Confidence pour confidence ~ Feat. Maverick U. Russo

Confidence pour confidence

L'amour arrache les masques sans lesquels nous craignons de ne pas pouvoir vivre et derrière lesquels nous savons que nous sommes incapables de le faire. -- feat. @Maverick U. Russo

09 Avril 1995 :

Cette journée s’annonçait ennuyeuse à mourir. Pour commencer, Peter devait se coltiner un cours de divination dont il se serait bien passé, assis à côté de Lucas Ferret, un Gryffondor insupportable qui ricanait dès que Trelawney ouvrait la bouche. Déjà que l’attitude perchée de la professeur lui donnait envie de se jeter par la fenêtre mais si on y ajoutait les comportement puéril de ses camarades, ça devenait une séance de torture. Juste après, Peter avait cours d’histoire de la magie, cours dispensé par Binns, le fantôme le plus barbant de l’école, voir de l’Angleterre toute entière. Même avec la meilleure volonté du monde, le Serpentard ne parvenait jamais à suivre le discours monocorde de ce qui leur servait de professeur. Ajoutez à cela deux heures d’Arithmancie et vous obtenez une journée cauchemardesque. Celui qui avait composé son emploi du temps méritait qu’on l’enferme à Azkaban, personne ne pouvait survivre à autant d'emmerdement, c’était humainement impossible. C’est pour cette raison que Peter avait décidé de sécher les cours ce jour-là, il avait de très bonnes notes et personne n’aurait le courage de contacter ses dégénérés de parents alors la décision avait été facile à prendre. Ça valait bien quelques heures de colle.

Il avait donc passé la matinée caché dans un coin de la bibliothèque à bouquiner, il supposait qu’on ne viendrait pas le chercher ici, quel idiot sécherait les cours pour s’enfermer à la bibliothèque ? Lui évidemment, quoiqu’il se considérait plutôt comme un génie d’y avoir pensé. Peter avait l’habitude de lire pour s’occuper, c’est tout ce qu’il faisait lorsqu’il rentrait au manoir pendant les vacances, ça avait d’ailleurs été son seul moyen de divertissement de ses six à onze ans. Un roman d’aventure peut aisément combler une journée, encore faut-il en trouver un bon. Heureusement pour lui ce jour-là, le Serpentard avait eu la main chaude. “Chasseurs et Défenseurs” relatait l’histoire d’un jeune loup-garou et de son combat contre les chasseurs à la poursuite de son clan, l’auteur avait extrêmement bien dépeint la morale douteuse des sorciers vis à vis des lycans, Peter trouvait la dimension psychologique du récit tout à fait captivante. Lorsque sonna l’heure du déjeuner, il en avait presque oublié où il était et ce qu’il faisait là.

“Hé Peter !”

Le jeune homme leva les yeux sur son ami Finch, accoudé à l’étagère devant lui. Il ressemblait à un gars tout droit sorti d’un boys band avec ses boucles blondes et ses yeux bleu turquoise, son look de mec cool et sa manie de sourire en coin. Ils n’avaient tellement rien à voir physiquement que la plupart des gens trouvaient leur amitié absurde, c’était comme voir un sombral et une licorne fraterniser.

“Je te cherchais ! Je suis pas le seul d’ailleurs…”

Étant donné l’usage abusif de son fameux rictus, Peter supposa, à raison, que la personne à ses trousses n’avait rien de sympathique.

“Trelawney ?

-Rusard espèce d’abruti, tu sais que je l’ai entendu dire qu’il te pendrait par les couilles s’il te retrouvait… Railla Finch.

-Je me disais aussi, Trelawney ne trouverait pas son propre trou du cul, enchérit le Serpentard en refermant son livre. Je vais devoir me passer de bouffe si je comprends bien.

-Tu pourrais… Mais vu que je suis un ami attentionné, il est possible que tu ne crèves pas la dalle aujourd’hui.”

Et sur cette déclaration, le Gryffondor jeta à son camarade un sandwich emballé à l’arrache dans des serviettes de table.

“Tu sais que je te roulerais bien une pelle là tout de suite… Ronronna le fugitif.

-Garde ça pour tes groupies, si j’avais à coucher avec un mec, j’en choisirais un avec du charisme !

