Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Jeu 27 Mar - 19:49
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Tu voyais bien que l’avais surprise en prenant au sérieux sa tentative de plaisanterie. Mais c’était un sujet très important à tes yeux. Tu t’en serais voulu que la soirée se termine mal pour elle à cause de ça. La raison aurait sans doute dû te dicter de lui interdire purement et simplement de toucher à une goutte d’alcool, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Cependant, la façon dont elle l’analysait prenait un sens différent de celui que tu avais voulu lui donner. Oui, formulé comme ça, évidemment tu te sentais un peu mal à l’aise. Elle plaisantait, mais peut-être que tu n’aurais pas dû dire ça. Elle avait hâte. Bon sang. Tu venais d’ouvrir la porte aux ennuis. Elle allait s’imaginer que tu voulais l’alcooliser afin de profiter d’elle. Encore que sur les deux, cela ressemblerait peut-être plus au comportement d’Aloisia. Comme elle l’avait dit elle-même, elle pourrait attenter à ta vertu. Tu n’étais pas certain d’être capable de la repousser si jamais elle se jetait sur toi. Ce serait un grand test pour ton self control surtout quand vos deux lits seraient si proches. Seulement si ses parents apprenaient que tu avais fait boire de la vodka à leur petite fille chérie tous les soirs et l’avait emmenée dans des bars, tu risquais d’avoir quelques ennuis. Ce serait trop bête. Tu comptais bien renouveler l’expérience d’un voyage. D’ailleurs, peut-être même cet été si tout se passait bien cette semaine. Tu partais tous les ans une semaine à l’étranger, et ce serait bien d’emmener Aloisia avec toi.
De toute façon, maintenant que tu y pensais, tu n’avais peut-être pas besoin d’augmenter son seuil de tolérance à l’alcool. Enfin, tu pouvais toujours le faire si jamais quelqu’un essayait de lui faire boire de l’alcool sans qu’elle s’en aperçoive. Tu connaissais bien les adolescents pour en avoir été un peu de temps auparavant. Tu avais eu une meilleure idée. Personne n’avait besoin de savoir qu’Aloisia buvait forcément de la vodka. Le liquide était de la même consistance que de l’eau, il suffisait juste que tu modifies le contenu de son verre si elle buvait trop d’alcool. Personne ne s’en apercevrait. Ce serait la parfaite combine. Tes talents de métamorphose étaient vraiment utiles pour des situations inédites. Tu doutais que McGonagall apprécie un tel usage de la matière qu’elle enseignait. « Je ne vais pas te pousser à boire. Je veux juste de proposer un verre… ou deux tous les soirs pour que ton corps s’acclimate plus facilement. Mais, je viens d’avoir une meilleure idée. Si jamais quelqu’un te propose trop de verres, il me suffira juste de transformer l’alcool en eau. » Tu lui fais un sourire taquin.
C’était d’une impolitesse incroyable d’avoir eu l’air si distrait en sa compagnie et en d’autres circonstances, tu ne te serais jamais comporté de la sorte. C’était d’autant plus pour une raison stupide. Maintenant, tu n’avais même plus envie de lui avouer la raison de tes cachoteries. Est-ce qu’elle ne risquait pas de penser que tu avais vu une ancienne conquête ? Ce serait ironique étant donné que tu avais désamorcé une situation plus tôt sans qu’elle ne se doute de rien. Elle n’avait pas cherché à savoir ce qui avait attiré ton attention en se retournant elle-même. De toute façon, elle n’aurait rien aperçu de bien particulier. Toi seul savais ce qui pouvait autant détourner ton attention. Tu pensais avoir suffisamment détourné son attention en lui demandant si elle avait de nouveau attaqué quelqu’un. Elle avait quand même un tempérament volatil. Tu allais veiller à ne jamais te retrouver face à sa baguette. Les furoncles seraient de très mauvais goût sur ton visage. C’était étrange que tu n’aies jamais entendu parler de cette attaque. Tu assistais aux matchs de quidditch à chaque fois pourtant. Pour qu’Aloisia perde son calme après un match de quidditch que son équipe avait gagné, il avait vraiment fallu qu’on la cherche. En tout cas, tu en apprenais de belles. Visiblement, ce n’était pas la dernière fois qu’elle attaquait quelqu’un. Tu hochas la tête, ne posant pas plus de questions. Vous étiez en vacances de toute façon et tu n’étais pas son professeur. Elle avait sans doute dû être punie de toute façon.
A la réflexion, tu aurais sans doute dû réfléchir un peu avant d’agir comme un véritable gamin. Tu devais avoir l’air très malin dans cette position. Aloisia allait vraiment se poser des questions. Cette fois-ci, elle se retourna, mais il n’y avait déjà plus personne. Tu n’avais pas honte d’être avec elle évidemment. C’était une raison beaucoup plus puérile. Et ton karma avait bien décidé de ne le faire comprendre puisque tu venais de t’exploser le genou. Ça t’apprendrait à te comporter comme ça dans l’avenir. Tu glissas ta main sous la table pour masser ta peau qui allait sans doute marquer. Aloisia semblait se retenir de rire. Tu l’avais mérité. En plus, vu ton mensonge peu convaincant... Tu suivis son regard. Imbécile, avant de mentir la prochaine fois vérifie que ta serviette se trouve sur tes genoux et pas en évidence sur la table. Tu lui jetas un regard dépité alors qu’elle s’avançait comme pour t’encourager aux confidences. Tu fis une grimace, partagée entre la gêne et le rire. D’accord, tu l’avais méritée celle là vu ton comportement singulier. « Ha, ha… » Tu ris jaune. Heureusement, personne à part elle n’avait remarqué ton petit manège.
« Tu veux savoir la vérité ? » Est-ce que tu devais vraiment lui avouer ? Tu lui devais bien. De toute façon, il n’y avait plus rien à craindre, la menace avait été évitée. Maintenant Aleksei était parti et elle ne risquait plus de l’apercevoir et inversement. « Aleksei était en train de déjeuner ici et je l’ai aperçu en entrant. J’avais peur qu’il me remarque et vienne nous voir. J’ai bien insisté pour que vous ne vous rencontriez qu’au nouvel an et pas avant. Je te l’accorde ma réaction était peut-être un peu extrême… » Tu te servis un verre d’eau pour reprendre tes esprits. Quelques minutes plus tard, Natasha revint avec vos raviolis à la griotte et cela te remonta considérablement le moral. Tu avais déjà l’eau à la bouche. Tu avais à peine eu le temps de poser les yeux sur ton assiette, que tu vis quelqu’un fondre sur votre table. Ragnar venait de sortir de la cuisine. Tu lui fis un sourire ravi. Tu avais compté aller faire un petit détour par les cuisines à la fin du repas, mais visiblement il était trop content pour attendre. Le coup de feu était terminé, il avait du temps. Tu te demandas si les verres qu’il apportait avec lui provenaient de la fameuse bouteille qu’il gardait pour les grandes occasions. Tu te redressas et lui frappas l’épaule en guise de bonjour, un peu étonné que son épouse ne soit pas là. «Ваша пища всегда так хорошо.» Tu t’emparas du verre qu’il avait posé sur la table et l’avala de nouveau cul sec. Tu espérais qu’Aloisia en ferait autant, même si elle risquait de s’étouffer. Ce serait quand même nécessaire de l’éduquer dans le calme de ton appartement. Tu croisas mentalement les doigts pour que l’alcool passe bien. Au moins, elle avait déjà testé la vodka avant. Elle resta digne ce qui sembla plaire à Ragnar. Heureusement que tu avais demandé une carafe d’eau. Ragnar finit par demander qui était ta compagne et tu avouas la vérité, visiblement Aloisia n’était plus capable de parler. « Это моя невеста, Aloisia. Мы проводим неделю здесь.» Tu lui fis un sourire. « Aloisia, я представляю Рагнара, владелец учреждения »
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Jeu 27 Mar - 21:35
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
De toute évidence, Octavus ne voulait pas prendre cela à la légère. Peut-être qu'il ne voulait pas que je pense qu'il cherchait à me rendre saoule pour profiter de moi. Ce n'était certainement pas là où je voulais en venir. Et il n'aurait jamais besoin de vodka pour parvenir à ses fins. Bien sûr, j'étais certaine que l'alcool nous aiderait à nous détendre, à faire redescendre la pression. Sans perdre totalement le contrôle, on pourrait mieux oublier tout le poids sur nos jeunes épaules, lui comme moi. Si ça pouvait le rendre plus proche, j'étais prête à boire toutes les bouteilles possibles. Mais aussitôt son idée d'entraînement proposé qu'il voulait se raviser. Il était un très bon sorcier, je ne doutais pas que ce serait un jeu d'enfant pour lui de transformer le tout en eau. Mais il ne pourrait pas le faire à chaque fois, il y aura du monde à cette soirée et à moins de me chaperonner de A à Z, ça semblait assez utopique. Je lui fis une moue chagrinée, enfantine, pour lui montrer mon désaccord. J'étais loin de vouloir à tout prix boire jusqu'à ne plus pouvoir mais j'allais déjà être la plus jeune de la soirée. Si on se rendait compte que je n'avais même pas le droit à un verre, j'avais peur que ça ne crée un fossé entre le reste des invités et moi. Et puis, ce serait certainement plus joyeux avec. Je ne cherchais pas à argumenter. Pour le moment. J'avais déjà repéré le bar dans son salon, il me faudrait juste l'amadouer pour qu'il me fasse un verre.
Il se cacha précipitamment sous la table et je me retenais de rire. Octavus se faisait toujours un point d'honneur d'apparaître toujours sous son meilleur jour, de rester classe et distingué en toutes circonstances. Le voir agir de la sorte lui donner un côté moins d'obsédé du contrôle, plus accessible bizarrement. Il sembla se décomposer lorsqu'il suivit mon regard jusqu'à sa serviette, mortifié d'avoir si mal menti et je ris légèrement sans pouvoir me retenir davantage. Entre ça et son coup au genoux qu'il massait pour faire disparaître la douleur, la situation venait vraiment de prendre une tournure comique. Je le prenais sur le fait et il ne pouvait rien faire d'autre que d'admettre que son comportement était du à autre chose que la disparition du linge. Il me demandait si je voulais savoir la vérité et j'hésitais un instant. S'il m'avouait que la raison de son attitude était due à une femme, je n'étais pas sûre de bien réagir. Mais en même temps, il ne me proposerait pas si cela concernait un sujet de la sorte. Je hochais finalement la tête, la curiosité l'emportant. À peine avait-il prononcé le nom de son meilleur ami que je retournais la tête vers la sortie, comme s'il y avait une quelconque chance que je puisse l'apercevoir. Ça n'était évidemment pas le cas. Je reportais alors mon attention sur lui en souriant. Tout cela seulement pour éviter son ami. J'en fus soulagée, je l'avouais, et m'en voulus presque d'avoir pensé à mal. Évidemment, je ne comprenais tout de même pas vraiment pourquoi il se sentait obligé de faire durer le suspens jusqu'au nouvel an. Moi aussi j'avais hâte de le rencontrer. Aleksei semblait être une des personnes les plus proches d'Octavus. Et il m'avait invité à sa soirée, ça n'était pas rien. Je lui avais même ramené un petit cadeau d’Écosse, cerner le personnage avant de lui donner m'aurait réconforté dans ce choix d'ailleurs. Je n'avais aucune idée de ce à quoi il ressemblait, peut-être avais-je même posé mes yeux sur lui en entrant sans savoir de qui il s'agissait. Mais je comprenais qu'il puisse vouloir nous présenter en bonnes et dues formes. Il allait mélanger ses deux mondes, le choix de la manière dont il allait procéder lui appartenait.
«- Tu aurais du me prévenir. Je me serais jetée sous la table moi aussi. »
Je lui souris en prenant à mon tour une gorgée d'eau. Les assiettes arrivaient et j'avais hâte de goûter à cette spécialité russe qu'il avait choisi. Ça sentait divinement bon en tout cas. Je n'eus pourtant pas plus le temps de me concentrer. Octavus sourit à son tour en voyant l'homme arriver et ils se saluèrent avec bonne humeur. J'inclinais légèrement le visage de manière respectueuse et observais les deux hommes vider leurs verres d'une seule traite, tenant toujours le mien dans la main. Je n'étais pas sûre de pouvoir les suivre. Le premier avait déjà laissé des traces et je ne voulais pas non plus prendre le risque de tout recracher. Mais je m'exécutais et gardais tout mon sérieux ce qui enchanta le propriétaire des lieux. En espérant le rendre fière. Octavus se chargea des présentations. Je compris le sens de ses mots et outre la joie de voir ma compréhension en russe s'améliorer, c'était le fond de la phrase qui remua quelque chose en moi. Autre que la vodka. Il me présentait comme sa fiancée et je n'y étais pas habituée. La sensation d'être un secret à cacher le mieux possible disparaissait de plus en plus, j'avais l'impression de voir enfin le jour. Je souris davantage en prenant la main qu'il me tendait et qu'il secoua énergétiquement. Quelle poigne. Je mis une seconde pour réfléchir à comment formuler ma pensée puis répondis dans un russe moins confiant que le leur :
«- Я рад встретиться с вами. Ваш еда вкусная. »
J'espérais ne pas trop me tromper, mais je préférais cela plutôt que d'utiliser ma langue maternelle. Parler russe ici, c'était aussi une marque de respect. Il me remercia, du moins c'est ce que je crus comprendre, et je soufflais intérieurement. J'avais plus de mal à me concentrer sur la conversation, la traduction venant plus lentement. J'avais envie de respirer par la bouche, une manière d'aérer les effluves de la boisson, mais je ne me le permettais pas, ce serait d'une impolitesse sans nom. Je prenais mon mal en patience, affichant une expression à l'aise et avenante. Maintenant qu'Octavus me présentait comme sa fiancée, je ne pouvais pas lui faire honte, encore moins qu'avant. Le dénommé Ragnar nous fit une dernière accolade avant de déclarer «Я оставляю вас. Наслаждайтесь любителей. » J'attendis qu'il soit de nouveau dans sa cuisine pour prendre une gorgée d'eau en lâchant un soupir. J'avais définitivement besoin d'entraînement. Le terme final qu'il avait employé ne me vint qu'ensuite. Les amoureux. Si seulement. C'était malheureusement bien plus compliqué que cela, pour lui du moins. Moi, j'étais déjà perdue. Je ne voulais pas trop y penser. J'avais encore plus chaud que précédemment et je rajoutais dans un rire :
«- Je crois que l'hospitalité russe va avoir raison de moi. »
Je repris ma fourchette et attaquais le plat principal. Je fus surprise de la pointe sucrée présente dans le plat, ne m'y attendais absolument pas. C'était nouveau et délicieux. Je lâchais une exclamation de contentement avant d'en reprendre. J'avais l'impression que la vodka avait causé un creux dans mon estomac qu'il fallait à tout prix remplir pour diminuer les effets. Je piquais une nouvelle fois ma fourchette dans un bout de ravioli et lui tendis en souriant :
«- C'est vraiment très bon, tu devrais goûter ! »
Je restais le bras en l'air et puis remarquais qu'il mangeait exactement la même chose que moi. Je ris légèrement devant ma bêtise sans abaisser le bras pour autant. Décidément, je n'étais pas très observatrice aujourd'hui. Sûrement parce que je manquais d'air, j'en étais presque à demander qu'ils ouvrent les fenêtres.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Jeu 27 Mar - 23:25
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Tu sentis tes sourcils se soulever en vous imaginant tous les deux plonger sous la table. Tu sentis un petit rire naître dans ta gorge. Là, ça n’aurait vraiment pas été discret. Les gens auraient imaginé des choses qui n’avaient pas lieu d’être si vous aviez tous les deux disparus en même temps. « Oui, ça aurait été plus amusant c’est sûr. Promis la prochaine fois, tu seras dans la confidence. »
Ensuite, Ragnar arriva et avec lui, de nouveau de l'alcool, la meilleure preuve d'hospitalité russe. Alors que tu vidais ton verre, tu regardais du coin de l’œil Aloisia pour voir si elle allait en faire autant. Tu aurais peut-être dû préciser qu’elle était écossaise. Enfin, vous étiez connus pour être de bons buveurs vous aussi même si le degré d’alcool n’était pas le même. Elle finit par t’imiter après quelques secondes de flottement. Tu pouvais parfaitement imaginer ce qui lui passait par la tête. Elle avait déjà été complètement perturbée par le premier verre, le second ne ferait qu’empirer les choses. Mais elle savait aussi que ce serait très malpoli de refuser. Bien sûr, tu pouvais expliquer la raison de son refus, son jeune âge, mais si quelqu’un l’avait vu boire le premier verre, cela causerait des tensions que tu ne voulais pas créer. Aloisia n’avait pas d’autre choix que d’être forte et avaler la boisson. Ragnar approuverait que ta fiancée soit aussi dure à cuire. Et elle se montra à la hauteur de toutes tes espérances. Tu ne savais pas encore si elle réussirait à se relever de sa chaise quand ce serait le moment venu, mais au plus, elle ne semblait pas malade. C’était une bonne nouvelle, il n’y avait rien de pire que voir quelqu’un se mettre à se sentir mal après avoir trop bu.
Ragnar semblait plus qu’intrigué que tu sois en compagnie féminine. Il savait très bien que tu avais quitté la Russie et ne travaillait plus ici, donc cela voulait dire que c’était personnel. Pour que tu sois ici avec elle alors qu’elle n’avait pas du tout l’air d’être russe, il n’y avait qu’une cause possible. Tu ne voyais pas de raison de cacher qui Aloisia était réellement pour toi, même si ce n’étaient que des fiançailles orales. Tu n’avais rien à perdre ici, personne n’allait vous juger. Il ne savait pas qu’elle était mineure ou ton élève. Cela sembla la ravir quand elle déchiffra le sens de tes mots. Elle allait devoir s’y habituer. Tu ne voyais pas de raison d’inventer quand tu pouvais dire la vérité. Bien sûr, la situation serait bien différente une fois de retour en Ecosse. Tu n’étais pas encore prêt à te montrer en public avec elle quand les élèves pouvaient vous surprendre et mener la vie dure à Aloisia. Les ados étaient tellement stupides parfois. Elle avait prouvé qu’elle était capable de se défendre, mais elle ne devrait pas en avoir besoin.
Tu retins un petit rire en voyant la grande main d’ours de Ragnar attraper celle toute en délicatesse d’Aloisia pour la secouer. Pour un peu, le reste de son corps aurait pu suivre le mouvement. En l’entendant parler russe, tu ne cachas pas ta satisfaction. Plus elle pratiquerait, plus vite elle s’améliorerait et comprendrait le langage local. Tu étais un peu étonné que malgré son cerveau sans nul doute embrumé par les effluves d’alcool, elle soit encore capable de faire appel à ses connaissances du russe. Peut-être l’avais-tu sous-estimée en imaginant que deux verres suffiraient à la terrasser. Et pourtant, tu savais que Ragnar avait effectivement sorti la bouteille spéciale. 90 degrés d’alcool pur, rien que ça. Si ça continuait, tu allais toi aussi finir par être ivre. Tu avais eu une bonne idée de proposer de rester se balader dans les rues, de toute façon, tu aurais été irresponsable de transplaner dans cette situation.
Aloisia avait l’air d’avoir fait ça toute sa vie et tu sentais tes lèvres commencer de s’étirer en signe d’amusement. Elle devait être en train de planer. Si toi, tu étais un peu touché par les effets, forcément pour elle c’était cent fois pire. Ragnar finit par prendre congé après t’avoir promis de revenir, ce qui serait évidemment le cas. « Рагнар спасибо, до скорой встречи. » Tu avais des plans pour votre dernier dîner en Russie avant de devoir repartir pour l’Écosse, à moins que tu ne décides de précipiter les choses. Tu verrais au feeling. Tu réalisas à peine qu’il vous avait appelé les amoureux. Une conclusion logique puisque vous étiez fiancés, sauf que c’était beaucoup plus compliqué que ça, mais tu n’allais pas lui raconter la situation en détail ni le reprendre sur ses mots. En plus, tu avais envie de manger tes délicieux raviolis. Aloisia quand à elle se précipita sur son verre d’eau et tu ne retins pas ton éclat de rire cette fois-ci. « Bon et bien il semblerait que l’expérimentation ait eu lieu plus tôt que prévu. Je maintiens mon offre de tout à l’heure, mais ce sera de l’alcool beaucoup plus léger que celui là. » L’hospitalité russe était effectivement assez dangereuse pour la santé. Tu comprenais pourquoi on disait qu’ils étaient un peu alcooliques sur les bords. Ils supportaient tellement l’alcool, c’était dans leurs gènes. « Crois-moi quand j’en aurai fini avec toi, on ne pourra plus faire la différence entre toi et eux. » Quoique, tu n’étais pas certain qu’une seule petite semaine soit suffisante pour ça. Mais il était vraiment impératif que tu t’occupes de voir son taux de résistance. Tu n’avais jamais vu le moindre coma éthylique, mais tu en avais entendu parler, évidemment en tant qu’étranger c’était l’une des bêtes noires quand on arrivait chez les russes. Tu ne voulais pas risquer la santé d’Aloisia juste parce que tes copains aimaient boire. Donc en plus de métamorphoser le contenu d’autant de verres que tu pourrais, tu allais accroître sa résistance. Et puis, tu veillerais à ce qu’elle mange avant la soirée, vu que les petits fours seraient bien insuffisants pour supporter l’alcool qui arriverait dans les verres d’Aleksei. D’ailleurs, il serait peut-être temps d’attaquer les raviolis qui devaient refroidir.
Tu l’observas prendre sa première bouchée, espérant qu’elle apprécierait autant que toi. Tu aimais les mélanges exotiques. Visiblement oui. Tu eus un sourire ravi. Du moins, jusqu’à ce qu’elle te tende sa bouchée suivante en te conseillant de goutter. Ton sourire se transforma vite en taquin. C’était sûr cette fois-ci, tu l’avais perdue dans les limbes de l’alcool. Tu attendis qu’elle réalise que tu avais commandé la même chose pour vous deux et au bout d’une minute sinon plus, elle finit par regarder ton assiette. Tu pouffas de rire discrètement en la voyant si amusée de réaliser son erreur. Tu aimais beaucoup cette nouvelle version d’Aloisia que tu découvrais. Cependant, elle n’avait toujours pas baissé son bras. Est-ce qu’elle flirtait ? Tu avais vu tant de couples se nourrir l’un l’autre, la plupart du temps ça t’écœurait et voilà que tu t’apprêtais à devenir l’un d’entre eux. Tu pouvais flirter aussi. Était-ce bien sage ? Pas vraiment non, l’alcool t’avait sans doute légèrement embrouillé les idées. Pourtant, tu avanças ton buste vers elle, tes lèvres entrouvertes pour happer le ravioli, tes yeux sombres fixés sur elle alors que tu mâchais. Le petit hum de contentement n’était peut-être pas obligatoire, mais bon…
Tu reculas jusqu’à ta place comme si de rien n’était et annonça d’une voix juste un tantinet rauque : « Ravi que ça te plaise. C’est mon plat préféré quand je suis ici. » Tu t’attaquas ensuite à ton plat, te demandant comment elle allait analyser ton geste, même pas certain de savoir ce qu’il voulait dire en réalité.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Ven 28 Mar - 15:59
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je finissais mon verre d'eau sous les rires d'Octavus. Je ne m'en formalisais même pas, trop occupée à essayer de calmer l'incendie dans ma gorge. Ça n'apaisa rien malheureusement. Au moins je m'étais montrée à la hauteur, c'était une maigre consolation. J'avais vu le coin de ses lèvres s'étirer doucement lorsque j'avais avalé le contenu cul sec sous l'exclamation ravie du propriétaire des lieux. Je l'avais fait, bien sûr, mais je préférais éviter d'avoir à recommencer dans l'immédiat. Je craignais que l'on ne fasse d'autres rencontres, que l'on ai encore une nouvelle occasion de trinquer. Au moins, ça lui prouvait qu'il ne pourrait pas transformer la vodka en eau à chaque fois. Je prenais une grande inspiration en posant mes mains sur mes joues rougies. J'avais chaud c'était incroyable. En l'entendant, je hochais positivement la tête, totalement d'accord avec lui. Il allait vraiment falloir que je m'habitue à la sensation, sinon je ne tiendrais pas toute la semaine ici. Et j'étais aussi rassurée que l'alcool qui m'offrirait soit moins fort que celui-ci. En commençant avec le plus dur, ça ne devrait qu'aller en s'arrangeant, non ? En rentrée à Poudlard, je n'aurais plus à craindre de perdre le contrôle en acceptant un verre ou deux durant les soirées, c'était certain. J'allais pouvoir commencer à profiter sans donner satisfaction aux jeunes Serpentard. Je finis par sourire en rabaissant les bras pour attraper ma fourchette. Quand il en aurait fini avec moi. Je souris davantage en entendant cette phrase et je me rendais compte que je devais avoir l'air d'une parfaite idiote. Mais je n'arrivais pas à m'arrêter.
