Call my name and save me from the dark.... [FE Timmy]

Une semaine, 7 jours, 168 heures, 604800 minutes, et elle aurait même été capable de vous dire les secondes. Mais il fallait bien avouer que à chaque heures qui passer, elle en rajouter une sur le comptage qu'elle faisait sur son ordinateur. Elle était assise sur sa chaise de bureau, les yeux dans le vide, ses cheveux détachés, ne portant pas une véritable tenue mais plutôt un pyjama shorty débardeur bob l'éponge. Et oui, c'était sa tenue de nuit, mais surtout pour qui la connaissait, sa tenue de période de grosse déprime. Parce que oui, notre célèbre écrivain sorcier-moldu était en dépression, elle n'était plus simplement abimée par son agoraphobie, elle était détruite, complètement détruite. Elle avait l'impression de brûler de l'intérieur, que son cœur battait mais sans aucune raison. Que la vie n'avait tout simplement plus aucun sens.

Une semaine, 7 jours, 168 heures, 604800 minutes, c'était la durée qui était passée depuis la dernière visite de Timothy. Pas un coup de téléphone, pas un mail, pas un hiboux, pas une visite. Ça n'était tout simplement jamais arrivé depuis qu'ils se connaissaient, et ils se connaissaient depuis de nombreuses années. C'était tout simplement terrible pour la jeune femme. Il était le seul qu'il lui permettait de vivre... Elle se gavait de glace et de sucre depuis qu'il avait quitté son appartement sans un mot pour elle. Oh si bien sûr il lui avait parlé: «Je… Désolée, ce n’est pas… bien. Je préfère qu’on oublie tout ça… Je reviendrai demain soir…». Comment avait il pu dire ça alors qu'elle venait de lui donner deux magnifiques baisers auquel il avait répondu en plus.... Elle n'arrivait tout simplement pas à y croire, bon d'accord, elle avait été idiote de l'embrasser, mais quand même... S'était il rendu compte du mal qu'il lui avait fait? Et surtout pourquoi n'était il pas venu la voir en faisant comme si rien ne s'était passé.

Elle ignorait pourquoi elle l'avait embrassé, elle n'en savait toujours rien après autant de temps. Une pulsion idiote sans doutes, mais si tout devait être gâcher à cause de ça. Elle ne se le pardonnerait tout simplement jamais de sa vie. Depuis leur plus tendre enfance, ils étaient amis, avec le temps ils étaient devenus des meilleurs amis, depuis leur rencontre tout était toujours évident entre eux. Avec le temps, tout avait évolué bien sûr, mais ils n'en étaient que plus proches, seulement l'agoraphobie avait tout simplement tout changé. Elle ne pouvait tout simplement plus vivre sans lui, et ce n'était pas uniquement sur un plan pratique pour les courses, le courrier et les choses du genre, non sur le plan psychique aussi. Imaginez vous, la seule personne que vous pouvez et que vous voulez voir ne vient plus, vous vous retrouvez seule... Triste, seul et déprimé.

Mais lui? Pourquoi avait il réagit de cette façon là? Ne pouvait il pas tout simplement lui dire qu'on oubliait tout, qu'on recommençait tout à zéro comme si rien ne s'était passé. Non, au lieu de ça il avait préféré lui dire ces mots qu'elle se répétait depuis son départ et s'enfuir de chez elle sans un regard, sans un bisou sur le front ou sur la joue, non... Rien du tout. Comment devait elle le prendre? Elle l'ignorait tout simplement... Se levant de son bureau en réalisant qu'elle n'arriverait pas à écrire quoi que ce soit de convenable, elle décida qu'il était peut être temps de se laver après 4 jours dans le même pyjama. Ce fut donc sans plus de conviction qu'elle disparue doucement sous l'eau chaude se laissant emporter par les odeurs sucré de son gel douche à la mûre et au chocolat. Pourtant, elle sentit des larmes couler le long de ses joues en se souvenant du parfum si particulier de son Tim....

Elle sortit de sa douche en s'enroula dans une serviette, ses cheveux blonds ondulant sur ses épaules en cascade. Elle attrapa ses chaussettes chaussons en laine grise avec un gros pompons roses et sortit de la salle de bain en s'allongeant sur le canapé, la tête enfouit entre ses genoux, tremblant doucement, ses larmes coulant le long de ses joues... Elle n'avait plus envie de rien, plus rie n'avait de sens ... Vivre avait il un sens pour elle? Elle n'en était même plus sur si lui n'était plus là.... De toute façon, si un jour il jugeait bon de revenir la voir, il entrerait sans sonner, il savait comment elle fonctionnait...

Il ne s’était écoulé qu’une seule semaine depuis que Timothy était parti de chez Serena. Depuis le fameux jour. Une semaine seulement. Ces derniers jours avaient semblé à la fois trop long et trop court. Serena lui manquait… énormément. C’était aussi dans ce genre de moment qu’il réalisait à quel point il l’aimait. Mais la peur de se confronter à elle lui avait donné l’impression que c’était seulement hier qu’il s’était enfui de son appartement… Que faire maintenant ? Après l’avoir volontairement évité tout ce temps, comment allait-il pouvoir retourner chez elle, la regarder en face ? Avait-il tout gâché entre eux ? Il n’osait même pas l’imaginer…

Il s’était donné tant de mal à rendre leur relation plus simple, à la mettre à l’aise, à essayer de l’aider. Tout cela pour finalement être gêné lui en sa présence ? C’était trop stupide. Ne pouvaient-ils pas discuter de ça comme des adultes ? Être honnêtes ? Mais voilà, ce plan semblait excellent en théorie, mais en pratique, la réalité était toute autre. Comment lui faire face ? Il avait essayé, tous les soirs, de passer chez elle. Mais il restait bloqué sur le pas de la porte, il l’entendait parfois à l’intérieur et la seule idée de la trouver à l’intérieur de le terrifiait. Tellement qu’il repartait à chaque fois en silence, maudissant son inconscience et sa lâcheté.

Mais après tout, il avait besoin d’elle, et elle avait besoin de lui. Ils le savaient tous les deux. Mais juste… pas dans ce sens là. Pourquoi pas ? il n’en savait rien. Il ne pouvait juste pas s’imaginer honnêtement avec elle, il en avait déjà rêvé mais ne l’avait jamais pris au sérieux, c’était bien trop compliqué. L’amour était dur, et il voulait la garder avec lui, coûte que coûte, il était plus simple de rester amis… Et pourtant, vu la manière dont les choses avaient dérapées, on pouvait en douter finalement. Il se secoua la tête, essayant de s’enlever toutes ses idées de l’esprit. Il n’avait pas le choix, il devait aller la voir. Il voulait la voir. Il avait peur de l’avoir blessé mais ne pas revenir serait pire encore, pour eux deux.

