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 CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »

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MessageSujet: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyDim 12 Sep - 15:33

A melody for a fallen singer.

CHAPITRE I


« Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait
de la lune ne dure qu'une nuit.
 »








Eilys Weatherfall fut la troisième sœur à se réveiller ce matin là. La nuit avait été épuisante bien qu'elle ait dormit une bonne dizaine d'heures. C'était comme si même dans son sommeil, son cerveau n'avait pas cessé de travailler, revoyant encore et encore les détails de certaines chansons, les performances scéniques de ses sœurs. Quelqu'un ne connaissant pas la sorcière musicienne penserait alors que Eilys était dans un tel état de stresse à cause de la tournée mondiale de son groupe les Bizzar' Sisters qui allait commencer dans moins de trois mois. Mais en réalité, Eilys était de nature stressée. Contrairement à ses sœurs, elle, souffrait en silence, cachée derrière son éternel air blasé.
Ce fut vêtue d'un t-shirt en coton et d'un shorty noirs que Eilys rejoignit ses deux grandes sœurs Isibeal l'aînée que l'on prenait toujours pour la benjamine et Deirdre que l'on prenait toujours pour une folle. Mais Eilys se devait de l'admettre, elle les aimait plus que tout au monde. Plus que la musique elle même, ce qui n'était pas peu dire.
La tête dans le brouillard, Eilys se laissa tomber sur sa chaise et prit un grand verre de jus d'orange.

- Bonjour, salua-t-elle de sa voix cassée par le sommeil.

Eilys n'était pas du matin et en plus de se voir par son regard perdu, ça s'entendait par sa voix. Ses sœurs, elles, adoraient la voir ainsi, mal réveillée. Ne prenant pas part à la conversation active de ses sœurs, Eilys commençait à nouveau à sombrer dans le sommeil mais ce fut à cet instant que la bonne vint s'adresser à elle.

- Miss Weatherfall, la maison de disque a envoyé un hibou ce matin. Votre manager désire vous rencontrer.
- Ok, je vais m'habiller. Vous m'attendez les filles ?
- Non, Miss Weatherfall. Seulement vous.

Il y eu un léger silence. Pourquoi le manager voulait-il la voir seule ? Ce n'était tellement pas dans ses habitudes, surtout lorsqu'il s'agissait d'un groupe.

- Ça doit être à cause d'un contrat, je reviens dès que c'est terminé.

Eilys termina son verre de jus d'orange d'une traite et embrassa les joues de ses sœurs avant de filer vers sa chambre. Elle quitta rapidement la pièce, ne voulant pas voir l'air boudeur de Isibeal qui – on ne sait pour quelles raisons – était persuadée d'être le manager du groupe, celle qui signait tout et s'occupait des dates de concert alors qu'en réalité, Eilys avait presque toujours occupé ce poste. La sorcière prit une rapide douche avant de saisir ce qui lui tombait sous la main dans sa penderie, c'est à dire un t-shirt blanc à motifs léopards noirs légèrement trop grand, rentré dans un jean slim et une paire de talons hauts de la même couleur. Oui, Eilys ne portait pas le surnom de « Back Ely » pour rien, son style vestimentaire en étant une des raisons. Une fois habillée, la sorcière saisit sa baguette et descendit jusqu'au salon d'un pas rapide. Pourquoi son manager voulait-il la voir ? Tous les contrats étaient au point aux dernières nouvelles. Des problèmes avec la tournée ? Et si les fans étaient de moins en moins nombreux ? Ses chansons ne plaisaient -elles plus ? Dix ans de succès mondial en tête des hits parades, il fallait bien qu'il y ait une fin, cependant Eilys ne s'attendait pas à se retrouver au chômage à seulement vingt six ans. Elle qui n'avait même pas terminé ses études ! A cette pensée, la sorcière ressenti une pointe de honte violente si bien qu'elle donna un coup de pied dans ce qui se trouvait le plus proche et par manque de chance, ce fut le gros buffet du salon. Un jour, il faudra qu'elle soit capable de gérer ce complexe ridicule, étant donné ses performances magiques et les résultats scolaires qu'elle avait eu à l'école, dans la maison de Serdaigle. Ce fut en étouffant une exclamation de douleur et boitant que Eilys arriva devant la grande cheminée en marbre du salon. La sorcière saisit une poignée de poudre de cheminette et la lança dans les flammes qui devinrent soudain vertes. Habituée, elle entra et prononça d'une voix claire et audible : « Maison de disque Wizzard Music Reccord ».
Un instant plus tard, la cheminée était vide.
Dans le hall de WMR, on vit arriver Eilys Weatherfall par l'une des cheminées. La musicienne fut chaleureusement saluée bien qu'elle ne soit capable de répondre que par de simples hochements de têtes. Beaucoup avaient pensés qu'il s'agissait d'arrogance chez elle, mais une fois que l'on travaillait avec Eilys, que l'on découvrait à quel point elle est perfectionniste et doute de ses compétences, on comprenait alors que cette froideur ne pouvait être motivée que par la modestie.

- Bonjour Miss Weatherfall, Monsieur Bronski vous attend dans son bureau, informa la réceptionniste.
- Merci, dit Eilys sans s'arrêter et se dirigeant directement vers l'ascenseur.

La sorcière appuya sur le bouton et attendit silencieusement en compagnie d'autres employés dont des assistantes-groupies-sur-les-bords.

- J'ai entendu dire que Emrys allait venir ici aujourd'hui, commença l'une avec excitation.
- Il ne devait pas être déjà là ce matin ? demanda l'autre d'un ton septique.
- Je ne sais pas, en tout cas, je suis impatiente de le croiser ! J'adore ce qu'il fait et il est tellement... Wow !
- Je te comprends ! Moi ça me donnerait presque envie d'acheter ses disques pour la jaquette !

Les deux femmes gloussèrent tandis que Eilys leva les yeux au ciel. Les portes s'ouvrirent enfin et la sorcière entra, exaspérée de constater que les deux assistantes semblaient décidées à ne parler que de Emrys et de ô combien il est sexy quand il chante. Ce détail vint un instant porter la jeune femme blonde à méditer. Il était vrai que ce chanteur – dont elle ne connaissait de la carrière que les scandales et quelques premiers tubes – avec une manière particulière de chanter, comme s'il était capable – et elle en rougit presque de le penser – de faire l'amour à la mélodie. Etait-ce une illusion commune à toutes les femmes l'écoutant ou bel et bien une technique dont il était conscient et qu'il travaillait ? Maintenant, elle était curieuse. Dès qu'elle aurait deux minutes, Eilys se promit d'écouter ça en détail.
Les portes s'ouvrirent, la sortant de ses pensées. Eilys sorti d'un pas rapide et décidé, se rendant directement dans le bureau de son manager où elle frappa discrètement à la porte (chose purement polie car inutile, les parois du bureau étant en verre).

- Ah ! Ely ! Entres donc et installes toi, l'invita-t-il à entrer. Je suis content que tu aies eu mon message, c'est un peu urgent.
- Pourquoi mes sœurs n'ont-elles pas été invitées ? Il y a un problème avec mes textes, c'est ça ? conclu-t-elle en se laissant tomber sur sa chaise, l'air abattu. C'est à cause de ma dernière sur les loups, hein ? Je savais que je devais calmer le jeu...
- Euh, non pas du tout, répondit le manager. Mais soit dit passant, calme quand même le jeu. Tu risques d'ennuyer ton public avec tes principes. Ce qui n'est pas la raison de notre rencontre, ajouta-t-il précipitamment en haussant la voix quand il vit que Eilys ouvrait la bouche pour répliquer.

S'il ne changeait pas de sujet maintenant, la connaissant, ils étaient coincés dans un débat qui allait durer des heures.

- Ely, j'ai besoin de toi pour écrire une chanson à un artiste sur le point de chuter. Il est sous mon aile parce que je crois très fortement en ses compétences mais il doit redorer son image trop commerciale. Il a besoin de toi. De tes textes.

Eilys resta un instant silencieuse. Jamais elle n'avait écrit pour quelqu'un d'autre que son groupe et déjà à l'époque, à ses débuts, elle avait trouvé étrange de mettre ses émotions sur papier puis sur mélodie et les confier à sa sœur, Deirdre pour qu'elle les interprète. Mais avec le temps, elle avait apprit à confier son intimité car c'était sa grande sœur, son sang. Mais là il s'agissait de quelqu'un d'extérieur. Quelqu'un qui avait besoin d'aide.

- Ely, reprit le manager voyant qu'elle hésitait. C'est un artiste, un bon. Il fera honneur à tes chansons autant que Dei si ce n'est plus.
- S'il est si bon que ça, alors pourquoi n'écrit-il pas lui même ? ne put s'empêcher de demander Eilys.

Il y eu un léger moment de silence où le visage de son manager sembla soudain plus grave. Eilys se mit à imaginer le pire.

- Parce qu'il n'en est plus capable.

La sorcière ressenti soudain un élan de pitié pour ce pauvre artiste privé de sa capacité à écrire. Que pouvait-il bien lui être arrivé ? Un manque d'inspiration cruel ? Des problèmes personnels dévastateurs ? Eilys écrivait de ses ennuis mais elle savait au plus profond d'elle que si la musicienne venait à perdre ses sœurs, jamais elle ne pourrait composer, ni écrire, ni jouer. La vie n'ayant alors plus d'intérêt, les sentiments étant trop douloureux pour être exprimés. Etait-ce ce qui lui arrivait ? Car si c'était le cas, alors Eilys aimerait que quelqu'un compose pour elle, l'aide à continuer sa musique.

- Très bien. Qui est-ce ?
- Emrys.

Eilys resta silencieuse un instant, pensant alors à une plaisanterie.

- Hors de question, dit-elle en se levant brusquement de sa chaise et prenant son sac.
- Ely, attends ! Écoute moi s'il te plait !

La sorcière soupira et le regarda comme s'il était transparent.

- Non mais sérieux, Emrys ?! S'il n'écrit pas ses textes tout seul c'est parce qu'il est trop occupé à draguer et faire le beau ! Non, il est hors de question que je mette en péril la réputation du groupe et la mienne en tant qu'auteur compositeur pour une... bombabouse comme lui !
- Ely, je savais que tu réagirais comme ça, mais Emrys est désormais de notre famille, de la même maison. Je dois tout faire pour l'aider à devenir un grand artiste, répliqua Bronski avec patience.

Eilys était en proie à une véritable crise de nerf silencieuse. De l'extérieur, son regard était vide et son expression passive, mais à l'intérieur, elle fulminait tant qu'elle se sentait capable de tout briser autour d'elle.

- S'il vous arrivait la même chose, je ferais tout pour vous sortir de là et ne pas vous abandonner.
- Tu me prends par les sentiments, dit Eilys à voix basse et agacée.
- Parce que tu as un grand coeur, répliqua-t-il avec douceur.
- Non, non, reprit Eilys en levant l'index. Je ne te promets rien d'autre que d'accepter de le rencontrer. Si on arrive à travailler ensemble, alors je verrai ce que je peux faire. Sinon, je ne peux rien pour toi.
- Promets moi au moins d'être patiente avec lui, insista Bronski soudain inquiet.

Eilys hésita un instant avant de finalement hocher la tête.

- Je serai dans la salle du piano, dit-elle en tournant les talons.

Une fois seul dans le bureau, le manager saisit sa baguette et l'agita rapidement autour de lui. Un instant plus tard, on entendit raisonner dans la pièce la voix de la réceptionniste qui se trouvait plusieurs étages en dessous.

- Monsieur Bronski ?
- Avez-vous envoyé un hibou à Charles Elliot ? demanda-t-il les sourcils froncés.
- Oui Monsieur. Le hibou l'informait que votre rendez-vous de ce matin était maintenu mais nous avons eu aucune réponse.
- Je vois, dit le manager l'air soucieux. Envoyez un assistant le réveiller et lui dire de venir ici au plus vite. S'il refuse, dites lui que je viendrai moi même le chercher par la peau des fesses. Mais qu'il ne m'y oblige pas s'il tient à sa carrière.
- Dois-je écrire « peau des fesses » ou « expressément », Monsieur Bronski ?
- « Peau des fesses », maintint le manager.

Puis, il agita à nouveau sa baguette au dessus de sa tête, mettant fin à la conversation avant de soupirer avec force et exaspération.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyDim 12 Sep - 17:21

    Le flou. Le cerveau encore embrumé, Emrys ouvrit peu à peu les yeux. Il grogna, se faisant à moitié aveuglé par le peu de lumière qui pénétrait dans son appartement entre les deux pans du rideau. Enfin, si c’était bien son appartement. Mais vu l’odeur lourde et âcre, mélange de sa spécialité de cigarette, d’alcool et de cigare, il avait bien dormi chez lui la nuit dernière… Il finit par réussir à voir autour de lui et se rendit de suite compte qu’il n’était pas tout seul dans son lit. Deux jeunes femmes étaient affalées, à moitié sur lui et à moitié dans le vide, les cheveux camouflant quasiment entièrement leurs visages à toutes les deux. L’une était brune, et l’autre était blonde. La dernière s’appelait Laura, enfin si ses souvenirs étaient bons. Autrement dit son prénom se terminait probablement par un « i » et pas un « a ». Mais Emrys avait toujours eut du mal avec les prénoms. En fait, il avait toujours eut des problèmes avec tout.

    Sans prêter attention aux deux jeunes femmes qui ronflaient encore dans son lit, il se releva et enfila rapidement un jean qui trainait quelque part dans son appartement. Il jeta un coup d’œil à l’horloge qui était accroché au mur en face de son lit et se rendit compte qu’il était déjà 10h30 passé. Tiens, il avait l’impression d’oublier quelque chose… Tant pis, ce n’était pas important de toute façon, et puis quand il venait de se réveiller comme ça, il était encore plus incapable de réfléchir que d’habitude. Si c’était vraiment important, ça lui reviendrait. Sinon, c’était que ça n’en valait pas la peine, tant pis. Il se dirigea sur le balcon de son appartement et s’alluma une cigarette, c’était sa petite routine après soirée bien arrosée, et ça lui arrivait de plus en plus souvent en ce moment. Enfin ce n’était pas lui qui allait s’en plaindre, et les jeunes femmes encore dans son lit non plus.

    Il venait à peine d’allumer sa cigarette quand il entendit des coups sourds frappés brutalement à la porte. Il grogna à nouveau et rentra pour aller ouvrir, sa cigarette toujours coincée entre ses lèvres. Il ignora les plaintes des deux jeunes femmes qui visiblement ne voulaient pas encore quitter le lit et se dirigea vers la porte d’entrée, enjambant les bouteilles vides d’alcool, les vêtements en boules ou alors balancés un peu partout et les joints éteints. Une fois arrivé devant la porte, il tira une bouffée de sa cigarette tranquillement avant d’ouvrir la porte, l’air toujours à moitié réveillé, un petit sourire charmeur aux lèvres quand même. On ne savait jamais, c’était peut-être une nouvelle – ou ancienne – conquête, ou quelqu’un qu’il devrait se mettre dans la poche d’une manière plus générale.

    L’assistant de son manager. Flûte. Il avait encore oublié quelque chose non ? Enfin, il n’en laissa rien paraitre et prit l’air décontracté qui lui était habituel, rigolant même devant l’air désespéré du jeune homme qui se tenait devant sa porte et qui avait l’air coincé au possible. Il tira une nouvelle bouffée et la lui souffla dessus d’un air à la fois provoquant et moqueur. Visiblement le jeune homme et lui n’avaient pas le même humour, enfin bon.

    « Monsieur Elliot, Monsieur Bronski tient à vous rappeler que vous aviez rendez-vous ce matin et que si vous ne venez p… » Emrys le fit d’un air d’un geste de la main, n’entendant plus qu’un léger brouhaha dans lequel il ne comprit que les mots « peau des fesses ». Il haussa les épaules avant d’écraser sa cigarette dans le cendrier sur la petite table à côté de lui.

    « Appelle-moi Emrys, je te l’ai déjà dit. » Il grogna à nouveau en se rendant compte qu’il allait encore devoir partir. Il se tourna puisqu’une des femmes dans son lit l’appelait, un fort accent est-européens indiquant bien qu’elle n’était pas originaire d’Angleterre. Et lui, ça le fit rire. Elle n’avait pas l’air de comprendre la situation. Emrys se retourna vers l’assistant en question et lui fit signe d’entrer avant de refermer la porte derrière lui. « Je me prépare, deux minutes. » Il se dirigea vers ce qui lui servait de salle de bains à l’autre bout de l’appartement – il était magnifique, mais vu comment il était rangé, on aurait put croire qu’il s’agissait d’un taudis mis en collocation pour une famille de 15 – et, sans prendre le temps de fermer la porte derrière lui, se passa de l’eau sur le visage, remit ses cheveux à peu près en place, enfila le premier t-shirt qui lui passa sous la main et ressortit. Il attrapa sa guitare sèche, son paquet de clopes, son briquet et sa veste au passage et se dirigea vivement vers la porte de son appartement. Il l’ouvrit à la volée tout en enfilant sa veste et se tourna vers l’assistant, un large sourire aux lèvres tandis qu’il rangeait ses clopes et son briquet dans ses poches, positionnant aussi sa guitare dans son étui avant de l’enfiler autour de lui grâce à une sangle.

    « Bon moi je dois y aller comme vous l’avez si bien dit. Je vous laisse vous occuper d’elles, amusez-vous bien. » Il lui fit un petit clin d’œil, s’amusant de l’air outré de l’assistant, avant de le pousser légèrement pour le rapprocher du lit et des deux jeunes femmes encore affalées dessus et l’air particulièrement pas réveillée… Et il ferma la porte derrière lui, la claquant au passage. Il sortit une cigarette qu’il alluma dans la cage d’escalier et sortit de l’immeuble. Il transplana quasiment immédiatement et deux minutes plus tard il se trouvait dans les bureaux de sa maison de disque. Il écrasa sa cigarette et entra, se dirigeant automatiquement vers le bureau de son manager. Il entra sans frapper, sans même vérifier qu’il n’était pas occupé, même si la vitre en verre aurait put facilement le renseigner et sans cérémonie, déclara :

    « Vous vouliez me voir ? » Il passa les mains dans ses poches, restant debout, en face du bureau de son manager, l’air nonchalant. « Oui Ch… Emrys, on vous a fait envoyer un hibou ce matin et il y a quelques jours mais j’ai peur que vous ne l’ayez pas reçu ou pas lu ou je ne sais quoi encore. » Le fameux Emrys en question eut un petit sourire malicieux. « Oui j’ai ensorcelé mon appartement pour ne plus recevoir de lettres adressées à Charles. Je ne sais pas qui c’est que ce type mais il me fatigue… » Il leva les yeux au ciel en riant. Combien de fois avait-il rappelé à son manager qu’il détestait qu’on l’appelle Charles. Enfin il avait fait en sorte que les hiboux se retrouvent désorientés quand ils avaient une lettre pour Charles et qu’ils arrivaient près de son appartement. Ainsi il n’était plus dérangé par tous les gens qui s’évertuaient à l’appeler Charles. Son manager soupira mais n’insista pas. « Emrys, je vous avais parlé de la compositrice des Bizarr’sisters. » Emrys eut une grimace. « Vous étiez d’accord pour qu’elle essaye de vous composer quelques chansons, vous vous en souvenez ? » Ça pour s’en souvenir… ! Ils avaient passé pas moins de cinq heures dans ce même bureau à en discuter et finalement, Emrys, fatigué, avait cédé, mais il avait prié pour que son manager oublie. Emrys râla bruyamment tout en passant une main dans ses cheveux encore à moitié emmêlés. « Oui, oui… » Dit-il l’air d’un gamin qui se soumettrait en trainant les pieds. « Parfait ! Elle vous attend dans la salle du piano. » Ahah ! Elle. Mais c’était vrai ça qu’il n’y avait que des filles dans ce groupe. Peut-être qu’il n’y perdrait pas tant que ça en fait. Soudainement plus joyeux, il acquiesça bien gentiment avant de s’en aller pour aller rejoindre la fameuse jeune femme. Il traversa les couloirs et débarqua dans la fameuse salle du piano sans frapper, encore une fois et en lançant un grand :

    « Bonjour ! » Il remarqua tout de suite la jeune femme qui était installée devant le piano au fond de la pièce. Ils étaient tout seul, tant mieux, c’était mieux pour travailler, et aussi pour ne pas travailler… Il déposa sa guitare, encore dans son étui, sur une chaise, avant de se diriger vers la jeune femme qui avait l’air d’avoir été interrompue dans ses pensées. Il lui tendit la main d’un air charmeur avant de se présenter – comme si c’était nécessaire ! :

    « Emrys, enchanté de vous rencontrer ! Enfin, vous deviez déjà connaître mon nom. » Il lui lança un petit sourire en coin avant de se passer la main dans les cheveux, lui donnant un air séduisant parfaitement recherché et étudié. « Vous devez être Eilys, je suppose… ! » Vous pourriez croire qu’il n’aurait même pas connu son prénom, mais quand les Bizarr’Sisters étaient au début de leur carrière et qu’Emrys était encore à Poudlard, qu’il composait encore ses chansons, celles du groupe des trois sœurs avaient été d’une grande inspiration pour lui, et il avait de suite su voir le talent que la jeune femme avait pour composer les morceaux du groupe. A l’époque il aurait prit le fait de la rencontrer comme un honneur, mieux encore, de travailler avec elle… Mais désormais, c’était plus une corvée qu’autre chose. Et une corvée, ça devait être exécutée vite pour s’en débarrasser. Il s’écarta légèrement de la jeune femme pour mieux l’observer et il ne lui fallut pas plus de deux secondes pour se rendre à quel point elle était magnifique. Il avait toujours eut un faible pour les blondes de toute façon… Et il adorait la façon dont elle s’habillait aussi, en bref, c’était totalement son style. Avec un peu de chance, ils seraient sur la même longueur d’onde. Il s’accouda sur le piano et plongea son regard océan dans les yeux de la jeune femme avant de lâcher le plus naturellement du monde. « Vous êtes vraiment magnifiques, vous savez ? » Il le pensait, mais quand c’était lui qui le disait, ça n’avait aucune valeur. Surtout quand c’était dit comme ça, comme s’il y était habitué, et en effet, il l’était. Enfin il s’écarta du piano et alla s’affaler dans un fauteuil, posant ses pieds sur la chaise où il avait posé sa guitare avant de déclarer :

    « Bon, comment vous voulez qu’on procède ? » Sa question était plus posée par politesse qu’autre chose car il savait très bien qu’au final, il réussirait à faire comme lui l’entendait. C’était toujours comme ça que ça avait fonctionné et il ne voyait pas pourquoi ça changerait maintenant.
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Eilys arriva enfin dans la salle du piano. Cette pièce avait été légèrement créée en son honneur il y a des années de ça maintenant. L'agence débutait à peine et après le succès mondial du premier single des Bizzar'Sisters, il fut évident que les trois sorcières eurent un traitement de faveur digne de leur carrière naissante. Chacune avait eu le droit à un cadeau et Eilys avait simplement demandé un endroit où composer en paix pour jouer de son instrument préféré : le piano. Elle adorait jouer de la basse, c'était, selon elle, un instrument qui lui correspondait étrangement. Des sonorités sombres et mélodieuses. Mais le piano restait de loin le plus magnifique et le plus formidable de tous. Et surtout, terriblement utile pour composer.
Les pas de ses talons raisonnèrent avec force sur le parquet de la pièce presque totalement vide. Eilys se rendit directement jusqu'à l'instrument en laissant tomber son sac sur une des rares chaises présentes. Seule, la sorcière respira profondément et comme si elle s'apprêtait à prendre un risque, elle étira ses doigts avant de finalement, après une dernière hésitation, toucher les notes une à une.
Cette chanson, personne ne l'avait jamais entendue. Pendant des jours elle avait eu cette mélodie en tête et enfin elle avait fait la rencontre de James McFly, un simple sorcier qui l'avait libérée de la malédiction dont elle était victime. Enfin ses notes avaient un rythme et sa mélodie des mots.
La sorcière jouait lentement, les yeux fermés, appréciant cet instant de calme et de création. Elle devait changer cet accord. Un peu plus de batterie ici serait parfait. Comment proposer cette chanson au groupe ? L'album était bouclé... Eilys ouvrit légèrement les yeux, un sourire triste aux lèvres. Non... Cette chanson ne serait pas une des Bizzar'Sisters mais encore une de celles que Eilys aurait encore écrit et qu'elle ne montrerait jamais. Toutes se trouvaient dans un carton dans sa chambre. Certaines de ses compositions inachevées étaient de véritables merveilles cependant elles ne correspondaient pas à son groupe. Résignée, Eilys ferma à nouveau les yeux et joua encore, satisfaite de l'instant présent.

« Bonjour ! » vint l'interrompre une voix dans son dos.

Surprise, Eilys manqua la note et le résultat fut peu agréable à l'oreille. La sorcière se retourna , l'air blasé, vers celui qui avait osé l'interrompre ainsi. Emrys. Évidemment qui d'autre ? Le jeune homme s'approcha d'elle en posant sa guitare sur une chaise au passage. Chaise sur laquelle elle avait déjà posé son sac à main. Eilys pinça des lèvres, sentant la réplique venir. Heureusement pour le musicien, elle avait promis d'être un minimum patiente.
Eilys ne se leva pas pour se présenter, décidée à ne pas donner l'impression à la starlette qu'il était en position de force. Lui avait besoin d'elle, pas l'inverse. Cependant, l'énergie dont il faisait preuve et l'aisance qu'il possédait n'étaient pas en sa faveur. Pas besoin d'être devin pour deviner qu'il n'avait pas vraiment l'intention de travailler.

« Emrys, enchanté de vous rencontrer ! Enfin, vous deviez déjà connaître mon nom. »

Eilys voulu presque refuser de lui serrer la main et agir avec lui comme s'il était un parfait idiot – chose qu'elle pensait sincèrement – mais soudain, son sens de la répartie prit le dessus et tourna la conversation en sa faveur.

« Vous devez être Eilys, je suppose… ! » poursuivit-il voyant qu'elle mettait du temps à répondre.

Plusieurs fois, Eilys était passée pour une sorte d'attardée mentale uniquement parce qu'elle ne répondait pas immédiatement lorsqu'on lui parlait. Or c'était dans sa nature, parfois, une simple phrase déclenchait en elle une vague de méditation voire d'inspiration.

- Si vous voulez dire par là Charles Godelief Elliot, alors oui, je connais votre nom, dit-elle à voix basse en lui serrant la main.

Le tout accompagné de son éternel regard si particulier et mélancolique, comme si elle souffrait de faire partie de ce monde. Avec ses airs de petite fille rock et ses cheveux légèrement décoiffés sur le dessus, elle tenait à lui prouver qu'elle n'en restait pas moins égale à lui. Eilys n'était pas de celles qui entraient dans une pièce et agissaient comme une diva mais face à quelqu'un comme Emrys, elle n'avait d'autre choix que de se montrer solide comme un roc, sinon il allait la manipuler comme il manipulait tout le monde et surtout les femmes.

- Ravie de voir que vous connaissez les Bizzar'Sisters, précisa-t-elle en changeant de sujet, voyant que appeler Emrys par son nom complet l'agaçait vraiment.

Comme quoi, dans Sorcière Hebdo, on ne lit pas que des stupidités. Enfin... Eilys reporta son attention sur la piano sans pour autant jouer, désirant rester le plus possible opaque aux charmes de ce chanteur de bal. Bon d'accord, il chantait vraiment bien. Mais elle ne savait pourquoi, il avait le don de l'agacer. Son assurance, sa démarche séduisante, ses cheveux mal coiffés, sa bouche gourmande... Oups ! Eilys perdait un peu le fil de ses pensées.
Honteuse, Eilys bougea légèrement sur sa chaise et se racla la gorge. Emrys s'était légèrement écarté et semblait l'observer comme on observe un meuble avant de l'acheter. Allait-il se décider à travailler avec elle uniquement si elle était suffisamment séduisante ? C'était tellement ridicule !

- Quoi ? demanda-t-elle incapable d'en supporter davantage.
« Vous êtes vraiment magnifiques, vous savez ? »

Eilys rougit violemment et leva les yeux au ciel.

- Oui, je me le dis tous les jours au réveil ! répliqua-t-elle avec sarcasme en détournant soigneusement le regard.

Quel imbécile celui là ! Parlait-il ainsi à toutes les femmes avec qui il travaillait ? Etait-ce vraiment une façon professionnelle de procéder ? Sa colère monta d'un cran quand elle réalisa que pour lui, c'était une phrase comme une autre alors qu'elle était légèrement bouleversée. Eilys avait beau être une star mondiale depuis ses seize ans, elle n'était pas habituée aux compliments pour autant. Ceux venant des fans étaient certes touchants, mais ils étaient des fans. Leur jugement était altéré par les émotions ressenties par la musique, l'illusion de la presse. Or, Emrys, lui, était de l'autre côté de la ligne, alors ses mots avaient plus de valeur. Du moins, en apparence uniquement.
Eilys attendit qu'il tourne les talons jusqu'au fauteuil pour enfin reposer les yeux sur lui. Avec une nouvelle envie de lui faire la peau, elle vit qu'il avait posé les pieds sur la chaise où se trouvait déjà sa guitare mais surtout le sac de la sorcière. Histoire de bien le finir.

« Bon, comment vous voulez qu’on procède ? »

Eilys soupira et se leva avant d'approcher d'un pas assuré et rapide du jeune homme. Sans ménagement elle poussa ses pieds d'un geste de la main, souleva la guitare et attrapa son sac avant de reposer – doucement – la guitare sur la chaise.

- Vous allez commencer par respecter mon univers, dit-elle après avoir soupiré et posé son sac sur un autre fauteuil. Car je refuse de confier mes chansons à quelqu'un qui ne leur montrerait pas un minimum de respect. Elles sont une part de moi.

Eilys se demanda s'il était capable de comprendre ce dont elle parlait. C'était une idée tellement stupide. Emrys se fichait de tout le monde, il n'écoutait personne et ne montrait jamais de respect pour ce qui l'entourait. Eilys n'arrivait pas à imaginer quel massacre il pourrait faire avec ses textes... Mais elle se devait de faire un effort. Bronski avait raison. Si elle ne se montrait pas un minimum aimable, ça ne risquait pas de marcher entre eux.

- Les premiers temps, reprit-elle en retournant au piano. Je vais essayer d'en apprendre plus sur vous. Je dois savoir où en est votre carrière, quels sont vos plus grands tubes, quels sont les objectifs que vous désirez pour votre nouvelle image moins commerciale.

En parlant, Eilys réalisa alors la masse de travaille qu'elle allait accomplir pour un imbécile comme lui. Avec la tournée qui se préparait, la publicité, jamais elle n'aurait le temps de tout faire ! A moins qu'il ne se montre intelligent et accepte de travailler au mieux et au plus vite avec elle. Dans ce cas, compte tenu de leurs talents respectifs, ils pouvaient créer un succès mondial en moins d'une semaine.

- Et non, je suis désolée de vous décevoir mais je ne suis pas une de vos plus grande fan donc je ne connais pas votre discographie par cœur.

Non mais pour qui il se prenait ?!




