Do I wanna know ?

Evangeline vivait dans son propre appartement dans le centre de Londres depuis son retour en Angleterre. Cependant, ce matin là, la jeune femme s'éveilla dans sa chambre dans la résidence de ses parents. Il était clair que beaucoup de temps s'était écoulé depuis sa dernière visite, les murs étant encore roses, des petites fées volant un peu partout dans la pièce. Une vraie petite chambre de Princesse. C'était le jour de sa rencontre avec Duke et maintenant que le jeune homme allait enfin arriver, la sorcière se demanda si tout cela n'était pas une mauvaise idée eu pour de mauvaises raisons. Allongée sur le dos dans son lit, ses longs cheveux bruns autour de son visage, Evangeline eu un soupire, regardant les petites fées voler autour d'elle sans vraiment les voir; son esprit était loin d'ici.

Depuis des années Evangeline refusait de rencontrer Duke ou ne serait-ce que de voir une photo de lui. La jeune femme s'était décidée à rompre cet engagement ridicule et s'attacher au sorcier ne ferait que rendre les choses plus difficiles. Il était vrai qu'elle ne lui avait donné aucune chance mais cet arrangement était bien trop injuste à ses yeux. Son pouvoir de décision lui avait été volé et Evangeline se sentait trahie, affaiblie. Cependant elle avait enfin accepté. Non sans menace, son père en était arrivé au point de lui couper les vivres ce qui encouragea vivement la jeune femme à aller dans son sens. Cependant une autre raison la motivait et elle se refusa de l'admettre à voix haute. Presque dès son retour à Londres, Evangeline avait rencontré un jeune homme charmant, Ario (nom perse). Il venait d'une bonne famille, il était séduisant les cheveux noirs et bouclés aux yeux marrons et avait un sourire charmant. Lui et Evangeline s'étaient rencontrés dans un club, ils partageaient ce plaisir de la fête et de la mode. Néanmoins, deux mois plus tard, la sorcière avait rencontré par accident son fiancé, Dukellington. Cette nuit restera à jamais gravée dans sa mémoire sans qu'elle puisse se souvenir de son visage avec exactitude. Presque quatre mois s'étaient écoulés désormais et tout ce que sa mémoire lui avait laissé était une série d'impressions. Elle avait l'impression qu'il était gentil, timide et extrêmement séduisant. Tout ce dont elle pouvait se souvenir avec précision étaient ses yeux d'un bleu de Patronus et de sa fidélité apparemment sans faille.

Evangeline avait traversé une période difficile depuis sa rencontre avec Duke. Comment pouvait-elle retourner dans les bras de Ario alors que son futur mari était d'une beauté divine et d'une fidélité de fer ? Elle se sentait terrible à l'idée de lui faire du mal sans raison. La jeune femme n'était pas sortie de chez elle pendant presque quinze jours et n'avait pas parlé à son petit ami. Son pouvoir de décision lui étant été volé depuis sa tendre enfance, Evangeline était presque incapable de savoir ce qu'elle voulait en matière d'amour, elle se contentait de s'isoler et de fuir. D'où son tour du monde de deux ans. Pendant ces quinze jours, Evangeline avait traversé de nombreuses étapes allant de la colère, à la tentation, puis la frustration, la rage, la romance, la tendresse et encore plus de frustration.  Dans un instant de détresse, la petite sorcière s'était même rendue au Ministère dans l'espoir de pouvoir reposer les yeux sur son fiancé. Peut être qu'en lui parlant les choses seraient plus claires. Ils ne s'étaient jamais rencontrés de manière officielle, elle n'avait pas de preuve brute qu'il était vraiment le bon. Quel était son travail déjà ? Auror ou quelque chose dans le genre. Une fois les pieds dans le Ministère, Evangeline se rendit compte qu'elle venait à nouveau de prendre une mauvaise décision. Les portes de l’ascenseur s'ouvraient sur le grand hall tandis qu'elle tourna les talons, rentrant chez elle d'un pas vif sans un regard en arrière.

