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 Etranges Retrouvailles

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MessageSujet: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyJeu 5 Aoû - 18:36



    Etranges Retrouvailles  100805063214190367 Etranges Retrouvailles  100805063252750495
    On ne choisit pas sa famille, on choisit ses amis.
    Eléonor&Mélissa

    C’est fou ce que nos parents peuvent avoir des idées stupides et ennuyeuses qui plus est. Pourquoi fallait-il absolument qu’ils ses rendent en famille, si on peut dire ça ce dont doute particulièrement Eléonor, à Ste Mangouste? Un samedi en plus ! Et pendant les vacances scolaires ! Peut être pensaient-ils qu’elle n’avait rien d’important à faire, qu’elle adorait passer du temps avec eux, qu’elle les aimait… Une chose était certaine, la jeune fille n’aimait pas ses parents. Son père du moins, elle n’avait rien à reprocher à sa mère, si ce n’est sa soumission, son incapacité à réagir, à toujours approuver son mari, même quand il s’agit de séparer ses enfants, deux êtes autrefois inséparables, aujourd’hui perdus à jamais… Enfin bref, le sujet n’était pas là, toute la famille (j’utiliserais ce mot aucun autre ne pouvant convenir) se rendit donc en cette matinée ensoleillée à Londres, plus précisément à Ste Mangouste. Eléonor n’étant pas majeure, elle dut utilisée le transplanage par escorte, bien entendu, cela ne se fit pas tout en douceur. Elle refusa catégoriquement de se faire accompagner par son père, ce qui lui valut une sacrée gifle, que la Serdaigle aurait adorée lui rendre, mais qui permit finalement une réaction de sa mère qui surement lasse de ces disputes attrapa sa fille par le bras et l’entraîna dans les noirceurs du néant.

    Un seconde plus tard, mère&fille se trouvait dans une petite ruelle probablement proche de l’hôpital. Eric les rejoignis à peine une minute après, et ils se dirigèrent vers Ste Mangouste. Sur le chemin, le père d’Eléonor fit comme toujours des remarques désobligeantes sur les moldus, du genre « Vermines et Bâtard, si seulement j’avais apporté mon second masque… ». Eléonor savait parfaitement à quoi il faisait référence, de toute façon l’allusion ne pouvait être plus claire. La Serdaigle avait beau avoir des difficultés à côtoyer les Moldus, elle ne put s’empêcher d’émettre une remarque désobligeante, rien que pour le plaisir de provoquer son père.

    Inutile père, leurs vies ont tellement plus d’importances que la votre.

    Cette remarque lui aurait certainement valut une punition sévère, si à cet instant ils n’avaient pas été arrivés à destination. Nul doute que cette excès de rébellion serait punit tout au tard, mais ce n’était plus la question pour le moment, il y avait bien trop de monde dans le hall d’entré de l’hôpital pour qu’Eric ose faire une scène à sa fille ici, il tenait bien trop à sa réputation, réputation acquise au sein même du ministère. Les Johnson étaient justement venus dans l’hôpital des sorciers pour maintenir la réputation d’Eric. Ils venaient rendre visite à l’arrière grand-mère maternelle d’Eléonor, internée ici depuis deux mois, car incapable de s’occuper d’elle-même sans mettre sa sécurité et celle des autres en danger. Ils se rendirent en silence aux quatrième étage, là-bas une infirmière les conduisit jusqu’à Lyla, 98 ans, et encore toutes ses dents. S’en suivit une longue et pénible demi heure à jouer la famille compatissante, attristée et heureuse. Ce portrait n’inspirait que dégout à Eléonor et lui donnait envie de vomir. Ne pouvant en supporter plus, elle prétexta une envie pressante pour s’éclipser.

    Cependant une fois la pièce quittée, la Serdaigle ne se dirigea pas vers les petits coins, elle monta à l’étage au dessus, se souvenant que c’était celui qui abritait ce qu’on aurait pu appeler une cafétéria. La jeune fille fouilla ses poches et en sortit une mornille et quelques noises, de quoi se payer un jus d’orange. Elle alla donc acheter sa boisson, et s’installa à une table pour le siroter. Elle en profita pour observer les autres personnes, il n’y en avait que très peu : un vieil homme en compagnie d’une infirmière, une femme enceinte, ainsi qu’un jeune garçon qui avait du faire des siennes avec un balai pour enfant. Puis la porte s’ouvrit et une nouvelle personne arriva. Une jeune fille, à peu près du même âge qu’Eléonor, brune, mince et assez grande. La Serdaigle ne la reconnut pas tout de suite, ses cheveux avaient tellement poussés qu’ils lui arrivaient aux épaules, et ses yeux avaient perdus quelques choses… Une lueur ne les faisaient plus briller comme avant, un manque d’espoir si reflétait, c’était comme si ils avaient perdus toute vie. Et puis, il n’y avait plus cette aura autour de cette ex-camarade, cette aura de joie, de bonheur qu’elle savait si bien faire partagée… A la voir ainsi, Eléonor se dit qu’elle avait perdu ce qui la caractérisait le mieux d’après elle : sa joie de vivre.

    Impatiente de savoir ce qu’était devenue Mélissa (puisque c’était elle), Eléonor se leva et s’approcha à pas feutré de la table ou son amie s’était installée. Finalement, on pouvait toujours la reconnaitre, son visage n’avait pas changé, il était resté comme figé dans le temps, son expression en revanche, semblait avoir pris plus d’une ride ces derniers jours. Eléonor tira la chaise qui se trouvait en face de Mélissa, ce qui la fit réagir. Elle s’installa lui sourit et s’adressa à elle.

    Salut Mélissa ! Tu vas bien ?


    Elle ne savait pas quoi ajouter d’autres, cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas vu, en plus de cela, Mélissa avait quitté Poudlard sans un mot, ni une explication. Le simple fait de revoir son visage si familier renvoya Eléonor à l’époque ou elle se côtoyait régulièrement, il ne lui en fallut pas plus pour de nouveau sourire et être prête à entamer une conversation avec son amie.

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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyVen 6 Aoû - 11:21

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~ Etranges retrouvailles ~
    La journée s’était passée tranquillement, aussi tranquille que possible … J’essayais de passer la journée à m’occuper comme je le pouvais mais de plus en plus, je ne ressentais qu’une envie : celle de sortir d’ici. L’atmosphère de Ste Mangouste l’étouffait J’avais envie de respirer dehors Même si je ne voyais pas dehors, le paysage, l’imagination était là et se fiant à tous les bruits alentours, j’imaginais aussi bien tout ce qui se passait dehors. Je m’ennuyais affreusement et Vanessa que j’avais rencontrée quelques jours auparavant et avec laquelle nous avions discuté n’était plus ici. Je me demandais si cela allait pour elle… Je pense que oui mais, étant bloquée ici sans pouvoir sortir, je ne pensais pas la revoir d’ici longtemps … C’était dommage, j’étais sans doute condamnée à rester bloquée dans cet endroit sans espoir de sortie comme d’autres qui, eux, n’attendaient que cela… Etre prêts à sortir. Hier, j’avais assisté à deux départs. Et deux arrivés. Même ceux venant d’arriver partiraient plus tôt que moi.

    Moi, je ne savais même pas si j’étais prête, et si je le serai prête un jour ; on ne voulait pas me laisser de toute les façons … Ces jours-ci, depuis que je me sentais plus seule que jamais, j’en arrivais à pleurer la nuit … La nuit dernière, la mécidomage de garde m’avait entendue et était venue me voir et avait voulu me donner un somnifère … D’un geste brusque de la main, je l’avais renversé. J’en n’en voulais pas ; j’en avais marre que l’on donne des trucs ici. Mais ça ne l’a pas fait changé d’avis et sans avoir insisté, elle m’avait maugréé en me tenant le poignet avec force qu’elle en parlerait au médecin le lendemain. Elle, je ne l’avais jamais aimée. Elle n’était pas gentille, ni le médecin de garde, bien que l’on puisse déjà plus parler avec lui. En tous cas il m’écoutait plus, mais elle je suis sure qu’elle n’aimait pas les enfants … Une fille plus jaune présente ici pour une maladie incurable me l’avait dit. Elle non plus ne sortirait pas, alors nous avions lié amitié. Je ne sais d’ailleurs pas si je puis nommer le mot « amitié » … Nous ne nous connaissons pas, et nous ne cherchons pas à parler de notre passé, ni de nous. Nous restions simplement ensembles parfois, dans le hall de l’hôpital ou dans la chambre de l’une et de l’autre. Cela nous convenait. Nous échangions parfois nos avis sur les uns et les autres travaillant ici. Nous savions que ni l’une ni l’autre ne quitteraient ce lieu froid avant longtemps … Très longtemps. Elle s’appelle Jenny. Elle m’a dit qu’elle n’avait que quelques mois … Alors, pourquoi chercher à s’attacher à elle, si la peine lorsqu’elle partira sera encore plus vive ? Je ne puis dire alors si c’est de l’amitié.

    Les journées se résumaient à cela… Du matin au soir, j’arpentais les couloirs, avec elle ou sans elle. Ce jour-là, j’étais seule. Je commençais vraiment à être lasser de ces longs couloirs aux murs blancs, de même que ces regards réprobateurs des médecins qui n’aimaient pas que j’arpente dans cesse les couloirs … Préféraient-ils que je reste à ne rien faire dans ma chambre ???Parfois, je m’imaginais prendre la fuite et sortir d’ici… Tellement j’en avais assez de rester coincée par ici… Parfois, je m’imaginais rester à sortir, et m’enfuir loin d’ici. Rester de longues heures dehors, sous la lune et les étoiles, et simplement écouter les bruits alentours, m’imprégnant de la nature qu’il me semblait n’avoir pu écouter pendant de nombreux mois, voire des années. Mais un moment de lucidité, je me disais que c’était ridicule, ils finiraient par me retrouver, toujours … Où que j’irai.