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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyDim 12 Sep - 19:34

    Emrys tressaillit et recula de quelques pas quand elle l’appela par son vrai prénom. Non, elle n’avait pas osé. Il lui lança un regard glacial exagéré qui correspondait à ses manières souvent théâtrales. Comment avait-elle obtenu son vrai nom ? Lui qui se faisait un malin plaisir de ne le dévoiler à personne et qui était allé jusqu’à faire jurer à ses parents de ne le révéler à personne… Une fuite dans l’agence probablement. Argh, il allait devoir tuer tout ceux qui avaient lu l’article, ou alors essayer de faire croire que c’était une mauvaise blague. Non mais sérieusement, quels parents étaient assez cruels pour appeler leur fils « Charles Godelief » ?! Même son nom de famille aurait sonné mieux comme prénom… Enfin il soupira et ne prit même pas la peine de répondre, se forçant à rire même si au fond, il était agacé. Il détestait ses prénoms plus que tout au monde. Ce n’était pas pour rien qu’il avait prit un nom de scène. Emrys, ça faisait quand même plus classe que Ch… non, il n’osait même pas le redire ou le repenser.

    Il chassa ce petit intermède de ses pensées pour se concentrer sur la beauté de la jeune femme. Qualité d’ailleurs, qu’il ne tarda pas à lui faire remarquer du ton le plus naturel du monde, comme si c’était habituel chez lui de dire ça à tout le monde. Il s’amusa à voir la jeune femme rougir comme une pivoine en entendant ça et alla s’affaler sur le fauteuil en rigolant intérieurement. Alors là, ça risquait d’être drôle. Elle avait l’air tellement… Prude. Et puis, si elle s’amusait à le torturer en l’appelant par son vrai nom, il saurait se venger. Elle avait l’air d’être très facile à agacer, ça promettait d’être assez amusant pour lui…Il commença à fouiller dans les poches de sa veste et sortit son paquet de clopes ainsi que son briquet. Il entendit la jeune femme s’approcher de lui et virer ses pieds sans plus de cérémonie, pour récupérer son sac sur lequel il était à moitié affalé. Oups. Enfin il ne prit pas la peine de s’excuser et se contenta de reposer ses pieds au même endroit.

    Il ne put retenir un rire moqueur quand il lui parla de respecter son univers. Il se releva et se mit debout en face de la jeune femme, un sourire amusé et moqueur sur le visage prouvant bien à quel point il se payait sa tête.

    « Votre univers ? Rien que ça… Vous n’avez pas le sens de l’exagération vous au moins, c’est déjà ça. » Il leva les yeux au ciel, gardant son éternel sourire moqueur aux lèvres, avant d’allumer sa cigarette, ne lui demandant qu’après : « J’espère que ça ne vous dérange pas. » D’un ton d’ailleurs, qui prouvait assez que si elle n’était pas d’accord, c’était la même chose. Elle n’allait quand même pas l’empêcher de fumer par-dessus le marché… Son regard condescendant était déjà assez lourd à supporter sans qu’elle se mette à essayer de le dresser en plus. Enfin il recommença à rire quand elle parla de respecter les chansons qu’elle écrirait pour lui. Eh bin dis donc, dire qu’on lui disait souvent qu’il avait les chevilles trop larges pour pouvoir encore passer les portes, mais elle, elle n’était pas mal dans le genre. De toute évidence elle considérait ses chansons comme des œuvres d’art qui méritaient d’office le respect et il trouvait ça ridicule. D’ailleurs, il ne se priva pas de le lui faire remarquer :

    « Donc tout ce qui sort de votre esprit doit être traité avec respect, comme un précieux trésor… Je vois, je vois… En toute modestie bien sur, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. » Il se mit d’ailleurs à penser qu’il y aurait bien plusieurs parties de la jeune femme qu’il aurait traité avec respect, mais il se retint à la dernière seconde de faire sa réflexion à haute voix, de peur de l’énerver encore plus. Il avait promis à son manager de ne pas la mettre en rogne trop rapidement et il ne pouvait pas se voiler la face non plus… Depuis quelques mois, ce qu’il écrivait, c’était tout juste de la pâtée pour chat… Mais ce n’était pas lui qui avait insisté pour avoir tout ça, alors c’était logique qu’il ne soit pas spécialement volontaire et agréable. Il tira une bouffée de sa cigarette d’un air absent et avec une expression totalement jemenfoutiste sur son visage. Il la regarda retourner vers le piano sans rien dire, attendant qu’elle propose ce qu’elle avait en tête. Après tout ça ne coûtait rien. Enfin, après la perche qu’elle lui avait encore tendue inconsciemment, il ne put s’empêcher de se rapprocher, un sourire charmeur sur le visage, tout en lançant d’un ton sur :

    « Je savais que vous voudriez tout connaître de moi… C’est généralement l’effet que je fais. » Dit-il en levant les yeux au ciel et en riant légèrement. Le pire, c’était que c’était vrai. A force de trainer avec des groupies et des gens qui lui léchaient les bottes, il avait vraiment l’impression que tout le monde voulait tout savoir sur lui. Il n’était pas assez naïf pour penser que c’était la même chose avec Eilys, mais il voulait la taquiner, la chercher un peu. Après tout, elle l’avait cherché en première, elle l’avait appelé par son vrai prénom… ! C’était impardonnable. Enfin, il fit mine de réfléchir quand elle lui demanda ses plus grands tubes ainsi que ce qu’il voulait pour redorer son image. Il soupira et grogna avant de reprendre une bouffée de cigarette. Qu’est-ce qu’il en savait lui ? Ce n’était pas lui qui voulait ça, c’était son manager. Elle n’avait qu’à discuter de ses plans de carrière directement avec lui puisque c’était à eux que ça semblait tenir à cœur.

    « Je vous rassure, je ne connais pas la votre non plus. » Il avait faillit en rajouter pour la titiller encore, mais il la sentait déjà largement assez agacée comme ça et il ne voulait pas non plus qu’elle le plante comme ça, sinon il allait encore se faire taper sur les doigts tout ça pour arriver au même résultat. Et franchement, il avait autre chose à faire avec son temps que de le passer dans le bureau de son manager à se faire sermonner. Mais elle semblait tellement prude et coincée que c’était impossible pour Emrys de ne pas en profiter, au moins un peu... Il écrasa sa cigarette dans un cendrier de poche qu’il avait pensé à amener – visiblement la jeune femme n’avait pas prévu de cendrier dans sa pièce personnelle – et se rapprocha de la jeune femme. Il s’arrêta à quelques centimètres d’elle, plongeant son regard dans le sien et murmura, un petit sourire en coin sur les lèvres néanmoins :

    « Je vais vous montrer… » Et il s’éloigna pour repartir vers la chaise où il avait posé sa guitare. Il la retira de son étui et la passa autour de son cou. Il commença par gratter quelques notes pour vérifier qu’elle était accordée avant de plaquer quelques accords. Ses plus grands tubes ? Ils n’étaient pas très durs à trouver, ils faisaient tous partis de son premier album, celui qu’il avait sortis chez les moldus, mais aussi celui qu’il avait écrit quand il en avait encore la passion et l’envie qui n’était pas motivée uniquement par l’argent.

    You found me

    You found me
    When no one else was lookin'
    How did you know just where I would be?
    Yeah, you broke through
    All of my confusion
    The ups and the downs
    And you still didn't leave
    I guess that you saw what nobody could see
    You found me
    You found me


    Storm

    and I will walk on water
    and you will catch me if I fall
    and I will get lost into your eyes
    and everything will be alright
    and everything will be alright

    I know you didn't
    bring me out here to drown
    so why am I 10 feet under and upside down
    barely surviving has become my purpose
    cause I'm so used to living underneath the surface

    Finalement, après avoir prononcé les dernières paroles et joué les derniers accords, il enleva la guitare de son cou et la déposa doucement sur la chaise, relevant enfin les yeux vers la jeune femme. Son visage n’était plus exactement le même, il ressemblait déjà plus à l’auteur et au chanteur qu’il était à ses débuts. Ces chansons faisaient toujours remonter en lui une vague impressionnante de souvenirs et un bien-être qu’il n’avait pas ressentit depuis des mois. Quand il chantait comme ça, il était envoûtant, il n’y avait pas d’autres mots. Il ne ressemblait plus au Emrys que tout le monde connaissait, au Emrys de maintenant, non, on aurait plutôt dit le Charles d’avant, celui qui était encore à Poudlard et qui avait la musique comme passion et non comme gagne-pain. Il passa ses mains dans les poches de son jean et retrouva bientôt cet air sur de lui et charmeur qu’il avait, perdant l’air plus mélancolique et noir qu’il avait à chaque fois qu’il chantait ces chansons. Il se rapprocha à nouveau de la jeune femme, restant un peu plus loin cette fois, avant de dire de son ton redevenu soudainement naturel :

    « Je suppose que c’est plus ce style là que Joe veut… » Il avait particulièrement insisté sur le « Joe », qui était leur manager, parce qu’il restait persuadé que lui, il voulait continuer sur sa lancée et refaire les mêmes albums que dernièrement. Il avait bien conscience que ses chansons et sa voix avaient un pouvoir que lui-même n’arrivait pas à comprendre et que quand il chantait comme ça, quelque chose d’envoûtant se dégageait de lui, et il ne pouvait pas s’empêcher de profiter de cet effet qu’il produisait. Surtout qu’avec Eilys qui semblait le mépriser lui et sa musique, c’était particulièrement tentant… !

    « Alors, vous pensez que je suis digne de chanter une "part de vous-même" ? Ou alors est-ce que vous avez encore peur que je manque de respect à vos mots… ? » Son ton était tellement ironique et moqueur que la jeune femme n’aurait pas put prendre sa réplique comme un compliment, c’était impossible, à part si elle était attardée mentalement. « Au pire je me contenterais d’une autre part de vous… » Murmura-t-il plus pour lui-même tout en se rendant instantanément compte qu’il avait été trop loin. C’était incroyable quand même. Il pouvait se montrer sous des jours diamétralement opposé, à tel point qu’on aurait put penser qu’il était schizophrène et qu’une de ses personnalité ne prenait le dessus que quand il jouait et chantait.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 13 Sep - 19:13






« Votre univers ? Rien que ça… Vous n’avez pas le sens de l’exagération vous au moins, c’est déjà ça. »

Eilys serra des dents. Non, il n'avait pas osé la traiter de prétentieuse ? Parce que venant de lui, c'était tout bonnement énorme. La sorcière eu du mal à se retenir de lui en coller une ou de lui lancer un sort. Il était vraiment insupportable ! Certes, les médias affirmaient qu'il avait lui même quitté sa maison de disque, mais Eilys supposait de plus en plus que c'était plutôt eux qui l'avaient foutu à la porte. En même temps, comment leur en vouloir ? Il était en retard et désinvolte. Rien de pire. Avec un pincement au cœur, Eilys se demanda si en fait, son manager ne lui avait pas confié la tâche de composer pour Emrys uniquement parce que travailler avec lui, c'était comme travailler avec Isibeal et Deirdre. Et ça, Eilys en était habituée. Cependant, la cigarette qu'il se permit d'allumer était une surprise.

« J’espère que ça ne vous dérange pas. »

La sorcière l'observa un instant comme s'il n'était pas plus passionnant qu'un verracrasse avant de finalement détourner le regard et dire d'une voix détachée :

- Faites ce que vous voulez, moi je ne suis pas chanteuse. Et maintenant, au moins, je sais d'où vient votre voix subtilement cassée si précieuse, ajouta-t-elle par pure méchanceté.

Aucune cigarette au monde ne pouvait créer une telle voix. Peu importe combien. Cependant, Eilys n'avait pas forcément tord en disant qu'avec le temps, les cordes vocales du chanteur allaient forcément en prendre un coup. S'il se vexait, c'était alors parce qu'il savait qu'elle avait raison.
Apparemment, il n'était pas là pour apprendre et encore moins pour partager une culture musicale. Eilys crut qu'elle allait lui faire manger sa guitare quand il retourna à nouveau ses propos contre elle. Pourquoi ne pouvait-il pas interpréter ce qu'elle disait comme un respect de la musique et non comme de l'arrogance ? Le monde n'était pas divisé entre les inconscients de leur talent et les arrogants. Et après dix ans de succès mondial, des prix musicaux rares comme la Pierre Philosophale, Eilys estimait que son groupe méritait un minimum de respect, surtout quand on l'obligeait à faire la charité.

« Donc tout ce qui sort de votre esprit doit être traité avec respect, comme un précieux trésor… Je vois, je vois… En toute modestie bien sur, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. »

Eilys appuya brusquement sur les notes du piano, provoquant un grand bruit. Elle se leva et s'approcha du jeune homme avec une assurance qui pour une fois n'était en rien liée à ses talents mais à la passion. Le visage exprimant une colère froide, la jeune femme blonde s'arrêta à quelques centimètres du sorcier et lui parla à voix basse.

- Vous savez pourquoi vous n'écrivez plus vous même ? Parce qu'un compositeur met autant de lui dans ses chansons qu'un romancier dans ses personnages. Pour écrire, il faut être capable de se connaître et de se trouver. Au pire, avoir une source d'inspiration capable de nous maintenir sur terre. Mais vous, votre arrogance a tellement rongé le talent qui circule dans vos veines que la musique vous a maudit. Elle a fait de vous un artiste. L'artiste que vous être vous a détruit. Voilà pourquoi je suis ici.

Eilys marqua un temps d'arrêt avant de reculer et de retourner au piano. Même si elle était en colère contre lui, la jeune femme ne pouvait pas ignorer le charme dont il pouvait faire preuve et encore plus lorsqu'on le voyait de près. D'accord, elle avait encore fait un petit discours théâtral mais elle était plutôt fière d'elle.

- Et voilà pourquoi j'aimerais que l'on se base sur vos premiers textes. (elle leva les yeux vers lui) Ceux écrits par Charles.

Pourquoi n'aimait-il pas son prénom alors qu'elle le trouvait plutôt beau. Certes, ça ne faisait pas rock star mais c'était moins superficiel que Emrys. Et puis il n'avait pas à se plaindre, les parents des trois musiciennes n'avaient pas fait dans la banalité en appelant leurs filles Isibeal, Deirdre et Eilys. Avec une pensée furtive, elle réalisa alors qu'elle aussi avait finalement un nom de scène. « Black Ely ». C'était comme si le métier ne pouvait pas l'éviter.
Pour reprendre le cours de leur travail, Eilys demanda alors quels étaient les tubes principaux de la discographie de Emrys. Quelles étaient ses sources d'inspiration, pourquoi voulait-il être musicien. Tant de questions qui perturbaient la jeune femme blonde. C'était étrange de se dire qu'elle devait créer pour un autre. C'était comme dessiner une robe sans connaître les mensurations et prier pour qu'elle aille au mieux. Or, s'il y a bien quelqu'un qui ne pardonne rien, c'est le publique. Emrys n'avait pas le droit à l'erreur et Eilys se demandait s'il en avait conscience. Et à sa répartie, elle en douta.

« Je savais que vous voudriez tout connaître de moi… C’est généralement l’effet que je fais. »
- Oui, répondit-elle avec son éternel air blasé en levant les yeux vers lui. J'ai toujours voulu être une musicienne célèbre pour avoir l'opportunité de tout savoir du fameux Emrys. Et enfin, après dix ans de carrière, mes prières sont exhaussées. Béni soit Merlin, ajouta-t-elle avec un air d'adoration ironique.

La jeune femme détourna cependant le regard, voyant s'éterniser sur la bouche du chanteur un sourire craquant. C'était un guet-apens ce truc ou quoi ?!


« Je vous rassure, je ne connais pas la votre non plus. »
- Evidemment, marmonna-t-elle.
« Je vais vous montrer… »

Eilys l'aurait parié. Silencieuse, la sorcière l'observa écraser sa cigarette dans un cendrier qui sortait de nulle part. Au moins, il chantait sans fumer en même temps. Curieuse, elle resta à le regarder prendre dans guitare, accorder les notes avec un air sérieux peu familier. Eilys en aurait presque rougit tant la façon qu'il avait de maintenir l'instrument contre lui était sensuel, amoureux mais surtout, presque avec adoration et respect. Alors que les premières notes venaient, Eilys n'écoutait pas vraiment, se demandant s'il savait que c'était quand il jouait qu'il était vraiment lui même ? D'accord, la musicienne ne savait rien de lui mais il était évident qu'entre Emrys et Charles, la différence était frappante. Pourquoi n'était-ce plus visible maintenant ? Parce qu'il ne chantait plus ses textes ? Parce qu'il ne respectait pas le travail des autres ? Surement. Mais là encore, le savait-il lui même ?
La mélodie prit enfin forme et le cœur de Eilys manqua un battement. Cette chanson... Elle la connaissait. C'était impossible. Le chanteur qui l'avait écrit était à l'époque où les Bizzar'Sisters étaient déjà des icônes tout fraîchement connu. Son album était marqué par la simplicité et la profondeur. Jamais, Eilys n'aurait put croire que le chanteur pour qui elle avait eu du respect voire de l'admiration était en réalité en face d'elle. Emrys avait tellement changé entre ses deux premiers albums que Eilys elle même avait pensé qu'il s'agissait de deux personnes différentes.
Perturbée, terriblement touchée par l'artiste face à elle, la sorcière ferma les yeux et écouta. Cette voix légèrement brisée par une vie libertine, une sensualité inconsciente, adolescente et provocante le tout sur une mélodie modeste et des paroles pures, c'était le mélange parfait. Eilys était certaine qu'il chantait mieux cette chanson actuellement qu'à l'époque car aussi idiote et superficielle soit la vie que Emrys menait actuellement, la sorcière elle même ne pouvait nier qu'elle avait donné du caractère à sa voix. Il était plus mature. Et terriblement doué. Presque inconsciemment, Eilys tourna les yeux vers le piano et le toucha furtivement, comme luttant avec elle même contre l'envie de l'accompagner.
Finalement, la mélodie cessa. Le silence ce fit mais Eilys ne rouvrit pas immédiatement les yeux, bouleversé par ce que venait de se passer. Après un effort colossal, elle parvint à ne pas pleurer. C'était dans sa nature, elle était extrêmement sensible et savoir que Emrys, le chanteur le plus méprisable qu'elle connaissait était parvenu à l'atteindre ainsi était perturbant. Quand elle le regarda à nouveau, il n'avait plus sa guitare et son visage était différent.
Si Eilys avait trouvé Emrys beau à plusieurs reprises depuis leur rencontre, ce n'était rien comparé à ce qu'elle ressenti en levant ses yeux bleus vers lui. Il n'y avait plus d'arrogance mais une assurance modeste. Il était conscient de son talent mais semblait plus ouvert aux critiques, plus mature. Et surtout, tellement plus naturel. Le cœur de Eilys manqua à nouveau un battement. La sorcière se passa une main dans les cheveux, nerveuse et se racla la gorge plusieurs fois sans le regarder tant elle était perturbée. Il fallait qu'elle se ressaisisse car l'espace d'un instant, Eilys aurait juré l'avoir regardé avec admiration !

« Je suppose que c’est plus ce style là que Joe veut… » reprit-il enfin, permettant à Eilys de se reconcentrer.
- Peu importe ce que veut Joe, dit-elle d'une petite voix les yeux baissés. C'est vous l'artiste, acheva-t-elle avant de réaliser qu'elle lui avait rendu son statu.
« Alors, vous pensez que je suis digne de chanter une "part de vous-même" ? »

* Et pas qu'une...* ne put-elle s'empêcher de penser avant de lui tourner légèrement le dos, honteuse de ce qu'elle était en train d'imaginer.

« Ou alors est-ce que vous avez encore peur que je manque de respect à vos mots… ? »
- Mes mots ne sont pas le problème, reprit-elle avec vigueur en se tournant vers lui pendant qu'il marmonnait : « Au pire je me contenterais d’une autre part de vous… »
- Voilà, c'est ça le problème ! Cette désinvolture ! Vous riez de l'importance que je porte à mes textes parce que vous n'arrivez plus à vous souvenir ce que ça fait d'avoir une part de soit sur papier ! s'exclama-t-elle avec exaspération. Que diriez vous si le premier Troll qui passe chantait vos textes, souillait vos émotions ? Ne me dites pas que vous vous en moquez du moment que vous touchez des droits d'auteur car ça ne veut dire qu'une chose.

Eilys se leva à nouveau et lui fit face. A cet instant, elle eu l'impression d'avoir passé la journée à faire ça.

- Que vous êtes prêt à vous vendre dans l'intimité la plus complète pour de l'argent. (elle prit un air pensif et mesquin) Mmmh... Si c'était un métier, comment l'appèlerais-je ?

Eilys ne détourna pas le regard, sachant pourtant qu'elle avait dépassé une certaine limite.





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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyDim 19 Sep - 14:59

    Emrys ne put s’empêcher de montrer un dédain exagéré quand Mme la prétentieuse commença son laïus sur l’importance de se connaître, de se trouver… blabla. Tout ça pour pouvoir écrire des chansons. S’il y avait bien une chose qu’Emrys avait apprit depuis qu’il était devenu chanteur et célèbre, c’était que la différence était quasiment invisible entre quelqu’un qui chantait avec le cœur et quelqu’un qui ne le faisait pas, du moins pour une personne lambda. Alors il ne voyait vraiment pas l’intérêt de se mettre à nu comme ça alors que ce n’était au final qu’un gagne-pain. Il ne répondit rien cependant, aidé par le fait qu’elle le cherche encore en l’appelant Charles. Il tressaillit en entendant encore son vrai prénom et ses lèvres se pincèrent inconsciemment. Ce qu’il pouvait détester ce prénom, il était devenu le symbole de la pseudo « tyrannie parentale » qu’il avait subit. Sans compter que franchement Charles… Ça le faisait que moyennement pour une rock star.

    Enfin il essaya d’oublier qu’elle le cherchait elle aussi en se moquant de son vrai prénom, gardant quand même l’affront qu’elle lui faisait dans un coin de sa tête – ça se paierait en temps et en heure – et en attendant, s’évertua à lui prouver clairement qu’il n’était pas un aussi gros loser qu’elle semblait le penser. Il interpréta ses anciennes chansons, celles qui « venaient du cœur » comme elle semblait si bien le penser. Emrys avait beau dire tout ce qu’il voulait sur la musique qui n’était plus qu’un moyen de gagner sa vie désormais, quand il réinterprétait ses anciennes chansons… Ça provoquait inévitablement quelque chose en lui qu’il n’arrivait pas entièrement à décrypter. En tout cas, ça ne durait pas bien longtemps, d’ailleurs à peine une minute après avoir finit sa petite leçon à la jeune femme, il avait déjà reprit son expression régulière ainsi que ses mimiques agaçantes.

    Il fut légèrement flatté qu’elle l’appelle bien « un artiste ». C’était déjà évident à son expression qu’il avait réussit à la toucher, au moins un peu, mais là c’était comme si elle reconnaissant clairement son talent, et mine de rien, ce n’était pas rien. Même s’il n’allait pas le lui dire, Eilys faisait partie des artistes qu’il respectait depuis toujours et dont il s’était inspiré… A ses débuts du moins. Il continua cependant à la chercher, comme si c’était compulsif chez lui de chercher à agacer les gens qui lui résistaient. Mais c’était ça qu’il préférait. En tout cas le jeune chanteur ne put retenir un rire amusé quand elle essaya de lui expliquer qu’elle n’aimait pas sa désinvolture. Lui n’aimait pas sa froideur, elle semblait psychorigide comme fille, ce n’était pas spécialement sain non plus.

    Son rire, en revanche, fut forcé quand elle le traita de manière détournée de prostitué. Lui qui s’était assis quelques secondes auparavant, se releva vivement de son siège et s’approcha de la jeune femme, un air de défi déformant légèrement ses traits et lui donnant un air un peu plus menaçant qu’auparavant. Il avait beau se forcer à rire – ça s’entendait d’ailleurs – de la remarque de la jeune femme, même lui trouvait qu’elle était allée trop loin, et ce n’était pas peu dire… ! Encore légèrement vexé, il aurait aimé pouvoir trouvé des mots blessants pour rétorquer quelque chose à la jeune femme, mais il ne pouvait pas décemment critiquer son travail, lui-même savait très bien qu’elle était immensément talentueuse et il n’arrivait même pas à trouver un seul titre bidon sur aucun des albums qu’elle avait écrit ou interprété… Il se força à garder son calme tout en répliquant finalement :

    « Waw, j’ai l’impression que les choses deviennent un peu plus personnelles ici » Il essayait d’en rire et de faire croire que ça ne le touchait pas franchement, mais quelque chose dans son expression et dans son regard semblait hurler le contraire. Une lueur dangereuse illuminait ses yeux et lui donnait un air plus menaçant et moins drôle qu’avant, sans qu’il en ait lui-même conscience.

    « Vous voulez que je vous dise ? Je ne vois pas l’intérêt de rester ici alors que clairement, aucun de nous deux ne le veut. Je suis juste venu parce que Joe me l’a demandé. Je suis venu. J’ai essayé. Mais vous et moi, ça va vraiment pas être possible… »

    Il lui lança un léger sourire en coin qui exprimait plus son dédain et son énervement du moment qu’un réel plaisir à l’avoir en face de lui. En tout cas ça le faisait bien marrer que la jeune femme se croit tellement au-dessus de lui alors qu’au final, elle n’était pas franchement mieux. Elle était au moins aussi prétentieuse que lui, mais s’en cachait alors que lui l’exprimait au grand jour, et ils étaient tous les deux incontestablement talentueux. Finalement il s’écarta à nouveau, tournant le dos à la jeune femme et reprenant sa guitare encore posée sur une chaise à côté de lui. Il la remit dans son étui et la mit en bandoulière autour de lui avant de tourner à moitié vers la jeune femme, son petit sourire moqueur revenu sur ses lèvres.

    « Je n’ai pas besoin de votre aide. Et certainement pas de votre condescendance. » Non mais elle pouvait dire ce qu’elle voulait sur sa prétention à lui, elle, elle n’était pas mieux. Finalement il récupéra toutes ses affaires et se dirigea vers la porte. Juste avant de sortir en trombe, il se rappela qu’il s’était promis de régler ses comptes avec elle parce qu’elle l’avait appelé Charles, et comme de toute façon il n’avait pas l’intention de la revoir… Il se dit que c’était probablement le moment idéal.

    « Au fait, je suis peut-être un gigolo mais moi au moins je ne suis pas un bassiste prétentieux, hypersensible et psychorigide. » Il lui tira la langue avant de sortir en claquant la porte. Il se mit à ricaner dans le couloir avant d’aller faire une scène dans le bureau de Joe. Il entra à nouveau sans frapper, remarquant que son manager ne semblait qu’à moitié surprit de l’avoir vu abandonner si vite. « Joe, tu diras à ta princesse des glaces que j’ai pas besoin d’elle ! Elle m’a appelé Charles, Joe… ! Charles ! » Répéta-t-il d’un ton ahuri comme s’il n’en revenait toujours pas de l’audace qu’elle avait eut. On aurait dit un gamin qui venait se plaindre à son père parce que sa grande sœur n’arrêtait pas de l’embêter. Au final, il était tellement borné que Joe n’insista pas pour le moment, préférant attendre qu’il se calme, et Emrys ressortit, persuadé d’avoir obtenu gain de cause.

    Il se dirigea vers une salle vide et isolée du reste du bâtiment pour réfléchir à ses prochaines chansons. Il n’était pas naïf au point de penser que Joe le laisserait abandonner son plan d’être aidé par Eilys sans qu’il ne lui apporte de bonnes chansons en retour. Il devait donc se mettre à travailler, avec une motivation en plus cette fois-ci : l’envie de prouver à cette mégère qu’il n’avait pas besoin d’elle. Il se posa sur une chaise et sortit sa guitare. Il commença à gratter quelques accords tout en fredonnant un air, mais après une dizaine de minutes à le répéter en boucle… rien. Le vide total. Il commençait déjà à s’énerver quand ses doigts recommencèrent instinctivement à jouer l’air d’un autre de ses premiers tubes…

    She is

    Do not get me wrong I cannot wait for you to come home
    For now you're not here and I'm not there, it's like we're on our own
    To figure it out, consider how to find a place to stand
    Instead of walking away and instead of nowhere to land

    This is gonna to break me clean in two
    This is gonna to bring me close to you

    She is everything I need that I never knew I wanted
    She is everything I want that I never knew I needed

    Soupirant, il recommença à essayer de composer quelque chose de potable, incapable de trouver l’inspiration nécessaire pour écrire ses textes. Frustré, il refusait pourtant toujours d’admettre que la jeune femme puisse avoir raison. Au fond, il voulait lui aussi retrouver le style de ses débuts, mais c’était comme s’il n’y arrivait plus, comme si tout ça, c’était trop loin, trop dur à attendre. Il recommença à fredonner doucement « she is », essayant de forcer l’inspiration.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyMer 22 Sep - 13:14






Eilys senti la colère monter en elle quand elle entendit le rire de Emrys. Elle qui essayait de tout faire pour lui ouvrir les yeux le voyait lui rire au nez après un discours inspiré par la passion. De plus, la musicienne s'était attendu à une autre réaction de la part du chanteur après l'avoir clairement traité du prostituée. Réaction attendue qui ne tarda pas à venir d'ailleurs. Emrys se leva brusquement et bien que Eilys n'eut qu'une envie - lui montrer qu'il n'aurait pas le dessus sur elle comme sur tout le monde – elle ne put s'empêcher d'avoir peur qu'il lui colle un coup de guitare et abîme son visage de poupée. Pourquoi n'avait-elle pas prit sa basse pour lui mettre la râclée de sa vie ? Au pire, elle ferait avec le piano... Alors que Eilys était en train de se dire qu'à cause d'un imbécile comme lui, elle se mettait à penser des choses singulièrement stupides, elle ne put s'empêcher d'admirer les traits de son visage si proche dont l'expression de fureur était intense mais plus que tout : sincère. Au moins, il arrivait à Emrys de l'être de temps en temps...

« Waw, j’ai l’impression que les choses deviennent un peu plus personnelles ici » dit-il finalement d'un calme qui surpris la musicienne.

- Pas du tout ! répliqua Eilys en croisant les bras sur sa poitrine, l'air buté.

C'était dramatique. Plus elle passait de temps avec lui, plus elle retombait en enfance. Même avec ses soeurs, il y avait eu bien longtemps qu'elle ne s'était pas à ce point énervée. En général, Eilys - qui était d'un naturel blasé par la vie - se contentait d'observer Deirdre et Isabeal se disputer (parfois en venir aux mains), tout en soupirant avec force une fois de temps en temps, histoire de leur rappeler qu'elle était là. Mais cette fois-ci, elle avait tellement l'impression de parler dans le vide, d'être incomprise - plus que d'habitude - que Eilys se sentait anormalement en colère.
Le nouvel éclat de rire de Emrys n'arrangea pas les choses pour la sorcière qui ne vit pas à quel point, en réalité, elle l'avait blessé, persuadée qu'il s'en moquait comme de son premier chaudron. Cependant, il poursuivit avec un air étrangement sérieux... A moins que ce ne soit menaçant... Eilys n'en fit pas impressionnée, elle qui était habituée à fréquenter des hybrides tous plus violents les uns que les autres. Les Vampires étaient de loin les plus instables...

« Vous voulez que je vous dise ? Je ne vois pas l’intérêt de rester ici alors que clairement, aucun de nous deux ne le veut. Je suis juste venu parce que Joe me l’a demandé. Je suis venu. J’ai essayé. Mais vous et moi, ça va vraiment pas être possible… »
- Non mais JE REVE ! s'exclama Eilys, pour une fois, à court de mot.

C'était tout ce qu'elle avait réussit à dire tant elle en avait en tête. La sorcière fut incapable d'exprimer davantage ce qu'elle ressentait, les mots se bousculant à sa bouche qui formait désormais une moue capricieuse et particulièrement immature.

