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 Que sera, sera [FE]

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MessageSujet: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyDim 19 Aoû - 15:38

Les qualificatifs qui circulaient au sujet de Justin Davenport étaient en majorité très flatteurs. Charmant, beau parleur, marrant côtoyaient sérieux, fiable, tenace, fidèle…
Oui, Justin était tout cela à la fois et plus encore, sauf que pour le dernier détail une plaie ne cicatrisait pas. Il avait beau se répéter que cette nuit-là tout s’était ligué contre lui, rien ne le consolait vraiment, pas même l’éblouissement de la révélation capitale.
Il avait aimé Nate avec passion, voire adoration, l’avait choyée, comblée de mille façons mais elle lui avait flanqué un terrible affront en lui en préférant un autre.
Un soir, une seule fois, il s’était égaré à embrasser Samantha, sa contrôleuse fiscale ! Pas un petit bisou de rien du tout… Il s’en était fallu de peu pour que ça dégénère de plus belle. Nate le trompait déjà, mais ceci n’excusait pas cela aux yeux de cet homme intègre.
Honnête jusqu’au bout des ongles, Davenport était sans demi-mesure. Même s’il devait se reconnaître amoureux de Miss Forester et ne plus éprouver que mépris pour son ex, il culpabilisa à toute pompe et, du coup, signa rapidement les papiers du divorce.
Justin n’était pas rancunier. Là, il était blessé. Il aurait pu panser ses plaies dans diverses débauches ou mieux : tenter de retrouver Samantha qui se serait sans doute donnée à lui, s’il n’avait pas fui ce soir-là. Il préféra faire une sorte de retraite en se coupant du monde sorcier tandis que les décorateurs s’occupaient d’effacer toutes traces de Nate dans ce qui fut leur nid.

Peu de gens étaient au courant de l’existence de l’endroit où il s’isola, ce qui convenait parfaitement à ses plans. La villa - simple en comparaison à la démesure de « la Folie » - se situait dans un petit coin de paradis du Venezuela. Avec sa plage privée de sable blanc, près d’un village de pêcheurs sympathiques, l’habitation était initialement prévue en cadeau de noces à la première fiancée de Justin. Le malheur ayant frappé, lui enlevant Léanor à tout jamais, Davenport avait presque oublié cette résidence secondaire.
L’intendant avait failli faire un infarctus en le voyant débarquer un soir. Le brave Manuel Pérez avait magnifiquement entretenu les lieux avec l’aide du jardinier Paolo et de sa femme Maria qui astiquait l’intérieur.
Sans chichi, le maître laissa tomber son sac dans un coin de la petite dépendance attenant à la villa, s’était assis et avait accepté une tequila. Manuel, une fois remis de ses émotions, ne posa aucune question même s’il s’en posait une tonne. Justin avala son verre d’un trait, l’autre le remplit aussitôt :


Merci, Manu. La maison est-elle en ordre ? Je vais m’y installer quelques temps.

L’intendant assura que tout avait été gardé en état et se mit en devoir de chercher son livre de comptes. Justin refusa d’y jeter un œil :

Pas besoin de ça. J’ai toujours eu confiance en toi, Manu. Dis-moi seulement si ma venue va embêter les gens ? Je ne veux pas créer de remous...

L’homme se lissa la moustache en roulant des yeux, embarrassé :


C’est que… Paolo et Maria ont une fille, ma nièce. Vous vous souvenez d’Isabella ?

Leur gamine de douze ans ? Vaguement.


Elle a grandi, patron. Elle en a plus de vingt maintenant et... a réclamé son indépendance… On a essayé de la dissuader de faire ça mais elle est tenace, la petite.

Justin se demanda qu’est-ce que ça venait faire là-dedans mais il comprit quand, presque honteux, Manuel avoua :

Elle vit chez vous comme si c’était chez elle depuis deux ans. Mais, rassurez-vous, elle entretient la maison et la quittera dès qu’elle saura que vous êtes de retour ! Je vais d’ailleurs aller lui annoncer…

Allons-y,
soupira Justin en se levant.

Le jardin fleuri entourant la propriété embaumait dans la tiédeur du soir. Mi-sauvage mi-domestiquée, la flore y régnait, luxuriante.
La bâtisse aux murs blancs à deux niveaux se profila entre les palmiers de l’allée qu’éclairaient quelques lumignons discrets.
Justin sortit sa clé, Manuel l’empêcha de la mettre dans la serrure :


Vaut mieux sonner, murmura-t-il.

Bien que cela fasse bizarre de sonner chez soi, Justin haussa les épaules et laissa faire. Nul ne répondit au ding-dong de l’entrée.

Elle doit-être à la piscine, soupira Manu. Restez ici, s’il vous plait, patron.

Rien n’y fit. Justin le suivit. Il ne tarda pas à comprendre les réticences de son intendant quand ils débouchèrent à l’arrière. Sur un transat de la terrasse, des écouteurs plantés dans les oreilles, reposait une Eve dans toute sa splendeur dénudée. Réflexe pudique, Justin se détourna pendant que Pérez courait couvrir d’une serviette de bain la belle plante.
Malgré lui, Davenport entendit une vive discussion :


Mets-ça, enlève-ça ! IL est là !

Qu’est-ce que tu me veux ? Qui c’est ce IL ?

Le gars, là, c’est le patron ! Faut que tu fasses ta valise !


Non ! Je ne bougerai pas ! Qu’il aille se faire f****e !

Plus amusé que fâché, Justin osa un œil dans son dos. La jeune déesse était décente, il se retourna et s’avança, un sourire moqueur aux lèvres :

Bonsoir Isabella. Tu as… bien grandi ! Je comprends que ma venue bouleverse tes « habitudes » mais je suis chez moi, et…

CHEZ VOUS ? VOUS APPELEZ ÇA CHEZ VOUS ? C’est quand la dernière fois que vous êtes venu ?

Près d’elle, le pauvre Manuel dansait d’un pied sur l’autre, tentant d’endiguer la verve de sa bouillante nièce.
Justin rigola, une première depuis longtemps :


Un point pour vous, señorita Pérez. Je ne vais pas vous jeter dehors, si c’est ce que vous craignez, surtout dans cette, euh… tenue. Je m’installe. Ayez disparu demain matin. Bonne nuit !


Un salut de la tête, il abandonna oncle et nièce, et entra chez lui.
Cela faisait un bien fou de pénétrer dans une maison vide de souvenirs. Léanor n’y avait jamais mis les pieds, Nate non plus, lui si peu.
Des touches féminines étaient présentes pourtant. Sans doute qu’Isabella aimait les fleurs, les vases en débordaient dans chaque pièce.
Là où il pesta fut lorsqu’il constata que Miss Pérez avait investi sa chambre, ou au moins celle considérée comme telle : la plus grande, la mieux orientée.


*Se gêne vraiment pas, la belle !*


Il aurait pu régler ce léger souci d’un coup de baguette mais préféra attendre le déménagement de la fille. La résidence disposait de trois chambres, il en choisit une et s’affala sur le lit, crevé par le voyage effectué à la moldue.

Au matin, guilleret, il sifflotait en se rendant en slip à la salle de bains. Il fronça les sourcils devant un tas de serviettes mouillées à même le carrelage. La fille avait dû se doucher avant de partir.
Il sifflotait encore une fois vêtu de frais en descendant à la cuisine mais son refrain s’arrêta net devant un dos ravissant balayé par une longue chevelure brune.


Hello, señor Davenport, bien dormi ? Je prépare le petit déjeuner. Les Anglais aiment manger beaucoup le matin, j’ai donc fait un peu de tout.

Effectivement, œufs brouillés, bacon, toasts, marmelades, etc. s’exposaient sur la table.

Vous n’étiez pas obligée de vous donner tant de peine avant votre départ…

Je ne pars pas. Vous n’avez pas compris hier ?

Non, pas du tout, je pensais avoir été clair !

C’est moi qui ne l’ai pas été, excusez-moi. Asseyez-vous, ça va refroidir.

Un peu perdu, Justin obéit ; elle lui servit nourriture et discours :

J’adore cette maison. Elle est trop grande pour y vivre seul. Je ferai la cuisine, les lessives, et… tout ce qui vous plaira mais… je ne veux pas partir. Bien sûr quand votre femme viendra…

J’ai divorcé ! Mais je suis ici pour la solitude du coin, aussi…

Trop absorbé par son plat appétissant, il ne remarqua pas la lueur maligne qui brilla dans les mirettes sombres de la demoiselle.

Les divorces, c’est toujours durs à ce que l’on dit. Je serai discrète. Vous remarquerez à peine ma présence. S’il vous plait, maître, laissez-moi rester m’occuper de votre intérieur…


Justin avala sa bouchée de travers :


Je connais les gens d’ici ! Ce sera très mal vu qu’un célibataire cohabite avec…

Elle papillonna de ses longs cils veloutés :


Vous vous souciez de ma réputation ? C’est Charmant. N’ayez crainte, elle n’est plus à faire dans ce coin.


Qu’est-ce que cela signifiait ? Davenport hésita. L’autre en profita :

Vous ne regretterez pas votre décision. Mangez, je file. Pour dîner, ramenez du poisson, je le prépare divinement !

Une cohabitation singulière s’instaura ainsi.
Au début, il ne croisa Isabella qu’au matin et au dîner. Elle lui avait rendu sa chambre, se contentant de la plus petite. Les plats étaient prêts en temps et en heure, la maison impeccablement tenue.
Ses journées, Justin les passait sur son voilier, à pêcher ou nager, sentant peu à peu ses idées s’éclaircir, ses forces revenir.
Avec les gens du cru, ses relations étaient bonnes et même si ses oreilles bourdonnaient parfois par des échanges dans son dos, il ne remarqua rien.
Au fil des semaines, Isabella se montra plus présente. Comme par hasard, elle squattait la douche à l’heure prévue pour lui, paradait en bikini ultra mini quand il rentrait le soir, insistait pour regarder un film en sa compagnie, etc.
Il appréciait son humour parfois mordant, la « franchise » de ses propos, il n’y vit pas malice pas plus qu’il ne trouva bizarre qu’elle se mette lentement mais sûrement à l’accompagner sur son bateau ou au village, bref dans tous ses déplacements …
Justin avait adopté couleurs et rythmes locaux. T-shirt, short, espadrilles, il oubliait de se raser même si parfois Isabella le rouspétait pour son allure dépenaillée. Il se fichait de son apparence autant que de l’opinion de cette envahissante personne.


Qu’allons-nous faire aujourd’hui ? lui demanda-t-elle en lui servant le petit déjeuner.

Je vais aller explorer un peu les îles du parc.


Ok ! Je prépare un pique-nique, et…

Isabella, j’ai dit : JE vais explorer les îles…

Les grands yeux se noyèrent de larmes, un petit menton trembla : Justin céda.
Le grand Ketch déploya ses trois voiles sur la mer d’azur. Le manœuvrer seul demandait peu d’efforts quand on dispose de magie en mousse car Isabella se révéla incapable de comprendre la différence entre la barre et l’ancre. Si elle s’étonna parfois de l’habileté du capitaine, elle n’en fit part à personne.
Ils mouillèrent près d’une gentille crique où, déjà, un magnifique yacht tanguait doucement au rythme des vaguelettes. Civilités observées, les capitaines se saluèrent de loin.
Justin enfila ses palmes tandis qu’Isabella boudait sur le pont :


Pourquoi ne pas simplement bronzer ? On est bien, là, non ?


Non !


Masque serré contre son visage, Davenport bascula en arrière.
Depuis toujours, Justin adorait l’eau, le monde du silence. Frôler des poissons au passage, admirer leur danse ou fuite dans cette sorte d’apesanteur lui procurait un sentiment de plénitude inégalable.
Il n’était armé que d’une caméra et d’un poignard de mollet hormis sa baguette et évoluait sans souci dans l’élément cristallin quand il nota un déplacement proche. Un squale ? Sens en alerte, il mit la main sur sa baguette mais sa tension retomba en constatant qu’il ne s’agissait que d’un autre plongeur. En fait… une nageuse.
Les sirènes existaient, il était bien placé pour le savoir. En rencontrer une en ces eaux, tenait du miracle. Comment ne pas être sous le charme des formes qui évoluaient à faible distance ? Il voulut faire un signe de sympathie et ne comprit pas ce qui se produisit ensuite. L’avait-elle confondu avec un requin ? Les tisers sous-marins existaient-ils ? Le fait est qu’à moins d’avoir été touché par un poisson torpille, la décharge électrique cuisante lui fit perdre les palmes : il coula.


Son réveil, sur un pont, lui fit croire au paradis
:

Sam ?...
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyLun 20 Aoû - 20:53

Quelle idiote finie ! Cela ne lui ressemblait pas du tout pourtant, jouer les éperdues, tomber amoureuse d’un homme marié, perdre la tête et de peu le reste, tant qu’à faire. Mais que fait on quand le coup de foudre vous paralyse sur place ? Pour Samantha, une première. Elle, la pragmatique. Celle qu’on pouvait mettre comme exemple de maîtrise de soi, logique et bon sens.

Non, ce n’avait pas été sa comptabilité impeccable qui l’avait laissée transie. Admirée, oui. Toute son expertise, et pas des moindres, mise en branle bas de vérification serrée n’avait pu déceler la plus minime faille, la plus légère discordance. C’était bien pour cela que le IRS, en collaboration internationale avec le même service britannique, l’avait élue pour faire une formidable vérification de la comptabilité de celui qu’elle avait cru serait un millionnaire anglais, chauve , bedonnant et d’au moins 60 ans. Sauf que Mr. Justin Davenport n’était rien de cela. Que du contraire !

Il avait tous ses cheveux sur le crâne, blonds en fait. Pas la moindre bedaine à déplorer, l’homme était en parfaite forme. Faisant un calcul rapide, en jugeant par son apparence, elle n’avait pu lui donner plus de 30 ans.

*On fait encore des types comme ça !?*

Faudrait croire que oui, parce qu’il était aussi réel que sa demeure démesurée, son bureau énorme et ses impeccables livres de comptes. Et s’il ne s’était agi que de cela…cet homme, déjà si parfait, avait un talent tout à fait inattendu : il était un émérite chef coq.

Sam avait peu de passe-temps, à part être une bonne sportive, elle adorait faire la cuisine. Pas juste pour faire cuire de la pasta et faire une sauce décente. Non, elle aimait la haute cuisine. Un diplôme Cordon Bleu, décroché à Paris, le prouvait. Elle raffolait de bonnes recettes et d’heures pour les concocter. Il va sans dire que ses amis se disputaient le plaisir de sa table. Découvrir la cuisine de « La Folie », nom de ce hait lieu de la démesure du meilleur ton, Sam resta pâmée d’admiration. Ce n’était pas une cuisine normale…c’était une cathédrale de l’art culinaire. Perfection où qu’elle regardât. Rien ne manquait, chaque détail était soigné avec exemplaire dévotion. Il parla de son hobby. Elle du sien. Que font deux cuisiniers passionnés comme eux en se retrouvant ? Mesurer leurs talents.

Par la suite, Sam ne savait dire de quoi elle était tombée amoureuse d’abord ? Si de l’homme…ou de sa cuisine. Peu importait, ces deux faits furent fulgurants et se suivirent de très près. C’en était fait d’elle. Qui eut l’idée du concours ? Si ce fut lui, elle releva le défi, enchantée. Si ce fut elle, il n’en fut pas moins emballé. Qui fut le coupable ? Ses martinis, le repas exquis, le vin fabuleux, l’ardeur mise à la confection du fameux Soufflé Grand Marnier…ou la déjà indéniable attraction qui jouait entre eux ? Encore aucune importance. Le détonant final fut son idée la plus saugrenue. Il avait proposé un prix pour celui qui gagnerait, elle ne trouva rien de mieux qu’écrire un simple mot sur son bout de papier : Toi !

Soit, elle était devenue folle ou était complètement ivre. Le fait demeurait. Céder ? En principe c’est bien cela qui sembla se passer…sauf que Mr. Davenport, à part d’avoir du charme à en revendre semblait doté d’un haut sens de l’honneur, probité et autres qualités remarquables. Il avait bel et bien mentionné être marié mais sa femme chérie courait le monde à la recherche d’allez savoir quoi…l’idiote ! Pourquoi aller chercher midi á quatorze heures quand on a l’homme parfait á la maison ! Si Samantha avait omis d’y penser, à Mrs. Davenport, son mari, lui, n’en semblait pas capable. Qu’y eut t’il entre eux ? À part un baiser torride à vous en retourner les sens et vous laisser pantelante…rien !!!

Incapable de le regarder en face après ce flagrant essai de séduction. Sam abandonna la vérification en prétextant une soudaine maladie, quitta l’Angleterre et essaya d’oublier cette folle fascination. Puisqu’on la supposait malade, elle s’isola un temps dans la maison des cayes, en solitaire, comme si contempler la mer pouvait lui changer les idées. Après une semaine de déprime intense, de balades interminables sur la plage, d’avoir essuyé une tempête tropicale et englouti une demie tonne de glace au chocolat, Sam fit une croix sur ce chapitre, ferma la maison et retourna à sa vie de toujours. Le seul à deviner ce qu’il y avait derrière ce comportement assez erratique avait été Gerry. Son père, complice-confident-meilleur ami. Le soir de son retour, elle lui ouvrit son cœur, avoua ses vérités, pleura un coup et prépara un dîner fantastique.

La vie pouvait ne pas être au rose fixe tous les jours mais ce n’était pas pour autant que Sam s’en plaignait. Elle était jeune et jolie, très, aux dires de ses admirateurs, avait un travail qui lui plaisait (même si rébarbatif aux yeux de son prochain !), un père merveilleux, une position sociale en rien négligeable et plein d’amis qui l’adoraient. Oublier Justin ? Quand même pas ! Il restait ancré dans son cœur et il lui arrivait parfois de soupirer à fendre l’âme en pensant à lui, mais elle l’avait relégué au rang des impossibles. Et puis, elle rencontra Andrei. Le beau ténébreux, au sourire mystérieux et le regard enjôleur. Absolument séduisant, il possédait ce charme dangereux duquel toute femme sensée devrait fuir à toutes jambes mais auquel peu savaient s’y résister. Samantha n’avait aucune intention de se jeter tête la première dans les filets d’amours difficiles. Mr. Sanders était certes un type fascinant mais aussi un coureur du jupon patenté et avait en outre une réputation assez sombre pour le précéder. On disait de lui, sans doute non sans raison, qu’il travaillait pour un service secret et avait une vie bien plus aventureuse que celle de play-boy désinvolte. Elle acceptait de temps en temps de sortir avec lui après avoir laissé clairement établi qu’elle ne voulait rien d’autre qu’une bonne amitié. Détail mis à part qu’Andrei, lui, était très décidé à la séduire et y employer tout le temps nécessaire…

Francisco était un de ses meilleurs amis, rien d’autre, même si pour la plupart il était absolument stupide supposer qu’entre le séduisant brun et la belle blonde il ne put avoir qu’une amitié platonique. Heureusement pour Sam non seulement c’était possible mais c’était aussi un fait confirmé. Certes Francisco Contreras avait tout pour plaire. Jeune, beau et riche…mais ils se connaissaient depuis les temps de la Maternelle et s’accommodaient à merveille avec leur relation telle qu’elle était. Ils se racontaient tout, partageaient énormément, étaient les complices parfaits et comptaient le rester pour toujours.

Fais pas cette tête, vieux frère…les filles te tombent plein les bras, tu finiras bien par tomber sur la bonne…sois un peu plus sélectif.

Le « vieux frère » en question soupira comiquement.

Cela fait déjà deux fois, Sam… m***e, deux fois que je crois que c’est la bonne…

Ça viendra…t’es pressé de te marier, toi ? On a le même âge me dis pas que c’est la fin du monde…tu ne vas pas faire une déprime, quand même !

Sais pas…j’aimerais me changer les idées…de décor, tant qu’à faire !

Vois pas ce qui t’en empêche…tu prends le jet familial, dis où tu veux aller et le tour est joué, c’est pas si dur que cela!

Pas tout seul…dis, tu viendrais avec moi ?

Où ?

Il voulait aller au Venezuela, la patrie de sa famille, établie depuis des lustres à Miami. Il s’en voulait de ne pas bien connaître ce pays magnifique et le parcourir lui semblait parfait pour oublier ses chagrins d’amour.

Je te fais remarquer que je travaille, moi…

Il lui fit remarquer, à son tour, que les gens normaux, ça prend des vacances, parfois. Il savait se montrer très convainquant, à ses heures et ses arguments étaient bons.

Samantha soupira d’aise en suivant l’envol d’un groupe d’aigrettes rouges. Il faisait merveilleusement bon, le décor découvert était époustouflant avec une mer limpide et calme comme lagune, dont on devinait la vie du fond, à simple vue et il y régnait une paix sans pareil…dans la mesure du possible, le groupe d’amis qui les accompagnait dans cette virée entendait bien s’amuser. La musique ne manquait pas et l’espace ne manquant pas dans la superbe embarcation mise à leur disposition, équipage compris, par un cousin de Francisco, on ne tarda pas à danser sur le pont, sous les premières étoiles. Le lendemain, ils feraient de la plongée dans ces eaux de rêve…


Tiens, voilà du monde! ,
remarqua Sam, la main en visière, joli ketch…bien mené…on aura de la compagnie, dirait on…bon, je vais à l’eau !

Sans attendre les autres, elle plongea, ravie. La mer la fascinait depuis toujours, elle y évoluait avec merveilleuse aisance, s’émerveillant toujours du monde sous-marin. Elle nagea un moment en solitaire avant de retourner près du yacht où les autres discutaient encore autour d’une tasse de café.

Vous venez ou quoi ?

On lui assura que les poissons n’iraient nulle part mais elle aimait particulièrement la luminosité de la mer à cette heure, en riant, elle replongea. C’est au détour d’un récif corallin qu’elle le vit. Placide plongeur, armé de sa caméra, ébaubi, sans doute des beautés qui l’entouraient. Il l’avait vue aussi et faisait un geste de la main. Charmant…sauf que…Gare aux méduses ! N’ayant jamais eu affaire avec une bestiole de ce genre, Sam ne pouvait pas prévoir les conséquences…En tout cas, le pauvre visiteur sous-marin coula à pic…

*ZUT !!!*

Elle nagea à toute vitesse vers lui et le rejoignit avant qu’il ne touche le fond…et le reconnut, même sous son masque de plongée.

*Mais…que diables fait-il dans le coin ?*

Pas trop le moment de se poser des questions. Tractant sa prise le mieux qu’elle pouvait, Sam refit surface et ameuta les autres à grands cris. Francisco et Pablo plongèrent sans rien demander et deux minutes plus tard, Justin reposait sur le pont, encore dans les vapes. Elle rongeait son frein, sans autant de public, sa baguette aurait été vite sortie et le bel évanoui tiré d’affaire. Francisco savait qu’elle était une sorcière mais il n’y avait aucun besoin de mettre les autres au courant. On ranima ce cher homme avec les moyens de bord et il ne tarda pas à ouvrir les yeux. Elle lui sourit.

Coucou…ça va ?

En toute évidence elle était la dernière personne qu’il comptait rencontrer là.

SAM ?

Il me semble bien, oui. Tu viens de faire une rencontre amicale avec la faune du coin…mais je pense que tu n’en mourras pas !

Les autres semblaient surpris de la voir en si bons termes avec le semi-noyé.

C’est un ami…Justin. Il est anglais et…en vacances dans le coin ?

Il était, semblerait il encore sous le choc mais Sam voulut se douter que cela n’avait plus trop à voir avec la méduse.

Ça va aller ?...Oui, je suis surprise de te trouver là…comme quoi, le monde est petit. Moi ?...je suis en vacances avec mes amis…

Et c’est le moment précis que choisit une beauté brune et sulfureuse pour se hisser à bord. Elle considéra la scène d’un œil circonspect, avant d’onduler, c’est ce qu’elle fit, vers Justin qui avait fini par se redresser aidé de Francisco.

Justin, mi amor !!! Que pasó ? (Justin, mon amour, que c’est il passé ?)

*Elle était pas rousse, sa femme? Et...néo zélandaise ?…on parle pas espagnol là bas !*

Peu importait la couleur, la belle sauta pratiquement sur Mr. Davenport qui dut faire des efforts pour ne pas s’étaler de nouveau.


Hello…si j’étais vous, je le laisserais se reprendre avant de lui sauter dessus, dit Sam, en espagnol aussi, il vient de croiser le chemin d’une méduse urticante…

Du tout au même. La brune ne voulut rien savoir de lâcher son anglais encore vaseux sauf qu’en retrouvant partie de ses esprits, Justin l’écarta, un peu brusquement, en se assurant que sa jambe brûlait.

Francisco se chargea des premiers soin et baigna la zone affectée de vinaigre. Sam suivit la scène d’un œil amusé et quand Justin lui décocha un regard interrogateur, elle sourit, innocente, en désignant le groupe là réuni.

On devrait l’emmener à l’hôpital !

Euh…une méduse l’a frôlé…il n’a pas été croqué par les dents de la mer!, riposta t’elle à la requête guindée de la brune, au fait…Je suis Samantha…

Tant qu’à faire, on se présenta comme des gens civilisés. La beauté exotique se nommait Isabella et si on en croyait à son comportement envers Mr. Davenport, était folle de lui-même si Monsieur se montrait fort réservé.

*Il pense sans doute à sa rousse !*

Puisqu’on en était là, tous en vacances et de bonne humeur, rien de plus normal qu’inviter Justin et son Isabella à se joindre à eux, ce que la belle accepta d’immédiat.

*En voilà une qui aime qu’on la regarde…et entende…*

Profitant d’un moment où Isabella relâcha sa vigilance et mise à jour non requise, Sam s’approcha de Justin.

Mieux ? …On navigue entre les îles, l’endroit est magnifique. Francisco tenait à tout prix à me le faire connaître…et toi ?...Ah, tu as une maison prés d’ici ?...La chance. Une petite « Folie » ?

Il assura qu’il n’en était rien.

Oh, la vie tourne…rien de quoi me plaindre, non !...Mariée ? Non…, elle sourit, pas encore…et toi ?...Enfin…tu sais, je ne suis pas foncièrement sourde et Isabella parle haut et fort…Je suis désolée…oui, sincèrement…

Mais déjà la brune venait réclamer ses droits. Sam céda sa place et alla s’asseoir près de Francisco.

C’est lui ?

Oui, souffla t’elle, cela me fait tout drôle de le voir…non, cela ne fait plus mal…enfin…un peu…mais enfin, il a de quoi s’occuper…

Elle est pas mal, la nana.

Francisco…excuse moi de te dire, tu as un goût exécrable pour les femmes…elle se donne des airs mais on voit bien sa vrai nature…et puis on s’en fout un peu…vais préparer des Martinis…

Il la suivit en rigolant et lui passant les bras sur les épaules…
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyJeu 23 Aoû - 22:56

La vie avait beaucoup gâté Justin Davenport sauf en ce qui concernait ses amours. Il lui suffisait de sourire et peu de filles résistaient à son charme. Mais il n’avait pas l’âme d’un tombeur, au contraire. En Léanor, il avait vu la compagne idéale qu’elle aurait sans doute été si elle n’avait pas été fauchée si tôt. Avec Nate, il avait connu bien des joies car elle répondait à son esprit aventureux et curieux. Où s’était-il trompé ? Un enfant aurait sans doute tout changé, seulement… S’il voulait être honnête, Justin devait reconnaître s’être royalement planté en choisissant sa rouquine. À part un lit, fougueusement partagé, ils n’avaient que peu en commun. Les sujets de discordes furent nombreux.
Malgré sa fortune, et s’il voyait souvent les choses en grand, Davenport aimait les petits plaisirs.
Bien que Nate appréciât sa cuisine, elle se moquait fréquemment de ce penchant qui, il faut l’avouer, dépassait le simple hobby. Il adorait mettre la main à la pâte, inventer des recettes novatrices, surprenantes ; elle s’en fichait. Hélas, Nate ne se moquait pas seulement de cela… Un énorme point noir les opposait concernant l’amitié inconditionnelle que Justin portait envers un certain Michael De Brent. Des disputes à son sujet, ils en eurent ! Nate ne tolérait pas que, quelque soit l’heure ou le lieu, si Michael sifflait Justin vole à son secours. Davenport possédait foule d’amis… plus ou moins sincères. Le seul en qui il ait une totale confiance désintéressée restait De Brent. Pourtant, leur amitié fut mise à rude épreuve plus d’une fois mais elle résista contre vents et marées.

Le coup le plus rude se produisit avec le ralliement de Michael au camp adverse. Malgré les preuves accumulées et un silence inquiétant de la part de son pote, Justin refusa de considérer Michael en ennemi. Néanmoins, lorsqu’il apprit que ce denier s’était accoquiné sérieusement avec une Mangemorte patentée du nom de Blackstorm, Justin faillit voir rouge. Sous des airs de grande Dame, cette fille était un poison incarné. Justin le savait, son crâne s’en souvenait. Ne l’avait-elle pas assommé méchamment avant de lui fausser compagnie alors qu’il l’appréhendait ? Jamais il n’oublierait ça ! Heureusement, Michael passait allègrement de jupon en jupon et ne s’attarda pas trop sous celui-là. Ce qu’il mijotait en douce, Justin s’en doutait. Entre potes, peu de secrets existaient.

Là, Justin n’avait plus eu de nouvelles de son ami depuis un certain temps. Il ne s’inquiétait pas, tôt ou tard, De Brent referait surface. D’ailleurs, avec tous les ennuis conjugaux subis, Davenport avait eu autre chose en tête.

Isabella commençait à doucement lui taper sur le système. Il était venu au Venezuela avec l’espoir de remettre idées et affaires en ordre et se retrouvait, sans s’en être rendu compte, avec une sangsue collée aux basques. Elle s’arrangeait toujours pour faire partie de ses déplacements. Il est vrai qu’elle avait le chic pour le faire céder. Justin résistait peu à un minois bouleversé et, dans le fond, Miss Pérez était d’agréable compagnie. De plus, elle parvenait à le faire sourire, ce qui n’était pas négligeable vu son état mental actuel.
Donc, il s’accommodait de la cohabitation un peu forcée mais aurait souhaité qu’elle se montrât plus… discrète comme prévu initialement. Qu’elle tienne absolument à faire cette petite virée prévue solitaire avait agacé Justin. La Miss voulait bronzer sur le pont ? Grand bien lui fasse ! Ce qui se produisit alors qu’il était sous l’eau le dépassa, reprendre ses sens auprès de Sam fut un rêve…

Samantha Forrester… La tentation ultime, celle qu’il n’oublierait jamais !
Venue pour un contrôle fiscal tant moldu que sorcier, cette très jolie jeune femme l’avait… envouté.
Très vite une entente incroyable s’était établie entre eux. Pour se distraire des longues séances d’épluchages des comptes, ils s’étaient rapprochés en épluchant… des oignons, se rencontrant un domaine commun inattendu : l’art culinaire.
Mais faire un pari stupide fit tourner la sauce à l’aigre. Rarement, Justin manquait à sa parole. Sam avait gagné à la régulière mais il ne put régler sa dette. La belle n’avait rien trouvé de mieux en prime que de le réclamer, lui ! Tout autre aurait sauté sur l’aubaine ; il fut à deux doigts de le faire… Nate existait, il ne pouvait renier ainsi son serment de fidélité.
Souvent, après que l’adultère soit démontré et le divorce prononcé, il repensa à Samantha. À quoi bon se mortifier, se traiter d’idiot ? Elle avait sans doute trouvé mieux que lui qui ne fut, somme toute, que l’objet d’un jeu.

Le rêve parla :


Tu viens de faire une rencontre amicale avec la faune du coin…mais je pense que tu n’en mourras pas !


Il s’adressait à lui et à d’autres personnes assemblées autour :

C’est un ami…Justin. Il est anglais et…en vacances dans le coin ?

On… peut dire ça… Ouais, ça va, enfin je crois. Qu’est-ce que tu fais-là, toi ?

Moi ?...je suis en vacances avec mes amis…

Dans sa vision un peu brouillée, Justin remarqua l’attroupement à la fois intrigué et amusé. Pas tous les jours que l’on repêchait un semi noyé. On l’aida à se remettre sur pied et il crut avoir été plus atteint que voulu quand il entendit :

Justin, mi amor !!! Que pasó ?

Que, telle une anguille, Isabella s’enroule contre lui déstabilisa Justin qui manqua de reprendre un billet de parterre.

Qu’est-ce que tu fous, Isabella ? dit-il en tentant de la repousser peu ingambe.

Sam s’en mêla en parlant elle aussi espagnol :

Hello…si j’étais vous, je le laisserais se reprendre avant de lui sauter dessus, il vient de croiser le chemin d’une méduse urticante…


C’est pour ça que ça me brûle ? gigota-t-il, énervé.