    En bas, je trouvais une table de libre, toujours la même … L’hôpital se révélait de plus en plus prévisible. Soupirant, je regagnais pourtant cette table mais à peine plongée dans les recoins sombres de mes pensées, j’entendis une voix s’adresser à moi ; une voix qui me semblait à la fois familière et pourtant étrangère. Je crus un moment qu’elle ne s’adressait pas à moi, mais elle avait prononcé mon nom… Mais je ne parvenais pas à reconnaître sa voix …Du moins, à mettre une identité dessus. Je frissonnais d’effroi. Décidément, j’en avais assez d’essayer de faire des efforts pour me souvenir alors que tout pourtant semblait m’échapper devant mes yeux… C’était presque affolant de voir quelque chose frôler les parois de son esprit et quand on essayait de s’en saisir, hop, il nous filait entre les deux, prenant plaisir à se moquer de nous…

    « Bonjour... »

    Aller bien ? Je sus pourquoi je n’aimais pas cette question. Plus celle là que n’importe quelle autre. Je ne savais jamais que répondre … Et puis, à vrai dire, pourquoi être à Sainte mangouste si tout allait bien ? Donc, si j’y étais, c’était forcément que je n’allais pas bien …Même si je me sentais enfermée ici, cloîtrée et que mon seul désir était de sortir et peut-être même de retourner voir la maison où j’avais habité mais qui serait vide à présent… Je n’osais imaginer qu’elle put être acheté par quelqu’un d’autres… De toute façon, n’étant plus que la seule vivante de ma famille, c’était moi la propriétaire des lieux n’est-ce pas ? Le seul problème était que j’étais encore loin d’être majeure … Par conséquent, je n’en étais pas propriétaire entière…

    « … ça va, comme une personne se trouvant à Sainte Mangouste pour un long séjour… », répondis-je enfin à la jeune demoiselle, sans oser révéler on ignorance quant au fait que je me demandais bien qui elle était, elle qui semblait m’avoir reconnue de suite … « Et … et toi ? », ajoutais-je précipitamment en me souvenant à la dernière seconde des règles de bienséances les plus élémentaires… « Que fais-tu ici ? » ajoutais-je, curieuse. Il y avait deux possibilités : soit, elle venait voir quelqu’un, soit elle venait d’être internée ici … Deuxième possibilité que je ne souhaitais pas. De toute façon, que ce soit la première ou la seconde, elle n’y resterait pas.



Dernière édition par Mélissa De Launay le Dim 8 Aoû - 18:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptySam 7 Aoû - 14:13

La journée s’était annoncée triste et ennuyeuse dans un premier temps; mais depuis qu’elle était tombé sur Mélissa, la jeune Serdaigle était persuadée, qu’elle n’avait pas perdue son temps, en venant à Ste Mangouste. Dès qu’elle avait reconnue son ancienne camarade, la jeune femme n’avait pas hésité pour aller lui parler, la curiosité l’avait envahit et n’allait pas la quitter tant qu’elle ne serait pas satisfaite. Des dizaines de questions se bousculaient dans sa tête : Pourquoi avait-elle quitté Poudlard? Pourquoi n’avait-elle pas donné de nouvelles? Que lui était-il était arrivé pendant toutes ces années? Que faisait-elle ici? Pourraient-elles se revoir?…
Cependant, la sorcière ne dit rien. Pour le moment du mois, elle ne voulait pas assaillir son amie de questions, ce n’était pas un interrogatoire ! Et puis Mélissa avait surement elle aussi des questions à poser à Eléonor. Chaque choses viendraient en son temps. Pour le moment, Eléonor souhaitaient simplement savoir comment allait son amie, elle semblait fatiguée, perdue, et lasse de tout… Elle montrait une facette que rarement sa camarade avait eu l’occasion de rencontrer, celle d’une jeune fille fragile, ayant perdu toute confiance que ce soit dans ses amis, sa famille, ou même sa vie et son avenir. Eléonor n’aimait pas ça du tout, c’était très mauvais signe, et elle regretta d’avoir posée cette question si banale, habituellement utilisée pour prendre des nouvelles. Mélissa prit tout de même la peine de lui répondre.

Elle la salua et ajouta qu’elle allait bien pour «  une personne se trouvant à Ste Mangouste pour un long séjour ». Ses paroles résonnèrent aux oreilles de la Serdaigle, qui trop surprise pour répondre ne réussie pas à faire sortir le moindre son de sa bouche. « Pour un long séjour », ces paroles pouvaient être interprétées de plusieurs façons, qu’Est-ce qu’elle voulait dire exactement? Cette question était sans nul doute liée à la raison de sa présence ici… Interrompant les réflexions d’Eléonor, Mélissa poursuivit en lui retournant sa propre demande et en lui demandant ce qu’elle faisait à Ste Mangouste.

Oh… Et bien moi je vais bien… Je… Enfin j’ai mes soucis, mais je fais avec, je n’ai pas la choix de toute façon. (Sourire) Je suis venue ici pour voir mon arrière grand-mère, elle a été admise ici il y a quelques mois de cela, elle ne parvenait plus à s’occuper d’elle-même sans se mettre en danger alors, les Médicomages l’ont pris en charge. Je serais bien restée avec elle, mais elle manque cruellement de conversation.

C’était l’exacte vérité puisque depuis qu’une maladie l’avait atteinte, la pauvre avait vu sa langue infectée et gonflée, ce qui avait considérablement réduit son débit de paroles. Enfin bref, l’essentiel en ce moment n’était certainement pas sa grand-mère, mais son amie. Comme elle l’avait fait quelques minutes plus tôt, Eléonor lui retourna sa propre question.

Mais toi que fais tu ici? D’après ce que tu viens de dire, tu es ici « pour un long séjour… Elle hésita à poursuivre, mais se lança finalement, histoire de savoir une bonne fois pour toute, ce qui était véritablement arrivé à Mélissa. Qu’Est-ce que ça veut dire exactement?

Tout ceci était tellement mystérieux aux yeux d’Eléonor, elle avait besoin d’une explication pour comprendre, et comprendre son ancienne camarade, et l’aider si elle le souhaitait. Si il y avait bien une chose que la Serdaigle ne supportait pas, c’était de laisser des personnes dans leur coin, de les laisser dans leur tristesse, leur peur, leur désespoir… Elle tenait surement ce trait de caractère des expériences qui l’avaient endurcies, elle avait déjà abandonné un être cher, très cher, par peur, par pure lâcheté. Elle le regrettait bien trop pour laisser ce fait ce reproduire. Envers et contre tout, elle se battrait pour ne plus abandonner ceux qu’elle aime. Cependant, elle voulait le faire dans les règles, si Mélissa voulait lui parler elle le ferait, sinon, Eléonor tacherait d’être présente dans la mesure de son possible, avec le minimum d’informations qu’elle aurait.

Ne te sens pas obligé de me parler, si tu n’en a pas envie. Je ne veux pas que tu te sentes obligée… C’est juste que tu sembles à la fois si proche et si lointaine de la Mélissa que j’ai connu… Il y a quelques choses de différent je le sens… Tu sais je veux simplement t’aider, mais si tu ne préfères pas me parler, me raconter ton histoire, je comprendrais.

Après tout, tout le monde avait son propre jardin secret à conserver. Eléonor le savait très bien, peut être même mieux que n’importe qui, elle qui avait enfouie tant de choses dans son jardin… Elle se força pourtant à stopper ses pensées, et reporta toute son attention sur son amie, elle voulait être prête à l’écouter.
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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyDim 8 Aoû - 18:37

    La mémoire était quelque chose de bien difficile vraiment… Aussi insaisissable que capricieuse, et en particulier sur moi. De la lassitude je ressentais vis-à-vis de cela. De la peine, de la colère à laquelle se succédait la lassitude et l’agacement … C’était à ces termes que se résumait mes journées, les unes après les autres. Mes journées se ressemblaient toutes, et c’est pour cela que même si habituellement j’aimais la solitude, je recherchais bizarrement à voir des gens, du moins à ne pas rester seule … Ne serait-ce que descendre dans le hall ou ici, où plein de monde était présent, cela m’empêchait de sombrer dans une morosité quotidienne … Aussi, je fus à moitié contente que quelqu’un vienne me parler ... A moitié, car j’avais toujours chaque fois une appréhension au creux du ventre… L’appréhension qu’ils ne cherchent à trop savoir, l’appréhension qu’il ne cherche à trop en faire, à me considérer comme si j’étais incapable de m’occuper de moi-même, en gros que leurs actes ne reflètent que la simple pitié …

    Mais là, c’était différent. Cette fille semblait me connaître et je devais le reconnaître que même sa voix en m’était pas inconnue… même s’il m’était impossible de déterminer où est-ce que je l’avais rencontrée et où est-ce que je l’avais connue … Elle me répondit qu’elle était venue voir son arrière grand-mère. Je l’écoutais parler sans dire un mot… En réalité, je tentais de me concentrer sur le son de sa voix pour réussir à déterminer où est-ce que j’avais bien pu déjà la voir tout en essayant de me souvenir quel genre de lien nous avait relié auparavant … J’avais honte. Honte de ne pas me souvenir de cela alors qu’elle-même semblait heureuse de me retrouver ici … Pourquoi ne pouvais-je ressentir ce même sentiment de joie en revoyant des anciennes connaissances ??? A ces mots, mon regard se baissa sur mes genoux l’espace d’une infime seconde puis je le relevais et continuais de l’écouter …

    Mon estomac se noua. Encore une qui souhaitait m’aider… J’avais tendance à refuser toutes les aides qui pouvaient m’être données d’une tierce personne parce que je pensais que personne ne pouvait m’aider… Et c’était vrai en quelques sortes ??? Parfois, j’en avais un nœud à l’estomac et cela me ramenait à Vanessa, qui m’avait dit que je pouvais la contacter quand je le voulais. Je ne sais pas si je le ferai mais je sais une chose, c’est que je la reverrai… Si du moins, elle le voulait encore. Quoique d’un seul coup, je songeais que si elle m’avait connue à une certaine époque, alors elle pourrait m’apprendre – à nouveau – certaines choses que j’avais oubliées… Cela pourrait m’aider à retrouver déjà ne serait-ce que des bribes de mon passé.