La tête basse il se dirigea donc vers l’appartement de Serena, comme à son habitude. Et pourtant cette visite serait différente, il le savait, il le sentait. Ils pourraient tenter de l’ignorer, de faire comme si rien ne s’était passé, mais quelque chose avait changé entre eux, à jamais peut-être. Sans vraiment savoir si ça pouvait changer en bien ou en mal, il décida tout de même qu’il fallait qu’ils en discutent, s’ils tenaient à rester amis… Une fois devant la porte de sa meilleure amie, il s’arrêta quelques instants, reprenant son souffle mais trouvant l’air terriblement rare. Son cœur sembla s’arrêter alors qu’il faisait doucement coulisser la porte sur ses gonds, comme s’il voulait que Serena ne l’entende pas rentrer. Et pourtant, quelque chose lui disait que surgir d’un seul coup dans le salon alors qu’elle ne l’attendait pas serait pire

Il entra en silence et referma la porte dans son dos. Il chercha Serena des yeux mais ne la vit pas, elle devait être dans le salon. Soulagé de ne pas l’avoir trouvé directement devant lui, il se dirigea vers la cuisine à grands pas, essayant cette fois de montrer sa présence à la jeune femme. Cela doucirait peut-être le choc à venir. Il ouvrit le congélateur et en sortit un pot de glace déjà entamé. Il attrapa deux cuillers au passage, revoyant dans sa tête les mêmes images défiler, une semaine auparavant. Il ferma les yeux pour se reconcentrer et s’avança finalement vers le salon.

Il trouva Serena, sa Serena assise sur le canapé, en serviette, la tête enfouie dans les genoux. Il ne put pas s’empêcher de rougir même si ce n’était pas la première fois qu’il la voyait en serviette. Il se racla la gorge comme en espérant avaler le malaise qui le rongeait, en vain évidemment. Il remarqua dans un coin des paquets de bonbons et des pots de glace qui trainaient et il ne put pas s’empêcher d’être fier d’avoir vu juste. Comme quoi il la connaissait vraiment par cœur après toutes ces années. Il s’approcha légèrement d’elle, mais faisant bien attention de garder ses distances, comme s’il avait peur de perdre encore la tête s’il s’approchait trop. Il tendit le pot de glace devant lui, détournant légèrement le regard, et dit timidement :

« Hm. Je crois que j’ai vu juste… Tu… tu vas bien ? »

Il s’approcha encore un peu pour tendre son malheureux pot de glace et essaya à tout prix d’éviter son regard. Il avait peur d’y lire beaucoup de choses : de l’amour, de la colère… de la tristesse. Il ne l’aurait pas supporté. Il préféra donc ne rien y lire du tout. Se passant nerveusement une main dans les cheveux il ajouta :

« J’ai de la chance qu’il y ai eu de la glace encore dans ton réfrigérateur… »

Un ton d’humour qui sonnait si faux qu’il regretta même d’avoir ouvert la bouche. Il essayait de se comporter comme d’habitude, au risque de l’énerver ou de la blesser… Tout simplement parce que la sincérité ce n’était pas son truc. Il était complètement perdu face à elle, rien ne lui semblait être une bonne solution, il avait donc opté pour la seule qu’il connaissait : le mensonge.

Et le jeune homme avait parfaitement réussi à faire ce qu'il voulait, elle n'avait pas le moins du monde entendu qu'il était entré, mais il fallait dire qu'elle était un peu occupé à pleurer toute replié sur elle même, ce qui était devenue sa plus grande occupation depuis la semaine dernière, pour le plus grand malheur de son éditeur. Serena était en effet en train d'écrire un nouveau livre et ne savait pas encore si il serait publié, mais l'éditeur voulait lire la suite, mais elle, elle était tout simplement incapable d'écrire quoi que ce soit en ce moment. Parce qu'il n'était plus là, parce qu'il ne pouvait pas lui parler du monde extérieur, chose dont elle avait besoin pour écrire, et puis aussi parce qu'elle n'avait plus envie de rien faire sauf peut être de disparaître.

Des tas de gens de sa maison d'édition avait essayé de la faire sortir depuis qu'elle était plongée dans cet état, mais premièrement, l'agoraphobie l'en empêchait et deuxièmement, ce n'était pas avec ces gens qu'elle voulait faire sa première sortie en extérieure. C'était avec lui, et avec lui seul. Elle se souvenait d'un jour où ils avaient longuement discuté de cette maladie qui la "rongeait". Timothy lui avait promis qu'il serait là pour ses premiers pas dehors. Ils avaient décidés qu'ils iraient prendre un café chez Starbucks, puis qu'ils iraient faire un ou deux magasins avant de transplaner sur une plage pour voir le coucher de soleil. Oui mais voilà, ça n'arriverait sans doutes jamais puisqu'il ne reviendrait sans doutes jamais... Après tout, il avait enfin réussi à se débarrasser du fardeau qu'elle était.

C'était peut être faux... Mais c'était probablement vrai... Ceci avait été leur dernière étreinte, leur premiers et derniers baisers, leur dernières paroles l'un pour l'autre... Ils avaient toujours résisté aux gens qui avaient essayés de les séparer, et aujourd'hui... Qu'étaient-ils? Des inconnus qui se disaient tout mais qui se mentaient sur la nature exacte de leur sentiment. Mais après tout, pourquoi essayer de retordre le problème dans tout les sens? Il ne reviendrait jamais. Elle n'avait été toute ses années pour lui qu'un fardeau lourd et ennuyant. Le pire dans l'histoire c'était peut être qu'elle s'en voulait terriblement d'avoir été aussi dur à supporter pour lui toutes ces années. Elle s'en voulait d'avoir céder à une pulsion, elle s'en voulait d'exister....

"Timmy?
-Quoi Nana?
-Tu penses qu'un jour je pourrais sortir d'ici? Je veux dire... J'aimais bien quand on sortait tout les deux avant... On mangeait un glace chez Florian Fantarôme et on allait se promener dans Londres pour faire les magasins... Tu portais tout mes sacs ... "
Elle lui offrit un doux petit sourire et lâcha un petit rire amusé en se souvenant de ça.
"Bien sûr que tu pourras! On voyagera dans le monde entier! On ira en France même si tu veux, c'était ton plus grand rêve je me trompe?
-Non c'est vrai, je parle à des Français sur Internet d'ailleurs... Ils m'envoient souvent des photos de Paris. C'est beau Paris tu sais? C'est la plus belle ville du Monde entier! Et il faudra aussi qu'on aille à Tokyo. Tokyo c'est le seul endroit où on ne me regardera pas bizarrement à cause de mes vêtements! J'ai aussi des correspondants au Japon d'ailleurs, ils m'ont appris à parler Japonais!
-Tu sais dire des choses en Japonais?
-Aishiteru mi Taiyou. (Je t'aime mon soleil)
-Ça veut dire?
-Tu chercheras sur Internet! "
Elle lui fit un clin d'œil, elle aurait été totalement capable de dire je t'aime à Timothy en Français. Mais elle l'aimait et il était son soleil. Celui qui lui permettait de respirer, de savoir comment c'était dehors.

