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 « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »

Nymphadora Lupin
wizards & good
Nymphadora Lupin
hiboux : 7310
maison : Ancienne Poufsouffle <3
house points : 208
localisation : probablement chez moi car en congé sabbatique pour quelques temps à profiter de mon fils. A besoin de réfléchir à la suite de sa carrière.
multicomptes : Rolf Scamander
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MessageSujet: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyJeu 26 Aoû - 1:13

« What I see don’t make me understand what you really feel for me… » Tonks-icons-natalia-tena-309263_100_100 && « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 5290_100_100
N. Tonks && R. J. Lupin.

Chapitre 3 :
« What I see don’t make me understand what you really feel for me… »

    « Merci »… Un mot signifiant tant de choses pour Rémus, et en même temps si peu pour Tonks. Elle aurait aimé tellement plus et d’un certain côté, il signifiait déjà énormément. Mais merci de quoi ? Merci d’être là ? Etait-ce la manière qu’il avait de montrer aux gens qu’il les appréciait, de les remercier parce qu’elles le comprenaient ? Ou simplement de leur signifier qu’elles comptaient pour lui et qu’il lui en étaient reconnaissants … ? Il faudrait bien finir par le prendre entre quatre yeux et le lui demander précisément. Mais pas ce soir. Trop d’émotions ce soir avaient jalonné sa journée – leur journée- et il était temps de rentrer. Il y avait eu suffisamment de faits. Sans avoir l’impression d’avoir avancé d’un pas, il ne lui semblait pas avoir reculé. Mais peut-être le problème venait-il de Rémus et qu’il ne voulait pas lui-même avancer … ? Il était peut-être coincé depuis de nombreuses années dans le passé et les critiques des gens qu’il ne cessait de recevoir parfois – ou même les regards – faisaient qu’ils ne pouvaient se départir de ses impressions qu’il était bel et bien seul et le serait toujours. Tous rapprochements de quelques sortes que ce soit devait l’effrayer alors et il prenait peur … Peur de blesser ? D’être blessé ? Peur de souffrir, d’être rejeté … C’était comme si son cœur s’était refermé dès le moment où il avait compris qu’il s’était convaincu qu’il était un monstre, et qu’on ne pouvait –devait ?- l’aimer.

    Une sensation vide, une sensation de froid intense l’envahit soudainement. Elle aurait voulu avoir le pouvoir de rouvrir son cœur d’y glisser directement tout ce qu’elle pensait, et qu’il ne devait pas se considérer ainsi, que beaucoup de gens avaient tord. Elle aurait voulu l’emprisonner dans son étreinte, lui redonner goût à la chaleur humaine dont il avait été privé depuis trop longtemps, réchauffer son cœur transi. Un chauffage humain. Tonks ne put s’empêcher d’esquisser un sourire à sa pensée soudaine.

    Perdue dans ses pensées, la jeune femme se pencha vers sa fenêtre jusqu’à ce son front touche la vitre froide. Elle tressaillit à ce contact mais la fraîcheur qui la saisit ne parut que bien minime contrairement à l’étau qui enserrait son intérieur et cela ne la fit pas bouger d’un millimètre. Un étau d’incertitudes. La seule réaction à ses paroles avait été… « Merci ». Rien d‘autres ? Alors qu’elle venait de lui montrer qu’elle venait de lui signifier qu’elle aimait passer du temps avec lui … ? Elle aurait aimé faire davantage mais il semblait persuadé que le mieux à faire était de rester enfermé en soi. Si elle s’était attendue à entendre un peu plus qu’un merci de sa bouche, alors elle s’était lourdement trompée … Mais en même temps, elle savait qu’il n’était pas très doué dans les relations humaines. Alors, au fond, elle savait très bien que ne serait-ce un « merci » plus que ce qu’elle aurait pu attendre. Et pourtant pas assez. « Merci », pourtant à n’en pas douter cela représentait déjà beaucoup sans doute pour lui. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’être déçue de le voir disparaître si tôt qu’elle se fut confiée en ces termes à lui. Cette déception qui avait semblé poindre en elle y était-elle la cause ? Elle n’en savait rien … Quoiqu’il en soit, pendant quelques secondes, elle s’était trouvé désarmée par le manque de réaction de Rémus et elle était demeurée de longues minutes durant debout au milieu du couloir, sans rien faire, sans même faire un geste pour essayer de le retenir. De toutes les façons, si c’était ce qu’il voulait, alors qu’il descende donc … Ayant choisi de ne pas sauter d’étapes, elle s’était ouverte un tant soit peu et la seule parole reçue avait été « Merci ». La jeune Auror s’était aussitôt renfrognée. Le couloir sembla d’un coup si froid et si hostile que Tonks n’avait aucune envie d’y rester. L’absence d’une seule personne pouvait-elle réellement créé ces effet à un endroit ? Sans doute… Pourquoi sinon le sentirait-elle ?

    Décidément, il faudrait qu’elle retourne chercher un décodeur Rémus, et le dernier modèle amélioré. Parce que là, elle avait du mal à tout saisir. Quoiqu’il en soit, il lui avait dit de ne pas abandonner si elle était certaine de ce qu’elle ressentait. Qu’elle lui explique. Mais il fallait mesurer ses mots. La conséquence la plus douloureuse serait la fuite. Abandonné … c’était mal connaître Tonks. Qui plus est, il lui avait lui-même dit de s’accrocher jusqu’à ce que le moindre infime espoir soit anéanti … Mais pour le moment, elle ne savait pas comment interpréter tout ceci. Il semblait si contradictoire. Il ignorait qu’il était concerné. Tonks sentit soudain comme un étau l’enserrer alors qu’elle imaginait pour la énième fois la réponse qu’il lu aurait fait si elle lui avait dit que ces mots s’adressait à lui-même. Certainement pas de s’accrocher. Enfin, de toutes les façons, elle ne l’aurait certes pas écouté et se serait accrochée quand même car d’un, il était de toute façon trop tard pour faire demi-tour, et de deux elle était bien trop têtue lorsqu’elle était décidée à quelque chose – encore plus lorsque c’était quelque chose qui vous poussait de l’intérieur de vous-mêmes – et qu’on ne pouvait combattre sans souffrir davantage encore.

    Elle ne redescendit pas pour manger avec les autres ce soir-là. D’un, elle avait pris l’habitude de rentrer directement. Et de deux, elle n’avait plus faim du tout … Elle avait matière à réfléchir, et en sortant de la maison et marchant à pas ralentis dans les ruelles londoniennes, elle eut le temps d’y songer. Ce soir-là, ni elle ni Rémus en fin de compte ne se trouvèrent au repas du QG avec les autres. Comme si ce dont ils avaient besoin seulement était l’air frais de la nuit, et le besoin d’avancer en solitaire. La nuit lui sembla pourtant particulièrement froide … Peut-être qu’on allait se poser des questions si les autres ne les voyaient ni l’un ni l’autre « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 395177 Surtout un… ! Mais honnêtement, Tonks n’était pas d’humeur à supporter tous les piques de son cousin. Elle avait juste besoin de prendre l’air. Elle rentra chez elle à une heure assez tardive cette nuit-là et même elle ne parvint à s’endormir que sur les coups de quatre heures. Pour se réveiller à six heures. Incapable de se rendormir comme de tenir en place, elle alla se faire chauffer un café. Elle était encore à moitié endormie et il lui fallait une boisson forte qui la réveillerait plus sûrement que le thé qu’elle prenait normalement.


    ~~~~


    Une semaine était passée. Enfin, plus vraisemblablement deux… Ou plutôt un mois. Mais il s’était tellement déroulé en l’espace de si peu de temps que Nymphadora peinait à véritablement en prendre la pleine mesure. Tout se bousculait encore dans son esprit… Harry, Hermione qui étaient venus la trouver au quartier général… Ombrage … l’allée de embrumes… Ginny… Bellatrix … Et puis, surtout la perte de conscience qui avait clôturé le tout. Elle s’était réveillée ensuite dans un endroit sombre … Une cave. La voix de sa charmante tante n’avait pas tardé à se faire entendre. Mais malgré les tortures, malgré ce qu’on lui fit subir, elle tint bon… Et bien entendu, sa « chère » tante si friande de l’endoloris, ne se fit certes pas prier et ne put résister de le tester sur quelqu’un dont la mère avait déshonéré sa famille …Alors, par là même, Tonks déshonorait également sa famille. De toute façon, ils eurent beau la questionner, elle ne savait rien pour ainsi dire d’important sur la mission de Harry et Hermione ; elle ne put en tirer grand-chose. Non, la personne pour qui elle s’inquiétait c’était Ginny … Elle était là aussi. Déjà qu’elle se culpabilisait de l’avoir mise en tel pétrin, elle aurait encore plus mal supporté qu’on lui fasse quelque chose …

    Cela faisait actuellement le deuxième jour de repos forcé, et Tonks s’ennuyait déjà. Après les épreuves qu’elle avait subi, le ministère l’avait quasiment obligée à rester chez elle pour récupérer. Quelques jours certes. Mais quelques jours de trop. Il ne devait pas y avoir de repos pour les combattants du Bien, songeait-elle, car ceux du Mal ne se reposaient pas eux. Pendant qu’elle était à la maison, il pouvait s’en passer des choses dehors. Tonks détestait rester à ne rien faire. Elle ne cessait de tourner en rond, de chercher que faire. Elle se forçait à résister à la tentation de se rendre trop souvent au Square Grimmaurd. Il n’y avait du monde que les soirs, mais en journée, à moins qu’elle ne veuille discuter avec Kreacher et bien il n’y avait personne. Sauf Sirius, mais elle n’allait pas non plus le déranger même s’il courrait après toutes formes de distractions possible. Et puis, elle avait tant à penser. Tout le monde avait été content de la revoir, rassurés… Au fond d’elle, elle se sentait cependant coupable. De n’avoir pas pu tous le ramener sains et sauf après ce jour à l’allée des embrumes ; elle avait manqué de réflexion. Même si à son grand étonnement, Mrs Weasley ne lui avait pas passé le savon monumental auquel elle s’attendait et l’avait accueillie avec chaleur, Tonks ne lui en aurait pas voulue si elle lui avait reproché le fait que sa fille avait été enlevée – avec elle – et gardée au manoir Malefoy pendant plusieurs semaines, faisant vivre au reste de sa famille une inquiétude certaine.

    Ce jour-là justement, Tonks était chez elle en proie à une morosité profonde qui provenait du fait en priorité de son inactivité forcée. Elle comprenait mieux que jamais ce que Sirius ressentait lorsqu’il était obligé de resté cloîtré au Square Grimmaurd. Elle, elle était obligée de rester loin de son travail…

    En plus de cela, Ombrage n’avait curieusement pas oublié les coups de pieds que Tonks lui avait mis dans les côtes … La jeune Auror aurait bien apprécié qu’elle ait oublié mais non. Elle ne l’avait certes répété à personne, mais le regard qu’elle lui lançait était bien représentative de la haine qu’elle pouvait ressentir envers la jeune métamorphomage depuis cet incident… Haine réciproque d’accord mais Ombrage avait bien plus d’appuis hauts placés au ministère que Nymphadora. Des regards significatifs aussi du fait que si elle la surprenait une nouvelle fois à des affaires louches mêlant le ministère de près ou de loin, elle l’aurait sur le dos. Mine de rien, c’était peut-être mieux qu’elle soit absente du ministère pour quelques semaines … se disait-elle. Même si cela la faisait se morfondre dans ses pensées les plus profondes… Pensées les plus profondes et devinez qui s’y trouvaient … Rémus, je vous le donne en mille. Et oui, durant ces deux jours, elle eut tout le temps de réfléchir et de penser à toutes leurs paroles échangées, à son attitude réservée aussi bien que contradictoire, aux mots qu’elle avait prononcé avec sincérité… Ce qui avait semblé lui faire peur et fuir…

    Au bout de deux bonnes heures à élaborer une stratégie, la jeune Auror s’était persuadée que tenter de percer à jour le mystère qui entourait le lycan dans ses agissements plus qu’étranges lorsqu’il était avec elle, était la seule solution possible. Et pour cela, elle avait une idée bien précise à l’esprit. Elle savait comment.

    Sur ces pensées, elle abandonna la tasse de café vide dans l’évier et partit s’habiller.
    Après s’être douchée, elle passa une bonne demie-heure devant sa glace avec une envie soudaine de changement après dix bonnes minutes à observer les quelques ecchymoses qu’il lui restait sur les bras lors des nombreuses chutes qu’ils avaient essuyées. Souvenir de la bataille d’il y avait quelques semaines. Ça partirait vite cependant. Dans un mois, il n’y aurait plus rien. Et puis, elle connaissait les risques du métier avant d’y mettre les pieds. Et puis, que pouvait penser Rémus d’elle ? Qu’elle était inconsciente ? … Qu’elle n’aurait pas dû partir seule avec Hermione et Harry mais qu’elle aurait dû laisser prévenir quelqu’un d’autres qui les aurait accompagnés ? … Mais ce n’était pas une expédition. C’était une mission … discrète. Il n’empêche qu’elle se demandait … Elle qui faisait des efforts pour être quelqu’un de responsable et mature pour lui montrer qu’elle était responsable, il lui semblait avoir raté une étape …

    Avec lassitude, elle se passa une main sur le visage puis, la retira. Que c’était compliqué. Et si … Et si d’une certaine manière Tonks faisait exprès de se lancer à corps perdu sans crainte des conséquences pour la simple raison d’essayer de ne plus penser à lui, à tout ce qu’il représentait pour elle … ? Peut-être n’avait-elle pas crainte du danger, peut-être aimait-elle simplement se mettre dans les pires situations en espérant qu’il s’inquiète ? En espérant que cela déclenche en lui… quelque chose ? Peut-être était-ce simplement pour cela alors qu’elle n’avait pas hésité une seconde à accompagner Harry et Hermione, et qu’elle avait refusé d’abandonner Ginny … ? Peut-être attirer l’attention de Rémus était-elle la SEULE chose qu’elle voulait vraiment ? Peut-être espérait-elle qu’il la voit autrement ainsi ? Cherchait-elle juste à rechercher ses limites ? … Etait-elle masochiste à la fin ? On pouvait se le demander parfois… Mais bon, là, elle avait l’impression d’être passée pour une irresponsable plus qu’autre chose.

    … Finalement, elle fit reprendre l’habituelle couleur rose pétante à ses cheveux. Après réflexion, elle se décida en fin de compte pour un violet pâle entre le rose et le violet. De sa main libre alors qu’elle se brossait les dents, elle enveloppa son peignoir rose autour d’elle et le noua à la taille. Elle ne comptait pas sortir dans l’immédiat ; autant alors se mettre à l’aise chez elle n’est-ce pas ? Ainsi vêtue, elle redescendit au salon. Et puis, elle n’était pas censée savoir qu’elle allait recevoir de la visite… Elle était chez elle c’était tout, elle se mettait donc à l’aise.

    C’est alors qu’elle entendit la sonnette de sa porte retentir et en se levant avec étonnement et se dirigeant vers le hall d’entrée, elle observa à travers l’œil de bœuf se trouvant au centre de la porte. Rémus. C’était Rémus. Son cœur sembla soudain s’arrêter et avec un geste inconscient, elle se retourna d’un bond vers la glace accrochée derrière elle sur le mur histoire de vérifier si elle était présentable. Ses mains tremblaient. Elle baissa un instant la tête sur elle. Bon, après tout elle était chez elle, non ? Elle avait le droit de rester en peignoir toute la journée si elle le souhaitait … « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 604703 Habituellement, ça ne la gênait même pas qu’on la voit ainsi. Elle chassa cette pensée de l’esprit et d’un seul mouvement. Après tout, elle était Nym… Enfin, je veux dire, Tonks, et la Tonks normale ne se serait pas formalisée de se trouver en peignoir, devant un ami qui plus est ! Elle tourna la poignée de la porte et d’une voix enjouée et le regard brillant d’un enthousiasme sincère, elle lâcha :

    « Rémus, quelle surprise ! »

    Sans aucunes gènes - apparentes -, elle s’approcha et se hissant sur la pointe des pieds, elle lui fit la bise, non pas pour le gêner, mais parce qu’il était normal que deux amis se fassent la bise en se voyant -_- . De nouveau cette sensation étrange au fond d’elle, cette volonté de se blottir contre lui, de s’imprégner de tout ce qui faisait qu’il était « lui », de tout ce qu’elle aimait, cette sensation étrange au fond d’elle comme si près de lui était l’endroit le plus sécurisant au monde… Quand bien même se serait-elle trouvée au bord d’un précipice avec deux cent mètres de vide en-dessous d’elle. Pourtant, il fallut bien qu’elle s’éloigne.

    « Rentre je t’en prie ! », ajouta t-elle en s’écartant de l’encadrement de la porte pour le laisser entrer.


J'espère que ça te vas « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 562808

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« And I don't care what they think. And I don't care what they say. What do they know about this love anyway? »
« What I see don’t make me understand what you really feel for me… » HlBn
« Hold my hand... For a last time... »

    You're the most courageous man I've ever seen, I've ever dreamed of. Whatever you say, whatever you think. Despite all opposition my feelings are and will remain the same as long as I live. Even through death. You're the one my heart has chosen, you're the one who makes me breathe... You're the one who learnt me to live.  I can't just forget you even if you ask me to. Even beyond life I truly love you. Let me love you. I accept everything as long you're here along with me. Throught life and death I'll hold you till my last breath.
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyVen 27 Aoû - 22:14

    Depuis leur dernière rencontre au QG de l’ordre, beaucoup de choses s’étaient passées. Déjà que Rémus voyait les choses mal embarquées après la déclaration de Tonks, il trouvait que les choses avaient encore empiré. Il n’y avait que dans sa vie que lorsqu’il avait atteint le fond, il trouvait le moyen de creuser encore apparemment. Savoir Tonks aussi éperdument amoureuse d’un autre l’avait sans doute plus touché qu’il ne l’admettrait jamais, mais il essayait de ne pas trop y penser. Ce qui s’avérait être bien plus difficile qu’il ne l’aurait pensé. Dès que son esprit n’était pas occupé, il imaginait Tonks dans les bras d’un homme grand, musclé, séduisant et riche. Tout ce qu’il n’était pas. Il ne parvenait pas à lui assigner un visage bien précis, surement parce qu’il n’y tenait pas tant que cela, mais rien que d’imaginer la jeune femme heureuse avec lui provoquait en lui un mélange étrange de colère et de joie.

    La joie que son amie soit heureuse, qu’elle ait trouvé l’homme qu’elle méritait. Mais la colère, il ne pouvait pas se l’expliquer, en tout cas pas de manière rationnelle. Il y avait bien une explication possible mais elle était si ridicule qu’il n’osait même pas la nommer. Il semblait condamné à gérer ce mélange de sentiments contradictoires jusqu’à ce que ses… sentiments s’évanouissent. Il lui fallait surement un temps d’adaptation, c’est tout. Malheureusement, les choses ne se déroulèrent pas tout à fait comme prévu.

    […]

    Rémus se sentait tellement coupable. Il n’avait pas pu être là pour l’aider, ni elle ni Ginny d’ailleurs. Il faisait partie de l’ordre mais il semblait condamné à ne servir que de boulet, il n’avait pas été foutu d’aider ses deux amies dans le pétrin. Les deux jeunes femmes avaient été enlevées durant une de leurs missions. Elles avaient été retenues pendant plusieurs semaines au Manoir Malefoy, laissant tout l’ordre dans une situation de passivité exaspérante. Rémus, malgré toute sa bonne volonté, avait été incapable de les sortir de là, elles s’étaient finalement échappées sans qu’il puisse être présent… pleine lune oblige. Encore une fois sa condition venait se mettre en travers de sa vie, de son devoir… de tout.

    Il se sentait parfaitement inutile au sein de l’ordre, il n’était pas spécialement doué, pas très courageux, c’était le moins qu’on puisse dire, et lorsqu’il s’agissait d’agir, il n’était pas présent. Il avait l’impression d’avoir trahi Tonks… et Ginny bien entendu. Bien sur il avait été soulagé ( plus que cela même ) de les savoir saines et sauves, même s’il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir honteux de son absence. Aujourd’hui, plus que jamais, il aurait tout donné pour revenir en arrière et ne jamais rencontrer Greyback.

    Rien qu’au nom de son agresseur et bourreau, Rémus sentit un frisson le parcourir. Enfin, ce n’était pas grave, les passants supposeraient seulement que c’était du à la fraîcheur de la matinée. Rémus marchait seul ( « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 752126 ) dans les rues de Londres, avec un objectif bien fixe dans son esprit : l’appartement de la jeune auror. Il tenait à s’assurer qu’elle allait bien, qu’elle se portait mieux et qu’elle se reposait. C’était le seul moyen qu’il avait trouvé de soulager sa conscience… et d’aller le voir aussi. L’enlèvement de Tonks l’avait beaucoup fait réfléchir, beaucoup trop d’ailleurs. Et il pensait avoir compris quelque chose, quelque chose qu’il aurait préféré ignorer : il était… attiré par Tonks. Il la trouvait décidément belle, intelligente, joyeuse, drôle… Il ne lui souhaitait que du bonheur, et c’est pour cela qu’il devait vite oublier ce petit béguin pour passer à autre chose.

    En attendant, il était quand même en chemin pour son appartement non ? Pour une visite amicale, pour s’enquérir de sa santé, pour être sure qu’elle n’avait besoin de rien. Voilà tout. De toute manière, il ne s’attarderait pas trop, elle attendait peut-être son petit ami… Sans doute même. Et quand bien même, leur dernier tête-à-tête lui avait laissé un goût trop amer pour lui donner envie de retenter l’expérience trop souvent.

    Une fois devant sa porte, il souffla un grand coup, vérifiant qu’il était bien à la bonne adresse. Après la dixième vérification, il trouva enfin le courage de sonner. Lorsque la porte s’ouvrit enfin, elle laissa apparaître notre jeune auror, plus resplendissante que jamais, et plus… nue que Rémus ne l’avait jamais vue. Elle était simplement en robe de chambre mais Rémus ne put pas s’empêcher de détourner le regard, gêné au possible. Sa timidité contrastait étrangement avec la joie de vivre et l’entrain de Tonks. Celle-ci paraissait littéralement aux anges, mais Rémus ignorait encore si cette joie était sincère ou bien feinte. Après tout il était ici pour le découvrir.

    Il accepta poliment son invitation à entrer, et referma la porte derrière lui. La maison de la jeune femme était exactement telle qu’il aurait pu se l’imaginer. Chaleureuse, joviale et accueillante. Un peu en désordre certes, mais ce n’était pas non plus l’apocalypse. Et au vu de la nature de la jeune femme, il imaginait que son appartement s’était déjà trouvé dans un état bien plus bordélique. Il sourit en voyant que même les murs de son chez-elle s’accordaient avec ses cheveux. Tout était en rose, ou bien dans des couleurs chaudes. Exactement le contraire de son appartement. Après s’être un peu mieux habitué au décor pour le moins… fantaisiste, Rémus se tourna vers Tonks pour expliquer la raison de sa venue :

    «Je suis venu voir si… Si tu allais bien… enfin tu sais…»

    Maintenant qu’il y pensait, faire allusion à son enlèvement alors qu’elle était de bonne humeur n’était sans doute pas le meilleur moyen d’entamer la discussion. Mais peut-être qu’il aurait du se faire la remarque avant d’ouvrir la bouche. S’il y pensait plus souvent, ça lui éviterait sans doute pas mal de boulettes, dont celle-ci. Enfin, il soupira doucement, essayant de paraître plus relaxé qu’il ne l’était en réalité. Lorsqu’il reposa enfin les yeux sur son hôte, il réalisa soudain qu’elle était seulement vêtue d’un peignoir. Chassant brutalement de son esprit toutes les idées qui y étaient venues, il se sentit rougir légèrement. Détournant le regard en gentleman qu’il était, il désigna la jeune femme du doigt avant de balbutier :

    «Je peux attendre si… si tu veux te… te changer…»
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyMar 31 Aoû - 11:37

    Un vrai entrain brillait dans l’éclat de son regard. Aucune autre visite n’aurait pu autant lui faire plaisir, elle ne se le cachait plus ; cela faisait longtemps qu’elle avait admis au fond d’elle les raisons pour lesquelles son coeur battait aussi fort lorsqu’elle se trouvait près du lycan mais, de manière contradictoire, son estomac noué de peur se demandait souvent comment agir avec lui alors que cependant il savait ce qui était bon pour lui. Il était bien plus dur de combattre ses sentiments que de simplement les admettre. Bien plus dur.

