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 « Sometimes you can't make it on your own »

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MessageSujet: « Sometimes you can't make it on your own »   « Sometimes you can't make it on your own » EmptyMer 3 Nov - 10:00








Cette nuit là Amanda St James dormit mal, tournant sans cesse dans son sommeil. Elle avait trop chaud, pas assez. Soupirant, remuant rapidement, la jeune femme ne parvenait à trouver une position, une température lui permettant d'être bien. Exaspérée, elle ouvrit les yeux en grand et regarda son plafond dans l'obscurité et resta ainsi un long moment à attendre dans le noir. Ce ne fut que lorsque son réveil sonna des heures plus tard que Amanda réalisa s'être enfin endormie.
La jeune femme soupira avec force avant de se lever de son lit et de se rendre jusqu'à sa salle de bain d'un pas peu assuré, les cheveux sans dessus dessous. Elle prit une douche rapide, se lava les cheveux et entreprit de les coiffer avec soin, hésitant entre les lisser et les onduler. Finalement ce fut les cheveux raides et soyeux qu'elle quitta la salle de bain pour la cuisine où elle prit une grosse tasse de café qu'elle avala lentement, se brûlant légèrement la gorge à chaque fois qu'elle avalait, incapable d'attendre que le liquide ne refroidisse. Les yeux perdus dans le vide, l'air particulièrement fatigué et exaspéré, la jeune femme blonde soupira à nouveau pour la centième fois depuis la veille quand elle s'était couchée. Si Amanda St James d'un naturel souriant et joyeux était dans un tel état ce matin ce n'était pas parce qu'elle devait travailler – car croyez le ou non à cet instant elle aurait prié pour que ce soit le cas – mais parce qu'elle devait rendre visite à ses parents. Pour beaucoup cette activité n'est qu'un acte banal ou au pire une épreuve rapide à passer mais pour Amanda c'était l'occasion qu'avait sa famille de l'humilier une fois de plus. Rien qu'à se dire qu'elle allait retrouver ses cousines, ses oncles et tantes pour l'anniversaire de son père, elle en avait la nausée et sa confiance habituellement écrasante s'était désormais évaporée.
Amanda soupira à nouveau, se passant une main dans les cheveux et se rendit jusqu'à sa chambre où elle s'habilla. Ce fut vêtue d'une robe grise moulante – comme toujours puisqu'elle n'avait que ça – longue jusqu'aux genoux, cintrée à la taille par une ceinture vernie assortie à ses chaussures à talons et au large col soigneusement étudié qu'elle ressorti de sa chambre. De jolies boucles aux oreilles, Amanda n'avait que trop rarement été aussi sobre et simplement élégante. Avec un nouveau soupire elle se rendit dans sa salle de bain et se regarda dans le miroir, apparemment très peu satisfaite par ce qu'elle voyait. Le maquillage serait léger lui aussi, ne voulant surtout pas donner une autre occasion à sa famille de la critiquer. Un trait d'eye liner, une mine fraiche et un peu de gloss elle était parée.
Ce fut sur les coups de onze heure que quelqu'un sonna à la porte. Les mains et les jambes soudain légèrement tremblantes, Amanda se précipita pour ouvrir. Avec son premier sourire en deux jours elle regarda le nouvel arrivant, le visage rayonnant.

« Jamie ! Tu es venu ! » s'exclama-t-elle comme si elle s'était attendue au contraire mais surtout comme si ce simple fait allait illuminer sa journée. James McFly, son meilleur ami, était là et lui souriait également. La sorcière déposa une bise sur la joue du médicomage et le laissa entrer. « Ils vont détester, mais toi tu es parfait. » dit-elle en désignant sa propre tenue avec un sourire qui semblait surtout triste et résigné. Elle entendait déjà ses parents, ses cousins tous plus riches les uns que les autres critiquer sa façon de vivre. Cependant le costume – qu'elle avait exigé – de James était tout à fait de circonstance. Pour cause, Amanda l'avait choisit elle même. « Si ça ne te dérange pas j'aimerais qu'on parte maintenant. Plus vite on arrivera plus vite ce sera terminé. »

Amanda saisit son manteau et quitta l'appartement à reculons, son angoisse de plus en plus flagrante sur son visage. Silencieuse comme il était trop rare, elle prit la main de James et transplana à Lambeth, petit coin paumé où habitaient ses parents dans un grand manoir lugubre et digne de leur richesse. Amanda avait toujours aimé cet endroit jusqu'à son entrée à Poudlard. Revenir pour les vacances semblait étrangement douloureux et maintenant qu'elle n'y vivait plus du tout, n'y passer que le temps d'un repas l'exaspérait au plus haut point. C'était comme revenir sur les lieux d'un crime. D'ailleurs ce village était réputé pour avoir hébergé « L'empoisonneur de Lambeth », assassin de quatre prostituées à la strychnine et pendu en 1892. Charmant, n'est-ce pas ?
Il faisait gris et froid quand ils arrivèrent à l'entrée du village. Le vent souffla balayant les cheveux de Amanda. James se mit en marche cependant la jeune femme qui n'avait pas lâché sa main ne bougea pas d'un pas, le regard perdu droit devant elle.

« Jamie je peux pas. J'ai pas envie d'y aller ! Ils vont encore se foutre de moi, me rabaisser et j'ai pas envie que tu assistes à ça ! Je sais ! Je t'ai demandé de venir en pensant que ce serait plus facile mais en fait, je hais cet endroit toujours autant ! » s'exclama Amanda en cachant son visage dans ses mains apparemment alarmée. Elle étouffa un sanglot, s'empêchant de pleurer pour ne pas abîmer son maquillage et surtout pour que ses yeux ne gonflent pas, on lui aurait encore reproché un caprice.