Allongée dans sa chambre, Evangeline était un plein duel de conscience. Elle avait accepté de rencontrer Duke car l'homme qu'elle avait vu dans le bar l'attirait comme un papillon vers le feu. Cependant elle ne pouvait s'empêcher de sentir ce monstre de colère la dévorer de l'intérieur à l'idée d'écouter papa-maman. La jeune femme eu un cri de frustration et frappa des points sur son matelas.
« Je vois que ma petite Ev' est déjà levée » dit une voix joyeuse en entrant dans la chambre. « C'est toujours un plaisir de te voir au réveil Evangeline » dit la mère de cette dernière avec une ironie évidente. Evangeline n'était pas du tout du matin et en général, il était impossible d'avoir une conversation avec elle avant qu'elle ne soit sortie du brouillard. Ariabelle était une très grande sorcière, menue et dont Evangeline avait reprit presque tous les traits. Regarder les deux femmes côte à côte était presque comme un voyage dans le temps. Cependant, la mère n'avait pas le regard pétillant de son enfant, ses yeux étant d'un brun sombre. « Dépêche toi de te lever, les Hart seront là d'ici une heure et tu es déjà très en retard. Je te préviens, tu ne nous feras pas de caprice cette fois ! » reprit Ariabelle en pointant du doigt, l'air déjà beaucoup moins amusée. Evangeline avait en effet fait une crise d'enfantillage il y a presque dix ans de ça, refusant de rencontrer Duke au tout dernier moment. La jeune femme était incapable de se souvenir pourquoi, prouvant l'intensité de ses caprices. Evangeline eu un nouveau soupire bruyant et se traîna hors du lit jusqu'à sa table à maquillage, le visage entre les mains. Sa mère vint se poser derrière elle et commença à lui brosser les cheveux. « J'ai rencontré Dukellington pas plus tard que deux ou trois mois de ça, il est devenu encore plus beau avec les années. Les hommes sont comme des whisky pur feu, ils deviennent simplement plus délicieux avec l'âge. Tu seras tellement heureuse avec lui, c'est un très gentil garçon qui plus est ! Toutes les femmes du Ministère sont folles de lui ! »

Evangeline se doutait bien que d'accepter cette simple rencontre rendait sa mère plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été depuis des années et pourtant elle n'arrivait pas à faire semblant. La jeune femme n'arrivait pas à jouer le jeu de cette mascarade matrimoniale. « Mamaaaan ! Si tu l'aimes tant que ça pourquoi est-ce que tu l'épouses pas toi même ?! » s'exclama Evangeline en se levant brusquement de sa chaise. « J'ai simplement accepté de le rencontrer pas de l'épouser ! Je crois encore avoir le choix à ce sujet là, n'est-ce pas?!, sa mère la regarda avec un air désolée, comme si sa fille était bien aussi bête qu'elle le redoutait. « N'est- pas ?!!! » cria Evangeline en voyant que la réponse se faisait attendre. Sa mère n'avait même pas la décence de lui mentir.  C'était exaspérant. Evangeline tapa des pieds, poussa de nombreux soupirs mais à force de magie et de miracles, elle fut prête – certes légèrement en retard – pour rencontrer les Hart. Quand elle arriva aux portes du grand salon, les deux couples de parents étaient déjà debout en train de se saluer avec ce qui semblait être un bonheur partagé. Aestor, le père d'Evangeline embrassa avec force son meilleur ami en lui tapant le dos. Il était vraiment heureux de le revoir et la sorcière eu un sourire triste. Même l'amitié pure, elle ne savait pas ce que c'était. « Evangeline ne devrait pas tarder, elle est tellement nerveuse à l'idée de rencontrer son fiancé, aucune tenue n'était à la hauteur de ses espérances ! » menti sa mère à voix haute, espérant que sa fille l'entende et se dépêche de venir. « Le thé est servi dans le jardin d'hiver » ajouta-t-elle avec un geste de la main. Les deux couples quittèrent le petit salon du manoir Whedon.

