The night gonna be a Good Night. Or not? [FE]

Les yeux fixes sur l’extérieur, le jeune homme mourrait d’envie de sortir de chez lui. La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures, mais il en avait assez d’être enfermé, et il avait été enfermé presque toute la journée, attendant la réception d’une lettre qui n’était finalement jamais venue. Il détestait qu’on se foute de sa gueule de cette façon. Quand on avait le culot d’appeler la veille pour prévenir de l’arrivée d’une lettre par hiboux avec accusé de réception, on avait au moins la décence d’envoyer cette lettre à temps. Tant pis, il n’aurait plus qu’à attendre encore une journée demain pour recevoir cette lettre qui lui permettrait peut-être enfin d’avoir un travail. Il fallait bien payer le logement et ses économies n’étaient pas interminables alors il allait bien falloir qu’il gagne sa vie, mais il n’avait fait aucune étude après Poudlard, alors les possibilités étaient plutôt restreintes. Il avait réussi à obtenir un entretien d’embauche pour un post de vendeur dans un magasin de culture moldu géré par un sorcier qui avait accepté ses conditions et donc qui lui avait promis cette journée de repos environ une fois par mois. Personne auparavant n’avait accepté cette condition, alors il était très heureux, mais l’ambiance avec le patron allez se ternir davantage si celui-ci n’était pas fichu d’envoyé une lettre en temps et en heure… M’enfin, il n’allait pas s’énerver tout de suite, ça pourrait l’empêcher d’obtenir ce job, or ce job, il en avait besoin et dans l’état actuel des choses, il ne pouvait pas se permettre de le refuser, il avait eu trop de mal à obtenir une réponse positive, et même si vendre des jeux vidéos, des livres, et autres objets moldus n’était pas le travail de ses rêves, ça aurait au moins le mérite de lui apporter une fiche de paie à la fin de chaque mois, et ce n’était déjà pas si mal dans le fond, et peut-être qu’à force d’y travailler, ce magasin finirait par lui plaire, il avait des doutes, mais après tout, on peut toujours rêvé d’aimer un peu son travail n’est-ce pas ? Il espérait simplement avoir des choses à faire, car rester enfermé toute une journée sans rien faire, n’était définitivement pas dans sa nature, et encore moins depuis qu’il partageait son corps avec le loup qui était plus ou moins présent selon les jours et l’approche de la lune… Avoir un boulot, c’était aussi avoir de nouveau une vie à peu près normale, et pour ça, Jackson aurait donné n’importe quoi.

Il jeta un rapide regard à la pendule qui se trouvait au dessus de la télévision sur le mur d’en face, il était tard, mais après tout, ce n’était pas ce qui allait lui faire peur. Le monde de la nuit, il connaissait aussi, d’ailleurs il en faisait plus ou moins partie lui aussi. Il attrapa sa veste en cuir qui trainait négligemment sur le canapé et glissa ses clés de maison dans sa poche avant de descendre en quatrième vitesse les escaliers qui séparait son appartement du rez-de chaussée. Il n’avait aucune idée d’où il allait, mais il y allait, et il comptait bien prendre l’air. Arrivant sur la rue, il regarda avec précision à droit puis à gauche si personne n’était là, mais non personne. Il commença donc à marcher d’un pas rapide et décidé dans une direction choisie au hasard sans autre but que celui de s’aérer l’esprit. Il commença même à courir doucement afin de remplir d’air ses poumons alors que ses pas le menaient, sans qu’il n’y fasse plus attention que cela, dans un quartier de Londres plus ou moins bien fréquentés selon l’heure de la journée. La journée, les sorciers étaient issus des beaux quartiers, ils étaient toujours habillés comme à l’époque des fondateurs presque, la nuit, les créatures s’y retrouvaient parfois, et le quartier devenait plus inquiétant qu’autre chose. C’était ce qui faisait toute la magie de cet endroit, sa capacité à changer d’apparence et d’atmosphère du tout au tout en quelques heures à peine… Les gens qui se trouvaient dans les rues le regardèrent passé, le regard de Jackson les parcourait un à un en cherchant un regard connu peut-être. Il alluma une cigarette sur laquelle il tira doucement. Remplir ses poumons d’air avant de leur donner une bonne dose de nicotine avait quelque chose d’assez contradictoire, mais il y avait longtemps qu’il n’essayait plus d’arrêter de fumer et puis, qui viendrait le lui reprocher ce soir ? Sa famille n’était clairement pas du genre à fréquenter ce genre d’endroit. Pas la nuit en tout cas.

