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Sujet: It's just a drink, y'know ? - Octayla Sam 19 Avr - 22:13
« It’s just a drink, y’know »
Finalement, travailler à Poudlard avait été l’expérience la plus enrichissante, et la plus divertissante, qui puisse m’arriver. Les débuts furent difficile, la première semaine en particulier ; mais à partir du moment où j’avais rencontré Octavus, les choses semblaient s’être améliorées, petit à petit. En fait, c’était surtout le fait d’avoir un visage amical avec moi ; savoir que je ne serai pas seule en permanence, qui m’était bénéfique. Quand j’avais vu que j’étais capable de parler au professeur comme à être humain normal, j’avais comme détruit une barrière. J’avais définitivement cessé de me placer du côté des élèves, arrêté de me torturer l’esprit, arrêté d’esquiver les heures dites ‘de pointe’ à la Grande Salle simplement parce que je ne savais pas sur quel pied danser avec mes anciens professeurs. Le changement n’avait pas été immédiat, bien sûr. D’abord des discussions timides, mais je m’étais affirmée. Je n’étais plus la même ; je rayonnais.
Les élèves m’aimaient bien, en général, à l’infirmerie. Les filles, parce que j’étais à un âge où je pouvais faire figure de grande sœur et que prêter mes deux épaules pour pleurer, eh bien… C’était totalement dans ma nature. Les garçons… Pour d’autres raisons. A se demander s’ils faisaient parfois exprès de tomber de leur balai en entraînement de Quidditch, mais imaginer cela me faisait plus rire qu’autre chose. Tant qu’ils n’étaient pas trop envahissant… Et j’en connaissais un qui n’avait pas autant de chance. McKenna, puisque j’en parlais plus haut, se coltinait toujours cette Murdoch. J’avais plusieurs fois eu l’occasion de le revoir, et chacune de nos rencontres était marquée par des anecdotes plus croustillantes les unes que les autres sur ce que cette élève était capable de faire pour s’attirer les privilèges – et pas que – de son professeur. Une fois même, elle était venue me demander si je pouvais lui préparer un filtre d’amour… Sans en préciser le destinataire, même si évidemment, j’avais ma petite idée sur la question. Et même si j’avais bien évidemment refusé, m’attirant au passage la haine irrévocable de cette douce folle, j’avais quand même pris la précaution d’en avertir Octavus pour qu’au moins il fasse attention à ce qu’il avale. J’aimais bien le voir, mais je ne tenais pas à ce qu’il devienne un de mes patients non plus.
Et au fil du temps, j’en étais arrivée à considérer Octavus comme un ami. Même s’il restait discret sur sa vie personnelle – et de fait je n’insistais pas tellement sur le sujet non plus – nous n’étions jamais à court de dialogue. Nous n’étions pas non plus d’accord sur tout ; n’empêche que le McKenna avait pris de l’importance dans mon quotidien.
Alors quand arrivèrent les vacances de Noel, que je pus rentrer chez moi et profiter des fêtes avec ma famille et mes amis de collège, je me rendis compte que le professeur d’astronomie m’avait presque manqué. Malgré ça, je n’avais pas cherché à le contacter pendant ces deux semaines. Plus les semaines s’étaient écoulées et moins il avait eu l’air d’aller bien, toujours sans vouloir parler de ce qui le troublait. Et s’il n’avait pas envie de parler, qui étais-je pour l’y forcer ? Et puis les cours reprirent.
Les deux premiers jours, je ne le croisais que de loin et n’eut pas l’occasion de lui parler ; le mercredi, je finis par réussir à l’approcher suffisamment pour lui adresser deux mots. « Les Trois Balais cet après-midi, ça te va ? » lui demandais-je avec un sourire, une fois assurée que nous ne serions pas entendus par une oreille indiscrète et étudiante. Si je me fichais d’être la cible de ragots, j’aimais quand même mieux ne pas l’être du tout. En fait, pour lui montrer que je n’accepterai aucun refus, j’enchainais sans lui laisser le temps de réponse. « Parfait alors, on dit vers 15 heures ? » Et je le plantais là avec un sourire rayonnant, très fière de moi tout en sachant qu’il n’y avait pas de quoi.