Evangeline était à la porte, adossée contre le mur, espérant que personne ne l'aie vue. Les yeux fermés, les mains tremblantes, la jeune femme tenta de retrouver un souffle normal. Elle inspira profondément et expira doucement. La petite sorcière était superbe dans sa petite robe blanche et ses lèvres d'un rouge puissant. Ses longs cheveux noirs étant attachés en un chignon négligé, ses yeux pétillaient avec magie aidé d'un maquillage délicat et réussi. La petite sorcière savait se mettre en valeur mais à cet instant elle voulait simplement fuir. Perchée sur des hauts talons, ses jambes étaient à nouveau fragiles. Elle n'avait pas entendu la voix de son fiancé dans le salon, était-il déjà au jardin d'hiver à l'attendre ? Evangeline soupira une dernière fois et entra dans le grand salon. Il était vide, le pas de ses talons raisonnant avec force sur le parquet ciré. Elle resta ainsi debout pendant plusieurs minutes. Que devait-elle faire ? Était-ce une bonne idée ? Soudain elle se souvint du Ministère, de cette nuit dans le bar, comment tout avait été plus simple une fois qu'elle eut prit ses jambes à son cou. Le souffle court, la jeune sorcière se retourna précipitamment prête à prendre la fuite. Cependant dans sa précipitation elle n'avait pas vue la silhouette se tenant derrière elle. Elle ne senti qu'une paire de bras forts la retenir alors qu'elle perdit l'équilibre sous l'effet de surprise. Cette sensation, Evangeline ne l'oublierait jamais. Effrayée de voir la vérité en face, la jeune femme s'agrippa doucement à l'inconnu, n'osant pas croiser son regard immédiatement. Sa poitrine se soulevant avec force contre le buste du jeune homme.

C'est bien connu, quand on fait parti d'une famille de sorciers bien élevés, on n'arrive pas à un dîner chez quelqu'un par le réseau des cheminées. C'était en tous cas la croyance de Meredith Hart, secrètement soupçonnée d'avoir inventé cela pour avoir à ruiner dès la réception ses coiffures toujours très élaborées et les plis parfaits de ses robes. C'est la raison pour laquelle cheminait à l'heure actuelle sur les chemins anglais un grand fiacre de bois laqué blanc, tiré par deux cerfs splendides. L'animal était le symbole de la famille Hart, également présent sur leur blason habilement peint sur les portes de chaque coté du véhicule. C'était également le patronus de Dukellington et cette découverte avait créé un sérieux émoi dans sa famille. Chacun était persuadé depuis lors qu'il serait appelé à accomplir de grandes choses.
« Je suis tellement impatiente de te voir rencontrer la fille Whedon, mon chéri » répéta sa mère pour la énième fois en se faisant de l'air avec son éventail de dentelle anglais. Elle portait une robe à crinoline pourpre. La cascade de diamants qui couvrait son dos et l'espèce de couronne de perles dans ses cheveux lui donnaient un air définitivement royal. Robert Hart avait opté pour la sobriété d'un costume noir sur mesure, d'une chemise blanche, de la meilleure qualité, et d'un nœud papillon assorti à la tenue de sa femme. Duke, comme son père, ne portait que des costumes sur-mesure mais, pour cette occasion-là, il avait même poussé la perfection jusqu'à se faire constituer un pure bespoke par son tailleur habituel, une boutique moldue du nom de Gieves & Hawkes. Ceux-là même qui habillaient la famille royale moldue britannique et un comte irlandais. Ainsi qu'un de leurs sportifs apparemment connus du nom de David Beckham (mais le jeune sorcier n'avait aucune idée de qui il pouvait bien s'agir). Quoi qu'il en soit, les heures passées à faire mesurer les moindres parties de son corps avaient porté leurs fruits car il était splendide dans son complet-veston noir avec cravate large cuivrée. Sa mère avait insisté pour qu'il porte son haut-de-forme en feutre noir mais il projetait déjà de l'oublier 'accidentellement' dans le fiacre quand ils seraient arrivés à destination. Sur ses genoux trônait fièrement le bouquet qu'il avait amené pour Evangeline. Vingt-cinq roses roses parmi lesquelles se trouvaient aussi deux roses parfaitement blanches, coté à cote dans la composition. Il l'avait demandé lui-même.