Elle était heureuse que James soit là, mais même lui qui était la personne qu'elle aimait le plus au monde ne pouvait pas rendre ce repas de famille plus agréable. Ca faisait une semaine qu'elle lui avait demandé de l'accompagner, ayant réussit à dormir jusque là parce qu'elle savait qu'il serait là, qu'il la soutiendrait et que grâce à lui elle parviendrait à passer les grilles du manoir la tête haute mais c'était impossible.
Amanda avait des rapports singuliers avec sa famille. Si James avait longtemps été proches et aimé par les siens, la jeune femme avait elle été pourrie gâtée pendant environ toute sa vie. Cependant, peu après son entrée dans l'adolescence, quand ses parents avaient comprit qu'ils avaient fait d'elle une paresseuse, une bonne à rien capricieuse et hautaine, leur seul réflexe pour lui faire prendre conscience de son état fut de la réprimander sans cesse, de la critiquer, de la rabaisser en la comparant aux enfants des autres. Pour se protéger, Amanda s'était construit un égo surdimensionné et avait fuit sa famille, même si pour ça elle dut travailler et voir son héritage réduit de moitié. Temps qu'elle ne serait pas digne de confiance, elle ne serait pas une « véritable » St James. A l'époque l'annonce de la décision de son père l'avait effondrée et c'était dans les bras de James qu'elle avait trouvé le réconfort, comme toujours, comme maintenant. Ce fut d'ailleurs à cette époque alors qu'elle n'avait qu'une vingtaine d'années que la jeune femme comprit que sa famille se résumait à son meilleur ami. Destinée à être pauvre malgré une famille qui ne l'était pas du tout, la sorcière avait alors comprit qu'elle ne serait rien d'autre qu'une erreur humaine. Or c'était facile à oublier quand on était loin de ses parents, pas maintenant qu'elle allait devoir les regarder droit dans les yeux et subir leurs critiques. Rien que d'y penser elle eu la nausée.

« Je t'adore... » lui murmura-t-elle en levant les yeux vers lui, se retenant de pleurer. Avec un petit soupire pour se donner du courage, ils se rendirent jusqu'au manoir.

L'endroit semblait presque beau et paisible de l'extérieur si on ne savait que Amanda y avait vécu ses pires moments, ses pires humiliations et si tous les gens qu'elle voulait fuir s'y trouvaient à ce moment là. Il y avait des voitures de luxe garées un peu partout indiquant clairement quel niveau social avait la famille. Amanda soupira une nouvelle fois aux pieds de l'imposant escalier avant de finalement le monter. C'était parti, elle allait revoir sa famille.
La jeune femme blonde afficha, à peine entrée, un sourire rayonnant de façade. Une bonne vint prendre leur manteau et elle se rendit dans le salon où la réception avait lieu. Il y avait une légère musique de fond – classique et tellement ennuyeuse ! - tandis que tout le monde discutait, une coupe de champagne à la main pour certain, un petit four dans l'autre. La famille St James était typique des familles de Serpentard, des sangs purs aux propos et pensées parfois désespérantes car tellement fermées. Amanda savait que c'était uniquement parce qu'elle avait été rejetée de ce monde qu'elle n'y trouvait plus sa place mais maintenant elle en était heureuse. Jamais de la vie elle n'aurait voulu prôner le pouvoir aux Sangs Purs tout comme ses proches, être comme eux.
Quand Amanda apparu par l'immense porte du grand salon, tous les regards se posèrent sur elle et il y eu un long silence.

« Mandy ! Toujours aussi ponctuelle à ce que je vois » dit un homme d'âge mur vêtu d'un costume,en se rapprochant, un sourire détestable aux lèvres.
« Moi aussi je suis contente de te voir papa » dit Amanda avec un sourire tout aussi faux et tendant sa joue par automatisme pour que le chef de famille puisse l'embrasser. C'était un homme très grand et plutôt carré, l'image parfaite du bon chef de famille traditionnel.
« Je vois que tu es venue avec McFly ! Ravit de vous revoir jeune homme » salua le père de Amanda en serrant la main de James. « Venez donc prendre une petite coupe ! » l'invita-t-il avant de lui mettre une tape dans le dos avec un peu trop de force et le conduire dans le salon tout en le tenant par l'épaule. La jeune femme blonde regarda son meilleur ami s'éloigner d'elle avec angoisse, sans James à côté, elle allait se faire littéralement déchiqueter !
« Amanda... Tu as encore dépensé tout ton argent dans les vêtements ? » lui dit sa mère en approchant l'air accablé. Elle soupira et fit une bise à sa fille.
« Il faut bien préserver l'illusion, même si on sait tous qu'elle n'a pas un rond ! » commenta un cousin avant d'éclater d'un grand rire sincèrement amusé par sa plaisanterie. Il leva son verre, ravit de constater que sa plaisanterie avait fait rire tout le monde aux éclats, même le père de Amanda.

Cette dernière se força d'afficher un sourire amusé bien qu'elle n'ait qu'une envie : enfoncer son talon dans la narine de son cousin Marshall. Il était grand et persuadé d'être le meilleur du monde dans tous les domaines, dont celui de rendre la vie de Amanda impossible. Que n'aurait-elle pas donné pour lui faire fermer son clapet un jour ? Surtout qu'il se pensait très bon sorcier alors que sa richesse, il la tenait également d'un héritage. De plus, il n'avait pas réussit dans les études non plus mais apparemment, malgré tout ça, il se croyait tout de même capable de se moquer de Amanda publiquement.

« Dites moi McFly, que faites vous dans la vie déjà ? » demanda le père de Amanda qui venait de donner une coupe de champagne à James. « Je vois... » dit-il en hochant la tête apparemment pensif comme s'il se demandait si médicomage était un métier digne d'intérêt ou non.
« Médicomage ? » répéta une cousine non loin de là. Bientôt elle fut quatre ou cinq à le regarder avec intérêt. Toutes se mirent à sourire, à rire pour rien à la moindre réponse, cherchant désespérément à attirer l'attention de James.
« Mais que fait un sorcier si talentueux avec une femme comme Mandy ? Vous avez du courage d'être son ami... » dit une première cousine avec l'air de ceux qui félicitent un grand malade.
« C'est vrai, je ne suis pas surprise qu'elle ne soit pas encore mariée ! » commenta une autre avec des airs bourgeois épuisants, une coupe à la main.
« Ahem » dit une petite voix. Elle était dos à James et le cercle s'était tourné vers elle. Amanda mit les mains sur les hanches, les sourcils froncés et affichait clairement une envie douloureuse de rester digne en toutes circonstances. « Je vous signal que je suis encore là ! Et laissez James tranquille, vous allez l'ennuyer avec vos questions stupides ! » s'exclama-t-elle en se mettant à côté de son meilleur ami. Deux ou trois cousines tournèrent les talons en riant, tandis qu'une autre en rajouta une couche.
« Voudriez vous visiter les jardins avec moi, McFly ? » proposa-t-elle avec une douceur anormale.
« Il les connait déjà ! » intervint Amanda en se mettant entre sa cousine et son meilleur ami, comme si elle défendait un morceau de viande contre des vautours.