«- La prochaine fois, je pourrais trinquer tout le repas avec Ragnar alors ! »
Je m'imaginais mal passer un long moment avec l'immense cuisinier et ne pouvais même pas envisager un jour arriver au stade où il devait être. Vu sa stature, ça ne m'aurait même pas étonné qu'il boive d'une seule traite une bouteille entière à lui tout seul. Je commençais à manger en me demandant si il y aurait une prochaine fois. Je venais à peine d'arriver et jusque-là, tout se passait très bien. J'espérais qu'il en reste ainsi, que je lui donne envie de réitérer l'expérience. J'allais encore trop vite et bien sûr, je gardais tout ça pour moi. Vivre avec lui toute une semaine était déjà une occasion rêvée que je n'attendais pas. La nourriture me fit plutôt du bien et c'était très bon. Je n'avais pas mangé avec autant d'appétit depuis bien longtemps. Depuis notre premier petit-déjeuner ensemble peut-être même. La première fois où j'avais partagé un repas avec un ami. Et malgré tout, je le considérais toujours comme tel, même s'il avait pris du recul, s'était montré plus froid pour finalement se rapprocher de nouveau. Ça avait valu le coup d'attendre. Je lui tendis ma fourchette pour partager avec lui et ne compris pas tout de suite pourquoi il me regardait, si amusé. J'avais même réussi à oublier qu'il avait commandé la même chose pour nous deux, c'était encore pire que ce que je croyais. J'avais beau rire, je n'abaissais pas le bras pour autant, comme si je ne pouvais plus faire deux choses à la fois. Et au final, il s'avança légèrement pour attraper le ravioli. Ce geste n'était en rien une tentative de flirt à la base, je n'avais même pas envisagé cet aspect là. Jusqu'à ce que ses yeux sombres plongent dans les miens et ne les lâchent pas jusqu'à la fin. J'étais presque émerveillée en voyant qu'il entrait dans le jeu. Et j'explosais de rire en l'entendant exprimer son contentement de manière si poussée. Je riais trop facilement, ce n'était pas normal. Je ré-attaquais mon plat avec encore plus d'entrain, gardant la fourchette dans ma bouche un instant en l'écoutant. Il me fallait un minimum de concentration pour comprendre. Surtout après avoir vu ses lèvres s'approcher d'aussi prêt. J'acquiesçais finalement pour lui faire comprendre que je partageais son avis, c'était succulent.
«- Je te proposerais bien d'apprendre la recette pour pouvoir t'en faire moi-même, mais j'aurais trop peur de t'intoxiquer. »
J'avais beau sourire, je ne plaisantais pas. Je m'étais déjà essayé à la cuisine quelques fois et les elfes de maison du manoir avaient semblé sur le point de s'évanouir. Un d'eux m'avait même presque interdit de goûter moi-même le résultat final de ma préparation et quand lui s'y était essayé, il n'avait pas pu le garder bien longtemps. Pour ma défense, je n'avais jamais vu, pas une seule fois, ma mère derrière les fourneaux, ça ne se faisait pas dans les familles de notre rang. J'avais beau n'avoir aucun talent pour la cuisine, je continuais d'essayer. Pour le plus grand malheur des serviteurs. Je continuais à manger silencieusement mais arrivée à la moitié de mon assiette, je reposais ma fourchette, incapable de continuer davantage. Comme si le simple fait d'avaler les raviolis me donnait encore plus chaud. J'étais surexcitée à l'idée de pouvoir faire du shopping dans ce pays inconnu et je fixais la fenêtre comme dans l'espoir d'apercevoir les boutiques. J'avais pris assez de tenue pour tenir tout le séjour en me laissant même du choix, mais je n'étais pas à l'abri de changer d'avis si je tombais sur un coup de cœur. Je ne savais pas ce qu'il aimait. Il ne me dirait jamais si la tenue choisie ne lui convenait pas, il était trop gentleman pour ça. J'allais devoir étudier avec attention ses réactions durant cette session magasins et j'étais prête à essayer tous les styles jusqu'à voir ses yeux s'illuminer. Le plus important était de lui plaire, être époustouflante pour les autres n'était qu'un bonus. Mes doigts attrapèrent les mèches de mes cheveux toujours attachés alors que mes yeux se posèrent sur lui pour le regarder manger. J'avais l'impression qu'il n'avait pas changé d'un pouce depuis notre première rencontre. Ou alors, il n'était devenu qu'encore plus beau. C'était d'autant plus difficile de réaliser notre différence d'âge. Je devrais peut-être envisager quelques changements physiques pour me vieillir davantage. Ça le mettrait plus à l'aise sûrement et les gens cesseraient de se poser toutes sortes de questions. Je le contemplais depuis quelques instants, perdue dans mes pensées, lorsque finalement je lui demandais d'une voix plutôt sérieuse :
«- Je devrais peut-être me couper les cheveux, non ? Ça me donnerait un air plus mature tu ne penses pas ? »
J'en venais à parler coiffure avec Octavus. Je n'avais jamais imaginé que nous en viendrons là. Mes doigts s’entremêlaient toujours dans ma tignasse rousse alors que j'essayais de m'imaginer avec une coupe au carré. Je repensais au visage qu'il m'avait donné à Pré-au-Lard, cette belle brune inconnue. Je n'étais pas sûre de pouvoir changer de couleur pour quelque chose de plus foncé. J'aurais été pourtant prête à le faire pour lui plaire, même si j'aimais beaucoup ma couleur actuelle.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Ven 28 Mar - 20:30
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Tu allais veiller à rester loin des bars au cas où tu rencontrerais encore une connaissance qui aurait l’idée de vous offrir un verre. Aloisia n’en supporterait pas un de plus et tu n’avais pas envie d’annoncer son âge pour justifier qu’elle ne boive pas. Quand tu voyais ses réactions, tu t’inquiétais de ses capacités à dégriser suffisamment pour se tenir dans les magasins. Ses joues étaient rouges vives et l’eau n’avait pas l’air d’avoir aidé. Peut-être avec du pain ? En mangeant, ça devrait aller mieux de toute façon. Quand tu remarquas sa réaction quand tu avais prononcé la phrase fatidique « quand j’en aurai fini avec toi », tu te demandas si elle s’imaginait autre chose que la simple intention de l’aider à mieux supporter les coutumes russes. Son sourire faisait toute la largeur de son visage. C’était assez tendancieux comme formulation et possessif aussi. Tu avais bien dit que tu allais en faire une. Vous aviez tenu combien de temps depuis la dernière fois dans la salle de bain ? Trente minutes à tout casser. Tu sentis tes lèvres s’étirer en un sourire, incapable de ne pas être contaminé par sa bonne humeur. « Je crois que tu n’arriveras jamais à la cheville de Ragnar. Il est capable de te boire sous la table. » Vu sa corpulence de toute façon, il n’y avait aucune comparaison possible. Tu espérais bien que jamais Aloisia n’arriverait à son niveau. Vous alliez sans doute revenir ici, cette semaine ou une prochaine fois. En attendant, elle aurait le temps de s’améliorer dans le débit de boisson.
Quand elle aurait l’esprit clair et qu’elle repenserait à sa réaction face à la vodka, elle serait sûrement mortifiée. Toi aussi d’ailleurs. Quand tu allais repenser à la façon dont tu venais d’agir, tu risquais de maudire ton aisance. A quoi est ce que tu pensais ? Est-ce qu’en avouant à Ragnar que tu étais fiancé avec Aloisia, tu ne t’étais pas libéré de tes chaînes mentales ? Tu venais de transformer une volonté de partage parfaitement innocente en quelque chose qui pouvait la mettre mal à l’aise. Sauf qu’au lieu de ça, elle éclata de rire. Ok… De toutes les réactions qu’elle pouvait avoir, tu ne t’étais pas attendu à cette réponse là. Tu admis aisément que tu étais un peu vexé. Ça t’apprendrait à essayer de quoi au juste, la séduire ? Elle restait une enfant, même si tu faisais tout pour l’oublier. Une enfant qui jouait à des jeux d’adultes. Et en plus, elle était complètement soûle et tu avais tenté de profiter de la situation.
Tu essayas de ne pas manger comme un enfant mal élevé, mais c’était difficile. Tu adorais vraiment ça, tu n’étais pas un homme bien compliqué. Parfois les plats les plus simples étaient les meilleurs. Tu préférais définitivement des raviolis russes aux plats pompeux des repas de la haute aristocratie. Entendre Aloisia dire qu’elle était une piètre cuisinière te fit sourire. De toute façon, tu doutais qu’on l’ait vraiment initiée à l’art de la cuisine connaissant sa mère. C’était un travail d’elfe de maison. Mais c’était amusant de l’imaginer essayer. Tu saurais au moins qu’il ne fallait pas lui confier cette tâche si jamais vous mangiez à l’appartement. Tu étais capable de cuisiner, au moins vous ne mourriez pas de faim. Cependant, tu n’essayais jamais de reproduire tes recettes préférées, c’était toujours moins bon. « Tu t’amélioreras bien un jour. Au départ, ce que je cuisinais n’était pas terrible non plus. Mais il faut bien apprendre à se débrouiller. » Tu étais prévoyant. Tu n’allais pas être naïf au point de penser que tu ne pouvais pas perdre te fortune et tu ne serais jamais pris au dépourvu. Seuls les imbéciles se pensaient invincibles. Tu avais rapidement entamé ton plat, remarquant à peine qu’à la moitié, elle n’en pouvait déjà plus. Ou alors, elle était beaucoup trop impatiente à l’idée de sortir faire les magasins. Sûrement la deuxième solution étant donné qu’elle regardait par la fenêtre avant de retourner les yeux sur toi. C’était un peu déstabilisant que quelqu’un concentre toute son attention sur toi alors que tu mangeais. Avec ta chance, tu allais te mettre dans l’embarras.
Sauf qu’elle changea brusquement la tournure de la conversation et tu eus un peu de mal à la suivre. Elle envisageait de couper ses cheveux. Et elle t’en parlait à toi ? « Pardon ? » Tu crus un instant avoir mal entendu, mais non. Elle te demandait réellement ton opinion sur ce sujet. Si tu avais encore eu le moindre doute sur son état, tu étais maintenant fixé. Tu ne t’étonnas même pas plus qu’Aloisia se mette soudainement à parler coiffure avec toi. Si tu n’y veillais pas, le prochain sujet de conversation serait la mode. Est-ce qu’elle te prenait pour son meilleur ami gai ? Tu savais bien que c’était l’alcool qui devait parler. À moins qu’elle soit réellement préoccupée par l’idée de te plaire. Mais dans ce cas, elle n’avait aucun soucis à se faire, tu faisais une fixation sur ses magnifiques cheveux roux. Tu n’avais pas été particulièrement discret, elle avait bien dû s’en rendre compte.
Qu’est ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour qu’elle envisage une telle chose ? Tu ne voyais vraiment pas à quel moment tu avais pu lui donner l’impression que tu n’aimais pas sa coiffure actuelle. Même quand tu l’avais transformée, elle avait conservé ses cheveux longs. Évidemment, tu ne contrôlais pas ce qu’elle portait ou à quoi elle ressemblait, si elle voulait changer de tête, tu n’avais pas à l’en empêcher mais tout de même. Tu n’arrivais pas à l’imaginer avec les cheveux courts. Était-ce Murdoch qui avait provoqué ses doutes ? Tu ne voyais que ton élève Gryffondor qui portait ce type de coupe. Et tu te rendis compte que tu avais laissé un silence s’installer et qu’elle devait sans doute attendre une réponse.
Tu devrais sans doute faire preuve de tact, lui montrer que tu ne comptais pas la contrôler et qu’elle maîtrisait ses choix. Pourtant, ce ne fut pas ce qui sortit de ta bouche. « Tu veux couper ta chevelure magique, est ce que tu es folle ?! » Tu aurais vraiment dû te montrer plus diplomate en lui répondant. Il y avait des chances qu’elle s’énerve devant ta réaction. Peut-être que c’était l’alcool qui te rendait plus démonstratif. Il fallait bien que tu sois au moins un peu atteint après un tel verre. Tu réalisas deux secondes plus tard que tu avais qualifié ses cheveux de magique. Avec un peu de chance, elle n’aurait pas remarqué. *Faites qu’elle n’ait pas remarqué. Enchaîne…* « Enfin, tu es libre de tes choix, mais la longueur des cheveux n’a rien à voir avec la maturité. » Tu ne voyais vraiment pas le rapport. Si son visage faisait enfantin, et c’était encore le cas, elle pouvait avoir la longueur qu’elle souhaitait, ça ne changerait rien. Au contraire, elle ferait sans doute encore plus jeune qu’actuellement. Et puis, tu admettais que tu aimais que tes conquêtes aient des cheveux longs. Tu adorais passer la main dedans. Mais ça, tu allais le garder pour toi. « Si vraiment tu as envie de changement, essaye une perruque. » Comment vous en étiez venu à parler de ça au lieu d’enchaîner sur autre chose te dépassait.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Ven 28 Mar - 22:09
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Il sourit en m'entendant parler de mes piètres talents de cuisinière et j'aurais voulu lui dire à quel point il préférait ne jamais avoir à y faire face. Je ne serais peut-être jamais le genre de femme à cuisiner pour sa famille et dans un sens, ça me manquerait sûrement. Je ne voulais pas de ces repas trop élaborés, trop froid, que j'avais connu toute ma vie. Je rêvais d'un endroit clair, bruyant et vivant. À croire que nous étions destinés à toujours rêver de ce que l'on avait pas eu. Mon sourire s'intensifia davantage en entendant la fin de sa phrase. Encore une autre surprise d'Octavus, une autre facette de sa personnalité. Il cuisinait. Je n'avais jamais même imaginé que c'était possible. Une nouvelle corde à son arc, après l'intellectuel, le sportif, le charmeur, je rencontrais Octavus le cuisinier. Mon esprit l'imagina instantanément aux fourneaux avec un tablier, des lunettes sur le nez en lisant un livre de recettes. L'image était loin d'être déplaisante. J'attrapais mon verre, une expression mi-amusée, mi-conquise sur le visage.
«- Encore un talent caché à découvrir alors... »
Je lui fis un clin d'oeil en prenant une gorgée d'eau. Comme il l'avait dit lors de notre dernière rencontre, il vivait pour me surprendre. Ce n'était peut-être pas entièrement vrai, en tout cas c'est ce qu'il faisait à chaque fois que nous nous voyions. Et j'aimais ça. J'avais l'impression de le découvrir toujours plus. J'allais finir par lui paraître bien fade à la longue. Je ne pensais pas avoir quoi que ce soit de surprenant. Même si je comptais bien essayer de remédier à cela en me détachant le plus possible de l'image enfantine qu'il avait de moi. Le seul homme qui ne me voyait pas encore comme une femme était le seul qui m'intéressait, c'était tout de même un comble. Il n'avait qu'à bien se tenir, la suite promettait. J'avais hâte d'y être. Il ne savait pas ce qu'il avait proposé. J'étais mordue de fringues, je l'avouais. Je pouvais passer des heures à essayer toutes sortes de styles différents. Et j'avais même, malheureusement, un certain côté narcissique. J'adorais être prise en photo. C'était assez contradictoire puisqu'en sa présence, je n'étais pas toujours confiante de mon allure. Le fait que toutes les plus belles sorcières de Poudlard lui courent après n'était certainement pas fait pour m'aider.
Il semblait mal à l'aise de mon regard posé peut-être trop longtemps sur lui alors qu'il mangeait. Je ne le remarquais pas vraiment, me faisant la réflexion que même dans cette situation banale, il restait des plus beaux. Je passais du coq à l'âne en entamant le sujet de mes cheveux. C'était une question que je me posais depuis un moment et que je devais partager avec lui. Après tout, son avis importait plus que n'importe quel autre. Il resta très étonné en m'entendant et je répétais ma phrase, comme s'il l'avait mal compris la première fois. Peut-être que je n'étais pas la seule à avoir été atteinte par les verres de vodka au final. Je continuais de le regarder en jouant avec mes mèches rousses, attendant très sérieusement une réponse de sa part. Réponse qui ne manqua pas de m'étonner. Au final, il semblait s'enflammer sur le sujet et, après un moment de surprise totale que je ne pus cacher, le sourire me revint pour de bon. Il venait vraiment de qualifier ma chevelure de magique ? J'avais eu le droit à bien des qualificatifs, mais celui-là c'était bien la première fois ! À peine les mots avaient franchi ses lèvres qu'il se décomposa légèrement. Une partie de moi, celle qui n'était pas flattée par ses propos mais amusée, aurait aimé souligner les termes de sa phrase pour le taquiner. Mais il s'était abstenu devant mes précédentes bêtises, je lui devais bien le silence sur ça au moins. Et puis, il risquait de ne plus me faire de compliment, chose que je n'aimerais pas voir arriver, c'était déjà rare ! Il enchaîna alors que je pinçais les lèvres en le regardant, bataillant contre l'alcool qui déliait trop facilement les langues. Je n'avais pas envie de les couper, je voulais juste m'éloigner de l'image de poupée que l'on m'attribuait trop souvent. Ça avait ses avantages comme ses inconvénients. Et pour notre relation, ça n'était peut-être pas bénéfique.
«- Tu as raison. Et si tu les aimes, je les garde. »
Je tirais alors sur l'élastique qui retenait le tout et laissais mes cheveux tomber en cascade sur mes épaules en ondulant la tête. Je poussais la chose, évidemment, dans une manière comique et séductrice. Je n'aimais pas les garder attachés trop longtemps de toute façon. Je vis deux des hommes accoudés au bar de l'endroit me regarder l'air béat et je ne pus retenir un petit rire. Ça faisait très mannequin égocentrique sûrement. L'idée des perruques n'était pas mauvaise et je n'y avais même pas pensé. Ce pourrait être totalement drôle à faire. S'il se prêtait lui aussi au jeu bien évidemment.
«- Ça semble être la meilleure des solutions. Je passerais de la rousse incendiaire à la brune ténébreuse en un rien de temps de cette manière. »
Je plongeais mon regard dans le sien pour voir sa réaction. Disons que ça pouvait avoir sa place dans un autre contexte et je ne savais pas s'il allait y penser. Je n'aurais jamais osé ce genre de réflexion, peut-être à double sens seulement à mes yeux, dans un endroit tel que celui-ci. Il était bien loin mon self-control qui m'avait poussé à quitter la salle de bain lorsque les choses étaient sur le point de m'échapper précédemment. C'est à ce moment-là que la serveuse revint vers nous. Elle nous débarrassa de nos assiettes vides d'un coup de baguette et je m'obligeais à tourner la tête, quitter le regard d'Octavus, pour ne pas attirer l'attention. Elle demanda si nous voulions des desserts et je lui laissais le choix. Peut-être voulait-il encore me faire découvrir un de ses plats favoris. Je n'étais pas certaine de pouvoir encore avaler quoi que ce soit. Même si les raviolis avaient été délicieux et avaient permis à mon estomac de se remettre légèrement du choc, je n'avais pas envie de le pousser plus que nécessaire. Et puis, malgré ma gourmandise sans nom, je n'étais pas une grande mangeuse. Encore moins lorsque j'avais prévu d'essayer des tenues plus ou moins moulantes l'instant d'après.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Ven 28 Mar - 23:56
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬ NOT DRUNK
Personne n’était irrécupérable. La cuisine ressemblait un peu aux potions, même si Rogue se serait sans doute empressé de réfuter ce fait. Il suffisait d’être minutieux pour réussir à préparer quelque chose de correct. Tu n’avais aucune idée du niveau d’Aloisia en potions, mais tu n’avais pas eu l’impression qu’elle soit une catastrophe ambulante. Elle allait s’améliorer. Elle allait finir par croire que tu savais tout faire ce qui était loin d’être vrai. « Je t’ai dis que j’en avais plein. » Tu hausses les sourcils de manière comique. Encore en train de flirter. Tu étais irrécupérable. Heureusement que tes collègues ne te voyaient pas en action… Un de ces jours, tu cuisinerais pour elle. Ce serait tout aussi agréable de dîner chez toi. Attention, tu étais loin d’être un cordon bleu, tu te contentais de cuisiner uniquement l’essentiel pour ne pas mourir de faim. En plus comme tu étais très pointilleux sur ce que tu mangeais afin de garder la forme, tu avais plutôt eu intérêt à te débrouiller seul. Aller au restaurant était bien sympathique, mais tu avais tendance à toujours prendre des plats copieux et ce n’était pas bon pour ta routine sportive.
Tu finis par terminer ton assiette, presque intéressé par l’idée de finir la sienne, mais vous n’étiez pas suffisamment proches pour que tu te permettes cette familiarité. Et puis, ça n’aurait vraiment pas été raisonnable. Tu n’étais plus un adolescent, tu devais quand même faire un minimum attention à ta ligne. L’apparence était primordiale pour toi, aussi vain que cela te dépeigne auprès des autres. Tu aimais la beauté, chez les autres et évidemment aussi chez toi. De là à parler de coiffure, il y avait quand même un fossé. Aloisia l’avait franchi. Vu tes cheveux indomptables, elle aurait pourtant dû se douter que tu n’étais pas le meilleur conseiller en la matière. Peut-être estimait-elle que tu avais ton mot à dire en tant que son fiancé ? Elle répéta une seconde fois la question. Tu avais bien compris la première fois. Et tu ne savais pas trop quoi dire. Était-ce un piège ? Tu aurais dû te mordre la langue avant de parler. Tu venais vraiment de dire que ses cheveux étaient magiques ? Grand Merlin, tu avais envie de disparaître à nouveau sous la table, mais pour ne plus remonter cette fois-ci. Elle te fit la grâce de ne pas souligner tes mots stupides, les mettant sans aucun doute sur le compte de l’alcool coulant dans tes veines. Tes joues chauffaient, tu étais sûr que tu devais rougir. Changer de sujet était la meilleure solution, ou du moins lui faire oublier ce que tu venais de dire. Tu passais ton temps à te ridiculiser. Heureusement qu’Aleksei n’était pas là pour assister à la catastrophe. Il serait mort de rire de te voir dans cette position. Pour sûr, ça ne t’était jamais arrivé en compagnie d’une femme. D’habitude, tu respirais la confiance en toi, et contrôlait parfaitement chaque mot qui sortait de ta bouche. Aloisia avait le don de te priver de ton sang froid.
Elle finit par reconnaître que tu avais raison, peut-être influencée par ton compliment. Tu avais l’impression d’avoir été une grosse catastrophe. Vous auriez tout aussi bien pu parler d’une autre partie de son corps et quelqu’un qui passerait près de votre table se poserait quelques questions en l’entendant. « Bien sûr que j’ai raison. Les rousses doivent être admirées, pas transformées. » * Mais tais toi donc Octavus. Ferme-la ! * Tu écoutas ta conscience qui tentait vainement de sauvegarder les quelques morceaux intacts de ta dignité. Ton esprit se mit pourtant en mode pause aussitôt qu’elle libéra ses cheveux de l’élastique qui les emprisonnait. C’était comme pour une publicité de produits capillaires. Et visiblement, tu n’étais pas le seul sur qui l’effet opérait. Tous les hommes de la pièce étaient subjugués par la beauté exotique de ta fiancée. La tienne. Elle se mit à rire et tu repris le contrôle de ton cerveau.
Bon au moins, tu avais sauvé sa rousseur d’un crime capillaire en proposant la perruque. Ça devrait être interdit de sacrifier une couleur pareille pour devenir brune ou blonde. Ce n’était pas pour rien que les gens l’observaient. Les rousses étaient en voie de disparition et c’était pour ça qu’elles avaient autant de succès et d’attrait auprès des hommes. Heureusement qu’elle n’était pas métamorphomage sinon elle changerait constamment de tête. En connaître une t’avait suffi merci bien.
Tu ne comprenais pas pourquoi elle tenait tant à la brune. Était ce parce que tu l’avais transformée en brune pour sortir avec elle à Pré au lard ? Tu avais juste choisi une couleur passe partout, il n’y avait pas d’autre raison. Attention, les brunes étaient très jolies, mais d’ordinaire, tu étais plutôt versée dans les blondes, enfin tu n’allais pas lui avouer ça. Cela reviendrait à admettre que tu avais eu des aventures. Tu avais l’impression qu’elle te testait en annonçant qu’elle voulait passer à cette couleur. Comment ne pas échouer en revanche, tu ne savais pas. « Tant que tu ne me demandes pas d’en porter une, tu peux t’amuser autant que tu veux. » Tu ne pus pas t'empêcher de rajouter autre chose, juste au cas où elle avait envie d'entendre que non, tu ne préférais pas les brunes. « Néanmoins, les rousses incendiaires ne sont pas si mal... »
Natasha finit par revenir et demanda si vous souhaitiez des desserts. Sachant qu’Aloisia avait laissé la moitié de son assiette, que tu n’avais aucune envie de la rendre malade et que tu n’avais pas particulièrement besoin de manger quelque chose de calorique, tu fus rapide pour prendre une décision. « нет, спасибо, приводит нас довольно добавив пожалуйста. » De toute façon, Aloisia semblait impatiente de sortir. Tu avais vu une étincelle s’allumer dans ses yeux quand tu avais mentionné le mot magique et rien ne pourrait plus la détourner de son but. Natasha tourna les talons pour préparer ça. Autant te débarrasser de ce « calvaire » aujourd’hui dans l’espoir que par la suite, elle n’ait plus envie de faire les magasins ou du moins pas de vêtements. C’était peu probable, mais tu voulais vraiment garder l’espoir. Autant quitter le restaurant immédiatement, même si tu doutais que cela raccourcisse la durée de votre sortie. L’air froid allait avec un peu de chance lui éclaircir les idées et les tiennes par la même occasion. Aloisia était capable de se tenir relativement normalemnt même si elle éclatait de rire pour un rien. Tu serais vite fixé sur l’étendue des dégâts quand vous auriez à vous mettre debout. Si jamais elle ne pouvait pas marcher droit, tu la ramènerais chez toi pour qu’elle décuve un peu, enfin si tu n’étais pas trop alcoolisé pour transplaner évidemment.