Il parvint à repousser la sangsue pour constater qu’effectivement sa jambe s’ornait de belles plaques surélevées sur fond rouge. Cela démangeait furieusement. Les yeux en SOS, il implora Sam d’intervenir mais elle se contenta d’un petite sourire contrit e désignant l’entourage :

*Ouais ! Pas de baguette en public ! Tu t’amuses bien, on dirait !*


Isabella voulait l’embarquer à l’hosto, Samantha la blessure trop bénigne pour cela, et entreprit les présentations.
Isabella parada dans un cercle d’admirateurs en acceptant immédiatement une invitation à rester dîner. Les soins prodigués atténuant ses brûlures, Davenport tenta de remettre ses idées en ordre.
Quel hasard quand même ! Revoir Sam le chamboulait plus qu’il ne l’avait imaginé. Au moins, elle semblait heureuse dans sa vie. Bien sûr, il ne s’attendait pas à ce qu’elle déprime à fond ou se fasse nonne après un flirt avorté aussitôt amorcé. Il lui avait fait de l’effet à l’époque mais s’était comporté comme… lui-même en pareille circonstance.


*Au moins, elle ne m’en veut pas.*

Preuve en fut qu’elle s’approcha pour lui tenir conversation.

… ça va mieux, merci ! Dis-moi, euh… Que fais-tu par ici ? … Moi ? Ben… J’habite dans le coin pour le moment…

Elle évoqua « la Folie », il rigola :

Aucune comparaison, je t’assure. On est en train de refaire la déco. Est-ce que tout va bien pour toi ? Tu me sembles très entourée, c’est bien. As-tu trouvé chaussure à ton pied ?
*Idiot ! T’as pas le droit de demander un truc pareil !*


Il n’avait pas pu s’en empêcher. Une sorte de jalousie pointait.

Mariée ? Non… *Ouf* pas encore *…et toi ?

Il faillit s’étrangler et se contenta de hausser les épaules, las. Sam était déjà au courant, Isabella parlait décidément beaucoup sur son compte même avec de parfaits inconnus. En pensant au loup, le voilà que si pointait :

Querido, que te pasa? Me tienes abandonada!


Arrête ce cirque, Bella! Tu joues à quoi? Tu n’as pas assez d’admirateurs ? Je n’en fais pas partie !!

Cette blondasse t’a tapé dans l’œil, c’est ça ?

Ne parle pas de Sam ainsi ! C’est une grande amie, je l’aime beaucoup.

Elle, elle ne t’aime pas ! Regarde comme Francisco lui tient les épaules…

C’était vrai… Pour se lier ainsi, une grande complicité devait exister entre ceux-là. Pourquoi le cœur de Justin se contracta-t-il si douloureusement. Sam l’avait dit : la vie tourne.

Les Martinis de Samantha Forrester auraient dû obtenir une distinction pour leur perfection. Justin goûta le sien avec une nostalgie envahissante. Chaque minute passée avec l’Américaine lui revenait en mémoire. S’il n’avait pas été si probe, si, si, si…. Maintenant Sam fréquentait un Sud-Américain très amène qui la couvait de regards qui en disaient long. Une de perdue… Tant pis.

C’était assez déjanté comme compagnie. Pas de chichis sur ce bateau. Ils étaient tous en maillots de bain et nul ne semblait décidé à changer de tenue.
Du coin de l’œil, Justin observa Isabella. Elle buvait beaucoup, riait fort, paraissait flirter avec tous les hommes à bord.

*Manu va me passer un savon s’il arrive quelque chose à sa nièce !*

On passa à table, se casant à huit autour. Coincé entre Isabella et une autre belle plante du nom de Juanita, Davenport faisait face à une dénommée Alysson, compagne du beau Ricardo à sa droite. En bout de table, Sam et Francisco se faisaient face en hôte principaux.
Sur cette embarcation le personnel était réduit. Celui qui servit l’entrée devait être aide-cuistot et mousse de concert. Habitué à une certaine étiquette, même s’il savait s’en priver à l’occasion, Justin fut assez surpris par ce style bon-enfant. La bisque de homard était tiédasse, les croûtons ramollis, fade. Il en but à peine deux cuillères et préféra s’abstenir en observant les autres convives.
Non sans une certaine satisfaction, il remarqua un tic chez Sam.


*Elle n’a pas changé… Elle n’aime pas*

Telle une affamée riant aux éclats des propos de son vis-à-vis Ricardo, Isabella sauçait son assiette Tandis que Juanita faisait du pied à Esteban en lui lançant des regards langoureux.
Alysson s’enquit soudain :


Mr. Davenport, Justin, vous comptez séjourner longtemps dans ce coin ? Je l’espère car nous avons peu l’occasion de rencontrer de vrais gentlemen ici.

Je… Je n’en sais rien. L’endroit est plaisant et…


La compagnie divine, rigola grassement Isabella, un peu ivre, en lui accrocha le bras.

Sec, il se dégagea pour répondre à Francisco qui désirait connaître quels domaines occupaient Justin actuellement :

Mes affaires se gèrent seules. Je surveille, évidemment. Sam peut vous en dire plus long que moi là-dessus.

Elle me l’a dit. Elle me dit tout, vous savez ?

Un nouvel élancement dans la poitrine saisit Justin. À demi-mot, l’autre lui signifiait qu’il n’ignorait rien de sa brève relation avec Sam.
On servit des brochettes de poisson avec riz et sauce à l’ail. Une bouchée suffit à écœurer ce gourmet qui délaissa ses couverts.
Un ping-pong verbal s’échangea entre Francisco et Samantha par-dessus la nappe blanche.
Ping, je te rappelle ceci, pong, je te rappelle cela. Ça se marrait de partout, sauf lui.
Une pressante envie de quitter le bord le saisit. Le dessert tardant, Justin fit comme les autres. Il se leva et erra sur le pont.

Cigare ? proposa l’ami de Sam.

Justin accepta. Il fumait rarement mais là, cela lui sembla une bénédiction lénifiante même si elle était offerte par son... rival.
Ils tétèrent les havanes en silence un moment puis Francisco déclara :


Je compte demander Sam en mariage samedi. Elle est si merveilleuse que je ne veux pas la laisser s’échapper, moi…

Ah ! répondit Justin soudain nauséeux. Vous formez un beau couple. Tous mes vœux !


Il était trop affecté pour remarquer l’air amusé de l’homme brun qui, l’air de rien, ajouta :

Pas sûr qu’elle dise oui…

Justin battit des paupières sur un regard interrogateur, le moral remontant en flèche d’autant que Francisco lui proposa :

Elle doit être en cuisine à tenter de sauver ce dîner insipide par un dessert grandiose. Un coup de main ne sera pas refusé, je pense.

Voilà qui sonnait presque comme « vas-y, tente ta chance ! »
L’auror ne se le fit pas dire deux fois, et il fila dans les entrailles du bateau où il croisa le serveur :


… c’est par là, dit-il à Justin, morose. Mais j’éviterais d’y aller, elle m’a fichu dehors et le chef aussi !

Du pur Sam !

*On verra bien* pensa-t-il en frappant au panneau de la cuisine.

Une voix fâchée répliqua, expédiant au diable l’intervenant qui osa quand même entrebâiller la porte.

… Ce n’est que moi ! Je peux ?

Il put. En tablier, fouillant les placards, Sam pestait, il sourit :

Laisse-moi t’aider, s’il te plaît... Des sabayons ? Pourquoi pas.

Elle se plaignit de se perdre dans ce fatras d’ingrédients rangés n’importe comment. Dire que d’un coup de baguette, elle aurait pu arranger tout cela. Mais Davenport aurait fait exactement comme elle : rien n’égalait la réussite d’un labeur manuel.
La complicité d’antan revint d’elle-même. Dans un duo synchronisé à la perfection, ils battirent les œufs sucrés au bain-marie. Quand le mélange eut blanchi, le vin s’ajouta ainsi qu’un soupçon de farine. Il ne resta qu’à battre avec vigueur sous une douce chaleur. L’onctuosité souhaitée atteinte, ils garnirent les coupes préparées et s’arrêtent de concert, un regard identiquement heureux dans les yeux.


On remonte ça en vitesse, dit Davenport, plutôt troublé.

Le succès était assuré. On félicita les cuistots improvisés allant même jusqu’à vouloir les engager à demeure à bord. Les alcools coulant à flots, une musique déjantée diffusée à plein tube, l’ambiance dégénéra joyeusement dans des sambas et salsas fantaisistes. Un peu gagné par l’atmosphère, mais surtout ravi d’un certain rapprochement avec Miss Forrester, Justin se mit au rythme des autres et ondula dans des postures assez inattendues de la part d’un Anglais pur souche.
Puis vint un slow… Qui poussa Sam vers lui ? Bonne question. Le fait est qu’il n’eut qu’à la réceptionner et refermer ses bras sur elle.
Pas besoin de mots, la symbiose fonctionnait toujours. C’était si… naturel. Tenir doucement des reins fermes tout en laissant des doigts s’égarer sur une nuque déliée, joue contre joue, lui procura une sensation de bienêtre quasi magique. La gorge étreinte d’un curieux étau, il murmura :


Pardon, Sam… Je suis un idiot fini.

Sous les lumières du pont, les mirettes de la jeune femme scintillaient mieux que les étoiles. Moment divin… Des lèvres se rapprochèrent puis…

ESPÈCE De S*****E !

Charme brisé, il fallut se rendre à l’évidence : un crêpage de chignon en règle se déroulait.
Juanita n’appréciait pas du tout de voir Isabella entreprendre bellement son Esteban. Toutes griffes dehors, les femelles enragées s’empoignaient. Impossible d’intervenir dans ce pugilat magistral qui se poursuivit encore quand les belligérantes tombèrent à l’eau sous les rires de la majorité de l’assemblée. Navré au-delà des mots, Justin soupira :


Je vais la ramener à terre. Je… J’espère vraiment te revoir très vite. Si tu veux, demain midi sur la grand place.

Un bisou sur la joue plus tard, il plongea récupérer sa colocataire endiablée.
Sur le Ketch remis en route, Justin barra, fermé ; Isabella bouda tout du long.
Arrivés à l’appontement, Il la traina par le poignet jusqu’à la maison :


Ta conduite est impardonnable ! cria-t-il en la balançant sur le divan. Si tu n’es pas partie demain matin, je te jure que ton oncle en entendra parler !

Néanmoins, après une longue douche, il parvint à s’endormir le sourire aux lèvres.
Au matin, dans la cuisine, il perdit son sourire devant les visages sévères de quatre personnes.
Manuel Pérez était cependant assez contrit en se faisant le porte-parole
:

Ma nièce nous a tout raconté, señor. Vous devez réparer.


Réparer quoi ?

Il tomba des nues.
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyLun 27 Aoû - 10:00

Vodka. Vermouth. Olives. Trois ingrédients. Tout simplement trois. Sam les fixait comme s’ils représentaient soudain tous les insondables mystères de l’existence. Lentement, alors que les battements de son cœur s’apaisaient jusqu’à presque atteindre leur rythme normal, son attention dériva vers le shaker, de là aux coupes…et de retour au vodka. Francisco suivait son manège, avec croissante attention. Il la connaissait depuis trop longtemps pour s’y méprendre. Samantha était en proie d’une émotion violente. De la plus violente des émotions, en fait.

Tu es amoureuse de lui. Follement, dirais je même.

Avec un soupir inarticulé, elle se retourna et le considéra, affolée.

C’est si bête !

Je ne dirais pas ça…juste inattendu.

Qu’est ce que je fais, maintenant ?

Et tu me demandes à moi, suis le roi de la gaffe !...En tout cas, je dirais que tu commences par te calmer !

Tu es le bon sens même…si je ne t’aimais pas comme un frère , je te supplierais de m’épouser.

Si tu insistes un peu, je ne jouerai pas les difficiles mais mon égo est fragile et supporte mal la concurrence…or là…

Ils soupirèrent à l’unisson avant d’éclater de rire, en bons complices. La ronde de Martinis à la Forrester connut un succès fou. Il en eut une deuxième. Puis une troisième. Mine de rien, Sam suivait les agissements de l‘invité surprise et sa compagne.

*Mais où diable est il allé pêcher cette créature ?*


La créature en question s’en donnait à cœur joie. Tantôt elle s’accrochait à Justin comme sangsue, pour juste après flirter avec une effronterie outrageante avec l’un ou l’autre des hommes réunis. Même Francisco eut droit à un peu de…

*Charme bon marché en branle bas de combat…celle là, la seule chose qu’elle veut c’est mettre le grappin sur un tas de fric…s****e !*

Logiquement, Mr. Davenport et sa brune incendiaire se joignirent à eux pour le repas. Que le cuistot à bord fut nul n’avait pas trop dérangé Sam jusque là mais faire subir un affront pareil à un palais si exquis comme celui de Justin , finit par la faire voir rouge. Après un bisque affreux, les brochettes de poisson étaient un crime de lèse majesté. Les échanges entre convives, quasi lamentables. Heureusement que Francisco avait le chic pour ranimer une conversation condamnée et la fit rire de bon cœur en évoquant pour l’assistance quelques anecdotes partagées.

*Tiens…il ne rigole pas trop, Justin…j’espère qu’il ne sera pas malade après cette bouffe infecte !*

En fait, l’anglais ne semblait pas souffrir de troubles digestifs mais de quelque chose de semblable à de la mauvaise humeur. Se levant elle alla vers Francisco pour lui parler à l’oreille, ce qui déclencha une crise de fou rire idiot chez la dénommée Isabella.

Je vais m’occuper du dessert…ton cousin ferait bien de renvoyer son cuisinier ou je le ferai poursuivre en justice !

Il l’octroya d’un sourire à faire fondre un iceberg et acquiesça. À simple vue, le parfait amour.

À la cuisine, Sam changea de ton.

Rendez vous service, Ramon…cherchez vous un emploi chez McDonald’s et videz moi les lieux...DE SUITE !!!...et vous aussi !, gronda t’elle à l’adresse du cuistot outré et du serveur qui déguerpirent sans demander leur reste.

Restée seule face au chaos régnant, elle essaya de rasséréner son esprit exalté et commença son inspection des lieux. La porte s’ouvrant discrètement mérita ses foudres.

DEHORS !!!

Ce n’est que moi ! Je peux ?

Surprise, elle se retourna pour voir Justin sur le seuil, un sourire angélique aux lèvres.

Tu ne veux pas voir ceci…ça fait honte !...mais si tu veux !

Laisse-moi t’aider, s’il te plaît...


Elle soupira, soudain parfaitement ravie.

Comment résister à une offre pareille…Je pense que la seule chose que nous réussirons à faire avec ÇA…ce seront des…sabayons. Qu’est ce que tu en dis ?

Des sabayons ? Pourquoi pas.

Je ne comprendrai jamais comment quelqu’un peut prétendre travailler dans un désordre pareil…regarde moi ces armoires…Le sucre est rangé avec les conserves…Quel manque de…tout !!!

Bon an, mal an, ils réunirent les ingrédients et après un minimum de rangement se mirent à l’œuvre. Travailler avec lui équivalait à frôler la totale perfection. Leurs gestes s’accordaient avec harmonieuse exactitude, comme s’ils n’avaient fait que cela, ensemble, leur vie durant. Le résultat fut spectaculaire, comme on pouvait s’y attendre.

Tu es unique, Sam !, clama Ricardo en applaudissant.

Le mérite ne me revient pas …sans Justin, je vous aurais servi des glaces à la vanille, dans leurs petits pots d’origine !

Tout le monde rigola. Ambiance détendue se prêtant à la fête. Ce groupe de joyeux drilles ne demandait pas mieux. Les premières étoiles s’allumaient au ciel, la musique allait bon train, l’humeur au beau fixe. La boisson ne manquait pas, libérant les inhibitions de quelques uns, échauffant les idées d’autres. Impossible d’ignorer l’attitude de certains…ou plutôt de certaines.

*Pas tes oignons !*

Justin semblait beaucoup s’amuser, brisée l’image d’anglais guindé, il causa fureur parmi le parterre féminin.

Pas si sérieux que ça, ton copain !
, fit remarquer Francisco en riant, mais pas à dire…qui l‘aurait cru…le mec a le sens du rythme…

Oui…il danse merveilleusement bien ! soupira Sam.

Et alors ? Qu’est ce que tu attends ?

Mais…

Quand Francisco décidait de s’en mêler, rien ne l’arrêtait. Mystérieusement, la musique changea. De samba déjantée on passa à un slow langoureux et sans trop savoir comment, Sam se retrouva dans les bras de celui qui faisait si bien battre son petit cœur.

Parler ? À quoi bon ? Il suffisait de le sentir si près. De fermer les yeux , respirer l’arôme de sa peau se demandant quel goût elle aurait. De ne plus raisonner, parce que cela ne menait à rien…pas en ce moment…Elle en avait rêvé, de ce moment. Tous les soirs avant de s’endormir. Tous les matins avant de se réveiller totalement…


Pardon, Sam… Je suis un idiot fini.

Son visage se leva vers le sien.

Non…tu n’es pas un idiot…

Mais au lieu du baiser tant attendu, une pagaille de poulailler en folie. Perdue toute mesure, le léger vernis mondain qu’elles affichaient avec effort, écaillé rudement, deux filles s’empoignaient, comme des poissonnières. L’une d’elles, la sulfureuse Isabella. Cela allait si bon train, que les pugilistes passèrent par-dessus bord et continuèrent de se maudire crument en brassant bravement pour ne pas couler à pic. Justin était blême…de rage et navré. Autant qu’elle.

Je vais la ramener à terre. Je… J’espère vraiment te revoir très vite. Si tu veux, demain midi sur la grand place.

Elle lui flatta la joue.

Compte sur ça…à demain !

Il plongea repêcher la belle qui déballait n’importe quoi. Sans trop de délicatesse, il la hissa à bord du ketch. Esteban alla sauver sa copine qui remonta à bord en pleurant comme une Madeleine…S’il n’avait tenu qu’à elle, Sam lui aurait fichu une paire de baffes bien senties et envoyée s’enfermer dans sa cabine…même si elle aurait préféré la jeter en pâture aux poissons.

Un peu plus tard, les parties en conflit s’étant retirées, Sam accepta un dernier drink et s’installa près de Francisco qui, sans lâcher son havane, l’attira vers lui. Elle réclina sa tête sur son épaule et soupira :

J’ai un rendez vous demain midi.

Brave gars !
, rigola le jeune homme, il a pigé !

Tu es merveilleux, vieux frère !

Je sais…même si la plus adorable des filles me file entre les doigts…dis, je peux rester comme ta deuxième option…au cas où ?

Je n’aurais jamais envisagé autre chose !

Sam consulta sa montre. Francisco la sienne. Cela faisait un moment que midi était passé. Le soleil tapait dur et il faisait chaud malgré la petite brise marine. Elle ne voulait pas s’énerver mais l’était déjà.

Justin ne me ferait jamais cela…je le sais.

À vrai dire, moi non plus je ne l’en crois pas capable et si jamais il le fait…je lui casserai la figure !

C’est gentil d’y penser, Fran…mais je m’en chargerai toute seule…Mais non…il n’y a pas de raison pour qu’il me plante…cela ne lui ressemble pas…Il…il lui est peut être arrivé quelque chose…et si la folle qui l’accompagnait hier a fait des problèmes ?...Tu sais, ce genre de fille est capable de n’importe quoi…

Francisco soupira. Il ne voulait surtout pas se montrer pessimiste mais prévoyait le pire. Une sangsue arriviste comme Isabella Perez ne lâcherait pas si facilement une prise pareille. C’est pour cela, que jouant de son atout d’ami indéfectible, il avait tenu à accompagner Sam à terre, avec le petit hors-bord, avec la promesse de s’éclipser à peine Davenport pointerait son nez. L’anglais tardait. Trop, pour un homme qui, selon le prolixe tableau brossé par Sam, était parfait sur tous les points, dont la ponctualité, cela allait de soi. Question de rendre l’attente plus confortable, il entraîna sa blonde amie vers un petit local, à l’ombre, pour lui offrir un rafraîchissement. Tout en servant les « frescos », la propriétaire des lieux s’entretenait avec deux voisines et leur conversation ponctuée de rires, allait bon train, sans en faire un mystère. Impossible ne pas saisir la teneur de l’échange. Il y allait du ragot pur et dur et pas de n’importe lequel.

Tu t’imagines, disais l’une, le pauvre Manuel en était tout remué avec ce que la petite lui a raconté, en pleurant comme une fontaine…la pauvre !

La pauvre ? Tu veux rire, Margarita, cette péronnelle n’aura eu que ce
qu’elle méritait…elle l’a cherché, non ?...Elle vit chez le « gringo »…qu’est ce que tu voulais que ça donne ?...après tout, ça doit avoir du sang dans les veines, non ?


Sam avait aiguisé l’oreille, Francisco aussi. Impossible de s’y méprendre. Il ne devait pas avoir 35 « gringos » dans le coin, de là à déduire ce qui était déductible il n’y avait qu’un moindre effort d’imagination. Comme il est coutume dans ce joyeux coin de monde, on se mêle aux conversations d’autrui sans se gêner et personne ne le prend mal, au contraire, en deux temps trois mouvements, on vous met au parfum de l’histoire complète. Ce fut exactement le cas. Ce qu’ils apprirent les laissa assez soufflés quoique pas trop surpris, somme toute. L’histoire était d’une simplicité prévisible. Isabella, puisqu’il ne s’agissait de personne d’autre qu’elle, se serait présentée chez son oncle Manuel, ce matin de bonne heure, dans un état lamentable, en jurant à qui voulait l’entendre, que « el gringo » lui avait farci la tête de promesses dans l’unique but de la mettre dans son lit, chose à laquelle, elle, innocente colombe, n’avait su ni pu résister. La suite coulait comme eau de source.

Un bébé !?, avait failli hurler Sam, elle assure que…mais…Ce n’est pas possible.

Charitablement, on lui fit remarquer que celui là était souvent le résultat d’ébats coupables comme ceux dont on faisait référence. Que bien entendu, l’oncle de la « petite » n’allait pas permettre que les choses se passent ainsi et patati et patata…

Pauvre petite ? Mon œil, celle là elle a sur le dos un sacré parcours du
combattant…c’est Justin qui est à plaindre, soliloqua Francisco juste avant que Sam ne le prenne du bras et le force à la suivre, on va où, là?

À ton avis ?

Trouver la maison du « gringo » ne posa pas de problème. En bord de mer, un peu en écart du village, la belle villa blanche, nichée au creux de sa petite jungle privée, était plus voyante qu’un panneau au milieu du chemin. Il y avait du monde. La voix d’Isabella, geignarde se laissait entendre quand les deux amis déboulèrent en plein sabbat. D’un coup d’œil, Sam calibra la circonstance. Justin, l’air assez dépassé, se tenait dans un fauteuil, face à ses juges et à la plaideuse.

*Super, mon ami…rôti et livré !*

Bonjour tout le monde, lança t’elle en entrant en lice avec un sourire resplendissant, tiens…une petite fête ?...Tu ne m’avais rien dit Justin…Francisco et moi on t’attendait à la place…Oups, Isabella, pauvre puce, qu’est ce que tu as ? Quelle mine ravagée ...Gueule de bois ?

On la regarda comme à une demeurée mais elle agissait avec un telle naturalité que personne ne songea à autre chose qu’à une gentille visite surprise. Francisco suivit le mouvement avec une grâce attendrissante, force commentaires hilarants sur leur soirée à bord de son yacht. Sauf que personne à part lui et Sam ne rigolaient. Soit, Justin esquissait un semblant de sourire mais les autres ne savaient pas sur quel pied danser. Isabella commença à brailler. Sans perdre le sourire, Sam se planta face à elle.

Seigneur, où as-tu appris des trucs pareils ?...Soigne un peu ton vocabulaire si tu veux passer pour quelqu’un de bien…Tu sais, j’ai entendu par là que tu as des problèmes, c’est vrai ? Ma pauvre, faut savoir assumer…mais Dieu, quelle tête de
déterrée tu as…j’ai un remède souverain pour cela…

Tu n’as aucun droit d’être ici !, siffla Miss Perez, Justin…il est à moi !

Sam lui rit au nez et alla même jusqu’à lui tapoter la joue, compatissante.

Pauvre petite…tu n’as rien compris, hein ? Celui là
, elle signala Justin, est un numéro trop grand pour toi…pour toute fille sensée, remarque…Il joue bien son jeu…et embobine bien son monde…par exemple savais tu qu’il est fauché de chez fauché ?...Non !...Tut, tut, tut, Justin, pas gentil de ta part…ben oui, il n’a pas un sou vaillant…et je sais de quoi je parle…je suis inspectrice fiscale…tous ses biens ont été saisis pour payer ses dettes de jeu et l’allocation de son ex…Sinon, voulez vous m’expliquer ce qu’un type comme lui ferait plaqué dans un endroit comme celui-ci ?

L’ampleur de ses aveux commençait à faire son petit bonhomme de chemin. D’éplorée et suppliante, Isabella passa en mode calculatrice de poche. Somme faite des tenant et aboutissants, moins déductions et autres, il ne restait d’autre charme au bel anglais que sa frimousse ce qui bien sûr, rendait l’affaire bien moins alléchante. Néanmoins, elle ne voulait s’avouer vaincue si facilement.

Tu mens !, riposta t’elle, dans un regain d’inspiration, cette maison…son bateau…

Sam soupira bruyamment en tournant vers Justin un regard lourd de censure avant de déclarer avec emphase :

Des miettes, ma chère, des miettes et encore, il n’en restera rien lorsque le IRS en aura fini avec lui. Il n’y a que deux choses sûres dans cette vie…les impôts et la mort !...Je travaille pour les premiers.

Elle adora la mine de grand coupable arborée par Mr. Davenport même si au fond de ses yeux pétillait une flamme de malice rieuse mal contenue.

Mais hier soir…tu dansais avec lui…tu es folle de lui !, brailla Isabella perdant les pédales.

Peut-être oui, peut-être non…nous les inspecteurs de L’IRS pouvons être très tordus pour arriver à nos fins…mais enfin, je pense qu’il y a quand même le temps de se montrer sympathiques…je me damnerais pour un Martini…Mr. Davenport, auriez vous l’obligeance de me montrer où trouver ce dont j’ai besoin…

Laissant à Francisco, pour alors promu inspecteur adjoint, le plaisir de donner les explications qu’il voudrait, Sam suivit le maître de céans vers la cuisine. Une fois là, elle ferma la porte et s’y adossa.

C’est vrai ?...Comment que quoi ? Ce qu’on raconte…Oui, imagine toi que tout le village en fait des gorges chaudes…Toi et cette fille ?...enfin, tu me comprends…

Il défendit bravement sa vertu, façon de dire. L’histoire était courte et sans complications, encore façon de voir les choses. Isabella misait haut et bien sûr, il faisait partie du lot gagnant.

Si elle insiste encore après ce que je viens de dire…faudra croire qu’elle t’aime du fond de son noble cœur…Non, je ne me moque pas de toi…pas trop, en fait…Pas de souci, j’ai mon identification du département du Trésor pour prouver mes dires…Non…je ne suis pas géniale…je suis folle, petite différence…et maintenant…je commence à avoir besoin de ce Martini !

Il s’approchait dangereusement, elle le retint en posant la main sur sa poitrine.

Non…pas maintenant. Nous devons parler…mais avant, on va finir de débrouiller cette affaire !

Ingrédients dosés de main experte, elle servit les coupes en assurant qu’il serait de mauvais goût ne pas convier les autres, qui devaient en avoir besoin aussi, de son remontant. Mais avant de les emmener au séjour, elle tira une fiole de son sac et l’agita sous le nez d’un Justin perplexe.

L’ingrédient secret
, rit elle, on va en savoir…des choses dans un petit moment !...Elle aime les olives, je l’ai vue, hier…ne te trompe pas de coupe sinon, qui sait…je pourrais apprendre d’autres choses que je ne veux pas savoir…Trois olives pour la belle…deux pour le reste, ok ?

Elle allait sortir quand il posa une question, d’une voix étrangement enrouée. Se retournant, Sam lui fit face, en souriant.

Non ! Absolument rien…Tu sais…je ne cours pas après ton fric…ce qui me rend folle est comme tu t’y prends avec la béarnaise…


Dernière édition par Samantha Forrester le Jeu 30 Aoû - 12:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyMer 29 Aoû - 11:53

La vie a de ces hasards ! Davenport n’en revenait pas. Alors qu’il était venu à Morrocoy se remettre de son divorce et oublier ses tracas, il était tombé sur l’unique femme qui avait été capable de le troubler au point d’avoir failli… faillir.
Samantha… Impossible de l’oublier, elle !
Quelque part Justin savait qu’il partirait à sa recherche dès qu’il se serait senti prêt à s’investir entièrement dans une nouvelle voie. Et cette voie, il désirait la parcourir avec elle, pour autant qu’elle le veuille aussi...
Il est des choses que l’on ressent sans avoir besoin de grands discours et Justin était quasi certain de ne pas se tromper quant aux sentiments de Miss Forrester envers lui. Rien qu’à la façon dont leur communion avait repris dans la cuisine du bord, il sut que le courant passé était toujours présent. Sur le bateau, les choses auraient pu déjà s’expliquer et s’approfondir, s’il n’y avait pas eu cet éclat déplacé de la part d’Isabella. Cette fois, il ne cèderait pas à ses yeux larmoyants et n’attendait plus qu’une chose : la voir disparaître.
Hélas…

Manuel Pérez flanqué de frère, belle-sœur et nièce, était mal à l’aise face au « patron ». Néanmoins, Justin dut s’asseoir lorsque des accusations cinglantes le frappèrent
:

Isabella dit que vous voulez qu’elle parte, ce n’est pas honnête de votre part señor Davenport…


Oui, hier soir, je lui ai dit de partir car…

Elle est enceinte, señor !

Ah… Ben je ne vois pas en quoi, je…

De vos œuvres señor !

Sur le coup, Justin faillit éclater de rire mais la mine sévère des autres l’en dissuada. Il se contenta de dire :

C’est n’importe quoi. Je n’ai jamais touché Isabella.

Comment oses-tu dires ça, mi amor ? Toutes les nuits depuis ton arrivée, tu me fais des choses, et quelles choses ! Je…


Elle s’effondra en larmes dans les bras de sa mère. Justin secoua la tête, ahuri :

Elle ment ! Enfin, vous la connaissez, non ? Toi-même Manu, tu m’avais mis en garde, et…

Pas assez, apparemment ! On vous a vu partout ensemble depuis tout ce temps. Tout le monde est au courant. Maintenant, vous devez réparer, le curé est prévenu, les noces seront pour demain.

Pas question, s’énerva Justin. Nous allons aller à la capitale faire subir des tests à Isabella. Cela existe, vous savez ? Je vous fiche mon billet que l’on ne trouvera aucune trace de mon ADN sur cette menteuse pathologique !

La discussion tourna à l’aigre. Isabella avait bien embobiné son monde. On lui parla de témoins qui jureraient avoir assisté à certaines prouesses et violences de la part d’un Davenport de plus en plus soufflé du coup monté à son encontre. Le temps passa dans un débat digne du théâtre. Dire qu’à cette heure, il aurait dû être sur la place à tenter de convaincre Sam de lui pardonner sa désaffection au lieu de quoi on voulait lui fourrer une épouse non désirée sur le dos.
Trop estomaqué par la somme des inepties débitées, Justin les laissa dégoiser tout leur fiel en se demandant comment se tirer de ce pétrin quand un miracle se produisit avec une apparition lumineuse :


Bonjour tout le monde, tiens…une petite fête ?...Tu ne m’avais rien dit Justin…Francisco et moi on t’attendait à la place…Oups, Isabella, pauvre puce, qu’est ce que tu as ? Quelle mine ravagée ?...Gueule de bois ?

Croire qu’Isabella allait se laisser prendre la vedette tenait du rêve. Mais, très assurée Miss Forrester ne s’en laissa pas compter. Ce qu’elle sortit sidéra Justin :

*Fauché ? Depuis quand ?... Des dettes de jeu, moi ? *

Il ne tarda pas à comprendre le but visé par Samantha et se retint de rigoler comme un bossu devant cette comédie bien menée. Sam alla même jusqu’à inventer avoir joué les séductrices pour mieux piéger son client fiscal. Du grand art !
Elle termina sa joute en demandant à Justin de la conduire en cuisine y faire des Martinis.
Le masque assuré tomba dès la porte fermée :


C’est vrai ?

Quoi ?

Comment quoi ? Ce qu’on raconte…Oui, imagine toi que tout le village en fait des gorges chaudes…Toi et cette fille ?...enfin, tu me comprends…

Il s’appuya sur le rebord du plan de travail, hésitant entre rire et larmes :

Franchement, tu me crois capable de ça ? Je n’ai jamais touché Isabella. Elle s’était installée ici comme chez elle. J’ai pas eu le cœur de la renvoyer, c’est tout. Elle faisait le ménage, la cuisine, la conversation, rien d’autre. Tu me crois, j’espère ? En tout cas, merci d’être intervenue.

Miss Forrester avait son idée sur les intentions réelles d’Isabella :

Si elle insiste encore après ce que je viens de dire…faudra croire qu’elle t’aime du fond de son noble cœur.

Tu rigoles, là ?... Tu es *adorable* Géniale…

Elle assura être plutôt folle et désira confectionner sa boisson favorite. Dieu qu’il aurait voulu la serrer dans ses bars ; elle se déroba :

Non…pas maintenant. Nous devons parler… mais avant, on va finir de débrouiller cette affaire !

