Flashback : A very bad trip [FE]

Comme tous les premiers vendredis du mois, Amanda St James ne bougea pas de sa place, derrière le comptoir du Ministère où elle était réceptionniste, sautillant presque sur place à l'attente du fameux hiboux tout droit venu du Ciel.
Ce que contenait ce courrier était surement l'un des meilleurs avantages qu'offrait son emploi, en plus de ses journées à ne rien faire (c'était agréable de se dire que les gens étaient capables de lire eux même le panneaux destiné à les guider lui permettant ainsi de vagabonder un peu partout). Dans cette lettre se trouvait une invitation mensuelle pour un événement mondain dans le monde des sorciers concernant un des responsables du Ministère dont Amanda avait oublié le nom – pour changer – et qui avant l'arrivée de la jolie blonde dans les lieux, se contentait de les jeter à la poubelle sans même les ouvrir, détestant les mondanités. Curieuse, la sorcière avait alors découvert que la plupart du temps, il n'y avait pas de nom sur l'invitation. C'était une aubaine.
Ainsi depuis ce jour, Amanda attend chaque premier vendredi du mois le fameux hiboux qui allait lui donner sa nouvelle invitation.
Enfin, le volatile arriva et déposa l'imposante enveloppe sur le comptoir. Amanda se précipita dessus et tourna le dos à l'atrium, sachant très bien qu'il n'était pas spécialement intelligent de crier sur tous les toits ce qu'elle faisait. Fébrile, elle déchira le papier et se retint de pousser un cri de joie en lisant le message. C'était une invitation à une soirée autour d'un fabriquant de balais célèbre – nous ne citerons pas de marque – qui allait réunir de grands joueurs de Quidditch mais aussi d'autres personnalités influentes du monde magique. C'était surement la soirée du mois.
Quand il fut seize heures, la jeune femme quitta le Ministère presque en courant, perchée sur ses hauts talons. Il ne lui restait que une semaine pour préparer sa soirée elle devait penser à tout.
Cependant, elle oublia un léger détail...



- Mikhaaaaaaaa ! supplia Amanda comme une petite fille en sautillant sur le lit et secouant son petit ami par l'épaule. Alleeeeeeeeeeer !

Amanda se mit à bouder tout en sautillant encore plus, soulevant le corps – irrésistible – de Mikhaïl Verkhovenski, son petit ami à cette époque. Oui, la sorcière préparait cette sortie depuis une semaine mais elle avait réalisé avec stupeur lorsqu'elle lui dit simplement un peu plus tôt « Alors ? Tu vas mettre quoi ? » que la jeune femme ne lui en avait pas parlé. Maintenant, Amanda avait un temps limité pour faire craquer son petit ami. Telle était sa mission du soir.

- Mikha ! Mikha ! Mikha ! Mikha ! Mikha ! Mikha !

Pendant qu'elle répétait sans cesse ce même prénom, Amanda sautait, debout sur le lit, désirant ne pas lâcher prise. Il était hors de question de manquer cette soirée. Elle fut même exaspérée de réaliser que Mikhaïl semblait se moquer royalement de rencontrer des joueurs de Quidditch célèbres.
Amanda se laissa tomber sur les fesses brusquement à côté de lui, se releva brusquement et poursuivit, sachant très bien que soit il craquait et venait avec elle, soit il la fracassait contre le mur...

- Mikha ! Mikha ! Mikha ! Mikha ! Mikha ! Mikha !
- D'accord, c'est d'accord. Je viens
- Ouiiiii ! s'écria Amanda en se laissant à nouveau retomber sur le lit à genoux et enlaçant son petit ami par derrière qui s'était assit sur le bord et déposant un rapide baiser sur sa joue. Je t'adore !

Heureuse d'avoir encore une fois obtenu ce qu'elle désirait, la sorcière s'allongea à l'endroit où s'était trouvé Mikhaïl un peu plus tôt, les jambes croisées ainsi que les bras derrière sa tête. Elle suivit le jeune homme du regard, l'air triomphant. Il n'y avait pas à dire, derrière ses apparences d'assassin professionnel pour le gouvernement de l'URSS, Mikhaïl n'en restait pas moins qu'un gros nounours au grand cœur. Pensée qui fut très rapidement effacée par l'oreiller que Amanda se prit en pleine figure.
Il y eu un moment de silence pendant lequel Amanda resta simplement allongée sur le lit, détaillant la garde robe de son petit ami qu'elle connaissait absolument par cœur. Qu'allait-il bien pouvoir porter... ? Soudain elle eu un air perplexe, se rappelant un autre détail.

- Au fait Mikha fait ...
- Aie !
- attention ...
- Dis... tu n'aurais pas envie de ranger, par hasard ?
- J'en connais un qui a louché sur mes sous-vêtements..., murmura Amanda l'air satisfait.

C'était dans ces moments là que la sorcière se sentait particulièrement séduisante. Imaginez votre petit ami capable de perdre légèrement ses moyens juste à la vue des dessous, le résultat était en général volcanique lorsque Amanda les portait. Mais de ce point de vue là, la jeune femme n'avait absolument pas de quoi se plaindre... Au contraire.
Quand Mikhaïl revint dans la pièce, Amanda ne put s'empêcher de marquer un temps d'arrêt. Non il le faisait exprès. Tout frais sortant de la douche, en caleçon, rasé et grognon... La jeune femme s'appuya sur ses coudes, l'air gourmand, avant de finalement se redresser et avancer jusqu'au pied du lit à quatre pattes, lentement. Amanda se mit sur les genoux afin d'être – presque – à la hauteur de Mikhaïl – il était tellement grand – et s'adressa à lui d'un air malicieux et gourmand.

- Finalement... Je te trouve presque trop couvert...

La sorcière se redressa, debout sur le lit et se pencha vers Mikhaïl comme pour l'embrasser, se demandant soudain si elle n'avait pas finalement plus envie de rester à la maison avec lui...

- A moins..., poursuivit-elle avant de détourner la tête brusquement et perdre son air aguicheur. Que tu ne portes ce MAGNIFIQUE costume ! Une simple chemise blanche et tu seras parfait ! Tu es tellement grand et beau, on te prendra pour un mannequin.

Amanda avait sauté du lit et d'un coup de baguette, le costume sorti de la garde robe de son petit ami. Il avait des affaires chez elle, étant en couple depuis plus de deux mois maintenant. C'était une histoire plutôt sérieuse pour la sorcière, comme elle en avait rarement eut. Elle adorait sa façon de la protéger, de l'engueuler même quand elle agissait un peu trop comme une petite fille, son regard profond, sa voix grave, son assurance. En fait, la liste était interminable.
Debout, les mains sur les hanches, Amanda attendit que Mikhaïl enfile le costume. Habillé, elle réalisa à quel point elle était fière de se trouver à son bras. Quand il voulut mettre la cravate, la sorcière s'approcha et la lui retira des mains avant de la jeter sur le lit et d'ouvrir les deux premiers boutons de la chemise.

- Tu es magnifique comme ça, dit-elle dans un murmure.

La sorcière se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser. C'était mignon à voir car bien que perchée sur ses hauts talons d'une douzaine de centimètres elle en restait pas moins petite. Vêtue d'une robe noire brillante et terriblement courte, Amanda se rendit vers l'entrée où elle saisit un manteau de fourrure noire mit long qu'elle enfila. Avant de tendre son trench à Mikhaïl. Puis, quand ils furent enfin couverts, elle lui prit la main et ils transplanèrent pour le centre de Londres.

Dès que ses pieds touchèrent le sol, Amanda lâcha la main de Mikhaïl pour arranger ses cheveux, s'assurant que ses boucles soigneusement faites un peu plus tôt dans la journée étaient toujours aussi élégantes. Elle plissa sa robe – geste inutile compte tenu de la matière mais c'était un réflexe – avant d'arranger le col de son manteau de fourrure. La sorcière fit de même avec celui de son petit ami. Elle eu envie de l'embrasser à nouveau mais c'était toujours la même galère, elle sur la pointe des pieds, lui penché en avant... Au moins l'avantage était que Amanda avait l'impression de passer ses journées avec un top modèle de l'est – la classe quoi – et que ses talons pouvaient être toujours plus hauts, elle restait toujours plus petite que lui. Luxe qui n'était pas permit avec tous les hommes.

- On est pas avance ?
- Commence pas ! Monsieur Gros Nounours, dit-elle en levant les yeux au ciel. Et puis l'avantage, c'est que ça se termine tôt.