Natasha retourna peu après avec le total de la note et tu sortis quelques galions de tes poches, lui indiquant de garder la monnaie avec un clin d’œil. Le moment de vérité était arrivé. Tu repoussas ta chaise pour te redresser, les yeux fixés sur Aloisia au cas où elle s’effondrerait sitôt debout. Ce n’était pas exclu après avoir bu tout ça. Tu étais prêt à intervenir si jamais elle vacillait.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Sam 29 Mar - 1:40
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je ne pensais pas que ce serait un sujet aussi polémique. Nous dérivions de ma coupe de cheveux à leur couleur. J'étais rousse, encore plus écossaise que possible, au grand dam de mes parents et spécialement de ma mère, cette beauté blonde et froide. Ça me démarquait facilement de mes camarades et je savais que ça pouvait plaire comme choquer. Je ne m'en formalisais pas, j'aimais ma couleur et la portais avec fierté. Octavus semblait l'apprécier aussi, bien plus que je ne le pensais. Ses joues s'embrasèrent légèrement, ce qui arrivait très rarement, et alors que je tentais de m'empêcher de commenter sa phrase précédente, cela suffit à me faire taire de stupéfaction. Il était mal à l'aise, lui, maître de la confiance en soi et du contrôle. Peut-être que mes cheveux étaient bel et bien magiques après tout. J'aurais bien voulu qu'il m'admire s'il disait vrai, j'aurais pu poser pendant des heures pour le laisser me contempler à sa guise. C'était plutôt le contraire qui se passait, j'étais celle qui le regardait sans gêne, lui cherchant à ne pas s'attarder trop sur moi. Si mes cheveux était un avantage dans cette histoire, autant mettre toutes les chances de mon côté. Je tirais sur l'élastique, exagérant légèrement mes mouvements, le regardant du coin de l’œil. J'aimais le fait que ses yeux soient posés sur moi et j'aurais joué plus longtemps avec cette arme insoupçonnée si je ne m'étais pas aperçue qu'il n'était pas le seul à m'observer. Mon manège avait attiré l'attention de certains autres clients et, bien loin de la gêne que cela aurait du me procurer en temps normal, je me mis à rire. Et le charme était rompu.
Il répliqua avec humour là où j'attendais une réaction différente. C'était exclu que de lui imposer une perruque. Pas dans le contexte que j'imaginais en tout cas. J'aimais bien trop ses cheveux désordonnés pour les cacher par d'autres. J'avais constamment envie de passer ma main dedans et souvent, je ne pouvais me retenir de remettre une de ses mèches en place. Je voyais du coin de l'oeil la serveuse arriver mais avant que je ne détourne le regard, il rajouta quelque chose. Et je souris, sans pouvoir malheureusement répondre. Pas mal... c'était sa façon de me dire qu'il préférait les rousses ? Octavus, l'éternelle énigme. Rien n'avait été simple et rien ne le serait probablement jamais entre nous. Même nos allusions étaient trop voilées, même si elles étaient de plus en plus fréquentes. Je cherchais à connaître le fond de ses pensées, tout en flirtant ouvertement évidemment. Je ne ressortais que plus perdue comme à chaque fois. Il avait l'art et la manière de répliquer de manière si subtil que j'en restais dubitative. Je repensais à cet instant de flottement dans la salle de bain, quand dans l'encadrement de la porte, il n'avait pas semblé très enclin à me laisser passer si facilement. Cherchait-il seulement à s'amuser ou me cherchait-il moi, vraiment ? Que se serait-il passé si je n'étais pas sortie ? Je n'aurais pas la force de tourner talons à chaque fois, à mesure que je passais du temps en sa compagnie, j'en attendais petit à petit bien plus. Il avait beau être mon fiancé, nous n'avions même pas vraiment un début de relation. Je le considérais comme un ami depuis des années, il me laissait à peine entrer dans sa vie. Même notre rythme était différent. J'aurais aimé qu'il puisse me rattraper pour ne plus avoir l'impression de le pousser à agir sans qu'il en ait envie. Je tournais finalement la tête pour m'intéresser à la serveuse.
Je n'écoutais pas lorsqu'il répondit, si bien que je ne savais pas quelle décision il avait prise. J'étais sur le point de le lui demander lorsque la dénommée Natasha revint avec ce qui semblait être l'addition. C'était du service rapide. Soit elle était réellement efficace, soit elle prenait un soin tout particulier en ce qui concernait mon fiancé. J'allais finir par la trouver bien peu sympathique, surtout qu'elle était plutôt belle en toute honnêteté. Il paya avant même que je ne m'en rende compte et lui fit un sourire en lui répondant quelque chose en russe que mon cerveau ne fut pas à même de traduire. Je le regardais alors, les yeux plus noirs que précédemment et les sourcils froncés. À savoir si c'était parce qu'il avait payé ou bien parce qu'il se montrait si charmant envers elle. Les deux sûrement. Elle s'en retourna à ses occupations en le remerciant et je la remerciais à mon tour, plus froide que je l'aurais voulu. Jalousie, quand tu nous tiens...
«- Merci pour le repas Octavus, j'ai adoré cet endroit. Je te promets de t'offrir un dessert après avoir dévalisé les boutiques. »
Ça pouvait une nouvelle fois porter à confusion et ce coup-ci, ce n'était pas le but. Il se leva finalement et je savais que le moment tant attendu était venu. J'allais pouvoir courir partout, de boutiques en boutiques en toute liberté. Je passais la sangle de mon sac sur mon épaule et me levais en gardant une main sur la table pour prendre appui. C'était plus difficile que je ne l'aurais cru. Une fois sur mes deux jambes, je mis une seconde à me remettre, la tête me tournant légèrement. Par Merlin, j'avais eu la présence d'esprit de mettre des bottes plates, je n'aurais certainement pas tenu le coup en talons. Je finis par faire une grimace amusée, comme pour le rassurer de ma stabilité, en prenant ma veste et en m'avançant vers la sortie. Le patron semblait toujours occupé dans la cuisine et j'en fus soulagée, je n'étais pas prête à un dernier verre d'au revoir. Après avoir vivement remercié l'hôtesse à l'entrée, je tournais la poignée de la porte et m'engouffrais à l'extérieur, Octavus sur mes talons. L'air frais frappa mon visage et, bien loin d'être désagréable, sembla apaiser légèrement les effets de l'alcool. Je faisais quelques pas pour m'éloigner de l'établissement, mes pieds s'enfonçant légèrement dans la neige qui jonchait le sol. La rue était bien moins animée qu'à notre entrée, sûrement que les russes avaient repris leur activité après la pause de midi. Il ne restait plus beaucoup de monde pour braver le froid, bien qu'encore je trouvais la température des plus acceptables. Je gardais mon manteau au bras, sans avoir l'idée de le remettre.
«- Prêt pour cette folle après-midi à me voir essayer toutes les tenues possibles ? »
Je me tournais vers lui en tapant dans mes mains, incapable de cacher mon empressement. Ça me rappelait qu'il fallait aussi que j'en profite pour m'acheter des gants, je ne voulais pas gâcher les vacances en faisant un tour à l'hôpital sorcier, ça n'aurait vraiment rien de très glamour. Je me rendais compte que mes pieds ne restaient pas fixement ancrés au sol et je trépignais comme pour rester debout. Il aurait été préférable de lui prendre le bras, juste pour m'assurer de ne pas tomber. Mais je me retins, ne voulant pas lui montrer que j'étais plus ravagée par la boisson que je ne voulais bien le dire.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Sam 29 Mar - 17:05
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Tu te demandas si elle comptait vraiment s’acheter une perruque. Ça pouvait être amusant de se déguiser. Vu ta tignasse, tu n’aurais jamais réussi à en mettre une sur ta tête de façon naturelle et il était absolument hors de question que tu essayes, même si elle te le demandait. Tu n’étais pas encore assez soul pour faire une chose pareille. Mais elle oui. Après tout, personne ne la connaissait ici et elle pouvait faire ce qu’elle voulait avec ses cheveux. Tu étais curieux de voir le résultat d’une Aloisia blonde ou aux cheveux plus courts. Ça pouvait être un bon moyen de duper Aleksei aussi. Ton sourire se transforma en manipulateur en imaginant cette nouvelle méthode pour ennuyer ton meilleur ami. Emmener Aloisia grimée à la soirée du Ministère te faisait rire intérieurement.
Après avoir refusé un dessert, tu avais payé l’addition. Aloisia semblait complètement dans les nuages, sans doute en train de planer parmi des licornes roses et des arcs en ciel. Elle se reprit quand tu souris à Natasha et tu vis ses yeux s’assombrir sans te douter qu’elle pouvait être jalouse. Cela changea quand tu notas une pointe de jalousie alors qu’elle s’adressait à la serveuse, étrange. Serait-ce vraiment de la jalousie ? Tu n’avais donné aucune attention particulière à Natasha. Tu t’étais simplement comportement poliment. Elle était un peu plus qu’une simple serveuse à tes yeux sans aller jusqu’à dire que c’était une amie, c’était une bonne connaissance. Non pas que tu allais te justifier devant Aloisia. Tu ne lui devais aucune explication. Est-ce que tu devais t’attendre à une situation similaire quand tes amies allaient te sauter au cou pour le nouvel an ? Ce n’était pas exclu. Tant qu’Aloisia n’attaquait pas la serveuse ou une femme qui te souriait un peu trop, tout irait bien.
Tu ne lui fis pas remarquer sa jalousie, de toute façon, elle nierait sûrement, utilisant l’alcool comme excuse. Elle te remercia et tu balayas ses mots d’un geste de main indolent. C’était totalement normal. Néanmoins, tu étais content que cette première immersion russe lui ait plu. « Je t’en prie. Je suis sûr qu’après les kilomètres parcourus, ce ne sera pas de trop. » Tu lui fis un sourire taquin. En l’entendant parler de dessert, tu te demandas si c’était ton côté flirt qui avait immédiatement donné un sens différent à ses paroles ou si elle avait eu l’intention de laisser la porte ouverte à autre chose. Il y avait mille versions de te remercier. Mais tu préférais ne pas penser à ça maintenant. De toute façon, ça n’aurait vraiment pas été raisonnable de manger quelque chose de sucré, sauf bien sûr si elle te faisait parcourir des kilomètres pour dévaliser les magasins. Dans ce cas, tu succomberais certainement à une petite douceur pour te remettre de tes émotions.
Tu finis par te lever de table, les yeux fixés sur elle. Elle se redressa lentement, sans doute consciente de ses faiblesses, une main sur la table. Tu te demandais comment tu allais la récupérer après le nouvel an. C’était un peu inquiétant maintenant que tu y pensais. Tu ne la quitterais pas d’une semelle si tu pouvais l’éviter, au cas où… Durant ton aparté mental, Aloisia avait réussi à se redresser sans problème et tu relâchas ton souffle, soulagé qu’elle ne se soit pas écroulée comme un château de cartes. Néanmoins, ça n’avait pas l’air d’être la grande forme, à en juger par sa grimace. Il valait mieux que tu la tiennes par précaution. Tu la laissas s’habiller, prêt à intervenir au moindre petit tressaillement. Tu n’aperçus pas la charmante épouse de Ragnar et vous prirent le chemin de la sortie. Tu marchais quelques pas derrière Aloisia pour être sûr de la rattraper si jamais elle trébuchait. Ce n’était pas exclu après deux verres. Quand à toi, tu n’avais pas toutes ces difficultés. L’alcool avait simplement injecté un bien être dans tes membres et tu t’étais considérablement détendu, beaucoup moins impassible que d’ordinaire. Tu adressas un clin d’œil à Natasha avant de retrouver le froid russe. L’air te claqua au visage et t’éclaircit immédiatement l’esprit. Tu ne supportais vraiment pas la chaleur combinée à la boisson. C’était comme si tu venais de recevoir un nettoyage approfondi du cerveau. Les gens étaient repartis travailler et ne restaient plus que des touristes et des locaux en vacances. C’était beaucoup plus respirable et tu préférais ça. Tu réalisas seulement maintenant qu’Aloisia n’avait pas remis son manteau. Tu haussas un sourcil surpris devant son comportement. Même si elle avait chaud, ce n’était qu’un jeu de l’alcool sur son esprit, elle tomberait rapidement malade en restant seulement en robe. « Je te conseille de te rhabiller sinon tu finiras gelée en un rien de temps. L’alcool est trompeur. » Tout dépendait aussi de la boutique dans laquelle elle allait vouloir rentrer. Tu enfilas tes gants en cuir, attentif à ne pas assécher la peau délicate de tes mains. Cela te rappelait aussi qu’Aloisia n’en avait pas et qu’il fallait absolument y remédier le plus vite possible avant qu’elle ne perde un doigt.
Elle lança le top chrono du marathon shopping, trépignant presque sur place. Tu n’étais pas certain qu’elle plaisantait en disant qu’elle essaierait tout. Tu avais eu raison de t’inquiéter, vous alliez être dans les magasins pour un moment. Toutefois, son enthousiasme était contagieux et tu te sentis happé par sa bonne humeur. De toute façon, tu ne pouvais que t’en prendre à toi-même, tu lui avais fait la proposition et pas l’inverse. « Allez… C’est parti. » Tu étais beaucoup moins enthousiaste que précédemment. Mais ça pouvait être amusant tant que tu trouvais un endroit où t’asseoir pendant qu’elle jouait au mannequin. C’était ce que tu avais espéré, pouvoir la regarder sans scrupules sous prétexte que tu jugeais si ses vêtements lui allaient bien ou non. Une parfaite excuse pour faire ce que tu évitais à tout prix pour qu’elle ne s’aperçoive pas de ton intérêt croissant pour elle. Tu étais aussi curieux de voir les choix qu’elle allait faire. D’après ce que tu avais vu, elle portait rarement des tenues très près du corps. Tu avais de la voir en essayer pour changer. Et tu demandais aussi si elle avait sa tenue pour le bal ou non. Tu aurais l’occasion d’aborder le sujet sans que ce soit étrange. Tu avais pensé que ses mouvements indiquaient juste son excitation, mais maintenant tu n’en étais plus totalement sûr.
Tu t’approchas d’Aloisia, craignant qu’elle bascule en arrière et s’écrase dans la neige. Elle semblait blanchir. « Avant de partir, remets ton manteau. Je ne veux pas que tu attrapes froid. » Tu avais l’impression d’être son père en cet instant, mais elle restait ta responsabilité. L’alcool continuait peut-être de faire effet sur elle, mais son corps allait se refroidir sans qu’elle le réalise. Tu n’avais pas envie de devoir l’emmener chez un médicomage. Tu lui attrapas le manteau des mains et le tendit derrière elle pour l'aider à l'enfiler avant de dégager d'une main les cheveux coincés dans le col. Tu n'analysas pas tes sentiments et la raison derrière tes actes. Une fois qu’elle se fut exécutée, tu t’emparas de son bras et la collas à toi pour la stabiliser, lui laissant le choix de la direction à prendre. De toute façon, il y avait des boutiques de tous les genres. « Allez, on y va. Par où ? » Après qu’elle eut fait son choix, vous vous élançâtes dans la rue enneigée, bras attachés. Tu marchais lentement, lui laissant le temps de profiter du décor et de l’ambiance, gardant aussi dans un coin de ta tête qu’elle tenait l’alcool beaucoup moins bien que toi. Après quelques mètres, tu tombas sur une boutique qui fabriquait des accessoires et ralentit l’allure. Tu ne l’obligeais à rien, mais son bien être passait avant tout.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Dim 30 Mar - 19:41
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Si tôt sortie du restaurant, j'oubliais la jolie serveuse et la jalousie que j'avais pu ressentir. Octavus m'avait suivi de près, comme s'il s'attendait à ce que je m'écroule au moindre pas. Je tenais debout même si j'avais l'impression que mes jambes étaient en coton. Je profitais de l'air frais après la chaleur qui avait régné à table, fermant les yeux pour sentir ma peau frémir légèrement sous cette nouvelle température. Je me sentais bien. Et je ne pensais pas avoir déjà ressenti un tel contentement une fois dans ma vie. Je n'étais pas dupe, l'alcool y était pour beaucoup. Avec le peu d'expérience que j'avais, ces deux verres bien chargés avaient suffi à m'achever. Mais il y avait autre chose. Cette allégresse était également du à Octavus, à sa présence à mes côtés, à ce nouveau décor qui m'enchantait totalement. Je n'entendais même pas son avertissement, mon manteau toujours sur mon bras, alors que j'observais tout autour de moi. Même si le gros de la foule était retourné au travail, l'endroit reflété toujours une certaine frénésie qui m'attirait. Je voulais me jeter dans le cœur de la ville, vivre le quotidien russe. Il n'y avait évidemment pas de meilleur moyen que de commencer par un peu de shopping. Je trépignais littéralement sur place, alors qu'il ne semblait pas partager le même entrain que moi. Pourtant, il ne pouvait pas non plus cacher son sourire. Ça ne serait pas la journée idéal pour lui, mais pour moi oui et c'était son but de toute évidence. Tout pour la princesse, il me l'avait promis. J'espérais que ce n'était pas que le regret de son acte qui le poussait à agir de la sorte. Je repensais constamment à ses mains serrant toujours plus mon cou mais je ne lui en voulais pas, absolument pas. Il fallait que ça arrive, c'était inévitable, à nous pousser de la sorte, nous torturer jusqu'au point de rupture. Il se rapprocha davantage de moi et je le regardais, encore un instant perdue avant de l'entendre et de sourire inévitablement.
Il prenait soin de moi et s'était bien le seul être, elfes de maison et nourrices misent à part, à ne l'avoir jamais fait. Alors qu'il m'avertissait pour la seconde fois, me conseillant de me couvrir, il attrapa mon manteau pour passer derrière moi et me le tendre. Je m'exécutais de bonne grâce, passant mes bras et fermant les boutons alors que ses doigts libéraient mes cheveux du col du vêtement. Paradoxalement, cette promiscuité ne me laissait pas perplexe, à la différence des nos allusions constantes. Elle était naturelle, rassurante, et mon bras vint se nouer spontanément autour du sien lorsqu'il me rapprocha de lui. Je tournais la tête à droite, puis à gauche, avant de choisir cette dernière option. Il marchait doucement, sûrement plus pour moi que pour lui. Je lui accordais toute confiance, je ne regardais pas vraiment où nous mettions les pieds, les nez en l'air, à observer les guirlandes scintiller ou à suivre du visage les enfants qui se jetaient des boules de neige en riant. Je faillis même m'arrêter tout bonnement en passant devant un bonhomme de neige ensorcelé qui saluait chaque passant en ôtant son chapeau. L'atmosphère qui régnait était liée à celle des fêtes toujours en vigueur. Les gens souriaient, s'embrassaient chaleureusement ou trimbalaient des cadeaux aux papiers colorés. Ça ne rajoutait qu'à ma bonne humeur. Les pas d'Octavus se ralentir, les miens aussi, et je regardais la vitrine devant laquelle nous nous étions arrêtées. Un magasin d'accessoires. C'était une très bonne idée pour commencer. Il me fallait à tout prix des gants, je ne pouvais pas rester toute l'après-midi une main dans la poche, l'autre serrée contre son manteau à lui. Je lui souris en entrant, remuant les sourcils amusée de lancer les festivités.
«- La première boutique d'une longue lignée, courage mon ami ! »
Et je l’entraînais à l'intérieur, poussant la porte qui me sembla plus lourde que ce qu'elle aurait du. Ou alors j'avais encore moins de forces que ce que je ne pensais. Je saluais distraitement la vendeuse, déjà occupée à scanner les articles mentalement. Il y avait plein de sacs, de chapeaux, de gants et d'écharpes en tout genre. Sans oublier les bijoux fantaisies et les pochettes. Je ne voulais pas trop me perdre dans ce premier magasin, j'avais déjà repéré celui d'en face, les petites robes à la vitrine ne pouvaient que capturer mon attention. Ce serait aussi l'occasion d'attaquer les choses sérieuses. Malgré la boisson qui m'avait quelque peu embrumé, je ne perdais pas à l'esprit mon objectif premier : profiter pour en découvrir plus sur les goûts d'Octavus, et ce afin de parvenir à enfin attirer son attention sur moi. Il allait falloir que j'éveille mon côté séductrice, sexy, et ce n'allait pas être facile. J'aimais plaire mais c'était naturel, je ne le recherchais pas exprès. Je passais deux paires de gants, préférant la seconde au cuir clair qui me permettait mieux de bouger et qui s’harmonisait très bien avec mon manteau. Je levais la main vers le visage d'Octavus pour qu'il me donne son avis. Et puis pour le rassurer aussi, je savais qu'il n'oublierait pas cette histoire de gants de l'après-midi, autant régler ce soucis en premier pour profiter complètement du reste de la journée. Je me dirigeais rapidement vers la caisse après avoir jeté un coup d'oeil derrière mon fiancé, comme pour vérifier que la prochaine boutique n'avait pas disparu. Il fallait à tout prix que j'essaye cette robe noir, peut-être trop courte pour ce pays.
«- Я беру их, пожалуйста. »
Elle m'annonça le prix et je sortis le montant en monnaie pour poser le tout sur son comptoir. Alors qu'elle passait ma nouvelle acquisition dans un sac, je ne pus retenir une exclamation de surprise. Trop haut pour que je ne puisse l'atteindre sans me ridiculiser, j'apercevais des chapkas. Ces fameux chapeaux russes dont j'avais si souvent parlé. Je pointais mon doigt en l'air pour les montrer à Octavus en riant. Je ne l'avais toujours pas vu en porter. De toutes les couleurs, en différentes matières, je n'avais même pas imaginé qu'il puisse en avoir autant.
«- Regarde des chapkas! Il m'en faut une à tout prix sinon on ne me prendra jamais pour une vraie russe! »
Je riais légèrement, plutôt ironique sur la fin de ma phrase. Avec mes cheveux roux et mon accent écossais, je n'allais certainement pas me fondre dans la masse de toute façon. Et la différence sera encore plus visible dès lors que l'on me proposerait un verre de vodka.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Dim 30 Mar - 23:12
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Tu n’étais pas aussi enthousiaste qu’Aloisia à l’idée de courir les magasins. Tu admettais facilement qu’au bout d’un moment le bruit et la compagnie d’autres être humains finissait par t’ennuyer. Mais tu étais prêt à faire des efforts pour elle. Tu avais eu une semaine de tranquillité relative et maintenant c’était la semaine pour faire plaisir à ta fiancée, pour lui changer les idées et qu’elle s’amuse un peu avant de retourner à l’école. C’était la même chose pour toi aussi. Tu comptais bien profiter au maximum de ton retour ici avant de retrouver le château où tu enseignais. Elle semblait un peu perdue dans sa tête et tu te demandais à quoi elle pensait. Tu avais peur de le savoir, peur qu’elle ne voit plus que votre dernière rencontre au lieu des bons souvenirs précédents. Mais tu l’avais cherché.
Tu t’étais peut-être montré un peu trop autoritaire en lui enjoignant d’enfiler son manteau, mais elle n’avait pas protesté. Tu connaissais mieux la météo capricieuse de la ville qu’elle de toute manière. Elle se colla à toi, sans doute pour réchauffer ses doigts qui devaient commencer de sérieusement refroidir. Tu l’avais laissée choisir votre direction. De toute façon, il y avait de grande chance que vous preniez le second côté de la rue à un moment donné. Vous partîtes donc sur la gauche et tu sentis la bonne humeur des passants se communiquer à toi. C’était une atmosphère de fête et de bonheur qui transpirait dans la rue principale du quartier sorcier. Les enfants jouaient dans la neige. Tu étais tellement habitué à ces rues que tu ne faisais même plus attention à tous ces petits détails qui enchantaient tant Aloisia. C’était triste d’y penser. Qui savait la prochaine fois où tu aurais la chance de passer les fêtes ici ? Autant en profiter au maximum pour te faire des souvenirs, surtout que cette fois-ci, tu n’étais pas tout seul. C’était d’autant plus précieux.
Tu marchais lentement pour lui permettre de profiter, laissant tes yeux vagabonder un peu partout sans quitter de vue l’endroit ou vous vous dirigiez. Aloisia regardait partout et ne risquait pas de remarquer un obstacle avant qu’il ne soit trop tard. Tu étais ses yeux. Tu la vis émerveillée par un simple bonhomme de neige enchanté et étrangement cela te remplit de tristesse. Cela te rappela qu’elle n’avait pas eu une enfance particulièrement heureuse, bien loin de ces gamins qui courraient les rues en se poursuivant à grand renfort de boules de neige. C’était triste. Même si tu te plaignais de ton père, tu avais eu une enfance assez joyeuse, entouré de tes cousins qui adoraient se moquer de toi, mais qui t’aimaient quand même au fond.
Tu avais fini par t’arrêter devant une boutique d’accessoire. Tes doigts étaient soigneusement protégés par une couche de tissu, mais pas les siens. Elle avait beau coller ses doigts contre ton manteau, il offrait une maigre protection contre la morsure du froid. Tu te doutais bien que ce n’était pas la première chose qui lui passait par la tête quand tu parlais de shopping, mais la nécessité d’abord, le plaisir ensuite. Tu la laissas entrer en première, la suivant finalement dans la petite boutique. Sa phrase ne t’étonna pas du tout. Tu te contentas d’un sourire indulgent. « Est-ce que tu as l’intention d’établir un nouveau record du monde ? » Tu cachas un rire. Tu trouverais bien de quoi t’occuper quand elle serait en train de regarder des vêtements, surtout si elle les passait sur elle.
Tu fus tenté de l’aider en voyant qu’elle avait tant de difficulté à ouvrir une simple porte. Elle n’était pas si lourde quand même. Aloisia finit tout de même par réussir à la pousser avant de pénétrer dans la boutique comme une femme en mission. Ses yeux voyageaient déjà sur les articles à vendre. Tu espérais que ses parents avaient été généreux sur son argent de poche parce qu’à ce train là, tous ses gallions risquaient d’y passer en une seule sortie. Mais tu n’étais pas particulièrement intéressé par ce magasin ci. Tu n’avais pas pu t’empêcher de voir le prêt à porter qui ornait les vitrines du magasin d’en face. C’était dangereux pour ton esprit de penser à ta fiancée en train de porter ces vêtements féminins, moulants, courts. Toi qui avais tant veillé à éviter de la féminiser, ce serait un vrai challenge pour toi. Tu t’approchas légèrement d’Aloisia qui avait visiblement trouvé une paire de gants à sa convenance. Tu les trouvais très bien s’ils lui plaisaient. Élégants sans être excentriques, tu n’étais pas le plus adapté pour discuter tendance. Tu hochas la tête avec un léger sourire. « Ils sont très bien. » Tant qu’elle avait quelque chose pour se protéger les mains de toute façon, tu n’allais pas te plaindre. Tu te rapprochas de la sortie alors qu’elle allait payer, voyant son regard se retourner vers toi, mais était-ce vraiment toi qu’elle regardait ? Il était bien possible qu’elle allait elle-aussi repéré la boutique de vêtements d’en face. Tu te tournas vers la vitre, remarquant plus en détail une petite robe noire, très courte, la longueur règlementaire pour les filles du pays. Imaginer Aloisia dedans te donna très chaud et tu déglutis bruyamment, heureux qu’elle ne soit pas proche de toi pour voir ta réaction.