« Hm. Je crois que j’ai vu juste… Tu… tu vas bien ? »

Serena fut prise d'un sursaut. Elle ne l'avait pas entendu du tout beaucoup trop plonger dans ses pensées. Elle se redressa rapidement en se frottant les yeux pour ne pas qu'il voit qu'elle avait pleuré, mais vue l'état de son maquillage, il aurait fallu qu'il soit aveugle. Il était là, il était devant elle, en chair et en os, il était vivant, et son cœur battait à une vitesse incroyable. Elle avait tellement eu peur de ne plus jamais le revoir que son soulagement était palpable même par quelqu'un d'extérieur. Elle hésitait, elle était presque ... Très en colère, et pourtant... Soulagée et heureuse, alors comment devait elle réagir?

"Oui.... Et toi?"

Elle avait voulu exprimer toute sa colère, lui dire qu'elle ne voulait pas, qu'il lui avait fait une peur monumentale, qu'elle avait à peu prêt tout imaginer, qu'il était mort ou qu'il l'avait oublié... Mais elle n'avait réussi qu'à dire ces trois petits mots d'une voix faible, tremblante et terriblement basse. Elle redressa doucement les yeux vers lui tandis que tout son corps tremblait et qu'elle sentait de nouvelles larmes couler le long de ses joues, larmes de joies, de soulagement mais aussi un peu de tristesse, parce que si il avait pu l'oublié, plus jamais il n'aurait été embêter par elle. Sa vie aurait probablement été meilleure, celle de Serena probablement encore plus mauvaises mais lui, il aurait pu être heureux.

« J’ai de la chance qu’il y ai eu de la glace encore dans ton réfrigérateur… »

Elle attrapa le pot de glace et l'une des deux cuillères d'une main tremblante et lui fit signe de venir s'assoir à côté d'elle pour partager le pot de glace. Elle remonta légèrement sa serviette de bain et se passa une main dans les cheveux pour les retirer de son visage. Elle hésita quelques instants, puis décida qu'il ne fallait pas laisser le silence régner.

" Oui, j'ai eu tendance à vider mon stock et je n'ai pas fais de commande depuis longtemps... Parce que si le livreur de l'autre jour était revenu... On regarde un film? J'ai acheté des films de garçons si tu veux... Ou on peut regarder Sleepy Hollow, c'est super comme film... Non? Tu veux pas? "

Elle lui fit des grands yeux en ouvrant le pot de glace, de grands yeux de cocker similaires à ceux du petit chat de Shrek. Elle voulait qu'il reste avec elle, elle ne voulait plus jamais qu'il parte, elle voulait qu'il l serre dans ses bras, elle attrapa une grosse cuillère de glace qu'elle porta à sa bouche. Elle lui fit un petit sourire doux puis réfléchit quelques instants et dit d'un ton apeuré et inquiet.

"A moins que... Tu viennes récupérer tes affaires et me dire que tu veux plus jamais me voir... Je comprendrais, ta vie serais sans doutes meilleures.... "

Que leur était-il arrivé ? Eux, autrefois si biens l’un avec l’autre, si honnêtes… Que s’était-il passé ? Un ( deux ) simple baiser, rien de plus. L’amour était inutile, il ne provoquait que malheur et destruction : la preuve se tenait sous ses yeux. Au fond il savait que cet épisode n’avait rien voulu dire, en tout cas il essayait de tout son cœur de s’en convaincre, mais il n’arrivait pas à prendre cette histoire à la légère. Tout ça à cause d’elle… Il aurait pu être beaucoup plus à l’aise face à n’importe qui d’autre, mais devant Serena, le souffle lui manquait. Il avait l’impression d’étouffer, de ne rien trouver à dire, à faire. Dans cette histoire, Serena n’était plus l’amie, elle était l’ennemie. Pas à proprement parlé bien sur, mais sa peur de la blesser le bloquait complètement, au point de le paralyser.

Le petit «Oui» que Serena répondit ne suffit pas à le convaincre. Il voyait sur son visage qu’elle avait pleuré, récemment, et sans doute beaucoup. Beaucoup trop. A cause de lui. Il se mordit la lèvre pour éviter d’apparaître trop abattu face à son amie, il ne voulait pas qu’elle voit combien cette histoire l’avait touché. Il avait trop d’orgueil pour cela. Il ne prit pas la peine de répondre à sa question. Un «non» honnête n’aurait pas aidé, et il aurait inutilement fait de la peine à Serena, tandis qu’un «oui» mensonger semblait tout bonnement au-delà de ses forces.

Timothy était tendu, crispé même. Il restait planté debout, incapable de regarder en direction de Serena plus de 3 secondes d’affilées. Il avait gardé ses mains dans les poches de son jean, essayant de se donner un air calme et zen qui ne trompait personne. En vérité il ne pouvait pas retirer les mains de ses poches parce qu’il en arrachait le tissu pour se calmer. C’était son truc. Et quelque chose lui disait qu’à ce rythme là dans 20 minutes il allait se retrouver sans pantalon ( Qui a dit que c’était une mauvaise chose ? ) Il était terrifié en réalité. Terrifié parce que tout ceci était complètement nouveau pour lui, il était bien sorti avec quelques filles avant cela, mais là c’était Serena… C’était complètement différent. Il ne prendrait pas le risque de la perdre. L’enjeu était tel qu’il se trouvait incapable de parler, heureusement pour lui, Serena poursuivit d’elle-même :

" Oui, j'ai eu tendance à vider mon stock et je n'ai pas fais de commande depuis longtemps... Parce que si le livreur de l'autre jour était revenu... On regarde un film? J'ai acheté des films de garçons si tu veux... Ou on peut regarder Sleepy Hollow, c'est super comme film... Non? Tu veux pas? "

En repensant au livreur de la dernière fois il ne put pas s’empêcher de sourire légèrement. Si elle savait. Il ne reviendrait jamais, ça il aurait pu le lui assurer, mais il ne voulait pas attirer son attention sur ce qu’il avait fait. Non pas qu’il en avait honte, à vrai dire il en était même plutôt fier, mais il savait que sa meilleure amie ne le verrait pas de cet œil. Il resta donc silencieux. A nouveau. Il aimait bien l’idée de Sleepy Hollow, il trouvait cet acteur américain étonnement bon dans ce rôle, mais il aurait préféré pouvoir discuter avec elle, honnêtement. Pour cela, encore aurait-il fallu qu’il soit capable d’ouvrir la bouche et de produire des sons articulés. Et ce moment, cela semblait trop lui demander…