Dans les rues de Londres, au bras de son petit ami, Amanda avait l'impression d'être une reine. La démarche élégante, sa main libre se balançant en rythme, le nez haut, elle adressait de temps à autres des regards malicieux à Mikha. Il n'avait pas envie d'être là, elle le savait. En fait, il semblait presque émaner des ondes qui hurlaient « C'est quand qu'on rentre ? C'est quand qu'on rentre ? C'est quand qu'on rentre ? ». Habituée et cruelle, Amanda les ignorait à merveille, se sentant comme un poisson dans l'eau. Il fallait dire que si elle écoutait son petit ami, ils passeraient presque toutes leurs soirées dans l'appartement, voire au lit.
Bon d'accord, elle n'avait pas vraiment de quoi se plaindre... Mais il n'empêche que Amanda aimait sortir, être au bras de cet homme si beau dont elle se demandait parfois pourquoi il la supportait.
Comme James McFly en fait. Mais Mikhaïl était bien trop jaloux pour prendre le risque de la laisser sortir seule dans Londres, bien que Amanda – contrairement à ce que l'on pourrait croire – était une femme fidèle. Elle aimait plaire, mais principalement à l'homme dont elle partageait la vie.
Ce qu'elle préférait, ce n'était pas la séduction mais rendre jalouses les femmes qui la dévoraient des yeux ainsi que son homme. Dans ces moments là, Amanda était aux anges.
La sorcière senti son regard, son cœur, son âme être attirée par la vitrine d'une boutique de chaussures – elle en avait pourtant beaucoup – mais sans même bouger, Mikhaïl parvint à la retenir. Elle détestait quand il faisait ça. En général, la jeune femme blonde tournait en direction de la boutique, au bras de son petit ami mais ce dernier avançait tout droit, sans changer de cap, la forçant alors à faire de même avant de tomber. Il était bien plus fort qu'elle.
Une moue boudeuse au visage ils s'approchaient désormais de l'entrée du bâtiment. C'était dans le hall d'un hôtel luxueux avec voiturier et portier mais étrangement, les Moldus ne semblaient en rien désireux d'y entrer...
Amanda saisit son minuscule sac à main verni noir et mit la main dedans, à quelques mètres de l'entrée.

- Oh non ! J'ai pas les entrées...

Elle leva les yeux vers son petit ami avant de voir son expression presque ravie.

- AH ! Je t'ai eu ! s'exclama-t-elle en lui mettant les places sous le nez. T'es infernal ! Je le savais ! T'as pas envie de venir avec moi ! C'est toujours la même chose ! Tu pourrais faire un effort quand même ! A moins que tu ne préfères me laisser seule dans cette pièce pleine de célèbres joueurs de Quidditch tous très, très riches ?

Amanda arqua un sourcil d'un air mesquin, un sourire malicieux aux lèvres. La jalousie de Mikhaïl était à la fois précieuse et un poids pour la sorcière. Elle adorait qu'il la protège, qu'il n'hésite pas à en coller une à celui qui s'approchait d'elle d'un peu trop près tout simplement parce qu'ainsi, il lui prouvait qu'elle avait de la valeur à ses yeux, chose qu'on lui avait que trop peu souvent fait comprendre. En général, Amanda était la petite amie qu'on ne prend pas au sérieux, celle avec qui on s'amuse et parce qu'elle était particulièrement jolie et sexy, les hommes étaient persuadés qu'elle pouvait se passer d'amour. Or ce n'était pas le cas. Comme tout le monde, Amanda rêvait du prince charmant et au quotidien, Mikhaïl lui donnait l'impression que le rêve était devenu réalité. Elle adorait tout chez lui, même sa façon de râler quand il ne voulait pas sortir car en général ils se disputaient puis se réconciliaient...
Imperturbable, la jeune femme rejeta ses cheveux soigneusement bouclés en arrière et tourna les talons en direction de la porte.

- Invitations ? demanda un homme en costume.

Amanda lui tendit les deux papiers, sachant très bien que Mikhaïl allait entrer avec elle. L'air grognon, il la suivit tandis qu'elle lui adressa un sourire radieux. C'était étrange à voir mais une femme aussi petite et apparemment fragile avait remporté deux fois ce qu'elle désirait d'un homme aussi grand et fort que Mikhaïl.
Il y avait de quoi forcer le respect.
A l'intérieur, on vint leur prendre leurs manteaux tandis que Amanda détaillait la pièce de ses grands yeux verts et brillants. Il y avait des lumières partout, donnant à la pièce une couleur dorée et brillante, un peu comme l'intérieur d'une coupe de champagne. Tout le monde était sur son trente et un. Les hommes en costume, les femmes en robe de soirée. Il y en avait qui avaient des tenues plus prudes que celle de Amanda qui aurait plus eu sa place dans un club londonien mais d'autres femmes, des mannequins, étaient dans le même style que la sorcière. Cependant, Amanda fit la grimace quand deux d'entre elles passèrent à côté d'eux et que l'une eu le culot de laisser trainer son regard sur Mikhaïl.
Jalouse, Amanda le saisit par le bras et se mit à marcher dans la salle. Il n'y avait pas à dire, il était magnifique. Tellement à sa place qu'on aurait put le prendre pour un joueur de Quidditch.

- Oh my gad ! C'est Moran là-bas ? murmura Amanda en essayant de voir le visage du joueur Irlandais. Je dois aller lui dire que je l'adore !

A peine eut-elle fait un pas qu'une femme vint devant elle, un sourire radieux au visage et terriblement hypocrite. Amanda en fit de même.

- St James ! Quel plaisir de vous voir ici, bien que je sois surprise. Je ne savais pas que les réceptionnistes étaient invitées dans ce genre de mondanités.

Elle leva les yeux vers Mikhaïl un instant avant de reporter son attention sur la sorcière. La femme était brune et devait avoir la quarantaine. Plutôt jolie, elle était en quelques sortes une Amanda en plus âgée.

- Je vois. Un joueur de l'équipe ? demanda-t-elle en levant un sourcil.

Charmante cette femme, n'est-ce pas ? En une question elle venait de qualifier Amanda implicitement de gourgandine. Cette dernière eu un faible rire.

- Mikhaïl Verkhovenski. Mon fiancé. Il est médicomage et non joueur. Vous savez, leurs carrières sont tellement courtes...

Amanda eu un sourire charmant et hypocrite tout en serrant la main de Mikhaïl. En réalité, ils n'étaient pas fiancés et d'ailleurs, la sorcière ne savait même pas s'il était amoureux d'elle ou non, bien qu'elle soit certaine de l'adorer. Elle se souvenait encore de sa tête la première fois qu'elle l'avait présenté comme étant son fiancé. La jeune femme lui avait donc expliqué que dans ce genre de soirée, dire « voici mon petit ami » ne faisait pas très élégant.
De plus, Amanda ne lui avait jamais confié mais être au bras d'un homme tel que Mikhaïl et étant présentée comme une part majeure de sa vie lui permettait de retrouver un peu d'estime d'elle même si souvent bafouée par la honte qu'avait sa famille vis-à-vis d'elle.

Amanda adressait un sourire charmant à la femme qui se trouvait là et était prête à lui en coller une si elle laissait une fois de plus ses yeux balayer la silhouette parfaite de son petit ami. Ce fut justement cet instant qu'il choisit pour intervenir, parlant de sa voix grave et sensuelle, faisant danser les mots sur la mélodie russe de son accent.

- Bonjour madame, dit-il avec courtoisie.

La sorcière eu un sourire satisfait sachant très bien qu'aucune femme n'aimait être appelée « madame », surtout lorsque l'on était réputée pour être une cougar...

- En effet, je travaille comme médicomage pour l'équipe des Vautours de Vratsa. C'est moi qui était en charge des blessures de Krum, lors du dernier tournoi.

La réceptionniste eu un air triomphant découvrant alors que son petit ami avait des connaissances en Quidditch. Une première. Mais ce qui lui fit plus plaisir était sa tendance à mentir et jouer les hypocrites tout autant qu'elle. Là résidait encore leur ressemblance. Être capable d'agir de manière totalement fausse et mauvaise tout en ayant l'air charmant. La jeune femme blonde se senti fière d'être à son bras.

- Ah ! J'aperçois une vieille connaissance là-bas. Veuillez nous excuser, j'aimerai beaucoup lui présenter ma fiancée.

Amanda eu du mal à cacher sa joie. Mikhaïl venait de sauver son honneur par un joli petit mensonge et être appelée « fiancée » de la sorte avait quelque chose de plaisant. Bien qu'elle ne se soit jamais considérée comme étant faite pour jouer de le rôle de la petite femme, à cet instant, elle se voyait bien être présentée encore et encore comme étant Mademoiselle Amanda Verkhovenski.

- Ce fut un plaisir de vous revoir. (elle fit quelques pas avant d'ajouter à voix basse et l'air énervé) Pétasse.

La jeune femme s'arrêta un instant et se tourna face à Mikhaïl, le regardant dans les yeux, son visage exprimant une joie douce. En réalité, elle se sentait très heureuse là, maintenant.

- Fais moi penser à te récompenser une fois à la maison, dit-elle l'air gourmand avant de se mettre sur la pointe des pieds – autant que possible compte tenu de ses talons déjà hauts – et d'embrasser tendrement son petit ami.

