Open your heart to me ♣ Drago

Pansy n’aurait jamais cru en arriver là, elle qui avait toujours rêvé de servir le Seigneur des Ténèbres tout en étant proche de Drago, la voilà qui était partie avec lui sur les routes pendant toute une année, tout ça pour accomplir une mission de la plus haute importance donnée par le Seigneur des Ténèbres justement. C’était ce qu’on appelait faire d’une pierre deux coups. Elle était aux anges, non seulement elle sortait avec l’homme dont elle était amoureuse depuis presque 7 ans maintenant, mais en plus de ça, elle n’était plus obligée de se coltiner Crabbe, Goyle et tous les autres boulets de Poudlard qui l’avaient empêché pendant si longtemps d’être aussi proche de Drago qu’elle l’était aujourd’hui, ou du moins, c’était sa version des faits. Elle n’aurait rien pu demander de plus, et même si elle était des plus motivées – même après un an – pour mener à bien la mission que le Seigneur des Ténèbres avait confié à Drago, quelque part, elle aurait aimé qu’ils n’aient jamais l’occasion de le faire, car s’ils y arrivaient, peut-être que cela mettrait un terme à leur petite escapade rien que tous les deux.

Les deux jeunes gens n’avaient plus la vie de rêve qui avait été la leur, chouchoutés respectivement par leurs parents et obtenant tout ce qu’ils voulaient, cette expérience avait fait grandir Pansy et avait été un vrai test pour sa détermination. En effet, même après un an qu’ils cherchaient en vain un moyen de tuer Dumbledore, ou ne serait-ce que de le trouver, elle ne s’était pas découragé le moins du monde, elle ne pouvait pas en dire autant de Drago, qui avait toujours des hauts et des bas… Il avait parfois des baisses de motivation alors que d’autres fois, il semblait animer d’une énergie nouvelle, étrange pour la jeune femme qui avait une volonté à toute épreuve, mais elle essayait de le comprendre quand même. Tout le monde n’était pas comme elle. Enfin ce jour-là ne se distinguait en rien quand Pansy se réveilla. Elle sortit du lit et alla observer l’extérieur à la fenêtre. Il faisait encore nuit, Drago lui, dormait encore. Elle le regarda dormir pendant quelques minutes, puis s’habilla, prit sa baguette et sortit pour aller faire un tour et leur chercher quelques provisions.

Elle sortit de l’hôtel dans lequel ils avaient décidé de séjourner pendant quelques temps et tourna en direction d’une des rues moldues de la ville dans laquelle ils s’étaient arrêtés. Ils étaient allés au Nord de l’Angleterre, largement plus au Nord et ils étaient à présent plus proches de l’Ecosse que de Londres. Après une bonne dizaine de minutes de marche, elle arriva sur la plus grande rue de la petite ville, et les commerçants étaient entrain de préparer leurs étalages et de monter les stores. Elle s’approcha d’une espèce de petite superette où le gérant exposait des fruits à l’extérieur. Il la regardait d’un air suspicieux tandis qu’elle lorgnait sur les quelques fruits qui étaient sous ses yeux. Elle sortit doucement sa baguette et soumit discrètement le vieil homme à l’Imperium. Elle profita de ce moment pour prendre quelques fruits et légumes ainsi que du pain, des œufs, des céréales et autres denrées alimentaires basiques, en profita pour convaincre – à l’aide de son sortilège – le vieux monsieur de lui donner avec ceci le contenu de la caisse, puis fila en douce, libérant le gérant de son emprise une fois qu’elle fut à une distance raisonnable.

Elle marcha à nouveau en direction de l’hôtel et une fois de retour dans la chambre, posa ses « courses » sur la table qui trônait au milieu du semblant de pièce principale qu’ils avaient, enleva la petite veste qu’elle avait prise, et après l’avoir posé sur le dos d’une chaise, se dirigea vers la chambre. Elle y trouva le lit vide et Drago absorbé par la contemplation de la rue déserte au-dehors. Elle s’approcha de lui par derrière et passa doucement ses bras autour de sa taille, venant caresser doucement son ventre nu et posant sa tête sur son épaule.

« Bien dormi ? »

Elle déposa un léger baiser sur son épaule, sachant très bien que quelque chose n’allait pas. Il avait l’air déprimé à nouveau, ça lui arrivait comme ça, et après un an à vivre avec lui, elle savait très bien reconnaître chez lui les signes de faiblesse, ou plutôt les signes qu’il ne savait plus trop bien où il était.

