Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 9 Juil - 17:31
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.
Aleksei & Aloisia
Je ne savais pas trop quoi penser de ce changement d'attitude. Je savais Aleksei taquin, séducteur également. Il ne s'était pas gêné pour me faire quelques avances, maintenant je ne pouvais définitivement que les prendre de cette sorte, lors de la soirée du nouvel an et ce devant Octavus. Certainement un moyen pour mettre les pieds dans le plat, peut-être pour nous faire réagir tous les deux. Certes, le brun n'avait pas apprécié ces rapprochements, je m'étais plus cela sur le fait qu'il ne voulait pas que j'entre de trop près dans sa vie. Et encore plus dans celle de son meilleur ami, vu leur relation à tous les deux, je ne doutais pas qu'il préférait même à la limite que je ne finisse avec un de ses cousins. Cette hypothèse ne m'avait jamais effleurée l'esprit. Bien sûr, Aleksei avait tout eu du prince chevaleresque le jour où il était venu à mon aide. Il était élégant et désinvolte à la fois, assez drôle pour débrider les sorciers les plus guindés. L'idée qu'il puisse engager un flirt, même innocent, était un compliment en lui-même. Bien plus que les avances des jeunes hommes de Poudlard, les siennes pouvaient me toucher. Peut-être parce que je le considérais réellement comme un homme, ou bien parce que cela sonnait avec plus de sincérité, il n'avait certainement aucune autre idée derrière la tête si ce n'était celle de me faire plaisir. Je ne le connaissais pas assez pour prétendre savoir lire sur son visage, mon son sourire se mua encore une fois en quelque chose d'inexplicable. Ce fut assez étrange pour que je pique un fard tout en essayant bien évidemment de ne pas le montrer, littéralement absorbée par mon assiette. Je ne relevais la tête qu'à l'entente de sa réponse qui sonna comme une réelle énigme à mes oreilles. Honnêtement sur ce coup-là, il m'avait totalement perdu. Je ne savais pas si nous étions toujours sur le même genre de conversation. M'ouvrir au monde, certes, mais sur quel terrain l'entendait-il ? Je n'osais pas lui poser la question, je craignais peut-être de rester sans voix face à sa réponse. Aleksei était assez surprenant pour que je ne prenne même pas la peine de tenter de comprendre où il voulait bien en venir.
Manger éloigna quelque peu cette atmosphère soudainement plus étrange. Je plaisantais sur le devenir des femmes et évidemment, il ne resta pas en reste. Je feignais un long soupire las en l'entendant, comme si je savais exactement de quoi il parlait, que j'en faisais également les frais. Non, je n'avais pas le problème de me trouver une fille bien. À la limite, j'allais devoir partir à la recherche d'un homme bien mais c'était évidemment un tout autre problème. C'était d'ailleurs la réponse que je préférais lui donner, évitant comme je le pouvais de parler d'un quelconque intérêt. Objectivement, bien sûr qu'Aleksei était intéressant et je ne doutais pas que le blondinet était déjà au courant de ce fait. Il avait ce petit côté vantard, plus agréable qu'agaçant, que ne lui partageait pas du tout son acolyte. J'avais parfois l'impression qu'Octavus se confortait dans l'idée qu'il n'était pas quelqu'un de bien. L'image du brun dans un paysage sombre et du blond à ses côtés bien plus lumineux s'imposa dans mon esprit. C'était cruellement parlant de vérité. Il m'avait comparé au soleil cette soirée-là sur la terrasse de son bureau. Aujourd'hui, ça ne semblait plus être compliment mais presque une fatalité. Comme si déjà, à l'époque, il savait que tout était impossible entre nous, qu'il lui faudrait un jour me quitter.
Je revenais au présent, restais muette quelques secondes face à Aleksei. Venait-il vraiment de se porter candidat pour remplacer son meilleur ami ? Les mots qu'il venait de formuler retentissait encore et encore dans ma tête, comme si j'essayais de trouver une faille qui rendrait tout cela bien plus explicable. Je n'y parvins pas. Et le fait qu'il ai perdu toute once d'humour ne m'aida pas non plus. Il me fixait sans ciller, d'un sérieux que je ne lui avais jamais encore connu. Je me perdais dans ses iris bleues, incapable de répondre quoi que ce soit. En soit, il était vrai que c'était un candidat de choix. Je ne doutais pas que mes parents, si un jour ils parvenaient à décolérer de mon échec avec l'héritier McKenna, apprécieraient sûrement l'idée d'une alliance avec une famille riche et influente de Russie. Pour ma part, je n'étais pas du tout contre l'idée d'être mariée à un homme vivant si loin de ma famille. Au contraire, ça ne rendait que le tout bien plus attrayant. Il était une voie bien plus réjouissante que celle qui réellement me resterait une fois la vérité dite. C'était pourtant un chemin impossible. J'aimais son meilleur ami. C'était un fait très mauvais pour commencer une quelconque relation. Je n'avais pas trouvé quoi lui répondre avant l'apparition de la serveuse. Je laissais Aleksei s'en charger alors que je détournais les yeux, gênée par tout ce qui pouvait bien traverser mon esprit. Je finis par souffler un peu plus alors que la jeune femme tournait talons.
«- Oui, l'homme parfait, excepté que tu ne veux pas te marier. Ta candidature risque d'en être beaucoup moins appréciable. »
Je ne pensais pas qu'il réalisait combien ce point-là de ma vie pouvait être douloureux à évoquer. Même si j'en plaisantais, ça n'était pas aussi léger. J'aimais Octavus, ça non plus je ne savais pas s'il l'avait compris, et ce dernier m'avait quitté. Longtemps, je l'avais associé à un soutien infaillible malgré les kilomètres puisque tous les deux avions été mis dans cette situation de force. J'avais l'impression que depuis qu'il n'était plus vraiment là, je vacillais. J'étais consciente que je serais mariée de force à un homme soit plus vieux, bien plus vieux et veuf, ou à un jeune tordu ce qui n'était pas beaucoup mieux. Aleksei aurait été comme un miracle, mais j'avais appris que ça n'était que plus douloureux par la suite que d'avoir un espoir vain. Je le laissais signer la note que la serveuse nous avait rapporté et alors que j'étais prête à le remercier pour ce repas, il rompit le silence de lui-même, déviant sur une conversation toute aussi compliquée que la précédente. Ce que je voulais vraiment dans la vie... c'était bien là un total mystère. J'avais abandonné mes rêves d'enfants, m'étais faite à l'idée d'être la poupée qu'il fallait être. Je ne voulais pas lui avouer que j'avais sincèrement voulu devenir l'épouse d'Octavus, même si l'idée du mariage et des enfants m'effrayaient encore. Avec la mère que j'avais eu, je n'étais définitivement pas prête à en devenir une. Pourtant, c'était bien pour ça que j'étais née. Je finis par lui sourire, essayant de tout mettre en œuvre pour que ça paraisse bien plus joyeux que mon état actuel.
«- Pour le moment, je veux seulement rendre cette soirée inoubliable. Tu crois être l'homme de la situation ? »
J'évitais les questions trop importantes, je m'en rendais bien compte, mais rien de bon ne pouvait ressortir de ce genre de discussion. J'amorçais un mouvement pour me relever et déjà, Aleksei était à mes côtés pour m'aider à renfiler mon manteau. Vraiment très gentleman en tout cas. Je le suivais hors du restaurant et mon souffle se coupa légèrement lorsque le froid des rues de St-Petersburg me saisit de nouveau. Il saisit mon bras et je tournais mon visage vers lui pour lui sourire. Cette promiscuité-ci ne me dérangeait pas du tout, bien au contraire. Ça semblait naturel et chaleureux, deux amis s'en allant pour passer du bon temps. Je me serrais davantage contre lui, mon autre main se posant sur nos bras croisés. J'eus encore cette impression de déjà vu que je n'expliquais pas en faisant le chemin inverse mais ne disais rien sur le sujet.
«- Merci Aleksei pour le repas. Et aussi pour t'être porté volontaire pour me tenir compagnie. Toi en tant que dernier souvenir de Russie, je n'ai pas trop à me plaindre. »
J'haussais les épaules en soupirant légèrement, comme si j'avais échappé au pire sans avoir le mieux. Ça n'était pas totalement faux mais ça n'était définitivement pas vrai. J'étais vraiment heureuse d'être avec lui, c'était tout nouveau pour moi de passer du temps avec un homme sans être fiancée à lui ou parce que le protocole des soirées mondaines m'y obligeait. J'espérais que pour lui aussi ce n'était pas qu'une obligation envers une amitié de longue date. Il me l'avait certifié mais comment ne pas en douter ? Après tout, je restais la gamine de seize ans qu'Octavus avait du supporter tout ce temps. J'avais beau tout faire pour agir autrement et essayer ne pas avoir cette image-là de moi-même, c'était difficile. Ma belle robe, mes talons hauts, le maquillage et la coiffure ne suffisait pas toujours. Je restais une femme qu'on avait reconduite, même la fin de la soirée du nouvel an ne me faisait pas oublier ce fait.
«- J'aimais beaucoup écrire plus jeune, si j'avais pu faire quelque chose de ma vie peut-être que ça aurait été ça. Ou mannequin, mon côté narcissique aime être immortalisée en photo. »
Je ris légèrement, répondant plus ou moins à sa question, incapable pourtant de rester sérieuse jusqu'au bout. On m'avait souvent reproché d'avoir une trop grande imagination, peut-être que si l'on ne m'en avait pas empêché, j'aurais pu faire quelque chose avec ça. C'était hors de propos maintenant de toute façon.
WILD HEART.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 9 Juil - 22:48
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
Ashly Lorenzana ▽ Never try to do anything that is outside of who you are. A forced smile is a sign of what feels wrong in your heart, so recognize it when it happens. Living a lie will reduce you to one.
Je venais presque de lui dire que j’aurai accepté de jouer son fiancé. Elle semblait bouche bée par cette proposition inattendue. C’était le problème qu’on on utilisait toujours l’humour comme moi. Il était plus difficile d’être pris au sérieux dans les moments importants. Mais pour la peine, il valait sans doute mieux qu’elle reste dans le flou sur les intentions obscures qui m’occupaient l’esprit. Il allait falloir que je me calme. Il ne manquerait plus qu’elle raconte à Octavus la soirée très bizarre qu’elle avait passé avec moi. Enfin, Octavus était le seul fautif pour nous avoir mis dans cette position. Mais je doutais au fond de moi qu’ils oseraient se parler. Ils repartaient le lendemain et ne se verraient qu’au moment d’emprunter le portoloin. Je serais là moi aussi – évidemment – pour les surveiller leur souhaiter un bon retour. Je ne savais pas encore exactement vers quelle date je me rendrais en Angleterre. Il allait peut-être se passer un mois sans que je ne sois là pour intervenir entre eux et j’étais prêt à parier qu’ils allaient s’ignorer sauf si une fonction officielle les obligeait à jouer les amoureux. Il fallait donc que je mette suffisamment mon grain de sel pour qu’Octavus revienne sur son forfait. Je savais bien qu’il ne faisait que respecter le souhait d’Aloisia, mais si jamais il se rendait compte qu’il ressentait peut-être de l’amour pour son ancienne fiancée, il changerait certainement sa stratégie. Il était primordial qu’ils continuent leur dialogue une fois de retour dans leur château scolaire. Faire des avances explicites à Aloisia serait-il suffisamment pour le faire bouger ? Pour la faire bouger aussi en réalisant qu’elle ne pourrait jamais en aimer un autre ? Il fallait toujours se battre pour obtenir ce qu’on voulait, sinon on était déjà perdant dès le départ. Je voulais qu’elle se batte pour lui, qu’elle lui prouve qu’il avait tort.
Elle avait cependant tout à fait raison. Ce ne serait absolument pas juste pour elle que je la fasse marcher. Elle avait déjà bien assez d’Octavus. Moi non plus, je ne voulais pas m’engager, du moins pas pour le moment en tout cas. Pas besoin de compliquer sa situation un peu plus. À part lui faire gagner du temps, je n’aurais pas pu faire grand-chose de plus et du temps, elle en avait puisqu’ils faisaient semblant pour le moment d’être toujours fiancés. « C’est vrai. Pour le moment, je ne veux pas me marier. Mais il ne faut jamais jurer que ça n’arrivera pas… » Les sorciers vivaient si vieux que j’avais largement le temps de changer d’avis sur la question. Peut-être même que ma mère aurait le bonheur suprême d’être grand-mère d’un mini Aleksei. Ça semblait totalement inconcevable pour le moment, mais les gens changeaient. Je m’en rendais compte et Octavus était l’un des meilleurs exemples en la question. Il suffisait simplement de le pousser totalement de l’autre côté, au lieu de le laisser marcher avec précarité sur un fil au milieu. J’arrêtais d’aborder le sujet. Je ne voulais pas replomber l’ambiance en lui rappelant sa situation précaire. Néanmoins, je n’en démordrais pas, il lui fallait vraiment des cours de séduction. Peut-être qu’en le rendant jaloux… Pas forcément avec moi d’ailleurs. Ce ne serait qu’une solution à court terme. Il lui fallait quelqu’un d’accessible au château, qu’elle côtoie régulièrement pour que le plan fonctionne. Mais en attendant, si elle voulait un cobaye, j’étais volontaire. Certes quand j’avais mentalement décidé de réunir le petit couple, je n’avais pas pensé en tirer de potentiels bénéfices, mais après tout si c’était la solution à tous les problèmes… J’étais prêt à faire l’effort. Octavus allait fortement regretter de m’avoir délégué cette tâche de l’accompagner à l’opéra. Je ne manquerais pas de souligner certains détails qui risquaient de l’énerver, rien que pour voir s’il disait vrai quand il soutenait qu’il s’en moquait. Alors comment agirait-il au juste s’il tenait à elle, je me le demande…
Lui demander quelles étaient ses aspirations n’était sans doute pas un sujet plus facile que le précédent. Pourtant, je ne fis pas de concession sur ce point. Je voulais qu’elle se dévoile. Je me demandais si elle avait déjà parlé à quelqu’un de ses aspirations, même à Octavus. Même si j’avais plus l’habitude d’avoir des relations courtes basées sur le plaisir charnel plutôt que des relations suivies, même moi je savais que la communication était essentielle dans un couple. C’était d’autant plus essentiel dans le cas d’un mariage arrangé. Qui aurait pu croire que le statut des femmes anglaises de sang pur soit aussi mauvais que celui des femmes qui se trouvaient dans des pays bien moins développés ? Nous allions quitter le restaurant ce qui lui laissa un peu de temps pour trouver une réponse ou ne pas répondre tout court. Mais ça m’intéressait réellement de savoir ce qui lui plaisait. Je savais déjà qu’elle aimait le quidditch, c’était l’évidence même, mais il ne devait pas y avoir que ça. Elle détourna pourtant la conversation une nouvelle fois. Je fermais les yeux sur cette réaction. Je pouvais comprendre pourquoi elle préférait garder ses vraies envies secrètes. À quoi bon les formuler si ça n’arriverait jamais ? Souriant, je lui répondis. « Oh je suis totalement l’homme de la situation mon capitaine ! Cette soirée sera tellement inoubliable que ce sera la seule qui te viendra à l’esprit dans les années à venir. » C’était une promesse que je scellais d’un clin d’œil. Je n’avais pas précisé ce qui allait la rendre inoubliable et j’espérais bien que ce serait totalement positif. J’allais tout faire pour en tout cas. Une fois à l’extérieur, je gardais le silence ce qui sembla tout autant la contenter. Elle lancerait la conversation si elle le souhaitait. Je ne voulais pas qu’elle se sente agressée par mes questions. J’étais un homme bavard, une vraie pipelette parfois. Un détail qui n’avait pas manqué d’exciter les moqueries des gens qui ne m’aimaient pas.
Aloisia ne semblait pas mal à l’aise que j’ai pris son bras. Elle ne devait pas avoir trop pris au sérieux mes tentatives de flirt précédentes. C’était sans doute pour le mieux. J’allais me calmer ou alors j’allais me montrer très franc avec elle avant ça. En attendant, j’étais loin d’être perdant. Que ce soit le froid ou une autre raison connue d’elle seule, elle se collait à moi. Je pouvais facilement imaginer l’image que nous devions projeter pour un regard extérieur et il ne s’agissait pas vraiment d’une amitié j’en étais convaincu. J’aurai presque aimé qu’on nous interpelle en tant que couple pour voir comment elle réagirait. Elle rompit le cheminement de mes pensées pour me remercier du repas et de lui tenir compagnie. Refuser n’avait pas été envisageable, même si j’aurais aimé dire non rien que pour voir comment Octavus aurait réagi. Parfois, il comptait un peu trop sur moi pour aller dans son sens. J’allais devoir lui tenir un peu tête pour changer quand Aloisia était concernée. Ce n’était rien. Et ses mots me faisaient plaisir. Effectivement, je clôturai son voyage en Russie. Elle aussi semblait incapable d’oublier qu’elle repartait demain. « Je t’en prie. C’était un plaisir. Et puis, moi aussi j’ai besoin de manger de temps en temps. Au moins tu es consciente de ta chance… » Les plaisanteries n’auraient pas trop tardé avant de réapparaitre. C’était comme une seconde nature chez moi. Je me doutais bien qu’elle aurait préféré y aller avec un autre, mais c’était sans doute mieux comme ça. S’ils ne devaient pas être amis, autant commencer immédiatement.
Je ne m’attendais honnêtement plus à une réponse et pourtant, elle finit par dévoiler une partie de ses rêves. L’écriture, un moyen d’évasion. Elle pouvait plaisanter avec le mannequinat, je voyais exactement ce qu’elle ressentait. Écrire, c’était se projeter dans la tête de quelqu’un d’autre l’espace de quelques instants pour s’inventer une autre vie. « Tu sais, on peut être écrivain absolument n’importe où. Et on peut aussi écrire pour soi. » Même mariée et mère de famille… Je gardais cette dernière pensée pour moi. Rien ne l’empêchait de se lancer dans cette voie. Elle pouvait aussi écrire en secret et s’évader dans ses textes. Personne n’avait besoin de savoir. Ses parents n’avaient rien à y redire, ni son mari. Au contraire, ce serait plutôt flatteur d’avoir une épouse suffisamment imaginative pour écrire des livres. Tout dépendait du thème bien sûr. Je pourrais comprendre qu’elle voit cette vocation comme irréalisable si elle souhaitait écrire des romans érotiques. Mais bizarrement, je doutais fortement que ce soit le cas. Quant au métier de mannequin, il se serait agi d’une sacré revanche pour quelqu’un qui avait eu des soucis de poids plus jeune. Mais c’était un métier un peu trop contrôlé pour elle, j’étais sûr qu’elle aurait détesté ça. « Pas besoin d’être mannequin pour être pris en photo ! Mais, réjouis toi alors parce que nous serions sans doute photographiés à l’opéra. » D’ailleurs, nous arrivions déjà en vue du magnifique bâtiment. « Le Théâtre Mariinsky » Le cirque allait commencer. J’étais prêt.
(c) AMIANTE
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Jeu 10 Juil - 17:17
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
Il avait raison, personne ne pouvait savoir de quoi serait fait demain. J'étais personnellement restée dans la conviction inébranlable que d'ici peu, je deviendrais Madame McKenna puisque j'avais grandi dans cette optique. J'avais reçu une sacrée claque de la vie, me rappelant ainsi que rien n'était jamais sûr. Il en allait de même pour Aleksei. Si au jour d'aujourd'hui, il ne se voyait pas marié, fidèle à une seule femme et père de famille, ça ne voulait pas dire pour autant qu'il ne le deviendrait jamais. Il n'était juste pas assez fou pour se sacrifier pour moi, c'était compréhensible son meilleur ami avait aussi pris cette voie. Quitte à se voir passer la corde au cou, autant que le jeu en vaille la chandelle. Je rejoignais peut-être un peu l'avis de sa mère, s'il venait à rencontrer la bonne, il changerait d'avis. Il avait lui la possibilité de choisir cette personne, pourquoi par Merlin se presserait-il ? Il vivait sa vie comme il l'entendait pour le moment, jusqu'au jour où ça lui tomberait dessus. Tomber amoureux, ça ne se contrôlait pas. Je n'avais pas choisi de ressentir tout cela pour mon ancien fiancé. J'aurais même préféré ne rien ressentir du tout, ça aurait été bien plus simple de le voir partir. Je lui souris sans rien répondre. Il n'y avait rien à dire, il avait là un choix que je ne connaissais pas. Je ne pouvais pas changer d'avis, ça n'était pas envisageable. En tout cas, j'aurais aimé assister à cela : Aleksei qui laissait derrière lui sa vie de célibataire débauchée pour les beaux yeux d'une femme. Ce devait être un événement assez rare pour être remarqué.
Il ne s'offusqua pas de ma réponse, ou plutôt de ma tentative de ne pas me prononcer sur ce sujet. J'avais déjà dévoilé tout ce qui était publiquement acceptable de savoir, et encore, une héritière de mon rang qui se salissait en jouant au Quidditch était déjà le summum de la rébellion. J'étais une des rares parmi mes «amies» sang-pur de ne pas m'enthousiasmer à l'idée de ne jamais travailler. Les autres étaient plus que ravies de pouvoir passer une vie entière à des pensées les fortunes de leurs époux ou parents sans rien devoir faire sinon d'être belle, et encore pour certaines, l'effort était considérable. Je n'étais pas de cet avis. Bien sûr, moi aussi j'aimais les jolies choses mais j'y avais déjà perdu goût. Finir dans la prison dorée dans laquelle j'avais toujours vécu était une perspective effrayante. Il n'y aurait jamais plus que ça. Mon existence entière ne sera rythmée que par les dîners et les apparitions publiques. Je n'aimerais pas mon époux, difficilement mes enfants. Alors non, je n'avais pas envie de rêver, je n'en avais plus envie en tout cas. Cette soirée ressemblait de plus en plus à un adieu d'un monde de possibilités que je n'avais qu'aperçu seulement. Je lâchais un petit rire en l'entendant. En un sens, ce n'était pas de la vantardise. Aleksei était définitivement l'homme de la situation pour faire de cette dernière soirée un souvenir inoubliable. Je souris malicieusement en voyant son clin d'oeil. C'était là une promesse peut-être trop utopique. Même si le réveil avait été difficile, Octavus m'avait lui aussi offert une nuit que je n'étais pas prête d'oublier. Je l'avais cherché, l'avais poussé même, mais encore aujourd'hui je ne le regrettais pas. J'avais pris ce que j'avais pu, lui avait donné ce qui lui avait toujours appartenu. Les conséquences, je ne les connaîtrais que plus tard.
Même si je ne le comprenais pas toujours, la présence d'Aleksei m'apaisait, me plaisait. Je n'avais pas envie de lui dire, de peur qu'il ne se mette à me rire au nez peut-être, mais j'avais l'impression pour la première fois d'avoir un ami, un vrai. Quelqu'un de sincère qui ne cherchait pas plus. Les allusions précédentes ne m'empêchaient pas de ne pas m'offusquer de son bras se croisant autour du mien, bien au contraire, je me rapprochais, profitais pour me réchauffer un peu. Moi qui avait tant craint le regard des autres au restaurant, j'oubliais que l'image que l'on faisait passer actuellement pouvait être toute autre que ce que nous étions réellement. Le remercier était nécessaire, il avait plus fait qu'il ne le réalisait. Évidemment, sa plaisanterie habituelle balaya le ton presque grave de mes remerciements et il me fit rire une nouvelle fois.
«- Moi qui pensais que tu étais le chanceux de nous deux d'être à mes côtés, tu fais bien de me rappeler la vérité des choses. »
Le son de ma voix transpirait l'ironie, évidemment, je n'étais pas aussi hautaine non plus. Je n'avais plus autant de scrupules qu'au début de lui gâcher une soirée. Je plaignais certainement la jeune fille qui ne saurait jamais la chance qu'elle aurait pu avoir de finir dans ses draps si je ne l'avais pas retint pour une sortie à l'opéra. Je ne doutais pas qu'il se rattraperait rapidement de cette nuit des plus sages. Aleksei avait été d'une franchise implacable avec moi, il ne m'avait rien caché de sa personne, avait répondu à mes questions. Je n'avais pas été aussi honnête envers lui, tout du moins, j'avais tout fait pour éluder ses interrogations. Ça n'était pas très fair play. Et puis, dans l'optique où mon départ était prévu pour dans quelques heures et que, malgré tout, je doutais encore de le revoir un jour, je pouvais bien lui avouer ce que je n'avais jamais dit à personne. L'écriture avait été un moyen d'évasion enfant. J'avais aussi beaucoup correspondu avec Octavus, enfin c'était plus un monologue qu'une réelle correspondance vu qu'il ne me répondait pratiquement jamais. Je ne lui avais pourtant jamais confessé cet amour pour la plume. Je n'avais pas voulu lui paraître futile, c'était totalement contraire avec l'image de la femme mature que j'avais cherché à être à ses côtés. Le jeune russe avait raison, il n'y avait besoin de rien d'autre pour écrire que l'envie. Mais justement, c'était bien là le problème. Je n'avais plus envie de grand chose. Je rentrais dans le moule. Je n'avais même pas pensé que nous pourrions être pris en photo à l'opéra. Tous les deux ensemble sur papier verglacé, ça paraissait étrange.