    La métamorphomage s’était reculée de l’encadrement de la porte. Evidemment, il avait fallu que son porte manteau se trouve si près derrière elle et alors qu’habituellement elle se le prenait rarement, il fallait qu’elle recule pile dessus ce jour-là. Elle avait sans doute oublié qu’il se trouvait là, son attention toute obnubilée par une seule chose, ou plutôt une seule personne. Elle sentit son dos le heurter et quelques secondes après, le porte manteau tomba par terre avec fracas. Tonks s’était retournée soudain, espérant le rattraper, mais elle ne l’avait pas rattrapé à temps. Sa main resta en suspend un instant. Maladroite un jour, maladroite toujours. Evidemment, ce côté d’elle resterait toujours en elle... ça faisait partit d’elle... Elle esquissa un sourire gênée à l’adresse de Rémus alors que dans un geste hâtif, elle se baissait et remettait en place le porte manteau qu’elle indiqua à Rémus si jamais il voulait y déposer sa veste. Qu’il fasse comme chez lui quoi !!! (De toute façon, tous ses amis quelqu’ils soient étaient toujours la bienvenue chez elle - donc bien entendu Rémus l’était -). En particulier Rémus même.

    Etrange. Quand on y pensait, c’était étrange. Il y avait quelques semaines de cela, il s’était pour ainsi dire « enfuit » et aujourd’hui, il venait la voir, venait sans doute prendre de ses nouvelles … A moins que ce soit pour autre chose ? Sans doute une obligation de dernière minute, oui. Comment l’interpréter sinon ? Comment interpréter la réaction de quelqu’un qui s’enfuyait littéralement puis qui revenait soudain vous vois quand bon vous semblait ? Tonks ne pouvait s’empêcher de le penser ainsi alors qu’elle le revoyait, à plusieurs reprises, si proche et en même temps si fuyant… A certains moments, il faisait preuve d’affections – à sa manière et c’était un début - à n’en pas douter cela relevait énormément de difficultés. Mais chaque fois, il finissait toujours par prendre la fuite. Ce qui faisait qu’au début, si Tonks avait l’espoir d’avoir grimpé au moins d’une marche, cette illusion semblait très vite s’évanouir lorsqu’elle le voyait « s’enfuir ». Chaque fois, l’excuse qu’il était tard. Bon, d’accord, l’excuse était bonne … Tonks n’avait qu’à s’en prendre au temps qui allait trop rapidement. Et puis voilà. Elle ne pouvait evidemment pas s’en prendre à Rémus. Elle ne pouvait pas l’accuser de toujours s’enfuir au moment pile où elle lui disait – indirectement – qu’elle tenait à lui, en tous cas qu’elle appréciait passer du temps avec lui … Pour plein de personnes, ils y verrait sans doute un signe. Mais pas Rémus, évidemment. Elle se détestait déjà aussi de lui avoir … « menti » sur cette personne qu’elle était censée aimer. Elle avait eu le temps d’y songer, d’y réfléchir et elle avait peur que ça le fasse s’éloigner encore davantage … Que ça les fasse souffrir encore plus l’un et l’autre : pourquoi ne pouvait-elle simplement pas tout avouer, tout se décharger ? Serait-ce si absurde que cela ?

    Parfois, le soir, elle se parlait à son propre reflet, imaginant que Rémus se trouvait face à elle et là, elle lui disait tout. Tout. Mais, quelques secondes après, se prenant la tête entre les mains alors que l’image du lycan s’effaçait de devant ses yeux et que son propre reflet lui renvoyait son propre regard. Regard perdu. De longues minutes, elle restait les yeux perdus dans le reflet de ces derniers qui lui était renvoyée. Un frisson la saisissait soudain, elle détournait les yeux, confuse et honteuse d’être obligée de mentir pour ne pas l’effrayer, pour tester le terrain avant toutes choses. Combien de temps tiendrait-elle avant de succomber ? Combien de temps tiendrait-elle ? Elle n’en savait rien. Cela lui semblait de plus en plus difficile avec ce qui s’était passé … ces dernières semaines. Elle avait eu le temps de penser, elle avait cru ne jamais sortir des caves du manoir Malefoy, elle avait eu le temps de réfléchir, elle avait pensé ne plus jamais revoir ses amis … Et Rémus. Elle avait remis en cause pas mal de choses. Et elle était certaine d’une chose … : Si elle et Ginny ne s’en était pas sortie, elle s’en serait voulu jusqu’à la dernière seconde de ne pas lui avoir dit la vérité. Combien de temps tiendrait-elle, telle était la question.

    Rémus avait refermé la porte derrière lui et lui avait dit qu’il était venu voir si elle allait bien. Tonks n’avait esquissé qu’un simple sourire pour commencer. Pourquoi toujours cette habitude de vouloir s’expliquer sur les raisons pour lesquelles prendre des nouvelles de quelqu’un ? On pouvait juste avoir besoin de voir quelqu’un, c’était ce que Tonks faisait parfois, elle, mais d’autres personnes pensaient sans doute devoir tout expliquer, tout s’expliquer. La jeune femme avait alors l’horrible impression qu’il ne viendrait jamais la voir s’il n’avait pas de raison suffisante …

    Pas de doute qu’il faisait allusion aux derniers évènements. C’était récent, certes mais c’était les risques de la vie. Cela ne la préoccupa pas plus que cela. Ce n’était peut-être pas le bon moyen d’entamer la discussion, - en la faisant se replonger dans ces semaines atroces – mais si vous voulez mon avis, Tonks s’en fichait un peu : c’était fini maintenant. Et il y aurait sûrement bien pires moments encore à venir. Le plus important était qu’il était venu la voir. Même s’il sous-entendrait sûrement le contraire, sa visite égayait sa journée. Quoiqu’il en dise, sa présence insufflait plus de chaleur dans son cœur que quiconque d’autres ne pourrait jamais le faire. A côté de cela, toutes les paroles qu’il pourrait dire, même de manière malhabile, - à la manière Rémus -, tous ces mots ne demeureraient que futiles à côté de cette simple présence qui lui apportait tant de chaleur. Comparé aux murs froids entre lesquels elle s’était trouvée pendant plusieurs semaines, avec Ginny. Ses paroles étaient certes malhabiles, mais l’intention était là. Plus que tout au monde, Tonks était heureuse qu’il vienne prendre de ses nouvelles. Si elle s’était écoutée, elle lui serait tombée dans les bras. Mais quelque chose au fond l’en empêchait, lui soufflant que ce n’était pas une bonne idée peut-être ....

    « Très bien, répondit-elle. Mieux en tous cas », se reprit-elle. « Beaucoup mieux ... Je m’ennuie juste si tu savais !!! Si cela ne tenait qu’à moi-même, je préfèrerai retourner au ministère plutôt que rester chez moi, à ne rien faire... Mais les ordres sont les ordres, » termina t-elle dans un vague haussement d’épaules et avec l’esquisse d’un rire quoiqu’un peu contraint.

    Obéir aux ordres ? Pour ceux ou celles qui la connaissaient de près ou de loin et qui savaient ô combien Tonks pouvait n’en faire qu’à sa tête quant aux décisions que l’on pouvait prendre pour elle « pour son bien », il n’était pas difficile de deviner combien il lui était difficile de rester enfermée. Et puis, elle se sentait en pleine forme en plus ! Hm... Enfin, bon d’accord, Tonks se sent de toutes les façons TOUJOURS en forme. (Presque…) Mais bon... Certes, Rémus avait le chic pour poser les questions qu’il fallait, (ou pas), mais néanmoins, Tonks fut bien plus heureuse qu’il soit venu prendre de ses nouvelles qu’elle se fichait du reste. De toute façon, vu le métier qu’elle faisait, elle était consciente des risques dès le départ. Cela ne l’avait pas découragée. La vie comportait des risques. Il fallait parfois en prendre. Cela pouvait même avoir des retournements de situations favorables. Parmi elles, celle de voir débarquer Rémus sur le pas de la porte de sa maison venant prendre de ses nouvelles ! Situation qui figurait dans son top 50 et en première place. A moins qu’il soit venu pour lui dire autre chose ??? Quelque chose n’allait peut-être pas au QG ??? (Le QG faisait trèèèès vide depuis qu’elle était coincée chez elle ? « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 604703 ) Et il venait lui en faire part. Arrête de rêver Tonks. Tu n’es pas indispensable, loin de là.

    Les personnes ne sont pas uniques, disait certaines. Certaines ne se sentaient même pas indispensables... Enfin, pour certaines personnes, certaines pouvaient cependant être uniques pour d’autres. Ou indispensable. Ou les deux en même temps. Unique ET indispensable. C’était ce qu’elle ressentait, elle, dans son cœur. C’était la cause de ce frisson qui parcourait son échine. La cause de ce serrement au cœur quand elle le croisait. La cause de ce sentiment de vide dès qu’il s’éloignait. La cause de ce sentiment qui la faisait quérir et rechercher la moindre petite chose qui le lui faisait rappeler. La cause de beaucoup de choses qu’elle ne s’expliquait même plus à présent. Qui aurait le droit de l’interdire de ressentir de toute façon ? Interdire de ressentir, c’était interdire d’être vivant ! Et Tonks était tout bonnement vivante, la plupart du temps, et c’était ce qu’on appréciait chez elle. Certes, ses maladresses énervaient parfois un peu mais son caractère enjoué faisait plaisir à tout le monde. Personne ne pouvait changer ce que nous avons dans notre sang, ce que nous étions en nous. Nous étions nous, un point c’est tout. Et quoi de mieux que de rendre le sourire aux autres également ? D’essayer du moins…

    On ne pouvait pas interdire de ressentir non. C’était inhumain. Et s’interdire de ressentir soi-même, c’était tout autant inhumain. C’était s’empêcher de vivre, s’empêcher de respirer, et on ne pouvait pas s’empêcher de vivre. Il fallait laisser libre court à ses émotions. On ne pouvait pas leur faire barrage ; elle finirait toujours par prendre le pas sur nous. Par s’imposer. C’était indéniable. C’est ainsi que le sourire aux lèvres – sans doute pour le rassurer qu’il ne gênait pas -, elle glissa une main dans la sienne et l’entraîna dans la pièce principale : le salon Chaleureux Couleurs vives et chaudes. A plusieurs endroits des photographies … Des photographies sur lesquelles figuraient ses parents, mais également ses amis… amis de l’Ordre, Rémus y compris. Ses affaires les plus précieuses. La photo de trouvait la commode. Belle photo de famille. Les personnages souriaient dessus. Elle avait été prise il y avait de cela quelques mois. Au Square Grimmaurd. Sur la photo, Tonks rayonnait. Son regard semblait bien moins sombre qu’à présent. Plus enfantin, moins sérieux. Un petit séjour au seuil de la mort ou sans savoir si elle reverrait la lumière du jour un jour semblait l’avoir quelque peu changée… Peut-être aussi semblait-elle rayonner autant car, sur la photo, elle avait fait en sorte de se placer au plus près du lycan … Discrètement. Elle se souvenait encore… Tous n’étaient pas présents sur la photo, comme Rogue par exemple (il semblait avoir esquivé le moment de la photo…), mais c’était bien peu important puisque le seul qui lui importait le plus était présent … Non pas qu’elle ne tenait pas aux autres, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit oh my god affraid Mais bon, c’était pas la même chose quoi … Je ne peux pas expliquer vraiment, c’est indescriptible, indéfinissable par des mots véritables… Bref. « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 604703

    Son étreinte qui tenait prisonnière sa main se relâcha une fois arrivée au seuil, elle la libéra, à regrets. Ce n’est que lorsqu’il le lui rappela qu’elle se souvint de la tenue dans laquelle elle se trouvait. Croyez moi ou pas mais elle l’avait complètement oublié ! Elle s’écria alors :

    « Oh, j’avais oublié… Oui, bien sur, je ne comptais juste pas sortir dans l’immédiat, alors se mettre à l’aise chez soi… Installe toi, fais comme chez toi ! Je reviens, je monte me mettre quelque chose sur le dos de plus … ‘convenable’ … Et oh, il y a du thé dans la cuisine, j’en ai fait ainsi que du café, tu peux te servir si tu veux…. Les tasses sont dans le placard du haut à droite du frigo ! », s’écria t-elle en souriant alors que déjà, elle tournait les talons et grimpait dans sa chambre. Une tornade.

    Elle passa environ dix minutes à se changer, à se mettre des vêtements plus convenables... Même à l’étage, il semblait manquer ce quelque chose qui était présent lorsque Rémus se trouvait dans les parages, mais dans une autre pièce. L’atmosphère était… Différente. Tout était plus froid… L’environnement était dénué alors de ce quelque chose que seul Rémus – selon Tonks – apportait. C’était quelque chose qu’elle ressentait en tous les cas. Sans doute était-elle seule. Sans doute d’autres personnes ne me sentirait pas ainsi – et encore heureux-. Elle redescendit donc bien vite de sa chambre qui lui semblait si hostile en ce moment comparé au rez-de-chaussée...

    A l’entrée du salon, elle s’accouda au chambranle de la porte, elle resta silencieuse un instant, observant quelques secondes, songeuse. Rêveuse, elle eut de nouveau la vision … Les images qu’elle ne cessait de voir défiler alors qu’elle était devant sa glace, dans la salle de bain, son reflet qui se substituait au sien et tout ce qu’elle disait … La vérité. Elle demeura les bras ballants pendant une minute entière avant de se reprendre, complètement absorbée par ses pensées. Elle cligna des yeux, comme pour se forcer à revenir à la réalité. A la Vérité. Elle se détacha de l’encadrement de la porte et avança dans la pièce de nouveau. Il n’avait de toute évidence pas écoutée et été chercher du café ou de thé dans la cuisine. Elle s’immobilisa à quelques mètres derrière lui et rompit le silence d’une voix douce et en plaisantant, lui indiquant par la même qu’elle était de retour.

    « Tu sais, tu ne paieras pas plus si cher si tu t’assoies, ou si tu veux quelque chose à boire » … Puis, son regard perdit quelques secondes cette lueur amusée pour gagner en sérieux et elle ajouta… « Et toi, ça va bien ? ».

    La question qui tue ici. Oui ben quoi, il faut bien commencer par quelque chose hein. Sur le moment, elle eut quand même l’impression que Rémus avait déteint sur elle. Enfin, simple manière de faire la conversation. Il était normal, chez deux amis, de se demander l’un après l’autre si ça allait bien … En fait, il ne semblait pas aller si bien que cela mais bon, ça ne changeait pas réellement de d’habitude malheureusement.

    Elle n’avait pas véritablement envie de parler encore de ce qui s’était passé durant ces semaines de ‘captivité forcée’ et de voir encore que tout le monde s’était inquiété, qu’elle était en partie la cause de toute cette inquiétude. Pas envie de l’entendre de sa bouche à lui. Peut-être lui reprocherait-il d’avoir été inconsciente : elle ne saurait quoi répondre elle-même … Elle s’entendit répondre elle-même, en pensées, et un frisson la saisit rien qu’en imaginant sa tête… « Peut-être pour essayer d’attirer ton attention, peut-être… » Ridicule. C’était un coup à ce qu’il prenne la fuite. Non, il ne comprendrait même pas si cela se trouvait. De nouveau, ces deux côtés qui se battait en elle : « Dire la vérité » … « Cacher une partie de la vérité » … Quel était le mieux ? Elle ne savait pas, et en attendant, elle restait plantée là, sans réaction aucune. Que faire. Un nœud semblait se nouer dans l’estomac. Des mots se bloquaient dans sa gorge, d’autres essayaient de passer, mais étaient empêchés par d’autres, à la dernière seconde. Combien de temps tiendrait-elle ? … Dans son indécision, dans son incertitude, elle avait envie de se prendre la tête à deux mains, de l’enfouir dans ses paumes, de fermer les yeux, de ne plus penser… *Non, Tonks, pas encore*.

    « Tu veux quelque chose à boire ? » ajouta t-elle doucement. « Merci beaucoup d’être venu !! Si tu savais, ta visite va sans doute me tirer d’une journée d’un ennui mortel… !! Comme depuis quelques jours en fait » termina t-elle sans enthousiasme.

    Entre la lecture d’un livre ou une sortie en solitaire dans les rues de Londres et une visite de Rémus, que préférer honnêtement ? Soyons sincère voyons, je suis certaine que vous choisiriez la même chose qu’elle ⭐ Même si vous adoriez lire et relire ce livre. C’était encore mieux d’écrire sa propre histoire n’est-ce pas ??!

    « Mais bon, je préfère autant éviter le ministère quelques jours en fin de compte … Ombrage ne m’a pas pardonnée le coup de pieds que je lui ai foutu dans les côtes je crois bien… », ajouta t-elle en riant. « C’est bien dommage qu’elle n’ait pas subit de sortilège d’Amnésie cependant… J’aurai apprécié me souvenir de ce moment en la voyant chaque jour au ministère, mais sans qu’elle le sache elle-même. Ça défoule ».

    Tourner en ridicule une situation sérieuse ? Oui, c’était ce qu’elle aimait bien faire, parfois. Il fallait garder les meilleurs moments, et celui où elle s’était dirigée vers Ombrage pour lui mettre des coups de pieds dans les côtes figuraient parmi ses préférés. Au moins, cela avait tendance à détendre l’atmosphère. En tous cas, cela semblait avoir eu l’effet escompté, non ? Rémus n’avait pas t-il pas eu un léger sourire là ? A moins que ce soit elle qui se fasse des illusions ?? Se souvenant cependant de la dernière fois où il avait cru qu’elle allait tout raconter au ministère de ce qui se passait vraiment au-dehors afin d’essayer de leur ouvrir les yeux, elle se rattrapa cependant et prévint ainsi une éventuelle « remontrance » de sa part.

    « Rassure-toi, elle ne me nuira en rien… Elle ne l’a même répété à personne, sinon j’en aurai déjà eu les échos c’est certain. C’est dans son regard que je lis son ressentiment envers moi : Les regards en disent parfois plus long que les mots. Ce qui signifie qu’elle n’est pas prête de l’oublier. De toutes façon, elle est aussi bonne sorcière qu’un troll à qui on aurait fait boire une quantité assez conséquente de whisky pur feu … ».

    Déjà que sans avoir rien bu, les troll n’étaient pas très doués, alors imaginez les après avoir bu… Autant Tonks n’avait quasiment aucune chance de battre Bellatrix – de toute évidence et malgré son désir les plus ardent – autant elle avait une bonne chance de vaincre Ombrage en duel. (encore que vu le personnage, il n’y avait pas grandes difficultés quand même en fait …). A moins qu’elle n’ait des talents cachés, mais personnellement elle n’en voyait aucun. Mais bon, il ne fallait pas sous-estimer ses adversaires. Et puis, elle était perfide cette femme. Tonks la voyait davantage à agir dans le dos des gens. C’était l’image qu’elle se faisait de ce gros chamallow sur pattes… Un chamallow, c’était tout mou avec rien dans le crâne … De toutes les façons, les chamallows n’ont pas de cerveau déjà donc comme ça c’est réglé… Mais, Ombrage était quelqu’un avec du soutien assez haut placé. C’était peut-être la seule véritable crainte dans tout cela. Mais elle ne parlerait pas. Elle ne voudrait certainement pas dire à quiconque ce qui lui était arrivé : imaginez la honte un peu qu’elle en ressentirait … Tonks était persuadée qu’elle ne ferait rien dans l’immédiat. Pour ces coups de pieds en tous les cas.

    « Non, elle ne fera rien. C’est juste la guerre ouverte entre nous je suppose … Alors, tu veux du thé sinon? ». Sourire.

    Tonks, ou l’Art de sauter d’un sujet sérieux à un sujet plus léger … Beaucoup plus léger. Faut pas la changer. Non, faut qu’elle reste comme ça Rolling Eyes

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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyJeu 2 Sep - 15:21

    Terriblement mal à l’aise devant la tenue ( ou plutôt la non-tenue ) de la jeune auror, Rémus se demandait finalement s’il avait bien fait de venir. Après tout, n’était-ce pas du masochisme en quelque sorte ? De venir s’infliger la vue de Tonks… en petite tenue qui plus est, alors qu’il la savait éprise d’un autre ? Peut-être qu’au fond cela l’était un peu, mais il essayait de se convaincre qu’il n’était venu lui parler qu’en tant qu’ami. Et s’il n’était que son ami, il devait bien se ficher qu’elle soit amoureuse ou non. Voilà donc l’option la plus raisonnable.

    « Très bien… Mieux en tous cas. Beaucoup mieux ... Je m’ennuie juste si tu savais !!! Si cela ne tenait qu’à moi-même, je préfèrerai retourner au ministère plutôt que rester chez moi, à ne rien faire... Mais les ordres sont les ordres »

    Il ne put pas s’empêcher de sourire en entendant les paroles de la jeune femme. Il n’en avait pas attendu moins d’elle, mais elle avait vraiment l’air d’aller… mieux. Il ne l’avait pas vu en captivité mais il la savait assez forte pour se remettre. Il lui lança un regard paternaliste lorsqu’elle commença à s’offusquer de devoir rester chez elle pour se reposer. Il comprenait son envie de retourner travailler, après tout, il avait assez trainé avec Sirius pour comprendre leurs caractères impulsifs. Mais il continuait à penser qu’elle avait besoin de se reposer, et c’était bien la seule chose sur laquelle il était d’accord avec le ministère.

    « Oui mais je suis rassuré de te savoir en sécurité ici pour l’instant… Pour une fois que le ministère fait preuve d’un minimum de bon sens, ça serait dommage de ne pas l’écouter.»

    Il lui lança un petit sourire, montrant qu’il compatissait tout de même. Enfin, rester chez soi ne devait pas non plus être si terrible, en tout cas pas pour lui. Au contraire, il ne connaissait aucun sentiment plus doux que de se reposer au coin du feu, un bon livre en main. Aucun sentiment vraiment ? Il devait bien avouer que si le sentiment de la présence de Tonks à ses côtés ne le dépassait pas, il l’égalait facilement en tout cas. Se retrouver avec elle lui donnait l’impression d’être chez lui, comme une nouvelle maison, moins solitaire et moins renfrognée encore.

    Mais alors qu’il commençait à se sentir légèrement mieux face à elle, Tonks prit sa main dans la sienne et l’emmena jusqu’au salon. Rémus retint un sursaut de surprise en sentant le contact de sa peau contre la sienne, il ferma doucement les yeux, la suivant docilement. Il adorait ce simple contact, en frissonnait presque. Mais il n’aurait pas du, il ne devait pas. Il rouvrit brutalement les yeux pour se ressaisir, s’apercevant qu’ils étaient déjà arrivés dans son salon. Elle lâcha sa main, à contrecœur semblait-il. Mais Rémus avait du rêver, elle n’avait pas relâché son étreinte à regret puisqu’elle était amoureuse d’un autre, il n’avait vu que ce qu’il avait voulu voir. Dans la réalité, elle avait du jeter sa main comme un vieux chiffon.

