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Angel Grisham
new & pure
Angel Grisham
hiboux : 4570
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Alix Blackstorm
Erik Nielsen
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MessageSujet: Re: 2+2=4 [FE]   2+2=4 [FE] - Page 2 EmptyDim 7 Oct - 16:16

L’idiotie, cela s’assume, comme le reste. Angel était consciente de ses erreurs, sa plus grosse bêtise à l’heure actuelle étant de tomber amoureuse du séduisant photographe américain : J.O West.
Il paraissait que l’amour ne se commandait pas ! Ce ne serait pas elle qui dirait le contraire.
Souvent, avec Opal, déjà au collège, elles avaient rêvé à leur vie future, au prince charmant qui ravirait leur cœur. Souvenirs heureux… Époque glorieuse où si des menaces de guerre couraient, on n’y croyait que peu. Angel était trop romantique… et difficile. Ses petites expériences sentimentales avaient vite tourné à l’aigre. Trop empressés ou trop ennuyeux, ses prétendants en furent pour leurs frais.


À ce train-là, tu finiras vieille fille ! l’avait sermonnée sa mère après qu’elle eût éconduit le bellâtre comte de Castelfield.

Tu as eu raison, l’avait consolée Mamy Rose. Ce garçon est d’un ennui… mortel ! À part les chevaux, il n’a aucune conversation ce dandy.

Depuis qu’elle avait pris son « indépendance », Angel fréquentait peu ses parents adoptifs. Le fait d’avoir su, par hasard en cinquième année, son vrai statut avait fissuré la belle unité familiale. Elle pouvait comprendre… avait compris. Elle les aimerait toujours, quoiqu’il advienne, là n’était pas la question, mais... À 22 ans, ils la surprotégeaient, la considéraient encore comme une enfant innocente et influençable. Seule, sa grand-mère cherchait à la pousser en avant. Rose Penventies était toujours de bons conseils. Quand Angel lui annonça être devenue membre actif de l’Ordre du Phénix, au lieu de pousser les hauts cris, Mamy avait applaudi.
C’est donc tout naturellement qu’Angel s’était tournée vers Rose pour lui parler d’une rencontre troublante…


Laisse faire le temps, ma chérie. Ce n’est pas parce qu’il n’embrasse pas d’emblée tes vues qu’il est incompatible !

… Il est trop… moldu ! Ça ne collera jamais. De toute façon, il repart dès ses vacances achevées et ira se faire joyeusement trouer la peau pour le scoop du siècle !

Tu es un peu dure, là…


Je sais comment ça se passe par là ! Même si tu m’as élevée plus que mes parents, j’ai passé du temps, de… l’autre côté !


Tu ne peux pas comparer le travail de ce garçon avec ceux des paparazzis, voyons…

Évidemment non ! Seulement Angel n’admettait pas qu’un sorcier refuse d’être concerné par la guerre en cours.

Depuis qu’elle avait eu cette conversation via feu parlant juste après le bal masqué, le calamar géant avait fait des siennes et Miss Grisham se sentait encore plus mordue qu’avant, donc plus idiote.
La soirée avec Opal et J.O avait failli tourner très mal mais tous s’en étaient sortis indemne à part quelques bobos que J.O avait reçus, sans doute par rébellion ou par pur amusement des Mangemorts. Il tint à raccompagner les jeunes femmes chez elles. Impossible de refuser.
Chacun devait cogiter séparément car peu de paroles s’échangèrent en route.
Angel se serait bien contentée d’un simple bonsoir sur le seuil de l’immeuble, mais Opal insista pour… un dernier verre.


*Zut !*


Comme de bien entendu, dès que l’occasion se présenta, l’Australienne s’avoua crevée et les laissa seuls. Direct, J.O intervint :

Je sais que peut être le moment n’est pas le plus indiqué mais je crois que toi et moi…on doit parler…


Il est tard, la journée a été longue, tu ferais mieux de…

Non ! Ne me dis pas de m’en aller… juste un moment… je te ficherai la paix après…

Ça sonnait déjà comme un adieu définitif. Tant qu’à faire… Plus tôt ou plus tard… Elle se résigna à la fin de non recevoir. Il y alla en douceur, par des détours inattendus :

Tu es toute chose depuis notre retour… et j’en ignore la raison. Pas la peine de me regarder de travers…que veux-tu, je suis idiot et si on ne me dit pas les choses…j’ai du mal à saisir…
*Idiot ? Pas autant que moi…* On a beau être sorciers tous les deux mais nous venons de mondes différents *Tiens, mêmes idées…* Oui, crois moi…c’est autrement chez moi…ce qui ne veut pas dire que je ne comprenne pas ce qui se passe ici… La guerre ! Oui, je sais…et non…je n’ai pas dit TA guerre…ni la VÔTRE…c’est ça qui te turlupine, non ?

Tu connais mes opinions, je ne veux pas revenir là-dessus.


Il était d’accord, semblant redouter autant qu’elle d’aborder ce sujet de discorde mais semblait désireux de confirmer un certain point de vue :

Je ne vais pas te raconter des histoires, ce n’est pas mon genre… mais tu me plais… et pas un peu !

Angel détourna les yeux, cherchant confusément une réplique à cet aveu. Elle était idiote, certes, mais pas au point de ne pas avoir remarqué certaines choses. Pour cacher son trouble, elle se fit acide :

Quoi de plus distrayant que de passer agréablement le temps, n’est-ce pas ?

Il se défendit âprement de telles pensées futiles, argumentant sur la parole donnée, les engagements, ne niant pas son futur départ :


Cela ne veut pas dire que je ne reviendrai pas… et tu sais que je le ferai… à moins bien entendu de ne pas pouvoir le faire…Oui, il y a des risques. Il y en a toujours, on va pas se mentir… je te promets de ne pas me faire descendre par là…

*Au moins ça ! Mais si tu espères que je vais me morfondre en t’attendant, cours toujours !*

Il prit congé en espérant la revoir quand même, à l’occasion.

Peut-être… Qui sait ? SàP, debout mon chien, ton papa s’en va.

Pas de baiser sur le seuil, tant mieux.
Elle referma doucement la porte, hésitant entre haussement d’épaules et larmes. Crevée et bouleversée d’émotions diverses, la douche la clama à peine et le sommeil fut long à venir.

La journée suivante s’écoula dans la routine perpétuelle. J.O ne se pointa pas. Elle s’en réjouit tout en ayant l’impression d’avoir un pavé à la place du cœur. Inutile de causer avec Opal, celle-ci broyait sa propre peine due à l’absence d’un beau blond.

Le lendemain, la sonnette guillerette de l’entrée de sa boutique retentit. Lâchant la banale préparation en cours, Angel alla voir le visiteur.

*J’espère que ce n’est pas encore cette vielle bique de Miss Portman ! Marre de lui préparer son lait de jouvence !*

À quatre-vingt dix ans, Miss Portman s’obstinait à boire ce lait qui, en principe, était destiné à un usage externe. Au moins, cela faisait une cliente très régulière de l’officine.
Eh, non ! Il ne s’agissait pas de l’ancêtre mais bien du beau photographe. Une grande inspiration calma les battements d’un cœur affolé tandis que Mr. West lui réclamait… une visite touristique.


*Tu n’as rien de mieux à faire ! Puis tu en meurs d’envie…*


Elle accorda, demandant quelques minutes avant de fermer boutique. SàP fut casé « chez McLane », et on se la joua en mode détaché, côté moldu.
Trafalgar Square, le palais royal, J.O photographia à tours de bras.
Au revoir, merci… à demain.


Angel ne se connaissait pas aussi masochiste. Ces rencontres lui faisaient à la fois du mal et du bien mais elles ne les aurait ratées pour rien au monde. Beaucoup de choses, d’idées, s’échangèrent alors en conservant des distances, sans tomber vraiment d’accord. Qu’importait ? Autant jouir des instants présents.

Depuis l’aube des temps, dès que le sentiment d’envie a été perçu, les guerres ont sévi. Elles ont des facettes différentes selon les lieux et les motifs. Toutes sont cruelles pour ceux qui n’ont rien demandé. Ici, nous vivons l’épuration du sang… cela doit te rappeler des choses, non ? Si Voldemort gagne en ces contrées, aucune ne sera épargnée, sois en sûr… J’apporte ma pâle contribution à la lutte, tu t’en doutes… Oh, rien de grave, je suis une simple boîte aux lettres.

À quoi bon lui dire qu’en fait, elle était un membre très actif de l’Ordre du Phénix ? Si cela lui plaisait de la considérer comme une poupée de porcelaine…

Un dîner ? Pourquoi pas ?
Mr. West voulait-il l’épater en soignant les détails, ou vérifier qu’elle savait se tenir dans la haute société ?
James Grisham ne roulait pas sur l’or en étant plus qu’à l’aise financièrement. Si Mamy Rose vivait sobrement dans sa ferme du pays de Galle, elle n’en était pas moins très riche et avait insisté pour que son unique petite-fille puisse évoluer dans tous les milieux.
Les tenues de soirée d’Angel n’étaient pas nombreuses, les occasions de sortir rares.
Opal mit un point d’honneur à parfaire son chignon, tout en la bombardant de conseils dont Angel n’avait nul besoin.
Fringuant, tel un prince de contes, J.O l’escorta jusqu’à un restaurant huppé au possible. C’était d’un ennui…

La conversation revint, fatalement, à l’avenir et aux aspirations de chacun.
Lorsque J.O avoua qu’il finirait par se poser, un jour ou l’autre, et devenir écrivain ennuyeux ou photographe de jardins, Miss Grisham dut se contenir pour ne pas éclater de rire. Lui, en citoyen banal ? À d’autres…
Il lui prit la main pour se lancer à nouveau dans une longue tirade où se marquaient leurs divergences d’idéaux. Il n’avait pas tort. Les Moldus, plus nombreux que les sorciers, avaient besoin que certains les secouent de leur torpeur. Il ajouta :


Dommage que je ne puisse documenter ce qui se passe ici mais tu vois le genre de nouvelle que ça donnerait et je finirais enfermé dans un hôpital psychiatrique moldu, avec une carrière ruinée et un futur fichu en l’air…

Chez les moldus, probablement… Par contre, je ne doute pas que si certains hebdomadaires sorciers d’Amérique savaient ce qui se passe ici, les choses pourraient basculer différemment… Enfin… ne revenons plus là-dessus. Essayons de profiter du temps qu’il nous reste…en bons amis.

Ils changèrent de thème, revenant à des sujets anodins, tels les bêtises de SàP, ou celles des chats, des soupirs d’Opal, etc.
Puis, il l’invita à danser. Elle tiqua.


Il n’y a aucune loi qui dise que les amis ne peuvent pas danser ensemble…Ça te pose un problème ?

Et comment que cela lui en posait un ! Avait-il oublié le bal ??

*Ou alors, il n’a pas ressenti pareil que toi, patate !*

Oh Merlin ! La divine sensation éprouvée lors du bal masqué la submergea toute. À nouveau, la magie opéra dans la communion totale des évolutions. Le baiser final ne la surprit pas. Elle l’avait tant désiré depuis ce fameux soir.
Le retour fut silencieux. À moins d’être débiles, l’un autant que l’autre savait que les meilleures résolutions ne tiennent pas la route quand Cupidon s’en mêle. Sur le seuil, il se montra un peu confus :


On doit répéter ça…

Quoi donc ?
ironisa-t-elle.

Le dîner, bien sûr…*Bien sûr…* fais pas de chichis… * J’ai une tête à faire des chichis, moi ?* On a passé une magnifique soirée…dis rien, je sais…mais, entre amis, on se comprend ! *Tu parles !*

Un baiser du bout des lèvres ensuite, il disparut.


Toi, pointa-t-elle l’index vers sa copine hilare, n’en rajoute pas. C’était… agréable, bonne nuit !

Angel était énervée. Elle avait l’impression d’avoir mis le doigt dans un engrenage inconnu qui risquait de l’entraîner bien plus loin que voulu, vers des sables mouvants dont on ne sortait pas sans dommages.
Incapable de fermer l’œil, elle eut recours au feu parlant :


Mamy, je suis désolée de te déranger si tard…

Tu sais bien que tu ne me déranges jamais, ma chérie. Tu as l’air chagrin. Ça y est, il t’a embrassée ?

Mamy, c’est…

Affreusement magnifique, n’est-ce pas ? Présente-le-moi, à l’occasion. Je jugerai mieux. Mais là, ce n’est pas avec des yeux bouffis et une mine ravagée que les choses évolueront. Ne te monte pas la tête, profites de chaque instant et… prends trois gouttes de sirop de camomille. Bonne nuit, ma chérie.

Les jours suivants furent… normaux. Angel ayant pas mal de temps libre vu la faible fréquentation de son officine, joua les guides touristiques. Parfois des doigts se pressèrent, des regards s’échangèrent, mais les jeunes gens conservèrent une distance… amicale.
Au retour d’une virée, un message d’Opal laissa Miss Grisham pensive. Son amie annonçait être absente plusieurs jours ; elle séjournerait à Poudlard.