«- Oh avoues que tu aurais adoré pouvoir m'admirer à loisir sur des affiches publicitaires Stupid Face. »
Je lui lançais un sourire taquin, usant du surnom que j'avais entendu lors du nouvel an. Un moyen peut-être de me venger de son «petite joueuse» qui, je préférais, ne devienne pas une habitude. Je ne détournais le regard que lorsqu'il annonça notre arrivée sur notre lieu de destination. Le théâtre Mariinsky. L'édifice était gigantesque, magnifique. Les lumières mettaient en valeur la peinture si particulière des murs. Je remarquais alors seulement maintenant le monde devant nous. Tous en tenue de soirée, les gens se pressaient pour entrer, jetant un œil autour de nous pour être certain d'avoir été vu. Je réatérissais vraiment dans la réalité. Les boites bruyantes qui roulaient ne m'avaient pas non plus interpellés jusque-là. Je retournais mon attention vers Aleksei, une question qui ne m'avait jusque-là pas effleuré l'esprit sur le bord des lèvres.
«- C'est un endroit moldu ? »
Je n'avais pas pensé que le bâtiment, si magnifique, serait d'origine moldu. Ni même qu'il y aurait autre chose que des sorciers durant la représentation. Je m'étais habituée bien plus vite que je ne l'aurait imaginé à la présence de ces êtres si faibles, pourtant ça restait encore assez inédit pour moi. Je ne sortais pas beaucoup du manoir durant les vacances et encore moins pour traîner dans les parties non-magiques du pays. Je n'avais pas envie qu'il pense que cela me dérangeait plus que ça. Mon bras toujours accroché au sien, je reprenais notre marche, m'étant arrêtée pour contempler les lieux. Une fois entrés à l'intérieur, je restais une nouvelle fois bouche bée. C'était encore plus époustouflant que la façade. La pièce semblait être constituée seulement d'or, c'était comme si l'éclat des murs n'avaient besoin d'aucune lumière pour illuminer l'endroit. Je n'étais même pas dérangée par le brouhaha infernale qui régnait, les spectateurs attendant dans le hall autour d'une coupe de champagne que la représentation commence. Un moyen de repérer les gens à voir de la soirée avant de prendre place à leur siège, je n'en doutais pas. Cette atmosphère ne me déplaisait pas, au contraire, je retrouvais tout mon enthousiasme. Je lâchais finalement le bras de mon compagnon pour me dévêtir. Le spectacle n'avait pas encore commencé que j'étais déjà emballée. Je repérais un serveur passant près de nous avec des coupes de champagne et regardais alors malicieusement Aleksei, faisant une moue que je voulais adorable, et qui ne marchait plus avec Octavus, pour le convaincre.
«- On devrait porter un nouveau toast à notre soirée tu ne crois pas? »
WILD HEART.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Jeu 10 Juil - 21:29
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Ashly Lorenzana ▽ Never try to do anything that is outside of who you are. A forced smile is a sign of what feels wrong in your heart, so recognize it when it happens. Living a lie will reduce you to one.
Ma plaisanterie ne tomba pas à plat. J’aimais entendre le son de son rire. C’était bien plus agréable que voir son air triste. Je me doutais bien qu’Aloisia me répondrait du tac au tac. J’eus un sourire en coin. J’étais chanceux c’était vrai. Je l’appréciais et j’aurai pu passer une soirée bien pire que celle-ci. De toute façon, je n’avais pas eu de plans précis. Vu qu’Octavus avait déjà quelque chose de prévu, j’aurai peut-être décidé de rester chez moi pour une fois. J’aimais faire la fête, mais je tentais de me calmer sinon j’allais finir par perdre ce pouvoir quasi magique qui me permettait de mieux synthétiser l’alcool que les autres. En tous les cas, cette facette d’Aloisia que je découvrais me plaisait de plus en plus. A tel point que je trouvais incroyablement dommage de ne pas la revoir avant un certain temps. L’idée de ne plus avoir de contact avec elle était tout simplement inconcevable. J’allais m’assurer que ça n’arriverait pas d’ailleurs. Mais j’y viendrais en fin de soirée. Autant ne pas reparler de son départ imminent pour le moment et plomber son moral alors que nous allions arriver vers l’opéra. « Entendons-nous simplement pour que nous soyons tous les deux fabuleux et que ce soit eux qui soient chanceux de respirer le même air que nous. » Je redressai la tête si haut que j’aurais pu en avoir un torticoli si j’avais continué cette posture trop longtemps. Pourtant, j’avais déjà croisé des vieux sangs pur qui se promenaient avec ce même air détestable. J’en venais à me demander s’ils n’étaient tout simplement pas coincés dans cette position. Elle aussi avait dû rencontrer son lot de stéréotypes de ce genre. Ce serait presque drôle s’ils n’étaient pas aussi influents...
Sans que je m’y attende, Aloisia finit ensuite par m’avouer ses passions cachées. J’étais touché par sa confession. J’étais quelqu’un de très franc, mais il était clair que tous n’étaient pas aussi ouverts aux questions que moi. Elle aurait pu garder le silence et je n’en aurais pas pris ombrage. Octavus était tellement secret que je ne faisais plus attention quand mes questions restaient sans réponses. Chacun avait sa façon de garder ses secrets. Lui se taisait et moi je noyais mes confessions sous des déluges de mots. Je trouvais ça plus facile pour détourner les soupçons. De toute façon, je n’avais pas non plus des tas de secrets. Je me demandais si elle en avait parlé à quelqu’un d’autre que moi, mais ne posais pas la question. Je garderais cet aveu précieusement en tout cas. Elle pouvait avoir confiance, j’étais peut-être bavard, mais je savais garder les secrets. Nous marchions dans un silence confortable et complice. J’avais l’impression d’avoir eu la chance de découvrir la vraie Aloisia, celle qui était cachée sous des prétextes et des faux-semblants. Cette fille là peu devaient pouvoir se vanter de la connaître. Même Octavus ? Le prénom de mon vieil ami résonna dans mon esprit ? Que je le veuille ou non, il n’était pas si facile de l’occulter de mes résonnements. J’attendais de voir sa réaction quand il verrait notre photo à l’opéra. Ce serait très révélateur. Elle me prit totalement par surprise en renchérissant. À l’attente de mon surnom, attribué par mon meilleur ami honni, ma bouche s’ouvrit de choc et mes yeux s’agrandirent. Si je m’étais attendu à ça. Cependant, je l’avais sans doute un peu mérité à l’appeler deux fois de suite petite joueuse. Avec mon expression ahurie, j’avais certainement l’air de ce dont elle m’accusait en tout cas. Ma bouche se plissa et je tournais la tête vers elle. « Très bien, petite joueuse. J’admets que j’adorerais admirer ta beauté solaire à toute heure de la nuit et de la journée. » Je m’inclinais à moitié alors que je riais assez bruyamment. Cette fois-ci, elle avait définitivement un surnom officiel. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même puisqu’elle avait lancé les hostilités. Et puis, c’était tout de même plus joyeux que poupée brisée, non ?
Je m’aperçus finalement que nous arrivons en vue de l’opéra et le lui annonçais, naviguant avec dextérité parmi la foule présente, les billets pour Casse-Noisettes déjà dans ma main. Je l’entraînais sur les marches plus intéressé par l’idée de ne pas provoquer une catastrophe qu’autre chose. Sa question m’interpella l’espace de quelques secondes, mais personne ne se trouvait à portée d’oreille. Ils se seraient sans doute posé deux-trois questions s’ils avaient parlé anglais. Quand elle me demanda si c’était un endroit moldu, j’eus un moment peur qu’elle refuse d’entrer. J’oubliais un peu trop vite que contrairement à ma famille, tous les sangs purs n’étaient pas aussi tolérants envers cette classe inférieure. Pourtant, elle n’avait pas employé l’expression sang de bourbe, c’était sûrement bon signe. Il fallait dire que St Peterburg était une ville qui mélangeait à merveille ces deux mondes. D’ailleurs nous étions passés de la partie sorcière de la ville à celle moldue en un clin d’œil sans qu’elle ne s’en aperçoive, j’en étais convaincu. J’étais surpris qu’elle ne soit pas plus étonnée que ça par les étranges inventions qui nous entouraient, mais en fin de compte Octavus avait déjà dû l’emmener dans ce monde. Il habitait aussi ironique que ce soit une partie moldue de la ville. Son père aurait sûrement fait une crise cardiaque s’il l’avait appris. Ça aurait été un bon moyen pour qu’il se débarrasse de ce tyran… Je réalisais que je n’avais toujours pas répondu à sa question, entraîné par mes pensées. « En effet. Construit au XVIIème siècle. » J’arrêtais là mes explications historiques de peur de l’ennuyer. Elle avait sûrement dû s’en douter, mais les ballerines sorcières n’avaient pas vraiment de carrière dans le monde magique. Elles faisaient une activité purement similaire à celle des moldus. C’était d’ailleurs drôle à imaginer puisque Durmstrang n’autorisait pas les nés moldus à entrer à l’institut. Le fait ne sembla pas la déranger plus que ça puisqu’elle continua de me suivre. « L’étoile qui danse ce soir, Astrina Kuchenkova est d’ailleurs comme nous… » Je la connaissais de vue à force de venir ici. J’évitais de prononcer des termes comme sorciers ou autre vocabulaire spécifique maintenant que nous étions à l’intérieur. Pas la peine de se faire remarquer.
Je m’arrêtais dans le hall, donnant nos deux invitations à l’ouvreur qui nous souhaita une bonne soirée. Aloisia observait le décor grandiloquent du lieu. Rien d’étonnant puisque ça avait été l’endroit abritant la troupe impériale. Je saluais de la tête certains visages familiers, le bras toujours accroché à celui d’Aloisia. Je la regardais découvrir cette grandeur de la Russie avec indulgence. Au moins, elle aurait fait tout un tas de découvertes durant son séjour parmi nous. Elle lâcha finalement mon bras pour se mettre à l’aise. J’en fis de même avant de m’emparer de son manteau dans l’intention de le donner au vestiaire. Je savais qu’elle avait trouvé cette technique étrange hier soir. Ce n’était pas dans les habitudes des sorciers d’abandonner à un étranger leurs affaires quand il suffisait de les rendre minuscules pour les ranger dans leur pochette. « Tu n’as rien laissé de bizarre dans tes poches ? » Je pensais surtout à sa baguette. Mieux valait prévenir que guérir. Je n’aurais pas l’impudence de fouiller pour vérifier moi-même. Une fois fait, j’allais rapidement donner nos manteaux au vestiaire situé tout prêt et récoltait un ticket. Quand je revins, Aloisia semblait très intéressée par le champagne. Comme si j’étais du genre à lui dire non. Je n’étais pas son guide de conscience contrairement à un certain brun un peu trop contrôleur. « Avec joie. Ce ne serait pas une vraie soirée sinon… Mais tu ne pourras pas dire que je tente de te faire boire après. » Je n’avais pas fait cette suggestion en premier. Je haussais les sourcils de façon joueuse. Je ne répondais pas de sa sécurité si elle se jetait à mon cou. Je fis signe au serveur qui nous tendit à chacun une coupe. Il s’éloigna nous laissant seuls. Je tendis ma coupe en avant. « A notre soirée ! Puisse-t-elle dépasser toutes celles déjà vécues. » Je trinquais avec elle en souriant avant d’avaler une bonne dose de champagne.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Ven 11 Juil - 17:15
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.
Aleksei & Aloisia
Ce qui était sûr, c'était qu'Aleksei savait s'y prendre pour me faire rire. Sa réplique me fit sourire mais ce fut définitivement son port de tête princier et hautain qui m'arracha un rire. Sa parodie des sangs-purs les plus arrogants était quasi-parfaite, c'était à s'y méprendre. Pourtant, ça n'allait tout simplement pas avec la personne qu'il était, c'était évident. Même si son arbre généalogique était irréprochable, je pressentais que contrairement aux anglais, il était plus ouvert sur la question de la valeur du sang. Je le suivais et levais à mon tour le menton, agissant comme si le monde m'appartenait. J'étais plutôt bonne à ce jeu d'ailleurs. Bien sûr, nous ne conservions pas la posture très longtemps, continuant à marcher l'un avec l'autre comme deux amis. Je me confessais à lui et c'était plus facile que je ne l'avais craint. À Poudlard, ce genre d'aveu aurait été suivi d'une multitude de rire et de remarques désobligeantes. Le fait qu'il ne me considère absolument pas comme une enfant m'aidait aussi à faire tomber mes barrières. J'avais toujours cherché à jouer les femmes avec Octavus et ce, même lorsque je n'en étais définitivement pas une. Le brun avait toujours eu le plus grand mal à me voir autrement que la petite fille qu'il avait du supporter plus jeune, si bien que lui avouer ce genre de fantaisie n'aurait pas été d'une très grande aide dans ma quête de maturité. Je le taquinais à mon tour, usant du surnom qui lui avait été attribué. Sa réaction valait carrément un paquet de gallions entier. Ses deux yeux ronds et sa bouche entrouverte de surprise emportèrent mon hilarité. S'il croyait que j'étais trop timide pour répliquer, il avait tort. Je ne me dévoilais peut-être pas beaucoup, mais j'avais du mordant. Un certain répondant qui m'avait causé pas mal de problème d'ailleurs. Que ce soit avec mes parents ou même avec mon ancien fiancé. J'avais le plus grand mal à me taire face à certains comportements. J'étais partagée entre être flattée ou vexée. Je n'aimais définitivement pas le surnom de petite joueuse, mais qu'il qualifie ma beauté de solaire n'avait rien de déplaisant. Je faisais la moue sans parvenir à ne pas sourire en coin.
«- C'est évident. Appelle moi d'ailleurs beauté solaire et plus petite joueuse s'il te plaît. »
C'était à mon tour de prendre un air pincé qui ne durait pas. Honnêtement, j'aurais été mortifié qu'il m'appelle de la sorte. Surtout devant son meilleur ami. Ce n'était définitivement qu'une plaisanterie. Même si j'aimais les compliments, j'avais tendance à trop vite rougir et c'était assez voyant. Qu'Aleksei provoque un tel embrasement pourrait être mal interprété. Je le laissais totalement me guider d'ailleurs, avec une confiance que je ne me connaissais pas, surtout vu notre récente rencontre. Je me rendais à peine compte du monde autour de nous, encore moins de l'environnement moldu aux premiers abords. J'étais prise toute entière par ma contemplation du théâtre. Quand je revenais un peu sur terre, ma bouche le questionna avant même que mon cerveau n'ai le temps de réfléchir à la situation. Je n'étais absolument pas habituée à me retrouver dans des endroits exclusivement magiques, si bien que parler de moldu à haute voix ne m'interpellait pas plus que ça. Ce ne fut pas le cas du blondinet qui jeta un œil autour de nous pour s'assurer que personne n'avait pu nous entendre. Effectivement, ça n'était pas très malin de ma part. Il me répondit par la positive sans que je ne sois réellement surprise tout en avançant vers les portes. La ballerine qui dansait était une sorcière. Ça pour le coup, je ne m'y attendais pas. Comment sorciers et moldus pouvaient coexister ensemble, exercer la même profession sans qu'aucun problème ne survienne ? Je le regardais surprise mais ne disait rien de plus sur le sujet. J'étais certaine qu'en sachant ça, mes parents en seraient venus à boycotter le ballet. C'était un miracle que je sois un peu plus ouverte qu'ils ne l'étaient.
J'admirais la beauté de l'intérieur du théâtre, peu consciente que mon cavalier, dont le bras était toujours emprisonné au mien, saluait des connaissances. J'apparaissais publiquement au bras d'un homme qui n'était pas mon fiancé. J'aurais du être horrifiée, gênée, pourtant je me sentais étrangement à l'aise. Le fait est qu'Octavus n'attendait plus rien de moi et qu'Aleksei était naturellement avenant. Il me prit d'ailleurs rapidement mon manteau et je le restais un instant perplexe avant de me rappeler qu'il en avait été de même dans le club le soir du nouvel an. C'était vraiment étrange de devoir abandonner ses affaires, je n'aimais pas beaucoup cela. Je le rassurais rapidement avant qu'il ne parte donner nos manteaux. J'avais évidemment toujours ma baguette sur moi et dans une telle tenue, je préférais l'accrocher autour de ma cuisse. Sans ce morceau de bois, je me sentais vulnérable, je préférais l'avoir toujours à portée de main. À son retour, je lui faisais les yeux doux en voyant un serveur se faufilait dans la foule avec des coupes de champagne. Évidemment, il accepta et je lui renvoyais un sourire éclatant.
«- Qui sait, c'est peut-être moi qui cherche à te rendre saoul. »
Je roulais des yeux, taquine alors que j'attrapais en le remerciant la coupe de champagne qu'il me tendait. Mon intention était toute autre bien sûr, de toute façon, je savais pertinemment qu'il me serait impossible de faire tomber Aleksei par l'alcool sans m'écrouler en première. J'avais vu au nouvel an tout ce qu'il avait été capable de boire et j'étais loin d'avoir son endurance même si je me débrouillais bien mieux que je ne l'avais imaginé. Son toast résonna en écho avec sa promesse antérieure. Supplanter toutes les autres soirées, c'était possible, excepté ma nuit avec Octavus. Même si la soirée n'avait pas été parfaite de A à Z, l'issu m'avait comblé inconditionnellement. Ce que je n'allais pas lui dire, bien évidemment. Je ne doutais pas qu'il était au courant de notre rapprochement physique, après tout, ils étaient comme frères. De là à lui en parler ouvertement, il y avait une marge. Aussi risible cela puisse paraître, cela restait ma première fois, un moment que je n'avais pas envie de partager.
«- Quelle pression pour faire mieux que toutes les autres ! »
J'ironisais en avalant une gorgée de champagne. Faire mieux pour mes soirées, ce n'était pas difficile. Mais vu le rythme de vie qu'avait Aleksei, je ne doutais pas que beaucoup d'autres femmes avaient réussi à lui faire passer des soirées inoubliables. Je ne me comparais pas à elle, rien de tout cela n'était fait pour un but charnel. J'espérais juste pouvoir le divertir autant qu'il y parvenait avec moi, le faire rire sans plus retomber dans ces moments soudains de tristesse. J'étais certaine que la boisson pétillante entre mes doigts m'y aiderait. Je reprenais d'ailleurs une deuxième gorgée alors que mon regard passe sur le monde autour de nous. Je m'aperçus qu'un groupe de jeunes femmes me dévisageaient, enfin, surtout la couleur de mes cheveux très certainement. Déjà que ma couleur pouvait interpeller chez moi, en Russie, c'était être totalement hors du commun que d'être rousse. Une alarme discrète résonna dans le hall et toute la foule se mit à bouger. Par réflexe, j'attrapais de nouveau le bras d'Aleksei, pas certaine de la marche à suivre. Et puis, j'avouais que je n'étais pas non plus totalement à l'aise entourée de moldus. On m'avait souvent alarmé sur leur violence primitive, je n'avais pas envie d'en faire les frais même si ce serait facile de prendre le dessus pour nous, sorciers. Je me rappelais alors de ma panique soudain lorsque le spectacle moldu avait explosé le ciel du nouvel an. Heureusement, je n'avais pas été remarqué dans ce vacarme soudain sinon j'aurais bien eu l'air stupide ce que je n'aimais pas beaucoup. J'approchais ma bouche près de l'oreille du jeune homme, totalement à sa taille sur mes talons hauts.
«- Si les moldus font encore exploser quelque chose pour l’événement, tu me préviens avant surtout. »
Je m'éloignais en souriant alors que vers nous approchait un homme avec ce qui semblait être un appareil photo dans les mains. Il s'adressa en russe à Aleksei mais dans le brouhaha, je ne compris pas un stricte mot de ce qu'il lui dit. Je tournais alors un regard perplexe vers mon compagnon pour qu'il m'explique.
WILD HEART.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Ven 11 Juil - 21:33
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
Ashly Lorenzana ▽ Never try to do anything that is outside of who you are. A forced smile is a sign of what feels wrong in your heart, so recognize it when it happens. Living a lie will reduce you to one.
Je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle utilise mon surnom attitré, non. Et je devais avouer que j’avais mérité son rire. J’avais sûrement une salle tête. Mais puisqu’elle déclenchait les hostilités, je n’allais pas me gêner pour lui donner son propre surnom. Petite joueuse. Je ne savais pas trop pourquoi tous nos surnoms étaient péjoratifs. Octavus et moi avions un humour assez sarcastique sur les bords alors je suppose que c’était tout naturel que notre relation soit teintée de cela. Heureusement que nous avions le sens de l’humour parce que ça aurait pu vite tourner court. Elle semblait légèrement défaite que j’ai décidé de lui attribuer ce qualificatif en particulier, mais toutefois touché qu’elle en ait un. Attribuer un surnom était un signe majeur dans une relation. il fallait une certaine complicité pour ça. Je me demandais si quelqu’un lui en avait déjà attribué un avant. Octavus peut-être ? J’étais tenté de poser la question, mais ne voulant pas lui faire de peine, gardait le silence. Elle m’avait paru très seule dans le peu qu’elle m’avait dit. Sa répartie me fit sourire. Je n’aurais aucun scrupule à lui donner le surnom de beauté solaire, mais elle avait un peu mérité celui de petite joueuse. Un surnom était quelque chose qui marquait un moment précis et qu’on se voyait attribuer en prime. Qu’elle ne pense pas qu’entendre stupid face à tout bout de champ me mette en joie… Ni jelly fish avant ça d’ailleurs. Cela dit, j’aurais bien aimé voir la tête que ferait Octavus si j’avais appelé son ancienne fiancée beauté solaire. Ça irait de pair avec mon comportement d’hier soir il fallait bien l’admettre. Je me réservais le droit de changer petite joueuse et maintenant. Il suffisait que je voie son attitude, miroir de la mienne plus tôt, pour que ça me pousse à l’action. « Très bien beauté solaire. Vos désirs sont des ordres. » Je lui lançais un sourire moqueur. Elle perdrait toujours face à moi. Je n’avais aucun sens du ridicule ou d’orgueil en la matière. Je n’avais pas vraiment de filtre entre ma tête et ma bouche non plus quand je m’amusais bien avec quelqu’un.
Je voyais bien qu’elle semblait avoir du mal à comprendre comment les mondes moldu et sorcier pouvaient cohabiter de cette façon. Mais c’était pourtant relativement éviter à bien y réfléchir. Il était impossible de cacher totalement notre monde aux yeux des moldus, alors informer certaines personnes était impératif. C’était le prix de notre liberté. Et puis, je lui avais dit que j’avais côtoyé de près une ballerine et même si je vivais relativement en harmonie avec les moldus, je ne sortais en rendez-vous qu’avec des sorcières. Nous étions finalement à l’intérieur, le spectacle sur le point de commencer sous peu. Après avoir rangé son manteau et le mien aux vestiaires, je revins vers elle. Elle me faisait les yeux doux pour une coupe de champagne. Ce qu’Octavus ne savait pas ne pouvait pas lui nuire alors pourquoi dire non ? Et puis, honnêtement après la vodka, c’était tellement inoffensif que s’en était risible. Elle sembla ravie que j’accepte ce qui prouvait bien que j’avais raison sur un point. Il n’y avait aucun intérêt à priver quelqu’un des plaisirs de la vie, sinon il risquait de se rattraper une fois seul et devenir totalement incontrôlable. Sa répartie me ravit. J’avais définitivement trouvé quelqu’un à ma hauteur ce soir. « Oh… Tu cherches à me rendre saoul ? Dans quel but, je te prie ? » Je lui fis un clin d’œil joueur. Si c’était un défi, j’étais plus qu’apte à le tenir. Je trinquais avec elle après mon toast, cherchant déjà des moyens de tenir ma parole. Ça, je le prenais clairement comme un défi et je ne reculerais pas. « Je vais tenter de m’y employer alors. » La faire sortir après notre soirée serait certainement peu sage. Octavus m’en voudrait terriblement. Plus que si je décidais de lui faire boire un dernier verre dans mon appartement ? Je me le demandais sérieusement tout en sirotant ma coupe de champagne. J’avais tout un tas d’idées farfelues en tête en tout cas, la conduire à durmstrang pour lui faire voir nos dragons, l’emmener prendre un bain de minuit dans l’eau glacée de la mer… Aloisia ne passait pas inaperçue dans la foule et pour toutes les bonnes raisons. J’eus un sourire en coin devant les regards qu’elle déclenchait. Comme je l’avais dit, je n’étais jamais sorti avec une rousse. C’était chose faite même si les circonstances n’étaient pas les mêmes.
La sonnerie indiquant le début de la représentation retentit et les portes s’ouvrirent automatiquement. Aloisia se raccrocha à moi et je souris goguenard aux filles qui l’observaient. La foule devint plus compacte et elle sembla se rapprocher un peu plus. À la mention du feu d’artifices, je souris. Pour quelqu’un qui ne savait rien dessus, je pouvais comprendre qu’elle ait été surprise. « Promis. Tu le sauras. Mais tu n’as rien à craindre ici. Rien que de la danse. » Nous nous apprêtions à entrer dans la salle quand j’entendis de façon inattendue un des photographes m’interpeller. C’était vrai, nous avions échappé jusque là aux photos individuelles. « Могу ли я взять вашу фотографию вас и вашего партнера, прежде чем вводить? » La question me prit au dépourvu dans sa formulation. Moi et ma compagne. Même si j’avais plaisanté sur ce point, il demeurait que je n’avais pas vraiment pensé qu’on s’imaginerait ce lien entre nous. Mais était-ce si surprenant ? Je venais toujours accompagné quand je me rendais à l’opéra. Parfois par ma sœur, mais plus souvent par une superbe inconnue qui n’avait que le temps d’être immortalisée sur papier glacé avant d’être remplacée. Pour tous ces gens qui me connaissaient, Aloisia n’était que la suivante d’une longue liste. Pour ceux qui avaient été présents à la soirée du nouvel an au ministère, la situation était plus claire, ou plus étrange peut-être puisqu’au lieu de son fiancé, elle se trouvait en compagnie du meilleur ami. Je m’affolais sans doute pour rien, compagne pouvait avoir plusieurs sens. Pourtant, j’avais tout de suite pensé à un sens bien précis. Peut-être qu’à force de jouer, j’allais tomber dans mon propre piège. Je n’avais pas menti. Elle était attirante et en d’autres circonstances… Je préférais ne pas finir cette pensée là. Les choses étaient ce qu’elles étaient et rien ne pourrait les changer. Il valait mieux que je me concentre sur sa relation avec Octavus plutôt que sur autre chose. Elle n’avait pas besoin d’un autre tombeur incapable de s’engager. Un était amplement suffisant.