(J'espère que ça ira Au pire j'édite :fleche:)

Drago avait mal dormi. C'était comme ça depuis plusieurs mois. Précisément, depuis que le Seigneur des Ténèbres lui avait confié cette mission kamikaze. Lui qui n'avait encore jamais eu à tuer personne, il devait abattre le plus grand sorcier du monde, Albus Dumbledore. Il n'osait même pas se demander pourquoi le Mage Noir exigeait de lui une telle chose alors qu'il savait pertinemment qu'il était totalement incapable d'y arriver. D'ailleurs, qui le pouvait ?

Le jeune homme s'extirpa des draps en synthétique du petit hôtel dans lequel il avait passé la nuit et s'étira longuement avant de se saisir de son pantalon abandonné sur le montant de bois pour le remettre. Il regarda vaguement autour de lui à la recherche de sa chemise mais jeta l'éponge rapidement. De toutes manières, il ne faisait pas froid. Les mains fichées dans ses poches, il s'approcha d'un pas lent de la fenêtre pour jeter un oeil au dehors. Ciel comme il pouvait détester le monde des moldus ! Ils étaient si aveugles. Et dire qu'ils pouvaient vivre sans rien connaître de la magie... Leur existence devait être bien morne.
Hélas pour lui, ses sources l'avaient informé que sa cible voyageait parmi les sans-pouvoirs depuis qu'il avait quitté la direction de l'école et il n'avait pas d'autres choix que de se lancer sur ses traces.

Prenant conscience du silence qui régnait dans la chambre, Drago tourna la tête vers le lit. Il était vide. Pourtant, la veille, il s'y était endormi aux cotés d'une jeune femme. Une qu'il connaissait bien à présent et qui avait insisté pour se joindre à son périple. Pansy Parkinson, sa camarade de Poudlard, qui l'avait suivi jusque dans les rangs des Mangemorts. Il ne comprenait pas bien pourquoi elle tenait tant à l'accompagner dans sa quête alors qu'elle aurait pu choisir de rester dans le confort de sa demeure familiale. Qu'avait-elle à gagner en se joignant à lui ? Car dans l'esprit du jeune homme, il lui paraissait improbable que la caractérielle demoiselle reste avec lui pour une raison noble. Il avait toujours été un ornement plus qu'un être humain pour les gens. Son père l'exhibait comme son oeuvre d'art personnel, Voldemort comme son gentil petit soldat... Pansy n'était-elle pas avec lui simplement pour pouvoir être à son bras, comme s'il était le dernier sac à la mode ? C'est clair, Drago n'avait rien compris au film...

Le jeune homme fit de nouveau face à la fenêtre et colla son front contre la vitre. Le petit couple était à présent tout proche de la frontière écossaise. Il en avait fait du chemin depuis Londres. Dès qu'ils semblaient se rapprocher du but, Dumbledore disparaissait ailleurs et ils devaient reprendre les recherches depuis le début. C'était très frustrant. Effrayant aussi, parce que Drago se doutait sans peine de ce qui lui arriverait s'il ne parvenait pas à accomplir sa mission avant que le Mage Noir ne s'impatiente...

Alors qu'il y pensait encore et qu'il était sur le point de craquer sous la pression, il entendit la porte de la petite suite s'ouvrir. Il y eut un peu de bruit dans la cuisinette et ses pas s'approchèrent. Des bras encerclèrent son torse d'une pâleur spectrale et un corps féminin vint se pelotonner contre son dos, le réchauffant par la même.

« Bien dormi ? » demanda Pansy, d'une voix plus douce que d'ordinaire.

Drago sentit le baiser que ses lèvres déposèrent sur son épaule nu et il frissonna. Instinctivement, il sortit les mains de ses poches pour permettre à sa partenaire de traque de l'étreindre encore un peu plus étroitement.

_ Non, répondit-il avec la franchise qui lui était propre à chaque fois qu'il déprimait. Me posera-tu donc la question tous les matins ?

Lentement, il bascula sa tête blonde sur le coté pour la poser contre celle de sa camarade. Puis il poussa un long soupir qui précéda cette confession :

_ Je suis fatigué de courir après quelque chose que je sais ne pas pouvoir obtenir. J'aimerais tant qu'il y est une alternative... Mais le sort est fait. Je n'ai le choix qu'entre la mort pour avoir échoué à trouver Dumbledore et la mort pour l'avoir trouvé sans parvenir à le tuer. Il n'y a aucune issue pour moi.

