"On rencontre parfois la bonté au beau milieu de l'enfer." Ft Remus Lupin et Nymphadora Lupin

Noël à Poudlard ne changeait pas vraiment de ce qu'elle avait toujours connu. Comme à l'orphelinat de Bristol, elle avait reçu des vêtements neufs de la part de l'établissement ; tout un attirail d'habits d'hivers aux couleurs de sa maison. S'il y avait l'habituel pull et la sempiternelle paire de chaussettes, les gants, le bonnet et écharpe l'avaient rendu particulièrement heureuse.

Durant les fêtes Poudlard, c'était vidé d'une partie de ses résidents. Le serpentard qui s'amusait à harceler la pauvre April faisait partie de ces chanceux pouvant retourner dans leurs familles en dehors des périodes scolaires. La fillette avait donc pu profiter de ses cadeaux pour faire un tour dans les jardins enneigés du château. Mais ce matin-là, April ne comprenait pas vraiment pourquoi on avait imposé sa présence dans la grande salle durant l'heure des visites. Elle ne connaissait personne et n'avait pas de famille à preuve du contraire.

Vêtue de son tout nouveau pull, elle avançait dans les couloirs une appréhension grandissante alors qu'elle se rapprochait de la porte de la salle à manger. C'est la boule au ventre qu'elle finit par passer le pas et se diriger d'instinct vers la table réservée au Poufsouffle. April se demandait si on n'allait pas la renvoyer pour ses mauvais résultats. Bien qu'elle commençait à admettre que la réalité était peut-être plus compliquée qu'il n'y paraissait au premier abord, la plupart des sortilèges les plus basiques restaient encore en dehors de ses capacités.

Plusieurs autres élèves étaient déjà en pleine conversation avec ce qui était probablement des parents plus ou moins éloignés. Malgré le nombre, de petits groupes et les lèvres qui bougeaient, un étrange silence peu commun régnait dans ce lieu d'ordinaire si animé probablement du à un sortilège afin de préserver une certaine intimité.

Nerveuse, elle se triturait les doigts sous la table parcourant la salle du regard. Un professeur accueillait les visiteurs en les redirigeant vers les bonnes tables. Chacune des portes amenant aux différentes parties du château était gardée par un couple d'armures à l'aspect menaçant. Si elle avait voulu s'enfuir, c'était raté.

Le professeur à l'entrée désigna finalement la jeune poufsouffle assise toute seule. Deux personnes se tenaient dans l'embrasure de la grande porte. Elle ne put s'empêcher de se demander qui ils pouvaient être. Une foule d'émotion contraire l'envahi alors qu'autant d'explication possible lui traversait l'esprit.

De loin, alors qu'ils étaient toujours en train de parler avec le professeur, en jetant des regards dans sa direction, ce fut la peur qui s'empara de tout son être. Un psychiatre et son infirmière étaient venus pour la placer dans un centre spécialisé.
Remplacé bien vite par de la colère et de la frustration face à ce possible oncle et cousine qui se rapprochaient. ils n'avaient même pas pris la peine d'aller la chercher à l'orphelinat en l'abandonnant dans cet enfer et venaient faire connaissance l’air de rien.

April réalisa vite que c'était un jeune couple qui était là pour la rencontrer alors que les deux inconnus se rapprochant d’avantage, Son regard s'illumina d'un espoir passager, ils venaient pour elle, pour l'adopter, c'était le rêve de tout orphelin, mais en voyant le ventre de la future mère, la fillette compris qu'elle faisait fausse route et l'anxiété la gagna de nouveau alors qu'elle se mit à mordiller le col de son pull tout neuf pour calmer ses angoisses.