« Je n’ai pas besoin de votre aide. Et certainement pas de votre condescendance. »

C'était vraiment la meilleure. Elle ? Condescendante ? Et puis quoi encore ? Eilys passait son temps à douter de son travail, elle se réveillait la nuit, arrangeait les accords, faisait de nouveaux tests. Une fois - et ce fut la dernière - elle avait même sorti Deirdre de son sommeil uniquement parce que Eilys devait voir si son accord mettait ou non en valeur la voix de sa soeur. Or, il était évident pour la bassiste qu'elle ne pouvait pas attendre jusqu'au matin, l'inspiration ayant frappé à sa porte. Une fois que l'on passe par toutes ces étapes - certes inquiétantes - Eilys estimait qu'elle pouvait considérer son travail comme bien fait. Mais Emrys, lui, il faisait quoi ? On lui livrait une chanson - certes bien écrite - il chantait dessus en camouflant son manque d'exercice et d'implication par un timbre de voix érotique et lui prétendait faire du bon boulot ? Non, pensa Eilys avec colère. Ce n'était pas juste que lui et sa musique soient les concurrents directes des Bizzar'Sisters alors qu'elles travaillaient sans cesse pour s'améliorer et rester sur le devant de la scène pendant plus de dix ans.
La musicienne observa Emrys remettre sa guitare tout en pensant qu'il n'était vraiment pas culotté ! Et dire qu'on l'avait fait venir exprès pour aider un... un troll comme lui ! Joe allait en avoir des nouvelles et au plus vite. Eilys n'aurait qu'à attendre que le chanteur de ball quitte la salle du piano et elle se rendrait directement dans son bureau pour se plaindre, pensa-t-elle avec toujours une immaturité qui ne la caractérisait pas.

« Au fait, je suis peut-être un gigolo mais moi au moins je ne suis pas un bassiste prétentieux, hypersensible et psychorigide. » ajouta-t-il avant de sortir alors que Eilys se croyait déjà débarrassée de lui.

Indignée, la jeune femme ouvrit la bouche en grand tandis que le chanteur lui tira la langue.

- Je ne suis PAS PRETENTIEUSE ! cria-t-elle alors qu'il quittait la pièce.

Eilys savait qu'il n'était pas nécessaire de nier le hypersensible car elle était déjà vexée qu'il l'ait remarqué si vite et psychorigide, elle l'était clairement. Mais ce n'était pas sa faute si sa mère était partie alors qu'elle, petite benjamine de la famille, était encore toute petite et avait désormais peur de s'ouvrir aux gens. La musique était sa seule échappatoire, c'était pour ça qu'elle donnait autant d'elle même dans ses chansons.
Eilys se sentait littéralement brûler de colère. C'était tellement étrange venant d'elle qui était habituellement si froide. Mais à cet instant, la bassiste senti qu'une de ses crises de rage assassine si rares et pourtant dévastatrices allait exploser dans la salle du piano. Finalement, la sorcière pensa – après avoir lancé un bref regard à l'instrument adoré – que ce n'était pas juste. Si quelqu'un devait s'en prendre plein la figure en dehors de Emrys, c'était bien évidemment Joe. C'était lui qui avait eu l'idée stupide de réunir deux personnes aussi différentes que les deux artistes. Si seulement ce troll était un minimum plus mature, Eilys aurait put faire un effort à son tour, jugea-t-elle, tout aussi immature.
La jeune femme blonde saisit son sac et quitta la salle du piano à grands pas, ses talons raisonnant avec fureur sur le sol. Dans les couloirs, les autres employés circulaient mine de rien, essayant de capter le plus de détails de la scène possible. Joe s'était bien gardé d'annoncer officiellement la collaboration de Ely des Bizzar'Sisters et le célèbre chanteur Emrys. Ce qui aurait put faire un franc succès allait désormais devenir un fait divers passionnant les foules, la musicienne en fut certaine dès qu'elle croisa les regards curieux et fascinés des employés. La veine. Maintenant, au lieu de parler d'un futur tube, tout le monde allait contacter la presse et témoigner sur la dispute qui avait éclaté entre les deux artistes. Eilys voyait déjà les gros titres. Entre ceux qui diront qu'il est tout a fait normal que Emrys ne supporte pas une femme aussi psychorigide qu'elle, ceux qui affirmeront que le manque de professionnalisme du chanteur aura eu le don d'exaspérer Eilys et ceux qui, pire que tous, déclareront que ce n'est que le début d'une grande histoire d'amour passionnée et pleine de rebondissements, la jeune bassiste n'était vraiment pas sortie de l'auberge.

- Ely ! Ely ! Ce sont bien des cris de dispute que nous venons d'entendre entre vous et Emrys ? demanda un journaliste tout en suivant tant bien que mal la jeune femme blonde – plus grande que lui d'une tête – qui se dirigeait vers le bureau de Joe, l'air ténébreux. Si vous travaillez en collaboration avec Emrys, cela signifie-t-il que vous allez quitter le groupe des Bizzar'Sisters ?

Eilys avait décidé de ne pas répondre aux questions. Surtout que ce journaliste était celui de la maison de disque, engagé pour créer le plus de publicité possible aux artistes y travaillant. Que ce soit des avants premières ou des scoops aussi stupides qu'une possible histoire d'amour entre deux musiciens. Or cette fois-ci, il parlait de déclarer au monde magique que Eilys Weatherfall, bassiste-auteur-compositeur des Bizzar'Sisters allait quitter le groupe pour travailler avec un cornichon comme Emrys ? Ca jamais ! Rien que d'imaginer la réaction de ses soeurs si elles venaient à lire ça dans la presse, Eilys en eu un frisson.

- Jamais je ne quitterai le groupe des Bizzar'Sisters, encore moins pour travailler avec quelqu'un comme Emrys, répliqua-t-elle l'air toujours aussi menaçant si bien que le journaliste recula d'un pas.

Puis, toujours aussi énervée, la sorcière se rendit vers le bureau de Joe où elle entendit, du couloir, des brides de voix du chanteur. C'était la meilleure ! Ce strongulot avait osé venir se plaindre à leur manager avant elle !


« Elle m’a appelé Charles, Joe… ! Charles ! »

Le jeune homme sorti du bureau et Eilys fonça droit devant elle, décidée à se plaindre à son tour. Quand ils se croisèrent, la bassiste eu pour réaction particulièrement immature de le bousculer de l'épaule. C'était pire que des frères et soeurs mais pour l'instant elle ne pouvait pas faire mieux.

- Je ne sais pas ce qu'il t'as dit mais c'est faux ! s'exclama Eilys en entrant dans le bureau sans frapper. Je refuse de travailler avec un troll comme lui ! Non mais je te jure ! Il est arrivé en retard, il m'a traitée de « bassiste prétentieuse, hypersensible et psychorigide » !

Joe eu une moue qui voulait en dire long mais surtout qui signifiait « il n'a pas vraiment tord, avoue-le ». Cette réaction eu le don d'exaspérer Eilys au plus haut point. A quoi bon avoir quasiment fait la fortune de cette maison de disque qui est devenue célèbre au fur et à mesure que le groupe l'était si au final, elle était traitée avec si peu de reconnaissance. Elle ne demandait pas la lune, seulement la paix !

- Je rentre à la maison. La prochaine fois, évite de m'appeler pour aider des clochards à faire des tubes, surtout quand ils ne le méritent pas.

Eilys allait tourner les talons et quitter le bureau quand la porte se referma brusquement devant elle. La jeune femme blonde se retourna, le regard curieux, vers Joe. Ce dernier s'était levé, baguette à la main, et soupira avec force, comme s'il tâchait de calmer une colère particulièrement violente sur le point d'exploser.

- J'en ai plus que marre de vos caprices à tous les deux. Entre Emrys qui croit qu'il peut s'en sortir seul et toi qui est trop bien pour lui... Ravalez votre arrogance BON SANG DE BON SOIR ! s'emporta-t-il.

Eilys le regarda avec des yeux ronds comme des billes. Jamais Joe ne s'énervait, du moins par sur les membres du groupe qu'il considérait comme ses filles.

- Assis, ordonna-t-il subitement avec une autorité surprenante.

Impressionnée, Eilys le regarda toujours avec des yeux ronds et sans le quitter du regard – comme par un réflexe de survie – elle s'assit lentement sur le siège le plus proche, tout au bord, comme prête à fuir.

- Je sais que tu es une artiste talentueuse et que la pression qui pèse sur toi et plus importante que celle sur les autres membres. Silence je parle ! Tu écris les textes et le public sera de plus en plus exigeant avec les années. Dix ans maintenant que tu fais de la magie avec tes mélodies mais Eilys... (il soupira avant de s'asseoir lentement) Tu es névrosée !

Ca, elle ne l'avait pas vu venir. Toujours aussi choquée par le déroulement de la matinée, la sorcière se contenta de regarder son manager lui parler comme si la situation devenait dramatique.

- Tu bosses jusqu'à pas d'heure, tu es obsédée par l'envie de réussir, de prouver que tu es digne de respect. Je parle. Je crois que travailler avec Emrys t'apporteras autant à toi qu'à lui. Il vend des millions d'albums et pourtant, il continue à vivre.
- Il se laisse vivre tu veux dire..., marmonna Eilys, incapable de se taire davantage.

Joe soupira à nouveau avant d'ouvrir la porte d'un coup de baguette.

- Tu es libre. Fais ton choix. Mais je te souhaite de faire le bon.

Sur ces mots, Joe lui fit signe de quitter son bureau. Toujours aussi abasourdie, Eilys quitta lentement la pièce pour le couloir. Là encore, se trouvait quelques journalistes qui avaient tout entendu de la dispute. C'était vraiment l'une de ses pires matinées de travail. Les questions fusaient tandis qu'elle les ignorait, cherchant un endroit où fuir. Allait-elle quitter la maison de disque ? Etait-elle renvoyée ? Emrys avait-il totalement occulté les Bizzar'Sisters grâce à sa musique ? Etait-elle jalouse ? Chaque question était plus ridicule les unes que les autres. Muette, Eilys avança avec lenteur, laissant les flash agresser ses pupilles sensibles, les journalistes lui hurler aux oreilles avec force, comme pour la faire réagir. Mais peu importait, le temps s'était arrêté. Joe avait été clair. Eilys était malade. Malade de travaille, assoiffée de reconnaissance et c'était justement pour ça qu'elle n'avait pas supporté Emrys dès les premières secondes. Car de la reconnaissance, il n'en avait pas montré une miette.
Enfin une âme généreuse vint à sa rescousse. Eilys vit arriver Karl, l'agent de sécurité chargé de cet étage. L'homme était grand et à la carrure impressionnante. Pourtant, quand il n'était pas occupé à repousser une ordre de fans hystériques ou de journalistes qui l'étaient tout autant, le garde du corps se montrait d'un naturel très agréable et attentionné. Eilys avait l'habitude de penser à lui comme d'un nounours livré avec une armure.

- Va te cacher le temps que je les fasse tous sortir, lui dit le garde du corps de sa voix grave et impressionnante avec un clin d'oeil tout de même.

La jeune star mondiale le laissa faire, profitant de la carrure de Karl pour filer du couloir et entrer dans la première pièce qui venait. C'était vraiment la galère quand les journalistes étaient dans le bâtiment. Joe avait promit qu'ils ne seraient que très rares et discrets et pourtant, ils étaient à la limite d'empêcher les artistes de la maison de travailler. Heureusement que personne n'enregistrait à ce moment même.
Alors qu'elle était sur le point d'ouvrir la porte déjà légèrement entrouverte, Eilys entendit une mélodie. Elle fut surprise d'apprendre que d'autres musiciens étaient là ce matin, c'était rare qu'ils se croisent mais ce n'était nulle autre que Emrys. La jeune femme s'était attendu à ce qu'il ait quitté les lieux, décidé à oublier cet incident à coups de Whisky Pur Feu.
La pièce ressemblait plus à un salon qu'autre chose. Elle était deux fois plus petite que la salle du piano – ce qui était ridicule sachant que cet endroit était presque vide – et pourtant très meublée. Il y avait des photos d'artistes au mur, beaucoup représentant les Eilys et ses soeurs à différents moments de leur carrière, faisant la gloire de la maison de disque. Dans tout l'immeuble, il était presque impossible d'ignorer leur présence. Les trois sorcière étaient partout et soudain, alors qu'elle voyait Emrys tentant de jouer dans cet univers, Eilys réalisa à quel point c'était déplacé et arrogant. Quel artiste pouvait convenablement évoluer alors qu'il était sans cesse rappelé par le fait que d'autres, ici même, avaient fait largement mieux et ce, pendant dix ans ? La jeune femme blonde eu un sentiment de culpabilité, peut être était-elle plus arrogante qu'elle ne l'imaginait. Mais presque automatiquement, elle eu une poussée de colère. Non. Ces titres, elles les avaient mérités.
A la porte, la bassiste porta un dernier regard plein de dégoût sur la nuque du jeune homme qui jouait seul avant de l'entendre soupirer, montrant des signes de fatigue. Puis, une nouvelle mélodie débuta.
Pendant les premières notes, Eilys pensa alors qu'elle ne la connaissait pas. Mais après quelques secondes, elle se souvint de cette chanson dont la mélodie était si pure et agréable. Une fois encore, la simplicité, l'honnêteté de cette chanson et la voix sensuelle du chanteur était un mélange particulier mais terriblement parfait. Il n'y avait rien à ajouter, simplement apprécier en silence.
Alors qu'il jouait, Eilys s'approcha de lui lentement, le surprenant dans ses pensées. Toujours sans parler, la jeune femme blonde se laissa tomber doucement à ses côtés et lui parla d'une voix las, le regard porté dans le vide.

- Travaillons ensemble, dit-elle d'un ton qui ne supposait pas plus de passion que si elle avait dit « allons faire des courses ».

Elle leva les yeux vers lui, son regard toujours plus mélancolique et parfumé de poésie, comme si le monde était trop cruel pour son coeur d'artiste à fleur de peau.

- Tu es doué Emrys, souligna-t-elle en l'appelant volontairement par son nom de scène. Tu as juste besoin d'un peu d'aide et moi...

Eilys baissa à nouveau les yeux et soupira. Malgré elle, la jeune femme s'était montrée trop gentille envers ce petit arrogant mais Joe avait raison. La tournée commençait certes dans trois mois mais la musicienne devait absolument apprendre à prendre du recul quant à cet événement sinon, elle serait sur les nerfs et au bout du rouleau avant même de commencer.

- Disons plutôt que j'ai besoin de me changer les idées, acheva-t-elle en regardant à nouveau le musicien avec un faible sourire.

Il était rare de croiser des gens pour qui prendre du repos était une corvée. Mais Eilys était ainsi, elle savait que si elle n'était pas constamment en top, si elle ne poussait pas ses soeurs au meilleur d'elles mêmes, le groupe ne pourrait pas tenir dix ans de plus.

- Emmène moi avec toi, reprit-elle en se levant et s'étirant. On a un tube à écrire et ce n'est pas en restant enfermés ici que l'inspiration viendra.

Puis, sans attendre, Eilys sorti de la pièce, espérant avoir laissé assez de temps à Karl pour se débarrasser des journalistes. Ce fut avec un sourire soigneusement masqué qu'elle marcha aux côtés de Emrys, espérant que cette fois-ci, les choses se passeront un peu mieux.







[HJ : désolée du temps de réponse, j'ai été obligée de l'écrire sur trois jours à cause des cours :fleche:
Enjoy ohmygod ]
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptySam 25 Sep - 22:30

    Emrys était tellement prit dans sa mélodie qu’il n’entendit même pas Eilys entrer dans la pièce et continua à jouer comme si de rien n’était. De plus il n’était pas tourné vers la porte, ce qui l’empêcha dans un premier d’apercevoir le mouvement de quelqu’un qui s’approchait de lui. Il avait l’impression d’avoir un nœud à la place du cerveau, comme s’il était persuadé d’avoir toutes les idées qui lui fallait mais qu’elles étaient inatteignables, cachées dans un endroit lui-même n’avait pas accès. Pour la première fois depuis qu’il avait commencé sa carrière musicale il y a déjà 4 ans, il commença à douter de lui. Il sentait qu’il n’était peut-être pas entrain d’utiliser ses talents pour la musique à leur maximum, et ça, c’était à cause d’Eilys. C’était elle qui avait réussit à lui pourrir le cerveau en lui sortant ses grands discours vides de sens et qu’elle croyait si bien inspirés… Si elle commençait à le faire douter de ses propres capacités, c’était qu’elle était douée, parce que c’était la première personne à réussir à le faire depuis des années. Les derniers en date avaient été ses parents, et ça avait été avant qu’il ne commence sa carrière dans la musique. C’était pour dire si ça datait et si c’était rare pour le nouveau Emrys…

    Continuant à gratter sa guitare quasiment sans en avoir conscience, il murmurait plus qu’il ne chantait les quelques paroles qui lui venaient à l’esprit. Il ne les chantait pas à haute voix parce que justement il avait conscience de leur… Nullité ? Manque de sens ? De profondeur ? Manque de tout… Il n’arrivait pas à croire que cette mégère ait réussit à lui pourrir le moral en à peine vingt minutes. Il ne put se retenir de soupirer et déposa sa guitare avant de se rendre finalement compte qu’il y avait quelqu’un à côté de lui, et c’était la personne qu’il ne voulait précisément pas voir à ce moment là. Il lui en voulait quelque part. De lui avoir ouvert les yeux ? C’était stupide, même lui le savait, mais c’était plus fort que lui. Il associait déjà son manque d’inspiration avec l’arrivée de la jeune femme, même si elle n’avait fait que lui en faire prendre conscience. Une moue qui ressemblait plus à une grimace se forma sur le visage du jeune homme tandis que la jeune femme commençait à parler et se posait à côté de lui.

    Travailler ensemble ? Emrys eut envie de lui répliquer sèchement qu’il n’en était pas question, mais peut-être était-ce encore l’humiliation qu’il ressentait de ne plus réussir à écrire, ou bien le ton quasiment soumis avec lequel elle avait prononcé ces mots, mais Emrys se retint de se lever et de quitter la pièce comme un enfant qui bouderait. Il resta assis à côté d’elle et se proposa de la laisser parler. Ça le blessait profondément dans son orgueil d’artiste de la laisser penser qu’il pourrait avoir besoin ne serait-ce que d’un conseil de sa part, mais il en était désormais plus conscient et ne pouvait pas se résoudre à l’envoyer chxer maintenant. Il baissa les yeux quand elle lui dit qu’il était doué, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir flatté, mais après ce qu’elle lui avait dit avant, ça n’avait plus exactement le même goût d’entendre ces mots… C’était comme s’il doutait de leur sincérité, ou plutôt de leur vérité.

    Il ne put s’empêcher de rire légèrement, d’un rire jaune, avant de répéter plus pour lui-même qu’autre chose. « D’un peu d’aide, ouais, c’est ça. » Son air était pourtant assez étrange pour que la jeune femme ne réussisse pas à comprendre exactement pourquoi il disait ça. Besoin de se changer les idées ? Ça tombait très bien, Emrys ressentait la même chose. Elle avait presque réussit à le déprimer et maintenant il allait falloir qu’elle l’aide à lui remonter le moral. Ce n’était que justice non ? Rien qu’à ces mots il sentit une légère vague de joie le traverser et son visage retrouva son sourire naturel qui lui donnait vraiment des airs de dragueur.

    Quand elle se leva et s’étira, Emrys la regarda faire d’un air amusé, se demandant ce qu’elle entendait par « emmène-moi avec toi ». Si elle voulait sortir avec lui, fallait le dire tout de suite. Bon, ce n’était pas spécialement son type, mais il ferait un effort… ! Il prit un air faussement déçu quand elle lui dit que c’était pour aller chercher de l’inspiration, et se leva à son tour.

    « Han et moi qui croyait que tu allais essayer de me draguer, je suis cruellement déçu… » Il prit un air charmeur avant de s’écarter volontairement de quelques centimètres pour éviter les hypothétiques coups qu’elle pourrait essayer de lui donner, son air montrant assez bien à quel point il n’était pas sérieux – enfin à moitié disons… Il récupéra sa guitare qu’il avait laissée près du canapé et la passa à nouveau en bandoulière sur son épaule avant de suivre la jeune femme qui, déjà, se dirigeait vers la sortie de la pièce. Il la suivit dans le couloir, remarquant les bruits d’une foule un peu plus loin au bout du couloir. Il jeta un coup d’œil pour connaitre l’origine de ce raffut, grand mal lui en prit puisqu’une des fans de la foule de tout à l’heure l’aperçut et hurla d’une voix stridente et assez insupportable : « EMRYYYYYYS ». Celui-ci tressaillit presque en constatant que la foule commençait à remuer de plus en plus et que le pauvre garde qui était tout seul, allait avoir du mal à tous les contenir encore longtemps. Finalement avant qu’il n’ait eut le temps de réagir, les premiers fans – parce qu’il y avait des hommes qui hurlaient « Eilys » aussi, mais étrangement Emrys ne les avait pas entendu… - s’étaient frayés un chemin et se ruaient déjà vers eux. Le jeune homme sursauta, prit la main d’Eilys et se mit à courir dans le sens opposé en voyant la masse se dirigeant vers eux s’agrandir. « Allez bouge-toi ! » Sympa au moins… Mais elle n’allait pas se plaindre non plus, il aurait put la pousser vers la bande de sauvage pour sauver sa peau.

    En courant ils passèrent devant le bureau de Joe. Emrys s’arrêta devant brutalement, manquant de faire tomber Eilys au passage et ouvrit brutalement la porte avant de lâcher d’un ton moitié paniqué et moitié moqueur : « Euh Joe… Il y a une horde en furie qui nous poursuit, tu pourrais prévenir la sécurité ? » Avant d’avoir pu se délecter de l’air ahuri de son manager, Emrys s’était déjà remis à courir et bientôt il dévalait les escaliers avec la jeune femme, rigolant presque en courant. En tout cas un large sourire illuminait ses lèvres. Il ouvrit violemment la porte de la sortie, la faisant claquer sur le mur à droite, et s’arrêta quelques mètres après être sortit, riant et reprenant sa respiration en même temps.

    « Oh purée, faut que j’arrête la clope moi… ! » Il continuait à rire, ses mains posées sur ses genoux et la tête baissée, essayant péniblement de retrouver son souffle. Finalement il se releva et jeta un coup d’œil à la jeune femme, ne serait-ce que pour vérifier qu’elle était encore en un seul morceau. Finalement après quelques secondes, passant totalement du coq à l’âne comme si ce qui venait de se passer faisait partie de son quotidien, il proposa d’un ton joyeux : « Bon, on y va alors ? Je connais un petit bar super… ! Il est vraiment génial… Pour l’inspiration ! » S’empressa-t-il de rajouter en voyant le regard de la jeune femme. Sans pour autant attendre son avis il l’entraina un peu plus loin et les fit transplaner dans le quartier moldu de Londres. Au moins il y en avait un des deux qui n’était pas connu dans ce monde, et il s’avérait que son bar préféré était du côté moldu. « Pas trop secouée ? » Demanda-t-il quasiment sans la regarder, comme s’il s’en fichait, ou plutôt comme s’il n’imaginait pas sérieusement qu’elle aurait pu l’être et commença à marcher sans faire attention à si Eilys le suivait ou pas. Il savait cependant, au son des talons de la jeune femme sur le bitume, qu’elle ne l’avait pas laissé partir tout seul.

    Après moins de deux minutes de marche, il arriva devant le fameux bar, qui, à l’heure qu’il était, n’était pas spécialement bondé. Emrys y entra sans hésiter, saluant le barman d’un geste de la tête avec un petit sourire. Ils se connaissaient bien, à vrai dire c’était le bar où Emrys venait depuis ses débuts et il était connu comme le loup blanc ici. C’était un des rares endroits où il ne se faisait pas harceler dés qu’il ne sortait pas avec une casquette et des lunettes de soleil pour cacher son identité. C’était son petit havre de paix… Et de défonce accessoirement. Il désigna d’un geste du bras l’un des box au fond de la salle à Eilys, tandis qu’il allait saluer correctement le barman et commander leurs boissons. Quelques secondes plus tard, il était assis en face de la jeune femme, regardant Tom – le barman – leur apporter ce qu’il avait demandé. Autrement dit deux shots de Tequila. Bin quoi ?

    « C’est toi qui m’a dit que tu avais besoin de te changer les idées… » Dit-il d’un air à la fois charmeur et amusé tout en passant un bras par-dessus la banquette, prenant ses aises. Il se pencha légèrement sur la table pour rapprocher son visage de celui de la jeune femme, sentant son hésitation ou plutôt sa désapprobation. « Eilys Weatherfall, que vous le vouliez ou non, je vais vous apprendre comment vivre ! » Léger sourire en coin avant de prendre son verre de sa main libre. Il le tendit devant la jeune femme, un air de défi sur le visage : « A moins que tu tiennes à rester coincée comme ça toute ta vie. » Il rigola doucement avant de boire son shot et de reposer son verre sur la table, un air satisfait sur le visage.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyVen 1 Oct - 12:45






Eilys vit le sourire si séduisant et presque enfantin de Charles refaire surface. Au moins il n'avait pas perdu sa bonne humeur habituelle à moins que ce ne soit lié avec sa tendance à toujours tout prendre à la légère. Car si Eilys se retrouvait incapable de composer et face à un artiste qui essayait de lui remonter les bretelles, il était clair qu'elle ne se serait pas contentée de le suivre avec un sourire mais la bassiste se serait littéralement tuée à la tâche pour régler son problème. Finalement, après y avoir réfléchit un instant, Eilys pensa qu'elle n'aurait jamais laissé la situation dégénérer à ce point. Elle aurait tout fait pour que ça s'arrange avant qu'elle ne se retrouve obligée de demander de l'aide. Avec un frisson, elle remercia Merlin de ne pas avoir été celle qui a demandé de l'aide à Charles pour lui écrire une chanson. Cependant, s'il composait toujours comme à ses débuts, elle aurait vu ça comme un honneur ultime, mais plus maintenant.
Du moins pour l'instant.

« Han et moi qui croyait que tu allais essayer de me draguer, je suis cruellement déçu… »

Eilys le regarda comme s'il était transparent, absolument indifférente à son humour.

- J'ai déjà assez de générosité pour travailler avec toi mais ne pousses pas le bouchon, répliqua-t-elle froidement, ce qui était chez-elle naturel.

Sérieusement ? Eilys Weatherfall draguer Emrys ? C'était tout simplement le gag du siècle. Et puis, la publicité qui en ressortirait serait tellement importante que la sorcière ne pourrait définitivement plus mettre le nez dehors. Rien que d'imaginer la presse à scandale étaler son intimité au monde sorcier, apprendre que pendant que Eilys est sagement en train de travailler, quelque part dans le monde ou dans Londres même, Charles serait lui en train de se faire quelques minettes sans même prendre la peine d'être discret. Non, jamais elle ne se mettrait dans une telle situation. C'était improbable.
Avec un sursaut d'angoisse, Eilys observa le visage de Charles prendre un air charmeur redoutable. Honteuse d'oser trouver ses traits agréables à regarder, la jeune femme se mit à rougir légèrement et prit un air toujours plus blasé, comme si elle ne ressentait rien, ne vivait rien. Or, son cœur s'était mit à battre plus vite l'espace d'un instant. Celui de trop d'ailleurs. Évidemment il n'était pas sérieux. Quand Emrys est-il sérieux vous demanderez vous également ? Eilys se senti presque en colère d'avoir un sursaut de considération physique pour lui alors qu'il ne le méritait pas. Pas qu'elle était tellement mieux que lui mais la jeune femme trouvait le calcule impossible. Charles et Eilys n'allaient pas ensemble. C'était improbable et le résultat ne mènerait qu'à la catastrophe. Et d'abords, pourquoi est-ce qu'un homme comme Charles voudrait sortir avec Eilys alors qu'il la trouve clairement ennuyeuse ? La publicité. Jamais la bassiste ne laisserait quelqu'un utiliser son image si durement gagnée avec les années et le travail. Encore moins cette feignasse de Emrys !
La jeune star fut sortie de ses pensées en entendant des cris surgir de nulle part. Devant elle, la foule qu'elle avait laissé composée d'une demi douzaine de personnes avait désormais triplée et le pauvre Karl faisait ce qu'il pouvait pour gérer la situation mais il était évident qu'avec la présence de deux des plus grandes star sorcières de la musique, ça n'aidait pas.

- EILYS ! EILYS JE T'AIME !
- ELY ! EMRYS ! ON VOUS ADORE ! FELICITATIONS !
- UNE PHOTO ! ELY REGARDE MOI !

Presque automatiquement, tandis que la foule se mettait à crier de plus en plus, la jeune femme senti son cœur s'emballer dangereusement, son souffle se faire de plus en plus court. Il fallait qu'elle sorte d'ici, qu'elle se sauve loin de ses fans pourtant aimant mais dont elle avait peur malgré elle. Tétanisée, la bassiste des Bizzar'Sisters se retrouva figée sur place, incapable d'autre chose que de regarder cette foule devenir de plus en plus agressive. Était-ce parce qu'elle se trouvait en présence de Emrys que les fans semblaient encore plus déchaînés ?
Eilys sursauta. Charles venait de lui saisir la main.

« Allez bouge-toi ! »

C'était brutal mais Eilys ne lui en voulut pas car sans lui, elle serait surement restée à regarder la foule devenir de plus en plus agressive. La jeune star gérait mal les rapports avec les fans sauf quand elle était avec ses sœurs. Leur assurance la rassurait et après quelques minutes, Eilys se sentait suffisamment en confiance pour même sourire à ses fans et poser avec eux sur des photos.
Incapable de réagir pleinement tant elle se sentait de moins en moins bien, Eilys se contenta de courir avec Charles qui lui faisait littéralement dévaler l'étage. La bassiste essayait tant bien que mal de suivre le rythme mais son cœur peinait, ses poumons s'essoufflaient. Elle crut bêtement que sa course s'arrêterait devant le bureau de Joe mais ce ne fut qu'une brève pause qui ne fit que faire prendre conscience à la sorcière à quel point elle manquait d'air.

« Euh Joe… Il y a une horde en furie qui nous poursuit, tu pourrais prévenir la sécurité ? »

Joe fronça les sourcils et regarda Eilys dont la poitrine se soulevait à cause de son souffle manquant. Quand il posa les yeux sur elle, la jeune femme sut à quoi il pensait mais fit comme si elle ne comprenait pas.
Sans attendre de réponse, Charles se remit à courir entraînant Eilys derrière lui qui aurait très bien put être une poupée de chiffon qu'il n'aurait pas eu plus de considération pour son état. Mais lorsqu'elle entendit ses éclats de rire, presque automatiquement, la jeune femme eu du mal à retenir les siens. C'était stupide et tellement peu commun compte tenu de son comportement habituel mais Eilys était ainsi. Lorsqu'elle commençait à paniquer, elle tentait de réagir comme la première personne qui se trouvait près d'elle. C'était pour ça que les bains de foule en présence de ses soeurs se passaient très bien. Eilys était certes plus effacée mais ses fans étaient satisfaits. A cet instant avec Charles, il semblait trouver la situation amusante, comme jouer à un gigantesque cache-cache dans la maison de disque, les fans à leurs trousses. Finalement, vu comme ça, ce n'était pas si effrayant...
L'air frais atteignit enfin le visage de poupée de Eilys et ses poumons aspirèrent de l'air frais avec force, comme s'ils en avaient manqué depuis des jours. La jeune femme essaya de partager les rires de Charles mais le goût de sang qu'elle avait en respirant était bien trop désagréable. Elle tremblait légèrement et elle fut heureuse de ne pas avoir couru davantage. Ses poumons déjà si fragiles ne l'auraient pas supportés. Une seule personne à part elle connaissait son terrible secret. Joe Bronski, son manager était celui qui l'accompagnait régulièrement chez le médecin, prenait soin de bien vérifier l'état de ses poumons sensibles et de son asthme qui risquait de l'empêcher de se produire sur scène. Heureusement pour elle, Eilys n'était que la bassiste. Si elle n'avait rien dit à ses soeurs c'était parce que ces dernières auraient été mortes d'inquiétude et qu'elles auraient refusé que Eilys continue à jouer mais ne seraient pas heureuses de continuer sans leur petite soeur. Et son père lui aurait dit d'arrêter, que la musique se vit aussi en écrivant, pas uniquement sur scène. Mais Eilys ne pouvait pas se résoudre à rester dans les coulisses laissant ses soeurs sur scène, c'était impossible, encore moins envisageable que de se voir sortir avec Charles.