-Va chier, j’ai pas de leçon à recevoir d’un gars qui ressemble à Rita Skeeter…”

Et ça, c’était la raison pour laquelle ces deux-là s’entendaient si bien. Ils passaient 95% de leur temps à s’insulter mais finissaient toujours par en rigoler. Finch fronça le nez de dégoût et haussa les épaules.

“Bien envoyé… Félicita-t-il en aidant le Serpentard à se relever. Mais j’ai des plus beaux cheveux qu’elle.”

Peter secoua la tête en ricanant, vraiment il adorait ce crétin. Les deux amis déjeunèrent au calme dans un coin du parc, à l’abri des regards. Il faisait un peu froid pour un mois d’Avril mais ni l’un, ni l’autre n’avaient envie de rentrer. Finch confia à son camarade les difficultés qu’il rencontrait chez lui avec ses parents en plein divorce et sa sœur d’à peine 15 ans tombée enceinte accidentellement. Derrière ses airs de mec guilleret se cachait un jeune homme tiraillé entre sa mère et son père, obligé de choisir avec qui il allait vivre jusqu’à sa majorité. Ces deux-là n'auraient pas dû avoir des enfants, non seulement ils ne savaient pas s’en occuper mais en plus, ils leur pourrissaient la vie dès qu’ils en avaient l’occasion. Peter fit ce qu’il faisait toujours, il s’assit et il l'écouta, il lui dit ensuite ce qu’il en pensait et comme d'habitude, Finch finit par se sentir mieux. Le Serpentard aurait aimé pouvoir faire plus pour lui, seulement sa propre situation familiale avait de quoi faire tomber en dépression un assistant social.

Une fois le Gryffondor reparti, le beau brun tatoué prit le chemin du lac noir, cigarette entre les lèvres et mains dans les poches. Il croisa Hagrid sur sa route, le demi-géant lui demanda ce qu’il faisait là et il n’eut aucun mal à trouver une excuse plausible. Un rayon de soleil traversa les nuages, faisant scintiller l’eau sombre au bord de laquelle le jeune homme s’installa. Cet endroit était tellement paisible, s’il ne l’avait pas vu de ses propres yeux, il aurait eu du mal à croire qu’un calmar géant vivait là-dessous. Peter s’adossa à un gros rocher et glissa un bras sous sa tête, c'était absolument parfait. Sa tranquillité fut néanmoins de courte durée, un bruit de pas sur sa droite le tira de sa méditation et il se retrouva nez à nez avec un élève qu’il ne connaissait pas. Le Serpentard détailla le nouvel arrivant de la tête aux pieds et après quelques secondes de silence, lui tendit son paquet de cigarette.

“T’en veux une ?”

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@peter flint

Depuis quelques semaines, Maverick avait l'impression qu'on lui passait le cerveau à la machine. Toute la journée, nuit et jour. Il avait la sensation que tout son monde était en train de s'effondrer, sans pouvoir rien y faire. Il connaissait Viper depuis des années, il l'avait toujours considéré comme son meilleur ami, mais depuis quelques semaines il commençait à se demander si c'était vraiment le cas... Rêvait-on d'enlacer son meilleur ami, de lui attraper la main, de l'embrasser ? Maverick savait bien que non, et c'était ce qui rendait toute cette situation complètement folle. Que lui arrivait-il au juste ? Comment est-ce que ce genre de pensée pouvait simplement arriver, sans prévenir, sans signe avant coureur ? Son cerveau lui souffla qu'il lui avait envoyé beaucoup de signaux, mais Maverick se força à l'ignorer. Il était plus simple de se laisser paniquer sans chercher à mieux comprendre. Il n'était pas certain de vouloir comprendre, mais il était certain de ne pas vouloir rester assis sur un pupitre pendant toute l'après-midi.