*Erik a bien de la chance…*

Sur ce, J.O lui avoua devoir rencontrer un dénommé Jeff qui escomptait exposer quelques-uns de ses clichés en duo avec le célébrissime : Preston Yates.


Qui ne connaît pas Yates ? sourit-elle de travers. Il adore l’odeur de la poudre quand il ne fait pas le joli cœur devant les caméras… *ça me rappelle quelqu’un…*

J.O parti, Angel se demanda comment tuer le temps. Elle discuta longuement avec sa grand-mère puis, à point nommé, une mission de l’Ordre lui fut proposée. Voilà de quoi se changer radicalement les idées, sauf que la surveillance se compliqua bien plus que prévu.
Combattre Bellatrix Lestrange n’est – heureusement – pas donné à tous les résistants. Angel fit ce qu’elle put mais n’arriva pas à empêcher la Mangemorte et à son acolyte de s’évaporer.
Commotionnée, elle eut des réveils épisodiques d’un beau flou artistique. Il lui sembla qu’on lui posât des questions, elle pensa voir sa famille à son chevet, mais ne souhaitait qu’une seule présence. Entre deux épisodes de semi-conscience, Angel crut pourtant entendre un message inespéré :


Tu sais… je t’ai menti l’autre soir… peux pas être ton ami… pas comme tu veux… pas comme il faudrait… c’est fichu pour les bonnes intentions… les sentiments, ma douce… ça ne se laisse pas commander…

Ces mots étaient-ils réels ainsi que la main qui serrait la sienne ? Elle chercha la certitude par une pression en retour mais tout bascula à nouveau dans les limbes.

Ma chérie, mon cœur, tu nous as fait très peur !

Un peu dans le brouillard, mais réveillée cette fois, Angel sourit faiblement :

Maman ? T’en fais pas, ça va. Euh… Où est J.O ?

Personne n’est venu à part nous et ta copine Opal. Le Dr Abramov dit que tu as surtout besoin de beaucoup repos.

On est quand et où ?

Nous sommes le dix septembre. Ton père a eu la bonne idée de prendre ses congés annuels maintenant. Nous sommes sur une île espagnole. Il fait un temps splendide toute l’année.

Mamy… ?

Elle n’a pas pu venir avec nous. Les grands déplacements ne sont plus de son âge, ma chérie. Tu veux un peu de bouillon ?

Angel accepta et se sentit bientôt repartir dans le cirage.

Par les rideaux de la fenêtre, à peine entrouverts, Angel aperçut un ciel d’azur magnifique de quoi lui donner envie de se lever. Sa mère s’interposa aussitôt
:

Il est trop tôt, mon cœur. Bois ton bouillon.

Il est vrai qu’Angel se sentait pire qu’une lavette mais le soleil l’attirait.

Je voudrais respirer dehors. Maman, s’il te plaît…

Mary appela James en renfort et, ensemble, ils soutinrent leur fille jusqu’à un transat posé sur une terrasse ombragée. Là, docile, la jeune fille absorba la tasse fumante et sommeilla en contemplant un rivage paisible baigné d’un soleil généreux.
Elle se réveilla au lit, en pleine nuit, en hurlant :


J.O !

Tu as de la fièvre, ma chérie ! fit sa mère, navrée, en lui épongeant le front en transpiration.

Non ! Je me sens bien. C’est juste que J.O me manque, et…


Le Dr Abramov nous a avertis de tes possibles hallucinations. Tu as reçu un très méchant coup sur le crâne. Quelle idée aussi d’aller courir sus aux Mangemorts en pleine nuit !

Je n’hallucine pas ! J.O est mon… ami… je dois…

Tu dois te reposer ! Je ne sais pas ce que ton traumatisme a engendré comme séquelles, mais je puis t’assurer qu’aucun J.O – prénom ridicule, entre nous soit dit – n’existe.

Ce n’est pas parce que vous ne le connaissez pas qu’il n’existe pas ! se rebiffa Angel. Où est ma baguette ? Je veux contacter…

La magie n’est pas possible ici, je suis désolée. Bois et rendors-toi !

Angel fit la moue mais obtempéra, par habitude, face à Mary Grisham-Penveties.
Sa mère adoptive possédait un ascendant non négligeable sur elle et, même si Angel lui en voulait de certains mensonges et éloignements, elle gardait confiance.

Deux jours s’écoulèrent ainsi. Parfois lucide, parfois groggy, Angel ne savait plus trop où elle en était. Avait-elle disjoncté au point de rêver d’un bel Américain journaliste ? Tant de détails lui trottaient en tête…
Cet après-midi-là, Angel s’éveilla sur la chaise longue de la terrasse. Une odeur piquante la surprit autant que l’état de sa fine robe de chambre.

*Zut ! J’ai recraché en dormant !* Maman... !

Ne recevant nulle réponse à son appel, Angel se secoua. Avec des gestes imprécis, se raccrochant à tout ce qui pouvait servir d’appui, elle rentra dans la villa du bord de mer.
Manifestement, elle était seule. Se laver, se changer était prioritaire.
Vaseuse, elle s’orienta vers la salle de bains. La douche puissante la revigora complètement.
Plus en forme, vêtue de frais, Miss Grisham revint au salon. Cela lui faisait bizarre d’être seule dans une habitation qu’elle n’avait entrevue qu’entre deux sommeils.
Murs blancs, quelques marines accrochées, c’était de conception moderne, dépouillée et très moldue. Ses jambes flageolant encore un peu, un grand divan couvert de housses bariolées l’accueillit. Une petite télévision était posée près de la cheminée. Entre elle et cet engin, se trouvait une table basse où divers magazines et journaux étaient étalés. Les manipulant du bout des doigts, à la recherche de la télécommande, Angel fut attirée par plusieurs articles. Fébrile soudain, elle les éplucha systématiquement, sentant malgré elle un grand froid l’envahir.
Sous ses yeux s’étalaient des récits horribles narrant des pertes lors d’un reportage… Plusieurs journalistes américains avaient perdu la vie dans l’explosion d’une Jeep. Elle fouilla davantage, cherchant les noms des disparus mais peu d’indices transparaissaient.
Plongée dans ses lectures, elle ne remarqua pas l’entrée de ses parents. Elle sursauta violemment quand, dans son dos, retentit :


Angel, que fais-tu là ? Range-ça, ce n’est pas bon pour toi que…

Très pâle, elle se leva et affronta sa mère :

C’est… C’est de lui qu’il s’agit, n’est-ce pas ? Pourquoi avoir prétendu que…

Mon petit, intervint son père, nous avons paré au plus pressé. Nous espérions retarder que tu découvres que…


IL N’EST PAS MORT ! Je savais qu’il existait et vous avez voulu me faire croire le contraire ! IL N’EST PAS MORT !

Calme-toi, mon bébé.

JE NE SUIS PLUS UN BÉBÉ ! J’ai 22 ans et je suis… pour la première fois… amoureuse. Je dois y aller. Je vais là-bas le chercher.


Tu n’iras nulle part ! Tu dois faire ton deuil, ma chérie.


N… NON ! Pas de corps, pas de deuil ! Je…

Une baguette se leva, Angel s’écroula.

Mary ! gronda son mari en réceptionnant sa fille dans ses bras. Tu y vas fort !

Elle aurait dû dormir encore ! On s’est mis d’accord : étouffer dans l’œuf cette romance.

Tout en s’occupant de la belle endormie, les parents poursuivirent :

Maintenant qu’elle croit ce West mort, ça devrait-être plus facile.

Tu ne vas quand même pas lui envoyer un de tes sorts ?


C’est pour son bien. J’ai ma maîtrise en potions, ne t’inquiète pas, ça marchera…

À des kilomètres de là, on s’inquiétait…
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Opal McLane
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J.O West
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MessageSujet: Re: 2+2=4 [FE]   2+2=4 [FE] - Page 2 EmptyDim 14 Oct - 18:59

Ste. Mangouste. Hôpital sorcier en plein quartier moldu dont ces derniers ignoraient, logiquement, l’existence. Attendre le clin d’œil du mannequin vêtu de nylon vert. Quelle idée ! Traverser tout de go la vitrine. Quelle imagination ! Opal n’était pas visiteuse assidue des lieux et éprouvait à chaque coup le même choc. Il va sans dire qu’Erik suivait le mouvement, fasciné par ce qu’il découvrait. Il fallait dire que les sorciers s’arrangeaient pour avoir toute classe d’accidents bizarres, ce qui donnait lieu à des scènes assez effarantes.

Que voulais-tu dire par mission foireuse ?, s’enquit Erik, inquiet.

Euh…ben ça…t’en fais pas, Mamy Rose dit que ce n’est pas…grave !

Ce n’était pas le moment d’entrer en détails, elle était trop énervée et sa priorité était savoir où trouver son amie. Obtenir des renseignements ne prit, heureusement, pas trop de temps. Nouvelle course. Face à la porte de la chambre 123 se tenaient le père d’Angel et sa grand-mère Rose. Opal ne se trouvait pas de grandes affinités avec Mary et James Grisham qui ne faisaient aucun secret sur le peu de sympathie qu’ils lui portaient. Ces parents ultra-protecteurs, conservateurs et légèrement bâtés, à son avis, ne voyaient pas de bons yeux cette inaltérable amitié, jugeant que l’australienne était une mauvaise influence pour leur fille chérie, si parfaite. Qu’elle arrive, échevelée, traînant à sa suite un grand gars inconnu au bataillon, n’arrangea pas les choses.

Grand-mère Peventies accourut au devant d’eux. Et l’embrassa, affectueuse.


J’espère que mon hibou ne t’a pas trop effrayée, ma chérie…

Juste assez pour me faire venir en courant… Angel va bien ?


Mamy Rose hocha la tête avec un soupir.


Oui, Angel va bien. Ce n’est pas trop grave… pour cette fois !... Tu es venue avec ton ami ?

Opal sourit, se rendant compte ne pas avoir lâché la main de son suédois préféré.

Oui, voici Erik, Mamy


Chaque couvercle a son pot, rit-elle. Mr. Nielsen, je suppose ? Je suis mamy Rose, la grand-mère d’Angel. Elle a peu de secrets pour moi, savez-vous ?

Erik, exquis de politesse serra la main menue en inclinant la tête et Mamy Rose l’adopta d’emblée. Tout allait bien. Elle voulut savoir comment se passaient les études d’Erik. Pas à dire, sa petite fille lui avait fait un compte rendu complet de leurs activités.

Angel ne le sait pas encore…mais Erik a passé ses ASPIC…Optimal sur toute la ligne, de peu et on lui offrait le poste de ministre, informa t’elle, éclatante d’orgueil comme si c’était elle qui avait réussi l’exploit.

Le père d’Angel se tenait en retrait, le semblant fermé. Mrs. Peventies voulut l’excuser en assurant que le cher homme avait eu très peur, ce qui pouvait bien se comprendre. Hochement poli de la tête à son adresse, retour aux questions.

Que c’est il passé ?...Quand ?...Que disent les medicomages ?

Des Aurors sont venus l’interroger tout à l’heure, ma belle petite-fille. Tout le monde dit qu’elle s’en sort bien. Elle aurait croisé La Lestrange !

Ni plus ni moins ! Cela équivalait presque à dire : elle a croisé le diable !


Mon Dieu…est ce que je peux entrer un petit moment ? Juste pour qu’elle sache que je suis là…

La permission accordée, elle put entrer…seule. Mary Grisham releva vivement la tête à son entrée et la dévisagea sans grande aménité.

Bonjour, Mary…je serai sage comme une image…comment va Angel ?...Ma pauvre chérie…

Ignorant Mrs. Grisham, elle s’était penchée sur son amie qui semblait dormir.

Tu es toute mignonne avec ton turban…pas de souci, J.O craquera en te voyant…Tu vas être très vite sur pied et on ira se balader, tous les quatre…

Angel a besoin de repos et calme, Opal, pas de discours absurdes.

Imaginez vous que les malades sont très gré d’entendre des bêtises quand ils sont dans cet état…cela les rassure mon oncle Zack n’a cesse de le dire.

Mrs. Grisham eut un geste agacé.

Qu’en sait il, votre oncle…

Ben, étant donné que c’est une éminence en neurochirurgie, je suppose qu’il doit savoir de quoi il en va…Hey, toi, la belle au bois…Erik est là aussi…il a réussi…McGo était soufflée…j’ai plein de trucs à te raconter…

Et ainsi de suite sous le regard censeur de Maman Mary qui ne voulait que la voir disparaître.

*T’es pas au bout de tes peines, mère poule…j’y suis, j’y reste*

Mais le meilleur était encore à venir. Voilà qu’au milieu de la cordialité régnante s’amenait juste celui qui manquait : James Oliver Westwood.

Je…je suis venu aussi vite que possible…qu’a t’elle ? Comment va Angel ? Dis moi…

Le pauvre semblait à bout de nerfs. Évidemment la mère poule de service n’agréa pas du tout cette irruption et envoya ce cher homme se faire voir ailleurs. Opal, la diplomatie personnifiée s’approcha de Mrs. Grisham.

Mary…J.O est un très bon ami d’Angel…il ne restera qu’un tout petit moment, c’est un bon garçon, ne vous en faites pas…Venez, sortons un instant.