Le jeune homme ferma les yeux et soupira encore. Il se rappelait encore de l'expression du visage de sa mère lorsqu'elle avait appris pour la mission. Un désespoir sans fond se lisait dans ses yeux habituellement si sereins. Elle savait pertinemment que ce que le Seigneur des Ténèbres avait demandé à son fils était impossible. Elle avait même supplié Lucius d'aller lui parler pour lui proposer autre chose. Rien n'y avait fait. Même si le jeune homme avait vu son père légèrement troublé par les supplications de sa mère, il n'avait pas bronché. Ce n'était pas vraiment étonnant. Refuser une mission aurait été une première pour un Mangemort et, connaissant le demandeur, l'issue d'une pareille rébellion n'aurait pas été très plaisante...

Drago posa sa main sur celle avec laquelle Pansy caressait lentement son torse et arrêta son mouvement, bien qu'il lui était agréable. Tournant la tête vers elle, il souffla :

_ Tu devrais rentrer chez toi. Tu risquerai d'être punie aussi lorsque le Mage Noir viendra me faire payer mon échec.

Pansy ne put retenir un léger rire en entendant la réponse si franche du jeune homme, ça au moins, c’était bien signe qu’il n’était pas vraiment dans son assiette, comme elle avait déjà cru le deviner rien qu’en voyant son attitude et ses réactions. Elle ne savait pas comment cela se faisait, mais il aurait pu commencer à l’insulter, à lui parler le plus froidement du monde, à lui dire clairement et honnêtement qu’il la détestait, elle aurait pu trouver du bien dans ce qu’il disait, et surtout, elle aurait pu y voir chez lui une qualité cachée. En l’occurrence c’était de l’honnêteté et de la franchise. La crédulité de l’amour, je vous jure.

« Oui, jusqu’à ce que j’ai entendu la réponse que je voulais entendre. »

Dit-elle d’un ton à la fois amusé et sérieux. Elle s’inquiétait pour lui, qu’il n’arrive pas à dormir comme ça, et elle avait beau essayer de partager son fardeau comme elle le pouvait, ce n’était pas facile et elle ne pouvait pas tout supporter pour lui. Notamment le poids de l’ordre du célèbre Mage Noir qui pesait à chaque instant de sa vie sur sa vie, et qui pendait au-dessus de lui, comme une épée de Damoclès. Enfin elle sentit Drago frissonner légèrement sous son baiser et resserra légèrement son étreinte autour de la taille du jeune homme, continuant tout doucement à caresser son ventre nu. Elle aurait aimé le voir serein pour changer de cette dernière année, elle se souvenait de leurs années à Pouldlard avec un peu de nostalgie malgré tout, mais si c’était ça le prix à payer pour rentrer dans les bonnes grâces du Seigneur des Ténèbres, elle était prête à le faire et surtout à aider Drago sans jamais chercher à réclamer un monceau de gloire. C’était beau parfois l’amour, elle serait prête à tuer sans en cherchant l’honneur et la gloire qui en découlerait, quelle abnégation… !

Pansy ne bougea pas tandis que Drago dévoilait enfin ce qu’il avait sur le cœur. Il avait peur d’échouer, c’était… Explicable mais ce n’était pas normal pour Pansy, elle qui avait toujours eut une assurance assez hors du commun et qui refusait toujours de s’avouer vaincue. Enfin elle remonta sa main jusqu’au torse du jeune homme qu’elle commença à caresser de la même manière, fermant ses yeux et soupirant doucement.

« Ne dis pas ça, aie confiance en toi, tu en es capable, je le sais Drago. Il faut que tu y crois, et je suis sure que si le Seigneur des Ténèbres t’a confié cette mission à toi, c’était pour une bonne raison et je ne pense pas qu’il soit content que ce vieux fou soit encore en vie et en liberté. »

Elle rouvrit ses yeux tandis que Drago les fermait et commençait à soupirer. Pansy ne savait parfois plus quoi faire pour le remotiver, il était pourtant nécessaire autant pour lui que pour elle, qu’il garde sa concentration et une source de motivation et de confiance, sinon c’était sur, ils n’allaient jamais y arriver. Mourir pour l’aider, elle était prête à le faire, mais le voir mourir parce qu’il n’avait pas cru en lui, ça elle en était incapable. Enfin elle se réveilla de ses rêveries quand elle sentit la main de Drago sur la sienne qui l’arrêtait, elle le vit tourner la tête vers elle et ce qu’il lui dit la surprit. Elle commença à rigoler nerveusement avant de poser doucement son front sur celui de l’homme qu’elle aimait, répliquant d’un ton plus déterminé que jamais.