La jeune femme était drôlement plus petite que sa cousine malgré les talons mais semblait prête à la bagarre. Il ne fallait pas connaître Amanda depuis des siècles pour savoir qu'elle était totalement jalouse à l'idée de se le faire voler, ce qui était ridicule puisque – ne l'oublions pas – James est gay. Mais Amanda ne pouvait pas s'en empêcher, rien que d'imaginer une des personnes présentes ici, c'est à dire toutes celles qu'elle détestait le plus au monde toucher ou ne serait-ce qu'approcher l'homme qu'elle aimait le plus au monde, la jeune femme se sentait violente et malade. Cette dernière ne manqua pas d'ailleurs le froncement de sourcils de son père qui en général n'était pas bon signe. Avec un peu de chance elle arriverait à partir avant de se faire engueuler. Au moins sa cousine était partie, les laissant tout les trois. Cependant, pour le plus grand malheur de la jeune femme blonde, sa mère approcha.
Amanda avait toujours eu du mal avec elle, pas qu'elle soit particulièrement méchante, d'ailleurs son visage exprimait plus de douceur qu'autre chose mais elle avait la fâcheuse tendance à toujours boire les paroles de son mari et Amanda n'arrivait pas à le supporter. Le cliché de la bonne épouse des années 50 c'était tellement old fashion

« Je suis ravie de voir qu'après tout ce temps vous êtes toujours amis tous les deux » dit-elle avec douceur. « Je mentirais si je disais que je n'espèrerais pas un gendre comme vous, Mcfly » Amanda leva les yeux au ciel et détourna le regard. C'était à croire que tous les parents ne parlaient que de ça ! Ok ils avaient vingt cinq ans, ils étaient carrément beaux tous les deux mais non, Amanda n'allait pas faire sa vie avec.
« Ne vous méprennez pas ma tante, Mandy est plutôt du genre à épouser un joueur de poker ou un simple moldu ! » commenta le cousin Marshall à quelques pas de là et qui écoutait apparemment la conversation, comme s'il ne voulait pas manquer une occasion d'enfoncer sa chère cousine.
« Très peu pour moi, Marshall, depuis que je te connais je sais que les joueurs de poker sont des bons à rien » répliqua Amanda avec un sourire charmant parfaitement hypocrite.
« Mandy » la réprimanda son père alors qu'elle ne faisait que se défendre. Cette dernière ouvrit la bouche indignée avant de baisser les yeux, se sentant encore sur le point de pleurer tellement elle n'en pouvait plus. « Pourquoi êtes-vous venu, McFly ? A moins que mon anniversaire soit sur votre calendrier ! » ajouta le père de Amanda avant d'éclater de rire. Tout le monde le suivit, même ceux qui n'avaient pas entendu. C'était une tradition stupide mais dès qu'il riait, tout le monde devait en faire de même et surtout faire croire que c'était vraiment drôle.

« Papa... ! » le supplia Amanda, visiblement gênée en sautillant légèrement sur place. « J'ai bien le droit de venir avec lui, non ? »
« Oui chérie, je me demande juste pourquoi il accepte d'être en ta compagnie »
« Ce n'est pas contre toi » ajouta sa mère en posant une main réconfortante sur celle de sa fille, pensant sincèrement qu'elle allait la croire. Ah ouais ? Alors c'était contre qui ? Malade, Amanda saisit un petit four et le mangea, essayant de soigner son angoisse comme elle le pouvait tandis que James devait répondre à l'interrogatoire de ses parents parfaitement ridicule et insultant. Elle lui adressa un petit regard qu'elle espéra explicite pour les excuser. De toute manière, tous les deux savaient dans quoi ils s'embarquaient, leurs familles étaient du même panier. Plein de fruits pourris...






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MessageSujet: Re: « Sometimes you can't make it on your own »   « Sometimes you can't make it on your own » EmptyMar 9 Nov - 20:43

    Deux jours, à peine, après sa dispute avec Amanda, James avait accepté de l’accompagner à l’anniversaire de son père. Il avait mis un peu de temps à comprendre la raison qui avait poussé sa meilleure amie à vouloir l’inviter à un évènement auquel il serait plus qu’un intrus, mais quand il avait vu la jeune femme stresser pour un rien, faire les magasins pendant une semaine pour lui trouver la tenue parfaite et qu’il s’était enfin rappelé du conflit perpétuel dans lequel elle était coincée avec sa famille, il ne se posa plus la question. Elle avait besoin de quelqu’un pour la soutenir parce que, comme pour lui désormais, les repas de famille étaient un moment plus dur qu’agréable. Et même si elle avait toujours refusé catégoriquement de venir avec lui jusqu’au manoir McFly, il aurait quand même accepté sans hésiter, alors vu qu’en plus il le lui devait bien… Ce fut à peine si elle eut besoin de lui demander de l’accompagner.

    Le jour du fameux déjeuner, James avait prit sa douche habituelle, s’était habillé soigneusement avec les vêtements qu’Amanda lui avait spécialement choisit, avait même fait un effort avec ses cheveux pour ne pas ressembler à un épouvantail et avait quitté son appartement, légèrement maussade à l’idée de ne pas voir Andrew au travail ce jour-là. Enfin, ses jours de congé étaient tellement rares qu’on ne les lui refusait jamais et ce fut ainsi qu’il arriva devant la porte de sa meilleure amie une heure avant midi. Il lui offrit son plus beau sourire, tâchant plus encore que d’accoutumée, de lui transmettre toute sa bonne humeur, mais la jeune femme semblait trop stressée pour ça. Il la suivit quand elle lui demanda à ce qu’ils partent tout de suite, il n’aimait déjà pas la contrarier en temps normal, mais quand elle était dans cet état de nerf, il préférait ne pas tenter le diable.