Un photographe qui passait par là et qui était chargé de prendre des clichés des célébrités présentes en prit une du couple s'embrassant, pensant surement que Amanda était la petite amie d'une nouvelle star montante du Quidditch.
Alors qu'en réalité, ils n'étaient qu'un couple de squatteurs...
Tandis qu'ils marchaient dans la pièce – le but de ces soirées étaient d'être vus par le plus de monde possible – Amanda remarqua bien vite que Mikhaïl avait de plus en plus l'attitude d'un garde du corps et non du parfait petit ami qui se sentait comme un poisson dans l'eau. Elle leva les yeux au ciel avec un soupire et il sembla penser qu'il était temps pour lui d'aller boire un verre. La jeune femme saisit cette occasion pour aller parler à la star. Cependant quand elle voulu approcher, elle se fit rembarrer par une fan. Décidée, la jeune femme lui mit un léger coup de hanche afin de se frayer un chemin jusqu'à la star mais rien à faire. Et dire qu'il ne devait y avoir que des professionnels ! Dès que l'on approchait des joueurs, il fallait se battre discrètement, une coupe de champagne à la main pour en approcher un !

- Dégage l'obèse ! lui murmura une jeune femme qui était apparemment un mannequin et dont l'épaule arrivait environ au niveau du front de Amanda.
- Et tu crois qu'il va vouloir de toi avec ton buste d'homme ? Planche à pain ! répliqua à voix basse la sorcière avec un air hautain avant de bouger légèrement les épaules, savourant d'avoir une poitrine généreuse.

Finalement elle abandonna. A quoi bon ? Moran était surement un grand joueur mais soudain elle se rendit compte qu'elle s'en fichait. Elle ne voulait pas se battre contre des sacs d'os pour parler à un homme dont elle se fichait dans le fond. Celui qui comptait le plus à ses yeux était au bar, en train de s'ennuyer ferme. Pourquoi lui faire subir ça ?
A peine Amanda eu-t-elle tourné les talons que la mannequin n'hésita pas à lui tirer discrètement les cheveux, n'ayant pas apprécié être comparée à un homme. Retenant une exclamation, Amanda se retourna et lui en colla une. La coupe de la jeune femme tomba au sol, se brisant. Soudain, le silence devint total. Tout le monde avait les yeux rivés sur la petite blonde teigneuse qui venait de frapper une femme qui avait plus d'une tête de plus qu'elle.

- Elle m'a frappé ! s'écria la mannequin, la main sur le visage, choquée.
- Tu m'as tiré les cheveux, espèce de goule !

C'en fut trop. La mannequin poussa un juron et attrapa la tignasse blonde de Amanda. On aurait put croire qu'en étant plus petite elle aurait décidé d'être prudente mais sortir avec Mikhaïl lui avait donné confiance en elle et comme elle le disait souvent « ce n'est pas la taille qui compte » ( :fleche: ). Personne n'intervint pendant quelques minutes, préférant regarder ce qui se passait. Les deux jeunes femmes se tenaient par les cheveux avant que Amanda ne parvienne à lui mettre un grand coup de sac en plein visage. La mannequin trébucha par terre. Si la petite réceptionniste avait des airs de diva et surtout de celles qui avaient peur de se casser un ongle, à cet instant, on aurait dit un voyou en train de se battre. Son adversaire au sol, la petite blonde voulu la finir à coup de pieds mais un homme de taille moyenne intervint brusquement, la saisissant par le bras avec force.

- Maintenant ça suffit tu la lâches !
- C'est elle qui a commencé ! Elle l'a bien cherché ! Et vous me faites mal !

Il lui tenait le bras avec force et Amanda tenta de se libérer, mettant des coups de pieds maladroits mais rien à faire, il était plus fort qu'elle.

Amanda grognait, gigotait dans tous les sens pour pouvoir se libérer mais en vain. Soudain, elle senti une présence près d'elle et eu peur qu'un des agents de la sécurité ne soit arrivé afin de la mettre dehors. La blondinette cessa de bouger un instant, levant les yeux vers le nouvel arrivant. Son cœur manqua un battement quand elle vit Mikhaïl près d'elle. L'air menaçant qu'il avait était familier à Amanda, il l'utilisait souvent en sa présence... Elle fut ravie de voir que cette fois-ci, elle n'était pas la cible.

- Vous pouvez aussi la lâcher, maintenant.

Il parlait avec calme et pourtant, à cet instant, Amanda ressenti un sentiment de toute puissance et de sécurité. Mikhaïl était le premier à venir prendre sa défense dans ce genre de situation – ceci ne veut pas dire que c'est une pratique courante... – lui prouvant ainsi qu'il n'avait pas honte d'elle ou alors, qu'il se souciait assez de sa petite amie avec qui il était depuis deux mois pour oser s'imposer face à un inconnu. La surprise de Amanda pourrait vous surprendre, mais c'est le nombre de personnes capables de laisser en plan leur conjoint dans ce genre de situation qui l'est davantage.

- Vous l'émigré, on ne vous a rien demandé !
- HEY ! s'exclama la sorcière parfaitement indignée avant d'ajouter inutilement. Ses papiers sont en règle !

Cependant son exclamation fut couverte par le bruit du point de Mikhaïl touchant le visage de l'homme qui la maintenait. Ce dernier ayant une main occupée à la tenir, il n'eut pas le réflexe d'éviter le coup. Il y eu un « CRAC » violent et le tortionnaire de Amanda lâcha prise pour se tenir le visage.

- Ça c'est mon homme ! s'écria-t-elle totalement radieuse.

Elle lança un regard à la salle afin que tout le monde puisse voir qu'elle était accompagnée d'un agent du KGB, qu'il était fort et sexy et surtout, à elle. Puis, elle senti la main de Mikhaïl saisir la sienne. Amanda leva les yeux vers lui, les joues se teintant légèrement, ne sachant comme interpréter ce geste. Son cœur à elle, se mit à battre bien plus vite que lorsqu'elle vit Moran pour la première fois et même pendant la bagarre.
Toujours l'air triomphant ils se dirigèrent vers la porte de sortie et on leur donna leurs manteaux. Mais, alors que Mikhaïl allait mettre un pied hors de la salle, Amanda lui lâcha la main et fit demi tour, « courant » perchée sur ses hauts talons et sous les regards pesants de tous les invités. Elle se dirigea vers un énorme plateau porté par un Elfe de maison où se trouvaient deux bouteilles de champagne. La sorcière en saisit une dans chaque main et défia la salle d'un regard, leur disant par ce biais « que quelqu'un ose me demander de les reposer ».

- Na zdarovié* ! balança-t-elle avec un accent à couper à la hache en levant les bouteilles.

Un sourire mesquin aux lèvres elle tourna les talons de sa démarche de top modèle et quitta les lieux le nez haut et fier afin de rejoindre le seul homme de la soirée qui en valait la peine.
Mikhaïl.
Dans la rue, Amanda ne put retenir un éclat de rire cristallin, trottinant derrière son petit ami afin de garder le rythme, toujours une bouteille de champagne dans chaque main.
Quand la sorcière faisait une bêtise comme se battre pendant une réception mondaine, elle ne ressentait pas le besoin de se justifier ou de s'excuser, assumant son caractère. Pourtant, à cet instant, alors qu'elle marchait aux côtés de Mikhaïl, un poids au niveau de son ventre la poussait à parler, à absolument éclaircir les choses. Ce fut pourquoi elle cessa de marcher.

- Mikhaïl ! appela-t-elle avec sérieux, ses épaules s'affaissant, perdant son maintien digne. Mikhaïl écoute. Je ne me suis pas battue à cause du joueur, je te le jure.

Elle eu l'air sincèrement désolée avant de faire quelques pas, non comme un mannequin mais comme une simple petite amie demandant pardon. Amanda voulait qu'il sache que ce n'était pas une fan qu'il avait aidée ce soir, qu'elle ne s'était pas donnée en spectacle pour approcher un homme dont elle se fichait dans le fond.

- Elle a commencé à m'énerver et en rentrant dans son jeu, je me suis rendue compte que de Moran je m'en fiche ! Ma place n'était pas parmi ces mannequins mais auprès de toi au bar. Parce que tu es le seul qui en vaille la peine. dit-elle, la voix tremblante de plus en plus à chaque mot, les larmes aux yeux. Je tournais les talons quand elle m'a tirée les cheveux.

Amanda renifla doucement. C'était une scène particulière à voir. Mikhaïl, grand, élégant dans son costume face à sa petite amie, vêtue d'une petite robe à paillette et d'un manteau de fourrure, une bouteille de champagne dans chaque main, les larmes aux yeux. Mais pour la première fois, elle se fichait de ce que les gens pourraient bien penser. Amanda voulait s'assurer que Mikhaïl seul comprenne sincèrement ce qu'elle ressentait. Si c'était une première pour elle ce n'était pas par hasard. Ses ex-petits amis avaient tout fait pour lui faire comprendre qu'elle n'avait nulle autre intérêt qu'être jolie. Ce qu'elle pensait on s'en moquait. Et puis... Depuis quand les jolies filles pensent-elles ?

