henry .*. i'll make you cry when i run away

(1) si Henry est assistant de potions, ce n’est pas uniquement pour le plaisir qu’il porte à faire des mélanges en tout genre ; il a plutôt la chance d’avoir un père très bien placé au Ministère de la Magie qui lui a ouvert toutes les portes, des facilités que le jeune homme accepte joyeusement, le travail n’est actuellement pas vraiment sa priorité, à dix neuf ans. (2) il a bu son premier verre de whisky à douze ans, quand il pensait encore que son père ne conservait que du jus de pomme dans son guéridon, juste à côté de la cheminée du petit salon ; sa surprise fut à la hauteur de sa réaction… explosive. (3) si son père travaille au Ministère de la Magie, il n’a jamais vraiment su de quoi il en retournait. Il passe en effet la moitié de son temps au Département des Mystères et n’en parle pas, le reste du temps dans son bureau à laisser ses différentes plumes enchantées remplir toute la paperasse. Sa mère, quant à elle, perpétue la tradition familiale de la production de whisky, qu’elle vend autant aux Sorciers qu’aux Moldus. Quand il s’agit d’argent, cette famille de sang-pur est peu scrupuleuse et ne s’embarrasse pas de vérifier la pureté de ses clients. (4) son épouvantard est un cheval, le plus souvent vu représenté cabré. Il a développé un certain traumatisme après que sa petite soeur, Victoria, l’ait fait courir sur une bonne centaine de mètres alors qu’elle le poursuivait au galop comme si elle voulait l’écraser. Il n’en parle jamais, de honte que cette histoire se sache… il veille surtout à ce que sa soeur, toujours élève à Poudlard, n’en touche pas un mot, même si lui n’y est plus élève désormais. Peu importe, ou qu’il soit, il n’a pas envie que le monde magique apprenne cette mésaventure. (5) Victoria est de quatre ans sa cadette, elle est donc en cinquième année, bien sûr à Serpentard elle aussi. Henry ne le dit pas beaucoup, mais il est plus fier d’elle que de qui que ce soit. Il ne lui montre pas, considérant que c’est à la dure que l’on s’élève, comme ses parents l’ont fait avec lui. Victoria, pour lui, c’est à la vie à la mort ! (6) lorsque le Choixpeau l’a envoyé à Serpentard, il a bien sûr ressenti de la fierté, mais aussi une sorte de soulagement de voir qu’il collait bien aux règles de la famille et qu’il n’était pas envoyé chez ces vantards de Gryffondor… Il est en désaccord avec ses parents la plupart du temps, mais il n’en est pas moins un sang pur convaincu que sa place est chez les verts et argent. Il ne se frotte pas aux Moldus, même s’il tolère leur musique uniquement, il ne pense pas avoir déjà adressé ne serait-ce qu’un mot à un né-Moldu. Il était trop jeune pour être un réel partisan du Seigneur des Ténèbres, mais il sait que ses parents étaient en accord avec ses convictions, bien qu’ils n’aient jamais été impliqués dans sa cause. Néanmoins, la famille Cunningham n’aurait sûrement pas rechigné à un vivre dans un monde de sorciers au sang-pur. (7) depuis sa première année à Poudlard, Henry a développé une certaine passion pour les potions. Il faut dire que le Professeur Rogue n’y est pas pour rien. Henry a toujours vu en lui un exemple. Craint par tous les élèves, y compris par les Serpentard eux-mêmes, son amour pour les potions s’est reflété sur le jeune homme, même si ce dernier n’a jamais porté le moindre intérêt aux cours de Défense contre les forces du Mal, à l’inverse de son modèle. (8) en parlant de Rogue, il a été très choqué quand celui-ci a été attaqué par le serpent du Seigneur des Ténèbres, et surtout déçu quand il a appris que le Maître des Potions jouait sur un double terrain, espion pour le compte de Dumbledore et de l’Ordre du Phénix… Depuis, il essaie de retrouver toute la confiance qu’il posait en Rogue, sans grand succès pour l’instant.

« C’est hors de question ! » Tels étaient les mots qui clignotaient en néon rouge dans l’esprit d’Henry, en cette chaude soirée de juillet. Son poing se serra, lentement, longuement, alors que son regard oscillait entre celui de son père et celui de sa mère. Une envie de tout envoyer valser grondait en lui, d‘une manière sourde, face à l’injuste annonce que venait de lui faire son père. Un mariage ? Une fille inconnue tout droit venue de France ? C’était ridicule ! Il n’allait jamais accepter une chose pareille, mais son père ne démordrait pas non plus de sa position.

- Et donc, je n’ai pas mon à dire ? Quand est-ce que vous avez décidé ça sans moi ? Sa voix trahissait sa colère naissante.

Il était à peine sorti de l’école, il n’avait qu’une envie, c’était de vivre sa vie, voyager, rencontrer du monde, et non pas s’enfermer avec une pauvre fille française. L’ambiance dans le petit salon du grand manoir écossais se refroidit petit à petit.

- Tu sais très bien que l’avenir de cette famille dépend de toi, tu dois perpétuer notre nom. Cette fille est de très bonne famille, et dès qu’elle aura terminé ses études à Poudlard, nous organiserons ce mariage.

Henry secoua la tête, désabusé. Oserait-il défier son paternel ? Il jeta un coup d’oeil à sa mère qui affichait un air grave et contrit. Il savait qu’elle non plus n’avait pas eu le choix, quand il s’était agi de son propre mariage, et elle aurait pu prendre sa défense. Elle n’en fit rien.

- C’est le prix à payer pour être un vrai Cunningham c’est ça ?! murmura Henry, les dents serrées.
- Tu as très bien compris, fils. C’est le destin qui nous lie à notre descendance. Et ce n’est pas à ta soeur que cette tâche incombe…

Henry haussa les sourcils, l’air passablement furieux. Au fond, il était soulagé de savoir que sa soeur n’aurait pas à subir une chose pareille. Plutôt lui qu’elle…

- Tu verras, son père nous a envoyé son portrait en photo par hibou récemment, elle est très belle. Je suis sûr que tu t’en accommoderas très bien.

A ces mots, Henry se leva d’un bond du fauteuil et avança à grandes enjambées vers la porte.

- Tu comprendras un jour, quand ce sera à ton tour de marier ton fils à la bonne personne ! Tu n’as pas le choix !

Ses mots se noyèrent dans le bruit du claquement de la porte du salon. Rageur, le jeune homme monta les marches quatre à quatre pour s’enfermer dans ses appartements. Le mois de septembre allait bientôt poindre, il le redoutait autant qu’il l’attendait. Quoi qu’il arrive, s’il souhaitait garder un pied dans la fortune familiale, il ne pouvait qu’accepter. Mais cette femme, peu importait sa beauté, peu importait son intelligence, il la détestait déjà, il ne pourrait pas l’aimer, parce qu’il ne l’avait pas choisie. Quand bien même l’honneur de la famille Cunningham était ce qu’il y avait de plus important, sa fierté personnelle venait d’en prendre un coup, et ça, il ne le pardonnerait jamais à ses parents.