Ce ne fut que l’exclamation bruyante de ta fiancée qui te fit te retourner. Tu t’attendais à moitié à la voir écroulée au sol, tu devais l’admettre. L’alcool avait fait ses dégâts sur elle. Mais ce n’était pas du tout ça, elle avait l’air d’aller très bien. C’était autre chose qui l’avait fait réagir. Tu suivis son doigt pour apercevoir des chapkas de différents modèles et tu gloussas discrètement en voyant sa réaction si enjouée. Tu aurais dû te rappeler de sa fixation pour ces chapeaux typiquement russes, mais tant de choses s’étaient passées depuis cet instant sur la terrasse. Tu avais du mal à croire que cela faisait si peu de temps que tu l’avais invitée à venir te rejoindre ici. Tu ne parviendrais sans doute jamais à retrouver ta bonne humeur de ce moment là, quand vous étiez allongés sur la couverture à regarder les étoiles après que tu aies eu tes mains sur son cou. Mais il était inutile de replonger dans tes mauvais souvenirs. Tu te rappelas avec précision en revanche que tu avais dit que tu lui en offrirais une comme cadeau de noël. C’était le moment parfait pour tenir ta promesse. Tu sentis tes lèvres s’étirer alors que tu la rejoignais. Elle n’était pas du tout mélodramatique dans son envie d’en posséder une, mais tu n’avais pas à cœur de la charrier. « Il me semble que je t’avais promis que je t’en offrirais une quand je t’ai invitée. Je n’ai pas oublié. Alors fais-toi plaisir, c’est moi qui offre ! » Même avec une chapka, il y avait bien peu de chance qu’elle ait l’air typiquement russe et elle le savait, mais cela lui permettrait de se protéger la tête du froid et de cacher un peu la couleur rousse de ses cheveux.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Lun 31 Mar - 17:05
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je souriais mystérieusement sans répondre. Qui sait dans combien d'autres boutiques il allait devoir me suivre aujourd'hui. Et toutes nos visites ne seraient pas aussi courtes que celle-ci. La première boutique était comme un échauffement. Et puis, c'était plus par nécessité que par pure envie. Je me dirigeais rapidement vers les gants, sans trop prêter attention au reste de la marchandise. C'était plutôt de la bonne qualité, sans être non plus des articles très travaillés. Mais ça ne me dérangeait pas, tant qu'ils gardaient mes doigts au chaud. J'adorais être accrochée à Octavus, ça n'était pourtant pas le meilleur moyen de préserver ma peau de cette température si basse. J'agitais ma main devant lui et il me donna son consentement dans un sourire, sans vraiment avoir l'air très impliqué dans ce choix. Je pouvais le comprendre et je ne doutais pas qu'il saurait montrer plus d'entrain par la suite. La prochaine serait mieux, je pouvais déjà voir le genre de vêtements que j'essaierai et j'espérais qu'ils sauraient éveiller son intérêt. D'ailleurs, il se rapprocha de la porte alors que je partais vers la caisse. Je me pressais donc d'aller payer et j'aurai pu ressortir dans la minute si mes yeux n'étaient pas tombés sur ce chapeau russe que j'avais vu de si nombreuses fois dans les livres, les miens comme les siens. La chapka, déclinée en plusieurs formes et couleurs. Avec châle ou sans, en toque ou plus traditionnelle, il y en avait pour tous les goûts. Mon expression de surprise le poussa à me regarder de nouveau et après une seconde durant laquelle il semblait prêt à venir à ma rescousse, presque inquiet bizarrement, il se détendit et sourit. On en revenait toujours à ces drôles de couvre-chefs. Rapidement, il combla de nouveau la distance entre nous alors que je réfléchissais déjà à laquelle je pourrais essayer. Je sortais ma baguette de mon manteau et demandais d'un coup d’œil à la vendeuse si je pouvais bouger les chapeaux. Elle acquiesça joyeusement. Je m'arrêtais pourtant net dans mon geste en l'entendant. Le souvenir de cette soirée me revint, une des meilleures de ma vie. C'était plutôt récent et pourtant, j'avais l'impression que ce repas s'était déroulé dans une autre vie. Tant de choses s'étaient passées depuis. Il avait effectivement promis de m'en offrir une mais je n'avais voulu en aucun cas lui rappeler sa parole en lui montrant. Je ne voulais pas qu'il me prenne pour une femme capricieuse. Je n'avais jamais eu l'amour de mes parents, ils avaient toujours comblé ce manque par un compte en banque des plus fournis. L'argent n'avait jamais été un problème et, même si dans un sens ce n'était pas directement le mien, je n'étais pas du genre à me laisser payer des choses facilement. Il m'avait déjà invité à déjeuner en plus de cela. Néanmoins, ça ne semblait pas le déranger, bien au contraire. Je décidais de ne rien dire, une semaine serait largement suffisant pour lui renvoyer l'ascenseur. J'espérais que mon visage exprimait la gratitude et la joie que je ressentais à ce moment-là. Tout était parfait, je n'allais jamais plus vouloir repartir.
«- Tu n'oublies jamais rien, n'est-ce pas ? Tu m'aides à la choisir alors. »
Je lui attrapais le bras, complice, en tendant ma baguette vers l'étalage. Plusieurs chapeaux en descendirent et attendirent devant nous. De plusieurs couleurs et de plusieurs formes, je restais néanmoins loin des plus excentriques. On me remarquait assez dans la foule comme ça. Je me remis face à lui et plaçais la première sur ma tête. Peut-être trop large, trop peu féminine, elle couvrait mes oreilles, ma nuque mais pratiquement tout mon visage aussi. Et ce marron taupe n'était pas des plus distingué. Je ris légèrement, obligée de relever le menton pour le voir. La première n'était pas un franc succès. Je l'ôtais de ma tête et me mis sur la pointe des pieds pour la déposer sur celle de mon fiancé en souriant à pleines dents, amusée. C'était bien la première fois que je le voyais porter quoi que ce soit de ce style. Et je découvrais que ça lui allait plutôt bien, même si je n'étais pas étonnée. Octavus était ce genre d'hommes à être beau quelles que soient les circonstances. Je repoussais délicatement une des mèches qui barrait son regard, à peine consciente des regards attendris que nous lançait la vendeuse.
«- Même les chapkas te vont bien, on dirait un vrai tsar ! »
J'en essayais une autre, plus fine d'un noir d'encre. Il y avait un châle cette fois-ci. Elle couvrait parfaitement ma nuque, mes épaules et mes oreilles pour ne laisser que mon visage d'apparent. Je plaçais mes mains sur mes hanches en me tournant légèrement à droite, puis à gauche, vers le miroir pour me voir sous tous les angles. Je n'étais pas non plus pleinement convaincue. Elle était de toute évidence plus jolie que la dernière, peut-être trop sombre cependant ou trop imposante. Je jetais un œil à Octavus dans la glace pour être sûre qu'il me regardait dans un élan d'égocentrisme peut-être. Je n'allais pas le nier, j'aimais que ses yeux soient posés sur moi. J'accentuais un peu la chose alors pour l'amuser, m'agitant comme une diva, jouant avec l'écharpe, les effets de la boisson continuant de se faire ressentir avec allégresse. Je finissais par me vêtir de la dernière, une chapka toque en fourrure d'un gris très clair. Elle couvrait mes oreilles mais pas nuque. Je souris en la passant instantanément. Pour le coup, j'avais encore plus l'impression d'être une princesse. Je ne m'admirais dans le miroir qu'un instant, me retournant rapidement vers lui, mes mains venant lisser mes mèches tombants sur les épaules comme pour me rendre plus présentable.
«- Je crois qu'on a un gagnant ! C'est joli tu ne trouves pas ? »
Discret et distingué, tout ce qui me fallait. Je lui tendais la chapka pour qu'il la prenne alors que j'enfilais enfin mes gants fraîchement acquis. Il s'avança vers la caisse et, une fois parée, je le rejoignais, profitant de ce moment pour le remercier. Il me tournait le dos, pas sûre qu'il m'ait même vu arriver. Je posais une main sur son épaule pour prendre appui et trouvais sa joue sur laquelle je déposais un baiser rapide en le remerciant. Malgré l'alcool, mes lèvres furent comme électrisées de ce simple contact fugace sur sa peau. La dernière fois que je m'étais autorisée ce genre de familiarité, j'avais quinze ans et ça n'avait eu pour effet que de le mettre mal à l'aise. Les choses avaient changé depuis, et nous aussi. Nous étions plus proches même s'il restait cette barrière entre nous. Je ne restais pas et repartais vers la porte de laquelle j'attrapais la poignée alors qu'il finissait de payer. J'attendis qu'il me rejoigne pour saluer vivement la vendeuse avant de ressortir dans la rue enneigée. Mon bras s'agrippa au sien alors que j'avançais d'un pas assuré dans la boutique d'en face, là où j'avais déjà repéré certaines tenues.
«- On attaque les choses sérieuses maintenant. »
Je pris un air formel, presque sévère, comme si j'étais un soldat en mission. J'entrais en première, lui tenant la porte pour qu'il me suive. Je saluais distraitement les potentiels propriétaires, déjà bien trop occupée à rechercher mon bonheur. Et je pensais bien pouvoir le trouver. J'évoluais dans les lieux, agitant les cintres sur les penderies, murmurant pour moi-même quelques commentaires. Mal coupé, pas assez distingué, trop cheap... Finalement, je tombais sur la fameuse petite robe noire exposée en vitrine. Elle était effectivement courte et assez moulante. Elle couvrait néanmoins les bras, ça compensait avec les jambes qui devaient être totalement apparentes. Je la mettais de côté après l'avoir brièvement montré à Octavus en souriant. Je faisais pareil avec la deuxième, une robe bustier vert sombre qui laissait les épaules dégagées, plus longue, avec un jupon donnant du volume sans basculer dans le froufrou. Je sélectionnais la troisième en me dirigeant vers le fond du magasin, une au dos nu des plus échancrés et d'un mauve tirant presque vers le gris, dans une matière moins près du corps et plus fluide. Trois styles différents, il fallait voir lequel lui plaisait le plus. Je demandais au vendeur si je pouvais les essayer et il me guida jusqu'aux cabines d'essayage, signifiant d'un geste de main à Octavus qu'il pouvait patienter dans l'un des fauteuils qui faisaient face. Il m'installa le tout et j'en profitais pour lui demander une paire de talons aiguilles dans ma pointure, dans un russe de plus en plus approximatif. Il sembla comprendre néanmoins. Je n'étais pas partie pour acheter des chaussures, enfin, sait-on jamais, mais je ne voulais pas voir le résultat avec mes bottes de ville. Quitte à essayer d'impressionner, autant y mettre le paquet. Je lançais un clin d’œil à mon fiancé en fermant le rideau.
«- N'en profite pas pour t'enfuir. »
Le jeune homme finit par revenir avec une boite fermée qu'il me passa en entrant à moitié dans la cabine sans qu'on ne puisse me voir de l'extérieur. Ça ne me gênait pas, je n'étais pas pudique et il ne semblait clairement pas intéressée par la gente féminine. Je finissais de me déshabiller pour mettre la première robe et enfilais les talons hauts. Pour le coup, j'étais beaucoup moins couverte sans mes collants et mon manteau. La vodka allait sans doute s'avérer être un atout au final. Je lui demandais s'il était prêt, attendais un instant sa réponse avant de pousser le rideau et de faire quelques pas vers lui, les mains sur les hanches.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Lun 31 Mar - 22:45
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Elle ne répondit pas devant ta provocation et cela ne te rassura pas du tout sur ses intentions. Tu n’avais jamais été le genre de petit ami à accompagner pendant des heures sa copine dans les magasins. Tu tolérais ça à petite dose, c’était tout. Tu étais prêt à faire des efforts pour Aloisia sans vraiment savoir quelles seraient ses limites. Tu n’avais pas pu t’empêcher de te demander si elle oserait entrer dans certains types de magasins en ta compagnie. Si Aloisia t’entraînait dans une boutique de lingerie, tu serais forcément partagé entre gêne et flirt. Si elle voulait te faire un défilé privé, tu n’allais pas dire non évidemment. Tu verrais bien qui reculerait le premier de vous deux. En attendant, elle pointait quelque chose que tu connaissais bien. Les chapkas allaient devenir un running gag entre vous. Si on te demandait quel était le premier cadeau que tu lui avais offert, tu répondrais une chapka, un objet inattendu très clairement. Bien sûr, tu avais aussi un autre cadeau; mais pour celui-ci, tu attendais le bon moment. Tu avais dit qu’elle méritait d’être traitée comme une princesse. Tu savais qu’avec l’argent des Bateson, elle pouvait tout s’offrir, mais tu t’étais rapidement rendu compte que malgré tout l’argent du monde, un cadeau faisait beaucoup plus plaisir quand il était offert non pas par obligation, mais par plaisir.
Tu vis qu’elle semblait surprise que tu te rappelles de ce que tu lui avais dit. Tu n’avais pas lancé des paroles en l’air. De toute façon, elle n’avait toujours pas eu son cadeau de noël. Tu ne considérais pas user de ton influence pour la faire venir comme un véritable présent. Tu ne voulais pas lui donner l’impression qu’elle te devait quelque chose ou que tu essayais de l’acheter pour obtenir quelque chose d’elle. Tu préféras éviter de trop penser à ce qu’elle pourrait t’offrir en témoignage de sa reconnaissance. De toute façon, ce n’était absolument pas ton intention. Tu n’utilisais pas non plus ton argent dans le but de te faire pardonner ton attaque. Rien ne pourrait jamais effacer ce moment et surtout pas des cadeaux. Ça aurait été une insulte d’essayer. Tu voulais simplement lui faire plaisir. Tu espéras qu’elle s’en rendait compte. « Dis-toi que ce sera ton cadeau de noël en retard… » Elle ne protesta pas et tu en fus heureux. Ton sourire s’élargit en l’entendant te répondre. Tu n’oubliais effectivement jamais rien. Déformation professionnelle. Tu avais rapidement compris que toute information même lâchée de manière imprévue pouvait t’offrir un avantage un jour où l’autre. De la même façon, tu te rappelais toujours ce que tu avais dit, bien ou mal pour te préparer à l’alternative inverse si on tentait de te nuire. L’aider à la choisir était une bien maigre contrepartie pour lui faire plaisir. « D’accord. »
Alors qu’elle descendait les modèles qui lui plaisaient, tu pressentais que tu allais finir avec une chapka sur la tête, mais n’avait pas l’envie de l’éviter. De toute façon, tu en portais parfois quand l’hiver était vraiment rude. Tant qu’elle t’épargnait celle rose bonbon exposée, tu devrais survivre. Elle avait choisi des modèles sobres. Tu aimais bien la couleur du gris. Elle enfila le premier et tu commenças à rire silencieusement en voyant le chapeau tellement grand qu’il lui cachait à moitié les yeux. « Pas celui-là, sauf si tu tiens à te déguiser… » Tu ris un peu moins quand elle la posa sur ta tête. Tu t’attendais à avoir l’air ridicule, mais ça n’était pas si mal, malgré le contraste avec ton costume. Chaque petit moment avec elle devenait spécial. Tu en oublias presque l’existence de la vendeuse alors qu’elle portrait la main sur ton visage pour repousser tes cheveux rebelles. Tout semblait avoir disparu à part elle. Tu te sentis obligé de retomber dans l’humour pour sortir de cette situation ou tu sentais que tu perdais le contrôle. « Que veux-tu, j’ai une tête à chapeau. » Tu lui fis un clin d’œil et elle se détourna pour en essayer une autre. Tu retrouvas ta respiration, plus détendu maintenant. Tu t’étais douté que tu aurais du mal à rester de glace avec elle malgré la température, et tu avais eu raison. Si vous passiez la semaine sans qu’il ne se passe rien entre vous, tu ne le devrais pas à ton sang froid, mais au sien.
Tu reportas les yeux sur Aloisia alors qu’elle tentait une chapka noire cette fois-ci. C’était déjà mieux même si tu trouvais vraiment celle pastelle exquise. Tu réalisas que tu n’avais toujours pas enlevé celle que tu avais sur la tête et l’ôtas avant d’oublier. Il n’était pas exclu que tu sortes du magasin avec dans ton étourderie. Tu souris alors qu’elle s’observait tel un mannequin devant la glace. Elle en jouait clairement. Tu étais dans de beaux draps quand elle déciderait d’essayer des robes. Bon sang, tu allais avoir chaud. Tu ferais mieux de te préparer mentalement dès à présent. Quand elle passa la dernière, ce fut comme une évidence et elle semblait avoir trouvé chaussure à son pied. Tu hochas la tête d’un air approbateur. La couleur se mariait merveille avec la rousseur de ses cheveux. Elle n’avait pas eu besoin de parler pour que tu saches qu’elle prendrait celle-ci. « Elle te va parfaitement. C’est un très bon choix. »
Tu renvoyas d’un geste de la main les chapkas sur leur étagère respective et attrapas celle qu’elle avait sélectionnée pour aller payer. Tu n’entendis pas immédiatement Aloisia arriver derrière toi. Tu fus un peu troublé quand elle t’embrassa, sur la joue certes, mais le contact était tout de même perturbant. Tu préféras penser que tu frissonnais parce que tu venais soudainement d’avoir froid et rien d’autre. Et non, tu n’étais pas en train de rougir. La dernière fois où tu avais engagé un contact quelconque, les choses s’étaient plutôt mal terminées. Elle s’éloigna aussitôt et tu mis un certain temps à entendre la vendeuse te réclamer le prix. Tu fis un léger sourire d’excuse avant de sortir l’argent. La vendeuse ne put s’empêcher de faire un petit commentaire avant que tu ne partes. « Вы прекрасная пара. » Tu la remercias, te demandant si Aloisia avait entendu ou pas. Sans doute pas, elle était trop loin. Ce n’était pas une grosse surprise et pourtant ça l’était. Tu l’avais toi-même présentée comme ta fiancée, mais entendre les gens vous dire que vous étiez mignons ensemble était étrange. Tu étais encore plus perturbé et repartis de manière inconsciente vers la porte. Aloisia s’accrocha à toi, pleine d’entrain, t’entrainant en face. Elle avait raison, les choses sérieuses commençaient en effet. Tu avais eu hâte qu’elle passe au magasin suivant et en même temps tu le redoutais pour les vêtements qu’elle pourrait choisir d’essayer. « Soyons fou... » Elle semblait déterminée et tu allais prendre ton mal en patience. Tu avais toujours du mal à te remettre du commentaire de la vendeuse, sans t’expliquer pourquoi.
Tu saluas de la tête les personnes à l’intérieur de la boutique, suivant Aloisia qui virevoltait de portant en portant. C’était assez amusant de l’observer en train de faire du shopping, mais ce qui était supportable pour cette fois, risquait de devenir long par la suite. Quand elle tomba sur la robe exposée en vitrine, tu envisageas sérieusement de tourner les talons. Elle ne comptait pas l’essayer, si ? Si et elle eut l’audace de te la montrer en plus, toute souriante. Tu n’eus pas la force de te montrer aussi enthousiaste. Tu étais partagé entre l’envie de la parader dans cette robe pour que tous les hommes voit qu’elle était ton bras et celle de la couvrir pour empêcher les pensées lubriques de tous ceux qui poseraient les yeux sur elle. La robe mettrait parfaitement en valeur Aloisia, elle avait une silhouette parfaite. Tu avais senti le genre de vêtements qu’elle déciderait d’essayer. Aloisia ne t’avait pas déçu. Elle en trouva deux autres, beaucoup moins découvertes que la précédente et tu hésitas entre soulagement et déception. Non, en fait vu le dos de la dernière robe, définitivement pas de déception. Tu suivis une nouvelle fois ta fiancée et le vendeur vers les cabines, t’installant dans un fauteuil leur faisant face. Tu allais avoir droit à un show privé, sauf si elle était trop timide pour sortir de la cabine. Après t’avoir lancé un clin d’œil, elle disparut pour se changer. Tu eus un petit rire. Tu n’avais pas la moindre envie de t’enfuir. « Ça va dépendre si tu es capable de maintenir mon intérêt. » Tu étais déjà au bord de l’apoplexie et tu lui lançais un défi. Pourvu qu’elle ne le relève pas. Le vendeur respirait l’homosexualité donc tu ne réagis pas particulièrement quand il se permit d’entrer dans la cabine. Tu repensas à la troisième robe alors qu’elle était en train de s’apprêter. Tu avais un faible pour les dos nus. Il y avait quelque chose d’érotique à voir cette partie du corps d’une femme, peut-être une influence inconsciente de la première femme dont tu étais tombé amoureux. Liberia avait fait son petit effet dans sa splendide robe noire au dos entièrement nu. Tu sortis de tes pensées en entendant Aloisia te demander si tu étais prêt à la voir. Quelle robe avait-elle choisi d’enfiler ? Ton cœur semblait résonner dans tout le magasin tellement il battait fort. « Prêt ? » Ta réponse s’était terminée en question. Tu n’étais pas prêt, pas prêt du tout. Elle poussa le rideau et tu eus soudainement très chaud.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mar 1 Avr - 0:03
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Une partie de moi nota la gêne d'Octavus lorsque nous quittions la première boutique. Il semblait figé, comme absent et il ne me suivit que par automatisme durant un instant. Je n'étais pas dupe, je le voyais bien mais je ne voulais pas vraiment le réaliser. Je l'avais embrassé sur la joue, un geste banal pour beaucoup, qu'il s'était lui même permis pour mon plus grand bonheur quelques mois auparavant. Pourtant, quand c'était moi, tout semblait être différent. Peut-être que ça le bloquait, ou alors il ne se sentait pas à l'aise parce qu'il n'avait pas le contrôle. Les pires scénarios possibles, je ne voulais même pas les envisager. Et si ça ne lui plaisait tout simplement pas ? À peine cette pensée me traversa l'esprit que je la chassais. Je ne voulais pas me torturer avec tout cela, j'étais en Russie, avec lui. Autant se garder ses grandes réflexions pour le retour en Angleterre. L'alcool aidant, je décidais de jouer l'aveugle. J'attrapais son bras et le tirais presque de force vers le magasin de vêtements. En espérant que les robes proposées puissent le ramener sur la terre ferme. Il me suivit tout de même entre les allées et je m'efforçais de lui communiquer ma joie de vivre. C'était plus difficile que précédemment, la torture ayant commencé pour lui. Même quand je lui montrais cette fameuse petite robe noire, il apparut comme partagé et je ne l'expliquais pas. Je me contentais de garder le cap sur ce que j'avais prévu, tout faire pour lui plaire, pour connaître ses goûts. Passer de la femme enfant que j'étais à ses yeux à la femme fatale, sans transition. Je n'en choisis que trois, différentes bien que toutes très belles et affriolantes. Je n'avais jamais porté quelque chose comme ça. J'en avais toujours eu envie mais j'avais longtemps cherché à éviter de devenir ce genre de personne. Aujourd'hui, c'était crucial que je le sois.
Octavus nous suivit jusqu'aux cabines et s'assit dans un des fauteuils désignés. Je refermais le rideau et ne pus m'empêcher de rire légèrement à mon tour en l'entendant. Si après ça, je n'avais pas son intérêt, je ne l'aurais probablement jamais. Ou alors, autant passer à la lingerie directement. J'avais beau ne pas être pudique, je ne m'imaginais pas encore me trimbaler en sous-vêtements sous son nez. Une semaine à cohabiter dans son appartement suffira peut-être à me mettre plus à l'aise. Je souris pour moi-même, cachée dans la cabine, et préférais ne rien répondre. Nous avions assez joué avec les mots, il fallait passer au niveau supérieur. Je remerciais le vendeur en attrapant la boite à chaussures. Même si je n'en avais jamais porté devant lui, ou alors pas de cette envergure, j'étais complètement à l'aise dans ce genre de souliers. J'avais toujours eu le sens de l'équilibre, primordial en Quidditch, et je pouvais parfaitement courir en talons aiguilles. Et puis, je n'étais pas dupe. J'étais bien mince, je n'avais pas beaucoup de poitrine, l'avantage indéniable que j'avais, c'était mes jambes. Entre la robe et les chaussures, on ne devrait plus voir que ça. Je passais le vêtement, perchée en hauteur dorénavant et l'ajustais un peu avant de sortir. C'était comme avoir une seconde peau, la robe se fondait complètement sur ma silhouette. En décolletée arrondie, elle ne permettait de voir que mes clavicules, mes mains puisque les manches étaient longues et évidemment, l’entièreté de mes fameuses gambettes. Je lui demandais s'il était prêt et, même sans le voir, je décelais une pointe d'hésitation en l'entendant. Je poussais alors le rideau.
Le bruit des talons résonnèrent sur le carrelage alors que je faisais quelques pas assurés vers lui. J'avais beau être étourdie par l'alcool, et c'était ce qui me poussait à autant jouer avec ses nerfs aujourd'hui, j'étais à l'aise, tout en stabilité dans mes chaussures. Je me plantais face à lui un instant, les mains posées sur mes hanches en faisant mine de m'observer dans le miroir accroché derrière lui. Je ne cessais pourtant pas de le regarder du coin de l'oeil. Encore plus que son avis sur la robe, c'était ce qu'il pensait de moi à cet instant précis que j'aurais aimé savoir. Je passais ma main dans mes cheveux, amusée, et poussais le jeu plus loin. Je me mis pratiquement de dos, comme pour observer l'effet qu'elle faisait de derrière, me cambrant sur une seule jambe. J'avais presque des allures de mannequin et si je n'étais pas aussi concentrée dans ce jeu de séduction, qui, je l'espérais, ne serait pas vain, j'en aurais éclaté de rire sans aucune hésitation. Partagée entre mon aptitude à l'auto-dérision et mon égocentrisme que réveillait cette session shopping.
