Au 12 Square Grimmraud

Depuis qu’elle était de retour, elle ne souhaitait qu’une seule chose. Le revoir ; les revoir. Toutes ses pensées étaient tournés vers ceux qui comptaient au même titre pour elle qu’une famille, et plus particulièrement l’un d’entre eux, enfin... Ce n’était pareil n’est-ce pas... Durant toutes ces semaines, elle s’était raccrochée à son souvenir, au souvenir de son sourire, de son étreinte rassurante dans laquelle elle se tenait si bien... Pendant ces semaines, cela l’avait maintenue dans une résistance presque désespérée, continuant d’espérer qu’on allait bien finir par venir les sauver... Et puis, la présence de Ginny également la forçait à se maintenir en éveil. Elle s’était montrée courageuse, mais pas plus que Ginny ; elle avait été morte de peur à dire vrai. Seul la pensée de ses amis lui avait fourni la témérité nécessaire.

Depuis qu’elle était rentrée chez elle, et qu’elle s’était laissée tomber sur son lit, son esprit était cependant bien ailleurs ; pas chez elle mais auprès de ceux qui lui avait tant manquée. Il fallait qu’elle se repose pourtant elle avait envie de courir au quartier général pour tous les revoir là d’un coup, sur un impulsion subite... Prendre tout le monde dans ses bras, se féliciter de pouvoir les voir en vie, de pouvoir les toucher, avoir la certitude de s’être sortie de cette histoire, et par-dessus tout sentir le regard de Rémus s’ancrer dans le sien... la seule chose qui au monde pourrait sans doute véritablement la rassurer, lui rendre du courage - et des couleurs - la chose qui en cet instant la conforterait le plus... Portée par cette délicieuse pensée, Tonks se mit à sourire inconsciemment. La vieille maison des Blacks lui paraîtrait même fort conviviale après toutes ces semaines loin d’ici, c’est dire ! Et puis, sans compter que Sirius et Mrs Weasley faisaient en sorte de la rendre aussi conviviale que possible.

Alors elle ne sut pas pourquoi mais comme elle ne parvenait pas à trouver le sommeil ce soir-là malgré la fatigue qu’elle sentait ployer dans ses muscles, Tonks décida de sortir et sous le ciel étoilé qu’elle suivrait comme un guide, se rendre au quartier général... Square Grimmaurd... Elle ne pensait pas réellement voir quelqu’un, bien qu’évidemment il était quasiment certain que Sirius s’y trouvât, mais elle avait juste envie de se sentir dans un lieu familier... Le square ne représentait pas la même chose que son appartement londonien. Square Grimmaurd signifiait le repère de l’ordre, ceux qu’elle considérait comme une vraie famille au même titre que ses parents... Elle avait envie de s’y trouver oui. Elle ressortit donc de chez elle et transplanant devant la maison, elle s’approcha lentement. Sur le pas de la porte, elle tourna la poignée, mille pensées débordantes emplissant son esprit à l’instant présent et déjà un sourire se dessinant sur son visage... Elle entendait des voix du côté de la cuisine ! Dans sa précipitation soudaine, elle fit un faux-pas...

Elle avançait dans le hall après que la porte se fut refermée derrière elle mais son sourire s’évanouit bien vite lorsqu’elle sentit son pieds accrocher quelque chose... Maudit porte-parapluie ! La jeune femme s’étala par terre la tête la première. Sonnée, elle n’entendit pas de suite les cris de la mère de Sirius d’un coup éclatèrent ; elle se remit debout maladroitement. Tonks se précipita pour aller essayer de refermer les rideaux, en se maudissant de n’avoir pas été suffisamment attentive encore une fois afin d’éviter de faire le moins de vacarme possible. Elle attrapa les deux pans de rideaux en même temps, essayant de les refermer tant bien que mal afin de faire taire cette vieille harpie...

“Dé... Désolée, je...” bafouilla t-elle alors qu'elle entendait des bruits de pas précipités arrivant par derrière...

[HJ : En fait j'avais trop envie d'rp avec Dora today, donc voici voici j'ai répondu quand même maintenant *___* :pirat: ]

Nymphadora était confuse... La voilà de retour et voilà que déjà elle devait recommencer à faire preuve de sa maladresse habituelle ! Surtout que maintenant, elle devait commencer à savoir que ce foutu porte-parapluie serait toujours là pour lui semer des ennuis sur son passage ; toujours là... Il y avait des choses qui changeaient, il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Si tout ce qui s’était déroulé ces dernières semaines l’avait fait évoluer dans son esprit plus que jamais, dans un sens plus mûr, elle demeurerait toujours Nymphadora, celle qui avait souvent la tête en l’air et qui répandait sa maladresse partout où elle passait ; on ne pouvait pas changer sur tous les points. Ça y était, les vacances étaient terminées pour le reste de l’Ordre ; voilà Tonks de retour ! Voilà ce qu’ils allaient penser... C’était à cause de ses pensées ! Elle s’était laissée emportée par elles, trop heureuse d’un seul coup de retrouver un environnement familier...

Tonks était toujours en train d’essayer de tirer sur les deux pans de rideaux en se retenant à grand-peine de hurler à son tour contre la mère de Sirius qui lui vrillait les tympans de ses insultes envers tous les sang-impurs qui patrouillaient dans sa maison depuis voilà des mois... Elle sentit à peine lorsque quelqu’un lui vint en aide et c’est grâce à Molly qu’elle parvint à rabattre le caquet de la mère de Sirius. Le calme revint dans le couloir même si Tonks resta un moment sans oser regarder Mrs Weasley, confuse par le petit accident et pensant entendre une autre réprimande sur sa maladresse maladive...