Il acquiesça simplement à la proposition de Serena, sans vraiment savoir s’il en avait envie ou non. Il la regarda ouvrir son pot de glace et se demanda combien elle en avait avalé depuis la semaine dernière. A en juger par les cadavres qui trainaient un peu partout dans son salon, elle en avait avalé assez pour rendre malade n’importe quel homme sur terre, mais ce n’était pas à cela que Tim pensait. Il savait très bien que quand Serena mangeait de la glace ( surtout en cette quantité ) c’était que quelque chose n’allait pas… Et il n’avait aucun mal à deviner ce qui pouvait lui poser problème cette fois : il avait eu tort de l’embrasser. Elle ne l’avait pas voulu. C’était pourtant évident. Il se maudit de la trouver aussi jolie, même triste comme aujourd’hui. Décidément, il ne semblait pas pouvoir aimer sans détruire en même temps… Il se passa nerveusement la main derrière la nuque tandis que sa meilleure amie, ne voyant pas de réaction de sa part, enchaîna timidement :

"A moins que... Tu viennes récupérer tes affaires et me dire que tu veux plus jamais me voir... Je comprendrais, ta vie serais sans doutes meilleures.... "

Timothy eut l’impression de se prendre une décharge électrique, comme un coup de poing dans l’estomac. Sa vie… sans elle ? Comment pouvait-elle imaginer ne serait-ce qu’une seconde qu’il allait l’abandonner ? Voulait-elle qu’il s’en aille ? Il n’y croyait pas, il ne voulait pas y croire surtout… Avait-il tout gâché ? Ne supportant plus cette attente et cette incertitude absurdes, il s’avança d’un grand pas en direction du canapé et répondit d’une voix ferme :

« Bien sur que non ! Ma vie ne serait pas meilleure… Je me demande ce que je ferais sans toi…» Détournant légèrement le regard, il sentit ses joues rosir mais décida tout de même de poursuivre, maintenant qu’il était lancé : « Ecoute… c’est ridicule. Tu sais que je ne t’abandonnerai jamais.»

Prenant son courage à deux mains ( et arrachant au passage une bonne partie du tissu qui constituait ses poches ), il vint s’asseoir à côté de Serena sur le canapé. Il dégagea un pot de glace vide qui trainait par là et se tourna à nouveau vers la jeune femme, posant doucement sa main sur son avant bras. Il voulait lui montrer qu’il tenait à elle… tout en gardant un minimum de distance. On était jamais trop prudent. Dans un souffle gêné il ajouta :

«Ecoute… Je suis désolé de ne pas être venu cette semaine je… C’était une erreur d’accord ? Mais je pense qu’on est tous les deux assez grands pour oublier tout cet… épisode et faire comme si de rien n’était, non ?»

Au fond de lui il se sentait soulagé d’avoir réussit à lui parler aussi franchement. Mais encore plus enfoui dans ses tripes, il se sentait… triste d’avoir dit cela. Il n’arrivait pas à se l’expliquer mais leur baiser de la dernière fois n’avait pas l’air d’une erreur… Pour leur amitié c’en était une, c’était certain, mais comment est-ce que quelque chose d’aussi bête pouvait-il être si… merveilleux ? Il préféra ne pas y penser. Il avait fait le bon choix, il en était persuadé. Et d’ailleurs, c’était l’idéal pour lui et pour Serena, surtout pour elle-même. Elle se sentirait juste soulagée, elle, ce pincement au cœur n’était réservé qu’à lui, et à lui seul. Dans un sourire mi-sincère, mi-forcé, il proposa :

«Sleepy Hollow alors ?»

Timothy pouvait être content, elle n'était pas en si mauvaise état aujourd'hui. Cela avait été bien pire depuis qu'il avait quitté l'appartement sans la prévenir. Des larmes, des tremblements, des crises de panique, la peur de ne jamais le revoir, bref des tas de choses qui l'avait plongé dans un état d'autodestruction et de déprime des plus totales. Et en soit, ça allait mieux, un peu mieux en tout cas. Il fallait avoué qu'elle était tellement heureuse et soulagée de le voir... Elle avait tellement eu peur que ces quelques mots qu'il lui avait dit ne restent à jamais les derniers qu'il lui ait dit, qu'elle parvenait même à offrir un petit sourire au jeune homme. Ce qu'elle pouvait être heureuse... Cela pouvait ne pas paraître flagrant à cause du maquillage qui avait coulé sur ses joues, mais oui, elle était heureuse. Un peu mal à l'aise, mais heureuse.

Oui mais voilà, elle aurait aimée qu'il lui dise qu'il allait bien, qu'il était soulagé de la revoir, et qu'il lui offre juste un sourire, un sourire doux, tendre, et plein de tout ce qu'elle pouvait ressentir elle même. Oui mais voilà, il avait toujours, d'aussi loin que se souvenait la jeune agoraphobe, sembler fort, et intouchable. Peut être que cela faisait parti de son charme, peut être était-ce ce qui faisait qu'elle était bien avec lui, qu'elle se sentait en sécurité. Mais elle aurait aimé que parfois, il lui dise ce qu'il ressentait pour de vrai... Quitte à le voir pleurer, mais elle aurait aimé savoir ce qu'il ressentait.

Serena n'aimait pas le silence. Elle vivait presque toujours dans le silence et c'était devenu quelques choses qu'elle ne supportait plus. D'ailleurs, depuis quelques temps, elle mettait en permanence de la musique dans son appartement pour ne pas se sentir aussi seule. En la présence de Timothy, elle avait toujours tout fait pour que jamais le silence ne s'installe. Et elle refusait que cela ne commence aujourd'hui à cause d'une simple erreur, d'un simple manque de maîtrise d'elle même... Elle aurait très bien pu se mettre à lui parler du beau temps, dont elle ignorait jusque l'existence puisqu'elle vivait enfermée... Ou même de quelque chose n'ayant rien à voir, l'important c'était que le silence ne s'installe pas. Le silence était une mauvaise chose, il laissait les doutes et les angoisses planaient et il faut bien lui dire, ils n'avaient pas besoin de ça.

En réalité, aux yeux de Serena, il aurait été bon qu'ils discutent, sincèrement, de ce qui s'était passé, de pourquoi est ce que ça s'était passé et de ce qu'ils allaient faire. Faire comme si ces deux instants magiques n'avaient jamais existé, ou alors.... Devenir... Un couple? Mais finalement elle préférait chasser cela de son esprit. La jeune femme n'aurait tout simplement pas pu imaginer Timothy en train de tuer quelqu'un... D'un simple coup de baguette ou même d'une façon tordue... Lui qui prenait soin d'elle alors qu'il pouvait avoir des tas de choses à faire n'était, en tout cas dans l'esprit de la jeune écrivain, tout simplement pas capable de tuer. Son Timmy, lui qui était toujours avec elle depuis le début....

" Je... Je ne sais pas, je n'ai tout simplement jamais compris de la raison qui te forçait à t'occuper de moi... Après tout, je suis une folle dingue incapable de mettre un pied en dehors de chez elle... "

Puis, il était venu s'assoir à ses côtés, provoquant un raté sur le cœur de la jeune blonde. Il posa une main très douce sur son avant bras et Serena lui offrit un petit sourire, ils n'étaient pas aussi proches qu'avant l'incident mais c'était déjà pas si mal au fond... C'était mieux que rien en tout cas, et elle n'aurait pas supporté que ce soit rien justement. Elle se sentait tout simplement bien à ses côtés, elle n'avait jamais eu besoin de réfléchir sur la façon dont elle devait agir en sa présence. Il avait raison, ils étaient deux adultes responsables et ils étaient capable de passer outre ce qui avait eu lieu la semaine précédente.

