You found me [Fe Harmony]

C’était l’an dernier, James avait encore 24 ans, et sa vie était encore parfaite, ou du moins tranquille. Il était encore l’accro du travail qu’il avait toujours été, son poste de médicomage lui suffisait amplement et il ne demandait rien d’autre. Il avait trouvé sa vocation et même s’il l’avait voulut, il n’aurait pas eut le temps de penser aux filles et aux relations, et ça lui allait très bien comme ça. Enfin, de toute évidence ce n’était pas le cas de ses collègues de l’hôpital qui tenait absolument à le faire sortir et s’amuser un peu, au moins de temps en temps. Plus prude qu’eux sur ce plan là, James n’avait jamais accepté de sortir avec eux, prétextant toujours une opération urgente ou alors une obligation familiale quelconque. Mais il vint un moment où il fut à court d’excuses et où il fut bien obligé d’accepter, plus ou moins leur invitation, à coup de « on verra… ». Ils ne comprenaient pas que ça ne le tentait pas ? Visiblement non puisqu’ils insistaient encore et toujours, depuis presque un an désormais. Il fallait dire que James n’avait déjà pas envie de passer son temps à faire la fête, mais en plus de ça, il avait une notion légèrement différente de l’amusement que ses collègues. Ah oui, on vous l’avait pas dit. L’endroit où ils voulaient le trainer depuis presque un an, c’était un club de strip-tease. C’était peut-être son côté un peu vieux-jeu, mais James n’avait pas l’intention d’y aller, c’était pas son style.

Mais ce soir là, alors que ses collègues allaient partir pour aller « s’amuser », James se rendit compte que la salle d’attente était vide et qu’il avait déjà raconté à tout le monde que ses parents étaient partis en voyage. Alors pour l’opération urgente ou l’obligation familiale, c’était râpé. Malheureusement pour lui, quand il fallait improviser un mensonge, c’était le genre de moment où il manquait cruellement d’imagination, alors quand ses collègues vinrent le voir alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui, ce fut une discussion à peu près comme ça qui se tint :

« James, tu viens avec nous ce soir ? Allez, fais pas ton timide, on sait que tu n’as rien de prévu ce soir, pas la peine de t’imaginer une tante malade ou un cousin que tu avais promis de dépanner. » Le petit groupe de composé de médicomage et d’infirmier rigola en cœur tandis que James esquissait un petit regard gêné. Il avait bien peur que cette fois-ci ce soit foutu, il n’allait pas y couper. Il se défendit quand même comme il put, conscient que c’était vain face à une marée d’hommes tous aussi bornés les uns que les autres.

« Non, vraiment, ça me tente pas. Allez-y vous, je vais rentrer moi. En plus, je vous gâcherai la soirée. » Il essaya de sortir pour transplaner, mais l’un de ses collègues l’attrapa par l’épaule, le forçant à rester avec eux. Il n’avait pas choisit la bonne technique visiblement, parce que ses collègues étaient désormais persuadé qu’il faisait tout pour se faire supplier de venir. Par pitié… Finalement après encore quelques minutes de dialogue de sourd, James finit par se faire entrainer – plus ou moins par la force – par le groupe et l’un de ses collègues transplana avec lui. Il se retrouva donc devant une boîte de strip-tease londonienne, n’osant même pas relever les yeux du trottoir tellement il était gêné. La soirée allait être sympa, il le sentait tiens… Il se laissa entrainer – il avait finit par comprendre qu’il n’y couperait pas, alors autant se laisser faire, ça durerait moins longtemps – vers l’intérieur et finit par s’asseoir sur une espèce de pouf avec ses collègues. L’ambiance était étouffante et la musique, bien qu’assez envoûtante, était bien trop forte pour lui. Il balaya la salle du regard, en quête d’une échappatoire, pendant que ses collègues commençaient à débattre sur qui se ferait payer une danse privée en premier. James se fit le plus discret possible et pourtant il n’y coupa pas, il fut le premier désigné. Il essaya bien de se débattre, aussi bien oralement que physiquement, mais c’était peine perdu face à tout ses collègues réunis, dont l’un avait même déjà fait appeler une danseuse. James soupira en baissant la tête, bien déterminé à ne pas quitter son siège et à ne pas accepter ça. Il était venu, certes, il n’avait pas eut trop le choix, mais en plus de ça il avait des principes, et puis même, il ne se sentait pas à l’aise comme ça, entouré par toutes ces femmes qui dansaient à moitié nues… Il ne comprendrait jamais l’intérêt qu’avaient ses collègues à venir ici de temps à autre, c’était d’un ennui… Enfin quelques secondes plus tard, une des danseuses vint vers le petit groupe après qu’un de ses collègues soit allé la chercher pour James.

