i know how to hex you (Fred&Julia)

i know how to hex you - fred & julia
début oct. 98, quelques jours après l'arrivée d'angelina à londres

Plus jamais.
Plus jamais de whisky pur feu ou de bièraubeurre. L'odeur même de cette dernière boisson, alors qu'elle en servait pendant son service du midi, aurait suffit à lui donner des hauts-le-cœur. Le foie de Julia ne s'était toujours pas remis de ses aventures avec Angelina, et pourtant elles avaient eu lieu trois jours plus tôt. Oh, bien sûr, Julia aurait pu tout simplement aller à la boutique des jumeaux Weasley prendre un petit stock de leurs pastilles de gerbe, enfin surtout la partie antidote de ces pastilles. Il y avait simplement un léger hic à ce plan, et ce hic avait pour nom Robert. Robert était une petite boule de poils duveteux d'un rose pétant. Jusque-là, rien d'inquiétant ou même d'intéressant. Le boursouflet était plutôt discret et demandait peu de soins. Il tenait dans la poche de Julia et en sortait réclamer des caresses parfois, ou alors il se baladait sur son épaule et s'amusait à grimper sur sa tête. Il ne coûtait pas très cher en soin non plus. C'était plutôt mignon, et même si cela pouvait s'avérer gênant parfois, la présence de Robert était aussi bienvenue que celle d'Angie chez Julia. Le seul problème, en fait, était que Julia était incapable de se souvenir comment elle avait fini par se retrouver en possession de Robert.

Après leur cuite monumentale au Chaudron, Angelina et elle avaient parlé des événements pour reconstituer leur soirée. Julia avait maintenant une assez bonne idée du fil conducteur : Angelina avait débarqué sans prévenir, Julia avait fini son service, elles s'étaient installées pour boire, elles avaient beaucoup discuté, elles avaient encore bu, elles avaient accompagné ça de boisson (au cas où), et puis elles avaient fini par sortir de l'établissement. C'était là que les choses se compliquaient un peu, parce que les souvenirs de Julia s'estompaient à ce niveau-là de la soirée. Elle se souvenait être entrée avec Angelina à la boutique des Weasley… Puis plus rien. Le blackout complet. Avec la quantité d'alcool qu'elle avait ingurgitée, couplé à son niveau de fatigue, cela n'avait rien d'étonnant. Elle avait fini par avoir un flashback un peu vague d'elle-même ouvrant une cage remplie de boursouflets, la version naine des boursoufs, mais franchement, cette vision lui paraissait bien trop grotesque pour être vraie.

Julia fronça les sourcils toute seule en essayant encore une fois - en vain - de se souvenir d'autres détails de la soirée alors qu'elle rangeait les pièces que les derniers clients de son service venaient de lui donner. Non, vraiment, rien ne lui revenait. Avec un soupir, la jeune serveuse se força à penser à autre chose le temps de finir son service, comme par exemple le fait qu'elle allait retrouver Angie et Robert à son appartement. Elle pourrait sûrement s'arrêter chez Florian Fortarôme pour prendre un goûter à partager avec sa colocataire temporaire. Oui, c'était même une bonne idée. Julia sourit pour elle-même en imaginant la réaction de son amie. Elle n'avait qu'à se faire toute petite en passant devant la boutique des Weasley sur le chemin, et tout se passerait bien. Le pas vif et décidé, la jeune serveuse poussa la porte de service réservée au personnel du Chaudron pour s'engager dans le Chemin de Traverse, bien décidée à profiter de son après-midi.