    Quand il la vit commencer à hésiter et à paniquer au moment d’entrer chez elle, il lui lança un sourire encourageant et la prit rapidement dans ses bras, caressant ses cheveux et déposant un léger baiser sur son crâne pour la rassurer. Voyons, il n’y avait pas de raison que ça se passe aussi mal qu’elle ne l’attendait, on s’imaginait toujours le pire, mais bon… James resta légèrement en retrait dans la conversation dans un premier temps, saluant juste poliment tous les membres de la famille d’Amanda qu’il avait déjà eut la chance de rencontrer, avant de se faire littéralement embarqué par le père de la jeune femme, qui tenait à lui offrir une coupe de champagne.

    « Je reviens. » Murmura-t-il presque silencieusement à la jeune femme, la forçant quasiment à lire sur ses lèvres avant de se laisser totalement emporté, abandonnant Amanda à son triste sort. « Appelez-moi James, je vous en prie. Merci. » Il prit la coupe que le père d’Amanda lui donna, se massant discrètement le dos à l’endroit où celui-ci l’avait quasiment frappé, feignant un sourire de circonstance, avant de boire une gorgée de champagne après avoir trinqué avec Mr St James. Il faillit avaler de travers en se voyant forcé de suivre à nouveau le vieux monsieur jusque dans le salon. Au moins il allait pouvoir aider Amanda, c’était pour ça qu’il était là après tout… !

    « Médicomage oui. » Il hocha silencieusement la tête, un petit sourire adorable aux lèvres, comme d’habitude, entrant après en grande discussion avec les cousines d’Amanda, sans se rendre compte qu’elles essayaient – pas spécialement subtilement en plus – de lui faire du charme. « Oh non vraiment, ce n’est pas vrai. J’adore Amanda vous sa… » Mais il se fit aussitôt interrompre par une autre cousine, puis par Mandy elle-même, visiblement agacée par les remarques des membres de sa famille. Il faillit aller se réfugier dans la jupe de Mandy, commençant à se demander si c’était elle qui allait devoir le sauver plutôt que l’inverse. Il la regarda faire fuir le reste de sa famille, sous les rires ou les soupirs selon le cas et se rapprocha à nouveau d’elle, lui offrant un sourire serein, alors qu’il était loin de l’être lui-même. Il devait bien avouer qu’il y avait quelque chose ici qui le mettait particulièrement mal à l’aise, alors pour Amanda il n’osait même pas imaginer… Il se laissa à nouveau entrainer, par sa meilleure amie cette fois-ci, commençant quand même à avoir l’impression d’être une bouée solitaire jetée à la mer un jour de tempête, jusqu’à ce qu’ils croisent le chemin de la mère d’Amanda. Celle-ci était particulièrement belle pour son âge et James l’avait toujours apprécié, surement parce qu’il n’était pas capable de discerner la fausseté dans son si joli sourire.

    James salua poliment Mrs St James, rosissant légèrement en l’entendant souhaiter qu’il devienne un jour son gendre et commença à balbutier des explications confuses qui ressemblaient à quelque chose du genre « Amanda & moi n’avons pas ce genre de relation là… ». Malheureusement ce ne fut qu’un charabia qui sortit, rendu encore plus incompréhensible par l’intervention d’un autre cousin d’Amanda. C’était une famille nombreuse visiblement… James ne put s’empêcher de sourire, amusé, quand Amanda le remit à sa place, même s’il approuvait un peu la réaction du père de famille. Après tout, ce n’était pas parce qu’on l’avait cherché, qu’elle devait s’empresser de répondre. Elle était trop vieille pour se cacher derrière un « c’est pas moi qu’ai commencé ! » et espérer s’en tirer à si bon compte. Enfin, il rigola légèrement à la question de Mr St James, assez mal à l’aise quand même de devoir répondre, enfin il n’en eut pas besoin dans un premier temps, Amanda prit la parole pour lui.

    Quand il entendit la réflexion du père d’Amanda, James se rapprocha d’elle et passa sa main libre doucement autour de sa taille pour l’attirer à lui, gardant son regard fixé sur Mr St James. Même si son expression restait la même, un mélange de naïveté, de politesse et d’amabilité, il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’ils abusaient avec Amanda. Il la connaissait mieux que quiconque et il avait beau être aveugle et naïf, il se rendait très bien compte qu’elle n’était pas parfaite, mais qu’elle avait quand même des qualités qui valaient le coup et qu’elle était aussi bien capable qu’une autre de faire une merveilleuse meilleure amie. Légèrement piqué au vif pour Amanda et voulant surtout à tout prix éviter qu’elle ne commence à péter un câble en direct live devant sa famille, il prit la parole pour elle, décidant de prendre le relais.

    « Mr St James, je vous assure que j’aime sincèrement votre fille. » Il resserra légèrement son étreinte autour de la hanche de sa meilleure amie, continuant sur sa lancée. Puisqu’il était si bien parti après tout… « D’ailleurs, si je suis venu c’est aussi pour vous annoncer qu’on est fiancés… » Il lança un large sourire à son ‘futur beau-père’ qui semblait hésiter entre s’évanouir et hurler. Un silence pesant s’installa dans la pièce mais James ne se dégonfla pas pour le moment, toujours persuadé que c’était l’idée du siècle. Après tout, lui était bien fiancé à Amanda aux yeux de sa famille, alors autant faire d’une pierre deux coups, non ? « Oh McFly ! Je veux dire James, je peux vous appeler James, pas vrai ? » James hocha la tête d’un air ravi, sans faire remarquer qu’il l’avait invité à le faire déjà quelques minutes auparavant. « C’est une merveilleuse nouvelle ! Nous serons ravis de vous accueillir dans notre famille ! » Son élan de joie fut bientôt suivi d’applaudissement et de cris de la part de tous les membres de la famille présents et James se fit enlacer violemment par le père d’Amanda, qui recommença à lui taper brutalement dans le dos pour exprimer sa joie. Demain, c’était sur, il aurait mal à la colonne vertébrale.