(J’ai pensé que ça pouvait être Harmony la fameuse fille )

Il y a un an, la jolie Harmony vivait déjà sa vie actuelle, à la recherche de l'assassin de son frère, strip teaseuse la nuit dans un club branché et détective privé le jour. La vie avait déjà cette même essence ennuyeuse et monotone. Mais là n'était pas l'important, les jours passent et se ressemblent, mais ce jour là, quelque chose de particulier est arrivé alors qu'elle était simplement allée travailler comme tout les soirs laissant chez elle son costume de détective privé. Comme chaque soir, l'important n'était pas elle, l'important était ce que lui donnerait les clients si elle leur faisait plaisir avec une petite danse privé. Ses activités de détectives ne suffiraient pas à lui offrir la vie qu'elle menait, alors danser chaque soir sous le regard des hommes l'aidait à vivre mieux. Et puis, en général, ils n'étaient pas si désagréables que cela avec elle. De temps à autres, il y avait un homme qui se montrait insistant et qui touché avec les mains alors que le règlement de l'établissement exigeait qu'on ne touche qu'avec les yeux, quand cela arrivait, les demoiselles n'avaient qu'à claquer des doigts pour qu'un membre de la sécurité vienne mettre l'homme en question dehors. Elle avait du succès au club en général. Les hommes voyant en elle quelque chose de différent des autres filles. Oui, ils avaient raisons, elle était différente. Elle, elle ne vivait plus que pour la vengeance, pour tuer cet homme qui lui avait volé son frère.

Il était 19h30 et la jeune femme marchait de sa démarche gracieuse et dansante dans la rue qui menait au club. Elle commençait le travail dans 45 minutes, et ce soir était un des soirs où les clients étaient les plus nombreux en général. A croire que quand les hommes avaient envie de voir des jolies femmes se trémoussaient pour eux, c'était toujours en même temps. Remarque, c'était tant mieux pour Harmony, elle gagnerait pas mal d'argent ce soir, c'était une bonne chose. Et puis, avec un peu de chance, ça lui viderait la tête.

" Bonsoir Harmony! Tu es en danseuse privé ce soir. Et n'oublie pas, je veux un sourire! Une femme triste ça ne plait pas aux hommes! Donc tu me chasses ce visage d'enterrement et tu prends ton regard le plus sensuel !" Son patron était un homme gentil, mais il ne comprenait vraiment rien aux femmes. Tour les soirs il lui disait la même chose. Elle avait parfaitement conscience qu'une fois dans la salle remplie de testostérone, il fallait qu'elle soit sensuelle et envoutante. Et elle pensait même pouvoir dire qu'elle était douée pour ça.

" Allez les filles, c'est parti! On va les faire rêver comme ils n'ont jamais rêvé. Et ne vous laissez pas toucher! " Oui, la jeune Stevenson s'était liée d'"amitié" avec les autres filles du club et elle leur donnait toujours des conseils. Un peu comme l'aurait fait une grande sœur. Harmony enfila rapidement l'une des tenues fournit par l'établissement. Aujourd'hui, elle avait opté pour quelque chose de noir. Le décolleté était plongeant et la jupe pas franchement longue. Après un rapide passage au maquillage et à la coiffure, elle était prêtes. Et elle était carrément à tomber. Des tas d'hommes donnerait une petite fortune pour qu'elle leur offre un peu de rêve. Un peu de tout ce que leur petite amie n'arrivait pas à leur donner. Le corps d'une femme est quelque chose de beau, de désirable et un irrévocable appel au vice et à la luxure. Quel homme n'aurait pas envie de dévorer un corps qui provoque chez lui un incommensurable désire de péché de chair? Sans doutes aucun, ou peut être les gays :, mais ils venaient rarement dans le club où travaillait la demoiselle et où aucun homme ne travaillait. Quelques heures plus tard, le travail affluait. Elle n'avait été demandé qu'une seule fois quand un homme vint lui demander quelque chose d'un peu particulier. Une danse privé pour un ami un peu... "coincé", la jeune femme ne reculait devant rien. Après tout, si il était coincé, il y avait forcement un moyen de le décoincer et elle serait ravi de servir à quelque chose pour une fois. Harmony accepta donc en lui disant qu'elle arriverait dans quelques minutes. Et quelques minutes plus tard la belle brune vint s'assoir sensuellement sur les genoux de l'homme en question en lui souriant d'un sourire ravageur. Elle se leva en passant les jambes de part et d'autres de celles du jeune homme et entreprit une danse plutôt... chaude et sensuelle qui offrait une magnifique vue sur sa chute de rein ou même sur le contenu de son t-shirt.