«- Alors, est-ce qu'elle évoque ton intérêt ? »
Je finis par poser les yeux sur lui, scrutant son visage pour y trouver une réponse à mes questions. Il avait l'air d'avoir chaud, je ne savais pas à quoi l'attribuer. Il était plutôt couvert et le magasin bien chauffé. Ou alors était-ce la vodka, après tout, lui aussi avait bu deux verres. Je préférais forcément attribuer cela à ma présence et cette tenue des plus déconcertantes. Les hommes aimaient ces choses-là et il n'y avait aucun doute que Basil ou tout autre camarade de Poudlard aurait adoré profiter de cette situation. Mais Octavus n'était pas comme les autres hommes, et cela avait son lot d'avantages et d'inconvénients. Je ne disais rien, attendant pour retourner me changer, quand le jeune vendeur poussa une exclamation, peut-être légèrement exagérée en tapant dans ses mains. Il me gratifia d'un «FA-BU-LOUS » avec un accent lourd qui me fit rire légèrement et je le remerciais en me décidant d'aller essayer la deuxième tenue. La couleur était sublime, d'un vert sombre qui oscillé entre la couleur des Serpentards et celle des yeux de mon fiancé. Les épaules était totalement dégagées, le buste mis en valeur avec la taille marquée. Le jupon était plus rond, bien moins près du corps. Je trouvais que ça me donnait des allures de danseuse. Je sortais pour la deuxième fois mais poussais le vice. Contrairement à la première, celle-ci avait une fermeture éclair dans le dos. Je n'avais jamais été très souple. Enfin, c'était un mensonge mais il n'avait pas besoin de le savoir. Je m'approchais de lui en souriant, mes bras croisés sur mon ventre pour retenir le vêtement.
«- Est-ce que tu peux me la fermer s'il te plaît ? »
Je me tournais alors dos à lui, lui exposant mon peau nue, couvert seulement par mes mèches rousses. Ce n'était que prendre de l'avance, la prochaine robe ne cacherait rien de cette partie-là de mon anatomie de toute façon.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mar 1 Avr - 21:21
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Vraiment quelle idée venais-tu d’avoir de la taquiner de la sorte. Tu avais suivi des yeux le vendeur s’éloigner, sans doute pour vous laisser une l’intimité relative, prêt à l’appel néanmoins au cas où Aloisia aurait besoin de lui. Vu les robes qu’Aloisia avait sélectionnées, tu n’avais pas besoin de plus pour que tu t’intéresses à elle. Ce serait une véritable torture et tu étais bien content qu’à part un vendeur clairement homosexuel, aucun autre homme ne pourrait poser les yeux sur elle dans ces tenues. C’était tant mieux parce que tu n’aurais pas supporté leurs regards plein de désir sur elle. Pas tant que tu n’avais pas posé ta marque sur elle en tout cas, ce qui ne saurait tarder. Elle tendait à précipiter tous les plans que tu tentais de faire pour ce séjour. Tu allais finir par te laisser porter par le flow.
Tu n’aurais peut-être pas dû rentrer dans ce magasin avec elle. Ce n’était pourtant que le premier. Il y en aurait d’autre, autant de préparer dès maintenant. Tu en venais à te demander si Aloisia ne cherchait pas à te provoquer volontairement, tester tes limites. Elle aurait dû savoir qu’il ne valait mieux pas te pousser dans tes retranchements. Tu finissais par craquer, souvent à reculons ce qui entraînait des catastrophes. Tu ne te faisais même pas confiance rien qu’avec de simples essayages, comment étais-tu supposé rester de glace pour la suite ? Et pourtant, tu allais devoir te reprendre car elle n’allait pas tarder à sortir. Elle riait, n’ayant aucune idée des tourments qu’elle t’infligeait. Tu n’étais pas sûr de tenir jusqu’au mariage à ce rythme là.
Elle était visiblement prête. Tu aurais aimé lui dire que non, tu n’étais pas prêt et qu’il serait sans doute préférable que tu ailles prendre l’air et qu’elle essaye ses robes sans public. Mais elle ne devait pas savoir l’effet qu’elle provoquait sur toi, du moins elle devait mettre ça sur le compte de la luxure uniquement, rien d’autre. Tu devais continuer d’avoir le pouvoir. Si tu lui montrais l’effet qu’elle commençait de te faire, les cartes seraient redistribuées. Ce n’était pas envisageable. Tu tentas de prendre l’air le plus impassible possible, comme si tu n’étais pas du tout dérangé à l’idée de voir ta fiancée dans ce genre de tenue. Elle venait de sortir de la cabine, figée dans une pose de mannequin. Ta respiration se figea et tu ne sus pas vraiment où poser tes yeux. Ton regard était évidemment attiré par ses jambes bien mises en avant, talons et robe courte s’assurant d’attirer l’attention masculine. Elle avança, tu relevas les yeux vers son visage comme pris en flagrant délit, caressant toute sa silhouette au passage. Pourquoi avais-tu eu l’idée de proposer du shopping déjà ? Elle semblait avoir pris le contrôle, malgré l’alcool qui lui perturbait les sens. Elle exultait la confiance en soi. D’un point de vue objectif, tu devais reconnaître que la robe lui allait à la perfection. Le noir mettait en valeur la couleur délicate de sa peau, ainsi que son atout principal, ses jambes. Heureusement, cette tenue ci couvrait le haut de son corps, décolleté et dos. Elle avait du vouloir décider de te rendre fou par tous les moyens, chacune des tenues mettait en valeur une zone différente. Est-ce qu’elle testait tes goûts ?
Elle arriva face à toi, soit disant pour s’observer, mais tu sentais qu’elle voulait surtout te faire admirer ses jambes de plus près. C’était bien un test. Tu ne savais plus où regarder. Tu étais partagé entre détourner la tête pour prendre un air indifférent ou en profiter pour regarder, avec l’excuse de vérifier que la tenue lui allait bien. Et il était peut-être préférable que tu prononces aussi quelques mots, sans te ridiculiser de préférence. Sauf que tu ne savais même pas quoi dire. La robe lui allait bien évidemment, mais si elle l’achetait, ce serait pour la porter. Supporterais-tu qu’elle la mette ? Tu roulas des yeux alors qu’elle jouait de sa position pour se tourner de tous les côtés. Quand elle te demanda ton avis, un seul mot réussit à franchir la barrière blême de tes lèvres. « C’est portable. » C’était un euphémisme évidemment. Elle ne devait pas être dupe, mais tu préférais sauver la face. Surtout qu’il restait encore la robe que tu redoutais le plus parmi les trois. Tu affrontas son regard, amusement dansant dans tes yeux. « Elle te va très bien. » Elle avait décidé de t’achever de la plus délicieuse des manières. Tu étais très tenté de poser la main sur une de ses jambes dénudées. C’était le principal intérêt de la robe d’ailleurs. Tu avais oublié l’existence du vendeur et faillit sursauter en l’entendant s’exclamer de manière aussi exubérante. Fabuleux, en effet. « Oui, aussi. » Elle finit par retourner en cabine et sitôt le rideau tiré, tu desserras ta cravate qui semblait vouloir t’étouffer, la laissant pendre plus lâchement autour de ton cou.
En la voyant sortir, tu haussas un sourcil. Elle avait été rapide. Ce ne serait peut-être pas aussi long que tu l’avais crains au départ. Mais ce n’était pas le cas. Elle n’était pas totalement prête. Elle voulait que tu fermes sa robe. Elle te tourna le dos et tu pus voir l’étendue du travail, son dos entièrement découvert. Tu n’aurais pas été à dire que tu étais un fétichiste du dos féminin, mais c’était la partie que tu préférais chez elles. Et Aloisia, en plus d’avoir choisi une robe qui ne cacherait rien, te demandait de fermer une autre de ses robes. Tu déglutis bruyamment. Ta cravate pendait lâchement devant toi et tu avais décidé que sitôt ta tâche terminée, tu poserais ta veste. La chaleur devait venir de l’endroit, rien d’autre ou alors c’était à cause de l’alcool. Tu avais toujours préféré les températures plus glaciales. Tu finis par quitter ton siège et t’approcher lentement d’elle, comme si elle comptait t’attaquer d’un instant à l’autre. Ce n’était pas exclu d’ailleurs. Dans quelle situation tu t’étais mis en proposant du shopping. Comment étais-tu censé rester impassible par la suite après l’avoir vue comme ça. Tu ne savais toujours pas la robe qu’elle avait choisie de porter au bal et craignait qu’elle soit si éblouissante que tu en perdes tes moyens. Ça aussi, ça ne t’était arrivé qu’une seule fois. Autre temps, autre femme.
Tu te postas derrière elle, le reflet de votre couple bien visible dans le miroir de la cabine d’essayage. Tu avais l’air de vouloir la dévorer, les yeux féroces. Mieux valait que tu reprennes le contrôle des muscles de ton visage. Tu pris un air plus impassible, dégageant ses cheveux pour mettre à nu sa peau. Alors que tu remontais la fermeture, le bout de tes doigts glissa innocemment ou pas le long de sa colonne vertébrale. A ton tour de la torturer, elle l’avait mérité. Tu étais curieux de voir sa réaction. Lequel de vous deux reculerait le premier ? « Voilà. » Ta voix était rauque, tu avais l’impression d’être assoiffé.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mar 1 Avr - 23:07
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je savais que ce voyage pouvait éventuellement changer les choses entre nous. Je me rendais compte qu'il allait aussi m'en apprendre plus sur moi. J'avais toujours aimé plaire mais je n'avais jamais été vraiment séductrice. Aujourd'hui pourtant, c'était le rôle que je m'étais attribuée. Il fallait lui donner envie de me voir, de m'avoir. Inconsciemment, j'avais peut-être peur qu'il ne me quitte encore si je n'étais pas assez intéressante à ses yeux. Et l'alcool aidant, je décidais que l'attrait physique serait celui qui m'aiderait le plus à le garder auprès de moi et mieux, à me rapprocher de lui. Il fallait être plus que belle. Il fallait être attirante, désirable. Le choix de ses robes n'était pas anodin. Au final, elles ne résultaient pas d'une envie d'acheter mais de déstabiliser. Octavus était cet homme de contrôle, la plupart du temps. Il pouvait baisser la garde et montrer alors autre chose que ce qu'il voulait paraître aux yeux des autres. Ça pouvait être bon comme dangereux, c'était un risque que j'avais accepté de prendre depuis longtemps. Je ne connaissais pas grand chose aux hommes mais ça n'avait aucune importance. Les autres ne m'intéressaient pas. Il n'y avait que lui et je le connaissais mieux qu'il ne le pensait. Il y avait des choses qu'il ne me laissait pas voir. Derrière nos jeux, sa galanterie mais aussi sa haine, il y avait autre chose. Ça n'était pas de l'amour, je n'étais pas naïve au point de le penser, et je refusais de croire que ce n'était qu'un profond ennui de ma présence. Il se faisait un devoir de conserver une barrière entre nous pour une bonne raison. Mais laquelle ?
Ses yeux se posèrent immédiatement sur mes jambes et je refoulais l'envie de sourire. C'était une mini victoire pour moi. Lui qui se contentait de me regarder à la dérobée pour se reprendre la seconde d'après. Il mit un instant à trouver mon regard, le sien s'attardant sur ma tenue pour mon plus grand bonheur. Je ne m'étais jamais sentie aussi forte, aussi confiante. Je savais qu'objectivement, j'étais plutôt jolie et que je plaisais. Ça n'avait pris tout son sens que lorsqu'il me l'avait dit, ce jour-là sur la terrasse de sa classe. La plupart du temps, je me disais qu'il n'avait prononcé ces mots que par gentillesse. Et puis certains moments, comme celui-là, lorsqu'il me regardait de cette manière, j'arrivais à le croire. Pour le coup, j'avais l'impression qu'il n'y avait plus notre engagement, nos statuts opposés ou notre différence d'âge en compte. Je n'étais plus qu'une femme, enfin je l'espérais du moins. Et il n'était pas habitué. Il semblait partagé entre deux attitudes à adopter alors que je gardais le silence. Mais quand il finit par parler, les simples mots qu'il prononça me firent l'effet d'une douche froide. Portable, c'était tout ? Je levais les sourcils, la bouche légèrement entrouverte, presque choquée et à la fois amusée. Sa tête avant qu'il ne reprenne le contrôle disait tout sauf cela. La lueur taquine qui brillait au fond de ses pupilles vertes me rassura légèrement. Malgré tout, il était d'humeur joueuse. Tant mieux, moi aussi.
«- Il va me falloir trouver quelque chose de mieux que portable alors... »
Je lui faisais face, mes traits ne cachant en rien mes intentions de le rendre fou. Ce n'était pas le but premier, je voulais juste en apprendre plus sur ses goûts. Mais il venait de faire monter l'enjeu. Il finit par me dire que la robe m'allait bien et je ne répondais pas, toujours debout face à son fauteuil pour qu'il soit encore tenté de jeter un œil à mes jambes. Finalement, le vendeur me complimenta, brisant le silence. Ce n'était que la première robe, il n'avait qu'à bien se tenir. Il l'avait aimé, au fond je le savais, mais il avait réussi à garder contenance. Je voulais qu'il ne soit même plus en mesure de cacher la vérité. Je rentrais en cabine et retirais cette première tenue. La robe tomba à terre, ainsi que mon soutien gorge puisque la deuxième était en bustier, agitant légèrement le rideau qui n'allait pas jusqu'en bas. Je ne mis que très peu de temps et je repoussais le voile une nouvelle fois. Je notais immédiatement qu'il avait desserré sa cravate. Je regardais Octavus bien plus que le contraire, ces petits détails ne m'échappaient absolument pas. Il sembla surpris alors que je prenais soin de tenir fermement le vêtement de mes bras entrecroisés. Je lui exposais alors mon dos nu comme pour mieux lui faire comprendre en lui demandant de m'aider. Et c'est ce qu'il fit après un moment. Je l'observais grâce au miroir de la cabine et il finit par se lever, s'avançant lentement vers moi. Il avait des airs de prédateur, ses yeux me fixant d'un air fiévreux et mon cœur s'emballa sans que je ne l'explique. Un geste brusque, une parole de trop, et tout pouvait basculer. Ça restait dans un coin de ma tête, même si l'alcool obscurcissait ma raison. Il repoussa mes cheveux sur le côté et je cessais de respirer, figée de cette promiscuité des plus tentatrices. La fermeture se remonta et en même temps, il laissa parcourir ses doigts le long de ma colonne vertébrale. Ma peau réagit instinctivement, nos contacts me poussaient toujours au frisson. L'air franchit de nouveau mes lèvres alors que je ne cessais de le regarder. S'il se mettait à jouer, il allait me rendre la tâche beaucoup moins facile. Il était bien plus fort que moi, je le savais déjà.
Sa voix rauque me ramena à la réalité et je finis par me retourner pour me retrouver face à lui. Sauf qu'il était bien plus près que je ne l'avais réalisé. Les talons me donnaient l'avantage d'être pratiquement à sa taille, c'était comme si je pouvais sentir sa respiration sur ma peau. C'était dangereux, je le savais. Être aussi près de lui ne m'aidait jamais à réfléchir. Et je me sentais incapable d'être celle qui serait raisonnable cette fois-ci. Toutes les fibres de mon corps me poussaient à combler ce vide si infime entre nous. Il n'y avait plus de shopping, plus de robes et plus de vendeur. J'allais basculer, c'était inévitable. C'est à ce moment-là que l'image de sa haine, de son dégoût me revint en mémoire, me faisant reculer. C'était comme recevoir un coup, la douleur à la limite du physique même si elle ne dura qu'une fraction de seconde. Un simple rappel de ce que j'avais déjà provoqué. Il fallait jouer avec le feu sans se brûler. Je finis par lui sourire en lissant de mes mains le tissu sur mon ventre. Ma voix sonna plus confiante et affirmée que je ne l'avais crains lorsque je lui demandais :
«- Et celle-ci, tu la trouves comment ? »
Cette robe-ci était certes moins courte que la dernière. Pourtant, elle laissait visible beaucoup plus de peau puisque l'on voyait et mes jambes, et mes épaules. Je rabattais mes cheveux d'un seul côté, laissant ma nuque exposée. J'aimais la couleur, sombre sans être noire, un vert qui se mariait bien avec mon roux et ma peau diaphane. Le style était moins fatal, peut-être plus glamour que sexy, même si ça restait bien différent de mes tenues de d'habitude. J'oubliais l'instant de flottement entre nous pour redevenir cette séductrice qui ne cherchait qu'à le charmer. J'allais finir par croire que la vodka me rendait bipolaire.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mer 2 Avr - 0:04
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Tu vis qu’elle était un peu vexée par tes mots en juger par sa réaction. Tu n’avais pas été très diplomate dans ta réponse, vrai. Cependant, tu n’étais pas sûr d’avoir suffisamment toute ta tête pour te lancer dans une réponse un peu plus flatteuse sans avouer ce que tu voulais à tout prix cacher. Aloisia souhaitait certainement entendre que tu avais envie de lui arracher sa robe pour voir le peu de corps qui était couvert par le tissu ou peut-être devrais-tu lui annoncer que si elle l’achetait, elle ne pourrait la porter qu’en ta compagnie parce que les autres hommes seraient incapables de se contrôler s’ils voyaient cette vision tentatrice. Tu ne comptais cependant pas prononcer ces paroles là, même si tu les pensais. Certaines choses devaient rester secrètes pour son bien. Rien n’avait changé même si tu souhaitais penser le contraire. Tu avais toujours essayé de la tuer et malgré tous tes efforts, c’était un acte impardonnable. Si Aloisia oubliait, toi tu en serais incapable. Ton envie d’elle te poussait à un comportement destructeur. Tu n’étais pas au bout de tes peines. Il allait falloir que tu retrouves ton impassibilité. Peut-être que prendre une nouvelle maîtresse t’aiderait à te contrôler. Tu avais simplement besoin d’expulser toute cette frustration que tu emmagasinais quand vous étiez ensemble.
Tu aurais dû envisager l’hypothèse qu’elle prendrait tes paroles pour un défi. Tu lui fis un léger sourire, prêt à parier qu’elle n’oserait pas aller plus loin, inconscient que tu venais de lui donner une idée bien plus terrible que la simple observation de son corps à moitié nu. Et tu n’aurais même pas l’occasion d’aller libérer toute cette énergie dans un bar puisqu’elle était avec toi. Tu préféras arrêter de descendre les yeux vers ses jambes, certain que tu risquais de le payer par la suite si tu succombais à un dernier regard. Le vendeur se chargerait de toute façon de complimenter Aloisia à sa juste valeur. Tu étais bien content qu’il ne soit pas intéressé par les femmes sinon tu n’aurais pas été aussi peu inquiet qu’il ne quitte par ta fiancée des yeux.
Tu n’étais pas certain de pouvoir rester aussi impassible pour la dernière robe. Tu devrais penser de toutes tes forces à cette insupportable Ombrage en petite tenue pour réussir à ne pas t’échauffer les sens quand elle la porterait. Tu savais que derrière ce rideau, elle ne portait que deux maigres morceaux de tissus pour cacher son corps et être si proche, et si loin à la fois te rendait fébrile. Tu étais de plus en plus tenté par un petit tour dehors pour t’éclaircir les idées. L’idée se renforça quand tu aperçus son soutien gorge tomber au sol. Tu fermas les yeux, te pinçant le nez. Grand merlin, elle allait vraiment te pousser à bout. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle n’imaginait pas un instant les conséquences si tu perdais ton self control.
Desserrer ta cravate n’était pas suffisant. Tu étais tenté de demander un verre d’eau au vendeur qui n’avait pas l’air insensible à ton charme masculin quand Aloisia disparaissait derrière le rideau de la cabine. Mais cela n’aurait été qu’une preuve supplémentaire qu’elle parvenait à t’atteindre. Cela ne lui échapperait pas et tu ne pouvais pas tout mettre sur le compte de l’alcool. Tu oublias brièvement de respirer quand elle sortit pour la seconde fois, une lueur de défi brillant dans ses yeux noisette. Tu compris finalement pourquoi quand elle te présenta son dos. La petite tentatrice… Tu fus brièvement tenté d’appeler le vendeur pour qu’il se charge de la tâche lui-même. Aloisia ne l’aurait pas vu venir ce coup là. Et pourtant, comme un papillon attiré par une flamme, tu te vis comme si tu n’étais plus maître de tes mouvements, te redresser pour te poster derrière elle. Vos yeux se croisèrent par l’intermédiaire du miroir et tu te reconnus à peine, transformé par la passion. Il était impossible qu’elle ne le réalise pas.
Alors que tu t’acquittais de ta tâche, ta tête semblait absolument vouloir te faire poser les lèvres sur son épaule nue. Ta maigre consolation était que tu n’étais pas le seul à ressentir les effets de cette proximité. À en juger par sa respiration irrégulière et ses frissons, Aloisia aussi venait de se faire prendre à son propre jeu. Cela lui apprendrait à essayer de te faire craquer. Tu sentis tes lèvres s’étirer en un sourire satisfait quand elle détourna le regard. Une victoire pour toi cette fois-ci. Tu menais le jeu et pas l’inverse. Une fois terminé, elle se retourna dans ta direction, proche, si proche de toi. Tu devais être en feu, le diable clamant enfin son prix. * Ombrage, Ombrage en bikini, beurk* Tu croisas ses yeux, plus calme maintenant. La situation t’en rappelait une autre, quelques mois plus tôt. Tu revoyais en boucle dans ton esprit ce moment où tu avais finis par reculer avant de succomber finalement. Pas cette fois. Tu en avais envie bien sûr, mais les conséquences seraient terribles. Et elle n’était pas prête à faire le premier pas. Pas après que tu lui aies montré de quoi tu étais capable poussé à bout. Au final, c’est elle qui avait reculé, le visage reflétant tout le dégoût que tu ressentais pour toi. Évidemment qu’est ce que tu croyais ? Elle avait forcément repensé à ta tentative d’étranglement. Comment l’en blâmer ? Au moins l’un de vous se montrait suffisamment intelligent pour l’autre. Imbécile ! Tu serras les poings avant de retrouver une distance de sécurité, reculant vers le fauteuil. La bombe était désamorcée, l’une d’entre elles du moins. Elle souriait, mais ce n’était plus aussi joyeux, tu le voyais bien. Tu n’avais plus du tout chaud, en colère contre toi. Pourquoi cherchais-tu à la blesser par tous les moyens ? Tu ne devais plus jamais la toucher. Par la force des choses, votre mariage te ferait revenir sur ta promesse, mais en attendant tu ne lui ferais plus la moindre avance. Tu ne voulais pas l’entraîner dans les ténèbres qui t’avaient déjà revendiqué en tant que leur propriété.
Elle te demanda comment tu trouvais cette nouvelle robe et tu la caressas rapidement des yeux avant de détourner le regard. Tu étais en parfait contrôle. Rien de mal n’allait arriver, la culpabilité ayant repris le contrôle sur ton esprit échauffé par l’alcool. Ce souvenir funeste avait eu le don de te rendre instantanément sobre. Elle était superbe. La couleur mettait parfaitement en valeur le feu de ses cheveux. Elle était moins provocante. « Elle est splendide. Parfaite pour une slytherin. » Tu disais vrai évidemment. Tu fis un signe de tête au vendeur pour qu’il vienne donner son avis. Détourner l’attention de toi était ce qu’il y avait de mieux à faire pour le moment, surtout quand tu repensais à la robe suivante, la dernière. Ironique qu’après toutes les horreurs que Liberia avait causées, tu continues d’avoir une telle fascination pour ce type de robe, même si tu te méfiais des femmes qui en portaient des similaires dorénavant, tomber une fois dans le piège oui, mais pas deux. Pas sûr que tu te remémores tes principes quand ce serait Aloisia qui la porterait.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mer 2 Avr - 13:42
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je l'avais vu empreint à une passion dévorante l'espace d'un bref moment. Le temps qu'il ferme cette robe, que ses doigts parcourent ma peau. Que j'en perde la raison. Je quittais ses yeux, détournant légèrement le visage comme pour reprendre mon souffle. J'avais beau être correctement habillée maintenant, je pouvais toujours sentir sa présence dans mon dos. Et alors que je me retournais pour lui faire face, le mirage sembla disparaître. C'était comme si l'étincelle de désir que j'avais aperçu dans le miroir n'avait été qu'illusion. Ou alors, elle n'avait été le reflet que de mes propres émotions. Nous n'étions jamais dans le même rythme lui et moi. J'observais les traits de son visage, bien plus froids, plus détachés. Ses yeux m'observaient sans ciller alors que sa bouche close, tout en restant si enivrante, semblait exprimer une résolution nouvelle que je ne comprenais pas. J'étais partagée, torturée entre deux. Une partie de moi ne voulait pas réfléchir à cette attitude, profiter de la situation et ne penser seulement qu'à mon désir personnel. L'autre, celle qui voyait beaucoup plus clair dans cette relation, me souligna que s'il en avait eu envie, il aurait su le montrer. Et comme pour me le prouver, l'image de sa colère et de son dégoût me revint. Si je le forçais et qu'il me repoussait encore une fois, je n'étais pas sûre de parvenir à me relever. Je reculais légèrement alors qu'Octavus revint vers le fauteuil, creusant une distance bien plus importante entre nous. Il ne voulait plus jouer et j'avais peur d'avoir tout gâché. Encore. J'essayais de nous ramener sur un terrain plus neutre, lui demandant alors comment il trouvait cette robe. Son regard ne glissa qu'un instant sur la tenue avant qu'il ne tourne de nouveau la tête. Ses mots étaient flatteurs et pourtant, j'en venais presque à regretter le «C'est portable» bien plus révélateur. Je sentais monter une colère en moi inexplicable. Contre lui, contre moi. J'avais cru pouvoir l'intéresser, qu'en jouant de mon physique j'allais enfin avoir son attention. Je l'avais puisqu'il était là. Mais ça n'était pas suffisant. Je voulais plus tout en sachant pertinemment que je ne le pourrais jamais.