" Une erreur.... Oui une simple erreur. Tu as raison... On fait comme si ça n'avait jamais eu lieu... Parce qu'après tout, ça n'avait aucun sens. On en a tout les deux parfaitement conscience non? "

Elle lui offrit un petit sourire, attrapa la télécommande de son lecteur DVD et lança le film qu'elle lui avait proposé. En fait elle l'avait mis dans le lecteur depuis qu'il était arrivé. Elle s'était dit qu'ainsi, peut importe quand il viendrait, demain ou dans 10 ans, elle n'aurait qu'un geste à faire pour lancer le film. Ce fut timidement qu'elle vint se blottir contre lui, comme elle le faisait toujours quand ils regardaient un film. Elle continuait à manger sa glace quand quelques mots sortirent de sa gorge:

" Tu m'as manqué mon Timmy... "

L’espace d’un instant, Timothy en aurait presque oublié l’incident de la dernière fois. Il lui semblait que Serena continuait à lui sortir les mêmes âneries que d’habitude, qu’il serait mieux sans elle, qu’elle n’était qu’un poids pour lui. Au contraire, elle était peut-être la seule personne qui l’empêchait de sombrer totalement et de devenir aussi timbré que Bellatrix. Mais ça bien sur, il ne pouvait pas le lui avouer. S’il n’avait pas su à quel point sa meilleure amie prenait cela au sérieux, il aurait presque rigolé en l’entendant parler :

" Je... Je ne sais pas, je n'ai tout simplement jamais compris de la raison qui te forçait à t'occuper de moi... Après tout, je suis une folle dingue incapable de mettre un pied en dehors de chez elle... "

Il s’était approché d’elle, voulant être bien sur qu’elle l’écouterait cette fois. Il comprenait que sa maladie puisse affecter son estime d’elle-même, c’était évident. Il n’avait jamais compris la raison première de son agoraphobie, mais il l’acceptait. Il l’aimait elle, comme elle était, et il ne voulait plus l’entendre se rabaisser comme cela. Il aurait voulu qu’elle puisse se sentir l’âme d’une reine, parce que pour lui, elle en était une. Ne restait plus qu’à l’en persuadée, elle. Désormais assis à ses côtés, il hésita à se rapprocher d’avantage. Etait-ce prudent après… la dernière fois ? Mais par Merlin ! Ne venait-il pas de dire qu’il voulait faire comme si de rien n’était ? Simplement, en théorie c’était facile, mais en pratique… c’était une autre histoire. Se forçant à laisser paraître son geste plus naturel qu’il ne l’était en vérité, il posa doucement sa main sur la joue de Serena avant de répondre d’un ton ferme, mais gentil :

« Je ne me force pas à venir te voir, crois moi. Tu n’as pas à te sentir coupable, et on sait tous les deux que tu es bien plus qu’une simple agoraphobe…»

Il lui lança un sourire cette fois parfaitement sincère. Il était vraiment sérieux à propos de ce qu’il venait de dire. Il ne pouvait pas lui avouer ( surtout maintenant ) qu’elle était la personne à laquelle il tenait le plus au monde, mais il ne pouvait pas supporter de la laisser se rabaisser et sous-entendre qu’ils n’avaient rien à faire ensemble. Sans vraiment réussir à se l’expliquer, Timothy pensait au contraire qu’ils étaient parfaits l’un pour l’autre… en tant qu’amis en tout cas, puisqu’amants ne fonctionnerait jamais.

D’ailleurs, Serena venait de le lui confirmer. Il acquiesça d’un mouvement de tête, comme pour clore définitivement l’incident. C’était la plus sage décision. Il se sentit soulagé d’un côté de pouvoir mettre enfin tout cela derrière lui… et pourtant. Une part de lui était déçue de savoir que Serena et lui ne pourraient jamais s’aimer… d’une autre manière. Maintenant qu’il y pensait, ils auraient vraiment pu être un beau couple, dans d’autres circonstances bien sur. Elle était sa meilleure amie depuis toujours, il ne pouvait pas prendre le risque de la perdre, alors rester amis était la meilleure solution, il en était sur. Tant pis, il trouverait une fille sympa, ou alors une autre mangemorte, et il s’en contenterait. Enfin, l’hypothèse la plus plausible restait encore qu’il demeure célibataire et passe le reste de sa vie avec Serena. Etrangement, il préférait même cette alternative à l’autre.

Serena lança le film qui, apparemment, avait passé plusieurs jours déjà dans son espèce de machine à disque. Elle avait du le préparer pour lui, et cette réflexion ne fit qu’augmenter sa culpabilité de n’être pas revenu plus tôt. Enfin, maintenant qu’il était là, il ferait mieux de paraître aussi naturel que possible, sinon ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Il s’installa bien à côté d’elle dans le canapé, alors qu’elle lui soufflait qu’il lui avait manqué. Il sourit timidement alors qu’elle venait se blottir contre lui. Il passa sa main derrière ses épaules pour la garder bien contre lui avant de répondre :

«Moi aussi tu m’as manquée…»

Il la regarda un instant avant de venir déposer un petit baiser sur sa joue. Se sentant déjà plus à l’aise que tout à l’heure il put enfin se tourner vers l’écran. Apparemment l’histoire était assez glauque, il y avait un espèce de cavalier sans tête qui s’amusait apparemment énormément à trancher celle des autres. Timothy sentait qu’il allait apprécier ce film Le seul petit bémol c’était… l’histoire d’amour entre l’inspecteur là et la jeune blonde. Il ne put pas s’empêcher de rougir légèrement lorsqu’elle l’embrassa au tout début du film, les images de l’incident de la semaine dernière lui revenant en mémoire. Il tenta de les chasser, mais dès que Johnny Depp se retrouvait seul avec Christina Ricci il tremblait à l’idée de les revoir à nouveau ensemble.

S’il ne pouvait plus regarder un film avec Serena sans tout prendre aussi personnellement, ça risquait d’être dur. Surtout qu’elle ne regardait que des films à l’eau de rose, déjà qu’il n’appréciait pas cela, mais il les verrait d’un autre œil désormais. Enfin, ils arrivaient à une scène un peu plus gore et beaucoup moins romantique, sans être un grand sadique, Tim était soulagé que les scènes d’amour soient terminées. Le père de la jeune femme s’était fait planté par un pieu, et désormais c’était au tour de l’inspecteur et de sa blonde. Pour un peu il se serait mis à rigoler devant le film, il adorait les films d’horreur et celui-ci était presque plus comique qu’effrayant. Alors que le fameux cavalier commençait à pourchasser les deux héros dans un bois, Tim se tourna rapidement vers Serena et lui demanda :

« Ça va ? Tu n’as pas trop peur ?»

