‹ hang on travelling woman.

Bien qu'ayant obtenu des notes convenables à ses examens finaux, rien ne laissait présager que Mavis finirait professeur. Penchant plus du côté des cancres que du côté des petits génies, les enseignements dispensés à Poudlard passaient bien après le reste. Pour autant et à la grande surprise de tous, elle emprunta finalement cette voie après plusieurs années de réflexion, à voyager ici ou là. ≈ Elle ne tient pas en place, véritable boule d'énergie, il faut sans cesse la divertir au risque de perdre son attention. Vive et perspicace, elle fuit l'ennui comme la peste. ≈ Enseigner aux élèves, sans être inné, s'est vite imposé comme évidence au fil du temps. Proche de ces derniers (sans doute un peu trop), elle a tendance à les considérer comme des parents, et oublie tantôt de les réprimander lorsque cela est nécessaire. Néanmoins, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, et est très respectée. Il faut dire qu'elle est loin de s'apparenter à l'ancien titulaire de la matière, lequel avait un physique moins avantageux. ≈ La culture moldue la fascine, et elle ne jure que par leur musique, mais surtout leur cuisine. C'est bien simple elle possède une myriade de livres sur le sujet, et se porte toujours volontaire pour passer aux fourneaux, abusant parfois dans la mesure de ses portions. ≈ Nul ne pensait qu'elle épouserait quelqu'un un jour, encore moins ses parents que la principale intéressée. Non pas qu'elle fut laide (elle se trouve dans la moyenne), seulement, arracher son cœur paraissait impossible pour quiconque aurait voulu s'y oser. Indépendante, Mavis se suffisait à elle même, ne ressentant pas le désir ou le besoin de s'attacher durablement à quelqu'un. Pourtant, le destin en a décidé autrement, en la plaçant devant Robin. Si l'amour passionnel des premiers jours s'est quelque peu estompé (le temps, les actes et les mots ayant contribué à cela), elle demeure fortement attachée à son mari, et le perdre serait tragique. ≈ Très proche du frère de son mari, elle n'hésite pas une seule seconde à aller le voir pour tout et n'importe quoi. Emrys a toujours su être une oreille attentive à ses problèmes, tout comme un excellent ami sur qui compter. Leur complicité n'est plus à prouver, car non content d'avoir des caractères similaires, ils possèdent tout deux une inclinaison commune pour bon nombre de sujets, dont la cuisine moldue. Il n'est d'ailleurs pas rare de les voir passer dans les couloirs en ricanant tels des adolescents. ≈ Charismatique, elle ne passe pas inaperçue dans une pièce, et sa bonne humeur se trouve être particulièrement contagieuse même pour les esprits les plus taciturnes. ≈ Lorsqu'elle ne dispense pas de leçons, elle aime se promener dans le parc, un livre sous le bras à la recherche d'un coin tranquille. ≈ Bien loin de partager l'enthousiasme du corps enseignant quant aux robes de sorciers, elle a la fâcheuse manie d'oublier (volontairement?) de respecter les vêtements d'usage, leur préférant des petites robes colorées. ≈ Ayant beaucoup voyagé, elle a conservé de nombreux souvenirs dans ses coffres, et en connait l'histoire sur le bout des doigts. ≈ Avoir un enfant lui a bien sur traversé l'esprit, après tout elle arrive dans cette période où idéalement les femmes tombent enceinte. Cependant, la chose ne se concrétise pas, d'une part car elle n'est pas sûre d'en avoir envie, et d'autre part, car elle ne se sent pas prête. ≈ Elle se chamaille fréquemment avec Robin pour se rabibocher juste après, leur relation est ainsi, aussi passionnée que dévastatrice, qui ne manque pas de susciter bon nombres de ragots à l'école. ≈ Le whisky pur feu est une boisson qu'elle aime autant qu'elle redoute, car si elle abuse un peu trop sur les verres, elle devient vite guillerette. ≈ Elle joue sans arrêt avec son alliance, s'amusant à la faire tourner ou autre. C'est à croire qu'elle ne s'habitue pas à sa présence. ≈

