Mélissa De Launay ~ Victim of the Existence... ~

Mélissa est d’origine Française mais n’y a jamais vécu ! Ses parents déménagèrent en Ecosse alors qu’elle et sa sœur jumelles avaient seulement deux ans. Elle n’a pas beaucoup de souvenirs de la France et espère cependant pouvoir revoir un jour le pays où elle est née. Sa famille possède une grand fortune et elle eut une enfance particulièrement comblée, elle et sa sœur. Pour causes de démêlés familiaux, ses parents s’exilèrent en Grande-Bretagne, et plus particulièrement en Ecosse. En vérité, son père est français, et sa mère est Anglaise. Partant donc en Ecosse ils retrouvèrent donc la famille de sa mère et vécurent avec elle, dans un manoir du nord de l’Ecosse. Mélissa vit ses pouvoirs apparaître à ses cinq ans lorsqu’elle fit voler à elle l’un de ses livres préférés qu’elle voulait que sa mère lui lise ! Depuis ce jour, et ce jusqu’à ses onze ans où elle recevra la lettre de Poudlard, elle rêvera d’apprendre la Magie comme ses parents l’ont fait avant elle … Si seulement elle savait que tel n’était pas son Destin…

Le jour où elle et sa sœur reçurent leur lettre, restera gravé à jamais dans son esprit. C’était synonyme de l’entrée dans un nouvel âge ! Enfin, elles allaient apprendre à maîtriser tout ce flux de Magie qui était en elle depuis leur enfance, enfin elles allaient devenir de grandes sorcières probablement. Enfin. Mélissa rêvait cet instant depuis si longtemps… Cet instant où elle franchit les grilles de Poudlard, ce moment où elle entra dans la Grande Salle, le moment où elle fut répartit à Serdaigle, comme sa mère l’avait été. Sa sœur, Mélinda, le fut aussi, répartit juste avant elle. Les deux sœurs n’étaient jamais séparées. Cela aurait été dommage qu’elles le furent à Poudlard, mise dans une Maison différente. Mais ce ne fut pas le cas. La première année, Mélissa et Mélinda firent la découverte de la magie. La botanique, la défense contre les forces du mal, les enchantements, les potions… Tout était passionnant pour la petite Mélissa qui, chaque jour en se levant, avait l’impression d’être nouvelle à elle-même. Toujours elle se levait le baume au cœur. Elle était la joie incarnée, tout simplement heureuse de l’endroit où elle était, de ce qu’elle faisait, de ce qu’elle apprenait…

Il fallut cependant que tout change, un jour pendant les grandes vacances où les deux sœurs étaient rentrées à la maison. Un jour, on découvrit une anomalie sur Mélissa… Sa vue baissait anormalement. On allât consulter quelques docteurs spécialistes, mais tous servirent le même diagnostic. Mélissa perdait la vue… C’était incurable. Aucunes solutions ne pourrait rien faire. Il fallut qu’elle se rende compte qu’elle ne pourrait plus jamais retourner à Poudlard étudier la magie, comme elle avait commencé. Elle ne deviendrait pas la grande sorcière qu’elle avait imaginé ; elle devrait laisser de côté tous ses rêves… Mélissa eut les deux mois de vacances pour prendre conscience de cela. A la rentrée, elle vit sa sœur repartir pour Poudlard, la dernière fois qu’elle la vit. Qu’elle la vit, pas qu’elle entendit, pas qu’elle sentit sa présence. La dernière fois qu’elle vit s’éloigner le Poudlard Express. Durant les six prochains mois, son moral descendit en chute libre ; elle s’enfermait toute la journée dans sa chambre, se renfermant sur elle-même, dissimulant sa tristesse au fond d’elle. La nuit, elle faisait des cauchemars. La nuit, qui était déjà sombre par sa définition, devint sa phobie, synonyme du fait de ne plus voir… « A 12 ans, je ne verrai plus jamais ». Ces mots avaient du mal à s’imprimer dans son esprit … malgré le nombre de fois qu’elle les répétait et le répèterait.