« Tu n’échoueras pas, je le sais. C'est un honneur que le Seigneur des Ténèbres t'ai choisi et je sais que tu ne le décevras pas. Et même si tu le devais, je ne partirai pas, je ne veux même plus en entendre parler. »

Elle se détacha du jeune homme et vint se placer face à lui. Elle posa ses deux mains sur les joues du jeune homme pour le forcer doucement à la regarder tandis qu’elle continuait :

« Je reste avec toi, que tu le veuilles ou non, et je vais t’aider à réussir s’il le faut. Je sais que tu y arriveras Drago. »

Et le pire dans tout ça, c’était qu’elle le croyait réellement capable d’anéantir l’un des plus grands sorciers de tous les temps. Comme quoi, quand on aime, on est assez aveugle… Enfin pour elle, c’était son héros et il était capable de soulever des montagnes s’il en avait envie, sans compter que Dumbledore était vieux et fatigué probablement, et qu’il le sous-estimerais à coup sur. Pour conclure son discours elle déposa ses lèvres sur celles de Drago et l’embrassa tendrement. Elle passa ses mains dans le dos du jeune homme et le rapprocha doucement d’elle. Elle ne voulait pas qu’il abandonne si facilement, et elle ne voulait pas qu’il parte, elle était bien ici, avec lui, accomplissant les vœux du Seigneur des Ténèbres.

(Sorry encore une fois c'est pas génial, j'essaye vraiment de comprendre le personnage de Pansy mais c'est pas évident )

Les paroles de Pansy étaient gorgées d'un optimisme que Drago n'éprouvait pas. Du reste, il ne comprenait pas non plus qu'elle puisse tenir cette certitude alors qu'elle l'avait côtoyé pendant sept ans et qu'elle devait connaître ses faiblesses mieux que quiconque sur Terre. Le croyait-elle réellement capable de tuer le grand Albus Dumbledore alors que des sorciers plus talentueux et plus expérimentés que lui s'y étaient cassés les dents ? Pansy n'était décidément pas très nette.

Quand elle se plaça devant lui pour prendre son visage entre ses mains et tenter de le galvaniser d'un regard, Drago resta immobile comme une statue de marbre. La demoiselle réaffirma son intention de le suivre jusqu'au bout dans sa quête. Il poussa un soupir de résignation et pensa que, décidément, sa camarade était bien difficile à cerner. Lorsqu'elle l'embrassa, il sursauta légèrement mais la laissa faire.
A Poudlard, Drago l'avait toujours trouvée trop collante et s'il avait accepté de sortir avec elle en sixième année, c'était par ennui plus qu'autre chose. Maintenant c'était différent, même s'il ne voulait pas l'admettre. Sans Pansy, il aurait craqué depuis longtemps et abandonné cette mission irréalisable pour s'enfuir très loin. Ce n'était pas qu'il était incapable d'autonomie mais disons que la pression était beaucoup trop forte pour un esprit comme le sien.
Pour la forme, il lâcha tout de même :

_ Bon, tu n'as qu'à rester alors.

Comme si c'était lui qui lui faisait une fleur en l'autorisant à le suivre... Etait-elle dupe de son indifférence feinte ? Il ne le saurait peut-être jamais.

Pansy avait passé ses bras dans le dos de Drago pour le rapprocher d'elle. Le jeune avait toujours trouvé son contact, tendant vers l'intimité, étrange. Il n'aimait pas spécialement donné des câlins mais il aimait en recevant. D'une manière générale, il aimait qu'on le touche. Les contacts physiques lui avaient beaucoup manqué dans son enfance et cela expliquait certainement le fait qu'il laissait sa camarade prendre toutes les dispositions qu'elle voulait le concernant. Lui était affreusement gauche pour ces choses. Petit, il avait parfois eu des créatures magiques de compagnie mais à chaque fois, elles étaient mortes à cause de sa négligence. Il ne savait pas comment aimer et s'occuper de quelqu'un. Personne n'avait pu lui servir de modèle en la matière.

