God makes that he wants the man what he can [PV Pansy]

Un an, quasiment jour pour jour, que Pansy était partie avec Drago pour accomplir leur mission top-secrète pour le Seigneur des Ténèbres. Elle était partie il y a un an avec le moral gonflé à bloc et une motivation hors-pair, mais les mois de recherches infructueuses avaient entamé quelque peu son moral. Heureusement qu’il y avait Drago à ses côtés… Sinon elle aurait été capable d’abandonner il y a des mois de cela. Elle avait l’impression de lui être réellement utile depuis qu’ils étaient partis ensemble, elle lui redonnait courage, essayait du moins, et lui permettait de continuer à vivre sans trop se préoccuper de comment ils pourraient se trouver à manger ou même un toit pour la nuit. C’était généralement elle quoi gérait ça, et ça ne la dérangeait pas. Si elle avait accepté de l’accompagner, c’était pour ça, uniquement pour ça même si elle avait été assez honnête avec elle, elle s’en serait rendue compte depuis longtemps… Elle aurait tout fait pour lui, même jouer les elfes de maison comme elle le faisait. Et puis c’était dur pour lui, elle le sentait bien, alors elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour lui faciliter la vie, et aussi pour essayer de percer ne serait-ce qu’un petit trou dans le cœur de Drago, histoire d’y garder une petite place. Après des années à en être folle amoureuse, elle avait enfin une chance, la chance de sa vie même, de réussir à se faire aimer de lui en retour, et elle ferait tout pour ne pas la gaspiller.


De retour chez ses parents pour les quelques jours que Drago avait voulu prendre, pour se reposer et se changer un peu les idées, Pansy regardait son reflet dans le miroir. Elle avait l’impression d’y voir son propre fantôme, une pâle copie de ce qu’elle avait un jour été. Mais elle ne regrettait pas, ah ça non. C’était dur, moralement et physiquement, mais elle n’abandonnerait pas, elle n’était pas faible, elle. Elle se coiffa du mieux qu’elle put et se servit de sa baguette pour se maquiller et essayer de redonner un peu de couleur et de vie sur son visage si terne. Elle entendait les préparatifs en bas, les elfes de maisons qui s’activaient dans tous les sens et ses parents qui hurlaient d’un bout à l’autre de la maison parce qu’une serviette n’était pas pliée correctement ou bien qu’un brin d’herbe n’avait pas été correctement tondu. Elle soupira avant d’aller chercher la robe qu’elle allait mettre pour le déjeuner de famille « en son honneur ». Ses parents avaient insisté pour en organiser un vu que c’était la première fois qu’ils la voyaient depuis un an. Et dans un moment de logique pure, ils avaient préféré organisé une réunion familiale gigantesque plutôt que de profiter de ces moments rares pour parler avec leur fille comme n’importe quels parents l’auraient fait. Elle décrocha de sa penderie une robe noire tout simple et partit l’enfiler en soupirant.

Une fois prête elle descendit dans le jardin, la moitié des invités étant déjà présents, alors que l’heure de rendez-vous initialement prévue n’était que dans une demi-heure. Pansy leva les yeux au ciel avait de prendre son air faussement polie et d’aller saluer tous les membres de sa famille déjà arrivés. Entre les cousins, les cousines, les oncles, les tantes, les grands-parents, les cousins au cinquième degré par alliance… Pansy se sentait étouffer. Elle finit par s’éloigner du groupe que formaient ses oncles et tantes qui essayaient de lui soutirer des informations sur son « fiancé avec qui elle était partie en voyage » et se retrouva un peu seule au milieu de la foule. Son regard se perdit dans le vague jusqu’au moment où elle entendit son nom. Quelqu’un l’appelait, mais ce n’était pas la voix de quelqu’un d’âgé, elle avait reconnu la vivacité et l’énergie de sa jeune cousine, Astoria. Elle ne se connaissaient quasiment que de vue, à cause de Poudlard, mais Pansy l’avait remarqué de suite parce qu’elle avait vite compris les ambitions de sa jeune cousine.

« Ah Astoria ! Je me demandais si tu allais venir. » Petit sourire polie, allant parfaitement avec son petit mensonge de convenance. Elle ne s’était presque pas rappelé qu’elle avait une cousine qui s’appelait Astoria avant qu’elle n’entende sa voix, mais élevée comme elle l’avait été, Pansy était habituée à toujours ce qu’il fallait pour se montrer « digne de sa famille ».

« Ta rentrée s’est bien passée alors ? » Il lui semblait qu’Astoria n’avait pas encore finit ses études, elles avaient plus d’un an de différence après tout. Ça faisait tellement longtemps que Pansy se coupait du monde avec Drago que Poudlard aurait put avoir été mis à feu et à sang pendant l’été, qu’elle n’en aurait même pas été au courant. Elle aperçut son oncle par alliance arriver dans le jardin et la chercher visiblement des yeux et serra les dents. Elle le détestait. C’était ce genre d’oncle pervers qu’on rêverait de ne pas avoir dans sa famille. Il avait passé des années à lui faire des blagues vaseuses pendant ses jeunes années à Poudlard et elle ne le supportait plus. Elle se doutait d’ailleurs qu’elle n’avait pas été la seule à être victime de son humour lourd. D’un geste de la tête elle le désigna à sa cousine : « Attention voilà l’oncle Fred. Viens… » Elle prit Astoria par le bras et l’entraina parmi la foule jusqu’au petit buffet qu’ils avaient préparé et où étaient déjà disposés tous les plats que les elfes de maisons avaient passé la matinée à préparer. Des tables de jardins avaient été mises en place un peu partout mais la nourriture et les boissons étaient pour le moment concentrées ici. Une masse compacte d’invités les couvrait heureusement à la vue de l’oncle que Pansy avait tout fait pour éviter. Maintenant elles se retrouvaient à l’abri des autres convives et dans un endroit un peu plus tranquille pour discuter.