Il appela le vendeur et je me contentais de le regarder, entre surprise et déception. Il préférait encore faire intervenir un tiers entre nous plutôt que de prendre le risque de me voir à nouveau trop proche. J'eus du mal à me concentrer sur le vendeur qui ne tarissait pas d'éloges, commençant en russe puis finissant dans un anglais approximatif, craignant sûrement que je ne comprenne pas. Ce n'était pas que je ne comprenais pas, c'était plutôt que je n'écoutais pas. Son avis, aussi flatteur soit-il, ne m'intéressait absolument pas. Je le remerciais néanmoins et le laissait redescendre la fermeture éclair alors que je me dirigeais à nouveau vers la cabine. Je remarquais que le jeune russe semblait couler autant de regard sur mon fiancé que sur moi, ce qui n'était pas normal puisque j'étais la cliente. Il le trouvait à son goût, c'était facile à voir et à comprendre. S'il avait vu la scène précédente, il avait du penser que je cherchais à séduire Octavus, ce qui était le cas. Et que ce dernier n'était pas vraiment réceptif à mes pitoyables tentatives. Il en tirerait peut-être des conclusions hâtives.
Il se chargea de tirer le rideau distraitement et je mis un instant à bouger. Je me fixais dans la glace et ne me trouvais plus du tout attirante, ma stupidité me frappant de plein fouet. Mes doigts se posèrent sur mon front, pressant ma peau, comme si ce simple contact suffisait à me rendre tous mes moyens. Je laissais la robe tomber à terre en soupirant. J'allais essayer la dernière mais sans grande conviction. Il y avait peu de chances qu'un miracle n'arrive. Elle était plus longue que les deux précédentes, mais également fendue sur le côté jusqu'à la moitié de la cuisse. D'un noir brillant, le tissu était fluide et le tout n'était retenu que par une fermeture aux allures de collier dont la chaîne venait pendre au milieu de mon dos totalement dégagé. Le décolletée arrière était tel qu'il poussait jusqu'au creux de mes reins. Je m'attachais distraitement les cheveux pour mettre davantage ma peau pâle en valeur, quelques mèches venant retomber sur ma nuque. Objectivement, c'était une robe magnifique. Je pris un instant pour me regarder seule et me reforger une certaine confiance, presque hautaine. Il me fallait au moins ça pour lui faire face encore après mon étourderie. Je m'étais jurée de lui montrer moins d'intérêt, de lui laisser du temps pour qu'il vienne enfin lui à moi et plus le contraire, mais je n'y parvenais pas. Et ça en était rageant. Que fallait-il que je fasse pour éveiller son intérêt ? Lui sauter dessus ne le ferait que fuir et le fuir ne le dérageait pas, j'avais déjà essayé. La femme blessée en moi voulait le rendre jaloux et si nous avions été à Poudlard, j'en aurais certainement profité pour lui montrer que moi aussi, je pouvais plaire. C'était une réaction puérile et immature. Une réaction pourtant naturelle.
Une nouvelle fois, mes talons claquèrent sur le carrelage alors que je m'approchais de lui, gardant une distance plus importante entre nous. Je le regardais un bref instant et puis préférais m'admirer dans le grand miroir de la pièce, me tournant légèrement pour voir l'effet qu'elle réservait à l'arrière. En toute honnêteté, je devais avouer qu'elle avait quelque chose de fatal. Je ne m'étais jamais vue comme cela et je n'avais à mon sens plus rien d'une enfant. Le vendeur lui-même ne devait pas se douter de l'âge que j'avais. J'allais finir par lui demander son avis, inquiète de ce qu'en pensait Octavus, lorsque la porte du magasin s'ouvrit dans un son de clochette léger. Deux hommes entrèrent et demandèrent quelque chose à l'employé qui s'éclipsa dans ce qui devait être la réserve. De ce que j'avais pu entendre, ils passaient chercher une tenue qui avait été retouché. Je ne me rendis compte que je les observais que lorsque leurs yeux se posèrent sur moi. C'était comme un moment d'absence, je m'étais concentrais sur ces nouveaux arrivants sans m'en rendre compte. Je finissais par me tourner à nouveau vers Octavus, le vendeur ne nous sauverait de toute évidence pas cette-fois. Ignorant les deux nouveaux arrivants, je me rapprochais légèrement plus de lui, la chaîne heurtant à chaque pas ma peau.
«- Tu me trouves comment ? »
Ce n'était même plus une question au sujet de la tenue mais plus sur l'effet que je faisais avec. Si c'était comme les deux dernières, ça n'allait certainement pas être très concluant. Je m'obligeais à le regarder pour qu'il ne se doute en rien de mes ressentiments. Sa cravate était toujours dénouée et il avait quitté sa veste. J'avais cru que je l'avais poussé à se dévêtir, peur-être était-ce bel et bien seulement à mettre sur la chaleur et l'alcool. Ça ne pouvait pas être moi puisqu'il avait réussi à montrer un contrôle et un détachement exemplaires pour la précédente tenue.
«- Je devrais peut-être demander un autre avis masculin, non ? »
Je désignais les deux russes plus hétéros que le vendeur d'un signe de tête. Pure provocation et ce n'était pas très fair play, je le concevais.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mer 2 Avr - 19:25
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Vous ne saviez pas ce que vous vouliez tous les deux. Tu ne savais pas pourquoi tu avais pensé que cette fois-ci la situation serait différente. Après tout, la première fois aussi, elle avait détourné la tête. Il avait fallu que tu la forces pour qu’elle se laisse faire. Tu avais un peu oublié ce détail. Rien d’étonnant à ce qu’elle recule en te sentant de nouveau sur le point de basculer. Tu allais devoir surmonter cela et te montrer un peu plus amical sinon le reste du séjour serait un enfer pour elle et ce n’était que le premier jour… Tu ne pouvais pas lui en vouloir d’avoir peur de toi. Tu te faisais peur à toi-même. Tu avais brisé le moment. C’était sans doute préférable avant que tu ne fasses un mauvais choix. Et dire que vous n’étiez pas encore mariés et pourtant, vous passiez votre temps à avoir des hauts et des bas. Tu avais eu raison de proposer ce test pour voir si vous seriez capables de vivre ensemble. Tu avais pensé que l’expérience serait une réussite, mais maintenant tu n’en étais plus si sûr.
Le vendeur s’approcha, lui lançant les compliments que tu étais incapable de prononcer. Tu n’écoutais pas, perdu dans tes pensées. Tu ne la regardais pas non plus, mais tu sentais ses yeux creuser un trou dans ton visage, sa colère émanant par vague. Tu savais que tu gâchais toute votre complicité en te comportant de cette façon, mais tu étais incapable de retourner dans ce statut quo dont l’incertitude te rendait fou. C’était rageant de ne pas savoir où tu mettais les pieds à chaque pas. Au moins cela te montrait de quoi votre futur serait fait si tu continuais dans cette voie destructrice. Une conversation honnête sur vos attentes devenait de plus en plus cruciale avant que vous ne brisiez tant votre relation qu’elle en devienne irréparable. C’était peut-être déjà le cas et s’accrocher ne ferait que vous blesser d’avance sans espoir de rédemption.
Dès qu’Aloisia eut fermé le rideau, tu quittas ta veste pour te mettre un peu plus à l’aise même si vous n’alliez pas rester beaucoup plus longtemps dans cette boutique. Tu sentis le vendeur s’approcher de toi au lieu de s’éloigner. Tu n’y fis pas particulièrement attention. Toute ton attitude criait silencieusement qu’on te laisse tranquille. De plus, tu ne donnais pas particulièrement l’air d’être homosexuel, si ? Apparemment si. Il s’appelait Grigori et il commença de te faire la conversation. Tu te contentas de répondre par monosyllabes, établissant un contact visuel par politesse. Avant qu’il ne se mette définitivement dans l’embarras, tu mentionnas le mot magique, fiancé, mais ça ne suffit pas à le dissuader. A la place, tu eus droit à un regard plein de compassion. Était-il en train de penser que pour cacher ton homosexualité, on t’avait marié à une femme ? De mieux en mieux… En d’autres circonstances, Aleksei et toi auriez été hilares devant cette méprise, mais tu n’avais pas le cœur à rire en cet instant. Tu le laissas penser ce qu’il voulait, ça t’était égal. Tu n’aurais su dire combien de temps Aloisia avait mis à enfiler sa tenue cette fois. Tu en étais venu à oublier cette dernière robe que tu avais redoutée avant que la colère ne te refroidisse suffisamment pour que tu gardes la tête froide.
Le bruit de ses talons t’annonça qu’elle était sortie. Tu relevas les yeux et un bref instant, tu eus l’impression de voir Liberia devant toi, un sourire arrogant aux lèvres, consciente de l’effet qu’elle faisait sur toute l’assemblée. La couleur de cheveux, la silhouette et la similitude entre les deux robes étaient saisissants. L’effet te coupa le souffle. Un coin de ton cerveau enregistra que vous n’étiez désormais plus seuls et le vendeur quitta son poste pour aller accueillir les nouveaux venus. Tu n’avais pas détourné les yeux. Tu ne savais même pas quoi dire, à part peut-être lui interdire de la porter tant qu’elle ne serait pas majeure et mariée.
Elle ne te regardait pas et c’était sans doute préférable. Aloisia commençait de savoir un peu trop facilement lire les expressions de ton visage quand tu parlais. Elle devait être en train d’observer les nouveaux clients, des hommes d’après leurs voix. Il n’aurait plus manqué que ce soit quelqu’un que tu connaisses.
Elle finit par reporter son attention sur toi et te demanda comment tu la trouvais. Tu secouas la tête, à courts de mots. Tu te sentais déchiré entre lui donner de faux espoirs alors que tu allais encore la blesser par la suite, ou mentir pour la protéger et l’endurcir. Devant ton silence, elle te tendit une perche. Tu avais envie de répliquer qu’elle fasse à sa guise, que tu t’en moquais. Tu avais envie de la planter dans ce magasin et tourner les talons, l’abandonner à son sort et partir loin, très loin.
Les choses auraient été plus simples si tu ne trouvais pas ce lourd passé comme un boulet derrière toi. Mais tu ne pouvais pas effacer tout ce qui s’était passé. Cela t’avait construit. C’était ironique, l’attirance que les gens ressentaient pour toi était à l’opposé de ce que les gens ressentaient une fois qu’ils avaient appris à te connaître. Tu n’avais pas toujours été comme ça, fort heureusement. Si tu n’avais pas rencontré Aleksei plus jeune, avant tout ça, vous ne seriez peut-être même pas devenus amis.
« Tu peux. Cela dit, tu ne devrais pas porter ce genre de robe si tu n’es pas prête à supporter les attentions qu’elle va obligatoirement créer. Les femmes qui portent ça savent ce qu’elles veulent, qui elles veulent. Elles maitrisent toute une salle rien que par leur apparition et ce n’est pas elles qui vont vers les autres, c’est à nous de les approcher et espérer qu’elle daigne poser son regard sur nous. » Le long de ton discours véhément, tes paroles généralisées étaient devenues beaucoup plus personnelles. Quoique tu dises ou fasses, Liberia t’avait créé et tu ne pouvais pas l’oublier. Tu avais pensé avoir dépassé cette relation destructrice, mais c'était illusoire. Elle continuerait de te hanter. Tu avais un sacré paquet de problèmes non résolus et c’était peut-être la raison pour laquelle tu n’avais jamais pu avoir la moindre relation sérieuse après elle. Sauf qu’Aloisia ne pouvait pas, ne devait pas savoir la raison pour laquelle tu étais susceptible de te comporter comme un salaud avec elle. La colère était préférable au désir. « C’est l’effet que tu recherches ? » La mâchoire serrée, tu haussas un sourcil, toute envie de rire disparue. Tu essayais de la protéger et en remerciement, elle s’amusait à te torturer. Tu savais déjà ce qu’il se passait quand tu essayais d’avoir le bon rôle sans pouvoir arriver à tenir ta résolution jusqu’au bout. Elle devrait la prendre. Objectivement, la robe était superbe, malgré tes paroles assez dures à entendre. Voilà comment transformer une bonne journée en cauchemar et c’était loin d’être fini puisque vous aviez encore un certain nombre d’heures avant de pouvoir utiliser l’excuse d’aller dormir.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mer 2 Avr - 20:35
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je m'isolais à nouveau dans la cabine et entendais les deux hommes commencer à converser. En russe et je n'avais aucunement envie de faire l'effort d'écouter ce qu'ils se disaient. Octavus non plus n'avait pas l'air très enclin à discuter. Si nous n'étions pas repassé dans cette tension qui rythmait nos rencontres, j'en aurais certainement plaisanté par la suite. Je n'aimais pas qu'on l'approche de trop près et à Poudlard, toutes les sorcières s'étaient données comme objectif de le séduire. Mais là, c'était différent. Je n'avais aucun doute quant à sa sexualité, même si elle ne tendait de toute évidence pas vers moi. Il était vraiment le seul à pouvoir me faire ressentir autant de choses diamétralement opposées en si peu de temps. J'avais été dans un état presque euphorique, séductrice et confiante. Son regard m'avait fait me sentir belle l'espace d'un moment. Et puis, tout avait basculé. Je m'étais rapprochée un peu trop près, lui faisant comprendre mes envies muettes. Ça ne lui avait pas plu de toute évidence. Et il s'était refermé sur le champs, réaffichant un masque d'impassibilité et de froideur qui me brisait petit à petit. Ma confiance avait disparu. Je redevenais cette femme, considérée comme une enfant, pas prise au sérieux. Cette responsabilité qu'il devait se traîner comme un boulet au bout d'une chaîne. Il était obligé de me supporter, de m'épouser. Et même si nous parvenions à nous entendre, à nous rapprocher, à profiter de l'autre quelques fois, ça ne changeait pas la donne. Il ne voulait pas de moi. Une stupide robe n'y changerait rien.
Je ressortais pourtant après avoir moi aussi remis mon masque. Je me voulais forte, hautaine. Je m'étais déjà assez mis à nue comme ça, au sens figuré, et ça ne semblait pas lui plaire. Objectivement, cette robe m'allait bien. Elle était magnifique, époustouflante et elle attirait les regards. Même si je me refusais à poser les yeux sur lui, je savais où les siens étaient. Les nouveaux clients aussi me regardaient, ça n'avait pourtant aucune importance. Ça ne me faisait pas me sentir plus belle ou plus désirable. Il ne disait rien et son silence pesait en moi. L'instant d'avant, j'aurais souri, lui avouant que c'était ma préférée des trois. J'aurais pris des poses, jouant les mannequins. Je me contentais de me regarder sobrement avec distinction. Je fis quelques pas pour me tourner devant la glace, exposant alors mon dos. Et la tête me tourna un instant, je passais une main rapidement sur mon front avant de me reprendre. Il semblait si loin le temps où j'avais bu joyeusement ces verres de vodka.
J'accrochais finalement son regard et lui demandais son avis. Même après tout ça, ça m'importait de le connaître. Il avait beau me faire sentir perdue et stupide, je voulais encore lui plaire. J'étais encore plus atteinte que je ne le pensais. Octavus ne devait même pas se douter de l'effet qu'il me faisait. Bien sûr, il devait s'en apercevoir de plus en plus. Je le taquinais, usais d'allusions de plus en plus explicites. Je montrais mon intérêt mais ne lui avais jamais dit. Il n'était plus seulement l'homme que l'on m'avait choisi. Il était celui que je voulais. Ça changeait beaucoup de choses pour moi. Il se contenta d'hocher la tête sans rien dire. Je ne pus retenir une expression dédaigneuse et blessée. Je pris cela pour de l'indifférence. Et ça me ramenait au début de cette année. Il me faisait face, nous n'étions qu'à quelques pas l'un de l'autre. J'avais pourtant l'horrible sensation qu'un fossé se creusait entre nous sans que je ne puisse rien faire. Il m'échappait. Il m'échappait encore. Je n'étais pas prête à le perdre, pour le peu que je l'avais. C'était injuste qu'il soit aussi important pour moi alors que de mon côté, je peinais à avoir son attention. Lorsque je m'aperçus que les deux hommes continuaient de me reluquer, je ne pus m'empêcher de lui lancer cette pique. De la pure provocation, je n'allais absolument pas m'y résoudre. Je voulais le faire réagir, lui montrer que j'étais à lui mais que d'autres pourraient en avoir plus envie que lui.
Sa réponse me fit l'effet d'une gifle. Il ne semblait pas perturbé un seul instant par cette déclaration, bien au contraire. Un peu encore, et il me pousserait à aller voir ailleurs, non ? Je ne décolérais pas, c'était plus dirigé contre moi pourtant. Quelle stupidité Aloisia. Je le cherchais, mais ça ne l'atteignait pas. La seule qui en ressortait plus blessée, c'était moi. Il appuyait là où ça faisait mal et ne confirmait que ce que je savais déjà : Octavus avait le pouvoir de me détruire. J'avais l'impression qu'il insinuait que les intentions que je lui portais n'étaient que risibles. Que je n'étais qu'une enfant. Il me prenait pour quelqu'un que je ne pensais pas être et ça me faisait mal. Moi qui pensais qu'il me connaissait mieux que personne. Il commençait pourtant à être franc et je lui devais de l'être aussi. L'alcool m'aiderait à parler, peut-être pas à conserver mon calme.
«- Je suis prête à beaucoup de choses Octavus, même si tu ne sembles pas vouloir le voir. Je sais ce que je veux, qui je veux. Te le montrer était certainement une erreur puisque tu trouves ça ridicule pour une femme. Dans l'optique folle où tu me considérerais comme une femme, bien entendu. »
Mes mots étaient amers et m'écorchaient la bouche. Je voulais me préserver et il me poussait à me dévoiler. Je ne pouvais pas ne rien dire. Je faisais beaucoup de compromis et d'efforts pour lui, mais ma fierté en prendrait un coup si je ne me défendais pas. Comment tout avait pu changer aussi vite ? Je passais une main dans mes cheveux, un geste qui trompait mon calme apparent. En rencontrant la difficulté que posait l'élastique, je tirais dessus pour libérer ma chevelure volcanique. Je tentais de regarder ailleurs pour reprendre mes esprits mais tout se bousculait. Il fallait que je respire, que je me calme. Je savais que ça ne serait jamais facile, qu'il allait falloir que je fasse mes preuves pour lui ouvrir les yeux. Mais par Merlin que c'était dur.
«- Et toi, qu'est-ce que tu recherches ? Tu me détestes, je te dégoûte, et pourtant on est là, en Russie, ensemble. Sois franc Octavus, pour une fois dans nos vies dis moi vraiment ce que tu veux. »
C'était aussi dur à prononcer qu'à attendre. Toutes mes peurs, mes pseudos certitudes, lui révéler au grand jour. Je voulais m'enfuir, quitter cet endroit. Je lui sommais une réponse que je redoutais plus que tout. Et pourtant je lui faisais face, incapable de bouger, affichant un calme olympien qui n'était qu'illusion.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Mer 2 Avr - 22:35
Time is the longest distance between two places
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
La tension était à couper au couteau. Tu étais heureux que le vendeur soit occupé ailleurs et n’assiste pas à ça. Tu n’avais même plus la force de la regarder, incertain d’être capable de rester impassible devant elle. Qu’elle aille donc voir ces deux russes, qu’est ce que tu en avais à faire ? Ce n’était que des mots comme toujours, tu voulais des actes ! Tu t’attendais à ce qu’elle recule devant tes mots assassins, mais ce fut loin d’être le cas. Aloisia se montra digne de son caractère volcanique et posa les pieds dans le plat. Tu étais presque soulagé de pouvoir avoir cette confrontation que tu avais tout fait pour éviter, quitte à te torturer intérieurement par la même occasion. Finalement vous alliez vous montrer francs, adultes.
Tu ne savais être gentil que quand quelqu’un d’autre se montrait cruel. Tu étais une copie conforme de l’homme que tu avais passé tant de temps à haïr. Tu avais le talent de trouver facilement les faiblesses des gens et de les utiliser à ton avantage, tu avais eu une bonne maîtresse en la matière. Ton masque avait glissé. Parfois, tu avais l’impression que tu allais te briser en mille morceaux, trop de coups reçus pour un corps si fragile. Tu lui rendais les coups dans l’espoir qu’elle fasse quelque chose. Tu ne savais pas quoi. Tu avais besoin qu’elle choisisse, te hurle que tu la dégoutais ou qu’elle finisse enfin par faire un pas faire toi. Chaque fois que tu la touchais, tu avais l’impression de la salir et elle ne donnait aucune impression d’apprécier. Au contraire, dès que ça devenait trop, elle reculait. Et elle te disait maintenant qu’elle essayait de te séduire. Elle s’y prenait bien mal. Elle faisait l’intéressée, mais il n’y avait plus personne quand il s’agissait de le prouver. Tu en avais connu des femmes qui chauffaient et finissaient par te laisser tomber en rade au dernier moment. Tu ne répondais pas bien à ce genre de comportement. Ce qu’on te faisait miroiter, tu le prenais, un point c’est tout. Tu devais la laisser partir.
Tu ne voyais pas ? C’était le monde à l’envers. Elle t’accusait, retournant totalement la situation pour que tu sois le coupable. Pas cette fois-ci. Elle ne te connaissait pas du tout en fin de compte. Rien que l’inviter ici te coûtait à un point qu’elle n’imaginait pas. Elle était en train de détruire le paradis que tu t’étais forgé, y emmenant tout ce que tu avais voulu oublier de ton ancienne vie. Tu n’élevas pas la voix, personne n’avait besoin d’être témoin de cette scène. « Tu as une drôle de façon de le montrer. » Que devais-tu faire pour qu’elle réalise que tu n’étais plus indifférent, lui arracher sa robe et la prendre dans la cabine ? Tu avais déjà tellement de difficulté à te contrôler, à aller dans le sens des signes qu’elle t’envoyait. C’était tellement plus simple pour toi de trouver une fille qui te plaisait, de passer la nuit avec elle et de recommencer le lendemain.
Quoiqu’elle en dise, elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Tu ne la comprenais définitivement pas. T’étais-tu trompé en lisant les signes qu’elle te montrait ? Non. Elle reculait toujours quand tu faisais un pas en avant. Elle aimait simplement le jeu que vous aviez commencé tous les deux, sans aucune intention qu’il se finisse, l’issue attendue étant bien trop abstraite pour s’en inquiéter dès maintenant. Tu avais été comme ça toi aussi jusqu’à ce qu’on te force à revenir en Écosse. Tout te revenait en mémoire. Ta jalousie pour cet imbécile de Basil, ce que tu avais préféré prendre pour du protectionnisme n’était qu’une peur qu’elle finisse par se lasser du vieux et trouve quelqu’un de son âge, quelqu’un qu’elle méritait. Et elle le savait au fond. Tu étais un McKenna et ça aurait été suffisant pour beaucoup, mais pas pour Aloisia. Non tu ne la détestais pas, du moins pas uniquement. Si tu l’avais voulu, tu aurais pu tourner les talons, reprendre ton poste en Russie, abandonner cette famille maudite et encourir la colère de ton nouveau maître. Tu étais très tenté de le faire à l’heure actuelle. De toute façon, si ta future vie devait ressembler à ça, tu ne le supporterais pas.
Tu avais été brisé et t’étais reconstruit sur des cendres encore rougeoyantes. Tu ne faisais que raconter mensonges sur mensonges, dans l’espoir de la protéger alors que ça ne faisait qu’empirer les choses. Tu posais des pansements sur des plaies béantes qui auraient nécessité une chirurgie. Tu t’y prenais à l’envers. Tu n’avais absolument aucune idée de ce qu’était une relation normale. Il avait fallu que Liberia te quitte pour que tu te rendes compte que ce que tu pensais être de l’amour n’était qu’une passion destructrice. Tu connaissais tout du sexe, mais l’amour, cette idée romantique qui faisait soupirer les jeunes filles comme Aloisia t’était abstraite.
Tu respirais fort, fatigué par cette lutte silencieuse. Tu avais envie de lui dire la vérité. Tu t’étais déjà dévoilé, mais elle n’avait rien compris. Elle n’avait rien vu. Ce n’était pas uniquement elle, c’était tout ton passé qui se mélangeait dans votre relation actuelle. Tu venais avec des bagages conséquents quand elle ne connaissait de l’amour que ce qu’elle en avait lu dans les livres. Tu quittas ton fauteuil, trop fébrile pour rester assis. Tu aurais préféré que cette confrontation ait lieu ailleurs, sans ces trois hommes qui étaient témoins. Tant pis. La situation ne pouvait plus continuer comme ça. Tu lui devais la vérité. Si elle devait te fuir, alors elle le ferait en connaissance de cause. Tu ne pouvais plus te taire. À défaut d’avouer tous tes péchés, tu devais au moins lui dire clairement ce que tu ressentais en cet instant. Tu passas la main dans tes cheveux, en arrachant quelques uns au passage alors que tu plongeais ton regard hanté dans le sien.
« Ce que je veux ? Je tente d’avancer, de faire de ce mariage arrangé quelque chose de positif. …Mais tu as peur de moi. Je le vois bien même si tu essayes de le cacher ! Tu repenseras toujours à ce que j’ai fais et moi aussi ! » Tu avais eu des plans, une ligne de conduite qui devait mener à un présent important, mais maintenant tu te disais que tu avais sans doute bien fait d’attendre la fin du séjour pour lui donner. Rien ne vous liait à part cette parole de vos parents et c’était si facile d’effacer des mots. « Te détester serait tellement plus simple. Tu n’imagines pas ce que c’est, de devoir toujours se contrôler. Mais tu n’es pas prête. C’est toujours moi qui fait un pas en avant, tu n’en as pas envie. Tu avais une image en tête qui ne correspond pas à la réalité. Alors c’est très clair. Je te libère de ton engagement. Trouve toi un gentil garçon comme ce Basil ou peu importe qui correspondra à l’image que tu te fais de l’idéal masculin. » Tu tournas les talons, lâche, incapable de rester une seconde de plus dans cet endroit qui semblait vouloir t’étouffer. Tu saluas à peine les deux hommes avant de prendre la porte, en oubliant ta veste. Tu exhalas, donnant un coup de pied frustré dans la neige, indifférent aux regards surpris des gens qui passaient dans la rue. Tu avais envie de te laisser tomber au sol et de pleurer.