Le Mangemort plongea ses yeux gris dans ceux de la jeune femme pour essayer de lire en elle. Qu'avait-elle à gagner en restant avec lui ? Ils n'étaient plus à Poudlard et il n'était donc plus question de popularité ou de pouvoir. C'était vraiment incompréhensible pour lui à qui on avait appris que toutes choses avaient un but, que toutes choses devaient être intéressées...
Drago porta une main sur la joue de sa camarade et la caressa doucement en balayant sa tempe avec son pouce. Il se pencha pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Il prenait très rarement l'initiative et cela lui faisait oublier pas mal de choses. C'était appréciable. Les yeux toujours plongés dans ceux de sa partenaire, il se mit à résonner à voix haute :

_ La dernière trace que nous avons de ce vieux fou était dans une forêt non loin. Qu'est-ce qu'il serait aller y faire ? Je me demande s'il ne chercherait pas les Horcruxes... Peut-être qu'il a repéré qu'on lui suivait... Comment peut-on attraper quelqu'un qui nous fuit ? Il faudrait l'attendre à un endroit où nous serions sûrs de son passage, mais où ?

Drago poussa un nouveau soupir et se détacha de Pansy pour aller à la salle de bain se passer un peu d'eau sur le visage, tout en continuant de marmonner des suggestions de lieux. Lorsqu'il revint, il se laissa tomber sur le lit défait, sur le dos, et attira à lui les oreillers pour les empiler sous sa tête. Fixant obstinément le ciel de lit, il demanda :

_ Si tu étais Dumbledore, où irais-tu en pensant être tranquille ?

Pansy sourit légèrement quand Drago lui dit qu’elle pouvait rester alors. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il n’aimait pas être seul et que même s’il aurait préféré que ce soit quelqu’un d’autre qui soit avec lui, il ne voulait pas particulièrement qu’elle s’en aille. Elle fit donc semblant de comprendre qu’il lui faisait une faveur en la laissant rester – de toute façon, quoiqu’il ait put dire elle serait restée, quitte à la suivre sans rien dire pendant un an ou deux. Pansy frissonna légèrement quand Drago vint lui caresser la joue, c’était tellement rare qu’elle voulait en profiter à fond. Rien que ce petit geste innocent lui faisait le plus grand effet et elle adorait ça. Elle se retint de soupirer quand finalement Drago s’éloigna pour aller se passer de l’eau sur le visage et elle se contenta de le suivre distraitement des yeux, tout en réfléchissant avec lui sur l’endroit où le vieux fou aurait pu se trouver.

Depuis le début ils ne trouvaient rien, mais c’était parce qu’ils n’arrivaient pas à comprendre la logique de Dumbledore – et aussi parce qu’ils n’avaient pas envisagé le fait que le sorcier pouvait se rendre invisible. Ils l’avaient peut-être croisé dix fois sans jamais s’en apercevoir. Tandis que Drago était toujours dans la salle de bains entrain de se rafraîchir, Pansy commençait elle aussi à penser à haute voix, plus pour elle-même que pour être entendue de Drago :

« Je suis persuadé qu’il cherche les Horcruxes… Il y en aurait un dans la forêt ? Pourquoi pas. Il saurait qu’on le suit ? C’est possible oui… Après tout ça expliquerait qu’on ne l’ait même pas vu depuis un an qu’on le cherche. »

Pansy était encore entrain de faire les cents pas dans la pièce en marmonnant quand Drago revint et alla s’allonger sur le lit. Elle le regarda faire, n’arrivant presque plus à se concentrer tellement il pouvait lui faire perdre la tête quand il était là. Enfin elle se ressaisit, ne serait-ce que pour comprendre ce qu’il lui posait comme question. Elle se contenta de hausser les épaules, affichant un air perplexe.

« Je ne sais pas Drago… Connaissant ce vieux fou il se concentrera plus sur sa quête idiote d’essayer de détruire le Seigneur des Ténèbres, plutôt que d’essayer de sauver sa vie. »

Elle soupira légèrement avant de se rapprocher doucement du lit. Elle vint s’allonger à côté de Drago, sur le ventre, et vint poser légèrement sa tête sur le torse du jeune homme. Elle caressait machinalement le ventre et le torse de Drago tout en continuant à réfléchir, quand soudain une idée lui vint. Une association d’idée un peu particulière plus qu’autre chose à vrai dire.