    Je sentis mon estomac se crisper alors quelle me demandait ce que je faisais ici. Inconsciemment, mon regard s’assombrit et s’évada aux alentours, à la recherche peut-être d’une échappatoire bien que je savais pertinemment que c’était normal qu’elle me pose une telle question. Après tout, on ne venait pas à Ste Mangouste pour rien, si ??? Non, absolument pas. Je tournais mon regard perdu vers elle de nouveau et lui répondait…

    « Un long séjour effectivement… J’ignore quand je pourrai sortir et si je sortirai un jour… »

    Je terminais ma phrase sur un ton morne, ce qui laissa sous-entendre mon peu d’espoir en la question de ma « sortie ». Enfin, c’était ainsi, n’est-ce pas ? On n’y pouvait pas grand-chose. Parfois, la vie semble davantage s’acharner sur des êtres qui n’ont rien demandé, alors que d’autre qui sont coupables de crimes atroces s’en sortent indemnes. C’était la vie. Celle-ci n’était pas forcément juste avec tout le monde, il fallait s’en accommoder. « C’est juste que tu sembles à la fois si proche et si lointaine de la Mélissa que j’ai connu… » Ma gorge se serra et un frisson me saisit alors que je répétais ses mots. Proche et en même temps lointaine … De même que le passé lui semblait insaisissable. P »roche et lointaine », oui, c’était bien des mots qui pouvaient qualifier la Mélissa d’aujourd’hui. A la fois, elle était elle-même, à la fois elle ne se reconnaissait plus … Elle ne se connaissait plus tout court d’ailleurs. Oui, c’était bien moi, il fallait l’admettre. En esquissant un sourire qui ressemblât davantage à une grimace qu’à un sourire, je répondais doucement …

    « Un jour ne serait certes même pas suffisant pour conter tout ce qui m’ait arrivée… »

    La décourager ? Non, elle ne cherchait pas à la décourager, simplement à la prévenir que d’un, il lui était arrivée beaucoup de choses depuis le moment où elle l’avait vue, et de deux, que son histoire était loin d’être gaie… Quoique certes mouvementée c’est le moins que l’on puisse dire.

    « … Par ailleurs, encore faudrait-il que je m’en souvienne ».

    Ou comment le dire en douceur et en sous-entendus. Mélissa ou l’art de dire les choses d’une autre manière… Elle n’aurait de toute les manières pas pu prononcer ce mot, comme si cela signifiait le rendre encore plus réel. Quant à l’autre mot qu’elle ne pouvait prononcer, celui-là elle tentait même de ne pas y penser ! Alors, le prononcer… Je vous laisse imaginer l’impact qu’il avait sur son esprit, même si elle était habituée à présent à ce qu’elle voyait et ce qu’elle ne voyait pas.

    « Mais…, » ajoutais-je subitement en me souvenant de mes premières pensées… « Tu m’as connue auparavant, n’est-ce pas ? Comment… Comment étais-je ? … Où m’as–tu connue ?? Si tu m'as reconnue, alors c'est que je n'ai pas... changé... de trop. Désolée… », se rattrapa t-elle.

    Sans doute pouvais-je paraître brusque soudainement mais j'étais si avide de me souvenir de ce que j'avais oublié, de saisir n’importe quelle occasion pour tenter d’attraper au vol le moindre petit souvenir de ma vie d’avant que rien d’autres n’avait plus d’importance… Mais l'enthousiasme que j'avais pouvait faire peur, parfois, à la lueur d’envie qui s’allumait dans mon regard éteint, et pourtant d’un seul coup si lumineux… Je me sentit honteuse d'un seul coup : j'avais l'impression de vouloir profiter du savoir que la jeune fille face à moi avait elle, savoir que je n'avais plus. Je me trouvais presque les allures d'un prédateur guettant ma proie, et s'apprêtant à sauter sur cette dernière. Un frisson me parcourut l'échine. Je me faisais presque peur, quelquefois.

    « Pardonne-moi de mon enthousiasme si vif, je… cherche simplement à me souvenir. Je ... M'emporte très souvent... ».


Dernière édition par Mélissa De Launay le Mar 17 Aoû - 16:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyMar 17 Aoû - 14:59



    Eléonor espérait ne pas avoir été trop curieuse vis-à-vis de son amie. En voyant son visage, elle en doutait fortement, cette intense expression de tristesse, ne la quittait pas et d’un coup la jeune Serdaigle sans voulut d’avoir abordé un sujet qui ne faisait qu’aggraver la tristesse de son ex camarade. Un silence s’installa. Pesant, et lourd. Comment deux amies pouvaient en arriver à ce stade? La distance et le manque de communication menait-il toujours à de telles situations? L’amitié ne restait-elle pas plus forte que cela?
    Non impossible, de telles choses ne pouvait se dissiper, s’éclipser sous le seul coup de la distance. Il y avait autre choses c’est sur… Mais quoi? Que lui cachait donc Mélissa? Pourquoi ne se confiait-elle plus comme autrefois, que lui était-il arrivé pour quelle soit à présent renfermée sur elle-même? Autant de questions trottaient dans la tête de la blondinette. Autant de questions sans réponses… Pour l’instant du moins. Eléonor ne laisserait pas tomber son amie, même si elle ne pouvait ou ne voulait pas se confier, la Serdaigle resterait présente, si elle le souhaitait et même si Mélissa n’en avait pas envie, elle garderait un œil (ou deux) sur la jeune fille. Elle en avait besoin, même si elle ne voulait pas l’admettre. Il y a parfois des épreuves qu’on ne peut affronter seule dans la vie, parfois il faut savoir s’ouvrir, et ouvrir son cœur pour pouvoir accepter un peu plus la réalité, pour pouvoir y faire face et continuer d’avancer. Et d’avancer un maximum avec le sourire.
    Un sourire. La serdaigle aurait aimer en voir un se dessiner sur le visage de son amie, n’était-elle donc pas heureuse de retrouver son ancienne camarade? Ou peut être trop assaillit par ses soucis pour pouvoir accueillir se retour comme il le fallait.

    A sa dernière question, Mélissa répondit qu’elle ne savait pas si elle pourrait sortir un jour de l’hopital. Elle était donc internée tout comme l’était la grand-mère de la sorcière, à la différence près qu’elle n’avait que 15ans, et la vie devant elle. Ou peut être pas d’ailleurs, peut être avait-elle attraper une maladie impossible à guérir et qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre? *Non non non pas de précipitation, elle n’a encore rien dit de tel… M’enfin quand même !*
    Mélissa mit fin à ses préoccupation, en lui apprenant "qu’une seule journée ne serait pas suffisante pour tout lui raconter" et que pour lui raconter il faudrait déjà qu’elle puisse s’en souvenir.
    « S’en souvenir »… Ses derniers mots résonnèrent aux oreilles de la jeune femme. Trois mots emplis de tant de sous entendus, ne pouvait pas être plus explicite… Elle avait perdue la mémoire. Elle avait tout oublier. Ainsi donc, elle ne se souvenait même plus de la jeune femme et devait avoir l’impression de parler avec une inconnue. Rien qu’à cette idée, Eléonor eut un pincement au cœur. Elle l’avait oublier, involontairement certes mais à présent elle ne faisait plus parti de sa vie.
    La serdaigle sentait les larmes lui montées aux yeux mais elle fit tout ce qu’elle put pour que celles-ci restent bien sagement ou elles étaient. Se montrer forte ne pas faillir, pas devant elle, alors qu’elle semble si vulnérable et fragile. Elle se devait d’être forte, d’accepter son amnésie et de faire avec. Elle ne pouvait l’abandonner alors qu’elle traversait une période si difficile. Elle serait là.
    Eléonor n’ajouta rien tout était dit. Elle s’en serait voulut de prononcer un simple « désolée » totalement inapproprié et que Mélissa n‘aurait pas apprécié, elle en étai sure. Aussi préféra-t-elle se taire, le silence représentant parfois bien plus que les mots.

    Mélissa poursuivit, ne voulant surement pas s’attarder sur l’essentiel de ses problèmes. La sorcière n’en tenait pas compte, elle était ravie, que son amie prenne la parole bien au contraire. Avide de savoir quelle personne et qu’elle vit elle avait mené, elle la questionna pour en apprendre davantage. Elle s’excusa presque aussi pour son emportement, ce qui arracha un sourire à la Serdaigle.

    Tu n’as pas à me présenter d’excuse pour vouloir savoir quelle personne tu étais. Effectivement je te connais, plutôt bien je pense d’ailleurs. Nous nous somme rencontrés à Poudlard, l’école des sorciers. Nous appartenions à la même maison toutes les deux, les nobles et sages Serdaigles ! (Sourire) Et puis nous n’avons qu’un an de différence, alors quand tu as eu un problème avec un devoir, je ne sais plus lequel, alors tu m’as demandé un coup de main, que j’ai été ravie de te donner. Depuis ce jour, on papotait de temps en temps, puis de plus en plus souvent, et c’est depuis ce jour que nous sommes devenues amies.

    Elle s’arrêta un temps ensuite pour réfléchir à ce qu’elle pourrait ajouter. Comment l’avait-elle reconnu? Excellente question… Elle se concentra dessus pour trouver une réponse digne d’être émise, puis reprit la parole.

    Et bien tu n’as pas changé physiquement. C’Est-ce qui m’a aidé à te reconnaître. Cela dit je suis étonnée de voir que tu as laissé tes cheveux poussé ! Tu n’arrêtais pas te plaindre qu’il te gênait auparavant ! Évoquer cette anecdote la fit rire. Tu as peut être un peu maigrie aussi… Et tu as le teint toujours aussi pâle !

    *En même temps c’est pas en étant enfermée ici qu’elle va bronzer Patate !* Tenant absolument à changer de sujet, elle décida de se pencher sur le caractère de sa camarade.