Il s'était faufilé en dehors du château après le déjeuner, avait longé les murs de l'enceinte avant de partir en direction du parc quand il fut certain que personne ne l'avait remarqué. Sans pour autant être studieux, Maverick ne séchait pas souvent les cours. Il pouvait imaginer d'ici la réaction de Viper quand il se rendrait compte qu'il avait séché toute une après-midi de cours. "Un vrai débile de Gryffondor," lui dirait-il, mais sur le ton de la plaisanterie, et Maverick hausserait simplement les épaules. Le Gryffondor s'arrêta net sur la pelouse du parc, se retenant à peine de se frapper le front. Et voilà qu'il recommençait. Il avait décidé d'aller se balader dans le parc justement pour s'occuper l'esprit, et ne pas penser à Viper. Encore une mission brillamment réussie. Il se dirigea vers le lac sans vraiment y réfléchir, laissant ses pieds le porter tandis qu'il essayait d'obliger son cerveau à penser à autre chose qu'à Viper. Sans grande surprise, un nouvel échec cuisant.

Il arriva devant le lac et prit une longue inspiration pour tenter de se calmer. Malheureusement pour lui, le calme n'était pas prévu pour tout de suite. Il sursauta en voyant un mouvement sur le coin gauche de sa vision périphérique. Un garçon d'à peu près son âge était adossé contre un rocher, une cigarette aux lèvres. Maverick était sur de l'avoir déjà croisé dans le château, mais il ne lui avait jamais adressé la parole. Il semblait se souvenir que le brun était à Serpentard, mais il n'en aurait pas mis sa main à couper. Il était sur le point de faire demi-tour pour trouver un autre endroit où se poser quand le vert et argent fit quelque chose qui prit complètement Maverick par surprise. Il lui tendit son paquet de cigarettes et lui en proposa une. Maverick secoua la tête par réflexe, sans vraiment réfléchir. "Non merci," souffla-t-il avant de détourner le regard. Il se concentra sur le lac, observant sa surface calme, mais sachant que des monstres se cachaient dans ses profondeurs. Aujourd'hui, il se sentait proche du lac.

Maintenant que l'effet de surprise était passé, Maverick regrettait un peu de ne pas avoir accepté la cigarette offerte par le Serpentard. En temps que Gryffondor, on lui avait très vite appris à se méfier des vert et argent, mais Viper était bien un Serpentard. Et après tout, Maverick n'avait jamais été du genre prudent. Il se tourna vers le garçon, toujours adossé contre son rocher. Il se gratta derrière la tête, l'air gêné. "En fait... je veux bien une cigarette, si l'offre tient toujours." Maverick n'avait jamais fumé de sa vie, même s'il avait souvent vu Viper faire. Il avait entendu dire que ça calmait, et Merlin savait qu'il avait besoin de se calmer aujourd'hui.

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L'amour arrache les masques sans lesquels nous craignons de ne pas pouvoir vivre et derrière lesquels nous savons que nous sommes incapables de le faire. -- feat. @Maverick U. Russo

“Non merci…”

Peter haussa les épaules et reposa son paquet de cigarettes sur le gravier. Le garçon devant lui semblait préoccupé, il n’y avait qu’à voir la manière dont il fixait le lac. Le Serpentard aurait pu lui demander le pourquoi du comment il en était arrivé là mais ç’aurait été forcer la conversation et ça n’avait pas grand intérêt à ses yeux. Quelques secondes silencieuses s'écoulèrent avant que le Gryffondor (à en juger par son uniforme) ne se tourne à nouveau vers Peter.

“En fait… Je veux bien une cigarette, si l’offre tient toujours.”

Pour toute réponse, le brun lui tendit son paquet une seconde fois. À la manière dont le blond saisit le bâtonnet, il comprit qu’elle serait probablement sa première. Pour qu’il en vienne à se mettre à fumer, sa matinée avait dû être bien pourrie. Le Serpentard invita le jeune homme à s’asseoir devant lui, quitte à partager une clope, autant en profiter pour faire connaissance.

“Peter… Se présenta-t-il en lui tendant une main amicale. Serpentard…”

En réalité, Peter n’était pas certain d'être un vrai Serpentard. Le jour de la répartition, le choixpeau l’avait placé là parce qu’il l’avait supplié de le faire. Dans sa famille, être envoyé dans une autre maison était inenvisageable, déjà qu’il n’avait pas la côte chez les Flints mais si on ajoutait à ça une “mauvaise” répartition, il n’aurait probablement pas survécu au début de son adolescence. Peter trouvait ce système de classement arbitraire de toute façon. Malgré tout, il savait que c’était important de le spécifier, parce que certains abrutis se sentaient obligés d’entrer en rivalité avec sa maison. Au moins ça faisait le tri dans ses relations dès le départ.