« On sait tous les deux que la plus grande faiblesse de Dumbledore c’est de vouloir protéger tout ceux qu’il connait… Peut-être qu’en nous attaquant à l’un de ses petits protégés on pourrait réussir à le faire sortir de son trou, qu’en dis-tu ? »

Elle se souvenait encore que quand elle était entrée à Poudlard ses parents lui avaient parlé de ce défaut chez Dumbledore et à l’époque elle était à 100% avec eux. C’était une preuve de faiblesse. Mais maintenant qu’elle avait rencontré Drago, elle se disait que ça avait un sens quelque part, si quelqu’un s’approchait de Drago et essayait de lui faire du mal, elle donnerait sa vie pour l’en empêcher, et ce, sans la moindre hésitation. Enfin elle refusait de penser que Dumbledore était dans la même situation, il n’était pas amoureux de tout ses amis, c’était ridicule cette dévotion qu’il avait envers tout le monde. Son regard se perdit dans le vide pendant qu’elle repensait à tout ça, espérant silencieusement qu’elle n’aurait jamais à devoir donner sa vie pour sauver celle de Drago, même si elle n’avait aucun doute là-dessus, elle le ferait. Elle commençait à se ramollir, il allait falloir qu’elle fasse attention à ne pas devenir comme l’autre vieux cinglé quand même.

Elle releva légèrement les yeux et plongea son regard dans celui de Drago. Elle était vraiment prête à tout pour lui, et lui, il ne s’en rendait même pas compte, de toute évidence. Enfin le plus important c’était qu’elle soit près de lui. Elle sourit malgré elle et déposa un léger baiser sur le torse du jeune homme.

« Je ne sais pas Drago… Connaissant ce vieux fou il se concentrera plus sur sa quête idiote d’essayer de détruire le Seigneur des Ténèbres, plutôt que d’essayer de sauver sa vie. »

Pansy avait probablement raison. Ni elle ni lui comprenait le Professeur Dumbledore à ce propos semblait-il. Qu'y avait-il de plus précieux que la vie ? D'un coté, il était étrange que Drago pense cela parce que sa vie à lui ne ressemblait pas vraiment à une vie. Ou du moins ce n'était pas la sienne. Ce n'était probablement pas celle qu'il se serait choisi. Dès lors, quelles raisons avait-il de s'attacher à une existence qui ne lui appartenait pas, à laquelle il ne s'identifiait pas ?
Tout à ses pensées, il ne vit pas que Pansy s'était approchée et le découvrit au moment où elle monta sur le lit pour venir s'allonger contre lui. La saisir poser sa jolie tête brune sur son torse n'affolla pas les battements de son coeur qu'elle devait à présent entendre. Il conservait son calme olympien.

« On sait tous les deux que la plus grande faiblesse de Dumbledore c’est de vouloir protéger tout ceux qu’il connait… Peut-être qu’en nous attaquant à l’un de ses petits protégés on pourrait réussir à le faire sortir de son trou, qu’en dis-tu ? » proposa la demoiselle tout promenant ses doigts fins sur le buste du blondinet.

Drago ferma les yeux pour mieux éprouver les caresses et réfléchir à ce qu'elle venait de suggérer.

_ Ou alors, on pourrait se peindre « Je suis un Mangemort » sur le front en lettres de sang et se promener sur le Chemin de Traverse, glissa-t-il avec un sarcasme largement perceptible. Sois sérieuse, Pansy. C'est une chose de vouloir s'attaquer à Dumbledore, mais s'en est une autre de devoir affronter TOUS les membres de l'Ordre qui ne manqueront pas de venir au secours d'un des leurs. A moins qu'on ne découvre un talon d'achille au vieux fou connu de lui seul, cette perspective me semble déraisonnable, toute tentante qu'elle soit...

D'ailleurs, il avait une idée très précise de la cible qu'ils auraient choisi. Cet abruti de Potter bien sûr.
Machinalement, Drago passa un bras dans le dos de Pansy pour la garder contre lui. Ses longs doigts pales attrapèrent quelques mèches de cheveux bruns pour jouer avec. Il en avait marre de courir après le Professeur Dumbledore. plus les jours passaient plus il désespérait. Ils n'avaient jamais semblé s'en approcher. Le coincer dans ces conditions n'allaient pas être évident.

Pour parler un peu d'autre chose, le jeune homme demanda, les yeux rivés sur le ciel de lit :

_ Comment avais-tu imaginé ta vie après Poudlard ?