- Mikhaïl je suis tellement désolée... Je t'ai obligé à venir ici, à subir des soirées que tu n'aimes pas et te battre à cause de moi. De toutes mes relations, tu es le seul qui s'investit à ce point, qui pense à ce que je ressens et moi, comme une idiote, je m'en rends compte toujours trop tard. Je suis vraiment désolée. Si tu veux, ce soir on fait la fête à ta manière, ajouta-t-elle avec un sourire qu'elle voulait joyeux mais qui n'en restait pas moins hésitant.

Ses grands yeux verts perlés de larmes plongés dans ceux de son petit ami, Amanda s'approcha timidement de lui et le fixa sans ciller. En général, c'était le signe qu'elle voulait l'embrasser mais devait toujours attendre qu'il se penche. Cependant, Amanda eu peur à cet instant que Mikhaïl ne désire plus l'embrasser du tout.






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* A la votre !

Amanda ressenti comme un poids au niveau de son estomac. James... Encore une fois il revenait dans la conversation. Combien de fois devrait-elle lui expliquer qu'ils n'étaient qu'amis ? De plus, le jeune homme – et ce depuis Poudlard – n'éprouvait pas l'envie d'être en couple apparemment. La jeune femme qui était certaine de son charme se doutait bien que si elle avait été le type de son meilleur ami, il aurait fait le premier pas depuis longtemps. Mais ce n'était pas vraiment ça qui lui faisait de la peine dans le fond. Intelligente et prudente – pour changer – Amanda avait décidé de ne pas relever cette remarque à propos de ses liens avec James. C'était surtout le fait que Mikhaïl ait osé lui dire qu'elle pourrait le remplacer simplement, qu'elle ne voulait de lui que ses cadeaux. D'accord, elle n'était pas de celles qui étaient gênées d'en recevoir mais étrangement, sur le coup, elle eu presque envie de crier qu'elle se fichait royalement des chaussures et des sacs à main.
Peut être avait-elle reçu un coup sur la tête...
Pendant ces quelques secondes où Mikhaïl sembla hésiter à lui pardonner ou non, Amanda se demanda ce qu'elle deviendrait si elle venait à le perdre. Deux mois, ce n'était pas si long comme histoire. D'accord, pour elle c'était un record mais il était facile de se remettre, non ? Et bien non. Amanda ne parvint pas à s'imaginer au bras d'un autre ou entendre son prénom prononcé avec un bel accent anglais. Ne plus saisir les légères fautes de parlé de Mikhaïl, ne plus s'endormir dans ses bras forts et rassurants, sentir son regard colérique sur sa nuque alors qu'elle approche dangereusement d'une vitrine. Non, tout ça, Amanda en avait désormais besoin. Mais que se passait-il ?
Finalement, après ce qui sembla être une éternité, Mikhaïl se pencha et embrassa Amanda. La jeune femme voulu lui rendre son baiser avec passion mais surement c'était trop tôt car il recula bien trop vite la tête. Cependant, elle ne put s'empêcher de penser que parfois se taire et ne pas relever les piques lancés dans une dispute est bénéfique. Chose qu'elle devrait faire plus souvent...

- Il y a quelque chose de très important qui vient de se produire et que j'aimerai sincèrement fêter.
- Quoi ? demanda-t-elle le visage brillant de curiosité.

Le nez cassé de cet homme ? La mannequin mise à terre ? Les deux bouteilles de champagne gratuites ?

-Ton visage mis à nu.

Amanda ouvrit la bouche, surprise. La jeune femme avait toujours tout mit en oeuvre pour être la jolie petite princesse joyeuse et inaccessible. Savoir que Mikhaïl appréciait voir ses barrières abaissées était perturbant, si bien qu'elle ne trouva rien à redire.
Mikhaïl saisit une bouteille de champagne et l'ouvrit d'un sort avant d'en faire de même avec l'autre. En voyant l'air de son petit ami, la sorcière senti la joie l'envahir.

- Yeah ! s'exclama-t-elle en sautillant sur place, toute contente en voyant la mousse jaillir.
- Tu es belle quand tu pleures.

Amanda eu un faible éclat de rire en entendant ce compliment si inattendu. C'était tout simplement mignon. On ne lui disait pas qu'elle était sexy ou sensuelle, simplement belle. Elle réalisa alors qu'être belle dans les yeux de Mikhaïl était surement la meilleure chose qui puisse lui arriver.
Décidée à s'amuser, Amanda prit une des bouteilles et versa le liquide dans sa bouche, sans la toucher et prenant bien soin de ne pas se couper. La dextérité dont elle faisait preuve était significative. Quand elle manqua de tâcher sa robe elle recula et éloigna la bouteille dans un grand éclat de rire avant de tendre le bras en direction du cou de Mikhaïl, lui indiquant qu'elle voulait l'embrasser à nouveau.

- Toi, je t'adore, ronronna-t-elle avec un air gourmand alors que leurs lèvres se touchaient presque.

Puis elle l'embrassa avec fougue, langoureusement, démontrant toute la passion qu'elle ressentait pour lui avant de reculer la tête, hilare.

- Viens on va aller dans un pub sympa faire la fête. Loin de tous ces PECORES ! hurla-t-elle en direction de l'hôtel avant de se remettre en marche.

Amanda s'immobilisa un instant et bu une autre gorgée de sa bouteille de champagne avant de s'approcher de Mikhaïl et de sauter sur son dos avec peu d'élégance. La jeune femme adorait faire ça. Elle se sentait à la fois grande et petite, fragile et forte, mais aussi légère. C'étaient le genre de contrastes qu'elle vivait quotidiennement dans les bras de Mikhaïl et qu'elle n'abandonnerait pour rien au monde.
Elle eu un nouvel éclat de rire cristallin tellement communicatif tandis qu'ils progressaient dans Londres. Il n'était pas tard, mais cette nuit se déroulant en automne, le soleil était déjà couché depuis longtemps, le ciel étant déjà noir d'encre.
Au bout de quelques mètres, la jeune femme reposa le pied à terre et se remit à marcher, légèrement chancelante, tenant son petit ami par la main et lui lançant des regards et des sourires à la fois malicieux et joyeux.
Le pub choisit par la jeune femme était en plein centre de Londres. C'était un endroit Moldu mais l'ambiance était incomparable. Quand ils entrèrent, il était certain que Amanda et Mikhaïl avaient l'air trop élégant pour l'endroit mais ce n'était que en apparence. Les gens buvaient, riaient, jouaient au billard. Enfin un pub, un vrai.
Comme à chaque fois qu'elle entrait quelque part, Amanda tapa la pose, mit une main sur sa hanche, l'autre tenant sa bouteille, et lança un regard circulaire à la salle. Beaucoup la dévorèrent des yeux – pas étonnant vu la robe qu'elle portait visible sous son manteau ouvert – mais les plus prudents détournèrent le regard, voyant la carrure de l'homme se tenant derrière elle.

- Que la fête commence..., dit-elle avec un sourire malicieux en s'avançant jusqu'au bar, de sa démarche de top modèle.

Amanda eu un frisson digne d'une adolescente lorsque Mikhaïl déposa sur sa joue un léger baiser. Lui seul était capable de raviver une passion déjà étonnamment dévorante simplement en glissant furtivement sa main sur la hanche de la petite sorcière.

- C'est moi qui régale.
- J'adore quand tu parles comme ça, ronronna-t-elle en haussant un sourcil.

En réalité, à peine eu-t-elle formulé cette phrase, Amanda réalisa qu'elle se fichait du fait que Mikhaïl ne paye ou pas. Il aurait très bien put lui dire qu'ils seraient obligés de transplaner discrètement dans les toilettes pour ne pas payer l'addition qu'elle s'en serait royalement moquée. Depuis leur dispute dans la rue, Amanda comprenait qu'elle se fichait de l'argent de Mikhaïl. Pourtant, la jeune réceptionniste adorait ça. Dépenser sans compter, les vêtements de haute couture aux prix jamais inscrits, le nombre incalculable de paires de chaussures aux talons faramineux. C'était surement parce qu'elle était née dans l'argent et qu'en étant une poche percée pauvre que Amanda avait toujours préféré sortir avec des hommes aisés. Mais Mikhaïl, bien qu'il gagne convenablement sa vie, apportait quelque chose de supplémentaire à la jeune femme.
Ce qu'elle préférait le plus chez lui ? Elle aurait été incapable de le dire puisqu'il y avait tellement de choses. Qu'il ne refuse jamais une soirée dans un pub sympa à boire verre sur verre comme ils le faisaient actuellement ? Les regards grognons qu'il lançait lorsqu'un homme approchait Amanda d'un peu trop près ? Ou, surement, le fait qu'il soit capable de lui faire sentir rien qu'en posant les yeux sur elle, rien qu'en la touchant qu'elle était la reine de son cœur et que ce dernier lui portait une allégeance sans faille.
Telle une habituée des bars, Amanda descendait les verres un à un, la tête dangereusement penchée en arrière avant de les reposer avec brutalité sur le comptoir et taper dessus comme si elle se trouvait dans un stade de Quidditch. Il n'y avait pas à dire, Amanda St James avait peut être des airs de petite princesse mais quand il s'agissait de boire, elle ne faisait pas de chichi, en surprenant toujours plus d'un. Encouragée par Mikhaïl et son désire de lui prouver qu'avec elle il ne s'ennuierait jamais, Amanda bu verre sur verre, poussant des exclamations de joie, applaudissant avec les autres clients.
Une fois qu'ils étaient déjà bien beurrés, Mikhaïl alla jouer au billard tandis que Amanda, incapable de ne pas faire son show était debout sur une table, la télécommande de la télé à la main et chantait d'une voix forte et presque cassée devant un public pas vraiment stable.
Comme si elle avait fait ça toute sa vie – ce qui n'était pas si faux – Amanda leva une main et commença à chauffer la salle afin qu'ils se mettent à chanter avec elle.