    S’ensuivit une série d’embrassades particulièrement gênantes pour James, qui ne se doutait pas que tout le monde voudrait les féliciter et leur offrir leurs vœux de bonheur. Seules les quelques cousines de tout à l’heure restèrent en retrait, visiblement contrariée. Enfin ça faisait déjà ça de moins pour James. « Bon James, parlons choses sérieuses, quand est-ce que le mariage est prévu ? » James tourna la tête vers le père d’Amanda qui venait de poser la question et sourit, comme d’habitude. C’était la seule chose qu’il était capable de faire quasiment en toutes circonstances. « Oh, vous savez, on a pas encore choisit de date, on y réfléchira dans les prochains jours je pense… » « Vous devez vous marier en Juillet ! Vous savez, James, c’est ce mois-là que je me suis marié, c’est le moment parfait de l’année ! » Mr St James se tourna vers sa femme, souriant lui aussi. Au moins, James se sentait moins seul, il n’était plus le seul à sourire béatement sans raison. Parce qu’il ne fallait quand même pas l’oublier, toute cette histoire de mariage, c’était complètement bidon, mais ce ne fut qu’en entendant au loin Mrs St James parler robe de mariage, réception et invitations qu’il se rendit compte que son idée brillante ne l’était peut-être pas tant que ça.

    Au moment où il entendit l’une des tantes d’Amanda parler d’un baiser un peu plus d’un air enthousiasme, James paniqua et attrapa la main de sa meilleure amie pour l’entrainer dans une autre pièce où ils seraient tranquilles, disparaissant juste à temps, avant que toute la foule ne se mette à réclamer un bisou entre les deux ‘fiancés’. Il se retrouva comme ça dans une chambre, avançant au hasard complet dans la maison, il referma la porte derrière Amanda & lui.

    « Purée, Amanda, je suis vraiment désolé… » Il avait particulièrement insisté sur le mot ‘désolé’, n’osant même pas regarder sa meilleure amie dans les yeux. Il lui tournait à moitié le dos, les yeux tournés vers le lit qui trônait dans la chambre qu’il avait choisi au hasard. « J’ai paniqué, ils n’arrêtaient pas de t’attaquer et j’ai dis le premier truc qui m’est passé par la tête… Tu m’en veux pas trop, hein ? » Il lui lança une grimace coupable tout en se tournant vers elle, priant pour qu’elle ne le batte pas à mort parce qu’il avait mit sa famille sens dessus dessous pour rien du tout. Il se promit de réfléchir à deux fois avant d’ouvrir la bouche la prochaine fois.
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MessageSujet: Re: « Sometimes you can't make it on your own »   « Sometimes you can't make it on your own » EmptySam 13 Nov - 15:43






Amanda commençait à avoir des vertiges. C'était la réaction physique de son état d'esprit actuel alors qu'elle se trouvait chez ses parents, entourée de sa famille d'amis tous plus nombreux les uns que les autres. Car oui, les St James était une grande famille. Si la jeune femme était fille unique pour une raison inconnue, son père avait cinq autres frères et sœurs qui eux avaient au minimum trois enfants dont les plus vieux en avaient déjà à leur tour. Amanda qui avait toujours fuit la grossesse comme la peste se sentait encore plus décalée que jamais dans cet environnement tellement fondé sur l'esprit de famille. Ces visages avec qui elle avait grandit, ces gens qui avaient de son sang dans leurs veines lui semblaient si lointains, si inconnus... Elle étouffait. Elle ne voulait pas être là, être jugée, humiliée, pour quoi en plus ? La jeune femme n'avait concrètement aucune raison d'accepter de subir ça. Frustrée, malade, Amanda s'était réfugiée – comme à chaque fois qu'elle allait mal – dans la nourriture. Elle saisit un petit four porté par un Elfe de Maison sur un immense plateau qu'elle fourra dans sa bouche, n'usant même pas la petite serviette en papier donnée avec.

Quand James la saisit par la taille, elle sursauta, ce demandant qui cela pouvait bien être. Elle regarda son meilleur ami avec de grands yeux ronds, lui faisant une tête de hamster à cause de sa bouche pleine de pâtisserie fourrée. Amanda n'était pas gênée qu'il la touche ainsi mais elle était surtout surprise qu'il le fasse ainsi en public, surtout devant toute sa famille. Et ce qu'il ajouta ne pouvait que faire croire qu'il n'était pas que son meilleur ami... « Mr St James, je vous assure que j’aime sincèrement votre fille. » La jeune femme se mit à rougir. Elle aimait également sincèrement James. Pas avec désir mais elle savait que c'était de l'amour, du vrai, et la sorcière n'osait avoir la prétention que ce sentiment soit réciproque. Apparemment c'était le cas et sur le coup, Amanda se moqua de tout le monde, de ses problèmes inutiles de couple, de sa solitude cruelle car même si elle ne trouvait pas le prince charmant, ou du moins un homme capable de l'apprivoiser, elle aurait toujours James pour panser son cœur. « D’ailleurs, si je suis venu c’est aussi pour vous annoncer qu’on est fiancés… » bon, finalement la serviette en papier fut utile parce que Amanda manqua de s'étouffer, recrachant ce qu'elle avait dans la bouche dedans. Elle toussa rapidement et se ressaisit, observant son père, attendant sa réaction presque sur un ton de défit.

« Mandy, c'est vrai ? Tu vas te marier ? » demanda ce dernier sur un ton septique en regardant sa fille comme s'il n'osait pas y croire.
« J'aime James plus que quiconque au monde. » répondit-elle simplement, détournant subtilement la question d'une vérité pourtant fondée. Elle avait dit qu'elle aimait James, pas qu'elle allait l'épouser. A peine eu-t-elle parlé que les réactions se firent entendre. Tout le monde était ravit et même les cousines de Amanda semblèrent oublier qu'elles avaient essayé de séduire le jeune homme quelques minutes avant. On vint les embrasser, les enlacer, les féliciter. Amanda avait des bouffées de chaleur, son cerveau lui faisait mal. Souriant à pleines dents, elle enlaçait un peu tout le monde, disait merci à elle ne savait qui, priant pour que cette torture soit enfin terminée. Le plus douloureux pour Amanda était en fait de réaliser qu'à part certaines personnes – dont le fameux cousin Marshall – tout le monde semblait presque content de la voir. Il fallait l'admettre, Amanda avait beau être peste sur les bords – ok pas que sur les bords – elle avait toujours eu un dont de mettre l'ambiance dans ce genre de réunion familiale. C'était d'ailleurs ça qui lui avait toujours valu les foudres de ses parents, toute petite déjà. Sa mère approcha, les larmes aux yeux et lui prit le visage entre les mains avant de la serrer contre elle. Amanda n'en revenait pas à quel point la femme s'était adoucie avec les années ou au contraire, comment sa personnalité à l'origine si explosive s'était éteinte au contact de son mari. Etait-ce une bonne chose ? Impossible à dire.