Malgré le fait qu'ils avaient passé sept ans ensemble, Drago ne s'était jamais intéressé à Pansy en tant que personne. Il ignorait quelles étaient ses passions dans la vie. Il ne savait pas quel métier elle aurait voulu faire. Malgré cette lacune de curiosité, il l'appréciait. Mais alors, qu'appréciait-il d'elle exactement ?

Pansy était déjà partie dans ses idées délirantes pour savoir à qui il serait plus facile de s'attaquer sans se prendre tout l'Ordre du Phénix dessus, mais d'après Drago ce serait impossible. C'est vrai qu'ils étaient... Loyaux tous entre eux. Pansy comprenait ce principe de loyauté, mais seulement envers deux ou trois personnes maximum et elle savait mieux que personne que si Crabbe ou Goyle venait lui demander son aide pour quoi que ce soit, elle serait la première à leur rire au nez et à les enfoncer elle-même plutôt que de les aider. Il fallait dire qu'ils avaient beau être tous « dans le même camp », ces deux imbéciles qui suivaient Drago comme son ombre depuis des années, lui sortaient littéralement par le nez, et si elle avait eut une occasion de s'en débarasser discrètement, elle aurait sauté dessus.

« Comme tu le sens Drago. »

Après tout, c'était sa mission et aussi sa vie – elle en venait presque au point de considérer qu'il pouvait disposer de sa vie à elle comme bon lui semblait tellement elle lui était dévouée – alors les décisions importantes lui revenaient. Elle, n'était là que pour lui proposer ses idées et lui apporter une aide et un support moral. Enfin visiblement les pensées de Drago vagabondaient à des milliers de kilomètres de la mission que le Seigneur des Ténèbres lui avait gracieusement confié, en tout cas, il n'avait pas l'air d'avoir envie de continuer à en parler. De toute façon, ça tombait bien, parce que le bras de Drago qu'il avait utilisé pour la rapprocher d'elle lui avait fait perdre, pour quelques instants, le sens de la réalité et des obligations. C'était pendant ce genre de moment qu'elle avait juste envie de rester là, dans ses bras, à ne rien faire à part l'embrasser de temps en temps.

Sa vie après Poudlard ? Elle releva doucement la tête, en se demandant ce qu'elle avait voulu... Elle n'en avait aucune idée. Toute sa vie, elle l'avait vécut pour plaire et faire plaisir à quelqu'un. Quand elle était plus jeune, elle avait été à la botte de ses parents, prenant ses « décisions » en fonction de leurs avis et de ce qu'eux voulaient, et désormais qu'elle avait rencontré Drago, c'était en fonction du magnifique blond qu'elle prenait toutes ses décisions et qu'elle modulait ses envies. Elle ne s'était jamais demandé ce que, elle, pouvait bien vouloir en dehors de Drago... Elle s'était toujours imaginée Mangemort, comme ses parents, comme ceux de Drago aussi, alors peut-être que c'était ce qu'elle voulait non ?

« Je ne sais pas... » Dit-elle en soupirant après avoir fermé ses yeux, gardant toujours sa tête posée doucement sur le torse du jeune sorcier. « Je suppose que cette vie là me va aussi bien qu'une autre... »

Elle rouvrit les yeux pour juger de ses paroles sur le jeune homme, se demandant pourquoi il lui posait cette question. Dans un sens, c'était flatteur, peut-être qu'il voulait apprendre à mieux la connaître, peut-être qu'enfin, après toutes ces années, elle avait réussit à se faire une place, aussi minuscule qu'elle soit, dans le coeur de l'homme qu'elle aimait depuis toujours... Peut-être que ce fut ce vague espoir qui la força à réfléchir à deux fois à la question du jeune homme, peut-être qu'en fait elle le savait parfaitement depuis toujours mais ne se l'était jamais avoué, dans tous les cas, elle continua comme ça, d'un ton et d'un air différent, ses doigts jouant machinalement avec la peau blanchâtre de Drago, comme si ses pensées étaient parties à des années-lumières de là.

« Les sortilèges. J'aurais bien aimé continuer à en apprendre... J'adorais ça. »

Elle releva les yeux doucement vers Drago et lui lança un semblant de sourire avant de remettre sa tête dans sa position initiale. Elle déposa un léger baiser sur le torse du jeune homme avant de lui demander d'un ton qui ne lui ressemblait pas, comme si, l'espace de quelques secondes, il avait réussit à la faire douter.

