bellatrix lestrange, i've been saving parts of my heart

un. Petite, Bellatrix a trouvé un faux tatouage dans la rue et l’a ramenée chez ses parents pour l’appliquer. Le soir même, sa mère a vu le tatouage et a brûlé sa peau jusqu’à effacer le dessin. Bellatrix a gardé une vilaine cicatrice sur la cheville en souvenir. deux. Bellatrix n’a eu que 3 ASPIC à Poudlard, elle était très douée en Potions, en Sortilèges et en Botanique, mais elle n’a jamais fait d’efforts dans les autres cours. Elle les considérait comme inutiles, particulièrement la défense contre les forces du mal. trois. Son père lui a appris la magie dès ses 6 ans, et la forçait à utiliser sa baguette. Le simple fait de la tenir suffisait à lui donner la nausée, mais Bellatrix n’osa jamais se plaindre, et elle attendait d’être seule dans sa chambre pour s’écrouler de fatigue. quatre. La famille de Bellatrix la trouvait naïve quand elle était plus jeune, mais Bella a toujours pensé que c’était plus de l’obstination que de la naïveté. Quand elle a décidé de faire quelque chose, elle le fait, quoi qu’il en coûte. Elle a trop sacrifié pour pouvoir se permettre de faire demi-tour maintenant. Elle a passé toutes ses années à Azkaban à imaginer le retour du Seigneur des Ténèbres, et elle avait raison, même si les autres Mangemorts refusaient d’y croire. Cette fois-ci encore, elle est certaine que son Maître refera surface un jour, et elle fera tout pour réaliser cette prédiction. cinq. Un étudiant de 7ème année a essayé de lui faire faire un serment inviolable alors qu’elle venait d’entrer à Poudlard, mais ils ont été interrompus par un professeur. Une fois sortie de Poudlard, Bellatrix l’a retrouvé et l’a torturé jusqu’à ce qu’il la supplie de le tuer. Elle ne lui a pas fait cet honneur. six. Le soir de son mariage, Rodolphus a insisté pour consommer le mariage, et malgré sa réticence, Bellatrix l'a laissé faire. Sa mère l'avait prévenue que le sexe faisait partie du mariage, que c'était une de ces choses qu'on ne pouvait pas éviter, et que Bellatrix allait devoir apprendre à vivre avec, ne serait-ce que pour donner naissance aux futurs héritiers de la Maison Black. Une fois Rodolphus endormi, Bellatrix est restée éveillée, et elle se souvient avoir versé une larme, sans pour autant réussir à comprendre pourquoi. Elle n'a plus laissé son mari la toucher depuis, malgré les remarques de sa famille sur le fait qu'ils attendaient un hériter. C'était tout simplement hors de question.

Bella frappa à la porte, essayant de maîtriser ses membres qui n’arrêtaient pas de trembler. Ses parents ne la convoquaient jamais, à vrai dire ils évitaient même de lui adresser la parole à moins que ce ne soit strictement nécessaire, et pourtant aujourd’hui ils avaient fait une exception. Pourquoi ? Bellatrix n’avait pu penser qu’à ça depuis que sa mère lui avait demandé de venir les voir à cette heure précise. ”Entre.” La voix de son père résonna contre la porte, et Bellatrix prit une longue inspiration avant d’entrer dans le bureau. Son père était assis dans son fauteuil et sa mère se tenait droite à côté de lui, son regard sévère la suivant tandis qu’elle avançait dans la pièce. Elle resta debout et attendit que son père parle. Une leçon qu’elle avait fini par retenir. ”Ta mère et moi revenons de chez ton oncle. Il a été décidé que tu épouserais ton cousin Sirius dès ta sortie de Poudlard.” Bellatrix ouvrit la bouche pour protester, pour poser une question, elle ne savait pas elle-même, mais pour réagir au moins. Pour avoir l’impression de participer à la décision peut-être, mais elle se reprit de justesse. Son père fronça les sourcils en la regardant, et Bellatrix ferma la bouche avant de baisser les yeux vers le tapis miteux. Elle pouvait sentir sa mère se tourner vers son mari, mais Bellatrix n’osa pas lever la tête pour vérifier. Quelques secondes plus tard, la voix de son père retentit de nouveau, lui donnant l’impression de faire trembler les murs de la maison. Son père avait toujours eu une voix imposante sans avoir besoin de crier. Bellatrix pouvait sentir les mots de son père jusque dans ses os, et ça la paralysait. ”Ils viennent diner ce soir, tu feras de ton mieux pour faire bonne impression.” Son ton trahissait assez bien son sceptisisme à l’idée que Bella puisse véritablement impressionner son oncle et sa tante, mais elle ne trouva pas le courage de se sentir blessée. Elle en avait trop pris l’habitude. Après quelques secondes, le silence s’installa dans la pièce et Bellatrix comprit que sa présence n’était plus désirée. Elle hocha la tête et fit dem-tour pour sortir de la pièce. Lorsque la porte se ferma derrière elle, Bellatrix observa ses mains trembler sans rien pouvoir faire pour les arrêter.

