Love is an open door. | Terminée

Elle vient d'une famille de sang-pur très stricte + Elle a été mariée presque de force à un sorcier au sang-pur comme elle + Elle n'a la madie de Parkinson que depuis un an ou deux + Son époux est décédé un peu avant que sa maladie de s'installe + Elle vit très mal sa nouvelle solitude et a tendance à refuser de prendre son traitement + Elle est très intelligente et travaille comme peintre à domicile, ses toiles se vendent bien + Elle n'aime pas le chocolat, mais elle se gave de café non-stop + Elle a commencé à fumer car on lui a dit que ça ralentissait les effets de la maladie sur ses mains, lui permettant ainsi de continuer à travailler.

Quand j'étais petite, on m'a dit que j'avais un sang pur et que je devais le garder ainsi. On ne m'a pas dit grand chose d'autre, à part peut être à me tenir droite, à placer le couteau à droite et la fourchette à gauche, à parler distinctement et à danser de façon gracieuse. Oui, on peut le dire, j'ai été élevée comme une petite princesse pourrie gâtée. J'avais tout ce que je voulais. Absolument tout, sauf peut être une histoire pour m'endormir ou un bisou magique lorsque je faisais une chute. Ma mère m'a appris à monter à cheval en amazone, mon père m'a appris à chasser les perdrix au tir à l'arc. Ma mère m'a appris à coudre, mon père m'a appris à voler sur un balais. Je vais le dire franchement, j'étais bien plus douée pour ce que m'apprenais ma mère. Les trucs féminins, ça allait à peu près, mais le reste restait très approximatif. Avant que je ne sois acceptée à Poudlard comme mes parents avant moi, on m'a également appris à reconnaître certains objets et monstres magiques, à me montrer respectueuse avec mes professeurs et à bien organiser mon emploi du temps afin d'obtenir d'excellents résultats scolaires. Pas beaucoup de place pour l'amusement dans tout cela, vous pouvez me croire. Mon père espérait que j'aille à Gryffondor, ma mère désirait que j'aille à Serdaigle. Une fois de plus, je décevais mon père dans tous ses projets. Mon uniforme fut donc paré de bleu et de bronze. Honnêtement, si on m'avait laissé le choix, j'aurais choisi Gryffondor, histoire d'avoir la paix.
Après cela, le cauchemar s'est simplement transformé en enfer. Mes parents me spammaient de lettres pour que je leur donne mes résultats au fur et à mesure. Pas de place pour les erreurs d’inattention chez les Duncan. Il faut toujours tout savoir mieux que tout le monde, lorsque l'on porte ce nom de famille. Malgré quelques accidents de parcours que j'ai payé cher, je crois que je m'en suis plutôt bien sortie. Ma seule faute grave dans ma scolarité fut de m'enticher d'un sang-mêlé. Il était gentil et beau garçon, de sang noble, et il s'appelait Steven. C'était un Poufsouffle très ouvert d'esprit, avec un sens de l'humour exceptionnel. C'est à ses côtés que j'ai vécu les deux dernières meilleures années à Poudlard possible. Pour me demander de sortir avec lui, à cause de sa timidité maladive, il m'avait envoyé un bouquet de fleur et un message m'invitant au bal. Comment ne pas fondre devant pareille délicate attention ? Après cette soirée, je n'ai plus été la même. Légère comme une plume, heureuse, je ne travaillais plus autant qu'avant et cela se fit sentir dans mes résultats. Remarquant que quelque chose avait changé, mes parents n'ont pas mis beaucoup de temps à comprendre. C'est à ce moment là qu'ils ont pris la décision de me fiancer à un inconnu, un sorcier de sang-pur. Ils ne pouvaient pas risquer que je me marie avec un être inférieur, un hybride.
A coups de chantage affectif, mes parents m'ont supplié d'accepter de me séparer de Steven et c'est le coeur lourd que j'ai fini par accepter. Incapable de l'annoncer de vive voix à ce dernier, je lui ai envoyé une lettre enflammée où je déversais tout mon amour pour lui et toutes les excuses du monde. Je ne pouvais pas rester avec lui. Ce n'était pas sa faute, je monde était simplement fait d'injustices comme celle-ci. Aucune réponse jamais ne me parvint de sa part et mon esprit, au fil des années, resta inconsolable de cette séparation. Bien sûr monsieur Oakenfield était grand, beau et fort, il avait toute la majesté d'un prince et plus d'argent qu'il n'en fallait pour vivre à deux sans jamais avoir besoin de travailler, mais ce n'étais pas ce que je voulais. Pendant de longues années, onze pour être précise, je me suis habituée à vivre avec Adam. Ce n'était pas le grand amour, mais il était tendre et me respectait. A chaque caprice que je faisais, il s'exécutait avec le sourire au lèvre. Jamais il n'oublia d'être gentil et de m'apporter de l'attention. Mais au plus profond de mon esprit, là où nulle personne ne pouvait l'atteindre, résidait le souvenir étouffé de Steven et de son rire qui faisait battre mon coeur comme les ailes d'un papillon.
Au bout de ces onze ans de mariage qu'aucun enfant n'avait daigné bénir, mon tendre époux vint à mourir d'une façon très naturelle, en mélangeant une potion pour son mal de dos avec une dose bien trop importante d'alcool. C'est en s'endormant qu'il me quitta, comme on laisse derrière soi un mauvais rêve. Abandonnée, délaissée, ma santé mentale n'est pas allée en s'améliorant. Mes parents sont passés me rendre visite occasionnellement, mais rien ne sembla vouloir combler cet espace vide. Je vivais dorénavant dans une gigantesque maison luxuriante, où les rires d'enfants auraient du s'élever au lieu du sinistre clong-clong de l'horloge à balancier du salon. Je fus hospitalisée un an après et on m'annonça que j'étais atteinte de la maladie de Parkinson. Ainsi, jusque dans mon simple travail d'artiste, la vie venait me voler le peu d'espoir que j'avais. Isolée, perdue, à peine âgée de trente ans, j'errais dans ma demeure comme une vieille dame, attendant la mort. Je n'espérais plus rien, plus rien, sinon peut être d'un jour revoir le visage rayonnant de mon merveilleux Steven.