*Si tu viens pas de gré…je te stupefixe !*

Sans besoin de recours extrêmes, Mary Grisham la suivit.

Tu as cinq minutes…contente de te voir !

Dans le couloir, Erik avait la tête d’être passé à la sellette.

Alors ? Elle va bien… Et J.O ?

Elle dort…J.O, le pauvre…il a un instant…tu t’en doutes…et toi, ça a été ?...Tu me racontes après…Zut…j’ai dit cinq minutes !

James Grisham s’en fichait, des ses délais. Il entra dans la chambre et la minute d’après J.O en sortait, accablé.

*Triple vache sans cœur !*

Erik réconfortait le photographe et proposait d’aller boire quelque chose au salon de thé.

Bonne idée…on pourra parler. Mamy Rose, désirez vous quelque chose ?... Mary ? James ?...Non…bon, nous on va un moment en haut…nous reviendrons.

Cela dut sonner comme la menace de l’Apocalypse, vu leur expression mais Opal n’était pas à ça près, passant un bras sous celui de chacun des deux jeunes gens, s’éloigna du groupe.

Pas de souci, sont un peu bornés…mas Mamy Rose est de notre côté, c’est un ange, cette femme…Tiens, des Aurors !

Ils montaient la garde devant la chambre 121. L’un d’eux lui adressa un petit geste de la main.

Salut, Phil !

Tu les connais ?, s’étonna Erik.

De vue !...Je me demande qui est là pour une telle surveillan…Des Mangemorts !!!

Au nombre de quatre, ils venaient de chaque côté du couloir en distribuant des Stupefix à tout et chacun sur leur chemin. Erik la poussa derrière lui en dégainant sa baguette, de même que J.O.

Nooon…


Trop tard. Deux contre quatre, ses amis furent rapidement mis hors combat de manière fort bénigne, ce qui ne ressemblait pas trop au modus operandi régulier des adeptes du Lord. Tout se passa très vite. Les « méchants » récupèrent ce qu’ils étaient venus chercher : l’un d’eux et s’en allèrent sans faire plus de foin. Elle, n’avait pas songé à sortir sa baguette, trop secouée par la vitesse des évènements mais reprit ses esprits rapidement en voyant Erik, étalé un peu plus loin et J.O, étourdi, affalé contre le mur. Collés à la porte de la chambre 123, les Grisham tremblaient. Mamy Rose réagit au quart de tour en ameutant le personnel…sauf que la plupart dans le couloir gisaient stupefixés. De commun accord même sans échanger un mot, l’australienne et la grand-mère d’Angel s’appliquèrent à ranimer tout le monde en attente des renforts, qui ne tardèrent pas.

Tu ne trouves pas qu’il tarde un peu trop à revenir à lui ?
, s’enquit elle en passant une nouvelle compresse sur le front d’Erik, inconscient.

J.O qui avait, sans que personne ne puisse l’expliquer, un œil au beurre noir était de l’avis que s’estampiller, comme le suédois l’avait fait, contre le mur, avait de quoi sonner le plus brave. Il fallut encore quelques minutes pour que le jeune suédois donne signes de revenir au monde des vivants.


Erik…enfin…dis moi quelque chose !


O… Opaline ? Que… ?

Ravie, elle lui caressa les cheveux.


Tu as une bosse d’anthologie parce que tu as valsé contre le mur. C’étaient des Mangemorts, ils sont venus chercher l’un des leurs…un blond craquant, je dois dire…mais enfin…ils ont eu un comportement plutôt étrange et n’ont pas fait vraiment mal à quiconque…ce qui, entre nous, ne leur ressemble guère…

La suivante intervention d’Erik les rassura, il était en bon chemin de la récupération totale.

Et si on allait boire ce thé… ou si on allait manger ?

Elle éclata de rire. Heureuse. Du moins, de ce côté-là, son monde était en ordre. Sans se préoccuper de J.O qui squattait le lit voisin, Opal embrassa Erik emportée par un élan de folle et passionnée tendresse.

Oui, mon chéri…on va aller manger mais pas ici…je vais vous préparer un repas merveilleux, à vous deux. Sortons de cet hôpital et allons au resto…de toute façon, les Grisham ne veulent pas qu’on approche Angel…c’est Mamy Rose qui me l’a dit…ils sont dans tous leurs états…mais on revient demain…t’en fais pas J.O…elle va se remettre… alors, on y va ?

Ils ne se firent pas prier. La clientèle n’abondait pas, ces derniers temps mais ce jour là, elle brillait carrément par son absence. Sans faire plus d’histoires, Opal donna congé à Kitty Lawson et à Jamie Bolt, le cuistot en second pour après fermer les volets du restaurant.

A nous une soirée privée, les gars…de quoi avez-vous envie ? De l’antilope ? Du kangourou, de l’autruche, du croco ? Nous ne proposons dans notre carte aucune bestiole en péril d’extinction…comme ça au moins on ne se met pas ceux de la WWF sur le dos…déjà assez avec les vilains de service.

Erik pencha pour l’antilope, l’ayant goûté le premier jour, il récidivait avec plaisir. J.O, sans trop d’entrain, se décida pour le filet d’autruche aux herbes. Elle se mit au travail avec enthousiasme, sans arrêter de bavarder, assurant que la meilleure façon de se remettre des émois était se maintenir occupé et pour autant leur trouvant aussitôt que faire de leurs deux mains. J.O se trouva en train d’éplucher des patates et Erik de laver la salade. Des Margaritas, préparées avec une science digne du meilleur barman tinrent lieu d’apéritif. Le tequila égaya un peu les esprits abattus. J.O semblait très affecté, d’après lui, Angel aurait reconnu appartenir à l’Ordre mais n’être qu’une simple « boîte aux lettres ». Le soupir d’Opal fut plus que révélateur.

Mon angélique amie n’est pas ce qu’elle t’a dit, elle va me tordre le cou mais on ira nulle part en se mentant…Angel est un membre actif, très actif à vrai dire…la boîte aux lettres, c’est moi, elle prit la main de J.O, la tapotant, consolatrice, elle est excellente…la preuve est qu’elle s’en est sortie avec Lestrange…Qui c’est ?...Ben, la plus fidèle adepte de Voldy…la plus méchante, aussi…d’autres ne s’en sont pas si bien tirés…mais suffit de parler de ça…Demain on va la voir et elle ira mieux, c’est sûr !

On essaya de la croire et le dîner se passa dans une ambiance bon enfant, en se racontant n’importe quoi. J.O prit rapidement congé en disant avoir laissé SaP endormi à son hôtel et se donnant rendez vous pour le lendemain matin.

Le pauvre…il fait de la peine à voir…comme quoi, on dirait que là, cela marche à fond de train. On fait un peu d’ordre et on rentre, suis claquée.

Quelques petits sorts ponctuels plus tard, tout était nickel. C’est alors qu’Erik avoua la conversation eue avec James Grisham.

Ah bon ? Et de quoi il se mêle, celui là ? Ils me tapent sur le système les parents d’Angel, toujours à faire des chichis ridicules mais enfin…pour une fois, faudra leur accorder un peu de raison…tu ne peux pas squatter notre divan pour le restant de tes jours…mais je pense avoir la solution à ce dilemme !
Allez savoir à quoi il pensa mais Opal ne lui laissa pas trop le temps de développer son idée. Le prenant de la main, elle l’entraîna vers une porte au fond de la salle et l’ouvrant, aboutirent face à un escalier qui montait à l’étage.

Quand j’ai décidé monter cette affaire du restaurant, mon père m’a offert cette maison, là en haut il y a un petit appartement, on supposait que je m’y installerais mais après Angel et moi on a voulu déménager ensemble et c’est trop petit pour deux. L’idée d’un locataire ne me tentait pas trop, on ne sait jamais sur qui on peut tomber…mais si cela te plaît…il est à toi !

Ensemble, ils inspectèrent le petit appartement et Erik se déclara ravi avec les deux pièces plus salle de bains et cuisine. Rénové et bien agencé, il n’y manquait que quelques meubles et des petits détails pour le rendre douillet et très accueillant.

On s’occupera de ça demain, ce sera amusant…t’en fais pas pour le loyer…bien sûr que tu en paieras mais ce sera modéré, parole d’honneur et de la sorte, tu pourras toujours être ponctuellement au boulot !

L’état d’Angel n’évolua pas trop les jours suivants. Elle semblait voguer dans quelque limbe incertain, entre le sommeil profond et l’éveil imminent. Les médicomages assuraient que ce semi-coma était naturel après la commotion subie, que la patiente mettrait un certain temps mais finirait par se récupérer totalement. La mort dans l’âme J.O annonça qu’il devait partir pour l’Afrique pour quelques jours, le temps de réunir des évidences sur des faits abominables qui devaient être connus de tous.

Reviens d’une pièce…le plus vite possible ! Au cas où il y aurait un changement…tu verras mon kangourou !

L’absence de l’américain dura une semaine au bout de laquelle il revint, encore secoué par les horreurs consignées en images d’un poignant réalisme. Force fut de lui avouer que Mamy Rose devenue agent de liaison, face à l’attitude opiniâtre des parents, qui leur refusaient le droit de visite, assurait que sa petite fille pouvait se réveiller d’un moment à l’autre mais qu’ un matin, en arrivant à Ste. Mangouste, ils s’étaient trouvés avec une chambre vide et la nouvelle que Miss Grisham avait quitté l’hôpital, la veille au soir, emmenée par ses parents. S’il n’avait pas été à moitié mort de fatigue, J.O aurait foncé chez la grand-mère à l’instant même mais Opal sut le convaincre, avec un rien de magie, qu’un peu de repos ne lui ferait que du bien. Erik appelé en renfort, était là au réveil de l’amoureux transi et ce fut à trois qu’ils trasplanèrent chez Mamy Rose.

Que vous dire, mes enfants ? Cela m’a prise de court, à moi aussi. Ma tête de mule de fille et son moldu de mari ont décidé que ma petite Angel se remettrait mieux loin de l’ambiance d’hôpital.

J.O voulut savoir où on avait emmené celle qui faisait si bien battre son cœur mais encore là, Mamy Rose dut reconnaître ne pas avoir été mise dans la confidence.

Mary et James peuvent être très secrets…ils surprotègent leur fille comme si elle était un petit poussin démuni. Ils détestent l’idée de savoir qu’elle risque sa vie à chacune de ces missions mais encore plus l’idée qu’elle puisse rencontrer quelqu’un qui ne corresponde pas à leurs vues…Ils ont des idées très arrêtées sur le thème…

L’expression de Mr. Westwood changea radicalement, il écumait de rage, à très juste titre. Opal n’essaya même pas de le calmer, elle-même était furieuse avec ce comportement si arbitraire.

On est à la veille du XXIème siècle et ils agissent comme au Moyen Âge…C’est ridicule ! Enfin, la seule façon de savoir est d’envoyer un patronus en prospection…

Erik fut de l’idée que s’ils envoyaient, chacun le leur, cela irait plus vite. Mamy Rose, tout émoustillée les laissa faire et s’activa à leur préparer thé et biscuits, pour l’attente, qui, finalement ne fut pas bien longue. Aigle, alane et kangourou revinrent presque en même temps, porteurs de la même nouvelle : Angel se trouvait en lieu incartable.

Super !
, gronda Opal, merveilleux…c’est quoi tout ça !? Des vrais paranos, ma parole…

Néanmoins les patronus avaient observé les alentours du lieu de détention. Mer et désert. Climat chaud, sec et venteux.

Ce qui rappelle quelque chose
, assura Mamy Rose, James aime beaucoup cet endroit, je me demande bien pourquoi…ils y passent toujours leurs vacances…c’est une île des Canaries…Fuerteventura. J’y suis allée, une fois et me suis juré de ne plus y retourner…c’est d’un ennui…

Rapide conciliabule. La décision fut prise au bout de dix minutes. La sémillante grand-mère n’étant plus pour des aventures rocambolesques se dévoua pour garder SaP. On se réunit Chez McLane, fermé pour vacances, à peaufiner la stratégie.

Bon, on sait où ils sont. Le père d’Angel est trop moldu pour se prêter aux trucs sorciers, dont on va supposer qu’ils ont loué une voiture…on a une idée approximative d’où se trouve la villa, lieu assez isolé, face à la mer, coin de verdure dans ce drôle de désert, encore heureux que Mamy ait été là…ce ne doit pas être bien compliqué de dénicher une maison avec jardin dans ces parages…

Tenue estivale, vu le changement de climat, Opal prit son sac à malices contenant tout le nécessaire pour parer aux imprévus. J.O s’occupa du portoloin, Erik lisait avidement le manuel basique du briseur de sorts. On a beau tout prévoir, il y a toujours un détail qui vous échappe. Ils se matérialisèrent impeccablement dans un coin voulu désert, sauf qu’il ne l’était pas autant que voulu. Un groupe de touristes allemands vit interrompue leur grill-party par l’apparition du trio. Stupéfaction générale. Échangeant un regard avec ses compagnons, Opal s’avança d’un pas, levant la main en signe de salut à la mode vulcain :

Longue vie et prospérité. Ne craignez rien…on ne fait que passer !