Le fiacre blanc tiré par les grands cerfs déboulèrent dans la cour de la maison amie dans un joli fracas de sabots. Il avait été rendu invisible pour les moldus mais maintenant qu'il n'était plus exposé à des regards extérieurs, il était redevenu tout à fait... voyant. Les Hart avaient beau être d'humbles êtres humains, ils ne manquaient tout de même jamais de donner dans l'élégance et la grâce. Le cochon, également de blanc vêtu et arborant sur sa poitrine un écusson représentant le blason de la famille qu'il conduisait, descendit de son perchoir pour déplier le marche-pied. Il ouvrit la porte latéral et tendit la main pour aider Meredith à s'extraire du véhicule. Robert suivit le mouvement et se fut le tour de Duke, veillant bien à laisser son chapeau sur la banquette mais à prendre le bouquet. Les trois éminents sorciers progressèrent jusqu'au porche de la jolie maison où ils furent accueillis comme il se devait. Mais alors que ses parents avançaient dans le hall en discutant joyeusement, le jeune homme resta sur le seuil, immobile et silencieux. Il n'avait pas peur d'entrer. Au contraire, il en avait trop envie et c'était cette exaltation qui faisait trembler un peu ses mains.
Il n'avait pas dit à ses parents qu'il avait rencontré sa fiancée au Chaudron Baveur sans savoir au départ que c'était elle. Pourquoi aurait-il du leur dire ? Ils n'avaient pas poser de question. En entendant sa mère rabâcher à quel point il allait l'apprécier, il avait failli lâcher le morceau il y a quelques jours et lui dire qu'il savait déjà qu'Evangeline était magnifique et qu'elle semblait également intelligente.

Bon. C'était le grand moment. Cette fois-ci, il allait être officiellement présenté. Duke prit une inspiration profonde et fit un pas dans la maison. Une silhouette surgit alors de nulle part et se cogna contre lui. Comme une balle de flipper, elle repartit vers l'arrière. De sa main libre, l'héritier des Hart la retint par le coude et la tira vers lui pour l'empêcher de tomber. Il sut son identité au moment où elle fut plongée dans ses bras et son cœur se mit à battre la chamade. Elle était toujours aussi petite malgré ses talons et elle sentait divinement bon. En faisant un pas en arrière, il déposa son bouquet de roses dans ses bras et tomba un genou à terre. Saisissant délicatement la main de la poupée, il effleura légèrement sa peau d'un baiser et leva enfin les yeux pour les plonger dans les yeux. De sa voix douce et tranquille, il lui souffla dans un demi-sourire : « Il semblerait que vous ne cessiez de tomber sur moi. Littéralement. Non pas que je m'en plaigne mais nous n'avons pas été convenablement présentés la première fois. Je m'appelle Dukellington Knave Hart. Vous revoir est un véritable ravissement, Evangeline. » Dans son dos, le fiacre blanc étincelait sous la lumière du soleil et les cerfs, animaux curieux, regardaient la scène avec grand intérêt. Le moment était trop beau. Parfait même. Un vrai film de Disney.
« Dukellington » roucoula sa belle-mère qui avait fini par les apercevoir sur le seuil de la maison. « Je vous en prie, entrez. Oh, je vois que vous lui avez apporté des fleurs. Comme c'est délicat de votre part ! Tu as dit merci, ma chérie ? » Meredith Hart se joignit à la liesse tandis que ces messieurs passaient déjà dans le jardin d'hiver pour discuter plus au calme. « Evangeline, vous avez très bonne mine dans cette tenue. Nous prendrons une photo de nos deux tourtereaux plus tard, n'est-ce pas, Ariabelle ? » « Tout à fait ! D'abord, rentrons à l'intérieur et allons boire cette tasse de thé. » Duke, qui s'était remis debout au moment de l'intervention du duo de mamans, offrit galamment son bras à Ev' pour la guider vers le jardin d'hiver. Ses yeux gris brillaient et un sourire tout aussi lumineux s'était peint sur ses lèvres. Meredith, qui avait déjà commencé à s'éloigner sans regarder si les deux jeunes gens suivaient, demanda : « Alors, Evangeline, je présume que vous deviez avoir hâte de voir l'homme qui va partager le restant de vos jours ? J'espère qu'il vous plaît car je vous avoue que c'est ma plus grande réussite. »