Pour essayer de la rassurer il passa délicatement sa main dans ses cheveux et lui lança le sourire le plus doux dont il était capable. Si ça ne suffisait pas, il ne voyait vraiment plus ce qui pourrait la calmer

La jeune femme avait toujours eu un véritable problème de confiance en elle, mais l'agoraphobie n'avait fait qu'aggraver les choses, elle ne se croyait même plus capable de faire sourire quelqu'un sans qu'il ne se force. Mais le pire était sans doutes qu'elle en venait même à douter au sujet de ses livres. Elle écrivait souvent des livres qui se vendaient même plutôt bien. Mais depuis peu, elle ne savait plus, elle avait peur que ses livres semble creux, vide de sentiment et d'émotion, vide de tout... Comme ce qu'elle était. Une sorte de coquille vide que seul Timothy savait rendre un peu moins vide.

Elle fut particulièrement surprise de sentir une main très douce sur sa joue, la main de son meilleur ami. Mais? Enfin... Pourquoi était-elle surprise? C'était un geste qu'il avait très souvent à son égard... Oui mais voilà, la différence c'était que cette fois, il n'était pas venu la voir depuis une semaine, mais après tout, ils venaient de prendre, ensemble, la décision de faire comme si rien ne c'était passé, alors il fallait que tout redevienne normal. Et ce geste faisait parti de la normalité de leur relation étrange de meilleurs amis. Vous avez suivi? Oui parce qu'ils n'étaient que des simples meilleurs amis, mais leur relation avait toujours eu quelque chose d'étrange aux yeux des gens qui ne les connaissait pas. Ils ressemblaient à la fois à des meilleurs amis, à un frère et une sœur mais aussi, à un couple sous certains aspect.

" Tu le crois vraiment? Parce que tu sais... Je... Je voudrais vraiment que... Que tu penses que je suis une vraie fille, pas juste une folle ou même une simple agoraphobe... Parce que tu es important pour moi... Très important. "

Quoi? Oui bon d'accord, la façon dont elle avait dit cela pouvait sembler ... Pathétique voir même complètement ridicule, mais vous n'imaginez pas le courage qu'il lui avait fallut pour dire ces phrases minables. Elle qui savait mieux écrire que des tas de gens se retrouvaient incapable d'exprimer clairement ce qu'elle ressentait au jeune homme. Mais après tout, si elle lui avouait ce qu'elle ressentait pour de bon, elle allait contre ce qu'ils avaient décidés. Elle ne ferait plus comme si rien ne s'était passé. Mais, était-elle vraiment capable de faire comme si rien ne s'était passé.

Serena s'était souvent posée une question un peu... Particulière dirons nous. Est-ce que, si elle n'avait pas été agoraphobe, ils seraient en couple à l'heure d'aujourd'hui? Un merveilleux couple qui s'aimait et qui aimait les plaisir simple comme regarder un bons films blottit l'un contre l'autre en mangeant de la glace haut de gamme dans des gros pots avant d'aller se coucher dans leur lit, de s'embrasser et plus si affinité... Mais attendait, en y repensant, c'était presque leur situation actuelle, les baisers et le plus si affinité en moins... Cela voulait-il dire qu'ils étaient une sorte de couple? Mais un couple est censés s'embrasser non? Alors ils n'en étaient pas un. Remarquez, il y a une semaine, ils avaient bien échangés deux merveilleux baisers non? Les premiers baisers de la jeune femme... Formaient-ils un couple ou non dans ce cas?

Elle ne pu s'empêcher de sentir le rouge lui monter doucement au joue quand il lui annonça qu'elle lui avait bel et bien manquée. Elle l'avait espéré, elle n'aurait jamais osée lui avouer, mais finalement, elle était soulagée qu'il ne lui dise cela, ça prouvait qu'il éprouvait quelques sentiments pour elle, peut importe leur nature, cela suffisait à la jeune femme. Elle le laissa passer son bras autour de ses épaules tandis qu'un sourire apaisé naissait sur son visage. Son Timmy était bel et bien revenu, aussi doux et aussi protecteur qu'avant, et c'était comme ça qu'elle l'aimait. Elle ne supportait pas la distance entre eux.

" Merci d'être revenu... "

Serena n'avait tout simplement jamais vu ce film, et il lui plaisait plutôt bien. Le seul problème était qu'elle ne s'était pas attendu à ça, elle n'avait u que le côté histoire d'amour du résumé. Oui, elle aime ce qui est beau et joyeux et alors? Au moins ça lui change de sa triste vie d'agoraphobe. Elle se cacha les yeux avec les mains de Timmy pour se préserver de la violence gratuite, oui c'est une petite nature notre jolie blonde, même si étrangement, Johnny Depp lui faisait pensé à un auror auquel elle avait eu à faire alors qu'un malade essayer de l'agresser à cause de l'un de ses bouquins. Comment qu'il s'appelait déjà? Ah oui! Erodric Johnson, c'était ça! Oh oui, la ressemblance était troublante maintenant qu'elle avait mis un nom sur cette personne.

Et la scène qui faisait tant plaisir au jeune homme ne plaisait pas vraiment à la demoiselle, elle détestait les choses gores, même si il n'était pas rare qu'elle en écrive, elle avait toujours trouvé qu'il y avait un pas à ne pas franchir: adapter sur écran des choses ignobles. Puis il s'était tourné vers elle pour lui demandait si elle n'avait pas trop peur alors qu'elle était accrochée à lui, se cachant parfois les yeux du mieux qu'elle le pouvait. Mais la main qu'elle sentit dans ses cheveux et le sourire du mangemort la rassura.

"ça va....AAAAAAAH! "

La jeune femme vint se serrer contre lui en se cachant les yeux et le jeune homme pouvait sentir son corps contre le sien, car, détail important, rappelons que la jeune écrivaine ne portait qu'une serviette éponge blanche en guise de vêtement.

Timothy se sentait bien comme il était, confortablement installé dans le canapé de Serena, à regarder un film qui pour une fois l’intéressait. Et comme si tout n’était pas encore assez parfait, il avait sa meilleure amie contre lui… comme autrefois. A croire que rien n’avait changé, et pourtant. Il avait beau dire, essayer de se convaincre qu’ils devaient faire comme si de rien n’était, il était encore hanté par des flashs de la dernière fois. Enfin, hanté était un bien grand mot, on ne pouvait pas non plus dire que ses souvenirs étaient désagréables. La séparation avait été dure mais nécessaire tandis que le baiser en lui-même… les baisers avaient été… extraordinaires. Il se souvenait d’avoir un jour vu une vélane, c’était pendant un match de Quidditch en France. Il se rappelait parfaitement l’effet que les femmes avaient eu sur lui, ça avait été plus fort que de la magie traditionnelle, c’était envoutant, parfait. Pourtant, après son baiser avec Serena, le pouvoir des Vélanes lui semblait dérisoire, il avait trouvé sa meilleure amie infiniment plus belle, plus envoutante que toutes les Vélanes de Grande Bretagne.