On n'arrête jamais le progrès. Certes, la devise est belle mais pour être honnête, Fred ne l'applique pas forcément. Est-ce qu'on peut vraiment dire qu'il progresse en réalité? Si on en croit Molly, sa chère et tendre mère adorée, plus les jours passent, plus ce cher Weasley retourne vers les tréfonds de l'enfance, une régression inévitable qui fatigue énormément la matriarche, à n'en pas douter. Evidemment, les jumeaux ont toujours des réponses bien apprêtées pour contrecarrer les arguments rationnelles de leur mère: ils ont un business florissant après tout. Oui, c'est étonnant, mais les gens achètent de plus en plus d'accessoires de farces & attrapes et si on aurait pu penser une seule minute que les temps noirs écoulés laisseraient plus à des instants d'accalmie, tout l'inverse est en train de se dérouler. Les gens arrivent en masse depuis la défaite du grand Lord Tu-Sais-Qui et les jumeaux se retrouvent avec un travail par dessus la tête.

Eux, travailler? Oui l'idée semble grotesque mais entre deux démonstrations en direct qui amènent une vente d'exception, les Weasley cherchent de nouvelles inventions pour faire souffrir le martyr leur entourage. Lorsque les essais se déroulent de la meilleure des manières (sur leur propre personne d'abord donc), il est temps d'enclencher la phase suivante et trouver de nouveaux cobayes. Ils sont d'une rareté à être volontaires, si ce n'est les quelques fans que les jumeaux ont réussi à se faire depuis les frasques à Poudlard et la réussite de la dernière bataille. Alors, lorsque la biche ne vient pas d'elle-même, autant partir à la chasse, non? Fred a eu l'idée du siècle -pour changer- et il a posé son dévolu sur la belle Julia, elle-même cliente du magasin quand Angie cherche à séduire son frère jumeau. Problème dans l'équation, ladite Julia a mis un sacré tintamarre dans la boutique lors de son dernier passage et en bon Weasley qu'il est, Fred ne peut décemment pas laisser le crime impuni.

Alors, muni de sa toute nouvelle invention révolutionnaire dans la catégorie des plumes farceuses, il se dirige à pas décidés vers le Chaudron Baveur. L'heure de fin du service a forcément sonné et Fred se pare de l'arme du crime et d'un petit cahier qui servira de zone de test idéale. Elle sort, il l'aperçoit, la belle Julia Holt, qui semble clairement moins ivre que lors de leur dernière entrevue, à moins que... Ne serait-ce pas le comble du dérisoire si la serveuse se demandait si elle n'avait pas inconsciemment bu une tonne de verres d'alcool durant son service? Ni une ni deux, Fred se met à crayonner, ce qui a pour effet de réaliser un merveilleux tatouage sur la partie du corps indiqué par le tour de magie. Les symptômes sont vivaces: la surface gratte et les yeux se posent forcément sur le bras attaqué de la jeune blonde. Fred commence par un joli dessin de son boursouflet de malheur, entre autres appellations emplies de joyeusetés dont seuls les Weasley ont le secret. Oh bien sûr, la sorcière sera tentée d'effacer le message mais seulement Fred a l'antidote... Où serait le rire autrement? "Julia, ici, ta conscience qui te parle. Combien de verres as-tu bu aujourd'hui? Rappelle toi de la grand mère que tu as renversé à la sortie du magasin des Weasley l'autre fois. Es-tu allée lui offrir des Chocogrenouilles? Oh, et ton subconscient n'oublie pas la danse suave que tu as faite au milieu des boursouflets à vendre. Que deviens-tu, Julia?" Plein de caractères qui s'écrivent au fil de la plume d'un Fred des plus extatiques de voir que sa farce marche à merveille sur d'autres individus que George ou lui. Ne reste plus qu'à savoir quelle sera la réaction de la principale intéressée de cette affaire qui risque de beaucoup moins s'amuser que lui... Comme toujours.