Je devrais sans doute remettre les pendules à l’heure immédiatement avant qu’un malentendu n’arrive. Il ne manquerait plus qu’on apparaisse à la une d’un journal et qu’Octavus se méprenne – peut-être à juste titre – sur mes intentions. Ça lui ferait les pieds à cet imbécile. Je ne savais pas tout ce qu’il me cachait, mais apparemment c’était suffisamment lourd pour qu’il préfère me mentir. Ça n’était jamais arrivé auparavant. Non, la pire des situations à bien y réfléchir serait certainement que ses parents tombent sur ce portrait de nous. Ce serait très problématique d’expliquer pourquoi au lieu de son fiancé actuel, leur fille chérie était accompagnée par un inconnu. Je réalisais qu’Aloisia me regardait avec interrogation. Bien sûr, elle n’avait sans doute pas compris ce qu’il avait dit. J’espéré que je n’étais pas resté trop longtemps silencieux sinon elle allait se poser deux-trois questions. Je tournais la tête vers elle. « Il souhaite nous immortaliser. Je te l’avais dit. » Je gardais pour moi le reste de la phrase. Elle n’avait pas besoin de savoir. Pourtant, je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était. Je me permis de rectifier le photographe avant qu’il ne fasse une fausse interprétation de la situation. « Это только друг. » C’était très vague, mais le regard détaché que je fis suffit, je l’espérais, à dissiper tout malentendu avant que je ne nous mette à l’écart du flot des personnes entrant dans la salle pour qu’il puisse finalement prendre sa photo. Je n’avais jamais été aussi conscient de notre position que maintenant. Ne la tenais-je pas trop serrée, ma main était-elle suffisamment haute sur sa taille ? Stupide. Personne ne pouvait voir ça. Je souris de toutes mes dents et il nous libéra. Perturbé par la situation, je la conduis jusqu’à l’escalier qui menait au balcon. Nous étions dans la tribune d’honneur au premier rang. Pour une première expérience, ce serait le meilleur que je pourrais lui offrir…
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Sam 12 Juil - 17:38
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
Je plaisantais bien évidemment quant à l'appellation de beauté solaire. Mais bien sûr, Aleksei décida de se plier à ma volonté, sûrement parce qu'il savait qu'au fond, je serais bien plus gênée par un tel surnom que par celui de petite joueuse. J'étais assez complexe comme personne finalement: je savais qu'objectivement, j'étais plutôt belle et pourtant, j'avais le plus grand mal à me comporter avec la confiance qu'accordait ce genre de chose dans certaines situations. On n'effaçait pas toute une enfance à s'entendre dire qu'on était loin d'être plaisante à regarder en quelques années. Peut-être même allais-je garder ces stigmates jusqu'au bout. Mon estime sur ma personne était comme des montagnes russes dernièrement, Octavus guidant ce manège : depuis qu'il m'avait quitté, j'étais au plus bas, mais il suffisait qu'il me complimente pour que j'atteigne de nouveau les sommets. C'était épuisant, aussi moralement que physiquement, l'un impactant forcément sur l'autre. Avec Aleksei, c'était différent. Tout était sur le ton de la plaisanterie, si bien que je ne me posais pas plus de question que cela. Je savais que ses intentions étaient honorables, contrairement aux jeunes hommes de Poudlard, et aussi qu'il n'était en rien contraint à ce genre d'attentions, contrairement à mon ancien fiancé. Mais évidemment, la jeune fille que j'étais ne pus que rougir en l'entendant. Je détournais le visage pour qu'il ne s'en aperçoive pas trop, fuyant son sourire moqueur. Bien plus expert que moi en la matière, j'abandonnais pour le moment cette bataille. J'allais bien finir par prendre le dessus à un moment ou un autre, il ne fallait pas que je désespère.
Le ton de la plaisanterie ne tarda pas à revenir, le temps d'entrer dans le théâtre et d'abandonner nos manteaux. Une coupe à la main pour trinquer, le sujet de l'alcool revenait sur le tapis. Son accord pour prendre un autre verre était déjà en soi une mini victoire, même si ça n'avait rien d'étonnant avec le jeune russe. Il n'avait pas l'air d'avoir pour projet de me chaperonner. Le sujet de la boisson avait toujours été plutôt délicat avec Octavus. Il n'avait pas tellement apprécié d'apprendre que l'alcool circulait durant certaines soirées aux châteaux, j'avais alors trouvé son côté protecteur assez touchant. J'avais pensé qu'il était jaloux, soucieux pour moi. C'était sûrement pour ça que j'étais tombée dans les excès tout au long de la semaine seule dans ma chambre d'hôtel. Un réel comportement de gamine, j'en convenais, une manière ridicule de me venger en faisant quelque chose de stupide qu'il réprimandait. C'était beaucoup moins glauque de boire en public et de plus, accompagné d'un ami. Je ne cherchais pas vraiment à le rendre saoul mais il était vrai que je ne doutais pas que, avec quelques autres verres, il accepterait facilement de ne pas terminer la soirée le ballet si tôt terminé. Je craignais déjà de rentrer à l'hôtel, ça avançait davantage un retour au pays que je redoutais de plus en plus. Sortir jusqu'au bout de la nuit, oublier un maximum cette échéance, je le souhaitais de plus en plus. Mais je n'avais pas envie de lui imposer tout ça. Nous verrions bien comment irons les choses après la représentation.
«- Dans un but purement altruiste mon cher : je pense à toutes ces femmes russes seules et larmoyantes, attendant que tu viennes au secours de leurs nuits. »
Très théâtrale comme réponse. Je souris malicieusement, trempant de nouveau mes lèvres dans mon champagne. Après tout, il ne cachait pas que c'était un vrai don juan, il ne s'offusquerait certainement pas d'une telle remarque. J'en venais même à me demander si le groupe de jeunes femmes qui me dévisageaient n'étaient tout simplement pas intéressées par mon compagnon. S'il était aussi connu dans le monde sorcier, il devait être convoité par les jeunes filles de bonne famille. L'agripper par le bras de la sorte allait certainement envoyé un mauvais message, mais vu l'alarme, je préférais plutôt prévenir que guérir. Il me rassura évidemment, le lieu ne semblait pas propice aux explosions colorées dont j'avais été témoin. Je serais spectatrice d'un tout autre spectacle. La foule se pressait autour de nous, je n'aimais pas beaucoup ça. J'avais toujours détesté me sentir oppressée par le monde, j'avais l'impression de disparaître dans la masse, de m'étouffer. Je fus presque soulagée de voir le photographe nous interpeller, au moins ça laisserait quelques secondes au hall pour se vider un minimum. Il s'adressa à mon compagnon qui resta silencieux un instant. Surprise, je l'observais les sourcils froncés. Soit le champagne agissait bien plus vite que je ne le croyais, soit Aleksei avait bugué, il n'y avait pas d'autres mots. Il fixait l'homme qui nous avait interrompu sans rien dire et mon épaule vient bousculer la sienne, un moyen de le ramener à la réalité. Il finit par revenir parmi nous et à me signifier l'intention du photographe. Jusque-là, rien de surprenant ça n'expliquait pas son mutisme soudain.
«- Je me doute bien qu'avec l'objet qu'il a dans les mains, il ne venait pas nous vendre des glaces. »
Le sourire taquin qui étira mes lèvres fut irrépressible. Je ne lui demanderai pas ce qui l'avait si interpellé mais je pouvais en profiter pour me moquer gentiment de lui. Aleksei s'adressa une nouvelle fois au photographe, lui précisant en russe que nous n'étions qu'amis. Ça, j'avais pu le comprendre parce que c'était court, concis et qu'il se tenait juste à mes côtés. Je me figeais un instant. Pas parce que cela me semblait déplacé comme remarque, juste parce que je commençais à comprendre son trouble. Le blondinet avait peut-être craint d'être immortalisé à mes côtés et que l'on notifie à tout St-Petersburg que j'étais avec lui. Vraiment avec lui, dans une relation romantique. Et même si nous passions une bonne soirée, mieux valait pour ses futurs nuits que les femmes du coin de ne se fasse pas de mauvaise idée. Ou même sa mère tient. Je ne voulais vraiment pas lui attirer ce genre d'inconvénients. J'allais lui dire qu'on pouvait oublier la photo, que ce n'était vraiment pas important à mes yeux, juste une autre formalité mondaine. Mais déjà, Aleksei prenait la pose après m'avoir tiré dans un coin plus tranquille sans que je ne le remarque. Je sentais l'appareil pointé sur nous, j'eus tout juste le temps de tourner la tête, de sourire avec élégance et l'instant était passé. Le photographe avait déjà filé et je suivais mon compagnon jusqu'aux escaliers.
«- Je ne le prendrais pas mal si tu voulais qu'on le rattrape et qu'on lui dise de ne pas publier la photo. Je ne veux pas t'attirer d'ennuis. »
Je parlais à voix basse pour être certaine qu'il serait le seul à m'entendre. Dans ce brouhaha de conversation ce n'était pas non plus très difficile. Nous arrivions sur un balcon près de la scène qui offrait une vie parfaite de l'endroit. C'était bien plus grand que je ne l'avais imaginé. Il y avait un monde fou mais de là où nous étions, j'étais certaine que je ne ressentirai pas le malaise qui m'avait pris auparavant à l'entrée. Il me fit signe de m'asseoir au premier rang et je lui souris de toutes mes dents, stupéfaites d'être aussi bien placée. Avant même de prendre place, je me baissais légèrement en avant pour voir au-delà. L'orchestre était visible, musiciens en costumes qui se préparaient au spectacle. Une frénésie habitait l'endroit, se ricochant sur ma propre personne. Je me retournais vers Aleksei, totalement émerveillée. Je devais sûrement ressembler plus à une enfant surexcitée qu'à une femme du monde à ce moment précis. Je vins finalement m'asseoir, croisant mes jambes l'une sur l'autre pour dégager légèrement ma peau nue, la température était vraiment toute autre qu'à l'extérieur.
«- Je ne pensais pas que l'on serait si bien placé ! Tu me donnes l'impression d'être quelqu'un d'important ! »
Je ris légèrement, ma main libre venant plaquer les petits cheveux sur le bas de ma nuque alors que je finissais pour de bon ma coupe de champagne. Je n'osais même pas imaginer le prix qu'avait coûté ces places à Octavus. Je m'en voulais de lui avoir fait autant dépenser pour rien en définitive vu qu'il n'était pas là. J'espérais qu'il aurait une autre occasion de voir Casse-Noisette. Avec une autre que moi. Cette pensée me serra le cœur, mais la seconde alarme me sortit vite de ces pensées bien plus sombres. Déjà les lumières se tamisaient et je tournais un regard brillant vers Aleksei, le stress lié à l'excitation me tordant toute entière. J'avais hâte que ça commence. Finalement, le noir complet arriva et je retenais mon souffle. Un silence complet, pesant régnait dans la salle. Les secondes passèrent, interminables à mes yeux et enfin les musiciens opérèrent leur magie. Il n'y avait que ça, un son magnifique réglé à la perfection. Puis enfin, le rideau s'ouvrit sous les applaudissements des spectateurs, dévoilant les protagonistes. Je me retournais vers Aleksei, ma main se posant brièvement sur son genoux comme pour le forcer à regarder. L'atmosphère de Noël décrite était en accord passé avec les jours qui étaient passés. J'observais la grâce des danseurs, totalement emballée par la légèreté de la scène. J'étais totalement conquise.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Dim 13 Juil - 15:38
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Aloisia plaisantait bien sûr. Mais moi pas. Il ne fallait jamais me tenter. Je n’étais pas capable d’ignorer une boutade quand j’en voyais une. Apparemment nous avions un gagnant. Petite joueuse allait donc se transformer en beauté solaire. Quiconque ne serait pas dans notre petite plaisanterie risquait de s’interroger. Je pensais bien à une personne en particulier. Tant pis pour lui, il n’avait qu’à être là… A l’entende de ce qualificatif, elle réagit et j’eus un sourire en coin. J’aimais son rougissement sur sa peau pâle d’écossaise pure souche. Elle était adorable. Je fus tenté de lui faire un câlin, mais il allait sans doute falloir que je me reprenne avec elle. En si peu de temps, je prenais un certain nombre de libertés qui risquaient de devenir problématiques. Elle n’était pas à toi. Je ne pouvais pas jouer avec elle comme je le faisais avec toutes ces filles qui savaient très bien dans quoi elles s’engageaient quand je les approchais. Je ne savais pas trop ce qu’elle recherchait en me poussant à boire, mais j’allais me surpasser pour assurer une issue inoubliable. C’était son dernier soir en Russie et elle allait le vivre à fond. Tout un tas d’hypothèses farfelues se manifestaient déjà dans mon esprit. Le hasard déciderait sans doute de lui-même selon l’état d’esprit dans lequel je serais au moment de quitter l’opéra. Je n’étais pas un garçon particulièrement prévoyant. Je ne passais pas des heures avant de prendre des décisions. Je laissais mon instinct me guider. Tout le contraire de mon ami écossais. Cela dit, nous avions réussi à déteindre un peu l’un sur l’autre pour atténuer ces traits de personnalité assez extrêmes. Sa réponse me laissa légèrement perplexe. Elle comptait me faire boire pour que je me trouve quelqu’un. Un léger rire sortit de mes lèvres. « Alors pour ça, il faudrait plus que du champagne. Et puis, je suis en bonne compagnie. Pourquoi aller voir ailleurs ? » Je ne savais pas pourquoi elle semblait décidée à me caser. Est-ce que je l’avais mise mal à l’aise avec mes réflexions déplacées ? Pourtant, elle semblait plutôt plaisanter. Pour la première fois de cette soirée, je n’arrivais pas à la cerner. Avant que je n’aie le temps de savoir pourquoi elle s’était imaginé que j’avais envie de draguer quelqu’un ce soir, une activité que je pouvais pratiquer tous les jours si j’en avais envie, la sonnerie indiquant l’imminence de la représentation m’en empêcha. C’était sans doute mieux comme ça de toute façon.
Je terminais ma coupe de champagne et la confiais à un serveur. Je n’avais pas envie de devoir la tenir durant tout le premier acte. Nous bravions la foule jusqu’à ce qu’un photographe, moldu ou sorcier je n’aurai su le dire, nous arrête. Je ne savais pas pourquoi j’étais si surpris. Je l’avais prévenue que cela risquait d’arriver. Mais la déduction automatique de cet homme me laissait sans voix. J’avais eu beau en plaisanter plus tôt, j’étais déstabilisé qu’on puisse s’imaginer qu’elle était ma nouvelle conquête d’un soir. Elle méritait tellement mieux. Je mis un certain temps à réagir et sortir de mon mutisme, réveillé par Aloisia qui se manifestait. C’était vrai, elle n’avait pas entendu ce qu’il avait dit. C’était sans doute mieux comme ça. J’étais curieux de savoir comment elle aurait réagi dans le cas contraire… Comment de temps étais-je resté silencieux ? J’espéré que ça n’ait pas été aussi visible que je le craigne. Je me repris immédiatement, image même de l’homme confiant et leader que je n’étais pas actuellement. Je traduisis rapidement ce que le photographe voulait. A l’entente de son ton sarcastique, je me repris totalement. J’étais ridicule. Effectivement, ça tombait sous l’évidence qu’il souhaitait nous prendre en photo. Au moins, elle avait eu le mérite de ne pas mentionner mon moment d’absence. « Ah, ah… mais c’est que tu as un humour à faire pâlir beauté solaire. » Rira bien qui rira le dernier. Bien que légèrement inconfortable, j’essayais de retrouver mon aisance naturelle. J’en déduisais qu’elle était d’accord et sans même obtenir son acceptation orale, l’entraînais rapidement à l’écart pour faire ladite photo. Je serais curieux de voir le résultat. J’étais presque sûr que je devais avoir l’air crispé à mort et s’il s’agissait d’une photo sorcière, cela se verrait certainement. Pourvu que les deux images ensorcelées se comportement correctement. Il ne manquerait plus qu’ils aient des gestes inappropriés envers l’autre. Je me voyais mal expliquer pourquoi un Aleksei virtuel collait d’un peu trop près la fiancée d’un autre.
Ça n’avait pris que quelques secondes qu’il filait déjà, sans doute pour intercepter d’autres invités. J’entraînais Aloisia vers les escaliers pour prendre nos sièges. J’entendis parfaitement ce qu’elle me murmurait à l’oreille et tournait un regard surpris vers elle. Une nouvelle fois ses problèmes d’estime se manifestaient. Elle pensait que j’étais gêné d’être vu avec elle. Elle n’avait rien compris. C’était pour elle que j’avais hésité. Ma réputation n’aurait pas souffert d’apparaître au bras d’une superbe rousse, la sienne oui. qui pouvait savoir dans quelles mains cette photo pourrait tomber ? S’il s’agissait d’un journal moldu, on saurait qu’elle les avait fréquentés, s’il s’agissait d’un journal sorcier, ses parents risquaient de tomber dessus. Il lui faudrait alors expliquer pourquoi ce n’était pas Octavus qui l’avait accompagnée, mais moi, un illustre inconnu. Je n’étais pas son fiancé. Personne n’avait idée de ce qui se tramait entre les deux promis. Ça aurait été beaucoup plus simple pour moi si tel avait été le cas. « C’est plutôt moi qui ne veut pas t’attirer d’ennuis. Ce serait loin d’être négatif pour moi d’être vu à ton bras. Mais si jamais quelqu’un qui te connait tombe sur cette photo… » Je n’allais pas plus loin. Elle saurait exactement où je voulais en venir. Je ne voulais pas lui rappeler les circonstances de notre réunion, mais je ne voulais pas qu’elle s’imagine que j’étais gêné d’être vu en sa compagnie. Ce n’était absolument pas le cas. J’aurai sans doute dû lui en parler avant. J’avais agi sans réfléchir. Je supposais qu’il y aurait toujours le moyen de régler le problème. Il serait sûrement ici lors de l’entracte. D’un autre côté, retourner vers le photographe pour lui dire de ne pas publier la photo risquait de le faire soupçonner quelque chose de louche, comme une infidélité. Il n’y avait pas vraiment de bonne solution.
Nous étions arrivés entre temps à nos places et Aloisia sembla ravie d’être au premier rang. Nous ne faisions pas les choses à moitié pour nous distraire. De toute façon, je supposais qu’elle aurait réagi de cette façon peu importe la place que nous avions. C’était son premier ballet et d’après Octavus, elle avait semblé particulièrement excitée d’avoir cette expérience. J’eus un sourire heureux. C’était agréable pour changer d’avoir la chance d’emmener quelqu’un qui ne prenait pas pour acquis les meilleures places. Malgré son nom de famille, elle n’était pas de ces snobs que je ne supportais pas. C’était aussi pour ça que j’avais tendance à aller dans le monde moldu. Moins de risque qu’on me connaisse moi ou ma famille. Je n’avais pas l’orgueil de penser que j’étais incontournable, mais à fréquenter les mêmes cercles, le monde était petit. Mes yeux dérivèrent légèrement sur ses jambes avant que je ne les remonte brutalement. Je devais me tenir. Mais c’était comme la façon dont réagissaient les enfants. Il suffisait qu’on leur dise qu’ils ne pouvaient pas avoir ce jouet pour qu’ils le veuillent absolument… Elle m’adressa la parole et j’eus l’occasion de changer mes idées. Je haussais les épaules. Quelqu’un d’important… Tout était relatif. « J’ai un abonnement à l’opéra comme je dirige le département des évènements. » L’un des avantages de ce poste, mais pas que. L’année dernière, j’avais notamment travaillé sur le tournoi des trois sorciers, organisant le départ de la délégation de Durmstrang pour l’Écosse. Je n’avais pas pu me déplacer en personne pour assister aux épreuves, sinon nous nous serions peut-être croisés. Ça aurait été marrant. « Malheureusement ça ne s’étend pas à l’étranger, mais quand je viendrais, je me ferais un plaisir de t’emmener voir un spectacle. » Je lui fis un clin d’œil. Ce serait notre truc à nous. Rien qu’à voir ses réactions, je refusais que ce soit une expérience unique. Je lui fis un grand sourire. Une fois les lumières baissées, je me sentis plus libre de réfléchir et d’observer. Le regard plus tourné vers ma compagne que vers la scène, je me laissais bercer par la musique. Sa main sur mon genou me fit rater une inspiration, mais elle me relâcha rapidement. Je tournais mon regard vers la scène. La situation prenait un tournant que je n’avais pas envisagé une seconde. Je ne savais pas trop sur quel pied danser dorénavant.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Lun 14 Juil - 16:57
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
Je ne me comprenais plus. J'étais certaine qu'Aleksei ne faisait que plaisanter, qu'un tel surnom ou certains de ses agissements n'étaient purement qu'amicaux. Mais ce qui était moins sûr, c'est ce que je recherchais, moi. Je n'étais pas sur le point de le draguer, pas du tout même. J'avouais pourtant qu'aussi étrange cette situation puisse être, une part de moi était flattée. J'avais en quelque sorte envie de plaire à Aleksei. Pour tout un tas de raisons sûrement, parce qu'il était un bel homme bien sûr, mais aussi pour d'autres motifs bien plus compliqués. Comme celui de n'avoir jamais été obligé de m'épouser. Le blondinet n'était en rien contraint à être charmant et agréable envers moi, aucune promesse n'était scellée entre nous. Je voulais croire que tout ce qu'il pouvait me dire n'était que le fruit de sa propre volonté et rien d'autre. Le poids de mon nom n'avait aucun effet sur lui et vu sa position sociale ici, l'argent n'était pas non plus une donnée à prendre en compte. Pour la première fois de ma vie, je pouvais n'être qu'Aloisia aux yeux de quelqu'un. Je me demandais si c'était suffisant, si l'on pouvait s'attacher à moi juste avec ça. C'était stupide, il restait le meilleur ami de mon ancien fiancé, et qui plus est, un don juan invétéré. La petite serpentard que j'étais ne devait pas avoir beaucoup d'intérêt pour lui. Je n'expliquais pas mon comportement, je restais narcissique et incertaine de mes charmes, j'étais une jeune femme qui aimait qu'on la regarde, l'attention que je pouvais suscitée me rassurait. Sa réponse me laissa muette, il venait encore de confirmer qu'il appréciait ma compagnie et ça me touchait. Je n'eus pas besoin de chercher une réponse, la sonnerie nous interrompit. Tant mieux en un sens, je n'aurais pas su quoi dire.
De toute évidence, quelque chose avait déstabilisé Aleksei. Il me laissa une sacré ouverture en matière de plaisanterie et évidemment, j'en profitais. Je n'étais peut-être pas très à l'aise dans le monde moldu, mais je n'étais pas ignare au point de ne pas reconnaître un photographe. J'eus un sourire ravi, victorieux en voyant sa réaction. Sourire qui se fana à l'attente de mon nouveau surnom. J'allais regretter d'avoir ouvert la bouche, beauté solaire était définitivement un sobriquet qui allait me mettre mal à l'aise. Même si ça restait assez flatteur. En tout cas, cette photo semblait avoir fait travailler l'esprit de mon compagnon ce qui m'inquiétait. Je savais que mon image au développement serait impeccable, j'avais été éduqué pour être toujours parfaite sur papier. Mais je ressentais comme un malaise en montant les marches, malaise que je partageais avec lui. Je n'avais pas envie de lui attirer des ennuis, surtout pas alors qu'il était le seul à parvenir à me faire un peu oublier les miens. Je fronçais les sourcils en l'entendant, totalement perdue. Je ne voyais pas comment il pouvait m'attirer des ennuis. Il s'expliqua et ça parut plus clair. Effectivement, j'étais officiellement toujours la promise des McKenna. Mais tout ceux qui connaissaient les deux jeunes hommes savaient combien ils étaient difficilement dissociables et pour ce qui était de mes parents, j'arrangerais la vérité, disant que c'était un ami très proche d'Octavus, qui n'avait pas été là au moment où le photographe nous avait demandé un instant, et que de plus, le jeune Solokov venait d'une famille de sang-pur prestigieuse de Russie et qu'il était très bien placé au sein du ministère de la magie. J'étais persuadée que ça suffirait à flatter leur ego et leur besoin incessant de reconnaissance dans la haute société. De toute façon, avec les problèmes qui me tomberont dessus lorsque la vérité éclatera, cette simple image ne ferait pas une grande différence. J'allais déjà payer cher mon échec, autant ne plus se soucier de futilités de la sorte.
«- Si ça n'est pas un problème pour toi, ça ne l'est pas pour moi. Ne t'en fais pas. Ce sera même un souvenir très agréable à la fin. »
Je lui souris légèrement, attrapant son bras pour finir de monter les marches jusqu'à notre place. J'étais toute excitée en voyant l'endroit et je ne cherchais même pas à cacher ma joie en m'asseyant à ses côtés. Pour lui, c'était évidemment plus banal déjà. Il avait l'habitude de se rendre à l'opéra, avait même un abonnement grâce à ses fonctions. Je comprenais mieux pourquoi Octavus m'avait assuré que ça ne serait pas un problème de trouver des places pour le ballet. Les deux avaient beaucoup plus de pouvoir et d'influence à St-Petersburg que je ne l'aurais imaginé. Aleksei parla à nouveau de sa venue prochaine au Royaume-Uni, me promettant qu'il m'amènerait voir un spectacle même sans les avantages qu'il avait ici. Je restais une seconde en silence avant de sourire franchement. S'il était sérieux, c'était déjà quelque chose qui me permettrait de survivre aux prochains moins. Savoir que bientôt, un ami viendrait me rendre visite et me distrairait un peu.