Avant que les allemands ne reprennent leurs esprits, ils étaient partis au pas de course. Un peu plus loin, J.O et Erik mirent un peu en cause son entrée en scène.

Et que vouliez vous que je leur dise ? Coucou…on est sorciers !...Tout le monde sait que les vulcains sont pacifistes….et puis cela leur fera un super souvenir de vacances !...Leur envoyer un Oubliettes ? À quoi bon dépenser de l’énergie…Vous avez vu la quantité de canettes de bière ?...Soleil et alcool, ça fait des ravages…Qui va leur croire une débilité pareille !? Enfin, passons…Bienvenue à Fuerteventura…Hum, c’est vrai…pas le paradis…J.O…tu peux envoyer ton aigle, je suppose que les patronus aériens ont une meilleure vue d’ensemble…

Une vraie ruine, à demi écroulée, entourée d’un piètre soupçon de jardin à l’état sauvage, avec une pancarte branlante se balançant au vent : « Se vende ».(En vente).

Wow…douée la maman…on y croirait vraiment. Dis, J.O, t’as si mauvaise réputation que ça ?…Pour qu’ils se donnent autant de mal, je veux dire…T’as tiré quelque chose au clair de ton bouquin, Erik ?

Le premier rit jaune et le second reconnut ne pas encore être prêt à circonvenir l’incartabilité. La solution n’était pas compliquée. Ils attendraient. Sans se gêner, ils dressèrent leur campement, invisible aux yeux du public, au cas où il y en aurait et surtout à ceux des Grisham, dans leur pseudo-ruine.

Si la logique tient le chemin, ils devront aller aux provisions…du moins chercher lait, pain et journal…Papa Grisham est d’un chichiteux extrême…a ses petites habitudes et n’en démordra pas pour autant…j’ai passé des vacances chez eux…vous dis pas…enfin…

James Grisham était nerveux. Ce n’étaient pas les raisons qui lui manquaient. La situation avec sa fille allait un peu au-delà des limites supposées. Angel s’entêtait sur l’existence de ce photographe américain et leurs tentatives de la convaincre de sa mort échouaient lamentablement. Lui et sa femme rêvaient d’un avenir doré pour leur fille adorée et ce n’était certainement pas un globe trotter sans manières, pour connu et soi disant célèbre qu’il fut, qui comblerait ces aspirations. Or Angel semblait follement éprise. Mary avait trouvé la solution, un peu radicale, mais parfaite. Ce soir, la potion serait prête et ils la feraient boire à leur fille. Angel oublierait tout…l’ordre, l’américain et peut être même son insupportable amie australienne, tout rentrerait dans l’ordre voulu et ils seraient heureux comme la merveilleuse famille qu’ils étaient. Le boulanger lui tendait son paquet quand une voix moqueuse, à son dos, le fit sursauter comme carpe hors de l’eau.

Si c’est pas un hasard, Mr. Grisham…le monde est un mouchoir !

Retourné tout de go, il fit face à une Opal McLane, souriante.


Mais que…diables fichez vous ici ?

À votre avis ?

Angel…ne veut pas vous voir !

Vraiment ?...Désolée mais je ne vous crois pas, vous vous êtes enfuis comme des voleurs en l’emmenant…si elle ne veut pas nous voir, à elle de nous le dire. Vous n’y voyez quand même pas d’inconvénient, n’est ce pas ?

Et même si…Que pouvait un moldu démuni face à trois sorciers de mauvaise humeur ? Mary Grisham eut la surprise de sa vie en voyant débarquer son mari si bien escorté. Elle eut beau tempêter, menacer pour assurer après qu’ils avaient cru ferme que J.O était mort et alla jusqu’à leur montrer le journal qui rapportait la nouvelle. Opal parcourut l’article en secouant la tête.

Vous devriez avoir honte…franchement…c’est un journal vieux de 10 jours…on ne donne aucun nom et cela s’est passé en Bosnie…J.O était en Afrique, la semaine dernière !...Vous ne comprenez rien, hein ? Vous ne réalisez pas tout le mal que vous lui faites, à Angel !?....

Leurs éclats de voix devaient lui être parvenus. Ce fut une pâle figure, titubante qui apparut sur le seuil, à son exclamation, tous se retournèrent. La suite fut plus que révélatrice. Inutiles prières et nouvelles menaces.

Entre nous, Mary et James…à croire qu’on vous a damé le pion !...Nous on y va…Mamy Rose prendra son d’Angel…bonnes vacances !

Erik se fit tout un plaisir en transformant le cabas des provisions en portoloin…


Dernière édition par Opal McLane le Sam 27 Oct - 13:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 2+2=4 [FE]   2+2=4 [FE] - Page 2 EmptyDim 14 Oct - 19:48

Quelle misère ! Certes il ne s’était pas rasé ce matin et sa tenue sportive ne correspondait peut être pas à un gentleman tiré à quatre épingles mais de là à être mis à la porte sans manières, il y avait quand même de quoi se rebiffer. Reconnaissant l’inutilité de plaider sa cause en ce moment, il se sentit réconforté par la présence d’Opal et son suédois qui voulait le rassurer.

Elle est forte… ça ira ! Et si nous allions boire quelque chose. J’ai vu qu’il y avait un salon de thé en haut.

Ma foi…pourquoi pas ?

Il valait mieux mettre de la distance avec ces parents outragés avant qu’il n’ait envie de leur dire quatre vérités bien senties. Dommage que la sympathique grand-mère ne voulut pas se joindre à eux, dès le premier abord J.O avait eu la sensation d’être agrée par la vieille dame, son regard pétillant de malice avait été plein de bienveillance à son égard. Entraînés par Opal, énergique comme d’habitude, ils passèrent devant la chambre contigüe à la porte de laquelle des Aurors montaient la garde.


Je me demande qui est là pour une telle surveillan…Des Mangemorts !!!, hurla l’australienne, affolée.

*Mon Dieu…Angel !*

Sans le penser deux fois, il tira sa baguette, quitte à y laisser la peau, sauf que ces mangemorts là ne semblaient pas avoir envie de tuer qui que ce soit, ils se contentaient d’écarter qui croisait leur chemin. Erik alla s’écraser contre le mur, lui se prit un sort ridicule qui le fit danser comme un dingue avant de se prendre un drôle de coup à l’œil et perdre un peu le fil de la réalité.Il reprit tout à fait ses sens allongé dans un lit quand Opal lui appliquait un onguent sur son coquard.

Ça va aller…ce n’est rien…Tu vas bien ?...Erik ?

Le suédois était dans les vapes et arborait une belle bosse sur le front. Opal s’occupait amoureusement de lui.

Tu ne trouves pas qu’il tarde un peu trop à revenir à lui ?

Il se redressa sur le coude et considéra l’autre, qui semblait dormir, en état de béatitude.

Il s’est pris le mur à bonne vitesse, vu la bosse et l’entrain que tu mets pour le soigner, je doute qu’il ait envie de se réveiller…regarde cet air bienheureux…t’en fais pas…il ne tarde pas à revenir à lui.

Comme prédit, Erik recouvra la conscience dans les minutes suivantes, demanda des explications et déclara qu’il était temps d’aller manger quelque chose.

Te voilà rassurée…il va bien…mieux impossible…suis d’accord avec lui, j’ai un peu faim aussi !

Son voisin avait droit à traitement de faveur, ce qui l’induit à penser que la relation de ces deux là avait évolué favorablement. Il aurait voulu pouvoir dire la même chose de lui et Angel mais entre eux, rien n’était définitivement clair et pour combler le tout, elle gisait inconsciente dans un lit d’hôpital, veillée par des parents jaloux.

Opal leur promit un repas spectaculaire dans son restaurant, ajoutant que les Grisham ne voulaient pas les voir approcher leur fille mais qu’ils reviendraient le lendemain. J.O se sentit démoralisé au plus haut point mais suivit le mouvement, morose.

Le restaurant faisait de la peine à voir, nickel mais vide de chez vide. Pas une âme ne croisait le Chemin de Traverse. Les exactions des mangemorts se répétaient de plus en plus souvent. La placide vie du monde sorcier était histoire, tout le monde vivait dans la crainte d’un sombre avenir. Volets fermés, ils pouvaient espérer avoir la paix.
Bien que la situation ne fut pas précisément à la joie, Opal ne se laissait pas abattre, ses propositions pour le plat de résistance ne manquaient pas d’exotisme. Antilope. Kangourou. Autruche. Crocodile, non sans y aller d’une remarque très moldue.

Nous ne proposons dans notre carte aucune bestiole en péril d’extinction…comme ça au moins on ne se met pas ceux de la WWF sur le dos…déjà assez avec les vilains de service.

Elle était unique, marrante et sans complications, sans doute sans parents extrémistes qui ne voulaient que son bonheur, sans faire d’histoires. Il choisit l’autruche et se trouva en train de peler des pommes de terre, sans se couper un doigt, comme lui avait appris sa mère Magnolia en assurant que rien de plus triste qu’un homme qui ne sait même pas frire un œuf. Il savait, lui. L’apéritif chassa un peu l’oppression de misère totale, il fallait dire que Miss McLane n’avait pas lésiné dans l’emploi du tequila. Le moment lui sembla bon pour mettre quelques points au clair.

Angel m’a dit qu’elle était…une simple boîte aux lettres !

Qu’Opal soupire comme elle le fit en plus de lui tapoter la main valait en soi mille mots. Il sut d’emblée que Miss Grisham lui avait menti sur toute la ligne et faillit se sentir vexé par ce manque de confiance. Son amie en rajouta une couche en assurant que non seulement elle était active comme membre de cette organisation mais aussi une excellente recrue.

Comme quoi…chaque fois qu’ils sifflent…elle accourt risquer sa peau…au fait qui est Lestrange ?

Ben, la plus fidèle adepte de Voldy…la plus méchante, aussi…d’autres ne s’en sont pas si bien tirés…mais suffit de parler de ça…

De quoi le remettre tout à fait d’aplomb ! Il en perdit presque l’appétit mais les petits plats mijotés avec tant de science le lui rendirent. Erik raconta par le menu ses aventures en tant qu’étudiant en mode accéléré, parvenant à le faire rire de bon cœur avec l’épisode de la mouche explosive et encore plus avec la déconfiture de son examinatrice en potions .

Je te savais doué mais là…tu m’épates…j’ai mis sept ans à réussir ce que toi en moins de quinze jours…On fêtera cela dûment…avec Angel…mais là, vous allez m’excuser, SaP est seul à l’hôtel, vous le connaissez…Merci du dîner et la compagnie…Oui, je serai ici demain matin !

SaP dormait comme une souche, en travers le lit, force soupirs, grognements divers et autres bruits qui lui étaient particuliers le tout accompagné de spasmes et autres réactions convulsives, dû sans doute à sa nature nerveuse. Il était fatigué mais savait que concilier le sommeil tiendrait de l’impossible. Le mini bar fut pris d’assaut. Quelques heures et quelques mignonnettes plus tard, le divan lui avait dispensé son accueil pour un sommeil court et agité.

Il avait sans doute une allure de spectre en apparaissant au restaurant, car sans faire de commentaire Opal lui servit un café noir à remettre un mort sur pied et deux cachets contre le mal de tête. En arrivant à l’hôpital, ils se virent refuser le droit de visite par un James Grisham plus fermé impossible. Opal eut beau plaider, elle se fit rabrouer avec virulence.


Il allait intervenir, outragé par ce manque de manières quand, sortant de la chambre, Mamy Rose, s’interposa.

Va donc lui tenir la main, à Angel au lieu de te comporter comme un rustre avec ses amis !...Excusez-le, mes enfants…dès qu’il s’agit de la petite…il perd ses moyens…en plus que se trouver être sorciers le met sur les nerfs !...Alors vous êtes donc J.O ?

Elle passa son bras sous le sien et mine de rien l’emmena se balader le long du couloir.

Oui, en effet…c’est moi…James Oliver Westwood, à votre service, Mrs. Peventies.

Elle sourit, ravie en lui tapotant la main.

Je me disais bien que vous deviez avoir un prénom moins résumé…mais je vous dirai quand même J.O…je trouve cela très original !...Parlez moi un peu de vous, J.O…je voudrais vous connaître un peu mieux…comme je connais tous les amis de ma petite fille !

Il donna toute l’information demandée, revenant sur certains faits comme celui d’avoir deux mères, ce qui sembla émouvoir beaucoup la vieille dame. Parler de sa vie ne le gênait pas le moins du monde, de son travail pas du tout. Mamy Rose écoutait, avec grand intérêt, sans se priver d’y aller de son commentaire.

Une vie fascinante…mais j’avoue qu’un peu trop casse cou pour mon goût…vos mères doivent vivre en état de perpétuelle angoisse…Y avez vous pensé ? Je m’imagine que oui mais enfin…passons. Quel genre d’homme êtes vous, J.O ? Allez vous par là en cumulant des aventures ? Ne me dites pas que vous êtes un saint…vous n’avez pas du tout le physique à l’emploi donc je supposerai que quelques cœurs palpitent pour vous autour du monde.