Les mains dans les poches, Julia leva le visage au ciel quelques instants pour profiter de la fraîcheur du début du mois d'octobre. Les températures avaient commencé à baisser mais en milieu de journée, il faisait encore assez bon pour ne pas porter de veste (ou de cape, selon la mode que l'on suivait), surtout par de belles journées ensoleillées comme celle-ci. La jeune sorcière poursuivit son chemin, rejoignit l'allée principale du Chemin de Traverse. En fait, elle se baladait plus qu'elle marchait d'un bon pas, elle avait envie de profiter de l'ambiance de l'allée alors que les sorciers et sorcières se retrouvaient devant les diverses vitrines, discutaient sur les terrasses. Elle se gratta distraitement le bras (sûrement qu'une araignée l'avait mordue pendant la nuit et elle commençait à en ressentir les effets) en s'arrêtant devant la vitrine de Madame Guipure. Les dernières robes de soirée de sorciers étaient… Elle n'acheva même pas sa pensée tant la démangeaison de son bras s'était intensifiée. Intriguée - et un peu inquiète - la serveuse jeta un œil sur les dégâts causés par ces démangeaisons.

Le cri de surprise qu'elle poussa fit se retourner quelques têtes intriguées. La source de son inconfort était en fait des tatouages qui apparaissaient à un rythme soutenu sur son bras, à commencer par un dessin d'un petit rond avec des yeux (qui ressemblait sous un certain angle à Robert). Ca, encore, elle pouvait vivre avec. Mais le pire, c'était les phrases qui s'étaient inscrites sous son épiderme : entre les noms d'oiseaux et les paroles de son "subconscient", Julia ne savait pas ce qui la mortifiait le plus. Il était assez évident qu'elle était restée sobre depuis (preuve en était qu'elle n'avait pas vomi sur la clientèle du pub), en revanche… Comment ça, "la grand-mère renversée" et "la danse suave au milieu des boursouflets" ? Elle n'avait aucun souvenir de ça, mais désinhibée comme elle l'avait été l'autre soir, ce n'était pas non plus impossible. Après tout, elle avait bien un boursouflet chez elle sortit - à priori - de nulle part. Evidemment, elle eut le réflexe de frotter sa peau pour voir si l'encre partait (pourtant, étant elle-même tatouée, elle savait bien que cela ne marchait pas comme ça). Devant le triste constat que cela ne suffirait pas à faire partir les inscriptions, la panique commença à s'installer. Elle devait avoir l'air folle, à marmonner toute seule en réfléchissant à voix haute à se frotter le bras devant la vitrine.

Mais qu'est-ce qu'il se passait, et surtout, comment est-ce qu'elle pouvait bien arrêter ça ? La pauvre Julia réfléchissait visiblement du mieux qu'elle le pouvait dans l'état de pure panique dans lequel elle était. Et cette sensation qui était si désagréable ! Elle avait bien un baume que les artistes qui l'avaient tatoué lui avaient donné pour calmer la phase de démangeaison lors de la cicatrisation des tatouages, mais il était chez elle. Elle finit par lâcher un juron à voix haute, sans cesser de frotter son bras - plus elle le faisait, plus elle avait l'impression que les passant.es la regardaient de travers. "Mais j'ai jamais fait ça !" finit-elle par s'exclamer devant une nouvelle accusation de son pseudo-subconscient. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, et les pièces du puzzle semblèrent s'assembler : qui d'autre qu'Angelina et elle était au courant de leur folle soirée d'ivresse ? Personne à part les jumeaux Weasley. Folle de rage, Julia sortit sa baguette - des étincelles en jaillissaient tellement elle montait en pression. Restait à savoir s'ils étaient dans le coin ou s'ils avaient réussi à lui faire une de leurs farces à retardement. "WEASLEY !" Évidemment, comme elle criait, les sorcier.es autour d'elle la dévisageaient franchement, avec agacement ou curiosité. A ce stade de colère, Julia s'en fichait pas mal, elle était trop occupée à scanner les visages autour d'elle à la recherche d'une tête rousse tout en se dirigeant vers Weasley&Weasley, bien décidée à trouver l'auteur de ses nouveaux tatouages. "Montre-toi, Weasley ! Oh, si je te mets la main dessus, je te jure, je vais…" Julia n'eut pas le temps de finir sa phrase.