Je quittais l’infirmerie vers les 14h50, et à 15h j’étais à l’entrée du château. Je parcourus la distance entre les grilles et Pré-Au-Lard au pas de course ; je n’aimais pas être en retard, encore moins quand j’étais celle qui avait pris l’initiative. Enfin, avec un bon quart d’heure de retard, je poussais la porte du pub, laissant s’engouffrer une vague de froid avec moi. J’observais les lieux quelques secondes avant de bouger du pas de la porte ; l’endroit n’était pas très rempli, mais je cherchais une personne en particulier des yeux. Rassurée et inquiète à la fois de ne pas voir Octavus déjà là, je retirais mes gants et dénouais mon écharpe tout en m’installant au comptoir. « Une bièraubeurre, s’il-vous-plait. » commandais-je à Mme Rosmerta. Je la remerciais avec un sourire quand elle posa devant moi ce que j’avais commandé, jetant un coup d’œil anxieux à ma montre. Pas le genre d’Octavus d’être en retard, pourtant…
Pas plus de deux minutes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau, et j’eus le réflexe stupide et ridicule de remonter mes épaules pour protéger mon cou du froid, quoi qu’un coup d’œil vers le nouveau venu m’arracha un sourire. « Je croyais presque que tu viendrais pas, tu sais ? » fis-je en guise d’accueil, une lueur taquine dans le regard.
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Sujet: Re: It's just a drink, y'know ? - Octayla Dim 20 Avr - 18:54
It’s just a drink, y’know
Kayla Stark & Octavus McKenna ▬
Tu t’en étais douté en partant pour la Russie, tu n’avais eu absolument aucune envie de revenir en Écosse par la suite. Ce séjour de deux semaines t’avait rappelé tout ce que tu avais quitté par force et tu avais bien été tenté de tout plaquer pour retourner chez toi, quitte à en payer le prix par la suite. Tu te doutais bien que Voldemort n’aimait pas particulièrement les déserteurs, il suffisait de voir le cas de Karkaroff. Tu aurais certainement disparu sans laisser de traces si tu lui avais désobéi. Et pourtant, l’idée avait été séduisante. Tu étais maitre de tes émotions et de ton avenir en Russie. Tu regrettais sincèrement ne pas avoir eu le courage de parler haut et fort beaucoup plus tôt, permettant à Aloisia d’avoir un futur époux beaucoup plus adapté et à toi d’être bien plus libre. Si tel avait été le cas, tu ne te serais pas retrouvé ici cette année, tu n’aurais jamais fait la rencontre malsaine de Voldemort, tu n’aurais plus été un McKenna.
Devoir jouer la comédie avec Aloisia même si ça avait été ton idée te semblait maintenant ridicule. Ces vacances avaient été pour le moins mouvementées. Le retour à Poudlard avait été bizarre pour toi. C’était le signe que tu devrais reprendre ta mission, continuer à espionner le trio de gryffondor et cette fois-ci avec de meilleurs résultats, si tu voulais rester en un seul morceau. Tu avais retrouvés des gens que tu n’avais pas particulièrement envie de revoir, Ombrage et Murdoch en tête, d’autres que tu avais eu un peu plus envie de revoir, Kayla uniquement à bien y réfléchir. Tu ne savais pas ce qui se serait passé si Murdoch n’avait pas décidé de te poursuivre dans le château, te poussant à te cacher dans le parc. Tu avais presque été tentée de la remercier de t’avoir permis de rencontrer celle que tu considérais maintenant comme une amie.
En parlant de Murdoch, elle avait tenté de t’offrir un cadeau de noël. Tu n’avais pas été particulièrement d’humeur et l’avait repoussée. Ses attentions constantes commençaient de devenir vraiment ennuyeuses. Tu ne voulais pas te montrer trop dur, tu ne savais que trop de quoi était capable une fille qui voulait se venger. Les fausses accusations ne te faisaient pas particulièrement envie. Après tout ce qui s’était passé avec Aloisia, tu avais décidé de te tenir à carreau des jeunes filles hors relations professionnelles. C’était préférable pour tout le monde.