« Je suis tellement, tellement heureuse Amanda. Tu vas enfin te ranger et devenir quelqu'un de responsable » oui, sa mère avait toujours eu un don pour faire des félicitations vexantes ou des compliments insultants. Le genre de phrases dont on ne sait jamais si on doit dire merci ou non. Alors que Amanda se contenta d'un sourire hypocrite, son père, lui était totalement emballé par la nouvelle ce qui aussi était relativement insultant. L'annonce d'un mariage avait sonné aux oreilles de la famille de Amanda comme la rémission de la jeune femme après une longue, très longue période de maladie à laquelle elle était destinée à mourir.
« Bon James, parlons choses sérieuses, quand est-ce que le mariage est prévu ? » Amanda ouvrit les yeux en grands, son cœur s'emballant un peu plus. Sérieusement, là, elle n'était pas vraiment en état de gérer la situation. C'était étrange comme elle arrivait à mentir avec facilité à la famille de son meilleur mais face à ses parents, elle n'y arrivait plus. Le pire dans tout ça était qu'elle se sentait sincèrement triste d'apprendre que la seule fois depuis des années où elle leur avait inspiré de la fierté, c'était grâce à un mensonge aussi gros que son dressing.
« Oh, vous savez, on a pas encore choisit de date, on y réfléchira dans les prochains jours je pense… » « Vous devez vous marier en Juillet ! Vous savez, James, c’est ce mois-là que je me suis marié, c’est le moment parfait de l’année ! » insista sa mère. Amanda saisit une coupe de champagne et la vida d'une traite, la tête dangereusement penchée en arrière. Vidée, elle en prit une autre et s'apprêta à la descendre aussi quand elle se rendit compte que les regards étaient tournés vers elle, attendant apparemment l'avis de la future mariée. La jeune femme eu un sourire et se racla la gorge avant de parler. « Rien ne presse vous savez... James et moi sommes bien inséparables depuis Poudlard. » dit-elle en écartant les bras avec désinvolture avant de taper sa cuisse de sa main libre et d'éclater de rire. Elle fut suivie par son père et donc, immédiatement par le reste de la famille même si concrètement il n'y avait rien de drôle. Pendant qu'ils étaient occupés à s'esclaffer, Amanda vida sa coupe de champagne d'une traite et la donna à un Elfe de Maison sans prêter ne serait-ce qu'un regard. En plus, s'il y avait bien une chose dont elle certaine, c'était que si un jour elle venait à se marier, elle ferait absolument tout le contraire de ses parents, pensa Amanda avec esprit de contradiction. Ce qui était stupide dans le fond car le couple St James s'était connu à Poudlard et ne s'était pas quittés depuis – tiens tiens comme Amanda et James – et s'aimaient toujours autant. Peut être avaient-ils trouvé le secret de l'amour ? En tout cas s'ils l'avaient, il ne s'appliquait pas à 'comment aimer convenablement sa fille'.

Alors que la famille commençait à réclamer le fameux baiser purement ringard de circonstance, Amanda saisit sa troisième coupe et commença à la boire, faisant signe qu'elle ne pouvait pas faire ça et embrasser James en même temps, quel dommage... Embrasser son meilleur ami gay n'était pas un problème pour elle, mais c'était le faire devant sa famille, devant des gens qui ne comprendraient pas et surtout pour une raison superficielle. Les baisers de James étaient rares, elle ne voulaient pas les partager avec quiconque. Alors que le jeune 'couple' allaient se retirer, le père de Amanda approcha rapidement, une main dans la poche, dégageant une certaine élégance désinvolte surprenante pour un homme de son âge. Il mit une main sur l'omoplate de sa fille et lui murmura ces quelques mots à l'oreille. « Mandy, je suis vraiment content pour toi et James. Tu sais... » il se mit face à elle et lui parla comme si ce qu'il s'apprêtait à dire n'était pas particulièrement agréable mais il le dit en souriant tout de même voulant surement rendre la conversation plus légère. « Pendant quelques temps, j'ai vraiment eu peur que tu m'annonces épouser le fils Browning » Amanda fut si surprise qu'elle manqua d'en lâcher sa coupe. Elle se ressaisit à temps et regarda son père avec des yeux ronds. « Je sais que ses parents sont des amis de la famille mais je suis rassuré que tu aies arrêté de fréquenter ce bon un rien. Un vrai voyou ! » ajouta-t-il avec dureté avant d'adresser un sourire charmant à James pour on-ne-savait-quelle-raison.
« Spenc' n'est pas un voyou, papa ! » ne put-elle s'empêcher de défendre, fidèle. Cependant son père pencha légèrement la tête en avant et haussa un sourcil ironique tellement signification qu'elle revint sur ses paroles d'elle même. « D'accord il a fait six ans de prison et... Il est alcoolique... Il se drogue de temps en temps... Oui ! Bon ! Mais c'est quelqu'un de bien ! » ça sonnait tellement faux et pourtant Amanda le pensait vraiment. La jeune femme senti un poids tomber de son cœur au niveau de son nombril. Déjà qu'elle n'était pas en grande forme, maintenant qu'ils avaient parlé de Spencer c'était encore pire parce qu'elle se rendit compte que pendant toute son enfance et son adolescence, il avait été sa bouffée d'oxygène, son patronus face à sa famille. Et maintenant elle n'avait presque plus de nouvelles de lui, seulement une fois tous les siècles. Amanda avait honte quand elle pensait à Spencer et à la façon dont elle l'avait lâchement abandonné dans sa misère. Elle avait essayé, sincèrement, mais elle n'avait pas eu la force, le courage à l'époque. Quand Spencer avait commencé à réellement sombrer et que Amanda avait essayé de l'aider, ça avait été pour elle comme remonter à la surface une enclume. Elle se serait noyée si elle n'avait pas lâché prise. Le pire dans l'histoire était qu'il ne semblait pas lui en vouloir particulièrement. Spencer avait toujours été bon avec elle, trop même. La jeune femme se souvenait lui avoir rendu visite que deux fois en prison en seulement six ans. C'était très, très peu mais elle n'avait pas eu d'autres choix. Si en temps normal elle était habituée à être dévorée des yeux par les hommes, là il n'agissaient de bêtes sauvages. La jeune femme avait prit peur dans cet environnement et n'avait pas eu la force d'y retourner une troisième fois. Pas même pour Spencer. Quelle conne.
« Oui, toi et tes notions de bien et de mal... En tout cas, bienvenue dans la famille James ! » reprit son père en serrant la main du médicomage avec vigueur. Ce fut à ce moment là que le cousin Marshall approcha à nouveau, voulant enfoncer Amanda une dernière fois pour une raison inconnue. Il passa un bras sur son épaule, une coupe à la main et dit sur le ton de la plaisanterie en s'adressant à James et son oncle : « Je pensais qu'elle allait épouser son soviétique ! Il est passé où d'ailleurs ? Sa carte de séjour est périmée ? » demanda-t-il à Amanda en explosant de rire. La jeune femme dégagea son épaule d'un geste brusque et s'apprêta à répliquer violemment quand son père avec un sourire éloigna Marshall pour l'emmener vers son bureau tandis que James l'éloignait à son tour. Valait mieux sinon cette fois-ci elle lui bottait les fesses ! Voilà pourquoi elle détestait venir ici, ils prenaient tous un malin plaisir à la juger mais aussi à rabaisser les hommes qui comptaient le plus dans sa vie. D'ici quelques temps ce serait le tour de James, elle le savait. Cependant Amanda n'avait pas la force d'entendre son père traiter Spencer de moins que rien et Marshall Mikhaïl de soviétique stupide !