«- J'ai vraiment hâte que tu viennes dans ce cas. »
Cette phrase sonna bien plus sérieusement que je ne l'avais imaginé. Je le regardais, mes yeux plongés dans les siens, un moyen peut-être de lui faire comprendre que je ne plaisantais pas, que je ne plaisantais plus. Même si j'avais toujours aussi peur que ça ne soit que des mots en l'air pour me remonter le moral, j'avais envie d'y croire. Quitte à tomber de haut plus tard. La musique commença et je quittais ce sérieux si soudain pour retrouver mon excitation. Je dévorais des yeux les danseurs, me laissais prendre toute entière par cette histoire qu'on ne m'avait jamais conté auparavant. J'admirais le Casse-Noisette devenir prince et sauver la jeune fille avant de l'emporter dans un monde magique, l'enfant rêveuse que j'avais longtemps été et l'inconditionnelle romantique que j'étais encore se retrouvaient bien dans cette histoire. Les ballerines semblaient ne plus avoir aucun poids, leurs gestes étaient si précis, si emplis de grâce, qu'on aurait pu croire qu'elles avaient la consistance d'une plume. Le temps n'avait plus de sens, j'étais rythmée par les sauts, les entrées et les sorties des personnages. Et lorsque finalement, le rideau tomba, annonçant la fin du premier acte, ce fut comme sortir d'un songe. J'étais toute en coton, émerveillée par le ballet. Je joignis les autres spectateurs pour applaudir à tout rompre, mon regard se reposant à nouveau sur Aleksei toujours à mes côtés.
«- Tu as vu comme elles sont belles ? Et si gracieuses ? C'est vraiment magnifique ! »
Je continuais d'applaudir, plus légèrement, les yeux encore rivés sur la scène à présent vide alors que le monde autour de moi s'animait. Les gens sortaient, retournaient certainement dans le hall sans que moi, je ne bouge. Je finis par m'arrêter et attrapais ma coupe de champagne vide laissée à terre, regardant à nouveau Aleksei les yeux pétillants. Pour le coup, je n'étais plus du tout tracassée par mes tourments, ni même pensive de certains de nos agissements. L'histoire merveilleuse qui m'était contée agissait sur moi comme un tranquillisant. Je me perdais un instant de trop dans la contemplation du blondinet et m'y un temps fou à en sortir. Je m'adressais alors à lui, rompant brusquement le silence qui s'était installé, avec une joie dans la voix difficilement dissimulable.
«- Je pense qu'il serait bon de recharger nos batteries avant le deuxième acte, qu'en penses-tu ? »
J'agitais légèrement ma coupe vide devant lui, tous sourires. Il ne restait déjà plus qu'un acte. J'espérais vraiment que la soirée ne se finirait pas en même temps que la pièce, j'en serais vraiment attristée. Je passais réellement un bon moment avec Aleksei, je n'avais pas envie de le quitter de si tôt, surtout en sachant que demain, je partirais pour de bon et ne remettrais certainement plus jamais les pieds à St-Petersburg.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Lun 14 Juil - 19:21
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Je voyais bien qu’elle n’était pas particulièrement fan de ce nouveau surnom que je lui avais attribué, sur sa propre suggestion. La prochaine fois, elle apprendrait qu’il ne fallait pas me tendre une perche, sinon je m’en saisissais à pleines mains. Et puis, elle avait besoin d’entendre qu’elle était belle. Quelque chose me disait que ça n’arrivait pas si souvent ce qui était un véritable crime. Il suffisait simplement que je dose un peu mes compliments sinon j’allais la mettre mal à l’aise. Mais quand j’en aurais fini avec elle, j’espérais bien qu’elle aurait pris conscience de sa valeur et se battrait pour ce qu’elle voulait. C’était peut-être un peu hypocrite de ma part puisque je n’étais pas impliqué dans ses affaires, mais je ne trouvais pas la façon dont elle était traitée normale et je n’avais aucune intention de me taire. On pourrait toujours mettre ça sur le compte de la boisson. Parfois, ça me sauvait de bien des faux pas. Je lui expliquais les raisons de mon léger malaise pour mettre fin à une incompréhension totale. Elle allait finir par penser que c’était de sa faute et il fallait à tout pris dissiper ce malentendu. Je voyais bien qu’elle ne voyait pas où je voulais en venir. Et pourtant, elle aurait dû réfléchir à ça. Je ne savais pas si le champagne faisait déjà son petit effet ou si elle ne voyait réellement pas la façon dont ce cliché pourrait être interprété, mais je voulais m’assurer qu’elle n’aurait pas d’ennuis. Ça m’ennuyait évidemment de lui rappeler le monde extérieur que je tentais de tenir à l’écart de sa présence ce soir, mais parfois il fallait faire des choix. Avec des parents aussi clos d’esprit, je me demandais bien comment elle allait pouvoir se justifier. Bien sûr, il y avait aussi une grande part de chance qu’ils n’aient jamais ladite photo sous les yeux. Pour ma part, sorcière ou moldue, je me la procurerais. Ce serait un souvenir de notre soirée. Elle ne considérait pas que ce soit un problème et c’était suffisant pour moi. Même si j’étais assez curieux sur la façon dont elle se justifierait si tel devait être le cas, je ne posais pas la question. Ça ne me regardait pas. Tout ce qui importait, c’était qu’elle ne regrette pas cette soirée dans le futur simplement à cause d’un maudit cliché.
Une fois assis à nos places et devant son enthousiasme, je ne pus pas m’empêcher de regretter le fait que cette expérience ne se reproduirait pas avant merlin savait quand. Si les choses avaient été différentes avec Octavus, je suis sûr qu’il aurait pris sur lui de l’emmener voir des spectacles, mais puisqu’ils ne supportaient plus de se voir plus que strictement nécessaires, elle retrouverait sa vie monotone. Cette pensée m’ennuyait beaucoup. J’étais même tenté de faire des aller et retours fréquents au pays des anglais pour m’assurer qu’elle ne s’ennuierait pas. À quel point étais-je pathétique ? A défaut de ne pouvoir agir de cette façon, je pouvais au moins la sortir quand je viendrais leur rendre visite. C’était une donnée déjà acquise, il ne manquait plus que la date à fixer. Ça dépendrait bien sûr de mes disponibilités. Je me demandais s’il serait facile de la sortir de son château. Si Poudlard était comme Durmstrang, ce ne serait pas aisé. Je trouverais bien un moyen et lui annonçait que nous allions renouveler cette expérience. Enfin bien sûr, j’attendais la confirmation qu’elle appréciait ce type d’activité avant, mais je doutais fortement qu’elle soit déçue par le spectacle. Ma déclaration lui fit faire une pause et elle perdit pendant quelques secondes son excitation. J’eus un instant l’impression de m’être trompé. J’aurai peut-être mieux fait de me taire, mais quand elle se mit à sourire, je sus que je n’avais pas eu tort. Sa réponse m’en convainquit totalement. Elle avait définitivement besoin d’avoir une adolescence normale au lieu d’être traitée comme une femme ayant des préoccupations d’adulte. « C’est une promesse. Je viendrais aussi vite que possible. » Et ce serait une promesse à laquelle je ne dérogerais pas. Peu importe ce qui arrivait dans les semaines à venir entre les deux ex fiancés ou entre Octavus et moi, je prendrais quelques jours pour rendre visite à Aloisia.
Je détournais les yeux des siens quand la lumière se mit à baisser pour me concentrer sur les danseurs. J’avais déjà Casse Noisette quand j’étais plus jeune et que l’opéra était une activité familiale à laquelle je venais à contre cœur. Ce soir, l’histoire prenait une toute autre signification. Aloisia, c’était Clara. J’espérais qu’elle aurait une fin plus heureuse au lieu d’un simple rêve. Astrina dansait divinement et je me perdais rapidement dans ses pas, éclipsant totalement le Casse Noisette. Le premier acte passa à toute vitesse tellement j’étais pris par l’histoire, mes réflexions ayant cessé sitôt que j’avais posé les yeux sur les danseurs. La lumière se ralluma et je clignais bêtement des yeux, applaudissant le travail effectué, le visage tourné vers ma compagne de soirée. Elle semblait ravie par l’expérience. Je me mis à sourire. J’étais heureux que son anticipation n’ait pas rendu le spectacle moins attrayant qu’elle ne l’avait espéré. Parmi toutes ces personnes se trouvaient des gens qui avaient été à Durmstrang. C’était fou quand on y pensait. Aloisia tourna la tête vers moi et je fus pris en flagrant délit d’observation de sa personne. Rien d’anormal, j’étais juste curieux de sa réaction… Je hochai la tête en réponse à ses questions. « Ça semble si facile quand on les voit faire, hein ? » Pourtant, j’avais eu l’occasion d’observer Alex quand elle prenait ses cours de danse et c’était tout sauf simple. Enfiler des pointes m’avait d’ailleurs toujours semblé barbare, mais l’excellence avait un prix. Les gens quittaient leurs sièges pour rejoindre le hall. Quand Aloisia s’empara de sa coupe vide, je sus immédiatement ce qu’elle allait me demander et lui lançais un regard entendu. Regard qui tourna à la confusion quand je la vis rester les yeux fixés sur mon visage sans parler. Je me demandais ce qu’elle voyait ou ce qu’elle cherchait exactement. Quand elle reprit la parole, c’était comme si ce petit moment n’avait jamais eu lieu et je fis comme tel au lieu de me poser de nouvelles questions. « Évidemment. Milady. » Une seconde coupe de champagne n’allait pas la tuer surtout vu le repas qu’elle avait eu avant.
Je lui tendis mon bras comme un gentilhomme avant de l’entraîner vers la foule. Faisant signe à un serveur pour qu’il nous offre deux coupes, je relâchais le bras de la rousse pour m’en emparer. Entre temps, un buffet de toasts et autres petits fours avait été rajouté, difficilement visible vu la foule qui se concentrait à cet endroit. Une fois en possession de nos verres, je trinquais une nouvelle fois. « Je pense pouvoir dire que tu apprécies le spectacle pour le moment. Je regarderai la programmation à Londres pour voir les ballets qui passent. » Il faudrait aussi que ça coïncide avec mes dates de séjour, mais j’étais sûr que ce serait possible. « Qu’est ce que tu voudras faire ensuite ?» Je posais la question, même si j’avais déjà plusieurs idées derrière la tête. Rencontrer la ballerine ? Prendre un bain de minuit ? Aller faire la fête jusqu’au bout de la nuit ? Il y avait tout un tas de possibilités, c’était grisant. J’avais l’occasion de pouvoir faire tout et n’importe quoi avec Aloisia. Elle n’était pas habituée comme Octavus à mes soirées déjantées et j’avais envie qu’elle en profite si elle le souhaitait. Mais, je ne voulais pas présumer sans savoir ce qu’elle désirait. Si je devais la reconduire à son hôtel, ce ne serait absolument pas un problème. En revanche, si elle me conviait quelques heures de sa vie ce soir, elle ne le regretterait pas. J’avalais une gorgée de champagne tout en observant la foule.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Ven 18 Juil - 2:02
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
J'avais peur de m'avancer, de tomber de haut encore une fois, mais une petite voix en moi était persuadée que je m'étais fait un ami en la personne d'Aleksei. Ce voyage, aussi éprouvant soit-il, m'aura permis au moins de rencontrer un être tel que lui et juste pour ça, et évidemment beaucoup d'autres choses, souffrir valait déjà plus le coup. Le fait qu'il m'était venu en aide sans même savoir qui j'étais à la base jouais sûrement pour beaucoup. Si mon nom offrait puissance et renommée, il me plongeait aussi dans une insécurité constante. Je me demandais toujours quelle part de mon être était vraiment apprécié au sein de mes relations. Avec mes «amis» de Poudlard, je savais déjà que ce n'était pas beaucoup. Leurs parents étaient ravis de les voir aux côtés de la fille Bateson et j'avouais sans aucun scrupules que je les utilisais autant qu'il m'utilisait. Pour Octavus encore, c'était compliqué. Sans l'alliance de nos deux familles, j'étais certaine que jamais il n'aurait posé les yeux sur moi. C'était dur à savoir, pourtant c'était la sombre vérité. Il avait déjà eu le plus grand mal à passer outre toutes les barrières qui nous séparaient en y étant obligé, s'il avait été libre de tourner les talons dès le début il l'aurait fait tout simplement. Mais le blondinet lui m'avait approché sans aucune autre pensée que celle de me tendre la main. Encore ce soir, je ressentais que ce n'était pas tant pour son meilleur ami qu'il m'accompagnait. Et le fait qu'il me fasse la promesse de nous revoir, en Angleterre, à l'occasion d'un autre ballet me mettait du baume au cœur. Même si je passais un moment fantastique, je savais que ça ne durerait pas et que je redeviendrais bientôt en proie à mes tourments. Que ça ne s'améliorerait pas en rentrant à Poudlard, bien au contraire. Aleksei ne devait pas se rendre compte que sa venue prochaine serait comme une bouffée d'air. Je lui souris une dernière fois avant de détourner la tête vers la scène.
Le spectacle était grandiose, j'appréciais cela encore plus que je ne m'en serais doutée. J'avais dansé pendant des années mais j'étais persuadée que jamais, même en continuant, je n'aurais atteint ce niveau-là. Le fait que j'ai été contrainte à pratiquer cette activité y était certainement pour grand chose. Pourtant, j'aimais ça. J'aimais danser mais le faire en toute liberté. Les danseuses sur la scène semblait en être là. C'était comme si plus rien ne les retenait, que chacun de leur geste rendait grâce à la vie, à la beauté aussi. L'histoire était perfectionnée par ses mouvements précis et légers effectués par la troupe. Le thème me touchait particulièrement, une enfant rêveuse qui tombait dans un monde féerique, le Casse-Noisette faisant figure parfaite pour le prince charmant. Des contes comme ça, j'en avais imaginé des centaines. Mais contrairement à Clara, ça n'était jamais devenu réalité pour ma part. Cela avait même tourné au cauchemar dernièrement. J'applaudissais à tout rompre alors que déjà, la foule se levait pour profiter de l'entracte. J'hochais rapidement la tête pour acquiescer à ce qu'Aleksei venait de dire. Effectivement, ça semblait d'une simplicité enfantine en les voyant faire, pourtant c'était bien tout le contraire. Il n'y avait rien que je puisse faire ou dire pour exprimer au jeune russe ma gratitude. Bien sûr, c'était Octavus qui avait demandé les places, et je lui devais certainement des remerciements à lui aussi. Mais tout était facile, léger ce soir. C'était l'effet qu'avait Aleksei en général, il semblait rendre tout bien moins grave, dur. Je finis par agiter ma coupe sous son nez en voyant que son regard passa d'entendu à perplexe. J'avais du rester silencieuse à l'observer un instant de trop, ça allait semblait bizarre. Il accepta que l'on prenne un autre verre, comme si j'en avais douté un instant, et je lui souris de toutes mes dents avant de prendre le bras qu'il me tendait pour le suivre parmi la foule.
Rapidement, un serveur vint vers nous sous l'appel tacite de mon compagnon qui me lâcha le bras pour s'emparer des coupes. J'en profitais pour reposer la précédente, vide depuis un moment, sur le plateau de l'employé en le remerciant dans un russe plus assuré déjà. À peine le champagne entre les mains que je trinquais une nouvelle fois sans rien dire, et prenais une gorgée qui me fit plus d'effet que je ne l'aurais soupçonné. Sûrement la joie qui associait aux bulles de la boisson me grisait plus vite. J'étais encore loin d'avoir mon compte, bien sûr, mais je me sentais étrangement bien. C'était plus qu'évident que j'appréciais le spectacle. J'avais difficilement quitté la scène des yeux et ce, même lorsque le rideau était tombé pour signifier la fin du premier acte. J'étais impatiente de voir la suite, de savoir ce qu'il allait advenir de Clara et de son Casse-Noisette. J'espérais que la fin soit heureuse, au moins pour l'une de nous.
«- Apprécier ? Le mot est faible. Vraiment, merci Aleksei, je crois que j'aurais définitivement raté quelque chose si tu ne m'avais pas emmené à ce ballet ce soir. »
Je lui souris une nouvelle fois, les yeux brillants alors que je prenais une deuxième gorgée. J'avais redouté cette sortie à la base, rien que lui et moi. Pendant longtemps, j'avais cru qu'il allait me détester parce que j'étais la femme, non l'enfant, à qui son meilleur ami était enchaîné. Ça n'était pas du tout le cas. Qu'il enchaîne en me demandant ce que je voulais faire ensuite mais laissa totalement sans voix. J'étais surprise qu'il pense déjà à la suite, qu'il pense à une suite tout court même. Il ne comptait pas rentré de suite la représentation terminée. Ça aussi, c'était touchant. J'avais personnellement très envie de faire autre chose, je savais d'avance que le sommeil ne me gagnerait pas ce soir seule dans ma chambre d'hôtel sinistre, à attendre un départ que je redoutais plus que tout. J'aimais savoir qu'il me restait encore quelques heures en compagnie d'Aleksei. Je n'avais pas envie de le quitter de sitôt. J'essayais de ne pas montrer à quel point j'étais touchée par sa proposition, ça devait lui sembler assez pathétique puisque lui avait une vie si mouvementée et certainement des tas d'amis.
«- Je ne sais pas, surprends moi ! Tu as carte blanche pour ma nuit en tout cas. »
Je lui fis un clin d'oeil avant de rire légèrement. Autant le laisser faire, il avait l'art et la manière de me distraire et je savais que je pouvais compter sur lui pour m'en mettre pleins les yeux. Le nouvel an qu'il nous avait concocté était un parfait exemple, même si je n'étais pas une experte de ce genre d'événements. Le club dans lequel s'étaient finies les célébrations était également mémorable.
«- Mais quoi que l'on fasse, il faudra que tu m'accompagnes dans ma chambre d'hôtel. Je vais quitter mes habits de princesse pour quelque chose de bien plus confortable. »
Je jouais avec les pans de ma robe, mimant une révérence cérémonieuse avant de sourire. J'étais plutôt coquette et pour moi, il y avait une tenue pour chaque situation. Quoi que l'on fasse, la robe de soirée et les chaussures à talons au prix indécent ne seraient certainement pas de rigueur pour la suite de la nuit.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Ven 18 Juil - 22:01
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
Ashly Lorenzana ▽ Never try to do anything that is outside of who you are. A forced smile is a sign of what feels wrong in your heart, so recognize it when it happens. Living a lie will reduce you to one.
Je ne savais pas si c’était le champagne, mais en tous les cas, Aloisia semblait beaucoup plus guillerette que plus tôt. J’en étais heureux. Je me sentais aussi moins gêné du même coup. Si l’alcool pouvait la détendre un peu, elle en aurait à volonté. Enfin, pas trop quand même. S’il lui arrivait quelque chose, je me doutais bien qu’Octavus me ferait la peau. En entendant ses remerciements, je me contentais de secouer la tête. Ce n’était rien du tout. J’étais heureux de pouvoir être là et d’avoir rendu ce service, qui n’en était pas un en définitive. « Je fais finir par prendre encore plus la grosse tête si tu continues de me remercier, tu sais. » Vraiment ses remerciements allaient finir par me rendre mal à l’aise. Elle n’était pas censée dire ça à chaque fois que quelque chose de bien lui arrivait. C’était terrifiant de penser qu’avant aujourd’hui, elle n’était jamais sortie de sa cage. Au moins, Octavus avait eu la présence d’esprit de la faire accompagner par quelqu’un d’autre au lieu d’abandonner tout simplement l’idée de la sortie et la confiner dans sa chambre d’hôtel. C’était déjà un bon point. J’étais presque prêt à l’empêcher de retourner en Écosse pour qu’elle s’installe ici.
Ma suggestion légèrement transparente quant à ses intentions pour la suite de notre soirée semblait découverte. Elle restait silencieuse et je crus un bref instant qu’elle cherchait tout simplement une façon polie de mettre un terme à notre rendez-vous, tous sentiments romantiques exclus. Mais si tel était le cas, elle n’avait qu’à le dire clairement. Je n’étais pas du genre à tourner autour du pot pendant des heures comme Octavus. Pendant ce temps, je sirotais mon champagne, observant les gens alentours, saluant de la tête ceux que je connaissais de vue. Finalement elle rouvrit la bouche, prononçant quelque chose que je n’attendais plus. Mais peut-être aurait-ce été une évidence considérant ce que j’avais appris d’elle depuis quelques heures. En plus elle venait de prononcer les mots magiques « surprends-moi ». Carte blanche… Un sourire immense déforma mon visage, mes yeux pétillant déjà de malice. Elle devait se douter de l’effet que ces mots me feraient puisqu’elle riait déjà. Cette fois-ci, j’allais éviter les strip-teaseuses, mais sinon aucune limite !
Je ne voyais pas le problème à lui faire passer une nuit blanche. De toute façon, ils partaient en fin de matinée et puis, elle aurait un peu de temps pour récupérer avant de reprendre les cours. C’était difficile de penser qu’elle était encore à l’école quand je discutais avec elle. Elle allait retrouver ses études et les problèmes…. Maintenant, c’était sûr, il fallait que je me surpasse pour qu’elle se souvienne pendant longtemps de sa première – et pas dernière – virée avec moi. Ça donnerait le ton pour ce qui l’attendait quand je serais à Londres. Surtout que ce serait une découverte partagée. Si les choses s’étaient arrangées d’ici là avec Octavus, il nous servirait de guide attitré. La rousse me sortit de mes plans en annonçant qu’il faudrait qu’elle se change. En entendant que j’aurai l’opportunité d’aller dans sa chambre d’hôtel, j’étais plus que surpris. Octavus m’avait confié qu’elle ne l’avait pas autorisé à y entrer. Je me demandais bien pourquoi. Mais quelles que soient ses raisons, Aloisia pouvait être tranquille, ce que je verrais dans cette pièce ne sortirait pas de là. En plus, elle n’avait pas tort. Quel que soit l’endroit ou j’allais l’emmener, le dressing code ne serait certainement pas la tenue de soirée. Quant à moi, je me contenterais de modifier légèrement ma tête pour la rendre plus décontractée. Je n’avais pas les talents du brun en métamorphose. « Tu feras bien oui. Je doute que l’endroit où je t’emmène nécessite une robe de soirée. A la rigueur un maillot de bain… » J’eus un petit sourire amusé à cette pensée. J’étais sûr qu’elle n’en avait même pas apporté. En même temps qui dans un état mental correct penserait à aller faire un plongeon dans la mer russe en plein mois de janvier ? Je plaisantais seulement à moitié en disant ça puisque l’idée du bain de minuit était toujours dans la liste des choses à faire. Ça au moins, ce serait quelque chose que je pourrais me vanter de dire qu’elle ne vivrait jamais avec aucun autre. Et la pneumonie qu’elle attraperait sans nul doute suite à cette baignade aussi resterait mémorable. J’allais trouver quelque chose d’un peu plus conventionnel tout de même…
Mais apparemment pas maintenant. La sonnerie retentit de nouveau pour indiquer le début du second acte. Ça avait été plus rapide que je ne l’avais imaginé, ou le temps passait rapidement en bonne compagnie. « Il semble qu’on doive y retourner. Tu ne veux pas faire un crochet par le buffet ? Ou reprendre une petite coupe ? » J’en doutais fortement, mais je préférais demander. Surtout qu’il y avait déjà plus de chance qu’elle veuille reprendre une coupe de champagne plutôt que manger. Je terminais ma coupe de champagne d’une traite avant de la reposer sur une des tables au passage, préférant éviter d’être encombré durant le ballet. Attendant que la foule se dissipe un peu et en profitant pour observer une nouvelle fois les silhouettes des autres femmes, je guidais ensuite Aloisia vers le balcon. Une fois réinstallés dans nos sièges, je fis un sourire à la rousse. La lumière ne tarda pas à baisser, et le rideau se lever. Je reposais les yeux sur les danseurs qui arrivaient au palais enchanté du royaume des délices, mais mon esprit tournait plutôt vers la suite des évènements et je ne les voyais pas réellement danser. Ou allais-je l’emmener ? Bien sûr, le temps de retourner jusqu’à son hôtel, j’aurais encore un peu de marge pour réfléchir, mais tout de même j’allais devoir me montrer efficace. Il y avait toujours l’option de retourner en club. Ou d’aller chez moi. Je ne savais pas pourquoi ça semblait presque obscène dans ma tête, sans doute à cause des quelques pensées parasites que j’avais eues un peu plus tôt dans la soirée. Mais ce serait en tout bien tout honneur, je n’avais aucunement l’intention de compliquer sa vie amoureuse déjà bien mouvementée. Ce ne fut qu’au moment de la danse russe que je reportais ma totale attention sur la scène. J’avais beau danser relativement correctement, ce n’était rien comparé à ces hommes. J’étais admiratif de leur dextérité. Le festival de danse continua et ma tête tourna légèrement vers ma voisine pour voir sa réaction.