Pris de court par tant de franchise, il ne put que sourire.

Je n’ai jamais prétendu être un saint mais cela ne veut pas dire que je vais par là en brisant des cœurs…habituellement, là où je vais, il n’y aucun temps pour ce genre d’aventures, je suis photographe de guerre, Mrs. Peventies…pas de la chronique sociale.


C’est bien, Remettez moi à ma place. Vous avez raison, je ne suis qu’une vieille entremetteuse mais je tiens beaucoup au bonheur de ma petite fille…

Tout à votre mérite, Madame mais Angel et moi…nous sommes amis.

Oui, bien entendu. Elle maintient la même chose, elle eut un petit rire amusé et n’ajouta plus rien.

Les jours suivants, selon Mamy Rose, promue agent d’information, l’état d’Angel demeurait stationnaire. Impossible songer à l’approcher. Les Grisham ne démordant pas de leur attitude de franc refus. Entre temps, Jeff Morrison, son agent, ne pouvait plus allonger le délai pour son départ, il fallut se décider à honorer le contrat et faire son bagage.

Je dois partir pour quelques jours, annonça t’il à Erik et Opal, ce soir là, un truc moche au Zaïre qu’il faut à tout prix mettre en connaissance du public…Sûr !?...Ce ne l’est jamais, il y a toujours des risques…mais là, j’y vais en mode sorcier…impossible autrement, aucun journaliste n’est admis dans ce coin…Si on me coince ?...Ferai la une des nouvelles d’ici un temps…Mais je compte revenir…si Angel…

Opal lui promit qu’il serait le premier à le savoir. Un pavé à la place du cœur, il s’évapora dans la nuit. Ce fut une semaine en enfer, confronté de près à l’horreur la plus crue, à la malsaine évidence qu’il n’existe pire cruauté que celle de l’homme envers ses semblables. L’utilisation prolongée de la magie, l’éreintait et ce fut en état de quasi loque qu’il parvint à quitter ces lieux maudits. Par quel miracle d’endurance arriva t’il d’une pièce de retour à Londres ? Il n’aurait pu l’expliquer, seul le désir angoissant de revoir Angel lui avait donné un dernier sursis pour ne pas se désartibuler chemin faisant. Il fit une apparition presque fantomatique à l’appartement des deux amies, pour son bonheur, Opal s’y trouvait. Effondré dans le divan, il eut droit à une mise à jour en rien réjouissante. Deux jours après son départ, les Grisham avaient sorti Angel de l’hôpital. Partant de l’idée que ses propres parents ne lui feraient aucun mal, Opal et Erik avaient décidé d’attendre son retour.

Va savoir de quoi ils seraient capables…

Ce fut sa dernière pensée consciente. Dieu sait combien d’heures plus tard, il émergea de son profond sommeil, dans le divan, en entendant Opal chanter faux dans la cuisine. Elle lui apporta un café et avoua avoir induit son sommeil en assurant que dans l’état où il était arrivé, on n’aurait pu rien tirer de lui. Erik était là aussi, satisfait de le voir de retour en une seule pièce.

Sans plus de préambules, ils trasplanèrent chez Rose Peventies. La vieille dame ne savait pas beaucoup plus qu’eux. Sa fille et son mari avaient décidé éloigner Angel de toute influence qui pourrait être néfaste à son bon rétablissement. Elle était un peu surprise qu’ils aient tellement tardé à se pointer mais l’explication fournie sembla la satisfaire.

Perdre la tête, écumer de rage, se perdre en hypothèses échevelées ne menant à rien, on envoya les patronus en prospection. Leur rapport aida à fixer au moins les lieux. Une des îles Canaries. Mamy Rose sut fournir, après avoir fouillé ses souvenirs, quelques détails d’inappréciable valeur. Impossible autrement, la décision de se rendre sur place tomba seule. Grand-mère Peventies était tout à fait d’accord et se dévoua même à garder SaP, sans trop savoir à quoi cela l’engageait.

Se matérialiser face à un groupe de touristes n’entrait pas dans leurs plans mais Miss McLane trancha l’impasse à sa façon, joua sa version personnelle de Mr. Spock . Profitant de la surprise, ils détalèrent comme des lapins.

Des Vulcains, quelle idée !, rigola t’il , qui y aurait pensé ?, pas lui, en tout cas.

L’endroit était un vrai désert…ou une grande plage, au choix. Suivant le conseil de Miss McLane, il envoya son aigle argenté en prospection et celle-ci les mena droit au but : une maison en ruines. De quoi décourager quiconque d’autre qu’eux, qui savaient exactement à quoi s’en tenir.


Wow…douée la maman…on y croirait vraiment. Dis, J.O, t’as si mauvaise réputation que ça ?…Pour qu’ils se donnent autant de mal, je veux dire…

Ouais, ce doit être ça…

Face à un lieu incartable il reste deux alternatives : rompre le sort d’incartabilité ou attendre qu’on vous franchisse volontairement passage. Aucune des deux n’était à envisager. La troisième alternative n’était autre qu’attendre et c’est justement ce qu’ils firent. Suivant la logique de Miss McLane, qui s’avéra très juste, ils coincèrent allègrement James Grisham chez le boulanger. Sa tête, en les découvrant là, valait le détour. Opal, radieuse, mit la couleur.

Mais que…diables fichez vous ici ?

À votre avis ?

Angel…ne veut pas vous voir !

La prestation de Miss Australia dépassait Mr. Grisham dont le teint connaissait des variations intéressantes.

Si elle ne veut pas nous voir, à elle de nous le dire. Vous n’y voyez quand même pas d’inconvénient, n’est ce pas ?

Pour si jamais il songeait à faire du foin, J.O ne se gêna pas pour agiter sa baguette. Pour parer au problème des témoins gênants, Erik voulut savoir si le sortilège de confusion fonctionnait vraiment, le boulanger sembla se souvenir soudain d’avoir à faire quelque chose dans l’arrière boutique et y disparut.

Bien, Mr. Grisham, comme vous pourrez le comprendre…la patience n’est pas notre fort…allez, on se met en marche !

C’est un outrage…c’est…

Si vous dites enlèvement, je meurs de rire…

Embarqué de digne façon dans sa voiture de location, sans oublier pain, lait et journal, James Grisham conduisit docilement jusqu’à son branlant domicile et comme on pouvait s’y attendre pénétra dans l’enceinte protégée par le sortilège. L’endroit offrait toute une autre allure que celle présentée. Coquette villa, entourée d’un joli échantillon de verdure, en front de mer. La dame de céans frisa l’apoplexie en découvrant la joyeuse escorte de son mari.

Mais que pensez vous faire ici ?

Mais voyons , madame, nous nous plions aux règles de la bonne société et visitons les amis en pays étranger, riposta J.O, âcre.

Tout y passa. Colère flamboyante, menaces de toute classe et même un essai de sortilège vite contré pour passer enfin à l’aveu final : celui de sa présumée mort.

Je me limiterai à croire que me présence est un démenti suffisant !

Opal y alla de son commentaire. Les Grisham restaient sans arguments. Entendre son prénom en une exclamation étouffée le fit se retourner, le cœur battant la chamade. Menue et pâle, pas trop assurée sur ses jambes, Angel se trouvait sur le seuil, considérant la scène, incrédule. En deux bonds, J.O fut près d’elle, juste pour la retenir alors qu’elle chancelait.

Je te jure que je ne suis pas un fantôme…je t’avais promis de revenir…


Qu’il se prenne la liberté de l’embrasser, pas précisément comme un bon copain passé dire bonjour, mit ses parents dans leurs petits souliers. Les mots narquois d’Opal laissèrent prévoir la suite et Erik prit en main le côté pratique.

Grand-mère Peventies poussa des hauts cris, de joie et aussi de surprise, en les voyant se matérialiser sur le tapis de son salon. J.O déposa un baiser sur la tête d’Angel qui n’avait pas bougé de ses bras.

Tout va aller bien, maintenant…non, je ne vais nulle part.

Ma petite Angel, mon petit cœur…que tu es pâle…Tant que vous y êtes, J.O, soyez gentil et suivez moi…on va allonger cette demoiselle dans son lit et lui donner quelque chose pour la ranimer.

Il s’acquitta et laissant Mamy Rose prendre soin d’Angel, rejoignit ses amis au salon. La surprise le cloua pratiquement sur place. SaP était de la partie, présentant ses respects à Opal et Erik avec une sagesse exemplaire. En le voyant, le toutou émit un jappement joyeux mais très poli et s’approcha, élégant comme un prince, battant sa queue en trompette avec indéniable grâce puis s’asseyant face à lui, leva la patte, avec royale condescendance.

M***e…c’est pas mon chien, ça ! Il n’est même pas resté 24 heures ici…et c’est…Bon sang, mon vieux…tu ne vas pas me sauter dessus !?...Allez, SaP…c’est moi…

Après un peu d’insistance, le toutou retrouva un peu de ses vieilles habitudes et lui fit la fête en bonne et due forme. Pour alors Mamy Rose revenait en assurant que sa petite fille, après avoir bu une potion de son cru, serait en forme sous peu.

Ma fille a vraiment exagéré cette fois. La pauvre petite était sous sédatifs, je ne veux même pas penser ce qu’ils envisageaient faire avec elle mais enfin…Ah, je vois que ce cher SaP est content de retrouver son maître. Quel adorable toutou…un peu exubérant, faut dire, il fallait trouver les mots justes avec lui.

Sais pas ce que vous lui avez dit mais j’ai failli ne pas le reconnaître…il est si sage !

Il apprend vite !, rigola la grand-mère en caressant la tête de SaP, il va de soi que vous restez ici…Angel ne me pardonnerait pas si je vous laisse partir….elle ne tarde pas, j’en suis sûre !

Elle ne se trompa pas. Angel avait recouvré couleurs et force. Opal lui fit la fête, bruyante, impossible autrement, Erik fut bien plus mesuré et déjà Mamy Rose décidait que les deux devaient l’aider à la cuisine, les laissant seuls, face à face, sans trop savoir par où commencer.

Tu en fais des choses dès que je tourne le dos, dis donc !
, dit il en s’approchant, tu m’en as fichu, une trouille…

Elle ne semblait pas trop sûre du suivant pas à faire, il lui évita de trop penser en la prenant tout simplement dans ses bras et cherchant sa bouche, qui ne se déroba pas. Sans être d’une folle passion, ce baiser fut empreint d’une tendresse affolante, révélatrice à plus d’un titre.

Pour une « boîte aux lettres » tu as une vie plutôt agitée, ma belle…t’en fais pas, Opal a cru bon mettre les choses au clair….Non ! Pourquoi allais me fâcher ?...Ça m’a effrayé, c’est tout…Pourquoi ?...Tu en as, des bonnes…parce que ça me fait peur que tu te fasses descendre. C’est une plus que bonne raison, tu ne trouves pas ?... C’est le lot de toutes les guerres…je suis très bien placé pour le savoir.

Elle évoqua, non sans amertume, les tenants et aboutissants de ses déboires, sa confusion en le croyant mort, sa crainte de le voir disparaître un jour, avalé par quelque conflit lointain.

Vais finir par croire que tu tiens quand même un peu à moi…Tu n’as pas à t’angoisser , pendant que tu jouais à la Belle au bois, je suis allé et revenu…Non, ce n’était pas du joli à voir et je préfère ne pas en parler…


Et ne le fit pas. On oublia pour un moment les horreurs n’importe quelle sorte et la réunion ne tarda pas à revêtir des airs de fête. Il faisait bon vivre, ce jour là.

Louis Armand St.Clair arqua un sourcil neigeux en relisant la missive reçue le matin même. Elle lui était adressée par un tel James Oliver Westwood et venait de l’Angleterre. Ce nom lui disait bien quelque chose et il ne tarda pas à y mettre le doigt dessus. Curieusement, il trouva la réponse dans une publication de National Geographic duquel il était fidèle lecteur même si pour les effets Mr. St.Clair était le rédacteur en chef de l’American Sorceress Herald, la plus grande et importante publication sorcière du continent américain.
Westwood était clair dan
s son exposé. Sans aucune fioriture il dépeignit la crise anglaise et ses possibles retombées sur le monde sorcier en général. Traitée comme problème local, cette crise, véritable convulsion sociale, n’était pas du tout connue du reste du monde sorcier. Photographe reconnu et célébré dans le monde moldu, Westwood proposait tout simplement mettre fin, avec éclat, à cette commode ignorance. Le moment était venu, à son avis, de mettre le monde sorcier international, au courant des méfaits des mangemorts anglais, de la corruption systématique du Ministère britannique de la Magie et ses mesures arbitraires sur la pureté du sang.

Affaires internationales ? Pourquoi pas ? Après tout, cela nous secouera un peu du marasme habituel…Sang Pur ? On aura tout vu…ces anglais et leurs idées ! On va les mettre bellement en évidence…cela fera remonter les ventes en flèche…

J.O relisait la lettre de Louis Armand St.Clair avec une satisfaction si évidente qu’Angel, qui l’observait depuis un moment ne put que s’intéresser par son contenu. Il lui tendit la missive, sans rien dire et attendit qu’elle en prenne connaissance.