    Que puis je dire sur ton sale caractère ? A première vue, tout le monde te voyait comme une petite fille sage et mignon, mais tu savais t’affirmer et pousser un coup de gueule quand il le fallait. Tu étais intelligente, douce, curieuse tout en étant franche honnête et sensible. Tu étais un brin têtue aussi. Oh et perfectionniste aussi, combien temps on avait passé sur ce devoir car il te plaisait pas ? (Rires) Elle s’arrêta un instant, il y avait d’autres choses à ajouter mais elle hésitait… Elle se lança tout de même voulant être parfaitement honnête avec Mélissa. Tu avais cette joie de vivre aussi, cette façon d’apporter une bonne humeur à ceux qui t’entouraient, cette envie permanente de profiter de l’instant présent sans te soucier du lendemain. Vouloir vivre à fond, c’était un peu ta marque de fabrique.

    Elle se stoppa ensuite, perdu dans les souvenirs qu’elle avait encore la chance d’avoir. Elle se rendit compte ensuite à quel point cet endroit était inapproprié pour avoir une conversation privée et entre amies. Elle aurait aimé prendre l’air, emmené Mélissa au chemin de traverse, boire un ver ou simplement aller manger une glace. Avait-elle seulement le droit de sortir de l’Hopital? Peut être pouvait-elle un peu forcé les choses?
    Eléonor avait beau détester sa famille, elle savait suffisamment jouer la comédie pour pouvoir obtenir de sa mère qu’elle lui accorde ce qu’elle veuille. Et elle savait pertinemment que sa famille était suffisamment bien placé dans la société pour convaincre un Médicomage de laisser sortir Mélissa quelques heures. Autrement, elle pourrait toujours en trouver un corruptible, ça pouvait marcher aussi.

    Dis moi, tu as le droit de sortir d’ici ? Pour quelques heures du moins. Je trouve que cet endroit n’est pas approprié pour des retrouvailles entre amies…

    Elle n’en dis pas plus pour le moment, peut être qu’elle pouvait obtenir une autorisation au quelques choses dans le genre. Elle ne lui parlerait de la corruption quand dernier recours, Mélissa n’apprécierait pas. Mais après tout peut être que le fait d’être enfermé ici depuis longtemps, la pousserait à accepter ce genre de pratique?
    Se stoppant sur le sujet pour le moment, elle cherchait un moyen de l’aider à retrouver ses souvenirs… Elle avait récemment entendue parler d’une nouvelle technique, qui pourrait peut être l’aider.

    Que font les Médicomages pour t’aider à retrouver la mémoire ? Peut être pourrais-je t’aider moi aussi. On a prit beaucoup de photos ensemble, tu voudrais que je te les rapportes?

    Elle faisait ainsi d’une pierre deux coups, non seulement elle annonçait clairement à Mélissa qu’elle serait là pour elle et qu’elle comptait bien revenir lui rendre visite. (Et pourquoi pas l’aider à s’évader? *Z’baffe*)



J'espère que ça ira Etranges Retrouvailles  Icon_eek
En tout cas Méli' m'inspire, j'ai jamais écrit autant^^
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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyMar 17 Aoû - 20:45

Désolée, j'me suis laissée emporter à partir du milieu Etranges Retrouvailles  794697 Etranges Retrouvailles  36643

    L’impression de ne pas me connaître, l’impression qu’une étrangère faisait mouvoir mon corps me prenait souvent ; l’impression d'évoluer dans un corps dont j’ignorais quel était son histoire, son passé, ses réactions … l’impression d’imprévisibilité qui régissait tout mon être. Sans doute pour cela qu’on ne voulait pas me laisser sortir … Ou que certains médicomages ne voulaient pas perdre de temps avec moi… ou que d’autres préféraient passer le moins de temps avec moi. Ils ne cherchaient pas vraiment à comprendre, ils faisaient simplement leur boulot. La seule personne qui aurait pu me comprendre, c’était …Rhaa ce visage sur lequel je ne parvenais pas encore à mettre un nom mais dont je m’étais souvenue par cette chanson que j’avais chanté avec Vanessa. C’était plus une sensation qui m’avait saisie, comme à chaque fois que je me souvenais de quelque chose … Une sensation qui, aussitôt après, s’enfuyait, me laissant d’un seul coup vidée. Mais ils ne m’écoutaient pas lorsque j’affirmais que rester ici n’améliorait pas le fait que je retrouve la mémoire… Souvent, il fallait des créer des chocs émotionnels aux personnes amnésiques, des chocs émotionnels qui leur faisaient se souvenir de quelque chose qu’ils avaient oublié. Mais pourquoi on ne m’écoutait pas ? Comme si je ne pouvais pas savoir ce qui était bon pour moi, alors que c’était eux qui étaient à côté de la plaque … Peut-être était-ce la raison de mes soudains accès de colère qui me faisait sortir de moi-même de temps en temps ? Me sentant incomprise et non écoutée, sans doute était-ce le seul moyen que j’avais trouvé d’être écoutée ? … Sans être comprise, et écoutée pour autant.

    D’où cette envie de savoir qui j’étais auparavant par n’importe quel moyen. Pour expliquer le tout d’une manière imagée, il y avait deux Mélissa. Celle d’avant, et celle d’après. Entre les deux, une sorte de muraille… Le seul problème était que j'avais l’impression que cette muraille semblait grandir et s’épaissir au fut et à mesure, m’empêchant par la même de pouvoir amorcer une brèche. J’étais consciente de la voir de plus en plus devenir imposante, mais j’assistais en ne sachant que faire. J’assistais impuissante, n’ayant aucun moyen pour contrer son avancée. Je me trouvais donc bloquée entres deux, bloquée dans la Mélissa d’aujourd’hui, et sans pouvoir rejoindre l’ancienne à laquelle était reliée tous mes souvenirs quelqu’ils étaient.

    Je respirais cependant mieux. Elle sembla comprendre que c’était important pour moi de savoir qui j’étais, comme ça le serait pour n’importe qui, et elle commença à me parler d’un temps ancien… Très ancien, un temps inconnu aujourd’hui pour moi. Les mots mêmes me semblaient vides de sens. J’attendais un déclic, il n’y avait rien. Il me semblait que je les avais déjà entendus ; en particulier « Poudlard » dont Vanessa m’avait parlé mais là encore, ils ne déclenchaient en moi-même que de vagues émotions que j’avais du mal à cerner. Je baissais les yeux. Une partie de moi, celle là même qui était perdue au fond de moi, aurait voulu dire que je me souvenais mais il m’était impossible de parvenir à dire si je me souvenais de quelque chose de mon époque à Poudlard, certes courte mais sans aucun doute celle qui avait été la plus importante de ma vie. J’aurai voulu me souvenir de ce qu’était que de tenir une baguette entre ses mains… Ou encore à quoi ressemblait un repas à Poudlard. Ou à quoi ressemblait les dortoirs… Quel lit avait-je occupé. Ou à quoi ressemblaient les conversations que nous avions eus à cette époque. Ne serait-ce que des bribes. J’aurai aimé me souvenir des contenus mais je ne parvenais à les saisir. Tant de petites choses qui composaient la vie d’un apprenti sorcier dans cette école … un souvenir était fait de beaucoup de petites choses … J’aurai donné beaucoup pour ne serait-ce en garder le souvenir. Je ne savais même pas ce que cela me faisait d’appartenir à telle Maison…. Qu’avais-je ressenti en étant répartie à Serdaigle ? Qu’avais-je ressenti en tenant pour la première fois ma baguette dans ma main ? Qu’avais-je ressenti lorsque j’avais fait de la magie la première fois… Je supposais que je devais être très fière de porter l’uniforme de l’école… ainsi que l’insigne de ma Maison.

    Mais tout avait été détruit le jour où j’avais su ne pas pouvoir y retourner. Mais de cela, je ne m’en souvenais pas … Je ne savais même plus ce que j’avais ressenti. Ceci dit, c’était peut-être mieux n’est-ce pas ? J’aurai aimé avoir une mémoire sélective : me souvenir que de certaines choses, et pas d’autres. Seulement de ce qui était agréable. Mais tout le monde devait être ainsi à n’en pas douter. Lorsqu’elle me parla de mes cheveux, je portais instinctivement une main à mes cheveux et en touchait les boucles. Ils étaient plus courts ? Je n’avais pas souvenir qu’ils aient été un jour plus courts, mais ce n’était pas étonnant. Apparemment, je ne cessais de dire auparavant qu’ils me gênaient lorsqu’ils étaient trop longs … C’était vrai que cela m’embêtait parfois mais pas plus que cela … En fait, ce dont j’avais oublié était que j’avais pris la décision de laisser pousser mes cheveux après ma première année à Poudlard, durant les vacances… Comme si sachant d’ores et déjà qu’elle ne retournerait pas à Poudlard et que sa vie allait bientôt changer, elle avait décidé de changer également car elle ne pourrait plus jamais être comme avant… Mais en fait, c’était vraiment à cette époque qu’elle avait su que sa vie changerait bientôt. A quoi bon alors rester dans le passé ? Autant quitter ce qui nous était le plus douloureux à y penser… Et autant le quitter avant de pouvoir mesurer avec plus d’ampleur ce qu’on avait perdu ! Elle me décrivait ensuite comment elle m’avait connue… J’eus l’impression tellement forte qu’elle me décrivait une inconnu que j’en ressentis un malaise soudain. Pleine de joie et de vie ? Une douleur lancinante se fit au fond de moi. Avais-je été vraiment ainsi ? Je ne pouvais pas remettre ses paroles en question ; après tout, elle m’avait connue, elle savait donc comment j’étais. Mais cela me semblait tellement loin de celle que je connaissais aujourd'hui. Je sentis ma gorge se serrer. J’aimerai bien retrouver celle qu’elle me décrivait… Mais c’était impossible. Tout simplement car il aurait fallu remonter le temps.