    Oui voilà c’était ça. Il la regarda partir dans sa chambre surement pour se changer. Il était soulagé qu’elle ne décide pas de rester en robe de chambre, la connaissant, elle en aurait été capable, mais il ne savait pas si lui aurait tenu le coup par contre Shocked Alors qu’elle était à l’étage, il fit un petit tour de son salon, n’osant pas s’asseoir ni se servir quoi que ce soit à boire malgré l’invitation de Tonks. Il jeta un coup d’œil aux photos qui trônaient sur sa commode. L’une d’elle avait été prise à peine quelques mois auparavant, avant que la jeune femme ne soit… enlevée. Elle semblait littéralement rayonner, comme si elle avait été la seule personne en couleur dans un tableau en noir et blanc. Il remarqua alors un éclat dans ses yeux qu’elle semblait avoir perdu désormais… temporairement il l’espérait. Même si elle semblait aller bien, il savait que ce genre d’épreuve était très dur, et il espérait qu’elle s’en remettrait. Elle était jeune après tout, et forte, elle finirait par redevenir la jeune femme épanouie qu’il connaissait.

    Il l’entendit descendre les escaliers et se tourna automatiquement vers elle, oubliant complètement la fameuse photo pour le moment. Alors qu’elle lui rappelait à nouveau qu’il pouvait faire comme chez lui, Rémus fit oui de la tête mais n’osa pas aller s’asseoir pour autant. Il répondit d’un vague «Oui oui je vais très bien, merci.» à sa seconde question, puis retomba dans un silence de plomb. Il le savait pas quoi lui dire, par où commencer. Il aurait voulu lui dire que si elle avait besoin de quelqu’un elle pouvait compter sur lui, mais ça aurait semblé stupide non ? Après tout, elle avait un copain donc elle devait préférer se tourner vers lui non ?

    « Tu veux quelque chose à boire ? Merci beaucoup d’être venu !! Si tu savais, ta visite va sans doute me tirer d’une journée d’un ennui mortel… !! Comme depuis quelques jours en fait »

    Oui enfin Rémus doutait d’être capable de la divertir. Quoi que si elle commençait à se moquer de lui, elle pourrait bien s’occuper pendant des heures, et il pouvait bien faire l’effort de se comporter plus naturellement avec elle non ? Il sentait bien que Tonks n’était pas heureuse de devoir rester chez elle, aussi, il se sentit soulagé de voir qu’au moins sa visite ne l’importunait pas. Il lui lança un petit sourire timide, ne sachant pas trop bien si les paroles de la jeune femme attendaient une réponse.

    De toute manière, la jeune auror était déjà partie dans un long discours sur son travail au ministère et sur Ombrage. Il ouvrit de grands yeux en l’écoutant lui raconter l’épisode du coup de pied et ne fut qu’à moitié surpris d’apprendre que depuis le gros chamallow la regardait de travers dans les couloirs du ministère. Si Tonks ne semblait pas prendre cette situation très au sérieux, Rémus si. C’était même grave. Si Ombrage avait décidé de faire d’elle son ennemie, son travail et sa couverture au ministère étaient en jeu, et Rémus n’osait même pas imaginer ce qu’elle ferait sans son travail.

    Elle essaya bien de le rassurer en lui affirmant qu’Ombrage ne ferait rien mais Rémus en doutait. Enormément. Ombrage n’était peut-être pas assez folle pour avouer qu’elle s’était fait humilier par une auror, mais elle était très bien capable de l’attaquer dans son dos. De la tuer alors que Tonks regardait ailleurs ou de la faire renvoyer du ministère et pourchasser par ses anciens collègues. Mais Tonks ne semblait pas de cet avis, après tout, c’était dans sa nature d’être optimiste. Alors qu’elle lui proposait à nouveau du thé, Rémus décida d’intervenir, convaincu qu’il ferait mieux de donner son avis sur la question :

    « Je veux bien du thé s’il-te-plaît. Mais tu sais, méfie toi vraiment d’Ombrage. On ne sait plus de quoi elle est capable, le pouvoir lui monte à la tête… Tu ferais peut-être mieux… de faire profil bas pour l’instant.»

    Il savait que Tonks ne l’écouterait pas mais au moins il l’avait dit. Si elle était comme son cousin, elle ne pourrait pas s’empêcher de venir au contraire narguer le crapaud au ministère. Mais Rémus pria pour qu’elle soit légèrement plus raisonnable que Sirius. C’était peine perdue non ? Décidant d’abandonner pour l’instant le sujet du ministère, il opta pour un sujet plus délicat encore :

    « Sinon… ça s’est arrangé tes histoires de… Tu sais… ce dont tu me parlais la dernière fois ? »

    Rémus resterait toujours Rémus. Quel boulet. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher, la question lui brûlait les lèvres depuis qu’il était entré et il avait besoin d’une réponse.
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Nymphadora Lupin
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyVen 3 Sep - 0:51

    Combien de chances y avait-il pour que Rémus ne lui fasse pas son discours moralisateur sur le fait qu’elle devait être par exemple prudente ? Elle le savait. Evidemment qu’elle devait faire profil bas … pour le moment. Ombrage connaissait beaucoup de monde là-bas. Sans aucun doute que, d’une manière ou d’une autre, elle allait chercher à lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle le savait… C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle pensait qu’en fin de compte, passer quelques temps en-dehors du ministère, n’était pas une mauvaise idée. Cependant, une autre partie d’elle, n’aimait pas et ne voulait pas, rester en arrière. Une part d’elle qui crierait après le feu de l’action, quoiqu’il advienne des conséquences … Qu’importe si elle se faisait attraper et qu’elle passait des semaines enfermée au manoir Malefoy. Il fallait se sacrifier parfois, « pour le plus grand Bien » … Tonks était consciente des risques. Elle savait ce que signifiait « Auror », ainsi qu’être membre de l’Ordre de Phénix … Combattant du Bien, se battre contre les « guerriers » des Ténèbres.

    Cela impliquait forcément des sacrifices. Peut-être que ce jour-là, à l’allée des embrumes, aurait-elle dû réfléchir davantage mais le temps pressant, elle avait choisi la voix qui lui avait parue la plus immédiate … même si c’était se mettre en danger. Et puis, la preuve, elle allait en pleine forme ! Comme neuve …. Enfin, vous voyez ce que je veux dire quoi … Sur ces pensées cependant, elle fut un geste un peu brusque et ressentit une brève douleur dans l’épaule gauche. Elle grimaça un peu. Hum… Ne pas dire trop vite que ça allait bien. C’était là sinon que quelque chose venait nous rappeler les dernières semaines passées dans la terreur et l’appréhension de ne jamais ressortir …

    Tonks esquissa un sourire, et hocha lentement gravement la tête alors que Rémus lui recommandait cependant de faire attention. Il ne changerait pas … Toujours vouloir prendre soin des autres, indirectement … Car aux travers de ses mots, c’était bien ce dont il était question n’est-ce pas ? En tous les cas, on pouvait l’interpréter ainsi… Ou peut-être qu’il plaisait à Tonks de l’imaginer ainsi … Elle sourit :

    « C’est pour cette raison que j’ai dit que ce n’était pas plus mal que je reste quelques temps à une certaine distance du ministère … Le temps que ça se tasse, un peu… Ce serait dommage que ma place là-bas soit compromise… »

    Oui, elle savait être raisonnable – un peu et dans la mesure du possible -… Il ne fallait pas trop lui demander quand même hein ! Mais, étrangement, pour le moment, elle se sentait en mesure d’être plus ou moins raisonnable. Peut-être la présence de Rémus qui en était la cause. Il semblait la … comment dire ? Canaliser ? Il serait bien le seul d’ailleurs à pouvoir le faire par ailleurs. Dans la mesure du possible du moins ...

    Puis, un ange passe. Silence. Tonks demeura silencieuse un bon moment. Son regard se posa sur le lycan. Il était sérieux ? Il était vraiment intéressé par ce sujet ou alors il ne savait pas quel sujet aborder autrement ? Quoiqu’il en soit, la métamorphomage sentit son estomac se nouer. La dernière fois qu’ils avaient parlé de cela, il avait fini par « s’enfuir », prétextant qu’il commençait à se faire tard mais Tonks n’était pas dupe et avait remarqué que le sujet le mettait mal à l’aise … Pour elle ne savait quelle raison. Et là, c’était lui qui remettait le sujet sur le tapis … Il était pas un peu masochiste sur les bords ? Aimait-il se mettre mal à l’aise lui-même ? x)

    Au fond d’elle, une étrange sensation s’éleva. Elle avait déjà l’horrible impression d’avoir « menti » en partie et elle s’en voulait déjà à cause de cela. Et il fallait qu’il la replonge en plein dans son mensonge… Tout, d’un seul coup, sembla soudainement peser des tonnes sur ses épaules alors que l’incertitude s’amplifiait en elle-même. Que faire ? Poursuivre ce mensonge qu’elle avait commencé ?... Ou ce demi mensonge. Ou finalement retourner sur ses pas et tout lui avouer… au risque qu’il prenne la fuite. Encore. Resterait-il toutefois si elle le lui suppliait, quitte à s’accrocher à lui de toutes ses forces ? … Risquer de perdre son amitié ? Risquer de tout perdre ?… Non. Tonks préférerait encore souffrir en le voyant chaque jour plutôt de ne plus le voir et lui parler. Elle regrettait maintenant de s’être lancée dans une telle histoire abracatabrante. Elle avait l’impression de s’enfoncer de plus en plus en ayant simplement voulu au début vouloir le ménager. Durant quelques secondes, son regard sembla s’imprégner d’une lueur … Une lueur où vacilla l’éclat d’une douleur certaine. Un regard transpirant une souffrance intense et véhiculant l’incertitude et le dilemme dans laquelle elle se trouvait. Rien à voir avec de la douleur physique, mais bien psychologique. Psychologique, mais la douleur était belle et bien présente. Lancinante même.

    En proie à une interrogation tortueuse, elle avait envie de se prendre la tête à deux mains, ou se passer de l’eau sur le visage. Si du moins cela lui aurait rafraîchie les idées et permise de faire le tri dedans. Un choix, de plus en plus cependant, venait s’imposer et lui peser. C’était cela qui lui nouait la gorge. Une lueur égarée se distilla dans son regard et elle le détourna quelques secondes du lycan pour juste le reporter sur lui presque aussitôt, comme si cette simple plongée dans cet abysse couleur miel lui était nécessaire, lui redonnait force et courage dans les pires situations, les pires moments, dans l’obscurité la plus profonde qui, lorsque l’on pensait n’avoir plus aucun espoir pour s’échapper, elle se souvenait de la force qu’il propulsait en elle par le simple biais de son regard. Il n’était pas là, mais elle le sentait. Il lui suffisait de fermer les yeux, d’essayer de voir au-delà de ces murs, et elle le voyait la regarder. Elle se voyait avec lui. A côté de lui. Dans ses bras. Etreinte sécurisante. C’était certes psychologique, et probablement qu’elle avait un peu trop d’imagination mais, lorsque l’on croyait à quelque chose, il fallait alors s’y accrocher le plus possible, ne pas le lâcher … Et de cette manière, l’on pouvait survivre à tout même si on pensait avoir tout perdu et ne jamais pouvoir s’en sortir. Il fallait être fort. Très fort. Mais avec cette impression de ne pas être seul soudainement, alors une force en nous insoupçonnée s’élevait.

    La gorge sèche, avec l’impression d‘un poids immense s’alourdissant sur ses épaules, elle ouvrit la bouche … Mais ne dit pas ce dont elle s’attendait à dire. A la place des mots qui se formaient à la frontière de son esprit, elle lâcha…

    « Je vais te chercher un thé, je reviens ». Maigre sourire. Maigre sourire qui ne dissimula qu’à grand-peine l’extrême tension dans laquelle se trouvait son corps et son esprit qui ne semblaient pas vouloir lui obéir. Elle était restée interdite un instant après qu'il eut dit ces mots. Sur le moment, et avec tout ce qu'était déroulé ces dernières semaines, elle avait totalement oublié cette ... petite histoire, ce semi mensonge ... Elle avait bien l'impression que bientôt, elle serait coincée dans cette histoire sans espoir d'en ressortir ; histoire dans laquelle elle semblait déjà s'engluer...

    « Et assis toi veux-tu ou alors c’est moi qui t’y forces ! », ajouta t-elle avec force convictions tout en rigolant alors qu’elle s’éloignait et disparaissait dans la cuisine.

    Quelques minutes plus tard, la voici qui se laissait aller tout contre le mur de ladite pièce dans laquelle elle était entrée …


    « Je n’aurai jamais dû m’embarquer dans cela… », murmura t-elle dans un souffle en se massant les tempes à l’aide de ses index. Une sorte de migraine semblait lui tambouriner la tête depuis quelques minutes sans en connaître la raison précise… Un peu près la même que la narratrice mais Tonks s’efforça d’essayer de réfléchir tout de même. La fraîcheur du mur contre lequel sa tête se trouvait semblait lui faire du bien.

    Elle ferma les yeux et pendant quelques secondes, souffla un peu, tentant de se ressaisir, de faire le tri dans ses pensées. Que faire ? Tout en lui procurant un bien-être immense, la présence de l’ex professeur de Défense contre les forces du Mal semblait accroître cette charge qu’elle avait soudain sur les épaules. Mais d’un sens, c’était elle-même qui se créait ses propres difficultés ! Pourquoi avait-elle inventé ce mensonge ? Ou semi mensonge … cela lui sembla sur le moment ridicule. Totalement ridicule.

    Mais la Vérité, la révélation qui surgirait de la bouche de Rémus ne serait-elle pas peut-être plus difficile à avaler ? D’un pas incertain, elle s’approcha de la cuisinière pour y prendre la théière posée dessus. Se levant sur la pointe des pieds, elle ouvrit le placard et y prit deux tasses. Ses mains tremblaient. En tous cas, ses gestes furent bien incertains pour le coup. Pourtant – pour une fois -, elle ne fit pas tomber les tasses. Tasses qu’elle posa sur la table de cuisine et qu’elle remplit du liquide chaud se trouvant dans la théière. Sans un mot ni une pensée supplémentaire, elle revint dans la salon, avec les deux tasses dans sa main. Elle en tendit une à Rémus, en esquissant un sourire, attendant qu’il s’en saisisse …

    « Je… En ce qui concerne ce dont on a parlé quelques semaines auparavant, avec les évènements qui se sont enchaînés peu après, je n’ai guère eu le temps de m’en occuper non… »

    … Mais pourquoi cela t’intéresse d’un seul coup ? Cela, elle ne l’ajouta pas mais le pensa. Tenant sa tasse fumante dans sa main droite, elle l’observa un instant, essayant de le sonder. Un instant. Un bref instant. Comme cherchant à y puiser l’énergie nécessaire. Elle s’approcha du sofa et s’y laissa tomber, se cachant le visage dans les mains comme si c’était plus facile de parler sans le regarder afin de ne pas être arrêté à mi-chemin, afin que sa détermination ne faiblisse pas sous l’intensité de ce regard torturé. Il lui semblait cependant qu’elle ne pouvait faire marche arrière, mais qu’elle ne pouvait toutefois s’enfoncer plus avant dans son mensonge, que cela lui pèserait davantage encore sinon … Soudain, elle fut décidée. Qu’est-ce qui la décidé elle n’en savait rien … Peut-être le fait qu’elle sentait ce « petit » mensonge au départ prendre de plus en plus d’ampleur et qu’il lui répugnait de ne pas dire la vérité … Sans doute aussi qu’elle avait peur de perdre plus de choses en ne disant rien, ou qu’elle avait peur qu’il se passe quelque chose qui les sépare, empêchant la vérité d’éclater. Inspirant profondément, tandis qu’elle relevait les yeux vers lui, elle parla ensuite lentement…

    « Il parait que lorsqu’on connaît une période difficile, que lorsque l’on a l’impression que jamais on n’en sortira et bien c’est le moment où l’on se pose le plus de questions… Des questions auxquelles on craint ne plus pouvoir avoir de réponses… Cela devient notre plus grande peur, que jamais la vérité ne soit dévoilée et qu’il n’y ait qu’au final que des regrets… Parce que la vérité peut peser sur nos épaules, parce que nous avons tous besoin de réponses… parce qu’on ne peut pas éternellement se mentir à nous-mêmes… ».

    Chaque mot qu’elle prononçait lui coûtait, elle le savait. Mais à la fois elle se sentait en sécurité ici, et à la fois elle avait envie de parler, à la fois elle ne pouvait pas s’arrêter une fois avoir commencé.

    « L’obscurité… La peur… Pendant trois semaines … On se réfugie dans nos pensées… On se réfugie en nous…On se raccroche à ce qui nous rend heureux, à ce qui fait que l’espoir ne meure jamais vraiment … On essaie de s’imaginer dehors, à la lumière … On se réfugie dans nos souvenirs, on pense à toutes les choses qui nous font oublier où nous nous trouvons, qui nous font oublier les pires tortures … On en oublie jusqu’à nos blessures… On en oublie jusqu’à nous-mêmes mais si cela peut aider à garder espoir alors, pourquoi pas ».

    Un moment de silence. Tonks semblait à bout de souffle… Comme si, de nouveau, elle sentait l’atmosphère oppressante, angoissante, de la cave humide dans laquelle elle s’était trouvée, se demandant chaque seconde combien de temps ils resteraient là, se demandant surtout combien de temps Ginny allait tenir. Elle, dans le pire des cas, elle s’en fichait. Ce qui l’effrayait simplement c’était juste … de ne pas le revoir. L’idée seule qu’il ne saurait jamais la vérité véritable lui retournait l’estomac, compressait sa poitrine jusqu’à l’empêcher de respirer normalement.

    « Mes paroles sont confuses, je le sais. Mais … »

    Elle aimerait tant qu’il puisse lire entre les mots mais il ne fallait pas trop lui en demander hein Rolling Eyes D’ailleurs, pourquoi donc disait-elle tout cela ? S’attendait-elle à ce qu’il ait des paroles réconfortantes, à ce qu’il la prenne dans ses bras et la réconforte ? Il ne fallait pas rêver, c’était mauvais pour l’esprit. Quoiqu’il en soit, elle ne pouvait pas s’arrêter maintenant qu’elle avait commencé, elle devait poursuivre… Raffermissant son regard, elle releva les yeux et ajouta ces dernières paroles, sa poitrine se soulevant à chacune de ses respirations comme si son cœur voulait sortir de sa poitrine …

    « Cela m’a permis de comprendre beaucoup de choses. Cela m’a fait comprendre que seule la vérité importait vraiment … parce que c’est le plus important, parce que c’est dans les situations extrêmes que l’on prends conscience encore plus de ce qu’on risque de perdre… de ce qu’on risque de perdre tandis qu’on repense et qu’on tente de s’y raccrocher de toutes la force de sa volonté … Tout ce que je voulais dire c’est que j’ai été confronté à tout cela, je me suis posée énormément de questions, et que j’ai eu peur de ne pouvoir jamais avoir de réponses ni pouvoir poser la moindre question … Et que… Ce qui m’ a aidée à tenir c’est… ».

    Elle s’interrompit, incapable de terminer soudain et la voix enrouée par l’émotion. Elle essaya de formuler la fin de ses mots sur ses lèvres mais impossible … Un seul mot. Un seul mot ; le plus difficile, et il ne pouvait sortir. Un seul mot de trois lettres ; mais trois lettres que l’anxiété gardait bloqués en fond d’elle. Un seul mot… « Toi ». Un seul mot porteur de tant de significations qu’elle ne pouvait toutes les nommer. Avoir dit tout cela, pour ne pas finir… ? Elle n’en revenait d’être parvenue à dire tout cela sans parvenir à dire le plus important ! Dans sa poitrine elle sentait sa poitrine se soulever plus souvent qu’habituellement. Ses mains prises d’un tremblement soudain se serrèrent sur la tasse qui se porta à ses lèvres. Elle but une gorgée du thé qu’elle s’était servie, profitant de cette opportunité pour échapper à son regard. Ou plus pour se donner quelques secondes de répit.

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    You're the most courageous man I've ever seen, I've ever dreamed of. Whatever you say, whatever you think. Despite all opposition my feelings are and will remain the same as long as I live. Even through death. You're the one my heart has chosen, you're the one who makes me breathe... You're the one who learnt me to live.  I can't just forget you even if you ask me to. Even beyond life I truly love you. Let me love you. I accept everything as long you're here along with me. Throught life and death I'll hold you till my last breath.
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyVen 3 Sep - 12:36

    Et voilà que Rémus repartait dans une de ses leçons de moral dont lui seul avait le secret. Pourquoi fallait-il toujours qu’il soit raisonnable ? Elle devait penser qu’il ne la comprenait pas, mais si, bien sur que si. Il essayait juste de penser à ce qui serait le mieux pour elle, il se doutait bien que cette situation était pénible pour la jeune auror, mais il restait persuadée qu’un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Et ça avait aussi l’avantage de laisser à Ombrage le temps de se calmer. Pour l’instant, Tonks était en sécurité, et c’était tout ce qui importait, il espérait juste qu’elle n’allait pas faire preuve d’autant de stupidité que son cousin parfois. Enfin, pour ce qu’il comprenait aux femmes, il aurait très bien imaginé Tonks retourner au ministère uniquement parce qu’il lui avait dit de ne pas le faire. Les jeunes femmes étaient un mystère pour lui.

    Alors que les mots venaient à peine de sortir de sa bouche, le lycan sut immédiatement qu’il allait regretter son intervention. Une fois n’est pas coutume, il venait encore de sortir une boulette… monstrueuse à en juger par l’expression de Tonks. Pourquoi s’était-il senti obligé de ramener le sujet sur le tapis ? C’était tout lui ça, il savait que le sujet était gênant mais il n’avait pas pu se retenir, il avait peut-être cru bien faire, mais au fond il savait qu’il n’avait tenté de satisfaire que sa curiosité. Mais comment aurait-il pu faire autrement ? Il s’était rendu compte de… de certaines choses pendant la captivité de Tonks, et aujourd’hui ses pensées le hantaient, lui donnaient l’impression de ne plus reconnaître qui il était. Un Rémus plus sage peut-être n’aurait jamais abordé le sujet… enfin, un Rémus véritablement lui-même ne se serait pas même aventuré jusqu’à l’appartement de la jeune auror.

    Mais voilà, Rémus n’était plus lui-même ces derniers temps. Il avait enfin compris quelque chose, quelque chose qu’il avait tenté d’éviter toute sa vie durant. Et par un moment d’inattention sans doute, il s’était fait avoir, aujourd’hui il devait simplement l’assumer. Ou pas. Essayer de le combattre était sans doute plus sage, et infiniment moins douloureux. Mais si, comme il s’en vantait, il pouvait si bien lutter contre ce sentiment, pourquoi alors la simple vue de Tonks lui arrachait le cœur ? Pire, la vue de Tonks triste ou gênée face à lui. Voilà une image qu’il aurait donné cher pour ne plus jamais revoir.

    Il retint son souffle lorsqu’il vit les lèvres de la jeune femme bouger… mais l’adrénaline retomba bien vite lorsque ses mots sortirent. Du thé, bien sur. Il la laissa partir et s’assit tranquillement. Il avait appris qu’avec Tonks, il valait mieux ne pas être trop insistant. Il attendit dans un silence pesant que la jeune femme revienne, mais après ce qui lui sembla des heures, elle était toujours dans la cuisine. Finissant par se demander si elle allait bien, il était sur le point de se lever lorsqu’elle réapparut enfin, l’air plus troublé que jamais. Apparemment, Rémus avait encore choisi le pire sujet possible…

    Enfin, s’il en croyait sa mine triste… ou gênée, les choses n’avaient pas du s’arranger. Il s’en voulut d’en être presque content, mais c’était plus fort que lui. Il ne voulait pourtant pas de Tonks comme petite amie… enfin, c’était plus compliqué que cela, mais il ne la voulait avec personne. C’était très égoïste, et il s’en voulait de le penser, mais puisqu’ils ne pouvaient pas être ensemble, était-ce vraiment mauvais de la préférer célibataire ? Au fond de lui, il savait bien que oui, mais encore une fois, il ne pouvait pas s’en empêcher.