" Alors mon beau? Le spectacle est agréable d'où tu es? "

James était on ne peut plus mal à l’aise. Déjà il trouvait l’ambiance étouffante, et les rires et regards quelques peu vicieux de ses collègues ne l’aidaient certainement pas. Il aurait tout donné pour être tranquillement chez lui en ce moment même plutôt que d’être assis sur le pouf d’un club de strip-tease londonien. Mais non, il avait fallut que ses collègues l’amènent de force ici. Quand un homme dit qu’il a été dans ce genre de club parce que ses amis l’y ont forcé, c’est rarement vrai, mais pour James, c’était bien le cas, et pour cause, il était coincé… Avec les femmes. Il regarda autour de lui, constatant une nouvelle fois à quel point il était le seul de toute la petite clique à ne pas se sentir dans son élément. Ses autres collègues avaient l’air d’apprécier le spectacle et buvaient et riaient joyeusement, tandis que James commençait presque à avoir la nausée. Il était sur le point de se lever pour s’en aller, il avait presque déjà commencé à s’excuser auprès de ses collègues parce qu’il devait partir, mais il fut plus ou moins retenu à sa place. En effet, l’une des danseuses s’était approchée de lui et était venu s’asseoir sur ses genoux. James ferma les yeux et les frotta doucement avec ses doigts, préférant ne même pas imaginer la tête ravie que faisaient ses collègues autour de lui, tandis que lui était plus désespéré que jamais.

Il retint de peu un soupir et allait forcer la jeune femme à se relever quand elle le fit elle-même. Il crut pendant une seconde que peut-être elle allait le laisser s’en sortir parce qu’elle avait remarqué qu’il n’en avait aucune envie, mais non, elle s’était juste relevée pour mieux venir s’asseoir à califourchon sur lui. Cette fois-ci son soupir partit sans qu’il ne réussisse à le retenir et il fit ce qu’il put pour s’empêcher d’entendre les rires et les réflexions machistes de ses collègues à côté de lui. Il se raidit en voyant la jeune commencer à danser, et détourna la tête pour s’empêcher d’avoir une vue idéale sur son décolleté. Il ne savait décidément pas ce que les autres hommes trouvaient à ce genre d’endroit, avoir une femme assise comme ça sur lui et faisant tout ce qu’elle pouvait pour le chauffer, eh bin lui, ça ne lui donnait pas du tout envie, au contraire même. Ça lui donnait juste le sentiment d’être… Pas violé, n’allons pas jusque là, mais presque agressé et dire qu’il y avait des gens qui payaient pour ça. Mais la goutte d’eau qui fit déborder le vase fut quand la jeune femme lui demanda s’il appréciait le spectacle. Il fit semblant de ne pas comprendre l’allusion qu’elle faisait au fait qu’elle lui montrait quasiment tout son corps et sans réfléchir, posa ses mains sur les hanches de la jeune femme, la porta doucement et la reposa à côté avant de se relever lui-même, faisant semblant de ne pas remarquer les visages stupéfaits autour de lui, dont celui de la jeune femme. Au moins, il se sentait déjà mieux, et c’était l’essentiel. Sans faire attention à ses collègues il sortit son portefeuille, sans même se demander si elle avait déjà été payée ou pas, il voulait juste sortir d’ici, et lui donna probablement assez d’argent pour payer la danse qu’elle avait commencé, à vrai dire peut-être même deux.

« Tenez, merci, c’est très gentil, mais je ne suis pas intéressé… Vraiment vous étiez parfaite, mais ce n’est pas mon style, désolé. »

Il lui lança un petit sourire en coin, déposant les billets dans sa main avant de s’éloigner pour aller aux toilettes. Il se passa de l’eau sur le visage et prit quelques minutes pour se remettre les idées en place et surtout, chasser de sa tête le souvenir de ce qui venait de se passer. Finalement, il ressortit des toilettes l’air déjà un peu mieux en point – en tout cas sa nausée lui avait passé – mais toujours aussi mal à l’aise. Il jeta un coup d’œil au groupe de ses collègues, dont la moitié discutait à voix basse, probablement de ce qui venait de se passer, tandis que l’autre, totalement désintéressée par l’évènement, continuant à regarder les danseuses en riant. Il soupira doucement avant d’aller s’asseoir au bar un peu plus loin et de se commander un whisky. Ces endroits moldus franchement, c’était l’horreur. Il aurait tué pour un whisky pur feu, mais bon, il allait devoir se contenter de la version moldue. Il prit une gorgée de la boisson et commença déjà à se sentir mieux. Jamais il n’aurait du venir ici, il n’était pas à sa place, et encore, il ne savait pas encore à quel point. Disons plutôt qu’il ne l’avait pas réalisé, ce n’était pas pour ça que ça rendait la situation plus facile pour lui. Imaginez-vous, par exemple, une personne par qui vous ne vous sentez pas physiquement attiré, et qui commence à vous faire une lap dance… Il y avait de quoi être traumatisé. Bien sur, James attribuait ce « traumatisme » au fait que ce n’était pas son style et qu’on l’avait poussé à le faire alors qu’il n’en avait eut aucune envie, rien de plus.

Enfin il finit bientôt son verre et, réalisant soudainement qu’il n’avait aucune raison de rester ici plutôt que de rentrer chez lui, il paya sa consommation et se leva de son tabouret pour se rendre vers la sortie. Il fit exprès d’emprunter le chemin qui ne passait pas par le coin où le groupe de ses collègues était encore rassemblé, mais avant qu’il ait eut le temps de parcourir la moitié de la salle, il fut arrêté par un bruit qui lui semblait inhabituel.

(Sorry c'est court )