Fulminante, Amanda suivit James qui la traîna dans une pièce à côté. « Argh ! Le Marshall si seulement je pouvais me le faire celui là un jour ! » s'écria débordante de colère alors qu'elle entrait en première dans la pièce, suivie de James qui refermait la porte derrière lui.
« Purée, Amanda, je suis vraiment désolé… » La jeune femme se tourna vers lui, surprise se demanda bien de quoi il s'excusait. Encore une fois, elle avait tellement été emprisonnée dans ses propres sentiments qu'elle avait ignoré ceux de James. Peut être qu'il s'ennuyait à mourir, peut être qu'il n'avait pas envie d'être là. Curieuse, la jeune femme approcha et mit une main sur le cou de son meilleur ami afin qu'il la regarde dans les yeux. Elle ne supportait pas le voir ainsi, aussi torturé.
« Jamie, qu'est-ce qui se passe ? Tu m'inquiètes. » dit-elle la voix traduisant que c'était effectivement le cas. Elle était inquiète.
« J’ai paniqué, ils n’arrêtaient pas de t’attaquer et j’ai dis le premier truc qui m’est passé par la tête… Tu m’en veux pas trop, hein ? » Amanda le regarda droit dans les yeux sans comprendre avant de finalement échapper un sourire rassuré. Il s'inquiétait pour ça ? Il était tellement adorable... Presque immédiatement la jeune femme eu une expression d'intense tendresse et se rapprocha de son meilleur ami, lui adressant un sourire rayonnant et rassurant.
« Ne soit pas stupide, comment je pourrais t'en vouloir ? Tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, Jamie. Et découvrir que tu as été près à dire devant toute ma famille que j'étais la femme avec qui tu comptais finir ta vie, pour me protéger en plus, c'est la plus belle chose qu'on ait fait pour moi. Tu es mon héros » souffla-t-elle dans un faible éclat de rire. C'était peut être drôle de se dire que James était un 'héros' mais à cet instant Amanda le voyait vraiment ainsi. Pleine de gratitude, elle croisa les bras sur la nuque de son meilleur ami et l'enlaça à lui en briser les côtes. Elle embrassa sa joue en le relâchant et lui adressa un dernier sourire.

Cependant, alors qu'elle s'apprêtait à le remercier, la jeune femme sursauta en sentant quelque chose de poilu et de doux lui toucher la cheville. La main sur le cœur, elle reconnu son chat angora, Luciole. « Il m'a fait peur ! Qu'est-ce que tu veux ? » demanda Amanda au chat comme s'il était effectivement capable de lui répondre, ce qui en fait était plutôt vrai. Avec le temps, l'animal avait montré des capacités intellectuelles effarantes, ce qui avait expliqué le prix d'achat. Le félin se mit à gratter le tapis de ses griffes avant de se diriger vers la porte par laquelle ils étaient entrés et attendre devant, le nez en l'air. « Suis moi James, Luciole veut nous montrer quelque chose. » dit Amanda avec le plus grand sérieux. Quand elle vit la tête de son meilleur ami elle ajouta sur le ton de la conversation « Marshall n'arrête pas de dire que ce chat est plus intelligent que moi » puis alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte, elle ajouta avec gravité en regardant James dans les yeux « Sérieusement, je crois qu'il a raison. » Puis sans attendre, la jeune femme ouvrit et regarda son chat sortir de la pièce pour trottiner dans le long couloir. Ils passèrent à nouveau par le hall, devant la grande porte du salon où se trouvait tout le monde mais personne ne fit attention au chat blanc suivit de la sorcière blonde et du médicomage perdu qui passaient. Luciole se dirigea vers la cuisine où il passa par une petite porte qui donnait accès à un autre couloir avant d'ouvrir sur la salle à manger. A partir de là, Luciole traversa l'endroit en courant presque et se rendit par une autre porte. En la voyant, Amanda s'arrêta net devant. C'était la bibliothèque. Sans comprendre où voulait en venir son chat et pourquoi elle lui faisait traverser tout le manoir, elle entra silencieusement dans l'immense pièce. Les murs étaient si hauts qu'ils y avaient même une échelle pour atteindre certaines étagères. Évidemment Amanda y avait passé très peu de temps dans son enfance mais pour les raisons évidentes. C'était parce que cette pièce donnait sur le bureau de son père et elle n'avait jamais eu le droit ni l'envie de s'y rendre étant petite. Sauf la fois où elle et Spencer s'étaient donné ce droit alors qu'elle n'avait que huit ans et que le jeune homme avait fumé un cigare colombin de son père. En l'apprenant, il était entré dans une rage folle.