Plateau en main, après avoir nettement marqué son intention d’ajouter du veritaserum à un verre particulier, elle s’apprêta à sortir quand il la retint par une question un peu idiote :

Puis-je savoir si tu te comporterais ainsi si j’étais vraiment fauché comme prétendu ? Tu te dis folle, de quoi donc ?


S’il espérait un « de toi » il fut déçu, elle appréciait surtout sa sauce béarnaise…

Les boissons furent réparties savamment, le résultat escompté ne tarda pas quand Justin lança :

Je croyais que les femmes enceintes ne buvaient pas d’alcool…

La suite fut un poème.

Enceinte ? Tu rigoles ! Je prends la pilule depuis des années et j’insiste sur le port du préservatif.


Est-ce toi et moi, nous avons eu ce genre de rapports ?

Je crois que même si je m’étais baladée à poil devant toi, ou jetée sur toi, tu m’aurais éjectée. J’ai d’ailleurs essayé, mais tu es incorruptible, toi !

Bref, tu as inventé tout ça ?

Oui, naturalmente ! Je voulais ton fric avant tout. Mrs Isabella Davenport, ça sonne bien, je trouve. Mama m’a beaucoup aidée pour le ménage et la cuisine. Je sais rien faire de mes doigts à part jouer avec…

Ça suffit ! gronda Manuel Pérez, écarlate.

Très énervé, tout en se confondant en excuses à rallonge, il embarqua sa famille avec la ferme intention de faire parler sa nièce au beau milieu de la place publique.
Un immense soulagement détendit Justin qui se mit à rigoler doucement en regardant Sam :


Tu es absolument merveilleuse, incroyable ! J’étais tellement scié avec ces accusations idiotes que je n’aurais pas pensé au véritasérum même si j’en avais eu sous la main. Au fait, tu te balades toujours avec ça dans ton sac ?

Elle lui avoua – pince sans rire - que c’était très utile dans son métier ce qui le fit encore plus se marrer avant de tiquer :

Tu… tu ne m’en as pas fait boire pendant mon contrôle ou si ?

Là, ce fut elle qui éclata de rire. Non, Davenport n’avait pas de souci à se faire de ce côté. Ils rirent de concert un petit moment puis Justin constata qu’ils étaient seuls dans la pièce.

Où est passé ton galant ? … Ah, il ne l’est pas ? *chic* Il m’a pourtant dit qu’il allait te demander en mariage… Une blague ? J’en suis ravi. ( grand sourire)

Justin soupira profondément et devint très sérieux :

Je te dois beaucoup Sam, plus que tu ne l’imagines d’autant que rien ne t’obligeait à me sauver ainsi la mise après que je me sois comporté…

Elle voulait qu’il laisse tomber ce chapitre, lui pas.

… Je me doute que tu as compris mes raisons mais c’est toi qui avais raison : Nate et moi c’est bel et bien fini, enterré sans hache de guerre. J’aimerais, si tu y consens, que nous reprenions les choses plus… normalement, si tu vois ce que je veux dire.

Elle ne dit ni oui ni non, se contentant de sourire en sirotant son apéritif, de quoi le mettre assez mal à l’aise. Il toussota, se gratta la nuque et déclara :


J’ai une dette envers toi, et une fameuse. Me laisseras-tu au moins le moyen de me racheter… un peu ?

Cette fois, elle agréa quoique, avec son air malicieux, Justin craignit le pire :

*Elle va pas exiger que je devienne son larbin, j’espère ?*

Après tout, il s’en fichait un peu. Il était prêt à lui décrocher la lune au besoin du moment qu’elle lui laisse une chance de… tenter sa chance.
Avec pondération, Miss Forrester déclina sa première exigence. Celle-ci ne pouvait tomber mieux vu l’heure tardive et les estomacs libérés d’embrouilles : lui préparer un repas avec… sauce béarnaise.


Tes désirs sont des ordres ! J’arrange ça !

Tout guilleret, il fila en cuisine avec Sam sur les talons car elle ne voulait pas rater la démonstration. Pourvu qu’il y ait de quoi faire au réfrigérateur. Avec Isabella, ou plutôt sa mère, s’occupant des fourneaux, Justin n’était pas certain de ce qu’il trouverait.
Ouf ! Deux gros steaks n’attendaient qu’à être grillés. Il le ferait au dernier moment. Tablier enfilé, il prépara un beurre clarifié. Échalotes finement hachées, les herbes fraîches plus grossièrement, baignèrent bientôt dans le vin blanc vinaigré. La réduction prit un peu de temps que mit à parti Justin pour remplir les verres. Comme il l’avait pressenti, Samantha ne voulut pas rester inoccupée. Elle pela les pommes de terre qu’elle jeta ensuite dans l’eau bouillante. Les aromates filtrés et refroidit commença la partie la plus délicate : l’émulsion. Pour Justin ce fut un jeu d’enfant qu’il réalisa haut la main. Quelques herbes fraîches au-dessus, la sauce prit… La viande grillée reçut ses compléments, ils purent passer à table avec les compliments de la demoiselle.
Pendant les préparatifs, ils n’avaient échangé que des banalités sur la région, en général.
Tout en dégustant, Justin s’enquit, en douce :


Ton père va bien ?... Tant mieux. Tu me le présenteras, n’est-ce pas ?

Une fois de plus, Sam ne dit ni oui ni non, l’air mystérieux.

*Zut ! Tu vas trop vite !* Et qu’as-tu fait de beau depuis l’Angleterre à part coincer de vilains contrevenants ?

Elle le lui expliqua, il but ses paroles mieux que le vin de son verre. La tentation devint trop forte, Justin osa lui agripper la main :

On va se promener ? Une des miettes de ma fortune mouille tout près.

Très heureux qu’elle n’esquisse aucun recul, il la guida vers la sortie lui narrant un peu le pourquoi de ce domicile :


Je l’avais prévu pour Léanor, ma future femme, j’avais 18 ans… ( soupir) … non, elle n’y a jamais mis un pied, ces salauds de Mangemorts ont décimé la famille le jour des noces… Oui, ça marque à vie, ce genre de truc. J’avais besoin de recul après le divorce… Nate ? J’en sais rien de ce qu’elle fabrique et m’en fiche ! Sans doute s’envoie-t-elle en l’air avec son pseudo prince hongrois, ou russe, sais plus... Ouais, je crois que c’est son nom. Tu le connais ?

Un lent hochement de tête approuva sans plus de commentaires. Il avait sentit sa crispation mais préféra ne pas insister… pour le moment.
Le fier Ketch mouillait, docile, au ponton. Nostalgique, Justin soupira :


Aucun rapport avec mon « Lady Nate », hein ? Mais je l’aime bien.

Cet autre voilier était un palace flottant sur lequel Justin avait souvent festoyé avec sa foule d’amis. Ce temps lui parut très lointain.

… Non, je ne l’ai pas sabordé, ni vendu. Je le loue à qui veut. Je ne suis plus certain d’en vouloir.

Il ne se risqua pas à l’inviter à bord de crainte qu’elle se méprenne sur ses intentions. Sam plaisanta tout en louant la ligne du bateau puis ils reprirent leur balade sans se lâcher les doigts.

J’adore la mer, dessus comme dedans… ouais, c’est ça charrie-moi avec les méduses ! Je pensais avoir vu une sirène, moi ! … si, je vais en montagne aussi. J’ai fait quelques grimpettes intéressantes mais des bricoles… Mont Blanc, Fiz, et autres mais pas l’Everest ! … Skier ? Mais voyons, je suis un pro, évidemment ! (rires) … les animaux ? Tu as vu mon haras et mes chiens, blague pas…

C’est fou ce que leurs goûts coïncidaient dans les confidences échangées au ras des vaguelettes.
La balade se poursuivit vers une pointe offrant un panorama époustouflant. Là, dans le silence juste troublé par les bruits purs de la nature vierge, Justin osa la prendre tendrement contre lui. Son parfum l’enivra, il soupira :


Tu m’as énormément manqué, Sam Forrester !


L’écartant légèrement de son torse, il s’emplit les yeux de son regard si… tout. D’un pouce léger, il caressa le velouté de sa joue, souriant aux anges. Rapprocher son visage jusqu’à l’humer, effleurer ses lèvres des siennes fut divin. Combien de battements un cœur humain peut-il supporter sans défaillir ? Justin ne compta pas mais crut que le sien allait éclater de bonheur quand Sam répondit avec fougue à cet échange si intime, prémisse de bien d’autres joies.
Une même passion semblait les dévorer et Dieu sait combien de temps dura ce baiser et ce qui se serait passé si le portable de Davenport ne s’était pas manifesté avec insistance.


Qui que ce soit, je l’envoie au diable ! pesta Justin en relâchant Sam pour se débarrasser de l’intrus très inopportun en le balançant du haut de la colline. Hélas, il vit le numéro de l’appelant et se figea avant d’appuyer sur la réception :

Désolé, c’est Michael !

Appareil collé au pavillon, Justin écouta ce que son pote avait à signaler. Décidément, celui-là avait le chic pour se fourrer dans des guêpiers pas possible. Quelques jours plus tôt, Justin avait déjà eu un appel qui sonnait tel un adieu. Au moins, il s’en était sorti mais cette fois c’était différent, très différent.
Très pâle, Justin coupa la communication et rempocha le téléphone, navré.


Michael a des soucis, et pas que lui. Je dois rentrer en Angleterre, des centaines de vie sont en jeu... Tu comprends ?

Elle dit oui sur un ton de non. Inspiré, Justin la reprit dans ses bras :

Je dois y aller mais… rien ne te retiens ici, non ? Viens avec moi ! Je t’en prie, viens !

Deux transplanages plus tard, chacun avec un léger bagage en main, ils touchèrent un portoloin.

« La Folie »…
Domaine immense bâti sur plusieurs hectares de terrains. L’habitation en elle-même ressemblait au Trianon, c’est peu dire. Le chantier avait disparu, c’est à peine si Justin s’y serait reconnu s’il n’en avait pas conçu les nouveaux plans. Sam sembla déboussolée.


J’ai refait la déco. Je devais le faire, dit-il en l’entraînant au grand salon.

Les excentricités de l’ex Mrs Davenport avaient disparu. Fini les couleurs criardes et fanfreluches, la sobriété lumineuse régnait enfin. Mêlant savamment modernisme et antiquité, l’endroit reflétait assez bien Justin.

C’est pas tout à fait terminé, s’excusa-t-il en y faisant entrer Sam. Mais ça prend de la gueule ! Je te sers quelque chose ? Il ne va pas tarder à arriver et…


Un raclement de gorge l’arrêta : Michael était déjà là.
Une accolade généreuse et émue souda brièvement les potes de toujours.


Michael, voici Samantha. Je… t’en ai déjà touché un mot, tu te rappelles ? Mais bon, on boit quoi ?

Tournée de pur feu, histoire de se remettre tous.
Sans lâcher la main de Sam, assis sur le divan de cuir fauve, Davenport écouta ce que De Brent pouvait lui confier.


… Rien que ça ? faillit-il s’étrangler. Non mais tu imagines l’embrouille ?... Ouais, tu as Alix sur le dos, avoue que ça te plaît !

Se tournant vers Sam, il la mit brièvement au parfum :

Alix et lui c’est complexe. Il en est dingue, c’est une vipère.

Revenant à son copain, il se gratta furieusement la nuque :

Je ne vois pas comment je pourrais évacuer ce quartier comme si rien. Va falloir arroser ces gens d’oubliettes en les déménageant puis il faudra… Des cadavres ? T’es sérieuse, Sam ?

Très attentive, Miss Forrester tint à participer au débat à sa façon. La réaction de Davenport était peut-être idiote mais il se sentit très fier de ses remarques sensées.

… ça peut le faire. On dispose de combien de temps ? … *M***e ! Si peu ?* T’inquiète Michael, on va se charger de la logistique. Assure-toi que ta, euh… ( il voulut dire salope mais se retint) collaboratrice n’y voie que... du feu.

Michael évaporé, il ne resta qu’à s’activer.

Je vais transplaner au ministère, si tu veux pianote sur l’ordi et trouve-nous des cimetières, des morgues, n’importe quoi qui offre des cadavres plausibles… Je pensais à autre chose pour cette nuit… je…

Le « suis navré » resta dans sa gorge, coincé par un baiser à damner un Saint.
Il possédait son aval et en profita.

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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyDim 2 Sep - 10:02

Ah, quel cocktail sublime ! Quel effets ravageurs ! Quelle éclatante vérité ! Isabella Perez chanta mieux qu’un rossignol et épata la galerie, en passant…avant d’une évacuation en bonne et due règle. Francisco, homme merveilleux, la discrétion même, suivit le mouvement non sans un clin d’œil complice et un baiser du bout des doigts…Justin, lui, acquitté et soulagé du même coup, rigolait en douce. Sam soupira, en souriant et but tranquillement son martini.

Tu es absolument merveilleuse, incroyable ! J’étais tellement scié avec ces accusations idiotes que je n’aurais pas pensé au véritasérum même si j’en avais eu sous la main. Au fait, tu te balades toujours avec ça dans ton sac ?

Et qu’est ce que tu crois ? C’est rudement utile, parfois !

Cela l’amusa encore plus jusqu’à ce qu’un soupçon innommable lui rende son sérieux :

Tu… tu ne m’en as pas fait boire pendant mon contrôle ou si ?

QUOI !?, elle ne put se retenir de rire de bon cœur, tu es dingue ? Pourquoi aurais je fait une chose pareille ? Tu m’as semblé parfaitement honnête depuis le premier instant !

Qu’il faisait bon rire avec lui !


Où est passé ton galant ?

Francisco ?...Il est parti avec les autres. Il a toujours eu un haut sens du décorum…et il n’est pas mon galant mais mon meilleur ami, petite différence.

Elle ne rata pas la lueur de satisfaction qui anima son regard déjà pétillant.

Ah, il ne l’est pas ? Il m’a pourtant dit qu’il allait te demander en mariage…

Tout à fait Francisco…il adore faire des blagues !

Il se déclara parfaitement ravi que ce soit ainsi juste avant de devenir très sérieux, en disant :

Je te dois beaucoup Sam, plus que tu ne l’imagines d’autant que rien ne t’obligeait à me sauver ainsi la mise après que je me sois comporté…

Tu ne me dois rien, Justin…et tu t’es comporté comme tu l’as fait pour la simple raison que c’était ce qui convenait en ce moment…

Je me doute que tu as compris mes raisons mais c’est toi qui avais raison : Nate et moi c’est bel et bien fini, enterré sans hache de guerre. J’aimerais, si tu y consens, que nous reprenions les choses plus… normalement, si tu vois ce que je veux dire.

Pour voir, elle voyait et très bien. De la façon qu’il soit, Justin était là. Libre. Cela lui suffisait. Son seul commentaire fut un sourire malicieux en portant la coupe à ses lèvres, ce qu’il n’agréa pas tout à fait.

J’ai une dette envers toi, et une fameuse. Me laisseras-tu au moins le moyen de me racheter… un peu ?

Soupir. Elle posa la coupe et s’approcha avec son petit sourire en coin et une paire d’idées, dont une seule fut énoncée.

Ma foi, si vous y tenez tant, Mr. Davenport…il se trouve que je meurs de faim !

Tes désirs sont des ordres ! J’arrange ça !

Miam ! J’adore entendre ça !

Elle le suivit, aussi contente qu’un enfant à qui on promis un cadeau fabuleux. Attentive et follement attendrie, Sam suivit ses gestes. Un frisson délicieux la parcourut en voyant les somptueux steaks. Pas qu’elle ne fut pas romantique mais en ce moment précis, la faim la tenaillait et dans la vie, à son avis, il faut savoir rester pratiques. Rester sans rien faire lui ressemblant peu, elle occupa ses blanches mains à peler les pommes de terres tout en suivant du coin de l’œil les progrès du cuistot de service.

Mmmm ! C’est tout simplement magnifique…, avoua t’elle après avoir dégusté, en connaisseur, la viande baignée d’onctueuse sauce béarnaise, je la réussis très bien mais là…je ne sais pas…c’est…sublime !

Il devait être habitué aux compliments, sans les chercher. Changement de thème pour parler de tout et de rien puis sans préavis, il s’enquit :

Ton père va bien ?

Euh, oui ! Gerry se porte parfaitement bien. Merci de le demander.

Tant mieux. Tu me le présenteras, n’est-ce pas ?

Ma foi…on verra bien !

*On ne court pas…on ne se presse pas…cette fois, on se connaît !*

Tout en faisant honneur au succulent repas, elle raconta un peu de sa vie. Pincer les contrevenants n’était pas son unique occupation. Une partie de golf inoubliable avec Gerry et un sénateur pointilleux. Les préparatifs avant l’arrivée d’un ouragan. L’alligator dans la piscine. Elle passa sous silence ses sorties avec Andrei et encore ses journées de méditation aux cayes…

On va se promener ? Une des miettes de ma fortune mouille tout près.

Il prenait sa main, elle ne la retira pas. Son cœur bondit joyeusement mais elle s’obligea à la modération. Justin était un homme merveilleux, de cela pas le moindre doute. Mais, somme toute, que savait elle de lui à part qu’il était d’un charme époustouflant, intelligent et magnifique cordon bleu ? En un concours de circonstances singulières, elle avait perdu la tête pour lui et aurait, sans doute, fait une folie si le bon sens, pas le sien, n’était intervenu pour sauver l’honneur mais avec un peu de recul, elle savait sciemment qu’on ne bâtit rien de trop durable en suivant les pulsions de la passion. Et elle ne voulait pas une aventure au petit bonheur la chance…pas avec lui ! Lui, il était spécial mais il faudrait encore savoir si le temps passant, cette impression persisterait…cette merveilleuse sensation d’être à point de toucher le ciel !

Tout en marchant, sans qu’elle le demande, il parla de lui, de cette maison qui lui tenait à cœur. Les raisons données la firent frissonner. Perdre d’une façon si atroce son premier amour, l’avait marqué. Il y revenait chercher refuge pour panser ses plaies après un divorce qui, sans qu’il l’avoue de vive voix, lui avait fait aussi du mal.

Et…ton ex ?
, elle s’en voulut de demander cela mais tout compte fait c’était une question plus que légitime.

Nate ? J’en sais rien de ce qu’elle fabrique et m’en fiche ! Sans doute s’envoie-t-elle en l’air avec son pseudo prince hongrois, ou russe, sais plus...

Russe…Sanders…Sanders-Orloff.


Ouais, je crois que c’est son nom. Tu le connais ?

Elle acquiesça sans rien dire. Que dire, d’ailleurs ? Qu’elle avait dévoré comme une possédée tout magazine de cœur où pouvait paraître une nouvelle le concernant ? Obligatoirement on parlait de son ex et de la cause probable de la rupture de ce couple jugé comme parfait . Impossible de rater le sourire satisfait arboré par…Andrei !

*On n’en parle pas…on passe !*


La vue du ketch raviva d’autres souvenirs. Il lui avait jadis parlé du fabuleux « Lady Nate », ce voilier démesuré et de luxe conséquent. Ayant révisé ses livres de comptes, elle savait exactement combien avait coûté le fameux palace flottant. Il avoua aimer bien le petit voilier, elle concorda avec lui.

Et l’autre ? Ne me dis pas que tu l’as fait couler ?


Non, je ne l’ai pas sabordé, ni vendu. Je le loue à qui veut. Je ne suis plus certain d’en vouloir.

Il aimait les bateaux, elle aussi. La mer le fascinait, elle y passait le plus clair de son temps libre.

Bien sûr…je fais attentions aux méduses, moi !, le charria t’elle, sans lâcher sa main.

Sportif accompli, il y avait peu de choses qu’il n’ait pas faites. Elle n’était pas férue d’alpinisme et les sports d’hiver ne la rendaient pas folle de joie. Elle skiait, oui, mais sur l’eau. Il jouait au golf à ses moments perdus. Elle aussi…deux fois par semaine, religieusement, avec Gerry. Il avait un haras magnifique, impossible autrement. Elle montait à cheval très convenablement. Il possédait des chiens de chasse notables.


Je n’ai qu’un chien et un chat…Bart et Alonso…tu pourras les connaître…si tu viens à Miami.

Elle se garda bien de dire que Bart était un dogue de la taille d’un veau, cadeau de Gerry qui, à l’époque, ne se connaissant en chiens que pour savoir qu’ils aboyaient, avait pensé que l’adorable chiot serait normal et de taille pertinente et qu’Alonso était un chat de gouttière aventurier trouvé, tout petit, dans une poubelle. Il fallait quand même laisser quelque chose pour le surprendre…au cas où !

Affinités ! S’il en est, ils en partageaient pas mal. Mais Sam pensait, avec sincère logique, que la plupart des gens aiment la mer, les jolis bateaux, faire des balades, parfois du sport et les animaux. Elle n’allait pas sauter pieds joints dans l’illusion de la symbiose parfaite. Soit, il y avait une paire de détails remarquables qui les démarquaient du reste et surtout, à ne pas négliger, cette folle attraction qui avait joué à fond de train depuis le premier jour…Quand il la prit doucement dans ses bras, elle faillit soupirer d’aise et son cœur démarra en trombe.

Tu m’as énormément manqué, Sam Forrester !

Elle aurait pu en dire autant mais se tut, préférant laisser les faits parler d’eux seuls. Quel baiser chavirant, magique, parfait…et interrompu par un portable insistant. Il assura s’en débarrasser à l’instant mais en voyant qui l’appelait changea d’avis.

Désolé, c’est Michael.

Ce devait être très important vu la tête qu’il tirait. Respectant ce droit, elle s’écarta et alla faire des ronds sur le sable du bout de son orteil. La conversation ne fut pas bien longue mais en revenant vers elle, Justin avait l’air bouleversé.

Michael a des soucis, et pas que lui. Je dois rentrer en Angleterre, des centaines de vie sont en jeu... Tu comprends ?

Comprendre ? Que pouvait elle comprendre ? Il lui semblait bien l’avoir entendu parler du tel Michael mais sans aller plus loin. En toute évidence, c’était un ami de longue date avec un drôle de problème puisque tant de vie pouvaient être en jeu.

Euh…oui, bien sûr que je comprends.


Qu’il la reprenne dans ses bras en avouant devoir y aller ne la surprit qu’à moitié. S’il s’était agi de Francisco, elle non plus n’aurait hésité à tout lâcher. La suite, néanmoins, la prit parfaitement de court.

Rien ne te retient ici, non ? Viens avec moi ! Je t’en prie, viens !

Elle était là, dans le sain but de passer des vacances avec ses amis. Francisco lui avait promis une fameuse virée à l’intérieur du pays, qu’elle avait très envie de faire mais la supplique angoissée lue dans le regard de Justin fit fléchir tout bon sens.

C’est bon…je vais avec toi. On se retrouve à la maison dans une demie heure.

Sans plus, elle trasplana à bord du yacht. Francisco y était seul, les autres faisaient de la plongée. En peu de mots, elle le mit au courant de sa décision. Il ne demanda pas d’explications, lui souhaita bonne chance et l’aida même à faire rapidement un bagage léger. Justin était prêt à partir. Le portoloin préparé par ses soins virait au bleu…

Peu de fois une demeure avait si bien mérité son nom : « La Folie ». Tout y était grandiose, époustouflant, démesuré. L’ayant connue de sa visite antérieure, Sam se sentit un peu perdue dans un décor qui ne correspondait pas tout à fait à ses souvenirs.

J’ai refait la déco. Je devais le faire.


Je vois ça, oui…j’aime mieux maintenant, cela te ressemble un peu plus !

Luxe sobre, d’un bon goût indéniable. Elle le suivit jusqu’au salon, sans faire de commentaires, cela viendrait après, elle était encore un peu chamboulée par leur voyage express.

Je te sers quelque chose ? Il ne va pas tarder à arriver et…

Un raclement de gorge amusé l’interrompit. Se retournant tout de go, Sam découvrit enfin le fameux copain qui valait qu’on se donne tant de peine. Sans savoir à quoi elle s’était attendue vraiment, il la surprit. Le genre d’homme à attirer l’attention, si on aime les beaux anges déchus, avec plus de charme que permis. Justin fit les présentations, on se serra la main poliment puis, prenant place on sirota un Pur Feu exceptionnel en attendant que le blond angélique raconte ses soucis qui n’étaient pas des moindres. Mr. Davenport avait dû le rassurer sur son honorabilité à toute épreuve, car, sans plus de préambules Michael De Brent les mit au parfum d’une intrigue innommable. À elle de faire ses déductions. Le beau faisait un sale job, avait une « collègue » sur le dos, et selon Justin qui ne semblait pas du tout apprécier, en était ravi. Elle n’y comprenait pas grand-chose mais se promit d’en savoir plus…après. En attendant, elle suivit le débat avec grande attention.

Je ne vois pas comment je pourrais évacuer ce quartier comme si rien. Va falloir arroser ces gens d’oubliettes en les déménageant puis il faudra…

Des morts…des cadavres convaincants !, intervint elle quand ils s’y attendaient le moins.

Des cadavres ? T’es sérieuse, Sam ?

Absolument. La mise en scène doit être parfaite…comme dans un film. Il faut du réalisme. Vous avez déjà vu un attentat sans victimes ?...Si je comprends bien, il faut convaincre pas mal de gens…médias inclus. Ce n’est pas improvisant qu’on arrivera à des résultats concluants…

Ils ne disposaient que de peu de temps. Il faudrait s’y mettre en bouchées doubles. Michael prit rapidement congé, les laissant avec un beau problème à débrouiller sur les bras.

Je vais transplaner au ministère, si tu veux pianote sur l’ordi et trouve-nous des cimetières, des morgues, n’importe quoi qui offre des cadavres plausibles… Je pensais à autre chose pour cette nuit… je…

Elle se doutait assez bien des idées qu’il s’était faites mais ne voulut pas en parler au lieu de quoi, préféra l’octroyer d’un baiser renversant avant de le rassurer sur ses projets pour les heures suivantes :

Je pense pouvoir vous être de grande utilité pour votre « problème »…va au ministère…Je serai toujours là à ton retour !...Vas y, Justin…on doit sauver le monde…et la peau de ton copain en passant !

Restée seule, Samantha se rendit au bureau du maître de céans. De son sac, elle tira son agenda, qui ne la quittait jamais et après l’avoir soigneusement feuilletée, s’installa face à l’ordinateur, avec le téléphone à portée de main.

Quand les gens disaient de Roland Sattler qu’il était un mage, ils ne savaient pas si bien dire. Ses films, qu’il dirigeait de main de maître et avec un sens inné du détail, étaient considérés comme des grandes œuvres du Septième Art. La réalité des scènes était si parfaite et minutieuse qu’elle ne manquait jamais d’être saisissante. Sam était sûr d’avoir trouvé la solution ultime au « problème ». Il était presque midi à Los Angeles.

Mr. Sattler était un homme très occupé, on pouvait bien s’en douter mais Sam savait exactement comment s’y prendre. Le fait qu’elle soit agent du Trésor n’avait rien à voir. C’était son statut de sorcière patentée qui jouait un rôle prépondérant. Sattler était un engagé fiévreux de la bonne cause sorcière. Béni soit Merlin.

Il va sans dire, Roland, que le résultat doit être…frappant de réalisme…La cause st plus que valable, crois moi, de ce côté de l’Atlantique, ils n’ont pas les choses faciles…Tant mieux si tu en as entendu parler. Le problème réside dans le peu de temps dont on dispose…mais on ne te dit pas Le Mage pour rien…c’est un fameux défi, oui…Oh, ne t’en fais pas pour les frais, ils seront largement couverts…Dans un semaine, Roland…le monde devra croire à la vérité que tu leur donneras…beaucoup de vies sont en jeu…oui, une guerre couve ici…Je t’attends…j’enverrai mon Isatis avec le Portoloin…Oh oui…il y beaucoup de place ici…à demain, Roland…

Justin tardait. Il devait avoir pas mal à débrouiller au Ministère. Sam passa trois autres appels aux USA puis satisfaite des résultats obtenus chercha son chemin pour gagner la cuisine. Là, rien n’avait changé. Celui là était le royaume incontesté du maître des lieux. S’y retrouvant comme chez elle, tant le sens de l’ordre coïncidait entre elle et Justin, Sam n’eut aucun mal pour mettre mains à l’œuvre, en proie d’un ravissement exalté.

Velouté de tomates. Homard Thermidor et Crêpes Suzette. Elle mit la table, à la cuisine, trouvant le décor parfait et se perdit un moment dans les couloirs à la recherche de sa chambre. Un domestique silencieux, surgi de Dieu sait où la prit en pitié et la guida. Comme le reste de la magnifique demeure, sa chambre était le summum de la perfection et le bon goût le plus exquis. Ses affaires étaient déjà à leur place. Sous le vivifiant jet de la douche, elle réfléchit à sa situation. Accompagner Justin en Angleterre avait obéi plus à un coup de tête qu’à autre chose. Elle était sûre qu’il était parfaitement capable de régler ses affaires sans son aide. Elle avait tout simplement cédé à la tentation.

*Continue comme ça, ma fille…les tentations, c’est dangereux…sauf bien sûr…STOP ! N’y pense même pas…Piano, piano si va lontano…pourvu que le vieux Pietro ait raison…tu es une andouille, Forrester !*

Une de bien jolie, si on tenait compte du regard ébaubi de Justin rentré peu auparavant.

Alors…ça a été pour toi ?...Oui, pour moi, pas de quoi se plaindre…

Un petit bisou de bienvenue avant de filer préparer l’apéritif en écoutant ce qu’il avait à raconter. Comme on pouvait s’y attendre, les choses ne semblaient pas aussi faciles que prévues, pas du côté ministère, en tout cas.

Je pense avoir trouvé une solution très valable…Oui, Roland Sattler est un directeur très connu…et il est sorcier…Je le connais bien, oui…on peut lui faire totale confiance, il ferait n’importe quoi pour combattre ce Mal qui vous mine…ses parents en ont été victimes lors de son premier avènement, si tu vois ce que je veux dire…Non…mieux que cela…Il sera ici demain matin ! J’espère que cela ne te dérange pas que j’ai agi de la sorte…je me suis pris peut être trop de liberté…j’aurais dû te consulter avant…mais le temps presse, non ?

Elle se taxa d’idiote entremetteuse et piocha dans son plat en se demandant si elle ne ferait pas mieux de ficher le camp et le laisser débrouiller les problèmes à sa façon…
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyLun 3 Sep - 22:46

Je pense pouvoir vous être de grande utilité pour votre « problème »…va au ministère…Je serai toujours là à ton retour !...Vas y, Justin…on doit sauver le monde…et la peau de ton copain en passant !

Ces mots accompagnèrent Davenport tout le long de son périple et, Merlin sait combien il fut ardu, ce chemin. Au ministère, il fallait se méfier de plus de la moitié des membres depuis un certain temps. Qui travaillait pour qui devenait difficile à certifier. Justin ne pouvait tabler que sur trois personnes bien placées : Bryan O’connell, Arthur Weasley et Pamela Carter.
Il alla les visiter un à un, leur exposant les faits tels quels, sans divulguer sa source.
Si Bryan et Arthur lui assurèrent illico leur soutien, il eut un mal fou avec Pam qui crut à un canular… galant.


Non, dit-il en s’extrayant de son accueil par trop chaleureux, ce n’est pas une blague ni une visite de courtoisie. Ecoute…

Elle était très professionnelle, heureusement. Mise au parfum, elle lui accorda son appui, et aurait sans doute donné plus encore s’il l’avait voulu. Il fila avec vague promesse d’au revoir.
L’Ordre du Phénix était toujours debout, il le savait, tous les Aurors le savaient. Les cellules étaient bien cloisonnées pour demeurer le plus possible secrètes mais elles existaient.
Le patronus caméléon fila dans l’air nocturne tandis que son auteur demeura à attendre une réponse assis sur le banc d’un square.
Elle ne tarda pas trop. Suivant les instructions, Justin se prêta à tous les contrôles requis avant d’être confronté à Remus Lupin.


… Je tenais juste à vous prévenir qu’une attaque sévère aura lieu côté moldu. Le ministère est déjà au courant mais pour évacuer des centaines de gens, va falloir jouer serré !

Était-ce une impression ou Lupin se moquait un peu de lui ? Toujours est-il que Justin put repartir avec l’assurance que tout serait mis en œuvre pour minimiser les dommages collatéraux.
De retour chez lui, de délicieux effluves l’accueillirent.
Fidèle à sa parole Sam était présente et cuisinait :


Alors…ça a été pour toi ?

J’ai fait au mieux pour le moment. Et toi, ça va ?

Oui, pour moi, pas de quoi se plaindre…

Il était crevé. Un petit baiser le conforta mais n’effaça pas le poids qui pesait sur lui :

Je n’ai eu que quatre contacts fiables en tout. C’est pas gagné. À peine une semaine pour se préparer, c’est de la folie. Michael a pris des mesures déjà avec Maureen Applewihte, son boss, mais je ne vois pas comment on pourrait s’en sortir.