Can't touch this

Etant une chanson connue et simple à retenir, rapidement la plupart des clients qui n'étaient pas occupés à boire ou à jouer au billard étaient tournés vers la jolie blonde sur la table de bistro perchée sur des talons hauts d'une quinzaine de centimètres, vêtue d'une robe brillante et sexy, qui dansait avec un certain style que l'alcool rendait surtout comique.


Leurs verres à la main, même sans musique de fond, les clients étaient emportés par le rythme de Amanda et sa tendance à faire danser tout le monde même au moment le moins approprié. C'était dans sa nature, si elle voulait transmettre un sentiment en particulier que ce soit de la colère, de la tendresse ou de la joie, elle était capable de le faire même avec de parfaits inconnus. C'était peut être une faculté due à sa véritable nature qui se révélait, prouvant qu'elle n'était pas qu'une jeune femme méchante et superficielle.


Les poings en avant Amanda se mit à danser à reculons sur la table d'une façon parfaitement ridicule, le genre de pas de danse que l'on ne peut exécuter qu'après une importante série de Vodka. Mais comme toujours, seule Amanda semblait capable d'être aussi ridicule tout en restant craquante voire sexy.



Puis elle tapa la pose signifiant la fin de sa chanson sous les acclamations de son public décidément pas très exigeant. Amanda aimait vraiment faire son show un peu partout, c'était sa façon de s'amuser. Elle s'inclina une fois puis, alors qu'un homme passait par là, elle le saisit par les cheveux lui indiquant de s'arrêter. Totalement bourrée, elle lui fit comprendre de l'aider à descendre de sa scène improvisée. Serviable, l'homme posa son verre, la saisit par la taille et la posa par terre maladroitement. Amanda manqua de trébucher mais lui fit une révérence ridicule – qu'il lui rendit – avant de se rendre vers la table de billard proche où se trouvait le plus merveilleux, le plus fabuleux, le plus parfait des hommes.
De l'autre côté de la table se trouvait Mikhaïl qui se tenait debout appuyé sur la canne qu'il utilisait pour jouer, un sourire enfantin aux lèvres. Silencieuse surement pour la première fois de la soirée, Amanda l'observa un instant, émue. Cet homme si beau si grand était le sien. Les regards amoureux qu'il lançait lui étaient destinés. En y pensant, Amanda ressenti au creux de son estomac un fourmillement particulier. Le genre de ceux qu'elle n'avait jamais connus auparavant. Plus fort qu'un matin de soldes.
Incapable de savoir ce qu'il en était, la jeune femme saisit une canne et entra dans la partie qui n'était pas terrible vu le taux d'alcoolémie des joueurs. Tenant déjà mal l'objet, la sorcière se penchant sur la table et tenta de taper une boule mais ne parvint qu'à rapper le tapis vert bouteille. Et au deuxième coup quand elle en « poussa » une dans un trou, elle ne parvint qu'à s'écrier un :

- Goal !

Toute contente, la sorcière sautilla sur place et se tourna vers Mikhaïl comme espérant qu'il allait lui donner un sucre pour la récompenser. Dans ce cas, le sucre n'était rien d'autre qu'un délicieux et gourmand baiser qu'elle s'empressa de réclamer en levant le nez en direction du visage du jeune homme.

Amanda ouvrit les yeux en grands, agréablement surprise de l'intensité du baiser que Mikhaïl lui donnait. Il était en général plus réservé qu'elle en public mais l'alcool semblait faire des merveilles et dans ce cas, le beau soviétique parvint même à faire rougir la réceptionniste dévergondée qu'elle était. Ce baiser était différent des autres non par son indécence en publique mais par son manque de retenue sentimentale. Amanda le ressentait, il y avait autre chose derrière ce geste, un autre message posé sur ces lèvres et bien qu'elle ne soit pas encore en mesure de réellement le comprendre, presque instinctivement, la réceptionniste le lui rendit avec la même intensité dévorante, la même passion effrontée. Pressée contre lui, une main sur sa nuque, l'autre retirant par habitude sa chemise de son pantalon, Amanda s'abandonnait dans les bras de cet homme qui avait sut la rendre plus vivante que jamais.
Quand leurs lèvres se quittèrent, on entendit des gens siffler tandis que d'autres couples s'embrassaient apparemment encouragés par la passion qui unissait Mikhaïl et Amanda. Les joues roses, le regard brillant, un sourire à s'en décrocher la mâchoire, la petite femme observa l'homme dont elle était éperdument amoureuse. Peut être aurait-elle été en état de le comprendre Amanda serait montée sur cette table de billard et l'aurait crié au monde entier afin que tout le monde sache à quel point l'homme avec qui elle partageait sa vie était formidable et précieux. Cependant, à cet instant, la jeune femme ne parvenait qu'à le dévorer des yeux, à émaner un amour inconscient et si fort qu'elle semblait briller dans la lumière tamisée du bar.

- Hey ! Y a des hôtels pour ça ! se plaint un des joueurs avec un faux air réprobateur, chancelant.
- On en revient de l'hôtel ! s'exclama Amanda un sourire radieux aux lèvres. Oh ! reprit-t-elle avec l'air de ceux qui viennent d'avoir une idée particulièrement brillante et soudaine en se tournant vers Mikhaïl.

La jeune femme prit son air le plus gourmand, un sourcil malicieux arqué, le regard pétillant et se mit légèrement sur la pointe des pieds en saisissant doucement Mikhaïl par le col.

- Je viens d'avoir une idée bébé..., ronronna-t-elle. Je vais te faire passer une nuit... spéciale.

Presque toutes les nuits avec Amanda étaient spéciales habituellement. Elle qui ne faisait jamais rien comme les autres, il n'y avait jamais de routine. Remuant légèrement des épaules comme à chaque fois qu'elle faisait sa malicieuse, Amanda saisit la main de Mikhaïl et le traina littéralement dans les toilettes du bar. C'était assez particulier à voir. Cet homme haut de presque deux mètres et totalement ivre tiré par la main par une jeune femme petite perchée sur ses talons immenses et qui elle, semblait plutôt bien résister aux lois de la gravité. Ce n'était pas que Amanda était moins ivre, elle avait juste un don pour les talons. Malgré tout, la jeune femme se prit le mur en voulant tourner trop tôt dans les toilettes. Totalement morte de rire, elle s'arrêta un instant, la main sur la bouche, l'autre sur le genoux avant de se tourner vers Mikhaïl, les larmes aux yeux et de lui saisir à nouveau la main. La sorcière respira profondément.

- On va transplaner, expliqua-t-elle. Retrouve moi devant le Ministère.

Puis avant de lui laisser le choix, la réceptionniste tourna sur elle même, laissant seul derrière elle Mikhaïl. Amanda n'avait pas voulu exécuter un transplanage d'escorte tout simplement parce qu'elle se doutait que leur taux d'alcoolémie allait surement rendre l'exercice très dangereux et il était littéralement hors de question qu'elle laisse une jambe derrière elle, donc une chaussure.
Quelques secondes plus tard, Amanda réapparu dans la rue du Minisètre de la Magie devant l'entrée des visiteurs. N 'ayant pas les idées claires, la jeune femme avait transplané trop près des poubelles et lorsque ses pieds touchèrent le sol, Amanda s'en prit une la faisant tomber au sol.

- Sa mère la goule ! jura-t-elle entre ses dents, le popotin en l'air et les mains à plat sur le sol.

Secouée par son transplanage, elle prit une profonde respiration, tapa sur ses mains comme un enfant après être tombé et arrangeant ses cheveux. Quand elle se tourna, Mikhaïl venait d'apparaître à son tour.

- Ah ! Mikha ! s'exclama-t-elle comme s'il ça tombait bien qu'il soit justement là. Bébé, on vient de partir sans payer !