« Et toi ? J'imagine que ce n'est pas ce que tu imaginais... » Dit-elle d'un ton légèrement maussade sur la fin, sachant très bien que s'il avait eut le choix, Drago ne serait pas ici avec elle en ce moment même. Enfin, elle le savait, et c'était en parfaite connaissance de cause qu'elle avait accepté de le suivre et de l'aider.

(J'ai eu le temps de l'écrire :fleche: Excuse les fautes de frappe/d'orthographe u_u)

« Je ne sais pas... Je suppose que cette vie là me va aussi bien qu'une autre... »

La première réponse de Pansy le déçut beaucoup. Non pas qu'il s'attendait à quelque chose de précis de sa part, mais il avait espéré pouvoir s'inspirer un peu de son rêve d'avenir pour construire le sien. Heureusement, elle se rattrapa, après quelques secondes de silence :

« Les sortilèges. J'aurais bien aimé continuer à en apprendre... J'adorais ça. »

A sa grande honte, Drago s'avoua ne plus se souvenir des matières dans lesquelles la jeune femme avait excellé à Poudlard. Même à l'évocation du cours de Filius Flitwick, rien ne lui revenait. Il avait été - et était encore - un bien piètre (petit) ami. Et le pire, c'est qu'il ne comptait peut-être pas faire grand chose pour rattraper ça.

« Et toi ? J'imagine que ce n'est pas ce que tu imaginais... »

Drago posa sa main sur celle que Pansy promenait sur son torse pour arrêter ses douces caresses et nouer leurs doigts ensemble. Comparée à la sienne, la main de son amie était toute petite. Il aimait bien les voir paume contre paume pour constater leur différence.
Ce qu'il aurait voulu faire ? ... Cette question, sous son apparence innocente, était probablement la plus douloureuse pour lui. Car pour y réfléchir, il fallait arrêter de se mentir, de se voiler la face.
Le jeune homme passa lentement le bout de sa langue sur sa lèvre inférieure en fixant le ciel de lit avant de lâcher avec mélancolie :

_ Je ne sais pas. Je suppose que c'est parce que je n'ai jamais eu à m'en préoccuper. Mon père s'en chargeait... comme du reste.

C'était quelque chose d'étrange de penser que Lucius Malefoy avait comme deux vies et son fils aucune. Cependant, il y avait une chose qui était encore bien plus étrange que cela : le fait que Drago ne parvienne même pas à s'imaginer quelle aurait pu être sa vie s'il n'avait pas été celui qu'il était, s'il avait été libre. Plus il y réfléchissait et plus il lui apparaissait clairement que même ses goûts avaient été motivé par des décisions de son paternel. Par exemple : est-ce qu'il avait aimé le Quidditch ou est-ce qu'il avait aimé le fait de faire plaisir à Lucius en mettant de grands coups de taloches à Potter pendant les matchs inter-Maisons à Poudlard ? Y avait-il seulement une seule chose au monde qu'il aimait parce qu'il l'avait décidé lui-même et non parce qu'on lui avait soufflé de le faire ?

Se poser toutes ces questions lui donna la nausée. Drago lâcha la main de Pansy et se redressa en position assise sur le lit où ils s'étaient vautrés. De folles idées lui traversaient la tête et il avait vraiment de les mettre en application. Dangereusement silencieux, il se tourna vers la jeune femme qui le suivait dans son périple et la considéra d'un air inutilement grave pendant de longues secondes. Finalement, il posa sa main blanche et froide sur la joue de Pansy et caressa légèrement sa tempe avec son pouce. Sans raison - ce qui ne lui ressemblait pas - il se pencha sur elle pour donner un doux baiser à ses lèvres. Les libérant, il laissa son visage au dessus du sien pour lui murmurer :

_ Et si on s'accordait une soirée de divertissements ? ... On s'habille, on quitte cette chambre et on s'en va loin. On va là où personne n'irait nous chercher, ou mieux : là où personne ne pourrait nous trouver même en cherchant... Juste pour ce soir. Juste pour voir ce que ça fait d'être libre...

Pansy aurait pu croire que le jeune homme avait pété un boulon si elle n'avait pas pu lire autant de sérieux dans son regard clair. Ses yeux gris étaient presque suppliants. Il n'aurait pas le courage de le faire tout seul, il fallait qu'elle vienne avec lui.