Je ne savais pas quelle version avait été choisie, puisqu’il y avait deux fins possibles. Ce serait la surprise et j’espérais vraiment que ce serait plein d’espoir, avec les fêtes etc. ce ne serait pas du luxe. Et puis, je préférais qu’Aloisia reste avec des étoiles plein les yeux et l’idée naïve que l’amour triomphait de tout au moins dans la fiction. Elle avait aussi son propre casse-noisette, seulement avec un sens différent. Je cachais rapidement un petit sourire moqueur en pensant à mon meilleur ami. Quel bras cassé… J’eus rapidement la réponse à ma question et un sourire s’inscrit sur mes lèvres en voyant Clara et son prince s’envoler dans les airs en traîneau. Mieux valait ne pas se réveiller. Le noir le plus complet se fit alors que la salle applaudissait à s’en faire mal aux mains. Je n’étais pas en reste. Même si c’était loin d’être mon premier spectacle, il demeurait que ça me faisait le même effet à chaque fois. Il y eut trois saluts consécutifs avant que les lumières de la salle se rallument totalement. Je clignais des yeux légèrement devant le changement brusque de lumière. Je n’avais toujours pas d’idées définitives sur la façon dont nous allions continuer la soirée, mais j’allais trouver.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 23 Juil - 1:41
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
Je n'étais pas certaine de parvenir à arrêter de le remercier. C'était peut-être tout bête pour lui mais toute cette soirée signifiait beaucoup pour moi. Le fait que cela soit les derniers semblants de liberté que je n'aurais certainement dans ma vie y était pour beaucoup. Ou alors, c'était parce que je quittais la Russie le lendemain. Les heures passées à ses côtés me faisaient oublier tout cela. Et ça n'allait pas s'arrêter lorsque Clara et le Casse-Noisette nous auraient quitté. Il prévoyait déjà la suite, comment pouvais-je refuser de le suivre ? L'idée même de fuir encore la solitude, et pour le mieux puisque je serais accompagnée d'Aleksei, était alléchante. J'étais prête à tout vivre, prendre tout ce qu'il pouvait me donner. Je lui donnais carte-blanche tout en ayant conscience qu'il n'était pas le genre d'homme à se mettre beaucoup de limites. Ça n'en était que plus excitant : ce soir, tout était possible. Je délaissais volontiers mon étiquette d'héritière et celui de fiancée pour quelque chose de beaucoup plus banale. Je ne serais qu'une jeune femme, une amie. Je ne pus m'empêcher de rire en voyant ses yeux s'illuminer alors je lui laissais le champ libre quant à la suite. Rien que pour cette expression, entre ravissement et diabolisme pur, ça valait le coup de le laisser faire. De toute façon, je me sentais totalement en sécurité aux côtés du blondinet. Même m'aventurer dans le monde de ces primates de moldus ne m'effrayait plus autant. C'était peut-être le champagne qui m'aidait, ou la vodka de toute à l'heure, mais cette foule de non-sorciers semblait être bien moins oppressante à présent.
Je l'avertissais juste de mon besoin de faire un crochet par mon hôtel. Et je ne m'étais pas attendue à cet éclair fugace de surprise dans ses yeux. J'imaginais qu'il avait été mis au courant par mon ancien fiancé du mystère que je faisais tout autour de ce lieu. Si j'avais cru réussir à éviter la curiosité d'Octavus sur l'endroit où j'avais écoulé les journées de ce voyage, je m'étais royalement trompée de toute évidence. J'avais tellement essayé d'éviter ce lieu, surtout en compagnie d'Octavus, que c'était presque incroyable de ne pas du tout m'affoler à l'idée de voir le jeune Solokov à l'intérieur de cette chambre ravagée qui était devenue le parfait reflet de mon moi intérieur. Je ressentais juste le besoin de ne plus me cacher. Pas devant lui du moins. J'étais certaine qu'à la vue de cette antre de désolation, le brun n'aurait pu s'empêcher d'éprouver tous les remords possibles et c'était ce que je voulais éviter à tous prix. Ou alors, j'étais dégoûtée par la possibilité de voir de la pitié dans son regard. Avec Aleksei, ce serait différent. Je n'étais pas certaine de sa réaction mais elle ne serait pas aussi extrême que celle de son meilleur ami, c'était une certitude. Et puis, il m'avait déjà vu brisé, il l'avait dit lui-même. La poupée brisée. Il ne pouvait rien avoir de pire que la vision que je lui avais offerte lors de notre première rencontre. Je ne dis rien, ne relevais pas l'expression de son visage. Même si j'étais surprise qu'Octavus lui ai parlé de ce fait. Lorsqu'il verrait ma chambre, nul doute qu'il comprendrait le pourquoi du comment. Sa réflexion me fit perdre le fil de ces pensées. Je restais bouche bée lorsqu'il évoqua le maillot de bain. C'était totalement exclu. Je n'en avais même pas pris un, en plein hiver en Russie, je ne voyais pas du tout quelle utilisation j'aurais pu en faire. Je restais comme un poisson hors de l'eau, les yeux agrandis par l'étonnement sans rien dire une bonne seconde avant finalement de sourire en le regardant suspicieusement. Il ne pouvait pas être sérieux. C'était encore une de ses farces et il pensait que je serais assez naïve pour tomber dans le panneau, rien d'autre.
«- Tu n'as rien trouvé de plus crédible pour me voir sans mes vêtements Solokov ? »
Je roulais des yeux avant de lui faire un clin d'oeil. Je plaisantais, évidement, tout comme lui. Si au passage, j'arrivais à le mettre mal à l'aise, ça n'était qu'un bonus. Un juste retour des choses. La sonnerie retentit de nouveau et cette fois-ci, j'étais préparée. Je finissais d'une traite ma coupe de champagne alors qu'Aleksei me demandait si je voulais autre chose. Je hochais négativement la tête tout en avalant l'alcool qui rougissait mes joues. Je n'avais pas besoin de manger et si je buvais plus, j'allais voir une version très floue de Casse-Noisette. Je le laissais me guider avec aisance au milieu de la foule, ne cachant pas un fin sourire amusée en le voyant observe du coin de l'oeil d'autres femmes. C'était un incorrigible tombeur. Et je me doutais bien qu'il devait faire son petit effet aux demoiselles. Il avait l'art et la manière de séduire quelqu'un, j'aurais été totalement ensorcelé si un autre n'était pas passé avant lui. Très vite, nous étions de nouveau installés à nos places et après un dernier sourire, la lumière disparut à nouveau pour laisser champ libre au spectacle. Les aventures de Clara et de son prince reprirent, je me remettais dans l'histoire en un instant. C'était féerique, plein d'espoir et ce même pour moi qui pensait ne plus en avoir aucun. Lorsque la danse russe commença, je me tournais vivement vers Aleksei, agréablement surprise de retrouver cet art auquel nous nous étions tous essayés durant sa soirée. Évidemment cette fois-ci, je ne riais absolument pas. À le voir comme ça, je comprenais que cela demandait un effort physique encore plus important que je ne l'avais soupçonné. Je vis des hommes attraper des danseuses pour les faire tourner dans les airs, comme les deux acolytes avaient fait pour Tatyana et moi. Malgré l'alcool, j'en gardais un souvenir parfait. Ou bien alors, c'était justement la boisson qui avait embelli les choses, me donnant vraiment l'impression de voler. En voyant finalement Clara et le Casse-Noisette s'envoler en traîneau, j'eus un sourire attendri. Au moins une de nous deux aurait de la chance en amour. J'applaudissais à tout rompre, regardant successivement mon compagnon et la troupe en train de saluer. Ils méritaient tous cette standing ovation. Les gens commencèrent à se lever, la clarté annonçant l'heure de quitter le théâtre. Pour ma part, je m'enfonçais légèrement dans mon fauteuil, soupirant de contentement. Cela avait dépassé toutes mes espérances. J'avais définitivement adoré ce ballet.
«- Clara est une sacrée chanceuse... »
Je ne savais pas si je parlais à Aleksei ou plutôt pour moi. Les yeux perdus au loin, je me disais que ça ne m'arriverait certainement jamais ce genre de chose. Je n'aurais même pas le droit de vivre l'amour. Ça n'était évidemment en rien comparable. C'était certainement ma situation personnelle qui revenais sur le tapis, je la fuyais bien moins bien que je ne le pensais. Vu ce qui m'attendait, je préférais de loin finir emprisonnée dans un de mes rêves plutôt que devoir supporter la réalité. Je me repris finalement et tournais à nouveau un visage souriant vers le jeune homme avant de me lever. Il était temps de partir, les autres spectateurs ne nous avaient clairement pas attendu pour le faire. Et puis, j'étais curieuse de voir ce qu'il nous avait préparé pour la suite. Je saisis son bras, reprenant le chemin de la sortie, bien consciente qu'il serait peu sage de transplaner directement dans l'opéra avec tous ces moldus autour de nous.
«- Tu es capable de transplaner jusqu'à l'hôtel ou tu préfères que l'on marche ? »
Je le regardais très sérieusement. Après tout, il avait un peu bu je ne voulais pas l'obliger à prendre un tel risque s'il ne s'en sentait pas capable. J'étais pour ma part incapable de dire si nous étions loin ou pas de ce qui fut chez moi pour cette semaine, mais j'allais peut-être regretter mes talons hauts.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Jeu 24 Juil - 12:15
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
Ashly Lorenzana ▽ Never try to do anything that is outside of who you are. A forced smile is a sign of what feels wrong in your heart, so recognize it when it happens. Living a lie will reduce you to one.
En voyant son expression à la mention d’un maillot de bain, je ne pus m’empêcher de me mettre à pouffer de rire. Ça valait son pesant de gallions. Je me demandais comment elle aurait réagi si j’avais proposé un vrai bain de minuit sans accessoires superflus. J’aurais peut-être dû tenter pour voir. Elle devait sans doute penser que je blaguais, ou au mieux que j’avais trop bu et ne savais plus ce que je disais. Ce n’était pas vraiment exact. Elle m’avait donné carte blanche et allait certainement le regretter, mais au moins ce serait une soirée dont elle se souviendrait pendant très longtemps. J’étais capable de tout. Octavus avait bien dû la prévenir de ce fait. Mettre ce genre de responsabilités entre mes mains était inconscient. La surprise laissa place à l’amusement. Au moins, elle ne l’avait pas mal pris, ce dont je n’avais pas douté un instant. Sa répartie me fit cependant rapidement taire alors que mes yeux glissaient sur elle de la tête au pied, comme si je l’imaginais justement sans ses vêtements, une main sous le menton, faisant semblant d’évaluer la marchandise. Je n’étais pas quelqu’un de pudique. J’avais tendance à enlever mes vêtements à la moindre occasion. Ça m’amusait. Et puis, nous les russes, nous étions tellement moins coincés que les anglais. « Est-ce que c’est une invitation ? » Je jouais avec mes sourcils de façon comique. Je n’étais pas sérieux. Je n’allais pas mettre en péril ce début d’amitié. Aloisia avait besoin d’au moins une relation stable dans sa vie et ce serait moi, aussi drôle que ça puisse paraître pour quiconque me connaissait. Je n’étais pas un modèle de stabilité, mais il semblerait que ça devrait aller néanmoins. Nous retournâmes à nos sièges peu après ça pour la reprise du ballet.
Après la fin du second acte, je reposais les yeux sur elle. Elle avait l’air d’être comme une enfant, rêveuse et romantique. C’était incroyablement touchant. Elle semblait ravie et j’étais vraiment content de l’avoir emmenée ici ce soir. Nous ne quittâmes pas tout de suite nos sièges, préférant attendre que la sortie soit moins encombrée. Sa réflexion m’attira un petit sourire compréhensif. Oui Clara était chanceuse et malheureusement la réalité ne reflétait pas toujours la fiction. C’était pour ça que toutes ces histoires existaient d’ailleurs. Je ne savais même pas quoi lui répondre. J’aurai aimé pouvoir l’assurer qu’Octavus pouvait devenir son casse-noisette, mais la vérité, c’était que j’en doutais. Il ne serait jamais aussi conventionnel. Avec de la chance, celui qu’elle se trouverait serait à la hauteur. Je le souhaitais de tout mon cœur. Aloisia semblait partie loin dans ses pensées et je n’osais pas l’interrompre. Ça ne me gênait pas d’attendre. Parfois les mots ne suffisaient pas à décrire suffisamment précisément ce qu’on ressentait et essayer de mettre un descriptif dessus était vain. Et puis, ça me permettait de réfléchir à la suite des évènements. J’avais d’ailleurs une vague idée sur la question. Je me demandais si elle avait déjà participé à une telle activité ou non. Je lui en parlerais une fois retournés à son hôtel. Le moment finit par passer, et je lui rendis son sourire quand elle tourna la tête vers moi. « Allons-y. » L’avantage d’avoir attendu quelques minutes, c’était de trouver l’antichambre presque déserte, les gens s’étant regroupés dans le hall pour discuter avant de rentrer chez eux.
Elle me demanda si je me sentais capable de transplaner. Une question légitime. Je comprenais parfaitement qu’elle ne souhaite pas finir désartibulée. Je n’avais pas tant bu que ça donc ça devrait aller. J’avais définitivement déjà tenté l’expérience en pire état, mais il était vrai aussi que je n’avais jamais été accompagné. Je ne voulais pas la blesser, mais j’avais la tête froide. De plus, le trajet n’était pas non plus des plus courts, surtout en talons hauts et avec la neige. Comme nous allions marcher « Ça devrait aller. Je n’ai encore jamais désartibulé personne. Si tu me fais confiance évidemment. » Je ne voulais pas l’obliger à ma confier son intégrité physique. Mais autant hier j’avais tellement bu qu’il aurait été ridicule de tenter l’expérience, même si je n’avais pas hésité à lancer un sortilège de confusion au videur. Je la dirigeais vers l’extérieur tout en parlant. Mais une voix me fit stopper net. « Mon cher Aleksei, c’est un plaisir de vous revoir ! » Relevant les yeux pour m’apercevoir qu’arrivait vers nous la matrone Asentova, je n’eus pas le temps de prévenir Aloisia de qui il s’agissait. La vieille baronne portait un manteau de fourrure beige par-dessus une robe de soirée et des bijoux ostentatoires. C’était une sorcière de sang mêlée, qui tentait de me caser avec sa petite fille, une personne qui était loin d’avoir des qualités physiques. Je n’étais pas superficiel, mais tout de même, il y avait une limite. Ma prise sur Aloisia se raffermit alors que je me forçais à faire apparaitre un sourire avenant sur mes lèvres. Malédiction de tomber sur elle en partant ou chance de l'avoir évitée jusque là, je me tâtais encore. Me penchant galamment vers la main tendue pour un faire un baisemain réglementaire, je m’exclamais avec grandiloquence. « Madame Asentova, c’est un plaisir partagé. » Je me tournais vers ma compagne qui semblait intriguer et intéresser grandement la vieille femme, même si étiquette oblige, elle ne posait pas la question. « Je vous présente miss Bateson. » Je voyais presque les rouages de son cerveau tourner pour tenter de deviner ce qu’Aloisia représentait pour moi. J’aurai apprécié pouvoir dire qu’elle était avec moi officiellement rien que pour être débarrassé, mais je n’aurais pas osé aller jusque là. Elle était officiellement à Octavus, mais si elle pouvait s’imaginer quelque chose, je n’allais pas la contredire. « Je vous prie de nous excuser Madame. J’aurai grandement apprécié continuer notre conversation, mais nous sommes malheureusement attendus. Je vous souhaite une très bonne soirée. » Je lui refis un baise-main avant de guider Aloisia vers la sortie, oubliant dans mon empressement que nous avions des vêtements. Avec l’envie forte de me frapper le front de bêtise, je fis un crochet rapide vers le vestiaire, délaissant la rousse quelques instants – un risque, la matrone pouvant tenter de revenir à la charge – pour revenir avec nos manteaux. Je l’aidais à enfiler le sien avant de mettre mon propre veston. « Allons-y. Nous irons dans la ruelle par laquelle nous sommes arrivés. »
Il avait recommencé à neiger quand nous sortîmes et l’air froid me fit le plus grand bien après avoir été enfermé à l’intérieur un certain temps. La lune était à peine visible avec ce temps. Dommage, le ciel étoilé était toujours superbe. « Je m’excuse pour Madame Asentova. C’est une vieille dame un peu envahissante qui est persuadé que sa petite-fille Milona est la femme qu’il me faut. » Je ne cachais pas une grimace à cette pensée. Heureusement, le fait que je sois toujours accompagné d’une femme quand je venais à l’opéra l’empêchait de me proposer sa petite fille quand nous nous croisions dans ces conditions. Cela ne l’avait en revanche pas prévenue de me la présenter un soir où elle était présente, vantant les qualités de son héritière sous l’œil rieur d’Octavus. Il avait bien moins ris quand elle avait commencé de s’enquérir de sa propre vie amoureuse. Quelle chance qu’il ait l’excuse d’être fiancé. Cela dit, dès que le secret serait dévoilé, il serait de nouveau poursuivi par toutes les vieilles femmes cherchant à caser leur progéniture. Nous étions arrivés dans la ruelle. Je vérifiais que l’endroit était désert et que personne ne nous voyait entrer avant de raffermir ma prise sur son bras, visualisant précisément la ruelle à côté de son hôtel avant de nous faire disparaître.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 30 Juil - 18:36
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
J'espérais bien qu'il plaisantait, je ne voyais même que cette option. Vu la température extérieure, je ne voulais pas imaginer une seule seconde quitter mes vêtements pour prendre un bain de minuit. Même si je savais qu'un peu poussée, j'aurais été capable d'y aller. Sûrement la fierté des Serpentards, il suffisait que l'on me dise que l'on ne m'en croyait pas capable pour que je me sente obligée de montrer le contraire. Mais là, je parlais avec Aleksei. La moitié de ce qu'il disait était une blague. Je n'allais pas tomber dans le panneau cette fois-ci et lui offrir plus de crédulité que j'en avais déjà fait part. Je répondais avec toute la répartie possible, je ne m'étais pas attendue à être aussi vite décontenancée. Il posa sa main sous son menton alors que ses yeux me scrutaient de haut en bas avec une intensité à faire frémir. Je me sentais tout d'un coup très gênée, comme si j'avais été soudainement nu et qu'il profitait pour contempler le tout. J'essayais de ne pas ciller, de rester de marbre, chose qui n'était pas aisée sachant que mes joues me trahissaient toujours en s'empourprant comme la braise. J'étais bien bête de penser pouvoir le rendre mal à l'aise sur ce terrain-là. Pas lui. Il n'avait pas hésité un instant avant de se débarrasser de ses vêtements pour enfiler le kilt que je lui avais offert, et ce devant toute une assemblée attendant qu'il se mette à danser. Il n'avait définitivement pas peur du ridicule. Et encore moins de se retrouver dévêtu. Ce n'était pas une invitation, bien au contraire. Mais je me retrouvais muette devant ce changement nouveau de situation. Je ne savais pas quoi dire et préférais adopter une attitude bien plus mature. Je lui tirais la langue pour seule réponse avant de rejoindre avec lui nos places pour regarder le deuxième acte.
Le retour à la pièce me fit oublier ma gêne passagère et je retrouvais bien vite mon excitation et cette féerie que communiquait Casse-Noisette. Je mettais un certain temps à sortir de cette quiétude que l'histoire avait eu comme effet sur moi, préférant laisser le reste des spectateurs quittaient leurs places avec une hâte que je ne comprenais pas. Après ce spectacle, j'avais bien besoin d'une minute pour m'en remettre. Ça avait été magnifique et comme toutes les belles choses, ça s'était terminé trop vite. Aleksei ne dit rien, me laissa le temps et sourit avec indulgence à ma remarque. Je finis par me remettre en mouvement, la soirée ne faisait que commencer et je devais faire un crochet par mon hôtel pour me changer. Une petite corvée avant de découvrir enfin ce qu'il me préparait. Nous n'allions pas nous attarder dans ma chambre, de toute façon vu dans l'état dans laquelle elle était, pas sûre même qu'il accepte d'y mettre un pied. Le hall était pratiquement vide, je ne baissais que légèrement la voix pour lui demander s'il se sentait en état de transplaner. C'était ça ou la marche, je n'avais pas mon permis de transplanage. Qui sait si j'allais même le passer en fin de compte. De toute façon, j'aurais été bien incapable d'un tel effort. Même si je ne l'aurais pas avoué, la boisson me faisait plus d'effets que je ne le laissais transparaître. Je n'avais certes pas envie d'être désartibulée, mais j'étais certaine que ça n'arriverait pas. Je lui faisais confiance, totalement et de manière bien trop surprenante. Après tout, je ne connaissais pas Aleksei depuis longtemps et à part Octavus, je n'avais jamais eu confiance en personne. En voyant où cela m'avait mené, ça aurait du me résigner une bonne fois pour toute à croire en qui que ce soit. Et pourtant.
«- Tu oses poser la question ? »
Je roulais des yeux d'un air exaspéré avant de lui sourire. Après cette soirée et les quelques confidences, il devrait savoir que je lui faisais confiance. Je le suivis vers l'extérieur machinalement sans trop regarder où nous allions jusqu'à ce qu'une voix coupe notre élan. Je me retournais dans un même geste que celui du blondinet pour voir arriver vers nous une femme âgée qui fit immédiatement changé mon attitude. Je me tins plus droite, mes traits se firent plus hautains et distingués. Un changement naturel face à ce genre de personne, j'avais du les affronter de cette manière toute ma vie. Aleksei ne fut pas en reste. Je le sentis se tendre lui aussi à mes côtés alors que sa main se referma plus fermement sur moi. De toute évidence, c'était une rencontre dont il se serait bien passé. J'étais certaine de n'avoir jamais croisé cette vieille femme, pourtant elle m'observait bien plus qu'elle ne daignait le faire pour mon compagnon qui lui fit un baisemain à contre-cœur de toute évidence. Je soutenais son regard, me contentant de hocher très légèrement mais respectueusement la tête lorsque je fus officiellement présentée. À peine eut-elle le temps d'enregistrer mon nom que le jeune Solokov nous excusa pour nous diriger vers la sortie. J'allais le prévenir de son oubli concernant nos affaires mais il finit par s'en rappeler de lui-même, maugréant presque alors qu'il me délaissait pour retourner les chercher. Je le regardais avec un fin sourire amusé qui disparut alors que mon regard croisait celui de Madame Asentova. Elle n'avait pas arrêté de me fixer depuis lors, j'en étais persuadée. Je pouvais me faire une très bonne image de ce qu'elle devait être en train d'imaginer sur nous. Après tout, l'attitude d'Aleksei envers moi, sa prise légère autour de ma taille et notre complicité évidente devait être assez révélatrice, même si totalement fausse. Dans ce monde où l'argent et le rang comptait, il n'était pas permis d'être aussi proche d'un autre être sans liens publics et sacrés. En tout cas, c'était comme cela en Angleterre. Et même mariés, je ne pouvais pas dire que mes parents étaient aussi proches que ce que j'étais avec le meilleur ami de mon ancien fiancé.
Il finit par revenir et après l'avoir remercié rapidement de son aide pour remettre mon manteau, je le suivais à l'extérieur. C'était encore plus beau après avoir vu le ballet. Ou alors était-ce parce qu'il s'était remis à neiger. En tout cas, le spectacle était aussi époustouflant que celui auquel je venais d'assister. Je ris légèrement en l'entendant. Je l'avais pensé de nombreuses fois, Madame Asentova en était la preuve. Un parti comme Aleksei était forcément chassé et convoité par les bonnes familles. La chance qu'il avait, contrairement à Octavus, c'était qu'il n'avait et ne serait jamais obligé de rien. J'espérais au moins pour lui que ladite Milona avait meilleure apparence que sa grand-mère.
«- Décidément, tout le monde pense savoir le genre de femme qu'il te faut. Et toi, tu sais quel genre de femme il te faut au moins ? »
Je lui fis un clin d'oeil, nous arrêtant au milieu de cette ruelle déserte et froide de St-Petersburg. Sa main se raffermit sur mon bras et l'instant d'après, nous étions dans une autre ruelle, une que je reconnaissais bien. Une fois la sensation d'étouffement passée, je reprenais joyeusement son bras pour sortir de l'endroit et gravir les quelques marches qui menaient à la réception. Le réceptionniste me fit un signe de tête, me gratifiant d'un «Bonsoir Mademoiselle Nicolas» auquel je ne répondis pas, si ce n'était pas un bref sourire. J'avais payé pour m'assurer une certaine tranquillité et discrétion, j'étais plutôt satisfaite de ce choix. J'étais pratiquement certaine qu'Aleksei se doutait bien que je n'avais pas donné mon vrai nom en m'installant ici. Le tollé aurait été immense si cela s'était appris outre-frontières. Nous arrivâmes rapidement dans mes quartiers et je soulevais légèrement les pans de ma robe pour attraper ma baguette, bloquer sur ma cuisse, après m'être assurée qu'il n'y avait personne autour de nous. J'avais préféré fermer ma porte magiquement, et un sort de repousse-moldu suffisait à m'assurer que personne ne viendrait dans les parages. Puis de toute façon, je n'avais définitivement pas compris leurs systèmes de carte. Ils avaient du oublier de me donner la clé de la porte ces pauvres moldus ignards.