Il reçut son apéritif, la tête ailleurs. Merveilleusement compatissante, Sam lui délivra quelques infos personnelles.


Roland Sattler est un directeur très connu…et il est sorcier…

Il est fiable ?


Je le connais bien, oui… on peut lui faire totale confiance, il ferait n’importe quoi pour combattre ce Mal qui vous mine…

*Vous ? Pourquoi pas nous ?*


Ses parents en ont été victimes lors de son premier avènement, si tu vois ce que je veux dire…

Il ne voyait pas trop mais puisqu’elle avait décidé que ce type ferait l’affaire, il la crut.

Je me suis pris peut-être trop de liberté… j’aurais dû te consulter avant… mais le temps presse, non ?

Tout ce que tu fais est parfait… comme ce homard !

Il aurait souhaité une autre ambiance mais ne pouvait se détacher l’esprit de ce qu’il avait en responsabilité sur le dos.
Après les crêpes Suzette – délicieuses, du reste – il ne resta plus qu’à s’asseoir ensemble devant la télé.
Un bras autour des épaules de sa belle ? Pourquoi non ? De sa main libre, il zappa de chaîne en chaîne avant de tomber sur un vieux film romantique : autant en emporte le vent.
Il n’entendit pas la réplique finale, s’endormant tout bonnement, contre l’épaule aimée.


… Hein ?

Mon Maître doit se préparer. Visite imminente.

Ah ? C’était déjà le matin ? Anar, son elfe domestique, le réveillait.
Depuis le départ de Briman, qui lui avait préféré Nate, Justin avait engagé cet elfe très posé et révérencieux même en étant affranchi.


Maîtresse dort encore, Anar doit-il… ?

Non ! Laisse-la dormir, s’ébroua Davenport. Elle est bien installée au moins ?

Anar y a veillé. Maitre veut-il déjeuner ?

Arrange-toi pour trois ! Je vais me doucher.

Un quart d’heure plus tard, non sans avoir jeté un œil attendri à la chambre indiquée par son elfe, Justin avait recouvré toutes ses facultés.

Mr. Sattler ? Bienvenue, dit-il en serrant la main de ce contact voulu par Sam. Elle va nous rejoindre. Merci de vous être déplacé de si loin. Café ?

Il agréa tout en lui jetant un regard critique dont Justin ne tint pas compte :


Aimez-vous Sam ?

Pris de court, Justin faillit s’étrangler en avalant sa gorgée :

Désolé, je ne vois pas le rapport.


Il est très important pour moi de savoir avec qui je vais travailler. Sam compte beaucoup à mes yeux. Elle ne m’aurait pas alerté pour des babioles. Donc…

Si elle a souhaité votre venue, c’est qu’elle a totale confiance en vous. Mes sentiments envers elle ne vous regardent pas mais, si ça peut vous rassurer, je mourrai pour elle, ok ?

Yeux dans yeux, on se toisa, jaugea.

Sam a toujours la tête sur les épaules, pouffa ce gnome imberbe. Il nous faudra donc jeter de la poudre aux yeux de nos ennemis ?

Le quartier concerné représente plus de cent personnes, hommes, femmes et enfants confondus. Sam a pris des contacts, et…


Quand on parle du loup, il se pointe.
Radieuse, affirmée, Miss Forrester salua son monde, gratifiant Justin d’un bisou sur… le front.
Pancakes, toasts, œufs brouillés distribués, on parla affaire.


… Donc, vous désirez une mise en scène très… explosive, c’est ça ?

Exactement. J’aurai des détails avant peu mais l’avis d’un pro dévoué sera précieux. Avez-vous déjà une idée sur la procédure à adopter ?

Normal, il ne pouvait pas le faire sans une étude approfondie des lieux.
Petit déj avalé, on mena le pro in situ.
Une veine que le gars soit sorcier. Il se fondit dans le décor sans que Sam ou lui n’aient à intervenir.
Très satisfait de sa visite, il leur balança un ciao avant de s’évaporer bellement.


Tu crois vraiment qu’il sera à la hauteur ? demanda Justin assez perplexe. Je vais devoir adapter ça avec le reste. Tu… restes ?

Elle agréa, il s’évapora, serein.

Entre ses allers et retours, Davenport était par trop claqué pour penser à la bagatelle. Joie pour lui, cataplasme lénifiant, Sam répondait présent à chaque fois.
Ce soir-là, tendu à l’extrême, il s’installa direct au salon, face à l’écran télé.
Du grand art, pas à dire ! Tous les médias se partageaient l’info, images à l’appui.


Ça va marcher, dit-il soulagé. Michael va s’en tirer… Ton gars et ses bombes incendiaires, wow ! … Oui, on a ratissé tous les cimetières et les morgues que tu avais sélectionnés. Les habitants sont à l’abri, ils roupilleront deux jours. Les indemnités à leur verser seront conséquentes, crois-moi.

Il ne s’attendait pas à cette remarque, innocente en soi :

… Je ne t’ai pas dit ? Michael est mon frère ! Pas bio, ni rien de semblable mais c’est comme si. Je crois en lui et lui en moi. Rien, ni personne ne changera cela. Ça date de loin… Il ne l’a pas eu facile tous les jours.

S’évoquèrent des souvenirs d’antan, d’une jeunesse évaporée, lointaine.

Il a le chic pour se fourrer où il ne faut pas, mais il est de notre côté même si ses actes font croire l’inverse… Non ! Jamais il ne me trahirait, j’en suis certain. Il a des travers mais pas à ce point ! En tout cas, chapeau pour ton copain, personne ne se doutera de la supercherie. Du coup, j’ai faim, pas toi ?

Il l’aurait conduite à la tour d’argent, à Paris, si elle l’avait voulu mais non. Cuisiner ensemble valait tous les restos du monde.
En dessert, elle prétendit désirer un soufflé grand Marnier… Il vit qu’elle le taquinait, et il refusa avec autant de diplomatie que possible :


Il y a de la glace au congel, j’ai besoin d’une douche pareille aussi. On a un peu trop bu ce soir. Je ne veux pas que ça se passe comme… ça. Je t’aime Sam…

Comment réussit-il à résister à un tel baiser ? La douche froide l’aida à écraser comme un loir dans son lit, solitaire.

Elle n’était pas là quand il descendit à la cuisine. Le petit déjeuner était prêt pourtant. Un pincement d’amertume lui étreignit le cœur.


Anar !

L’elfe apparut aussitôt :

Oui, maître Justin ?

As-tu vu Miss Forrester ce matin ?

Effectivement, il l’avait vue, s’était fait éjecter de la cuisine par ses soins puis l’avait entendue clapoter dans la piscine où elle devait encore barboter.
Ravi de cette nouvelle, Justin se versa un café puis se dirigea vers la « petite » folie de sa « Folie ».
Sans bruit, il observa la belle naïade qui, bras étendus, yeux clos, faisait la planche. Son mini bikini cachait peu de chose.


*Elle est parfaite !*

Son désir d’elle monta en flèche. Mais il se domina. Ôtant son peignoir, il se coula doucement dans l’eau tiède jusqu’à la rejoindre, en douceur :

Bonjour, mon amour ! Tu es très matinale !

Pas trop surprise par cet accueil, elle accepta son étreinte en y répondant fougueusement.

Arrête ! rit-il, ou je ne réponds plus de rien.

La belle était d’humeur badine et une joute très plaisante se déroula à grands renforts de rires.
Quand ils se furent assez défoulés dans l’eau, la nature reprit ses droits et ils déjeunèrent sous la véranda.


L’acte deux aura lieu ce soir, ma chérie. Pour tuer le temps, qu’aimerais-tu faire ? Je suis tout à toi, là !

Du shopping et du sport ? Pourquoi pas ?

Ils éreintèrent les chevaux dans une grande balade en compagnie des chiens. Justin félicita Sam pour son assiette en selle, lui montra des petits coins « secrets » de son immense domaine mais laissa Anar s’occuper des animaux rentrés à l’écurie. Il ne supportait plus ce bâtiment où il avait basculé Nate, leur première fois. Si Sam sentit sa réticence à y entrer, elle ne releva pas.
Rafraîchis, ils entamèrent un autre parcours ludique. Le coupé sport fila à vive allure jusqu’à la capitale sans que radars ou motards n’interviennent. Harrods fut dévalisé proprement de même que d’autres boutiques de luxe. L’une d’elles retint leur attention. Main dans la main, impossible de rater ce magasin où l’on proposait tous les articles du mariage parfait. Les paroles étaient inutiles. Émus, l’un comme l’autre, ils passèrent à autre chose.

Rentrés chargés comme des baudets de leurs multiples emplettes, utiles ou non, il ne leur resta qu’à les ranger avant de s’installer devant la télé. Il sentit Sam se crisper au fil du reportage diffusé sur la chaîne principale. Une vue aérienne rata le bâtiment d’où, Justin le savait, se donnerait le coup de grâce.


Alix est douée, à ce qu’il parait ! grinça-t-il, dents serrées.

La pagaille régna aussitôt le coup de feu donné. Justin éteignit le poste et alluma un cigare, histoire de se calmer :

Michael est dingue de cette femme, pour son malheur ! Il sait pourtant que c’est une vipère de la pire espèce. J’ai eu beau tout faire pour l’en écarter, il n’y a qu’elle qui compte, l’idiot ! … Ben non, je ne l’apprécie pas du tout surtout après qu’elle m’ait assommé, la garce !

Petites explications plus tard, il conclut :

Je ne souhaite à personne de tomber dans ses pattes. Elle est tordue, vicieuse et glaciale.

Il désirait changer de thème, mais Sam ralluma la télévision. La nouvelle tournait en boucle : le premier ministre avait survécu à sa blessure.

M***E ! s’énerva Justin. C’est pas ce qui était prévu. L’info ne devait être diffusée que dans deux jours ! Je dois y aller. Je ne tarde pas.

Un bisou plus tard, il s’évapora. Qu’est-ce qu’il gueula auprès des autorités ! Rien n’y fit. La fuite ne pouvant être stoppée, il faudrait assumer.
Il en aurait pleuré de rage rentrée.
Sam n’était pas couchée quand il revint près d’elle.
Pur feu et cigare ne le détendirent pas :


Il est foutu ! Il ne répond même pas à mes appels ! Je ne sais plus quoi faire.


Sam, elle, savait…

Tantôt doux ou brutaux, leurs ébats scellèrent leur destinée. Rassasié et détendu, Justin la conserva au creux de son bras :


Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps… Je t’aime Sam, au-delà des mots. Je ne suis peut-être pas aussi idéal que voulu mais, je voudrais… je souhaite que tu envisages la possibilité de devenir ma femme. Quand tu seras prête, je serai là…

Ni oui, ni non…un baiser fulgurant, déjà ça.

Plusieurs jours s’écoulèrent dans une atmosphère mitigée. Sam l’aimait en retour, il en était certain mais quelque chose d’indéfinissable la bloquait. Elle répondait à ses avances, demeurant néanmoins secrète quant au futur.
Sûrement, elle avait communiqué avec son père. Celui-ci faisait-il opposition ? Il ne la força pas à se décider, la laissant libre de son choix. Pour Justin, l’affaire était claire, une somptueuse bague de fiançailles dormait dans un écrin, n’attendant que l’instant d’être présentée.


Une affaire importante l’ayant retenu à la capitale, Justin rentra chez lui vers midi. Pas de Sam pour l’accueillir.

ANAR ! Miss Forrester est sortie ?

Anar a voulu contacter son maître…

J’étais en lieu incartable. Qu’y a-t-il ?

Mademoiselle a voulu elle-même prendre la livraison du teinturier mais…

MAIS QUOI ?

Ils étaient deux à l’embarquer, je n’ai rien pu faire. Mon maître m’a interdit de sortir de la propriété, et…

NDD ! ANAR ! Tu as la plaque du véhicule au moins?

Il l’avait. Furieux et énervé, Justin s’engouffra dans son bureau, prêt à lancer des avis de recherche via interpol au besoin. Par hasard, il pensa à son portable qu’il n’avait pas consulté depuis le matin. Un message, tout bête, de Michael le scia :

C’est nous qui l’avons !

Son premier réflexe fut de former le numéro de son copain avec la ferme intention de lui gueuler le fond de sa pensée. Pourtant, la raison lui revint. Rageur, il expédia son portable valser dans un fauteuil et se mit à tourner en rond mieux qu’un fauve encagé. Michael l’avait prévenu, déjà ça. Pourquoi enlever Sam ? En quoi intéressait-elle ces salopards ? Il devait s’agir d’une sorte de test de fidélité ou quelque chose du genre.

*Jamais Michael ne permettrait que Sam soit blessée !*

Il cherchait désespérément un moyen de se rassurer. De Brent était sous surveillance et, avec Alix en garde chiourme, on pouvait s’attendre au pire.

*Si elle touche un seul de ses cheveux, je ne la raterai pas !*

Transplaner était horriblement tentant mais risquait de mettre la couverture de Michael en péril. L’unique moyen était de…

Un caméléon argenté fila en direction du Kent...

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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyVen 7 Sep - 9:10

Tout ce que tu fais est parfait… comme ce homard !

C’était vrai ! Pas qu’elle se crut parfaite et au détour de tout mais le homard, lui, était parfait. Pas bonne observatrice pour rien, Sam ne rata pas le véritable état d’âme de Justin. Il était tendu, à bout. Ce qu’il avait voulu lui livrer de ses activités disait long. Rien de trop concret, en somme. Curieux monde, que celui-là, où on ne savait pas exactement où mettre les pieds. La suspicion semblait régner chez les uns et les autres.

*Fameuse collaboration !*

Elle n’avait, non plus, été sans remarquer qu’il tiquait quand elle avait parlé des problèmes qui minaient "son" monde. À quoi s’attendait-il ? Qu’elle embrasse aussitôt sa cause ?...Sans doute. Le « problème » , tel qu’elle pouvait le juger en ce moment, ne tarderait pas à incomber tout le monde,, pas seulement les anglais mais Samantha Forrester n’était pas encore prête à s’engager dans une histoire dont les tenants et les aboutissants lui échappaient encore. Son travail lui avait appris à être consciencieuse et à ne jamais se fier aux premières impressions.

*Quoique là, pas besoin d’être un génie pour savoir qu’ils sont dans la m***e jusqu’au cou !*

En dégustant, lui sans vrai plaisir, le reste du repas, ils débattirent un peu sur Satller et ses capacités. Sam était à peu près sûre qu’elle aurait pu parler des Klingons et les Vulcains que Justin n’aurait prêté plus d’attention. Pas de quoi s’étonner qu’une fois face à la TV, face à « Autant en emporte le vent » il joue sans peine à « Autant en emporte Morphée ». Sans lui en vouloir le moins du monde, elle laissa Anar, l’elfe, prendre en charge son maître et l’emmener dormir dans son lit au lieu de se prendre un torticolis dénué de romantisme.

Elle avait connu la facette du Justin charmant et charmeur, celle de l’homme parfait et incorruptible, celle de repentant adorable et amoureux…maintenant elle le découvrait loyal, dévoué, prêt à tout pour la cause reconnue comme juste mais surtout ami inconditionnel…

*J’insiste…il est parfait !*

Heureuse et fourbue, elle s’était endormie avec un sourire aux lèvres.

Le lendemain, comme promis, Roland Sattler fut là. À part admirer son travail, Sam aimait énormément cet homme génial, avec son allure incertaine de gnome et ses éclats légendaires. S’il avait atteint le sommet de la gloire il n’en demeurait pas moins un homme simple et juste…avec un sale caractère, qu’elle avait appris à cerner et respecter. Peu ami de tourner autour du pot, il ne perdit pas son temps pour se laisser mettre au courant de ce qu’on attendait de lui. Il prit l’affaire en main, mit tout le monde en stress mais tint parole…

Les jours suivant ne furent faciles pour personne. Elle restait à la maison en attendant que Justin revienne de sa virée contact-trait d’union, faisant de son mieux pour qu’à son retour, il ait la paix et se relâche un peu. Mission quasi impossible. L’homme était au bord du surmenage. La réussite de cette singulière situation le taraudait mais jamais autant que le sort que pourrait subir son ami en cas d’échec.

Étroite collaboration. Traits de génie. Magie en fond de décor. Le quartier flambait, les scènes étaient poignantes, la voix du présentateur se brisait…

Ça va marcher ! Michael va s’en tirer… Ton gars et ses bombes incendiaires, wow ! … Oui, on a ratissé tous les cimetières et les morgues que tu avais sélectionnés. Les habitants sont à l’abri, ils roupilleront deux jours. Les indemnités à leur verser seront conséquentes, crois-moi.

Peu importaient les détails déjà connus, elle voulait avoir le cœur net sur un seul.

Michael est vraiment très important pour toi, n’est-ce pas ?

Sa réponse ne la surprit pas, elle résumait si bien ce qu’elle avait perçu en les voyant ensemble…si différents et pourtant si proches.

Je ne t’ai pas dit ? Michael est mon frère ! Pas bio, ni rien de semblable mais c’est comme si. Je crois en lui et lui en moi. Rien, ni personne ne changera cela. Ça date de loin… Il ne l’a pas eu facile tous les jours.

Il y a des liens plus forts que ceux du sang…on ne choisit pas sa famille mais si ses amis…

Follement attendrie, elle l’écouta évoquer des souvenirs partagés avec ce casse-cou irrévérent que semblait être son copain.

Il a le chic pour se fourrer où il ne faut pas, mais il est de notre côté même si ses actes font croire l’inverse…

C’est beau, tant de confiance
, lâcha-t-elle avec un rien d’ironie, pour confirmer ce qui n’avait aucun besoin d’être ratifié.

Non ! Jamais il ne me trahirait, j’en suis certain. Il a des travers mais pas à ce point ! En tout cas, chapeau pour ton copain, personne ne se doutera de la supercherie. Du coup, j’ai faim, pas toi ?

Aussi. Aucune envie de sortir. Faire la cuisine avec lui était une espèce de drogue de laquelle elle ne voulait pas se passer de sitôt. C’était le meilleur aphrodisiaque dont elle pouvait rêver…sauf que le moment se prêtait assez mal pour idées de ce genre. La journée avait été éreintante avec son lot d’angoisses à la clé. De retour à ses appartements, Sam se submergea dans un bain relaxant, laissa dériver paisiblement ses pensées après quoi, elle dormit comme un bébé.

Force de l’habitude, Sam se réveilla tôt, le lendemain. Incapable de rester à paresser, elle enfila un maillot de bain et se mit en quête de la piscine. Quelques bonnes longueurs la revigorèrent, la mettant d’aplomb pour une journée qu’elle devinait serait aussi pleine de tensions que la veille si ce n’était plus. Flottant placidement sur le dos, Sam réfléchissait à la situation en général…à Justin en particulier quand celui-ci se présenta.

Bonjour, mon amour ! Tu es très matinale !


*Mon amour !?...Ça sonne si bien…*


Elle se sentit fondre quand il la cueillit en une étreinte délicieuse.


Je n’ai pas pu résister à la tentation de me servir de ce bassin olympique…Bien dormi !?

Une instant plus tard, elle ne se préoccupait plus de la qualité de son sommeil, s’éperdant dans un tourbillon de sensations uniques. Elle eut beau se taxer de folle, rien n’y fit.

*T’es fichue, Forrester…il te rend carrément folle…oui…oui…et quoi ?*

Arrête ! Ou je ne réponds plus de rien.

Ouh ! Je dois avoir peur !?,
s’enquit-elle, rieuse en lui sautant dessus pour le faire couler.

Leurs jeux fous ne prirent fin que quand la faim leur rappela que le petit déjeuner les attendait.

Que Justin semble heureux et plus relâché ne l’empêchait pas de penser à la seconde phase du grand plan, néanmoins ce fut lui qui proposa de s’occuper pour tuer le temps.


Je suis tout à toi, là !


Elle sourit, enjouée.


Je te prends au mot…M’emmènerais tu faire une balade à cheval ? Et puis pour après…le remède universel contre le tracas…du shopping, ce voyage a été si inopiné que j’avoue n’avoir pas grand-chose à mettre !

Il agréa, vraisemblablement ravi de lui faire plaisir. À peine le petit déjeuner fini, Sam fila se changer avant de le rejoindre aux écuries. Leur promenade, accompagnés des chiens, lui fit découvrir des petits coins charmants de l’immense propriété. Justin se montra disert et adorable, comme toujours mais elle n’était pas dupe de son véritable état d’âme. Leur petit voyage à Londres lui changea sans doute un peu les idées. Sans être une accro fanatique du shopping, Sam démontra quand même un entrain enviable pour dévaliser les boutiques. Pourquoi devaient ils s’arrêter face à la vitrine somptueuse de cette boutique en spécial ? Sam sentit son cœur démarrer, ému, à la vue de la magnifique robe de mariée mais ce qui lui fit flageoler les jambes fut le regard de Justin…Pendant un instant, tout sembla disparaître autour d’eux…ce fut tout simplement magique.

Inévitablement, à leur retour, il voulut regarder les nouvelles. Comme on pouvait l’imaginer, l’ambiance sur les lieux était tragique. L’effet produit était spectaculairement réussi. Elle ne pu éviter un frisson d’horreur la parcourir en pensant que ce scénario aurait pu être réel si des forces puissantes et secrètes n’avaient joué dans l’ombre. Devinant que le dénouement prévu était très proche, elle se réfugia tout près de Justin.

Alix est douée, à ce qu’il parait !
, grinça-t-il, dents serrées.

On peut s’en douter…si ton ami la laisse s’occuper de...tu sais quoi !


De ce qui se passa à l’instant même. Ce fut la bousculade générale au milieu de cris et sirènes…Justin éteignit brusquement al TV et chercha à se calmer en fumant un de ses cigares tout en vitupérant :

Michael est dingue de cette femme, pour son malheur ! Il sait pourtant que c’est une vipère de la pire espèce. J’ai eu beau tout faire pour l’en écarter, il n’y a qu’elle qui compte, l’idiot ! …

Ce qui veut dire que sans doute il est amoureux d’elle…mais toi, définitivement tu ne la gobes pas !

Ben non, je ne l’apprécie pas du tout surtout après qu’elle m’ait assommé, la garce !

Quelle vache !
, soupira t’elle en se disant que ce n’était pas seulement celle-là la raison de tant d’antipathie. L’explication fournie par l’auror lui fit comprendre certains aspects de cette étonnante histoire.

*Comme quoi…quand l’amour s’en mêle…on se fout de tout !*

Je ne souhaite à personne de tomber dans ses pattes. Elle est tordue, vicieuse et glaciale.

*Ben, l’agent secret angélique lui aura trouvé d’autres vertus…*


Logiquement, elle se garda jalousement son avis et préféra rallumer le poste. Mal lui en prit. On diffusait en boucle une nouvelle ahurissante : le premier ministre n’était pas mort !

Justin bondit de sa place.


M***E ! C’est pas ce qui était prévu. L’info ne devait être diffusée que dans deux jours ! Je dois y aller. Je ne tarde pas.

Restée seule, Sam chercha en quoi occuper ces heures à venir, qu’elle présageait longues et critiques. Une visite à la bibliothèque parvint à la distraire assez mais toutefois arriver à tout à fait s’intéresser vraiment au pourtant fantastique choix offert. De retour au séjour solitaire, elle préféra, regarder un de tant de films de la vidéothèque. Question de se détendre un peu, elle choisit une comédie qui, à son grand dam, n’écarta pas un instant ses pensées de l’absent.

Absent qui revint plus abattu qu’à son départ.

Il est foutu ! Il ne répond même pas à mes appels ! Je ne sais plus quoi faire.


Rien…tu ne peux plus rien faire…pas en ce moment…

Samantha n’était pas femme à prendre des avantages de la situation mais l’instant se prêtant mal aux grandes réflexions, pour une fois, elle laissa simplement jouer les circonstances…Il suffit à peine de les faire doucement basculer dans la direction voulu…Ce qui avait commencé longtemps auparavant connut, cette fois, le dénouement parfait…Elle se donna à lui avec tout ce fol amour qui lui emplissait l’âme et qui avait si bien bouleversé sa vie…à jamais.

Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps… Je t’aime Sam, au-delà des mots. Je ne suis peut-être pas aussi idéal que voulu mais, je voudrais… je souhaite que tu envisages la possibilité de devenir ma femme. Quand tu seras prête, je serai là…

Elle se redressa pour le regarder, le cœur battant follement la chamade. L’homme qu’elle adorait venait de la demander en mariage…et à cet instant précis, Sam se trouva sans mots. La seule chose qui lui croisa l’esprit fut de retomber dans ses bras et l’embrasser comme si sa vie en dépendait…ce qui était tout à fait le cas !

Jours étranges, c’était le moins à dire. Elle flottait sur un nuage rose de bonheur mais son précieux bon sens lui hurlait de retomber sur terre, de prendre les choses avec du calme, d’attendre que l’excitation angoissée de toute la situation soit retombée. Elle s’en voulait de tant de pragmatisme analytique. Gerry, avec qui elle avait parlé longuement, s’était montré très curieux de connaître cet homme parfait, en émettant quelques petits doutes pertinents, comme tout père aimant et consciencieux.

Je l’aime, Gerry…je suis folle de lui…tu le connaîtras…si tout va bien…Bien sûr que je te tiendrai au courant…tu seras le premier à savoir ce qu’il y ait à savoir…comme si tu ne le savais pas…

Jeudi, 10 :00. Le teinturier. Impossible autrement, s’était affiché dans le planning général.

Pas de souci, Anar…je m’en charge !, chantonna t’elle en allant ouvrir.

La surprise la cloua sur place. Difficile à supposer qu’en plus d’agent double Michael De Brent arrondissait ses fins de mois en travaillant pour la teinturerie Bannion.

Je ne vais pas te faire de mal, Samantha…mais il faut que tu viennes…je t’explique après…par pitié fais semblant !

*Faire semblant !?...Il est dingue !...enfin…*

Un bref coup d’œil avant d’entrer dans le rôle la renseigna de la présence d’un complice, de quoi donner plus de véhémence à sa prestation. Elle hurla comme si on l’égorgeait, rua, mordit, griffa et finalement... se laissa enlever. Le complice entrevu s’avéra être une femme qui ne se sembla pas trop agréer sa résistance. Cette fois furieuse pour de bon Sam se trouva réduite au silence et ligotée sur un tas de vêtements allant au pressing.

*Sans doute la « douce »Alix…m***e !*


La suite ne fut pas des plus joyeuses. Camion abandonné, on l’entraîna en un trasplanage semi catastrophique après lequel, comme si cela ne suffisait pas, la harpie de service lui envoya un Stupefix traître qui, sans le secours de Michael, aurait fini douloureusement avec une rencontre avec le parquet. Il la releva et alla la déposer doucement dans un confortable divan.

Désolé, Sam…faut rester crédibles…

*Sûr…va au diable mais j’ai pigé !*

La suite fut assez prévisible. Dommage que d’où elle se trouvait, Sam ne pouvait pas voir ses capteurs et à peine entendre leur discussion. Du peu qu’elle put saisir, la femme voulait avoir les prémices pour l’interroger mais Michael réussit à la circonvenir. Qu’elle s’apitoie de son sort et lui offre un verre d’eau avec un air mitigé, la laissa penser que peut être la dénommée Alix n’était pas si cruelle que cela mais déjà son « tortionnaire » l’emmenait à la cave et fermait soigneusement la porte, avant de la détacher, en s’excusant du traitement subi et lui expliquant rapidement ce qu’il attendait d’elle.

Ok…fais toi plaisir…sois méchant…je ferai de mon mieux !

En tous cas elle défoula toutes les tensions qui avaient pu s’accumuler et hurla comme si on était en train de lui arracher l’âme. Cela dura ce cela devait durer en faisant des efforts pour ne pas se laisser aller au fou rire, mais cela aurai résulté digne de trop de soupçon.

Tu es un pitre…sais pas comment tu as pu jouer le rôle de méchant acharné, toi…ah, convainquant ? Si tu le dis…te crois…attends…cela mérite un bon cri…j’ai fait un peu de théâtre à l’école…mais on ne m’avait jamais torturée…ça va bien comme ça ?

Il lui assura ne pas avoir entendu mieux et décréta que c’était assez pour une première ronde. Il avait néanmoins l’air préoccupé de la possible suite même si assurant qu’Alix n’était pas foncièrement mauvaise et qu’il ne serait pas loin pour veiller à qu’il n’eut aucun débordement.

Merci…tu n’as pas idée de combien cela me rassure !

Une fois Michael sorti, elle sentit son beau courage flancher. Une chose était jouer la comédie tant que ce serait lui qui s’occuperait de lui soutirer Dieu sait quelle information, une autre très différente serait subir vraiment quand ce serait le tour de la mangemorte de prendre le relais.

*Tu vas en prendre pour ton grade, ma pauvre…que ce soit pour la bonne cause !*

Elle se laissa tomber dans un coin, essayant d’avoir le plus prostrée, battue et souffrante que possible, tout en murmurant une prière à Dieu, à Merlin et à tout celui susceptible de lui donner la force de tenir le coup. La porte s’ouvrant, la fit frissonner d’horreur mais elle carra les mâchoires et tendit les muscles, prête à vendre cher sa peau.

Mademoiselle Forrester ! Nous avons peu de temps, vous devez…

Elle n’avait que faire d’un discours. Se détendant avec une souplesse de chat, Sam sauta sur la mangemorte, toutes griffes dehors. Le facteur surprise joua en sa faveur mais Miss Blackstorm se défendit et néanmoins l’enjoignant de s’arrêter. Sam trouva cette requête pour le moins singulière mais pour elle, pas question de se laisser avoir si facilement. Un coup de poing et un sortilège calmant mettaient fin à sa petite démonstration quand la porte s’ouvrant livra passage à Michael arborant un air sombre qui ne présageait rien de bon. En fait, il n’était pas content du tout. Sam, de son coin, ne se priva pas d’observer la scène. Alix Blackstorm était énervée. Pas par la simple engueulade, ça allait au-delà.

*Elle est nerveuse…plus que cela…elle a peur de lui…et…on joue à quoi ici ?*

J’ai voulu remplir ma part ! Tu étais occupé.

*Hum !...cela rime à quoi ?...Elle voulait me calmer tantôt…ma main à couper !...et là…*

Laisse-moi la corriger maintenant ! NON ! Va-t’en !

Michael finit par céder. Après un regard navré, il sortit.

C’est alors que la situation prit une tournure surprenante. Après lui avoir crié n’importe quoi dessus, sa tortionnaire souffla :

Gueulez, que ça fasse vrai ! ENDOLORIS !

*Mais…ça tourne pas rond chez les mangemorts…enfin pas chez ces deux-là !!!*

Elle émit quelques cris assez faibles, trop prise de court pour faire mieux. Et puis, tout à coup, tout fut plus clair que l’eau de roche.

Je suis sûre qu’il écoute ! On recommence : ENDOLORIS !

*Oh, oui !...ça tu peux en être sûre…c’est pas vrai…c’est trop gag !!!!!*

Elle en pleurait presque…de rire, ce qui sembla vexer un peu l’autre.

Écoutez, je ne vois pas ce qu’il y a de drôle ! Michael n’est pas un tendre, vous devez le savoir après ce qu’il vous a fait. S’il n’y croit pas, je risque ma peau.

Pour si jamais, Sam préféra reprendre un peu son sérieux et fronçant un peu les sourcils, s’enquit :

Mettons cartes sur table...C’est quoi ce piège ?

La belle brune eut l’air franchement surprise.

Quel piège ? Il n’y a pas de piège, je veux vous aider…

Vraiment ?

Cela ratifia l’idée première mais pour si jamais attendit le reste de la mise en point.

Mais évidemment, sinon, vous seriez en train de vous rouler de douleur par terre ! D’ailleurs, il va falloir encore chanter un peu…

*Pauvrette…celle-là, elle n’a rien pigé !*

Ben non, imaginez-vous que j’en ai assez de ce cirque !, dit-elle, un poil arrogante, en examinant son vernis à ongles avec profond intérêt.

Alix n’en revenait pas.

Non ? Comment ça non ?

NON ! Tout simplement…il n’y a plus aucun besoin de cette charade !

C’est alors qu’Alix blêmit. Comme qui vient de mettre le doigt sur une vérité énorme et fort dérangeante.

VOUS ÊTES DE MÊCHE AVEC LUI ! Tout n’était qu’une mise en scène pour me faire avouer mon retournement…

Sam finit de se redresser et s’époussetant les vêtements, la dévisagea, très sérieuse.

Vous n’avez vraiment rien compris, hein ?...Même pas un petit peu !?

Je ne comprends pas ? J’ai très bien compris, au contraire. Mais vous ne m’aurez pas ainsi !

Elle avait peur mais était déterminée et Sam savait qu’une femme comme celle-là se sentant prise au piège, était plus dangereuse qu’un animal sauvage pris de panique.

MICHAEL !!!!! MICHAEL !!!!

La mangemorte ne chercha plus à utiliser sa baguette, terrifiée, elle ne voulait que fuir. Sam en ressentit une profonde pitié surtout quand Michael entra en scène, une expression indéchiffrable au visage.