    Elle lui confirma que les choses n’avaient pas avancé, mais à son air triste, elle en souffrait réellement, et Rémus s’en voulut d’avoir souhaité que les choses ne s’arrangent pas. S’il était vraiment son ami, s’il l’aimait vraiment… il devait souhaiter ce qui était le mieux pour elle, et donc il devait l’aider avec cette histoire, autant qu’il le pouvait du moins. Même si le bonheur de la jeune femme devait lui briser le cœur. Il l’écouta lui parler un peu de ses semaines au manoir Malefoy… des choses auxquelles elle avait pensé. Pour l’encourager à continuer il hochait régulièrement la tête, un sourire compréhensif aux lèvres.

    Car oui, il comprenait tout à fait ce qu’elle voulait dire, même si effectivement elle n’avait pas l’impression de s’exprimer clairement. Pour lui, tout cela était parfaitement logique. Alors qu’elle était enfermée, alors qu’elle craignait pour sa vie, elle avait repensé à toutes ces choses qu’elle aurait à regretter, à tous ceux qu’elle aimait… elle avait sans doute pensé à son petit ami… Mais Rémus de son côté avait vécu la même chose. Il avait appris la nouvelle de son enlèvement comme un coup de fusil droit dans le cœur, il s’était rendu compte de l’importance qu’elle avait pris dans sa vie. Il avait enfin compris pourquoi sa présence le troublait ainsi : il l’aimait.

    Pendant toutes ces semaines il n’avait pu penser à rien d’autre, il n’en avait pas dormi. Alors qu’il se croyait sur le point de la perdre, il avait réalisé à quel point il tenait à elle. Il avait aussi compris qu’il n’était pas normal de l’aimer comme il le faisait, mais dans l’appréhension du moment, il n’avait pas tenté d’y remédier. Maintenant qu’il la savait saine et sauve, et d’autant plus parce qu’elle était amoureuse d’un autre, il était temps pour lui de lutter un peu mieux contre ses sentiments.

    « Et que… Ce qui m’a aidée à tenir c’est… »

    Rémus allait porter sa tasse à ses lèvres, mais il se ravisa au dernier moment, de peur de tout recracher en entendant la suite. Voilà que Tonks arrivait à la fin de son discours, mais se stoppait… Pourquoi la suite lui semblait-elle si difficile à prononcer ? Avait-elle peur ou honte de lui avouer qu’elle était amoureuse ? C’était tout naturel pour une jeune femme de son âge, et elle ne devait pas avoir peur de lui en parler… il n’était pas masochiste au point de vouloir entendre tous les détails, mais si elle voulait en parler, si elle en avait besoin, alors il l’écouterait. Il voulait la savoir heureuse, c’était l’essentiel.

    « Tu sais je comprends très bien de quoi tu veux parler… Mais tu n’as pas à avoir… honte de m’en parler… Je suis là pour t’écouter.

    Faisant un effort énorme sur lui-même, il posa sa tasse sur la table et se leva. Osant à peine respirer, il s’approcha de Tonks, lentement, comme s’il avait peur de la brusquer, ou alors pour lui laisser le temps de s’enfuir si elle le désirait… Ravalant douloureusement sa salive, il se jura de rester stoïque, qu’elle que soit la réponse de la jeune auror. Il s’arrêta devant elle et posa doucement sa main sur son bras, peut-être pour lui montrer qu’il était là pour elle, plus probablement parce qu’il aimait le simple contact de la jeune femme. Puis dans un souffle il ajouta :

    « Qu’est-ce qui… qui t’a aidé ? »

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Nymphadora Lupin
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyVen 3 Sep - 19:02

    Pourquoi les mots, parfois, étaient difficiles à prononcer alors que leur simple pensée allait de soi et s’imposaient d’eux-mêmes à notre esprit ? Théoriquement, la pensée, le psychique, était beaucoup plus complexe que le langage car après tout, la pensée était à l’origine de tout. Avant même de parler, il fallait formuler dans l’esprit ce que l’on voulait dire. Excepté si la pensée était spontanée. Pourquoi était-ce alors si difficile de dire les choses alors que pourtant, les sentiments que ces mots véhiculaient n’étaient pas du tout compliqué, bien au contraire !... Enfin, d’une certaine manière, c’était compliqué. Tous ces sentiments, aussi profonds soient-ils, étaient compliqués. Forcément. Sinon, il ne serait que comme la rosée au petit matin, cette rosée qui le matin s’évaporait dans l’air ambiant. Alors que ces sentiments, eux, persistaient quand bien même le soleil se levait et réchauffait l’atmosphère de ses doux et chauds rayons … C’était presque comme s’ils ne pouvaient percer au travers de cette couche qui se trouvait en nous, qui consistait même en la meilleure protection qu'il soit... Cette protection qui permettait de ressentir.

    Il comprenait très bien de quoi elle voulait parler ? Personnellement, elle en doutait … Du moins, pas entièrement. Et, à vrai dire, étant donné qu’elle l’avait conduit dans une mauvaise direction la dernière fois, il aurait du mal à véritablement savoir ce qu’elle voulait dire … Mais effectivement, ce qu’elle avait dit en général, cela ne lui était pas particulier à elle seule. Cela arrivait à chacun. Tout le monde, généralement, songeait à ce qui les rendait le plus heureux lorsque cela n’allait pas … Hormis ceux qui, masochiste jusqu’au bout, aimait encore se faire souffrir et s’accrocher à ce qui les faisait souffrir comme s’ils aimaient cette souffrance en elle-même, tout en la détestant. Certaines étaient douces. D’autres étaient terribles. Celle qui se trouvait dans son cœur, présentement, elle la situait à mi chemin entre les deux. A la fois elle la rongeait, à la fois elle lui était aussi douce et enveloppante qu’un duvet avec lequel on se recouvrait chaque nuit et dans lesquelles l’on se sentait protégée. S’imaginant ainsi enveloppée, si l’imaginaire allait plus loin, on pouvait même penser qu’il s’agissait d’une paire de bras qui, venant vous envelopper, vous procurait toute la chaleur humaine nécessaire à votre propre corps. Plus besoin d’avoir peur, plus besoin d’être ailleurs… puisqu’on avait tout ce dont il nous était nécessaire. Et bien souvent, un nom, un visage, venaient se superposer et ainsi caractériser l’identité de la personne.

    Honte… Ce n’était pas vraiment de la honte qu’elle ressentait. Pas du tout même. Simplement de la peur. Pas de honte, non ! Elle n’avait pas honte de ce qu’elle ressentait… Si elle avait eu honte, c’était qu’au fond elle n’était pas sincère avec elle-même, qu’elle n’était pas sincère avec son cœur… avec Rémus. Quand on avait honte d’avoir fait quelque chose, une partie de nous regrettait ce que nous avions fait. Or, elle ne regrettait pas. C’était de beaux, de nobles sentiments, pour lesquels on était très fiers ; pour lesquels on devait être très fiers… On pouvait même parfois se sentir chanceux de pouvoir ressentir telles choses car d’autres, en étaient et en seraient, toujours dépourvus. Cela montrait que l’on était pas insensible. Ceux qui étaient incapables de ressentir, comment le vivait-il ? Cela ne le manquait-il pas ? Peut-être pas en effet. Car pour manquer de quelque chose, il fallait l’avoir expérimenté au moins une fois. Pas de honte donc, mais de la peur.

    Elle leva le regard vers Rémus… Un regard tellement brillant qu’à n’en pas douter, les larmes y étaient montés et mille étoiles semblaient y scintiller comme si le ciel même semblait s’y refléter... Un ciel d’un noir d’encre, la nuit, un ciel découvert de tous nuages, laissant y apparaître ses multitudes d’étoiles. A moins que ce ne soit l’émotion qui s’y laissait briller, et en même temps la sincérité qui allait à la situation. Il avait déposé sa tasse et s’était approché. Tonks avait retenu son souffle. Déjà qu’il était bien difficile d’exprimer ce qu’elle voulait en le sachant à … approximativement deux mètres, mais alors imaginez quand il se trouvait à vingt centimètres d’elle, une main posée sur son bras. Un frisson qu’elle contrôla cependant se répandit dans son corps. Ses yeux se fermèrent alors qu’elle terminait – enfin – sa phrase…


    « … Toi ».

    Découpé. Ce que ce simple mot ne voulait rien dire du tout ! Dit tout seul, il ne voulait strictement rien dire. Ou plutôt, si, employé seul comme il l’était là, il aurait pu signifier tant de choses. Prononcé d’une voix grave, sérieuse, ce qui signifiait que le sujet était bien sérieux… Pas quelque chose de futile, d’éphémère … « Toi »… ce mot employé de lui-même, décousu de la phrase, ne voulait rien dire. Il fallait le rattacher à l'autre partie, le rattacher à la phrase. C'était le travail de l'esprit. Mais en fin de compte, ce mot, il était parvenu à sortir, n’est-ce pas ? Alors quelle était la raison étrange de son attitude ? En effet, actuellement, Tonks n’osait plus le regarder, de crainte de ne pas apprécier peut-être ce qu’elle pourrait y lire dans son regard, ou sur son visage, de peur de le voir reculer de surprise, de stupeur … de peur de le voir s’enfuir, encore…

    « … Plus que tu ne peux imaginer ».

    Finalement, ce fut elle qui se leva, se recula, et se tourna dos à lui, tremblante, les gestes incertains : s’il devait s’enfuir, qu’il le fasse mais qu’il le fasse avant qu’elle rouvre les yeux. Elle ne voulait pas voir ou lire le rejet dans ses yeux … Elle ne voulait pas non plus qu’il la voit pleurer.

    Combien y avait-il de chances pour qu’il ne comprenne pas ce que ce « toi » signifiait ? Combien de chance sur mille ? Même le plus bête en matière de sentiments comprendraient si on lui disait qu’il était celui – ou celle- à qui on pense le plus quand on est au plus mal, celui qui hante nos pensées, et auquel on tente de se raccrocher dans les pires moments ... cela signifiait que l’on avait plus d’importance qu'une autre dans le cœur d’une personne, que l’on avait quelque chose de particulier pour elle … Quelque chose de plus que les autres ...

    Il lui avait dit lui-même de s’accrocher … Maintenant qu’il savait cela, lui tiendrait-il le même discours ? Lui dirait-il de nouveau qu’il était là pour l’écouter comme il venait de lui dire, il n’y avait pas plus de cinq minutes ? Tonks ne pouvait l’affirmer comme ne pouvait le réfuter … Elle ne savait pas. Elle se demandait si elle avait bien fait … Mais c’était lui qui avait remis sur le tapis ce sujet !! Il devait donc s’en prendre qu’à lui si elle avait finalement lâché tout cela, toute la vérité ⭐

    Elle attendait. Attendait quoi ? Le claquement de la porte qui lui indiquerait qu’elle était seule dans la pièce… ? Cette fois, son cœur semblait battre si fort qu’elle eut l’impression qu’il vivait ces derniers instants et que, d’une seconde à l’autre, il allait s’arrêter de battre tout simplement car il n’avait plus de raison de vivre… Que tout allait s’arrêter d’un instant à l’autre. Pas la fin du monde. La fin seulement d’elle. Elle ne serait plus jamais la même … Alors, pour rattraper le temps, il battait plus vite, espérant abréger ses souffrances plus vite, en ayant l’impression d’accélérer le temps ...

    Une seule réponse la maintenait en suspend. Battre ou ne pas battre ? Si la raison de vivre lui était enlevée, alors à quoi bon vivre ? Si la réponse lui convenait, alors tant mieux … Si elle ne lui plaisait pas, Tonks était un peu effrayée de ce qu’elle pourrait faire sur le coup du chagrin … Qui sait … Elle tolérait rester chez elle, enfermée, à se reposer ; elle le tolérait, malgré son plus ardents désir de sortir et de se rendre utile… comme si elle culpabilisait de ces semaines qu’elle avait passée déjà enfermée, semaines d’inactivité totale, semaine horribles vacillant entre l’incertitude, l’instinct de survie et le désespoir … désespoir de ne jamais revoir ceux auxquels elle tenait. Désespoir, surtout, de créer du soucis à ses amis et de ne pas avoir de solutions pour sortir de là. Au moins Ginny.

    Certes, Severus avait du passer, il avait dû rapporter aux autres qu’elles étaient toutes deux en vie bien qu’elles devaient souffrir de quelques contusions et blessures ; mais cela finirait pas guérir. Si ce qu’il lui répondait – ou si simplement elle entendait la porte d’entrée claquer derrière elle- ne lui plaisait pas, alors rien d’autres ne pourraient lui importer davantage, ou ne pourrait lui faire plus mal. A côté, Bellatrix pourrait bien lui lancer endoloris sur endoloris, cela ne pourrait pas plus faire mal ; ce ne serait même pas comparable à la douleur qu’elle ressentirait. On dit que les êtres qu’on aimait avaient bien plus de pouvoirs de nous faire du mal car ils avaient sur nous un pouvoir insoupçonné, un pouvoir que nos ennemis ne possédaient pas. Tonks pourrait aussi bien se jeter devant des sortilèges pleuvant vers elle, elle les recevrait avec joie et satisfaction… tant qu'ils pouvaient la libérer de la douleur. Ou même, aussitôt que Rémus partirait, Tonks pourrait bien courir au ministère et provoquer Ombrage… Rémus ne lui avait-il pas dit de faire attention à elle sur ce point ? De rester sage et de faire profil bas pour le moment ? Juste pour le plaisir de le contredire, ce serait pas mal de faire le contraire de ce qu'il lui conseillait, quitte à passer pour quelqu'un irresponsable. Mais de toutes les manières, dès que l'on écoutait son coeur, on était rarement responsable non? En tous les cas, on pouvait très bien faire des folies… Juste pour le plaisir de le contredire, ou de lui faire comprendre que puisqu’il l’avait rejetée, peu lui importait bien de sa propre vie.

    Tonks ne l’avait toujours pas entendu parler. Un frisson la saisit. La peur… Elle eut peur qu’il ne soit partit… Peut-être que, plongée dans ses sombres réflexions, elle ne l’avait pas entendu ? Aussi rouvrit-elle les yeux et se retourna t-elle lentement pour vérifier qu’il était toujours là, derrière elle …

    Son regard rencontra alors le sien…

    Bouleversement de tout un monde. Un regard pouvait-il tout simplement en être la cause ? Un seul regard ?... Apparemment… Il semblait être un seul monde à lui tout seul. C’était ce monde qu’elle voulait. N’en déplaise à toutes les sortes de morales qui pourraient venir s’y opposer ou qu’il essaierait bien de lui opposer…

    Entre le cœur et la raison, il fallait choisir.
    Elle avait choisi depuis longtemps.

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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptySam 4 Sep - 13:50

    Rémus n’en revenait toujours pas de ce qu’il était en train de faire. Lui, d’habitude si distant, s’était aujourd’hui approché de la jeune auror, alors qu’il s’était juré de faire exactement le contraire. Que c’était compliqué tout de même. Il essayait de se convaincre qu’il voulait simplement l’aider… en tant qu’ami. Qu’il cherchait à la rassurer et à l’aider dans ses problèmes de couple, mais au fond il sentait que la réponse était ailleurs. Rien que l’idée de Tonks en couple lui broyait le cœur, il avait l’impression que Bellatrix s’amusait à lui tordre les intestins juste pour le voir souffrir. Et pourtant, c’était lui qui s’infligeait cette douleur. C’était lui qui était venu la voir tout en sachant qu’elle était amoureuse d’un autre, c’était lui encore une fois qui s’était approché d’elle… et c’était lui qui était venu poser doucement sa main sur son bras.

    Mais qu’il regrettait ce geste désormais. Il se sentit légèrement frissonner rien qu’au contact de la jeune femme, et pourtant, ce geste était si anodin… si dérisoire. Il se sentait stupide. D’autant plus qu’il n’avait pas l’impression d’avoir aidé la jeune femme, au contraire même. Elle avait les yeux brillants, presque larmoyants, et Rémus sentait bien qu’elle était sur le point de craquer. Il l’avait poussé, et il n’aurait pas du, c’était certain. Ce qu’il pouvait être maladroit. Mais alors qu’il allait s’excuser, lui dire qu’elle n’avait pas à lui en parler si elle ne le voulait pas, Tonks lui coupa l’herbe sous le pied et souffla :

    « … Toi »

    Silence. Toi ? Lui ? Rémus ? Le lycan ? Noooon. Impossible. Rémus envisagea toutes les options, d’abord qu’elle voulait lui parler de son toit pour changer de sujet, puis que le fameux petit copain avait un nom aussi ridicule que Touwa. Mais à en juger par l’expression sur le visage de la jeune auror, c’était bien lui qui était concerné. D’ailleurs le reste de sa phrase ne laissait plus planer aucun doute.

    Pendant plusieurs secondes, Rémus eut l’impression de perdre pied, comme si l’appartement de la jeune femme sombrait, comme si la Terre tournait un million de fois plus vite que d’habitude et entrainait son cœur dans sa course infernale. Plus rien n’avait de sens. Que voulait-elle dire ? Etait-ce vraiment… de lui qu’elle était amoureuse ? L’idée même était ridicule. Comment pourrait-elle aimer un être tel que lui ? C’était tout simplement impossible. Et pourtant, ne venait-elle pas de le lui dire ? Plus ou moins clairement ? Mais non, Rémus refusait de le croire, personne ne pouvait l’aimer, déjà qu’il devait lutter pour s’intégrer à la société, alors imaginez une jeune femme aussi… parfaite que Tonks tomber amoureuse d’un lycan d’au moins deux fois son âge ? Bon d’accord, il exagérait légèrement ce dernier point, mais la différence d’âge restait un problème.

    Alors que la jeune auror lui tournait désormais le dos, il hésita un instant à aller la rejoindre, il eut un flash dans lequel il venait la prendre dans ses bras, lui murmurer qu’il l’aimait… Puis il se souvint de la nuit de son agression, de l’état de son visage après chaque pleine lune… Il jeta un coup d’œil à son manteau, à sa robe rapiécée, à ses mains de vieil homme déjà. Voilà la vérité. Ils n’appartenaient pas au même monde, car Rémus ne faisait partie d’aucun monde. Il était seul, et il devait le rester, pour le bien de tout le monde. Dans un ultime flash, il eut la vision d’une bête féroce qui attaquait Tonks dans son sommeil. Cette bête, il le savait, pourrait très bien être lui. Et c’était un risque qu’il n’aurait pris pour rien au monde.

    La scène était ridicule. Et dire qu’il y a quelques secondes seulement, il aurait tué pour savoir que Tonks n’aimait pas quelqu’un d’autre, désormais il aurait préféré la savoir amoureuse d’un beau jeune homme. Les choses n’étaient jamais simples avec lui, il fallait prendre une décision, là tout de suite. Une décision impossible, entre son cœur et sa raison. Comme si elle était consciente que le moment crucial était arrivé, Tonks se tourna vers lui à cet instant, et plongea son regard dans le sien. Le lycan en resta paralysé, il aurait bien tenté de détourner les yeux, mais il en était incapable, il y avait quelque chose dans le regard de la jeune femme qui l’hypnotisait presque. Avant même de s’en rendre compte, Rémus s’apprêta à faire un pas en avant, il ne comprenait plus pourquoi il avait hésité. Il allait la rejoindre, si elle l’aimait vraiment, c’est qu’elle était consciente non ? Il en oublia sa… maladie, son âge, sa pauvreté, et fit un pas en direction de la jeune femme.

    C’est alors qu’il croisa son reflet dans le miroir, dans le dos de Tonks. Il vit alors mieux que jamais le contraste entre eux, le monde qui les séparait. Elle était jeune, belle, intelligente et saine, il était vieux, pauvre et dangereux… C’était impossible. Il ne put pas soutenir son propre reflet plus d’une seconde, et dans un mouvement brusque il recula, loin de la jeune auror. Il avait fait son choix. Il la laisserait croire qu’il ne l’aimait pas, qu’elle s’en remettrait et que de toute manière, ce n’était qu’un amour de jeunesse, une futilité… Et il la laisserait en paix. C’était la seule option qu’il lui restait. Il s’éloigna encore un peu, juste pour être sur, et s’appuya contre le mur, espérant peut-être se donner la force de répondre. Mais par où commencer ? Devait-il être sec ? Doux ? Il n’en savait rien. Par Merlin que c’était compliqué… Mieux valait être ferme. Respirant un grand coup, il répondit :

    « Je… je t’aime beaucoup… comme amie… » Voilà qui commençait bien. Pour la fermeté on repassera hein. « Tu es encore jeune, et… et belle. Tu peux faire mieux et je… je ne peux pas… Tu comprends ? »

    Mais qu’y avait-il à comprendre dans ce flot de bafouillages ? Il n’était pas même sur d’avoir compris lui-même ce qu’il venait de raconter, alors comment l’aurait-elle pu ? Soupirant, il se passa la main dans les cheveux, Merlin qu’il était mauvais pour ce genre de choses. Il fallait avouer que son cœur ne l’aidait pas, il cognait dans sa poitrine, comme s’il voulait sortir pour exprimer vraiment ce que le lycan ressentait, mais voilà, sa raison ne voulait pas céder. Essayant de se calmer, il reprit :

    « Tu as la vie devant toi et tu… tu passeras vite à autre chose. C’est mieux comme ça, je t’apprécie comme amie… et… et comme membre de l’ordre bien sur… Il vaut mieux en rester là… »

    S’il valait mieux en rester là, alors pourquoi son cœur lui hurlait-il d’aller la prendre dans ses bras, de l’embrasser ? Le lycan n’en pouvait plus, il avait l’impression de souffrir même physiquement, de sentir tous ses organes de désagréger dans son ventre… Pourtant il avait fait le bon choix, il le savait.
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptySam 4 Sep - 18:35

    Tonks retenait son souffle. Le temps semblait s’être arrêté, et même elle avait l’impression qu’il reculait … Quoiqu’il en soit, l’anxiété se fit encore plus présente au fond d’elle et sembla s’intensifier encore un peu plus chaque seconde tandis que le silence s’accroissait … Que ce silence pouvait être pesant parfois. Elle en prenait la mesure encore plus en cet instant. Plus ce silence s’intensifiait qui plus est, plus elle avait l’impression que ce qu’allait dire Rémus n’allait pas lui plaire. Cette seule pensée lui tordait les boyaux. Elle aurait aimé prendre la parole, lui dire de dire n’importe quoi pourvu qu’il brise ce silence !!!! N’importe quoi … Tout mais pas cette attente. Pas cette angoisse qui, de nouveau chaque fois qu’elle croyait dire une bêtise de plus en sa présence, semblait s’élever en elle. Son cœur battait à cent à l’heure. Elle ne pouvait qu’à peine le maîtriser … Elle ne le maîtrisait d’ailleurs pas, elle ne pouvait pas. Il battait à son propre rythme et au rythme que la présence du lycan lui imposait en elle … Car, en effet, l’on pouvait considérer que c’était sa seule présence qui le faisait battre …

    Sans lui, tout était, - tout serait -, différent … L’oxygène qu’elle respirait changeait radicalement dès l’instant où il apparaissait… Sa présence apportait seule tout l’oxygène, tout le bonheur dont elle avait besoin ; peu lui importe bien tout le reste. Quand bien même tout lui serait enlevé, peu lui importait bien tant qu’il ne lui serait pas enlever ce qui constituait « son » oxygène, son désir de vivre … : Rémus. En faisant battre son cœur si fort, il l’a faisait vivre. Alors, quand bien même il pourrait croire qu’il n’était d’aucune utilité, c’était faux … Puisqu’il la faisait vivre. Inconsciemment certes. « Toi », ce mot résonnait encore dans son esprit, comme si la plus simple vérité qu’elle ait jamais admise se fut disséminée dans son esprit. Mais alors … Elle vit que quelque chose avait changé dans son regard … Etait-ce la réaction de son simple mot ? Sans doute … Tonks se sentit saisie d’un frisson qui prit son temps de bien s’étendre à tout son corps pour bien la laisser en prendre consciente de cela.