« Ce n'est pas trois heures que vous allez passer ici, mais toute une après midi. Tant que ces vitrines ne brillent pas de milles feux, vous n'êtes pas prêts de rejoindre vos dortoirs. » Mine boudeuse, et chemise tâchée d'encre, Mavis écoutait d'une oreille les fustigations de leur enseignant. Le dur prix pour avoir osé avec ses petits camarades, allumer des pétards en classe, provoquant ainsi un brouhaha sans nom, et des crises de larmes. Elle ne regrettait pas, pour ainsi dire elle ne regrettait jamais ses actes, même lorsque cela lui portait préjudice. Depuis qu'elle était arrivée à Poudlard, elle s'était acoquinée avec les troubles fêtes, ceux dont la réputation n'était (malheureusement) plus à refaire. Un gâchis pour certains de ses professeurs, car la jeune sorcière était capable de tellement plus. Hélas frappée par une flemmardise légendaire, elle ne fournissait que le strict minimum, rendant ses parchemins en retard - lorsqu'elle les rendait -, parlant en cours, et autres pratiques du même acabit. Sans doute ne voyait-elle pas l'aspect sérieux qui se profilait à l'horizon, sa vie d'adulte lui paraissait être tellement loin, qu'elle ne prenait pas le temps d'y réfléchir. A quoi bon. « Je reviens d'ici une heure pour voir ou vous en êtes. Si jamais vous vous amusez de nouveau à faire les petits malins, ce sera aux cachots que vous passerez le reste de la semaine. Me suis je bien fait entendre ? » Grommelant un vague oui, elle leva les yeux au ciel, pourquoi fallait-il que le corps professoral soit toujours aussi sévère et dur ? A leur place, Mavis aurait très certainement été davantage laxiste, après tout eux mêmes étaient déjà passés par là auparavant. Enfin, la question ne se posait pas, jamais elle ne serait de l'autre côté de la barrière, ce n'était point la vocation à laquelle elle aspirait. Oh non, elle ne serait jamais institutrice, elle aimait trop bafouer les règles pour ça.


Du bout des doigts elle effleura le pupitre en bois, envahie d'un sentiment nostalgique qui ne la quittait plus au fur et à mesure que les heures passaient. Qui aurait pu dire qu'elle retournerait sur les lieux de son enfance ? Elle, cette élève peu assidue en classe, ayant eu davantage ambition à faire la pitre que de travailler et dont elle ne comptait plus le nombre de farces et mutineries auxquelles elle avait participé, fière de ses couleurs pourpre et dorées. Et quelle peur et excitation avait-elle ressenti lorsqu'on avait posé le choixpeau sur sa tête… Tout revenait désormais avec force dans son esprit, arrachant un soupire discret de ses lèvres rosées. Bientôt, si tout se passait bien, elle terminerait ses études et deviendrait enseignante, ce n'était pas l'aboutissement d'une vie, mais bien le commencement de celle ci. Après avoir voyagé aux quatre coins du monde, découvrant monts et merveilles, il était temps de se poser et d'envisager l'avenir avec sérieux, quand bien même cela ne lui ressemblait guère. S'attardant un instant à la fenêtre elle contempla le grand parc émeraude, recouvert d'un voile fin de brouillard. Au loin, elle distingua la cahute du garde chasse, et un peu plus bas la forêt interdite. A cette pensée, un frisson la parcouru, ces lieux suscitaient autant de terreur que d'excitation, mais avec son précieux sésame en poche nul doutait qu'elle ne tarderait pas à franchir les limites pour satisfaire sa curiosité. Miss Fitzwilliam professeur de soin aux créatures magiques. Le son était plaisant à l'oreille, et boostait son égo sans pareil. Néanmoins attendre la réponse fatidique, lui rappela ces heures de colles interminables à recopier de multiples parchemin, les yeux rivés sur le cadran de l'horloge, espérant entendre la sonnerie salvatrice. « Mademoiselle, s'il vous plait. » Un raclement de gorge à peine audible la fit sursauter, et s'excusant poliment en lissant les plis de sa robe, elle suivit son interlocutrice, le cœur battant. Plus que quelques secondes pensa t-elle, et elle saurait.

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