Le jeune homme porta sa cigarette à ses lèvres en avisant les gestes maladroits du blond. C’était amusant dans la mesure où il se voyait un an auparavant hésiter de la même façon, il savait exactement ce qui passait par la tête de son camarade.

“Je te préviens, la première détruit les poumons, informa Peter en souriant. Mais on s’y habitue vite…”

Il attendit que le Gryffondor place le bâtonnet entre ses lèvres pour l'allumer d’un coup de baguette. Il l’observa ensuite inspirer une grande goulée de fumée et cracher ses poumons exactement comme il l’avait prévu. Il rit, non pas pour se moquer mais parce que la situation lui était familière.

“Ouais je sais, ça arrache… Au bout de deux ou trois ça te fera plus rien, quoique ça en dissuade certains de s’y mettre pour de bon !”

Pour sa part, l’effet de la nicotine s'était vite révélé indispensable à sa survie. Après tout, avec une famille comme la sienne, il n'y avait pas 36 manières de se détendre.

“Dure matinée je suppose ? Tenta le Serpentard. Ma première c’était après m'être fait casser la gueule par mon frère…”

Wyatt aurait franchement mérité qu’il la lui écrase au milieu du front mais c’était une autre histoire. Peter ne voulait pas être intrusif, ç'aurait néanmoins été hypocrite de sa part de faire comme si il n’avait pas remarqué l'état émotionnel du Gryffondor. Il venait de passer une heure à discuter avec Finch de ses problèmes familiaux, une de plus ne changerait pas grand-chose à sa journée. Cependant, si le jeune homme préférait ne rien lui dire, il l’accepterait tout aussi bien. Parfois il est plus facile de parler avec un inconnu plutôt qu'avec les gens qu'on aime, c’est d’ailleurs pour cette raison que les psy existent. Un regard extérieur est un regard objectif et un regard objectif est un regard avisé.

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@peter flint

On avait souvent dit à Maverick d'être plus prudent, de mieux réfléchir avant de prendre des décisions, mais il avait toujours été impulsif. Le fait d'accepter une cigarette d'un Serpentard ou même de se poser avec lui ne lui apparaissait pas comme un danger. La rivalité entre leurs deux maisons était peut-être légendaire, mais Maverick savait aussi à quel point les apparences pouvaient être trompeuses. À quel point les noms et les traditions pouvaient être futiles parfois. Et après tout, son meilleur ami était un vert et argent. Il tendit la main vers le paquet avec un petit sourire en direction de son nouveau camarade. "Maverick," répondit-il, acceptant l'invitation silencieuse de Peter à s'asseoir face à lui.

Il porta la cigarette à ses lèvres, essayant de donner l'impression qu'il savait ce qu'il faisait. Sans trop savoir pourquoi, Maverick n'avait pas envie que Peter voie que c'était sa première cigarette. Malheureusement pour lui, il ne fit pas illusion longtemps, et il grimaça légèrement en entendant Peter le prévenir que la première cigarette était un peu dure. Il sortit sa baguette et alluma la cigarette, espérant faire bonne impression et donner tort à son nouveau compagnon, mais la quinte de toux qui le saisit quasiment immédiatement anéantit ses espoirs. Il avait l'impression que toute sa gorge était en feu, et la cigarette avait laissé un goût désagréable sur sa langue. Il écarta la cigarette de son visage tout en crachant ses poumons et en priant pour que les larmes qu'il pouvait sentir monter ne coulent pas sans son accord. Il se tourna vers Peter, les joues légèrement rouges, le souffle court. "Je me demande bien pourquoi," siffla-t-il, pas vexé de voir que Peter était amusé par sa crise de toux. Maverick était fier et imbu de lui-même sur certains points, mais il en fallait un paquet pour le vexer. C'était l'intention qui le blessait plus que le reste, et il voyait clairement que Peter n'avait pas rigolé pour se moquer. À sa place, il aurait sans doute aussi ricané.

