(milo) tell me you love me in private

milo n'a pas connaissance du monde magique qui l'entoure, lui a grandi en regardant arsenal - manchester united à la télé, n'a jamais entendu parler de quidditch ou de baguettes magiques et de sortilèges (en-dehors des livres, évidemment) + son père est allemand et sa mère anglaise. après sa naissance, la famille a décidé de quitter l'ancienne RDA pour rejoindre le Royaume-Uni et y démarrer une nouvelle vie. malgré tout, c'était important aux yeux de son père qu'il ne perde pas de vue ses origines germaniques alors il a grandi en apprenant l'anglais à l'école et l'allemand à la maison, ce qui fait qu'il est aujourd'hui bilingue. + milo a un grand frère de quelques années son ainé dont il est très proche, les deux frères ayant construit un lien encore plus fort après la mort de leurs parents dans un accident de voiture il y a deux ans de ça. + lui et son frère habitent ensemble depuis cet évènement, et aujourd'hui milo est bien content que ce soit le cas, ça lui permet de prendre soin de son grand frère. ce dernier a pour ainsi dire pété les plombs il y a quelques mois et depuis ne parle plus que de sorciers, de magie et d'un danger imminent. milo n'y comprend pas grand chose, et le psychologue de son frère non plus, mais ils continuent à espérer que ça finira par aller mieux avec le temps. + milo s'est rendu compte il y a plusieurs années déjà qu'il lui arrivait d'être attiré par les hommes, jusqu'à présent c'est quelque chose qu'il garde pour lui, plus par pudeur qu'autre chose. il regrette de ne pas avoir pu en parler avec ses parents avant leurs morts, mais ce n'est pas pour autant qu'il a envie de s'ouvrir sur le sujet auprès de son frère. de toute façon ce n'est pas vraiment le moment, il aurait l'impression de ne faire que lui rajouter d'autres problèmes. + s'il lui arrive évidemment de prendre le métro londonien, milo préfère se déplacer dans la capitale à vélo. il trouve ça beaucoup plus facile pour se rendre au boulot ou rentrer chez lui et il aime le fait que l'air frais l'aide un peu à désaouler quand il rentre de soirée. + il traîne souvent avec la même bande potes au pub où ils ont pris leurs habitudes, il arrive même qu'ils soient rejoints par un beau brun qui ne laisse pas totalement milo indifférent, même s'il préfère garder ses distances de ce point de vue là vu le manque de fiabilité totale du garçon en question. + milo n'a aucune idée de ce qu'il voudrait faire de sa vie, pour l'instant il bosse pour payer les courses et s'occuper de son frère et il trouve que c'est déjà pas mal. de toute façon il n'a jamais été attiré par une carrière en particulier, alors il fait ce qu'il faut pour avoir les moyens de continuer à vivre, point barre.

« Milo, c’est toi ? » La voix presque paniquée de son frère arrivait jusqu’à ses oreilles alors qu’il refermait la porte d’entrée. Les bras chargés de courses pour pouvoir survivre toute la semaine, Milo posa ses clés sur la table de l’entrée. « Oui, qui veux-tu que ce soit d’autre ? » Lança-t-il sans s’énerver. Il devait pourtant bien avouer que l’état de son frère ne rendait pas sa vie très facile ces derniers temps et qu’il commençait à saturer un peu d’entendre cette question dès qu’il rentrait du boulot. Comme à chaque fois que cette pensée lui traversait l’esprit, il se sentit aussitôt coupable. Si les situations étaient inversées, lui s’occuperait de toi et sans se plaindre. Milo laissa échapper un petit soupir avant de traîner les sacs de courses jusqu’à la cuisine et de commencer à les ranger. Heureusement pour eux qu’ils avaient pu récupérer l’appartement de leurs parents après leur mort, sinon ils auraient été virtuellement à la rue. Ce n’était pas le maigre salaire de Milo qui leur aurait permis de continuer à vivre en plein cœur de la capitale britannique, et dans son état, son grand frère ne pouvait évidemment pas travailler. C’était à peine s’il réussissait à sortir de chez eux… L’autre fois il avait réussi à franchir le paillasson avant de retourner se lover dans le fauteuil du salon, visiblement pas encore prêt à rejoindre le monde réel. « Tu veux que je te ramène un truc pendant que je suis debout ? » Demanda-t-il à travers la porte entrouverte de la cuisine. Pas de réponse. Milo se dirigea alors en direction du salon et remarqua directement son frère une épaule collée contre le mur de l’appartement, les yeux rivés dehors, cachant à moitié son visage derrière les rideaux. C’était devenu sa nouvelle obsession du moment de surveiller tout ce qu’il se passait au-dehors, il avait bien essayé d’expliquer à Milo que c’était nécessaire de les surveiller et qu’il savait qu’ils finiraient par revenir pour lui, le jeune serveur n’avait pas été convaincu. « T’as vu quelque chose d’intéressant ? » Demanda Milo d’un ton las avant de se laisser tomber sur le canapé. Le psychologue qui s’occupait de suivre son frère lui avait bien fait comprendre que ça ne servirait à rien d’essayer de le raisonner en utilisant de la logique, alors à la place Milo avait peu à peu fini par plus ou moins jouer le jeu. « Un éclair violet tout à l’heure. Mais le temps que je cligne des yeux c’était déjà parti. Aucune idée de ce que c’était mais c’était suspect en tout cas. » Expliqua rapidement son frère sans quitter la rue londonienne des yeux. Sa voix était effrénée, comme si cet éclair violet probablement imaginé renfermait la preuve qu’il n’était pas devenu fou et que ce qu’il disait était vrai. Milo émit un petit bruit neutre en guise de réponse, pas le moins du monde convaincu que son frère ait vu quelque chose d’important. À force de garder les yeux scotchés sur l’extérieur, c’était normal de commencer à avoir des hallucinations visuelles. Milo était même surpris qu’il n’en ait pas plus. L’autre jour il lui avait juré avoir vu un hibou avec une lettre attachée à la patte remarque, ça restait encore le truc le plus invraisemblable que Milo avait entendu depuis que son frère était… avait changé. « Ça te dit pas de faire autre chose un peu ? On pourrait louer un film ? Ou jouer à la console ? » Proposa-t-il en désignant d’un geste de la main la PS1 pour laquelle il avait économisé pendant des mois, pensant ainsi faire enfin plaisir à son grand frère. Ce dernier ne détourna même pas les yeux de la fenêtre et ne daigna pas répondre. Milo soupira longuement avant de se relever et de se diriger à nouveau vers la cuisine. « Je vais nous faire à manger, tu dois crever de faim. » Commenta-t-il sans s’attendre à une réaction de la part de son frère cette fois-ci. Et heureusement, il aurait été déçu.