«- Je tiens à préciser que je ne suis pas aussi désordonnée d'ordinaire. »
Je grimaçais légèrement avant de le précéder dans la pièce. Le lit était complètement défait, une partie des draps et des coussins se trouvant près de la baie vitrée pour former un lit d'infortune. Le sol était jonché de minis bouteilles de vodka mais également de fioles vides dans lesquelles s'étaient trouvées des potions revigorantes qui m'avaient permis de tenir le coup. J'avais aussi arraché l'objet moldu qui sonnait parfois pour le placer dans la poubelle, l'endroit même où trônait le cadeau d'Octavus. C'était la pagaille mais je m'y retrouvais. Avec l'aide de la magie, il ne me faudrait que quelques minutes pour tout remettre en ordre et boucler mes affaires. Je me dirigeais vers la salle de bain dans laquelle j'avais installé une sorte de dressing portatif. Juste pour avoir le choix. Malgré mon côté garçons manqué, je restais coquette malgré tout. Je l'abandonnais pour me changer, lui déclarant d'une voix joyeuse :
«- Mets-toi à l'aise, je n'en ai pas pour longtemps. »
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Jeu 31 Juil - 18:07
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
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Je ne pouvais m’empêcher de repenser à la vieille bique que nous avions eus le malheur de croiser. Je pouvais être sûr qu’elle serait incapable de tenir sa langue, prêchant le faux pour obtenir le vrai. Vraiment je ne comprenais pas son obsession à me caser avec son horrible petite fille. Il devait bien y avoir des partis plus intéressés que moi, surtout vu sa fortune… Ma réputation de playboy aurait dû suffire à dissuader n’importe qui de me fréquenter et pourtant, sans que je m’explique pourquoi, ce n’était pas le cas. Je m’attendais à ce que ma mère me contacte dans la semaine à venir pour me demander des comptes, espérant naïvement que cette fois-ci serait différente. Une fois en sécurité à l’extérieur, vêtus de nos manteaux, j’expliquais à Aloisia qui était la personne qui nous avait interrompus. Apparemment, elle n’avait pas cherché à l’importuner durant ma courte absence ce dont j’étais fort gré. Je ne voulais pas qu’Aloisia se sente inconfortable ou obligée de révéler certains détails qu’elle voulait garder secrets. J’avais bien fait de prendre rapidement congé, surtout que je n’avais pas vraiment menti. Nous étions pressés, même si personne ne nous attendait. Mais l’endroit où je comptais amener Aloisia ce soir ne restait pas ouvert éternellement et il était hors de question de rater cette expérience.
Oui, à croire qu’être encore célibataire en approchant de la trentaine est un vrai crime ! Mais je suis assez grand pour savoir ce qu’il me faut merci. J’eus un petit rire, avant de me mettre à réfléchir. Sa question était peut-être rhétorique, mais elle me plongeait dans mes pensées. Savais-je vraiment la femme qu’il me fallait ? C’était une très bonne question et en réalité je n’étais pas sûr d’avoir la réponse. Évidemment, les femmes avec qui je sortais n’étaient pas ce que je pouvais appeler des femmes avec lesquelles s’installer. Et ça m’allait très bien comme ça par ailleurs. Je les choisissais avant tout pour leur physique. Ça avait été toujours très clair dans ma tête. Mais en définitive, je ne savais même pas ce que c’était de sortir avec quelqu’un de façon très sérieuse. Mes quelques relations longue durée ne comptaient pas. J’avais toujours choisi des filles très occupées, des artistes totalement dévouées à leur art et qui n’étaient pas prêtes à s’installer de façon définitive. Un vrai rendez-vous s’apparentait le plus avec cette soirée que je passais avec Aloisia ce soir. C’était très ironique de penser qu’il avait fallu qu’Octavus me case avec son ancienne fiancée pour que je prenne conscience que je n’avais aucune idée du genre de femmes avec lequel je pourrais envisager de m’installer sur la durée, sans même parler mariage et autres sacrifices du genre.
Arrivant dans la ruelle et préférant éviter ce désarbitulage tant redouté, j’enfouis ces interrogations dans un coin de ma tête, vidant mon esprit de tout sauf de la ruelle ou j’allais nous transporter. D’après ce que je pouvais voir tout s’était bien passé et nous sortîmes de la ruelle pour entrer dans son hôtel. Ce n’était pas la première fois que j’entrais dans un hôtel moldu. Ce ne serait pas non plus la dernière. En entendant le réceptionniste saluer Aloisia – avec un faux nom, clever girl – je me demandais ce qu’il devait bien penser de nous en cet instant. Octavus avait-il été à cette place lui aussi hier soir ? L’hôtel qu’elle avait choisi était vraiment à deux pas de chez lui en tout cas. Pour un peu, j’aurai presque insisté pour aller le déranger chez lui, juste pour voir. Peut-être aussi dans l’intention puérile de le rendre jaloux quand il verrait à quel point je me montrais complice avec la rousse. Je me demandais bien ce qu’il était en train de faire, ressasser ses idées noires dans son salon avec une bonne bouteille ou oublier comme il le faisait souvent avec une jolie écervelée qu’il avait réussi à charmer ?
Aloisia stoppa devant une porte que je devinais être la sienne, ouvrant magiquement la serrure. Ça y était, j’étais devant le sanctuaire. J’allais enfin avoir les réponses à tout le mystère qui planait autour de cette pièce. Le fait que je sois le seul à y entrer me donnait un certain pouvoir. J’aurai finalement des informations dont le brun ne disposerait pas. C’était très révélateur des décisions qu’il avait prises ces derniers temps. Si tout s’était déroulé normalement, elle n’aurait jamais eu à dormir dans cet endroit. À la place, ils auraient été forcés de cohabiter dans un même appartement. J’étais sûr que les évènements auraient tournés de façon très différente si tel avait été le cas. Son avertissement me fit relever un sourcil inquisiteur. Je commençais de soupçonner la raison de son refus catégorique de faire entrer Octavus chez elle, enfin entre autres arguments. J’entrais dans la chambre à sa suite, légèrement aveugle malgré la lumière voilée de la lune. Mes doigts glissèrent sur le mur pour trouver l’interrupteur alors que je refermais la porte. L’ampoule dévoila le chaos. C’était surprenant pour quelqu’un qui prenait autant soin d’elle. Je comprenais mieux son avertissement. Aloisia disparut rapidement derrière une porte me laissant seul et libre d’explorer à loisir cette chambre. Elle n’avait pas besoin de me dire de me mettre à l’aise. J’allais la prendre au mot. La prochaine fois que tu fais une fête dans ta chambre, tu m’invites ! Tu sais mettre de l’ambiance. Je plaisantais évidemment. Elle n’avait absolument pas à se sentir mal pour la disposition de sa chambre. Je lui fis un sourire taquin, notant l’emplacement de son lit de fortune. Je plaisantais, mais ça me rendait triste qu’elle se sente obligée de cacher à quel point elle avait été blessée par la situation. Octavus se serait sans doute senti coupable s’il avait vu la façon dont son traitement avait fonctionné.
J’avançais en direction de la baie vitrée, butant contre une mignonnette vide de vodka. Je repérais de multiples bouteilles qui jonchaient le sol. Et tu osais m’accuser de vouloir te faire boire. Apparemment, tu t’es entraînée sans moi ! Je me baissais pour examiner une fiole vide. Impossible de savoir ce qu’elle avait contenu, mais il s’agissait clairement d’une potion. Vu le nombre de fioles qu’il y avait sur la moquette, ce n’était pas la première qu’elle consommait. Je me demandais si Octavus était au courant de tout ça, ou au moins le soupçonnait. J’en doutais fortement. Je comprenais mieux pourquoi elle lui avait interdit l’accès de cette pièce. Qu’elle soit rassurée, son secret était sauf avec moi. Je ne dirais rien. Mais ça n’allait pas m’empêcher d’explorer. Tout ce qui était visible à l’œil nu n’était pas hors limite. Me retrouver seul dans ce lieu était extrêmement tentateur. Mes yeux passaient partout, remarquant un paquet cadeau enfoui dans la poubelle. J’avais envie de savoir de quoi il s’agissait. Une petite voix me soufflait qu’il était pour Octavus. Mes doigts me picotaient tellement j’avais envie de m’emparer de l’objet pour découvrir ce qu’il cachait. En apercevant le téléphone enfoui aux côtés du cadeau, je ris légèrement. Il était vrai qu’aucun sorcier ne connaissait l’existence de ce genre d’objet moldu.
Je finis par m’asseoir sur le lit, m’éloignant volontairement de la poubelle qui m’appelait. Je n’allais pas fouiller dans ses affaires, je n’étais pas aussi mal élevé. Je te conseille de mettre des vêtements assez chauds. Tu es habile de tes pieds ? Mes questions sortaient de nulle part et devaient vraiment n’avoir ni queue ni tête, mais je garderais la surprise jusqu’au bout. Elle ne saurait pas l’endroit ou j’allais l’emmener jusqu’à ce que nous soyons arrivés. Je voulais qu’elle ait droit à une véritable initiation à la vie russe. Certes mes questions pouvaient lui donner quelques indices sur notre future destination, mais rien de trop évident, du moins je l’espérais. Sortant ma baguette, je rétrécissais ma veste de smoking pour la ranger dans la poche de mon manteau. Je ne m’attelais pas à modifier mon smoking, ayant beaucoup moins de talent qu’Octavus. Et puis, ma tenue habillée ne serait pas un problème pour ce que nous allions faire.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 13 Aoû - 17:45
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
L'interruption de cette vieille femme avait remué Aleksei. Ou alors, c'était ma question qui le laissait interdit quelques instants, je pouvais le voir aisément. La question des femmes semblait si simple en ce que le concernait. Ce n'était peut-être que d'apparences. Même s'il clamait haut et fort qu'il préférait juste s'amuser, le monde extérieur, que ça soit sa mère ou bien même, son meilleur ami par mon biais malheureusement, lui rappelait constamment qu'un jour ou l'autre, il allait devoir se poser. Réfléchir à un autre genre de femmes, celles qui restaient bien plus d'une nuit dans un lit. Malgré ce qu'il disait, je n'étais pas sûre qu'il sache vraiment ce qu'il lui faut. Bien sûr, j'étais d'accord sur le fait qu'une belle femme était toujours plus agréable à avoir à ses côtés, mais c'était un homme au nom influent, riche et plutôt bien ancré au sein du ministère. Les jolies filles n'étaient pas toujours des anges, une partie de moi craignait qu'il ne se laisse embobiner par une femme vénale. Avant de me rappeler qu'il s'était très bien débrouillé tout seul jusque-là et que ce n'était pas parce que je le connaissais depuis deux jours que je devais rajouter mon grain de sel. Je m'étais vite attachée à Aleksei, je refusais tout bonnement que quelqu'un puisse le faire souffrir. Alors si son bonheur était dans les dames de petites vertus, ça m'allait très bien. Je me contentais de sourire sans plus rien ajouter. Et puis, vue la situation dans laquelle je me trouvais, je n'étais absolument pas celle bien placée pour lui donner du conseil. Mon fiancé m'avait quitté sans aucun détour avant que je ne m'abandonne à lui pour finalement me retrouver seule quand même. Non, je n'étais pas un modèle et le mariage qui m'attendait avec un inconnu n'allait probablement pas me rendre heureuse, c'était une certitude même. Le blondinet n'était obligé de rien alors qu'il en profite, qu'il le fasse pour nous deux même.
Aleksei ne sembla pas troubler par l'appellation dont me gratifia le réceptionniste, sûrement qu'il se doutait que j'avais évité soigneusement de divulguer mon nom. Il n'aurait manqué plus que ça, que le gratin anglais apprenne que l'héritière Bateson dormait dans un hôtel moldu plutôt que chez son promis. Je n'osais même pas imaginer la tête qu'aurait tiré mon père s'il l'avait appris, et encore moins celle de ma mère. Même si ce lieu était très proche de l'appartement d'Octavus, ce n'était pas totalement ce qu'il avait été convenu à la base. Et sûrement que j'aurais passé un meilleur moment loin de cet endroit de passage. Aleksei ne dit rien non plus sur la proximité soudaine de son meilleur ami, sûrement qu'il remarquerait même que de la baie vitrée de ma chambre, je pouvais voir l'emplacement où l'immeuble apparaissait magiquement quand il le fallait. Si au début, j'avais rêvé que ça pousserait Octavus à combler certaines nuits la distance entre nous, j'avais vite déchanté. J'aurais pu me trouver à l'autre bout de St-Petersburg que ça n'aurait rien changé. J'attrapais distraitement ma baguette pour ouvrir la porte avant de réaliser ce qui nous attendait derrière. Il allait peut-être falloir que je le prévienne, juste pour qu'il ne soit pas choqué, même si je me doutais bien que peu de choses pouvaient choquer le jeune Solokov. Une fois le bois poussé, j'entrais et le laissait me suivre à l'intérieur. Je n'étais pas certaine de la réaction qu'il allait avoir. Il était du genre à ne rien dramatiser, tout le contraire du brun qui lui prenait le blâme pour tout et n'importe quoi à une vitesse hallucinante. Mais en même temps, je craignais que quelque chose ne vienne perturber son regard bleuté, de la pitié sans doute, et je ne voulais pas en être témoin. Autant qu'il découvre le carnage seul, se fasse à l'atmosphère ambiante et que je ne ressorte qu'une fois que ce serait terminé. Pour une fois que je considérais quelqu'un comme un ami, enfin, une personne qui n'avait pas été obligé de m'épouser, je préférais m'abstenir d'apparaître comme une moins que rien à ses yeux. Je fermais la porte de la salle de bain et l'entendis répliquer. Un sourire fin étira mes lèvres : j'étais bête de penser qu'il allait en faire toute une histoire. Il préférait en rire, évidemment, et c'était encore la meilleure des solutions. Je ris carrément en l'entendant se plaindre sur la boisson. Ça aussi, Octavus l'aurait pris bien différemment. L'un faisait tout pour m'empêcher de boire et l'autre m'aidait au maximum pour profiter autant que je le pouvais. C'était un peu comme le jour et la nuit ces deux-là.
«- Qu'est-ce que tu crois, il m'a fallu un sacré entraînement avant d'oser venir passer la soirée du nouvel an en ta compagnie mon cher! »
Je quittais ma robe et mes talons hauts, encore perplexe sur ce que j'allais bien pouvoir porter pour la suite des événements. Aleksei ne m'avait pas du tout informé de son programme. J'avais peur de ne pas être assez bien habillé, ce que je détestais. Malheureusement, j'avais grandi avec l'idée qu'il fallait être toujours à son avantage, les apparences étaient bien trop importantes dans ce monde pour laisser les autres nous voir sous notre mauvais jour. Je restais quelques secondes ainsi, peu vêtue, à regarder ma penderie de voyage, les pianotant sur ma lèvre inférieure en réfléchissant. Finalement, la voix du jeune homme brisa une nouvelle fois la quiétude, m'aidant un tant soit peu dans ce choix cornélien. Mais non sans laisser me laisser comme une poisson hors de l'eau. Que voulait-il dire par habile de mes pieds ? Déjà, ça excluait totalement les talons hauts, mieux valait être prévoyante pour le coup. Le souvenir de la danse russe chez lui s'imposa à moi et je me rappelais avoir quitté mes souliers pour pouvoir suivre le mouvement.
«- Est-ce que je dois commencer à m'inquiéter ? »
J'attrapais en même temps une paire de collants noire magiquement ensorcelée pour être résistante au froid, ainsi qu'une robe en laine moulante lie de vin. C'était d'une simplicité effarante, je n'étais pas sûre d'être déjà sortie en public dans un tel accoutrement. Mais personne ne me connaissait ici, c'était l'occasion ou jamais. J'enfilais des bottines noires, fermées, plates avant de quitter la salle de bain pour revenir dans la chambre. Mes mains se perdirent dans mes cheveux pour attraper rapidement l’élastique et les épingles, préférant de loin laisser ma crinière rousse détachée pour le moment. Aleksei était assis sur mon lit défait et je me plantais devant lui, les mains sur les hanches en tournant légèrement pour qu'il puisse se faire une meilleure idée de ma tenue. Sans arrières pensées narcissiques, je voulais juste être certaine de ne pas me retrouver dans une situation inconfortable par la suite.
«- Bon alors, dis moi seulement si ça ira ou si je dois me changer. Et le cas échéant, si ce n'est pas assez ou trop habillé. »
J'aimais l'idée qu'il me fasse une surprise du reste de notre soirée, mais ce n'était définitivement pas pratique. Au moins, maintenant qu'il était entré une fois dans ma chambre, nous allions pouvoir transplaner de là mais aussi y rentrer directement après sans avoir à sortir à l'extérieur, l'endroit n'étant certainement pas protégé d'une quelconque façon. Je n'en avais vraiment pas envie, mais j'allais devoir finir par rentrer ici pour terminer mes affaires et rejoindre Octavus qui me mènerait au moins jusqu'au ministère de la magie. Après, je ne savais pas, c'était l'inconnu. Nous ne serions plus que ça nous aussi, deux inconnus qui prétendent être plus. Et la Russie, ma chambre chaotique et Aleksei ne deviendraient sûrement plus que des souvenirs. Alors autant en profiter un maximum ce soir.
WILD HEART.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Ven 15 Aoû - 12:18
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Il était vrai que la chambre d’Aloisia ne correspondait pas exactement à l’image que je m’en serais faite au premier abord. Et je ne voulais surtout pas qu’elle se sente mal de la situation. Accepter que j’entre dans la pièce malgré tout demandait beaucoup de confiance et je n’allais pas me mettre à critiquer ou autre. Je préférais en rire. Je n’avais jamais été considéré comme un bon modèle. La seule chose qui me séparait des véritables mauvais garçons était ma carrière et encore certains auraient sans doute dit que richesse ne rimait pas toujours pas éducation. Parfois, c’était même les pires. À part rigoler de la situation, je n’avais pas droit ni envie de réagir autrement. Ce qu’Aloisia faisait dans l’intimité de sa chambre ne regardait personne d’autre qu’elle-même. Et pour être honnête, mon propre appartement aurait été bien moins rangé sans l’aide providentielle de l’elfe de maison que j’empruntais une fois par semaine à mes parents. Contrairement à Octavus qui était un véritable maniaque, j’étais beaucoup plus cool. En entendant sa réponse, je me mis à rire. Je n’en croyais pas un mot, mais l’image semblait vraiment à mourir de rire. J’arrivais presque à imaginer Octavus en train de coacher Aloisia à boire de l’alcool et à tenir sur la longueur et ça ne calmait pas mon envie de rire. Le brun était tellement du genre à agir comme ça. Je pouvais facilement imaginer ce qu’il lui avait raconté sur mon compte. J’étais sûr qu’il s’était lui-même entrainé avant de suivre les autres garçons de Durmstrang dans les concours de boisson. Ça lui ressemblait tellement d’être préparé à toutes les éventualités, même les pires. Le contrôle à l’extrême.
Je sentais la perplexité d’Aloisia alors que je lui donnais quelques maigres indications sur notre future destination. J’espérais juste qu’elle ne serait pas déçue. Ce serait plus la Russie traditionnelle que la folie qu’elle avait connue hier soir, mais j’espérais sincèrement qu’elle apprécierait tout autant. Et ce serait l’occasion de refaire quelque chose que je n’avais pas fait depuis déjà un certain temps, par manque de temps et de camarade volontaire pour m’accompagner. Apparemment mes indications ne l’aidèrent pas vraiment à deviner le reste de la soirée. Au contraire, son inquiétude déclencha un petit rire. Il était vrai que j’étais capable de tout. Vu les suggestions que j’avais faites précédemment, je pouvais comprendre sa réaction. Je décidais de rester mystérieux. J’étais bien tenté de la faire marcher et de lui laisser craindre une activité qui allait déménager, mais je n’allais pas jusque là. Ce serait en quelque sorte le cas selon son niveau. Ça allait être marrant. J’étais plus qu’impatient de l’emmener. « Je ne sais pas… J’imagine que tu seras vite fixée. » Je ne comptais pas vendre la mèche en tout cas. Elle pouvait bien me supplier, je ne dirais rien avant que nous ne soyons arrivés.
Elle finit par sortir de sa tanière et je vis immédiatement qu’elle avait mis en pratique mes conseils. Ce n’était pas plus mal parce qu’elle n’aurait pas été forcément très à l’aise en talons hauts pour ce que nous allions faire. Je me relevais de mon siège, l’inspectant attentivement, avec un faux air consciencieux sur le visage. Elle avait choisi des chaussures pratiques et une robe un peu plus chaude, un collant épais. Je doutais qu’elle ait trop froid étant donné que nous allions quand même bouger, mais ça pouvait toujours servir. C’était la première fois que je la voyais aussi simple et ça lui allait bien. Bien sûr, ça ne voulait pas dire grand-chose puisque je l’avais rencontrée uniquement deux fois avant aujourd’hui. De toute façon, on disait toujours que ce n’était pas l’habit qui faisait la personne, mais la personne qui faisait la tenue. Et définitivement, Aloisia aurait pu porter un sac poubelle et lancer une nouvelle mode. C’était incroyable qu’elle ait autant de problèmes d’estime d’elle-même. « C’est très bien comme ça. Nous allons à l’extérieur. Mais, tout ira bien. Je ne t’emmène pas dans un endroit où il faudra enlever tes vêtements. » Je haussais les sourcils, à moitié rieur. Le bain de minuit était définitivement exclu, du moins pour cette fois. « Allons-y Aloisia ! » Maintenant que j’étais entré dans sa chambre, nous pourrions partir directement d’ici ce qui allait permettre de gagner du temps. Je l’emmenais dans une partie du monde sorcier qu’elle n’avait pas encore visitée et qui devrait lui plaire. Du moins je l’espérais. J’adorais particulièrement l’endroit. J’attrapais son bras avec un sourire en coin avant de me concentrer sur notre destination.
Je me demandais sérieusement si Aloisia avait déjà chaussé des patins ou si ce serait la première fois. J’allais rapidement avoir la réponse à ma question apparemment. En tout cas, elle devait avoir compris pourquoi je lui avais demandé de mettre des vêtements confortables. Ce serait bien plus pratique. Je n’avais aucun problème à la voir en robe de soirée, mais si elle n’était pas très à l’aise sur ses lames, elle risquait de passer plus de temps au sol qu’à patiner, à moins qu’elle finisse accrochée à la rambarde ou à mon bras. Elle aimait le quidditch donc je doutais que ce soit un vrai problème pour elle de garder l’équilibre sur des lames. Il était vrai que j’aurais pu aussi l’emmener dans un bal mondain pour faire des ronds de jambe, mais cela ne nous ressemblait tellement pas à tous les deux. Et puis, ici, il n’y avait absolument aucun risque de tomber sur une Asentova bis. Une chose était sûre, Aloisia allait garder un bon souvenir de ce voyage et je m’y employais de toutes mes forces. Quand elle se rappellerait la Russie, je ne voulais pas qu’elle pense aux larmes versées à cause de son fiancé, mais aux rires que je lui avais déclenchés. Je marchais jusqu’au guichet de la patinoire, sortant de ma poche un galion pour payer les patins avant d’aller jusqu’à un banc. « Est-ce que tu en as déjà fait ou c’est la première fois ? Si c’est la première fois, je me ferai un devoir d’être ton professeur particulier. » Je me mordis la lèvre pour ne pas rajouter son nouveau surnom de beauté solaire. J’étais retourné au stade de l’enfance. Ça faisait parfois du bien. J’enlevais mes chaussures rapidement avant d’enfiler les patins, ceux-ci s’adaptant automatiquement à ma pointure. Je me demandais vraiment comment faisaient les moldus parfois… J’attendis qu’Aloisia ait elle aussi mit ses patins avant de me redresser.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 3 Sep - 23:05
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.
Aleksei & Aloisia
Aleksei riait aux éclats après ma réplique sur la boisson et je restais un instant perplexe, un fin sourire amusé pourtant sur les lèvres. Il ne devait pas se douter que c'était d'une véracité effarante. Il avait bien était question de cours particuliers à un moment. J'étais certaine qu'Octavus aurait vraiment tenu à m'entraîner sur le terrain de l'alcool si les choses n'avaient pas dégénéré. D'ailleurs, beaucoup d'autres points auraient été certainement très différents sans cette première et désastreuse après-midi. Il n'y aurait jamais eu besoin de cette chambre par exemple, et je ne passerais pas la soirée avec son meilleur ami, mais avec lui peut-être. J'avais trop rêvé au sujet de ces vacances, je m'étais imaginée pouvoir passer toute une semaine à ses côtés, entrer dans son monde, vivre dans son appartement, me rapprocher de lui. Tout n'avait pas été perdu, j'avais fait quelques pas : je connaissais les gens qu'il aimait, nous avions passé une nuit ensemble, mais j'avais aussi terriblement reculé puisque je n'étais tout bonnement plus rien pour lui. À trop vouloir faire partie de sa vie, c'était la mienne maintenant qui tombait en morceau. Je pouvais comprendre que l'image même du brun en entraîneur de beuverie pouvait être hilarante et j'aurais aimé pouvoir en rire. J'étais simplement déçue de ne pas l'avoir vécu peut-être.
Je n'avais pas envie de passer la soirée dans cet état d'esprit, mais chaque pensée vers mon ancien fiancé me ramenait inlassablement à tout ce que j'avais perdu. Je me préparais rapidement, pressée dorénavant de quitter les lieux pour me rendre dans ce mystérieux endroit dont le jeune russe ne m'avait pas parlé. Après les quelques moments de flottement entre nous, je ne cherchais pas spécialement le regard d'Aleksei. Enfin, pas comme on pouvait avoir envie d'attirer l'attention d'un homme. Ma tenue d'ailleurs n'avait rien de très séduisant, même si c'était élégant, ça restait sobre. Un simple avis amical puisque lui savait ce que nous allions faire par la suite. Il resta silencieux quelques instants et j'étais certaine qu'il allait me renvoyer tout droit dans ma salle de bain en me riant au nez de tant de banalité. Mais non, il acquiesça à mon choix vestimentaire. Et en l'entendant dire que je pouvais finalement garder mes vêtements, la baignade semblant totalement obsolète maintenant, je ne retins pas un éclat de rire. J'attrapais en même temps mon manteau gris et sa coupe parapluie sur les hanches que j'enfilais. Encore une veste de princesse m'avait fait remarqué une camarade vert et argent.