Elle ne supportait d’être seule dans l’obscurité, aimait se placer devant sa fenêtre face à la lumière, s’imprégner de chaque détail qu’elle pouvait encore voir ; c’est peut-être à ce moment-là qu’elle accentua sa capacité d’observation … A enregistrer tous les moindres détails. Elle sortait dehors, se promenait de longues heures, pour revenir même à la nuit tombée ! Elle profitait de tout ce que tout, bientôt, elle ne verrait plus … Elle pensait beaucoup. Elle songeait à tous ses amis qui étaient retournés à Poudlard et apprenait pleins de choses… Elle les enviait. Elle aurait donné tout ce dont il lui était possible pour retourner ne serait-ce un jour là où elle s’était si bien sentie ! Mais cela ne passerait plus jamais. Parfois, de longues heures durant, les larmes envahissaient son visage sans qu’elle puisse les arrêter. Parfois, elle recherchait la compagnie des autres, de son ami Jason par exemple, qui habitait la maison voisine. Son seul vrai ami d’ailleurs. Il était le seul qui puisse épancher ses larmes, qui puisse épancher son désespoir.

Une nouvelle vie …

Un soir, elle s’endormit. Un matin elle s’éveilla … Tout était sombre, elle entendait mais ne voyait plus rien ; elle pensa qu’il faisait encore nuit et sur le moment pensa à se rendormir. Tout s’était fait en silence. Mais lorsqu’elle comprit, la peur la saisit ; un long frisson s’étendit sur son échine et alors sa première réaction fut de se mettre à pleurer sans songer que l’on pouvait l’entendre. Elle resta cloîtrée dans sa chambre, refusant de bouger de son lit, refusant même de se nourrir pendant un temps, prétextant que cela ne servait plus à rien, que sa vie était de toutes manières finie. Seul Jason la persuada de se lever et de déguster le délicieux plat qu’il lui avait apporté. Il lui proposa son bras et grâce à lui, elle reprit contact avec le sol, crispée à son bras et tremblante de tout son corps. Elle entendait mais ne voyait rien … C’était comme être dans une pièce toute noire où on ne distinguait plus rien mais où tout le monde hurlait ou parlait fortement… On sentait sous ses doigts ce qu’habituellement l’on avait vu et maintes fois toucher des yeux. Plusieurs fois, Mélissa se morfonda parce qu’elle n’avait plus ses repères, qu’elle devait les retrouver, qu’elle avait peur de tomber dans les escaliers… D’ailleurs, elle refusait catégoriquement que Jason la lâche tandis qu’elle les descendait. Elle ne parvenait pas à être indépendante d’elle-même ; et elle n’acceptait pas son nouveau statut. Ses cauchemars perduraient la nuit, Jason prenait l’habitude de dormir avec elle depuis plusieurs mois et lorsqu’elle faisait encore ses cauchemars, il la réveillait alors et la berçait dans ses bras, telle un enfant réclamant sécurité et confort. Elle se rendormait alors, en proie à des tremblements et des crises de larmes qui se stagnaient peu à peu alors que Jason ne pouvait rien faire d’autre que de la serrer contre lui, impuissant. Vous pouvez penser que leur relation est assez ambigu, ce qui serait absolument compréhensible. Néanmoins, Jason avait bien trop de respect pour elle pour pouvoir profiter d’une quelconque situation et de l’état de faiblesse dans lequel elle se trouvait. Cela ne veut pas dire qu’il n’avait pas quelques sentiments étranges à son égard…