Il marchait donc, toujours au hasard dans ce quartier où loup-garou étaient nombreux, où alcool semblait être devenu roi, et où bonnes manières semblaient avoir été effacés du dictionnaire. Il entra dans un petit pub et commanda une bière qu’il vida d’une traite. Ce n’était plus la bière qui allait lui faire peur tout de même. Il n’en était plus à son coup d’essai en matière d’alcool. L’alcool, il avait d’abord pensé y trouver un refuge après sa transformation, y trouver un monde où il était encore un être humain, et non cette personne que le ministère avait finalement décidé d’appeler une « créature », mais bien entendu, tout cela n’avait été qu’une vaste illusion, et très vite, il avait réalisé que la meilleure façon de ne pas être ce qu’on appelait de façon si laide une « créature » s’était d’accepter de loup et de vivre côte à côte avec lui. Il jeta un rapide coup d’œil derrière lui et remarqua un homme dont le visage lui rappelait quelqu’un, pourtant, avec l’âge qu’aurait dû avoir la personne en question, cela semblait impossible. Mais à bien y regarder, le visage était le même que celui du passé. Celui d’un jeune homme qui avait été un très bon ami, presque un grand frère pour Jackson. Il s’approcha donc d’un pas quelque peu hésitant de la table à laquelle était assise l’homme en question, plus il s’approchait, plus ce visage ressemblait à celui de son ami dont il n’avait plus jamais eu de nouvelle. Plus cet inconnu ressemblait au Nolan qu’il avait connu alors qu’ils étaient tout deux à Gryffondor et que Nolan avait quatre années de plus que lui… Il s’installa finalement sur le siège face à celui de cet inconnu et dit d’une voix grave et sans aucune fragilité ni aucune hésitation quelques qu’elles soient. « Salut Nolan… Pas de nouvelle alors que tu étais comme un frère pour moi, c’est cruel quand même… » Il ne pensait pas se tromper, restait à espérer qu’il le reconaisse et rien n’était moins sûr. La dernière fois qu’il l’avait vu, Jackson n’avait que 13 ans… « Jackson. Ca te rappelle vaguement quelque chose ?... » Il vint regarder dans les yeux l’homme en face duquel il venait de s’assoir, sans une once d’hésitation dans le regard. Il ne savait savait pas comment, mais il savait que cet homme qui avait l’air d’être plus jeune que lui ne pouvait-être que Nolan.

Parfois, le jeune lycanthrope aimait à penser à sa vie d’avant, la partie de sa vie où il n’avait pas besoin de mentir à sa famille. Et surtout, pas besoins de mentir à sa petite sœur, cette personne qui était probablement la personne qui comptait le plus dans sa vie. Il avait toujours été proche de cette petite tête rousse. Il avait toujours pris très à cœur son rôle de grand frère, parce que la première sensation qu’il avait eu en la voyant, alors que ses parents l’avaient soulevés pour qu’il se penche sur son berceau, c’est que cette jolie poupée était terriblement fragile, plus fragile que bon nombre de sorte de porcelaine, et il avait compris en voyant le regard de ses parents que ce serait sa mission à lui, et à lui seul que de protéger Camelia. Le lien qui liait le frère et la sœur était donc fort et ce depuis qu’elle était née et il supportait de plus en plus mal de ne pas pouvoir lui dire toute la vérité au sujet de sa vie actuelle. Il était devenu un loup-garou, et elle avait cette peur monstre des lycanthropes, et surtout, elle faisait partie du peu de personne qui pensait qu’ils n’étaient que des bêtes assoiffées de sang, qui ne cherchait strictement rien d’autre que les bains de sangs qu’ils pouvaient créer certains soirs de pleine lune. Comment aurait-il pu lui dire qu’il était l’un d’entre eux alors que lorsqu’il avait la folle idée d’aborder le sujet de ces créatures, elle bondissait en disant qu’il n’y avait strictement plus rien d’humain en eux ? Il n’avait plus la force de lui mentir, mais dire la vérité semblait être une fin impossible. Il avait trop peur qu’elle ne change de regard sur lui, qu’elle ne le voit plus comme un protecteur, mais comme une source de crainte, et plus précisément, comme le plus grand prédateur, un prédateur sans la moindre once d’humanité et qui n’aurait plus rien à voir avec le Jackson qu’elle connaissait. Camelia avait toujours été la seule personne à être fière de lui malgré ses résultats scolaires plutôt médiocre et ses échecs dans certains domaines, lorsque ses parents étaient, la plupart du temps, déçus de ses échecs, Camelia voyait toujours quelque chose de bien. Elle lui disait qu’il trouverait quelque chose qui lui conviendrait mieux, qui le rendrait pleinement heureux, et pour lequel il serait vraiment doué. C’était ça Camelia. Trouver le meilleur de chacun et s’efforcer que la personne le trouve aussi pour qu’elle soit pleinement épanouie.

