il reste en Angleterre… tu les suis jusqu’ici… Angel, t’es amoureuse de lui… et lui de toi… plus que cela… z’êtes bleus l’un de l’autre… C’est pour quand…

Pas demain la veille, si tu veux mon avis. Oui, on s’aime, c’est sûr mais… Je crois que Mr. West n’a pas de sérieuse place pour me caser dans sa vie… Ouais, ses mères ne rêvent que de mariage… Il aimerait me voir jeter le bonnet par-dessus la haie… Toi et Erik, vous… enfin, est-ce que vous… ?

Ben non… pour ce qui est de ÇA… à dire qu’on en est au même point…

Pour cette époque où la morale était par trop souvent bafouée, Opal et Angel pouvaient s’estimer hors normes mais elles s’en fichaient royalement. Chacun ses visions, ses rêves, ses envies…

La mariée lançait son bouquet. Entraînée malgré elle dans la folie des demoiselles en quête de convoler, Angel agit par réflexe d’auto-défense. Quand un objet, si beau soit-il- vous tombe dessus, on pare. Là, la parade fut une empoigne qui s’ajusta à celle d’Opal qui conclut
:

Manquerait que ça… On va se marier bientôt… et selon ceci… en même temps… trop marrant !

Ah, ah, ah… C’est fou ce qu’Angel apprécia. Elle continua la « comédie » de la parfaite niaise heureuse de son sort, comme si rien. J.O se comporta tel un vrai gentleman… amoureux. Ni trop, ni trop peu, juste de quoi la laisser fiévreuse dans son lit.
*Je dois rentrer chez moi, mon vrai chez moi, retrouver Alba, me réconcilier avec mes parents et oublier des idées absurdes !
*

Pourtant, après le petit-déjeuner, alors qu’elle fourbissait ses armes mentales afin de réclamer la séparation, J.O insista pour aller passer les fêtes sous les tropiques :

Non ! Vas-y si tu veux, je préfère rentrer en Angleterre,
répliqua-t-elle, sèche.

Mon ange…le monde peut bien se passer de nous pendant quelque temps…je t’assure que cela ne va pas déranger le cours de l’histoire…

Bien sûr que non ! Je ne suis qu’une larve, un pion, pire... une espionne ! Je tiens à cette cause, ne t’en déplaise. Je veux rentrer. En définitive, à quoi cela servirait-il que je reste ici où là avec toi ?


Il se défendit d’être égoïste et de vouloir surtout passer plus de temps avec elle.

C’est ta conception de l’amour ?


Et bien, si t’aimer comme un dingue est être égoïste alors c’est bon…je le suis et quoi ?...Oui, je t’aime…me dis pas que tu n’étais pas au courant !...Suis bleu de toi…si bleu que je suis prêt à…faire ce que tu voudras pour t’en convaincre…

Voilà de l’inattendu.


*N’importe quoi ? Mon œil !*


Mais elle n’avait pas entendu le meilleur, la cerise sur le gâteau. Comme s’il avalait une purge, J.O lâcha :

Alors…marions-nous…


Venant de quelqu’un d’autre, cette proposition l’aurait fait marrer. Mais là… pas du tout. Elle pensait suffisamment le connaître pour ne pas croire à une plaisanterie. Jamais il ne pondrait un truc pareil, juste pour voir sa tête… du moins elle l’escomptait.
La respiration coupée, elle prit quelques secondes afin de bien peser ses mots :


Je… je ne te ferai pas l’affront de te demander si tu es sérieux. Néanmoins, tu comprendras que j’aie quelque doute quant aux… fondements de tes motivations… Je ne veux pas d’un engagement à la légère, moi ! Se marier implique beaucoup trop de choses… Je ne dirai ni oui, ni non tant que tu n’auras bien appréhendé les conséquences parce que le mariage est un engagement de… vie, J.O.
Je… Je vais te poser trois questions, réponds-y avec âme et conscience, s’il te plait…
Es-tu prêt à m’accompagner le reste de ta vie, dans la peine ou la joie ?... Es-tu prêt à renoncer à certains principes s’ils ne m’agréent pas entièrement ? ... Es-tu prêt à fonder une vraie famille, avec moi et… éventuellement… nos enfants ?...


Il resta figé, Angel baissa le nez :


Ne te sens pas obligé de répondre de suite, il ne s’agit pas d’un ultimatum. Sache que si tu veux de moi comme compagne de vie, je te suivrai, où que tu ailles, sauf pour risquer ta peau pour un scoop, quel qu’il soit. À moins, bien sûr, qu’il n’ait d’autre but que défende une cause universelle…

Leurs accordailles se murmurèrent passionnément sous la brise complice qui les emporta, en secret.