Il sourit légèrement en revoyant défiler sous ses yeux les images de la semaine dernière, mais il effaça bien vite ce sourire de son visage, de peur qu’elle ne l’aperçoive et ne comprenne. Mais comprendre quoi au juste ? Qu’il avait en fait apprécié de l’embrasser ? Après tout, ça avait été assez évident sur le moment non ? Enfin il avait peur qu’elle ne se fasse des idées, ou bien il avait peur lui-même de comprendre pourquoi ce baiser avait semblé si… juste. Quelle que soit la raison, il préférait ne pas y repenser pour l’instant.

" Merci d'être revenu... "

Timothy se tourna vers elle et lui lança un petit clin d’œil. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle croit qu’il ne venait ici que pour lui faire plaisir à elle ? C’était incroyable cette manie qu’elle avait de toujours se rabaisser, de toujours penser qu’elle était un poids pour les autres. Elle n’avait pas besoin de le remercier, il aimait être chez elle, passer du temps avec elle, la prendre dans ses bras, la protéger aussi… Il passa son bras autour de ses épaules pour la serrer contre lui, essayer de lui faire comprendre qu’il ne se forçait pas à venir, qu’il aimait sincèrement être avec elle.

Reportant son attention sur l’écran, Timothy essaya de suivre ce qui se passait dans le film, mais il n’avait pas vu grand-chose jusqu’à présent. Tout ce qu’il comprenait c’était que le héro, le mioche et sa copine était pourchassés par un espèce de cavalier sans tête dans un bois à l’aspect très gothique. Il pouvait sentir la tension de la scène augmenter à chaque seconde, alors que le cavalier approchait. Il supportait plutôt bien ce genre de films, après tout, il vivait lui-même dans ce genre de scène, il avait l’habitude dirons nous. Mais il savait que Serena ne supportait pas la violence sur écran, elle avait peur assez facilement, aussi il voulut s’assurer qu’elle n’allait pas s’enfuir en courant si jamais le cavalier sans tête finissait par rattraper Johnny Depp.

Courageusement tout d’abord, Serena lui répondit que oui mais sa voix tremblait légèrement. La bouche dit oui mais le corps dit non, Timothy allait s’emparer de la télécommande pour arrêter le film mais la jeune femme se jeta littéralement sur lui en hurlant. Tout d’abord surpris de se retrouver tout à coup contre Serena, il n’eut pas le réflexe de faire quoi que ce soit. Mais après quelques secondes, il s’aperçut que la jeune femme était simplement vêtue d’une serviette de bain… et de rien d’autre. Ses pensées l’emmenèrent immédiatement à l’incident de la semaine dernière et il sentit ses joues s’empourprer. Il essaya de fermer ses yeux pour se concentrer sur autre chose que la présence de Serena contre lui, mais rien n’y faisait, les mêmes images revenaient en boucle.

Il ne savait plus du tout quoi faire, mais de toute façon, son corps agissait sans l’accord de son cerveau. Il ne savait pas ce qui le poussait à faire ce geste, mais Timothy posa sa main gauche sur la hanche de sa meilleure amie, et de sa main droite il écarta légèrement son visage, caressant sa joue du pouce. Il la regarda un instant dans les yeux, comme pour être sur qu’elle n’allait pas lui hurler dessus ou s’enfuir en courant. Mais puisqu’apparemment elle n’avait aucune intention de s’en aller, le jeune mangemort approcha son visage du sien et termina son geste dans un nouveau baiser. Tendrement il caressa les cheveux de Serena, ne voulant pas la brusquer ou prendre le risque de la choquer. Lorsqu’il écarta finalement son visage de celui de sa meilleure amie, il pouvait sentir le rouge lui monter aux joues, mais il ne regrettait pas un seul instant son geste, ça avait été si… si bon. Il avait l’impression d’avoir attendu ça toute sa vie, c’était stupide non ? Néanmoins, il se sentait bête d’avoir agit de la sorte après l’incident de la semaine dernière, elle allait le prendre pour un fou.

« Je… je n’aurais pas du… »

Mais il se coupa lui-même la parole en venant à nouveau chercher les lèvres de Serena. La bouche dit non le corps dit oui, c’est ça ?

Serena et Timothy, tout les gens qui les connaissait ne pouvait pas les imaginer l'un sans l'autre. Ils avaient toujours eu besoin de l'autre pour se sentir bien et heureux. Elle se souviendrait probablement toujours de l'unique dispute qui avait bien faillit les séparer. Le sujet était plutôt spécial, ils avaient à l'époque 17 ans, et Serena avait été invitée en France par un jeune homme, lui aussi ami de la famille Kenneth. Oui mais voilà, même si c'était son rêve, c'était avec Timmy qu'elle l'avait rêvé. Puis, elle lui en avait parlé, au fond, elle mourrait d'envie de découvrir Paris, mais Timothy lui avait dit que si elle y allait, il ne lui adresserait plus la parole parce qu'elle ne connaissait pas l'autre garçon et qu'il pourrait lui vouloir du mal. Elle avait finalement décidé de se rendre en France, mais voilà, Timmy était venu la chercher sur le quai de gare en la suppliant de ne pas partir alors qu'ils ne s'étaient pas parlé depuis un mois. Notre jeune blonde n'avait pas pu faire d'autre choix que celui de rester en Angleterre avec lui, son meilleur ami. Et la jeune femme n'avait jamais regretté son choix. Un jour, elle irait en France, mais ce jour là, ce serait avec son meilleur ami. Depuis ce jour là, plus aucune dispute n'avait manqué de séparer les deux jeunes gens.

Enfin, rien depuis la semaine dernière où elle avait bien crue que quelques pulsions avaient faillit détruire leur amitié, leur lien, leur... Leur quoi en réalité? Ils étaient meilleurs amis, oui c'était certains, mais les meilleurs amis devaient-il s'embrasser? Et même pire, apprécier un baiser échanger avec l'autre. Avec un homme dont on pense tout connaître, qu'on a pu voir comme un frère, comme un meilleur ami et maintenant... Qu'existait-il entre eux?

La jeune femme aimait se sentir contre cet homme en qui elle avait une confiance infinie et qu'elle aimait plus de quiconque sur cette terre. Personne ne s'était jamais occupée d'elle comme il le faisait, personne ne l'avait jamais embrassé avant qu'ils ne s'embrassent. Un premier baiser, avec la seule personne qu'elle aimait à ce point. Un premier baiser presque idyllique si le jeune homme n'avait pas, ensuite jugé bon de s'enfuir en la laissant là, seule, sans la moindre explication. C'était ça l'amour? Ou alors il s'agissait, comme ils l'avaient toujours cru, d'une simple amitié très forte.