Qu’est ce que ça signifie ?...C’est simple…vais plus courir les guerres mais suivre le déroulement de celle-ci jusqu’aux dernières conséquences, voilà l'opportunité de vous avoir à l'oeil, toi et tes douteuses fréquentations!...Oui, c’est exactement de cela qu’il s’agit, tu es fichue…je reste en Angleterre !


Dernière édition par J.O West le Lun 22 Oct - 23:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 2+2=4 [FE]   2+2=4 [FE] - Page 2 EmptySam 20 Oct - 14:19

Qu’ils étaient bizarres ces sorciers ! Sang-pur, sang-mêlé, né-moldu… Erik avait de quoi y perdre son latin. La seule constante dans le chaos : Opal McLane.
Sans elle, Erik aurait flanché, tout lâché. Il ne souhaitait qu’être digne d’elle et, pour cela, se sentait prêt à affronter n’importe quoi.
La fête de ses exploits ne se déroula pas comme prévu. Leur amie Angel Grisham ayant subi des avatars, il fallut se rendre aux nouvelles à Ste Mangouste. Là, il put constater la bêtise de certains moldus face aux sorciers, James Grisham en étant l’exemple parfait.
Entre réconforter J.O, se faire houspiller par le père d’Angel et féliciter par Mamy Rose, Erik ne désirait que fuir avec son Opaline. Mais Angel méritant leur soutien, rester un peu s’avéra nécessaire sauf que, contrariant ses projets, des Mangemorts entrèrent en lice.
Ils eurent de quoi se réjouir car, à part une belle bosse et une grosse fatigue, tous s’en sortaient indemnes. Erik n’eut pas à se plaindre et, franchement, pour mériter autant de sollicitude de la part d’Opal, il était prêt à s’en prendre bien plus que cela dans la figure.
Résultat des courses, pour se « réconforter », Miss McLane les invita, lui et J.O, à un dîner dans son établissement.
Rien de plus triste qu’un bon restaurant sans clients… Le jeune Suédois en fut chagriné pour son amie de cœur. Néanmoins, Opal semblait prendre les choses avec philosophie et elle renvoya chez lui le personnel inutile. On s’occupa en cuisine. Laver de la salade échut à Nielsen qui aurait souhaité une tâche plus… ou moins… enfin, différente.
Tout en œuvrant, les cuistots arrosèrent leurs gosiers. Erik ne connaissait pas la tequila, il s’en méfia avec raison. Une mise au point de la part d’Opal, destinée à éclairer J.O, fit suspecter à Erik que les demoiselles étaient bien plus impliquées dans la guerre que ce que l’Australienne le conta.
J.O parti, La propriétaire déclara :

On fait un peu d’ordre et on rentre, suis claquée.


Les récurvites allèrent bon train même si Erik freinait volontairement la cadence. Pas facile pour lui d’avouer certaines choses… Alors que les éponges récuraient le four, il émit, fixé sur un balai en action :

À l’hôpital, le père d’Angel m’a fait une remarque qui est… à mon avis… sensée… Il n’est pas très correct que, je… dorme encore chez, euh, vous puisque … toi et moi, on… Enfin, tu comprends. Erik ne veut pas compromettre la réputation de son Opaline.

Un peu révoltée par l’intromission des parents d’Angel dans leur vie privée, Opal reconnut la justesse des propos. Elle avait la solution à ce souci : le petit appartement au-dessus du restaurant.
Loyer modéré à payer, facilités de situation, que rêver de mieux ?
En tout bien, tout honneur, cette nuit-là, Erik squatta encore le divan de la colocation McLane-Grisham.
Dès le lendemain, les jeunes gens s’occupèrent le l’installation du Suédois. Ce fut très dur pour Erik d’argumenter dans le choix de l’ameublement. Opal voulait absolument que ce soit douillet et accueillant :


Je suis habitué à moins que ça ! Oui… ce matelas est super mais… Pourquoi un lampadaire ? Les bougies… Non, je n’ai pas besoin de ce bibelot et cette armoire est trop grande…

Opal avait des idées très arrêtées sur son établissement. Il s’y plia de bonne grâce, finalement, la trouvant délicieuse dans son acharnement à lui rendre confortable son petit home. Il paya les dépenses avec l’argent retiré de son prêt-étudiant, taisant qu’un jour ou l’autre son père lui en demanderait des comptes.
Plusieurs fois, ils passèrent prendre des nouvelles d’Angel. Un comble : interdiction de visite. Les Grisham les considéraient-ils comme pestiférés ?
Cela finirait bien par se tasser, selon l’optimisme ordinaire d’Erik.
Ce qui le tracassait le plus était deux choses… ou peut-être trois mais cette dernière étant intime, il la refoulait. Les affaires d’Opal ne tournaient pas bien du tout. Même si quelques clients aussi fidèles qu’aventureux osaient franchir le seuil du restaurant, on ne pouvait pas dire que ça roulait, loin de là. De ce fait, en découlait un autre : sa position vis-à-vis du personnel engagé par Opal. Kitty Lawson et Jamie Bolt avaient assisté Miss McLane depuis ses débuts. Le voir promu – pas besoin d’être devin pour en voir la cause à effet – n’attira pas la sympathie. Erik n’était pas sourd. Certaines allusions dans son dos l’atteignirent cruellement.


Le chouchou a toujours raison… Fais gaffe à ta sauce, elle n’attend que ça pour te renvoyer et le mettre à ta place… J’aimerais être à la sienne, moi !... T’as trop de brioche, Jamie et moins… d’attributs…


Erik se tut et... subit tant quolibets, allusions, que… sabotages. Parfois, un plat cramait sans raison, des taches apparaissaient sur les nappes, d’autres souillures aussi…
Il comprenait ces gens, ils craignaient leur éviction. Les affaires tournant peu, Miss McLane sachant calculer, elle ne tarderait pas à faire un bilan qui risquait de reléguer leur boulot au diable.
Sous des dehors amicaux, innocents, heureux, Nielsen n’en gambergeait pas moins. Il ne voulait pas embêter Opaline avec ça. Le soir, au fond de son lit douillet, il réfléchit aux problèmes.


*Il faut trouver un créneau pour développer l’affaire…*

Par les temps qui couraient, les gens sortaient de moins en moins ce qui ne signifiait pas qu’ils n’aient pas faim pour autant. Plutôt que les attendre avec des nourritures coûteuses prêtes à dépérir faute de consommation, pourquoi ne pas aller vers eux ?
Studieux, Erik s’appliqua plusieurs nuits dans l’élaboration d’un plan d’expansion. Il établit soigneusement un profil des pertes et profits et jugea ces derniers potentiellement favorables.
Des cartons de publicité existaient déjà. Il suffisait de les modifier et de les distribuer à bon escient.
Sans en parler à Opaline, il s’y employa.
Kitty et Jamie se moquèrent de lui quand il se mit à quitter le resto lors de ses pauses de service.


Il va courir la gueuse, tu crois ?


Sûr que si la patronne le découvre, il est mort…

On lui dit ?

Attendons qu’elle le sache d’elle-même !


Les effets de la propagande menée par Erik furent lents mais patents. Opal, tracassée par l’état d’Angel, ne remarqua rien de la nouvelle activité de son restaurant. Lui passerait-elle un savon d’avoir agi dans son dos ? La surprise devant être bonne, Erik souhaita que non, et persévéra. Normalement, Miss McLane ne faisait ses comptes qu’en fin de semaine et passait ses commandes en début. Au départ, il avait pensé offrir des livraisons 24h/24 mais la logistique ne s’y accordait pas.
Puisque le restaurant fermait ses portes à 22h en raison du couvre-feu, il estima pouvoir proposer des menus simples autant que savoureux à partir de 23h jusque 4 heures du matin.
Alors qu’il distribuait ses tracts au chemin de traverse, une allée encore jamais empruntée l’attira.
Sa baguette à portée, ses mains tendant ou déposant ses cartons, Erik n’en menait pas large dans ce qu’il suspecta vite être un repaire de mauvais sorciers. Bons ou mauvais… quand la banqueroute menace, on ne fait pas la fine bouche et ces gens devaient manger, eux-aussi…
Personne ne l’ennuya. Oh, on tenta bien de lui refiler des grigris inutiles ainsi que des ingrédients douteux, il n’y prit garde.
Du jour au lendemain, le nombre de hiboux apportant commandes et argent doubla.
Seul maître à bord du restaurant, Erik s’activa sans relâche. L’honnêteté régnait. Tous semblaient satisfaits et en redemandaient. Tant et si bien qu’en fin de semaine, Erik se retrouva sur les rotules et se vit dans l’obligation de toucher deux mots aux autres employés d’Opal d’autant que celle-ci avait ramené une nouvelle singulière : Angel avait quitté Ste Mangouste.


*Sans rien dire ?*

Même sa grand-mère ne savait pas où ses parents avaient pu l’emmener.
Dérivatif supplémentaire, J.O rentra de sa mission. Passablement crevé, il fut hébergé chez Miss McLane. Erik l’envia, sans être jaloux pour si peu. Cette nuit-là, il travailla beaucoup, allant jusqu’à porter lui-même certaines commandes urgentes dont plusieurs à l’allée des embrumes. Il y avança, plus assuré que la première fois, presque détendu. Belle erreur ! Dans un tournant, il se retrouva coincé par trois individus déterminés à lui piquer ses colis. Encombré comme il l’était, Erik était sans défense. C’est alors que de l’ombre surgirent ceux qui avaient payé les plats préparés. La bagarre éclata, brève, implacable. Aux endoloris succédèrent des sortilèges de mort. Comme deux ronds de flan, le Suédois ne sut émettre un mot. Il délivra leurs biens aux sorciers puis fila à toutes jambes sans attendre de pourboire. Très choqué, il ne ferma pas l’œil de la nuit et désira, plus que tout, trouver du réconfort auprès d’Opaline qui, d’ailleurs le convoquait chez elle. Il traversa côté moldu, ses viennoiseries sous le bras, un peu dans le gaz. Un bisou d’accueil de rien du tout ne le réchauffa pas. Opal réclamait le silence en raison du dormeur qui squattait le divan.

*Quel veinard !*

Lorsqu’elle le jugea bon, l’Australienne brisa la sérénité de son logis, en se mettant à chanter en faisant le café.
Impossible de parler d’autre chose que d’Angel…
On transplana chez Mamy Rose dans l’espoir de nouvelles fraîches. Hélas, elle n’en possédait aucune mais émettait certaines idées alarmistes :


Mary et James peuvent être très secrets…ils surprotègent leur fille comme si elle était un petit poussin démuni. Ils détestent l’idée de savoir qu’elle risque sa vie à chacune de ces missions mais encore plus l’idée qu’elle puisse rencontrer quelqu’un qui ne corresponde pas à leurs vues…Ils ont des idées très arrêtées sur le thème…

*Et si les parents d’Opal étaient pareil ?*
paniqua intérieurement Erik.

Il dut faire de gros efforts de concentration afin de rester dans la lignée des autres, complètement tournés vers le sort de Miss Grisham, et produire le patronus demandé.
La suite se déroula assez vite. Mamy Rose ayant pigé où les Grisham s’étaient réfugiés, les trois complices laissèrent le chien de J.O aux soins de l’aïeule et se replièrent au restaurant pour y tenir conseil.


*Fermé pour vacances… Kitty et Jamie feront du boulot de nuit…*


Via portoloin, vêtus comme des touristes estivaux, ils atterrirent en bordure de mer. Nielsen ne comprit pas du tout le signe bizarre adressé par Opaline aux quelques rigolos du coin.


*Vulcains ? Longue vie et prospérité… ?*


Tout au long de l’opération « sauver Angel » Erik demeura en retrait. J.O et Opal menaient très bien la danse sans lui. Maison repérée, père Grisham coincé dans un magasin, débarquement du commando, explications sommaires, mise au point, baiser… Erik aurait pu être satisfait de la tournure des événements s’il n’avait encore été sous le choc d’une certaine rencontre…
Il participa peu à la réunion, se réjouissant néanmoins de voir J.O et Angel en parfaite entente avec la bénédiction de la grand-mère et… même celle de l’afghan, dompté par ses soins.
Légèrement éméchés, ils rentrèrent à Londres dans le coquet appartement des filles. Une nouvelle tournée de Margarita eut lieu. On rit beaucoup de la façon dont les choses s’étaient déroulées :

Angel, tu aurais dû voir Opal parler aux Allemands de la plage. Faudra me dire c’est quoi des Vulcain ( rire bête) puis s’en prendre à ton père à la boutique : un vrai commandant en chef !

La concernée fronça un sourcil

... non, ma chérie, je n’exagère pas. Hein, J.O, que je n’exagère pas ? En tout cas... hips… suis content que tu restes mais,( voix pâteuse) faut que tu saches un truc, mon pote : plus de divan ! … Ben… C’est pas convenable entre « amis » ( rire fou)

J.O, qui n’avait pas lâché la main d’Angel de la soirée, rit de bon cœur, assurant que son hôtel favori l’attendait.

Je t’inviterais bien à partager ma chambre, mais SàP ronfle trop… sauf si Mamy a trouvé le truc pour l’en empêcher !