Luciole s'arrêta devant la porte entrouverte du bureau et ne bougea pas. Amanda regarda son animal de compagnie sans comprendre jusqu'au moment où elle entendit des voix. Elle fit signe à James de se taire et retira ses chaussures à talons pour ne pas se faire entendre alors qu'elle approchait de la porte, tenant son meilleur ami par le poignet. Il ne lui fallu que deux secondes pour reconnaître la voix de son père, évidemment, mais aussi celle du cousin Marshall qui parlait avec un sérieux étrange venant de sa part.
« ... n'y crois pas, désolé. » dit le cousin Marshall d'un air septique. « Ils sont amis depuis Poudlard, elle nous a ramené le soviétique et maintenant elle nous annonce qu'elle épouse l'autre pantin ? » il y eu un silence pendant lequel le jeune homme semblait attendre l'avis de son oncle mais le silence s'installa, ce fut pourquoi il poursuivit. « Sérieusement mon oncle, j'étais déjà inquiet pour elle quand elle fréquentait Browning, mais là c'est pire que tout, il faut fa... »
« Toi et moi » coupa Mr St James avec lenteur mais autorité. « On sait exactement pourquoi tu te soucies à ce point du mariage de Amanda. Tout est question d'héritage, je vois clair dans ton jeu » il y eu un silence gêné, quelqu'un bougea dans la pièce, surement Marshall, Amanda était certaine que son père se trouvait assit derrière son bureau. « C'est une bonne chose pour elle qu'elle ne sache pas exactement comme ça fonctionne. Mais toi, tu le sais Marshall »
« Mon oncle... » commença le jeune homme mais en vain, Mr St James reprit la parole toujours aussi calmement.
« Je sais que je t'ai promis l'héritage de Amanda si elle ne se rangeait pas, Marshall. » en entendant ça, la jeune femme ouvrit les yeux et la bouche en grands, choquée. Alors comme ça, pendant toutes ces années où Marshall n'avait pas arrêté de l'humilier, de la rabaisser c'était uniquement pour lui faire perdre la face devant sa famille. Pour l'argent. « Mais elle va se marier maintenant et j'ose espérer que si elle se montre encore écervelée, ce James sera capable de la tenir en place. Mais je dois avouer que j'ai du mal à leur faire encore confiance. Il a l'air tellement... passif » dit le père de Amanda d'un ton pensif. Cette dernière regarda son meilleur ami dans les yeux et lui adressa un sourire désolé. Elle aurait aimé qu'il n'entende pas ça, car elle, elle le trouvait parfait sur toute la ligne et loin d'être passif. Enfin...
« Tout à fait mon oncle ! » reprit le cousin. « Vous ne croyez pas qu'elle aurait pu inventer cette histoire de mariage pour l'héritage ? Après tout, qui vous dit qu'elle ne sait pas ? Browning aurait très bien pu lui en parler, peut être même qu'il est derrière tout ça, c'est tellement son genre à cette pourriture ! » acheva Marshall en crachant presque le dernier mot. Le silence s'installa à nouveau tandis que Amanda fulminait littéralement. Elle eu envie d'entrer dans le bureau et tout briser mais la curiosité l'emporta. Qu'allait répondre son père ? Allait-il croire que sa fille était prête à agir en personne adulte ? Enfin, il fallait admettre qu'espionner une conversation derrière une porte après avoir suivit un chat à travers la maison n'était pas l'attitude la plus adulte au monde.
« C'est possible... » dit le père de Amanda sans grande conviction. Mais il l'avait dit. Cela signifiait qu'une part de lui, surement plus grande qu'il ne voulait l'admettre était persuadée que Amanda pouvait être ce genre de personne, que jamais elle ne serait quelqu'un d'assez digne de confiance pour obtenir son héritage. Soit.

A peine son père eu parlé que Amanda se redressa brusquement et plissa sa jupe. Ignorant la réaction de James elle poussa la porte du bureau, le nez haut, les épaules droites et entra, sans regarder son cousin. Elle fulminait mais elle était surtout terriblement triste. C'était la plus grande trahison de son père. Il croyait plus en cousin Marshall qu'en elle alors que lui était un faux jeton joueur de poker. C'était la goûte qui avait fait déborder le vase et à cet instant, la jeune femme jugea qu'elle n'avait plus aucune raison de subir ça, de souffrir autant pour rien. Pour quoi finalement ? Des pièces d'or ?

« Mandy ? Que fais-tu ici ? » demanda Mr st James.
« J'ai entendu ce qu'il fallait. Marshall, rassure toi, tu peux prendre l'héritage. Je ne veux rien de cette famille » ajouta-t-elle d'un ton dédaigneux en regardant son père comme s'il était un moins que rien et tourna les talons. « Viens Jamie, j'en ai terminé ici » dit Amanda en passant devant son meilleur ami et traversant la maison en sens inverse, une expression fière toujours au visage mais aussi dans l'attitude. On leur donna leur manteau et alors qu'ils se dirigeaient vers la grande porte et que tout le monde les regardait faire sans comprendre, le père de Amanda apparut et l'interpela.
« Mandy ! Reviens ! On peut s'expliquer ! Tu peux avoir ton héritage ! Après ton mariage ! » plaida-t-il inutilement.
La main sur la poignée de la porte, Amanda leva les yeux au ciel, souriant bien qu'elle commence à pleurer. Elle parla sous le regard de toute sa famille au complet qui s'était réunie dans le hall pour ne pas manquer une miette de la dispute. « Tu ne comprendras décidément jamais rien... » dit-elle simplement avant de sortir de la maison et partir en marchant rapidement. Sa mère l'appela mais Amanda ne se retourna pas, marchant toujours plus vite, pleurant à chaudes larmes. Presque inconsciemment elle saisit la main de James et quitta le domaine dans lequel elle avait grandit, jurant ne plus jamais y remettre les pieds.





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