Elle eu un fou rire grave et très peu élégant, les mains sur le ventre, tant cette idée l'amusait. Et dire qu'elle n'avait jamais pensé à faire ça dans les cabines d'essayage des magasins !
Légèrement penchée en avant elle saisit la main de son amoureux et lui donna un dernier baiser langoureux, passionné, vulgaire avant de se tourner vers la fameuse cabine téléphonique cassée.
Manquant de tomber à nouveau, Amanda ouvrit la porte tant bien que mal et entra avant de se cogner contre la paroi opposée. Avec un éclat de rire, elle saisit le combiné et composa les numéros.

- Ferme la porte, bébé. Alors... Hum... Donc... Deux... Quatre... Quatre... Deux. Hum. Voilà.

Les numéros entrés, une voix féminine et automatique raisonna dans la cabine.

- Bienvenue au Ministère de la Magie. Veuillez indiquer votre nom et l'objet de votre visite.

La sorcière eu un éclat de rire inutile avant de retrouver son regard brillant et malicieux, comme à chaque fois qu'elle préparait quelque chose.

- Sexy Bitch et Monsieur Gros Nounours ! Ici pour une nuit torride ! s'écria-t-elle dans la cabine.

Il était impossible de savoir si elle parlait dans le combiné ou non tant sa voix était forte. Toute contente de son idée, la jeune femme sautilla sur place et se tourna vers Mikhaïl derrière elle avant de l'embrasser à nouveau avec une indécence grotesque.

- Merci. Les visiteurs sont priés de prendre les badges et de les attacher bien en vue sur leurs robes.

Amanda ne cessa d'embrasser Mikhaïl que lorsqu'elle entendit un déclic puis un grincement suivit des badges tombant dans le réceptacle de métal destiné à rendre les pièces de monnaies.

- Yeah ! s'exclama la jeune femme en sautillant sur place et tapant dans ses mains comme si elle venait de gagner quelque chose.

Amanda saisit les deux badges et tendit le sien à Mikhaïl. La sorcière épingla sur sa robe celui indiquant « Sexy Bitch, Nuit torride ».

- Les visiteurs sont priés de se soumettre à une fouille et de présenter leurs baguettes magique pour enregistrement au comptoir de la sécurité situé au fond de l'atrium.
- Comptez sur moi pour opérer à une fouille méticuleuse..., ronronna Amanda en levant le nez vers Mikhaïl avant de l'embrasser avec une passion bien plus brûlante que le feu de l'enfer lui même.

Comme l'indiquaient les badges, la nuit s'annonçait torride...

L'esprit d'Amanda était libre et léger, bien plus qu'habituellement – ce qui n'est pas peu dire – rendant ses pensées toujours plus malicieuses. Dans l'ascenseur avec Mikhaïl, la jeune réceptionniste du Ministère se laissait aller à ses émotions les plus pures et les plus sincères, chose qu'elle s'interdisait toujours. Amanda avait très vite compris, compte tenu du milieu aisé où elle avait grandit – elle était pauvre désormais mais uniquement parce qu'elle dépensait beaucoup – qu'il était nécessaire de ne jamais laisser parraître ses émotions et toujours accorder sa tenue d'un sourire soigneusement hypocrite. Or, avec les années, ce masque d'hypocrisie était devenue son visage. Mikhaïl avait sut, allez savoir comment et surtout pourquoi, retrouver la vraie Amanda, la Mandy que lui seul avait le privilège d'admirer. Et comme le jeune soviétique l'avait si bien remarqué, c'était le genre d'évènement qui ce fêtait.
Amanda se sentait littéralement électrique. Le désire qu'elle ressentait pour son petit ami était si flagrant que le simple fait de se tenir près de lui était déjà un crime contre la pudeur tant son corps hurlait à l'amour. La jeune femme avait l'impression, à chaque fois qu'il la touchait, la regardait, qu'elle n'était rien d'autre qu'une adolescente de quatorze ans dont le premier amour chamboulait l'esprit. Le simple fait de le savoir ici avec elle rendait la jeune femme pleine de fierté. Mikhaïl était son petit ami. Qu'il soit amoureux ou non, ça n'importait pas, du moment que lui, cet homme si parfait, lui accordait de son temps et du respect.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et immédiatement, Amanda se senti comme chez elle. Certes, c'était un sentiment qu'elle avait tendance à ressentir un peu partout. Au travail, chez Mikhaïl, chez James, à St Mangouste, dans la rue etc... Mais ici c'était différent. Cet atrium, elle le connaissait de long en large, elle savait qui allait venir et à quelle heure mais surtout, avec qui. Si pendant les quelques années où elle avait « travaillé » ici, la jeune femme blonde avait été rapidement capable de prévoir ce qui allait se passer dans ces lieux, il était clair que ce soir, elle ne l'avait en rien vu venir.
Mikhaïl passa ses mains derrière ses genoux et la porta en mariée. Il était doux et fort et bien que son taux d'alcoolémie soit littéralement critique, Amanda avait une confiance aveugle en lui. Le genre de confiance qu'elle n'avait jamais eu en elle même, sachant que trop bien à quel point elle était imparfaite. Mais Mikhaïl, lui, pouvait la conduire où il désirait, lui dire de sauter, elle le ferait. C'était un stade proche de la soumission mais dont les conséquences sont bien plus positives. Il ne s'agissait de rien d'autre que de la confiance et une fois accordée à un homme avec autant de force, peu importe le temps qui passe, elle laisse forcément des traces.
L'endroit était désert, uniquement peuplé du couple totalement ivre d'alcool mais surtout par l'envie de se donner l'un à l'autre. Amanda n'arrivait pas à attendre. Cet atrium semblait si grand ! Pourquoi le comptoir était-il au fond ? La jeune femme eu presque envie de sauter des bras forts de Mikhaïl et de lui faire l'amour en plein milieu de ce hall, sur le sol marbré. Or, une autre voix dans sa tête lui murmurait qu'attendre était tout aussi agréable, profiter de l'instant présent et ne pas perdre une miette de ce que Mikhaïl allait lui offrir.
Le premier cadeau que lui fit le jeune homme, après l'avoir maladroitement déposée sur le comptoir, fut ce sourire. Malicieux mais avant tout complice. Qui n'a jamais rêvé d'un tel sourire ? En dehors de la beauté, sa signification était merveilleuse. Par ce simple geste, il fit ressentir à Amanda un élant d'affection dévastateur. Il n'était pas seulement son petit ami, il était son ami, son confident, celui qui ce soir, après qu'elle l'ait traîné dans une réception qu'il détestait, après avoir provoqué une bagarre à laquelle il avait prit part pour la défendre, et l'état d'ivresse dont l'élégance n'était pas flagrante dans laquelle la petite femme blonde se trouvait, Mikhaïl était toujours là, adorable, tendre et rassurant. Il était à ses côtés et l'acceptait malgré ses caprices plus immatures les uns que les autres. Amanda l'embrassa, la passion se faisant si brûlante qu'elle en souffrait.
Elle sursauta presque en l'entendant parler un peu trop fort. C'était drôle à voir car en général, c'était Amanda qui parlait toujours comme si elle se trouvait dans un stade, faisant comme toujours preuve d'un manque cruel de discrétion. Là encore, se trouvait une des choses qu'elle adorait chez son soviétique de petit ami. Sa voix grave et sensuelle, son accent craquant et terriblement sexy.

- J'espère que ce truc est solide, parce que ça va remuer ! Attache bien ta ceinture, ça va décoller...

Amanda eu un éclat de rire. Unique. Il était grave et absolument pas sensuel, comme tout ce qu'elle essayait de faire dans sa vie. Il n'y avait pas dans son rire de gorge ses attitudes de petite top modèle, pas de faux air bourgeois. C'était un éclat de rire sincère, qui venait du coeur et que personne à part James – son ami qu'elle n'avait aucune envie de séduire – avait entendu. Ce rire, c'était Amanda. C'est grostesque et adorable à fois, c'était débordant de vie. Une barrière de plus s'était brisée devant Mikhaïl et la réceptionniste qui avait passé son existance à se construire une image était en train de se dévoiler avec sincèrité devant son petit ami. Pourquoi lui ? Parce qu'elle avait confiance.

- Tseluyu* ! s'exclama Amanda dans un nouvel éclat de rire rauque avec son éternel accent à couper à la hache.