« Oh purée, faut que j’arrête la clope moi… ! »

Cette remarque la fit rire malgré elle. A cet instant, Charles était capable de comprendre ce que vivait Eilys plus que jamais sans même s'en rendre compte.

« Bon, on y va alors ? Je connais un petit bar super… ! Il est vraiment génial… Pour l’inspiration ! »

Eilys retrouva son air blasé et exaspéré. En plus il ne lui demandait pas comment elle allait puisqu'il s'en moquait dans le fond. Emrys n'a besoin de personne et ne se soucie de personne, pas même de celle censée lui redonner une certaine crédibilité face à son public et relancer définitivement sa carrière musicale. En y repensant à deux fois, Eilys réalisa alors toute la pression qui reposait sur ses frêles épaules. De plus, elle le voyait venir de loin, si son morceau ne remportait pas le succès espéré, Charles n'allait pas la louper... La galère.

- Héé ! s'exclama-t-elle en voyant qu'il la saisissait contre lui pour transplaner.

Cependant Eilys fut condamnée à se blottir contre lui et se laisser faire sinon ils risquaient de se retrouver désartibulés. Enfin, il aurait été dommage que Charles perde une moitié de cerveau, sachant qu'il ne lui en restait plus qu'une... Avec mesquinerie, la sorcière eu un sourire, gardant cette remarque là pour elle même. Il y avait des limites à la taquinerie tout de même. Tout devint noir avant qu'elle ne se retrouve enfin dans une rue de Londres qu'elle ne connaissait pas. Quartier Moldu certainement. Au moins elle ne serait pas reconnue ici mais avec Charles à son bras, la discrétion n'était pas gagnée.

« Pas trop secouée ? » demanda-t-il en traçant déjà sa route.

Eilys ne répondit même pas puisque apparemment il s'en moquait. Avec un regard noir, la jeune femme tenta de contrôler les battements de son cœur qui s'étaient inutilement accélérés.
Presque instantanément, Eilys mit les mains dans les poches de sa veste noire, la tête légèrement rentrée dans les épaules et se mit en marche à la suite de Charles, subtilement derrière lui. C'était dans sa nature, Eilys n'était pas un leader et ça lui convenait largement. Marcher derrière quelqu'un au caractère aussi affirmé et au charisme aussi débordant donnait à la jeune femme l'impression d'en profiter également, elle qui en manquait cruellement, inconsciente de son propre charisme.
Charles entra sans hésiter dans le bar et salua l'homme qui le tenait d'un geste de la main, avec familiarité. Eilys ne put s'empêcher d'être singulièrement intriguée, elle qui n'avait presque pas réussit à nouer de vrais liens avec des gens ne faisant pas partie de son milieu depuis ses seize ans. Célèbre mondialement depuis dix ans, ça change forcément quelqu'un et pas que dans le bon... D'accord Eilys était parvenue ces dernières années à faire quelques rencontres qui n'avaient aucun rapport basiques avec sa profession, notamment alors qu'elle défendait les droits des Hybrides, mais il était clair que son impact sur le monde magique en tant que star revenait souvent sur le tapis et on finissait toujours par lui demander d'utiliser son image à des fins politiques. Mais Eilys ne pouvait se résoudre à refuser – bien que Joe insiste régulièrement – car au bout de dix ans, être célèbre pour uniquement signer des autographes et être prise en photo finissait par lasser.
La jeune femme se rendit à la table désignée par un geste de la main par Charles. C'était son bar, il savait quoi faire. D'un pas tranquille la sorcière traversa la salle, se demandant si les rares clients présents et qui posèrent les yeux sur elle mine de rien la reconnaissaient ou non, à moins qu'ils ne soient en train de se demander qui était cette femme sortie de nulle part accompagnée par nulle autre que le célèbre Emrys.
Eilys s'installa sans même retirer sa veste comme si elle était déjà mentalement préparée à partir. Quelques secondes plus tard, Charles arriva enfin et la sorcière en profita pour lui faire part de ses inquiétudes.

- Je ne suis pas habituée à être regardée dans le monde Moldu. Tous doivent se demander qui est cette fille avec toi..., souligna Eilys inconsciente que si elle attirait les regards ce n'était pas à cause de qui l'accompagnait. Du moins pas totalement.

Eilys lança un regard noir au chanteur en voyant ce que leur apportait le serveur.

« C’est toi qui m’a dit que tu avais besoin de te changer les idées… »

La jeune femme hocha la tête avec désapprobation et ne toucha pas à son verre, décidée à garder les idées clairs afin d'en apprendre le plus possible sur l'homme dont elle était censée écrire une chanson. C'était peut être un simple verre dans un bar pour lui, mais pour Eilys, c'était une véritable expérience qui pouvait aboutir, si elle était chanceuse et inspirée, à un tube et surtout à la fin de leur collaboration dont aucun des deux n'avaient envie.

« Eilys Weatherfall, que vous le vouliez ou non, je vais vous apprendre comment vivre ! »

La sorcière eu un éclat de rire ironique qui voulait dire « j'aimerais bien voir ça ».
Eilys s'appuya contre le dossier de son siège et croisa les bras sur sa poitrine. Le silence s'installa rapidement entre eux mais ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas envie de parler mais surtout parce que bientôt, Charles n'apportait plus aucune attention à la sorcière. Deux ravissantes moldues arrivèrent et dérobèrent l'attention si fragile du chanteur. Eilys devint aussi visible que l'un des tableaux du mur. Blasée, elle se contenta de les observer, imaginant une situation, un texte... Mais rapidement, elle ne sut pourquoi, elle senti la colère monter en elle.
Non mais c'était la meilleure quand même ! Elle était ici, donnait de son temps, de son énergie, de sa créativité pour une bombabouse indigne d'elle ! Etait-ce trop demandé un peu de considération ? Qu'il essaye au moins de la faire participer à la conversation. Mais elle se rendit bien vite compte que ces deux jeunes femmes n'étaient pas là pour discuter avec le chanteur et elle s'en voulut de le penser mais Eilys approuvait intérieurement. Charles était vraiment séduisant...
Soudain, un sentiment particulier fit son apparition en elle. Eilys était jalouse. Elle regardait ces deux moldues et leur en voulait de les empêcher de travailler, d'empêcher Charles de faire attention à elle, de lui consacrer le temps qu'elle avait demandé. Sans être particulièrement arrogante, Eilys avait vécu pendant dix ans avec le monde sorcier tourné vers son groupe et le moindre de ses faits et gestes. Au centre de l'attention pendant une décennie, elle réalisa alors qu'elle ne supportait pas être mise de côté par Charles, un égal, qui préférait être avec deux moldues inconnues et sans talent. Avec honte, Eilys réalisa que c'était la réaction la plus stupide, la plus arrogante et la plus immature qu'elle n'ait jamais eu et tout ça à cause de Charles ! Mais le pire dans l'histoire était que c'était surement la plus sincère de toutes...
Enervée, la jeune femme se leva brusquement de sa chaise, laissant le trio derrière elle. Peut être que si elle partait, Charles réaliserait qu'on ne traite pas ainsi Eilys Weatherfall ? Sauf qu'une fois debout, le jeune homme ne faisait toujours pas attention à elle et encore moins alors qu'elle faisait quelques pas timides en direction de la sortie. La blague. Il se fichait totalement d'elle.
Eilys eu un regarda noir avant de finalement revenir brusquement jusqu'à la table où elle poussa violemment la moldue la plus entreprenante en train de tripoter le jeune homme et s'apprêtant à l'embrasser. Malgré elle, Eilys y était allée avec un peu trop de force, la faisant tomber au sol. La sorcière ignora l'expression de Charles et le « Pétasse ! » qui lui était très certainement destiné.
La bassiste saisit le verre de Tequila que Charles avait commandé pour elle et le vida d'une traite avant de le reposer sur la table avec un grand bruit. Puis, dans une attitude qui ne lui correspondait pas, Eilys se tourna vers les deux jeunes femmes.

- Au cas où vous ne l'aurez pas remarqué, il est accompagné. Dégagez avant de vous casser un autre ongle.

Eilys ne se montrait aussi menaçante que dans des cas extrêmes et étrangement, celui-ci n'en était pas un pourtant. N'est-ce pas ? Sans attendre de réponse, Eilys s'installa face à Charles, un bras sur le dossier de sa chaise, dans une attitude presque involontairement provocante. Elle plongea son regard poétique et mélancolique dans celui du chanteur mais cette fois-ci, quelque chose était différent.

- Tu veux m'apprendre à vivre et moi je dois écrire sur toi. Alors qu'attends-tu pour commander d'autres verres ?

C'était une très mauvaise idée pourtant. Eilys ne tenait pas l'alcool.





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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyDim 3 Oct - 21:15

    Emrys avait commandé les deux verres tout en sachant pertinemment qu’il y avait toutes les chances pour que la jeune femme refuse de boire le sien, et surtout cul-sec. Pourquoi l’avait-il fait alors ? Mais c’était tout simple : pour la pousser à le faire, pour la taquiner et l’énerver jusqu’à ce qu’elle accepte de se laisser un peu aller et de s’amuser. Emrys n’avait jamais été professionnel, mais plus que ça, il évoluait dans un degré de libertinage qu’il se sentait obligé de transmettre à tout le monde autour de lui. Alors forcément quand il rencontrait quelqu’un d’aussi froidement coincé qu’Eilys, ça lui donnait des idées… S’il pouvait juste la rendre un peu moins psychorigide… Et puis, il n’allait pas le cacher, ça l’amusait au plus haut point de la voir s’offusquer presque de sa proposition. Elle était presque mignonne quand elle faisait ça, mais surtout particulièrement exaspérante.

    « Comment veux-tu que je te change les idées si tu ne me fais même pas confiance ? » Demanda-t-il avec son habituel sourire colgate qui lui allait si bien, en voyant l’air réprobateur qu’elle lui lançait. Elle refusait de boire son verre, fort bien. Emrys s’y était attendu et dés qu’il était entré il avait repéré deux jolies filles qui pourraient l’aider dans son plan B. Il était certes plus risqué, mais aussi tellement plus amusant, et puis au cas où il ne fonctionnerait pas, il aurait toujours un filet de secours pour le rattraper en vol. « Comme tu veux, restes là à bougonner dans ton coin. » Il lui tira la langue comme un enfant de primaire l’aurait fait pour se moquer d’un camarade et se tourna vers les deux jeunes femmes qu’il avait repéré en entrant. Il leur lança un regard volontairement charmeur et chargé de sous-entendu, le tout accompagné d’un clin d’œil, avant de se tourner à nouveau vers Eilys, l’air de lui demander si elle était bien sure d’elle.

    Il n’eut même pas besoin de se tourner derrière lui pour sentir les deux jeunes femmes mordre à l’hameçon. Même s’il n’avait pas possédé la confiance en lui nécessaire pour être sur à cent pourcent qu’elles répondraient à son appel, il les aurait de toute manière entendu arriver avec leurs talons de dix centimètres qui claquaient littéralement sur le parquet. En entendant ce bruit il sourit automatiquement et lança un dernier regard à Eilys qui signifiait assez clairement « tant pis pour toi » avant de se tourner au moment où les deux jeunes femmes arrivaient à sa hauteur.

    « Bonjour mesdemoiselles » Commença-t-il d’un ton séducteur qu’il utilisait souvent, et fait pour taper sur les nerfs d’Eilys qui, il en était sur, aurait du mal à le supporter.
    « Vous êtes bien Emrys, n’est-ce pas ? » Demanda la première, un air de parfaite admiration encore toute candide sur le visage. Sa copine, à côté, avait l’air beaucoup moins crédule et plus « intéressée » en revanche. C’était sur elle qu’Emrys avait immédiatement jeté son dévolu. Une cible plus que facile.
    « Oui c’est bien moi » Répondit-il d’un ton imbu de lui-même qui aurait choqué quiconque n’était pas sous son charme. Mais comme les personnes auxquelles il s’adressait se trouvaient l’être justement, ça n’avait aucune importance qu’il n’essaye pas de cacher à quel point il était fier de lui-même. « Et vous deux ? Comment vous vous appelez ? » Demanda-t-il d’un ton faussement intéressé. Même s’il l’avait vraiment été il n’aurait probablement pas entendu leurs réponses vu qu’il avait été absorbé par autre chose aux moments où les deux jeunes moldues répondaient. Eilys s’était brusquement levée et se dirigeait vers la sortie. Un sourire satisfait s’afficha sur ses lèvres, surpris du peu de temps que ça avait prit pour lui faire péter un boulon. Il avait l’impression d’avoir un don pour lui taper sur les nerfs et ça l’amusait au plus haut point. Il voyait presque ça comme un super pouvoir !

    Sans faire attention, il se contenta de hausser les épaules, se doutant que la jeune femme n’allait pas partir comme ça sans lui dire un peu ce qu’elle pensait. Il fit donc semblant de ne même pas avoir remarqué son départ et continua exactement de la même façon à draguer les deux jeunes femmes. Enfin, draguer était un bien grand mot étant donné qu’il lui suffisait de lancer un ou deux sourires pour les voir fondre toutes les deux comme neige au soleil. Un jour il faudrait quand même qu’il s’attaque à un peu plus résistant que ça, là, ça allait vite devenir lassant quand même.

    Au bout de quelques secondes, lui qui faisait semblait de ne plus se souvenir qu’il était venu avec Eilys finit par l’oublier vraiment et se laissa totalement accaparer par les deux jeunes femmes qui le draguaient quasiment aussi ouvertement que lui le faisait avec elles. Ne lui restait plus qu’à choisir, quoiqu’avec un peu de chance, il n’en aurait même pas besoin… A l’instant même où cette pensée lui traversa l’esprit, la jeune femme des deux qui se trouvait être la plus entreprenante se pencha vers lui dans le but évident de l’embrasser. Loin de se débattre, Emrys se laissa faire avec envie, il ferma doucement les yeux et fut surpris de ne pas sentir bientôt le contact des lèvres de la jeune moldue sur les siennes. Il rouvrit les yeux et vit Eilys pousser la jeune femme qui se rétama par terre, il n’y avait pas d’autre mot.

    Insensible, Emrys étouffa un fou rire en voyant la jeune moldue par terre qui insultait Eilys. Il ne put retenir son rire quand celle-ci se rapprocha en faisant semblant d’être une dure à cuire et une rebelle. C’était tout bonnement irrésistible. Elle n’était même pas capable de boire un peu de tequila mais elle commençait des bagarres en plein bar moldu, et toute seule contre deux. Il n’y avait pas à dire, au moins elle avait du cran ! Et Emrys aimait ça. Il lui lança un sourire avant de la voir boire son shot cul-sec et aller se rasseoir en face de lui. Il ne pouvait s’empêcher d’afficher un large sourire satisfait en voyant la posture qu’avait adopté la jeune femme. Il avait bien eut raison de la pousser à agir un peu tiens, ça allait être drôle.

    « Pas besoin de me le dire deux fois Eilys ! » Dit-il d’un ton parfaitement jovial tout en commandant deux nouveaux shots pour eux deux, sans même penser à vérifier que la jeune femme qui avait finit par terre allait bien. Il aurait peut-être du d’ailleurs car après s’être relevée, la jeune moldue se concerta quelques secondes avec sa copine avant de s’approcher d’Eilys l’air menaçant, les poings serrés et prêt à l’emploi, tandis que sa copine avait ses mains posées sur ses hanches pour se donner un genre. La situation aurait pu être hilarante pour Emrys, oui elle aurait vraiment pu, si seulement les deux jeunes moldues ne s’étaient pas mis à essayer d’agresser Eilys. La moldue qui s’était fait pousser par terre avait attrapé Eilys par le bras et l’avait forcé à se relever avant de finalement lui mettre une gifle violente. Emrys envisagea la possibilité de regarder le combat en en profitant (bon ok, il n’était pas fou, il allait sortir son appareil photo pour faire une vidéo !) sans intervenir, mais il se rappela bien vite que c’était un peu de sa faute quand même et que si Eilys avait prit pendant quelques secondes un air de dure à cuire, il savait assez bien qu’elle ne l’était pas, et certainement pas assez pour ne pas se faire passer à tabac par deux jeunes moldues habituées à se battre sans baguette.

    Il se releva vivement, sa chaise raclant contre le sol et prévenant les trois jeunes femmes de sa future intervention. Il se rapprocha à pas rapides du lieu de la dispute et sépara les deux clans à l’aide de ses bras, forçant par la même occasion Eilys à se rasseoir sur sa chaise et les deux autres moldues à se reculer assez pour être hors de portée. Prenant son sourire le plus charmeur, il caressa la joue de la jeune moldue qui se trouvait le plus près de lui et qui avait frappé Eilys, pour l’adoucir. De toute évidence ça avait marché, elle était redevenue rapidement aussi docile qu’un vulgaire chat domestique. Evitant de rire en y repensant, il continua son manège.

    « Sweety, pas la peine de t’énerver. Il vaudrait mieux que vous repassiez plus tard toutes les deux, vous ne croyez pas ? » Il n’avait fournit aucune explication, mais généralement les gens n’en demandaient pas quand il réussissait à les charmer comme c’était le cas. La jeune femme sourit en se mordant la lèvre, feignant l’innocence, avant de marquer son numéro sur un bout de papier qu’elle tendit à Emrys. Celui-ci l’accepta en souriant, le déposant dans la poche de son pantalon et donnant une tape sur les fesses de la jeune femme tandis qu’elle se dirigeait vers la sortie. Une fois les deux moldues sorties, Emrys soupira en riant, secoua la tête d’un air amusé avant de se retourner pour voir dans quel état était sa collègue. Il s’agenouilla devant la chaise d’Eilys, posa ses mains sur ses joues et commença à lui bouger la tête pour la regarder sous tous les angles.

    « Han putain elle t’a pas raté quand même… ! Tu risques de marquer quelques jours, passe à Ste Mangouste ils te remettront comme neuve en deux minutes. » Il avait dit ça de son ton détaché habituel, l’air de n’en avoir particulièrement rien à foutre. Mais au fond, s’il l’examinait, c’était qu’il ne s’en fichait pas tant que ça, si ? Finalement il relâcha le visage de la jeune femme et rigola tout seul en baissant la tête. « T’es culottée comme fille toi ! Je te rappelle que… » Il regarda autour de lui pour voir si quelqu’un était susceptible de comprendre le double sens « Tu n’es pas réellement dans ton monde ici… » Sous-entendu le monde magique bien sur. Finalement il plongea son regard dans celui de la jeune femme et caressa à nouveau sa joue, sans raison particulière. Il se releva finalement et ébouriffa ses cheveux blonds, juste histoire de l’embêter et de casser l’espèce de minute émotion qu’il avait instaurée sans vraiment le vouloir.

    Il retourna s’asseoir et se rendit compte que le serveur leur avait apporté leur verre pendant qu’il éloignait les jeunes moldues. Il afficha un sourire ravi, comme un gamin qui découvre ses cadeaux de Noël sous le sapin, et attrapa le sien dans sa main, défiant Eilys du regard d’en faire de même.

    « Allez, à la tienne ! Au passage si tu es du genre à te battre quand tu as trop bu, préviens-moi tout de suite, parce que si je te ramène en mille morceaux, Joe va encore me tomber dessus. Comme si c’était toujours de ma faute… ! » Dit-il d’un ton moqueur en roulant les yeux vers le ciel. Finalement il porta le verre à ses lèvres et l’avala cul-sec, comme le précédent, impatient de voir ce dont était capable Eilys quand elle avait un peu trop bu.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 4 Oct - 10:55






« Pas besoin de me le dire deux fois Eilys ! »

La bassiste eu du mal à retenir un sourire en coin en voyant l'air amusé de Charles. Il ressemblait à un enfant, chose qu'il était surement encore finalement... Malgré elle, la jeune femme ne put s'empêcher de se sentir fière et... libre. Cependant, sa petite victoire du moment cessa bien vite car Eilys eu le droit à un retour de karma violent. Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, la Moldue était revenue à la charge, attrapant Eilys par le bras et lui collant une gifle monumentale. Le genre de celles qui font énormément de bruit et qui balayent les cheveux que ceux qui la reçoivent, ce qui arriva à Eilys mais surtout, qui humilient. La joue en feu, la sorcière n'eut pas besoin de plus pour basculer en mode « Black Ely ». Elles étaient deux ? Pas de soucis, elle les prenait et les brisait sans soucis. La bagarre, Eilys adorait ça. C'était surement pour ça qu'elle fréquentait beaucoup de loups-garou relativement instables. Dans ces moments là elle se sentait libre, loin de toutes responsabilités et immature. La jeune Weatherfall avait toujours été la plus sage des trois, celle qui avait de bonnes notes, celle qui ne rentrait pas tard. Mais ces dernières années, Eilys en avait plus que rat le bol. A quoi bon ? Quand on la poussait à bout, quand on l'obligeait à craquer, la femme habituellement si sage redevenait ce qu'elle était véritablement : libre et rebelle. Or, cette personne là ne pouvait pas être éternellement. Qui écrirait les chansons ? Qui s'occuperait des contrats, de l'enregistrement, de la promotion ? Eilys était coincée dans les responsabilités contrairement à ses sœurs chaque jour plus libres.
Sans réfléchir, le regard noir, la sorcière rejeta ses cheveux en arrière d'un geste de la tête et colla une droite en plein visage de la Moldue. Cependant, elle visa maladroitement et se fit mal.

- SA MERE LA GOULE ! s'écria-t-elle en secouant la main droite.

Maintenant elle avait mal à la main et au visage. Génial. Sauf que ses malheurs n'étaient pas prêts d'être terminés avec la seconde Moldue qui voulu rentrer dans la danse. D'une humeur massacrante, Eilys n'hésita pas. Les deux femmes s'agrippèrent les cheveux et penchées l'une sur l'autre, commencèrent à se chamailler avec ridicule, tirant griffant, tapant du pied, criant. Enfin comme deux femmes perchées sur des talons hauts le feraient. Quand arriva la deuxième, Eilys ne baissa pas les bras pour autant. Elle en avait marre. On lui disait toujours quoi faire, être calme, responsable, surveiller ses sœurs, faire attention à ses poumons fragiles. Si Eilys ne supportait pas Charles c'était surtout parce qu'il avait ce qu'on lui avait retiré avec les années : la liberté. Alors maintenant, il était hors de question qu'on lui dise quoi faire, pas maintenant qu'elle était lancée. Ce fut pourquoi, quand Charles vint essayer de les séparer, la sorcière ne cessa pas la bagarre pour autant. Plus le jeune homme essayait de les empêcher de se battre, plus Eilys avait l'impression de devenir une sorte de racaille de Brooklyn. Et le pire dans l'histoire était qu'elle adorait ça. Les bras grands ouverts, derrière le chanteur, elle répondait aux insultes avec un accent qui devenait de plus en plus américain.

- Bah viens ! Tu crois que j'ai peur de toi, bitch ! Arrêtes de fumer ton colorant capillaire ! Ouais t'as bien comprit ! FAUSSE BLONDE !

La Moldue voulu frapper à nouveau mais Charles obligea Eilys à s'asseoir et parvint à calmer les deux jeunes femmes comme par miracle. Avec le chanteur entre elles, c'était comme si les deux fans n'osaient pas frapper, de peur de l'abîmer. Or, Eilys n'avait pas ce genre d'état d'âme. Si pour les atteindre elle devait d'abors rétamer Charles, elle le ferait, sans hésiter. Cependant, quand la bassiste des Bizzar'Sisters basculait en mode « Black Ely » qui lui avait valut sa réputation dans ses premières années de carrière et qui ne l'avait toujours pas quitté, elle n'était pas aussi simple à calmer. Parfois, elle pouvait briser du matériel et même Joe s'était prit des insultes qu'elle n'avait pas pensé sur le coup. C'était quand elle craquait qu'on comprenait à quel point Eilys était frustrée. Pourtant, elle avait la beauté, l'argent, la célébrité mais pas la liberté. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, une fois qu'on la perd, on comprend que ça n'a pas de prix.

« Sweety, pas la peine de t’énerver. Il vaudrait mieux que vous repassiez plus tard toutes les deux, vous ne croyez pas ? »

En entendant la starlette dire ça, Eilys leva les yeux au ciel et soupira avec force.

- Espérons pour elle que je ne sois pas là, ajouta-t-elle dans un murmure parfaitement audible, retrouvant petit à petit son bel accent anglais.
- Non mais elle me cherche !
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? provoqua Eilys assise sur sa chaise avec désinvolture. Tu veux que je t'en colle une autre histoire de te remettre les dents en place ?! ajouta-t-elle en se levant brusquement de sa chaise à nouveau prête pour la bagarre.

Mais où était passée la petite bassiste psychorigide ? Disparue...
La Moldue voulu revenir à la charge mais croisa le regard de Charles avant de fondre à nouveau et tourner les talons avec son amie.
Eilys quand à elle fulminait littéralement alors qu'elle décida de se rasseoir avec un soupire. Elle avait envie de tout casser autour d'elle et le sourire amusé de Charles lui donnait envie d'en faire sa première victime. Tout ça c'était sa faute ! Elle était là pour écrire et maintenant, elle avait la joue en feu et la main droite paralysée par la douleur. Quand il s'agenouilla devant elle, la sorcière regarda droit devant, évitant de croiser les yeux de Charles, la mâchoire serrée par fureur. Le jeune homme essaya de lui prendre le visage pour mieux l'admirer mais Eilys essaya de se dégager d'un geste impatient de la tête tout en claquant la langue. Elle avait des airs de boxer retourné dans son coin du ring et qui refuse de laisser son entraîneur constater les dégats. Finalement, elle se laissa faire, lui jetant un regard noir et rebelle.

« Han putain elle t’a pas raté quand même… ! Tu risques de marquer quelques jours, passe à Ste Mangouste ils te remettront comme neuve en deux minutes. »
- J'ai que ça à faire, répliqua-t-elle de son éternel air sarcastique en se dégageant le visage à nouveau d'un air impatient.

Charles semblait amusé et Eilys ne voyait pas pourquoi. Au contraire, c'était dramatique. Si Joe apprenait qu'elle s'était encore battue dans un bar, la bassiste allait en prendre pour son grade. Et puis, le jeune homme avait l'air d'oublier que lorsqu'on s'appelle Eilys Weatherfall, aller à Ste Mangouste ne prend jamais deux minutes.

« T’es culottée comme fille toi ! »

En entendant Charles dire ça, Eilys leva les yeux vers lui, sans oser y croire. De sa bouche, ça sonnait comme étant un compliment. Malgré elle, la sorcière ne pouvait s'empêcher d'être fière et touchée par cette faible considération qu'il semblait lui porter. C'était ridicule et très certainement arrogant de sa part, mais Eilys était habituée depuis dix à ne recevoir de compliments qu'à propos de son travail. Et le pire était qu'au fil de sa carrière, que la bassiste et compositrice des Bizzar'Sisters fasse du bon boulot devenait banal. Eilys avait fait un tube ? Normal, c'est elle. Rien de surprenant. Eilys a calmé ses soeurs ? Normal, elle est si sage et responsable. Là encore, rien de surprenant. Or cette fois-ci, Charles semblait apprécier autre chose venant d'elle, quelque chose que ses fans ne possédaient pas, ni son manager, ni ses sœurs. C'était Eilys, ce qui la rendait unique et non sa capacité à écrire des tubes, qui n'est pas évident comme tout le monde semble le croire. Malgré sa fierté intérieure et la chaleur qu'elle ressenti suite à ce compliment pourtant anodin, Eilys n'afficha pas sa joie pour autant, préservant son éternel air exaspéré par la vie.

« Je te rappelle que… » commença-t-il avec prudence.

Par réflexe, Eilys regarda elle aussi discrètement de gauche à droite, pour voir si personne ne les écoutait bien qu'elle ne sache pas ce qu'il était sur le point de dire.

« Tu n’es pas réellement dans ton monde ici… »

Quand elle entendit la fin de la phrase, Eilys eu un soupire et rejeta ses cheveux décoiffés par la bagarre en arrière.

- Même dans mon monde je ne suis pas à ma place, répliqua-t-elle dans un souffle malgré elle mélancolique à l'adresse du chanteur.

Eilys savait qu'il faisait référence au monde magique mais lui mieux que personne savait que lorsque l'on était une star mondialement connue, on vit dans un autre monde encore plus à part. La bassiste était accueillie à bras ouverts, avec admiration, elle, la membre des Bizzar'Sisters. Mais quand il s'agissait d'exprimer ses véritables opinions politiques – notamment pour les droits des hybrides – refuser de toujours être responsable, ne pas venir aux enregistrements une heure avant ses sœurs pour s'occuper des balances, rejeter la pression de la carrière... Tout ça, Eilys n'y avait pas le droit dans son monde. Dans sa chance, elle se sentait maudite. Rien que d'y penser, elle avait à nouveau envie de tout briser.
Charles plongea son regard dans le sien et Eilys ne put s'empêcher d'être fascinée. Leurs yeux étaient si différents. Non par leurs formes ou couleurs mais parce qu'ils dégageaient. Eilys avait le regard mélancolique, lui donnant – malgré elle – des airs d'artiste torturée qu'elle était finalement. Tandis que dans ceux de Charles, il y avait une joie de vivre évidente, une telle innocence enfantine relativement ironique compte tenu des crasses dont il était capable. Notamment provoquer volontairement une bagarre entre femmes dans un bar. Eilys eu soudain envie de lui briser la nuque. Et dire qu'elle s'était battue pour à cause de lui !
Quand le jeune homme toucha sa joue, Eilys sursauta violemment par réflexe, s'attendant presque à être frappée. Personne en dehors de ses sœurs ne la touchait en général, principalement parce qu'elle était très prude. Mais elle ne sut pourquoi, ce contact l'apaisa. Puis, sans crier garde, Charles lui ébouriffa les cheveux encore plus.

- Hé ! Ne m'oblige pas à t'en coller une aussi ! répliqua-t-elle d'un air faussement agacé en essayant de se recoiffer mais en vain.

Plus que jamais avec sa tenue noire, son rouge à lèvres « rouge baiser » et ses cheveux décoiffés, elle avait l'air d'une rock star.

« Allez, à la tienne ! »

En voyant les autres verres, Eilys eu une expression anxieuse au visage. Si elle buvait vraiment, la soirée allait être mouvementée. Déjà que sobre elle pouvait basculer en « Black Ely » en un quart de seconde, si l'alcool circulait dans ses veines, c'était la troisième guerre mondiale assurée.

« Au passage si tu es du genre à te battre quand tu as trop bu, préviens-moi tout de suite, parce que si je te ramène en mille morceaux, Joe va encore me tomber dessus. Comme si c’était toujours de ma faute… ! »
- Joe ! coupa Eilys en tapant sur son front de sa main droite avant d'ouvrir la bouche dans une exclamation muette d'apparente souffrance. Je peux pas aller à Ste Mangouste sans lui sinon je vais provoquer une émeute, expliqua-t-elle en se tenant sa main endolorie. S'il apprend que je me suis encore battue, il va me faire manger ma basse...