Dernière édition par Octavus McKenna le Jeu 3 Avr - 22:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Jeu 3 Avr - 15:25
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Il aurait été tellement plus simple qu'il me dise qu'il me trouvait belle. Ça n'avait pas forcément besoin d'être la vérité. Octavus était un bon menteur, je le savais. Il savait contrôler ses expressions et ses émotions comme personne. Il avait réussi à me faire croire des choses, des choses totalement fausses. La tâche lui était encore plus simple avec moi puisque j'étais d'une naïveté sans nom à son égard. Il aurait suffit qu'il me dise qu'il me trouvait belle, que la robe m'allait bien, et j'aurais tout oublié. J'aurais souris bêtement, sûrement rougis aussi, pas habituée à ce genre de compliment. Nous aurions continué cette journée qui avait si bien commencé dans la même joie et avec le même entrain. À la minute même où je m'étais approchée dangereusement de cette barrière qui ne cessait de nous séparer, tout avait volé en éclats. Il n'avait plus été capable de jouer le rôle qu'il s'attribuait, de peur que je ne m'approche davantage encore. Il se montrait à nouveau froid, à nouveau distant, et je retrouvais alors l'Octavus que j'avais côtoyé durant seize ans. J'avais pensé que c'était de l'histoire ancienne, qu'avec cette nouvelle année et sa nomination à Poudlard, nous n'aurions plus à être ces personnes-là. J'avais même réussi à croire un fol instant qu'il était venu enseigner dans mon école, pour moi. Pour que l'on soit ensemble, pour que l'on apprenne à définitivement et réellement se connaître avant ce mariage fatidique qui se rapprochait inlassablement de nous.
Il était l'incarnation même de l'indifférence. Assis dans son fauteuil tel un prince, avec toute la distinction qu'on lui connaissait. Je savais que ça ne durerait pas. J'avais l'art et la manière de le pousser à bout, souvent bien malgré moi. Il ne restait pas en reste lui aussi. J'avais envie d'hurler, de tourner les talons et de le planter là, au milieu de ce magasin, mais je me contenais. J'en étais bien surprise d'ailleurs, autant de self-control, ce n'était décidément pas de moi. J'étais toujours celle qui me lançait à sa poursuite, qui le mettait au pied du mur. Aujourd'hui, je voulais fuir mais je restais. Espérant désespérément le faire réagir. Il réagissait, pas dans le sens que j'attendais cependant. Il devait être lasse de tout cela, de devoir faire semblant pour sauver les apparences. Une drôle de façon de le montrer. Que voulait-il que je fasse ? À quinze ans, j'avais osé l'embrasser sur la joue et il n'avait même pas daigné réagir. Nous étions de plus en plus proche et je voulais plus, je ressentais un besoin nouveau, physique, d'être avec lui. Je me faisais violence pour ne pas brûler les étapes, dans l'espoir qu'il m'accepte davantage avant notre union. Il avait bien vu l'effet qu'il me faisait. Mes mains cherchaient toujours un contact avec sa peau, qui ne manquait jamais de me faire réagir. Je perdais parfois l'esprit en étant trop près de lui et ça me donnait envie de combler la distance entre nous. Mais il ne me montrait pas que lui aussi. Qu'aurais-je du faire ? L'embrasser ? La seule fois où j'avais failli m'y résoudre, il s'en était chargé pour le regretter l'instant d'après. Je préférais encore me contenter de ça, même si c'était peu, plutôt que devoir faire à nouveau face à ses absences quotidiennes.
«- Moi au moins, j'essaie de te le montrer. »
De toute évidence, j'avais eu tort. Je ne savais plus ce qu'il attendait de moi. J'avais cru que c'était de la patience. Aujourd'hui il me reprochait presque le contraire. Mais que me reprochait-il au juste ? De ne pas montrer assez mon intérêt pour lui ? C'était pourtant tout le contraire de ses mots puisqu'une femme se devait d'attendre que l'homme attire son attention. Si je devais attendre après Octavus, qu'il se décide à prendre les choses en main pour de bon, je n'avais pas fini d'attendre. J'étais perdue, depuis toujours, mais là encore plus. Si je faisais trop, je perdais de mon intérêt à ses yeux, mais si je ne faisais pas assez, il pensait qu'il n'avait aucune importance. Je me rendais compte que je connaissais encore moins les hommes que je le pensais. Il finit par se lever alors que je détournais le regard pour retrouver mon calme. Je n'y parvenais pas vraiment. Et lui non plus, sa respiration était lourde, exprimant les difficultés qu'il avait de se contenir. Je voulais qu'il me dise ce qu'il voulait vraiment. Il jouait avec moi sans même s'en rendre compte, me donnant des espoirs qui n'avaient pas lieu d'être. La colère nous dévorait, il aurait été raisonnable de s'en tenir là. Mais nous n'étions pas des êtres de raison.
Ça ne m'en disait pas plus sur ce qu'il voulait vraiment. Il tentait de vivre avec l'idée de ce mariage arrangé, de faire au mieux, de le supporter. Je le savais déjà, il ne faisait que confirmer qu'à ma différence, il n'avait toujours aucunement envie d'être lié à moi. J'encaissais, sentant quelque chose se briser en mot. Ça ne s'améliora pas en entendant la suite. Il se trompait, sur toute la ligne. Je n'avais pas peur de lui, même après ce qu'il s'était passé dans cette ruelle de Pré-au-Lard. J'aurais du, très certainement, cela aurait été normal. Je n'étais définitivement pas normale. Je n'avais pas peur de lui pour la simple et bonne raison que je savais qu'au fond, j'étais celle qui le blessait le plus. Ça n'était pas physique évidemment. Mais je le torturais psychologiquement depuis des années, depuis le début. Le simple fait que j'existais quelque part dans l'univers devait le plonger dans le désarroi. Lui rappeler que, même à des milliers de kilomètres, je vivais et lui promettais la fin de sa liberté. Je restais à le regarder, interdite. Je savais que ce geste l'avait tourmenté, qu'il n'oubliait pas. Ça ne faisait pas de lui un monstre, bien au contraire, ça montrait juste qu'il était humain. Que c'était dur pour lui aussi.
«-Je n'ai pas peur de toi et je ne te cache absolument rien. Je... »
Mais il ne semblait pas vouloir me laisser parler. Tout ce qu'il contenait depuis tout ce temps devait sortir. Il était fébrile, enfermé dans ses convictions erronées, comme je l'étais aussi dans un sens. Comment pouvait-il penser que je n'étais pas prête, que je ne voulais pas de lui ? J'étais celle qui avait essayé pendant douze ans de percer cette carapace dont il ne se défaisait pratiquement jamais. Une partie de moi s'en voulut, peut-être avait-il raison. Je ne m'y étais mal prise, sinon rien de tout cela n'arriverait. J'avais commis des erreurs, encore plus ces derniers mois, et j'en payais le prix maintenant. J'étais prête à me défendre, à tenter de le calmer, quand il m'arrêta d'une simple phrase. La suite ne m'intéressait même pas. Il me libérait de mon engagement. Je me sentais plus enfermée, plus prisonnière, que jamais, ça n'avait aucun sens. Je blêmissais à vue d’œil, j'en étais sûre. Je n'arrivais même pas à respirer, j'étais figée, totalement. Mes yeux rivés sur lui, comme si le regarder allait m'aider à comprendre ce que tout cela signifiait. Il me quittait, encore une fois. Dans tous les sens du terme. Je savais qu'il partait et j'étais incapable de bouger, incapable de le retenir, encore une fois. Je n'entendais que sa voix qui tournait en boucle dans ma tête. «Je te libère de ton engagement. »
Il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose. Je me sentais vide, totalement démunie. Je ravalais les larmes qui menaçaient de couler. Pleurer ne servirait à rien si ce n'était me rendre encore plus pitoyable que je ne l'étais déjà. J'agissais alors comme un automate sans même m'en rendre compte. Je quittais mes talons hauts et me rapprochais de la cabine, comme pour me changer. Ce ne fut que mon reflet dans le miroir qui me poussait à agir. Aloisia, éternellement seule et abandonnée. Je décidais que non. Si tout était terminé, il n'y avait plus rien à sauver. Il n'avait pas le monopole des sorties dramatiques et il ne pouvait pas toujours décider de quand les conversations se terminaient. Je renfilais mes bottes, attrapais sa veste de costume que je passais sur moi sans réfléchir puisque ça n'avait aucun sens. Je prenais la porte sans même un regard pour le vendeur qui semblait vouloir me faire passer un message, le tout en me criant dessus. Je ne m'en préoccupais même pas et me mis à courir dans la rue enneigée. Je n'eus pas à courir longtemps, il n'était pas loin. Je me plantais devant lui, sans faire attention aux regards surpris et moqueur face à ma tenue pittoresque.
«- Tu décides que c'est fini et tu pars, comme ça ! C'est aussi simple que ça pour toi ? Tu penses que je ne suis pas prête, que je ne sais pas ce que je veux, que j'ai peur de toi. Mais c'est faux ! Je t'ai attendu Octavus, je passe ma vie à t'attendre. Depuis douze ans j'essaie de trouver grâce à tes yeux mais tu refuses de me laisser entrer. Tu entrouvres à peine une porte que tu la fermes déjà ? Tu voulais que je fasse quoi ? Que je te montre vraiment combien tu es important pour moi, pour mieux me rejeter après ? Très bien alors, je n'ai plus rien à perdre de toute façon. »
Mes doigts gelés se posèrent sur son visage et l'attrapais sans retenue, l'obligeant à se baisser vers moi. Mes lèvres rencontrèrent les siennes, embrassant avec une douleur qui traduisait parfaitement celle que je ressentais à l'heure actuelle. Derrière la fougue se trouvait un goût amer, celui de l’au-revoir qui s'en suivrait. Je ne voulais pas m'arrêter, je savais qu'il n'y aurait plus rien après ce baiser et ça m'effrayait. Mes mains glissèrent sur son cou pour s'accrocher à sa nuque, mon corps se rapprochant étroitement du sien. Il fallait que j'arrête, j'allais me faire plus de mal encore. Je lâchais ses lèvres dans un souffle brisé en gardant les yeux fermés un instant.
«- Tu n'aurais pas pu dire que tu me trouvais belle tout simplement... »
Je me mordais la lèvres pour me contenir et reculais, le regardant une dernière fois. Mes bras vinrent se croiser sur ma poitrine alors que je me retournais pour le laisser, enfin libre. Le vent s'engouffra dans mes cheveux, me poussant aux frissons, alors que je marchais vite, de plus en plus pour quitter cet endroit, pour le quitter lui.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Jeu 3 Avr - 21:48
it's such a waste for us to part...
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Certes, tu aurais pu encore une fois prendre sur toi et faire semblant que tout aller bien, mais c’était trop cette fois-ci. Tu t’étais retranché derrière cette façade de glace qui t’avait sauvé par le passé. Tu n’étais jamais à la hauteur quand tu étais toi-même, alors il fallait que tu deviennes quelqu’un d’autre si tu voulais enfin être maître de ta vie. Cette part sombre qui grandissait en toi serait peut-être ta rédemption. Tu passais ton temps à hésiter entre deux extrêmes, elle aussi. Il était clair que tu n’aurais jamais choisi d’épouser Aloisia si tu avais eu le choix. Déjà, tu n’avais jamais été le genre d’homme à vouloir te marier, surtout pas avec le modèle que tu avais eu sous les yeux durant toute ton enfance. Tu ne croyais pas à toutes ces émotions humaines ridicules, tu ne te basais que sur le pouvoir. Et tu lui avais concédé au fur et à mesure de vos rencontres. Tu avais tant voulu la protéger que tu n’avais pas réalisé que tu te blessais en échange. Tu aurais sans doute mieux fait de t’enfuir ce jour où ton père t’avait annoncé que tu allais épouser une enfant. Si ce n’était pour ta lâcheté d’alors, tu ne serais pas en train d’espionner pour un fou qui pensait qu’il était la nouvelle merveille du monde et tu ne serais pas en train d’enseigner à des cornichons qui se moquaient bien de l’astronomie.
Tu roulas des yeux en l’entendant te dire qu’elle tentait de faire des efforts. Parce que toi non ? De vous deux, c’était toi qui avait fait les pas les plus symboliques dans votre relation et à chaque fois, tu t’étais heurté à un mur. Peut-être que c’était ça le problème d’ailleurs ? Elle t’avait reproché de la voir comme une enfant et quand enfin, ton regard commençait de changer, elle prenait peur de ce qui pourrait se passer. Comment étais-tu censé te comporter ? Tu ne savais plus. Tu n’avais pas une grande expérience avec des relations sérieuses, excepté Liberia, seule ta petite amie à Durmstrang comptait comme une relation de longue durée et les choses n’avaient jamais été aussi compliquées avec elle. Vous étiez arrivés dans une impasse, c’était évident. Ça ne servait à rien d’essayer de se parler dans ces conditions. Tu avais l’impression d’être de retour à la rentrée quand tu lui avais fait la mauvaise surprise d’arriver à Poudlard sans lui annoncer. Mais tu n’étais déjà plus le même que quelques mois plus tôt. Tu avais appris à l’apprécier et c’était sans doute ça le plus terrible. Si cette dispute avait eu lieu plus tôt, tu t’en serais moqué complètement, ça ne t’aurait pas touché. Mais entre temps, à chaque faux pas, tu avais essayé de réparer les choses, de te faire pardonner. Le pouvoir avait glissé lentement vers elle et tu ne t’en étais pas rendu compte avant maintenant. Aveuglement ou idiotie ?
Tu n’étais pas la personne pour elle et continuer d’insister n’allait faire qu’empirer les choses. Il était préférable d’arrêter avant que la situation ne soit irréparable. Tu avais manqué de l’étrangler, rien ne disait que tu n’irais pas jusqu’au bout la prochaine fois. Tu lui lançais ces mots que tu avais tenté d’enfouir vainement derrière des idées de bienséance et de devoir. Tu méritais tout ce qui t’arriverait, peu importe ta décision. Il y aurait toujours tous ces souvenirs cauchemardesques entre vous. Vous ne méritiez pas ça. Elle tenta de te contredire, te dire qu’elle n’avait pas peur de toi, mais tu ne l’écoutais pas. Tu ne pouvais pas croire qu’elle dise vrai quand tu ne supportais pas de te regarder dans un miroir. Il y avait deux personnalités opposées en toi, l’homme soumis qui se pliait aux décisions des autres et la créature qui commençait de prendre de plus en plus de place, lasse d’attendre sans constater aucun résultat. Tu ne pouvais pas la laisser arranger les choses, pas cette fois-ci. Il fallait que tu purges toute cette souffrance qui te rendait fou. Il te suffisait d’un mot ou d’un geste de sa part pour retomber dans cette ruelle, tes mains autour de son cou, serrant et dans certains de tes cauchemars, tu ne t’arrêtais pas. Tu finissais par la relâcher et son corps tombait lourdement au sol, figé à jamais dans sa beauté. Et tu savais que ça aurait pu arriver. Ce qui t’avait empêché d’aller jusqu’au bout ne se manifesterait pas une seconde fois. Tu étais déjà damné. Il fallait qu’elle reste loin de toi et inconsciemment, elle le savait aussi.
Tu ne la regardais plus, tes yeux voyageant partout dans la pièce sans se poser plus de quelques secondes sur un même endroit. Tu étais finalement envahi d’une certitude, tu savais quelle décision tu devais prendre et tu te sentais en paix. Tu aurais dû faire ça bien avant. Tu ne voulais pas te marier avec elle parce qu’on t’y obligeait. Vous deviez repartir à zéro pour que ça marche, faire les choses dans l’ordre et pour ça, il faudrait du temps. Alors tu lui annonças finalement ce que tu avais voulu crier au monde depuis que tu avais commencé de dérailler. Tu plongeas dans ses yeux et rompis vos fiançailles. C’était ce qu’elle souhaitait au fond, tu en étais convaincu. Elle n’avait juste pas osé prendre la décision. Tu ne savais pas de quelle façon tu souhaitais qu’elle réagisse quand tu scellas définitivement votre sort. Tu t’en moquais de toute façon. Aussitôt ton speech terminé, tu ne lui accordas pas un seul regard, oubliant tes affaires, quittant la boutique libre.
C’était injuste de la planter sans lui laisser une chance de s’expliquer, mais tu ne voulais pas qu’elle mente pour que tu te sentes coupable. Tu lui rendais service, elle s’en rendrait compte plus tard. Tu avais tourné les talons, tourné une page importante du passé. Tu étais incapable de réfléchir, la douleur t’engourdissant tout le corps. Tu luttais pour ne pas t’effondrer tout simplement. Tu aurais sans doute dû transplaner et t’enfermer dans ton appartement pour oublier tout ça, mais même après tous ces événements, tu ne pouvais pas l’abandonner en plein cœur d’une ville inconnue. Il faudrait bien que tu reviennes vers elle à un moment donné. Tu étais responsable de sa sécurité ici, jusqu’à ce que tu la ramènes en lieu sûr chez ses parents. Qu’étais-tu censé faire, la raccompagner au Ministère pour qu’elle prenne un portoloin en urgence afin de la renvoyer chez ses parents ? De toute façon, tu avais sonné le glas de cette relation immorale, c’était le principal. Tu te laissas tomber contre un mur, sans lequel tu te serais sans doute effondré. La liberté avait un goût amer. tu avais l’impression d’être noyé sous les possibilités qui t’étaient offertes, du moins jusqu’à ce que l’annonce de cette rupture ne soit annoncée.
Tu te moquais bien du tollé que tu allais soulever dans vos deux familles, tu en avais marre de toujours devoir tirer le meilleur parti d’une situation qu’on t’avait imposé. Toute ta vie serait-elle comme ça jusqu’à ce que tu sois enfin libéré par la mort ? Tu prenais enfin le contrôle. C’était grisant et terrifiant à la fois. Peut-être que tu n’étais capable d’exister qu’en étant un pion pour les autres ? Tu fermas les yeux, épuisé. Tu sentais les larmes poindre derrière tes paupières closes. Quelques minutes plus tard, tu n’étais plus seul. Tu ouvris les yeux quand elle commença de te répliquer. Tu devais admettre qu’elle avait un sacré courage. Tu finis par réaliser qu’elle n’avait pas ôté sa robe de soirée et portait ta veste de costume. Tu ne lui en tenais pas rigueur, en revanche le vendeur risquait d’être moins conciliant. Étrange que ce soit ta première pensée en la revoyant. Tu la laissas parler, tu lui devais bien ça.
C’était loin d’être aussi simple, mais parfois la complexité était la meilleure des réponses quand les autres solutions ne fonctionnaient pas. Tu n’arrivais pas à la croire malgré ses mots. Oui, tu voulais bien croire qu’elle t’avait attendu pendant douze ans, mais tu n’avais pas été à la hauteur des rêves qu’elle s’était fait sur ta personne. Tu ne pouvais pas croire qu’elle ne craigne pas que tu l’attaques de nouveau. Vous ne vous connaissiez pas après une semaine par an, à peine trois mois en totalité. Bien sûr que tu voulais qu’elle agisse. Tu avais désespérément eu besoin d’être rassuré et elle n’avait rien fait. Mais c’était trop tard. Tu ne voyais pas comment vous pouviez aller de l’avant après tous ces événements. Tu ne t’étais plus attendu à ce qu’elle fasse le premier pas. Mais ça ne changeait rien. Elle agissait par dépit et rien d’autre. Tu lui rendis son baiser au goût d’adieu avec toute la frustration que tu avais éprouvée durant tous ces mois. Tes mains étaient serrées en poings le long de ton corps pour t’empêcher de la toucher et de l’emprisonner à nouveau. Tu avais été fort, tu ne devais plus faire machine arrière. Et pourtant, c’était si difficile. Tu voyais des étoiles derrière tes paupières tellement tu fermais fort les yeux. Elle finit par te relâcher et tu n’ouvris pas les yeux, pas certain de ne pas lâcher une larme traîtresse si tu la regardais une dernière fois. Sa dernière réplique t’attira un rire amer. Mais elle le savait déjà que tu la trouvais belle, sinon tu ne l’aurais pas embrassée. Tu ouvris finalement les yeux en sentant qu’elle s’éloignait. Tu te sentais cloué au sol par des poids impossibles à soulever. Ton cœur saignait. C’était la décision la plus difficile que tu avais eu à prendre. Tu n’étais pas prêt. Tu devais la laisser partir.
Tu retournas dans la boutique, gérant avec difficulté le vendeur qui était prêt à appeler la brigade magique. Tu t’excusas pleinement et peut-être parce que c’était toi et que tu avais l’air complètement détruit, mais il finit par se calmer. Tu payas pour la robe avec laquelle Aloisia s’était enfuie, laissant un généreux pourboire et retournas finalement vers la cabine quand Grigori t’indiqua que ta compagne avait laissé ses affaires. Tu récupéras d’une main tremblante son soutien-gorge, sa robe, son manteau et tous ses accessoires, utilisant ta baguette, qui fort heureusement ne se trouvait pas dans ta veste, pour réduire la taille de toutes les pièces et les glisser dans un sac que le vendeur eut la gentillesse de te donner. Il te glissa aussi une carte de visite avec son numéro de téléphone, pas fou le bougre ! Tu quittas la boutique comme un vrai zombi et tu n’étais pas très malin d’envisager le transplanage vu ton état mental. Si tu ne finissais pas désartibulé, ce serait un véritable miracle. Une petite partie de toi, celle qui était masochiste, espérait que tu te blesses gravement, une punition à la hauteur de toutes tes erreurs passées. Tu étais libre et pourtant, tu ne savais pas comment réagir.
Tu fermas les yeux, visualisant l’entrée de ton immeuble, l’endroit était trop protégé pour permettre le transplanage à l’intérieur de ton appartement. Tu arrivas plus ou moins en un seul morceau, une épaule démise comme seule séquelle de ta virée infernale. Heureusement que tu ne croisas aucun de tes voisins alors que tu remontais l’escalier d’un pas lourd, comme intoxiqué alors que tu étais pourtant totalement dégrisé. Tu avais l’impression d’avoir en autopilote. Tu te retrouvas finalement derrière la porte close de ton appartement et laissas tomber les apparences. Tu arrachas tes vêtements qui ressemblaient plus à une prison qu’à autre chose, la douleur de ton épaule t’engourdissant. Une fois déshabillé, tu pénétras dans ton salon et te figeas au seuil, les yeux fixés sur le paravent qui cachait non plus ton canapé, mais un lit, son lit. Un sanglot s’échappa finalement de tes lèvres. Tu te dirigeas vers ton bar, attrapant au hasard une bouteille d’alcool fort et en avalas des gorgées au goulot pour endormir ta douleur. Au lieu de te débarrasser de toute manifestation de sa présence ici, tu te laissas tomber de tout ton poids sur le lit, la bouteille toujours soigneusement serrée dans ton poing. La vue de la ville avait toujours eu l’habitude de t’apaiser, mais pas cette fois. Les larmes se mêlèrent à la pluie qui avait commencé de tomber, un climat approprié vu ton humeur du moment. Tu ne savais même pas pourquoi tu pleurais exactement, par culpabilité, par joie d’être finalement libre, pour autre chose.
Peut-être que tu expulsais ta douleur de cette façon là. Tu n’aurais su dire combien de temps tu avais mis à te calmer, tu avais terminé ta bouteille de whisky qui roula finalement sous le lit une fois vide. Tu n’étais même pas suffisamment intoxiqué pour avoir oublié tout ce qui venait de se passer. Ce n’était pas exactement la façon dont tu avais imaginé fêter ta nouvelle vie, mais c’était une étape visiblement nécessaire. Tu étais plus calme. Tu finis par te diriger vers la salle de bain, attrapant une potion antidouleur pour ton épaule avant de sauter sous la douche pour reprendre forme humaine. Tu te formais une nouvelle peau. Une fois séché, tu pris la direction de ton dressing. Quelque chose de nouveau semblait logique pour ta nouvelle vie. Tu finis par enfiler une tenue que tu n’aurais jamais portée d’ordinaire, mais après tout, tu n’étais plus le même. Cet Octavus aimait toujours les beaux vêtements, mais il ne cherchait plus à se cacher derrière eux. Tu te sentais suffisamment bien pour mettre quelque chose de confortable. Tu n’avais qu’une seule paire de jeans, tu ne l’avais jamais porté d’ailleurs. Tu l’enfilas, le vêtement enveloppant tes jambes comme un gant, le miroir te renvoyant l’image d’un homme différent, plus décontracté. Tu ajoutas un pull à rayures bleu, neuf lui aussi, un cadeau d’une amie, des mocassins marron et te sentit instantanément mieux. Nouvelle vie, nouveaux vêtements. Ce n’est qu’ensuite que tu repensas aux vêtements hors de prix que tu avais laissé tomber en pagaille dans ton hall d’entrée. Tu te dirigeas vers le tas, pieds nus, récupéras le boitier de ta baguette et remarquas immédiatement le sac de la boutique et ce qu’il contenait. Les affaires d’Aloisia… Tu réalisas seulement maintenant qu’en plus de la laisser se perdre dans un pays inconnu, elle portait une tenue qui pouvait lui attirer des ennuis. Les russes aimaient boire et une fois échauffés par l’alcool, ils pouvaient se montrer assez entreprenants avec les femmes qui leur plaisaient. Ce n’était pas parce que tu venais de mettre fin à ces fiançailles ridicules que tu devais risquer sa sécurité par bêtise. Ses parents te tueraient s’il lui arrivait quelque chose.