C'était, là encore, un reste des quelques efforts que la réceptionniste avait fait pour son cher petit ami soviétique. James avait d'ailleurs immédiatement remarqué le détail choquant à voir Amanda avec un livre à la main. Livre qui n'était pas un magazine.
Mikhaïl avec une tendre brusquerie, une cruelle douceur, embrassa Amanda, sa main se balandant dans ses longs cheveux blonds. Elle voulait qu'il continue, qu'il la touche encore, qu'il s'approprie son corps comme il s'était approprié son esprit. Ce n'était pourtant pas leur première fois, loin de là. Amanda avait d'ailleurs été très vite accroc aux capacités amoureuses dont pouvait faire preuve son petit ami. Le talent de l'est, surement... Mais ce soir, en dehors des prouesses se trouvait la tendresse bien plus intense qu'elle ne l'était habituellement. Mikhaïl avait beau être un homme grand, fort et singulièrement inquiétant quand il faisait son attaque gros yeux anti-boutique-hors-de-prix, il n'en restait pas moins tendre. C'était ce contraste, parmi tant d'autres qualités, qu'Amanda adorait plus que tout au monde.
C'était un véritable boucan dans l'atrium du Ministère. Les coeurs frappant avec la violence d'une armé, désirant enfin exprimer ce que les corps dans lesquels ils étaient prisonniers leurs avait faire taire. Les souffles rauques étaient de véritables tornades passionnées, dévastant tout sur leur passage. Cette vison était violente, à l'image de la passion logeant dans cette pièce, au creux des deux amoureux. La moindre caresse était insuffisante; le langoureux baiser une torture. Fébrile, Amanda se redressa légèrement, retirant avec brusquerie la chemise déjà mal mise de son petit ami, soufflant avec désire à son cou. Ses mains étaient froides quand elle toucha son torse brûlant, ne faisant qu'alimenter le feu de sa peau blanche déjà dévorant. La jeune femme s'empara de ses lèvres, se pressant contre cet homme qui était tout pour elle, qu'elle adorait au point de renoncer à tout sur cette terre, à se perdre dans ses étreintes enivrantes.
Il existe des sentiments pour lesquels les mots ne suffisent pas. Des sentiments si forts que le simple fait de les ressentir anéanti la personne elle même. C'était une véritable drogue. Elle faisait du mal, détruisait le corps entier mais on ne pouvait s'empêcher d'en redemander encore et toujours. Amanda voulait se brûler, elle voulait se faire mal car elle voulait Mikhaïl. C'était un désire perturbant, l'alcool n'aidant pas. Si la plupart des gens buvaient pour se perdre, à cet instant précis, la jeune femme blonde eu l'impression de se retrouver. Etait-ce parce qu'elle se trouvait dans les bras de Mikhail ? Surement. Mais c'était surtout, parce que pour la première fois de sa vie, Amanda savait sincèrement ce qu'elle éprouvait. Pas de détour, pas de mot de substitution. L'alcool était là et lui indiquait la vérité qu'elle avait si peur, en temps normal, de reconnaître.

-Mikha..., murmura-t-elle entre deux baisers.

Amanda recula légèrement la tête et observa, la main sur la joue de son petit ami, à quel point il était beau. Il n'y avait plus dans les yeux de la réceptionniste cette lueur mesquine et malicieuse, plus de faux airs, simplement Mandy. Certes, c'était un avis subjectif, mais pour elle, à ce moment, il était clair que jamais de sa vie elle ne trouverait homme plus désirable, homme plus parfait. Et ce, pour une seule et unique raison.

- Je crois que je suis amoureuse de toi.

Elle avait dit cela sur un ton à la fois d'excuse et apeuré. Et si Mikhaïl ne l'aimait pas en retour ? Et si cet amour qu'elle croyait sincère et partagé ne l'était pas en réalité ? Et si, maintenant, Mikhaïl ne voulait plus d'elle, effrayé par ce qu'elle venait de dire ?







__________
*Tseluyu : Je vous embrasse !


[HJ : désolée pas eu le temps de me relire ]

Cette soirée était parfaite sur toute la ligne. Amanda et Mikhaïl étaient sortis tous les deux, il s'était battu pour la défendre, ils avaient bu, joué, dansé, chanté, rit et maintenant qu'ils s'embrassaient, se déshabillaient comme des affamés, des assoiffés d'amour, de tendresse, de passion, jamais la jeune femme ne s'était sentie aussi heureuse, comblée et invincible. L'homme de ses rêves dans ses bras, Amanda était riche de sa présence. Ce fut pourquoi, surement, elle ne put s'empêcher d'exprimer ce qu'elle ressentait pour lui, ce qu'il représentait à ses yeux. Elle l'aimait. Amanda St James était amoureuse d'un homme, d'un seul et jamais plus elle ne poserait les yeux ailleurs que dans les siens, devenant aveugle si elle le faisait, comme si les limites de son univers se résumaient aux pupilles du beau soviétique.

- Ne dis pas des choses comme ça !

Et le cœur de Amanda se brisa. Ce fut si douloureux que la jeune femme cru sentir la membrane se déchirer, le sang ronger son organe y traçant une plaie dont la cicatrice ne s'effacera jamais, son corps se raidit et pendant l'espace d'un instant, la jeune femme blonde cru qu'elle n'aurait plus jamais la possibilité de parler. Son souffle se suspendit, son cœur s'emballa faisant affluer un sang déjà trop acide et la torturant encore plus. Amanda qui avait trouvé son univers dans le regard si familier de Mikhaïl devint aveugle, seul, orpheline, mal aimée, comme si tous les malheurs du monde s'abattaient sur elle. Elle eu l'impression de ne pas reconnaître cet homme en face d'elle. Pourquoi reculait-il ? Pourquoi ne lui disait-il pas « moi aussi je t'aime » ? Elle fut parcouru d'un vent glacé et seule la fierté retint les larmes qui perlaient à ses yeux. Appuyée sur les coudes, elle observa cet homme qu'elle aimait sans le reconnaître, tétanisée par la soudaine idée de le perdre. La complicité indéfinissable qui s'était installée entre eux ces derniers temps et qui avait semblé à son summum quelques minutes de ça venait de se briser. C'était le même homme, le même amour, mais pourtant il lui était étranger, différent. En plus de l'angoisse, Amanda ressenti soudain une colère intense mais pas envers Mikhaïl, envers elle même. Pourquoi avait-elle été aussi stupide pour oser parler ainsi ? Pour lui dire ça maintenant et tout gâcher ?
Le jeune homme se sentait mal, c'était clair. Lui qui habituellement était si calme – voire froid mais Amanda trouvait ça séduisant – avait eu la voix vacillante et ne semblait plus aussi confiant. Ça tombait bien parce que Amanda se sentait mal elle aussi, sauf qu'en plus de réaliser que l'amour qu'elle avait cru sentir de sa part était imaginé, elle venait de briser la joie de Mikhaïl. Il passait une bonne soirée mais plus maintenant. Quelle idiote, pourquoi ne pouvait-elle pas être une bonne petite amie pour une fois ? Pourquoi ne pouvait-elle pas penser au bonheur des autres avant le sien ? Surement parce qu'elle avait bêtement imaginé qu'à cet instant annoncer son bonheur d'être amoureuse aurait été un bonheur partagé. Mais non.

« Mikhaïl... Je n'aurais pas du... » dit Amanda d'une voix légèrement brisée par la douleur tandis qu'elle regardait son petit ami dans les yeux, s'empêchant de pleurer.
- Je suis désolé, s'excusa-t-il de elle ne savait quoi.