Alcool, fatigue et soucis ne convenaient pas à Nielsen qui regarda l’horloge murale oscillant bizarrement.


Erik va renter. Il est out. Bonsoir.


J.O rattrapa son bras, évita la chute et soutint son pas chancelant au dehors tandis que le chien les suivait, docile
.

… Ouais, je sais. Erik tient pas alcool. Trop de trucs, d’envies, pas envie… Boulot… trop…

L’évaporatum le dessoula en un clin d’œil.


… Oui, ça va, dit-il en se massant le front. J’ai pas trop déconné ?... Euh… je ne sais plus ce que j’ai dit. Quelle heure est-il ?... Tout ça ? Je dois y aller. Merci de ton aide. À bientôt.

Laissant J.O assez paf, Erik courut vers le chaudron baveur.


Salut Tom ! Je ne fais que passer, bonne nuit ! *Encore un à rallier aux menus McLane !*

Il laissa plusieurs cartons de pub derrière lui avant de regagner ses fourneaux.


Pas trop tôt ! clama Jamie dès qu’il arriva. Les hiboux se bousculent ! Marre de laver les fientes au matin.

La patronne ne doit rien voir. Il y a du retard ?

Non, ça baigne,
assura Kitty toute rouge de touiller ses ragouts, mais cet oiseau refuse qu’on lui prenne son parchemin.

Il s’agissait d’un rapace rapiécé qu’Erik avait déjà délesté de ses commandes à plusieurs reprises. L’animal parut soulagé que le jeune homme s’occupe de lui personnellement. Récompensé comme il le devait, il laissa Nielsen lire son parchemin :

Poulet aux cèpes, tiramisu, bourbon pour 3 personnes. Allée des embrumes, 66. Vous, personne d’autre.


La bourse accompagnant la commande dépassait largement celle-ci. Erik l’ayant acceptée, il devait s’acquitter.
Le scénario se répéta.
Un nœud incroyable lui nouant les tripes, Erik se dirigea à l’adresse désignée. Derrière les volets des fenêtres, une faible lueur filtrait. Si Nielsen avait déroulé une oreille à rallonge, il aurait été bien surpris et aurait peut-être rebroussé chemin.


Tu crois qu’il va mordre à l’hameçon ?
demanda un Mangemort à son comparse.

J’ai vu sa tête, ses yeux. Mes renseignements sont bons : ce gars peut être des nôtres, suffit de lui montrer la voie.

Il a presque fait dans son froc quand on a dégommé ceux qu’on avait recrutés pour l’attaquer !

Non… Il a été… tenté, c’est ça qui l’effraye ! À nous de jouer.

Au moins pas de détroussement intempestif en cours de route. Erik arriva face à l’entrée d’une masure ruinée. Il faillit lâcher son sac quand la main gluante servant de heurtoir serra la sienne avant de remplir sa fonction. Une voix distante lui beugla d’entrer. D’ordinaire, Erik donnait ses paquets à la personne qui ouvrait, cela le prit de court.
Poussé par une curiosité mêlée d’angoisse, le Suédois obéit. Un corridor sinistre s’enfila. Guidé par la lueur de mauvaises bougies qui mélangeaient leur fumée âcre aux moisissures environnantes, il fut obligé de frapper un panneau crasseux :


C’est de la part de « chez McLane », se crut-il contraint d'annoncer.

L’huis grinça.

T’es en retard ! On crève la dalle.

J’étais en déplacement et votre hibou…


On bouffera ce vieil Arthémus, à défaut. T’as tout ? Entre.


Le timbre de cette voix n’était pas inconnu à Erik. Elle semblait murmurer dans son cerveau, des échos :

*Avada…*
Assis ! commanda brusquement l’individu. Je suis Jared, lui c’est Dexter. Ça fait un bail qu’on voulait te causer, blanc-bec.

Je… Je vous reconnais…
déglutit péniblement Erik.

T’as intérêt. On t’a sauvé la mise, il y pas si longtemps… Ecoute-nous…

Je sais que je vous dois beaucoup mais, je ne fais que livrer, je dois repartir…

Ta bouffe ? Elle est bonne, déjà ça. Ce soir, t’es notre invité. T’as vu ? On a commandé pour trois. On n’attendait que toi !

Le lendemain, après deux ou trois heures de sommeil, Erik était déjà sur la brèche lorsque Opal montra son nez mutin au restaurant. Dès qu’elle déclara désirer s’enfermer dans son bureau, Erik sut l’heure de vérité en approche. Invariablement, elle épluchait les comptes, commençant par les dépenses avant les recettes puis elle terminait par le bilan.
Cela ne rata pas. Vers 11h, elle reparut, blême, lui fourrant des factures sous le nez ; il était prêt à la riposte :

… Non, il n’y a pas d’erreur, ce sont les factures des dépenses de plus d’une semaine… Non, non ! Jamie et Kitty n’y sont pour rien… J’ai fait, euh, des extras. Tu ferais mieux de t’asseoir, mon Opaline.

Avec une douceur teintée de fermeté, Erik exposa les faits à la demoiselle surprise d’être, en quelque sorte, au pied du mur :

Je sais compter aussi. Au rythme où allaient les choses, tes sorties dépassaient de beaucoup les rentrées. J’ai… arrondi les angles… J’ai pas voulu t’ennuyer avec des détails, tu avais la tête ailleurs... C’est ça : Angel. Kitty et Jamie voyaient leur place menacée, je ne pouvais pas laisser faire ça et leur piquer le pain de la bouche… Si tu veux te donner la peine de regarder les rapports…


La belle Australienne retint des mots cinglants( ?) mais détailla les relevés avec attention. Peu à peu ses traits s’adoucirent et ses conclusions ne tardèrent pas.
De loin, les employés avaient suivis les échanges. Un sourire rayonnant éclaira bientôt leurs traits : apparemment, Miss McLane n’était pas fâchée. Mieux, elle voulait y mettre du sien !
La fermeture « officielle » des lieux effectuée, l’activité parallèle débuta en trombe.

Trois pizzas poulet-champignons au four ! Cinq frites, boulettes ketchup, en route ! Deux antilopes aux herbes- gratin dauphinois en attente…

Erik dirigea les opérations, Opal rôtit et frit à l’unisson.

Hey, encore ce hibou miteux qui t’attend, Erik,
dit Jamie.

Soudain de marbre, Nielsen prit le parchemin :

C’est pour moi.

Il empaqueta la commande et fila avant que sa douce ne l’interroge.

Mince, il était en retard à son poste. C’est vrai que sa nuit n’avait pas été de tout repos. Exercer ses nouveaux talents sur des mouches, araignées, rats était une chose, les chats une autre. Il avait été tellement réticent que ses « potes » s’étaient fichus de sa poire :


Qu’est-ce que tu as dans ton froc ? Du jus de veracrasse ? C’est pas compliqué : ENDOLORIS !


Le pauvre matou errant qui passait par là n’eut même pas le temps de hérisser son pelage sous la tourmente qui le saisit. Par réflexe, Erik émit son premier Avada kedavra.
Il eut beau être félicité, il n’en dégobilla pas moins ses tripes pour autant, la nuit durant.
En lui, outre ses boyaux, se battaient le bien et le mal. Barrière infime, aux retombées multiples, que le choix.
Son humeur en fut affectée. Il bossait comme un malade mais fut confronté à un certain regard… dérangeant.


… Ouais, suis à la bourre, et alors ? Il me semble que j’en fais assez pour avoir la paix !


Les longs cils d’Opal battirent sur des mirettes rondes d’étonnement. Erik s’excusa de tendre façon, prétextant – à juste titre – une éprouvante et saine fatigue.
S’i croyait s’en sortir à bon comte, Erik déchanta. Opaline compatit en éclatant de rire : il leur fallait des vacances !


… Non mais, tu disjonctes ? On a une affaire qui marche à fond, maintenant !... On s’en fout de ton répondant ! Que fais-tu de l’orgueil de réussir sans l’aide de personne ?

Opal s’assombrit sommairement et le laissa à ses entreprises.
Pourquoi fallut-il que ce vagabond de chien entre dans resto tel un boulet de canon et s’empare du dernier chapon dressé sur le l’étal ?
Sans le répulso énergique d’Opal envers le cabot, il y serait passé. La coupe était pleine.


Je… Erik est… Je suis désolé.

Lentement, sans quitter le regard effaré de sa belle, il dénoua son tablier. Yeux humides, il quitta la salle.

Une ruelle sombre, des nuits plus tard.

Une tape rustaude sur l’épaule fit sursauter un Erik distrait :

C’est ton test final, mon gars ! Tu vas pas nous le louper, hein ?


Non, bien sûr que non.

Ce soir, tu vas nous prouver que tu es un vrai Serpentard, un des nôtres. Après, tu recevras la récompense suprême : la marque du Lord.

Jared, un sourire mauvais barrant sa face barbue, lui désigna sa victime :

Elle cafte, c’est l’ennemi. Tu l’as fait aux chats, fais-le- lui !


Le sort impardonnable frappa la femme sans l’ombre d’un remords. C’était… grisant, comme si chaque cellule de son être se repaissait de la douleur infligée.

Achève-la ! susurra son mentor quand la proie retomba, inerte.

Avada…
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Angel Grisham
new & pure
Angel Grisham
hiboux : 4570
maison : Serdaigle
house points : 0
multicomptes : Justin Davenport
Alix Blackstorm
Erik Nielsen
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MessageSujet: Re: 2+2=4 [FE]   2+2=4 [FE] - Page 2 EmptyLun 22 Oct - 22:38

*NOOOON !*

J.O n’était pas mort ! Déjà qu’on lui cache son existence avait été un choc, puis ça…

Quoique rien de tangible n’existe, au fond d’elle-même Angel savait la vérité : on lui mentait. Néanmoins… N’avait-elle pas rêvé un doux aveu ? Dans l’état où elle se trouvait, allez débrouiller le vrai du faux ! Ce qui était certain c’est que ses parents désiraient absolument l’écarter du journaliste américain. Le pourquoi lui échappait mais elle était persuadée qu’une embrouille couvait par là. L’insistance de Mary pour avaler les bouillons, cette coupure avec tous, même sa grand-mère adorée… ça clochait grave !
Pourquoi cette île paumée ? Pourquoi les contacts y étaient impossibles ? Pourquoi… ces mensonges?
Convaincue, Angel n’en restait pas moins une larve entre les mains de ses parents adoptifs abusifs.
Sitôt la mort supposée de J.O révélée, Angel disjoncta malgré ses doutes. Les « non » devinrent des peut-être ; potion aidant, elle aurait gobé n’importe quoi.
Sur son lit, inerte, Angel ressassait ses « souvenirs » … N’avait-elle pas tout simplement rêvé qu’un beau jeune homme désirait être plus qu’un ami ?


*Pour un rêve, c’est trop précis ! J’ai l’impression d’entendre encore sa voix… comme… maintenant ?*

Ça avait l’air de discuter dans le living.

Je me limiterai à croire que me présence est un démenti suffisant !

Hallucination auditive ? Peut-être ou… pas ? L’intervention suivante la décida à se relever.

…Vous ne comprenez rien, hein ? Vous ne réalisez pas tout le mal que vous lui faites, à Angel !?....

Si sa chère Opal réagissait ainsi, c’était que…


J.O…

Appuyée d’abord au chambranle de la porte, Angel osa avancer vers l’apparition qui la hantait.
La distance qui la séparait du spectre se rétrécit quand ce dernier accourut la soutenir.


Tu es là, vraiment là ?

Le dévorer des yeux, sentir son contact ferme puis ses lèvres sur les siennes, annihila tout doute. L’enserrant comme elle le pouvait, elle souffla :

Je le savais, je le savais ! Dieu merci, tu es vivant !

Ses parents tiraient une drôle de tête. Mary désira en placer une, sa fille lui coupa la chique :

Non ! Je ne veux rien entendre de ta part, ni de papa. On verra ça… plus tard. Là, je m’en vais.

Implorante, elle pria le trio de ses amis de l’emmener illico.

Où… Où comptes-tu aller, Angel ? demanda son père. Quand même pas chez ce… cet…

Il s’appelle James Oliver, et non je ne vais pas chez lui. Je veux aller chez la seule qui me comprenne : Mamy.

Un portoloin plus tard, deux couples atterrirent sur le tapis d’une ferme en banlieue londonienne.
Merlin et Dieu étaient bons, J.O ne l’avait pas lâchée une seconde.


Ne file plus dès que j’ai le dos tourné
, lui murmura-t-elle à l’oreille.

Tout va aller bien, maintenant… non, je ne vais nulle part.

*Pour le moment* soupira Angel intérieurement.

Trop encore sous l’emprise des drogues, Miss Grisham se laissa manipuler comme une poupée de porcelaine que sa grand-mère et J.O déposèrent au lit.
Seule avec Mamy Rose, Angel fondit en larmes :


Pourquoi, hoqueta-t-elle, pourquoi ils m’ont fait ça ? Ils me prennent toujours pour un bébé… j’en ai marre !