Evangeline respira profondément, sachant très bien dans les bras de qui elle venait de tomber. La jeune femme était décidée à ne pas croiser son regard, pas après l'effet qu'il avait eu sur elle la toute première fois. Cependant Duke en avait décidé autrement, le jeune sorcier repoussa doucement Evangeline et mit un genou à terre, rendant le contact visuel impossible à éviter. La sorcière remarqua qu'il avait apporté un bouquet de fleurs, elles étaient magnifiques. Dans le fond, les deux mères eurent un soupire d'admiration, se souvenant peut être avec nostalgie du jour où leur propre rencontre avec leur actuels maris avait eu lieu. Duke saisit doucement la main de Evangeline et y déposa un petit baiser . Il était si charmant, si gentlemen que la sorcière eu un sourire nerveux. Elle n'aimait pas ça, c'était trop parfait pour être vrai, il devait cacher quelque chose ou jouer la comédie. « Il semblerait que vous ne cessiez de tomber sur moi. Littéralement. Non pas que je m'en plaigne mais nous n'avons pas été convenablement présentés la première fois. Je m'appelle Dukellington Knave Hart. Vous revoir est un véritable ravissement, Evangeline. » Evangeline ne su quoi dire si bien qu'elle se contenta d'un sourire nerveux et d'un hochement de tête. Ses joues étaient en feu. Rencontrer Duke était déjà très gênant mais le faire devant leurs parents respectifs était pire que tout. Le poids de leurs attentes les plus folles se faisait sentir sur les petites épaules de la jeune femme.

Heureuse de pouvoir briser cet instant gênant, Evangeline laissa sa mère prendre le bouquet de fleurs. Cette dernière le senti avec délice et le donna à un Elfe de Maison qui s'empressa de le mettre dans l'eau. La petite sorcière était encore comme malade à l'idée que cette rencontre ait eu lieu. Cependant, malgré ses caprices les plus stupides, elle savait se tenir en public, encore plus quand la réputation de ses parents était en jeu. Ce fut pourquoi lorsque Meredith, la mère de Duke s'adressa à elle, Evangeline eu un sourire charmant et la complimenta à son tour. C'était une femme très belle mais même la beauté des deux parents Hart réunie n'était pas suffisante pour égaler celle de Duke. C'était comme si l'amour qu'ils partageaient l'un pour l'autre s'était matérialisé en l'image de leur fils. La jeune femme eu un dernier regard pour le sorcier pendant que tout le monde était occupé  à s'installer. Évidemment elle n’eut pas d'autre choix que de se retrouver à ses côtés. Connaissant sa mère Ariabelle, Evangeline se doutait qu'elle allait tout mettre en œuvre pour que les deux tombent amoureux avant que sa fille ne change d'avis. C'était très lourds pour quelqu'un qui n'en voulait pas une miette. Malgré tout, Duke avait l'air magnifique elle ne pouvait pas le nier. Son costume était très élégant, Gieves & Hawkes, elle reconnu la coupe d'un coup d’œil. Duke aurait pu être un mannequin, une sorte de célébrité avec cette beauté qu'il ne semblait pas exploiter du tout. La jeune femme eu un air suspicieux, peut être qu'il le faisait constamment et que son air innocent n'était qu'un jeu ?

« Alors, Evangeline, je présume que vous deviez avoir hâte de voir l'homme qui va partager le restant de vos jours ? J'espère qu'il vous plaît car je vous avoue que c'est ma plus grande réussite. » intervint Meredith avec un regard tendre pour son fils. Evangeline qui s'apprêtait à boire une gorgée de thé répondit simplement avec un sourire aimable :
« Un vrai chef d’œuvre ! » , puis elle bu de son thé, voyant qu'elle avait fait le plus beau compliment à sa future belle mère. Cette réponse avait été automatique, Evangeline avait bien d'autres termes pour décrire la beauté de Duke, voire gestes, mais la sorcière se rendit très vite compte que l'on parlait ou pensait souvent à sa beauté sans chercher à aller plus loin, comme si sa perfection physique seule était suffisante à rendre une femme heureuse. En buvant son thé silencieusement, la sorcière senti la présence de Duke proche d'elle sur sa droite. Le souvenir de leur première rencontre au bar se faisant de plus en plus solide.
« Evangeline s'y connait en matière d'art. Derrière vous sont certaines de ses plus belles photographies prises lors de son tour du monde » indiqua Ariabelle d'un geste de la main avec fierté. Au dessus de la grande cheminée blanche, entre de grandes plantes se trouvaient plusieurs photographies animées. Certaines montraient des gens dansant autour d'un feu dans une tribu visiblement isolée et magique, une autre un serpent mystérieux à trois têtes traçant des courbes dans le désert du Sahara, la plus grande était la queue d'une sirène sous l'eau, dont les écailles devenaient plus claires ou sombres avec la lumière. Evangeline ne se considérait en rien comme une photographe professionnelle ou une artiste mais elle avait été ravie de voir que son père en particulier était tombé amoureux de son travail. Le jour même de son retour, les photos étaient sur le mur.