Malgré le souvenir désagréable de cette première latte, Maverick comprenait toutefois pourquoi des gens devenaient accro au tabac. Il était lui-même du genre à devenir addict assez vite, incapable de faire quoi que ce soit dans la demi-mesure. En approchant une nouvelle fois la cigarette de ses lèvres, il était conscient du fait qu'il était sans doute en train de se créer une addiction qui le tiendrait pendant des années, mais il n'arrivait pas à s'en soucier. Il ricana en entendant la remarque de Peter. "Je ne vois pas ce qui te fait dire ça," plaisanta-t-il. Maverick avait toujours eu un visage expressif, on pouvait tout lire sur sa gueule, et apparemment son humeur du jour ne faisait pas exception. "Mais oui, on peut dire que c'est une belle journée de merde."

La deuxième latte lui brula moins les poumons que la première, et Maverick commença même à sentir son corps se détendre légèrement. Un effet placebo, sans doute, mais vu l'état dans lequel il était il n'allait pas faire le difficile. Il posa ses coudes sur ses genoux avant de fixer son regard dans celui de Peter. D'autres élèves auraient sans doute choisi de se mêler de leurs affaires, mais Maverick avait toujours été curieux. Il s'était fâché avec la subtilité étant jeune, et elle ne lui adressait plus la parole. "Je vois que tu as des relations de famille aussi chaleureuses que les miennes," plaisanta-t-il, son visage ne trahissant que de la rancoeur, mais pas dirigée vers le Serpentard. "Il a quel âge ton frère ?" Maverick était lui-même fils unique, et il l'avait souvent regretté. Il aurait apprécié un allier pour faire face à ses parents, mais à entendre Peter, il n'avait pas manqué grand chose.

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“Je vois que tu as des relations familiales aussi chaleureuses que les miennes. Il a quel âge ton frère ?”

Les membres de la famille de Peter ne brillaient pas par leur intelligence et encore moins par leur gentillesse. Il lui arrivait parfois de se demander comment aurait été sa vie avec des parents aimants. Est-ce qu’il aurait été différent ? Probablement mais certainement moins résilient. Le Serpentard ricana, ça se passait de détails, décrire sa famille lui prendrait trop de temps et d'énergie. Il n’était pas évident de mettre des mots sur les déviances des Flints. Peter tira sur sa cigarette et haussa les épaules.

“18 ans… Il est en dernière année… Tu dois probablement avoir entendu parler de lui, Wyatt Flint est aussi discret qu’un hippogriffe dans une boutique de boules de cristal… Répondit-il.”

Et c’était peu dire. L’aîné des deux garçons avait la fâcheuse habitude de traîner dans les couloirs avec sa clique de Serpentards pro sang-pur dégénérés en semant la terreur sur son passage. Merlin soit loué, il n’essayait plus d’intimider son petit frère depuis que celui-ci l’avait attaché à la fontaine de la cour du clocher et lui avait fait subir le sortilège de crache limace. Même Rogue ne s’était pas interposé, personne ne supportait Wyatt. Depuis ce jour, le 7e année fichait une paix royale à Peter, ses aptitudes en duel le dépassait et de loin. Leur père en avait lui aussi fait les frais et se contentait désormais d’ignorer son plus jeune fils. Ça lui convenait très bien, il n’avait pas envie de sympathiser avec les Flints de toute façon. Le Serpentard avisa son interlocuteur d’un œil interrogatif, il se demandait ce que pouvait cacher sa détresse. Une amitié en péril ? Une histoire d’amour à sens unique ? Ou bien une dispute avec sa chère et tendre moitié ? Peut-être était-ce tout simplement en lien avec sa scolarité ? Que de théories qui titillaient sa curiosité. Il ne l’aurait jamais admis mais Peter aimait écouter les histoires des gens, le fait de trouver des solutions à leurs problèmes stimulait son esprit.

“Je te demanderais pas ce qu’il s’est passé, j’ai la nette impression que tu veux pas en parler mais si tu changes d'avis, il paraît que c’est plus facile de se confier à quelqu'un d’extérieur…”

Il jeta un coup d'œil derrière son épaule en direction de Poudlard avant de poursuivre.