    « Rien de tout cela ne me rappelle quelque chose malheureusement… »

    J’avais la sensation de vouloir attraper du vide. Aussi insaisissable que le vent l’était, tout s’enfuyait entres mes doigts alors qu’ils tentaient de se refermer et de retenir quelque chose. Elle me demanda ensuite si j’avais l’autorisation de sortir ne serait-ce pendant quelques heures. Il était vrai que l’endroit était froid, blanc… Très blanc, peu convivial pour des retrouvailles, mais je doutais fortement qu’on me laisse sortir. L’endroit était non seulement peu convivial pour des retrouvailles mais m’aidait encore moins à me souvenir de quoique ce soit. « Elle avait besoin de surveillance constante ! » J’entendais résonner dans mon esprit les paroles des médicomages.

    « Cela m’étonnerait qu’on veuille bien me laisser sortir d’entres ces murs ne serait-ce un quart d’heure… », répondis-je lentement…

    Mais par Merlin que j’aurai voulu sortir… On dit que le meilleur moyen de résister à la tentation, était d’y céder. Mais moi, de toutes les manières, même après y avoir cédé, je ne voulais pas pouvoir résister à l’attraction qu’avait sur moi l’extérieur. Plus j’étais enfermée, plus l’extérieur avait d’attrait pour moi. Dans mon esprit, je me les symbolisais ainsi : Ici, l’enfer, l’enfermement, et dehors, le paradis, la liberté. La liberté de pouvoir retrouver ce que j’étais auparavant. La liberté de pouvoir retrouver mes souvenirs. La liberté de pouvoir être comme les autres, ou plutôt, l’espoir d’être comme les autres. Une chose que je ne voulais pas, c’était rester toute ma vie ici ! Or, le seul moyen que j’avais de sortir d’ici, - d’en avoir ne serait-ce l’espoir- c’était de recouvrer la mémoire ! Et ce n’était pas ici que je réussirai. Ce lieu si blanc, si contrôlé, m’enfermait en moi-même ; il me canalisait, m’empêchait de me retrouver. Ici, je n’avais aucun repère qui puisse m’aider pour me permettre d’ouvrir mon esprit pour avoir l’espoir de me souvenir.

    Ah, si je pouvais sortir …

    Ce qu’ils faisaient pour me faire retrouver la mémoire ? Je la considérais un instant, cherchant à me souvenir de ce qu’ils pouvaient bien faire pour moi … *Euh, ils s’occupent de moi…* me parut fort maigre comme informations. Non, en fait, comment pouvaient-ils m’aider pour raviver ma mémoire morte ? Ou du moins endormie. La seule solution qui m’aurait aidée était de revoir des environnements que j’avais connus. Mais ils étaient persuadés que les revoir ne me ferait que du mal et ne me feraient me souvenir de rien du tout … Certes, cela pouvait être douloureux de revoir des endroits où j’avais récemment vécu, mais la confrontation à la douleur n’était pas que mauvaise bien au contraire. Elle était également bénéfique. Me tenir enfermée dans un cocon pour m’empêcher de souffrir plus n’aidait en rien. Cela ne me faisait rien d’autre que me bloquer en moi et annihiler tout espoir de guérison.

    Plus je resterai ici, moins je réussirai à me souvenir. Et avec le temps, tout s’éteindrait définitivement. Je le savais … Sans pouvoir l’expliquer. Il y avait des choses explicables dans la vie. Et cette impression en faisait partie. Plus j’attendais, plus ce serait dur de me souvenir.

    Mais ils restaient persuadés que ce serait encore plus mauvais si je venais à sortir …

    « Ils ne font … Ils ne peuvent pas faire grand-chose … Le meilleur moyen serait que je sorte d’ici… mais ils maintiennent que ce serait trop dangereux pour moi, que je serais en-dehors de leurs protections et vis-à-vis de mes réactions imprévisibles parfois, ils ne voudront pas me laisser sortir… ».

    Je me tus, pâlissant soudainement davantage encore. « Réactions imprévisibles »… Je ne voulais pas lui faire peur… Que venais-je dire là ? Je venais d’éradiquer probablement tout espoir de sortir. Ou de le revoir, comme elle venait de me dire en me disant qu’elle avait des photos qu’elle pourrait m’emmener …

    « Je … C’est juste que parfois j’ai tendance à m’emporter … »

    Tais-toi, cela vaut mieux pour toi, beaucoup mieux. Au lieu de dire encore une bêtise… Puis, je songeais à une chose. Une chose qui m’avait souvenir de pas mal de choses la dernière fois… Et que j’avais gravé dans ma mémoire pour ne plus pouvoir l’oublier.

    « Je crois que la musique avait beaucoup d’importance dans ma vie… N’est-ce pas ? »

    Comme pour demander confirmation de ce que je croyais savoir. Comme pour me rassurer que je ne me raccrochais pas à une chimère. C’est là que je me souvins de ce jour où Vanessa avait entamé cette chanson… Chanson qui semblait avoir de l’importance dans ma vie, sinon elle ne m’aurait pas créé cet effet. Non. Je sentis mon regard se vider, comme retirer dans un autre monde, un monde où se trouvaient regrouper tout ce qui m’avait été enlevés. Un monde dans lequel je voulais me réfugier… Y rester.

    Spoiler:

    Saisie d’un sursaut soudain, j’émergeais de nouveau de mes pensées, de mes souvenirs d’une partie de moi qui m’avait été arrachée. J’étais plus pâle que jamais et pourtant, l’espace d’une seconde quelque chose avait envahi mon regard … Quelque chose de perdu… Un instant le regard hagard, je me rendais compte que j’avais besoin d’air… De respirer… Mais pas ici… En proie à des tremblements, mes mains se resserrèrent sur le bois de la table.

    Clik sur la musique!

    Quelque part dans la salle, une musique monta … Quelqu’un avait mis de la musique, je connaissais cette chanson ; instinctivement, mon visage se tourna en direction de la direction vers laquelle la musique me parvenait. Cette musique, j’avais l’impression que quelqu’un l’avait faite au piano … Mais j’ignorais qui. De qui s’agissait-il ? En un mouvement, je fus debout et hésitants, mes pas se portèrent à la rencontre des sons qui m’étaient familiers. A chacun de mes pas, et chaque fois que le rythme de la musique s’intensifiait, les battements de mon cœur augmentaient également. Une étrange sensation se fit dans mon estomac. Ma respiration se fit plus difficile. Des larmes me montèrent même aux yeux, larmes que j’essuyais d’un revers de ma manche. Je m’arrêtais toute seule, au milieu de la salle, alors que la musique venait de se couper soudainement … Tout s’était arrêté, tout s’était éteint dans mon esprit… Les sensations venaient de s’évaporer. Seule demeurait celle que je connaissais cet air.

    Dans notre famille, chaque membre jouait d’un instrument, en-dehors de celui de sa propre voix. Cette chanson, c’était ma sœur qui aimait la jouer au piano. Ma mère, c’était le violon, alors que mon père jouait de la contrebasse … Alors que ma sœur se mettait à jouer, tous les soirs, je m’asseyais toujours à ses pieds, près de son tabouret et je l’écoutais jouer, me laissant emporter dans un autre univers. Mais de cela, j’étais bien incapable de me souvenir.

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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyVen 20 Aoû - 13:00

    L’amnésie est un phénomène bien étrange, que même la magie ne peut expliquer . Bien sur, la magie peut permettre de pénétrer les souvenirs, de les modifier, de les supprimer aussi mais les faire revenir c’était autre chose. La perte de la mémoire, conduisait-elle à la perte de l’homme? En perdant la mémoire, perdait-on celui ou celle que l’on était? Son caractère ? Pourtant, on ne cessait pas d’être « soi » pour autant. C’est en tout cas ce que pensait Eléonor. Elle ne concevait pas qu’une personne et en particulier Mélissa puisse changer à ce point. Il restait forcément un peu d’elle, de l’ancienne Méli, si on pouvait dire ça comme ça… Aussi vite, que cette expression effleura son esprit, la serdaigle la rejeta. Il n’y avait pas « d’ancienne Mélissa », il n’y en avait qu’une et il n’en resterait qu’une. Toujours. Il n’y avait pas de différence à faire, de comparaisons à émettre, Mélissa avait beau être différente aujourd’hui, une part d’elle resterait toujours la même et ne changerais jamais.
    Au fur et à mesure qu’elle avançait dans la réponse qu’elle donnait à son amie, Eléonor se perdait dans ses souvenirs, et se laissait envahir par la nostalgie de ces moments qu’elles avaient passées ensemble. Au contraire de son ex-camarade. Elle semblait accablée de ne pas se souvenir, accablé d’être si différente de celle qu’elle avait été. Ce qui mit mal à l’aise la sorcière… Elle ne voulait pas blesser son amie, ni lui faire de mal. Mais elle pensait tout de même que Mélissa devait savoir la vérité pour avancer, continuer à vivre tout simplement. Et après tout, c’était aussi le rôle des amies d’être franche et honnête entre elles.
    Cependant, la franchise n’aidait en rien l’ex-Serdaigle qui restait incapable de se souvenir de quoi que ce soit. Eléonor se pinça les lèvres, pourquoi la vie avait-elle été si dure avec Mélissa? Pourquoi lui infligée tout ça? Elle était loin de le mériter…Elle n’était même pas autoriser à quitter l’hôpital ! Comment les Médicomages pouvaient-ils espérer qu’elle retrouve la mémoire, si ils ne la laissait pas retourner dans des lieux familiers, des endroits qui avaient bercés son enfances? Elle attendit sa réponse pour savoir ce que faisait les Médicomages pour l’aider, mais si celle-ci n’était pas satisfaisante, nul doute qu’elle se ferait une joie de jouer la comédie pour obtenir une autorisation de sortit pour Mélissa. Elle patienta quelques minutes et écouta attentivement son amie. Et ce qu’elle entendit, la mit hors d’elle. Et ça se disait Médicomages ?!