Changement de climat ? Entre Miami et St Thomas, la météo variait peu. Néanmoins, un vent nouveau soufflait. Pas besoin de dons particuliers pour deviner qu’un changement s’était produit chez les amoureux sur qui veillaient les dames Westwood. Quand elles surprirent leur fiston en train de siffloter gaiment en descendant déjeuner suivie de peu par une Angel radieuse, elles échangèrent un regard complice mais, étonnamment, se retinrent de commentaires. Elles patientèrent jusqu’au moment où la voiture emportant le couple vers la ville disparut du tournant :

Et si nous dressions la liste des invités, Rose ?

Je tiens absolument à ce que les Greenshow participent ! Il va falloir commander des tenues de circonstance. Tu penses que ce sera pour quand ?

Voyons, tu connais James ! J’espère quand même qu’ils ne vont pas rentrer tantôt avec la licence signée !

Il ne nous ferait pas un coup pareil ! Mais tu as raison : hâtons-nous !

Je m’occupe de la liste, toi d’un traiteur et du fleuriste…

Pour les deux mères la journée fila comme le vent.
Durant le trajet vers le centre, Angel et J.O bavardèrent à en avoir la gorge sèche. Ni l’un ni l’autre ne souhaitait de grande cérémonie, intimité et rapidité seraient le mieux. Quant aux démarches à effectuer, ils en ignoraient tout et en débattirent :


Je crois que pour les sorciers, il suffit d’aller signer au ministère de son pays, dit Angel, mais mon père me tuera si je ne lui mets pas un papier officiel moldu sous le nez !


En concluant qu’il demanderait incessamment des renseignements à Samantha Forrester, J.O rigola puis l’entraîna vers la mairie locale où ils ne poireautèrent pas trop avant d’obtenir des documents à remplir.
Tout à leur nouveau bonheur, main dans la main dans la cité, ils baguenaudèrent en quête de mets à rapporter à la villa Westswood :


J’aimerais préparer un repas breton ce soir. Allons voir ces poissons… Je ne vais prévenir que deux personnes, tu sais… Mamy Rose et Opal, bien sûr !

Quand on parle du loup ( et pas de celui de mer) …
Ils avaient à peine mis un pied devant l’étal que la foudre les frappa en apercevant deux personnes très connues. La jeune brunette leur sauta dessus avec un effarement joyeux :


Bonté divine, c’est la deuxième fois en peu de temps que vous manquez de nous avoir à coup de surprises…

Mais… qu’est-ce que vous faites ici ? s’épata Angel à demi-étouffée par l’étreinte de sa copine qui répondit dans un beau flou artistique qu’elle et son Erik habitaient chez le frère de ce dernier où ils passeraient les fêtes.


…Ben nous, on devait changer d’air… Les mères de J.O voulaient du soleil pour les fêtes… on reste au moins jusqu’au nouvel-an… Ce serait chouette de se voir ailleurs que devant des poissons morts…

Bien que grillant d’impatience de dévoiler leur grand projet à son amie, Angel n’avait pas l’intention de le faire dans un tel endroit.
Un peu plus tard quand ils furent à nouveau seuls, Angel fronça légèrement ses fins sourcils :


Tu n’as pas l’impression que l’on… dérangeait ? …Opal avait l’air de vouloir mettre les voiles au plus vite. Je me demande ce que ça cache… On verra bien !

Ils complétèrent leurs achats en ralentissant exprès le moment de rentrer.
Avant de franchir le seuil avec leurs paquets, Angel soupira :


Je parie que tes mères ont déjà deviné… Tu es sûr que je leur plais ?

Au vu de leur mine de chat gourmand, Angel n’eut plus de doute, et lorsqu’après une bourride délicieuse Magnolia sortit le champagne, le couple sut son secret largement éventé.

Débouche la bouteille, James ! Depuis le temps que nous attendions ça !

C’est pour quand ? Allez, on n’en peut plus ! Prends pitié de nous, James !

Il avoua et ses mères sanglotèrent à qui mieux mieux.
Larmes de joie et champagne coulèrent beaucoup pendant cette soirée mémorable. Rarement Angel s’était sentie si bien entourée. À part sa grand-mère, nul ne lui jamais accordé autant d’attentions d’amour filial.
La journée suivante serait longue en palabres préparatoires…
Selon J.O, il était incontournable de priver ses mères d’un certain décorum.

Cela n’a aucune importance, mon amour. Qu’elles fassent comme elles l’entendent, je t’aime.