Eilys soupira et brusquement elle saisit son verre qu'elle vida cul sec avant de le reposer avec force sur la table dans un grand bruit.

- Serveur, encore ! commanda Eilys sans manière. Il me faut bien ça pour oublier la douleur. Et avec un peu de chance, je serai tellement ivre que j'aurais oublié la raison de ma bagarre.

La bassiste voulu prendre un air horrifié à l'idée de s'être battue pour à cause de Charles mais finalement elle échappa un petit sourire, se libérant au fil des verres. Quand le troisième arriva, la jeune femme s'apprêta à le porter à ses lèvres avant de s'arrêter au dernier moment et s'adresser à Charles d'un air grave.

- Il faut que tu saches, Emrys, que si on m'appelle « Black Ely », c'est pas pour rien. Une fois ivre, je ne serai plus contrôlable.

La sorcière lui jeta un regard appuyé qui signifiait « tu es sûr de vouloir ça ? » avant de finalement avaler le contenu de son verre cul sec.

- Wooo ! s'exclama la jeune femme. Serveur !

Cette fois-ci les verres mirent moins de temps à arriver, comme si le serveur s'était attendu à ce que les commandes pleuvent.
Une heure plus tard, Eilys était méconnaissable. La jeune femme habituellement élégante, timide – ou psychorigide selon Charles – n'était plus. Littéralement ivre, la sorcière explosait de rire sans raison, sans retenue même lorsque personne n'avait rien dit. Le problème était que dans ses moments de totale liberté, Eilys était bagarreuse, vulgaire et encore plus en décalage avec le monde que habituellement. Quand elle se mit à crier « Emrys à poil ! A poil ! », on put comprendre que la jeune bassiste était arrivée à son point de non retour dans l'ivresse car en tant normal, elle n'aurait jamais formulé une telle envie à voix haute.

- Viens on s'emmerde ici ! s'exclama Eilys en tirant Charles par le bras.

De plus, plus les heures s'écoulaient, plus les gens se faisaient nombreux dans les bars de Londres et bientôt, les fans de Charles se retrouvèrent devant à crier son nom, les photographes Moldus flashant, criant. Le serveur leur proposa de sortir par derrière mais Eilys était ivre et libre, ce fut pourquoi au lieu de suivre les jeunes hommes, elle saisit Charles par la main et se rendit directement devant la porte du bar en sa compagnie. Les photographes la mitraillèrent, se demandant qui était la nouvelle petite amie du célèbre chanteur. Provocante et sans limite Eilys attrapa son t-shirt qu'elle souleva face aux photographes tout en tirant la langue dans une attitude très rock'n'roll, déchaînant la presse Moldue. Morte de rire, elle rentra à nouveau dans le bar et se décida enfin à sortir par derrière.

- Montres moi comment Emrys s'amuse, lui dit la jeune femme en lui tapant sur les fesses en passant à côté de lui et chancelant jusqu'à la porte de service, hilare.







[HJ : Je vais me pendre, c'est pas aussi bien que toi °-°' ]
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 4 Oct - 12:35

Toxic

Baby, can’t you see
I’m calling
A guy like you
Should wear a warning
It’s dangerous
I’m fallin’

There’s no escape
I can’t hide
I need a hit
Baby, give me it
You’re dangerous
I’m lovin’ it

    Emrys était tout bonnement sidéré de voir Eilys se lâcher comme ça. Waw il s’était attendu à ce qu’elle soit un peu moins psychorigide, mais il n’aurait jamais pensé qu’il était sur le point de libérer un fauve en le sortant de sa cage… ! Quel crochet du droit elle lui avait mis à la moldue quand même, le jeune artiste n’aurait raté ça pour rien au monde ! D’ailleurs il était prêt à parier très gros qu’aucun journaliste du monde sorcier n’aurait voulu rater ça. Il prit soudainement conscience que s’il avait poussé Eilys à se lâcher comme ça, il allait falloir qu’il joue le rôle du mec responsable pour deux. Alors déjà qu’il n’était pas capable de s’occuper de lui, qu’est-ce que ça allait donner s’il devait s’occuper d’une tigresse mondialement connue qui filait des beignes à tout le monde ? Ce fut après seulement quelques secondes qu’il réalisa qu’au pire, ça finirait dans les tabloïds, et ce serait la fin de l’histoire, du moins pour lui. Ce n’était quand même pas de sa faute si Eilys avait décidé de se transformer en boxeuse professionnelle non ?! Bon ok, en partie, même lui ne pouvait pas le nier, mais s’il fallait compter sur lui pour réparer les dégâts causés par Eilys, Joe allait être cruellement déçu. C’était quand même le monde à l’envers ça.

    Dans tous les cas, ça l’amusait au plus haut point de voir qu’après seulement une demi-journée passée avec lui, Eilys lui révélait sa vraie nature et se laissait déjà aller. Emrys c’était ça, un aimant à emmerdes mais surtout une puissante source de libertinage et de liberté. Il agissait à la fois comme un aimant et un pôle émetteur. En l’occurrence Eilys s’était mangé une grave vague de connerie dans la gueule vu l’état dans lequel elle était ça, et le pire, c’était qu’Emrys adorait ça. Il finit quand même par éloigner les deux moldues, pas franchement aidé par les insultes qu’Eilys continuait à proférer à leur encontre. Il dut néanmoins se retenir fortement de rire ou même de sourire en entendant sa collègue derrière lui qui continuait à les chauffer. Mais qu’est-ce qu’il avait fait ? Il avait l’impression d’avoir un ogre élevé dans le Bronx derrière lui. Finalement il retourna s’asseoir et regarda la rock star aux cheveux encore plus emmêlés – grâce à lui notamment – enchainer shot sur shot. Eh bien, la soirée promettait d’être gaie.

    Au fur et à mesure que le temps passait, la foule se faisait plus dense dans le bar et les gens commençaient à reconnaitre Emrys. Lui, ça lui faisait plaisir, ça lui rappelait ses débuts, et puis avec Eilys à côté qui semblait sur le point de frapper – ou de vomir sur – à peu près toutes les personnes qui s’approchaient trop d’Emrys, ça devenait carrément hilarant. Enfin au moins elle l’avait prévenu que ce n’était pas pour rien qu’on l’appelait Black Ely. Ça, il n’était certainement pas près de l’oublier, il n’aurait plus jamais la même vision de la rock star après la soirée qui s’annonçait. Finalement, après avoir une récolté une demi-douzaine de numéro de filles moldues, il cessa de s’intéresser à la foule et essaya d’évaluer les dégâts sur Eilys. Elle avait l’air vraiment ivre, elle riait pour rien et toute seule, elle prenait des postures pour les moins étranges et hurlait des conneries à plein poumon. Le jeune homme, qui même après 5 shot tenait encore à peu près la route, éclata littéralement de rire en s’étalant sur la table quand elle se mit à hurler « Emrys à poil ! ». On lui disait souvent mine de rien, mais il préféra ne pas faire la réflexion à haute voix, se disant qu’il était peut-être temps de mettre les voiles avant qu’elle ne se mette à faire un stip-tease sur le comptoir du bar. Une chance qu’il ait choisit un bar moldu quand même… !

    « Moi je ne m’emmerde pas du tout pourtant ! » Dit-il d’un ton moqueur en se laissant entrainer par la jeune femme. Pendant quelques secondes il essaya de la tirer vers la porte de derrière pour faire une sortie un peu plus discrète, mais il abandonna bien vite, impatient de voir quelle serait la prochaine boulette de la jeune femme. Emrys la laissa faire quand elle décida de soulever son t-shirt d’un air provocant et explosa littéralement de rire à côté. Ah il n’y avait pas dire, Eilys était tout de suite plus drôle une fois bourrée. Elle allait probablement le tuer pour l’avoir laissé faire ça mais pour l’instant c’était le cadet de ses soucis, Emrys était bien trop du genre à agir et à réfléchir après. En plus de ça, il agissait toujours en ne pensant qu’au futur immédiat, les conséquences du lendemain, il s’en fichait royalement.

    Hilare, il se laissa à nouveau entrainé par la jeune femme, inconscient de l’effet qu’ils avaient tous les deux produits devant les journalistes et trop amusé pour y réfléchir. Il rigola de plus belle quand Eilys lui tapa les fesses pour le faire avancer, ça aussi, ça lui arrivait plus souvent qu’on aurait pu le croire, et ils finirent par sortir tous les deux du pub, par la porte de derrière cette fois-ci. Emrys salua le barman d’un geste de la main, ce dernier secouant la tête d’un air à la fois amusé et réprobateur. Bah, ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude, avec Emrys surtout. La porte se referma sur eux et avec elle s’estompèrent les derniers bruits de la foule qui venait de devant la porte du pub. Emrys prit quelques secondes pour tenter de calmer son fou rire, tandis qu’Eilys semblait, quant à elle, impatiente de voir la suite.

    « T’es complètement dingue. » Continua-t-il, hilare, en repensant à ce que la jeune femme avait fait face aux journalistes. Heureusement qu’ils étaient moldus et que la jeune femme n’était connue que chez les sorciers, ainsi, ils allaient probablement flouter sa tête pour ne laisser visible que celle d’Emrys. Lui, sa réputation n’était plus à faire et il avait déjà assez fait la une des tabloïds moldus comme sorciers pour toute une vie, alors il n’était plus à ça près. Mine de rien, il s’en serait voulu de pourrir la réputation de la jeune femme, surtout qu’il la respectait énormément en tant qu’artiste, même s’il serait toujours trop fier pour l’admettre devant elle. « Enfin… Si tu veux voir comment Emrys s’amuse, je peux te montrer si tu veux… »

    Non, non, vous ne rêvez, quand il avait un peu trop bu, il parlait parfois de lui à la troisième personne. Il avait prononcé sa dernière phrase d’une voix rendue involontairement encore plus sensuelle que d’habitude, en grande partie à cause de l’alcool. Non pas que ça affectait ses cordes vocales, mais ça lui donnait encore moins de conscience que d’habitude et il se laissait encore plus aller à ses envies « primitives ». Joignant finalement le geste à la parole il se rapprocha de la jeune femme, qui avait l’air d’avoir du mal à tenir en place – et surtout à tenir debout vu la manière dont elle titubait, perchée sur ses hauts talons aiguilles – et posa ses mains sur ses hanches. Il la força à reculer vivement avant de la plaquer – avec plus ou moins de douceur d’ailleurs, il devait bien avouer que l’alcool rendait ses gestes imprécis et qu’il ne mesurait plus très bien ce qu’il faisait – contre le mur derrière elle. Un large sourire au lèvre il se plaça contre elle de façon à ne même plus la laisser libre de mouvement.

    « Généralement, c’est comme ça qu’Emrys s’amuse… » Lui souffla-t-il, du même ton à la fois envoûtant et décalé avant de l’embrasser fougueusement sans la moindre retenue et sans chercher à savoir si elle était d’accord. Elle aurait bien été la première à ne pas l’être et puis après tout, il ne faisait que répondre à sa question non ? Trop occupé (et aussi bourré, il fallait le dire), il n’entendit même pas le petit cliquetis de l’appareil photo du seul paparazzi moldu qui avait eut l’intelligence de les suivre jusqu’ici, et qui venait de prendre un magnifique cliché d’Emrys et de sa nouvelle potentielle petite amie. Ce dernier s’enfuit avant de se faire arracher les yeux par la star, emportant avec lui son précieux appareil photo. Finalement Emrys s’écarta de la jeune femme, son éternel sourire aux lèvres, son éclat de rire raisonnant dans la ruelle.

    « Quoi ? Tu n’as pas trouvé ça amusant toi ? » Demanda-t-il en affichant une moue boudeuse forcée en constatant que la jeune femme semblait avoir un peu de mal à s’en remettre. Emrys préféra mettre ça sur le compte du choc émotionnel du au fait qu’il embrassait comme un dieu plutôt que d’envisager l’hypothèse qu’il l’avait juste prit par surprise. La première solution était tellement plus flatteuse… ! Finalement, il eut à peine le temps de se remettre de son énième fou rire de la journée quand il entendit des bruits de pas précipités sur le sol un peu plus loin, une foule qui se dirigeait vers eux de toute évidence et qui cherchait la ruelle dans laquelle ils se trouvaient. Emrys, étant celui avec le plus de présence d’esprit des deux en ce moment même, se tourna vers Eilys et attrapa vivement son bras, prenant quand même le temps de dire en rigolant : « Ce n’est pas que je n’aime pas la Eilys bourrée, mais je vais devoir me faire la voix de la raison… Et je déteste ça, alors ne m’oblige pas à insister ! » Il la força à venir vers lui et les fit transplaner à peu près au moment où les premiers moldus trouvait la ruelle qu’ils venaient tous les deux de quitter.

    Peut-être était-ce son esprit un peu intoxiqué par l’alcool qui avait l’habitude, dans un tel cas de figure, de penser à cet endroit là, peut-être que c’était juste parce qu’il pouvait être assez raisonnable pour prendre des décisions à peu près sensées même bourré (ahah, avouez vous y avez cru !) ou peut-être que c’était juste que des pensées bien moins charitables lui avaient traversé l’esprit après avoir embrassé Eilys comme ça, mais ils se retrouvèrent juste devant la porte de l’appartement du jeune homme après leur transplanage imprévu. Pendant un moment il eut envie d’enfermer Eilys chez lui pour pouvoir ressortir – la soirée ne faisait que commencer à cette heure-là pour Emrys ! – mais sa foutue conscience se réveilla à ce moment là et ce fut en bredouillant des insultes et des plaintes qu’il ouvrit la porte pour la faire entrer et la suivit peu après. Il referma la porte à clé derrière lui et la première chose qu’il remarqua fut le petit bout de parchemin laissé par l’assistant de Joe qui était passé ce matin, et qui énonçait clairement l’envie de démission du jeune homme. Et c’était son problème à Emrys peut-être hein ? Il l’enverrait à Joe… Enfin s’il y pensait. Deux secondes plus tard, le parchemin était dans la poubelle, le jeune homme ayant déjà oublié l’idée qu’il avait eut de l’envoyer à Joe. Il alluma une cigarette, retirant ses chaussures qu’il envoya valser dans le salon et qui atterrirent n’importe où (une sur le canapé visiblement et l’autre manquant de justesse de passer par la fenêtre). Sans faire attention à ce que la jeune femme derrière lui faisait, il continua à se déshabiller et après avoir enlevé ses chaussettes et son t-shirt, se retrouvant ainsi torse nu. Il se retourna soudain, semblant se rappeler de quelque chose.

    « Oh j’avais oublié que t’étais là toi… » Dit-il comme si elle était un fardeau particulièrement lourd à porter. D’un autre côté à cause d’elle il n’allait pas pouvoir passer la nuit avec une jeune moldue ivre, inconsciente et légèrement dévergondée sur les bords. C’était affreux quand même tout ça ! Quoique… S’il se débrouillait bien, il pourrait peut-être convaincre Eilys… Il chassa immédiatement cette pensée de son esprit, de toute façon ce n’était pas son genre ! Ce qui était assez étrange vu qu’à partir du moment où elles avaient des cheveux et des seins elles étaient son type. Préférant ne pas se prendre la tête il passa sa main dans ses cheveux pour les décoiffer volontairement avant de tirer une nouvelle bouffée de cigarette. Décidé tout de même à ne pas se laisser abattre, et déjà las de jouer la voix de la raison, il se rapprocha de la jeune femme jusqu’à avoir son visage à quelques centimètres seulement du sien et lâcha, le regard chargé de sous-entendu :

    « Tu m’as obligé à être raisonnable, alors que je déteste ça et à cause de toi je me retrouve coincé ici. » Même si ses paroles sonnaient comme un sermon, son sourire amusé montrait bien à quel point ça n’avait pas de réelle importance. « Alors si jamais tu n’es pas bien sage je serais obligé de te ligoter à une chaise, ou au lit, ça dépendra de mon humeur, pour t’empêcher de recommencer tes conneries. » Il avait d’abord prit un ton volontairement paternalisant, la suite ayant été dite d’une toute autre manière, heureusement… Le ton qu’il avait employé était lourd de sens-entendu, mais il avait bien le droit de jouer un peu avec elle non ? Se reculant légèrement, il finit par écraser sa cigarette dans le cendrier le plus proche avant de dire d’un ton un peu plus sérieux :

    « Allez, montre-moi un peu ta main que j’estime les dégâts… » Du moment qu’elle ne lui mettait pas dans la gueule pour lui montrer de très près, tout irait bien. Emrys n’avait jamais été très doué pour les sorts de soins, mais il ferait un effort. En plus de ça, vu qu’il était à moitié bourré, le résultat risquait de ne pas être fameux. Mais c’était elle qui ne voulait pas aller à Ste Mangouste alors au fond, il lui rendait service non ?
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 4 Oct - 14:12







Joe allait lui arracher la tête, c'était certain. Le manager chouchoutait énormément ses petites protégées mais prenait bien soin à contrôler leur image au mieux. Si les deux sœurs aînés avaient des tendances fêtardes, alors la troisième se devait d'être sage et responsable pour servir de modèle à un public plus jeune désireux de s'identifier à quelqu'un. Par manque de chance, Eilys était bloquée dans son image de fille sage et poétique. Avec les années, son surnom de « Black Ely » était passé de la bagarreuse rebelle à l'artiste introvertie. Sauf que ce soir là, avec Charles, Black Ely, la vraie, était de retour. Et en forme. Les journalistes auraient de quoi parler pendant des semaines mais avec un peu de chance, le monde sorcier n'en saura jamais rien, si bien que Eilys pourrait peut être garder la tête sur les épaules. Peut être.

« T’es complètement dingue. » lui dit Charles, mort de rire à nouveau.

Partageant son fou rire, Eilys mit les mains sur les genoux, incapable de s'exprimer. Oui elle était dingue mais ce n'était pas sa faute, simplement l'alcool qui parlait à sa place et libérait son esprit plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Inutilement victorieuse, Eilys leva le poing en l'air et tourna sur elle même, s'attendant presque à ce qu'il y ait une foule de fans prêts à l'applaudir.

« Enfin… Si tu veux voir comment Emrys s’amuse, je peux te montrer si tu veux… »

Ignorant totalement l'air aguicheur du jeune homme, la bassiste se tourna vers lui impatiente, reculant au fur et à mesure qu'il avançait, ne remarquant même pas qu'il venait de la saisir par la taille.

- Ah enfin ! s'exclama-t-elle en reculant. Parce que sérieux c'est la loose ic... Ouch !
« Généralement, c’est comme ça qu’Emrys s’amuse… »
- Bah tu diras à Emrys que Eilys est impatiente de voir ça ! dit la sorcière dans un éclat de rire inutile.

Son dos toucha le mur et innocente comme le Petit Chaperon Rouge, Eilys regarda le Grand Méchant Loup approcher son visage d'elle afin de l'embrasser des manières les plus incandescentes qui soit. Être embrassée par Charles eu sur Eilys l'effet d'une douche froide l'espace de deux secondes. Pas que ce n'était pas agréable, au contraire, mais elle ne sut pourquoi, tout en s'exécutant, elle eu l'impression de redevenir elle même, comme si l'alcool n'agissait plus vraiment. C'était bien Charles contre elle, ses lèvres qu'elle embrassait et comme une malédiction, Eilys s'en voulut d'être consciente à cet instant précis, réalisant alors que si elle lui rendait son baiser c'était uniquement parce qu'elle aimait ça et non parce que l'alcool brouillait les pistes.
Inconsciente, Eilys ne vit pas le photographe prendre des clichés de ce moment qu'elle espérait au plus profond d'elle oublier. Joe allait définitivement la tuer si elle ne mourrait pas avant cette nuit.
Finalement le chanteur recula la tête.

« Quoi ? Tu n’as pas trouvé ça amusant toi ? »

Si justement. Ce qu'elle trouvait moins amusant était de se rendre compte que maintenant qu'il avait commencé, la jeune femme avait envie d'aller plus loin. Tout au bout si possible, pensa-t-elle bêtement. Elle avait besoin de quelques verres de plus tout compte fait. Si le lendemain matin elle n'avait pas un trou noir mais qu'elle se souvenait de toute cette soirée, c'était officiel, elle se pendait. Heureusement qu'il y avait une photo souvenir pour les trous de mémoire.
La main délicatement posée sur sa bouche, Eilys tenta de se reprendre. Ce n'était qu'un baiser, rien de plus. Après tout, Charles donnait autant de baisers que la police des contraventions. La sorcière était certaine qu'il devait prendre ça comme une sorte de don à la société. Au même instant, quelque part dans un coin de sa tête, une mélodie commença à prendre forme. Encore inconsciente de ce qu'elle était sur le point de créer, la compositrice fut surprise par son compagnon du soir qui la saisit brusquement par le bras.

- AïEUH ! s'exclama-t-elle en chancelant jusqu'à lui pour finalement tomber dans ses bras avec un nouvel éclat de rire inutile.
« Ce n’est pas que je n’aime pas la Eilys bourrée, mais je vais devoir me faire la voix de la raison… Et je déteste ça, alors ne m’oblige pas à insister ! »
- T'es pas mon agent ! répliqua-t-elle sur le même ton qu'une petite fille aurait répondu « t'es pas mon père ! ».

Puis, avant que la foule n'arrive, Eilys et Charles n'étaient plus dans la ruelle. La sorcière était trop ivre pour se rendre compte de ce qu'il venait de faire mais le jeune homme avait tout de même prit le risque de transplaner totalement bourré avec une personne en plus avec lui. C'était littéralement irresponsable mais sur le coup, aucun des deux ne sembla y penser. Et avec la chance qu'ils avaient eu, les deux se retrouvèrent devant l'appartement du chanteur entier. La moitié de cerveau de Charles étant pourtant toujours portée disparue...
Le jeune homme ouvrit la porte et Eilys passa la première, se la prenant quand même au passage. Dans un éclat de rire la jeune femme entra, regardant l'endroit avec des yeux curieux, le nez inutilement levé, tournant sur elle même comme une petite fille. Sans prêter attention à Charles, la jeune femme se mit à faire le tour du propriétaire, cherchant une pièce bien précise. La cuisine. Une fois dedans, son première réflexe fut d'ouvrir le frigo à la rechercher d'alcool. Elle se souvenait encore avoir pleinement désiré Charles et c'était le genre de pensée impure qu'elle se devait de nettoyer à coup d'alcool. Par chance, elle trouva une bière qu'elle ouvrit d'un coup de baguette et commença à vider cul sec, la tête dangereusement penchée en arrière. La bouteille à moitié vide, Eilys se rendit dans le salon chancelant toujours plus et chantonnant un début de mélodie sortant de nulle part.

« Oh j’avais oublié que t’étais là toi… »
- Sympa, répliqua Eilys avec sarcasme.

Quand elle réalisa que Charles s'était en partie déshabillé, ses joues prirent feu et elle vida le reste de la bière d'une gorgée. La jeune femme échappa un éclat de rire, sachant désormais qu'elle n'avait plus le contrôle, pas même une toute petite partie d'elle. Elle s'était, disons, achevée elle même. Ivre, la jeune femme se rendit jusqu'au canapé où elle se laissa littéralement tomber dessus, manquant de se prendre la table basse au passage. Assise, la sorcière eu à nouveau un gloussement inutile, comme si les lois de la gravité l'amusaient à chaque fois plus. Assise les jambes écartées et le regard involontairement aguicheur, la bassiste observa sans cligner le chanteur approcher, une cigarette à la bouche. Elle s'en serait voulu en temps normal mais elle le trouvait terriblement sexy, surtout avec ses cheveux décoiffés.

« Tu m’as obligé à être raisonnable, alors que je déteste ça et à cause de toi je me retrouve coincé ici. » dit-il en approchant son visage de celui de la sorcière.

Eilys eu un sourire malicieux avant de prendre la cigarette de la bouche du jeune homme et la porter à ses propres lèvres. La musicienne ne fumait pas habituellement pour la simple et unique raison que son asthme avait déjà bien atteint ses poumons en plus de sa carrière physique, alors il était hors de question de mettre sa vie encore plus en danger. Sauf qu'à cet instant elle était plus immature et irresponsable que jamais.

- Tu m'as bien obligée à redevenir moi même, souligna-t-elle d'une voix involontairement sensuelle avant de prendre une bouffée de cigarette.

Cependant ce qui suivit fut moins glamour car Eilys toussa, la langue tirée, incapable de supporter la cigarette. A moitié malade et à moitié morte de rire, la jeune femme redonna sa cigarette à Charles et se laissa tomber sur le dossier du canapé, jouant avec ses longs cheveux blonds.

« Alors si jamais tu n’es pas bien sage je serais obligé de te ligoter à une chaise, ou au lit, ça dépendra de mon humeur, pour t’empêcher de recommencer tes conneries. »
- With a taste of poison paradise, marmonna-t-elle le regard absent, inconsciente qu'elle était en train de composer une chanson.

Puis, ce fut comme si Eilys se souvint de la présence de Charles, comprenant enfin ses sous-entendus. C'était la meilleure, depuis le début de la soirée il flirtait avec elle et c'était surement pour ça qu'il l'avait mise dans cet état, sachant très bien qu'en temps normal, jamais elle n'aurait accepté de coucher avec lui. Trop ivre, Eilys ne vit pas dans son raisonnement la description du parfait connard, se contentant de glousser et de pencher sa tête vers le jeune homme si proche qu'ils partageaient le même souffle, une expression gourmande au visage.

- Depuis le début tu me veux Emrys.

Amusée, Eilys l'embrassa à pleine bouche, langoureusement, fougueusement avant de reculer la tête le laissant volontairement sur sa faim, avec un gloussement toujours plus inutile.

- Don't you know that your toxic ? chantonna-t-elle de sa voix aigüe et pourtant mélodieuse.
« Allez, montre-moi un peu ta main que j’estime les dégâts… »

Toujours en regardant dans le vide, Eilys lui tendit la main gauche d'un air absent avant de se souvenir que ce n'était pas avec celle-ci qu'elle avait frappé mais l'autre. Au passage, elle colla un gifle gentille au jeune homme – toujours accompagnée de gloussements inutiles – et lui tendit la main droite. Eilys était plus absente que jamais comme à chaque fois qu'elle composait. Sauf qu'en général elle savait qu'elle était en train de le faire, or à cet instant, son esprit était tellement embrouillé qu'elle se contenta de chanter les paroles qui lui venaient à l'esprit sur une mélodie qui manquait encore un peu de travail. C'était impressionnant mais parfois, Eilys pouvait aligner des couplets, voir un refrain sans effort apparent. C'était pour ça qu'on avait tendance à la prendre pour une machine à tubes.

Baby, can’t you see
I’m calling
A guy like you
Should wear a warning
It’s dangerous
I’m fallin’

En disant les derniers mots, Eilys tourna les yeux vers Charles, les paroles lui étant inconsciemment destinées. La jeune femme retira sa main et s'approcha à nouveau du jeune homme, les jambes écartée, les coudes sur les genoux, une expression rebelle au visage et involontairement allumeuse.

With a taste of your lips
I’m on a ride

La bassiste se souvint de ce qu'elle avait ressenti lorsque le jeune homme lui avait donné un baiser. Cette impression de totale dépendance, cette douche froide rendant son esprit électrique et alerte. Il ne lui avait fallut que ça pour presque annuler les effets de l'alcool.

You're toxic I'm slipping under
With a taste of a poison paradise

C'était exactement ce qu'elle ressentait. Un enfer de paradis, un poison délicieux. La présence de Charles était pour elle toxique. Plus les heures s'étaient écoulées et moins Eilys se contrôlait, devenant plus libre que jamais mais surtout, incapable de vouloir se séparer de Charles. Car maintenant qu'elle était ivre, pourquoi n'était-elle pas partie seule de son côté ? Sensuelle, la jeune femme se pencha à nouveau et poursuivit la chanson qu'elle était en train d'écrire sans savoir, frôlant presque les lèvres du chanteur.

I’m addicted to you
Don’t you know that you’re toxic ?
And I love what you do
Don’t you know that you’re toxic ?

Le désir était flagrant dans ses paroles mais aussi la colère. Eilys avait envie de tout casser à l'idée de vouloir Charles mais elle adorait ce qu'il représentait, le danger, la liberté. Etre avec lui avait sur elle l'effet d'un antidépresseur. Terminé la Eilys introvertie et liée. Bonjour Black Ely, la vraie.

And I love what you do
Don’t you know that you’re toxic ?

Répéta-t-elle avant d'embrasser à nouveau Charles avec fougue. Le baiser qu'elle lui donna montant en intensité si bien que malgré elle – ou peut être en avait-elle eu envie depuis le départ sans l'avouer – elle attira le chanteur à elle, sur le canapé, commençant à détacher ce qui lui restait de vêtements. Cependant, alors qu'elle l'embrassait, le caressait, lui mordillait l'oreille, Eilys senti le reste de la chanson venir dans sa tête. C'était comme une sorte de volcan d'inspiration. Plus Charles la touchait, plus les paroles venaient, plus c'était évident pour elle. En véritable muse, le jeune homme lui inspirait ses textes. Incapable d'en supporter davantage, la jeune femme blonde repoussa brusquement le sorcier, une lueur brillante dans les yeux. Sobre ou beurrée, Eilys ne faisait jamais attendre l'inspiration.

- Il me faut de quoi noter ! murmura-t-elle plus pour elle que pour Charles.

Sans attendre, la jeune femme se leva brusquement du canapé et chercha dans le salon de quoi écrire. Tout en faisant le tour de la pièce, elle retira ses chaussures qu'elle abandonna derrière elle ainsi que sa veste qu'elle laissa tomber au sol. Elle retourna la pièce, cherchant désespérément, de peur de laisser échapper l'inspiration. Car même si elle venait avec force, elle était chez Eilys comme une violente tornade qui dévastait tout sur son passage. Cependant, il fallait être prêt à choper le coup de vent. Avec un soupire, la sorcière se souvint enfin en être une.

- Accio papier et crayon !

Les objets sortirent de nulle part et Eilys les saisit avant de s'asseoir sur le canapé. Penchée sur la table basse, elle mit une mèche de cheveux derrière son oreille, ignorant Charles à côté d'elle, essayant de se souvenir de ce qu'elle avait marmonné plus tôt.

- « Baby can't you see... I'm falling... ». Non, « calling ». Oui, « calling ». Euh... « A guy like you... Should wear a warning ». C'était quoi la suite déjà ? marmonna-t-elle le crayon dans la bouche.

Pensive, elle posa les yeux sur Charles à côté d'elle. Soudain elle eu une idée afin de retrouver l'inspiration. Sans attendre et sans gêne, Eilys le saisit par la nuque et l'embrassa à nouveau avec une sorte de passion désespérée, comme si elle désirait de lui une nuit d'amour et non quelques lignes de textes. L'échange dura quelques secondes avant que Eilys ne se redresse et le repousse.

- « It’s dangerous...I’m fallin’ ». dit-elle se souvenant enfin. Maintenant le refrain ! s'exclama-t-elle en se tournant vers Charles le visage brillant. Inspires moi un tube, bébé, lui murmura-t-elle d'une voix sensuelle avant de l'embrasser à nouveau avec fougue et de l'attirer à elle sur le canapé.