Il a appris à se faufiler discrètement à travers une foule. Pourtant, ce n'est pas une caractéristique commune pour une grande perche dégingandée comme lui, et sacrément roux de surcroît. Pour une fois néanmoins, le cher Weasley a conscience que les enjeux sont importants: il doit à tout prix récolter le fruit de sa vengeance contre Julia. Oh Julia, il aurait tant à dire de la petite blonde pétillante qui passe parfois à la boutique en compagnie de la fan numéro une de son frère jumeau. Elle a une voix unique, la Holt, elle sait faire en sorte qu'on la remarque... Même quand elle est sobre, oui, fait assez étonnant pour le noter explicitement. Fred l'a vue plusieurs fois, non, il l'a regardée plutôt et ça, c'est le comble de l'inquiétude pour un Weasley. Il n'y a qu'à voir la tête de Ron quand elle croise les yeux d'Hermione: un rouquin amouraché peut créer une véritable apocalypse dans ce monde de dégénérés. Enfin, il n'y aucun risque présentement car Fred n'a aucun sentiment pour la blonde, n'est ce pas ?

Il s'amuse, c'est tout. Et quel jeu des plus drôles, d'ailleurs! Voir Julia se trémousser dans les tous les sens à la recherche d'une solution radicale et magique pour se débarrasser des flux d'encre qui habillent une bonne partie de son bras. Fred ne peut que s'esclaffer, ce qui provoque une nuée de regards étranges sur lui de la part des sorciers qui passent à côté de lui, tous bien pressés d'acquérir divers manuels et autres babioles fortement nécessaires à la réalisation de leurs études à Poudlard. Weasley n'en est plus là de son côté: il tient sa boutique, révolutionne le monde des sorciers avec ses propres entourloupes et là, Fred est intimement persuadé qu'il tient la meilleure plaisanterie jamais créée dans sa boutique. Il est des plus impatients de narrer toute l'histoire à George mais il ne peut pas se détourner maintenant, si ? Le cri de son nom le hante au moment où il pose un pied dans le sens opposé pour s'en aller. Il est cuit, grillé et sacrément bien embêté de constater que Julia a vite compris qui était la source du problème. C'est vrai qu'il ne peut pas la laisser avec une telle marque sur le bras, ce serait une vengeance des plus macabres, n'est-ce pas? Il sort discrètement de sa cachette, voyant que Julia commence à perdre patience à quelques mètres de là, au beau milieu d'une rue décidément bien remplie ce jour-là.

Va t-il la prendre par surprise? C'est déjà fait d'une certaine manière mais Weasley n'a peut être pas fini de rire. Pas encore, du moins. "Tu vas faire quoi? Hurler dans mes oreilles ou vomir sur mon stand de philtres d'amour?" Il est tenté d'utiliser un sortilège pour faire taire la petite Holt mais mine de rien, il adore l'entendre jacasser, ça lui apporte du baume au coeur sans qu'il ne se l'explique réellement. A la place, il se cale derrière elle et regarde par dessus son épaule et observe le bras empli de son écriture désordonnée avec un air de défi volontaire. "Sale eczéma que tu nous fais là, non? Faudrait penser à faire un tour à Ste Mangouste éventuellement... C'est très graphique, ce récit sur ton bras, dis moi. Je me demande ce que t'as fait pour mériter ça... Quoique j'ai une micro idée, pas toi?" Il la toise avec son petit charismatique qui le rend aussi séduisant qu'on a envie de le gifler. Du Fred tout craché, assurément. "Je peux peut être t'aider, Julia. J'ai pas mal de compétences dans le domaine des farces et attrapes après tout. Mais pour ça, faudrait savoir si tu mérites une intervention clémente de ma part, après la débâcle au magasin la dernière fois, ça se discute..." Il fait mine de réfléchir et puis, il sourit. Fred est si facile à piéger au bout du compte et avec Julia, il sera probablement toujours le dindon de la farce, même s'il croit le contraire.