Un coup de fil de Miss McLane sauva Angel de la montagne de prévisions des dames Westwood.
À l’heure dite, elles se rencontrèrent dans le petit salon. Petites effusions des retrouvailles passées, Angel laissa sous silence ce qui l’occupait actuellement afin que sa copine vide sa coupe.
J.O pointa son nez, curieux d’entendre l’Australienne. Ils ne furent pas déçus. Il ‘agissait d’une invitation chez les gens qui les hébergeaient Erik et elle. Néanmoins Opal, d’ordinaire si assurée, pataugeait un peu voire beaucoup. Elle les laissa avec un sentiment mitigé.


Qu’est-ce que ça cache ? Tu as pigé quelque chose, toi ?... Mais si, je t’assure, ce n’est pas normal ! Qu’Erik ait eu besoin d’aide, d’accord. Voilà que McGo intervient pour le placer chez le frère de Nielsen qui, lui, s’appelle Nicholas Bancroft… Et sa dernière remarque ? Tu ne trouves pas que cela ressemble à une mise en garde ? … oui, oui ! J’ai absolue confiance en Opal mais… je la trouve bien bizarre…

Ils avaient d’autres chats à fouetter en attendant le dîner du lendemain.
La date était arrêtée : le saut de l’an.
Mamy Rose, prévenue par patronus, se chargeait de la robe et des formalités sorcières sans en toucher un mot aux parents d’Angel.
C’est à la fois joyeux et curieux que le couple se présenta chez les Bancroft.
Était-cela qui « gênait » Opal en parlant d’eux ? Ils habitaient une maison de fous !
Comment les décrire autrement ? N’y avait-il pas un cougouar qui gambadait avec un gamin déluré autour de la piscine, un elfe endimanché pour servir des cocktails mais qui se démenait avec des jeunes chats accrochés aux rideaux, une elfe attentive à tout ?
Un peu nerveuse, Opal guida ses amis vers ses hôtes :


Et voici Angel et James, nos chers amis…Ma chérie…J.O…je vous présente Clara et Nick Bancroft

Arrêt sur image.
En quelques secondes, Angel passa par toutes les couleurs. Voilà donc chez qui habitait Opal !


*Des Mangemorts ! … ils devraient être morts, ceux-là ! De qui se moque-t-on ?*

Elle chancela légèrement contre son fiancé qui, lui aussi, paraissait assez soufflé face au couple qu’on leur avait décrit comme maudit. Fustigée par un regard lourd de reproches, Opal grimaça un sourire tandis que la soi-disant Clara Banckroft sortait sa baguette.


*Mince, ils vont nous abattre !* J.O… on fiche le…


Mais il n’y eut pas d’éclair vert, juste des sièges qui se glissèrent pile pour recevoir leur postérieur alourdi de stupéfaction.
Dès qu’ils furent assis, incapables de mouvements, J.O et Angel eurent droit à des explications concises de la part… de tous. À les entendre, il n’y avait pas de Mangemorts sous ce toit mais seulement des gens désireux de leur échapper après trahison flagrante. D’après la maîtresse de maison, seuls les gens de confiance pouvaient les voir tels qu’ils étaient réellement. Opal insista, Erik de même…
Machinalement, les invités avalèrent leur verre sans se rendre compte que la liberté de mouvements était revenue, puis ils s’entreregardèrent
:

… Si Opal le jure, c’est que c’est vrai, J.O. On peut… se détendre, je crois… Je… je vous demande de nous excuser… nous ignorions que…


Ce début de soirée chaotique se remplaça par une ambiance étrange. C’était donc ça le secret d’Opal ? Qui mieux que des Mangemorts repentis aurait pu sauver Erik de ses mauvais penchants ?
Pas à dire, Mrs. McGonagall avait du flair !
La convivialité établie, le dîner se déroula parfaitement. J.O se mêla de la grillade des viandes sous l’œil très attentif du Suédois qui semblait enregistrer chacun de ses gestes, alors que Nick-Michael se brûlait les doigts en tentant de se rendre utile. Clara-Alix supervisait l’ensemble non sans jeter de fréquents coups d’œil au garçonnet blond qui jouait avec chats et chien.
À un moment, Angel se retrouva seule en cuisine à recharger les saladiers. Opal et Erik s’étaient éclipsés et, quand son amie vint la seconder, elle avait l’air tout chose.


Toi, dit Angel, tu ne perds rien pour attendre ! Si je ne te connaissais pas si bien, je t’aurais expédié un sortilège des plus cuisants. Faudra que tu me débrouilles cette histoire de fraternité De Brent-Nielsen, j’ai rien pigé. Mais qu’est-ce que tu as ?? … En tout cas, prépare une tenue de demoiselle d’honneur… Oui, c’est ça, tu as compris : J.O et moi, on se marie... Bientôt.


Les commentaires de son amie l’enchantèrent…
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