Un air de déjà-vu. | Sebastian

On était un mardi.

On était un mardi et il faisait beau.

(Zephyr aimait quand il faisait beau, il disait, mais il aimait tout autant sauter à pieds joints dans les flaques d’eau ou envoyer des boules de neige)

Exceptionnellement, Zephyr était de très bonne humeur, il se baladait sur le chemin de traverse pour chercher une idée de cadeau pour son cher et tendre, à savoir l’être qui devait le supporter nuit et jour sur cette terre, et Salazar savait que cette tâche ne devait pas être facile.

Il avait d’abord pensé à un nécessaire à balai, mais au vu de ses finances plutôt instables, il s’était contenté de rester devant la vitrine pendant plusieurs (et longues) minutes. Lui-même aimait bien le Quidditch, enfin plus que le sport, gueuler contre l’équipe adverse et ses fautes pendant de longues minutes, mais il pensa qu’Eliot n’aimerait sûrement pas qu’il se ruine pour quelque chose de ce genre.

Il songea à un bijou, et se dit que c’était sûrement une bonne idée. Il y avait un peu de choix et il flasha sur un bracelet aux éclats verts qui lui plairait sûrement. L’anniversaire d’Eliot n’était pas pour tout de suite, mais il avait envie de lui faire plaisir. Fier de sa trouvaille, il se rendit ensuite dans la librairie de Rosario Lucanta où ils avaient leurs habitudes (enfin plus Eliot que lui, lire lui causait d’atroces maux de crâne, c’était une souffrance abominable que de devoir rester vissé plus de dix minutes à un endroit, en plus sans parler).

Comme s’il ne pouvait plus ne pas parler, justement, l’homme fredonna, à la recherche de quelque manuel ou roman obscur dans ces étagères, quelques airs qui lui étaient familiers, comptines de son enfance qui le faisaient, d’une certaine manière, rester calme. Eliot serait fier de lui, pour une fois, il n’aurait pas mis le bazar dans la librairie.

« Tirez-lui la queue, il pondra des œufs. », chantonnait-t-il presque tranquillement pendant sa recherche.

Il connaissait Eliot et ses goûts parfois tordus. Son doigt s’arrêta sur le vieux dos d’un ouvrage relié de cuir. Il pencha légèrement la tête pour déchiffrer le titre, puis lire le résumé.

« Oh. Le goût de la mort. Pas mal. »

Ca avait tout l’air d’un roman, mais la partie documentaire avait l’air bien poussée et l’auteur s’était sans doute plongé dans les arcanes du mal pour écrire le truc. Il avait ouvert le livre à une page au hasard et était tombé sur une description qui l’avait fait ricaner.

Eliot allait apprécier, c’était sûr. Il y avait même des illustrations de temps à autre, il pourrait lui piquer.