    Vraiment, il ne font rien pour t’aider et tu ne peux pas sortir d’ici ?! Mais c’est complètement débile ! Comment peuvent-ils espérer t’aider si ils ne font rien pour raviver ta mémoire ! Ils devraient t’emmener dans des endroits qui t’étaient familier, au moins ! Ce serait un début ! (Un temps) Tu sais quoi, je crois que mes parents ont assez d’influence pour te faire sortir d’ici pendant quelques heures… Tu veux qu’on tente le coup? Je pourrais t’emmener au chemin de traverse, comme tout sorcier tu as passé beaucoup de temps là-bas.

    Elle se stoppa ensuite ne voulant pas brusquer son amie. Elle-même ne sentait peut être pas prête à affronter les lieux qui l’avaient vu grandir, ou à affronter ses souvenirs, si ils revenaient. Mais intérieurement, Eléonor était certaine que prendre l’air, voir des lieux familiers, sentir, le vent sur sa peau, le soleil la réchauffer, ne pouvait que lui faire du bien. En étant enfermée, ici elle était comme une fleur qui fanait peu à peu, si elle venait à sortir, s’épanouirait de nouveau, et reprendrait gout à ce qu’elle avait autrefois aimé, c’était certain. Il ne pouvait pas en être autrement. C’était impossible. Et totalement inconcevable pour la Serdaigle.
    Mélissa resta pensive un moment, puis après avoir réfléchie et s’être égarée dans ses pensées un moment, elle demanda à son ex-camarade, si la musique était importante dans sa vie. A bien y réfléchir ce n’était pas une véritable question, elle avait dit ça comme si elle l’avait toujours su. Comme si elle ne l’avait jamais oublié…
    Cette pensée fit franchement sourire Eléonor. Elle y voyait là, un signe plus que positif dans le rétablissement de Mélissa. Cherchant dans ses souvenirs, si son amie lui avait jamais parlé d’un quelconque instruments de musique, un souvenir la saisit brusquement.

    Oh mais si ! Comment ais-je pu oublier la musique ! *Abrutie ! Z’baffe* Un jour, tu m’as dit que toute ta famille jouait d’un instrument de musique, chacun avait le sien, et chacun d’entre vous étaient très doués. Cela dit tu n’as jamais joué devant moi, tu as toujours refusé. C’est pas faute d’avoir essayer de te convaincre pourtant ! J’en étais presque à te harceler (Rires) ! Et puis, tu écoutais tout le temps de la musique, quel qu’elle soit. Tu n’avais pas de genre préféré, même si je pense que tu appréciais énormément le piano. La douceur des notes, la sonorité… Tu m’as fait une musique un jour, et je l’ai tout de suite adoré !

    [ A ton tour de cliquer :p]

    Depuis, j’écoute souvent cette chanson, elle me fait penser à toi ! (Sourire)

    Eléonor se stoppa, arrêtant de parler, pour laisser le temps à Mélissa d’ingurgiter tout ce qu’elle était en train de lui débiter sur une vie dont elle ne souvenait pas. Soudain, une musique s’éleva dans la pièce, des notes de piano justement. La Serdaigle tourna la tête vers le lieu dont provenait le son. Elle l’avait déjà entendue, elle en était certaine. Pourtant, elle n’arrivait pas à la remettre… Où ? Cette question toute bête, lui titillait l’esprit… C’est ainsi que progressivement, elle se rendit compte de ce que devait vivre son amie. Elle n’éprouvait que des sensations, qui à la manière de la fumée, elle ne pouvait saisir. En parlant de Mélissa, elle aussi semblait avoir réagit à l’écoute de cette musique. Peut être qu’elle lui rappelait quelques choses? Évoquait-elle un lointain souvenir en elle? Elle s’était levée à présent, ce dirigeant vers la source de la musique, se laissant guider par cette dernière comme si elle pouvait la conduire, là où sa mémoire, ses souvenirs l’attendaient. Et tout s’arrêta. Aussi vite que cela avait commencé.
    Eléonor n’avait pas bougé, elle était resté comme figée en voyant Mélissa réagir en entendant cette chanson. Elle n’avait pas voulut et n’aurait pas pu de toute manière, suivre Mélissa. Retrouver ses souvenirs étaient une épreuves qu’elle seule pouvait accomplir. Cela lui demanderait force et courage, mais elle serait entourée pour y arriver. Cependant voyant son amie ne plus bouger d’un centimètre, la sorcière se leva doucement, elle ne voulait pas effrayer Mélissa, qui devait être certainement très affectée par cette musique, qui avait peut ramené quelques souvenirs. Arrivée juste derrière elle, elle posa délicatement sa main sur son épaule.

    Ça va aller Mélissa? Tu ne veux pas t’asseoir? Tu es blanche comme un linge, tu devrais boire quelques choses ça te ferait du bien.

    Joignant le geste à la parole, elle entraîna son amie vers la table qu’elles avaient quitté quelques minutes plus tôt, et alla rapidement chercher deux verres d’eau. En revenant, elle en déposa un devant Mélissa, toujours très pâle, puis reprit sa place en face d’elle. Elle but une ou deux gorgée de sa propre boisson. Puis prit le temps de bien réfléchir à ce qu’elle allait dire. Mélissa avait peut être vu quelques choses, une sorte de flash… Mais Eléonor ne voulait pas la forcer à en parler, si elle devait le faire se serait par sa propre volonté. Elle repartit donc sur leur sujet de conversation.

    La musique à l’air effectivement de compter énormément pour toi… A l’instant c’était comme si elle t’avais transporté, conduite vers un autre monde… Tu voudrais renouveler l’expérience? Je veux dire, ça semble t’aider à te ramener des bribes de souvenirs, ou de sensations que tu as déjà éprouvée du moins, on pourrait peut être écouter des morceaux de musiques ensemble, n’importe lesquels et voir si ils t’aideraient à retrouver quelques souvenirs…

    Elle s’arrêta ensuite, Mélissa en avait peut être assez vu pour aujourd’hui, peut être que cela allait trop vite pour elle. Et en même temps, elle avait tellement envie de l’aider ! Elle lui proposa alors un dernière chose…

    Si tu ne veux retenter l’expérience de la musique, tu peux essayer avec les odeurs. Tu vois, il y a un tas d’odeurs qui marquent nos vies, notre enfance : la confiture de sa grand-mère, les dragées surprises de Bertie Crochue, l’odeur du bois des arbres dans lesquels tu t’es baladé, l’odeur de la mer… Il y a plein d’odeurs caractéristiques, et elles peuvent être reliées à des souvenirs… Tu penses que ça pourrait t’aider? Ou peut être en as-tu marre d’essayer de te souvenir… (Silence) Et si au lieu de retrouver les souvenirs que tu as perdus, on les laissait de coté pour le moment, pour en construire de nouveaux ?

    C’était une proposition on ne peut plus sincère, c’est souvent quand on cherchait quelques choses qu’on ne le trouvait pas, et lorsqu’on s’attelait à une autre tache que soudain on retrouvait la choses qu’on avait perdu. Peut être étai-ce pareil pour les souvenirs de Mélissa?
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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyLun 23 Aoû - 14:55

    Même après que la musique se fut tue, il me semblait l’entendre encore comme si elle voulait m’emporter quelque part où se trouvait cette partie de mon passé. Tout le reste sembla à ce point irréel pour moi que je ne m’aperçus qu’à peine lorsque je sentis une main sur mon épaule qui me ramena vers la table à laquelle je me rassis, sans en avoir vraiment conscience. Sans avoir conscience de moi-même… Pour que la musique ait tant d’influence sur moi, il fallait qu’elle ait eu énormément d’importance à une époque. Avais-je joué d’un instrument ? Si j’en jouais d’un, je n’en avais aucune idée… Quoiqu’il en soit, la musique portait une bonne part de mes souvenirs … Je n’étais pas certaine de beaucoup de choses ces temps-ci, mais si je devais être sûre d’une chose, c’était de cela : la musique. Dans le cas contraire, elle ne déclencherait pas de si vives émotions au fond de moi-même. Pas des souvenirs. Juste des émotions. Des émotions liées à des souvenirs. Mais si je parvenais à déchiffrer ces émotions, alors peut-être pourrais-je retrouver ces souvenirs auxquels elles étaient reliées. Peut-être était-ce la clé. L’une des clés.

    Cette musique… A une époque ma sœur et moi la jouions ensembles, toutes deux. Jumelles, nous jouions du même instrument. Nous formions un duo magnifiques ensembles ; nos doigts semblaient connaître les touches par cœur… D’après nos parents. J’avais cessé de jouer durant l’année lorsque ma sœur était repartie à Poudlard, me laissant seule à la maison. Je n’avais plus le cœur à jouer. Et ce n’était pas la même chose sans Mélinda. Il m’avait semblé perdre le goût de la musique, au grand dam de mes parents qui faisaient tout pour me le redonner… J’avais recommencé à jouer, mais sans y mettre le cœur nécessaire. La musique n’avait plus d’âme. Cette musique, elle aurait dû me rappeler tout cela...

    Eléonor était allée chercher deux verres d’eau qu’elle avait posé sur la table. Du brouillard hasardeux de mes pensées, j’entendis le socle des verres heurter la table en la touchant. Je me rendis compte que j’avais la gorge sèche à ce moment-là et que j’avais soif mais je ne bus pas pour le moment. Une étrange sensation s’était insinuée en moi. Sensation qui s’effectuait chaque fois que je me souvenais de quelque chose, la sensation de la voir disparaître en demeurant impuissante à la voir s’écarter de ma conscience… Comme cherchant à saisir de m’eau entre mes doigts. D’ailleurs, à ce propos, ma main venait de s’avancer vers le verre qu’elle avait saisi et porté à mes lèvres. Une gorgée, deux gorgées. Je reposais le verre. Je réfléchissais un moment à tout ce qu’Eléonor venait de me dire … Je n’avais jamais songé à ce que des odeurs puissent m’aider. Je savais que la musique prenait effet sur moi, mais j’ignorais si autre chose autant d’impact. Quoiqu’il y avait une chose que soudain déclencha quelque chose en moi. Cela faisait longtemps qu je n’avais pas goûté de dragées Bertie Crochue. J’en ressentais soudain l’envie d’en manger. Même celles aux goûts les plus bizarres. C’était le jeu après tout, non ?