Jamais Eilys n'avait écrit une chanson de cette manière. Le processus de création était déroutant. Parfois elle oubliait complètement pourquoi elle embrassait Charles à la base, se trouvant être sur le point de se donner à lui avant d'avoir un sursaut de plaisir et de se tourner à nouveau vers la table basse où elle écrivait sur son morceau de papier quelques mots perdus, des rimes, des notes. Puis, elle se tournait à nouveau vers le jeune homme et recommençait à l'embrasser avec fougue, passion, contrôlant de moins en moins la situation, perdue entre l'électricité de l'inspiration et celle que lui provoquait le corps de Charles.









[HJ : OMAGAD TA REPONSE !!!!! ohmygod ohmygod ohmygod ]
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 4 Oct - 20:53

    Quand Charles vit Eilys revenir avec une bouteille de bière déjà à moitié vide il soupira sans prendre la peine de rendre son soupir inaudible. Il était désespéré, il n’y avait pas d’autre mot. Plus pour lui-même qu’autre chose, il grogna à haute voix : « Voilà aussi pourquoi j’aurais jamais de mômes… ! Putain, faut toujours les surveiller… ! » Il secoua la tête en s’approchant légèrement pour essayer de lui prendre la bouteille des mains mais il n’avait même pas fait deux pas qu’Eilys l’avait déjà finit cul-sec. Il prit un air à mi-chemin entre l’amusement et le désespoir, arguant finalement que c’était son problème à elle et pas à lui, enfin, sauf si elle se mettait à vomir partout, là, ça deviendrait son problème.

    Il la regarda se vautrer quasiment dans le canapé et ne fut franchement surpris de la voir lui enlever la cigarette de la bouche. Il était pourtant persuadé qu’elle était asthmatique, en tout cas, Joe avait bien insisté dessus avant de les présenter pour le forcer à ne pas trop fumer autour d’elle. Il s’était payé sa tronche ou bien ? Il se rendit compte que non quand la jeune femme faillit cracher ses poumons sur son plancher et se contenta de rire en reprenant sa cigarette et en en tirant une bouffée à son tour. « Laisse-ça aux grandes personnes. » Murmura-t-il à nouveau avec le désir évident de la traiter comme une enfant. D’un autre côté, il ne la voyait pas autrement à ce moment là, elle avait tout du nourrisson, et comme tel, elle réclamait de l’attention, beaucoup trop, surtout pour quelqu’un d’aussi indépendant et peu attentionné qu’Emrys. Mais sans savoir pourquoi, il avait comme l’impression que la jeune femme ne l’écoutait pas le moins du monde. Peut-être que c’était la façon qu’elle avait d’avoir le regard dans le vague en murmurant des propos totalement hors-sujet qui l’avait mis sur la piste, allez savoir…

    Il se massa le front, bien décidé à ne pas la laisser le saouler comme ça toute la soirée. Elle était drôle deux minutes mais si elle continuait à jouer les gamines comme ça, il allait bientôt trouver ça plus chiant que drôle. Enfin quand elle dit de but en blanc qu’il la voulait, il ne put retenir un éclat de rire en se souvenant que même sobre, il l’avait déjà trouvé arrogante refoulée. Enfin elle détourna rapidement son attention en l’embrassant fougueusement. Ah bah voilà elle pouvait être de suite plus drôle quand elle le voulait vraiment. Inutile de se voiler la face, Emrys n’essaya pas de la retenir, se convaincant qu’Eilys était belle et bien une femme (comme une autre) et ayant apprit par expérience qu’il n’était jamais bon de contrarier les gens bourrés. Enfin à part si on tenait à refaire le papier peint couleur vomi… Quand elle se recula, il fit comme si de rien n’était, même si le goût des lèvres d’Eilys sur les siennes le brûlait légèrement et qu’elles s’étaient étirées malgré lui en un petit sourire satisfait. Il essaya de capter à nouveau l’attention de la jeune femme en lui demandant à voir sa main, ne réagissant pas à la petite gifle qu’elle lui mit. Il avait l’habitude, et en plus il l’avait un peu mérité celle-là dans tous les cas…

    Il se mit à examiner la main de la jeune femme, bercé par la chanson qu’Eilys était entrain d’improviser, d’un ton rendu plus ou moins juste par les quelques verres qu’elle avait avalé ces dernières heures. Il n’écoutait au départ qu’à moitié mais quand il eut fait ce qu’il pouvait avec sa baguette pour soigner la rock star, il écouta un peu plus attentivement, notamment les paroles. Il sentit Eilys se rapprocher de lui dans un geste volontairement aguicheur et sourit de plus belle. Ce n’était quand même pas parfaitement ironique qu’une fille qui l’avait bassiné pendant trois heures sur la profondeur de ses textes soit entrain d’en improviser un, là, juste devant lui, en étant complètement bourré ? Et après elle allait lui dire que c’était comme arracher un morceau d’elle quand on se moquait de ses textes… Il leva les yeux au ciel malgré lui en se rendant compte qu’il avait toujours prit pour acquit le fait que c’était généralement bourré que les gens disaient les plus grandes vérités sur eux-mêmes. Peut-être avait-il finalement réussit à toucher Eilys plus qu’il ne l’aurait cru en une seule journée. Peut-être qu’il était encore plus doué qu’il ne le pensait en fait !

    Mais son attention fut à nouveau captée par un point un peu plus important que ses réflexions. En effet, Eilys avait arrêté de chanter et s’était allongée sur le canapé en attirant Emrys à elle. Le jeune homme, encore une fois, s’était laissé faire. Pourquoi pas ? Il aurait peut-être du se défendre ? Ça n’aurait été rendre service à personne. De toute évidence Eilys le voulait et ça aurait été mentir de dire que lui non. Après tout, il était humain ! Tandis qu’elle commençait à lui déboutonner son pantalon, Emrys vint caresser le cou de la jeune femme avec ses lèvres, enlevant lui-même la ceinture d’Eilys. Quand il fut à nouveau interrompu par la fameuse artiste, il soupira et la laissa faire ce dont elle avait envie. Il avait l’habitude, les gens bourrés généralement, avaient une conscience assez volatile et avaient des envies qui les prenaient à l’improviste. Enfin c’était bien la première fois qu’il voyait quelqu’un s’en aller comme ça pour poser sur papier une chanson qui lui était venue soudainement. Cette femme était vraiment décalée, il n’y avait pas d’autre mot.

    Emrys s’assit dans le canapé sans prendre la peine de se rhabiller, même si la réaction de la jeune femme lui avait fait comprendre quelque chose… Elle se servait de lui pour écrire. Bah, ce n’était pas que ce n’était pas flatteur, et Emrys n’avait pas non plus l’intention de laisser passer l’occasion d’en profiter un peu, mais il savait aussi qu’il n’irait pas jusqu’au bout. Il avait beau avoir lui-même quelques grammes d’alcool dans le sang, il tenait mieux l’alcool qu’Eilys et il avait encore un peu conscience de ce qu’il faisait. Ça peut vous paraitre bizarre qu’Emrys refuse de s’attaquer à une cible aussi facile et attirante, surtout quand elle se jetait littéralement sur lui comme ça, mais il avait conscience de la différence entre Eilys et les femmes qui finissaient généralement la nuit avec lui. Ces femmes là, moldues ou sorcières, quand elles n’étaient pas sobres, se réveillaient le lendemain avec le regret de ne pas se souvenir totalement de la nuit précédente, alors qu’Eilys se réveillerait avec le regret éternel de s’en souvenir un peu trop. Il en était certain.

    Tranquillement assis sur le canapé, il regarda Eilys s’affairer à trouver un crayon et du papier, rigolant intérieurement plutôt que de lui rappeler qu’elle était sorcière. Il la regarda travailler ainsi sans rien dire et attendit juste qu’elle revienne à la charge. Il se laissa à nouveau faire quand elle l’embrassa, après tout, ça ne pouvait pas faire de mal, si ? Et puis elle n’allait pas lui reprocher le lendemain de ne pas l’avoir arrêté, il l’aidait à composer là, non ? En tout cas, Emrys préférait le voir comme ça… ! Finalement, quand elle recommença à l’attirer à elle sur le canapé, Emrys eut du mal à s’arrêter. Inutile de le nier, il la désirait aussi en ce moment et de toute évidence, c’était au moins un peu réciproque. Ce ne fut qu’après quelques secondes qu’il réussit à se relever pour s’éloigner de la jeune femme, agenouillé sur le canapé, un air frustré sur le visage, même si son petit sourire satisfait indiquait qu’il n’avait pas tout perdu dans la soirée.

    « Je serais raaaaaavi de t’aider à composer Eilys, surtout comme ça… » Dit-il d’un ton jovial en insistant lourdement sur le mot ‘ravi’, avant de se relever du canapé tout en gardant les yeux fixés sur elle, comme s’il avait peur qu’elle ne se relève et ne recommence son petit manège. « Mais je ne pense pas que tu sois vraiment d’accord. Je sais, je sais, j’ai un corps de rêve mais tu n’en profiteras pas ce soir. » Il lui lança son sourire colgate habituel avant de se pencher sur le canapé. Il attrapa la jeune femme par la taille avant de la poser plus ou moins doucement sur son épaule, comme un sac à patate. Il ne put s’empêcher de déposer une petite tape sur les fesses d’Eilys qui étaient à sa portée, avant de rigoler et de se diriger vers sa chambre. En la sentant gesticuler comme une enfant à qui on aurait retiré son hochet, il déclara :

    « Pas la peine de bouder, tu récupéreras ta feuille et ton crayon demain ! En attendant, il est temps d’aller dormir. » Putain, il détestait vraiment devoir être raisonnable comme ça mais s’il ne voulait pas essuyer les foudres de Joe et celles d’Eilys le lendemain, il fallait mieux qu’il arrête le massacre pour ce soir. Se servant des fesses de la jeune femme pour pousser la porte de sa chambre et entra et, posant un genou sur son lit, il déposa la jeune femme dedans, encore une fois, avec plus ou moins de douceur. Déjà, il avait la gentillesse de ne pas profiter entièrement de sa vulnérabilité – alors que, soyons honnête, elle le cherchait ! – alors fallait pas trop en demander non plus.

    Jetant la couverture de son lit défait sur la jeune femme il éteignit la lumière d’un coup de baguette, vérifiant que l’alcool l’avait assez assommé pour qu’il puisse lui-même aller dormir sans risquer qu’elle se relève pour essayer de le violer. Mais de toute évidence, le contrecoup de l’alcool avait enfin joué son rôle et Eilys sombrait peu à peu. Il sortit de la chambre, rabattant la porte derrière lui et alla s’affaler sur le canapé après avoir reboutonné son pantalon d’un air distrait. Il alluma à nouveau une cigarette, soufflant la fumée au-dessus de lui, les yeux rivés sur le plafond et un bras passé derrière sa tête. Il faillit se remettre à rire en se souvenant de toutes les conneries que la fameuse Black Ely avait fait durant la soirée, incapable encore d’envisager que les conséquences qu’ils auraient tous deux à assumer le lendemain seraient nettement moins réjouissantes. Tout en tirant une nouvelle bouffée de sa cigarette, il se remémora des paroles qu’avait chanté la jeune femme et vérifia qu’elle en avait déjà noté une partie sur le papier resté sur la table basse. Il sourit malgré lui en se disant que vu les circonstances dans lesquelles elle avait été écrite, il ferait tout pour pouvoir la jouer un jour devant des milliers de gens, juste histoire d’embêter Eilys à une échelle planétaire. Il se doutait bien que le lendemain, la jeune femme allait regretter environ tout ce qu’elle avait fait la veille, et encore, heureusement qu’Emrys avait eut la bonne – ou mauvaise – idée de la stopper avant qu’elle n’aille plus loin. Il soupira en y repensant, se demandant si lui-même allait regretter de l’avoir stoppé mais avec la très nette impression que ce ne serait pas le cas. Il écrasa sa cigarette dans le cendrier sur la table basse avant de fermer les yeux et de laisser le sommeil l’emporter…

    * * *

    Les premiers rayons du soleil venaient à peine de filtrer dans le salon de l’appartement d’Emrys quand celui-ci se réveilla. Il eut beau grogner, se retourner et enfouir sa tête dans le coussin du canapé, le sommeil ne revint pas. Il jeta un coup d’œil à l’horloge du salon qui indiquait qu’il était à peine 6h et grogna de plus belle. Il s’était couché beaucoup trop tôt à cause d’Eilys hier et voilà le résultat, il venait de foutre en l’air son record de ne pas se lever avant 10h pendant trois mois d’affilée. Elle lui pourrissait vraiment la vie cette fille, c’était pas possible ça. Las de se retourner comme un con dans le canapé, il finit par s’asseoir dessus et jeta un nouveau coup d’œil aux paroles griffonnées sur le parchemin sur la table basse. Il remarqua aussi rapidement le cadavre de la bouteille de bière qu’avait finit Eilys et se réjouit que la veille au soir, elle n’ait pas pensé à vérifier les placards, sinon elle serait revenue avec une bouteille entière de vodka et là, c’était sur, ça aurait mal finit. C’était le talon d’Achille d’Emrys. Il se leva et, se demandant ce que les gens normaux pouvaient bien faire à une heure aussi matinale, commençant à glander dans l’appartement. Mais après même pas une minute, il entendit Eilys se retourner dans le lit où il l’avait déposa la veille et une idée de génie lui vint. Elle avait osé jouer avec lui la veille et l’avait forcé, non pas une, mais bien deux fois – rendez-vous compte ! – à jouer la voix de la raison. Vengeance, et représailles !

    Il prit un air involontairement mesquin tout en retirant le pantalon qu’elle avait justement tenté de lui enlever la veille. Il l’envoya valser dans un coin de la pièce, parmi la moitié de sa penderie qui trainait pas terre ça et là, avant de se faufiler discrètement dans sa chambre. Il entra sur la pointe des pieds, prenant bien garde de ne pas faire craquer les lattes de plancher sous son passage, avant d’aller se glisser doucement dans le lit, sous les couvertures à son tour. Il vint se coller contre Eilys, qui était allongée sur le flanc, et passa un bras autour d’elle, un sourire moqueur et satisfait sur les lèvres. Faisant exprès de remuer innocemment pour la réveiller, il attendit qu’elle commence à reprendre peu à peu conscience, comme un chasseur attend le moment idéal pour sauter sur sa proie. Rien que d’imaginer la tête d’Eilys, il avait envie de rire, mais il se retint, pour éviter de gâcher son plan. Quand il vit les yeux de la jeune femme s’ouvrir peu à peu, il se mordit la lèvre inférieure avant de venir déposer un baiser dans son cou. Prenant ensuite une voix volontairement charmeuse et envoûtante, il demanda comme si c’était la chose la plus naturelle du monde :

    « Alors, bien dormi honey ? » Il se retint à nouveau de rire tout seul, attendant un peu de voir la réaction de la jeune femme et le temps qu’elle mettrait pour percuter qu’elle était encore habillée et qu’ils n’avaient rien fait – ou presque. Ne pouvant cependant pas résister à l’envie d’en rajouter une couche, il déclara d’un ton faussement mièvre :

    « Moi j’ai très bien dormi, puisque je t’avais dans mes bras… » Il fit semblant de vomir en entendant à quel point sa réplique sonnait faux mais ne dit rien de plus pour rester un tant soit peu crédible et voir le moment de panique pure de la jeune femme qui allait très certainement suivre.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 4 Oct - 22:48







Eilys se perdait dans les baisers qu'elle donnait à Charles, totalement envoutée. Parfois, elle n'avait même pas besoin de son aide pour trouver les mots mais elle se pressait contre lui quand même. Pourquoi ? Parce qu'à cet instant elle le voulait. Il incarnait la liberté même, ce que Eilys désirait le plus au monde, alors pourquoi Charles ferait-il exception ? Avoir le jeune homme était comme se libérer. Et puis si elle pouvait composer en même temps, ce n'était pas si mal. Au moins Joe ne pourrait pas lui prendre la tête en lui disant qu'elle n'a pas tout fait pour collaborer parce que là, il était clair qu'en matière d'investissement, Eilys ne pouvait pas donner plus de sa personne ! Et dire qu'elle était littéralement en train de vendre son âme au diable uniquement pour l'aider ou plutôt pour s'en débarrasser au plus vite. C'était comme s'il était impossible de bosser avec Charles sans basculer vers le mal. Un coup elle se retrouvait à parler avec arrogance, un autre elle était beurrée et vulgaire. Heureusement pour la sorcière que Charles était parvenu à soigner sa main droite, sinon elle n'aurait pas put tenir le crayon. Ses amis loups lui avaient déjà dit. Elle avait un bon crochet du droit mais elle avait également tendance à mal le placer si bien qu'elle se faisait presque à chaque fois mal.

« Je serais raaaaaavi de t’aider à composer Eilys, surtout comme ça… Mais je ne pense pas que tu sois vraiment d’accord. » dit-il en se redressant, laissant malgré elle la sorcière sur sa faim. La jeune femme croisa les bras sur la nuque du chanteur pour l'amener à elle une nouvelle fois et l'embrasser mais il se libéra de son étreinte.
- Mais j'ai envie...! commença-t-elle sans achever sa phrase car elle ne savait pas vraiment de quoi elle avait envie en fait. De Charles ? D'écrire ? De liberté ? De ces trois choses à la fois ? Surement. Et se dire qu'elle ne pouvait les obtenir qu'en étant dans les bras du sorcier était la pire humiliation qui soit pour la jeune femme blonde. Heureusement pour elle, elle n'était pas en état de s'en rendre compte. Malheureusement pour elle, Charles était lui, en état de s'en souvenir.
« Je sais, je sais, j’ai un corps de rêve mais tu n’en profiteras pas ce soir. »ajouta-t-il en se penchant vers elle, un sourire divin aux lèvres si bien que Eilys se senti fondre malgré elle.
- Fais pas ta spychorigide Emrys ! dit-elle en ayant du mal à prononcer convenablement « psychorigide ». Elle se laissa pourtant faire quand le jeune homme la porta, légère, et échappa une exclamation entre l'éclat de rire et le cri quand il la mit sur son épaule, tel un sac à patate. Exclamation qu'elle répéta quand il lui frappa les fesses. Ça, si elle s'en souvenait le lendemain, elle lui ferait payer cher. Eilys avait beau être Black Ely par moment, elle n'en restait pas moins également timide sur les bords en plus de sa froideur apparente. Rien que de se dire que Charles l'avait autant touchée allait la tuer de honte et lui, le faire mourir.
- Tu vas être dit à Joe ! le menaça la sorcière en essayant de se libérer. Il va te virer de la maison de disque et tu vas finir musicien dans le métro !
Ça c'était ce qu'on pouvait appeler des menaces d'artiste célèbre depuis dix ans. De sa bouche, ça sonnait comme la pire des malédictions, ce qui au final, n'était pas si faux. Combien de fois Eilys n'avait-elle pas rêvé qu'elle était virée du groupe, de la maison, parce qu'elle n'était plus capable d'écrire, qu'elle n'était plus bonne à rien ?

- Je dois terminer la chanson ! Je veux pas être dans le métro avec toi comme une pouilleuse ! ajouta-t-elle en se débattant toujours plus.
« Pas la peine de bouder, tu récupéreras ta feuille et ton crayon demain ! En attendant, il est temps d’aller dormir. »
- T'es pas professionnel Emrys ! Ouch ! s'exclama la sorcière lorsqu'elle tomba lourdement sur le lit avant de finalement terminer dans un fou rire parfaitement décalé, surtout vu la situation. Il n'y avait rien de drôle. Elle allait dormir dans le lit de Charles et ce qu'il y avait de plus humiliant que de coucher avec lui était de se dire que se séducteur en série allait tout bonnement dormir dans la pièce à côté sans la toucher. Dans le fond, Eilys elle même ne savait pas ce qu'elle aurait préféré. Être une parmi d'autres et se dire qu'elle n'est qu'une victime ou être celle-qui-n'a-pas-été-touchée ?

Épuisée, Eilys se laissa finalement faire, fermant les yeux sur le fait qu'elle allait dormir dans un lit qui avait vu autant de monde que Big Ben. Inconsciente, la jeune femme posa la tête sur l'oreiller et s'installa confortablement, oubliant petit à petit la présence de Charles. Cependant, ce fut en sentant son parfum sur les draps qu'elle ferma les yeux, sombrant un peu plus dans le sommeil puis dans la raison.





Quand Eilys se réveilla le lendemain, elle était encore entre le sommeil et l'éveil, sachant qu'elle pouvait basculer d'un état à un autre en quelques secondes. Quand elle remua légèrement dans ses couvertures, le lit se mit à bouger dangereusement sous elle. Se trouvait-elle sur un bateau ? Non, elle était dans son appartement de Londres, voyons... Avec un soupire, la jeune femme croisa les bras sous son oreiller et respira profondément. Le tissu avait une odeur agréable. Elle avait froid. Heureusement pour Eilys, Charles se trouvait là, la serrant dans ses bras. Ravie d'avoir une source de chaleur, la sorcière se pressa contre lui et enfouit son visage dans son cou, comme une petite amie l'aurait fait, appréciant avec douceur l'odeur qui s'en dégageait. Eilys resta quelques secondes ainsi, blottie contre le jeune homme sans réaliser alors, que quelque chose n'allait pas, mais alors pas du tout.
Perturbée, Eilys cligna des yeux, cherchant à savoir ce qui était en train de se passer exactement parce que là, elle ne comprenait plus rien. Avec l'impression que sa tête allait exploser, la sorcière se redressa doucement, le visage enfouit dans les mains.
« Alors, bien dormi honey ? » lui demanda le jeune homme, sadique.
- Hein ? dit Eilys d'une voix pâteuse en se tournant vers lui doucement. En plus, elle n'était pas du tout du matin, ce qui compliquait encore plus les choses. Eilys était de ceux qui ne comprenaient pas ce qu'on leur disait temps qu'ils n'avait pas passé leur visage sous l'eau froide.
« Moi j’ai très bien dormi, puisque je t’avais dans mes bras… »
- Quoi ? Arrêtes de dire des conneries... Et puis qu'est-ce que tu fous chez moi, Charles ? demanda-t-elle toujours aussi perdue, si bien qu'elle le provoqua involontairement en l'appelant par son vrai prénom. Soudain, alors qu'elle cligna des yeux en le regardant, Eilys comprit ce qui n'allait pas justement. Charles était là, dans le même lit qu'elle et apparemment nu.
- Oh pxtain ! DEGAGES ! s'écria la sorcière avant de finalement lui mettre une droite en plein visage. Réflexe qu'elle regretta très vite car à nouveau elle se fit mal. Après avoir poussé un cri de douleur, Eilys se tint sa main rafistolée par le chanteur, repliée sur elle même, le front sur le matelas. Sa mère la goule ! Ça fait un mal de chien ! Mais qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?! ajouta-t-elle en tournant le visage vers lui, toujours penchée en avant, les larmes aux yeux. Et pourquoi t'es tout nu ?! ajouta-t-elle l'air alarmée.

Incapable d'en supporter d'avantage, Eilys quitta le lit pour le salon. Là il faisait jour et la pièce était baignée de lumière si bien qu'elle cligna des yeux, premièrement aveuglée. Après quelques secondes d'incompréhension, Eilys dut se rendre à l'évidence : elle n'était pas chez elle. Ni une, ni deux, la main droite toujours dans la gauche, la bassiste poussa un cri d'horreur, terrifiée à l'idée d'avoir été trop loin avec Charles la nuit précédente. Elle avait but, elle le sentait à ses vertiges. Les souvenirs revenaient à elle doucement. Le bar... Les Moldues... La bagarre... Les photographes ! La jeune femme poussa une plainte, se souvenant avoir montré ses seins à la presse Moldue. Joe allait vraiment la tuer, c'était certain. A moins qu'elle ne se fasse harakiri juste avant, histoire de mourir dans la dignité. Horrifiée par ses souvenirs, Eilys se tourna brusquement vers Charles, le visage exprimant clairement ce qu'elle ressentait à cet instant précis : de la panique.
- J'espère pour toi que tu n'as pas faire le con encore plus que d'habitude pendant que j'étais bourrée, parce que tu vas prendre cher, sinon ! le prévint-elle dans un murmure redoutable. Joe va me tuer ! ajouta-t-elle avec l'air de ceux qui sont voués à la mort.

Avec un soupire exaspéré, la main toujours douloureuse, la sorcière se laissa tomber sur le canapé. Elle n'écoutait pas Charles, elle s'en fichait de ce qu'il pouvait bien dire de toute manière. C'était sa faute ! Il n'avait pas l'air de comprendre à quel point la nuit précédente était dramatique.
- Emrys ! Tu ne comprends pas ?! Je suis vraiment dans la mxrde ! J'ai pas le droit de me montrer dans de tels états ! L'image du groupe va en prendre un coup ! Et avec la tournée qui commence dans trois mois ! Je suis tellement cxnne ! ajouta-t-elle en plaquant sa main gauche sur son front avec un soupire.
Soudain son regard fut attiré par un morceau de papier où elle reconnu son écriture bien qu'elle soit plus brouillon qu'habituellement. Il y avait des notes mais surtout – et elle en fut alarmée – des paroles apparemment inspirées par la magie de l'instant. Absente, Eilys les lut dans un murmure à chaque fois plus effrayé.
With a taste of your lips I'm on a ride... You're toxic I'm slipping under... With a taste of your poison paradise I'm addicted to you... Don't you know that you're toxic ?
Paniquée, effrayée, enragée, Eilys saisit le morceau de papier avec vigueur et se releva du canapé, oubliant un instant qu'elle souffrait à la main droite, qu'elle avait la gueule de bois. En plus elle n'osa même pas imaginer la tronche qu'elle avait à cet instant même.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir entre nous ? demanda-t-elle partagée entre l'envie de mettre les choses au clair et la peur de savoir. J'écris toujours ce que je ressens. Toujours ! Et apparemment on s'est embrassées ! (elle jeta un coup d'œil au morceau de papier) Et visiblement j'ai aimé..., ajouta-t-elle à la fois scandalisée et horrifiée.

Eilys se mit à faire les cents pas dans le salon, paniquée. C'était la meilleure ! Enfin la pire ! Jamais elle ne mentait dans ses textes. Lire les chansons de Eilys, c'était lire en elle. Et se dire qu'elle avait ressenti ça pour une bombabouse telle que Charles était la chose la plus humiliante qui lui soit arrivé. Espérons seulement qu'elle ne soit pas allée plus loin avec lui ! Enfin, vu qu'elle s'était réveillée dans ses bras, c'était forcé, il en avait profité ! Persuadée d'avoir eu à faire au pire enfoiré de la terre – ce qui n'était pas si faux – Eilys n'avait pas noté que son jean slim était simplement ouvert. Au moins elle l'avait toujours sur elle. Cependant, face à l'air éternellement détaché de Charles, Eilys eu envie de lui arracher les yeux ! Ce n'était pas parce que sa carrière à lui était en train de chuter subtilement qu'il devait pourrir celle des autres ! Elle avait déjà bien assez à faire avec ses deux grandes sœurs, pas besoin d'en rajouter avec lui !

- C'est pas drôle, Emrys ! Joe contrôle mon image à la photo, à la parole près ! S'il découvre que j'ai montré mes seins à la presse Moldue... Qu'on s'est... Que tu m'as... ARGH ! (elle s'attrapa les cheveux avant de se tourner vers Charles brusquement) Et arraches moi cette cigarette deux minutes ! s'écria-t-elle en la lui prenant de la bouche.

Ce fut à cet instant que la serrure de la porte d'entrée cliqueta. Il y eu un moment de silence pendant lequel Eilys regarda l'entrée, se demandant qui pouvait bien venir à cette heure. Enfin Joe apparu, baguette dans une main, un magazine enroulé dans l'autre,visiblement prêt à commettre un meurtre.

- Ely ! Je t'ai cherchée partout ! Je me suis tellement inquiété en apprenant que tu n'étais pas rentrée... de la nuit, acheva-t-il en voyant la scène sous ses yeux.

Charles en caleçon, Eilys la chevelure sans dessus dessous, le pantalon ouvert, une cigarette à la main, dans un salon ravagé par les deux enfants immatures que Charles et elle étaient. Il y eu un silence pendant lequel la sorcière dégluti, angoissée. Finalement, elle ne trouva rien de mieux à faire que de s'écrier le doit pointé vers le jeune homme :

- C'est lui qu'a commencé !





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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyLun 4 Oct - 23:50

    C’était vrai, Emrys y était quand même allé un peu fort de se mettre nu pour aller serrer Eilys dans ses bras, mais non seulement sur le coup ça ne l’avait pas spécialement choqué – la force de l’habitude probablement de dormir nu dans son lit – mais en plus, même s’il avait réfléchit au fait que ça aurait encore plus emmerdé la chanteuse, ça n’aurait été qu’un argument en plus pour son plan diaboliquement génial. Il ne put retenir un sourire à moitié sadique quand la jeune femme se blottit contre lui, déposant sa tête dans son cou. Elle en redemandait en plus ? Il fut cependant assez « gentleman » ou en tout cas il eut assez pitié d’elle pour ne pas faire la réflexion à voix haute. Il en avait de toute façon déjà largement assez dit pour réussir à la faire péter une durite en direct live, pas la peine d’en rajouter encore une couche… Même si c’était tout particulièrement tentant avec elle !

    Ah bah enfin, la jeune femme sembla réaliser ce qu’il se passait, ou plutôt la personne avec qui elle avait apparemment passé la nuit, et sa réaction fut presque au-delà des espérances d’Emrys. Il avait imaginé qu’elle allait hurler mais certainement pas qu’elle allait lui en coller une. S’il passait outre le fait qu’elle lui avait un peu fait mal, il aurait trouvé la situation terriblement meilleure qu’un simple pétage de câble habituel. En plus, si elle se servait toujours de ses poings comme arme de défense, tout comme la veille, c’était qu’au fond il ne l’avait peut-être pas changé que l’espace d’une soirée et ça, c’était tout bonnement doublement jouissif pour le jeune homme qui cherchait encore à se venger de ce qu’elle lui avait fait subir la veille. Elle avait littéralement joué avec lui. En temps normal ça ne l’aurait pas gêné le moins du monde, il en aurait même allègrement profité, mais Eilys n’était pas comme les autres femmes qu’il avait un jour ramené chez lui, il savait qu’elle ne voulait pas coucher avec lui, alors que les autres en mourraient d’envie. Alors il avait été obligé de se retenir, mais maintenant, elle allait payer !

    Il éclata de rire en voyant qu’elle se tordait de douleur dans le lit, surtout que de toute évidence, elle n’avait pas encore capté qu’elle était encore toute habillée, même si lui était encore nu comme un ver. Elle était irrésistible cette fille, impayable ! « Ta chambre ? » Commença-t-il d’un ton innocent. « Je ne savais pas qu’on avait emménagé ensemble encore » Finit-il le regard lourd de sous-entendu, sachant pertinemment que ça n’allait faire que paniquer encore plus la jeune femme. Il y avait vraiment des matins où il adorait sa vie ! Et pourtant, contrairement à d’autres matins – soyons honnêtes, à la plupart – il ne s’était pas réveillé avec une ou deux femmes dans son lit avec qui il venait de passer une nuit torride. Mais ce réveil là, si on exceptait le coup de poing encore une fois, en valait bien un autre tellement il s’amusait à torturer Eilys.