    Une appréhension monta en elle alors qu’elle ne parvenait pas à détourner le regard du sien, alors qu’elle restait obstinément dans ce dernier, comme si elle craignait que d’un instant à l’autre il lui tourne le dos et s’en aille et qu’elle n’ait plus jamais le loisir de plonger son regard dans le sien … Jamais. Elle n’avait pas voulu l’effrayer. Il semblait … perdu. Ne plus savoir où il en était. Mais pourquoi ? Pourquoi cela ne pourrait pas être simple ? Pourquoi tout devait être si compliqué ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi… ? Dans le monde, il y avait déjà suffisamment de questions, de questions qui n’auraient jamais sans doute de réponses … Alors pourquoi rajouter une nouvelle question ? Ou, tout simplement était-ce juste elle qui se posait trop de questions ? Non, absolument pas. L’homme était condamné à se poser éternellement des questions … Trop, sans doute. Son cœur lancé à pleins régimes ne voulait de toute évidence pas ralentir… La métamorphhomage attendait, attendait une réponse. Certes, cela aurait pu être « simple »… Si la jeune femme avait aimé quelqu’un d’autre. Ou pas … Ou pas car il y aurait sans doute eu alors d’autres oppositions. Certainement car l’Homme était fait pour sans cesse résoudre des défis ; sans cesse il était confronté à des difficultés … comme s’il ne pouvait tout simplement pas penser simplement. Comme si c’était plus fort que lui. Mais, c’était ainsi et pas autrement. C’étai Rémus qu’elle aimait… Lui. Peu lui importait le reste. L'Amour ne se contrôlait pas... Incontrôlable, inopiné. Hasardeux ... Quand on était touchés, il ne nous prévenait pas.

    Qui plus est, c’était lui qui avait relancé le sujet sur le tapis !!! Alors qu’il s’en prenne à lui-même … Elle, elle avait juste … dit la vérité, laisser parler son cœur. Ce dernier s’accélérait soudain lorsqu’elle le vit avancer d’un pas … Qu’allait-il faire ? La jeune Auror retint son souffle, avala sa salive … Difficilement. Le martèlement de son cœur contre sa poitrine était presque insupportable ; la manière dont il frappait, cognait, battait, à lui en faire mal. Mais alors, pour elle ne savait quelle raison, il recula. Instantanément, Tonks sentit sa gorge se nouer et les larmes affluer dans ses yeux bien qu’elle ne pleura pas. Larmes qui restèrent bloquées dans sa gorge cependant. Quelques secondes, elle ferma les yeux, incapable de supporter son geste.

    Lorsqu’il parla, d’une voix sèche ? … Plutôt ferme, Tonks rouvrit les yeux, les cligna plusieurs fois alors qu’elle se rendait compte de sa vision trouble. Ne serait-ce qu’au son de sa voix, elle aurait pu deviner cette fois que ce qu’il dirait n’allait pas lui plaire. Elle se rendit compte que depuis qu’elle avait clos ses yeux il s’était reculé un peu plus encore … contre le mur de la pièce. Tonks eut de nouveau le flashback de la dernière fois, quand elle l’avait vu se reculer et s’acculer au mur du couloir, le regard apeuré… tel un loup pris au piège. Cette fois, son regard était plus ferme… Ou pas. Mais bien que ses mots ne furent pas si coupants, plus fermes qu’il l’aurait voulu, Ceux-ci lui créèrent une indicible douleur au bas du ventre. Ses mots furent tels un couteau venant transpercer la jeune Auror jusqu’au fond de son âme, lui appliquant une blessure immuable, une blessure qui guérirait mais qui laisserait à jamais une cicatrice … Les mots qu’il prononça sembla l’achever et sentant ses jambes incapables de la soutenir, elle se rapprocha du canapé sur lequel elle se laissa tomber. Elle ne sut même pas comment elle y parvint mais elle réussit à l’atteindre.

    Bon d’accord, pour la fermeté de ses mots on repassera. C’était davantage son attitude de repli sur soi, comme s’il voulait se protéger d’elle, comme si elle était dangereuse pour lui, comme s’il ne voulait même pas l’approcher, c’était plus cela qui avait creusé ce fossé en elle. Son attitude. Les mots en eux-mêmes qu’il prononça, le ton, étaient moins fermes. Tonks releva le regard vers lui. Parmi ces bredouillages, des mots avaient retenu son attention … Pourquoi ne pouvait-il pas ? Il était différent certes, mais pourquoi lui serait-il impossible d’être heureux… D’aimer ? Pourquoi ne pouvait-il pas ?? Et elle s’en fichait d’être jeune, belle, ou elle ne savait quoi …Jeune… Serait-elle un peu plus âgée, ne la repousserait-il pas autant ? S’il n’y avait que cela, alors elle s’en fichait bien ! Du moment qu’elle était heureuse, qu’elle avait ce qu’elle voulait … Et puis, il n’y avait pas d’âge pour aimer… Aimer, c’était redonner une nouvelle jeunesse…

    Mais ses pensées s’emmêlèrent alors qu’au travers du brouillard dans lequel elle se trouvait, lorsqu’elle entendit ce qu’il venait d’ajouter. Son visage se ferma, n’exprimant alors plus rien de ce qu’elle pourrait ressentir et masquant sa tristesse derrière ce masque rigide qui ne lui correspondait pas. Intérieurement, elle se sentait crispée. Elle sentait également les larmes affluer aux coins de ses yeux mais elle conserva un visage impassible.

    « Je le savais… Je le savais, je n’aurai jamais dû parler, dire vraiment ce que j’avais sur le cœur… », répondit-elle et sa voix lui sembla elle-même étrangère … La gorge nouée, ses mains se mirent à trembler dans un mouvement convulsif. « Très bien … Si c’est … ce que tu veux … Si c’est ce que tu penses vraiment … Oublions alors tout cela … »

    Passer vite à autre chose ? Si cela lui faisait plaisir de penser ainsi, alors qu’il le fasse… Mais au fond d’elle, elle sentait que malgré le temps qui passerait, cela ne s’effacerait pas. Mais s’il préférait cela, alors … Qu’y avait-il d’autres à faire que de simplement subir… Abandonner ? … Alors que ce dernier mot lui martelait la tempe et que sa signification se répandait dans son esprit, Tonks sentit sa tête lui tourbillonner. Abandonner ? Elle ? Où était partie toute sa combativité ? Où l’avait-elle laissée ? Où s’était-elle envolée ? Etait-elle restée enfermée au manoir Malefoy ?

    La jeune Auror s’était brusquement levée, se plaçant de dos un moment puis, incapable de demeurer immobile un instant, elle se mit à faire les cent pas. Sans doute pour essayer de dissiper sa nervosité … Elle s’arrêta soudain, pile comme par hasard face au reflet que le miroir lui renvoyait … Le même miroir qui avait arrêté Rémus. Ce même miroir. Bien qu’elle ne le sache pas. Quoiqu’il en soit, ce miroir lui apparut comme son pire ennemi soudainement alors qu’elle y contemplait son propre reflet, et celui du lycan derrière elle. Qu’elle aurait aimé ne pas être ce qu’il lui renvoyait ! Qu’elle aurait voulu … Incapable de soutenir l’image qu’il lui renvoyait, elle ferma les yeux. Mais la colère envers lui-même, envers ce miroir, la fit trembler. Elle avait l’impression qu’il l’avait trompée, qu’il avait profité de sa faiblesse et s’était infiltré en elle, par une porte qu’elle avait laissé ouverte. Pour preuve de sa colère, la couleur de ses cheveux changea de couleur, virant au rouge vif pour aussitôt pâlir de nouveau … Ce phénomène s’effectua à plusieurs reprises, comme si elle se demandait elle-même que faire, comme si … Soudain, la vue de ce miroir lui devint insupportable. Elle eut envie de le retourner… Elle ne voulait plus le voir … Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration qu’elle avait bien du mal à maîtriser.

    Cette envie se faisait de plus en plus puissante en elle, elle voulait lui infliger la même chose qu’il leur faisait ! Sans savoir vraiment ce qu’elle faisait, elle avança la main vers ce foutu miroir, elle souleva le cadre et le détacha du crochet … Quelques secondes, elle le garda dans ses mains, l’observant froidement et pourtant avec une lueur désespérée au fond des yeux puis, son regard se durcit … Sa main se mit à trembler… Tout se passa si vite ensuite qu’elle eut à peine le temps de s’en rendre compte.

    Un bruit de verre brisé retentit, signalant qu’elle avait lâché la glace et que celle-ci était tombée … Mais la métamorphomage n’y prit garde. Elle n’y fit même pas attention. Cette fois, elle ne parvint même pas à retenir ses larmes. Celles-ci envahirent ses yeux alors qu’elle se laissait tomber à genoux et silencieusement, elle laissa libre court à son désespoir… sans prendre en garde aux éventuels morceaux de verre qui pouvaient l’entourer à présent. Elle l’avait déjà oublié ; il n’était guère important, ce miroir… Elle s’en fichait de toute façon. Peu lui importait bien de se blesser soudain… La seule blessure qu’elle sentait réellement c’était celle qui semblait se trouver dans le foyer même où prenaient naissance les sentiments. Elle ferma les yeux, les tint aussi fermement clos qu’elle put le faire. Pour le moment, il fallait qu’elle extériorise. C’était le plus important… On ne pouvait pas tout garder en soi. On ne pouvait pas laisser tout s’amonceler en nous ; chacun avait ses propres limites qu’il ne pouvait dépasser ; et on ne pouvait pas tout amonceler sans laisser craquer tout lorsque la nécessité de se décharger se faisait sentir. Pourquoi, pourquoi, pourquoi…

    « Pourquoi… », laissa t-elle échapper entre deux sanglots…

    Dans son esprit, elle le revoyait faire un pas en avant, il allait venir vers elle, et d’un seul coup comme s’il avait heurté par la réalité, il s’était reculé … C’était incompréhensible. Pourquoi s’était-il approché pour finalement faire demi-tour … C’était qu’il ressentait la même chose ? Mais que touchée par toutes les différences qui les séparaient, il avait préféré faire demi-tour ? … *S’il vous plait, aidez-moi à y voir plus clair … *. Gisante au milieu des restes de la glace qui lui avait jadis appartenue, la jeune Métamorphomage avait du mal à maîtriser ses larmes. Que pouvait donc signifier le fait d’avoir brisé ce miroir ? A chaque acte ses significations. Cela pouvait signifier par exemple qu’elle se fichait des apparences… Même s’il pouvait exister un « mieux » quelque part dans le monde, ce n’était pas ce qu’elle avait choisi … Quand bien même il y aurait des milliers de jeunes hommes – beaux, séduisants, et riches – à chaque coin de rue, tout la ramènerait toujours à une seule et même personne, personne d’autres ne pourraient le remplacer … Une seule personne était vraiment unique en notre cœur, et cette personne c’était Rémus vers lequel son choix s’était porté … Qu’il le veuille ou non. Quand le cœur décidait d’accorder un statut particulier à quelqu’un, alors cette place il l’a gardait.


    Ce miroir, qu’elle avait beaucoup aimé lorsqu’elle l’avait acheté, elle le haïssait à présent… D’une force soudaine qui lui donnait la migraine et peu lui importait bien qu’il soit à présent en morceaux… Il s’était mis et de toute évidence, se mettrait toujours, entre elle et… elle et Rémus. Au-delà des apparences pourtant … Depuis qu’elle connaissait le lycan, Tonks avait beaucoup appris, et entres autres à voir au-delà des apparences … Ne lui en déplaise il lui avait appris plus qu’il ne voudrait jamais le reconnaître. Il lui avait appris à aimer aussi, aimer vraiment … Inconsciemment certes. A présent, c’était trop tard pour reculer et elle ne verrait jamais personne d’autres comme elle le voyait, lui. Rien d’autres n’importait que ce qui se trouvait en nous… Le cœur devait être l’ultime juge.

    Et bien souvent, le coeur devrait en souffrir... De toute évidence, cette étape était obligatoire...

    Rien n’importait plus que les sentiments … Il n’y avait rien de plus difficile que des sentiments qui ne pouvaient être exprimés, rien de pire que des sentiments qui étaient comprimés en soi, sans espoir d’être exprimés, d’être vécus. Elle avait l’impression que sa tête allait exploser, c’était comme si qu’elle se trouvait emmurée en elle-même … La nécessité de vouloir exprimer ce qu’elle ressentait, mais l’incapacité de s’exprimer se fit s’appesantir sur ses épaules …

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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyLun 6 Sep - 1:16

    Rémus ne savait littéralement plus où se mettre. Pourquoi avait-elle dit ça ? Bon d’accord, il avait lancé le sujet sur le tapis, mais il ne savait pas, lui ! Il avait fait ça de manière tout à fait innocente, alors qu’elle… hé bien elle aussi au fond. Elle ne savait pas, elle ne pouvait pas savoir combien cette discussion lui faisait mal. Quel gâchis tout de même… Si les choses avaient été différentes, Rémus aurait peut-être pu être heureux… il aurait pu avoir une femme, des enfants, des amis. Mais non. En une seule nuit, sa vie avait été transformée, il avait tout perdu. Perdu ce qu’il possédait, ceux qu’ils aimaient, et l’espoir d’aimer à nouveau. Seulement voilà, si sa raison lui interdisait l’amour, son cœur lui, ne semblait pas du même avis. Et il semblait au contraire terriblement enclin à tomber amoureux, uniquement pour faire du mal au lycan.

    Rémus fut soulagé de l’entendre dire qu’elle avait eu tort de dire cela, enfin, aussi soulagé qu’il aurait pu l’être dans une telle situation. Il aurait tant aimé pouvoir oublier tout ce qu’ils venaient de se dire, redevenir de simples connaissances, c’était tellement plus simple, tellement moins douloureux aussi. Mais rien ne s’était passé comme il l’aurait souhaité. Il repensa à toutes ces discussions passées, à l’attitude de la jeune femme à son égard. Comme il voyait tout cela sous un jour nouveau !

    « Je pense que si tu l’… si tu l’aimes vraiment… Alors tu devrais tout tenter… Accroche toi si tu penses que c’est la meilleure chose à faire… » Rémus rougit de ce qu’il avait osé lui dire. Quel conseil ! Mais comment aurait-il pu savoir qu’elle parlait alors de lui ? Il n’en revenait pas. Il y a quelques semaines à peine il l’avait encouragée à s’accrocher, tout en espérant qu’elle ne le ferait pas, et aujourd’hui, il lui disait d’abandonner, tout en espérant au fond qu’elle l’aimait sincèrement. Ironie du destin. Mais que devait-il faire ? Partir ? La laisser seule ? Etait-il sensé dire quelque chose ? Rémus n’avait aucune expérience dans ce domaine, il fallait avouer que, même à Poudlard, les filles ne faisaient pas la queue pour sortir avec lui. Il n’avait jamais non plus aimé quelqu’un comme il avait parfois l’impression d’aimer Tonks. Il était perdu.

    Pourquoi fallait-il que ce soit si compliqué ? Sa vie n’était qu’un champ de ruine, pourquoi alors tenait-il à y entrainer la jeune femme ? Une infime partie de lui-même lui disait qu’elle était celle qu’il lui fallait, qu’il ne se voyait pas vivre sans elle… Mais il préférait ne pas l’écouter, par peur. Peur de s’engager pour finalement avoir le cœur brisé, peur de découvrir que ce n’était qu’un béguin d’adolescente, peur de lui faire mal à elle… Ce serait pire que tout. Pourtant n’était-il pas en train de la faire souffrir en ce moment même ? Si, surement. Mais ce n’était qu’une petite douleur passagère, elle s’en remettrait bien vite, et il s’emploierait à se remettre lui-même de son côté. Il lui épargnait simplement des mois de douleur supplémentaire, mais ça bien sur, il n’y avait que lui pour le voir.

    Un bruit de verre cassé le tira de ses pensées. Rémus vit le miroir dans lequel il avait vu son propre reflet tout à l’heure, brisé. Un signe ? Rémus n’y croyait pas, mais la coïncidence était frappante. Il sentit son cœur se serrer alors que la jeune femme se laissait tomber sur ses genoux. Il faillit lui rappeler qu’elle risquait de se couper, mais il comprit bien vite qu’elle s’en fichait. De toute façon, les mots seraient morts dans sa gorge. Aujourd’hui, plus que jamais, Rémus se sentait l’âme d’un monstre. Il aimait Tonks, il l’aimait à en avoir mal, mais il n’avait pas d’autre choix que de la blesser. Il pouvait bien se dire qu’on ne lui avait pas laissé le choix, que Greyback avait décidé pour lui, au fond, il le savait. C’était sa décision. Et il devrait l’assumer à partir de maintenant, tout en regrettant toute sa vie le bonheur auquel elle aurait pu lui faire goûter.

    « Pourquoi… »

    Ses paroles résonnèrent dans le silence de la salle. Entre deux sanglots elle avait eu le courage d’articuler ce simple mot. Mais c’était bien trop compliqué à expliquer. Devait-il être sincère et lui dire véritablement pourquoi il la rejetait ? Il se voyait plutôt mal lui dire qu’il l’aimait mais qu’il préférait la refuser. De toute façon, il aurait été incapable de lui dire qu’il l’aimait tout court. C’était bien trop dangereux. Non, mieux valait être ferme, lui dire une bonne fois pour toute qu’ils ne seraient jamais… ensemble. Ravalant difficilement sa salive, il se persuada néanmoins que c’était la meilleure solution, il fallait qu’elle abandonne, qu’elle se remette et qu’elle trouve quelqu’un d’autre. Il en souffrirait peut-être, surement même, mais elle serait heureuse, elle aurait la chance d’avoir ce dont elle rêvait… C’était mieux comme cela.

    « Parce que… parce que je ne t’… » Parce que je ne t’aime pas… Les mots refusaient de sortir, son cerveau lui dictait bien ce qu’il aurait du répondre, mais son cœur l’empêchait de mentir si ouvertement à la jeune femme. Mais avait-il le choix ? Il refusait de la blesser comme cela, il ne pouvait simplement pas. Il fallait trouver un autre moyen, une autre excuse. N’importe quoi ! « Parce que ce n’est pas… bien… »


    WHAT ? affraid


    Voilà qui allait arranger la situation. Mais comment lui expliquer son refus sans la blesser ? Sans non plus être trop sincère ? Impossible… Sans bien comprendre pourquoi, ni par quel force il y parvenait, Rémus s’avança lentement vers Tonks, et posa doucement ses bras autour d’elle, l’aidant à se relever. Il ne supportait pas de la voir dans cet état, et la situation était déjà bien assez dure pour lui. Il l’encercla de ses bras, sans vraiment savoir ce qu’il espérait, sans comprendre non plus qu’il lui envoyait des signaux parfaitement opposés. Mais il était un paradoxe à lui tout seul, impossible à déchiffrer. Essayant de calmer sa respiration pour que la jeune auror ne la sente pas, il poursuivit dans un murmure :

    « Je… Tu es encore si jeune, tu ne peux pas comprendre… Tu peux faire tellement mieux et je… Je ne peux rien t’apporter. Rien de bon. On ne peut pas… Je ne peux pas… »
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyLun 6 Sep - 18:58

    La réalité était que, jamais vraiment on ne pouvait faire et avoir ce que l’on voulait. On ne pouvait tout avoir… De toute évidence, même si l’attitude qu’il montrait en sa présence ne l’indiquait pas forcément, et bien les sentiments qu’elle ressentait n’étaient pas réciproques. Elle devait l’admettre, mais elle ne pouvait pas. Si un seul sentiment pouvait être si beau et si malheureux à la fois, c’était bien l’Amour… Celui qui faisait le plus souffrir. L’Amitié aussi parfois mais selon la profondeur du sentiment l’Amour faisait bien plus souffrir car d’une certaine manière, il était encore plus profond que l’Amitié. Mais elle devait se faire à cette idée. Quand l’amour n’allait que dans un sens, on devait tout faire pour l’oublier. Oublier… Oublier … Pourquoi la pensée de ce simple mot lui créait-il un gouffre si profond en elle que cela accroissait encore le poids qu’elle sentait peser au fond d’elle ainsi que sur ses épaules. Pouvait-on avoir trop d’amour à revendre et ne pouvoir jamais l’extérioriser ? Avec le temps, il fallait juste espérer que cella se tasse. Les sentiments pouvaient-ils s’endormir ?…

    Et en s’endormant, pouvaient-ils s’oublier peu à peu ? Ce serait tellement plus simple. Il lui semblait n’avoir jamais autant aimé qu’en cet instant où cet amour était de toute évidence impossible. Il lui semblait n’avoir jamais éprouvé autant de sentiments avec autant de force envers quiconque d’autres. Et de la même manière, si un jour elle pourrait aimer de nouveau – si Rémus s’obstinait à la repousser -, alors elle était certaine d’une chose toutefois : jamais elle ne pourrait véritablement Aimer de la même manière… Aimer, avec une majuscule… Car il existe deux façons d’aimer. L’une avec majuscule, et l’autre sans. De même que l’amitié, et l ‘Amitié.

    Mais ces sentiments étaient sans aucun doute condamnés. Condamnés dans une prison de fer, enfermés avant éclosion … Etouffés dans l’âme, avant même qu’ils n’éclosent véritablement… Comme une fleur éclorait un beau matin de Printemps, mais qu’avant d’être entièrement ouverte, un pied d’humain venait de l’écraser, la piétiner … sans remords. Elle étouffait, elle n’avait même pas eu le temps de se débattre, d’essayer de vivre, de pouvoir respirer un oxygène pur … Un oxygène qui n’était que l’essence même de la liberté.

    Tonks se sentait telle. Prisonnière de ses sentiments… Une cage solide, l’entravant dans ses mouvements, une cage qui l’étouffait et prenait plaisir à l’étouffer … Prisonnière de ce qui était né dans le foyer même où prenait naissance les sentiments et qui, tout au long d’une vie, naissaient, évoluaient … ou mourraient s’ils n’étaient plus suffisamment alimentés. C’était comme étouffer un nouveau-né dans son berceau … Cette comparaison la fit tressaillir. Une douleur vive lui traversa la poitrine.

    Confrontée à ses propres larmes qui ruisselaient sur son visage et à ses pensées qui ne faisaient qu’accroître la douleur qu’elle ressentait, elle n’entendit pas les premiers mots du lycan, sinon au travers d’un épais brouillard fait de pleurs … comme après une apocalypse où l’ensemble de la terre avait été détruite et qu’il ne restait plus rien. Presque rien. Quelques mots … entrecoupés … Lui parvinrent… Entre deux sanglots qu’elle tentait de retenir, mais qu’elle ne pouvait empêcher… C’est ainsi qu’elle ne saisit que la fin de sa phrase … Lorsqu’il dit que ce n’était pas … bien. Comment cela ? Encerclé par le Mal, au-dehors, comment pouvoir penser que tels sentiments n’étaient pas… bien ? Au contraire tant qu’il existait un tant soit peu de sentiments dans le monde, alors l’espoir de pouvoir éradiquer le Mal pour de bon demeurerait. Quand à chaque coin de rue, le Mal sévissait, quand à chaque coin de rue, les messagers du Mal indiquaient qu’ils étaient encore et toujours là, alors cela ne pouvait faire que du bien de savoir que malgré cela, il y avait toujours des sentiments. Et le bonheur ne pouvait-il renaître des cendres ? … Tel le phénix.