Entre deux sanglots, câlinée par Mrs. Peventies, Angel parla de la tentative de lavage de cerveau subie par ses parents.

… Je sais qu’ils veulent mon bien mais si je me trompe, j’assumerai !

Tu ne te trompes que rarement, ma chérie. J’ai pu bavarder avec ce jeune homme… Vous vous accordez bien.

Il est tellement…

Elle voulait noircir le tableau, ce qui fit rire sa grand-mère.

… et tellement craquant ! Impulsif, volontaire, et… indépendant. Je suis pourtant persuadée qu’il a une nouvelle dépendance, qui surpasse les autres… Toi ! Allez, maintenant tu bois cette potion et tu recouvreras tes facultés très vite !

Puisse-t-elle dire vrai… sur tous les points.
Un bref sommeil après la purge amère, Angel avait récupéré esprit et forces au moins assez pour affronter ensuite les effusions d’une Opal très exubérante. Erik semblait heureux de la revoir en forme. J.O…
Qu’il la prenne dans ses bras et l’embrasse avec une tendresse infinie la fit fondre dès qu’ils furent seuls. Puis, explications… J.O prit un ton léger :


Pour une « boîte aux lettres » tu as une vie plutôt agitée, ma belle…t’en fais pas, Opal a cru bon mettre les choses au clair….

Je ne pouvais pas te le dire ! *ça n’aurait rien changé !* Les membres de l’Ordre ont leurs secrets… Tu n’es pas fâché, au moins ?


Il ne l’était pas, compatissait :


… ça me fait peur que tu te fasses descendre. C’est une plus que bonne raison, tu ne trouves pas ?... C’est le lot de toutes les guerres…je suis très bien placé pour le savoir.


Je sais… *Tu es tellement bien placé, que tu cours après…* Je ne cherche pas à devenir une héroïne, si ça peut te rassurer. Je fais ce qui me semble juste pour mon Pays et mes convictions. Je ne changerai rien. Comme tu le dis, c’est le lot des guerres. Cette mission devait être de routine, je l(ai faite avec Tonks, une métamorphomage très douée et à fond dans la cause. On n’a pas eu de bol… Bellatrix Lestrange torturait une femme sous nos yeux et ceux d’une nouvelle recrue des Mangemorts. Ça a dérapé joliment !... Mais je suis là !

Elle lui tut avoir échappé de justesse à un avada, préférant dire :

Ton boulot et le mien ne sont pas si éloignés, finalement… Si tu as un peu eu peur pour moi, imagine ce que je ressentirai à chaque fois que tu t’en iras…

Il lui assura s’en sortir à chaque fois, dont la dernière en date toute fraîche.

M’en suis sortie aussi, tu vois !

On évita les suites, se contentant de participer aussi joyeusement que permis au repas préparé par Opal, Erik, et Mamy Rose.
Le repas fut festif, surtout en raison du vin de mures façon Rose. Le Suédois ne tint pas la route et abandonna bientôt la partie, illico secondé par un J.O attentionné.
Un baiser furtif, une promesse de retour, trois femmes restèrent encore sur place.


Opal, ma chérie, tu dors ici cette nuit. Angel, je me dois de te retaper complètement avant d’aller dire deux mots à ma chère fille et mon gendre.

Que de souvenirs dans cette chambre partagée avec sa presque sœur. Sa vraie soeur, Méredith, avait à nouveau disparu. Un bien, un mal ? Angel avait d’autres idées en tête. Là, dans le silence total de la campagne anglaise, à la lueur d’une simple veilleuse, Angel parla :

Même si nous habitons ensemble, cela fait longtemps que nous n’avons pas été si proches, la nuit… Je voulais te remercier d’être intervenue à Fuerteventura… Peux-tu m’éclairer sur ce que J.O a fabriqué pendant mon « enlèvement ?

Opal vint s’asseoir sur le bord de son lit et confia bien des choses à son amie.


… Ouais, tu as raison, j’en suis bleue… Normal pour une Serdaigle( rires) mais toi tu es verte d’Erik, non ?

Sacré Opal ! Elle eut beau se défendre du mieux possible, transparut un attachement profond au petit génie révélé.

… Tu gamberges trop ! Où voudrais-tu qu’il aille ? Pas en Suède, c’est clair… il a coupé les ponts par là où je me ronge un ongle… Bizarre ? Oui, maintenant que tu le dis, il n’est pas, ou plus, exactement pareil mais un fait demeure : il t’adore… (rire) tu rougis ma belle !... Hein ? Moi ? Euh… J’aime J.O, pas de secret Mais ça peut pas marcher… jamais.

Une tristesse incommensurable l’envahit :

… il a son boulot, je respecte ça… J’ai le mien… C’est ça, fous-toi de moi ! Si tu devais attendre Erik en le sachant en danger permanant, tu comprendrais mieux ce qui nous oppose J.O et moi. Il ira à ses reportages et moi… aux miens… On sera à égalité pour l’angoisse, *Bien fait !*

Cette nuit-là, l’épouvantard d’Angel changea. Voir J.O exploser sur le terrain se mit à la hanter.

Pourtant, c’est bien en chair et os qu’il vint lui faire la causette le jour suivant. Opal était repartie vaquer à sa fonction, Angel s’octroyait quelques jours de repos.

De longues balades main dans la main, découverte de l’environnement d’Angel enfant, J.O se montra attaché et… attachant.

Là, c’est la grange que j’ai défoncée à mon premier vol en balai. Je suis une bonne poursuiveuse. Il y a des balais derrière, on fait la course ?

Tous les prétextes étaient bons pour éviter les sujets épineux.
J.O volait très bien. Ils rirent beaucoup en évoluant dans le ciel encore bleu.
Le scénario se répéta trois jours d’affilée. Ils n’évoquèrent pas leurs divergences d’opinion, se contentant d’heures de connivence totale.


Après un dîner en tête-à-tête, J.O avait l’air nerveux. Il triturait merlin sait quoi dans sa poche avant d’en extraire un parchemin manifestement lu et relu.


Ce truc te démange depuis tantôt. Tu caftes ou je t’y force ?

Il le lui tendit, sans un mot. Partagée, oscillant entre rêve et réalité, elle demanda des explications auxquelles, nonchalant, il répondit :

Qu’est ce que ça signifie ?...C’est simple…vais plus courir les guerres mais suivre le déroulement de celle-ci jusqu’aux dernières conséquences, voilà l'opportunité de vous avoir à l'oeil, toi et tes douteuses fréquentations!...

Tu… Tu as un poste à Londres ?

...Oui, c’est exactement de cela qu’il s’agit, tu es fichue…je reste en Angleterre !

Sous le choc, Angel resta interdite puis se mit à pleurer. D’un élan irrépressible, elle lui sauta au cou, l’embrassant comme jamais :

Tu l’as fait ! Tu as choisi. Ô Merlin que je t’aime… Pas juste pour ça… pour tout !

Mamy Rose ne vit aucun inconvénient à ce que sa petite-fille, enfin retapée, s’envole dans les bras de son élu.

De retour dans ses meubles, Angel grillait d’excitation :

Si tu dois faire un reportage sur ce qui se passe ici, on va devoir s’organiser… Tout seul ? Tu rêves ! Je suis membre de l’Ordre du Phénix. Je me rendrai au QG et expliquerai ton rôle. Vont pas cracher sur cette opportunité, crois-moi ! … Tu viendrais en mission avec moi ?... Je me disais bien ! (rire)
Attends-moi, j’en ai pour une demi-heure au max ! Je t’aime J.O !


L’entrevue au QG de l’Ordre ne se passa pas exactement comme Angel l’avait prévu. Elle dut batailler avant d’obtenir gain de cause en se hérissant plusieurs fois devant des allusions dérangeantes.


Bien sûr que je me porte garante de son intégrité !

Vous êtes amoureuse du sujet, ça fausse la donne…

Fermez-la, Goodwine ! Si nous parvenons, via J.O, euh, Mr. West à intéresser les USA à notre cause, la mise sera changée ! Je veux être de chaque mission avec lui en second couteau… Il sait se battre et le fera au besoin !

Pour être objectif, il voudra connaître les deux camps…
releva Helliwell avec sagesse.

On se débrouillera pour qu’il ait une vision claire des choses, reportez-vous sur moi…

Bénéfice du doute ? Balance favorable ? On accorda à Angel son escorte très personnelle.

Sereine, Angel patrouilla dans l’allée sous couvre-feu. J.O et elle formaient un couple parfait pour se fondre dans les rares badauds du coin.


Regarde, souffla-t-elle à celui qui lui enserrait la taille. À trois heures… Ceux-là ne discutent pas tarif de nuit… Prends tes photos avec ton nouvel appareil. Je déroule l’oreille à rallonge et enregistre tout sur magnéto.

Belle prise ! Un Mangemort et un « client » pincés ! On est vernis.

Plusieurs soirées s’écoulèrent ainsi à coffrer malfrats ou dissidents. Ce n’était pas ce qu’attendait J.O. Comme tout journaliste, il espérait un scoop…
Lorsque le photographe put immortaliser le massacre d’une famille de sang-mêlé, sans possibilité d’intervenir, Angel soupira :


Ce n’est que le sommet de l’iceberg… Sois patient.

Angel avait tenu à l’inviter à dîner chez elle. Elle dosait judicieusement son mélange d’épices lorsqu’une Opal, un peu verdâtre, apparut :

…QUOI ? Pas Erik ? T’es sûre ?

Plus que ça, tu meurs ! Elle l’avait suivi, espionné et avait conclu à une gravité imminente. Dans un immeuble désaffecté, Erik était prêt à l’impardonnable.
Sous le couvert d’invisibilité, les comparses purent mesurer la gravité de la situation. Angel dut se fourrer un poing en bouche pour ne pas crier lorsqu’elle vit le joyeux Suédois torturer sans remords une femme déjà au sol. Puis, un des « mentors » imposa :


Achève-la !

Trois baguettes surgirent de l’ombre avant que la formulation de mort soit complète.
Erik fut soulevé de terre et propulsé 10 mètres plus loin grâce au sort d’Opal tandis que J.O et elle s’occupaient des « assistants ».
J.O assurant se débrouiller avec la clique et leur victime, les filles s’empressèrent d’évacuer l’ex futur Mangemort.
Quand il fut ranimé, mais toujours entravé, Erik leur sortit des paroles inimaginables, au point qu’Opal lui appliqua un bloclang du tonnerre avant de lui balancer ses 4 vérités.
Angel prépara du café fort, laissant sa copine vider son sac. Elle ne tarda pas à la rejoindre en cuisine, pâlotte :


C’est si grave ?... Assieds-toi, on boit un coup et on attend J.O…

Le petit noir amélioré leur procura un peu de réconfort. Mr. West se pointa, l’air mitigé. La victime avait été évacuée à Ste Mangouste, et il avait rencontré des Aurors :

… Davenport ? Ce friqué qui ne se dévoue qu’à une seule cause ?... J’en ai entendu parler ainsi que de son copain maudit : De Brent ! Il est mort, celui-là, bon débarras !... Non, Erik ne va pas trop bien. Juge toi-même…

Ce qui s’échangea entre ceux-là ne regardait pas les filles qui enfilèrent gaillardement leurs cafés améliorés.
Opal parla beaucoup. Fait pas anormal vu sa pétulance ordinaire. Néanmoins, elle était très affectée par ce qui était arrivé à son beau blond.


… Fallait s’en douter… Un imitateur tel que lui, entre de mauvaises mains… McGo l’avait pressenti, non ?

Opal fut très démonstrative, à croire qu’ Angel venait de trouver la solution. Elle réclama l’intervention de leur ancien prof de métamophose par envoi de patronus express qui revint avec son destinataire. Une brève consultation du « malade » eut lieu, hors des oreilles curieuses. J.O semblait vanné après son entrevue avec Erik, il avait accepté le remontant mais restait sombre.
Mrs McGonagall revint de son entretien, tracassée :


Mr. Nielsen va bien… si ce n’est les idées contradictoires qui le hantent. Il va falloir le remettre sur les bons rails. Je connais exactement la personne qui convient. Miss McLane et moi devons causer…

Ça et signaler à Angel et J.O qu’ils étaient de trop…
Ils s’éclipsèrent.
Dans sa chambre – seul endroit intime disponible – Angel soupira contre l’épaule du journaliste :


Ça me fait de la peine pour Erik et surtout pour Opal. Je suis sûre qu’il n’est pas mauvais… Mal orienté, on pouvait s’y attendre… quoi Davenport ? * encore ?* Si tu veux… on ira à ce rendez-vous…

Opal, sous les recommandations de Mrs. McGonagall, embarqua son Suédois pour une destination inconnue. À charge d’Angel de faire tourner ses affaires, en attendant leur retour.


*Et elle se prétendra encore pas amoureuse…*

Le restaurant d’Opal tournant tellement au ralenti en journée, Angel se vit très libre de ses mouvements. Les soirées étaient full mais parfaitement assumées par les deux employés. Ainsi put-elle accompagner son chéri dans des virées qui n’avaient rien de touristiques.

Ce soir-là, un certain Davenport les attendait à un endroit précisé via caméléon argenté…
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