Quant à Kayla, elle t’avait croisé au détour d’un couloir quelques jours après la rentrée alors que tu marchais comme un vrai zombi en direction de ton bureau, l’esprit préoccupé. Tu ne l’avais même pas aperçue avant qu’elle t’adresse la parole. Il allait falloir que tu dormes un peu plus à l’avenir, tu ne servais à personne dans cet état. Son enthousiasme était contagieux et tu te sentis sourire à ton tour devant sa bonne humeur. Elle te ne laissa même pas le temps de refuser ou accepter son offre de la rejoindre aux trois balais l’après midi même, te donnant une heure avant de tourner les talons. Tu restas planté dans le couloir pendant une minute après son départ, te demandant si la rencontre avait réellement eu lieu ou n’était que le fruit de ton imagination.
Il se trouva en fait que tu l’avais bien croisé après que tu ais vérifié le souvenir en le glissant dans ta pensine. Tu irais donc aux trois balais à 15h00. C’était assez rare que quelqu’un te tienne tête de cette matière, mais peut-être que justement c’était ce dont tu avais besoin à l’heure actuelle. Pourtant, il semblait que le destin était contre toi et que tu ne devais pas te rendre au rendez-vous à l’heure prévue au départ. Alors que tu sortais hors du château, tu aperçus une silhouette solitaire qui ressemblait à s’y méprendre à Barty Jr. et l’instant d’après, tu te retrouvais à l’intérieur d’une pièce plongée dans la pénombre, ton maître assis sur un trône. Tu t’agenouillas aussitôt, utilisant toutes tes capacités en occlumentie pour cacher tous tes tourments actuels. Il n’avait pas besoin d’avoir une arme de plus contre toi. Après qu’il soit entré dans ton esprit comme d’autres entrent dans une pièce vide et fouillé tes souvenirs – du moins ceux que tu n’avais pas occultés – pour voir ce que tu avais fait durant le laps de temps ou tu ne l’avais pas vu, il t’ordonna de te concentrer sur la sang de bourbe Granger dans les jours qui venaient. Visiblement, le fait que tu aies autant de succès avec tes élèves n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Tu échappas sans trop d’égratignure à la rencontre, Barty Jr te redéposant à l’endroit ou il t’avait trouvé, avec un mal de tête carabiné en prime et des menaces supplémentaires à l’esprit. Comme si tu n’avais pas compris la première fois…
Tu pris la route vers Pré-au-lard, constatant que tu avais passé trente minutes en la charmante compagnie de ce cher Voldemort. Tu tuerais ton père de tes mains si jamais tu arrivais à survivre à ce grand malade. Kayla devait penser que tu ne viendrais pas. Tu n’aurais pas pu lui en vouloir de tourner les talons en voyant que tu étais absent après quinze minutes de retard. Tu marchas rapidement, gardant l’esprit aussi vide que possible. Tu ne savais pas quelle excuse tu allais pouvoir lui donner. Ce n’était pas comme si tu pouvais réellement avouer que tu avais été retenue parce que tu discutais avec le sorcier qui était soi disant bien mort et enterré d’après le Ministre de la magie. Tu finis par arriver en un temps chrono vu la situation aux trois balais. Aussitôt tes yeux cherchèrent Kayla et tu l’aperçus. Tu fus soulagé de voir qu’elle t’avait attendu. Tu lui fis un sourire désolé, allant vers Madame Rosmerta pour commander un whisky pur feu. Il te fallait bien ça pour te remettre de tes émotions. Tu réfléchis rapidement à ce que tu allais dire à Kayla, une excuse suffisamment crédible pour qu’elle te croie. Peut-être que Murdoch pourrait fonctionner ? Autant tenter le tout pour le tout. Depuis que la brune t’avait dit que l’élève lui avait demandé de lui concocter un filtre d’amour, elle prenait la situation bien plus au sérieux qu’avant. Tu t’approchas d’elle rapidement avant de te laisser tomber à ses côtés. « Je suis désolé. J’ai été retenu par une élève. Je n’ai pas pu m’en débarrasser. J’espère que tu as pu trouver quelque chose pour passer le temps. Tu sais bien que je ne suis pas du genre à rater un rendez-vous sans prévenir avant, même si tu ne m’as pas vraiment demandé mon avis pour celui-là. » Un sourire démentit que tu étais fâché.