De ne pas l'aimer ? Honnêtement, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Ses propres parents l'avaient en partie reniée parce qu'elle n'était pas la digne héritière qu'ils espéraient. Amanda avait toujours été une sorte de poupée juste assez bien pour être belle mais pas pour être aimée. Ce n'était pas sa faute si Mikhaïl n'était pas amoureux, il était trop bien pour elle et ce fut pourquoi Amanda ne le repoussa pas quand il se pencha à nouveau vers elle pour l'embrasser. Évidemment, elle avait plutôt envie de se rhabiller et de rentrer chez elle mais impossible, pas maintenant alors que le jeune homme était dans ses bras, qu'il lui donnait l'illusion de l'amour. Ce que vivait Amanda était proche de la sensation que l'on avait lorsqu'on ouvrait les yeux brusquement après un rêve particulièrement merveilleux. Le genre de ceux où tous nos désires étaient présents et comblés. Aucun détail ne clochait, tout était beau, parfait. Cependant, quand on ouvre les yeux, on se rend compte que ce n'est pas la réalité alors on les ferme à nouveau et on imagine, on se souvient. Sauf qu'il manque certains détails, d'autres désires semblent désormais impossibles à combler et la saveur de l'inconscient n'est plus. C'était exactement ce que vivait Amanda dans les bras de Mikhaïl à cet instant. Elle s'était réveillée de son rêve et avait ouvert les yeux brutalement. Mais parce qu'elle voulait encore goûter à la perfection dont elle avait été spectatrice, elle l'embrassa, se laissa caresser, se perdant alors dans l'illusion.
« Ce n'est pas ta faute si je t'aime », avait-elle envie de lui dire. C'était normal et même si à cet instant Amanda avait l'impression que jamais plus elle n'arriverait à rire, jamais plus elle ne se sentirait vivante, joyeuse, ce n'était pas grave. Mikhaïl ne l'aimait pas mais elle se contenterait de ce qu'il avait à lui donner et en femme amoureuse pleine de gratitude, Amanda ferait tout pour le combler du mieux possible, pour le remercier de simplement accepter passer un peu de temps en sa compagnie.
Les larmes aux yeux, Amanda embrassa Mikhaïl avec une passion désespérée. Elle se sentait aussi triste que si elle avait assisté à sa propre mort, comme si on lui avait annoncé que sa vie était désormais achevée et qu'elle devait faire ses adieux, tout laisser derrière elle. Ce furent des adieux déguisés qu'étaient les baisers de la jeune femme. Elle retint son souffle tandis qu'elle se retrouva sur son amant, l'observant un instant, admirant sa beauté et remerciant le ciel de l'avoir mit sur sa route. La jeune femme ne put s'empêcher de sourire, disant au revoir à son amour. Elle accueillit avec passion les lèvres de Mikhaïl sur les siennes qu'elle avait appelé avec son cœur, étant désormais en amazone sur lui, caressant ses cheveux et l'embrassant toujours plus tendrement, plus fougueusement.
Elle caressa les omoplates du jeune homme, rendant à l'oreille de Mikhaïl son dernier souffle d'amour, de vie. Elle se moquait qu'il ne l'aime pas. Amanda était déjà amoureuse pour deux et parviendrait à anesthésier son cœur d'illusions, à étouffer sa peur d'abandon de baisers, à balayer son besoin pathologique d'amour d'une caresse dans les cheveux blonds du beau soviétique. Maintenant qu'ils étaient sur le point de se donner l'un à l'autre, Amanda ne comprit même pas pourquoi elle s'était attendue à un « moi aussi », pourquoi elle avait été assez stupide pour croire qu'elle était digne d'être aimée d'un homme comme lui. Quelle idiote... Cette idée la fit sourire. Son sourire grandit tandis qu'elle croisa le regard de Mikhaïl et y vit à nouveau son univers qui avait été si familier quelques minutes auparavant mais désormais, c'était comme une carte postale que l'on regardait, rêvant de voyage. Il lui semblait déjà lointain.
Amanda fut parfaite ce soir là, ce qui en fait, était plutôt triste pour elle. La jeune femme était totalement à l'écoute de Mikhaïl, de ses désires et anticipait la moindre de ses envies, mettant totalement les siennes de côté. Elle n'avait plus de raison de se retenir, de se protéger puisqu'elle n'avait plus rien à perdre. Son cœur était déjà brisé. Étrangement, la sorcière s'était imaginé que comprendre que l'homme de sa vie, son âme sœur, son éternel ne vous aimes pas en retour ferait plus mal mais elle ne ressentait rien. Elle était même parvenue à sourire, comme si elle n'était pas blessée le moins du monde, pas surprise de ne pas être aimée car pensant sincèrement ne pas le mériter. Certes sur l'instant elle avait souffert mais c'était uniquement le temps de la mort. Maintenant elle n'était qu'un fantôme, alors elle ne ressentait plus rien, spectatrice de sa propre vie pathétique, elle avait déjà tout perdu alors paradoxalement c'était maintenant qu'elle pouvait se donner encore plus, se dévoiler dans toute sa douceur, sa fragilité et son innocence puisqu'elle ne pouvait pas mourir deux fois.

L'endroit était désert, il n'y avait pas âme qui vive exceptée celle de Mikhaïl, car Amanda se sentait déjà agoniser dans ses bras. A la moindre de ses caresses, aux moindre souffle que le jeune homme lui imposait, la sorcière sentait son amour pour lui la ravager, la brûler de l'intérieur si bien qu'elle avait envie de hurler, de frapper, de mourir. L'histoire dit qu'il n'existe aucune douleur plus forte que celle du sortilège Doloris, mais Amanda savait désormais qu'il y en avait une : celle de l'amour. Il était en elle, puissant, ravageur. Ce que subissait la jeune femme était l'expérience la plus douloureuse de sa vie. Elle se sentait littéralement mourir. Lorsque l'on quitte ce monde on cesse d'exister, on passe de l'autre côté et on ne ressent plus rien. C'était ce qu'éprouvait Amanda, son corps était mort, plus de sang qui circule, plus de cœur qui bat, plus de souffle dans ses poumons, plus rien et pourtant elle en avait conscience et c'était de là que provenait la vraie souffrance. Comprendre ce qu'elle était en train de subir et s'enfoncer quand même, parce que mourir d'amour, souffrir des baisers de Mikhaïl était selon elle, la plus belle et la plus pure façon de cesser d'exister.
La jeune femme se donna à son petit ami en ayant honte d'elle. Amanda n'était plus qu'un fantôme, l'ombre d'elle même, alors comment pourrait-elle satisfaire un homme tel que Mikhaïl, le roi de son cœur ? Comment pouvait-elle en avoir la prétention ? Et pourtant, aveuglée par l'amour, rendue téméraire par la douleur, la jeune femme blonde continua, embrassant, caressant l'homme dont elle était éperdument amoureuse comme un noyé essaye désespérément de rejoindre la surface bien qu'il soit cloué au fond de l'eau, condamné à simplement regarder la lumière briller au dessus de lui sans rien pouvoir faire pour l'atteindre. Mikhaïl était cette lumière que Amanda désirait rejoindre plus que tout mais en vain, condamnée à se noyer dans son amour.

«  я тебя люблю » murmura Mikhaïl à son oreille. Amanda retint son souffle et ouvrit les yeux, comme reprenant contact avec la réalité, avec le monde des vivants. Sa voix était grave, suave, capable de la faire vibre comme personne et ce fut le cas même à cet instant alors qu'elle pensait ne plus jamais être capable de ne plus rien ressentir de sa vie. Il avait parlé en russe et évidemment elle n'avait pas comprit. Et pourtant elle sentait qu'elle aimait ces mots, comme elle aimait tout ce qui faisait de Mikhaïl l'homme qu'il était. Puis, enfin, Amanda comprit ce qu'il venait de dire. « Je t'aime... »
A cet instant tout s'effondra à nouveau dans le monde de Amanda. Elle recula brusquement la tête et regarda Mikhaïl en fronçant les sourcils comme si elle s'apprêtait à lui dire « Tu plaisantes ? ». La jeune femme blonde dévisagea le jeune homme, regardant dans chacun de ses yeux à tour de rôle comme pour y déceler le mensonge. Si elle avait facilement pu croire qu'il ne l'aimait pas, elle avait plus de difficultés à se dire qu'il était effectivement amoureux. C'était impossible. Et pourtant il l'avait dit. Mikhaïl n'était pas menteur. Avait-il simplement eu peur sur le coup ? Comprenait-il qu'il n'avait aucune raison d'être effrayé ? Amanda sourit puis cessa brusquement comme si elle avait un brutal retour de conscience pour finalement sourire à nouveau. Si on lui avait dit qu'elle venait d'être nommée la femme la plus riche du monde, Amanda n'aurait pas paru plus heureuse car la richesse, elle la connaissait déjà, dans ces simples deux mots que Mikhaïl venait de prononcer. Elle revint à la vie. Demain il ferait jour, les oiseaux chanteraient, les saisons suivraient, son coeur battrait encore longtemps. Pleurant de joie malgré elle, la jeune femme blonde saisit son petit ami par la nuque et l'embrassa à pleine bouche traduisant plus de bonheur, de passion que de désir charnel mais ce n'était pas grave, car ce que ce baiser exprimait était bien plus rare et surtout, uniquement destiné à Mikhaïl.

Amanda se senti aussi heureuse à cet instant qu'elle s'était sentie désespérée quelques secondes encore auparavant. Dans son cœur, dans sa tête, elle était en fête. La jeune femme avait l'impression qu'on lui annonçait la fin d'une guerre, la rémission d'une maladie alors qu'elle était condamnée, que le malheur était définitivement chassé de son monde, qu'elle serait heureuse pour toujours, pour tout le temps que Mikhaïl continuerait à lui dire « je t'aime » et à le penser. Amanda était si heureuse qu'elle n'arrivait pas à contrôler ses ardeurs. L'embrassant en pleurant de joie, en riant de bonheur, elle les fit tomber du comptoir sur lequel ils s'étaient perchés et étrangement, retomber sur terre n'était pas douloureux car ils étaient amoureux.
« Ouch... » échappa-t-elle en se redressant légèrement et se massant le bas du dos avec une grimace. En voyant Mikhaïl à son côté – pas en meilleur état – elle le regarda et se remit à sourire comme s'il venait de lui dire à nouveau pour la première fois qu'il l'aimait. Brusquement elle se pencha sur lui et l'embrassa avec amour, en riant, en pleurant encore un peu. « Oh Mikha ! Je t'aime ! Je t'adore ! » s'exclama-t-elle incapable de s'en empêcher. C'était surement ridicule à regarder, voire ennuyeux à lire, mais c'est ainsi que les choses se passèrent. Amanda embrassa, se donna corps et âme à celui qu'elle avait choisi, à celui qui désormais pouvait avoir la prétention de dire que Amanda St James était lui.











[HJ : OMAGAD MERCI POUR CE RP !!!!!! :pirat: ]