Ce soir là, Bellatrix se cacha en haut de l’escalier de la maison pour observer son oncle, sa tante et son cousin arriver. Elle ne les avait pas vus depuis plusieurs années, et jamais attendus avec autant d’impatience. Ou bien était-ce de la peur ? Bellatrix n’était plus certaine de réussir à faire la différence entre les deux. Elle sentit son coeur s’arrêter lorsque la porte s’ouvrit finalement pour révéler des visages vaguement familiers. Son oncle, puis sa tante, et enfin… Sirius. Son cousin avait des cheveux sombres qui semblaient indomptables, et des yeux gris perçants. Il leva les yeux vers elle et Bellatrix sentit ses membres se figer, pourtant le contact ne dura qu’une demi-seconde. Sirius suivit ses parents dans la cuisine tandis que Bellatrix resta bloquée en haut de l’escalier à essayer de retrouver une respiration plus naturelle. Sirius… Si elle n’avait pas le droit de choisir ce qu’elle allait devoir faire de sa vie, quelle maison rejoindre à Poudlard ou quel homme épouser, Bellatrix ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’elle aurait pu tomber pire. Oui, bien pire.


Bellatrix se souvenait des cris, plus que de tout le reste. Des hurlements enthousiastes de sa mère, de la voix dure de son père, des rires du reste de la famille. Elle avait fait son possible pour oublier cette soirée maudite, mais sans réussir à l’enterrer assez loin au fond de son esprit. Elle se souvenait être arrivée dans la pièce en même temps que Sirius, des doigts de son père qui l’attrapèrent violemment par le bras, et des mains qui poussèrent Sirius à terre avant que tout le monde ne commence à l’encercler. Le reste était très flou. Elle se rappelait des hurlements de Sirius quand le premier Endoloris le frappa. Il était tombé au sol dans un bruit sourd et Bellatrix avait eu envie de vomir en le voyant. Elle se souvenait de la voix de sa mère qui lui demandait de se préparer, de se souvenir de l’incantation. De son père qui lui avait tendu sa baguette juste après avoir infligé le sort à son neveu. Bellatrix se souvenait du fait que Sirius avait été incapable de relever la tête pour la regarder dans les yeux, peut-être que c’était pour ça qu’elle avait réussi à lancer le sort. Ou bien peut-être que la main de son père qui lui agrippait les cheveux aurait suffit quoi qu’il en soit ? Elle n’en savait rien, et elle avait préféré éviter de se poser la question. Sa gorge s’était serrée lorsqu’elle avait lancé le sort. ”Endoloris.” Même si sa voix avait été tremblante, un peu faible, elle avait vu Sirius se tordre de douleur au sol, ouvrir la bouche mais sans plus parvenir à crier. Oui, ça, elle s’en souvenait.

Elle ne se souvenait plus de pourquoi les parents de Sirius avaient décidé de le punir, mais elle savait que ce n’était que la première fois parmi des dizaines d’autres dans les années qui suivirent. Non, elle ne se souvenait plus de la raison, mais elle se souvenait de cet Endoloris comme le premier qu’elle ait lancé sur un humain, et plus que tout, elle se souvenait de ce sentiment de pouvoir qui l’avait envahie. Elle se souvenait de ce rush, de cette impression de puissance sans limite.

Les rares fois où Bellatrix s’était autorisée à repenser à ce moment, elle s’était posée la même question. Aurait-elle fait les choses différemment si elle avait eu la chance ? Aurait-elle refusé d’obéir à ses parents ? Aurait-elle essayé d’aider Sirius ? Elle s’était posé ces questions plusieurs fois, mais était toujours arrivée à la même conclusion. Non, elle n’aurait rien changé. Rien. Tout avait changé ce jour-là, pour le mieux.