Il regarda le fond de son verre en pensant au doux visage de sa jeune sœur, et se souvenant du sourire qui illuminait la peau de porcelaine de son visage, et du joli reflet cuivré que prenait ses cheveux lorsque le soleil venait doucement frapper sur ses longs cheveux roux. Il aimait garder en mémoire cette image de sa sœur parce que c’était l’image qui émanait d’elle… Une sublime demoiselle qui avait trop fait tourner de tête pour que son grand frère soit rassuré, il se méfier de tout ces garçons qui lui tourner autour, et il s’efforçait de l’en protéger. Le problème c’est que si à Poudlard, ça n’avait été que de simple petite bagarre entre ados, maintenant, il savait que l’instinct animal n’était jamais loin, et même s’il ne pouvait pas se transformer d’un seul coup devant ces hommes, il était bien plus violent qu’avant, et avait tendance à les mettre KO, avec le visage en sang, ce qui avait plus d’une fois fait hurler sa sœur qui n’aimait pas beaucoup l’idée que son grand frère ne défigure ses petits amis. Son verre se vidait peu à peu dans sa gorge, et il sentait l’alcool couler dans sa bouche, puis dans sa gorge. Le goût de l’alcool état peu fort et il commanda rapidement un verre dont le contenu état plus fort que celui de sa bière, mais il s’y était habitué et le savourait comme on peut savourer un très bon vin français. Il vida presque d’une traite le contenu de son verre de whisky alors que son attention était concentré sur autre chose, ou plutôt sur quelqu’un. Il était certain que c’était lui, et son instinct sentait que quelque chose avait changé en lui, il lui rappelait… Oui, ces détestables êtres au sang froid et aux dents pointues qu’étaient les vampires. Ces créatures à qui il était opposé par instinct. Nolan, cet ami qui avait été pour lui comme un frère, un frère qu’il n’avait jamais eu la possibilité d’avoir, était devenu un vampire, lorsque lui était devenu un loup-garou. La vie était parfois fort complexe. La vie avait choisi de faire de deux amis particulièrement proches, des ennemis naturels. Il n’avait jamais compris pourquoi son ainé avait brutalement cessé de lui donner des nouvelles, et pourquoi ils avaient cessés de se voir, il comprenait maintenant que tout cela était bien au dessus d’eux en réalité. Il ignorait comment Nolan avait pu devenir vampire, mais il savait que lui n’avait pas choisi d’être garou… Et pouvait-on vraiment vouloir devenir vampire ?...

Il ne pu retenir un soupire en entendant le mensonge sortir de la bouche du jeune homme alors qu’il lui avait dit penser le connaître. Il était certain de le connaître. Il était certain de ne pas se tromper sur l’identité de cet homme. Cet homme était l’ami qu’il avait perdu par la force des choses et qu’il avait envie de retrouver malgré la malédiction qui, semblerait-il, les avait tout les deux frapper alors qu’ils étaient encore jeunes. « Je suis désolé, mais vous devez vous tromper. Je ne m'appelle pas Nolan. » Il observa à nouveau le jeune homme en s’installant à la même table que lui, sans quitter ses yeux du regard. Il savait que c’était lui, et il ne comptait pas le laissait tranquille aussi facilement. Il inspira doucement en commandant un nouveau verre pour lui et pour son interlocuteur, d’un simple geste de la main. « Je sais que c’est toi. Ne me ment pas, ça n’a pas de sens. » Le serveur déposa rapidement les verres sur la table, et Jackson poussa du bout des doigts celui qu’il voulait offrir à Nolan. « Je ne connais aucun Jackson. Je suis vraiment désolé si vous m'avez pris pour ce Nolan, mais vous faites erreur. De plus, si j'avais eu une personne que je considérais comme mon frère, jamais je ne l'aurais abandonné. » Il inspira profondément, soupirant de nouveau. Etait-il du genre à ne plus vouloir entendre parler de lui simplement parce que quelque chose avait fait qu’ils étaient maintenant de nature opposés ? « Nolan… J’ai cru que t’étais mort, et qu’on m’avait pas prévenu… Je n’étais pas si loin de la réalité… Pourquoi est-ce que tu m’ignores ? » Il soupira doucement en portant son verre de whisky à ses lèvres d’un air déçu.