« Pardon, tu disais donc ? » Du coup, elle n’avait même pas écouté si Astoria lui avait répondu ou pas.

Pansy était ravie d’avoir réussi à échapper au danger que représentait leur oncle Fred. Non, ne riez pas comme ça, Pansy le voyait vraiment comme une menace. Il était juste insupportable et elle n’était pas d’humeur à accepter tout et n’importe quoi, même de la part de membres de sa famille qu’elle était censée respecter en tant qu’ainés. Ses parents avaient beau lui avoir demandé une bonne centaine de fois de ne pas laisser sa mauvaise humeur transparaitre devant tout les invités qui étaient venus pour elle – enfin sous prétexte de la voir plutôt -, Pansy n’arrivait pas toujours à respecter les désirs de ses parents, surtout quand ils allaient aussi cruellement à l’encontre de son humeur. Depuis qu’elle avait quitté Drago, même pour quelques jours, elle se sentait… Incomplète. C’était inexplicable autrement, c’était comme si son absence avait percé un trou béant gigantesque dans son cœur et dans sa vie, c’était comme lui arracher une partie d’elle-même quand on lui enlevait Drago, surtout qu’elle s’était habituée à l’avoir tous les jours près d’elle. Elle en était raide dingue, pire que ça, elle vivait pour lui.

Enfin après un énième soupir elle essaya vainement de chasser Drago de ses pensées. Elle avait des devoirs à accomplir, encore et toujours, mais pour ses parents cette fois-ci. Sa seule source de motivation pour ne pas se rebeller, c’était lui, encore lui. Il lui donnait sans même le vouloir, sans même le savoir, le courage de continuer la vie qu’elle s’était destinée, ou plutôt, qu’on lui avait destiné. Elle ne se réveilla de ses rêveries que quand sa cousine la rappela à la réalité en répondant finalement à sa question.

Pansy sembla avoir le premier sourire sincère de la journée, le premier qu’elle n’avait pas forcé pour faire plaisir à ses parents et ne pas froisser les membres de sa famille. De suite, elle était plus jolie quand elle souriait réellement, même si ses traits étaient toujours déformés par la fatigue, la frustration, le chagrin, la lassitude et la pression qui était sur ses épaules.

« Ah tant mieux ! » Répondit-elle d’une façon un peu laconique qui voulait plus dire ‘je m’en fous un peu’ qu’autre chose. A vrai dire, Pansy était tellement déconnectée du monde extérieur depuis plus d’un an qu’elle avait même du mal à se souvenir de quel âge avait sa cousine et donc d’en quelle année elle était en ce moment. Elle tressaillit légèrement en entendant la question suivante de sa cousine, elle n’avait déjà pas envie d’en parler, mais elle avait même interdiction d’en parler. Et disons que quand le Seigneur des Ténèbres vous interdisait quelque chose, vous respectiez ses volontés sans broncher, surtout quand c’était juste une simple cousine qui vous demandait gentiment de trahir votre secret. Une rougeur involontaire lui monta aux joues tandis qu’elle réfléchissait à sa réponse pendant quelques secondes.

« Moi ? Oh euh… » Commença-t-elle en cherchant plus ses mots qu’autre chose, se rendant bien compte pourtant qu’elle donnait une indication à sa cousine en ne se montrant pas assez naturelle et à l’aise pour répondre. Bah, de toute façon tout le monde savait que Pansy faisait quelque chose de secret et tous se doutaient que c’était pour le Seigneur des Ténèbres. Après tout, pour quelle autre raison serait-elle partie d’un jour à l’autre pendant près d’un an, sans donner de nouvelles ? Elle n’était certainement pas partie faire le tour du monde à la voile… !

« Tu ne veux pas le savoir. » Finit-elle par lâcher, d’un air légèrement supérieur. Après tout, elle, était entrain d’accomplir une mission pour la plus grande des causes alors qu’Astoria se contentait de suivre des cours barbants à Poudlard. Pansy avait de quoi se sentir un peu supérieure au moins. « Et même si j’avais envie de te le dire, je ne pourrais pas… » Déclara-t-elle d’un ton entendu, le regard qu’elle lança à sa cousine en parallèle voulant tout dire. Pansy jeta un coup d’œil aux invités qui parlaient un peu plus loin et remarqua sa mère et son père qui faisaient des ronds de jambe devant des « collègues » qu’ils essayaient d’impressionner et à qui ils s‘efforçaient de montrer toute la déférence et le respect qu’ils méritaient. Cette scène fit sourire Pansy, tout en sachant qu’elle aurait un jour à le faire elle aussi, et plus tôt qu’elle ne l’aurait voulu d’ailleurs… Se tournant à nouveau vers sa cousine, elle lui demanda sur le ton de la conversation :

« Je n’ai pas vu tes parents au fait, ils vont bien ? » Elle se tourna ensuite vers le comptoir et se servit un verre de jus de citrouille, en servant un aussi à Astoria et le lui tendant avec son habituel sourire de convenance.