Kayla A. Stark
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Sujet: Re: It's just a drink, y'know ? - Octayla Mar 22 Avr - 22:07
« It’s just a drink, y’know »
Si j’avais été légèrement inquiète – pour ne pas dire carrément agacée – de ce retard qui ne lui ressemblait pas, le sourire désolé auquel j’eus droit racheta immédiatement Octavus… De même que la tête de déterré qu’il avait. Le teint pâle et des cernes marquées, puis la manière dont il se laissa tomber sur la chaise à côté de la mienne… Malgré la pique rhétorique aux airs malicieux que je lui adressais, son état ne me disait rien qui vaille et il m’inquiétait légèrement. Au moins sa répartie était-elle intacte, puis-je constater ; et même si sa dernière remarque lui donnait l’air un peu grognon, un sourire vint le démentir, éclairant un peu son visage fatigué. A mon tour, je relevais le coin de mes lèvres. « Râle si tu veux, mais en attendant t’es quand même là, donc t’es forcément content que je sois venue te tirer de ton monotone quotidien ! A moins que tu aies eu trop peur de moi pour refuser ? » Le rictus moqueur que j’arborais fièrement s’élargit ; je m’arrêtais le temps que madame Rosmerta pose devant lui son whisky pur feu. Commander quelque chose d’aussi fort alors qu’il donnerait probablement cours après ne m’apparaissait pas comme très raisonnable, mais qui étais-je pour le juger ? D’autant que – les stéréotypes auront ma peau – après avoir passé quelques années en Russie, l’alcool fort ne lui faisais peut-être plus autant d’effet. Personnellement, je n’avais jamais très bien tenu l’alcool, alors la bièraubeurre était déjà assez pour cette fois-ci… Potentiellement.
Une fois la bartender éloignée, occupée à discuter avec un autre client lui aussi accoudé au comptoir, je levais ma chope. « On est en retard mais rien à foutre ! Bonne année, McKenna ! » Et de trinquer joyeusement avec lui à la nouvelle année, avant de m’octroyer une copieuse gorgée de bièraubeurre ; une agréable sensation de chaleur m’envahit. Quand je reposais le récipient, je reportais mon attention vers mon collègue et ami. « Encore Murdoch, hein ? Elle aura fait quoi, ce coup-ci ? » La ténacité de cette élève relevait du légendaire. Elle méritait presque qu’on fasse un livre de ses exploits, bien que je craignais qu’un jour, les choses ne dérapent, que ce soit pour elle ou pour Octavus. Aussi n’aurais-je pas été étonnée d’être témoin à nouveau d’une histoire abracadabrantesque qui justifierait totalement son retard ; quoi qu’en le dévisageant de plus près, je me demandais s’il n’était pas simplement malade. « T’as vraiment une mine affreuse, tu sais. » Cette fois-ci, je ne souriais plus. J’avais pensé le voir requinqué, après deux semaines sans travailler, deux semaines qu’il pouvait librement consacrer à ses loisirs, à régler ses problèmes. Des rumeurs couraient sur lui dans le corps enseignant, auxquelles je n’accordais pas de crédit, une fiancée qui lui donnait du fil à retordre ; mais il fallait avouer que son état rappelant la carcasse zombifiée en pré-décomposition pouvait prêter aux ragots plus improbables les uns que les autres. Seul lui pouvait confirmer ou infirmer ces racontars, et tant qu’il ne manifestait pas l’envie d’en parler, je n’allais pas en rajouter en le faisant se sentir être obligé de déballer sa vie. N’empèche que… J’avais envie de le voir aller mieux, naturellement. Après tout, il était mon ami, et le voir sombrer petit à petit, lentement mais sûrement, n’était pas un spectacle très réjouissant ; j’aurai aimé pouvoir faire plus, pouvoir l’aider. A quoi servais-je autrement ? Bien piètres sont les amis qui ne sont pas là pour vous quand vous en avez le plus besoin… « Tu aurais dût passer à l’infirmerie, je t’aurai donné quelque chose. Au moins pour que tu dormes. » Je lâchais un léger soupir avant de reprendre une gorgée de bièrabeurre. « Enfin. Ca a été, ces deux semaines alors ? » lui demandais-je avec un sourire, changeant de sujet car je savais qu’il n’aurait pas forcément envie que je lui fasse mes remarques de mères poules pendant toute notre entrevue.