Elle prit conscience que c’était à Remus auquel elle avait le plus penser pendant ces longues semaines où l’espoir l’avait désertée et où elles n’avaient été entourées que par l’obscurité la plus complète, mais il n’était pas le seul ; il y avait le reste de l’Ordre... Elle avait songé à lui car c’était lui qui lui fournissait le courage nécessaire pour abattre chaque fois tous es obstacles les plus grands, que cela lui fournissait toujours le courage nécessaire pour tout supporter... Il lui suffisait d’avoir à l’esprit son sourire, il lui suffisait de se souvenir de son regard plongeant dans le sien, et enveloppée de cette douce chaleur qui engourdissait un à un ses membres, elle oubliait tout le reste.

Pourtant elle avait oublié une chose. Il n’y avait pas que lui qui lui avait manquée ; même Molly qui la reprenait souvent à l’ordre lui avait manquée... Elle aurait même été heureuse à ce moment de l’entendre lui faire une remarque de réprimande vis-à-vis du fait d’avoir encore déclenchée la colère de Walburga Black. Elle voulait revoir Remus... Et elle lui tomberait sans doute dans les bras dès qu’elle le reverrait, trop heureuse de pouvoir le sentir contre elle, et trop heureuse d’être encore en vie elle-même... Trop d’heureuse de retrouver à ce simple contact les milliers de sensations qui la picotaient de l’intérieur agréablement. Elle avait presque cru que cela ne se produirait plus, mais pour le moment elle était juste trop contente de réentendre la voix de n’importe qui de l’Ordre et de constater qu’ils lui avaient tous terriblement manquée, à des degrés différents cependant. Si Remus avait transportée sa pensée, tous avaient été présent dans son coeur, au fond d’elle. Molly était la mère des Weasleys ; elle était également la mère de l’Ordre... Tonks la considérait à ce titre. Mr et Mrs Weasley étaient les parents de l’Ordre ; Dumbledore le grand-père bienveillant, et tous les reste étaient les enfants ; il y avait les neveux aussi, les oncles et tantes... Ils formaient tous une famille au centre duquel se trouvaient les parents...

Lorsque Mrs Weasley amorça un mouvement pour la serrer dans ses bras comme d’habitude, elle se laissa faire et lui tomba dans les bras, avec l’impression de retrouver l'enveloppe maternelle d’une mère ; elle laissa l’émotion étreindre son être et laissa dévaler sur ses joues ce qui pendant des mois avait été contenu. Ce qui la fit prendre comme décision immédiate qu’elle irait voir ses parents au plus tôt... Demain, ou après-demain. Ils avaient dû se faire un sang d’encre aussi ; et elle voulait les revoir, les prendre dans ses bras et les rassurer. D’un revers de main essuyant ses joues elle s’écarta ensuite avant de lâcher d’un ton qui se moquait un peu d’elle-même...

“Vous avez dû trouver la maison bien plus tranquille sans moi pour y mettre de l’ambiance, ça c’est sûr... !”

Une question lui hantait l’esprit. Comment avaient-ils réagi chacun à l’absence de Ginny et de la sienne... ? Elle avait toujours en tête tout ce qui s’était succédé à l’allée des embrumes et elle, à la fin, sans forces et incapables de transplaner... Elle s’en était voulu de n’avoir pu sauver Ginny et la faire s’enfuir à temps ; seuls Hermione et Harry y étaient parvenus... Elle s’était longuement demander ce qu'ils penseraient tous d’elle ; leur estime importait plus que toutes autres choses ; et là pas que celle de Rémus.

Elle avait sans doute mal calculé ; elle avait voulu faire de son mieux, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle aurait pu faire mieux. A cause d’elle Ginny s’était trouvée enfermée elle aussi dans les sous-sols du manoir des Malefoys et elle ne pouvait se le pardonner... Comment chacun ici avait-il réagi en apprenant la nouvelle et sur le fait qu’aucune des deux n’était de retour ? Comment... Elle avala difficilement la salive en songeant à cela, qu’est-ce que Rémus avait-il bien pu penser ? Lui, il n’aurait certainement pas fait cette erreur, non assurément... Peut-être l’idéalisait-elle un peu trop ; sans doute même ; mais on idéalisait toujours les personnes que l’on aimait, n’est-ce pas ?

“Je ne pensais pas être un jour aussi contente de revenir dans cette maison,” ajouta t-elle en souriant sincèrement... “Mais il faut l’avouer, elle m’avait manquée au même titre que tout le monde ! ”

Évidemment, c’était les personnes qui s’y trouvaient qui rendaient une maison agréable ou non ; c’était eux qui créaient l’atmosphère chaleureuse ou au contraire qui entretenait le froid mordant régnant entre les murs...

Sans compter qu’elle y avait de ces souvenirs ici... Dans le salon, en haut à l’étage dans le couloir ; au souvenir de ces discussions qu’elle avait eu avec Remus elle sentit son cœur se mettre à battre plus fort, à tel point qu’elle aurait souhaité là tout de suite qu’il apparaisse en haut de l’escalier, ou qu’il passe la tête par la porte de la cuisine. Ne pas le voir lui manquait horriblement ; tout le monde avait besoin d'oxygène et d’huile à son mécanisme intérieur pour pouvoir continuer à se battre, et continuer de croire que l’on ne se battait pas pour rien mais bien pour quelqu’un au fond... Évidemment, l’on ne se battait pas que pour une seule personne. L’Ordre était une famille ; chaque membre se battait les uns pour les autres et ils se soutenaient en cas de besoin... Ce que cela lui avait manquée ! Tout cela.