    Des débris ... En parlant de débris… C’était véritablement le sentiment primordial qu’elle sentait poindre en elle. Par ailleurs, les débris autour d’elle qui jonchaient le sol pouvaient très bien définir cette image du chaos, cette image de la fin du monde qui semblait si forte soudain pour la jeune Auror.

    Elle sentit deux bras l’encercler. Deux bras la tirer de ce chaos … Une image s’imposa alors à son esprit. La Terre était détruite, elle était la seule survivante du tremblement de Terre qui avait eu lieu, et on venait la sauver, la tirer des débris. Sans savoir pourquoi, se confiant elle-même à ses instincts de survie et à la recherche d’un peu de chaleur, elle se laissa relever – avec l’impression que ses jambes allaient se dérober sous elle – et se blottit contre son « sauveur ». Elle ne recherchait rien d’autre qu’un peu de chaleur voyons ! « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 604703 Comme tout être humain normalement constitué. En tous les cas, son cœur lui avait reconnu l’identité du « sauveur » dans cette étreinte … à la fois hésitante et pourtant qu’il considérait comme rassurante … Il l’aurait reconnu entre mille et comme s’il reprenait vie soudainement, plus de véhémence se fit en lui-même, il se mit à battre avec plus de vivacité. Bien que des larmes continuaient de glisser le long de ses joues, la jeune femme ne pleurait plus ; ses pleurs s’étaient taris … comme si le simple fait d’être dans ses bras lui procurait tout le réconfort nécessaire, tout ce dont elle avait besoin pour éloigner loin d’elle tous signes de désespoir… Et même la vie à l’extérieur.

    Consciente des larmes qui glissaient sur ses joues, et désirant les soustraire le plus possible à sa vue, elle enfoui son visage humidifié contre son épaule. Peu à peu, elle se calma. Les soubresauts dont étaient saisies ses épaules sous l’impulsion de ses sanglots s’espacèrent quelque peu, puis s’estompèrent. Elle ferma les yeux, se concentrant sur une seule et unique chose… La présence de Rémus tout près, ses bras autour d’elle. Elle s’appliqua même à essayer de compter les battements de son cœur, comme si elle espérait que cela l’aiderait à se calmer, et à sécher ses larmes.

    L’incrédulité et l’incompréhension emplit alors son regard et elle releva la tête et, sans chercher à se dégager de son étreinte dans laquelle elle se sentait si bien :pirat: , elle le considéra un long moment, silencieuse.

    Elle pouvait faire mieux ?? Mais elle se fichait de faire mieux ou qu’il puisse même exister un « mieux » dans le monde, c’était lui qu’elle voulait >_< ! Lui ! Pas un autre, mais lui ! Certes, elle ne pouvait pas comprendre … Mais on ne pouvait pas dire qu’il cherchait beaucoup à lui expliquer … Saurait-il d’ailleurs même se l’expliquer à lui-même ? Elle comprenait ce qu’elle comprenait, et elle savait ce qu’elle savait. C’était que ses sentiments étaient vrais, et qu’elle ne pourrait les oublier ainsi, quitte à en souffrir … Pour preuve, pendant des semaines elle s’était forcée à les ignorer, elle avait fait semblant que ce qu’elle ressentait n’était rien d’autre que de l’amitié profonde, rien d’autre, et résultat … Elle avait perdu. Elle avait perdu contre elle-même, perdu contre son cœur qui avait été le plus fort, qui s’était servi de ses faiblesses. Certes, elle était – en ce sens – bien moins forte que Rémus. Mais elle ne pouvait faire semblant. Elle ne pouvait qu’être elle-même… Et elle était elle-même.

    Comment cela on ne peut pas ? Comment cela « ils » ne pouvaient pas ? … « Lui », si, sans doute … Peut-être. Mais pas elle. Elle était maîtresse d’elle-même et elle savait pertinemment ce qu’elle pouvait faire, et ne pouvait pas. Elle n’avait pas peur d’elle … Elle avait confiance à son cœur … Il avait toujours su la guider … Si elle pouvait le montrer à Rémus également, ce serait son souhait le plus cher.

    « Je suis peut-être encore jeune, mais je sais ce que je veux… et ce que je peux. Et je ne peux pas forcément tout comprendre, mais néanmoins je cherche à comprendre … J’en suis capable »

    Si ce n’était qu’une question de capacité, ce n’était pas un problème ! S’il ne pouvait pas, alors elle, elle le pouvait … Ne lui avait-elle pas déjà dit qu’elle était capable d’aimer pour deux ? Non seulement elle le pensait, mais elle s’en sentait la force elle-même … Cette force, qu’elle puisait d’ailleurs ne serait-ce que dans la présence de Rémus à côté d’elle … Cette force qu’elle puisait dans l’existence de ses sentiments. Ce n’était donc pas qu’une question de capacité… Parce qu’elle le sentait, - elle l’avait entendu même lorsqu’elle avait posé sa tête contre son épaule -, il avait un cœur… Elle l’entendait même battre – et plus ou moins fort même ! Etait-ce sa présence qui en était la cause ? Elle n’en savait rien ; elle essayait juste d’y croire ! -. Il était donc là en tous les cas ... Il cherchait à s'exprimer... Peut-être était-il bloqué et peut-être fallait-il l'aider à s'exprimer ?

    Le seul problème venait sans doute du fait que n’ayant plus eu l’habitude d’aimer depuis longtemps, il n’y parvenait plus ? Pouvait-on oublier comment aimer ? Pouvait-on s’empêcher d’aimer ? Quoiqu’il en était, la jeune femme s’en sentait personnellement incapable … S’empêcher d’aimer … S’empêcher de vivre … Elle l’admirait d’une certaine manière. Comment pouvait-il depuis tant d’années s’empêcher d’être heureux ? C’était dans le destin même de l’homme de courir, de rechercher le bonheur, … C’était la quête d’une vie. Le seul problème c’était que sa vie s’était arrêtée il y avait longtemps sans doute … Depuis qu’il était devenu ce qu’il était devenu. Tonks lui offrait l’opportunité d’une nouvelle vie en quelques sortes … Elle le prenait tel qu’il était. Elle l’aimait tel qu’il était … Et comme à son habitude, elle se fichait du regard des autres sur elle. Elle se fichait du regard qu’ils pouvaient poser sur elle déjà, et n’en serait pas plus gênée s’ils venaient à être vus ensembles… Dehors. C’était sa vie et si elle était heureuse ainsi, alors autrui n’avait pas à y interférer !

    « Tellement mieux ? … Comment peux-tu savoir ce qui est bien pour moi ?... Comment peux-tu prétendre savoir ce qui est mieux pour moi ? … Tu te sous-estimes de trop, tandis que d’autres cherchent à t’estimer à ta juste valeur … Quant à ceux qui ne le font pas, ils sont simplement insignifiants en comparaison de ceux qui te voit et te prenne comme tu es. Ils ne sont rien à côté, en comparaison… J’aimerai que tu le comprennes… Je me doute cependant que cela soit difficile… S’il existe un seul moyen de rattraper tout cela, j’aimerai tant pouvoir le connaître »

    Sincérité. Son regard ne mentait pas alors qu’elle avait prononcé ces mots. Elle savait qu’elle avait raison … Elle suivait son cœur et ce dernier ne l’avait encore jamais trahi. Elle savait ce qui était bon pour elle, comme elle savait que c’était lorsqu’il se trouvait auprès d’elle qu’elle était la plus heureuse … la plus complète. Elle ne mentait pas, comme elle ne se mentait pas … Ou plus. Elle ne savait même pas mentir en plus ! Elle osait juste dire tout ce qu’elle pensait vraiment, avec l’honnêteté et l’innocence d’une enfant certes, mais elle disait simplement ce qu’elle ressentait. Pourquoi ne pourrait-on être sincère avec soi-même au moins une fois dans sa vie ??? Et elle sentait que son cœur ne lui mentait pas. Il n’avait jamais su mentir lui non plus. Cependant, bien qu’elle ait peut-être encore la sincérité et l’innocence dus à son jeune âge, son regard n’avait aucunement l’air enfantin en ce moment présent.

    Bien au contraire, il était plus grave, plus sérieux que jamais. Et puis, elle avait 25 ans non ?? Elle était en droit de savoir ce qui était bon pour elle ! Elle n’était PLUS une gamine ! Elle faisait peut-être preuve d’immaturité parfois mais tout comme son cousin, c’était sûrement car elle agissait bien souvent avant de réfléchir ! Ils n’étaient pas de la même famille pour rien. Cela pouvait paraître pour de l’immaturité, mais elle se contrôlait… Elle apprenait. Lorsqu’il lui disait alors qu’elle était encore « si jeune », on croirait l’entendre dire qu’elle n’était même pas encore majeure, qu’elle n’était pas encore capable de prendre ses décisions par elle-même, et qu’il semblait obligé de décider pour elle, à sa place ! Mais ils étaient majeures tous les deux et responsables ! Elle était jeune certes, mais ce n’était pas ce qui arrêtait les sentiments car, ces derniers n’avaient eux-mêmes pas de frontières. Ils ne devraient pas en avoir, en tous cas.

    « Comment peux-tu savoir avec tant de certitude que tu ne puis m’apporter rien de bon ? Moi seule peut le savoir … Je le sais et je le sens… »

    Elle aurait bien aimé qu’il puisse s’ouvrir un temps soit peu à elle. Elle aurait bien aimé savoir vraiment s’il ressentait ou non quelque chose pour elle, quelque chose qui ne serait pas de l’amitié mais qui s’apparenterait plus à de l’amour … Même si ce n’était encore qu’une étincelle, elle se sentait la force de l’éclore. La force pour deux. Mais elle doutait qu’il puisse le lui dire. Il semblait incapable même de prononcer ce mot. Elle devait lire entre les lignes … Et Par Merlin que c’était difficile ! Mais elle ne le lui reprocherait rien ! Bien qu’elle ne soit pas toujours très patiente, avec lui elle avait appris à l’être. Tout ce qu’elle savait c’était qu’il pensait qu’elle pourrait trouver mieux que lui ! (et qu’en savait-il d’ailleurs ?? Qu’en savait-il de ce qui lui convenait ??) et qu’il ne pouvait rien lui apporter de bon (ce qu’il pense, ce qu’il pense… !) … Ce n’était pas que l’argent qui faisait le bonheur.

    Tout cela ne lui disait donc pas ce qu’il ressentait vraiment pour elle … Etait-ce juste sa condition qui lui dictait de se mettre à part, qu’il ne pouvait aimer ? Avait-il été trop longtemps rejeté par les sorciers qu’il était impossible maintenant de pouvoir revenir en arrière ? Elle espérait que ce qu’il avait subi n’avait pas créé une blessure inguérissable … Elle aurait tant aimé bander cette blessure et par son Amour, la recouvrir, l’enfermer et la guérir. Elle ne savait pas non... Si au fond il ressentait la même chose ? … A certains moments, Il lui semblait avoir des indices de cette hypothèse, à d’autres elle ne savait plus rien. En tous les cas, elle sentait qu’elle était importante pour lui. Sinon, il l’aurait laissée en plan et serait directement partit dès l’instant où il lui avait dit qu’il valait mieux en rester là, non ???

    Mais il était resté. Il était venu pour essayer de la consoler. C’était qu’au fond, il ne voulait pas partir et la laisser, n’est-ce pas ? Il ne se serait pas approché sinon pour la prendre dans ses bras … ? Il savait qu’il l’avait blessée dans ses sentiments…Pourquoi tout cela ne pouvait-il pas être simple ?

    « Moi je le sais… Je le sens … » Après qu’elle eut prononcé ces dernières paroles, elle se détacha quelque peu de lui, se libérant de son étreinte. Au lieu de s’écarter totalement, elle attrapa l’une de ses mains qu’elle porta et posa doucement à l’emplacement de son cœur où celui-ci continuait de battre à un rythme particulièrement soutenu… Le cœur ne mentait pas, jamais. Si ses mots ne parvenaient à le convaincre, alors qu’il sente de lui-même que ses paroles ne reflétaient que la sincérité même de ce qu’elle ressentait pour lui … et qu’il arrête de penser qu’il ne pouvait pas lui apporter de bonnes choses ! Son cœur lui-même disait le contraire. Elle n’ajouta rien … Son regard seul parlait en ces seuls termes … « Sens… Sens par toi-même… Il n’a jamais battu autant qu’en ta seule présence… Sens ce qu'il crie, ce qu'il hurle... Ce n’est pas une preuve ça ?? ». Elle demeura plusieurs minutes ainsi, sans lâcher sa main posée sur son coeur, l’obligeant pour ainsi dire à prendre la pleine mesure de ce qu’il pouvait bien sentir sous sa paume... Et aussi parce qu’elle appréciait – aimait même - ce seul contact.

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    You're the most courageous man I've ever seen, I've ever dreamed of. Whatever you say, whatever you think. Despite all opposition my feelings are and will remain the same as long as I live. Even through death. You're the one my heart has chosen, you're the one who makes me breathe... You're the one who learnt me to live.  I can't just forget you even if you ask me to. Even beyond life I truly love you. Let me love you. I accept everything as long you're here along with me. Throught life and death I'll hold you till my last breath.
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyLun 13 Sep - 20:57

    « Je suis peut-être encore jeune, mais je sais ce que je veux… et ce que je peux. Et je ne peux pas forcément tout comprendre, mais néanmoins je cherche à comprendre … J’en suis capable »

    Bien sur Rémus ne la prenait pas pour une idiote, au contraire même. Mais elle était si jeune, elle n’avait jamais eu à vivre ce… ce qu’il avait vécu lui. Il ne pensait pas être le seul sur Terre à jamais pouvoir comprendre, mais il croyait sincèrement que certaines choses devaient se vivre pour être véritablement saisies. Et bien sur, il ne souhaitait pour rien au monde que Tonks en fasse elle aussi l’expérience. Ne réalisait-elle pas ? En dehors des problèmes physiques que lui causait sa… sa particularité. Il y avait beaucoup de conséquences, bien pires encore. La pauvreté, l’incapacité de trouver un travail stable, la haine du monde. La solitude.

    Cette dernière était le pire fardeau. Il en avait tout d’abord voulu au monde de le rejeter pour quelque chose dont il était la première victime, mais il avait fini par comprendre. Ils avaient peur, à raison. Il était un monstre, une erreur de la Nature, une bête féroce meurtrière et incontrôlable. La solitude était devenue une nécessité, en tout cas il le croyait. Et à force de s’isoler, il rejetait lui-même tout le monde presque par habitude, par peur aussi. Car oui, le lycan était terrifié aujourd’hui, alors qu’il avait littéralement la femme de ses rêves dans ses bras. Il frissonna en sentant la jeune femme poser doucement son front contre son épaule. Ne pouvait-elle pas sentir son cœur s’agiter, battre à mille à l’heure ? C’était impossible qu’elle se méprenne après cela, il avait l’impression que son cœur allait s’arracher de sa poitrine, le laissant pour mort.

    Que devait-il faire désormais ? Il sentait son cœur lui hurler de prendre la jeune femme dans ses bras et de l’embrasser… mais son cerveau lui rappelait immédiatement que c’était impossible. Evidemment, l’amour n’était pas fait pour les gens de son espèce, il le savait bien. C’était pour cela qu’il s’était empêché d’aimer auparavant, mais cette fois ci, il avait échoué. Il ne s’était rendu compte de ses sentiments qu’une fois qu’il était trop tard. Et voilà le résultat. Il devait faire souffrir la femme qu’il aimait en se faisant encore plus de mal à lui-même. Etait-ce cela l’amour ? Il avait été stupide, il aurait du écouter son cerveau bien avant, il n’aurait jamais du… jamais du céder aussi facilement. Et maintenant il comprenait tout le mal que son erreur avait et allait causer.

    Mais elle avait raison de s’énerver. Enfin, non elle n’avait pas raison… mais ce qu’elle disait était juste… ou compréhensible en tout cas. Comment avait-il pu espérer que ses « arguments » allaient le tirer d’affaire ? Il connaissait assez bien la cousine de Sirius pour savoir qu’elle ne lâcherait pas le morceau aussi facilement, et pourtant… ne comprenait-elle pas que chaque seconde de plus passée à insister était un nouveau coup de poignard dans le cœur ? Ne le sentait-elle pas, elle aussi ? Apparemment non puisqu’elle insistait… Elle venait de dire qu’elle comprenait, qu’elle le pouvait en tout cas, mais il n’y croyait pas. C’était quelque chose de bien trop personnel, de bien trop… privé pour qu’il ose jamais lui en parler. C’était bien trop dur de se rabaisser aux yeux d’une personne qui vous était cher. Il ne pouvait pas lui dire ce que sa condition lui… lui faisait, et il ne lui imposerait surement pas cela !

    Mais alors qu’il allait de nouveau prendre la parole, la jeune femme le devança et prit doucement la main dans la sienne, la déposant sur son cœur. Il sentit son pouls s’accélérer, au rythme de celui de Tonks. Donc elle le sentait, autant que lui. Mais pourquoi ne pouvait-elle pas comprendre dans ce cas qu’ils ne feraient que se blesser l’un l’autre ? Pourquoi ne pouvait-il pas le lui expliquer ? Lui dire tout simplement que c’était impossible ? Que ça ne serait jamais… ? Peut-être parce qu’il ne se sentait pas le courage de la rejeter purement et simplement. Il n’osait pas leur imaginer de futur commun mais à cet instant, il ne s’imaginait pas non plus mentir à la jeune auror en lui disant qu’il ne l’avait jamais aimé, qu’il ne l’aimait pas… et qu’il ne l’aimerait jamais. Rémus avait toujours été mauvais menteur, mais face à la métamorphomage, c’était bien pire encore. Mais que devait-il faire alors ? Aucune idée.

    « Ecoute Nymph… Tonks. Je pense que… ce serait stupide de compliquer les choses c’est tout… Le plus raisonnable c’est de… de rester amis… »

    Il avait soufflé ce dernier mot avec beaucoup de difficultés, comme par peur de blesser la jeune femme, et pourtant. N’était-ce pas mieux comme cela ? Son cerveau lui disait bien que oui, mais son cœur n’était absolument pas d’accord. Si c’était la bonne chose à faire, ne devrait-il pas se sentir… soulagé ? Cela viendrait… surement. Pour l’instant il était trop bouleversé pour comprendre vraiment qu’il faisait le bon choix, voilà tout. Mais pourquoi avait-il l’impression de mourir de l’intérieur ? Il se sentait rougir de plus en plus alors que la jeune femme gardait sa main pressée contre son cœur. Mais ce simple contact lui était devenu comme insupportable, bien qu’agréable, il avait l’impression que c’était trop à endurer d’un seul coup. Il retira doucement sa main et la posa contre la joue de Tonks. Il la regarda dans les yeux, espérant y lire autre chose que de la colère ou de la douleur. Il n’aurait voulu la blesser réellement pour rien au monde, mais peut-être qu’un jour elle comprendrait que ce qu’il faisait c’était pour son bien. Pour leur bien à tous les deux.

    Dans un geste maladroit il approcha son visage de celui de Tonks, le laissant suspendu dans le vide quelques instants, comme dans l’attente de la permission de s’approcher. Mais ne voyant pas de signe évident de rejet, il vint délicatement déposer ses lèvres sur la joue de la jeune auror. Malencontreusement ( évidemment Rolling Eyes ) ses lèvres glissèrent et vinrent effleurer les lèvres de Tonks. Peut-être son inconscient qui lui parlait, mais Rémus n’y vit qu’une maladresse de plus. Il s’écarta après quelques secondes, rouge comme jamais. Il se passa la main sur le visage, comme pour s’empêcher de regarder la jeune femme de nouveau en face, puis il balbutia difficilement :

    « Je… je ferai mieux d’y aller, j’ai… j’ai des choses à faire pour… pour l’ordre. Content de voir que tu es… que tu es sur pied. »

    Et sans ajouter un mot il attrapa ses affaires et se rua sur la porte. Ce qu’il pouvait être maladroit quand il s’y mettait. Mais voilà une entrevue qu’il lui donnerait beaucoup à réfléchir dans les semaines à venir.
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Nymphadora Lupin
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyMar 14 Sep - 20:15

    Que donnerait-elle pour qu’il parle, pour qu’il lui dise ce qu’elle aurait voulu qu’il lui dise ? Que donnerait-elle pour être là, à ses côtés, sans tenir compte de rien du tout ? Que donnerait-elle pour qu’il rompe le silence qui s’était installé ? Tout. Si tel était possible. Tout ce qui était possible à imaginer. Elle aimait à ce point que lorsqu’on avait l’impression que l’on pouvait tout offrir sans remords ou regards en arrière. Que donnerait-elle pour ne simplement rester là, à ses côtés, et passer l’éternité ainsi. Le monde pourrait continuer de tourner autour d’elle qu’elle s’en ficherait. Car elle avait juste ce qu’elle voulait… Tout ce dont elle pouvait rêver. Qu’aurait-elle donné pour lire dans ses yeux toutes les réponses à ses questions ? Qu’aurait-elle donné pour enlever cette lueur d’amertume de ses yeux, cette lueur d’incertitude… De désespoir ? Il semblait perdu, et désespéré… Sentiment qu’elle ne put comprendre… Il semblait triste d’être en sa présence alors qu’elle, se sentait dans un tel état d’exaltation d’être ainsi entre ses bras… De toute évidence, il ne semblait voir les choses de la même manière mais s’il croyait que les arguments qu’il avançait allaient affaiblir l’ardeur des sentiments de la jeune Auror, c’était mal la connaître… Tonks, impuissante face à elle-même, balancée par ce flot d’émotions qui ne cessaient de l’envahir avec ivresse.

    Combien aurait-elle donné pour savoir ce qui se cachait en son cœur, pour trouver la clé secrète qui pourrait le libérer de toutes ses entraves … Tout l’or du monde ; elle aurait donné tout l’or du monde si tel aurait été suffisant. Elle ne pouvait donner que son amour. En soi, les sentiments étaient une richesse, une très grande richesse. En tous les cas, s’il y avait une chose dont elle était certaine c’était qu’elle se ferait bien plus mal si elle venait à réprimer ses sentiments… Elle l’avait tenté. Elle avait déjà tenté, et avait échoué ; la douleur qui en avait résultée avait été trop intolérable pour qu’elle puisse continuer à réprimer ce qu’elle ressentait, pour qu’elle puisse continuer à ignorer – en vain- l’inclination certaine qu’elle avait pour celui que son cœur avait élu en vers et contre toute raison. Qu’en était-il pour lui ? Fallait-elle qu’elle lui dise tout ça… ? Non.

    A ses paroles, ses traits se crispèrent et une expression de souffrance non feinte brilla dans son regard durant quelques secondes alors que la jeune femme sentait un élancement douloureux en son cœur. Rester amis… Pourrait-elle se contenter d’une simple amitié alors que tout son être et toute son âme la tendaient vers lui, alors qu’ils ne voyaient déjà plus que par lui ? La crispation de son visage n’avait en aucun cas à voir avec le fait qu’il avait failli prononcer son prénom qu’elle détestait tant – chose qu’elle aimât mettre sur le fait d’une certaine confusion -. Non, cela avait simplement à voir avec le fait que son esprit seul était en train d’imaginer le cas où elle devrait se contenter de son amitié… Le pourrait-elle maintenant que tout était expliqué entre eux ? Mais si elle l’aimait, alors sa simple présence suffirait bien à la combler, n’est-ce pas ?... Mais, si jamais il décidait de s’éloigner un peu afin de les aider tous deux à oublier – chose que Tonks savait qu’elle serait bien incapable -… S’il décidait de mettre de la distance entre eux afin qu’ils ne redeviennent comme avant, de simples connaissances ? Tonks serait-elle condamnée à réprimer ses sentiments ? Elle ne sentait pas la force mais, peut-être ou sans doute qu’elle tenterait de ne pas lui laisser paraître que cela l’affectait tant … ? Au final, ça la rendrait bien plus malheureuse.