La jolie blonde se demandait ce qui lui avait pris quand elle avait acheté ce DVD. On lui avait dit qu'il y avait un peu d'action et beaucoup de romance. Enfin là, c'était beaucoup trop gore pour elle. Quand on vit à l'écart de tout ce qui peut être mauvais dans ce monde, on est forcément préserver de la laideur de la dureté du monde de leur époque. Et puis qu'est ce qu'ils avaient à ne pas courir plus vite? On leur lançait un terrible cavalier sans têtes et ces deux là étaient incapables de le semer. Ils n'étaient pas malin. Dans un cas pareil, rien de tel qu'une pause à l'abri pour transplaner dans un endroit loin du danger. Mais non, ces espèces de moldus préféraient courir comme deux idiots.

Serena avait toujours été une fille particulièrement courageuse, ce qui expliquait sa répartition à Poudlard. Mais depuis qu'elle était agoraphobe elle avait l'impression que ce courage avait totalement disparu de son être. Mais à, elle avait fait un effort, elle avait décidé que non, elle n'aurait pas peur. Pas trop en tout cas. Sauf que cette tentative avait totalement foiré quand le cavalier avait fait un nouveau pas vers les héros. Et qu'on se le dise toute, quand on commence à avoir une grosse frayeur devant un film et qu'on est blottit contre un beau, fort et charmant jeune homme, on a tendance à se blottir encore d'avantage sur lui. Sauf qu'en sursautant, la jeune femme avait fait basculé le jeune homme en arrière, et elle s'était retrouvée allongée sur lui, pas franchement beaucoup habillée...

Elle avait sentit le rouge lui monter aux joues mais pourtant, qu'est ce qu'elle se sentait bien comme ça sur lui... La jeune femme sentit doucement une main venir se poser sur l'une de ses hanches. Elle frémit légèrement, c'était la première fois qu'un homme avait ce genre de geste envers elle, mais c'était bien loin d'être déplaisant.Elle sentit une autre main venir se poser sur sa joue et même la caresser doucement, comme si il avait peur de la casser. Puis doucement il approcha son visage du sien. Le souffle de la jolie blonde s'accéléra légèrement. Puis bientôt, il vint poser ses lèvres sur les siennes. Elle ferma doucement les yeux en répondant au baiser comme cela lui venait, après tout, embrasser, ce n'était pas quelque chose qui s'apprenait. Elle souriait doucement. Trop tôt à son goût, il écarta le visage du sien et ce fut sans hésitation qu'elle vint plonger son regard dans celui de Timothy. Oui bon, d'accord on avait dit: " On fait comme si rien ne c'était passé " Mais après tout... C'était un peu comme un nouveau premier baiser.

La jeune femme posa le doigt sur les lèvres du jeune homme: " Chuuttt..."

Ce fut d'ailleurs ce qu'il fit puisqu'il revint chercher ses lèvres tandis qu'elle passait doucement les mains dans la nuque de Tim, l'un jouant avec les cheveux tombant dans sa nuque et l'autre dessinant des petits cercles sur sa peau. Oui, vue la vitesse à laquelle battait son cœur, c'était peut-être bien ça être amoureux.

Pourquoi est-ce que son corps semblait refuser d’obéir à son cerveau ? Il sentait bien que c’était une erreur, mais comment est-ce qu’une erreur pourrait lui sembler si délicieuse, si naturelle ? Une part de lui voulait Serena, et pas seulement comme amie, mais pouvait-il prendre le risque de gâcher toutes ces années d’amitié ? Ils se connaissaient depuis toujours… c’était peut-être trop tard tout simplement. Et pourtant, la peau de la jeune sorcière était si douce que Timothy avait l’impression de la toucher pour la première fois. Bien sur il avait déjà pensé, imaginé qu’ils puissent sortir ensemble, mais si ça ne s’était jamais produit, c’était parce qu’il y avait une limite entre les rêves et la réalité.

" Chuuttt..."

Et voilà comment en un seul mot, Serena avait balayé tous ses doutes, envoyé voler le peu de raison qui lui restait. Après quelques minutes de baisers enflammés, Timothy se releva doucement, attrapant la jeune femme par les cuisses, la prenant dans ses bras. Désormais debouts, Timothy serra Serena contre lui, conitnuant à l’embrasser comme si le goût de ses lèvres lui était devenu indispensable. Il l’entraina vers sa chambre, sans avoir besoin de lever les yeux, il avait passé assez de temps chez elle pour pouvoir s’y retrouver presque mieux que chez lui. Il la déposa doucement sur le lit, et d’un petit geste du pied, ferma la porte sur eux.

Tim se réveilla le lendemain matin, Serena dormait encore. Le premier sentiment qui l’assaillit fut une sensation si proche du bonheur qu’on pouvait difficilement l’appeler autrement. Il n’avait jamais rêvé de trouver la femme parfaite, et désormais il comprenait pourquoi : il la connaissait depuis toujours. Certes, ce qu’ils avaient fait était risqué… en cas d’échec, il serait dur pour eux de rester amis, mais Tim préférait ne pas trop y penser pour l’instant. Il se contenta de regarder Serena à sa gauche, il carressa ses cheveux, prenant soin de ne pas la réveiller. Son visage était calme, paisible, souriant. Il se demanda depuis combien de temps elle n’avait pas sourit comme cela, et son bonheur n’en fut qu’accrut. Il n’est surement pas de bonheur plus intense que celui qui consiste à rendre heureux la personne qu’on aime le plus au monde.

Malheureusement pour lui, cet instant d’ataraxie presque totale fut vite interrompue. Les mangemorts. Il devait les rejoindre, la vieille folle avait exigé une réunion exceptionnelle aujourd’hui. Et il était déjà en retard. Marmonant un juron dans sa barbe, il se leva délicatement, évitant de réveiller Serena. Il lui jeta un dernier regard et fut soudain prit de remords… Qu’avait-il fait ? Il sortit de la chambre et prit cinq minutes pour préparer un petit déjeuner à la jeune femme, accompagné d’un petit mot la prévenant qu’il reviendrait cet après midi. Soupuirant, il sortit de l’appartement et transplana directement près du rendez-vous fixé par Bellatrix.

Elle ne l’avait pas manqué, c’était le moins qu’on puisse dire. Bellatrix était connue pour son sadisme légendaire, mais là, elle avait fait fort. Certes, il était arrivé en retard, mais de là à lui lancer un sort pour le punir, elle était allée loin. Heureusement, il avait réussit à l’esquiver… ou presque. Il avait simplement effleuré sa joue, mais à première vue il n’avait rien. Rien de visible en tout cas. Et étant donné qu’il retournait voir Serena, c’était le principal. Il prit une grande inspiration, essayant de ne pas repenser trop aux évènements de ces dernières 24h, et entra dans l’appartemment de la jeune femme, parfaitement inconscient de l’entaille que Bellatrix avait fait à sa joue et qui saignait désormais.