HRP:
C'est vraiment court, désolée >_<
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Sujet: Re: It's just a drink, y'know ? - Octayla Mer 23 Avr - 19:03
It’s just a drink, y’know
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Ce n’était pas ton style d’être en retard. Ça n’entrait pas dans ton éducation de sang pur de faire attendre les gens. Le seul moment où tu te permettais ce luxe, c’était durant les fêtes. Tout le monde savait qu’il y avait une hiérarchie bien établie et les gens les plus importants n’arrivaient jamais en premier. Tu t’excusas bien sûr, c’était la moindre des choses. Tu te sentais las et vide après ta rencontre avec Voldemort, et il t’avait laissé un joli mal de tête en souvenir de son passage dans ton crâne. Tu devais avoir l’air hanté, et c’était exactement la façon dont tu te sentais à l’heure actuelle. Avoir une présence dans sa tête n’était jamais une partie de plaisir et ensuite moins quand il fallait dissimuler des souvenirs tout en ayant l’air de ne pas être occlumens. Ça te rappelait ces séances d’apprentissage de l’occlumentie quand tu étais plus jeune. Tu aurais peut-être du prendre un soin plus particulier de ton apparence avant de sortir du château. Tu n’avais pas l’air particulièrement reposé. Tu sentis les yeux de Kayla prendre en compte tous tes signes de fatigue. Tu étais simplement inquiet et ça se ressentait sur ton sommeil. En plus, tu n’avais pas été particulièrement sage durant ton retour en Russie. Alcool, femmes, tu avais brûlé la chandelle par les deux bouts et tu en payais le prix aujourd’hui. Les cernes auraient pu passer si tu n’avais pas été aussi pâle, mais ça allait s’arranger après que tu aies bu ton whisky.
Sa réponse à tes mots ne tarda pas. Passé le stade de timidité et prudence initiale, tu avais découvert que Kayla n’avait pas sa langue dans sa poche. Elle te tenait tête niveau sarcasme et volonté. C’était assez rare pour que tu ne l’en estimes que plus. Néanmoins, tu devais admettre être un peu partagé sur ce rendez-vous puisqu’il t’avait mené droit sur Voldemort. Tu savais bien qu’il t’aurait récupéré d’une manière ou d’une autre et si ce n’était pas aujourd’hui, ça aurait été demain. Tu ne comprenais d’ailleurs pas comment il avait pu avoir vent du rendez-vous. Un espion vous avait entendu dans le couloir et avait passé l’information ? Tu n’imaginais pas Croupton attendre tous les jours devant les grilles du château dans l’espoir que tu sortes. Ton seul avantage sur ton maître pour le moment, c’était que tu ne portes pas la marque donc tu ne savais pas quand il voulait te voir. Il fallait que Croupton joue les transports pour assurer le lien. Une partie de toi se disait que si tu ne mettais plus jamais les pieds dehors, tu pourrais échapper aux griffes des mangemorts. A l’idée que tu puisses avoir peur d’elle, tu te sentis rire franchement. « Tu me connais trop bien. » Parfois, tu lui trouvais des airs de ressemblance effrayants avec McGonagall. La vieille écossaise t’avait un peu manqué aussi, tu devais l’admettre.