*Bonté divine…qu’a-t-il entendu ? Et s’il l’a fait…qu’a-t-il compris ?...Ils vont s’entre tuer !!!*

Alix, vaincue gardait son arme baissée. Michael lui, se contenta de l’interroger du regard.

Je crains bien, dit Sam sans pouvoir s’empêcher de sourire, prête à éclater carrément de rire, que vous deux…avez drôlement besoin qu’on vous ouvre les yeux…Je ne sais pas depuis quand dure votre petit manège mais il faut dire que vous êtes sacrément bons pour garder vos secrets…dommage tout de même que vous n’ayez pas su que vous partagiez le même…

*Des vrais durs à cuire, ces deux-là !...Seigneur…quelles têtes !*

Elle, digne et fière. Lui, glacial.

*Glacial ?...Bon acteur, oui…il assume peu à peu…pas à dire, c’est gros comme vérité !*

Il parla d’une voix voulue neutre et posa quelques questions ponctuelles. La réaction de miss Blackstorm fut d’avouer, bravache…et quels aveux, s’il vous plaît !

*Quelle histoire atroce…pauvre fille, quelle injustice…et pourtant, elle a vu clair…c’est Justin qui va avoir aussi une drôle de surprise!*

Un silence de sépulcre s’était fait et s’en suivit alors que d’un seul mouvement, ils quittaient la cave.

Je ne sais pas vous…mais moi, ces affres me donnent faim…pas de souci, je m’en charge.

Michael ne trouva mieux qu’à distribuer des alcools, sans doute parce qu’il en avait rudement besoin. Sam accepta son verre et fila fouiller les armoires de la cuisine et le frigo à la recherche de quoi faire un repas digne de ce nom, les laissant se dire tout ce qu’ils pouvaient avoir sur le cœur. Quelques échos lui parvinrent de la réaction de la belle et cela parce qu’elle criait.

JE T’AI VU TORTURER DES GENS ! …J’ÉTAIS BIEN OBLIGÉE D’EN FAIRE AUTANT !... QUE VOULAIS-TU QUE JE PENSE DE TOI APRÈS CELA ?

Sam se lança, frénétique, dans ses préparatifs. Au séjour, le calme était revenu.

*Enfin…pas exactement un silence de mort…où diables est le poivre vert ?*

En se risquant à pointer le nez hors de la cuisine, elle ne trouva aucun cadavre mais plutôt un couple radieux.

Le dîner est prêt !

*C’est ça…papote comme une dingue, pour ce qu’ils font attention !*

Mais il fallut bien essayer de reprendre le cours de la situation réelle. Qu’ils aient vu clair entre eux ne voulait pas dire que le monde était en ordre pour autant. Le danger subsistait et pour eux, à risque redoublé. S’ils étaient découverts, Sam ne voulait même pas songer à quelle serait leur fin. Leur unique recours, jouer leur rôle, de la façon la plus convaincante possible.

Tu sais Michael, qu’il y a toujours une porte ouverte pour vous aux États-Unis…Il y a toujours une manière de disparaître sans laisser de trace…Vous n’êtes pas seuls dans cette histoire…Il faut se montrer pratiques et ne laisser rien au hasard…mais enfin…cela vous le savez aussi bien que moi…

Et ainsi de suite…

Samantha, tu devras absolument m’apprendre ça ! C’est sublime. On en aura d’ailleurs le temps… pendant ton « absence ».

Ce sera un plaisir, Alix…mais…est ce que…Justin sait que je suis…avec vous ?

Michael avoua l’avoir prévenu avec un message de rien du tout, puis, entre ceci et cela, répondre au caméléon argenté lui était complètement sorti de la tête. Il se traita de tous les noms mais Sam tint à arranger les choses à sa façon. L’isatis alla délivrer son message. Cinq minutes plus tard, un Justin hors de lui, se matérialisait en catastrophe dans le séjour. Sans attendre que les explications soient données, elle se jeta dans ses bras et insouciante des présents, l’octroya d’un baiser d'anthologie.

Surtout pas de récriminations…nous célébrons, mon chéri…mais je crois que tu ferais mieux de t’asseoir…oui, il vaut mieux, je te dis…parce que ce que tu vas apprendre risque de te mettre un peu à l’envers…

Elle n’avait pas raté son regard ombrageux à l’adresse de son copain et d’Alix, qui se tenait si près de lui.

Tu sais ce que veut dire quiproquo ?...Oui ? M’en doutais bien…alors tant mieux parce que cela te fera comprendre alors ce qui se passe ici…

Ce fut une laborieuse mise à jour qui prit son temps. Vaincre la naturelle suspicion de Justin ne fut pas chose aisée mais il finit par accepter, mi-figue, mi-raisin, que les choses étaient telles qu’on les présentait
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptySam 8 Sep - 22:20

Bien que séduisant, Justin Davenport n’était pas un coureur de jupons. Il avait eu son lot de frivolités entre son premier amour et le second mais avait un tempérament très fidèle et respectueux des engagements. Pour retenir son attention, il fallait bien autre chose qu’un agréable minois ! Cela comptait, évidemment, pour cet esthète mais ce n’était pas le principal atout en jeu. Sa compagne de vie, il l’avait imaginée parée de diverses vertus et, les croire rassemblées en Samantha Forrester ne cessait de l’émerveiller. Mignonne comme un cœur, intelligente et droite, il était certain de ne pas se tromper cette fois. Cependant, il ne voulait pas précipiter les choses entre eux. Si elle avait réussi ses « tests » personnels, lui n’était pas convaincu d’avoir passé les siens, pour autant qu’elle en ait eus. Il y aurait l’épreuve paternelle qui serait sans doute décisive. Justin ne la redoutait pas. D’après ce que Sam lui avait raconté lors des pauses du contrôle fiscal, Gerry Forrester était assez débonnaire quoique surtout préoccupé par le bonheur de sa fille unique. Il était moldu mais ouvert. Tous les espoirs étaient permis…
Sam ne s’était pas dérobée à l’aider dans cette mission inopinée concernant son ami de toujours. Au contraire de Nate, sans poser de questions idiotes, ni se montrer déçue de ne pas être le centre d’intérêt unique de Davenport, elle avait répondu plus que présent. Ceci ajouté à cela ne fit que renforcer un lien déjà bien serré.

Alors qu’il escomptait encore marquer des points dans l’affection de Samantha, voilà qu’un nouvel écueil se dressait, et non des moindres : un enlèvement.
Malgré qu’il reçût un sms succinct de son copain, Justin se calma à peine. De plus, son patronus revint bredouille : pas de réponse. De quoi se mettre à gamberger à toute pompe.
Depuis leurs classes à Poudlard, Michael et lui vivaient une amitié indéfectible. Cette confiance totale convainquit Justin qu’une raison particulière existait à ce rapt : c’était un coup du Lord ! Pourquoi Sam ? Simplement pour vérifier si Michael n’hésiterait pas à flouer un soi-disant ancien pote, sûrement.


*Bon, tu dois d’abord te calmer et réfléchir !*

Si ses présomptions s’avéraient juste, Justin devait diffuser l’information, sinon publiquement au moins au centre du ministère. La nouvelle se répandrait parmi les cafards qui hantaient ces lieux et parviendrait, forcément, aux oreilles voulues.
Conforté dans cette idée, l’Auror transplana.
Pas besoin de feindre quoique ce soit, Justin était extrêmement nerveux quand, après l’avoir fait longuement poireauter, un des adjoints du Ministre de la magie consentit à le recevoir. Légèrement ironique, Mr. Goodyear le toisa avant de marmonner en feuilletant de la paperasse :

Alors vous prétendez que votre « fiancée » vient d’être enlevée, chez vous, par deux mangemorts ?

Mon elfe les a identifiés : il s’agit de Michael De Brent et d’Alix Blackstorm !

Vous faites confiance aux dires d’un elfe ? releva-t-il ses binocles. Il est sans doute chez vous depuis des lustres, c’est cela ?

Euh… Anar n’est à mon service que depuis mon divorce mais il est fidèle. Il m’a décrit les individus, c’est moi qui les ai reconnus. J’ai assez fréquenté De Brent pour ne pas me tromper.

Donc, poursuivit l’autre sur le même ton moqueur, votre propre ami s’est introduit chez vous, comme ça… par… habitude ?

J’ai des habitudes idiotes, je l’avoue. Michael a dû s’en souvenir. Il faut tout mettre en œuvre pour…

Pourquoi ?

Pour QUI, voulez-vous dire ? Samantha Forrester est une sorcière américaine. Nos relations internationales pourraient être gravement secouées par cet incident.

Ah, fit l’autre brusquement attentif et soulagé à la fois, les affaires internationales ! Fallait le dire de suite, Mr. Davenport ! Je vous délègue aussitôt au département concerné. Au revoir et bonne chance !

De très longues minutes s’écoulèrent encore avant qu’un sous-fifre ne l’introduise dans un bureau de seconde classe. Là, une petite sorcière boulotte au chignon sévère et grosses lunettes d’écaille le reçut avec embarras. Elle avait dû lire un des messages volants venant de l’autre bureau :


Je suis Semaphora Webster, la chargée des relations avec les autres ministères magiques, en poste depuis une semaine. Votre affaire me dépasse, je ne vous le cacherai pas. Nous ne mettons pas en doute vos assertions mais ne pourrait-il pas s’agir d’un banal enlèvement ? Vous êtes très connu côté moldu, et…

Miss Webster ( c’est toujours flatteur d’appeler une cinquantenaire mademoiselle) je ne suis pas un idiot. Vous devez prévenir les autorités américaines de ce cas. Ils doivent se préparer à des fuites les concernant. De Brent et Blackstorm ne sont pas des tendres : Samantha parlera ! Il faut contrer cela, lancer des patrouilles, et…

Ne prenez pas vos rêves pour des réalités. Nous n’allons pas déclencher le plan catastrophe pour une banale sorcière étrangère !

Mais…


Poliment, avec compassion de bon aloi, il fut proprement éjecté. Il n’en espérait pas plus. Le but était atteint : les Mangemorts ne rateraient rien des réalités de cet enlèvement.
N’empêche que…
Si Michael avait été seul sur le coup, Justin aurait été plus rassuré. Savoir qu’Alix y était mêlée lui faisait craindre le pire.
Rentré à « La Folie » un pur feu le détendit.
Ses idées tournaient en boucle, sans arrêt ni but, quand enfin des nouvelles rassurantes lui parvinrent via Patronus. Il ne connaissait pas cette bestiole argentée aux allures de renard mais seule Sam aurait pu le produire en étant… heureuse !
Sa vindicte à l’encontre de son copain fondit ; il transplana illico.

Paré à débiter son fiel, il se matérialisa au séjour. Le pli lui barrant le front annonçait la couleur de ses intentions. Il n’eut pas l’occasion de les exprimer car Sam lui cloua le bec de la plus magistrale des façons avant d’annoncer :


Surtout pas de récriminations… nous célébrons, mon chéri… mais je crois que tu ferais mieux de t’asseoir…

M’asseoir ? Pourquoi est-ce qu’elle est là, libre comme l’air ? Elle devrait être enchaînée à ta place, et…

Oui, il vaut mieux, je te dis…parce que ce que tu vas apprendre risque de te mettre un peu à l’envers…

Rien ne pourra plus me mettre à l’envers que cette ignominie. Laisse-moi lui régler son compte !

Ce que femme veut… Sam le poussa dans le divan, décidée à lui faire part de certains… détails :


Tu sais ce que veut dire quiproquo ?


Tu me prends pour un ignare ? Désolé, pas à ce point !

Il ne pouvait s’empêcher d’être remonté à bloc contre le sale coup joué par son pote et son âme damnée. Certes, il était plus qu’heureux que Sam n’ait rien subi de grave mais ne pigeait pas trop le pourquoi. Ce qu’il entendit lui fit bénir son siège.

*… Ben voyons ! Alix retournée ? Il y en a qui croient au père Noël !... Oh ( faussement navré) pauvre petite chose à l’enfance triste… À d’autres !*

Les arguments avaient l’air solide pourtant. Néanmoins quand Davenport voulait se faire tête de mule, il y excellait :

Je ne doute pas un instant que Miss vipère ait pu vous berner jusqu’à l’os !... Michael arrête ! T’es bleu d’elle depuis des années : ton jugement est faussé. Elle vous met en couleur parce qu’elle s’est vue acculée. Vous n’allez pas croire… ça ?

Michael, que ses propos agaçaient indiscutablement, lui cracha un truc auquel Justin ne s’attendait pas :


… Un serment inviolable entre vous ? Mais…

Sam en rajouta une couche, plaidant qu’Alix ne lui avait fait aucun mal, qu’au contraire elle voulait la protéger du pseudo méchant De Brent.

*M***E ! C’est pas possible un truc pareil !*


S’il pigeait bien la situation, ceux-là s’étaient méfiés l’un de l’autre en se croyant ennemis jurés ?
Puisque Sam y croyait, et n’avait subi aucun dommage, Davenport accepta temporairement de gober la farce. Dans un sens, il s’en fichait pour autant que Sam fût sauve.
On lui proposa de manger un bout, ce qu’il ne put refuser car il n’avait rien avalé depuis le petit déjeuner à part un peu d’alcool.
Partager la même table que celle qu’il avait dans le collimateur depuis des années n’aida pas sa digestion d’autant qu’il fallut bien parler boutique.


Je vous ai renseigné comme kidnappeurs auprès des autorités en vigueur… ça m’a semblé logique : Voldy doit être au courant que je cherche les responsables. Qu’aviez-vous en tête pour la suite ?

Belle équipe, en vérité. Ce fut un beau flou artistique. Michael bredouilla des semblants de plans, Alix se montra plus incisive :


… Hein ? Tabasser Sam et l’abandonner à un coin de rue ? T’es vraiment givrée !

Voilà que Sam abondait dans ce sens :


… crédible peut-être, mais comment ? Je ne veux pas que tu souffres, moi !


À nouveau Miss Blackstorm intervint, prétendant qu’avec une potion efficace Sam ne ressentirait rien du tout, que les marques infligées s’effaceraient rapidement sans séquelles…


*Tu penses si je vais te croire !* Sam, murmura-t-il, c’est très sérieux. J’ai pas confiance en elle…


Elle oui !
Il finit par céder :


Admettons… ( soupir obligé) Donc, vous l’auriez torturée toute une après-midi et soirée pour obtenir… quoi ? … Ben oui, tant qu’à être crédible, faut l’être jusqu’au bout !


Joli débat ! Sam ne voyait pas la moindre info susceptible d’intéresser les mangemorts. Elle émit plusieurs suggestions qui déclenchèrent le rire général.
Au bout du compte, Justin déclara :


Vous direz que le sujet était trop… rétif. Qu’à part des noms de compatriotes contribuables frauduleux, elle n’a rien su dire. Tu en connais bien quelques-uns, non ?...

On planifia plus ou moins les choses en s’enfilant de multiples pousse-cafés.
Légèrement éméchés, ils sursautèrent en entendant une sorte de cri d’alarme. Michael pâlit et jura ; Apache dressa l’échine en feulant.
D’un geste de baguette, De Brent éteignit toutes les lumières et, alors que les autres restaient figés sur place, il s’orienta vers la source de l’effraction.
Justin voulut le suivre, Alix s’interposa :


*Elle se mêle encore de quoi, celle-là ?!*

Deux minutes plus tard, Michael revenait et rallumait les lumières. Celui ou celle qui avait voulu s’introduire en avait été pour ses frais.

Le hibou attendu n’eut pas à frapper plus de deux fois au carreau pour que Justin lui ouvre. Le pauvre volatile eut presque la patte arrachée en même temps que le rouleau tenu dedans.
La lecture confirmait le « plan » : Samantha venait d’être admise aux urgences de Ste Mangouste et n’avait cessé de le réclamer. Justin expira fortement, nourrit le hibou, le paya, le relâcha puis transplana.

Ste Mangouste, comme beaucoup d’installations sorcières, était planquée en plein quartier moldu. Pour s’y être rendu après quelques bobos magiques dus à son métier, et lors de la fausse-couche de Nate, Justin connaissait bien les lieux ainsi que quelques médecins.
Il se ficha des règles administratives, réclamant haut et fort de s’entretenir avec le médicomage en chef : le Dr Isaac Azimov. Ce dernier joua la comédie à fond en expédiant un sortilège calmant à cet énervé.
Un peu groggy quand même, Justin suivit sagement le médecin jusqu’à une chambre particulière :


J’ignore ce que vous avez trafiqué et ne veux pas le savoir. Je vous préviens, c’est très… convaincant, mais elle ne souffre pas, je vous le jure !

Averti ainsi, Justin ne put pourtant éviter de s’accrocher au bras du médicomage en entrant dans la pièce. Même sous le faible éclairage, le tableau offert aurait fait défaillir n’importe qui.
Sam… Sa Sam n’était que plaies. Visage bouffi, bleui d’œdèmes, membres bandés, elle respirait à peine :


Les salauds, s’étrangla Davenport en se précipitant au chevet de sa chérie dont il effleura le front d’un doux baiser. J’aurais pas dû marcher dans cette combine ridicule, pardonne-moi !


Une paupière lourde se releva, dévoilant un regard d’une vitalité étonnante qui l’emplit de soulagement :

Vrai ? Tu te sens bien ?

Le clin d’œil était sans équivoque.

Les gazettes sorcières diffusèrent largement l’information : une touriste américaine avait été sauvagement été agressée par des Mangemorts. Plusieurs affiches se placardèrent réclamant la tête d’un couple criminel : De Brent et Blackstorm. Des débats internationaux étaient en cours…

Ste Mangouste avait accepté que la patiente martyrisée poursuive ses soins à domicile moins de 24h après son hospitalisation. Cela valait mieux car le personnel, même sorcier et habitué aux miracles, aurait été très surpris de voir la vitesse avec laquelle cette victime récupérait en vitalité et beauté.
Entrant dans la chambre d’amis à pas feutrés, Justin sourit largement en déposant le plateau garni auprès de sa chérie qui ne conservait aucune trace des coups soi-disant portés :

Tu as bien dormi, ma douce ?... Je dois admettre avoir eu très peur… j’ai pas eu confiance, j’y peux rien. … Oui, tout est bien. Tu es si brave, je t’aime tant !

Elle aussi, apparemment…

Sam se remit mieux qu’une fleur mal arrosée qui reçoit l’ondée salvatrice. Si les médicomages avaient diagnostiqués des fractures multiples, elle n’en gardait aucune trace, rien qu’une petite fatigue que du repos arrangerait rapidement.
Justin l’entoura de toute son attention, redoutant de l’en étouffer.

Si j’exagère, dis-le franchement. Je ne supporte pas les mensonges.

Elle en profita et l’envoya paître en riant.

Lorsqu’un hibou annonça une visite imminente de la police magique, Justin devint fébrile :


Ils vont vouloir t’interroger ! On va te maquiller un peu, ok ? On s’en tient au plan.


Forcée de rester sur un lit de soi-disant souffrance, Sam – à nouveau « marquée » des sévices endurés – reçut bravement les fonctionnaires.
En retrait, Justin assista à l’entretien non sans être soufflé par l’aplomb de Sam face aux questions dérangeantes. Des photographies furent produites et identifiées. Jamais Miss Forrester ne varia dans son exposé. Quand, prétextant la fatigue, ses enquêteurs lui fichèrent la paix et furent reconduits, Justin faillit applaudir :


Ben toi, tu mettrais en couleur le Pape lui-même !

Ils en rirent mais savaient l’un comme l’autre ce que ces déclarations allaient déclencher : une chasse à l’homme.
Déconfit, Davenport dit à la « malade » qui s’était relevée pour effacer la supercherie devant un miroir:


J’aurais pas dû avertir le ministère !... Il est dans le pétrin jusqu’au cou, là… Ils sont ? … Je me fous de ce qu’il adviendra d’Alix… Non, je ne l’encadre pas du tout. Tu n’imagines pas le plaisir qu’elle a pris en m’assommant, la garce ! … Ouais, peut-être que c’est qu’une plaie d’orgueil, n’empêche que Michael est le plus à plaindre ! Demain, si tu te sens assez en forme, j’aimerais aller voir Lucas avec toi… Mon filleul, le fils de Michael… Oui, j’ai maintenu le contact : il doit savoir qui est son père, qui il est vraiment ! Tu vas adorer ce gosse !

Ainsi fut fait.

Lord Cavendish, ancien magistrat, était tombé amoureux d’Aylinna De Brent, une veuve pas si éplorée que ça de son statut mais au passé lourd et difficile. Qu’un beau jour ils se soient vu confier la garde d’un petit-fils ne les avaient pas trop réjouis. Quand Michael fut déchu de ses droits parentaux en raison de son appartenance plus que suspecte aux forces du mal, le couple avait pris les mesures qui s’imposaient en refusant tout contact entre père et fils.
Régulièrement, le gamin recevait des cadeaux adressé par ce père fantôme, ainsi que de la part de son parrain. Déjà très gâté par ses grands-parents, le petit garçon aurait pu profiter de la situation en devenant une sorte de despote en culottes courtes, mais non. Il demeurait innocent, comme une chrysalide en attente de changement.
Justin prévint de sa visite imminente. À peine introduit dans le manoir des Cavendish, Lucas, du haut de ses cinq ans, déboula se jeter dans ses jambes :


PAPA !

L’enlevant dans ses bras en riant, Justin l’embrassa et rectifia aussitôt le tir :

Lucas, mon chéri, tu le sais : je ne suis pas ton père. C’est lui qui m’envoie pour te dire qu’il t’aime.

Mais… je ne le vois jamais…

Ce n’est pas de sa faute, mon chou. Il a des ennuis, je te l’ai dit. Il fait tout ce qu’il peut pour te revoir, je le sais.

La tête du gosse marquait un profond déni quant à ces assertions mais il se laissa câliner sans renâcler. Il avisa Sam, en retrait :

C’est qui, elle ?

Je te présente Sam, Samantha, une grande amie. Dis-lui bonjour.

Reposant le gamin par terre, Justin s’émut presque des convenances inculquées à un si jeune enfant qui esquissa un baisemain presque parfait en saluant l’inconnue. L’instant d’après, il l’avait adoptée :

Tu veux voir mon chien ?

Sam fila à sa suite en rigolant ; lui dut affronter les Cavendish auxquels il présenta ses respects, à demi fermé :

Lady Aylinna, Milord, merci d’avoir accepté de nous recevoir.

Tu es toujours le bienvenu ici, fiston !

Nous avons appris ! Nous savons tout. La police nous a interrogés. Quelle ignominie !

J’en suis navré mais vous ne savez pas tout.

C’est ça, défends-le, comme d’habitude ! J’ai mis au monde des monstres ! Tu ne peux pas prétendre le contraire, surtout après ce qu’il vient de te faire !

Sam, radieuse, les joues rosies d’excitation après une course folle, déboula à la suite d’un Lucas animé et d’un chiot joueur.

Voici sa victime, s’empressa Justin en attrapant sa belle au vol. Avouez qu’elle est plutôt en forme ! Sam, voici la mère de Michael et son beau-père, les grands-parents de Lucas. Ils restent persuadés que Michael est un traître malgré que je leur jure que non depuis longtemps…

Entre risette au garçonnet, flatteries au labrador, Sam tenta d’être convaincante. Si Lord Cavendish fut plutôt positif, sa femme demeura de marbre :

Quoi que vous disiez, Michael est perdu surtout s’il a retrouvé cette Blackstorm ! Ce ne sont pas des propos à tenir devant de jeunes oreilles. Lucas, mon chéri, va jouer dehors avec Jake.

Non ! Si on parle de mon père, je veux…


Voyant les sourcils d’Aylinna se dresser en accent circonflexe, Justin intervint en s’accroupissant près du bout d’homme qu’il embrassa :

Fais ce que grand-mère demande. (clin d’œil) On jouera après, ok ?


La discussion des « grands » se poursuivit devant une tasse de thé et des cakes.


Je répète : vous vous faites de fausses idées sur Michael. Il a de gros ennuis mais ce n’est pas un traître, Sam en est la preuve… vivante !

Sa merveilleuse compagne y alla de son mot et les traits de Lady Cavendish s’adoucirent, comme pris d’un fol espoir.

Je… Je serais bien tentée de vous croire mais…

Justin allait insister quand un cri à glacer le sang retentit.
D’un même bond, tous furent debout.


LUCAS !

Aucun n’eut le temps de se précipiter dehors, le mal vint à eux.
Tenant fermement le gamin d’un bras étrangleur, baguette contre le cou fragile, Ariana entra.
Cette jeune femme aurait pu être jolie sans ce rictus mauvais qui tordait ses traits. Elle ne fit pas de fioritures :


J’ai trois sorciers avec moi, derrière. Ton système anti-intrusion ne vaut rien, mère ! JE VEUX MICHAEL ICI ! Toi, (elle désigna Justin de sa baguette) appelle-le !

Ariana… L’enfant n’y est pour rien, je…

APPELLE-LE ! Suffit de voir l’état de ta catin pour piger l’embrouille. APPELLE-LE, ou il y passe !

Lucas, ne se débattait pas. Grave, il subissait, comme résigné.

Justin lui adressa un clin d’œil :

Papa va venir !

Il sortit son GSM et pianota furieusement un sms. Le code était établi depuis longtemps, Ariana n’y vit que du feu…
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyVen 21 Sep - 16:32

Quelle soirée ! Sam en avait connues d’animées mais celle là dépassait presque les bornes. La situation était grave, pas de doute, pourtant, elle était en train de beaucoup s’amuser. Son idée des anglais conventionnels se trouvait agréablement chamboulée en compagnie de ces trois là et lui permettait de découvrir une nouvelle facette chez son chéri : plus têtu que lui, difficile.

Il ne gobait pas Miss Blackstorm, pensait que son ami, pourtant aussi irascible que lui, mentait de bout à bout, berné jusqu’à l’os par les beaux yeux de la miss, qui étaient magnifiques, soit dit en passant.


Elle vous met en couleur parce qu’elle s’est vue acculée. Vous n’allez pas croire… ça ?

Michael rebattit ses propos avec d’autres, dont un indubitablement qualifiable de sans appel :le serment inviolable qui le liait à sa brune. Mais même avec cela, Justin doutait.

Alix a fait tout son possible pour éviter que Michael me « torture »…tu vas tout de même pas me dire que je ne sais pas discerner, moi…c’est mon boulot…Elle était convaincue que ton copain allait me zigouiller ! Et lui, sûr, que c’était elle qui allait me faire passer un fameux quart d’heure…On finit de manger ?

Jolie façon de le calmer un peu, son incrédule. Après un dessert, très réussi, on passa aux digestifs, question de se mettre en forme pour discuter la suite de l’histoire. Il ne fallait pas être devineresse pour savoir que Mr. Davenport n’était pas du tout heureux de faire des plans pour sauver la peau de son ennemie.

*Mais pour Michael, il se laisserait damner en enfer !*

Je vous ai renseigné comme kidnappeurs auprès des autorités en vigueur… ça m’a semblé logique : Voldy doit être au courant que je cherche les responsables. Qu’aviez-vous en tête pour la suite ?

*Évidemment…rien ! Qui allait s’imaginer que tout tournerait de la sorte !?*


Ce qui était effectivement le cas. La seule qui semblait avoir des idées plus consistantes était Alix, qui pour des raisons compréhensibles n’avait presque pas ouvert la bouche jusque là. Ce qu’elle émit, ne fut pas pour faire sauter Sam de joie mais comme plan, il était imbattable.

Comme quoi, je bois ta préparation, un p’tit sort par ci , un autre par là et j’ai l’air d’avoir subi…le plus atroce martyre…

Justin avait bondi de sa place, livide de fureur :


Hein ? Tabasser Sam et l’abandonner à un coin de rue ? T’es vraiment givrée !

*Givrée ?...tu veux rire, elle a bon sens et sang froid à en revendre !*

Alix la rassurant sur le fait qu’elle ne souffrirait pas et qu’il n’y aurait pas de séquelles. Sam émit un soupir faussement tragique, en disant :

Bon, ce n’est pas exactement ce que j’avais prévu pour mes vacances mais tant qu’à faire cela me semble génial !...Je suis partante, j’ai confiance en vous !

La suite ne fut pas triste. Chercher quelque information susceptible d’intéresser les Mangemorts leur prit bonne partie de la soirée, arrosée en conséquence. Que d’idées épiques, désopilantes la plupart, ne s’émirent pas, les faisant rire comme des malades. En conclusion, il leur fallut admettre que bien peu était ce qu’on pouvait soutirer d’une inspectrice fiscale travaillant pour le département du Trésor Américain.
Une alerte à l’intrus se déclenchant tard dans la nuit mit fin à leur « joyeuse » réunion. On peaufina rapidement les derniers détails du plan et après le départ, bien malgré lui d’un Justin se faisant tout le mauvais sang du monde, il ne resta plus qu’à initier la dernière phase. Alix qui semblait avoir toute classe d’ingrédients pour ses potions à portée de main, tarda peu de temps á concocter sa préparation et la lui présenter.

Ça a l’air de savoir affreux !, minauda t’elle en fronçant le nez, mais si c’est pour la bonne cause !

Cela savait encore pire et les résultats furent, à part de rapides, absolument effrayants.

Si je reste comme ça…Justin ne sera pas le seul à en vous en vouloir !, rigola t’elle, en contemplant l’image que lui renvoyait le miroir, pour convaincant…on peut pas demander plus…que mon cadavre !...Mais enfin…finissons en ! Je vous souhaite toute la chance du monde !

Michael semblait très mitigé en prenant congé.

Suis désolé que cela doive se passer ainsi…on se reverra, si tout va bien, quelque part où il fera bon vivre…je suis en dette avec toi, tu es une femme merveilleuse !

Si tout va bien…ce sera bientôt ! murmura t’elle avant qu’Alix, suivant le plan n’effectue un sortilège d’inconscience qui l’envoya proprement dans les vapes.

Elle se réveilla, comme convenu, paisiblement, sans avoir mal nulle part, peu avant que Justin ne débarqua dans un état de nerfs qui n’avait rien de feint, même si leur complice, le docteur, l’avait rassuré au préalable. Qu’elle se feigne à demi morte n’avait rien ôté à très fine ouïe.

Les salauds ! J’aurais pas dû marcher dans cette combine ridicule, pardonne-moi !

*Quel homme merveilleux…et incrédule !*

Pas le moment de faire de grands aveux, elle se contenta de relever, le peu possible, une paupière enflée et lui décocher son meilleur regard de pas souffrante du tout.

Vrai ? Tu te sens bien ?

Cligner de l’œil en ce cas s’avérait aventureux mais elle s’arrangea. Le lendemain, alors que le monde sorcier britannique se bouleversait de sa terrible aventure et que les murs se tapissaient des portraits des coupables de l’ignominie, Sam quittait Ste. Mangouste, à l’avis de ceux qui l’avaient vue, pour aller mourir en paix…ailleurs. S’ils avaient su que même avant de parvenir à La Folie, son semblant récupérait déjà sa normalité.

*Si Alix apprend à faire la cuisine aussi bien qu’elle s’y prend avec les potions…ce sera fameux !*

Le reflet du miroir ne mentait pas, elle ne portait aucune trace de son aventure. Après quelques bonnes heures de sommeil réparateur, elle se sentait parfaitement d’aplomb quand, entrant à pas de loup, Justin arriva avec un somptueux plateau garni qui lui mit l’eau à la bouche.

Salut, toi…quelle merveille, je meurs de faim !

Tu as bien dormi, ma douce ?

Comme un bébé content…ne t’en fais pas, Justin…je me porte comme un charme.

Je dois admettre avoir eu très peur… j’ai pas eu confiance, j’y peux rien.

Elle abandonna son repas pour aller se lover dans ses bras, follement attendrie.

Moi, je vais bien…mais et toi ?...Le plan ?

Il la rassura sur ce point.


Tu es si brave, je t’aime tant !

Relevant la tête, elle le regarda, lui flattant la joue très doucement.


Voilà qui tombe bien…parce que moi aussi je t’aime, Justin Davenport !

Comme on pouvait s’y attendre, les fonctionnaires ministériels voulurent avoir la version des faits de sa propre bouche. Avec l’aide de Justin, elle reprit son allure de victime d’innommables sévices et reçut les visiteurs dans son lit de souffrance. Ravie, elle constata que ces braves gens ou pas si braves que cela, allez savoir, frissonnaient en la voyant.

Je répondrai de mon mieux, messieurs…mais faites vite…vous comprendrez…

Ils comprenaient. Néanmoins l’interrogatoire fut serré. Maintes questions répétées plusieurs fois. Sa version fut invariable. Quand on lui présenta les photos de ses tortionnaires, elle acquiesça, tremblante, les larmes aux yeux, la voix entrecoupée.

Bien…sûr…je les reconnais…comment pourrai je les oublier ?, gémissement et frisson d’horreur à l’appui, ce…sont bien eux…je n’en peux plus…je veux…rentrer chez moi !!!, et de sangloter éperdue, alors que Justin mettait fin à l’entretien et reconduisait les fonctionnaires, consternés.

Ben toi, tu mettrais en couleur le Pape lui-même !

Elle rit avec lui mais reprit son sérieux de suite.