«- Tu sembles presque déçu d'une activité habillée ! Je vais finir par croire que c'est une manie chez toi de vouloir toujours enlever tes vêtements. »
Je lui fis un clin d'oeil en attrapant le bras qu'il me tendait. Je n'oubliais pas son petit strip-tease le soir du nouvel an sur sa terrasse. Il avait jugé bon que son pantalon devenait plus encombrant qu'autre chose et sa sortie en kilt restait mémorable. Je me cramponnais un peu plus fermement en sentant l'oppression habituelle causée par le transplanage. Le papier peint des murs de ma chambre d'hôtel s'effaça pour laisser place à un endroit beaucoup moins éclairé. Nous étions à l'extérieur, je sentis mon souffle vaciller un instant pour s'habituer à cette nouvelle température. Je ne compris où l'on se trouvait vraiment que lorsqu'Aleksei me tira par le bras pour m'emmener jusqu'au guichet. Je remarquais alors enfin l'énorme patinoire sur laquelle des personnes, des sorciers à n'en pas douter, profitaient des plaisirs de la glace. Un large sourire fendit mon visage alors que je tournais un regard excité vers mon compagnon. Je n'avais pas du tout pensé à cela. Je n'avais même jamais imaginé le blondinet dans une telle situation. Un homme de son rang, aussi bien au niveau sanguin que social, sur des patins. Mais en le connaissant un peu mieux, ça n'aurait pas du me surprendre. Aleksei était bien différent des autres sangs-purs que je connaissais. Il était honnête, vrai, entier. Je le suivais sans même regarder où j'allais jusqu'à un des bancs, les yeux rivés sur les autres patineurs. Je retournais mon attention vers lui, le sourire figé sur les lèvres, incapable même de déceler son propre amusement dans le son de sa voix.
«- Non je n'en ai jamais fait, mais j'ai beaucoup regardé les autres. Par Merlin, tu as intérêt de ne pas te moquer si je finis par tomber. »
Je lui fis difficilement un regard qui se voulait noir alors que j'attrapais la deuxième paire de patins. Enfant, je n'avais eu aucun ami avec qui patiner et en arrivant à Poudlard, j'avais juste était trop fière pour avouer aux autres que je ne savais pas comment faire. J'avais préféré dire que je n'aimais pas ça, inutile que tous les serpentards soient au courant de ma solitude enfantine. Pour les Bateson, il n'y avait aucun intérêt à une telle activité. J'avais appris la danse, le piano, les bonnes manières et bien d'autres choses qui laissaient peu de temps aux jeux d'enfants. Mon seul échappatoire avait été les livres qui m'avaient offert une imagination débordante, certainement trop. J'allais finalement rattraper mon retard et avoir enfin ma première leçon. Une fois les patins enfilés, je me relevais, d'abord mal assurée puis plus stable. C'était déjà étrange sur la terre-ferme, j'allais définitivement devoir faire attention sur la glace. Je glissais mon regard dans celui d'Aleksei, toujours assis sur le banc alors que je lui faisais face. Je n'allais pas y aller sans lui, il s'était proposé d'être mon professeur particulier et il allait devoir tenir son engagement, sans quoi les russes allaient avoir de quoi rire de moi. Je ne craignais pas particulièrement la chute, après tout, j'en avais certainement vécu de pire avec le Quidditch. Mais je n'aimais pas beaucoup ne pas maîtriser un sujet, être moins bonne que les autres. Je n’excellais pourtant pas en cours, j'étais studieuse sans plus. Mais dans tout ce qui était sport, j'étais un vrai garçon manqué. Aleksei allait s'en rendre rapidement compte.
Je finis par lui attraper le bras pour le mettre debout et avancer jusqu'à l'entrée de la patinoire. Les autres patineurs allaient très vite, une vitesse qui m'effraya une seconde. Je n'allais pas beaucoup apprécier si l'un d'entre eux me rentrait dedans durant mon apprentissage. Mais l'endroit était assez vaste pour que l'on puisse se trouver un coin plus tranquille. Je posais chacune de mes mains sur les rebords de la balustrade avant de laisser glisser un pied sur la glace. Je le retirais en souriant, partageant enfin une sensation dont j'avais été longtemps seule spectatrice. Il allait falloir que je me lance à un moment ou un autre, et après une longue inspiration, je montais finalement toute entière sur la piste. Le doigts cramponnés à la rampe, courbée en essayant de trouver une certaine stabilité. J'avais l'impression que si je me mettais droite, j'allais finir tout bonnement sur les fesses et j'allais éviter pour ces premières secondes. La position que j'arborais ne devait pas être bien mieux. J'avais envie d'en rire autant que d'en pleurer.
«- Je crois que mes patins ne veulent pas que je me mette droite. »
Je lâchais un petit rire, malgré tout heureuse et amusée de la situation. Je me forçais à lâcher le bord et me sentis glisser de quelques centimètres. Et en voulant arrêter le mouvement, je faillis perdre l'équilibre, je m'agrippais alors de toutes mes forces à la chemise d'Aleksei qui était subitement bien plus froissée. Ça n'allait pas être triste comme soirée.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Sam 6 Sep - 12:09
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
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J’avais de la chance qu’Aloisia soit tolérante. Toutes les sangs pur n’auraient pas apprécié le genre de remarque que je lui destinais. Certaines m’auraient d’ailleurs sûrement catalogué comme un pervers. Sa remarque ne m’attira qu’un petit sourire amusé. Est ce que j’étais exhibitionniste ? Peut-être. Je n’avais pas peur d’enlever mes vêtements. Je trouvais ça stupide d’être complexé parce quelque chose que le hasard de la génétique m’avait donné. J’étais loin d’être un apollon, c’était évident, mais justement c’est ce qui faisait rire les gens. « Tu ne crois pas si bien dire. » Je lui rendis son clin d’œil avant de me concentrer sur le transplanage. Si tout ce qu’elle devait retenir de moi, c’était ce gars qui une fois après avoir un peu trop bu arrachait ses vêtements pour faire le pitre, ça m’allait. Il y avait bien pire comme étiquette après tout…
Une fois arrivé à destination, j’attendis légèrement anxieux, son verdict. Elle ne sembla pas comprendre ou nous nous trouvions d’abord et je regrettais presque de ne pas avoir fait un détour par un endroit ridicule juste pour lui faire peur. Mais la patinoire n’allait pas nous attendre. Comme dans les contes, dès minuit, l’endroit redeviendrait désert. Son sourire me rassura très rapidement sur l’idée que j’avais eue et je sentis mes propres lèvres s’étirer. Je voyais bien qu’elle était surprise. J’aimais bien surprendre même quand on pensait m’avoir cerné. J’avais apparemment réussi. Il allait falloir que je trouve un paquet de nouvelles idées pour mon futur séjour à Londres sinon j’allais tomber de mon piédestal. Prend ça dans les dents Octavus, je gardais le monopole des soirées d’enfer. Après être entré en possession de patins et s’être dirigés vers un banc, je lui demandais finalement si elle avait déjà eu la chance de pratiquer le patinage. Quand elle m’annonça que ce serait la première fois qu’elle allait patiner, je me retrouvais partagé entre amusement et contentement. Le fait qu’elle ait passé du temps à regarder me fit aussi me demander si elle n’avait pas été autorisée à chausser les lames par ses parents. Cela ne m’aurait étonné qu’à moitié vu ce que la rousse m’avait déjà dit sur eux. Décidemment, il semblait que ce séjour soit l’occasion de faire des choses inédites. Et je serais le responsable de bon nombre de ces nouvelles découvertes si elle venait à faire une liste. Toujours philosophe, je lui répondis du tac au tac au sujet d’une possible chute, ignorant royalement son regard d’avertissement. « Oh rassure-toi, tu vas tomber. Sauf si tu restes accrochée à la rambarde toute la soirée. Mais tu ne seras pas comme ça, hum ? » De toute façon, ce qui était presque plus marrant que patiner, c’était la chute et le combat douloureux pour réussir à se redresser. Je lui fis un petit sourire moqueur. J’en doutais. Et elle était sportive, même si comme Octavus l’avait prouvé, être bon sur un balai ne voulait pas dire qu’on était bon sur la glace. Il pouvait faire le malin en tentant de me surpasser avec les danses russes, mais la glace ne mentait pas. Dommage que nous n’ayons pas l’occasion de patiner tous les trois. Cela aurait été hilarant j’en étais persuadé. J’aurai sans doute passé mon temps à les redresser tous les deux. J’avais un tas de souvenirs en mémoire sur cela. Octavus n’était paradoxalement vu ses talents de danseurs pas très habiles sur des lames et je finissais souvent par terre en sa compagnie dans un amas de bras et de jambes quand j’essayais de l’aider à se redresser. Nous avions eu un tel paquet de fous rires en ce lieu. J’étais heureux de pouvoir faire partager cela à Aloisia. Je savais qu’ici, elle passerait des bons moments et qu’elle oublierait pour quelques temps l’échéance sans cesse rapprochée de son retour en Écosse.
La rousse se redressa avec précaution et mon premier constat fut qu’elle était heureusement plus stable que mon meilleur ami qui avait réussi à se faire un croche pied tout seul en se baladant avec les patins aux pieds. Réellement un cas celui là… Aloisia me tira de mes souvenirs en me tirant debout. Impatiente. Je lâchais un petit éclat de rire. Une fois qu’elle serait réellement sur la patinoire, elle risquait de se demander pourquoi elle avait été si pressée. Je me redressais, un petit sourire en coin en repensant à Octavus. Je me garderais cependant bien de prononcer son nom dans ce lieu. Il n’y avait plus qu’elle et moi et puis, je lui avais promis un cours de patinage et j’allais m’exécuter. Nous pourrions monopoliser le bord de la patinoire pour le moment. Debout derrière Aloisia, comme un parent le ferait pour son enfant qui prend ses premiers pas, je restais aux aguets d’une éventuelle perte d’équilibre. Je me rendais compte que j’étais chanceux d’être témoin de ces petits instants magiques ou quelqu’un découvrait une nouveauté pour la première fois. La vie de sorcier transformait rapidement en une personne blasée, et c’était incroyablement rafraichissant de voir qu’il subsistait encore des gens pour qui certaines choses étaient inédites. Je regrettais maintenant de ne pas avoir d’appareil photo à disposition, parce que j’aurai apprécié d’immortaliser ces souvenirs ci. Tout ce qu’Aloisia retiendrait physiquement de son séjour seraient ces photos officielles et terriblement guindées prises à des réceptions.
Je montais à mon tour sur la glace, l’encerclant légèrement alors qu’elle tentait de se mettre droite, une poigne fermement accrochée à la rambarde. « Trouve ton équilibre. Ton centre de gravité, c’est ton ventre, comme pour la danse. C’est pareil sauf que tu es sur des patins. » Pour l’instant, elle n’était pas si mauvaise, mais j’attendais encore de la voir quand il s’agirait de se déplacer. En attendant, elle avait l’air ridicule, mais je n’allais rien dire sur ça. Je prenais mon rôle de professeur trop au sérieux pour ruiner ses chances de progrès. Et puis, personne ne la connaissais ici. Sa remarque m’attira un sourire légèrement attendri et j’avançais vers elle de façon à être directement devant elle pour l’aider. « Méchants instruments de torture. » Pourtant, je n’eus pas vraiment le temps d’intervenir alors qu’elle décidait plutôt brutalement qu’elle était suffisamment en confiance pour lâcher le bord. Son corps penché vers l’avant glissa vers moi et je sentis venir la catastrophe. Au moins, elle ne faisait pas de grands battements de bras pour se rétablir, c’était déjà un bon point sinon elle serait sûrement tombée en arrière. Ses mains m’agrippèrent et je manquais à mon tour de perdre l’équilibre. Mes bras entourèrent sa taille pour nous stabilisant, nos lames ne s’emmêlant heureusement pas. Un rire s’échappa de ma gorge devant la situation. Toujours debout contre toute attente. C’était plus que prometteur. Avec un peu de chance, d’ici ce soir, elle serait capable de se déplacer sans risque de tomber. Par contre, je ne pouvais pas jurer que je n’allais pas avoir une petite chute ce soir. Ce n’en serait que plus amusant. « J’aurai peut-être dû préciser que si tu te penches en avant, tu avances, penches en arrière tu recules ? C’est passable comme début, mais tu es trop raide. Fais corps avec la glace. Plie légèrement les genoux. » Attentif à ce qu’elle ait trouvé son équilibre, je la relâchais lentement, restant néanmoins tout prêt, au cas où il serait nécessaire de la rattraper. Il était temps de passer à la pratique. Je n’excluais pas une chute, ce serait même extraordinaire qu’elle ne tombe pas au moins une fois pour un début. « Donne-moi tes mains beauté. Fixe un point et ne le quitte plus et suis moi. » J’évitais de rajouter le second qualificatif de son surnom, elle était bien trop distraite pour me frapper en représailles. Une fois faite, je reculais lentement, l’entraînant dans mon sillage.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mar 16 Sep - 0:06
∞ Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
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Aleksei & Aloisia
Une fois les quelques secondes nécessaires pour reconnaître l'endroit dans lequel Aleksei nous avait fait transplaner, l'excitation toute entière s'empara de moi. Pour le coup, j'étais comme une enfant, animée par une joie pure et innocente. Le fait que je n'ai jamais eu la possibilité de vivre un tel sentiment à l'âge auquel il aurait fallu aidait certainement à l'authenticité de ma réaction. C'était quelque chose qui m'avait beaucoup marqué certainement, mais en bonne sang-pur, j'appliquais la règle du « faisons comme si de rien était et restons dignes ». Ne pas avoir d'enfance avait contribué à la femme que j'étais devenue et je ne connaissais personne avec qui m'épancher sur mes maux passés. Octavus aurait certainement pu comprendre, j'avais bien sûr cru qu'il me ressemblait et me comprenait sur ce côté-là de ma vie, avant de réaliser qu'il n'avait pas envie de mêler nos existences. Aleksei était ce qui s'apparentait le plus à un ami, à un confident, mais c'était aussi l'être le plus important aux yeux de mon ancien fiancé. Une partie de moi se retenait de trop me livrer. Et à peine révélais-je mon inexpérience que je redoutais sa réaction. Je n'avais pas envie d'en parler, ni même de voir un voile peiné traversait ses iris bleus parce qu'effectivement, en y pensant, c'était bien triste, et un peu pathétique aussi je l'admettais. Mais je n'avais pas envie de devenir la pauvre petite fille Bateson. Je ne l'aurais pas supporté. Et mon éducation m'en empêchait de toute façon. C'était comme se montrer faible : intolérable. Aussi je me précipitais d'ajouter quelque chose de plus drôle à cette révélation et je savais qu'il n'en faudrait pas beaucoup plus pour que le blondinet ne me suive dans cette voie. Mais je ne plaisantais pas, il n'avait pas intérêt de se moquer de mes chutes à venir sous peine d'en subir mon courroux. J'étais pleine de fierté, surtout en ce qui concernait le sport, j'aimais réussir et bien sûr, gagner. Même si ça n'était pas une compétition, j'avais déjà envie de faire mes preuves, peut-être un moyen comme un autre de gagner un peu de confiance en moi. Quelles que furent les explications psychologiques de mes réactions, j'étais impatiente de commencer et j'enfilais rapidement les patins qu'il me tendait dans l'optique de suivre ma première, et peut-être dernière, leçon de patinage.
Je plissais des yeux en entendant sa réponse. Était-ce une manière de me défier ? Il m'avait cerné à une vitesse incroyable. Je n'étais pas du genre à reculer lorsque je flairais le challenge. J'allais lui prouver que je n'étais pas une mauviette, ce qui était vrai. Ça m'avait mis dans de drôles de situations parfois, je n'avais pas encore cerné la limite entre l'audace et l'imprudence. Et souvent, je basculais dans la seconde catégorie. Je le tirais sans ménagement pour lui prouver mon courage, courage qui s'envola pendant une brève seconde comme neige au soleil lorsque mon pied glissa si vite sur la glace. Par Merlin, ça risquait d'être encore moins stable que je ne l'aurais cru. Mais l'excitation repris le dessus et je m'élançais. Enfin, c'était un bien grand mot vu ma position et combien je m'accrochais à la rambarde. Même si je ne le regardais pas, pliée et en deux de la sorte, c'était assez difficile, je pouvais totalement imaginer le sourire narquois sur le visage d'Aleksei. Malgré sa très certaine envie de rire, je le sentais près de moi dans mon dos, près à réagir si je venais à chuter. Ma remarque le poussa à se mettre face à moi et après une longue expiration, je tentais de me relever. Poussée certainement par le fait que les seules autres personnes à s'agripper de cette manière étaient des enfants. Heureusement que j'étais inconnue ici, sinon tout Poudlard aurait eu de quoi me charrier. Mon cœur manqua l'arrêt cardiaque quand je me sentis basculer et dans un réflexe de survie total, mes doigts trouvèrent la chemise du jeune russe qui réussit à nous stabiliser tous les deux. Miracle. Après un instant, j'éclatais de rire avec lui. Je n'étais pas encore les fesses sur la glace, c'était déjà en soi une mini victoire à mes yeux.
J'écoutais ses conseils attentivement, je n'allais pas pouvoir rester accrochée à lui toute la soirée. Même si étrangement, la position ne me dérangeait pas. J'avais passé seize ans à fuir le contact masculin et les rapprochements avec Octavus avaient toujours su me faire réagir. Quelque chose avait changé. Le fait de ne plus être fiancé ou bien, d'avoir tant vécu ces derniers jours. Mais le fait est que j'étais dans les bras d'Aleksei et que je n'y pensais même pas. Pour moi, ça restait une simple leçon de patinage. Et effectivement, j'étais trop raide c'était évident. Je pliais alors légèrement les genoux sur ses conseils, retrouvant un certain équilibre sans être d'une stabilité absolue. Au moins, je ne tombais pas lorsqu'il me lâchait finalement ce qui me fit sourire bêtement.
«- Tu es impressionné par tant de prouesses n'est-ce pas ? »
Sarcasme pur et dur, je préférais encore ironiser sur mes lacunes plutôt que d'avouer pleinement mon incompétence en la matière. J'écoutais ses directives et lui donnais mes mains sans réfléchir. Ça n'est qu'un temps après que le «beauté » me parvint pour de bon. Par tous les Mages, il n'allait définitivement pas se lasser de ce qualificatif. J'essayais de ne pas trop y penser mais au moment de devoir fixer un point, je tombais sur son visage et piquais un fard. Ça n'allait pas aider. Il me faisait pourtant glisser sur la glace mais incapable de le regarder plus longtemps, je baissais les yeux vers le sol. Ce qui était en soi une très mauvaise idée. Mon buste suivit le mouvement, s'inclina un peu trop et pour me rattraper, je basculais vers l'arrière. Ce qui n'arrangea pas bien plus les choses. En deux temps trois mouvements, je lâchais les mains d'Aleksei, agitais les miennes pour essayer de ne pas chuter, mais finissais quand même les lames en l'air dans une tornade de mèches rousses. Ça au moins, c'était fait. Pourtant une fois à terre, je ne pouvais m'empêcher de rire. En fait, craindre la chute avait été idiot. Ça ne faisait évidemment pas mal, c'était même plutôt amusant. Je n'allais pas non plus faire exprès de me retrouver sur les genoux mais ça n'avait rien de gravissime. Il m'aura fallu d'une fois pour le comprendre.
«- Je suis sûre que les danseuses du Casse-Noisette doivent m'envier autant de grâce ! »
Je parvenais enfin à calmer mon hilarité et à reprendre mon souffle. À ma grande surprise, je n'étais pas gênée. Je me fichais de savoir si quelqu'un m'avait vu, encore plus que le jeune homme ne rit avec moi de ma chute. En cet instant, j'étais plus Alosia que Bateson, c'était assez rare comme réaction. Au moins, cette mésaventure m'avait fait complètement oublier la raison première de mon trouble. Je ne rougissais plus, n'avais presque plus souvenir du «beauté» fatidique qui m'avait littéralement fait chavirer. Et je n'allais pas abandonner pour autant. J'avais plutôt intérêt à savoir patiner d'ici la fin de cette soirée si je voulais montrer à Aleksei ce dont étaient capable les écossais ! Je tendais d'ailleurs une main vers lui, vers le haut évidemment puisque lui était toujours sur ces deux jambes.
«- Cessez dont de rire et aidez moi professeur voulez-vous ? »
Prendre des faux airs de grande dame était complètement vain vu la position dans laquelle je me trouvais. J'étais plus un enfant, un garçon manqué, qu'une jeune femme. Je me fichais de mes cheveux défaits, de mes vêtements de travers ou des trous qu'il y aurait bientôt dans mes collants. Je ne me souciais que d'une chose : recommencer et au plus vite.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Mer 17 Sep - 20:37
I know it all ends tomorrow, so it has to be today.
Ashly Lorenzana ▽ Never try to do anything that is outside of who you are. A forced smile is a sign of what feels wrong in your heart, so recognize it when it happens. Living a lie will reduce you to one.
Mes mots semblaient avoir tapé juste et je me retenais pour ne pas montrer mon amusement. C’était juste trop drôle de la provoquer de cette manière. Elle restait vraiment naturelle dans ses réactions ce qui était rafraichissant dans un monde où tout était fondé sur l’apparence et la fausseté. Je persistais à penser que pour ça et tout un tas d’autres raisons, Octavus et Aloisia avaient beaucoup plus en commun qu’ils ne souhaitaient bien se l’avouer. Mais je n’étais pas particulièrement le plus à même de critiquer puisque j’étais célibataire et heureux de l’être. Je voyais bien qu’elle prenait mes paroles comme un défi. Je n’en attendais pas moins d’elle. Elle avait du tempérament cette jeune écossaise. Je supposais que c’était lié à la nation puisque je pouvais en dire tout autant d’Octavus. Il n’y avait pas à se préoccuper des autres. Chacun s’amusait à sa façon et s’il était vrai que les russes montaient généralement sur des patins dès leur plus tendre enfance, les touristes étaient beaucoup moins doués. Dès que je serais en mesure de l’éloigner un peu à l’écart des regards, j’étais persuadé qu’elle serait beaucoup mieux sur la glace. En attendant, son équilibre était précoce. Certains auraient sûrement profité de l’occasion pour avoir des gestes légèrement osés à l’égard de leur partenaire. Je n’étais pas de ceux là évidemment. Je restais gentleman jusqu’au bout. Après avoir manqué de chuter une fois, je me décidais finalement à réagir et à lui donner des instructions pour tenter de l’aider. Elle sembla se stabiliser un peu plus en baissant son centre de gravité et je la sentais suffisamment en confiance pour la relâcher, restant néanmoins proche au cas où... Elle se mit à sourire et je l’imitais rapidement. Sa bonne humeur était contagieuse. Je ne comprenais vraiment pas comment le brun pouvait rester impassible devant elle. Elle me demanda si j’étais impressionné, plaisantant, mais je fis semblant de la prendre au sérieux, prenant un air sérieux et songeur pour réfléchir à ma réponse. Je lui rendis finalement un sourire indulgent, dans l’intention de la mettre sur la brèche. « Tu es toujours debout. Une vraie guerrière, mais pour la grâce on repassera pour l’instant. » Une nouvelle fois, l’envie de la comparer avec son ancien fiancé, de mentionner que lui aussi était une catastrophe ambulante sur glace me prit, mais je décidais de me taire. Mieux valait ne pas gâcher ce bon moment en lui rappelant ce qui l’attendais quand elle partirait de Russie. Et j’en venais presque à souhaiter qu’elle ne soit jamais venue. Après tant d’anticipation, savoir que la situation semblait définitivement bloquée me laissait perplexe. Ce n’était pas ma place d’intervenir, mais je le faisais quand même, avec subtilité. D’un côté, il y avait mon meilleur ami et je ne pouvais pas me le mettre à dos pour avoir pris parti pour sa fiancée, malgré tout, Aloisia me rendait la tâche très difficile. Elle était trop sympathique pour que je la déteste, par loyauté envers Octavus.
Même si elle chutait, elle n’allait pas se faire mal et je n’avais pas eu le culot de lui louer un casque dans cette éventualité. Elle se serait surement enflammée contre moi si j’avais osé. Cela aurait peut-être été amusant. La sentant suffisamment à l’aise pour me suivre, j’attrapais ses mains pour la faire avancer, patinant à l’envers après m’être assuré que notre zone était déserte. Je vis exactement le moment où elle réalisa le qualificatif dont je venais de l’affubler quand elle me regarda. C’était l’inconvénient d’être roux sûrement, cette facilité à être transparent à cause de sa pâleur. C’était à la fois rassurant et mignon de voir qu’elle n’était toujours pas blasée par les compliments. Un petit sourire en coin fit son apparition sur mes lèvres avant que je ne le réprime. Ses yeux se baissèrent immédiatement. Elle perdit l’équilibre brusquement et je n’eus même pas le temps de réagir avant qu’elle n’entre en contact avec le sol, me lâchant brusquement avant que je n’aie le temps de réagir pour la rattraper. La scène était comique et après que je me sois assuré qu’elle allait bien, je me mordis la lèvre pour tenter de rester impassible, mais c’était difficile. La chute avait fait s’envoler ses cheveux dans une tornade folle et elle semblait tellement « inopinée » que je ne pus plus me retenir quand elle commença de pouffer de rire. « On m’a toujours dit que je faisais chavirer les femmes, mais jamais à ce point là… » C’était sorti tout seul, sans que je puisse m’en empêcher. L’occasion était trop belle pour que je la laisse passer. Sa comparaison aux danseuses étoile d’un peu plus tôt était similaire à la comparaison entre du caviar et un hamburger. Je me sentis d’humeur à la taquiner puisque la provocation avait toujours été la meilleure arme pour la faire réagir. « C’est sûr que tu ne deviendras pas la nouvelle star sur glace de si tôt. » Je n’étais peut-être pas un coach très doué. Si je devais en juger avec mon stupide meilleur ami, j’étais même terrible. Elle était tombée, ce n’était pas la fin du monde. « Tu es officiellement baptisée. » Le principal dans le patinage, c’était de ne surtout pas avoir peur de la chute. Maintenant qu’elle savait que ça irait si cela se reproduisait, elle serait sûrement beaucoup plus sûre sur ses pieds. Elle m’ordonna de la relever. En entendant le vouvoiement, je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire goguenard. Vu sa position, c’était risible. « Évidemment miss. Je m’en voudrais de vous laisser au sol. » Poussant un faux soupir, je lui tendais mes deux mains, me basculant légèrement sur l’arrière pour soutenir son poids. C’était toujours le moment le plus critique même si Aloisia ne pesait pas bien lourd. Combien de fois Octavus m’avait-il fait tomber en essayant de redresser ses jambes dégingandées ? Je ne les comptais plus. Et si tomber de tout mon poids sur le brun ne posait pas de problème, écraser Aloisia serait déjà plus ennuyeux. Reculant en même temps que je tentais de l’aider à se redresser sur ses patins, je finissais plus par la trainer sur les genoux qu’autre chose. Mauvaise technique. Je m’approchais finalement du bord, posant une main dessus avant de resserrer ma prise sur sa main pour la soulever, me rappelant étrangement quand ma mère me relevait après que j’ai chuté quand j’apprenais à marcher.
