The Monkey's Uncle [PV Milo Ackermann]

Milo avait réussi à obtenir deux semaines de congé au boulot, et comme à chaque fois, il avait choisi d’en profiter pour s’éloigner de Londres et de son agitation. Il aimait la capitale mais même lui de temps en temps avait besoin de se ressourcer et il n’avait encore rien trouvé de mieux que de revenir passer quelques jours en famille loin de la ville. Le frère de sa mère vivait dans le Kent avec ses cousins et ils étaient toujours ravis de lui prêter une de leurs chambres d’amis pour quelques jours. Cela faisait bientôt une semaine que Milo était arrivé chez ses cousins et il avait besoin d’une pause dans sa pause… Il revenait toujours ici avec plaisir, mais sûrement parce qu’il oubliait à quel point la vie pouvait être chaotique ici aussi. Ses cousins n’étaient pas des plus calmes et il avait choisi de passer sa matinée loin de la maison. Il avait enfourché son vélo et s’était élancé sur les routes de campagne, sans but spécifique à atteindre, juste pour se promener. Milo était parti depuis près d’une heure quand il vit soudainement une boule de poil tomber juste devant lui. Une seconde plus tard, son vélo et lui étaient au sol. Étourdi, Milo mit quelques secondes à comprendre comment il en était arrivé là. Il se redressa comme il put, une jambe encore coincée sous son vélo. Son jean était ripé au niveau du genou et il pouvait voir une petite trace de sang sur le tissu. Il grimaça en se rendant compte qu’il avait effectivement un peu mal, ce n’était rien de grave mais il ferait mieux de désinfecter quand même en revenant à la maison, juste au cas où. Milo releva les yeux en entendant une voix inconnue s’adresser à lui, puis à un chimpanzé. Un chimpanzé ? Milo écarquilla les yeux et regarda tour à tour l’homme et son animal de compagnie. Il était déjà allé au zoo étant enfant, mais même en pleine campagne du Kent, il ne s’était pas attendu à tomber sur un singe. Ou plutôt à ce qu’un singe lui tombe dessus. « Tout va bien, tout va bien. » Expliqua Milo, encore un peu sonné par sa chute. Il repoussa son vélo du bras et tenta de se relever. Ce ne fut qu’en posant le pied par terre qu’il réalisa que sa cheville était également tordue et il laissa échapper un juron sous le coup de la douleur. Milo avança de quelques mètres à cloche-pied avant de se laisser retomber tranquillement dans l’herbe. Il défit soigneusement ses lacets, prenant garde de ne pas faire de mouvement trop brusque. Il enleva ensuite très lentement sa chaussure puis sa chaussette et commença à examiner les dégâts. Sa cheville avait déjà commencé à gonfler et il grimaça à nouveau, comprenant que ce n’était pas bon signe. « J’ai parlé trop vite... » Ajouta Milo d’un ton déçu. C’était bien sa veine ça ! Il n’allait pas pouvoir reprendre le boulot en revenant à Londres… Mais bon, il aurait le temps de s’en occuper plus tard. « Vous auriez pu faire attention ! » Lança-t-il à l’inconnu dans l’unique but de se passer les nerfs. Il savait que ça ne servirait à rien, que ce qui était fait était fait, mais il avait de quoi être énervé. Il se mordit la lèvre pour tenter de se calmer. « Vous savez où on est ? » Demanda-t-il en s’efforçant de gardant un ton calme et mesuré. Milo était parti se promener avec l’assurance de savoir retrouver son chemin, mais maintenant qu’il était par terre, incapable de bouger, il se rendait compte qu’il n’avait aucune idée d’où il était.

Comment est-ce que Milo allait faire pour rentrer ? Et pour travailler une fois de retour à Londres ? Il pouvait déjà entendre les railleries de ses collègues en le voyant débarquer en béquilles et expliquer qu’un chimpanzé lui était tombé dessus. Déjà qu’ils s’étaient foutus de sa tronche quand il leur avait dit qu’il allait passer ses deux semaines de vacances à la campagne… Leur raconter cette histoire reviendrait à leur donner raison. Enfin, c’était un problème pour le Milo du futur, déjà il allait falloir qu’il trouve un moyen d’aller à l’hôpital et de prévenir son oncle qu’il avait eu un accident. Milo laissa l’inconnu examiner à son tour sa cheville mais il ne put s’empêcher de rire un peu nerveusement devant sa proposition. Ayant grandi à Londres, ses parents lui avaient toujours appris à ne pas suivre des inconnus, et même à son âge il devait bien avouer qu’il n’était pas très confiant à l’idée de suivre cet homme jusqu’à… Attendez, il avait dit un château ? Milo fronça les sourcils, essayant tant bien que mal de mettre de l’ordre dans ses idées. « Au château ? » Répéta-t-il comme si ça allait lui permettre de tout clarifier instantanément. « Je pense qu’il vaut mieux que j’aille à l’hôpital plutôt. » Ajouta-t-il après, pas franchement rassuré non plus par la promesse de l’inconnu de soigner sa cheville en quelques minutes seulement. Milo savait bien que ça n’avait aucune chance d’arriver et ça ne faisait que confirmer son impression d’avoir affaire à un bien étrange personnage. Il se redressa pour essayer d’observer les alentours mais ça ne fit qu’accroître son sentiment de malaise. Il était perdu au milieu de nulle part, et il ne se voyait clairement pas remonter sur son vélo ou marcher plusieurs kilomètres en quête d’un hôpital. Peut-être que s’il arrivait jusqu’au village dont avait parlé l’inconnu il pourrait demander à quelqu’un de bien vouloir le ramener chez son oncle, et de là quelqu’un pourrait le conduire à l’hôpital ? Ou au moins mettre de la glace sur sa cheville histoire de calmer la douleur… Dans tous les cas il commençait à comprendre qu’il n’avait pas franchement le choix. Milo soupira longuement avant d’admettre : « Bon d’accord, je vous suis. » Lança-t-il sans chercher à cacher son aversion pour ce plan. Il n’était pas de bonne humeur et il n’avait pas envie de faire le moindre effort de politesse. « Vous pouvez m’aider à me relever ? » Demanda-t-il un peu plus gentiment avant de tendre sa main vers l’inconnu pour qu’il puisse l’aider à supporter son poids le temps de se relever. Il le remercia une fois debout et se mit à examiner l’inconnu. Même avec une cheville en moins et à cloche pied, il pensait pouvoir le battre dans une confrontation physique si ça devenait nécessaire, c’était déjà ça… Il tenta à nouveau de poser le pied par terre mais n’insista pas, sentant aussitôt que ce n’était pas une bonne idée. Il sautilla donc à cloche pied vers son vélo et le remit sur ses roues, non sans difficulté. Au moins comme ça, il pourrait s’appuyer dessus. Milo se tourna à nouveau vers le duc, toujours sans avoir réalisé qui il était réellement. « C'est vers où ? » Demanda-t-il avant de jeter un œil autour d’eux pour vérifier qu’il n’avait rien fait tomber par terre.