Exagère pas…mais si la prestation était bonne…on sait ce qui va se passer…

Il le savait très bien. La chasse à l’homme serait lancée, avec acharnement et Justin s’en voulait à mort, assurant qu’avertir le ministère avait sans doute été une erreur.

Tu sais très bien que cela ne pouvait être autrement. Pas si le plan doit fonctionner.

Il est dans le pétrin jusqu’au cou, là…

Après une profonde inspiration, Sam qui s’était tenue tout contre lui, se redressa et le regarda en face.

Pas lui tout seul, Justin…Ils ! Michael et Alix.

Je me fous de ce qu’il adviendra d’Alix.

Je sais que tu ne l’encadres pas, à suite de ce qui s’est passé…


Tu n’imagines pas le plaisir qu’elle a pris en m’assommant, la garce !


Excuse moi, mais j’aurais sans doute fait la même chose si tu avais voulu m’enfermer à Azkaban…tu aurais agi de même…Alix ne faisait que se défendre…elle ne voulait pas aller en prison, toi tu y tenais…essaye de voir cette situation rationnellement !

Et Mr. Davenport de ronchonner, fermé.

Ouais, peut-être que c’est qu’une plaie d’orgueil, n’empêche que Michael est le plus à plaindre !

Sam sourit, tristement en lui frôlant la bouche d’un baiser.

Non, il n’est pas à plaindre pour ce qui l’attache à Alix…Il l’aime…il l’aime comme un dingue et elle le lui rend bien. Cela ne vient pas d’hier…tu devras finir par l’accepter, mon amour…parce que sans cela…tu vas perdre l’amitié de Michael qui signifie tant pour toi…Oui. Je sais que vous êtes comme des frères, unis à la vie, à la mort…mais l’amour est plus fort que tout...si tu dénigres Alix, tu perds Michael.

Et avant qu’il puisse riposter, l’avait embrassé longuement, fiévreusement.

Je t’aime comme une dingue, moi aussi…et maintenant…je vais préparer un Soufflé Grand Marnier…et suis sûre qu’il sera meilleur que le tien…

Elle fila en riant. Il ne tarda pas plus de deux minutes à la rejoindre.

Le lendemain, elle l’accompagnait visiter son filleul, le fils de Michael. Justin l’avait mise au courant de la singularité de la situation. Le petit Lucas vivait chez ses augustes grands parents qui avaient déchu son père de ses droits parentaux.


*Il n’y a rien comme l’union familiale !*


Lucas De Brent était une miniature de son père. L’accueil dont il les dispensa, faillit tirer des larmes à Sam. Pauvre petit garçon solitaire qui rêvait de voir un père qu’il ne connaissait même pas. Si poli, si adorable, la faisant fondre avec son baisemain, pour juste après l’inviter à connaître son chien. Sans aucun souci du protocole à suivre, Sam courut avec lui après le chiot enjoué. Elle riait encore avec le gamin en déboulant face à Justin, flanqué de Ses Seigneuries. Impossible ne pas deviner leur thème de conversation quand son chéri la rattrapa encore en pleine course :

Voici sa victime. Avouez qu’elle est plutôt en forme ! Sam, voici la mère de Michael et son beau-père, les grands-parents de Lucas. Ils restent persuadés que Michael est un traître malgré que je leur jure que non depuis longtemps.

*Seigneur…dois quand même pas faire la révérence, non ?...Maman a l’air aussi sympa qu’une trique…Beau papa par contre…*

Enchantée de faire votre connaissance, Milady…Milord. Je suis Samantha Forrester, de Miami…et non, je ne suis pas la victime de votre fils…plutôt son amie et complice…Oui, Lucas…on continue dans un petit moment…Ce que dit Justin et que je corrobore est vrai…Michael n’est pas du tout ce que vous pensez…

*Pas donné…Miss Forrester, USA…elle s’en fiche…t’es mieux que rien pour Madame !*

Quoi que vous disiez, Michael est perdu surtout s’il a retrouvé cette Blackstorm !

Et de renvoyer Lucas jouer avec son chien.

*Pauvre Alix…sa galerie d’admirateurs est plutôt réduite !*

Lord Cavendish, plus sociable que sa femme, s’intéressa, poliment, à Sam.

Je suis vérificatrice fiscale, Milord, du IRS, service de coopération internationale et...inter-mondes si vous voyez de quoi je parle.

Il savait et rit de bon cœur en jurant n’avoir rien à devoir au Fisc. Cela détendit un brin l’atmosphère. De son côté Justin trimait toujours avec Milady.

Je répète : vous vous faites de fausses idées sur Michael. Il a de gros ennuis mais ce n’est pas un traître, Sam en est la preuve… vivante !

Madame, croyez nous. Justin ne se laisse pas emporter par son affection envers votre fils. Il a confiance en lui et je peux vous dire que ce qui occupe si bien Michael depuis des années, est, tout au contraire de ce que vous pensez…la mission la plus louable et sacrifiée pour sauver le monde sorcier…

Elle vit une lueur d’espoir s’allumer dans le regard de Milady, ses paroles s’attendrissaient déjà quand un cri épouvantable se laissa entendre, les faisant bondir de leurs places.

*Le petit !!!*

De sa vie, Sam n’avait pu imaginer pareille cruauté peints sur les traits d’une femme. Elle manquait d’étrangler Lucas, tout en le menaçant de sa baguette et les dévisageait tous avec une haine palpable.

*Et celle là…c’est qui ?*

Elle ne tarda rien à le savoir. La diablesse n’était autre que la sœur mangemorte de Michael et ne réclamait rien d’autre que la présence de son frère. Justin se rebiffait.

APPELLE-LE ! Suffit de voir l’état de ta catin pour piger l’embrouille. APPELLE-LE, ou il y passe !

*Maudite femme… !*

Le petit garçon ne cillait pas. Brave petit soldat bien dressé. La baguette lui démangeant la main, Sam comprit l’inutilité d’intervenir en ce moment. Justin envoya un SMS à son ami.

*Très sorcier !*

La suite alla très rapidement. Comme dans ces films où l’action se déroule à l’accéléré. L’arrivée de Michael mit, comme on pouvait l’imaginer, le feu aux poudres. D’en voir eu le temps, Samantha aurait pleuré en voyant père et fils face à face, il y avait une folle tendresse dans le regard de Michael et une merveilleuse assurance dans ceux du petit. S’en suivit un échange venimeux entre frère et sœur. Il la cherchait, essayant de lui faire perdre contenance, la rendant plus folle de rage si possible.

*Il gagne du temps…Alix ne tarde pas !*

En attendant, il fallut entendre les propos déments de cette femme. Sam sentit son sang se glacer quand la perfide Ariana leur fit part de ses intentions : tuer son frère et fuir avec Lucas pour le convertir au Mal. Elle crut que Michal perdrait la tête pour de bon mais miraculeusement, des bruits de lutte leur parvinrent, distrayant la mangemorte le temps suffisant pour que le père enragé mette son rejeton à sauf…Ce qui s’en suivit la paralysa d’horreur un instant. Le beau visage de cet homme, qu’elle défendait minutes auparavant l’intégrité et bonté de cœur, se transforma en un masque d’inhumaine froideur en pointant sur sa sœur un pistolet…et l'abattant sans démontrer le moindre émoi.

*Seigneur Dieu…ils en ont des façons de régler leurs différends !*

Comme supposé Alix déboula en assurant avoir dégagé le terrain, sauf que celui là s’emplit en un clin d’œil d’agents du Ministère.

*Il arrive quand, Zorro ?*

Elle retint Lucas, maintenant affolé, en voyant Michael pousser la femme de sa vie vers Justin et elle, en lui ordonnant de partir. La belle ne voulait rien savoir. Justin ne bougea pas un doigt, faisant mine de s’occuper à protester auprès des Aurors.

Pas le moment de faire de chichis…on fiche le camp !!!

Elle releva Lucas et accrochant Alix du bras…trasplana. Fameux atterrissage, le leur. Sur le beau tapis d’Aubusson d’un des salons de La Folie, empêtrés bras et jambes, avec un enfant effrayé qui après avoir vomi commença à pleurer. Mais ce ne fut rien de comparable à la réaction de mégère de Miss Blackstorm, qui lui sauta dessus, toutes griffes dehors en hurlant comme une folle. Les cris de Lucas s’ajoutant au vacarme, on pensait à la fin du monde.

ARRÊTE !!!, s’arrangeant à la comme on peut et écartant le petit à temps, Sam se vit obligée à flanquer à Alix une paire de gifles bien senties, s’en prenant deux en retour, BON SANG…ÇA SUFFIT !!!!

Une prise de judo mit fin à la volée de claques. Immobilisée au sol, Alix lui lança un regard féroce.

FERME LÀ, ALIX !!!...tu fais peur à Lucas…Là, mon chéri, tout doux…Tu ne comprends pas, miss, que c’était la seule façon de t’en sortir…Michael l’a voulu ainsi…si tu continues de gueuler je te stupefixe…Viens là, mon bout de chou…, elle cueillit Lucas encore en pleurs dans ses bras tout en se relevant, non, Lucas…cette dame n’est pas méchante…au contraire…elle t’aime beaucoup…mais elle est effrayée aussi…

Lui tendant la main, elle aida Alix à se relever.

N’essaye pas d’aller le rejoindre…ce serait stupide. On va rester ici, sagement…à attendre…à prendre soin de cet adorable petit garçon…
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyMer 26 Sep - 11:30

S’il devait faire le bilan de sa vie, Justin Davenport pouvait se vanter de s’en être bien – très bien, même- sorti. Des revers, il en avait connus et son égo avait souffert plus que sa personne physique, il est vrai. Il avait entrevu l’échec de son mariage avant qu’il soit consommé mais cela n’empêchait pas qu’il en fut très atteint. Samantha était sa voie, il l’avait deviné avec ou sans soufflé au grand Marnier mais n’avait pas osé dépasser les limites de probité qu’il s’était imposées... Pas comme Nate.
Ce chapitre étant clos, une route royale s’ouvrait à lui, à eux.
Tout aurait pu devenir roses et violettes s’il n’y avait pas eu Michael et ses sempiternels ennuis.
Un pacte est un pacte. Entre eux, c’était presque un mariage : à la vie à la mort.
S’arranger pour conserver la crédibilité de De Brent vis-à-vis des Mangemorts ne fut pas donné.
Qu’en plus ils s’en prennent à Sam faillit le faire disjoncter grave. Il admettait tout de Michael mais là… Avec Blackstorm en prime…
Les révélations délivrées chez Michael le troublèrent néanmoins beaucoup mais pas assez pour faire tomber son ressentiment vis-à-vis d’Alix.
Au moins Sam était confiante, elle ! Au point d’agréer la mise en scène prévue par la tordue de service. Cependant Blackstorm avait tenu sa promesse : Sam était indemne.
Pour cela, Justin accepta d’enterrer la hache de guerre d’autant que sa chérie lui fit la leçon, très gentiment du reste. S’il fallait accepter Alix ( soupir) il le ferait… quand il serait certain de ses bonnes intentions.

Revoir son filleul plut énormément à Justin. Souvent il lui était arrivé d’envier Michael qui avait réussi là où il avait échoué. Sauf que son pote n’était pas plus heureux qu’ainsi avec la tournure des événements. Se cacher de tous, laisser courir d’affreuses rumeurs sur son dos, se séparer de son fils… voilà le lot des agents-doubles. Que Sam s’entende bien avec le petit garçon lui laissa entrevoir bien des joies futures...
Là, Davenport était décidé à prouver à Lady Cavendish qu’elle se trompait lourdement sur le compte de son cadet. Hélas, les choses prirent une tournure inattendue avec l’intervention d’Ariana De Brent. Mangemorte notoire, sans l’ombre d’un doute, elle voulait la peau de Michael pour diverses raisons : il héritait de la colossale fortune familiale et avait toujours été le chouchou de ses parents. Pas d’échappatoire possible, Justin dut contacter son copain.
Ariana ne connaissait rien au monde moldu et que Davenport utile un téléphone ne l’étonna qu’à moitié. Les palabres étaient inutiles avec cette demi-folle. On attendit, en silence, que débarque l’appelé.
Il vint seul. Ses traits reflétaient une profonde détermination que n’apprécia pas du tout Justin.

*Fais pas ça Michael ! Fais pas ça !*

Ses prières se perdirent aux cieux. Dès que son fils fut hors des pattes de sa maudite tante, l’affaire se régla avec une détonation radicale. Nul ne pleurerait la perte d’Ariana, même pas sa mère.
Tout aurait pu s’achever là si une intervention musclée n’avait eu lieu. Sam disparut en emportant Lucas et Alix dans la foulée.
Lord Cavendish tenta de s’interposer mais Redvers, qui menait le groupe, n’entendit rien.


Ralph, bon Dieu, tu te goures complètement ! essaya Justin, en vain.

Et voilà Lady Cavendish dans les vapes. Michael eut le malheur de se précipiter, ce qui lui valut un repulso magistral. Justin frémit en entendant le craquement des os.

ESPÈCE DE BARBARE ! cria-t-il en lui sautant à la gorge.

Il se retrouva avec une baguette sous le menton :

Davenport… Pourquoi ça ne m’étonne pas que tu sois là, en compagnie de cette ordure.

D’un geste sec du poignet, Justin écarta la menace, plantant son regard des mauvais jours dans ceux de l’abruti :

Je sais des choses que tu ignores ! Si j’étais à ta place, j’afficherais profil bas.

Lord Cavendish avait redressé sa femme inanimée puis s’était penché sur son beau-fils. Il intervint :

C’est sérieux ! Appelez les secours !

Ralph, obéis ! *Ou il t’en cuira*

Les injonctions firent leurs effets. Redvers agit :

Emmenez ce traitre à Ste Mangouste. Philton et Goart, vous restez ici, interrogez ces gens.

Il désigna plusieurs de ses sbires à la fouille systématique du manoir puis se tourna, mauvais, vers Justin :

Quant à nous… Herbert avec moi. Nous rentrons au ministère.

Pas le temps de protester, Justin fut proprement embarqué dans un transplanage express.
On le laissa « gentiment » croupir en longueur dans une cellule infecte des sous-sols. Dépouillé de sa baguette, il rongea son frein. Il avait cité quelques noms avant d’être écroué et espérait que cela porterait ses fruits.
Bingo !
Aussi fermé que sa grille, un garde-chiourme flanqué d’un Auror connu, vint lui ouvrir :


Salut, Phil ! le nargua-t-il. Je peux sortir ?

Parade pas trop, Davenport. Je dois te conduire en haut…


Wow ! Le ministre en personne désire causer ? Te bile pas, Phil ! Tout ira bien.


Très assuré, en apparence, Justin subit son escorte, plaisantant au passage des étages via ascenseur. La mécanique, vieillotte, rythma l’élévation dans d’affreux grincement.
Fermé, Philip Anders ne répondit pas aux allusions sauf lorsqu’ils s’arrêtèrent au second étage et non au premier comme attendu.
Voilà de quoi intriguer Justin. Son compagnon soupira en le guidant jusqu’à une porte massive après des couloirs interminables.
Un « bonne chance » plus tard, Justin fut confronté à son chef : Kingsley Shacklebolt.
Un échange de politesses assez froides suivit, puis :


Assieds-toi, Justin ! Tu veux un verre ?

Pourquoi suis-je ici ? attaqua Davenport après un bref acquiescement.

Le grand noir se gratta la tête, déplaçant sa toque couvre-chef de manière cocasse.

Tu n’as pas respecté les consignes, Justin.


Lesquelles ? J’en ai enfreint tellement que j’ai oublié…

C’est toi qui as dénoncé De Brent et on t’a retrouvé chez sa mère, un cadavre à ses pieds !
Tu n’avais pas l’air de vouloir le coffrer, selon Redvers. Que foutais-tu là ?


Tu sais aussi bien que moi que Redvers est un c*n ! Je visitais mon filleul, j’en ai le droit.

Et, par le plus pur des hasards, De Brent est venu dire coucou à son fils chéri...

La pièce est sécurisée ? demanda Justin abruptement.

Naturellement, elle l’était. Justin se détendit, étirant ses articulations dont plusieurs craquèrent. Puis, nonchalant, il fouilla sa poche intérieure, en sortit un étui à cigarettes qu’il présenta à l’Auror en chef :

Tout ça c’est du pipeau, tu es au courant, n’est-ce pas ?


Applewithe a fait du foin…

Normal, dit Justin en fumant, à l’aise.

Il toisa son vis-à-vis droit dans les yeux :

De Brent est intouchable, c’est clair ? On doit favoriser ses actes à n’importe quel prix. J’espère qu’il n’est pas trop amoché au moins ?

Shacklebolt le rassura, mitigé. Justin crut bon d’en rajouter :

Va falloir calmer tes chiens sans pour autant donner trop de mou sinon la couverture de Michael va sauter or IL FAUT qu’il reste chez les autres. C’est un atout majeur à notre cause.


Applewithe dit pareil mais Blackstorm…

On s’en fout. Michael est assez grand pour savoir quoi. *Tu parles !* Qu’est-ce que vous avez envisagé pour lui ?

Il y aura procès, je le crains…


Justin pâlit puis se reprit.

On va éviter ça. J’ai les coudées franches ?

Le grand noir était loin d’être idiot dans le monde pourri du ministère. Sa main à couper, Justin le devinait membre de l’Ordre du Phénix, chose tue, évidemment. Sa position n’était pas enviable.

Je dois te mettre en examen, Justin. Pas que je le veuille, mais la conjoncture actuelle…

Je comprends. Je fricote de trop près avec « l’ennemi » ? C’est pas un problème. Tous savent que je défends Michael par… amitié. Dis simplement la vérité : j’étais là par hasard. Michael a descendu sa sœur ? Et alors ? Il nous a plutôt rendu service, non ?

Les Mangemorts capturés sur place ont avoués que…

Justin tiqua en entendant de quoi il retournait. Alix, encore elle, aurait prétendu que…
Voilà de quoi remonter Davenport.


Je m’occupe de ça, et du reste. Laisse-moi faire. Tu me connais assez pour me faire confiance, non ?

Même embarrassé, Kingsley finit par approuver.
Libéré d’obligations, Justin transplana illico chez lui.
Alix lui sauta dessus ; il l’ignora, ne s’occupant que de Samantha.


… ça va. Le plus dur est passé. Lucas va bien ?... Michael est à Ste Mangouste. J’ai beaucoup de trucs en cours… Non, on ne m’a pas passé à tabac, juste interrogé. Les pontes savent, c’est le principal… C’est complexe.

Un verre, un baiser, il serait bien resté mais le devoir avant tout :

Je repars mais ne tarde pas. Je t’aime.

Il passa à Ste Mangouste s’informer sur le patient qu’il ne put approcher malgré ses protestations.
Le docteur Asimov se montra rassurant. La requête de Justin le fit pourtant tiquer.


… Mais cela va à l’encontre de toute éthique professionnelle, Justin ! Même une saloperie de Mangemort a droit à…

Je ne demande pas à ce qu’il souffre, Isaac ! Seulement qu’il en ait l’air. Il faut que Michael reste ici le plus longtemps possible. Il n’est pas ce que l’on prétend.

Asimov connaissait bien Davenport et sa droiture. Il préféra ne pas obtenir de détails mais promit de se conformer à la directive générale. De Brent ne sortirait pas de sitôt.
Rassuré sur ce point, Justin dépensa beaucoup d’énergie magique en déplacements.
Il retourna chez les Cavendish où il dut répondre à un interrogatoire en règle. Marrant de voir à quel point Lord John tenait à son beau-fils. Il plaida sa cause, affirma que Lucas était à l’abri puis s’informa lui-même quant au déroulement des affaires judiciaires.
Ce qu’il entendit ne le mit pas en joie. Le Lord avait déjà contacté plusieurs juristes patentés et tous racontaient pareil :


Vu la conjoncture actuelle, le ministère veut monter l’affaire rapidement et… avec éclat.

Ouais ! Pour prouver au bon peuple qu’ils agissent quand même, râla Justin.

Pas faux, mon garçon. Mais avec les dépositions des bonnes personnes…

Justin reçut une liste avec les noms de sommités du barreau. Il l’empocha, accepta une tasse de thé servie par une Lady encore secouée :

Tout ira bien, Lady Cavendish…

Promettez-moi que mon dernier enfant ne pourrira pas à Azkaban comme son père…

Je ferai tout pour lui éviter ça.

Sa rencontre avec maître Albermale fut très… cocasse. Cette antiquité du monde sorcier vivait depuis près d’un siècle dans le même petit manoir poussiéreux. Le serviteur qui répondit à la cloche rouillée de l’entrée devait, lui aussi, friser les quatre-vingt balais. D’un pas traînant, il l’amena à travers d’obscurs couloirs jusqu’à un salon bourré d’objets anciens. Près de la cheminée où ronflait un beau feu, sommeillait… une momie.

*J’arrive trop tard ! Il est mort.* pensa Justin près du vieillard chenu au teint cireux. Il toussota pour vérifier et sursauta autant que l’avocat lorsque celui-ci se redressa en le fixant d’un œil très animé :

Davenport, c’est ça ? John m’a prévenu plus tôt dans la journée. Asseyez-vous, mon jeune ami, ou mon torticolis va se réveiller. Davenport… parent avec Edward et Constance ? J’ai bien connu votre père : un brave homme.

Très, euh… moldu.

Et alors ? Si je n’avais dû m’occuper que d’affaires sorcières, je serais pauvre et à la retraite depuis longtemps ! Ainsi donc vous désireriez éviter Azkaban à une crapule…

Justin vit rouge. Il s’outra :

Michael De Brent n’est pas…

Je sais, pouffa l’ancêtre. C’est votre ami, et vous le défendrez envers et contre tous. Mais, dans ce cas précis, les bonnes intentions ne suffiront pas à lui éviter Azkaban. Du thé ?


Justin avait horreur de ça, même en étant anglais jusqu’au bout des ongles.
Perspicace, le vieil homme accrocha la carafe de la tablette posée près de lui :


Ça, c’est mon thé personnel. Julius croit encore que, dedans, c’est cette lavasse qu’il adore me servir. À votre santé, Justin !

Ils trinquèrent.
Assez éberlué par une vivacité inattendue, Davenport écouta sentencieusement les conseils du maître du barreau. Selon lui, la position de Michael était indéfendable, de quoi désespérer l’Auror :


… j’ai dit pour le moment ! Laissez-moi réfléchir à tout cela et repassez me voir demain midi. Vous devriez vous reposer, vous paraissez crevé…

Il l’était, effectivement.
Un ultime transplanage le ramena chez lui où il était attendu.
La cuisine fleurait le bœuf bourguignon. Les papilles en émoi, il s’attabla avec les deux jeunes femmes qui retenaient leurs questions.


C’est sublime Sam ! Comme toujours !

Bien évidemment, quand Sam avait le dos tourné, j’ai saucé le « bourguignon » à ma façon. Des crampes d’estomac, mon cher ?

De quoi lui en donner. Sam ayant l’air de se marrer en douce, Justin continua à manger.
Entre deux bouchées, il dit :

J’ai revu Lord Cavendish. Il m’a renseigné un avocat… spécial. Ils feront tout pour empêcher que Michael soit envoyé à Azkaban.

S’il doit y aller, il ira. Le Lord sera satisfait.

*Poufiasse !*

Comme il était tentant de broyer ce joli cou nacré ! Sans Sam, il y serait peut-être arrivé.
Il n’en restait pas moins vrai qu’Alix avait raison :


Michael a une mission à accomplir. Si sa couverture saute, c’est fichu… Procès ? Pourquoi pas ? Aux yeux du Lord, il doit, comme moi, sembler de son côté... Crois-moi ou pas, je m’en fiche, Justin. Sur ce, bonne soirée... Bikita !

Hein ? Que fichait cette elfe chez lui ?
Demeuré seul avec sa Sam, il eut droit à quelques explications et semonces :


… je… je ne sais plus trop que penser de cette femme ! Shacklebolt m’a dit qu’un des Mangemorts pris chez les Cavendish jurait qu’elle avait tout manigancé !... Ah… pleuré ? Étonnant, oui ! Tu es trop bonne, Sam ! Excuse-moi de te le dire ainsi, j’suis claqué.

Quelques brasses en piscine et massages plus tard, Justin baignait de félicité :

Quand on aura réglé ça, tu me présenteras à Gerry, hein ?

Il s’endormit, sourire aux lèvres.

Une ambiance bon enfant régnait à la cuisine où il se présenta, rasé de frais. Apparemment, Alix avait tenté d’amadouer Lucas.


Salut bonhomme ! En forme ?

Tout heureux, le gamin lui sauta au cou, narrant à sa façon les exploits culinaires des femmes qui l’entouraient. Aucun mauvais souvenir ne le hantait, déjà ça. Sam lui avait appliqué un doux oubliette.

Je ne vais pas pouvoir rester longtemps avec toi aujourd’hui, mon chéri. Sam te montrera l’écurie. Aramis a eu un poulain : Pégase ! Il est à toi !

Il vole ?

Non, mon chou. Il court très vite, ça c’est sûr !

On fera la course, alors ?

Bien sûr, mais pas aujourd’hui. Je mange un bout, et je file.

Il reposa à terre le gamin excité et piocha dans l’assiette servie, avec peu de conviction. Des reproches s’émirent de la part de Blackstorm. Elle avait vu Michael sur son lit de souffrance. Il soupira en haussant les épaules :

Il est entre de bonnes mains, les meilleures qui soient… ARRÊTE DE RÂLER, je sais ce que je fais.
Je retourne chez Albermale, l’avocat… Croûton ? Pas tant que ça, tu peux me croire. Si quelqu’un peut sauver la tête de Michael, c’est lui ! … Je l’ignore, pour le moment.


L’appétit définitivement fermé, Justin prit Sam à part. L’entourant fortement de ses bras, il murmura :

Méfie-toi d’elle. Garde ton GSM à portée… Non ! Quoique je te dise, ne lui répète pas ! À tout à l’heure, mon amour.


L’énergie magique se dépensa à nouveau sans compter. Un plan sembla se dessiner.
Ste Mangouste allait être victime d’une évasion spectaculaire…

Convaincre, débattre, demandait du temps. Or, il fallait aller vite.
Vers trois heures de l’après-midi, un Justin terreux reparut chez lui. On s’y amusait beaucoup, apparemment. Sam faillit le stupéfixer en voyant un sorcier inconnu se matérialiser devant elle :


Hey ! C’est moi, ok ? J’ai pris du polynectar, désolé.

Trait pour trait, il ressemblait au Mangemort Warley, capturé après qu’Alix l’ait enfermé dans une plante épineuse. Celle-là baissa aussi sa baguette. Un verre en main, Justin s’expliqua :

J’ai, sous ce déguisement, contacté plusieurs Mangemorts. On va, de force, faire sortir Michael de Ste Mangouste, c’est l’unique option… Ces idiots du ministère veulent sa peau.

Par veine, Lucas béait d’admiration à l’écurie, sous la haute surveillance d’une Bikita attentive. Il n’assista pas à la transformation de son parrain qui reprit, douloureusement, ses traits habituels.

Alix, (ça lui arrachait le gosier de s’adresser à elle), on va avoir besoin de plus de polynectar.
Les arrestations chez Cavendish ont été muselées. Warley, Greenwood et Schwartz sont considérés comme en fuite. J’ai leurs cheveux… Non, Sam, tu n’es pas obligée de participer. Alix et moi, *Quelle plaie*on va…


Allez faire entendre raison à une femme !
Tandis que Miss Blackstorm s’affairait dans des préparatifs, Anar sur ses talons ( sait-on jamais), Justin, essaya de se détendre, aidé amplement par les douces mains de son aimée :

… Albermale n’a entrevu que cette option pour garantir le « mauvais » côté de Michael. Tous les justificatifs officiels sont en route pour le blanchir en cas de besoin. Vivement que ça finisse, j’en peux plus.

Aimer et être aimé, que demander de plus à la vie ?
Sam accepta de boire la mixture infecte « sucrée » façon Blackstorm.
Alix, elle, ne but rien, prétextant - à bon escient – que plus on la verrait telle qu’elle, plus sa couverture tiendrait.
Ensemble, ils transplanèrent.

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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyLun 8 Oct - 11:56

La situation était à point de la dépasser. Elle avait la sensation, accablante, d’avoir atterri en plein dans une histoire de fous à lier. Comparée à tout cela, sa vie à Miami était monotone, routinière et d’un ennui mortel. Il n’y avait rien de tel. Elle avait suivi Justin à Londres pour filer un coup de main à un copain en problèmes, sans trop penser aux retombées et avait atterri dans un chaudron d’intrigues échevelées dont saisir tenants et aboutissants se révélait ardu. Espérant qu’Alix ne prendrait pas la clé des champs en son absence, Samantha s’occupa de calmer le petit Lucas qui était à point de faire une crise de nerfs.

Un Oubliettes savamment appliqué lui épargnerait des années de thérapie chez un psy. Après un bain rapide, la potion de Miss Blackstorm bue sans rechigner, Lucas De Brent dormait comme un ange. Sam alla rejoindre une femme qu’elle devinait au désespoir, impossible autrement, si elle avait bien jugé la teneur de la situation. Alix, verre en main, semblait avoir pourtant retrouvé la maîtrise de soi.

Le petit dort, informa t’elle en acceptant le verre tendu.

C’est navrant, soupira Alix, qu’il ait assisté à tout ça…

J’ai eu recours à un « Oubliettes », il ne saura rien de ce qu’il s’est passé mais dis moi…tu connaissais déjà Lucas ?

Non, je ne l’ai jamais rencontré avant aujourd’hui mais je le connais très bien, je l’ai vu tous les jours ou presque, depuis deux ans : c’est un bon petit garçon…

*Ah bon ? Elle s’en donne du mal pour un enfant qui n’est pas le sien !*

Sam n’aimait pas être indiscrète mais il est des histoires dont on doit connaître au moins quelques détails pour essayer de piger quelque chose. L’explication de la jeune femme fut on ne peut plus…magique. Dispositif de vue à distance ? Tout simple. D’après ce que Justin lui avait raconté, son copain et la miss avaient vécu une romance torride qui serait finie depuis…deux ans.

*Finie, mon œil…en tout cas…ça a repris en beauté… !*

Elle se perdait dans la chronologie des faits mais fit comme si rien.

Excuse moi la question…mais pourquoi tu l’as fait ?

Je ne me suis pas vraiment posé la question du pourquoi ; ça m’a semblé… normal, c’est tout !

Désabusée ? Plutôt confuse, pensa Sam en la voyant hausser les épaules, pour moi, plutôt clair…elle est folle de Michael…encore et toujours…

Pas le temps de plus d’analyse, Justin venait d’apparaître, assez chamboulé. Alix lui sauta pratiquement dessus en demandant des nouvelles mais il l’ignora allant directement vers elle.

On se faisait de la bile…Que s’est il passé ? Comment va Michael ?


Le plus dur est passé. Lucas va bien ?

Il dort, à l’étage…Oubliettes, potion de sommeil profond, tu vois le genre mais et…

Michael est à Ste Mangouste. J’ai beaucoup de trucs en cours…

M’en doute mais tu as une mine à faire peur, mon chéri…on t’a… ?

Non, on ne m’a pas passé à tabac, juste interrogé. Les pontes savent, c’est le principal… C’est complexe.

*Ça, tu peux le dire…complexe est peu dire…c’est l’embrouille du siècle !*

Il ne resta pas. À peine le temps d’un verre, un baiser et il était reparti. Elle se tourna vers Alix dont le semblant fermé ne disait rien de bon.

Faut excuser, Justin…cela viendra avec le temps, crois moi, pour le moment, la seule chose qui compte pour lui est tirer Michael de ce pétrin…Il va bien…quelques os cassés, rien de grave…Personne n’a pu l’empêcher…tu sais mieux que moi de quoi il en va…

Elle le savait mais avait d’autres exigences. Se rendre à La Tanière récupérer son attirail.

Je vais avec toi !

Non, tu ne peux pas venir, il faut quelqu’un pour Lucas, et…

Lucas dort profondément et Anar est là, il est parfaitement capable de veiller son sommeil…Si on perd pas de temps à discuter, on rentrera plus vite…

À point nommé, voilà que se présentait l’elfe-gardienne de Lucas. Affaire réglée même si la miss râlait de l’avoir collée à ses basques. Tant pis, Sam ne comptait perdre miette de ses agissements pas par suspicion mais par simple curiosité. Barda récupéré en un clin d’œil, Alix installa sa bassine magique et se livra à quelques manipulations savantes. L’image qui apparut était aussi nette que si on l’avait vue à la TV.

Seigneur…

Michael n’avait pas l’air en forme. Livide et sans doute à moitié dans les vapes, entravé comme le dernier des malfrats, il offrait de quoi tourner un cœur indifférent, ce qui n’était pas le présent cas. Du coin de l’œil, Sam ne rata pas les larmes de l’ex-mangemorte. Elle ne capta pas ses mots mais vit bien que le blessé esquissait un essai de sourire.


Il m’entend…Nous pourrons le suivre et communiquer avec lui, où qu’il aille, maintenant.