« Un tour du monde ? Quelle idée surprenante ! Vous avez très certainement apprit beaucoup de choses. » dit Meredith. Evangeline et sa mère eu un regard tendu, les deux femmes ne surent pas si les passions de la petite sorcière étaient un point positif ou non. Elle posa sa tasse doucement et croisa les pieds dans une position élégante.
« Oui, beaucoup. Certaines communautés magiques ont une vision bien différente de la magie, plus spirituelle. J'ai rencontré des sorciers en Inde qui n'avaient jamais de baguettes, des moines en Thaïlande qui ne faisaient jamais usage leur magie et canalisaient cette puissance en énergie positive. Ce tour du Monde m'a permis de voir de mes propres yeux la magie qui nous entour. C'était fascinant. » expliqua Evangeline qui tenta de masquer son excitation et sa tristesse à l'idée d'être à nouveau coincée à Londres. C'était si froid, si gris.
« Et avec qui avez vous partagé ces expériences ? »demanda la mère de Duke. Ariabelle posa sa tasse doucement. C'était une question piège et elle espéra que sa fille le comprenne à son tour.
« Seule. C'était un voyage spirituel, un travail sur moi même. Mais à chaque instant j'ai regretté de ne pas le partager avec mon futur mari » ajouta-t-elle avec un sourire poli. Ce qui était un mensonge à moitié vrai. Evangeline était partie seule pour fuir Duke mais elle avait en effet souffert de la solitude.
« N'est-ce pas un peu dangereux pour une femme seule ? » Meredith avait visiblement beaucoup de questions en tête et Evangeline commençait à être mal à l'aise.
« Ne vous en faites pas pour notre petite Evangeline. C'est une sorcière bien plus puissante et dégourdie qu'elle n'en a l'air dans cette petite robe. Elle a toujours eu du potentiel et j'insiste depuis des années pour qu'elle entre au Ministère comme Auror » intervint Aestor. Evangeline fut heureuse de le savoir ici, son père était quelqu'un de respecté mais il avait ce dont de mettre tout le monde à l'aise car il ne se formalisait que très rarement des conventions les plus pointues. Le tout le rendant attachant, Evangeline tenait cette attitude de lui.

Ariabelle détourna à nouveau la conversation sur Duke, espérant que Meredith serait ravie de parler de sa petite fierté qu'était son fils. Evangeline observa la mère et le fils et ne pu s'empêcher de se jurer qu'elle ne voudrait jamais faire partie de cette famille. Quelque chose clochait. Duke était peut être d'une beauté divine mais le voir ainsi, se tenir poli, être le petit chouchou de sa mère, la sorcière se méfiait. Meredith était une femme charmante mais beaucoup trop attachée aux conventions pour que la petite sorcière puisse se sentir un jour à l'aise à ses côtés. Était-ce ce à quoi à elle était condamnée pour le restant de ses jours ? A vivre avec un homme qui écoutait tout ce que ses parents disaient et à être mal à l'aise à chaque réunion de famille ? A entendre sa future belle-mère, elle ne laissait jamais son fils s'éloigner ce qui était très mauvais signe. Evangeline se toucha le visage nerveusement. Tout ça ressemblait à une pièce de théâtre mal écrite, tous avait un rôle et celui de la petite sorcière n'était pas fait pour elle. Il fallait qu'elle rompt cet engagement au plus vite. Elle regarda Duke une nouvelle fois dans les yeux, se demandant si lui aussi jouait un jeu en espérant qu'elle serait celle qui apporterait le déshonneur sur sa famille. Pouvait-elle lui faire confiance ? « Et si on laissait les deux tourtereaux apprendre à se connaître tranquillement ? Je crois qu'on se souvient encore de la gêne qu'on a tous rencontré quand ce jour là fut le notre ! » intervint à nouveau Aestor qui provoqua quelques rires amusés autour de la table. Evangeline eu un sourire nerveux, salua rapidement tout le monde et quitta la pièce. Sa mère s'excusa un instant et la rattrapa rapidement.