    « Je ne sais pas si cela m’aiderait … Mais j’aimerai goûter ces dragées de Bertie crochue …Cela fait longtemps que je n’en ai mangé je crois bien … Pas depuis que je suis ici en tous les cas … »

    Cela faisait six mois que j’étais ici environ. Enfermée comme une malade … tandis que je rêvais de liberté. Elle avait évoqué cependant quelque chose qui la fit réfléchir … Bien sur que j’en avais marre d’essayer de souvenir en vain, mais je sentais que je ne voulais pas abandonner à la première difficulté. Même si bien souvent le mal-être m’emplissait et créait en moi tant de confusion que j’en finissais par pleurer la nuit. De même, si des bribes de quelque chose me revenait dans la nuit dans mes rêves, alors je ne m’en souvenais pas le matin en me réveillant. Comme si mes souvenirs me fuyaient éveillée, mais qu’ils voulaient me revenir inconsciemment… Comme s’ils cherchaient à me revenir mais que plus je cherchais à aller vers eux, et plus ils cherchaient à s’enfuir … La proposition d’Eléonor me sembla alors des plus intéressantes bien que le lieu n’en soit pas des plus approprié. Il ne fallait pas s’appuyer sur le passé… bien que c’était grâce au passé que l’on construisait l’avenir. Le présent comptait cependant aussi. Mais… Un instant, mes sens se tendirent vers tout ce qu’ils pouvait percevoir autour de moi. Un frisson me saisit. Ce n’était pas ici que je voulais créer des souvenirs. Les souvenirs faisaient que nous nous attachions à tels lieux. Je ne voulais pas m’attacher à cet endroit. Hochant la tête sincèrement, je répondis cependant …

    « Je t’en suis reconnaissante de vouloir faire tout cela pour moi mais… Je ne sais pas trop si créer des souvenirs dans cet endroit me ferait du bien… Je ne tiens pas à m’y attacher et chaque souvenir créé nous attache à tels et tels lieux… ». Après un moment de silence durant lequel j’étanchais de nouveau ma soif. Avec délicatesse, je posais de nouveau mon verre et me laissais à exprimer mon souhait le plus cher… « Cependant, si tu avais un moyen quelconque de pouvoir sortir d’ici ne serait-ce que quelques heures, alors mon cœur et mon esprit ne se feraient certes pas patients et seraient heureux de combler leur désir le plus cher à ce jour... »

    Retrouver l’environnement familier, le lieu où j’avais vécu … Pas tout de suite. Le château dont on m’avait parlée et qui avait jadis appartenu à mes parents devait certainement être en ruine à présent, consumé par cet incendie qui avait fait rage cette nuit-là où tout s’était trouvé détruit dans ma vie. Dans un seul et même souffle, tout s’était envolé. Mais l’Ecosse était si loin …

    Matériellement comme immatériellement, tous mes souvenirs avaient disparu ce jour.
    L’on pouvait par ailleurs sentir dans le ton de ma voix et les mots choisis que même une amnésie ne pouvait faire oublier nos origines …

    Je me tus, prenant soudainement conscience des paroles que j’avais énoncées. Je tressaillis, effrayée soudainement que l’on eut pu m’entendre prononcer ces paroles … Un médicomage, par exemple ? Ma tête se tourna frénétiquement à droite et à gauche, comme voulant se rassurer que personne ne se trouvait aux alentours ; je me souvins qu’il était inutile de tourner la tête de cette manière car je ne verrais pas mieux. Sens propre comme au figuré. Mes sens se concentrèrent sur les pas de chacune des personnes passant à nos côtés ; aucune ne s’arrêtèrent près de nous. Il ne devait pas avoir de médicomages dans le coin qui m’avait entendue. Dans le cas contraire, il ou elle serait d’ores et déjà près de nous.

    C’est alors que je pensais de nouveau à quelque chose qu’Eléonor avait dit, il n’y avait pas très longtemps de cela. J’appréciais le piano ? Elle m’avait parlé d’une chanson … Enfin, une musique. Quelle chanson ? Ou quelle musique ? Mon esprit comme semblant s’accrocher à tout ce qui aurait pu me rappeler un tant soit peu ma vie passée, à l’affût de tout, je lui demandais soudainement …

    « Je… La musique dont tu as fait mention tout à l’heure… Je l’ai joué au piano ?? … Qu’était-ce donc ?... »

    Je me demandais maintenant quelle était-ce. Car évidemment, la joueuse a pu l’écouter, mais pas le personnage étant donné que la musique n’a fait résonner ses sons dans le hall d’accueil de Sainte Mangouste … En plus, il n’y a pas de piano dans l’hôpital ! Voilà ce qu’ils devraient acheter tiens … cela occuperait et ferait du spectacle à tous les pensionnaires quelqu’ils étaient Etranges Retrouvailles  604703

    « Et qu’est-ce celle que j’ai entendu à l’instant ? Je n’arrive pas à mettre de nom dessus… »

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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyJeu 9 Sep - 22:00



    Mélissa semblait avoir repris un peu de couleur, bien que les traits de son visage restaient encore crispés et tendus. Perdue et égaré, elle était ailleurs, surement emportée par un tas de réflexions, un tas de questions, entraînées sans aucun doute par ce qui venait tout juste de se produire. Peut être était-elle encore emportée par la musique et se laissait-elle guider par cette dernière, pour retrouver le fil de sa mémoire…?
    Revenant à un semblant de réalité, agissant cependant comme par automatisme, la serdaigle prit son verre d’eau, et en but quelques gorgées. Elle semblait presque avoir perdue la capacité de s’exprimer. Le silence s’installa entre les deux amies, mais aucune ne le brisa. Jusqu’à ce qu’Eléonor évoque la mémoire olfactive. C’était une évidence pour elle, autant que la musique en était une pour Mélissa. La jeune femme redoutait ou du moins appréhendait la réaction de son amie. La situation n’était pas simple. Mélissa était une personne réservée de nature. Le fait d’avoir vécue tant de choses difficiles et éprouvantes n’avaient certainement pas arrangé ce trait de caractère. Elle avait du encore davantage se refermer sur elle-même et rare devait être les personnes qui avaient réussi à percer la carapace qui l’entourait.
    Cependant, contrairement à ce que pensait Eléonor, son ex-camarade se montra plutôt ouverte à sa proposition. Elle pensa en premier à re-gouter des dragées de Bertie Crochue. Friandise apprécié en particulier par les jeunes sorciers pour leur saveur diversifiés et toujours… surprenante. Ce n’était pas les bonbons que la Serdaigle préférait, on ne savait jamais sur quoi on tombait, et la sorcière n’était pas friande de surprise. Elle fit tout de même un effort pour son amie. Le comptoir qui proposait des boissons, offrait également la possibilité d’acheter quelques friandises. Eléonor s’approcha pour voir si un paquet de dragées étaient en vente… Heureusement pour elle, il en restait encore un ou deux paquets. La jeune sorcière interpella donc le vendeur, qui se fit un plaisir de satisfaire sa demande. Deux secondes plus tard, après l’avoir poliment remercié, elle était de retour auprès de Mélissa, avec son paquet de friandise en mains.

    Et voilà M’mzelle ! Tu vas pouvoir expérimenter toutes les dragées que tu veux, même les plus immondes ! (Rires)

    En partant comme elle l’avait fait, Eléonor avait laissé seule sa camarade et ce sans vraiment la prévenir. Elle semblait encore une fois en avoir profitée pour s’éclipser dans son petit monde. Celui dans lequel elle partait à la recherche de ses souvenirs, pour enfin parvenir à trouver ou à retrouver qui elle était. Ne voulant pas qu’elle se morfonde, la sorcière avait alors proposé de la faire sortir de cet hôpital au moins pour quelques heures. Ce à quoi Mélissa ne s’opposa pas, n’en pouvant plus de passer ses journées enfermées dans cet endroit sinistre et lugubre, où l’on prenait si peu soin d’elle. Cette simple demande arracha un franc sourire à la Serdaigle. Elle allait devoir négocier sec et serrée, mais faire sortir son amie d’ici était le minimum qu’elle puisse faire.
    Mais avant qu’elle n’ait pu rejoindre ses parents pour démarrer la négociation la plus importante de sa vie, Mélissa avait déjà repris la parole, l’interrogeant de nouveau sur la musique. La musique dont elle lui avait parlé. Elle voulait savoir si l’avait joué au piano, d’où elle venait, si c’était celle là même qu’elle venait tout juste d’entendre. Lentement, Eléonor élabora une réponse, en reprenant méthodiquement les points qu’elle voulait éclaircir.

    Tu n’as pas joué la musique dont je te parle devant moi. Comme je te l’ais dit, tu as toujours refusée de me montrer l’étendue de ton talent. (Sourire). Enfin cela ne veut pas dire pour autant que tu ne l’as jamais joué, il est possible que tu es présenté ce morceau à ta famille… Je l’ai découvert car tu me l’as fait écouter à partir d’une radio dont j’ai oublié le nom. Je ne sais pas non plus d’où tu sortais cette musique, mais je suppose qu’elle devait être assez connu. En cherchant un peu, on pourrait facilement trouver l’auteur ou le compositeur de cette mélodie. Si tu veux à tout pris le savoir, je suis prête à t’aider dans tes recherches.
    En revanche, la musique dont je te parle ne correspond pas à celle que nous venons tout juste d’entendre. Bien que ce soit tout les deux des mélodies jouées au piano, elles sont différentes. Très différente.