Très utile…ça le calmera un peu…et toi aussi ! Que dirais tu si on allait préparer quelque chose à manger…ça aide pour le moral. En tout cas, moi, je dois me maintenir occupée sinon l’attente me tue…viens !

Elle pensait seulement à quelle aurait été sa réaction si Justin avait été à la place de Michael et un sentiment de folle solidarité la rapprocha d’Alix. Les préparatifs pour un bon Bœuf Bourguignon s’entamèrent, chacune à sa façon. Pour Sam, la cuisine était un lieu de privilège où la magie n’avait rien à faire , que son « invitée » opte pour envoyer un sortilège d’épluchage aux pommes de terre disait long sur ses aptitudes culinaires mais elle se tut tout commentaire.

Voilà, dit elle en réglant le feu, tu veux un verre de vin ?...Je meurs pour une cigarette…je ne fume pas trop mais là…restons ici, si tu n’as pas d’inconvénient…

Était cette ambiance douillette à foyer chaleureux, avec les senteurs émanant doucement ? Ou peut être le vin qui se mêle si bien à la nostalgie. Le fait est que sans préavis, Alix commença à parler, débutant par une question :

Tu aimes Justin, Sam ?

Elle sourit, avec un soupir.

Oui, absolument…mais pourquoi me demandes tu ça, Alix ?

Parce que je ne sais pas si ce que j’éprouve pour Michael est de l’amour, au sens « normal » du terme.

*Et…c’est quoi… le sens normal du terme ?*

Tu sais…l’amour est différent pour chacun…enfin, le sens demeure…


*T’es douée, ma fille…avec ça, elle y voit clair en deux minutes !*

Heureusement pour Sam, Miss Blackstorm poursuivit sans qu’on l’y pousse.

Lui, il dit m’aimer… moi, je ne sais pas… Ce sont des mots en l’air, creux, banals…

*Désenchantée de la vie ? Perdue la foi dans les hommes ?...*

Cela dépend, s’aventura t’elle à dire, d’après ce que j’ai pu entrevoir…entre vous deux il n’y a rien de creux ou banal. Je ne connais Michael que par références de Justin… et on ne peut pas dire que je te connaisse, toi…mais ce que j’ai pu capter est que le courant passe très fort…genre ras de marée, dirais je…selon ce que je sais…il est fou de toi depuis pas mal de temps…mais et toi ? Que sens tu ?...Penses tu à lui quand il n’est pas là ?...Tu te fais de la bile comme une malade s’il ne se pointe pas à temps ?

Alix n’hésita pas, le regard enflammé elle déclara :

Oui, bien sûr ! Je pense à lui sans arrêt, je m’inquiète pour lui, je mourrais pour lui mais…

Tu as tous les symptômes mais as peur de te tromper, soupir, c’est le lot de l’amour…on hésite…on craint mais on ne peut pas éviter d’aller en avant…comme des papillons attirés par la flamme…

Entre vin et cigarette, vidée de suspicion, Alix Blackstorm passa aux confidences. On sentait l’âme amère de qui n’a jamais eu une amie à qui parler, ouvrant son cœur. Pas de soirées folles entre copines où on se racontait de tout, où on pleurait aussi, en se consolant, échangeant des conseils absurdes ou parfois pleins de bon sens. Solitude, indifférence, douleur…quel lot de misère.

*Encore heureux qu’elle n’ait pas fini folle et frigide !*

Michael l’avait éveillée à la vie. Pas de quoi s’étonner qu’elle ait perdu la tête pour lui. Sam se damnait pour Justin mais, n’étant pas devenue aveugle pour autant, devait reconnaître que le copain de son chéri était de ce genre d’homme qui faisait des ravages, volontaire ou involontairement. Pas qu’il lui fit le moindre effet, être amoureuse de Justin l’avait sans doute immunisée contre le charme de cet ange déchu.

Je ne suis pas experte en la matière, Alix…suis vérificatrice fiscale. Je jauge , je juge, pèse pour et contre, analyse pas mal…ce doit être pour cela que je n’ai jamais eu trop de conquêtes…je leur fais peur…tant mieux. Ceux qui persistent peuvent être pris en considération…enfin…cela avait toujours marché de la sorte…Mais quand c’est l’amour...le bon…même les agents du Fisc y succombent…perdent la tête et font n’importe quoi pour l’avoir…Tu me dis que même en croyant que Michael était ton ennemi, tu as tout fait pour le couvrir et le protéger…quand il t’a trompée, tu ne l’as pas haï…tu as veillé sur son fils…et quand il est revenu…nous savons quoi…Deux plus deux ayant toujours fait quatre, il faut se rendre aux évidences…Ne raconte pas d’histoires, Alix…l’orage…je suppose qu’en deux ans ou plus il a dû avoir plus d’un bon orage…tu sautais dans les bras du premier venu ? Non. Tu n’as même pas regardé un autre homme. Faut pas savoir conjuguer le verbe, Alix…suffit de sentir ce que tu sens…

Non, Sam. D’après tes critères, je ne suis pas amoureuse mais dingue !

Là, Samantha éclata de rire en lui tapotant la main.

C’est juste de cela qu’il s’agit, ma chérie…être amoureux…c’est être dingue ! L’amour est un sentiment dingue…cela ne peut être autrement…

Je refuserai toujours de me soumettre, même à Michael !

Sam remplit de nouveau les verres et prit une profonde inspiration.

Je doute beaucoup qu’il veuille te soumettre à quoi que ce soit…Soit, il t’a menti…et comment ! Ne me dis pas qu’il t’a embobinée comme à une sotte, parce que tu es loin d’en être une et il le sait très bien…Tu te damnais pour lui et il le faisait pour toi…donc…

Le retour de Justin mit fin à cette séance de confidences féminines. Il était pâle, défait, fatigué, à bout. Aux petits soins avec lui, Sam lui servit à boire, puis apprêta la table pour le dîner, qu’il loua. Alix y alla de son « poison » mais tout finit par passer alors qu’il racontait par le menu ses déboires divers pour tirer son meilleur ami de l’impasse où il se trouvait Le beau-père de Michael, très engagé semblait il pour sauver la peau de son beau-fils avait même trouvé « l’avocat », le seul, à son avis, qui pourrait éviter que Michael finisse à Azkaban. Les déclarations d’Alix mirent le feu aux poudres et il s’en fallut de peu pour que Justin ne lui torde le cou.

Bonté divine…arrête, Justin…soyons objectifs…mission est mission, s’ils peuvent encore l’accomplir…autant prendre le risque, non ?

Le reste du raisonnement d’Alix mit le point final.

Aux yeux du Lord, il doit, comme moi, sembler de son côté... Crois-moi ou pas, je m’en fiche, Justin. Sur ce, bonne soirée... Bikita !

Sam ne put évier de pouffer en voyant la mine déconfite de Mr. Davenport face à cette sortie en beauté.

Pas à dire, elle a du style. Au fait, Bikita est venue à cause de Lucas…et pense, non sans raison, je suppose, qu’Alix est sa nouvelle maîtresse. Ne fais pas cette tête, Justin…Il n’est que justice que ce soit ainsi…

Je… je ne sais plus trop que penser de cette femme ! Shacklebolt m’a dit qu’un des Mangemorts pris chez les Cavendish jurait qu’elle avait tout manigancé !...

Sam soupira bruyamment. Il chercherait sous les pierres, au besoin, un motif quelconque pour continuer à détester Miss Blackstorm, toute suspicion était bonne, vraie ou fausse, peu importait, il s’y accrochait.

Laisse tomber, chéri…Cette fille est digne d’admiration, plutôt…elle a tellement souffert. C’est la faute à sa vicieuse grand-mère si elle est devenue mangemorte…manque d’alternatives !...Et puis Michael a bien travaillé ce qu’elle avait de conscience. S’ils sont tombés amoureux en passant, me semble la chose la plus normale du monde…Pense ce que tu voudras…y a pas de magouille, là…il est fou d’elle, elle de lui…si tu l’avais vue pleurer, tantôt…elle a une peur bleue de ce qui pourrait arriver à Michael…tout comme j’aurais peur si tu étais à sa place !

Ah… pleuré ? Étonnant, oui ! Tu es trop bonne, Sam ! Excuse-moi de te le dire ainsi, j’suis claqué.

Suis peut être trop bonne…mais toi, tu es trop aveugle…allez…quelques longueurs de bassin, te rafraîchiront les idées…

Ils nagèrent un moment puis elle le régala de ses connaissances en l’art du massage thaïlandais qui finirent de relâcher ses muscles noués de stress.

Et maintenant, tu vas dormir comme un ange !

Quand on aura réglé ça, tu me présenteras à Gerry, hein ?

Pas de souci…il attend aussi le moment de te connaître, avec grande impatience !

En tout cas, il s’en posait pas mal de questions, Gerry. Le connaissant, Sam savait que depuis longtemps il devait avoir réuni un beau dossier concernant Justin Davenport. Père confiant, homme suspicieux. À ses yeux, aucun homme ne méritait sa fille mais il se gardait bien de se mêler de ses affaires. Pour son bonheur paternel, Samantha avait été, jusque là, dotée d’assez de bon sens comme pour ne pas perdre tout bêtement la tête. Bien entendu…faut toujours s’attendre aux exceptions !

*En tout cas…ça va vite…trop vite même. S’il se trouve, sous le coup des émotions, du stress et le reste, Justin n’a besoin que de s’accrocher…à moi, faute de mieux !...Et après ? Que se passera t’il après quand Michael sera en sécurité ?…Tu es une idiote, Forrester…Enfin…cela prouve aussi que tu es une fille normale…*

Délaissant ces réflexions, parfois incommodantes, Sam soupira et se lova contre le bel endormi.

*En tout cas…je veux que cela dure…toujours !*

On riait à la cuisine. Le rire clair d’un enfant. Sam resta un moment sur le seuil, considérant d’un œil hilare la scène qui s’y déroulait. Lucas avait bien raison de rigoler de la sorte. Alix, bellement enfarinée, essayait de percer les secrets de la préparation de pancakes…sans grand succès. Elle offrait une image attendrissante en voulant se gagner les bonnes grâces du bambin.

*Ma belle, toi, par amour…tu apprendras même à faire la cuisine, parole de Sam !*

Coucou ! Bonjour tout le monde…Bien dormir ?...Un p’tit coup de main, Alix ?

Ce ne fut pas de refus. Un moment après, à deux, elles comblaient les exigences de ce petit bout d’homme qui semblait tout simplement ravi. Justin ne tarda pas à les rejoindre et eut droit à une mise à jour de leurs exploits culinaires de la part d’un Lucas enjoué. Cela faisait chaud au cœur voir comme il s’y prenait, avec le gamin. Sans aucun doute, Justin serait un père parfait. Il était patient et plein de douceur.

*On y pensera…le moment venu !*

Alix, un peu amère, émit quelques reproches quand au traitement subi par son bien aimé, ce que Justin, sans trop de délicatesse, coupa court en assurant faire de son mieux pour arranger les choses.

*Oups…un de ces jours, ces deux là se crêpent le chignon…m’enfin…*

L’une râlait, l’autre tirait la tête, le seul calme et ravi était Lucas, ignorant des déboires de son prochain adulte. Elle comprenait tout le monde , faisait de son mieux pour demeurer objective et garder la tête claire dans cette monumentale embrouille.

Tu vas jouer avec moi, tante Sam ?

*Tante Sam !?...Wow…si c’est pas mimi !*

Oui, bien sûr, mon petit cœur…on va beaucoup s’amuser…

*Je me demande bien comment…à quoi joue un gosse de cinq ans ?*

Après avoir chipoté dans son assiette, sans vraiment manger, partagé entre sa mauvaise humeur et ses préoccupations, Justin décida qu’il était temps de retourner à la dure réalité.

Méfie-toi d’elle. Garde ton GSM à portée…

Tu ne vas pas un peu loin avec tes soupçons !?

Non ! Quoique je te dise, ne lui répète pas ! À tout à l’heure, mon amour.

Ok…je serai méfiante...Bonne chance…et tu verras, tout ira bien !

Elle aurait voulu en être vraiment sûre, mais le moment se prêtait mal à avouer le fond de ses pensées. Après un baiser renversant, Justin trasplana.

Lucas était un gosse facile. Tout attirait son attention. Les chiens, les canards de l’étang, la science de faire ricocher un galet sur l’eau, un écureuil affairé, les nuages…Après le déjeuner, il avait commencé à pleuvoir, une partie de cache cache s’imposait…


Un…deux…trois…Lucas je t’entends pouffer…je vais te trouver…quatre…cinq…OH !!!..., comme dans le pire des cauchemars un mangemort venait de se matérialiser à deux pas d’elle, vive comme un aspic, Sam dégaina sa baguette, MAUDIT …Stupe…

Hey ! C’est moi, ok ? J’ai pris du polynectar, désolé.

Justin ?...Mon Dieu…j’ai failli…Non, Alix…c’est Justin…euh, oui, j’en suis sûre…après tout, personne d’autre que lui et les autorisés ne peuvent trasplaner ici…Seigneur, que tu es moche…Attends…je dois trouver Lucas…

Elle n’eut qu’à se guider par ses rires étouffés.

Tu sais, Alix et moi on a un petit truc à faire…je vais appeler Bikita et tu peux aller avec elle voir ton poulain, oui ?

Le gamin accepta ravi. Impossible lui imposer la vue de Tonton Justin avec une autre tête et en plus en train d’en changer.

Bon, maintenant explique le pourquoi de cette désagréable mutation !

J’ai, sous ce déguisement, contacté plusieurs Mangemorts. On va, de force, faire sortir Michael de Ste Mangouste, c’est l’unique option… Ces idiots du ministère veulent sa peau.

Alix avait pâli mais supportait vaillamment la nouvelle après tout on s’était tout le temps attendu à cela.

Ok…quel est le plan ?

Plus simple, impossible.

Alix, on va avoir besoin de plus de polynectar. Les arrestations chez Cavendish ont été muselées. Warley, Greenwood et Schwartz sont considérés comme en fuite. J’ai leurs cheveux…

Parfait, c’est dégoûtant mais efficace…

Non, Sam, tu n’es pas obligée de participer. Alix et moi, on va…


Cours toujours, Justin Davenport, je suis de la partie…point barre !

Alix assurant qu’elle en avait pour un moment jusqu’à peaufiner sa préparation, Sam entraîna son chéri dans le divan, l’obligeant à s’allonger et poser la tête sur ses genoux mais même là, Justin continuait à ne penser qu’à ce qui allait s’en suivre.

Albermale n’a entrevu que cette option pour garantir le « mauvais » côté de Michael. Tous les justificatifs officiels sont en route pour le blanchir en cas de besoin. Vivement que ça finisse, j’en peux plus.

Elle laissa glisser ses doigts dans se cheveux et l’embrassa doucement sur le bout du nez.

Et bien, on prend l’option…on sort Michael de l’hôpital…Il saura bien se débrouiller après…et nous…et bien nous, on prendra un peu de recul…Chut, ne proteste pas…J’ai ma petite idée…mais on en parlera ce soir…quand on aura réussi notre coup…Tu sais, je t’aime…je m’arrangerai pour faire de toi un homme heureux…si tu veux, bien sûr…qu’est ce qu’on va faire ?...Je te donne une piste : on ne va pas rester à se regarder dans le blanc des yeux…sois en sûr…

L’arrivée de Lord Cavendish eut l’heur de la surprendre un peu. C’était touchant que le majestueux personnage tienne autant à son beau-fils, qui jusque là, d’autant qu’elle sache, n’avait été que source de problèmes et soubresauts.

*En tout cas, le blond aurait mérité un père comme celui là …on aurait sans doute eu moins de pépins !*

La mixture d’Alix ne savait pas si mal que cela mais le résultat fut tout aussi aberrant qu’espéré. Le tel Schwartz duquel elle prit les traits n’était définitivement pas un poil attirant.

Zut…être un type et en plus un de si moche…beurk !

Justin ne valait pas beaucoup mieux. Milord avait une mine patibulaire. Alix, elle restait tel quelle : une beauté suivant la docte idée qu’il était nécessaire qu’on la reconnaisse pour affirmer sa vraie filiation.

Et ce fut fait comme prévu. Entrée fracassante. Émoi général. Encore heureux que personne ne songea à jouer les héros et leur barrer le chemin. On récupéra un Michael un peu au delà de la réalité et on ficha le camp avec le toubib en otage. Une petite résistance leur barra la route, rien de grave. En s’excusant tacitement, Sam joua son rôle de méchant patenté et envoya un jeune homme blond valser contre le mur.


*Le brave gars…bon, quitte pour une bosse !*


Arrivés au hall, on trasplana. Atterrissage en beauté à La Folie. Le baiser dont Alix octroya son chéri la fit soupirer, émue. Le pauvre homme semblait ne pas trop réaliser ce qu’il lui arrivait mais se reprit assez rapidement.

*Pas de doute…celui là, il retombe toujours sur ses pattes !*

Sans rien dire, elle s’éclipsa pour aller chercher Lucas, sûre que revoir son fils comblerait Michael. Le petit garçon jouait sagement dans sa chambre.

Viens, mon ange…en bas, il y a quelqu’un qui meurt d’envie de te voir…Ton papa est là !

Le petit n’avait pas l’air si convaincu que cela mais la suivit, obéissant. Pas de retrouvailles faciles. Lucas ne gardait aucun souvenir de son père, pour lui, ce grand gars blond au regard endolori n’était qu’un inconnu mais bon an mal an, Michael brisa la glace et l’arrivée de son elfe flanquée du grand chat doré fit le reste. Sam se fit toute petite dans son coin, se sentant un peu de trop dans cette réunion de famille. Que Lady Cavendish s’amène avec ses grands airs faillit tout gâcher mais Michael la mit à sa place quand elle était à point de lâcher quelque horreur sur Alix.

*Prenez pour votre grade, Madame…vache !*

Dîner joyeux ? À d’autres. Prélude de guerre froide, plutôt. Lucas, très en verve sauva le moment et fit rire tout le monde. Sauf sa grand-mère, bien entendu. Justin était à cran. Milord faisait des efforts diplomatiques. Alix, pas un mot. Michael s’amusait des reparties de son fils sans s’occuper de quiconque d’autre. Sam, elle, faisait gentiment des projets pour le futur proche et personne des présents, à part son chéri, n’y était inclus.

*Voiles et bon vent…on se taille et que le monde s’arrange seul !*

Contrairement à Alix, elle avait l’intime conviction d’aimer Justin et d’être aimée en retour en toute plénitude. Pas un instant, l’ombre d’un doute ne la gêna. D’une manière, que Sam ne cherchait ni à comprendre ni à élucider, le Destin avait mis Mr. Davenport sur son chemin, pas seulement pour s’y croiser. Justin était son complément, sa moitié, celle qu’inconsciemment, elle avait toujours cherchée. Avec lui, ils ne faisaient qu’un. À la vie, à la mort.

Tous étaient enfin partis. Michael et Alix avec Apache, Dieu seul savait où, se mettre à l’abri de leurs multiples détracteurs. Les Cavendish et Lucas, de retour chez eux. Justin, encore ébranlé par les évènements allait se servir à boire mais elle lui prit le verre de la main.

Je t’aime, Justin Davenport…mais le climat de ton pays me rend nostalgique…voudrais tu me faire plaisir et changer un peu de décor ?

La requête sembla le prendre un peu de court mais il ne dit pas non. Mutine, elle se glissa dans ses bras et l’embrassa langoureusement.

Fais moi confiance !
, murmura t’elle à même ses lèvres.

La belle carafe de porto vira au bleu scintillant.

Ciel bleu, sans nuages. Brise tiède. Nature prodigue d’entêtante beauté. Couleurs, senteurs. Tropique éblouissant. Champ d’un vert splendide, gazon privilégié. Une petite balle blanche passa sur leurs têtes, à vitesse de missile, pour aller plonger dans l’étang proche.

Zut…encore Mrs. Salkind qui rate son coup !
, grommela Sam, sorry, mon amour…on est en pleine trajectoire des coups perdus…cette femme est un danger…Où sommes nous ?...Tu me pardonnes d’être si…radicale ?

Il ne semblait pas bien fâché, avant qu’il ne change d’avis, elle joua de sa baguette et modifia leurs tenues.

Tu es magnifique…Si on suit ce parcours nous ne devrions rien tarder…Oui, mon chéri…nous sommes en plein terrain de golf…Pas de danger…on a dépassé Mrs. Salkind…ah, le voilà…Il est immuable dans ses habitudes !

Pas trop loin d’eux, un bel homme d’une cinquantaine d’années venait de mettre, d’un coup superbe, la balle dans le trou. Sam sourit, en serrant la main de Justin.

Tu m’as dit que tu voulais connaître Gerry…et bien, le voilà !
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyDim 14 Oct - 17:32

Les plans les plus simples sont les meilleurs dit-on. La suite prouva cette maxime.
Après un déjeuner qui aurait pu être marrant sans la présence de Blackstorm – même si elle contribua involontairement à l’hilarité – Justin dut abandonner sa belle.
Il avait du pain sur la planche et pas un peu.
Albermale, le vieil avocat chenu, tint sa promesse. Il avait passé la nuit à consulter des codes de lois sorcières datant de Merlin jusqu’aux plus actuels.


La chose prouvée, les témoins si vous préférez, est essentielle dans cette affaire, dit-il en versant son thé amélioré. Or, qui a assisté à l’élimination d’Ariana De Brent ? Vous, votre amie et les parents de Michael.

Alix Blackstorm aussi…, grogna Davenport.

Hum, pouffa l’ancêtre. Pas plus que vous, ni des autres, elle n’ira à l’encontre d’une sorte de légitime défense, je suppose. Votre ami était sous la contrainte, la vie de son fils était en jeu. Les textes sont clairs pour les sorciers : la famille avant tout ! Rien qu’avec cela, il devrait s’en sortir devant le Magenmagot.

C’est plus complexe, soupira Justin. Michael a une mission très… secrète à accomplir et nous devons le sortir de Ste Mangouste. C’est cela la priorité pour conserver sa couverture.

Ah…, exhala le vieil homme en grattant rêveusement le sommet de sa chevelure neigeuse. J’aime beaucoup les alambics… ou les situations du même genre. Laissez-moi réfléchir…

Yeux clos, souffle à peine perceptible, la comparaison entre Albermale et une momie s’accentua mais, à chaque tentative de réveiller le mort, une main desséchée empêcha Justin d’intervenir.
Au bout de quinze bonnes minutes, le maigrichon se ranima pour de bon
:

Voilà ce qu’il faut faire…

Simple, certes, sauf que…

La journée s’écoula en multiples démarches. Avec l’appui de Shackelbolt, des angles s’arrondirent.
Justin aurait souhaité que les Mangemorts capturés chez les Cavendish soient relâchés et retournés. Hélas, on lui démontra les risques d’une telle entreprise. Ils avaient été pressés mieux que des citrons, ils seraient plus utiles morts que vivants.


*Dommages collatéraux*
se convainquit Davenport.

Après un retour « fracassant » au foyer où il reçut un accueil mitigé, Justin put exposer les faits, en gros. Sam, sa merveilleuse Sam était le havre à toute peine :

Tu sais, je t’aime…je m’arrangerai pour faire de toi un homme heureux…si tu veux, bien sûr…

Tu rigoles, j’espère ? Qu’envisages-tu, ma douce ?

Qu’est ce qu’on va faire ?...Je te donne une piste : on ne va pas rester à se regarder dans le blanc des yeux…sois en sûr…

Cela voulait dire beaucoup et… peu. Que mijotait-elle ? Trop détendu sous des doigts caressants, Justin ne souhaita que davantage une conclusion rapide de leur problème.

Sous polynectar, Sam perdait tout attrait... physique. L’esprit demeurait, béni soit-il !
Avec l’appui de Lord Cavendish – requis très volontairement à cette cause – l’affaire fut rondement menée. À cette occasion, Justin put juger de l’efficacité combattive de son élue. S’il y avait encore des échelons à gravir dans son estime, elle creva le plafond.
Durant le sauvetage de Michael, Alix se montra… parfaite.


*Trop beau pour être vrai ! Les chats ne font pas des chiens…*


Les recommandations de Samantha pesaient lourds cependant. Justin accorda le bénéfice du doute. Après tout… Si Michael, issu d’une famille de sang pur vouée au mal, avait su voir le vrai chemin, pourquoi pas Blackstorm… ?

Retour au nid, arrivée d’Alynna…
Justin regretta presque d’avoir accordé le passage à la mère de son copain. Quelle peau de vache, cette femme ! Michael remis de ses malheurs attaqua :


Je ne permets de personne un mot désagréable envers Alix…et cela t’inclut…

*Je me sens visé, là…*

Oui, Sam avait raison : quiconque s’interposerait entre lui et son Alix risquait de le payer cher. À bon entendeur…
Divers soubresauts plus tard, Justin dut dire au revoir à son filleul que Lady Cavendish revendiqua.
Il prit à part le garçonnet un peu désorienté :


Tu vois, je t’avais toujours dit que ton vrai papa reviendrait…

Mais il est reparti… sans moi !

Grands et petits, tous nous avons des devoirs ! Lui, ton papa, est très spécial ! Un jour, tu pourras mieux le connaître et vivre avec lui mais, en attendant, tu dois être fort et te montrer digne de lui.

Si je suis très sage, il viendra me chercher ?

C’est ça bonhomme ! Tes grands-parents t’adorent mais lui encore plus !

Je préfère tante Sam !

Là, je suis d’accord avec moi, mon chéri : moi aussi !
rigola Justin.

C’était un crève-cœur obligé. La « Folie » se vida d’invités. Pour noyer ses émotions, Justin versa de l’alcool. Son verre lui fut dérobé de main de maître :


Je t’aime, Justin Davenport… mais le climat de ton pays me rend nostalgique… voudrais-tu me faire plaisir et changer un peu de décor ?

Euh… Bien sûr ! Où veux-tu aller ?

Wow ! Quel baiser !

Porto loin ou portoloin express, Davenport crut rêver dans un décor inattendu.
La brise marine rafraîchissait la touffeur ambiante d’un lieu enchanteur hormis qu’une sorte de vif d’or blanc et sans ailes faillit les décoiffer à l’arrivée
:

Zut…encore Mrs. Salkind qui rate son coup !, grommela Sam, sorry, mon amour…on est en pleine trajectoire des coups perdus…cette femme est un danger…

Où diable sommes-nous ? s’exclama Justin en vérifiant l’intégrité de la chevelure.

Quelques coups de baguettes plus tard, le couple arbora des tenues adéquates. Pantalons de lin amples à bon escient, polos, casquettes, gants et chaussures à crampons, ils avaient l’allure de parfaits golfeurs :

Tu es magnifique… Si on suit ce parcours nous ne devrions rien tarder…Oui, mon chéri…nous sommes en plein terrain de golf…Pas de danger…on a dépassé Mrs. Salkind… ah, le voilà… Il est immuable dans ses habitudes !

Une balle tomba dans le trou visé du green. Justin eut l’impression qu’elle venait de s’enfoncer dans son estomac. Sans préavis, Samantha le confrontait à… son père.

Lorsqu’il avait rencontré Miss Forrester, Justin avait voulu savoir à qui il avait affaire. Pas qu’il redoute ce fichu contrôle fiscal mais… sait-on jamais ? Que cachait cette plastique à damner un saint ? D’autant qu’elle exerça quasi immédiatement une sorte de fascination sur lui.
Le Net le servit beaucoup durant ses nuits solitaires à Le « Folie ». En quelques clics, il en apprit beaucoup sur la demoiselle et sa famille. Plus tard, lorsque Nate eût disparu complètement de son horizon, désireux d’en connaître davantage sur celle qui avait failli le faire déraper, Justin avait approfondi ses recherches.
Sam était vraiment parfaite ! De sang-mêlé, elle avait eu une enfance dorée jusqu’au divorce de ses parents. À la mort de sa mère dans un tragique accident de circulation, la jeune fille de 16 ans à l’époque avait opté pour vivre avec son père qui l’avait toujours adorée.
Gerry Forrester …
L’investigation menée avait conduit Davenport à « connaître » un peu cet homme. Les rapports reçus, l’identifiaient comme quelqu’un d’intègre, assez jovial et fou de sa fille unique.
Justin ne craignait pas sa rencontre avec le père de son élue mais il aurait souhaité qu’elle se passe… plus dans les règles et non pas propulsé ainsi au cœur de l’action.


Tu m’as dit que tu voulais connaître Gerry…et bien, le voilà !

Elle leva la main en signe d’appel !
Les deux hommes du green levèrent la tête et lui renvoyèrent son salut avec un sourire identiquement ravi puis s’approchèrent.


Hello, darling ! Quelle belle surprise ! s’exclama l’un en s’accolant à Sam qu’il embrassa sur les deux joues.

Justin se concentra. La première impression dans ce genre de face-à-face était souvent décisive. L’homme s’écartait de Sam pour le regarder avec curiosité :

Vous êtes… ?

Justin ! Justin Daventport. Enchanté de vous connaître Mr. Forrester.

Le petit bonhomme rondouillard à la moustache neigeuse lui serra vigoureusement la main mais secoua la tête négativement. Sam semblait se marrer, autant que le second homme- un bel athlète dans la force de l’âge – qui enserrait tendrement la demoiselle avant de lui tendre la main :

Je crois qu’il y a maldonne, mon garçon : je suis Gerry Forrester.

*M***E ! Pourquoi j’ai pas demandé de photo du mec !*


Comme introduction foireuse, c‘était le pactole. Mais, déjà Gerry passait outre :

Ainsi vous êtes le fameux Justin ? Au fait voici Ed Porter, mon ami et équipier traditionnel sur ce parcours. Vous jouez, Justin ?

Pourquoi avait-il fallu qu’il imagine le père de Sam en noble patriarche. À cinquante ans, Gerry était très vert… ou plutôt bronzé mais le teint de Justin, lui, avait pâli.
Confus, il s’enfonça davantage :


Je suis quelqu’un de sérieux, je ne joue pas…

Puis réalisant sa nouvelle gaffe, il rit :

Vous parlez du golf ? Désolé de vous paraître à côté de mes pompes… porto et portoloin, ça déboussole… Oui, je joue… parfois.

Quel est votre handicap ?

Autant qu’il sache, Justin n’était pas handicapé ! Il réalisa de justesse que l’on parlait toujours de ce sport.

Euh… 4 !


Il se savait meilleur mais ne désirait pas impressionner de la sorte le père de Sam.


Nous verrons ça à l’occasion, rigola Gerry. Avec ce coup, Ed, c’est toi qui m’en dois une ! Ces jeunes gens viennent de loin ! Allons nous rafraîchir.

Un bras entourant affectueusement les épaules de sa fille, Mr. Forrester entraîna son monde vers les voiturettes. Justin se retrouva coincé près de Mr. Porter qui souriait sous sa moustache, chemin faisant :

Gerry n’est pas un mauvais bougre, vous savez ?

Il est le père de Sam, c’est suffisant à mes yeux.


Il adore Sam ! Attendez-vous à ce qu’il vous charrie un max…

Je m’y prépare depuis des mois mais là… c’est brutal ! Enfin, pas lui ! Je veux dire que je n’envisageais pas les choses ainsi…

Un conseil, mon ami : soyez franc avec Gerry ! Je sais pas qui est le dernier sale type qui l’a fait souffrir mais Sam a été très atteinte et se morfond depuis.

Ça remonte à quand ? demanda Davenport en alerte.

Un an ou deux, plutôt deux… Gerry a juré de faire la peau à ce type !

* Eh m***e !*

Deux ans déjà ? Il lui semblait que c’était hier qu’il avait fondu pour elle… Si Mr. Forrester restait sur ses positions, Justin était mal barré. N’empêche que de savoir que Samantha ait été perturbée après l’avoir fréquenté, rendit Justin presque… heureux. Infatigable, et précieuse source de renseignements, Ed poursuivit :

N’empêche qu’il y a eu autre chose…

Un autre homme ?
s’étrangla Justin.

Même s’il était normal que Sam ait voulu se changer les idées, il ressentit un méchant pincement au cœur. Jalousie quand tu nous tiens

Sam n’a pas de bol avec les mecs, la pauvre. Aussi, si tu tiens à elle, fais gaffe !

Davenport enregistra les conseils.
Non loin, l’autre voiturette avançait avec à son bord celle qu’il aimait. La conversation roulait aussi entre ceux à bord. Ça rigolait… tout allait bien.
Arrêt au restaurant du club.
Tandis que les deux golfeurs allèrent se doucher, Sam et Justin connurent un poil d’intimité.
Lui prenant la main, l’autre se grattant la nuque, Justin soupira dans un sourire :

Tu m’as bien eu sur ce coup-là !... Non ! Suis pas déçu, juste… estomaqué ( il riait) Je ne voyais pas les choses ainsi mais c’est pas plus mal. Que t’a dit ton père ?...

Flou artistique. Ni positif, ni négatif. La belle demeura évasive.
Gerry et Ed revinrent se poser à table :


J’ai commandé en passant, dit Mr. Forrester. Je suis certain que vous apprécierez, Justin. Fin gourmet, je crois ?