« Evangeline ? Que se passe-t-il ? Ne me fais pas de caprice aujourd'hui ! Pas alors que les Hart sont sous notre toit ! » dit à voix basse Ariabelle qui était visiblement en colère.
« Je vais simplement dans la salle de bain avant de retrouver Duke ! Qu'est-ce que tu attends de plus de moi ? Je fais déjà ce que vous m'avez ordonné toi et papa ! » répliqua Evangeline en parlant d'une voix un peu plus forte.
« Je ne te comprends pas Evangeline, tu es fiancée au sorcier le plus beau que ce siècle ait jamais vu et tu ne sembles pas contente ! » Evangeline eu une exclamation de frustration et tapa du pieds.
« Ouvre les yeux maman ! Je me fiche qu'il soit beau comme un ange ! Je me fiche de la perfection de ses yeux ou de sa bouche ! Si cet homme croit que je vais tomber amoureuse de lui uniquement parce qu'il a un visage divin, il s'est trompé ! J'attends plus, j'attends un homme avec de la personnalité, de l'humour ! Je veux tomber amoureuse de lui et me dire que si demain son visage est défiguré, je serais toujours aussi folle de lui ! Je crois que ce désir est bien plus honnête que de simplement l'épouser parce qu'il est beau ! Il mérite mieux qu'une femme superficielle tu ne crois pas ? » s'exclama Evangeline, les joues en feu. Pour la première fois, sa mère resta sans voix, n'en croyant pas ses oreilles. Sa fille n'avait pas tord. Pour une fois, la petite sorcière se rebellait pour une raison qui était indéniable.
« D'accord, mais comporte toi bien en présence des Hart, je n'ai pas envie qu'ils pensent que je t'ai mal élevée.» reprit Ariabelle en touchant doucement les cheveux de sa fille.
« Je ne comprends pas pourquoi je dois tenter de lui plaire à elle, on m'a mit la bague au doigt j'étais un bébé, elle ne savait pas quel genre de femme j'allais devenir, alors pourquoi avoir des espérances maintenant ? » demanda Evangeline avec colère. C'était vrai. Pourquoi choisir Evangeline avant qu'elle ne puisse dire son premier mot si c'était pour s'attendre à ce qu'elle grandisse dans l'attente de leurs espérances. Une fois de plus la jeune femme eu l'impression que toute son existence tournait autour d'un homme qu'elle ne voulait même pas. Ariabelle roula des yeux en laissant échapper une exclamation de frustration très familière dans cette maison. La sorcière tourna des talons et s'empressa de retourner auprès de ses invités.

Ce fut lors du départ de sa mère que Evangeline le remarqua enfin, se tenant debout, le corps sculpté parfaitement. Duke se tenait là et la sorcière se demanda s'il avait entendu son discours sur le grand amour ou pire, la critique à propos de sa précieuse mère. C'était mal parti, la jeune femme dégluti nerveusement. « Dukellington » dit-elle doucement. « Si je tombe souvent sur toi...vous c'est parce que vous arrivez souvent dans mon dos » reprit-elle avec un sourire nerveux. « Retournons dans le jardin d'hivers » dit elle avant de se mettre en route. C'était sa pièce préférée de toute la maison. La lumière  y était parfaite et la température toujours agréable. Les deux couples de parents étaient partis, surement dans la bibliothèque à discuter. La table était déjà nettoyée par les Elfes de Maison, l'endroit semblait encore plus magique quand aucun parent avec des attentes s'y trouvait. Evangeline marcha lentement, agitant les bras nerveusement sans vraiment savoir quoi dire. Elle fit signe à Duke de s'installer mais resta debout, incapable de rester tranquille plus de deux secondes.