“De toute façon je vais probablement me faire buter par Rusard avant ce soir alors…”

Il passerait un sale quart d’heure lorsque le concierge parviendrait à lui mettre la main dessus. S’en suivrait certainement un tête à tête avec Rogue à qui l’indulgence faisait défaut et pour finir, il devrait faire face à ses professeurs un tantinet intolérants envers les Serpentard. Un programme réjouissant, ça valait bien qu’il fume une autre cigarette.

“Par contre, compte pas sur moi pour te passer de la pommade. Je te dirais honnêtement ce que j'en pense…”

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Personne ne remarque votre tristesse, votre douleur. Mais tout le monde remarque vos erreurs.

KoalaVolant

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@peter flint

Maverick ne savait plus quoi penser de ses dernières semaines. Il avait l'impression d'être à la dérive, de ne plus savoir à quoi se raccrocher pour retrouver sa tranquillité d'esprit d'avant. D'avant qu'il ne se rende compte que ses sentiments envers Viper n'étaient apparemment pas aussi platoniques qu'il les avait toujours crus. Il avait espéré être un peu seul avec ses pensées, mais la présence du jeune Serpentard était peut-être une opportunité plutôt qu'un désagrément. Après tout, il avait bien besoin de se changer les idées, et pour cela rien de mieux que de se concentrer sur les problèmes de quelqu'un d'autre. Maverick faillit lâcher sa cigarette quand Peter lui indiqua qui était son grand frère. Évidemment que Maverick voyait de qui il parlait, le frère de Peter était sans doute un des Serpentards les plus virulents et les plus détestables que Maverick avait croisé au château. Décidément, il avait peut-être eu de la chance que ses parents aient préféré n'avoir qu'un enfant. "Ah bah oui, je vois très bien qui c'est," répondit-il en soufflant, son expression trahissant assez bien ses sentiments envers le frère Flint.

Maverick était en train de se demander comment essayer d'en savoir plus, et même s'il était vraiment raisonnable d'essayer d'en savoir plus, quand Peter reprit la parole. Maverick ne l'avait pas vu observer son expression, et il fut surpris par le changement de sujet. Il ne put pas retenir un éclat de rire en entendant Peter dire qu'il se ferait sûrement tuer par Rusard avant la tombée de la nuit. "Ça va alors, je ne risque pas grand chose," répondit-il sur le ton de la plaisanterie, mais son coeur commença à tambouriner au fond de sa poitrine. Et si le fait de parler de son problème à un parfait inconnu était en fait la meilleure des solutions ? Peut-être qu'en en parlant à haute voix, il se rendrait lui-même compte qu'il se faisait des idées, qu'il extrapolait tout simplement sur une amitié intense qu'il n'avait jamais connue auparavant. Peut-être que ce jeune Serpentard pouvait l'aider à se remettre les idées en place. Peut-être...

L'idée d'avoir une oreille attentive et quelqu'un qui lui donnerait un avis impartial et honnête était tentante. Des hommes plus prudents que Maverick auraient sans doute fait comme s'ils n'avaient pas entendu l'offre de Peter, mais Maverick était tout sauf prudent. D'autant plus parce que ses nerfs étaient à bout. "Je crois que j'ai des sentiments pour m... ma meilleure amie." Maverick bégaya légèrement. S'il avait envie d'avoir un avis, il n'était pas masochiste pour autant. Si le jeune Serpentard se mettait à hurler sur tous les toits que Maverick avait peut-être des sentiments pour un mec, Maverick n'osait même pas imaginer les conséquences. "Mais je suis sûr qu'elle ne ressent pas la même chose, et je ne veux pas que ça vienne gâcher notre amitié." Maintenant qu'il le disait à haute voix, ça lui paraissait complètement stupide. Qui allait croire que le fait d'avoir des sentiments pour une amie était un véritable problème ? Maverick aurait aimé avoir un avis honnête, mais il ne pouvait pas l'être lui même. Ou bien peut-être n'en était-il tout simplement pas capable. Son expression se fit encore plus sombre. Il avait fait une connerie en pensant qu'il pourrait parler de son problème, il ne pouvait pas se permettre d'en parler, c'était aussi simple que ça. "Mais laisse tomber, c'est rien," ajouta--t-il finalement, ses mots désavouant complètement l'expression sur son visage.

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