i know how to hex you - @fred weasley

Une démangeaison insupportable, des accusations grotesques et au loin, un éclat de rire. Ça ressemble au début d'une mauvaise blague, c'est pourtant le cauchemar parfum gueule de bois que vit Julia au beau milieu du chemin. Elle attire le regard des passants à s'égosiller contre le fantôme d'un Weasley sans savoir duquel il s'agit ; elle est certaine que c'en est un, si ce n'est deux - copies l'un de l'autre.
Elle s'avance en furie vers leur boutique, poings serrés, mais n'est pas au bout de ses surprises. Julia n'a pas fini de donner de la voix apparemment, vu le cri qu'elle lâche quand une voix la prend par surprise par-dessus son épaule - elle sursaute si haut qu'elle atteint presque la taille de celui qui cause ses tourments. Fred.
- TOI !
- Tu vas faire quoi? Hurler dans mes oreilles ou vomir sur mon stand de philtres d'amour? Julia se rebiffe sous les accusations, affiche un air outré quand bien même il se pourrait bien que sa deuxième suggestion soit basée sur une histoire vraie.
- Pardon ?! J'peux savoir d'où tu sors ça ?!

Mais loin de se laisser démonter, Fred observe les écrits et dessins qui ornent son bras et son air de défi énerve encore plus la jeune femme.
- Sale eczéma que tu nous fais là, non? Faudrait penser à faire un tour à Ste Mangouste éventuellement… A ces mots cependant, Julia perd de sa superbe. Il n'est quand même pas en train de lui dire qu'il n'a pas de solution pour ces tatouages ? Ils sont bien temporaires ou effaçables, non ? C'est très graphique, ce récit sur ton bras, dis moi. Je me demande ce que t'as fait pour mériter ça... Quoique j'ai une micro idée, pas toi? Il ne lui en faut pas plus pour plisser les yeux d'un air de défi elle aussi, se faisant le miroir de l'expression du rouquin sans même s'en rendre compte.
- Accouche, Weasley. Sa voix n'est qu'un sifflement, vibrant de colère ; elle ne nie pourtant pas les accusations à peine voilées de Fred.
- Je peux peut être t'aider, Julia. J'ai pas mal de compétences dans le domaine des farces et attrapes après tout. Julia lève les yeux au ciel ; son air suffisant lui donne envie de le gifler, mais quelque chose l'en empêche, allez savoir quoi. Mais pour ça, faudrait savoir si tu mérites une intervention clémente de ma part, après la débâcle au magasin la dernière fois, ça se discute…

Le culot - le sang de Julia ne fait qu'un tour. Elle se rapproche un peu plus de lui, quitte à devoir lever le visage pour le regarder droit dans les yeux. Les siens lancent des éclairs - si les regards pouvaient tuer, Fred ne serait plus qu'une bouse de strangulot à même le sol.
- Je vais te dire pourquoi tu vas me débarrasser de cette merde, Fred. Elle s'approche encore un peu, tant et si bien qu'elle peut sentir son souffle sur sa peau et c'est peut-être moins désagréable que ce qu'elle veut bien avouer. Tu vas le faire parce que je sais où te trouver et que si tu ne le fais pas, je ferai de ta vie un enfer. Tu ne seras jamais débarrassé de moi, t'entends ? Jamais. Elle aurait pu supplier, marchander contre des verres gratuits au chaudron baveur, mais ce ne serait pas Julia et son ire qu'elle veut légendaire - d'ailleurs, ses joues rougissent sous le coup de la colère. Elle ne doute par ailleurs pas que ce soit la seule solution à son petit problème, n'ayant aucune confiance en Fred et bien trop fière pour se résoudre à quoi que ce soit d'autre

- Je tiens pas particulièrement à te coller aux basques, crois-moi - elle affiche un air dédaigneux, comme si la simple idée lui donnait des frissons et elle s'imagine bien que la réciproque est vraie - mais il est hors de question que je me pointe au taff avec ça demain. Et si tu penses que la soirée de l'autre jour était un débâcle, attends un peu. Je me suis retenue à cause d'Ang- Elle s'interrompt brusquement, consciente d'en avoir déjà trop dit dans ce dernier éclat.