Madame Rosmerta posa finalement ton verre sur le comptoir. Tu avais presque oublié que c’était la nouvelle année. Mais c’était effectivement la raison principale de ce rendez-vous. Tu levas ton verre pour trinquer avec elle. « Bonne année très chère Kayla ! » Tu trempas immédiatement tes lèvres dans le breuvage. Boire du whisky pur feu n’était pas forcément la meilleure idée que tu avais, tu avais bien vu que Kayla semblait surprise par ton choix. Tu ne te sentais pas le courage de te passer d’alcool après une telle rencontre. Un verre ne te faisait plus rien de toute façon, surtout après avoir repris le rythme de la vodka russe. Tu avais une tolérance particulièrement élevée malgré ta fatigue. Et puis, il n’était que 15h00, d’ici 22h00 le verre aurait largement eu le temps de s’estomper de ton système.
Kayla trouvait toujours le moyen de te rendre le sourire en l’espace de quelques phrases. Tu en oublias ta rencontre déplaisante de tout à l’heure. Du moins, jusqu’à ce qu’elle le mentionne. Tu avais eu raison de penser qu’elle soupçonnerait immédiatement Murdoch de t’avoir importuné. Mais ce qu’elle avait fait en revanche. Vite une excuse. « J’en ai bien peur… Elle voulait me souhaiter la bonne année… à sa façon. En attendant, elle m’a collé un mal de tête carabiné. » Tu n’entras pas plus dans les détails. Kayla imaginerait ce qu’elle voulait. De toute façon, tu n’avais pas envie de discuter de la brune. La Gryffondor devait avoir les oreilles qui sifflaient avec toutes les horreurs que tu disais sur elle. Elle était devenue une excuse facile, tu sortais son nom dès que tu devais mentir. Quand ton amie te sortir ensuite que tu avais une mine affreuse, au moins elle y allait sans prendre de gants, tu lui fis un sourire faussement amusé. « Je te remercie du compliment. » Elle avait pris son apparence de médicomage. Tu l’avais vu adopter cet air avec pas mal d’élèves. Tu allais être l’objet de ses conseils cette fois-ci. Il n’y avait malheureusement rien qu’elle puisse faire pour t’aider. Tu avais toi-même creusé ta tombe. Non ce n’était pas tout à fait vrai, ton père t’avait beaucoup aidé. « C’est gentil, mais ça va passer. J’ai simplement un peu trop profité de la Russie et avec le décalage horaire, je n’ai pas encore retrouvé mon rythme. » Ce n’était pas faux, même si c’était loin d’être la seule cause de tes insomnies. Ça irait mieux dans quelques jours. Généralement, il te fallait toujours une semaine pour reprendre un rythme normal. C’était le lot des voyageurs chevronnés. Elle changea de sujet et tu fus soulagé. Tu ne voulais pas discuter de tes problèmes. Moins Kayla en savait, mieux elle se porterait. Tu ne voulais pas la mettre en danger de quelque façon que ce soit. Tu souris un peu plus franchement. Il y avait eu du bon et du mauvais, mais au final, la Russie avait été nécessaire pour évoluer. « Oui, c’était instructif. Et, ça fait du bien de revoir mes amis russes. » Tu n’avais dit à personne que tu ne partais pas seul, même s’il était bien possible que ton retour accompagné par l’héritière Bateson ait circulé dans les couloirs du Ministère. Tu ne savais pas pourquoi tu ne parlais pas d’Aloisia à Kayla. Les professeurs savaient tous que tu étais fiancé. Pourquoi lui cacher ? Peut-être parce que tu avais peur de son jugement. « Et toi, qu’est ce que tu as fait ? Des folies ? » Tu jouas des sourcils de façon comique. La connaissant, cela t’aurait un peu étonné. C’était peut-être la raison de votre si bonne entente. Souvent, les contraires s’attiraient.