L'année de sa quinzième année, Mélissa dort profondément. Elle se réveilla soudainement seule dans son lit en proie à la plus vive inquiétude et frayeur. Elle sentait comme une lourde chaleur dans le coin et, aussitôt, chercha du regard la source de la chaleur avant de se souvenir qu’elle ne pouvait le voir … Elle essaya de tendre alors ses autres sens et tenta de percevoir ce qui se passait tout en se levant doucement et en dirigeant à tâtons vers la porte de sa chambre qu’elle ouvrit. Sortant dans la couleur, elle fut rapidement incommodée par une étouffante fumée et toussa à plusieurs reprises. La peur la saisit et toujours en se guidant une main sur le pan du mur, elle essaya d’avancer le plus vite possible mais… Dans la confusion, où était la sortie ???! Elle s’obstina cependant à marcher, avancer, ne pas s’arrêter, essayer de trouver la sortie…. De s’orienter. Des larmes maculaient ses joues ; mais peu importait, c’était bien la dernière de ses préoccupations. Se retournant, une main agrippa son bras, elle reconnu aussitôt l’étreinte de son meilleur ami qui la blottit contre lui, soudain soulagé qu’elle fut saine et sauf. Ayant vu de chez lui d’importantes flammes provenant du manoir, il s’était précipitée afin de venir voir ce qui se passait … Il n’avait croisé jusque là avant de tomber sur elle. Un éclair de frayeur passa alors dans son regard aveugle en songeant au reste de sa famille … Jason le comprit et avait déjà pris la décision que dès l’instant où il l’aurait sortie et mise en sécurité, il retournerait dans la maison à la recherche des autres … Accrochée à son bras, elle traversa la maison enflammée, un mouchoir placé devant sa bouche pour éviter que la fumée ne les incommode plus qu’elle ne le faisait. Enfin, Mélissa sentit l’air frais et vivifiant de la nuit sur son visage. La pression sur son bras se desserra … Elle allait se retrouver seule, elle ne voulait pas … Ses doigts se raccrochèrent à celui de Jason, lui intimant de rester avec elle, de ne pas y retourner … Les larmes avaient recommencé à couler. Elle ne voulait pas rester seule.

La seule chose qu’elle se souvint ensuite fut ses dernières paroles suivies d’un baiser déposé doucement sur ses lèvres « Je reviens vite, mets toi à l’abri… Je te promets que je les ramène tous ». Et elle se retrouva seule. Inutile de préciser que ce fut la dernière fois qu’elle l’entendit. Seule dans le crépitement des flammes autour d’elle, son esprit imagina les ombres dansantes des flammes sur les bâtiments… Elle se mit à courir, courir en direction de la maison, par où ils étaient sortis. La seule chose qu’elle se souvint fut ce coup qu’elle reçut sur la tête provoqué par elle ne savait quoi ; elle s’effondra sur le sol, incapable d’y échapper et elle sombra dans l’inconscience…

Lorsqu’elle se réveilla, sa tête lui faisait mal et elle ne savait pas où elle se trouvait… Une voix … Une voix lui parvint et elle ouvrit les yeux, essayant de voir de qui il s’agissait mais c’était comme si on lui avait mis un bandeau sur les yeux car elle ne vit rien.

« Mélissa, tu m’entends ? »
La voix était douce… Et un peu inquiète d’après ce qu’elle analysa… Elle ne répondit toutefois pas mais posa une autre question…
« Où suis-je ? Que s’est-il passé ?
« Un incendie chez toi. N’aie crainte, tu es sauvée… »
Un incendie… ? Elle avait beau tenter de se souvenir de quoique ce fut, elle ne put rien sortir du tout de son esprit qui semblait embuée derrière un rideau sombre et épais de brouillard. Ecran noir. Puis, une question qui s’échappa…
« Qui… Qui suis-je ? »
Pas de réponse. Un silence lui sembla t-il. Peut-être était-il partit ? Non, elle entendait encore son souffle régulier. Une main se posa sur son bras, l’enserrant doucement. Si elle avait pu voir, elle l’aurait vu sourire. Un sourire impuissant…

« Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer », lui dit la voix. Et ce fut tout ce dont elle se souvint ce jour-là, avant de s’endormir de nouveau.