Ce ne devrait pas être trop difficile de la retrouver, les rousses en robe de soirées ne couraient pas les rues par ici. Tu étais tenté d’appeler Aleksei au secours pour qu’il t’aide. Ton meilleur ami la retrouverait et s’occuperait d’elle correctement. Seulement, tu avais merdé et tu devais en assumer les conséquences seul. Ce serait ton dernier acte pour elle et après tu la renverrais en Écosse et elle n’entendrait plus jamais parler de toi. Tu fis un aller-retour éclair vers ta penderie pour enfiler un manteau noir dont tu remontas le col pour passer inaperçu, laissant ta chemise et ton pantalon de costume échoués là où ils étaient tombés. Elle pouvait être n’importe où. Tu préféras ne pas tenter à nouveau le transplanage vu ta précédente expérience et pris la direction du quartier sorcier à pieds. De toute façon, l’air te ferait du bien. Mieux valait que tu commences par le point de départ, tu interrogerais les passants dans l’espoir qu’ils l’aient vue passer. Tu avais peut-être mis deux heures à réagir, il pouvait déjà être trop tard. S’il lui arrivait quelque chose, tu ne te le pardonnerais jamais. La pluie avait cessée, aussi brève que ton laisser-aller. Tu partis d’un pas vif, tu avais déjà perdu suffisamment de temps. La nuit était tombée et la ville était éclairée de lumières multicolores. Les gens souriaient, allant dans des bars profiter de leur fin de journée. Tu ne faisais pas attention à ces moldus joyeux, préoccupé. Aloisia parlait suffisamment russe pour se débrouiller, mais elle avait bu. Bon sang… Tu finis par arriver vers la place du palais, peu de temps avant vous aviez plaisanté ici. Tu crus d’abord avoir une hallucination, la lumière pouvait être trompeuse. Peut-être que tu imaginais des rousses partout, ta culpabilité partant pour toi. Mais non, tu ne rêvais pas. Elle portait toujours cette robe de soirée et ta veste, une tenue dépareillée qui la singularisait dans la foule. C’était elle. Aloisia.
Comment était-elle arrivée ici ? Non, les détails importaient peu. L’important était simplement qu’elle aille bien. Elle ne t’avait pas encore remarqué, observant le palais éclairé par des jeux de lumière. Tu avanças vers elle, te postant à ses côtés sans dire un mot. Tu ne savais pas par où commencer. L’important était qu’elle soit en sécurité. Tu lui paierais une chambre d’hôtel si elle refusait de dormir chez toi. Tu comprendrais tout à fait qu’elle ne veuille plus rien avoir à faire avec toi. « Je suis désolé de t’avoir laissée comme ça. C’était irresponsable. Je suis content que tu ailles bien. » Deux anonymes dans une foule de moldus. Vous pouviez repartir à zéro. Tu n’étais plus qu’Octavus et elle une inconnue. Vous ne vous deviez plus rien du tout. Elle n'était qu'une femme attirante qui pouvait peut-être s'intéresser à toi si vous appreniez à vous connaître. Tu te tournas à moitié vers elle, croisant son regard pour la première fois depuis que tu l’avais aperçue. « Bonsoir, Octavus Nicholas McKenna. » Tu ne savais pas comment elle allait réagir à ta présence. Elle allait peut-être te gifler. Tu l'aurais sans doute mérité. Les dés étaient jetés.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Ven 4 Avr - 16:02
Octavus & Aloisia
❝Time is the longest distance between two places. ❞
Je venais de perdre tout ce que je n'avais jamais eu. Et j'étais impuissante. J'avais beau le suivre, lui lancer toute la vérité au visage, mes mots étaient vains. Il n'était déjà plus là, il n'était déjà plus à moi. Si seulement un jour il l'avait été. Plus je parlais, plus je le perdais. Il ne disait rien, se contentant d'écouter. J'avais envie d'hurler, de le frapper, de le serrer contre moi. J'étais en proie à tant d'émotions contraires que j'étais étonnée de ne pas exploser tout bonnement sur place. Toute ma vie venait de voler en éclats sur une simple phrase. Il me quittait. Ce n'était pas comme si nous avions vraiment une relation, mais le peu que nous avions n'était plus. Je perdais le seul être qui n'avait jamais compté, et pour qui j'avais existé aussi. Mon meilleur ami. Mon fiancé. Il faisait parti de tous les souvenirs dont je pouvais me rappeler puisque même séparés par des milliers de kilomètres, il était une part de mon existence et pas des moindres. Je l'avais attendu toute ma vie et aussi douloureux que cela avait été parfois, c'était une bonne raison de continuer. Il fallait être forte, encaisser les coups puisqu'un jour, j'allais enfin être sienne. Pour qui j'allais me battre maintenant ? J'avais l'impression de redevenir cette petite fille seule et mal aimée. Je disparaissais petit à petit. Alors que lui allait s'épanouir et vivre avec cette nouvelle liberté. Nous n'avions jamais été dans le même rythme. C'était à mon tour d'être condamnée.
Je savais que l'embrasser n'y changerait rien. C'était une solution bien trop simple qui serait incapable de réparer toutes nos erreurs. Mes erreurs. Pourtant mes lèvres étaient fébriles, avides des siennes. Il fallait prendre tout ce qu'il restait avant de partir. Ça ne soulageait en rien la peine bien au contraire. C'était s'infliger une blessure supplémentaire et pourtant c'était indispensable. M'achever complètement pour ne pas avoir d'espoir infondé. Je ne pouvais pas l'empêcher de me quitter, sa décision était déjà prise. Je pouvais juste lui montrer enfin ce qu'il avait représenté à mes yeux. Il n'y avait jamais eu personne d'autre que lui pour moi, l'univers me l'avait envoyé parce qu'il était le seul à pouvoir me faire exister. À me voir au-delà des ténèbres, à donner un sens à tout cela. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il avait essayé si dur de faire en sorte que ça marche. Il avait accepté de souffrir plus que nécessaire pour se montrer à la hauteur des attentes qu'on avait de lui. Aujourd'hui, il n'en pouvait plus. Il décidait de se sauver, enfin. J'avais l'impression qu'il me renvoyait cette même fougue douloureuse dans ce baiser et je comprenais que c'était sa manière de me dire adieu également. Il ne me retiendrait pas lui non plus. J'aurais aimé que ses mains se fassent possessives une dernière fois mais ça n'était pas le cas. Les miennes accrochaient sa nuque désespérément. Je l'obligeais encore à jouer un rôle qu'il ne voulait pas. Le poids de la culpabilité me coupa le souffle et je m'éloignais de lui, un soupir de douleur franchissant mes lèvres. Il fallait ouvrir les yeux et accepter la réalité. Les siens restaient clos, me donnant tout le loisir de l'observer une dernière fois. Mémoriser ses traits pour pallier son absence, cette fois-ci définitive. Lui ne me regarderait pas, de peur de ressentir cette culpabilité qui l'avait rongé durant douze ans. Et je comprenais. Même si à chaque pas, j'avais l'impression de lui abandonner une partie de moi.
Le vide se faisait omniprésent en moi. Je marchais au hasard, je ne réfléchissais plus. Il n'y avait plus rien dans mon esprit excepté le froid. La sensation de chaleur ne reviendrait plus jamais, je le pressentais. Je savais qu'il fallait partir, mettre le plus de distance entre nous. Alors je continuais de marcher, sans but, sans envie. Je ne voyais plus le paysage qui m'avait émerveillé, ni le visage des gens de la foule autour de moi. Je sentais mes bras m'enserraient comme pour éviter que je ne tombe en morceaux. Mes jambes continuaient d'avancer malgré la protestation du reste de mon corps. J'avais mal, physiquement mal, mais comme ce n'était rien par rapport à la douleur de mon cœur, je n'y prenais pas garde. Il y avait plus de monde dans les rues, peut-être que l'heure avait tourné plus vite que je ne le pensais. Les habitants se pressaient pour rentrer chez eux, au chaud, une destination bien précise. Alors évidemment, je ballottais entre eux, comme perdue au milieu d'une tempête. Leurs regards ne s'attardaient qu'un instant sur moi, soulignant certainement l'étrangeté de mon comportement, avant de passer à autre chose. Personne ne me voyait vraiment, c'était rassurant et en même temps, terriblement effrayant. Je disparaissais peut-être pour de bon. Un homme passa à mes côtés et me bouscula sans ménagement. Mes mains se posèrent à plat sur la vitrine du magasin d'en face pour m'éviter une chute certaine. Je restais ainsi un instant à chercher mon souffle. Et quand je relevais le visage vers mon pâle reflet, je me rendais compte que je n'avais plus rien d'Aloisia.
Une partie de mon esprit nota également ma tenue qui ne m'avait pas frappé jusqu'alors. La seule chose de normale était que je portais mes bottes beiges. Et pourtant quel contraste étrange avec le reste de ma tenue. Je m'étais enfuie dans cette tenue de soirée qui avait tout déclenché. J'avais accompagné cette robe magnifiquement travaillée avec la veste de costume d'Octavus. Bien trop grande pour moi, j'avais l'impression de nager dedans. Je ne pus empêcher un sourire triste d'étirer mes lèvres lorsque le parfum du vêtement me vint. Son parfum. Inconsciemment en me lançant à sa poursuite, quand j'avais enfin compris le lourd sens de sa décision, j'avais peut-être cherché à garder un peu de lui auprès de moi. Il aurait été plus logique que j'attrape mon manteau, ou alors que je sorte découverte. Je m'étais enveloppée de lui dans un sens. J'agitais la tête de droite à gauche pour me sortir ses pensées ridicules de l'esprit. J'étais au milieu d'une ville inconnue, à moitié vêtue et sans rien. Toutes mes affaires, mon argent, mes habits ainsi que, comble de l'idiotie, ma baguette, étaient restés dans ce magasin. Je regardais autour de moi comme pour chercher un lieu familier. Je ne reconnaissais rien. Je ne savais même pas depuis combien de temps je marchais. J'étais toujours dans la partie sorcière, c'était une certitude réconfortante. Il n'y avait aucune de ces horribles machines moldues et les guirlandes enchantées tombaient toujours en pluie d'étoiles au-dessus de nos têtes. Je me mis alors à courir dans le sens opposé, mes yeux cherchant frénétiquement l'enseigne de la boutique.
Plus rien n'avait d'importance si ce n'était que d'y retourner. J'avais de nouveau un but et je préférais me laisser engloutir toute entière dans cette quête plutôt que de penser au reste. Je me concentrais de toutes mes forces sur les petits détails, les robes qui ornaient la vitrine, le nom de l'établissement sur la porte d'entrée, le visage du vendeur. Quand ses traits s'effaçaient pour prendre ceux d'Octavus, je me mordais la lèvre rageusement pour revenir à la réalité. Tout se ressemblait et à chaque nouvelle rue, je pensais y être enfin mais ce n'était jamais le cas. J'avais l'impression de tourner en rond, qu'il n'y avait aucune sortie possible. Et plus j'y pensais, plus je m'affolais. J'avais agi sans penser aux conséquences de mes actes, j'étais experte en la matière. J'en payais le prix aujourd'hui. Je courais à en perdre haleine, l'air froid fouettant mon visage durement. Je sentais les larmes couler finalement sur mes joues et je n'avais pas la force de les contenir. Elles obstruaient ma vue, m'empêchant de penser clairement. Pour ce que j'avais les idées claires de toute façon. Il fallait que je retrouve mes affaires. Je me mis à sangloter en me répétant cette phrase en boucle pour ne pas devenir folle. L'esprit humain avait une drôle de façon de se préserver. Les priorités changeaient pour ne pas que l'on s'attarde sur le cœur du problème. Le problème n'était pas que j'avais perdu mes affaires. Mais que je m'étais perdue, moi.
Je m'arrêtais le souffle court, chaque sanglot restant obstrué dans ma gorge. Je mis un moment à comprendre que la pluie avait commencé à tomber. Peut-être même que ce que je prenais pour des larmes n'était rien d'autre que cela. J'étais bloquée au milieu de cette rue dont la neige fondait à vue d'oeil. Qu'est-ce qu'il fallait que je fasse. Est-ce qu'il y avait une bonne raison de continuer à chercher cet endroit. Il n'y avait plus rien à sauver de toute façon. Je laissais l'eau me transpercer de toute part, n'empêchais plus les frissons de me parcourir. Je laissais mon corps réagir, mis à rude épreuve depuis trop longtemps. C'était trop, bien plus que je ne pouvais le supporter. Je ne savais même pas comment je pouvais encore tenir debout. J'avais tellement envie de me laisser aller, de m'étendre et laisser le froid faire son œuvre, anesthésiée et enfin libre de ne plus rien ressentir. M'étendre et ne plus jamais me relever. Mes mèches rousses trempées se collaient à mon visage, ne s'agitant que sous l'effet du vent qui se faisait parfois ressentir. Mes bras se décroisèrent finalement et retombèrent le long de mon corps, capitulant eux aussi. J'étais figée sur place, à attendre que quelque chose se passe alors qu'il n'y avait plus rien de possible. J'entendais des cris d'hommes et mon visage s'inclina légèrement sur le côté pour les observer. Ils étaient à l'abri à une terrasse de bar et levaient leurs verres en m'interpellant, comme pour me dire d'aller vers eux. Le peu d'instinct de survie qu'il me restait me soufflait de partir, qu'il n'était pas sage de rester ici dans cette tenue. Mais mon instinct pouvait aller se faire voir, je n'avais plus envie d'être raisonnable. Je fermais les yeux et restais là où j'étais.
Une pression légère s'exerça sur mon bras, me forçant à rouvrir les yeux. Je posais alors mon regard sur un jeune homme qui me faisait face. Il était légèrement plus grand que moi, une trentaine d'années tout au plus. Il était blond, avec une barbe de quelques jours qui lui donnait un air séducteur dont il ne se jouait pas à cet instant précis. Ses yeux oscillaient entre le bleu et le vert, et me fixaient d'un air surpris, hagard. Il tenait quelque chose à la main et je relevais le visage pour me rendre compte que j'étais à l'abri sous un parapluie, le bruit des gouttes d'eau s'écrasant sur la toile résonnant légèrement. Je n'avais aucune idée depuis combien temps il se tenait là. Il finit par me parler et je comprenais que c'était du russe sans rechercher leur sens. Je n'avais pas envie de faire cet effort-là. Cette langue n'avait d'intérêt que pour une seule personne. Je retournais de nouveau le visage pour regarder droit devant moi sans répondre. Je ne savais pas ce qu'il me voulait. Il sembla hésiter un instant puis tenta de nouveau le coup dans un anglais parfaitement maîtrisé. «- Est-ce que vous allez bien ? » La question était risible. Je devais ressembler à bien des choses mais certainement pas à quelqu'un qui allait bien. Je ravalais difficilement ma peine et hochais négativement la tête, incapable de parler. Je n'avais même pas envie de rentrer chez moi. Je n'étais pas de taille à affronter mes parents à l'heure qu'il était. Comment leur avouer la vérité. Qu'Octavus m'avait quitté. Que ce qu'ils attendaient depuis mes quatre ans n'arriverait jamais. Que même sur ça, je les décevrais. Ils ne me le pardonneraient pas, je le savais déjà. Mes parents fondaient beaucoup d'espoir dans l'union des familles Bateson et McKenna. D'un point de vue économique, s'était parfait et ils n'en auraient que plus d'influence dans le monde des sorciers. J'imaginais qu'ils me retrouveraient un autre fiancé et cette idée me donna envie de vomir. Je revoyais les héritiers encore célibataires des familles de sang pur importantes qui venaient aux banquets donnés au manoir. M'unir à l'un d'eux me dégoûtait. Ils n'avaient rien de mon précédent fiancé, j'étais clairement perdante au change. Et je savais déjà que je ne pourrais l'accepter.
«- Vous ressemblez à une poupée brisée... » Il me souriait, mal à l'aise et je reportais alors mon intention sur lui. Il n'avait pas tort, c'était l'image la plus réaliste qu'il pouvait y avoir. Je ne sais pas pourquoi, ça m'arracha un sourire amer à moi aussi. Et ce simple geste sembla lui donner un peu de confiance, le rassurait sûrement sur le fait que je n'étais pas une folle à lier. Il semblait ébahi étrangement. Sa main se posa sur mon dos et il me poussa à marcher pour nous mettre un peu plus à l'abri sous la devanture d'un magasin. Je restais étonnée de ne pas m'être effondrée, mes jambes ayant trop subis depuis mon départ. Il sorti sa baguette et la pointa sur moi, jetant un sort à la veste d'Octavus qui sécha instantanément. Il se contenta de cela, n'osant peut-être pas faire de même pour mes cheveux. Je le remerciais faiblement et il sembla ravi de m'entendre. «- Au moins, vous n'êtes pas muette. » Il en rit et moi aussi étrangement. Je n'avais pas peur de cet inconnu qui avait un sens de l'humour certain. Il resta à mes côtés pendant de longues minutes en silence, se contentant de tenir ce parapluie. Je ne savais pas pourquoi il restait. S'il attendait quelque chose de moi, il allait attendre longtemps, je n'étais plus capable de quoi que ce soit. Mais j'avouais que sa présence m’apaisait dans un sens. Elle m'aidait à me calmer, à réfléchir. Il fallait que je retourne chez Octavus. Il n'avait peut-être pas le monopole des sorties théâtrales mais il les maîtrisait bien mieux que moi. Jamais il n'avait eu à revenir, lui. Comment j'allais m'y prendre pour retrouver son appartement, je n'avais même pas l'adresse. Et pendant le trajet, j'avais tellement été obnubilée par ce nouveau pays que je n'avais pas fait attention du chemin que nous prenions. Je ne me rappelais qu'une chose : la place du palais.
«- Est-ce que vous connaissez la place du palais ? »
Il sembla surpris de ma question. Son accent russe transpercé dans son anglais parfait, c'était évident qu'il connaissait cet endroit. Il me répondit que oui et que si je voulais, il pouvait m'y emmener en transplanant. J'acceptais d'un signe de tête. Sa main saisit la mienne et ce contact me troubla. Le seul homme à n'avoir jamais serré mes doigts était celui qui venait de me quitter. Je n'avais pas le temps d'y penser trop, l'instant d'après, l'air sembla vouloir m'oppresser. Et puis finalement, mes pieds retrouvèrent le sol. Nous étions dans une ruelle et au bout, j'apercevais le seul endroit de St-Petersburg que je connaissais. Je le relâchais en le remerciant une nouvelle fois et m'éloignais de quelques pas. Il ne semblait pas très enclin à me laisser partir de la sorte et comme pour me retenir, me demanda mon nom. Je m'arrêtais et me retournais pour le regarder. Il semblait réellement préoccupé, je m'en voulais presque de mettre un inconnu dans cette situation. Je lui souris du mieux que je le pouvais en hochant négativement la tête. Ça ne servait à rien de lui dire, je n'étais plus vraiment personne. Je finis par reprendre ma route et au bout d'un moment, j'entendis qu'il était parti lui aussi dans un plop bien familier.
La nuit était tombée. Je redécouvrais une nouvelle fois la place du palais, magnifiquement mise en valeur par les lumières multicolores qui l'éclairaient. C'était encore plus beau que la première fois. Je m'arrêtais en son centre pour contempler l'endroit, frigorifiée pourtant. Elle était beaucoup plus bondée qu'à mon arrivée étrangement. Je me savais encerclée de moldus mais ça ne me faisait même plus peur. Je me contentais de faire comme eux, d'apprécier les lieux. Il aurait été facile de disparaître parmi eux. De vivre en prétendant que rien de mon monde n'avait jamais existé. Sans pouvoir complètement l'oublier, lui. Je ne sentais plus que le froid de toute façon. Je frissonnais encore. Ce n'était pas que le froid et mes cheveux trempés qui m'arrachèrent cette réaction. Ce fut aussi le son de sa voix. Je fermais les yeux, persuadée d'avoir rêvé. Mais non, il était là. Il se tourna plus vers moi, m'obligeant à le regarder. C'était lui et pourtant, j'avais l'impression qu'il était une toute autre personne. Il se présenta et ça réveilla quelque chose en moi. Quelque chose que je pensais éteint à jamais.
«- Aloisia Charlotte Moïrah Bateson. Enchantée. »
J'essayais de lui sourire, ça ne devait pas être très concluant. Il était toujours aussi époustouflant alors que je ne devais plus être qu'une épave. Pourquoi était-il revenu? Il aurait pu rester loin de moi, prendre sa liberté à deux mains et m'abandonner à mon sort. Il ne me devait plus rien après tout. J'avais pris la décision de partir sans réfléchir moi aussi. Quelques heures s'étaient écoulées seulement, mais j'avais l'impression que nous avions été séparés depuis bien plus longtemps que cela pourtant.
«- La place du palais. L'un des lieux clefs de St Peterburg. »
Ma voix était éteinte, tremblante tout comme le reste de ma personne. Je me contentais de répéter ses mots à lui. Ils étaient plus vrais que tout puisque c'était à cet endroit précis que nous nous retrouvions, comme par magie.
Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia] Ven 4 Avr - 18:45
it's such a waste for us to part...
Aloisia Bateson & Octavus McKenna ▬
Quel était le pourcentage de chance pour vous de vous retrouver en même temps au même endroit dans une ville aussi grande que St Peterburg ? La place royale prenait un tout autre sens maintenant que vous veniez de vous y retrouver. L’ironie de la situation ne t’échappa pas. Si tu avais décidé de transplaner, tu ne l’aurais jamais trouvée parmi les moldus. Tu ne croyais pas au destin, mais cette fois-ci il avait l’air décidé à vous réunir par tous les moyens. Tu aurais voulu le faire exprès, tu n’aurais pas fait mieux. C’était le premier endroit que tu lui avais montré, il semblait logique que ce soit l’endroit ou le hasard avait mené vos pas pour votre nouvelle rencontre. Aloisia était trempée par la pluie et tu te demandas comment elle avait pu faire pour revenir ici. Tu te demandais si elle n’avait pas trouvé de l’aide auprès de quelqu’un, le vendeur qui t’avait dragué peut-être ? Ou une main secourable parmi les passants ? Elle devait être totalement gelée. Tu étais tenté de lui donner ton manteau et de récupérer ta veste de costume, étrangement sèche comparé au reste de sa personne. Si quelqu’un l’avait aidée, pourquoi avait-elle refusé qu’on la sèche entièrement ? Ce serait une question que tu ne poserais pas. Tu n’en avais pas le droit après l’avoir laissé se perdre dans les rues de la ville. C’est toi qui avais sa baguette, tu l’avais remarqué en faisant l’inventaire de ses possessions chez le vendeur. Tu avais tout pris, si jamais elle avait réussi à retrouver la boutique, elle ne risquait de toute façon pas de rentrer par ses propres moyens. Tu avais été tellement perturbé que tu n’avais pas réfléchi à tout ça. Au moins, elle n’avait pas l’air d’avoir eu de problèmes et tu en étais soulagé.
Repartir à zéro parmi ces créatures inférieures que tu ne supportais pas n’était pas exactement ce que tu avais imaginé, mais si tu étais ici, il devait y avoir une raison. Tu avais envie d’essayer de recommencer proprement cette fois-ci. Alors que tu te présentais, tu sentais ton cœur accélérer. Tu n’attendais rien d’elle et elle rien de toi. C’était sans doute ce qui rendait les choses plus faciles. Vous pouviez commencer à votre rythme. Tu entrevoyais enfin l’espoir au loin. Elle te répondit et tu sentis un véritable sourire ravi étirer ton visage. Vous n’étiez pas encore sorti des problèmes, mais tu voyais la lumière au bout du tunnel. Elle était défaite de tous les côtés et pourtant, tu ne l’avais jamais trouvée aussi belle. Cette fois-ci, vous étiez dépouillé de vos prétentions, sans rien à perdre ou à attendre de l’autre. Tu ne savais pas ce qui allait se passer pour la suite et pour la première fois, ça ne t’inquiéta pas du tout. Vous alliez régler vos problèmes, commencer par faire connaissance et voir où cela vous mènerait si elle était d’accord. Tu ne voulais lui donner aucun faux espoir, tu ne savais pas toi-même ce que tu cherchais en étant ici. Tu te sentais serein. Les yeux posés sur le palais d’hiver illuminé, tu laissais le silence vous envelopper. En entendant tes propres mots, tu sentis qu’elle te donnait une ouverture, même si elle semblait étonnée que tu sois là et sans aucun espoir. Cela te donnait plus de liberté que jamais. « Un lieu majeur dans l’histoire russe. »
« Puis-je vous proposer ma veste ? » Tu aurais dû le faire plus tôt au lieu de laisser le silence s’installer. Tu ne craignais pas particulièrement le froid et contrairement à elle, tu n’avais pas eu à supporter la pluie de plein fouet. Tu ne comptais pas la forcer à accepter cette fois-ci, vous aviez passé la période ou tu te montrais dominateur avec elle. Tu étais un autre homme après tout. maintenant que tu l’avais retrouvée, tu ne savais pas vraiment comment la convaincre de rentrer. Au moins, elle n’avait pas tourné les talons quand tu étais apparu et elle semblait même faire un effort pour te faire la conversation. « Je ne voudrais pas paraitre inconvenant, mais puis-je suggérer de passer à mon appartement pour vous réchauffer ? Ou au moins vous changer… » Tu voyais bien qu’elle tremblait toujours de froid. Il était exclu d’utiliser la magie dans ce lieu moldu. Même si vous étiez noyé dans la foule, le risque restait trop grand. Tu continuais de la vouvoyer, prendre cette rencontre comme si vous ne vous étiez jamais vus avant ça. Tu te comportais de la même façon que lors de votre première rencontre. Elle ne s’en rappelait peut-être pas, elle était si jeune à l’époque. Tu l’avais vouvoyé, cette princesse en diadème qui te voyait comme un vieux. Aujourd’hui, vous étiez plus âgés, moins idéalistes aussi. « C’est moi qui ai récupéré vos affaires. Je les ai ramenées chez moi. » Tu ne savais pas si elle avait réellement réussi à retourner à la boutique ou non, mais tu préférais la rassurer. Tu aurais été dégouté si tu avais perdu ta baguette. Ce fichu bout de bois était vraiment une partie de toi.
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Sujet: Re: Time is the longest distance between two places [Octasia]
Time is the longest distance between two places [Octasia]