Il la provoque, réaction basique d'un Weasley lorsqu'il est en présence d'un autre être humain, d'autant plus si ledit être humain se prénomme Julia Holt. Elle a le don de le rendre encore plus dingue qu'il ne l'est au naturel, autant dire que ce n'est un cadeau pour personne mais la blonde n'a pas l'air de réellement s'en rendre compte. Fred, lui, préfère jouer la condescendance et les répliques bêtes parce que c'est toujours plus simple que de se confronter à la réalité, n'est-ce pas? "Il y a des rumeurs qui circulent sur ton dernier passage au magasin, disons. Après, personne n'a rien vu ni entendu, évidemment..." Oh, le beau mensonge. Tout le monde a vu Julia faire n'importe quoi et crier dans les oreilles de chaque client encore présent. Fred en a ri, ce qui est en soi plutôt ridicule parce qu'il s'agit de sa clientèle de marque, de son chiffre d'affaires et de son avenir en tant qu'homme d'affaires. Est-ce qu'on peut dire que c'est grave? Certes, il tient à ses farces et il ne compte franchement pas mettre la clé sous la porte dans un avenir proche, encore moins à cause d'une jolie blonde bornée et très pénible.

Rien ne peut mieux définir Julia après tout, si? Bon, Fred a déjà eu quelques autres adjectifs en tête la concernant mais il n'est définitivement pas prêt à partager le secret au reste du monde. A la place, il préfère grandement l'enquiquiner jusqu'à ce qu'elle hurle et prenne ses jambes à son cou, ce qui n'est jamais arrivé. Cette réalité est honnêtement un miracle puisqu'un humain normalement constitué ne tient pas plus d'un quart d'heure aux côtés d'un Weasley sans abandonner le peu de sens et de logique qu'il possède. Fred a cette capacité que les autres n'ont pas, avec son sourire en coin, ses sarcasmes et ses idées qui ne valent pas un rond. Il en rit pourtant, immature au possible en faisant passer son regard du bras de Julia à son doux visage en colère. "Alors, techniquement, accoucher est impossible mais, eh, avec la magie après tout, t'as raison..." Elle va perdre patience, il va gagner ce combat, voire peut être même la guerre. Du moins, c'est ce que croit le Weasley mais il est clairement loin du compte dès lors qu'on parle de Holt.

La preuve, elle surenchérit dans la minute suivante, s'approchant de lui avec un courage défiant toute concurrence. Le jeune homme reste planté comme un piquet, tâchant de ne rien laisser paraître, malgré cette entrée impromptue dans son espace vital. "Et si c'était mon rêve le plus fou, de ne jamais être débarrassé de toi, Juju... Et de te torturer jusqu'à la mort?" Il devient très indécent à laisser échapper ce genre de paroles. Heureusement, il a réussi à articuler les quelques mots de la fin pour ne pas paraître trop accrochée à l'idée. Non, il la hait, il doit bien lui répéter dès qu'il le peut, non? Fred finit néanmoins par tiquer aux derniers mots de la blonde: il devine une raison des plus importantes à toute cette débâcle et l'histoire toute entière pourrait être liée à son frère jumeau, aka la prunelle de ses yeux alors le Weasley va clairement faire un effort pour interpréter le discours de la sorcière et lui arracher les vers du nez. Quoiqu'il en coûte. "Vas y, finis ta phrase, ça m'intéresse là. Quelque chose à partager sur Angie, peut être? Tu peux rien me cacher de toute façon... Sinon, tout ça, ça va rester sur ta peau, tu t'en doutes." Il abuse dans les grandes largeurs à vouloir la manipuler pour des sottises mais Fred ne peut pas faire autrement, sa nature reprend le dessus. Il a besoin de savoir et surtout, il a besoin qu'elle reste encore un peu au beau milieu de cette rue, non loin de lui. Allez savoir pourquoi, bien entendu.