    Il la regarda quitter le lit, un large sourire aux lèvres. Quand elle fut dans le salon il sortit du lit et enfila le caleçon qu’il avait enlevé pour la faire marcher. Il prit tout son temps, la laissant paniquer toute seule dans la pièce d’à côté, tandis qu’il se rhabillait sommairement en sifflotant sur l’air qu’avait composé la jeune femme la veille. Quelques paroles lui revinrent en mémoire et il ne put s’empêcher de les chantonner à voix basse, mais assez fortement pour qu’Eilys puisse l’entendre entre deux hurlements de désespoir « with a taste of your lips I’m on a ride, You’re toxic, I’m slipping under with a taste of a poison paradise ». Un petit sourire satisfait revint naitre sur ses lèvres tandis qu’il passait l’encadrement de la porte communicante entre le salon et la chambre. Il alluma une cigarette et admira le spectacle de sa petite mascarade en direct live. Il n’y avait pas à dire, elle allait regretter la soirée de la veille et lui, avait bien l’intention d’en profiter. Il souffla la fumée de sa cigarette d’un air absent, même s’il était concentré sur la jeune femme qui s’affairait à essayer de se souvenir de la soirée de la veille. L’espace d’environ un dixième de seconde, Emrys envisagea d’éclairer sa lanterne, mais avec un nouveau sourire amusé, il abandonna l’idée. C’était tellement plus drôle de la voir ramer.

    Il fit semblant de ne pas entendre tout ce qu’elle déblatérait sur sa tournée, son groupe, Joe & co. Il avait l’impression de voir une scène d’un vieux film muet avec Charlie Chaplin qui gesticulait dans tous les sens mais sans qu’aucun son ne parvienne aux oreilles du spectateur. Ce matin là, c’était Eilys qui gesticulait sans qu’aucun son ne parvienne aux oreilles d’Emrys et il avait comme l’impression de ne pas rater grand-chose. « Ah ça y est tu as trouvé la superbe chanson que tu m’as composé hier soir… » Dit-il un air volontairement aguicheur sur les lèvres tandis qu’il s’amusait à recommencer à chanter d’une voix sensuelle et charmeuse, un peu comme elle-même la veille. Allez, il était gentil, avec un peu de chance ça l’aiderait à se souvenir de la soirée de la veille. Si ça ce n’était pas de l’abnégation pure dis donc… !

    « Bien sur que tu as aimé voyons Eilys… ! C’était évident… D’ailleurs si je me souviens bien – et c’est le cas ! – tu as aussi bien apprécié ce qu’on a fait ensuite… » Il lui lança un regard chargé de sous-entendu tandis que ses lèvres esquissaient un sourire quasiment pervers. Il indiqua d’un coup de tête la chambre derrière lui, comme si le message n’était pas assez clair, ou plutôt comme s’il estimait que la jeune femme n’était pas encore assez proche de l’infarctus. Il tira une nouvelle bouffée de sa cigarette en rigolant tout seul. Ah il avait peut-être souffert hier soir mais pour rien au monde il n’aurait raté cette scène. Elle valait largement toute l’abstinence au monde. Bon, peut-être pas, mais presque quand même !

    « Ah oui, j’avais oublié ça ! » Dit-il en rigolant de plus belle quand Eilys lui rappela l’épisode du bar où elle s’était quasiment dessapée face caméra. Il tapa du pied sur le plancher, rigolant encore plus en voyant que la jeune femme ne semblait pas goûter la plaisanterie. Ah décidément, elle n’avait aucun humour. Il fit une moue boudeuse quand Eilys lui arracha quasiment la cigarette des lèvres et fit exprès de souffler la fumée qu’il avait encore dans la bouche pour l’énerver. Il allait répliquer quand le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait l’arrêta en plein élan. Il haussa les sourcils, se demandant qui ça pouvait bien être à une heure aussi matinale et surtout, qui avait son adresse et n’hésitait pas à rentrer comme ça tranquillement, sans même prévenir. Quand il vit Joe, leur manager à tous les deux, les choses s’éclaircirent un peu dans son esprit et il se contenta d’afficher son plus beau sourire, celui qui lui donnait aussi un air angélique et qui semblait toujours tellement faux.

    « Bonjour Joe ! Quel bon vent t’amène ? » Dit-il comme s’il ne s’attendait pas à ce que leur manager ne commence déjà hurler. Il n’avait déjà pas l’air de bonne humeur, mais la scène qu’il devait avoir sous les yeux ne devait pas être faite pour l’adoucir… Emrys remarqua immédiatement le magazine que Joe tenait sous son bras et devina quasiment aussi tôt quelles photos il contenait. Eh bin, ça promettait ! Ils allaient tous les deux passer un sale quart d’heure. Malgré l’appréhension d’Emrys, il ne put empêcher son fou rire en s’imaginant le quiproquo qui naissant dans l’esprit de Joe, surtout que l’argumentation d’Eilys concernant leur état à tous les deux laissait quelque peu à désirer.

    « C’est lui qui a commen… » Répéta Joe d’un air incrédule. Il n’avait visiblement pas l’air d’en croire ses yeux et il lui fallut d’ailleurs plus de dix secondes pour reprendre ses esprits et réussir à commencer ce qu’il avait à dire. « Tous les deux, vous avez intérêt à avoir une explication solide pour tout ça ! » Dit-il en jetant un regard autour de lui, s’attardant particulièrement sur la tenue légère du jeune homme et la cigarette qu’Eilys tenait encore dans sa main. Le remarquant, Emrys s’empressa de la lui reprendre des mains, mais c’était trop tard. « Emrys, tu la fait fumer en plus ?! Non mais tu es totalement inconscient ! Tu veux la tuer c’est ça ?! »

    Le fameux Emrys leva les yeux au ciel, l’air d’un cancre qu’on met dos au mur et qui cherche une excuse de repli de dernière minute. « Euhh pas exactement, ce n’est pas aussi simple que ça… » Bon, dans le genre argumentation qui laissait à désirer, Emrys était devenu champion du monde aussi visiblement, mais il devait avouer qu’il y avait tellement à expliquer qu’il ne savait même plus par où commencer.

    « Charles ! » Emrys tressaillit, quand il l’appelait par son prénom, c’est que ça s’apprêtait à vraiment barder généralement… « Je te confie la star de la maison de disques et en même pas 24h tu réussis à tout détruire, mais t’es pas possible ! » Et joignant les preuves à ce qu’il avançait, il lança le magazine qu’il tenait à Eilys. Emrys regarda par-dessus son épaule et constata que c’était bien la photo de la veille qui était en première page des tabloïds. On y voyait très clairement Emrys, ravi, et une jeune femme blonde au look rebelle qui montrait ses seins à l’appareil photo. Heureusement pour Eilys, les journalistes moldus avaient floutés son visage, la prenant pour une jeune femme lambda. Emrys haussa les épaules et répliqua « Et ? Rien d’exceptionnel… » Il regretta quasiment aussitôt d’avoir dit ça à l’air que prit Joe. Visiblement il n’était vraiment pas d’humeur à plaisanter et Emrys recula d’un petit pas, pour s’éloigner d’Eilys au cas où le manager s’amuserait à foncer dans le tas. Il préférait éviter de faire partie des dommages collatéraux. Il alla prendre le journal des mains de la chanteuse et alla voir l’article, il reste en revanche sidéré devant l’autre photo qui y figurait et sur laquelle on les voyait clairement entrain de s’embrasser dans la ruelle.

    « Oups ? » Lâcha-t-il quasiment inconsciemment tout en retendant le journal à Eilys pour qu’elle puisse y voir la photo. Au moins ça lui rafraichirait la mémoire. « Ecoute Joe, désolé, j’avoue qu’on a pas assez fait gaffe aux photographes mais si ça peut te rassurer… » Il n’eut pas le temps de finir que Joe explosa littéralement. Il lança un regard noir au chanteur tout en commençant à crier à qui voulait bien l’entendre – en l’occurrence aucun des deux artistes ne voulaient l’entendre mais ils ne purent pas franchement l’éviter quand même - : « Emrys arrête de te foutre de la gueule du monde ! Je te confie Eilys qui avait une réputation immaculée et en une journée tu détruis tout ! Donne-moi une bonne raison pour que je ne te massacre pas ici et maintenant ! »

    Emrys sembla réfléchir une ou deux secondes mais finalement il se dit qu’il pourrait même faire d’une pierre deux coups dans sa situation, en avouant la vérité sur ce qu’il s’était passé la veille. Ça ne servait à rien de nier puisque les photos avaient été prises et publiées, mais il pouvait toujours essayer d’être honnête, ça le changerait et en plus, c’était encore sa meilleure solution pour sauver ses fesses.

    « Et bien tout d’abord je ne sais pas si tu as remarqué, mais Eilys était totalement bourrée hier et ce n’était qu’en partie ma faute… ! Je ne l’ai pas fait boire de force non plus… En plus c'est elle qui m'a dragué ! » Il prit un air angélique, sachant parfaitement qu’il y était franchement pour quelque chose, même s’il n’avait pas physiquement obligé Eilys à boire, il avait fait ce qu’il fallait pour l’y forcer. « En plus ce n’est pas si dramatique, on ne voit rien sur les photos et c’est la presse moldue, personne ne se doutera que c’était Eilys, non ? » Dit comme ça, ça tenait la route mais Joe lui fit bientôt remarquer que si lui avait été capable de reconnaître la chanteuse, n’importe quel sorcier qui vivait dans le monde moldu le pourrait et que le scandale qui éclaterait serait tout bonnement monstrueux. Emrys fit semblant de réfléchir à une solution mais finit par abdiquer et déclara d’un ton à la fois abattu et qui sonnait cependant un peu jemenfoutiste : « Ecoute Joe, je ne sais pas quoi te dire, ce qui est fait est fait. Je ne vois pas ce qu’on pourrait y faire. » Il croisa les bras sur sa poitrine, voyant au regard de Joe, que celui-ci avait belle et bien une idée. Et ce n’était pas fait pour le rassurer…

    « Oh mais moi je sais comment vous allez rattraper le coup, vous n’avez pas franchement le choix ! Vous allez faire croire aux journalistes que vous êtes un joli couple, que vous vous entendez à merveille et que c’est l’amour fou ! Et toi… » Dit-il en se tournant vers Eilys avant qu’un des deux n’ait pu réagir. « Tu vas me trouver une excuse pour ces photos là ! » Sous-entendu celles où elle exhibait plus ou moins sa poitrine. « Je m’en fous, trouves ce que tu veux, un pari, je m’en contrefous ! En attendant vous allez rattraper le coup sinon ça va vraiment barder… » Même Emrys n’osait pas défier Joe quand il était aussi énervé, et pourtant ce n’était pas l’envie qui lui en manquait. Quand son manager avait soulevé l’idée, Emrys avait faillit s’étouffer avec sa langue et mourir sur le coup. Pour lui, ce n’était juste pas possible, ça voulait dire arrêter de coucher avec n’importe qui ! Faire attention aux personnes avec qui il était en permanence parce qu’ils allaient avoir la presse à scandale sur le dos constamment… L’horreur quoi !

    « Et puis, si je comprends bien, vous n’aurez pas à jouer la comédie pour grand-chose… » Lâcha Joe d’un air plein de sous-entendu tout en posant ses yeux sur Emrys encore en caleçon. Son ton était encore sec et plein de reproches, mais Emrys était bien trop concentré sur son idée àlacon pour s’en inquiéter vraiment.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyMar 5 Oct - 12:16






Charles avait beau parler comme si de rien n'était, Eilys était terrorisée à l'idée de se faire prendre par Joe. Elle eu soudain l'impression d'être surprise avec le plus gros délinquant de Poudlard dans son dortoir au petit matin. Evidemment ça aurait été impossible puisque les garçons ne peuvent pas monter les escaliers des filles sans qu'ils ne se transforment en toboggan géant. Cependant, malgré elle, la jeune femme ne put s'empêcher de penser que si pour contourner cette loi magique, Charles aurait été obligé de grimper sur le dos d'une pauvre fille et la forcer à le porter jusqu'en haut, il l'aurait fait sans hésiter. Soudain, la sorcière se demanda s'il ne l'avait pas effectivement déjà fait...

« C’est lui qui a commen… » répéta Joe d’un air incrédule.
- Parce que tu crois sérieusement que je me suis jetée sur lui toute la soirée ?! répliqua Eilys en colère, ne sachant pas que c'était effectivement le cas. Et ce fut pour ça qu'elle évitait très soigneusement de croiser le regard de Charles, de peur que ses réactions confirment à la musicienne quand elle avait raison ou tord. Pourquoi n'avait-elle pas assez bu pour ne se souvenir de rien ?! Ou pourquoi avait-elle assez bu pour se retrouver dans une merde pareille ! Rien de tout ça ne lui ressemblait ! L'alcool, la fête, les garçons ! Ce n'était pas elle, c'était ses soeurs, celles qui étaient libres. Eilys on s'attendait à la trouver seule au piano toute la soirée, vivant de musique et d'eau fraîche.
« Tous les deux, vous avez intérêt à avoir une explication solide pour tout ça ! » ordonna Joe dont l'attitude était plus proche de celle du père que du manager.

Eilys senti la colère monter en elle tandis que leur patron faisait le tour de la pièce, apparemment exaspéré par l'état dans laquelle elle se trouvait. La jeune femme était certaine ne pas être responsable de ce bordel, elle était du genre ordonnée. Il faut dire aussi qu'avec le temps qu'elle passait seule chez elle, ce n'était pas comme ça qu'elle allait mettre tout à sac. En pensant ainsi, une fois de plus, Eilys ne put s'empêcher de sentir la colère mais aussi la frustration monter en elle. Non mais sérieux, ce n'était pas sa faute ! Pour UNE FOIS qu'elle déconnait, Joe n'allait pas lui faire croire que le ciel allait lui tomber sur la tête et que sa carrière allait sombrer dans l'oubli ! Soudain, la musicienne s'imagina obligée de jouer dans le métro pour gagner sa vie et gribouillant des affiches de Charles dans la rue, le maudissant d'être entré dans sa vie et de la lui avoir pourrie.
En voyant que le regard de Joe s'attardait sur la tenue légère de Emrys, la jeune femme blonde réalisa que son pantalon était ouvert. Honteuse, elle s'empressa de le refermer après que – elle ne sut pourquoi – Charles lui arrache la cigarette des mains. Ce fut à cet instant qu'elle comprit que quelque chose n'allait pas. Pourquoi avait-elle tous ses vêtements et lui était nu ? Avec un sursaut de dégoût, elle n'osa pas imaginer ce qu'il avait fait...

« Emrys, tu la fait fumer en plus ?! Non mais tu es totalement inconscient ! Tu veux la tuer c’est ça ?! »

Eilys releva la tête vers Joe, surprise, avant de finalement la tourner vers Charles, le regard assassin.

- T'as pas honte ?! lui dit-elle, sadique. Je savais que tu ne m'aimais pas mais de là à essayer de me tuer, c'est la meilleure ! T'es vraiment qu'une pourriture ! insista-t-elle en essayant de se faire passer pour la victime dans l'histoire mais quelque chose chez Joe lui indiqua que c'était mort, elle aussi allait en prendre pour son grade.
« Charles ! »

Quand elle entendit ce prénom, Eilys tressaillit également, regardant Joe avec de grands yeux genre « Il a pas osé ?! ». A sa connaissance, appeler le chanteur par son vrai prénom était le meilleur moyen de s'en faire un ennemi et la jeune femme l'avait découvert à ses dépens. C'était peut être pour ça qu'elle était dans une telle situation maintenant ? Parce qu'elle avait eu le malheur d'appeler Emrys Charles et qu'il n'avait toujours pas encaissé le coup ? Quel imbécile... C'était vraiment pas la mort ce prénom... En tout cas, s'il avait vraiment essayé de se venger d'elle, ce que Eilys soupçonnait très fortement, alors il aller le payer cher. Très cher.
« Je te confie la star de la maison de disques et en même pas 24h tu réussis à tout détruire, mais t’es pas possible ! »

Eilys avait beau ressentir envers Charles une colère assassine, elle trouvait la réaction de Joe relativement excessive. Ses deux soeurs aînées étaient sans cesse soit bourrées, soit avec un homme différent et pourtant ça passait très bien. Mais dès qu'il s'agissait d'elle, la terre allait forcément s'arrêter de tourner ! Cependant, le faible élan de compassion – ou du moins ce qui y ressemblait – que Eilys ressenti pour Charles s'évanouit immédiatement lorsqu'elle reçu le magazine que lui lança Joe avec un peu trop de vigueur à son goût. La jeune femme n'eut pas besoin de chercher longtemps pour trouver la véritable raison de sa colère. Sur la couverture même se trouvait une photo de Charles hilare accompagné d'une blonde qui avait soulevé son t-shirt et montrait son soutien gorge à la presse en tirant la langue. Elle était dans un sale état et semblait vulgaire. Eilys eu mal, très mal, rien qu'à l'idée de se dire que cette femme au visage flouté ne pouvait être qu'elle. Quand l'information remonta à son cerveau, elle en perdit la parole. Mais ce qui alimentait encore plus sa haine fut que Charles, lui, était littéralement mort de rire sur la photo. Eilys n'était visiblement pas dans son état normal mais à cet instant, il n'avait rien fait pour limiter les dégâts. Et dire qu'elle avait accepté de passer du temps avec lui pour l'aider !

« Et ? Rien d’exceptionnel… » dit simplement le jeune homme, apparemment habitué à ce genre de faits divers.
- Rien d'exceptionnel ?! répéta Eilys d'une voix légèrement plus aigüe que la normale, l'air visiblement paniqué. Mais c'est la CATASTROPHE !
- En effet , Eilys ! Et tu as encore rien vu ! ajouta Joe avec un air de satisfaction sadique en indiquant le magazine maudit que Charles venait de lui prendre des mains.

Eilys retint son souffle s'attendant au pire, incapable de parler ni de bouger. Les yeux rivés sur le jeune homme, elle l'observa tourner les pages rapidement, cherchant apparemment le reste de l'article.

« Oups ? »

Quand elle entendit ce simple mot, Eilys poussa une complainte. Si Charles disait « Oups » c'est que là, la situation était littéralement dramatique pour elle. Pourquoi Joe s'acharnait-il à la laisser en vie ? Pourquoi ne la tuait-il pas sur le champ ?!
A la fois curieuse et effrayée de découvrir la vérité, Eilys saisit le magazine qui lui tendait Charles, n'osant poser les yeux sur la fameuse page qui avait apparemment causé la colère de Joe. Après avoir retenu son souffle, la jeune femme se risqua. Ca ne pouvait pas être si dramatique que ça après tout... du moins pas plus grave que la photo d'elle sur la couverture en train d'exhiber sa poitrine devant les journalistes. Finalement, Eilys regarda.

« Ecoute Joe, désolé, j’avoue qu’on a pas assez fait gaffe aux photographes mais si ça peut te rassurer… » dit Charles mais la sorcière n'entendait plus. C'était comme si sa voix et celle de Joe étaient des échos lointain, comme une télévision en train de tourner dont on aurait baissé presque entièrement le son.

Eilys n'arrivait pas à décrocher son regard de la photographie. Elle comprenait désormais pourquoi Joe, leur manager, était dans un tel état. Même elle se sentait tellement en colère qu'elle avait envie de tout casser, à commencer par laggle de Charles. L'image qu'elle avait sous les yeux n'aidant en rien à la calmer. C'est horrible, honteux, cruel, humiliant. Le chanteur l'avait serrée contre un mur tout en l'embrassant et il était clair, à la main de la musicienne posée sur la nuque du jeune homme qu'il n'était pas en train de la forcer. Et dire que c'était leur premier baiser et que désormais le monde entier allait le savoir et surtout en parler.

« Emrys arrête de te foutre de la gueule du monde ! Je te confie Eilys qui avait une réputation immaculée et en une journée tu détruis tout ! Donne-moi une bonne raison pour que je ne te massacre pas ici et maintenant ! »

Eilys n'écoutait qu'à moitié la dispute qui se déroulait à côté d'elle. Son souffle devint irrégulier, ses joues prirent feu, sa tête commença à tourner et malgré elle, la jeune femme commença à serrer dangereusement le magazine dans ses mains. Joe avait raison et Charles ne semblait pas comprendre ce que cette simple photographie signifiait. Ils n'étaient pas un couple donc cela voulait dire que ce n'était – aux yeux du monde – qu'un coup d'un soir (celui de trop d'ailleurs) mais si Charles avait déjà une réputation de Raffleur, Eilys, elle, s'était « arrangée » - pour ne pas dire forcée – à en avoir une parfaite, comme l'avait si bien dit le manager. En étant prise en photo avec lui, le chanteur avait tiré la musicienne par le bas et tâché son image. Comment allait-elle pouvoir rattraper ça face à son public ? Certains de ses fans n'avaient même pas atteint la troisième année à Poudlard, alors comment pouvait-elle espérer que les parents achètent les prochains singles des Bizzar'Sisters si aucune des trois pouvaient rattraper les autres ? Encore pire lorsqu'il s'agissait de la compositrice.

« Et bien tout d’abord je ne sais pas si tu as remarqué, mais Eilys était totalement bourrée hier et ce n’était qu’en partie ma faute… ! Je ne l’ai pas fait boire de force non plus… En plus c'est elle qui m'a dragué ! »

En entendant ça, la jeune femme se tourna vers le chanteur, outrée qu'il ose mentir aussi ouvertement. Comme si c'était son genre d'agir ainsi !

- Espèce de menteur ! J'étais peut être assez bourrée pour montrer mes nibars mais surement pas pour te draguer ! s'écria-t-elle en lui balançant le magazine à la figure. Cependant elle visa mal et il se contenta de lui passer légèrement à côté.
« En plus ce n’est pas si dramatique, on ne voit rien sur les photos et c’est la presse moldue, personne ne se doutera que c’était Eilys, non ? » se défendit-il bêtement.
- Oh mais quel troll ! s'exclama Eilys en posa les mains sur son visage apparemment exaspérée par la naïveté du jeune homme. Finalement elle se tourna vers lui brusquement, hurlant plus qu'elle ne l'aurait dut compte tenu de son état de santé. Tu ne sais toujours pas que le monde sorcier et le monde Moldu ne sont pas TOTALEMENT séparés ?! T'en fais quoi des nés-Moldus ? Des journalistes sorciers qui filtrent la presse ?! Hein ? T'y as pensé ? BAH OUI ! Tu peux être certain que tout le monde sait que tu m'as roulé une pelle dans une ruelle hier soir et que la nana sur la photo c'est MOI ! ARGH ! JE VAIS LE TUER ! LAISSES LE MOI JOE ! JE VAIS ME LE FAIRE ! s'égosilla-t-elle en essayant d'atteindre le coup du jeune homme mais le manager fut plus rapide et parvint porter Eilys pour l'empêcher de commettre un crime. Un scandale par jour lui suffisait largement.
- CALME TOI ELY ! SI TU LE TUES CETTE FOIS ON VA VRAIMENT ETRE EN SITUATION DE CRISE ! plaida Joe, professionnel jusqu'au bout.

Eilys cessa brusquement de crier, reprenant son souffle manquant, chancelant légèrement. Joe vérifia qu'elle n'allait pas faire une crise bien qu'il soit toujours en colère. C'était d'ailleurs pour ça qu'il détestait devoir se disputer avec Eilys parce que ça finissait toujours de la même manière : la santé de la jeune femme lui jouait des tours et le manager culpabilisait et abandonnait son idée. Enfin pas toujours, comme aujourd'hui d'ailleurs.

- Ca va aller ? demanda-t-il avec douceur malgré tout avant de reprendre avec plus de vigueur quand Eilys hocha la tête pour lui dire que oui.
« Ecoute Joe, je ne sais pas quoi te dire, ce qui est fait est fait. Je ne vois pas ce qu’on pourrait y faire. » reprit Charles l'air moins sur de lui qu'au départ. Eilys nota qu'il n'approchait toujours pas d'elle ce qui était une bonne chose. Si elle devait mourir d'une crise d'asthme, elle ferait tout pour que ce soit après s'être épuisée à assassiner le chanteur.
« Oh mais moi je sais comment vous allez rattraper le coup, vous n’avez pas franchement le choix ! Vous allez faire croire aux journalistes que vous êtes un joli couple, que vous vous entendez à merveille et que c’est l’amour fou ! Et toi… »
- QUOI ?! s'écria la sorcière d'une voix à nouveau aigüe et l'air paniqué.
« Tu vas me trouver une excuse pour ces photos là ! »
- Mais qu'est-ce que tu veux que je trouve à dire pour expliquer une connerie pareille ?! s'énerva un peu plus Eilys, ce qui n'était pas peu dire.
« Je m’en fous, trouves ce que tu veux, un pari, je m’en contrefous ! En attendant vous allez rattraper le coup sinon ça va vraiment barder… »

La jeune femme tourna sur elle en poussant un grognement de frustration. C'était la meilleure ! Elle n'avait pas été en état d'être consciente de ses actes mais c'était quand même à elle de réparer les erreurs ! Eilys détestait sa vie parfois. Non, en fait, elle détestait Charles.
Une semaine plus tard pendant une conférence de presse organisée par Joe, Eilys annonça au monde sorcier l'excuse qu'elle avait trouvé pour justifier la photo d'elle montrant ses seins aux photographes Moldues. La jeune femme déclara, le plus sagement du monde, que c'était un pari entre son petit ami adoré et elle et que l'argent gagné ce soir là allait être directement reversé à une association Moldue de recherche contre le cancer du sein. Bien que le mensonge idéal fut trouvé, une autres dispute éclata entre Joe, Charles et Eilys pour savoir laquelle des deux stars aller aligner les dix miles livres pour l'association. Pas que ce soit une somme importante pour de telles célébrités, mais c'était une question de fierté. Celui qui payait était le coupable. Finalement Joe trancha la poire en deux., retirant cinq mile livres à Charles et Eilys sous prétexte que Eilys n'avait pas à se laisser convaincre de boire alors qu'elle savait ne pas être capable de tenir l'alcool se mettant alors volontairement dans une situation compliquée et Charles, qui tenait bien l'alcool, n'avait pas à inciter Eilys à boire avec lui et encore moins la laisser faire de telles âneries devant la presse. Dans ces moments là, la sorcière avait l'impression d'être une adolescente punie par son père à cause de son frère irresponsable.

« Et puis, si je comprends bien, vous n’aurez pas à jouer la comédie pour grand-chose… » lâcha Joe d’un air plein de sous-entendu tout en posant ses yeux sur Charles encore en caleçon.

Ce fut la réflexion de trop pour Eilys. La jeune femme senti toute la haine qu'elle ressentait pour le chanteur se focaliser sur son manager. Il n'avait pas le droit de lui parler ainsi, de la juger, de la condamner parce qu'une fois ! Parce qu'un soir ! Elle avait été une jeune femme libre et irresponsable. Ce fut pourquoi, elle eu les paroles les plus incensées qu'elle n'ait jamais dites.

- Tu sais quoi Joe ? J'en ai marre, je me casse, dit-elle avec un calme et détachement surprenant.
- C'est ça, va prendre une douche et on se retrouve tous les trois dans mon bureau dans deux heures, lui dit Joe avec autorité.
- Non Joe, t'as pas comprit, corrigea Eilys avec un sourire qui n'annonçait rien de bon. Je quitte la maison de disques ! J'en ai MARRE JOE ! Isy et Dei peuvent faire ce qu'elles veulent ! Elles peuvent se bourrer laggle dans les bars ! Coucher à droite à gauche ! Et ça depuis dix ans ! Sous prétexte que je suis la petite dernière, que je suis la compositrice, je dois rentrer tôt, me lever plus tôt, faire attention à toujours avoir l'air sage, ne pas fréquenter trop d'hybrides, ne pas me battre à droite à gauche ! J'en ai ras le chaudron, Joe ! J'ai l'impression d'avoir été punie depuis DIX ANS ! s'écria-t-elle en libérant toute la frustration qu'elle avait accumulé ces derniers temps.

Eilys reprit son souffle, tremblante. Elle se sentait malade et n'avait qu'une envie : prendre un bon bain chaud et rester dans son lit à pleurer en compagnie de ses soeurs pour la consoler.

- Ecoute Ely, commença Joe avec la même prudence que si elle avait un flingue à la main. Tu es fatiguée et en colère, je comprends. Mais ne prends pas de décision hative. Penses à tes soeurs, au groupe.
- Et moi Joe ? Tu y as pensé à moi ? demanda-t-elle le visage baigné de larmes. J'en suis arrivée à un point où j'envie même Emrys de la vie qu'il mène ! Si c'est pas pathétique ! ajouta-t-elle avec une nouvelle plainte de désespoir.
- Ely..., reprit Joe avec douceur en attrapant doucement la sorcière par les épaules. Je sais... Je sais... Je suis désolé. On te met trop la pression... Mais faut me comprendre ! Je me soucie du groupe. En dix ans, vous êtes devenues comme des filles pour moi.
- Tu dis ça pour pas que je parte, répliqua Eilys avec sarcasme tout en reniflant.
- Je dis ça parce que je me soucie de toi. Et parce que je me soucie de toi, tu vas devoir jouer la comédie avec Emrys. Oui Emrys, reprit le manager avec plus de fermeté à l'égard du jeune homme. Je te signal que tu es dans ma maison pour sauver tes fesses et si pour ça je dois te les botter, je le ferai !

Eilys échappa un éclat de rire humide. Joe avait vraiment une façon très personnelle de s'adresser à ses artistes et de travailler avec eux. C'était surement pour ça que dès l'instant où elle avait dit qu'elle partait, Eilys sut qu'elle ne le ferait pas. On abandonne pas sa famille, ni son foyer. Et la maison de disques portait bien son nom, car elle s'y sentait là bas comme chez elle.

- Rentres chez toi, prends une bonne douche et reviens au bureau dans deux heures. D'accord ? demanda-t-il à la jeune femme avec douceur.

La muscienne renifla doucement et hocha la tête avant de se mettre à la recherche de ses affaires. Il y avait un silence pesant dans le salon, comme après chaque dispute, quand personne n'ose faire le premier pas pour relancer le débat ou s'excuser, boudant un peu chacun de son côté. Une fois prête, la jeune femme salua Joe d'un signe de la tête et n'adressa pas un regard à Charles. Ce n'était pas totalement de sa faute elle le savait mais sur le coup ,elle avait vraiment l'impression de payer la soirée plus cher que lui. Ce fut en oubliant sa chanson sur la table du salon que Eilys referma doucement la porte de l'appartement, laissant deux hommes derrière elle.

- Emrys, reprit Joe avec gravité. Tu vas faire ce que je te dis à propos de ta relation avec Eilys. Je sais c'est pas gagné ! Mais c'est ça ou tu te retrouves sans maison. Je veux bien croire qu'une autre te mettra sous contrat à la seconde où le notre sera annulé mais laquelle se mettra dans l'objectif de te rendre la crédibilité que tu as perdu ?

Joe marqua un temps pour ménager son effet.

- Vas te doucher aussi. Dans deux heures dans mon bureau et ne soit pas en retard, ordonna-t-il à voix basse mais autoritaire. J'espère qu'ils ont au moins un début de chanson..., marmonna-t-il en tournant les talons à son tour.




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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyMar 5 Oct - 16:30


    Emrys était littéralement au bord de l’implosion à regarder les deux autres se chamailler en hurlant et à rejeter entièrement la faute sur lui. D’accord, il avait sa part de responsabilité, mais lui mettre tout sur le dos, c’était un peu trop facile. Détachant son attention de la dispute et des sermons de Joe pendant quelques minutes, il prit le temps de s’allumer une nouvelle cigarette, tranquillement. Et blablabla, et blablabla, les paroles des deux autres êtres dans la pièce lui arrivaient comme un lointain écho dans lequel il ne discernait aucun mot distinct. C’était quand même fascinant comme en plus d’avoir une mémoire sélective, il faisait en sorte de n’entendre que ce qui l’arrangeait ou ce qui lui paraissait utile ou important. Tenez, par exemple, il recommença miraculeusement à faire attention à la discussion au moment où Eilys hurla qu’elle ne serait jamais assez bourrée pour le draguer. Il rigola tout seul sans en rajouter une couche, les deux autres semblaient largement assez énervés pour trois. Il préférait le prendre à la rigolade, ou plutôt essayer parce qu’au fond ça l’énervait. Après tout, c’était elle qui était venue le chercher, il avait eut la gentillesse de ne pas en profiter et comme seule forme de remerciement, elle l’insultait ? Il fallait qu’il se rappelle de ne plus lui rendre de service à la jeune blonde, il avait donné.