    « … Condamnée à réprimer, à cacher ce que je ressens… Je ne veux pas paraître telle une gamine capricieuse que je ne suis pas, j’ose espérer. Des deux, tu es sans nul doute le plus responsable et le plus sage mais, bien que je ne ressente aucun regret, je crains bien que je ne doive … oublier… Regretter d’avoir un jour ressenti ces sentiments »

    Ce furent des mots qu’elle laissa sortir avec tellement de difficultés et la voix si rauque qu’il était impossible de ne pas se rendre compte qu’ils lui procuraient une véritable douleur… Elle avait énoncé ces quelques mots avec l’accent d’une vérité que l’on ne veut pas exprimer mais que l’on ne peut ignorer… L’accent d’une Vérité sans réciproque… Comme si elle essayait déjà de se convaincre d’oublier ses sentiments, ou de regretter les avoir un jour ressentis. Mais il lui semblait que cet exercice était impossible. Elle, dont la sincérité dont elle était pourvue l’avait poussée à finalement tout lui révéler, devrait apprendre à se mentir à elle-même autant qu’à Rémus, pour ne pas qu’il sache qu’elle ne parviendrait à surmonter ses sentiments ? Pour la première fois de sa vie, elle paraissait incapable de surmonter un obstacle ?... Devait-elle commencer par apprendre à penser par l’esprit avant même de penser par le cœur, chose qu’elle avait tendance à faire… Mais même sa raison, à présent, semblait être convertie au sentiment de son cœur, convaincu lui aussi du bien qu’il en ressentait. Il lui était bien plus facile de céder.

    Alors oublier ? Comme si cette pensée lui était insupportable, elle ferma les yeux, cherchant à dissimuler ses yeux de nouveau brillants. Et histoire d’essayer de reprendre contenance… Elle devait se maîtriser, elle devait contrôler ses sentiments.

    Cela devait donner une scène plutôt amusante si vous voulez mon avis… Tonks en train d’essayer de se contenir en elle-même alors qu’on la voyait plus souvent éclater mais certainement pas se contenir en elle. Lorsqu’elle sentit la chaleur de sa main contre sa joue, elle rouvrit instantanément les yeux, comme si elle venait de recevoir une décharge, et un instant décontenancée par son regard soudain vrillé sur le sien, elle tenta de détourner les yeux mais, sans doute ne mit-elle pas suffisamment de force dans cet effort car elle ne put en détourner les yeux.

    Une larme solitaire coula le long de sa joue, sa gorge se noua avec l’impression que les prochains mots qu’il allait prononcer allaient finir de l’achever émotionnellement… Et sans doute, après, allait-il rebrousser chemin… et partir. A présent, autant ce serait une torture de le voir s’éloigner de nouveau dans l’espoir qu’elle se remette facilement des sentiments qu’elle ressentait pour lui ; autant la torture serait similaire s’il restait tout à côté et qu’elle doive réprimer ce qu’elle ressentait pour lui de toutes la force de sa volonté… Non, sa volonté ne lui obéirait même pas.

    Elle aurait aimé poser l’une de ses mains sur sa joue, désireuse de conserver la sienne le plus longtemps possible mais, il lui semblait impossible de bouger … elle semblait paralyser sous son regard (éteint ?) … comme si au fond il allait regretter ce qu’il allait dire… Comme si une partie de lui aurait voulu dire autre chose. Une chose qui manquait à Tonks… Cette chose : la Raison… Son cœur avait remporté la partie sur les deux, il l’avait convertie. Devait-elle en ressentir du regret ? Du soulagement ? Quoiqu’il en soit, elle aurait aimé vouloir supprimer cette pointe au cœur qu’elle semblait avoir en ce moment. Elle croyait qu’il allait lui redire – encore et encore – comme s’il n’avait aucune pitié pour son pauvre cœur qui souffrait le martyre en ne faisant que l’entendre dire que c’était impossible… entre eux.

    Quelle ne fût pas sa surprise de voir son visage se rapprocher alors, à un point tel qu’elle sentit son souffle balayer son visage puis, ses lèvres se posèrent sur sa joue…avec douceur… avec… Elle retint un frisson avec toute l’énergie qu’elle put rassembler. Tonks aurait presque voulu dire « avec amour » mais, elle bloqua ces mots à l’accès de son esprit. Pas question de se laisser déstabiliser ainsi ! Elle devait rester… maîtresse … d’elle-même… C’était… important… La jeune Auror se sentait portée à ses limites, voire au-delà… Pour les sentiments qui semblaient se heurter et se battre en elle-même avec une force qu’elle était en peine de contrôler, cela lui semblait une torture de le sentir si proche et pourtant si inaccessible… Notre jeune métamorphomage crut rêver lorsque ses lèvres vinrent effleurer les siennes mais comme s’il était soudainement conscient d’une immense bêtise qu’il allait vite regretter, il s’écarta aussi vite qu’il put, rouge de confusion, et mettant alors fin aux illusions de la jeune femme.

    Vous le comprenez vous ? L’instant d’avant il vous dit que « le plus raisonnable est de rester amis » et une minute après voilà qu’il vous… embrassait « presque ». Presque, attention, car sa raison venait chaque fois de revenir le prendre d’assaut avec ses remords et redevenir aussi distant qu’avant, par crainte de souffrir … ou de les faire souffrir tous deux ? Mais cela n’avait pas échappée à Tonks alors qu’elle revenait lentement de sa stupéfaction… Une chose était certaine, une partie de lui ne se refusait pas alors l’attirance qu’elle pouvait exercer sur lui… tandis que l’autre cherchait à être raisonnable et lui répétait sans cesse que l’amour lui était interdit. Avec chaleur, elle se répéta instamment la révélation qu’elle venait de se faire. Mais l’amour devait-il être toujours être raisonnable ? Ne comportait-il pas une part de folie ? Et comment pouvait-on s’interdire d’aimer… ? Songeant cela, la jeune femme se laissa envahir d’un frisson d’effroi.

    Elle l’entendit comme au travers d’un brouillard. Il lui disait qu’il allait y aller. Il avait d’autres choses à faire pour l’Ordre. Pourquoi le sentiment qui primait en elle était en ce moment celui de vouloir le garder pour elle toute seule ? Mais non, c’était égoïste que de penser cela et elle s’exhorta à se raisonner ! Mais, d’un certain côté, l’amour n’était-il pas égoïste ?... Car on voulait garder auprès de nous des personnes en particulier et les garder le plus longtemps possible… Pour nous seuls. Si, en quelques sortes, c’était égoïste. Mais elle ne parvenait pas à être prise de remords. Ce n’était pas bien. « Ce n’est pas bien », songeait-elle ardemment à plusieurs reprises en son for intérieur. « Ce n’est… » Mais elle avait bondi au devant du lycan, espérant l’empêcher de s’en aller déjà, et avec l’impression que son propre appartement lui était étranger… Une sorte de frayeur brilla l’espace d’une seconde dans son regard alors qu’elle posait une main tremblante sur son bras et murmurait d’une voix étranglée, comme prise soudain d’un accès d’angoisse soudaine, ce qui semblait être la conséquence directe d’un trop long enfermement …

    « Ne pars pas. Promis, je ne renouvellerai pas l’expression de mes sentiments sous aucune forme que ce soit (pour le moment du moins…) mais… Ne pars pas tout de suite si je…du moins si je compte un temps soit peu pour toi… Je t’en prie ».

    Là, elle le mettait un peu sur le fait accompli il fallait l’avouer… D’un côté, elle était persuadée qu’il allait rester, au moins un peu. Ce que c'était compliqué ! Simple, mais pourtant si compliqué...

    Comme si ceci allait juste faire en sorte de le retenir, l’empêché de partir déjà… Ne pas être seule… Comme si la jeune Auror avait peur de la solitude ? Parce que la solitude la ramenait immanquablement vers ces semaines passées au manoir Malefoy qui l’avait maintenue dans l’incertitude… L’obscurité l’avait fait réfléchir maintes fois, lui avait permise d’éclaircir des points obscurs … Paradoxal, n’est-ce pas ? Elle avait essayé de compter les jours, mais chaque jour se succédant les uns aux autres semblaient les mêmes, inlassablement… Elle avait fini par perdre le compte. Réfugiée dans ses pensées, elle entendait pourtant quand des personnes passaient devant les cellules, sans s’arrêter… sans un regard vers là où elle était… Ce sont dans ces situations que nous comprenons ô combien l’homme peut être insignifiant, ô combien elle était insignifiante. Elle frissonnait chaque fois que quelqu’un descendait, et respirait de nouveau plus facilement lorsque l’individu s’éloignait. Durant une seconde, elle craignait qu’on ne vienne la chercher… Ce n’était pas ainsi qu’elle imaginait la fin de son existence. Ginny était à quelques cellules de là… Et dire qu’elles n’étaient même pas dans la même, et dire qu’elle ne pouvait pas savoir comment elle allait. Pourtant, un jour, elle l’avait entendu hurler à l’adresse de quelqu’un ! De sa cellule, elle l’avait entendue…

    Elle ignorait à quel mangemort était adressé ce propos mais Ginny hurlait qu’ils avaient intérêt à les laisser sortir de là sinon ils allaient le payer ! Tonks fut soulagée. Ce jour-là, c’était la première fois qu’elle entendait la voix de Ginny. (Cf. Rp de Ginny). Et vous n’imaginez pas quel fut son soulagement ! Si elle criait ainsi, c’était le signe qu’elle était en vie, et qu’elle était suffisamment en forme. Tonks s’était alors laissée allée sur sa couche – dure, froide- et s’était prise la tête à deux mains, souhaitant sortir de là, souhaitant faire disparaître ces barreaux… Elle se sentait nue, sans sa baguette. Impuissante, mais ne l’était-on pas toujours ? Contrairement à Ginny, elle n’avait pas le courage de hurler… Celui-ci l’avait désertée. Et puis à quoi cela servirait-il ?... La culpabilité la rongeait également. La culpabilité doublée de l’impuissance tendaient toutes deux à l’achever ! Seul le souvenir de Rémus l’avait fait tenir dans sa prison froide et l’obscurité oppressante… Elle se concentrait son visage, sur le son de sa voix, même sur ses réprimandes parfois un peu trop paternelles, ces remarques qui l’énervait tant, pour une fois elle s’y était accrochée… Son sourire emplissait ses pensées, son regard l’enveloppait tout entière, la tenant plus au chaud qu’elle ne l’aurait jamais été… Et alors elle oubliait tout ce qui l’entourait ; elle oubliait où elle était.

    « Ne me laisse pas … seule…» s’échappèrent d’entre ses lèvres alors qu’elle était saisie toute entière d’un tremblement qu’elle n’aurait pu retenir. « … S’il te plaît. Pas tout de suite… »

    Malhonnête d’utiliser ces horribles souvenirs qui remontaient parfois à la surface de sa mémoire, jusqu’à la tirailler douloureusement, lui faire comprendre qu’au final on était toujours seuls en fin de compte, malgré ce que l’on pouvait penser … ? Non, il n’y a rien de malhonnête. Elle avait juste besoin de lui ; elle souhaitait juste qu'il reste un peu. La vie était bercée d’illusions. Rémus aurait pu croire en cet instant –peut-être- qu’elle recherchait la moindre excuse pour l’empêcher de partir mais la soudaine faiblesse qui l’assaillit brutalement était réelle.

    Son regard était celui d’un appel de détresse… Juste besoin… d’une présence… De chaleur, de réconfort… Son corps réclamant de lui-même ce dont il était nécessaire, elle alla se blottir contre Rémus. Elle ferma les yeux ; une impression se mêla à cette sensation de bien-être qui semblait se couler au creux de ventre … celle de sentir encore le contact de ses lèvres contre sa joue, et même au coin de ses lèvres… L’endroit effleuré semblait lui brûler mais désireux de les sentir encore, comme pour les convaincre que ça n’avait pas été le fruit de son imagination. Momentanément, elle avait oublié la « promesse » qu’elle s’était faite sur le fait d’essayer d’oublier ses sentiments. Sa seule présence lui suffisait pour tout oublier.

    « … Sauf si tu veux vraiment y aller »

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    You're the most courageous man I've ever seen, I've ever dreamed of. Whatever you say, whatever you think. Despite all opposition my feelings are and will remain the same as long as I live. Even through death. You're the one my heart has chosen, you're the one who makes me breathe... You're the one who learnt me to live.  I can't just forget you even if you ask me to. Even beyond life I truly love you. Let me love you. I accept everything as long you're here along with me. Throught life and death I'll hold you till my last breath.
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyVen 17 Sep - 13:23

    Mais pourquoi se dirigeait-il vers la porte à cet instant ? Pourquoi est-ce que ses pas le guidaient vers la sortie alors que tout son être semblait lui demander de rester ? Il n’avait aucune envie de partir maintenant, il ne l’avouerait jamais, mais ce bref instant où ses lèvres avaient… avaient effleuré celles de la jeune femme… ça avait été… été si bouleversant qu’il avait l’impression de mesurer pour la première fois à quel point il aimait Tonks. Il s’en était rendu compte, bien sur il avait fini par l’accepter mais jamais ses sentiments ne lui avaient paru aussi clairs, aussi limpides. Il se sentait perdre le contrôle et comme d’habitude, il avait choisi la fuite plutôt que la confrontation. Il avait choisi de partir au moment où justement tout le monde aurait choisi de rester. Quelle torture de devoir laisser derrière lui la personne à laquelle il tenait le plus, quelle torture de l’abandonner alors qu’elle avait besoin de soutien plus que jamais.

    Mais comment pouvait-il rester ? C’était impossible. Il savait qu’elle avait sans doute besoin de quelqu’un, qu’elle avait peur de rester seule, mais il n’avait pas le courage de la réconforter, de la prendre dans ses bras, comme n’importe qui l’aurait fait. Il en rêvait pourtant, et dans une autre vie, il l’aurait sans doute fait. Mais ce n’était pas qui il était, non il était lâche et terrifié, il choisit donc de s’enfuir. Mais c’était sans compter la jeune auror, il aurait du se douter qu’elle ne le laisserait pas forcément partir comme il l’entendait. Elle l’avait rattrapé dans le couloir et l’avait retenu. Pourquoi ? Après ce qu’elle venait de dire… Elle venait d’avouer qu’elle regretterait un jour de l’avoir aimé non ? N’était-ce pas la preuve qu’il valait mieux pour eux deux qu’ils oublient, qu’ils passent à autre chose ? Pourtant, même lui n’arrivait pas à s’en convaincre parfaitement, alors il ne pouvait pas blâmer Tonks de ne pas en être capable non plus…

    Il l’écouta patiemment, tremblant de sentir cette faiblesse dans sa voix. Il n’avait pas l’habitude de la sentir si vulnérable, si… brisée. Mais il ne pouvait pas le supporter. Il n’imaginait pas un seul instant qu’elle puisse essayer de le manipuler pour le forcer à rester, il sentait que sa douleur était sincère. Et celle qu’il ressentait lui-même ne le rendait que plus compatissant envers sa peine à elle. Elle venait de subir quelque chose de dramatique, de terrifiant, et elle avait simplement besoin que quelqu’un soit là pour elle. Il ne se sentait pas le courage d’être cette personne mais la jeune femme ne lui laissait pas vraiment le choix. Et si elle craquait maintenant c’était de sa faute à lui non ? Avant cette discussion elle allait mieux, en tout cas en apparence. C’était lui, et lui seul, qui l’avait mis dans cet état…

    Alors que la jeune auror venait se blottir contre lui, il retint sa respiration, presque effrayé qu’elle ne sente les battements de son cœur. Il ne voulait pas se trahir mais tout son corps parlait pour lui, il tremblait presque désormais. Heureusement pourtant que Tonks ne pouvait pas voir son visage sinon elle aurait sans doute tout compris… Il se mordit la lèvre pour s’empêcher de hurler de douleur ou pire… de fondre en larmes. Il se sentait tellement coupable de la peine qu’il avait du infliger à Tonks… tellement coupable de ne rien pouvoir faire pour elle, de n’être qu’un poids dans sa vie… Coupable aussi de n’avoir pas su dire non plus fermement, de n’avoir pas su être direct et clair lorsqu’elle en aurait eu besoin. Car désormais, sa volonté commençait à faiblir, il se sentait hésiter, rêver d’un… d’un baiser. D’un vrai cette fois. Il aurait pu écouter ce que la jeune auror lui dit à cet instant et en profiter pour s’enfuir, comme d’habitude. Mais il n’en avait plus aucune envie, il voulait juste sentir Tonks contre lui, la rassurer du mieux qu’il le pouvait.

    Mais que devait-il dire, que devait-il faire ? Il n’était pas habitué à ce genre de situation, c’était le moins qu’on puisse dire. Il pouvait sentir son parfum, un parfum sucré et doux, apaisant, envoutant même. Et il se maudit de l’avoir laissé approcher, maintenant qu’elle était contre lui, il ne se sentait plus le courage de partir ou de la repousser. Il se prenait à rêver pour une fois qu’il pourrait l’aimer… qu’ils pourraient être heureux, ensemble. Pourquoi était-ce si compliqué au fond ? Il sentait bien que son cœur prenait le dessus sur sa raison mais il n’arrivait même plus à se dire qu’il devait réfléchir avant d’agir. Pris dans l’énergie du moment, il en oublia tout ce qu’il venait de dire, tout ce qui les séparait…

    Il écarta doucement la jeune femme, de manière à ne laisser que quelques centimètres entre leurs deux visages, il sentit son monde chavirer, comme si la Terre tournait plus vite que d’habitude. Il perdit un instant la conscience même de l’endroit où ils étaient, il ne voyait plus que le visage de la jeune femme, ses yeux… et ses lèvres. Posant délicatement ses mains dans son dos, il se pencha vers elle et déposa ses lèvres sur les siennes. D’abord très pudiquement, puis son baiser se fit de plus en plus tendre, jusqu’à ce que la réalité le rappelle. Lorsqu’il dut finalement s’éloigner, il réalisa enfin ce qu’il venait de faire, son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’il se demandait s’il n’allait pas s’arracher. Ses lèvres le brûlaient, comme impatientes de goûter à nouveau à celles de la jeune auror, mais sa raison, cette fois bien réveillée, lui interdisait à nouveau de craquer. Il ouvrit de grands yeux, comme s’il voyait Tonks pour la première fois, et terrifié par ce qu’il venait de faire, il lâcha prise et recula brusquement. Si brusquement qu’il se cogna le dos contre la porte.

    « Je suis désolé… je n’aurais vraiment pas du… ça va ? Enfin je… »

    Il se prit la tête à deux mains, sans bien savoir si c’était pour se cacher la vue de la jeune femme ou si c’était pour se cacher d’elle. Il s’en voulait terriblement, elle était juste venue chercher un peu de réconfort, et il avait profité d’elle. Il s’était montré faible au moment où elle avait besoin qu’il soit fort. Et maintenant c’était trop tard. Même si une infime partie de lui hurlait que ce n’était pas vrai, il regrettait son geste. Comment allait-il pouvoir repousser Tonks désormais ? Impossible. Pourtant il le devait.

    « Je… Je suis désolé, je me suis comporté comme une bête et je… je ferais mieux de te laisser… tu…. Je suis désolé… »

    Une bête oui c’était le mot.
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Nymphadora Lupin
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptySam 18 Sep - 1:35

    Ses derniers mots, elle n’y croyait pas elle-même et ils lui tordaient par ailleurs les boyaux comme jamais, rien que d’y penser. Autant ignorante qu’elle était du combat qu’il se livrait à lui-même, autant elle pouvait se douter que ce n’était pas des plus facile, mais sans parvenir à en connaître l’ampleur exacte. Elle ne lui en demandait pas trop… Pour combler son cœur et les volontés de ce dernier, une seule présence lui suffisait… Le sentir tout près, l’avoir pour elle seule… Se sentir moins seule… Du réconfort… Autant pour elle, que pour lui. Elle avait besoin de lui. Du moins, elle espérait qu’elle ne se trompait pas, et qu’il n’allait pas choisir de s’en aller quand même… Maintenant ses yeux fermement clos, elle se dit que dans le doute il fallait profiter qu’il était encore là, en ce moment et qu’il réfléchissait sans nul doute… Elle s’enivra au possible de la proximité de son corps près du sien…

    Alors qu’une indicible douleur se distillait de plus en plus en lui, une considérable félicité infiltrait chacun de ses fibres à elle… Pourquoi c’était si compliqué ? Et pourquoi l’Homme était-il condamné à se faire mal alors qu’il était plus simple d’écouter son cœur… ou pas ? D’ailleurs, la tête toujours posée sur son épaule, elle ne pouvait rater les battements de ce dernier ; il aurait fallu être sourde… Elle se concentra dessus, s’imprégnant de ce signe plus significatif que la moindre parole… Les siens vinrent se superposer, résonner dans son esprit… Troublée, elle ne put s’empêcher de constater qu’ils venaient en échos, comme faisant partie des premiers tout en étant distincts, convaincus que le rythme des uns dépendaient des autres… Comme si leur existence même en dépendait et que même le temps ne les affaiblirait jamais, qu’ils demeuraient immuables alors que tout autour de lui tout évoluait. S’ils vivaient, elle vivait et vivrait tant qu’ils seraient là… Dans le cas contraire, l’impression de dépérir serait si forte qu’elle se laisserait aller tandis que ses sentiments existeraient toujours…

    Tonks ne se sentait pas plus proche en cet instant d’une héroïne qui avait bercée son enfance et baignée d’une douce mélancolie ; combien de fois elle avait rêvé d’être à la place de cette héroïne, Catherine ; combien pourtant elle avait pleuré sur ce livre, sur ces deux personnages qui en dépit des sentiments qui les animaient n’avaient pu vivre leur passion… A l’âge de quinze ans en lisant ces lignes, Tonks avait considéré comme une délivrance qu’ils se retrouvent dans la mort et combien de fois avait-elle lu l’aveu des sentiments envers Heathcliff que Cathy avait exprimé à Hélène… ?! Maintes fois. Assurément, la jeune Auror ne tenait pas à ce que telle chose funeste vienne les séparer… Sa raison de vivre disparue, à quoi bon alors y survivre… Elle se sentait parfois de telles inclinations romantiques, un peu trop ?... Lorsqu’il l’écarta doucement de lui, la jeune métamorphomage posa son regard presque suppliant sur lui… Pendant quelques secondes, personne n’aurait pu se douter de ce qui se passerait dans un futur très proche. Encore moins Tonks.

    Quelques secondes plus tard, une considérable explosion de joie se libéra dans son corps, comme paraissant crépiter dans la moindre minuscule partie de son être… L’esprit encore vacillant, qui tentait de comprendre les différents comportements du lycan agissant de manière si contradictoire, se mua en un tourbillon d’émotions floues, incessantes et si agréables qu’il sembla à la jeune femme que l’univers venait de se renverser, que les rêves venaient de prendre consistance dans la réalité et que ses doutes s’étaient transformés en certitudes… Une chose indubitable, elle ne voulait pas se réveiller. Elle ne l’aurait certes pas deviné… - qui l’aurait pu ? - Pour une fois, Tonks sentit la possibilité que tous les obstacles venaient de s’estomper, et qu’ils pouvaient être heureux, ensembles…La jeune Auror sentit ses lèvres se presser contre les siennes dès qu’elles sentirent leurs contacts et elle osa profiter de cet instant comme si c’était le dernier, comme si d’un moment à l’autre, l’univers allait se renverser de nouveau… Que le possible redeviendrait impossible.