« Tu n’es pas blessée ? » Avec tout ça, cela m’était complètement passé au dessus de la tête et je préférais vérifier, l’observant de la tête au pied. À part des collants ruinés, elle semblait relativement indemne, mais je préférais m’en assurer de vive voix. Octavus me tuerait si je ramenais une ex fiancée en piteux état de notre spectacle à l’opéra. Je préférais ne pas avoir à expliquer que nous avions fait autre chose après. J’avançais une main en direction de ses cheveux pour aplatir un épi de mèches emmêlées qui lui donnait un air comique. « Toujours partante ou tu abandonnes ? Je peux aller chercher des coudières et genouillères si tu veux… » Un nouveau défi, mais je doutais qu’elle abandonne au premier obstacle. Je ne savais pas si c’était une très bonne idée de la chercher autant, mais j’avais toujours aimé le danger. Peut-être que je ferais mieux de la laisser prendre ses marques seules d’abord ? J’attrapais sa main avant de me mettre à glisser à ses côtés. Des inconnus allaient sans doute penser que nous étions un couple s’ils faisaient attention à nous, mais cela me laissait complètement de marbre et je doutais qu’Aloisia s’en préoccupe. Relevant la tête, j’eus un sourire en recevant un flocon sur le nez. Apparemment, il recommençait à neiger. C’était définitivement une soirée féérique pour faire ses adieux à notre belle ville.
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Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Jeu 18 Sep - 21:58
ALEKSEI & ALOISIA❧ Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.
Les mots d'Aleksei avaient eu un effet insoupçonné sur ma personne. Ils m'avaient fait tomber, littéralement. Et j'admettais que cela pouvait paraître ridicule pour un bien grand monde mais c'était comme ça. Assez étrange de savoir qu'un si simple compliment puisse autant me toucher en sachant que je ne manquais pas d'attirer constamment les regards et les attentions de la gente masculine à Poudlard. Mais ici, c'était différent. Aleksei était différent. Il se fichait bien de mon nom ce qui était en soi déjà une bien grande chose. De mon argent aussi vu qu'il en avait assez pour ne pas se préoccuper de cet aspect-là de sa vie jusqu'à la fin de ses jours. Pour lui, je n'étais rien d'autre que la jeune fiancée de son meilleur ami. Ou encore mieux, j'espérais secrètement qu'au fond, malgré mon ancienne statut, je reste à ses yeux la «poupée» qu'il était venu secourir ce jour-là dans la ruelle. Je n'avais pourtant aucune intention romantique vis à vis du jeune russe. Je restais toujours désespérément torturée par la décision d'Octavus et même si je parvenais à me détacher de mes tourments, le brun restait toujours dans un coin de ma tête. Mais Aleksei me faisait me sentir comme une jeune femme normale. Mes préoccupations étaient toutes autres en sa présence et les instants qu'il me faisait passer amenaient leurs lots de questions. C'était sûrement ça que les autres vivaient. Lorsqu'ils sortaient en rendez-vous, passer du temps avec des êtres chers. Une simple patinoire, un magnifique ballet. Pas de protocole, ni d'alliance forcée. Une envie simple d'être avec l'autre. J'aimais être à ses côtés, parce qu'il n'avait aucune raison d'être auprès de moi si ce n'était pour moi. C'était quelque chose qui m'avait toujours fait douter avec mon ancien promis. Chaque mot, chaque geste, maintenant je les remettais en doute, c'était une torture horrible. Bien loin de la simplicité réconfortante de ce «beauté».
Je tombais sur la glace, insouciante des regards des autres ou de l'apparence que je pouvais véhiculer. Nous étions dorénavant fixés, je n'étais pas un miracle du patinage. Contrairement à ma menace précédente, l'entendre éclater de rire en échos à mes propres éclats ne fit que redoubler mon bonheur. La peur de tomber m'avait complètement quitté, j'étais certaine maintenant qu'il serait plus facile d'oser me lancer. Je n'étais pas poursuiveuse dans l'équipe de Quidditch des Serpentards pour rien, c'était en tombant qu'on apprenait à se relever. Je roulais des yeux en l'entendant, soulagée tout de même que cette péripétie ai fait oublier ma gêne originelle. Aleksei le farceur, le tombeur de ces dames, n'était jamais loin. J'étais certaine qu'il ne se priverait pas d'utiliser cette anecdote contre moi si l'occasion se présentait dans le futur. « Par Merlin, moi qui pensais être différente de toutes les autres ! » Jouer la prétention était une seconde nature, pour moi comme pour lui j'imaginais. J'étais d'accord avec lui, je n'allais pas pouvoir m'inscrire à des compétitions de patinage tout de suite. Mais à mes yeux, il était encore tôt. Nous avions toute la nuit, du moins, jusqu'à ce que l'on nous mette dehors, pour que je m'améliore. J'appuyais mon air hautain lorsqu'il me vouvoya à son tour. C'était une attitude que j'arborais très souvent avec Octavus et à cette pensée, j'essayais de ne pas me laisser envahir par le souvenir de notre rencontre en haut de cette tour après mon attaque sur Murdoch. À l'époque, j'avais cru que tout était possible. Je savais maintenant que j'avais eu tort. Mes mains avaient attrapé spontanément les siennes et ce ne fut qu'en me sentant traîner sur la glace que je revins à la réalité. Nous n'allions pas aller très loin de la sorte. « Quelle force, je suis impressionnée ! » Moi aussi je pouvais me moquer. J'affichais toujours mon petit air narquois alors qu'il me remettait finalement sur mes deux pieds. Lui pourtant semblait bien plus sérieux désormais. Il me regardait de la tête au pied, son attitude illustrant à la perfection ses propos. Il voulait vraiment s'assurer que je ne m'étais pas blessée. Et j'étais touchée, encore une fois. Peu de gens semblaient concernés par ma personne avec autant d'honnêteté. « Je vais bien ne t'en fais pas. Tu sais, je suis beaucoup plus robuste que je n'en ai l'air ! » C'était vrai et totalement faux à la fois. Beaucoup me prenaient pour une fille fragile et coquette, mais mieux ne valait pas me faire sortir ma baguette. Mes camarades de classe me craignaient autant qu'ils m'adiraient, ce qui n'était pas très flatteur en y pensant. Et en même temps, je jouais les dures à cuir alors que depuis peu, je n'étais rien d'autre qu'une épave. Mais ça, Aleksei n'avait pas besoin de le savoir même s'il devait s'en douter malheureusement.
Sa main aplati mes mèches rebelles dans un geste complice et je ne reculais pas, le laissais faire. Si j'avais eu un frère, j'aurais voulu que ce soit Aleksei. Quelqu'un de drôle, de généreux, d'aussi intrépide que moi. Je ricanais en l'entendant et haussais un fin sourcil. Il n'allait pas s'en tirer comme ça. « Pourquoi, tu es déjà fatigué ? C'est vrai qu'à ton âge, on se couche plutôt tôt... » L'attaque était basse mais pour une fois que c'était moi qui utilisais l'arme de l'âge, c'était plutôt exaltant. Surtout que c'était purement pour le piquer dans son orgueil, je savais très bien que les nuits de mon nouvel ami pouvaient se terminer au petit matin. Comme réponse à cet affront, il saisit ma main et se remit à patiner, me tirant plus qu'autre chose au début. J'étais concentrée, sur ma posture, mes genoux, le glissement des lames sur la glace. Même si je ne craignais plus la chute, je ne voulais pas non plus passer ma soirée au sol. J'allais y arriver. Je ne remarquais pas tout de suite qu'il s'était remis à neiger. Et quand je levais enfin le nez pour admirer le spectacle, un sourire émerveillé sur les lèvres, tout sembla plus facile. Je patinais sans m'en rendre compte, même si Aleksei guidait toujours le pas. Pendant un temps, ni l'un ni l'autre ne brisa le moment. Mais d'humeur taquine et bien plus assurée, je finis par plonger mon regard malicieux dans ses yeux bleus. « On fait la course Solokov ? Le premier arrivé à la sortie là-bas, d'accord ? » J'étais une compétitrice dans l'âme et je n'aimais pas perdre. Je n'attendais même pas sa réponse donc avant de donner le coup d'envoi, histoire de me donner un peu d'avance. « A vos marques, prêt, partez ! » J'utilisais la rambarde derrière moi pour me lancer, usant de la vitesse donnée par l'impulsion pour ne pas à avoir trop à bouger mes pieds pas tellement certains encore. Le vent rosissait mes joues et je pouvais voir la buée provoquée par mon souffle court, mélange d'excitation due à la course et de froid. Je n'osais pas me retourner pour voir où il en était, s'il avait accepté mon challenge ou non. N'étant jamais loin du bord, je rattrapais une deuxième fois le bois qui encadrait la piste pour me donner une seconde impulsion. Ce n'était pas du patinage à proprement parler mais c'était déjà ça. Un patineur fou passa à une vitesse ahurissante devant moi, me coupant dans mon élan et me provoquant une frayeur sans nom. Je m'arrêtais, surprise d'être encore debout et d'avoir su spontanément freiner. Ma tête tourna de droite à gauche, à la recherche du blondinet. Puis je repris mon chemin, me forçant à patiner le plus vite possible, la ligne d'arrivée bien en vue.
Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Ven 19 Sep - 23:37
“ Aloisia & Aleksei ♦ I know it all ends tomorrow, so it has to be today. „
La chute, instant fugace où l’équilibre disparait sans que l’on y puisse rien. Apparemment je n’avais pas été suffisamment attentif. Je ne pouvais que la remercier pour m’avoir épargné la même situation. Cela ne m’empêcha pas pourtant de me mettre à rire une fois certain qu’elle n’avait rien d’autre que son orgueil de froissé. Elle m’ordonna prestement de la redresser et je ne m’y pris pas de la meilleure des manières, finissant par la trainer sur les genoux. Voilà qui n’allait sûrement pas arranger l’état de son collant. J’avais bien fait d’insister pour qu’elle mette une tenue pratique. Ma force pratique supposait certainement un sarcasme pour me faire payer ma plaisanterie d’un peu plus tôt. Plongeant les yeux dans les siens, je mimais un faux rire. Nous étions quittes. Clairement, comparé à Octavus, je n’étais pas très fort c’était certain, mais ça ne voulait pas dire pour autant que j’étais totalement nul. Comme pour lui prouver qu’elle avait tort, je la remettais finalement sur pied, ravalant un petit sourire de fierté pour ne pas lui faire trop plaisir. J’oubliais cependant rapidement nos plaisanteries échangées pour m’assurer qu’elle ne faisait pas bonne figure en cachant sa douleur. Je ne pensais pas qu’elle était du genre à se taire quand elle avait mal, mais j’avais appris assez tôt que la fierté des écossais était leur plus grand défaut. Aloisia me rassura assez vite sur sa situation. Malgré ses mots, je restais légèrement circonspect en entendant qu’elle était plus solide qu’elle ne le paraissait et cela se vit certainement sur mon visage. Cela dit, c’était sûrement vrai puisqu’elle jouait au quidditch. Elle avait dû prendre son lot de blessures en tout genre durant les matchs. Si les élèves de Poudlard jouaient de la même façon que ceux de l’institut, elle avait même un sacré courage. Je lui tendais une perche qu’elle saisit au vol, m’attaquant sur mon âge. J’avais sur le bout de la langue une répartie, mais en lui répliquant qu’elle trouvait Octavus tout à fait à son goût, j’aurai sûrement renié toutes les promesses que je m’étais faites un peu plus tôt dans la soirée. A la place, je plaçais un petit sourire condescendant tout en répondant. «Très bien action girl, c’est reparti ! Tu vas mordre la poussière !» Elle n’allait clairement pas comprendre la référence à la figurine moldue donnée aux petits garçons et je me garderais bien de l’expliquer. Il y avait quelque chose d’assez amusant à l’imaginer en tenue militaire et du maquillage de camouflage sur le visage et mes lèvres tressaillirent de rire alors que je m’emparais de sa main dans l’intention de recommencer à bouger. Je ralentis légèrement mon rythme pour lui laisser le temps de trouver un rythme similaire, profitant du paysage au lieu de garder les yeux fixés sur la débutante à mes côtés.
L’atmosphère auparavant agréable devenait presque féérique quand il se mettait à neiger. Même après des années, je n’étais toujours pas blasé de profiter de cet air de fête. Un seul coup d’œil à la rousse m’indiqua qu’elle ne semblait pas non plus blasée par cette manifestation météorologique. Profiter de ces petits moments était comme une bouffée d’air frais avant d’affronter la tempête qui couvait. La rentrée approchait pour moi aussi. La nouvelle année allait apporter son lot de défis en tous genres, et ma vie personnelle ne serait pas non plus de tout repos si je devais en juger par l’attitude d’Octavus. J’étais bien décidé à me montrer présent pour lui qu’il le veuille ou non. Je découvrais en lui en part sombre que j’avais déjà détectée, mais qui ne semblait que s’étendre depuis qu’il était reparti en Écosse. À croire que retourner dans son pays natal l’avait poussé à régresser… Il ne me parlait pas de sa situation et je ne posais pas de questions, décidé à attendre qu’il me parle. Cela dit, je n’allais pas attendre encore très longtemps vu la façon dont il avait géré la situation avec Aloisia. Je lui laissais encore jusqu’à ma future apparition en Écosse pour régler ses soucis, et ensuite j’allais foncer tête baissée pour obtenir la vérité. Je me doutais qu’il n’y avait pas que ses fiançailles qui le tracassaient. Je le connaissais trop bien pour ne pas détecter le silence coupable qu’il gardait quand on abordait certains sujets. Je n’enviais pas réellement la position d’Aloisia. Mais au final, elle réaliserait peut-être que tant qu’il avait tous ces problèmes, il était préférable que leurs fiançailles prennent fin. On se rendait réellement compte de ce qu’on avait que lorsqu’on le perdait. Ma mère m’avait toujours répété ce mantra, sans doute dans l’intention de me pousser vers la femme idéale. Pour le moment, force était de constater que je ne l’avais pas trouvée.
Plonger dans mes pensées était sûrement la pire chose à faire quand il s’agissait de patiner avec une débutante avide de prouver ses compétences. Mais mon élève semblait avoir pris confiance en elle après sa chute. Loin de se laisser entraîner par la mélancolie ambiante, Aloisia semblait envahie d’énergie à dépenser et je voyais presque les rouages de son cerveau tourner à plein régime. Quel que soit la direction de ses pensées, je savais que je n’allais pas être déçu. Et en effet, elle proposa une course ce qui me fit lever les sourcils de surprise. J’eus presque envie de lui rire au nez. Comme si moi, habitué des patinoires depuis que je savais marcher risquait de perdre face à elle. Risible. Et pourtant, elle partit au quart de tour et je n’eus que le temps de la suivre en secouant ma tête comme si j’étais face à une enfant récalcitrante. « Tricheuse ! » Peut-être que moi aussi je réagissais comme un gamin en fin de compte. La course était déséquilibrée dès le départ et je savais que j’allais gagner. Il y avait au moins une chance sur trois qu’elle finisse par tomber à cause de la vitesse. Mais focalisé sur la rousse que je rattrapais rapidement puisqu’elle se propulsait par saccade grâce au bord de la patinoire, je n’étais pas vraiment attentif à ce qui nous entourait. Et je m’en rendis rapidement compte. Soupirant en voyant la rousse manquer de se faire renverser par un exhibitionniste qui patinait à toute vitesse, mais par miracle rester debout, je n’aperçus pas qu’un enfant qui m’arrivait à peine à la taille me fonçait dessus, s’excusant rapidement en russe sans même se retourner. Sale gosse. J’avais chuté, dommage que je ne l’aie pas entrainé dans mon élan… La tête sur la glace, je réalisais alors que je venais sans doute de laisser, moi Aleksei Solokov, la victoire à quelqu’un qui n’avait jamais fait de patinage trente minutes plus tôt. Sacrilège ultime. Je finis par me redresser, bien décidé à atteindre la ligne d’arrivée, même si c’était pour subir les affres de la défaite. Aloisia s’était retournée, sans doute surprise de ne pas déjà me voir crier victoire. Elle ne risquait sans doute pas de m’apercevoir à cette distance du sol. Reprenant pied, je reprenais aussi espoir. Après tout, j’avais l’avantage de la vitesse, le pessimisme ne devait pas encore m’abattre. Je partais vaillamment dans l’intention de la rattraper et je crus bien un instant que c’était possible, glissant de façon fluide sur la glace, slalomant entre les différents patineurs qui me barraient le chemin. Mais elle avait tout simplement pris trop d’avance à cause de cet incompétent qui m’avait fait tomber. J’arrivais seulement quelques secondes après elle, mais l’essentiel était là, j’avais perdu. Levant les mains en l’air en signe de défaite, je m’inclinais dans sa direction. « La poupée écossaise l’a emporté. Je m’incline face à toi oh beauté solaire ! Ma déesse. » D’accord, j’en faisais beaucoup trop, mais elle devait finir par me connaître à force.
Sujet: Re: It's time to see what I can do ♜ Aleksia Dim 28 Sep - 11:12
“ Aloisia & Aleksei ♦ I know it all ends tomorrow, so it has to be today. „
Évidemment, je m’étais attendu à cette réaction. Elle était extatique et j’en oubliais presque que je venais de perdre, contaminé par sa joie presque enfantine. Je pouvais bien lui concéder cette victoire. Malgré mon côté mauvais perdant, j’admettais volontiers que l’adrénaline de la course l’avait faite progresser. Non seulement elle n’était pas tombée, mais elle avait aussi pris confiance rapidement sur la glace pour se mettre à vraiment patiner. Cela méritait des applaudissements. J’espérais vraiment qu’elle allait continuer cette activité une fois rentrée en Ecosse, s’améliorer et penser à moi de temps en temps. En d’autres circonstances, j’aurai même proposé qu’elle se charge de donner des leçons à Octavus. Peut-être qu’avec une jolie fille, il prendrait plus à cœur son apprentissage de patinage et perdrait sa maladresse légendaire. Je me mis à rouler des yeux devant ses mots qui tentaient de m’amadouer. Je n’avais pas été d’une grande aide, le bord un peu plus. Mais bon, je n’allais pas refuser des remerciements. « Le professeur est très fier des progrès spectaculaires de son élève. » Elle m’attrapa le bras et je réalisais que la victoire lui avait vraiment donné des ailes. C’était comme si elle avait toujours patiné. Quel changement comparé à son entrée sur la glace… J’aurai dû me douter qu’elle ne manquerait pas une dernière occasion de boire un verre et acquiesçai en souriant, n’ayant pas à cœur de la faire languir. Je n’eus même pas besoin de faire trop attention à son visage presque suppliant. « Très bien. C’est ta tournée ! » Je n’étais jamais le dernier à célébrer et elle non plus en bonne écossaise qu’elle était. J’étais sûr que ses parents seraient horrifiés de découvrir ce que leur fille avait fait durant son séjour ici. Une raison supplémentaire pour accepter ce qui serait sûrement son dernier verre avant quelque temps. Pourvu qu’Octavus ne sache jamais ce qui s’était passé ce soir. Pour un peu, il penserait que je cherchais volontairement à l’intoxiquer, alors que je n’avais pas du tout besoin de lui glisser un verre dans la main. Comme je le disais, ce qu’il ne savait pas ne pouvait pas le blesser et je n’avais aperçu aucun visage familier susceptible de vendre notre vilain petit secret. Je me laissais entrainer sur la terre ferme par la tornade rousse, tiré par la main comme un enfant rebelle, un sourire amusé sur les lèvres. Oh je pouvais tellement imaginer Octavus dans cette position que s’en était terrifiant. Mais s’ils avaient eu ce genre de rapports tous les deux, leur relation n’aurait sans doute pas pris cette tournure tragique…
Elle commanda pour nous deux, ce qui me rendit un peu plus amusé. Un œil externe aurait sans douté pensé que nous étions un couple et qu’elle portait clairement la culotte dans notre relation. Il ne semblait pas pouvoir en être autrement et vu la forte tête qu’était mon meilleur ami, ils devaient se disputer assez souvent. Il ne savait jamais lâcher l’affaire ce qui portait parfois préjudice. Pour éviter de repenser à la situation, je me mettais à râler légèrement devant son air légèrement condescendant. Je ne savais pas si elle avait vu ce qui m’était arrivé, mais qu’elle sache bien que je ne l’avais pas laissée gagner. « Si cet enfant ne m’avait pas renversé, tu n’aurais pas fait un pas que j’aurai déjà été en train de t’attendre à l’arrivée… » Non, je n’étais pas mauvais perdant d’ailleurs. Juste réaliste. Ça ne diminuait pas ses progrès pour autant. « Mais, j’aurai ma revanche la prochaine fois. Rappelle-toi de ces mots. Tu as intérêt de t’entrainer… Tu ne seras pas toujours sauvée par des interventions extérieures. » Je pris un air mutin. C’était aussi une promesse. Je ne savais pas ou nous allions trouver une patinoire dans leur coin isolé, mais j’étais débrouillard et s’il le fallait, je gèlerais moi-même un lac pour le deuxième round. Sur ce, nos verres arrivèrent et avant que je n’aie le temps d’attraper de l’argent, elle m’avait devancé pour payer nos consommations. Après tout, comme elle l’avait dit, le vainqueur payait les tournées, c’était toujours comme ça que ça se passait. Mais c’était bien la première fois qu’une fille me payait une consommation. C’était sans doute comme ça que mes proies se sentaient d’ordinaire. Un sentiment assez troublant pour quelqu’un comme moi. Elle porta un toast, me remerciant. Une petite voix me soufflait qu’il fallait sans doute mieux remercier Octavus grâce à qui nous étions réunis ce soir. Il avait dû se douter que j’allais lui faire passer une bonne soirée, donc il se préoccupait tout de même un peu d’elle, sinon il l’aurait laissée toute seule dans sa chambre. « Je t’en prie. Tout le plaisir était pour moi ! Santé ! » J’avalais l’alcool cul sec, me délectant de la brûlure qui contrastait avec le froid sur ma peau. Après cette petite course et chute conséquente, ça faisait du bien d’avoir un peu plus chaud. « Je crois que je t’ai suffisamment corrompue. L’alcool passe de mieux en mieux. » J’eus un sourire en coin. Elle avait clairement pris la main depuis son arrivée, tant qu’elle n’en abusait pas...
Un silence confortable s’installa entre nous jusqu’à ce qu’elle n’avoue à demi-mots une vérité qu’elle n’avait sans doute pas voulu dire à voix haute. Mon regard la sonda. A l’entente de ses mots, je me sentais une envie profonde d’aller chez Octavus pour lui dire ses quatre vérités. Il avait peut-être pensé agir pour le mieux, mais en vérité il avait tout gâché. Je ne savais même pas quoi dire. Renier ma promesse de ne plus mentionner le brun ? J’aurai aimé l’assurer que demain serait aussi beau qu’aujourd’hui, mais en vérité je n’en savais absolument rien et vu ce qu’elle m’avait raconté, il y avait peu de chance. Je ne voulais pas lui donner de faux espoirs. Je n’étais pas dans la tête de mon meilleur ami et il ne semblait pas disposé à trop en dévoiler. Je n’étais pas très confiant de la tournure des évènements une fois que je ne serais plus en mesure de les surveiller. Une nouvelle fois, la meilleure façon que je trouvais de l’aider fut de fermer les yeux et de plaisanter. Je n’étais pas très doué pour gérer correctement les sentiments. A la place, je savais ce que je pouvais faire pour elle. Lui faire oublier ses soucis autant que possible, quitte à ce que le réveil demain soit difficile. Je ne savais pas du tout ce qui allait se passer, la façon dont ils allaient se retrouver après tout cela. « Dans ce cas là, tu serais ivre morte et gelée. » Oui, niveau réparti, c’était clairement moins bon que d’habitude. Elle changea de conversation et je me sentis légèrement énervé contre moi-même de ne pas parvenir à lui changer totalement les idées. Indéniablement, ses pensées tournaient toujours vers le brun à un moment ou un autre. « Moi fatigué ? » Je poussais un son dédaigneux, l’air de lui demander si elle était sérieuse. J’étais le roi de la fête. Personne ne me prendrait ce titre au moins. Et même si j’avais été fatigué, je n’allais pas stopper sa dernière soirée maintenant quand on pouvait rester éveillés toute la nuit. « On peut prendre autant de verres que tu veux. On peut même faire une nuit blanche si tu veux. Tout est possible ce soir. Aucune limite. » Je levais deux doigts en direction du barman pour demander un refill qui ne tarda pas d’arriver. « J’espère que tu connais tes limites. Ça ferait mauvais genre que je transporte une étrangère inconsciente. » Je trinquais avec elle avant d’avaler mon verre.