J’y excelle, tout comme Sam. J’ai été élevé le cul dans le beurre. Poudlard m’a appris pas mal de trucs dont l’art de la débrouillardise culinaire. Franchement, ces Martinis ne valent rien en comparaison de ceux de Sam.

Pour la saveur, ma fille sait doser… les ingrédients, dommage qu’elle se trompe parfois dans les sauces.

Ça voulait dire quoi, ça ? Gerry le comparait-il à un simple piment ? Justin avala sa coupe d’un trait puis expira :

Je n’ai jamais vu Sam se tromper de condiments… Chacun ses goûts.

Deux regards, acérés tels des couteaux tirés, se jaugèrent.

Sam y alla de commentaires pointus quant au service et menu. Justin se sentit cruellement passé au crible.
Au dessert – une glace insipide – Gerry attaqua à nouveau :


Mon divorce n’a affecté que ma Sam ! Au moins n’avez-vous pas d’enfant à partager avec votre ex ! Comment va Nate ?

Nate, il s’en foutait mais le rappel cruel à son manque profond de paternité lui fit un mal de chien.

Vous semblez très au fait de ma vie, Mr. Forrester. Je ne vous jetterai pas la pierre, moi aussi, j’ai prospecté certains replis !

Sam lui envoyait des SOS via sa main dans la sienne, il n’en tint pas compte. Mâchoires serrées, il répondit :

Je désirais des enfants, Nate pas. La vie que je lui proposais ne lui convenait pas. Elle a préféré son prince russe, grand bien lui fasse ! Je ne la vois plus et m’en porte bien mieux !

Tiens ? Il aurait juré qu’un arrêt sur image avait lieu, là.

Ces coupes sont exquises, tenta Ed, maladroit.

Un troupeau d’anges passa. Justin ne baissa le regard à aucun moment. Gerry le testait ? Normal. Foi de Davenport, personne ne s’interposerait dans ce qu’il avait décidé… sauf la principale intéressée.

Ok, youg man ! ricana Gerry. Je suppose que vous n’avez pas fait de réservation pour la nuit ? Vous dormirez chez nous ce soir. Garçon !

Addition réglée, on s’enfourna dans une berline de luxe. Un détour obligé par des boutiques s’imposa. Gerry et lui avaient presque la même carrure mais Davenport préférait obtenir des vêtements personnels. Lui qui ne s’habillait qu’en sur mesure… dut faire avec. Un sac, quelques shorts et polos, sous-vêtements, nécessaire de toilette, chaussures et un costume plus tard, ils se remirent en route.
La villa des Forrester était splendide. Aucun rapport avec sa « Folie » mais Justin apprécia.
Les chambres s’attribuèrent :


*Elle au bout du couloir, moi à l’autre ??? Il se fout de qui Gerry ?*

Selon les directives, ils avaient quartiers libres, à condition d’être présents à 20 h tapantes à la salle à manger.
Enfin seul, Justin déballa son maigre bagage et fila sous la douche. Ensuite, un peu plus d’aplomb, il alla frapper à la porte de Sam qui, radieuse, lui ouvrit.
Comment lui en vouloir de son stratagème inopiné ? Il l’enlaça :


C’est ça, rigoles !... Si, c’est bien ce que je voulais mais j’aurais préféré faire ça autrement… Ton père doit avoir une belle opinion de moi, à présent : l’idiot divorcé qui le confond avec son copain !... Ah ? Il t’a dit quelque chose ?

En voiturette puis pendant que Justin faisait ses emplettes, père et fille avaient largement eu le temps d’échanger des confidences. Quelle en était la teneur demeura un mystère, Sam refusant de s’étaler là-dessus.

… D’accord, ne dis rien ! Tu m’avais dit Gerry large d’esprit, et… Bien sûr que ça m’ennuie de faire chambre à part !

Mutine, Sam assura qu’aucune porte, même bouclée à double tour, n’était infranchissable aux bons sorciers.
En attendant les délices nocturnes supposés, ils devaient encore assumer le repas du soir.
Sam profita de leurs quelques heures de liberté pour lui montrer le lieu où elle vivait quand elle n’était pas envoyée courir après les fraudeurs du Trésor.
Les recherches menées par Justin décrivaient Gerry Forrester comme un homme d’affaires très prospère. Elles ne mentaient pas. La vaste propriété s’étalait sur plusieurs hectares de terrain, en partie domestiqués. La nature sauvage avait été préservée sur l’arrière ; l’avant s’ouvrait sur la mer. Main dans la main, le couple se promena dans le soleil déclinant. Sam émit une remarque qui déclencha l’hilarité de Justin :


… En effet, cela ressemble beaucoup à chez moi, sauf que j’ai un étang avec des canards, des daims et… pas d’alligators puis, il y fait beaucoup plus frais !

La brise marine était la bienvenue, néanmoins Justin détestait se sentir collant.
Une autre douche, un petit sortilège rafraîchissant appliqué, smoking blanc endossé, il alla quérir sa belle pour descendre dîner. Apparemment, elle l’avait précédé.
Peut-on se sentir deux fois idiot dans l’espace de quelques heures ? Justin s’en convainquit quand il arriva à la salle à manger. Rien n’était guindé chez les Forrester ! Chemise impeccable, col ouvert et manches relevées, Gerry sembla retenir un sourire tandis que Sam, en pantalons et haut assortis, se mordait la lèvre inférieure.


*On aurait pu me prévenir !*

Justin n’était pas un gars compliqué et, caméléon de son état, pouvait s’adapter à toutes les situations. Pas de chichis ? Chouette !
Il rejoignit ses hôtes en déboutonnant sa veste puis desserra son nœud papillon, sans façon :


J’aime beaucoup votre propriété, Gerry. Sam m’a montré votre voilier, il est superbe !

Merci ! Il n’égale pas votre Lady Nate, mais j’en tire dix nœuds par vent favorable.

Tiens, tiens ! Papa était au courant de certaines choses le concernant… Intéressant.

Je ne l’ai plus ! Le couler aurait été du gâchis, je le loue à l’occasion.

Toujours la bosse des affaires, je vois ! Que désirez-vous boire ? Je dois bien avoir un de ces purs-feu que Sam m’a rapporté…

Je vous en ferai livrer une caisse si vous l’aimez, sinon ce Chardonay a l’air très honorable.

On discuta en gens civilisés et passa à table.

C’est improvisé, s’excusa Gerry. Sam a parfois de ces impulsions…

*À qui le dis-tu !*


Sam lança la conversation dans une autre direction. Elle désirait des nouvelles de relations communes avec son père, rit beaucoup de certains commentaires. Pas que ce soit ennuyeux mais Justin se sentit un peu… exclu. De plus, il tombait vraiment de fatigue. Sa journée avait été très, mais alors très mouvementée. Le repas partagé à la Folie n’était pas si loin, il n’avait pas faim et toucha à peine aux plats présentés par une domestique.
Il sursauta quand la douce main de Sam serra la sienne :


… Euh, vous disiez ?

Je disais que vous paraissez lessivé, mon garçon. Dure journée si j’en crois Sam ?

Je… je l’avoue ! Pas tous les jours *Heureusement* que l’on court partout et boit du polynectar par deux fois.

Gerry sembla captivé. Il tint absolument à connaître cette potion bizarre dont il n’avait pas entendu parler.

Sauf votre respect, c’est à éviter. Celle d’Alix était probablement la meilleure jamais testée mais changer de corps n’est pas recommandé. Sam était affreuse en mec.

Gerry rigola à en avoir les larmes aux yeux, désireux d’assister à cela, un jour.
Il sembla compatir aux difficultés d’éveil de Justin qu’il relâcha avec une tape dans le dos avant le dessert :


Bonne nuit, mon garçon !

Honte à lui, Justin écrasa mieux qu’un loir sans chercher à aller rejoindre son élue.

Eh bien, dit Gerry en regardant sa montre quand enfin Davenport descendit, j’ai cru devoir faire sonner le clairon à ta porte, mon gars. J’ai donné quelques ordres, j’ai du temps pour vous. Tu déjeunes puis on part au green.

Et Sam… ?


Shopping ! Elle nous rejoindra à midi. Active-toi !

Oh, la belle journée ! Au golf, Justin se débrouillait bien. Il admira le swing de son aîné mais ne força pas le sien. Déjeuner sur le pouce, l’infatigable Mr. Forrester voulut ensuite une partie de tennis. Justin freina ses revers foudroyants mais se battit avec honneur.
Davenport put disposer d’un peu de repos à la plage avec sa douce :


C’est une idée ou ton père veut vérifier mon endurance ?...

Les jours suivants lui donnèrent raison.
Entre parcours de golf, tennis, et même un gentil tour en voilier, Justin eut peu de répit. Au moins avait-il trouvé le moyen de franchir une certaine porte, la nuit.
Ce soir-là, le dîner fut différent. Sam insista pour le préparer avec son cuistot favori : lui.
De son coin en retrait, Gerry assista à… la fête parfaite.
Devant les fourneaux, une communion totale régnait entre Justin et Sam. Sans besoin de se parler, la synchronisation fonctionnait à merveille. Une blague échangée ici ou là en s’échangeant un ingrédient, la communication des yeux, rien n’échappa au papa qui sirotait son verre, pensif.

C’est sublime, avoua-t-il en terminant son soufflé au grand Marnier. J’aimerais te dire deux mots Justin…

La vaisselle… tenta-t-il de se dérober.

Attendra ! Viens par là.

Sous la véranda, des cigares s’échangèrent, le silence plana dans des volutes de fumées. Gerry expira :

Sam compte beaucoup pour moi. Elle est ma raison de vivre et je ne tolérerai que personne ne lui fasse du mal.

Alors… Nous sommes deux dans ce cas. Gerry, je…

Tu es le premier que Sam me présente… ça veut dire beaucoup.

Je n’en doute pas... Je ne suis pas parfait. J’ai commis des erreurs et en commettrai hélas encore, mais pas avec elle. Je n’envisageais pas les choses ainsi mais si vous le permettez, j’aimerais… je désire vous demander la main de votre fille, Gerry.

Que signifiait ce sourire ? Satisfaction, incrédulité ?

C’est bien de demander mais c’est à Sam de décider. Tu l’as fait ?

Euh… non. Pas encore. J’attendais le bon moment…

Un hibou épuisé se posa sur la petite barrière blanche, tendant sa serre vers Justin avec insistance.

Ex… excusez-moi.

Le parchemin déroulé, Justin chancela…
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MessageSujet: Re: Que sera, sera [FE]   Que sera, sera [FE] EmptyDim 21 Oct - 11:45

La spontanéité de l’improvisation ! Sans doute sa façon d’agir était un peu cavalière…et quoi ? Ne dit on pas que les premières impressions sont généralement les bonnes ? Et voilà ! Samantha avait mené sa petite idée à tambour battant et sans aucun préavis, ni à l’un ni à l’autre, mettait face à face les deux hommes qui comptaient les plus dans sa vie. Son père et Justin.

Les débuts avaient été inoubliables ! Bien sûr, aucun plan n’est parfait, le sien ne dérogeait pas à cette assertion. Elle n’avait pas oublié que ce cher Ed Porter jouait souvent avec Gerry mais ne s’était pas attendue à le voir là, juste en ce moment !

*Soit…on fait avec !*

Que Mr. Porter, qui la connaissait depuis qu’elle était au berceau, s’amène tout content l’enserrer en paternelle étreinte ne pouvait que faire confusion. Cela ne rata pas. Justin, sérieux et exquis se présenta en jurant se trouver face à son futur beau-père.

Gerry rigolait. Avec un soupir elle se serra contre lui.

Sois gentil avec lui…il est pris de court…c’est ma faute, je ne lui ai rien dit.

À moi non plus !, protesta t’il, en lui flattant le bout du nez, petite cachotière…allons donc voir ce que donne ce gars !

Et d’aller vers Justin, sourire aux lèvres, main tendue :

Je crois qu’il y a maldonne, mon garçon : je suis Gerry Forrester…Ainsi vous êtes le fameux Justin ? Au fait voici Ed Porter, mon ami et équipier traditionnel sur ce parcours. Vous jouez, Justin ?

Sam souffrit de voir son chéri s’empêtrer dans la confusion mais il s’en sortit aussitôt sans perdre l’aplomb, mentant gracieusement sur son handicap au golf, qu’elle devinait meilleur. Gerry assurait qu’ils verraient cela un autre jour et sans plus d’histoires les entraîna vers les voiturettes garées un peu plus loin.

On pouvait pas y aller à quatre ?...Pauvre Justin, devoir se farcir les commérages d’Ed.

Ne le plains pas…cela le mettra en couleur !

Gerry !...Tu ne vas pas…

Mais non, voyons, mon ange…si tu l’as amené cela veut dire que…c’est sérieux cette fois !...C’est… ?

Sérieux, oui…absolument. Justin est parfait, unique…merveilleux.

C’est sans doute la dernière des andouilles mais amoureuse comme je devine que tu es…tu n’y verrais pas la différence.

Justin n’a rien d’une andouille…et puis ne me dis pas que tu n’en sais pas long sur lui, je te connais Gerry !

Tu es ma fille…mon trésor…allais me gêner ! Mais entre nous, il a l’air correct, ton Justin !...et toi, ma chérie, tu resplendis…ça suffit à ton vieux père !

Elle frotta sa joue contre l’épaule athlétique en riant.

Oui, petit vieux chenu… c’est pour cela que quand je sors avec toi toutes les femmes verdissent d’envie !

Dans la voiturette qui les suivait, on ne rigolait pas. Porter parlait et Justin écoutait.

*Qu’est ce qu’il est en train de lui raconter ?...*

Tout en bavardant ils étaient arrivés à la Main House du country club.

On vous attend à table, dit Sam, rieuse, vais récupérer Justin…et tu as intérêt à être charmant en revenant, Gerry…et tu sais de quoi je parle !

Il le savait et s’éloigna en riant. Justin avait l’air un peu dépassé par la vitesse des évènements.

Hey, toi…tu m’en veux pas trop ?

Son soupir fut révélateur et sa façon de se gratter la nuque aussi. Il était énervé.


Tu m’as bien eu sur ce coup là !

Désolée…c’était un peu impulsif*Un peu ? Tu veux rire !* …Tu es déçu !

Non ! Suis pas déçu, juste… estomaqué ( il riait) Je ne voyais pas les choses ainsi mais c’est pas plus mal. Que t’a dit ton père ?...

Oh, Gerry…il a été aussi pris de court…mais a très bien réagi !...

Plutôt parler du beau temps, du paysage. Cela détendrait…pas pour longtemps. Gerry et son ami revenaient, rafraîchis et surtout le premier, prêt pour le deuxième round en arborant son sourire le plus amadoué et annonçant qu’il avait déjà passé commande.

Je suis certain que vous apprécierez, Justin. Fin gourmet, je crois ?


Et c’était reparti pour le ping pong. L’un disait, l’autre répliquait. Gerry se marrait comme un dingue, Justin se défendait, sans se mordre la langue. Faute de mieux, encore avec l’intention de distraire ces messieurs de leurs échanges qui pouvaient tourner au pointu, Sam se trouva en train de jouer les critiques gourmets. Que si le service était lent, que si ceci, que si cela…rien n’y faisait, Gerry fonçait.

Mon divorce n’a affecté que ma Sam ! Au moins n’avez-vous pas d’enfant à partager avec votre ex ! Comment va Nate ?

*Quelle vache…Gerry !!!*

Elle le fusilla d’un regard outré et pour si jamais, lui décocha un petit coup de pied dans le tibia. Bien sûr, Justin n’entendait pas en rester là.

Vous semblez très au fait de ma vie, Mr. Forrester. Je ne vous jetterai pas la pierre, moi aussi, j’ai prospecté certains replis !

*Oups…Prends pour ton compte, papa-poule !*


Elle serra doucement la main de Justin dans un essai vain de dévier du thème. L’aveu suivant la remua toute mais aida aussi à clore cette impasse.

Je désirais des enfants, Nate pas. La vie que je lui proposais ne lui convenait pas. Elle a préféré son prince russe, grand bien lui fasse ! Je ne la vois plus et m’en porte bien mieux !

Elle aurait tiré la langue à son père mais se retint, se promettant de faire un petit aparté avec lui pour remettre les pendules à l’heure. Le pauvre Ed, pris entre deux feux, aurait disparu volontiers mais résista vaillamment jusqu’à la fin. Un silence intense plana alors qu’on expédiait le dessert sans en jouir le moins du monde. Par-dessus la table, Papa et le candidat n°1 ne s’étaient pas quittés des yeux.

*Et puis quoi !?...Manque qu’ils grognent avant de se sauter dessus !*


Nouveau coup de pied sous la table. Message reçu. Fin de l’épisode déjeuner. Ed Porter opta pour disparaître, il valait mieux se mettre hors de la ligne de feu. Les civilités se poursuivirent à trois. Gerry tira sa carte de parfait hôte, offrant son hospitalité à un Davenport digne comme un évêque.

C’est adorable de ta part, Gerry…mais cela allait de soi que Justin resterait à la maison…, gronda Sam à l’oreille de Papa, et maintenant…finie la simagrée ! On est partis sur un coup de tête…et on n’a pas de bagages…Non, tu ne dois pas nous accompagner…ah, bon…tu y tiens !?...

Petit tour de shopping. Justin était le genre d’homme à savoir exactement ce qu’il voulait et était, on pouvait s’y attendre, exigeant…exigeant…très exigeant. Gerry ne demandait pas mieux, avec incommensurable grâce, il largua le prétendant dans une boutique de luxe et l’y abandonna en assurant que lui et Sam l’attendraient dehors !

Franchement, Gerry…rustre de chez rustre ! C’est quoi, ces manières ?...Bien sûr que je n’allais pas lui choisir ses costumes…tu m’énerves !

Mais voyons, ma chérie, le gars devrait pouvoir se débrouiller…après tout, il a pas l’air si con que ça…

Gerry…tu es odieux !


Suis ton père…pas de souci, il va pas si mal que ça, jusque là…je pense qu’il s’en tirera ! Enfin, soupir, faut admettre que le gars a belle allure, sait se tenir à table et s’il parvient à se décoincer doit même être agréable !

Justin est plus que cela…il est…


Oui…oui…Mr. Perfection !, il lui tapota la main avec un nouveau soupir, point à faveur…il dit aimer les enfants mais ça…on le sait pas !

Moi je le sais…suffit de le voir avec son filleul, Lucas…c’est le fils de son meilleur ami. Je suis sûre qu’il fera un père merveilleux…et toi, si tu y mets de ta part, sans doute un grand-père très acceptable !...Je t’en prie, Gerry…arrête de l’asticoter… Justin est poli mais si tu insistes, il pourrait se fâcher et crois moi…tu ne voudrais pas avoir affaire à lui, alors…

Comme elle pouvait s’y attendre, une fois à la maison, Gerry, exquis, envoya Justin squatter une des chambres d’invité, à l’autre bout du long couloir. La résidence Forrester ne faisait pas concurrence avec la démesure de La Folie de Mr. Davenport, mais passait pour être une des plus belles maisons du coin. En fait, c’était une splendide propriété, en bord de mer. Bâtie en style colonial espagnol, cette demeure solide et élégante, entourée d’un jardin de rêve qui se mêlait habilement à la nature prodigue et sauvage, avait tenu tête aux ouragans de bien de saisons, ne perdant parfois que quelques tuiles dans la mésaventure. Samantha adorait cet endroit et se fit un plaisir en le montrant à Justin, plus rasséréné après qu’elle lui eut assuré que Gerry n’était pas si « méchant » qu’il ne voulait le montrer et qu’il ne le tenait non plus pour l’idiot de service ni que le fait qu’on lui ait attribué une chambre si éloignée de la sienne signifiait qu’il ne pourrait pas l’y rejoindre.

Tu sais, Justin…celle-ci est une maison moldue…pas d’anti trasplanage…juste une alarme sensible…

C’était tout dire.


Un tour à l’extérieur s’imposait. Le soleil déclinant, la brise venant de la mer rafraichissait l’ambiance, à l’avis de Sam, l’heure parfaite pour une petite balade de découverte.

Et voilà…regarde…on a même un étang, comme à La Folie…


Il rigola.


En effet, cela ressemble beaucoup à chez moi, sauf que j’ai un étang avec des canards, des daims et… pas d’alligators puis, il y fait beaucoup plus frais !

Tu peux le dire…Frais ? Je dirais plutôt : froid. Il pleut trop et la grisaille déprime…ici, tout est couleurs, senteurs…Oui, on a des bestioles de tout poil, plume et écaille…mais on s’adapte !

Elle ne fut pas trop sûre qu’il partageait son avis mais n’en discuta pas. Il serait bientôt l’heure du dîner, Sam alla jeter un coup d’œil à la cuisine alors que son chéri prenait une autre douche. Le voir apparaître à l’heure dite sapé comme un prince faillit la faire rire mais s’en garda bien. Personne n’avait songé à lui dire qu’on n’était pas trop guindés dans le coin. Il le prit très à l’aise, se défit de sa cravate, déboutonna sa veste et prit son air décontracté.

Le dîner fut toute une expérience. Les deux hommes devisèrent gentiment, sans se lancer des piques trop pointues. Très civilisé.

*Ouf !*

Décidée à que cela ne change pas, Sam prit part très active à la conversation, déviant l’intérêt de Gerry sur d’autres thèmes non sans remarquer que Justin était à point de s’endormir. Le repas, pourtant très appétissant ne sembla pas retenir son attention et on l’entendait de moins en moins. Heureusement que Gerry le tint en compte.

Je disais que vous paraissez lessivé, mon garçon. Dure journée si j’en crois Sam ?

Je… je l’avoue ! Pas tous les jours que l’on court partout et boit du polynectar par deux fois.

Polynectar ?

Oui, Gerry…une potion dégoûtante qui te fait changer d’apparence…et non, je ne vais pas t’en faire goûter…cela se voit affreux et sait idem et…cela contient des cheveux…

De quoi déchanter le plus curieux…sauf Mr. Forrester. Justin ratifia l’avis de Sam et Gerry se marrait en imaginant sa fille transformée en homme d’aspect patibulaire mais finit par compatir leur invité et l’envoya pratiquement dormir sans même avoir goûté au dessert.

Dors tout ton soûl, mon chéri…tu en as besoin !, sans se gêner de la présence paternelle elle l’octroya tout de même d’une gentil baiser de bonne nuit et quand il fut parti, rejoignit Gerry qui dégustait son mousse au chocolat avec le plaisir d’un gamin gourmand.

Je vais aller dormir, moi aussi…celle-ci a été une journée plutôt exténuante. Demain matin, je vais aller faire des courses et te laisser faire plus ample connaissance avec Justin et n’essaye pas de l’avoir avec un de tes tours…tu serais très étonné de t’en prendre plein la figure. Je t’adore, Gerry…

Il l’adorait autant mais ne promit rien, à le voir sourire avec des allures de chat enjoué, Sam secoua la tête mais s’en alla dormir, confiante.

Matinée de shopping. Elle n’avait besoin de rien mais il fallait bien employer le temps à quelque chose. Femme enfin, elle finit bien par tomber dans la tentation et se laissa aller au plaisir d’acheter sans regarder à la dépense. Vers midi, un coup de fil à la maison, l’informa que son père et Justin déjeunaient au country-club. Elle eut envie de les rejoindre mais en y pensant bien, préféra leur donner plus de temps et s’offrit un hamburguer-frites , ce que Justin aurait, sans aucun doute jugé un crime de lèse-majesté !

En rentrant, elle les trouva en grande conversation, comme les meilleurs amis du monde.

Salut, vous deux…alors, vous vous êtes bien amusés ?...Laisse moi deviner, Gerry…golf et tennis ?...Je me disais bien ! Je dépose mes achats et me change, avant de te piquer Justin pour aller à la plage un moment !...Je suis sûre que tu as de quoi t’occuper, Gerry…

Gerald Forrester sourit, rasséréné sur tous les points. Sa fille adorée était heureuse, son élu, après des débuts un peu grincheux, s’avérait être presque aussi parfait que dépeint.

*Ouais, mon vieux, t’aurais pas pu rêver mieux comme gendre…Bon gars, solides principes, bonnes manières, pas de risque qu’il coure après la fortune qu’héritera Sam…en plus que c’est un fameux sportif…handicap 4…à d’autres, laisse le entrer en confiance et t’es battu de plate couture, Gerald !*

Petite plage privée. Beau parasol rouge, transats. Farniente ! Justin semblait en avoir besoin.

C’est une idée ou ton père veut vérifier mon endurance ?

Elle sourit en l’embrassant, enjôleuse.

Le plus sûr…mais ne t’en fais pas, il avait l’air un peu claqué ! Gerry est un homme à défis et celui-ci lui plaît…tout comme à toi…je ne me trompe pas, n’est ce pas ?

Pas le moins du monde. Les jours suivant furent un délice pour confirmer sa théorie. Les deux hommes de sa vie rivalisaient dans tous les sports. Penser que Gerry put voir Justin comme son fils aurait été exagéré. Son esprit ouvert, son naturel joyeux l’avaient toujours fait sembler bien plus jeune de ses cinquante ans. Justin, de nature plus grave et circonspecte s’adaptait à merveille. Résultat : ils devenaient amis, de ceux qui peuvent se faire des confidences et rigoler ensemble. Sam, jubilait. Son petit monde était en ordre. Le bonheur parfait guettait !

Ce soir…Justin et moi on va faire le dîner…Tu vas adorer, Gerry. Tu viens, t’installes à la cuisine, je régale les Martinis et on papote tout en faisant, ok ?

Il s’y plia de bonne grâce, curieux de voir comment s’accordaient ces deux là face aux fourneaux. Jusque là, Sam avait toujours été un chef coq jaloux de son art, ne permettant que personne ne se mêle à son art. Il en resta soufflé. Ce à quoi il eut droit fut toute une révélation. Ils ne s’accordaient pas, ile ne faisaient qu’un, dans un ballet de parfaite grâce et synchronie, se devinant les pensées, il suffisait d’un regard, un sourire. Gerry s’avoua ému face à cette complicité flagrante et ne put qu’admettre qu’il y a des couples qui sont faits au ciel. Sam et son Justin étaient destinés l’un à l’autre, aussi sûr que le jour précède la nuit. En goûtant enfin le dessert sublime, il avait presque les larmes aux yeux.

C’est sublime, avoua-t-il en terminant son soufflé au grand Marnier. J’aimerais te dire deux mots Justin !

Sam prit une profonde inspiration, fit semblant de ne rien avoir entendu et finit de débarrasser la table alors que son chéri essayait d’esquiver l’entretien en parlant de la vaisselle. Gerry ne lui laissa pas d’échappatoire et l’entraîna à sa suite. Nerveuse, elle chercha à s’occuper en se perdant en conjectures sur cet aparté, devinant qu’elle ne devait y pointer son nez à moins qu’on l’appelle.

*Seigneur…ce qu’il aime faire des mystères, Gerry…devrai lui en toucher deux mots…c’est quoi ça ? Disparaître avec Justin…Il lui fait pas un sermon, au moins…Suis sûre qu’il sait que…Suis majeure, non ?...*

Comme pour la calmer dans ses élucubrations, Alonso, le chat, fit son apparition suivi par Bart, dont la taille de petite vache farfelue promettait bien de dégâts si on le laissait épancher son caractère de caniche nain et enjoué.

Viens là, mon petit, et elle se dirigeait au chien, pas au minet qui avait filé se mettre à l’abri de ces jeux de brute, Bart, ravi se dressa sur ses pattes arrière, mit celles de devant sur les épaules de sa maîtresse et la fit s’étaler. Cela ne ratait jamais. Sam n’était pas petite mais Bart faisait bien 1.80 en cette posture. Il lui appliqua son traitement « je t’adore, ma petite blonde » et lui lécha le visage avec un enthousiasme attendrissant. Elle se débarrassait du toutou en riant quand un cri provenant de la terrasse l’alarma. Redressée en un clin d’œil, elle se nettoya le visage et fila…

Gerry semblait angoissé face à un Justin, blême comme un cadavre tenant un parchemin dans sa main qui tremblait, piteuse.


Mais que…

Il lui suffit de voir le pauvre hibou chancelant pour savoir de quoi il s’agissait. Doucement, elle prit le message et lut. Une douleur intense lui serra la gorge, lui pinça le cœur. Les larmes ne se firent pas attendre alors qu’elle débattit pour trouver les mots adéquats, sans les trouver. Sans le penser, elle enserra Justin dans une étreinte folle, réalisant, brisée, qu’il pleurait aussi.

Désolée…je suis si désolée, mon chéri…mon amour…c’est terrible…

Gerry ne savait que faire avec ces deux éplorés au delà de toute consolation. Justin pleurait comme un enfant, abruti de douleur. Sa Sam hoquetait, éperdue, incapable de lui fournir une explication valable pour pareil désarroi alors, il s’empara du parchemin, tombé par terre.

« Michael et Alix sont morts ce matin au cours d’une razzia. Je me devais de t’informer, toi qui fus mieux qu’un frère pour lui. " Signait un tel John.

Dépassé, Gerry essaya de calmer sa fille et son futur gendre et n’y parvint qu’à moitié. Entre reniflements et hoquets, Sam parvint à mettre son père au courant du malheur qui s’abattait sur eux, parce qu’en ce point on ne pouvait pas dire que cela ne l’affectait pas.

Michael…le meilleur ami de Justin…un type super…et…Mon Dieu…pauvre Alix…qui commençait à peine à piger…Gerry, c’est affreux…Morts…j’ai de la peine à y croire…Calme toi, mon chéri…je sais…mais calme toi…oui…nous partons quand tu voudras…

Partir !?, s’écriait Gerry, décontenancé, impossible…pas dans cet état…tu m’as bien dit qu’il suffit d’un rien pour que cela foire…faut vous calmer d’abord…oui, je comprends, une tragédie…mais pas besoin d’en rajouter…

Bon an, mal an, il réussit à imposer la raison. La baguette de Sam joua, un Pax s’appliqua. Justin ne pleurait plus. Abattu, certes, le pauvre comprit le besoin de reprendre ses sens avant de se livrer au déplacement envisagé et surtout affronter le réalité de ce fait si douloureux. Sans donner plus d’explications, Sam entraîna son chéri à sa chambre. A moitié assommé Justin suivit ses directives pour après se laisser choir dans le lit, le chagrin à fleur de peau. Elle s’allongea à côté de lui, l’enserrant dans ses bras.

Vais pas dire que tout ira mieux, Justin…Michael est parti en accomplissant son devoir…tu dois en être fier…il est parti avec elle, qu’il aimait tant…et la vie continue…tu sais ce que cela signifie…Lucas est ton filleul…il faut accomplir la volonté de Michael, comme tu me l’as dit…

Elle se souvenait très bien de cette conversation, quand Justin l’avait mise au courant de la situation avec le fils de son ami. Aylinna Cavendish en avait la tutelle mais cela ne tenait qu’au cas que Michael soit en vie. De Brent avait tout prévu, en cas de mourir, Justin Davenport, parrain du petit, passait á avoir la tutelle absolue du gamin tant qu’il serait mineur.

Lucas t’aime comme si tu étais son père…et tu l’aimes aussi…le souvenir de Michael se perpétue en son fils…Mon amour…tu seras un père merveilleux…et si je peux…si…tu veux…je peux…je pourrais…te seconder de mon mieux !

Les funérailles, sobres et discrètes, accordes à la situation furent un supplice. L’enterrement, un crève-cœur. Étonnant tout le monde, Lord John Cavendish décida que son beau fils et la femme qu’il avait aimée jusqu’aux dernières conséquences seraient enterrés ensemble. Sa femme eut beau faire une scène, Justin d’en perdre la voix. Le noble écossais coupa court toute lamentation en disant de sa voix tonnante.

Nous leur devons au moins cela !


Amen. Ainsi fut fait ! Retour à La Folie, qui, plus que jamais, sembla à Sam un énorme mausolée déserté de tout bonheur. Jours de désolation totale. Justin semblait un fantôme et elle se sentait presque de trop dans ce deuil si privé. Elle tint bon une semaine, respectant tout ce qu’il y avait à respecter. Au bout de quoi, elle fit ses bagages et alla trouver Justin qui souffrait dans son bureau.

Je m’en vais, Justin. Non. Je n’ai rien à faire ici, pas pour le moment en tout cas. Quand tu auras compris que tu n’es pas mort et enterré avec Michael…fais moi signe !

Il lui adressait un regard endolori qui faillit la faire flancher misérablement or en cet instant même un patronus fit acte de présence , un cougouar lumineux délivrant un message invraisemblable d’une voix plus que connue…avec un désinvolture à briser l’âme la plus endurcie, Michael De Brent s’excusait de cette entourloupe sans nom. Il vivait tout comme son Alix et se trouvait aux îles Vierges pour recommencer une nouvelle vie. Sam se laissa tomber dans le fauteuil face à un Justin abasourdi.

Va le trouver, casse lui la figure, dis lui coucou de ma part et reviens…au fait, tant qu’on y est, si chamboulés…je passe le protocole établi…

Elle fit une pause, tourna la langue sept fois puis, prenant contenance, se lança.

Justin Davenport…voudrais tu m’épouser ?
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