    Ce qui ne tarda pas… lorsque sa raison le rattrapa. Ce qu’elle crut voir ensuite fut un Rémus terrifié, qui se recula brusquement de nouveau…Terrifié par ce qu’il venait de faire ? C’était si désagréable que ça, c’est ça ? ben vas y, dis le Suspect Tonks resta interdite un moment… Un long moment avant de reprendre contenance, son cœur frappant si fort dans sa poitrine qu’elle craignit de ne pas entendre s’il disait quelque chose. Elle tenta ensuite de faire le tri dans ses pensées, bien difficilement, incapable de décider si elle avait rêvé, ou non… L’expression terrifiée de son regard la décontenança… Elle semblait si différente au regard qu’il avait précédemment eu, avant qu’il ne l’embrasse, comme si… Comme si ce n’était pas le même Rémus, l’un étant guidé par la raison et l’autre guidé par le cœur… Et que le premier étant effrayé par ce que l’autre pouvait faire, il voulait l’empêcher à tous prix de céder ; c’était cette partie qui pensait cela « mal », cette partie qui le faisait souffrir en voulant être raisonnable, comme toujours… Elle en était persuadée… Du moins voulait-elle se convaincre. Parce qu’il lui était beaucoup plus plaisant de penser que c’était « cette partie » qui avait tord.


    « Comment ça, ça… ça va ? » demanda t-elle avec perplexité… car vraiment, elle ne voyait pas du tout où il voulait en venir… Pourquoi ça irait mal ? « Attends, deux secondes… » et sans dire quoique ce soit d’autres elle se pinça au bras… Si elle rêvait, alors normalement elle se réveillerait… Si elle ressentait une douleur, cela signifiait qu’elle n’avait pas du tout rêvé… Ou alors, c’était un rêve vraiment très réel… Elle ressentit pourtant bien une petite douleur là où elle s’était pincée et alors qu’elle frottait son bras là où elle s’était fait mal toute seule, elle éclata de rire. Un rire nerveux qu’elle ne put contenir et soutenu par la joie présente en elle au souvenir de ce qui s’était passé… Peut-être aussi le soulagement qu’une de ses questions se trouvait élucidée.

    Autant son soulagement s’envola, autant son air amusé se dissipa lorsqu’elle entendit la fin de ses propos et surtout l’insistance qu’il avait mis sur l’un des mots… Cette fois, elle n’avait plus envie de rire. Ce mot la fit tressaillir. Diverses émotions la traversèrent au même instant. Elle fut tout d’abord choquée qu’il puisse se considérer comme tel, alors qu’elle-même, n’irait jamais le penser… La seule perspective lui donnait le tournis et des nausées subites. Elle fut ensuite déconcertée alors que son visage se décomposait… La tristesse eut la part la plus importante et fut la dernière à rester ancrée sur ses traits… Elle ne put donc pas la cacher dans son regard. Elle ne chercha même pas à la dissimuler…

    Elle sentait son cœur se serrer et une douleur plus vive lui oppresser la poitrine en le voyant se déprécier de la sorte. Elle ne voyait fichtrement aucune des raisons pour lesquelles il se qualifiait ainsi… Si encore elle avait tenté de le repousser, qu’il l’avait forcée et qu’elle se serait débattue, en vain, là il y aurait peut-être des raisons… Mais, Tonks ne voyait à vrai dire pas pourquoi elle se serait débattue ; et à vrai dire la narratrice non plus Rolling Eyes Mais, elle était intimement persuadée que, même si cela avait été elle qui avait craqué en première, il aurait certainement culpabilisé aussi… Tonks eut beau se repasser à l’esprit ce qui venait de se passer, elle ne vit pas en quoi le mot « bête » (la simple pensée de ce mot lui retournait l’estomac) pouvait le qualifier… Elle n’avait vu là qu’un baiser tendre, passionné, de deux personnes qui donnaient libre court à leurs sentiments bien que l’un des deux avait un peu trop de Raison au goût de l’autre ! Un bref moment elle n’avait vu que deux humains répondant à un désir mutuel…

    Sortant de ses réflexions tortueuses, elle le vit en proie à un énorme dilemme intérieur de toute évidence puisqu’il s’était pris la tête à deux mains… Voulait-il se cacher d’elle ? Ou était-ce l’une des deux parties en lui qui tentaient d’empêcher l’autre de succomber à sa vue ? Imaginez donc Tonks, elle qui a déjà une imagination bizarre, en train d’essayer de comprendre le comportement de Rémus, déjà en lui-même incompréhensible et contradictoire… C’est à s’emmêler soi-même les pinceaux. « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 794697 En fin de compte, ils sont bien assortis ces deux-là...

    Sur le moment, Tonks se serait cru l’apparence d’une sirène… Vous savez, une sirène qui, selon les mythologies prenaient belle apparence et faisait montre de leur talent pour le chant dans l’espoir d’attirer de beaux marins qui, séduits par leur voix enchanteresse, fracassaient leurs bateaux sur les récifs… Les sirènes alors se ruaient sur les marins et les dévoraient… Les marins n’avaient même pas la force de fuir. Même s’ils l’avaient eue, ça n’aurait servi à rien… ça aurait été trop tard… Ne restaient plus qu’à les emmener avec elles dans les profondeurs de la mer… Je vous ais déjà dit qu'elle avait une imagination étrange non? ^^' Cette vision effrayante s’estompa dans son esprit, alors qu’un frisson d’effroi la parcourue. Il lui semblait qu’en ce moment c’était elle qui avait la plus grande maîtrise de soi pourtant… Alors que d’habitude c’était plutôt l’inverse.


    « C’est plutôt toi qui n’a pas l’air d’aller… » ajouta t-elle inquiète… « Je… J’ai l’impression que… » s’interrompit-elle cependant avant de pouvoir terminer, ne sachant comment dire, et que dire exactement… « Qu’y a-t-il ? » reprit-elle plus doucement en préférant finalement ne pas faire part des idées qui sortaient de son imagination…

    Son visage s’éclaira pourtant d’un franc sourire. Elle s’approcha donc, un peu, au plus près, lentement… ne serait-ce pour lui montrer qu’elle n’avait pas peur… Qu’elle était là, qu’il ne devait pas avoir peur ou qu’il ne devait pas croire des choses qui n’étaient pas… Pourquoi aurait-elle peur ? Pourquoi se sentait-il coupable d’avoir simplement laissé libre court à son cœur ? Le mot… « bête » qu’il avait prononcé avec cette… Avec ce dégoût semblait lui être parvenue en lui lacérant le cœur et elle n’avait pu par ailleurs s’empêcher d’esquisser une grimace de douleur de le voir se qualifier ainsi …

    Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration ; elle s’immobilisa devant lui et lui retira elle-même les mains de devant son visage, sans chercher à le brusquer, avec des gestes le plus doux possible. Une chose qu’elle détestait également c’était qu’il paraisse si impuissant… Face à elle, mais pas seulement. En toutes circonstances également bien que c’était face à elle qu’il le semblait le plus… Cette image ne correspondait pas à l’image de Rémus John Lupin qu’elle avait toujours eu en tête, dès l’instant où elle avait posé les yeux sur lui, même avant qu’elle ne commence à éprouver des sentiments à un stade plus élevée que de la simple amitié. L’image, en ce moment, d’un Rémus Lupin impuissant lui était d’autant plus insupportable qu’impensable… Honnête avec elle-même autant qu’avec lui, et bien incapable de cacher ce qu’elle ressent, elle ne put s’empêcher de lâcher tristement…

    « Cela me donne trop l’impression que je t’effraie… »

    Son regard ne cilla pas un seul instant lorsqu’il s’enfonça dans le sien comme si elle voulait lire au plus profond de son être, ou comme si elle avait voulu le laisser voir au plus profond du sien. Elle garda une main posée sur l’un de ses bras, signe de réconfort, bien qu’elle aurait aimé faire plus et finit par la glisser dans sa main… Mais ne désirant pas rajouter à son mal être pour le moment, elle repoussa donc loin d’elle cette image qui semblait pousser pourtant avec insistance toutes les barrières qui s’opposaient à sa volonté… S’il avait, et était, capable de lui apporter autant de réconfort en un simple baiser, Tonks aurait souhaité pouvoir lui apporter de même… Si sa présence pouvait seulement le réconforter, alors… Mais, ça semblait tellement tout le contraire…

    Elle le trouvait également bien trop proche à son goût de la porte contre laquelle il se trouvait encore… Il suffisait d’un pas, d’un geste pour sortir, pour quitter l’antre de la jeune Auror… Cette pensée ne lui fut pas agréable. Serait-ce grave si elle se déplaçait juste de quelques centimètres pour aller bloquer la poignée, de sorte qu’elle se trouve dans son dos ?... Non, évidemment, elle ne pouvait pas le retenir contre son gré… Contre son gré ? Pas vraiment, non ?... Seulement contre la volonté d’une partie de lui-même « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 319461 Mais elle ne voulait pas qu’il s’en aille, elle ne le voulait pas… De toute façon, il était hors de question qu’elle le laisse s’en aller alors qu’il avait toutes les peines du monde à se remettre… Elle n’osa même pas penser que ce fut tout simplement elle qui en pouvait être la cause et qu’il irait mieux sans doute dès l’instant qu’il serait sortit… Et puis, il ne fallait pas remettre au lendemain ce qui pouvait être résolu le jour même … C’était bien connu que plus on attendait, plus c’était dur la prochaine fois car ce sentiment qui était né en nous aurait encore durci ; et qui durcit dit forcément qu’il serait plus difficile à briser. Tonks se voyait mal, qui plus est, lui redemander ce qu’il avait dans deux jours ; elle n’oserait pas en reparler… Qu’elle soit éventuellement la cause de sa peine la torturait donc.

    « Et… S’il te plaît, ne redis pas ce mot qui… que tu as prononcé avec autant de… de je ne sais quoi… Il m’est… d’autant plus insupportable que tu te l’attribues, que je ne le pense pas moi-même », ajouta t-elle en ne pouvant s’empêcher de laisser apparaître une grimace de douleur sur son visage.

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    You're the most courageous man I've ever seen, I've ever dreamed of. Whatever you say, whatever you think. Despite all opposition my feelings are and will remain the same as long as I live. Even through death. You're the one my heart has chosen, you're the one who makes me breathe... You're the one who learnt me to live.  I can't just forget you even if you ask me to. Even beyond life I truly love you. Let me love you. I accept everything as long you're here along with me. Throught life and death I'll hold you till my last breath.
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyDim 19 Sep - 12:42

    Rémus se sentait si stupide à cet instant, il venait de repousser Tonks non ? Il venait de lui dire qu’il ne l’aimait pas, ou en tout cas qu’elle devait l’oublier. Et voilà qu’il… qu’il craquait purement et simplement. Pourquoi l’avait-elle retenu ? Tout aurait pu mieux se dérouler si elle l’avait laissé sortir, mais elle lui avait fait perdre tout le courage qu’il avait accumulé jusqu’ici. Et il n’avait pas réussi à se contrôler, mais après tout, ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait… et certainement pas la dernière non plus. Mais s’il y avait une chose qu’il détestait par-dessus tout, c’était bien perdre le contrôle de lui-même, étant donné sa… particularité, ça pouvait vite se révéler dangereux. Dans ce cas précis, il ne risquait surement pas de tuer Tonks, mais il la blesserait sans doute… il la laisserait en suspend et il se redonnerait de l’espoir à lui-même. Et ce n’était pas tolérable. Il avait eu un moment de faiblesse et c’était tout, maintenant il devait se reprendre, oublier pour l’instant le goût de ses lèvres, son parfum, la douceur de sa peau…

    C’était bien parti. Il ferma les yeux, laissant Tonks réagir. Il s’était attendu à ce qu’elle le frappe sans doute, à ce qu’elle s’énerve, mais surement pas à cela. Si elle n’avait pas apprécié le baiser, en tout cas elle n’en laissait rien paraître. Au contraire elle semblait penser que c’était lui qui n’allait pas bien. Qu’y avait-il ? Il aurait pu lui expliquer, mais sa voix restait coincée au fond de sa gorge, et de toute manière, qu’aurait-il répondu ? Qu’il l’aimait, qu’elle l’aimait, mais que c’était impossible ? Impossible, elle n’aurait pas compris pourquoi il ne pouvait pas lui faire ça, il savait qu’elle était jeune, elle passerait vite à autre chose, ce n’était qu’un caprice. Il ne pouvait pas lui donner l’espoir qu’ils seraient un jour ensemble, parce que c’était tout simplement impensable. Il n’aurait pu que la blesser, et lui dire au revoir de toute façon. Alors autant en finir maintenant non ?

    « Cela me donne trop l’impression que je t’effraie… »

    Peut-être qu’au fond c’était aussi le cas. Rémus avait peur de la blesser elle, mais il était aussi certain de se blesser lui-même s’il continuait. Elle n’était pas amoureuse de lui, pas au sens où il l’entendait en tout cas. Elle se lasserait vite, pour l’instant elle ne voyait pas ses mauvais côtés, mais elle ne pourrait pas les ignorer pour toujours. Et le jour où la vérité lui sauterait aux yeux, ils en souffriraient tous les deux, bien plus que s’il refusait dès aujourd’hui. Alors il n’avait pas vraiment le choix, il avait peur de leur donner une chance, d’essayer, il n’était pas fait pour aimer quelqu’un et personne ne pouvait sincèrement l’aimer. En tout cas c’était comme cela qu’il voyait les choses. Il fallait dire que les rares relations qu’il avait eu ne s’étaient pas brillamment terminées, il aurait peut-être pu risquer son cœur s’il avait su que Tonks ne risquait pas d’être blessée. Mais il ne prendrait jamais le risque de la blesser, alors il fallait qu’il dise non.

    « Non ce n’est pas ça, écoute… C’était une erreur. Je pense que… il vaudrait mieux… pour nous deux qu’on… qu’on oublie tout cela… »

    Rémus avait gardé ses mains l’une dans l’autre, pour essayer de se déstresser. Mais bon, ses gestes nerveux et l’accent timide de sa voix montraient assez bien qu’il n’était pas à l’aise. Une partie de lui savait que ce qu’il venait de dire n’était qu’un énorme mensonge, mais il espérait avoir été assez convaincant pour persuader Tonks qu’il avait raison… C’était mieux pour elle qu’elle l’accepte dès maintenant. Ils ne seraient jamais ensemble. Il sentit son cœur se serrer à cette idée, mais il savait que ce n’était que la stricte vérité, il ferait mieux lui aussi de l’accepter au plus vite. Il sentait la porte dans son dos et l’envisageait désormais comme le seul moyen de s’en sortir sans craquer complètement. Passant nerveusement sa main sur sa nuque, il essaya de reprendre la parole, mais toujours avec cette voix si peu assurée que le mensonge se lisait presque sur ses lèvres :

    « Je vais y aller… tu as besoin de te reposer et ça ne sert à rien que je reste plus longtemps… J’ai rendez-vous avec… avec Sirius au QG, je ne veux pas le faire attendre… »

    Rendez-vous avec Sirius ? Bon certes il aurait pu trouver pire, mais si la jeune femme avait voulu vérifier son excuse, elle aurait facilement découvert que Sirius n’attendait pas le moins du monde la visite du lycan. D’autant plus que Rémus ne passerait pas par le Square Grimmaurd. Il avait besoin d’être seul, de réfléchir à tout ce qui venait de se passer, c’était trop d’un coup. Et loin de Tonks, il arriverait sans doute mieux à analyser tout cela, pour l’instant il devait se contenter de partir sans se jeter à nouveau sur elle. Plus dur que ça en avait l’air pourtant. Il s’approcha d’elle, et prit son visage entre ses mains. Déglutissant avec difficulté, il déposa ses lèvres sur son front, ne voulant pas prendre le risque de l’embrasser de nouveau sur la joue. Puis, sans ajouter un mot, il ouvrit la porte et se lança dans les rues de Londres, persuadé d’avoir fait le choix le plus sage, même si pour l’instant, son cœur lui hurlait bien le contraire.
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Nymphadora Lupin
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MessageSujet: Re: « What I see don’t make me understand what you really feel for me… »   « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » EmptyDim 19 Sep - 19:32

    Au vérité, elle considérait cette porte à présent comme une ennemie ; une chose qui lui permettrait de fuir s’il le voulait ; et elle savait qu’elle pertinemment qu’elle ne le retiendrait pas. Elle avait suffisamment fait ; elle sentait qu’elle avait fait assez pour aujourd’hui, il y avait bien assez de choses à réfléchir, bien assez à… Cogiter. Elle sentait tout ceci tourbillonner dans son esprit ; elle savait d’ores et déjà qu’elle n’en dormirait pas cette nuit. Trop de choses la hantait ; trop de choses s’étaient produites en même temps ; elle regrettait juste une chose… De devoir faire semblant d’oublier tout cela. Car, assurément, dans quelques jours ou semaines, si elle prétendait avoir tout oublier de ce qui s’était passé, ce serait un beau mensonge… Beau, dans le sens le plus ironique du terme…

    Mais puisque cela semblait être la meilleure des solutions, alors, autant essayer d’oublier les souvenirs les plus agréables. Cette réflexion se faisant dans son esprit, la jeune métamorphomage avait relâché son bras et s’était éloignée non sans avoir dans le regard une lueur d’amertume bien visible. La journée n’en était seulement à la moitié, et elle avait déjà envie de se recoucher… Etrange. A moins qu’elle regrettait maintenant de s’être levée… Ce qui était une éventualité.


    « D’accord… A plus tard », répondit-elle seulement et sans enthousiasme.

    Elle ne chercha pas à savoir s’il avait réellement rendez-vous avec Sirius, mais après tout, ça le regardait n’est-ce pas ? C’était fort possible qu’il n’ait pas menti… De toutes les façons, quand Tonks voudrait savoir si c’était vrai, ce serait facile d’aller le vérifier. Mais pas dans l’immédiat. La jeune Auror détourna un instant le regard. Lorsqu’il s’approcha et prenant son visage entre ses mains, lui déposa un baiser sur le front, la jeune femme retint involontairement sa respiration, et refusant obstinément de le voir partir, elle ferma les yeux, les maintenant si fort clos que l’on eut put croire qu’elle retenait également quelques larmes. Enfin, ne sentant plus la chaleur de ses mains sur ses joues et ayant entendu la porte de son appartement claquer, elle songea qu’il devait être à présent sortit. C’est alors qu’elle put enfin se laisser aller sans prendre garde que ses larmes n’affligent davantage Rémus, puisqu’il n’était plus là…

    Longtemps après qu’il fut partit, elle ne bougea pas d’où où elle était, demeurant quelques instants à observer l’endroit par lequel il venait de disparaître… Silencieuse avec ses pensées, et avec l’impression douloureuse d’avoir laissé une partie d’elle s’en aller avec Rémus, elle tourna les talons. Lentement elle regagna le salon et se laissa tomber dans le canapé. Elle ferma les yeux, essaya de se reposer. Une étrange impression se fit alors et elle rouvrit aussitôt les yeux… Après quelques secondes à observer autour d’elle avec espoir, elle retomba mollement dans le fond du canapé, tout espoir envolé. Son imagination lui jouait des tours… Voilà qu’elle pensait sentir la présence du lycan ici, alors qu’il n’y était plus. Si elle ne devenait pas folle avant la fin de la semaine, alors elle avait de la chance… « What I see don’t make me understand what you really feel for me… » 794697 Incapable de supporter au bout d’un moment de rester dans cette pièce où quelques minutes auparavant il s’était tenu, elle se leva et monta à l’étage…


    ***
    Cette nuit-là, le ciel était découvert et c’est en se mettant à sa fenêtre par laquelle elle contempla les étoiles, qu’elle vit la lune apparaître … un moment ses yeux se rivèrent sur elle – elle n’était pas ronde ; c’était un demi quartier, mais elle ne put en détourner les yeux, jusqu’à temps qu’un nuage vienne obscurcir soudain le ciel et la dissimule à ses yeux. Alors, elle en détacha les yeux et laissant la fenêtre ouverte derrière, elle referma ses rideaux. Décidément, tout se liguait contre elle à penser à lui… La chose qu’ils ignoraient pourtant, c’est qu’elle n’avait pas besoin qu’on lui envoie des rappels, puisqu’elle y pensait de toutes les façons toujours… En ce moment présent, elle ne savait pas par contre si le sentiment qui primait était une douleur lancinante ou bien un sentiment plus agréable. L’obscurité se fit plus pesante à nouveau mais elle demeura longtemps ainsi, debout, sans aucun mouvement qui irait indiquer sa présence à tous étrangers qui observeraient la scène. Silencieuse, elle revint vers son lit et s’emmitoufla dans ses couvertures bien qu’elle restât assise. Les bras autour des jambes elles-mêmes repliées contre elle, elle finit par prendre la décision suivante … Au bout de deux longues heures.

    Il fallait qu’elle prenne quelques jours de congé loin d’ici… Quelques jours de vacances loin de Londres, oui, c’était cela. Pour le moment, elle ne pouvait retourner au ministère… Autant en profiter pour aller visiter ses parents… L’air de la campagne ne pourrait que lui faire du bien. Retrouver quelques couleurs car, ses anxiétés quotidiennes ainsi conjuguées à son enfermement forcé semblait avoir faire pâlir sensiblement son teint. Quoi de mieux qu’un séjour à la campagne pour retrouver une parfaite santé ?

    Au matin, lorsque le soleil se leva, éclairant progressivement Londres par niveaux, sa valise était déjà prête, près de son lit et sa décision était fermement ancrée dans son esprit ainsi que sa volonté plus décidée que jamais. Elle allait partir durant deux semaines. Qui plus est, ses parents trouveraient peut-être étrange qu’elle vienne les voir aujourd’hui et pour une durée de deux semaines au moins mais ce ne serait pas eux qui iraient le jeter dehors, au contraire ils seraient très heureux de la voir… Surtout après l’épreuve qu’elle avait dû supporter. Peut-être que ces deux semaines lui permettrait de mettre ses pensées au clair … Oublier, elle n’y croyait, même si le mieux serait qu’en effet ils oublient tous deux ; mais c’était impossible… ça, s’il y avait une seule certitude dont elle ne douterait jamais au fond d’elle, ce serait celle-là, et ce serait d’ailleurs la dernière qui resterait à jamais immuable.

    Vers huit heures, elle laissa derrière elle son appartement, là où la veille il s’était passé tant de choses qui, non sans lui faire battre le cœur plus vite ne pouvait empêcher cette lueur d’amertume d’emplir son regard. Un dernier coup d’œil en arrière, avant que la jeune femme ne monte dans l’autobus moldu qui la conduirait dans sa famille qui habitait un endroit assez éloigné de la ville et de toute l’agitation citadine… Cette région était habitée par une majorité de population moldue.

    Alors qu’elle regardait le paysage londonien défiler devant elle à travers la vitre, elle était plus sûre que jamais. C’était probablement mieux aussi. De toute façon, elle ne manquerait à personne ici… Lorsqu’il l’apprendrait, Rémus devrait même être soulagé qu’elle passe quelques semaines loin… d’ici. Loin de lui. Passant à deux pas de l’emplacement du Square Grimmaurd, elle se demanda si quelqu’un s’y trouvait à l’heure qu’il était…

    Probablement pas. Ou si, probablement Sirius. Lorsqu’elle serait arrivée chez ses parents, elle prit la décision également d’envoyer une brève missive à son cousin, lui annonçant qu’elle s’éloignait de la ville ces quelques deux prochaines semaines et qu’en cas d’urgence, on pouvait la trouver chez ses parents. Sans aucun doute, il se chargerait de faire passer le message à tout le monde…


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