    Toujours d’un calme olympien en apparence, il tira une bouffée de sa cigarette, manquant cependant de s’étouffer quand Joe leur fit part de son idée de génie. Il resta en revanche trop estomaqué pour réagir, ce qui ne fut pas le cas d’Eilys. Elle semblait littéralement au bord de la crise de nerf et Emrys pouvait presque d’ici voir de la fumée s’échapper par volutes de ses oreilles. Elle aurait presque fait peur dis donc ! Il s’appuya dos contre le mur derrière lui pour empêcher ses jambes de le lâcher, suivant toujours la conversation avec un calme apparent. Il ne réagit pas quand Eilys commença à péter son câble et à menacer de démissionner. Après tout, après ce qu’elle avait fait la veille, plus rien ne l’étonnait venant de sa part. Si elle se mettait à danser et à chanter du hip-hop sur la table basse, il ne hausserait même pas les sourcils. Il finit sa deuxième cigarette d’affilée et en alluma une autre, ça lui calmait les nerfs et ce qui pouvait énerver Joe & Eilys étaient les bienvenues en ce moment même.

    « Bah allez-y, faites comme si j’étais pas là… » Murmura-t-il un faux sourire amusé sur les lèvres tandis qu’Eilys qualifiait sa vie de pathétique. Elle n’avait pas eut l’air de penser ça la veille. En fait, c’était juste une hypocrite. Ou plutôt une fille tellement frustrée et coincée qu’elle manquerait le bonheur s’il lui tombait dessus. Elle ne valait pas la peine qu’Emrys fasse des efforts, elle pensait probablement la même chose de lui et les choses en serait restées là si Joe n’avait pas eut sa merveilleuse idée un peu plus tôt pour couvrir le cauchemar médiatique qu’allait provoquer ces quelques photos… Emrys soupira rien que d’y penser et, posant son pied contre le mur en repliant son genou, il tira une nouvelle bouffée de sa cigarette sans rajouter un mot. Il se tenait volontairement en retrait par rapport à la scène, d’ailleurs il n’avait même pas esquissé un mouvement quand Eilys lui avait lancé le magazine dessus, ou plutôt quand elle avait essayé parce qu’elle aurait tout aussi bien pu essayer de viser un grain de sable dans le désert vu comment le magazine était passé loin de lui…

    Le jeune homme ne se décolla du mur que quand Eilys fut enfin partie. Il alla s’affaler dans le canapé, les pieds sur l’accoudoir, vautré de tout son long. Il écrasa sa troisième cigarette de la matinée et jeta un coup d’œil vers Joe, qui semblait toujours énervé. S’il comptait passer ses nerfs sur Emrys, il pouvait toujours rêver. Il avait déjà bien assez hurlé et Emrys pas assez, alors il n’en supporterait pas davantage. Emrys n’afficha strictement aucune expression quand Joe le menaça sans subtilité de le virer s’il ne jouait pas le jeu. Il avait pourtant le regard fixé sur son manager, mais c’était comme si ses menaces glissaient sur lui sans que l’artiste en ait vraiment conscience. En vérité, il savait très bien ce que Joe disait, il n’en avait juste rien à foutre pour le moment, il avait juste besoin d’être seul deux minutes et c’était assez rare pour qu’Emrys soit frustré de ne pas y avoir droit quand il en avait vraiment envie. Finalement il était sur le point de demander à son manager de partir quand celui-ci prit l’initiative de lui-même, fermant la porte derrière lui. Emrys lâcha un soupir et alluma à nouveau une cigarette. C’était un réflexe quand il était énervé, ça le détendait et ça lui occupait les mains. Se relevant du canapé il se mit à faire les cents pas dans son appartement.

    Lui revenaient en mémoire les images de la dispute qui venait d’éclater chez lui, faisant grimper sa colère par palier rapides. Quand il se remémora l’audace qu’avait eut Eilys de faire comme si elle n’avait rien fait – elle était juste incapable de s’assumer, c’était ça la vérité – et la réaction de Joe, il prit le premier objet qui lui passa sous la main – en l’occurrence il s’agissait d’un cendrier en verre vide – et la balança de toutes ses forces contre la porte d’entrée. Le cendrier éclata en morceaux qui s’éparpillèrent un peu partout autour de la porte et dans le minuscule hall d’entrée. Ça servait à rien mais putain qu’est-ce que ça défoulait. Désormais un peu plus calmé, Emrys alla chercher sa guitare qu’il avait posée dans le salon et s’assit dans le canapé, la cigarette toujours dans la bouche. Il jeta un regard aux paroles qu’Eilys avait griffonné la veille et les rejeta d’un geste du bras, comme si ça le déconcentrait. Il ferma les yeux quelques instants, soupira à nouveau doucement et commença à gratter quelques accords, comme ça, comme ils lui venaient. Cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé, mais des paroles lui vinrent en tête, presque comme par magie et il se mit à les murmurer en boucle tout en répétant les accords qu’il avait trouvés.

    You can't play on Broken Strings
    You can't feel anything
    That your heart don't want to feel
    I can't tell you something that ain't real
    Oh the truth hurts, but lies 're worse
    How can I give anymore
    When I love you a little less than before?

    Pendant un moment après il réfléchit. Peut-être qu’il pourrait quitter la maison de Joe. Après tout, il ne lui était pas indispensable, c’était déjà lui qui l’avait forcé à travailler avec Eilys. Il savait très bien que sa carrière ne serait jamais la même s’il décidait de partir, mais juste pour le plaisir de laisser Eilys dans la merde il en serait capable. Non mais quelle pimbêche quand même, elle en avait du culot. Il imagina l’espace de quelques secondes ce que serait sa vie sans Joe et sa maison de disques, mais dans une autre, où il devrait repartir de quasiment zéro. Il imagina aussi l’effet que produirait sa démission – parce que oui il démissionnerait plutôt que de laisser Joe le virer – dans la presse, surtout s’il décidait d’avouer publiquement les circonstances dans lesquelles les photos avaient été prises. Après tout, il pourrait le faire non ? C’était bas comme vengeance, mais d’un autre côté, il ne ferait que dire la vérité. Mais voilà, de un les combats médiatiques, Emrys n’en avait strictement rien à foutre, et de deux, essayer de détruire la vie des autres, c’était pas son trip, même quand les autres étaient Eilys Weatherfall. Il soupira en serrant les poings, essayant de se calmer et de trouver un moyen d’évacuer le peu de colère qui restait encore en lui. Il reprit sa guitare et se mit à jouer l’air qui lui passait par la tête. « with a taste of your lips I’m on a ride… » Il ne se rendit compte qu’il chantait l’air composé par Eilys la veille que quelques minutes déjà après avoir commencé. Il leva les yeux au ciel, un petit sourire sur le coin des lèvres. Il savait ce qu’il allait faire.

    Il se releva de son lit une bonne heure et demie après ça et se rendit compte qu’il était quasiment déjà en retard pour son rendez-vous avec Joe & Eilys. Il prit une douche en quatrième vitesse et sortit de son appartement rapidement, après avoir écarté du pied les débris de verre qu’il avait laissé en-dessous de sa porte d’entrée. Il faudrait qu’il pense à s’en occuper en rentrant, enfin s’il ne marchait pas en plein dedans… Il transplana directement devant la maison de disques et entra sans plus de cérémonie. Saluant d’un simple geste de la tête les gens qu’il connaissait dans le hall, il se dirigea vers les ascenseurs. Il avait enfilé un jean noir, sobre, ainsi qu’un t-shirt d’une célèbre marque de chaussures moldues, des lunettes de soleil cachant son état de fatigue et l’expression de ses yeux de manière générale. Une fois arrivé à l’étage du bureau de son manager, il descendit et s’y dirigea directement, à pas mesurés néanmoins. Il n’avait pas franchement hâte, il devait bien l’avouer.

    Il passa la tête derrière les vitres transparentes et constata que Joe & Eilys étaient déjà présents, comme par hasard… On aurait dit qu’ils faisaient tout pour le faire passer pour le cancre de service, pourtant aujourd’hui, il n’était pas en retard. D’ailleurs, l’horloge sonna l’heure du rendez-vous au moment où Emrys entra. Il s’assit dans le fauteuil à côté de celui d’Eilys, face au bureau de Joe et ne prit pas la peine de les saluer. Il n’était pas franchement d’humeur et il n’avait certainement pas envie de se montrer poli envers les deux personnes qui étaient responsable de son état présent. De toute évidence, Joe s’était déjà enquis de l’état de santé de sa petite protégée, puisqu’il attaqua de but en blanc une fois qu’Emrys fut installé dans son fauteuil.

    « Bon, comme je m’en étais doutée, la nouvelle a déjà fait le tour de la presse sorcière et aujourd’hui, vous serez à la une de quasiment tous les quotidiens. » Il soupira derechef, comme si ça allait améliorer la situation, ou comme si les deux dernières heures n’avaient pas encore réussit à lui faire accepter l’idée de ce qui s’était passé la nuit dernière. Ce soupir eut le don d’agacer Emrys qui roula les yeux au ciel en retirant ses lunettes de soleil d’un geste désespéré. On aurait dit que quelqu’un était mort sérieusement. Il avait envie de leur hurler de se détendre un peu et de profiter de la vie, mais il avait comme l’impression que ce n’était le bon moment. Il se contenta donc de marquer légèrement son agacement tout en laissant Joe continuer. « Vous allez devoir donner une conférence de presse ensemble aujourd’hui même, c’est le genre de choses qui ne va pas pouvoir attendre beaucoup plus longtemps… Si on n’intervient pas tout de suite, le scandale va prendre encore plus d’ampleur. »

    « Scandale, scandale… Vérité ouais… » Grinça Emrys entre ses dents mais le regard que Joe lui lança le calma aussitôt et l’obligea à ne pas en rajouter. Il se tut donc l’espace de quelques secondes avant que Joe ne leur pose une question à laquelle Emrys se devait de répondre avant la jeune femme. Il l’avait déjà laissé dire assez de mensonges sur la soirée de la veille, il voulait bien être gentil mais fallait arrêter de le prendre pour un con. « Pour l’amour de Dieu dites-moi au moins que vous avez avancé dans une chanson hier soir… » Son regard disait assez bien qu’il n’y croyait pas l’espace d’une seconde. Emrys fut donc deux fois plus fier de pouvoir répliquer :

    « Mais rassure-toi Joe voyons, ta chère Eilys a eut le temps de composer un couplet pendant qu’elle s’obstinait à me déshabiller et à vider mon frigo en alcool… » Il leva les yeux au ciel, vaguement amusé en imaginant l’effet qu’allait avoir ces paroles sur Joe et sur Eilys. Finalement, ne leur laissant pas le temps de se remettre de leur surprise, il pencha la tête vers la rock star d’un air innocent, un petit sourire amusé sur les lèvres montrant bien qu’il appréciait l’heure de la revanche : « Tu ne t’es pas demandé pourquoi ce matin j’étais nu alors que toi tu étais encore toute habillée ? » Son ton démontrait bien à quel point il la prenait pour une conne, mais s’il fallait ça pour lui faire comprendre et se rappeler la vérité sur la soirée de la veille, alors il n’hésiterait pas une seule seconde. Finalement il se releva et sortit le bout de papier griffonné avec les paroles de la veille et le déposa sur le bureau du manager.

    « Tiens, le voilà ton début de chanson. Maintenant voyons voir si miss parfaite à côté de moi accepte d’assumer son côté plus rock’n’roll au lieu de se voiler la face plus longtemps. » Il se rassit dans son fauteuil en jetant un regard de défi à la fameuse sainte nitouche. Il était sur qu’elle allait monter sur ses grands cheveux et hurler à qui voulait bien l’entendre que ce ‘salaud d’Emrys venait de tout inventer !’ et ce dernier se jura que la prochaine fois, plutôt que de se montrer raisonnable, il prendra une photo version sorcier et la publiera lui-même dans la Gazette du Sorcier tiens !

    Changeant finalement d'avis, il se releva de son fauteil et se pencha sur le bureau de Joe d'un air un peu trop sérieux pour être parfaitement naturel et commun chez lui et lâcha calmement : « Ok, je jouerais le jeu, parce que j'ai participé à ce 'fiasco médiatique', ou peu importe comment tu appelles ça, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée qu'on continue à bosser ensemble en parallèle. On va déjà se rendre dingue à faire semblant de sortir ensemble pour la presse, et puisque tu ne tiens pas à ce que je l'assassine... » Il ne put s'empêcher de sourire à nouveau, puis jetant un léger coup d'oeil vers Eilys, il se dirigea vers la porte du bureau, prêt à s'en aller. Il n'avait plus rien à dire, et il voyait mal ce que son manager ou Eilys pourrait avoir à dire qu'il avait envie ou besoin d'entendre. Il se doutait cependant qu'il n'aurait même pas le temps d'atteindre la poignée avant qu'un des deux ne le rappelle. Ça aurait bien été la première fois qu'on ne s'offusquait pas devant une de ses idées.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit. »   CHAPITRE 1 « Inutile d'être arrogant. Le cercle parfait  de la lune ne dure qu'une nuit. » EmptyMar 5 Oct - 19:26







Eilys referma doucement la porte de l'appartement de Charles. Elle se sentait malade, faible mais surtout honteuse. Et le pire fut qu'elle se sentait ainsi non pas parce que le chanteur l'avait poussée à faire des choses immatures mais surtout parce qu'au fond d'elle, Eilys n'avait espéré que ça. Elle avait menti face à Joe. Ouvertement. Et Charles n'avait rien dit. Avec un soupire, la jeune femme blonde appuya sur le bouton de l'ascenseur, attendant qu'il n'arrive. Si la première demi heure les souvenirs étaient flous, désormais, la sorcière se souvenait de tout dans les détails, du moins presque. Et elle savait que Charles avait été plus que raisonnable avec elle compte tenu de son propre taux d'alcoolémie. Eilys eu la nausée. Si seulement il n'avait pas – presque – agit comme un gentleman, il lui aurait suffit de le détester pour la fin de ses jours, cependant elle devait se rendre à l'évidence, c'était elle la gamine immature et irresponsable dans l'histoire. Trop fière pour l'admettre, Eilys avait préféré mentir. Et puis, pour ce que ça changeait ! Charles était habitué à ce genre de scandale alors que pour la bassiste des Bizzar'Sisters, c'était un gros coup médiatique. Le genre de ceux que l'on redoute et qui nous clouent au sol. Non, elle ne pouvait pas prendre le risque de faire couler ses sœurs avec elle par stupidité, par immaturité, par désire de liberté... La jeune femme blonde entra dans l'ascenseur et ouvrit les yeux en grand, choquée, en voyant la tête qu'elle se tapait dans le grand miroir. Laggle de bois n'était vraiment pas le top... Son maquillage noir avait coulé, son rouge à lèvre était parti, ses cheveux donnaient l'impression d'avoir été crêpés, enfin c'était la catastrophe... Heureusement pour elle, la musicienne avait toujours dans son sac à main une paire de lunette Ray Ban noires, qui lui étaient (in)utiles pour passer inaperçue dans la rue et notamment comme ce matin là, éviter de montrer saggle de bois.
En habituée, Eilys avait senti venir la presse à plein nez. Évidemment que les journalistes sorciers – étrangement les Moldus s'étaient perdus en route – n'allaient pas laisser passer l'occasion d'avoir une photo de Eilys Weatherfall sortant de l'appartement de son nouveau petit ami trash Emrys. C'était pour ça que Joe voulait absolument gérer la situation au plus vite quant à la vie sentimentale de sa petite protégée. La sorcière n'était pas de ces femmes que l'on voyait souvent avec des hommes, alors le moindre qu'elle choisissait prenait une ampleur monumentale. Et Eilys regretta bien vite la situation quand elle sorti de l'immeuble, agressée visuellement par les photographes qui lui posaient – pour ne pas dire hurler – des questions et des commentaires sur sa nouvelle relation. La sorcière tenta de les ignorer afin de monter dans le taxis qui attendait devant, surement appelé par Joe. Il était quand même tellement prévoyant...

- Ely ! Que ressentez vous pour Emrys ?
- Qualifierez vous votre relation comme étant sérieuse ?
- Ely ! Vous avez un jour dit dans Sorcière Hebdo que vous attendiez « le bon », la réputation de Emrys prouve qu'il n'a rien de bon. Pourquoi lui ?


La musicienne eu un sourire malgré elle. Ah oui, elle avait dit ça il y a des années alors qu'elle n'avait pas encore vingt ans. On s'étonnait déjà à l'époque de ne jamais la voir accompagnée et pour faire taire les questions, elle avait trouvé la parade idéale en répondant qu'elle attendait le bon. Or avec les années, Eilys n'attendait plus personne du tout. Elle ne sut pourquoi mais la sorcière était certaine que cette simple remarque allait revenir souvent, les journalistes voulant la discréditer. C'était certain qu'elle ne pouvait pas trouver plus opposé de l'image du « bon garçon » que Emrys ! Comment elle allait pouvoir justifier ça aussi ? Soudain, Eilys eu mal au crâne. Heureusement pour elle, elle parvint à monter dans le taxis qui la conduisit jusque chez elle en silence.
Malgré elle, la jeune femme blonde se mit à penser à Charles, à ce que Joe était en train de lui dire. Leur manager serait-il capable de faire passer les envies du jeune homme avant de celle qui était soit disant une fille pour lui ? Eilys aimerait pouvoir penser très certainement que non mais elle ne pouvait pas, pas si la tournée n'était pas un véritable carton, pas si elle ne continuait pas à écrire de belles chansons. Soudain la jeune femme soupira avec force. Elle ne sut ce qui la retint de dire au chauffeur de changer de direction, de disparaître et de se pointer au rendez-vous deux heures en retard, juste pour voir. Mais après presque dix ans de conditionnement, Eilys n'arrivait plus vraiment à être aussi rebelle. C'était comme ça, dans sa nature, dans sa conscience professionnelle. Joe lui avait dit dans deux heures, elle y serait pile à l'heure. Eilys se détestait par moments.
Comme elle s'y était parfaitement attendue, les journalistes étaient encore là, devant l'immense
immeuble dans lequel elle vivait avec ses deux grandes sœurs. En général il n'y avait personne à part un ou deux paparazzis venus guetter que personne d'anormal – comme un petit ami potentiel – ne sorte de l'immeuble. Sauf que ce matin, il y en avait une petite dizaine, tous décidés à obtenir le plus d'informations possibles. N'ayant pas encore reçu les informations de Joe et ne sachant pas si elle était faussement en couple officiel avec Charles, Eilys ne répondit rien, muette comme une carpe. Enfin dans son immeuble, le portier prit soin de bien fermer derrière la célèbre musicienne qui se rendit jusqu'aux ascenseurs afin de se rendre chez elle. Avec un peu de chance, ses sœurs seraient occupées et elle n'aurait pas à leur raconter ce qui s'était passé la veille. Surtout que Eilys n'aurait pas la force de leur mentir, pas à elles. Et dire à voix haute la vérité était plus douloureux que de simplement la penser avant de la chasser de son esprit.
Quand elle avait prit la route, dans le taxis, Eilys avait envisagé simplement prendre une douche rapide et s'endormir. Mais maintenant qu'elle était chez elle et visiblement seule, la jeune femme n'avait plus sommeil. Elle se rendit directement dans sa chambre puis dans sa salle de bain personnelle avant de se doucher à l'eau bien chaude, longtemps afin de se remettre. Sa main droite lui faisait encore mal mais elle parvint à la soigner, ayant toujours été très bonne sorcière déjà à l'époque de Poudlard et surtout très bagarreuse.
Joe avait bien fait de lui donner deux heures pour se préparer. Eilys avait beau utiliser la magie pour se coiffer ou s'habiller, elle ne pouvait s'empêcher d'avancer à deux à l'heure. C'était comme si son cerveau était éteint ou au contraire trop conscient de se qui se passait dans sa vie. L'air plus mélancolique que jamais, elle enfila son jean slim noir, pensant au rendez-vous qui l'attendait, le redoutant même. Elle ne voulait pas entendre les instructions de Joe et encore moins revoir Charles. C'était déjà bien assez compliqué et douloureux d'être à la fois en colère contre lui et culpabiliser. La sorcière coiffa ses cheveux par magie en un chignon élégamment négligé pendant qu'elle arrangeait son t-shirt trop grand pour elle « London Calling » en le rentrant dans son jean et le faisant légèrement ressortir et retroussant les manches pour un effet glam'rock. Coiffée, elle se maquilla pour arranger saggle de bois au mieux d'un trait d'eye liner et d'un coup de rouge à lèvres rouge baiser. La jeune femme saisit une veste courte en fausse fourrure zébrée et quitta l'appartement, ses chaussures vernies à hauts talons tapant sur le sol au rythme de ses pas, ses Ray Ban sur le nez. Maintenant que les journalistes étaient partout, elle devait faire encore plus attention à son style, connaissant Sorcière Hebdo pour avoir tendance à massacrer la moindre star qui avait la stupidité de commettre une faute de goût. Ils n'avaient d'ailleurs toujours pas pardonné les cheveux bleus de Isy, bien que ce soit naturel désormais (ok elle avait eu un accident à Poudlard mais maintenant elle y pouvait plus rien, ils seraient bleus à vie !).
Dans la rue, Eilys se fit encore une fois mitraillée par les photographes, agressée par leurs questions plus indiscrètes les unes que les autres mais elle fut ravie de monter dans sa voiture personnelle appelée par le portier. C'était quand même la classe d'être riche !
Pendant tout le chemin jusqu'à la maison de disque, Eilys redouta toujours plus l'entretien, ne voulant voir personne en vérité. Jamais elle n'avait autant désiré être seule. Cependant elle ne pouvait pas se défiler, sa carrière était en jeu. Mais par mesquinerie, Eilys décida qu'elle pouvait se permettre d'arriver quelques minutes en retard ou du moins juste après Charles, pour une fois. La jeune femme salua rapidement les gens qu'elle connaissait plus ou moins, les lunettes toujours sur le nez et se rendit directement à la salle du piano en attendant de pouvoir arriver en retard ( :fleche: ). Arrivée, elle poussa un faible soupire et apprécia le silence des lieux avant de se mettre à jouer pour passer le temps. Au début elle interpréta un des titres de son groupe avant d'arrêter avec un soupire épuisé. Et puis, presque malgré elle, la musicienne se mit à jouer la mélodie qu'elle avait écrit hier soir et qui était encore dans sa tête. Pire que tout, les paroles également...

- With a taste of your lips I’m on a ride… se mit-elle à chantonner de sa voix aigüe et mélodieuse.

Eilys cessa. Cette chanson elle l'aimait autant qu'elle la détestait. Elle représentait cette unique nuit de liberté qu'elle avait enfin eu depuis tellement longtemps. Mais elle signifiait également son erreur, ce qu'elle avait laissé paraître dans les bras de Charles. C'était parce qu'elle était célibataire depuis des années surement, rien de plus. Et puis, qu'est-ce que ça pourrait être à part la stupidité de l'alcool ? Non, finalement, Eilys détestait cette chanson plus qu'elle ne l'aimait. Exaspérée, elle referma le piano.

- Ah Eilys, je me disais bien avoir reconnu ta voix, lui dit une assistante avec admiration en passant par là.
- Salut, lui dit la musicienne avec neutralité. Hey, attends. Il est quelle heure ?
- Neuf heures cinq.

Eilys la remercia et se leva. Cinq minutes de retard c'était largement suffisant. De quoi se faire remarquer mais pas assez pour être terriblement impolie. La sorcière se sentait ridicule mais elle était toute alerte à l'idée d'arriver en retard. Pour quelqu'un d'aussi ponctuel qu'elle, c'était une grande étape. Encore une marque de l'influence de Charles sur elle. Avec colère, elle préféra se dire que c'était sa propre décision et non le résultat d'une quelconque influence de la part du Diable.

- Ah Ely, à l'heure comme toujours, lui dit Joe assis derrière son bureau. Tu as même cinq minutes d'avance.
- Quoi ? demanda Eilys sans comprendre.

La jeune femme s'installa dans un des fauteuils et vit au mur la pendule afficher neuf heures moins cinq. La montre de l'assistance avait dix minutes d'avance, la poisse ! Eilys eu soudain envie de tout casser. Même quand elle le voulait, le destin l'obligeait à donner une image d'elle sage et responsable...
Le silence s'installa rapidement dans le bureau tandis que personne ne parla, attendant enfin l'arrivée de Charles qui fut ponctuel, pour une fois. En le voyant, Eilys retira ses lunettes, se souvenant qu'elle en portait, et s'en voulut d'aimer la façon dont il était habillé.

« Bon, comme je m’en étais douté, la nouvelle a déjà fait le tour de la presse sorcière et aujourd’hui, vous serez à la une de quasiment tous les quotidiens. » commença Joe sans ménagement. C'était dans sa nature, il n'aimait pas tourner autour du pot et Eilys avait tendance à apprécier ce trait de caractère qui pourtant, parfois, s'était déjà retourné contre elle.

La musicienne échappa un soupire en même temps que son manager. C'était la catastrophe. Elle était vraiment condamnée à jouer la petite amie avec Charles et ce pendant un période suffisamment longue pour ne pas décevoir le public sans que personne ne découvre la mascarade parce que là, ce serait encore pire.

« Vous allez devoir donner une conférence de presse ensemble aujourd’hui même, c’est le genre de choses qui ne va pas pouvoir attendre beaucoup plus longtemps… Si on n’intervient pas tout de suite, le scandale va prendre encore plus d’ampleur. »
« Scandale, scandale… Vérité ouais… »
- Oui. Bon, coupa Eilys avec impatience qui voulait visiblement passer rapidement à autre chose que les questions de vérité ou non. Mal à l'aise, elle changea de position sur sa chaise, croisant l'autre jambe histoire de canaliser la honte qu'elle ressentait.
« Pour l’amour de Dieu dites-moi au moins que vous avez avancé dans une chanson hier soir… »
- En fait, pas vraim..., commença Eilys mais Charles lui coupa la parole et à son air satisfait, elle sut qu'il n'allait pas lui faciliter l'entretient. La jeune femme avala sa salive et lui lança un regard noir, attendant de voir ce qu'il allait balancer sur le tapis comme ânerie ou plutôt comme vérité. Mais comme c'était lui, personne ne le prenait au sérieux, un peu comme Pierre qui criait au Loup.
« Mais rassure-toi Joe voyons, ta chère Eilys a eut le temps de composer un couplet pendant qu’elle s’obstinait à me déshabiller et à vider mon frigo en alcool… »
- N'importe quoi..., marmonna-t-elle en s'enfonçant dans son mensonge. Quand elle le vit pencher la tête vers elle, la musicienne eu soudain envie de lui faire ravaler son sourire à coups de basse dans laggle.
« Tu ne t’es pas demandé pourquoi ce matin j’étais nu alors que toi tu étais encore toute habillée ? »

Évidemment qu'elle s'était posée la question. Elle avait d'ailleurs bien regretté parce qu'elle avait trouvé la réponse avec une étrange rapidité. Cette chanson, si Eilys la détestait, c'était parce qu'elle l'avait écrite en embrassant Charles, en se pressant contre lui, savourant le contact de sa peau, le feu de ses baisers, la sensualité de ses caresses, l'adresse de ses mains... Rien que d'y penser elle eu soudain le visage qui prit une couleur rose vif, trahissant ce qu'elle ressentait. Elle avait beau mentir ouvertement, son visage, lui, disait la vérité. La chanson encore plus. Ce fut pourquoi Joe ne devait pas la voir, ni même personne sur cette terre.

« Tiens, le voilà ton début de chanson. Maintenant voyons voir si miss parfaite à côté de moi accepte d’assumer son côté plus rock’n’roll au lieu de se voiler la face plus longtemps. »

Eilys toujours les joues rouges arracha le papier des mains avant que Joe ne lise la chanson. Évidemment qu'elle était rock'n'roll et c'était justement ça le problème dans sa vie. On ne la laissait pas être qui elle était véritablement et malgré elle, la sorcière fut ravie que Charles lui même mette ça sur le tapis, soulignant à Joe à quel point Eilys souffrait de la cage dorée dans laquelle elle se trouvait. Pourtant, elle se contenta de lancer un regard noir au jeune homme, préférant ne rien dire plutôt que de mentir encore plus, sachant qu'elle n'était vraiment pas douée pour – contrairement à Charles – et que le rouge de ses joues était visiblement présent pour une raison précise.

« Ok, je jouerais le jeu, parce que j'ai participé à ce 'fiasco médiatique', ou peu importe comment tu appelles ça, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée qu'on continue à bosser ensemble en parallèle. On va déjà se rendre dingue à faire semblant de sortir ensemble pour la presse, et puisque tu ne tiens pas à ce que je l'assassine... »

Quand il commença à parler, Eilys pensa d'abord qu'il était possédé, ne reconnaissant pas cet air sérieux sur son visage habituellement si débile. Mais quand il termina sa phrase, Eilys ouvrit la bouche, prête à répliquer mais surtout à soutenir Joe quand il dirait « tu ne devrais pas parler de Eilys comme ça, elle qui a essayé de t'aider ! Maladroitement certes, mais elle a essayé ! Tu devrais pleurer à ses pieds de gratitude ! » à quelques mots près. Cependant, le manager se contenta d'un :

- Ok.

« Ok » ?! C'était tout ? Charles était en train d'envoyer bouler le talent de Eilys devant cette dernière et tout ce que son manager trouvait à dire était « ok » ?! Bah non, c'était pas ok, encore moins pour elle. Butée et orgueilleuse, la sorcière se leva de sa chaise alors que Charles approchait de la porte et commença à s'énerver sur Joe.

- « OK » ?! répéta-t-elle incrédule. Tu me forces à bosser avec lui, à sortir avec lui, et quand il m'envoie bouler, tout ce que tu trouves à dire c'est « Ok » ?! Non mais tu te fous de maggle Joe ! Je te signal qu'à la base, MON groupe va TRES BIEN ! J'ai RIEN DEMANDE MOI ! Alors, NON, ce n'est PAS ok !

Joe soupira, exaspéré et se passa une main sur son visage, apparemment épuisé.

- Eilys, on était arrivés à un accord et tu as encore envie de crier ?
- Non, répondit-elle avec calme en prenant ses lunettes de soleil qu'elle mit sur son nez. Je soulignais simplement le fait que je risquais très fortement d'être la première à commettre un meurtre...

Puis, elle tourna les talons, passant devant Charles à qui elle n'adressa pas un regard avant de se tourner vers lui une fois dans le couloir, lui parlant avec une arrogance volontaire. Elle lui en voulait tellement.

- On se retrouve tout à l'heure pour préparer la conférence. Chéri, dit-elle en insistant volontairement sur le dernier mot avec sarcasme. Puis elle tourna les talons, le laissant derrière elle se rendant à la sortie de l'immeuble pour affronter la foule de photographes tous plus déchaînés les uns que les autres par la fabuleuse histoire d'amour qui venait de commencer entre Eilys Weatherfall, la bassiste des Bizzar'Sisters et Emrys, le chanteur rebelle et sensuel.





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