    La Serdaigle s’arrêta ayant fait le tour des questions de son amie, elle s’arrêta un instant. Elle aurait aimé faire tellement plus… Genre faire apparaître un piano là tout de suite, que Mélissa puisse reprendre contact avec cet élément qui lui avait été si familier par le passé. Elle voulait en même temps la faire sortir de là. L’atmosphère ici était tellement oppressante… Etouffante… Insupportable pour une personne aussi jeune. Eléonor devait faire son possible pour sortir l’ex-Serdaigle de cet endroit sordide.

    Oh tu sais ce qu’on va faire? Tu vas descendre avec moi. On va rejoindre mes parents. Et je vais les convaincre de te faire sortir de là pour une heure au moins ! Si tu viens avec moi il pourront pas dire non. Ils passent pour des saints devant la communauté magique. Ils pourront pas te refuser ça, pour quoi ils passeraient sinon ? Qu’Est-ce que t’en dis ? On tente le coup ? Je veux pas non plus que tu te sentes obligée de venir. Je veux juste t’aider, mais si tu ne te sent pas prêt, je pourrais revenir, et on pourra remettre cette expédition à plus tard.

    Tout était dit. Maintenant la balle était dans le cas de la brunette. A elle de voir si elle était suffisamment préparée pour affronter le monde extérieur, si elle était prête à se confronter à la réalité du quotidien, bercée non plus par le confort (enfin tout est relatif…) de Ste Mangouste mais par la conformité des journées, leur intarissable répétition, leur lot de souffrances quotidiennes, gracieusement offerte bien entendues.
    Le doux bercement de la vie en somme, ou s’entremêlait Bonheur et Malheur, Amour et Haine, ou Joie et Tristesse se tutoyait, ou moment de joie et douleur se confondaient… Bien que la vie ne soit qu’un éternel et continuel fleuve dit tranquille, il arrivait toujours un moment où l’on venait s’échouer sur ses rives las de se battre, d’avancer pour au final ne rien récolter si ce n’est souffrance et douleur. Mélissa en était la preuve vivante, et Eléonor ferait tout ce qu’elle pourrait pour ramener son amie, sur le chemin le plus tranquille qui existait.

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MessageSujet: Re: Etranges Retrouvailles    Etranges Retrouvailles  EmptyDim 12 Sep - 12:07

    Progressivement, je sentais poindre une petite migraine. C’était chaque fois ainsi, lorsque je tentais de me concentrer de manière si intensif, lorsque je désirais essayer de me souvenir de quelque chose … J’attrapais toujours un de ces mal de tête comme si ma tête me refusait elle-même l’accès à une partie de mes souvenirs et que, par ces migraines, elles m’empêchaient d’aller trop loin au dernier moment lorsque je me sentais sur le point de découvrir quelque chose. Mais non, évidemment, c’était ridicule et une hypothèse complètement infondée. J’avais l’imagination bien assez débordante comme cela, je ne devais pas en rajouter. Quoiqu’il en soit, lorsqu’Eléonor se leva et s’éloigna pour aller chercher des dragées de Bertie Crochue, je ne l’entendis pas même se lever.

    Bertie Crochue … Ce nom aurait-il dû me faire rappeler quelque chose ? J’en avais obligatoirement entendu parler par le passé. Nous n’en mangions généralement pas chez moi, je crois. Il me semble que la seule fois où j’en avais goûté était lorsque je suis rentrée à Poudlard … Dans le train … Le chariot de la dame qui passait dans le couloir … Je croyais l’entendre, et le son et le bruit de la voix de la femme se répandant dans mon esprit je me mis à visualiser ce chariot … Mon imaginaire se mit à dessiner la scène dans mon esprit. J’étais là, je me levais et sortais du compartiment où j’étais. Le chariot s’arrêtait devant moi et le visage assez rond et rougeaud de la vieille femme s’éclaira d’un sourire en me demandant d’une voix aimable ce que je voulais … Je lui répondis « un peu de tout » puis, je revenais dans mon compartiment, où se trouvaient mes amis. J’imaginais

    Mon imagination s’éteignit lorsque je repris conscience et remarquais la présence de nouveau d’Eleonor. Elle avait poussé un paquet de dragées Bertie Crochue devant moi, sur la table. J’avançais une main, pris contact avec le sachet et en ressortait l’une de ces dragées … non sans avoir l’impression qu’elle n’aimait pas réellement manger cela car on pouvait tomber sur n’importe quel parfum, du meilleur au plus horrible … Très souvent, pour avoir pioché une dragée que l’on aimait pas, on pouvait en être dégoûté à vie. J'avais, dans une autre vie, connu des amis pour qui cela s’était passé tel. Mais, pour essayer de retrouver quelque chose, n’était-on pas prêt à tout tenter ? N’étions-nous pas prêt à tout essayer pour chercher à stimuler sa mémoire ? … Je mis la dragée que je venais de prendre dans sa bouche … Il se passa quelques secondes sans que je ne trouve le courage de la croquer … Au contraire, la testant du bout de la langue, je compris très vite que le goût s’en dégageant était similaire … à celui d’une poubelle. Goût poubelle, merci ! Je n’étais que peu certaine que le goût « poubelle » soit lié à un de mes souvenirs … C’était vraiment fort peu probable vraiment ! Je le recracha aussitôt en faisant une grimace et me justifia en ces termes à Eléonor …

    « Beurk, poubelle … J’avais oublié la sensation de dégoût que pouvaient provoquer certaines saveurs de dragées de Bertie Crochue … Je me suis souvent demandée comment est-ce que ce fameux Bertie avait pu avoir l’idée d’imaginer tant d’horribles goûts pour ses dragées,… et s’il avait bu quelque chose lorsqu’il les as inventé … ! »

    L’expression crispée de son visage se détendit bien que je dus reprendre mon verre d’eau pour être certaine que cela me permette de m'enlever ce goût désagréable dans la bouche … Car, bien que j'e n’ais plus la première dragée dans la bouche, il me semblait que le goût persistait. Pas une saveur… Pour les dragées les plus horribles, ce mot ne correspondait pas. Je rechignais à qualifier les dragées aux goûts pitoyables comme cette dernière par « saveur » qui, à son sens, avait bien plus de connotation positive ; je leur appliquais donc le qualificatif « goût » qui, toujours selon moi, était bien plus neutre.

    « Mais s’il faut aller de l’avant pour tenter de stimuler ce dont je ne me souviens plus, alors il faut tenter également toutes les expériences, qu’elles soient bonnes ou abjectes… »

    Avançant une main avec courage, celle-ci se plongea dans le paquet et en ressortit avec une autre dragées qu’elle porta à sa bouche, avec un léger arrêt cependant juste avant qu’elle ne le mette dans sa bouche… Le goût avait l’air meilleur … Du bout de la langue, elle testa la drégaée … Cela ressemblait à de… la framboise. Cette deuxième saveur semblait faire dissiper la première qui semblait avoir persisté jusqu’à ce qu’elle en mange une autre. Mais pas de flash… Elle médita ensuite la conversation qu’elle avait exprimé concernant les deux musiques qu’elle avait entendu, ou plus particulièrement elle médita sur la musique en général…de laquelle elle se sentait si proche, de laquelle elle se sentait véritablement en connivence, de laquelle elle sentait qu’une partie de sa vie y avait été jointe.

    Je sentis mon cœur s’alarmer soudainement alors qu’elle avait émise la proposition de sortir d’ici. S’alarmer ? Etait-ce bien là le terme exact ? N’était-il pas plutôt excité soudain par la perspective de sortir, de revoir l’extérieur, tout simplement de sortir de cette atmosphère confinée et tellement oppressante du lieu qui composait tout son environnement depuis des mois ? J’avalais ma salive, alors que j’eus peur soudain de l’extérieur … Avait-il changé ? Etais-je effrayée qu’il me fuit après ces mois après avoir tant désiré le retrouver ? … Mais, dans l’hypothèse où j’acceptais, ses parents voudraient-ils vraiment me sortir de là ne serait-ce de là ? Dans ses paroles, elle semblait s’être exprimée avec clarté, et certitude… Mais je craignis fonder trop d’Espoir là-dessus et qu’en fin de compte lorsqu’elle le leur aurait demandé, cet Espoir retomberait à néant après leur refus.

    Je me demandais alors… Etaient-ils si influents que cela dans le monde de la magie pour qu’on leur donne l’autorisation de ma sortie… même provisoirement ? J’allais le lui demander mais à la place, je m’exclamais en l’entendant dire que si je ne voulais pas, on pouvait remettre cela à une autre fois. Certes, de cette manière, elle me disait qu’elle reviendrait me voir et donc que d’autres de mes journées seraient beaucoup moins ennuyantes mais…

    « Non ! »

    Puis, je tournais un regard effrayé autour de moi en me taisant soudainement. J’avais parlé un peu fort et à présent, je sentais bien les regards tournés vers moi. Je me fis toute petite le temps de plusieurs minutes, en jetant des regards d’excuses à droite et à gauche et en attendant qu’ils daignent détourner leur attention de moi. C’était toujours cela. Les gens retourneraient très vite à leurs petites occupations. La curiosité les poussaient à se renseigner sur la moindre des choses qui venaient briser leur quotidien, mais aussitôt leur curiosité assouvie, ils retombaient vite dans les choses habituelles auxquelles ils s'adonnaient. C’était toujours ça… Ici, en tous les cas. Je n’avais été dehors depuis tellement longtemps qu’il me semblait ne plus rien savoir du dehors …

    « Je voulais dire, non, il ne faut pas repousser au lendemain ce que l’on peut faire le jour même ».

    Cela faisait des mois qu’elle rêvait de revoir l’extérieur, qu’elle rêvait de sortir ne serait-ce une heure, malgré une peur indicible qui la tiraillait de l’intérieur. Elle n’allait alors pas laisser l’occasion s’échapper alors qu’elle avait une chance de sortir … Ce serait totalement ridicule !

    « … Si du moins, cela ne dérangera pas tes parents »

    Toujours cette impression de déranger et qui, qu’elle soit amnésique ou non, continuait de persister. Non, l’amnésie ne pouvait faire oublier ce qui nous venait instinctivement ou ce qu’instinctivement, nous savions.

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