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 CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »

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MessageSujet: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyMar 5 Oct - 20:31

    Emrys avait été plus que ravi de lire la honte sur le visage d’Eilys quand il avait avoué la vérité à Joe sur leur nuit précédente. Ah, enfin, elle avait arrêté d’essayer de nier bec et ongles, de toute façon ça devenait ridicule et pour le coup, il aurait été vraiment fâché. C’était tellement rare que ce ne soit pas de sa faute – du moins pas entièrement – que quand c’était le cas, il aimait qu’on le fasse remarquer. En plus de ça, il n’oubliait pas qu’il avait voulu aider Eilys à se décoincer un peu et si elle arrêtait de nier elle-même ce qu’elle avait fait et eut envie de faire la veille au soir, c’était déjà un beau pas en avant. Bon, elle avait été tellement odieuse après qu’Emrys n’avait plus aucune envie de lui ‘apprendre comment vivre’, mais s’il était déjà arrivé à un résultat – même mince – ça prouvait qu’il n’avait pas entièrement perdu sa soirée. Et puis, il avait finit avec un début de chanson comme souvenir, même s’il doutait qu’Eilys accepte un jour de le laisser l’interpréter. Oh et puis après tout, ce n’était pas comme s’il avait besoin de son avis. Comment ça, si justement ? Au diable. Il regarda Eilys s’en aller en lui jetant un regard méprisant et ça le conforta dans son idée. Il revint légèrement sur ses pas après s’être assuré qu’Eilys était bien partie, et rentra à nouveau dans le bureau de Joe.

    « T’inquiète pas au fait, je me souviens encore des paroles de la chanson… » Il lança un regard entendu à Joe qui signifiait assez clairement ‘on s’en fout de l’avis d’Eilys, c’est qu’une rabat-joie !’ avant de sortir à nouveau, ne laissant même pas à son manager le temps de répondre. Emrys avait retrouvé sa bonne humeur légendaire, de un parce qu’il était ravi à la perspective de ne plus avoir à se coltiner Eilys la perfectionniste – bon il aurait toujours la Eilys normale, mais au moins elle arrêterait de les lui briser à parler boulot –, de deux parce qu’il avait réussit à s’en tirer sans trop d’encombres et de trois, parce que ce n’était tout simplement pas dans sa nature de s’apitoyer sur son sort ou de rester en colère trop longtemps. Il sortit de la maison de disques pour rentrer chez lui, histoire de glandouiller un peu avant la conférence de presse, mais les journalistes l’empêchèrent tellement de bouger à la sortie du bâtiment, qu’il mit une bonne vingtaine de minutes de plus que d’habitude pour arriver sain et sauf chez lui.

    Ce fut en fin d’après-midi qu’Emrys quitta à nouveau son appartement. Il avait passé la plupart du temps à dormir et à fumer, comme d’habitude quoi. Il préféra ne pas prendre de risque et transplana directement dans la ruelle où donnait la sortie de secours de la maison de disque. Il ouvrit la porte à l’aide du code et pénétra à l’intérieur du bâtiment sans avoir été intercepté par les paparazzis – ce qui était un véritable miracle vu le troupeau qui bloquait quasiment l’entrée de la maison de disque. Ils n’avaient pas encore eut le droit d’entrer pour la conférence ou quoi ? A bien y réfléchir ce n’était pas logique, même si Emrys était arrivé une bonne dizaine de minutes avant le début. Tiens d’ailleurs, peut-être qu’Eilys avait elle aussi déteint sur lui, il allait falloir qu’il surveille un peu tout ça, il avait une réputation de bad boy à défendre ! Il était entrain de se demander à quel point ça le ferait d’arriver justement en retard à la conférence en plantant Eilys et Joe quand il se retrouva nez à nez avec ce dernier, qui avait l’air à la fois paniqué et surexcité. Il avait l’air d’avoir oublié la colère du matin même et de voir Emrys & Eilys obligés de jouer les faux couples avait l’air de plus l’amuser qu’autre chose désormais. Eh bin, Emrys était ravi d’avoir aidé à illuminer l’après-midi de quelqu’un au moins…

    « Ravi de voir que tu as réussi à arriver à l’heure pour une fois dans ta vie ! C’était l’occasion à ne pas rater justement. » Il faillit répliquer qu’il exagérait et qu’il était arrivé à l’heure le matin-même mais il préféra ne rien dire, de peur de casser l’humeur apparemment bonne de son manager. Il n’allait pas tenter le diable non plus… « Eilys n’est pas encore arrivée ? » Se surprit-il à demander. Mais Joe lui répondit qu’elle attendait juste dans le couloir qui les mènerait à la salle de la conférence de presse. Emrys se contenta de hocher la tête, sans rien trouver à ajouter et alla finalement lui aussi stationner dans le couloir. Enfin, il attendit que Joe soit allé parler aux journalistes pour leur introduire les deux artistes qui allaient arriver. Emrys eut d’ailleurs à peine le temps d’adresser deux mots à la jeune femme que Joe les appelait déjà pour qu’ils viennent. Emrys ne se fit pas prier, l’attention de la foule, il adorait ça. Même si, en l’occurrence, c’était pour parler d’une soi-disant relation avec Eilys Weatherfall. Non mais franchement, des fois il se demandait qui serait assez stupide dans le monde des sorciers pour gober un truc aussi énorme. Eilys était probablement la dernière personne sur qui Emrys aurait jeté son dévolu, et il se doutait que la réciproque était plus que vraie. Comme quoi, le public croyait vraiment ce qu’il voulait croire et dans ce cas ci, un couple composé de deux des artistes les plus populaires du moment, c’était du pain béni pour les médias.

    Il entraina la jeune femme à l’intérieur de la salle où se tenaient les journalistes en passant une main dans son dos. Il lui lança un regard blasé qui montrait bien qu’il ne le faisait pas par simple plaisir mais bien pour paraitre crédible. Il retrouva son air jovial naturel dés qu’il eut mit le pied dans la salle, au moment même où tous les journalistes se levèrent de leurs sièges en commençant déjà à hurler leurs questions. Un brouhaha monstrueux s’ensuivit, jusqu’à ce que Joe intervienne en utilisant un sonorus et ne ramène la salle à un calme relatif. « Bonjour à tous, merci d’être venus. » Se contenta de dire Emrys en utilisant lui-même un sonorus, un peu moins prononcé que celui de Joe, pour ne pas déformer sa belle voix sensuelle et grave. Et puis, ça lui donnait un style. Les premiers journalistes commencèrent déjà à lever leurs mains pour poser leurs questions, et les plus évidentes furent les premières à pleuvoir sur le jeune ‘couple’.

    « Êtes-vous vraiment en couple ? »
    « Depuis quand sortez-vous ensemble ? »
    « Est-ce que ça a été le coup de foudre ? »
    « Est-ce que ça veut dire que vous allez sortir un album ensemble ? »


    Emrys n’en retint que la moitié, en esquiva certaines, laissa Eilys se démmerder avec les plus tordues et les plus délicates, se contentant du discours conventionnel dans ce genre de cas. « Oui nous sommes vraiment ensembles, on sort ensemble depuis une semaine environ. Ahah, je ne répondrais pas à cette question et pour le moment il n’est pas encore question d’album, mais la possibilité n’est pas à exclure. Voyez ça avec notre manager… » Sur cette dernière, Emrys jeta un coup d’œil amusé à Joe, qui semblait surprit de s’entendre ainsi adressé la parole, et tandis que l’attention des journalistes se tournait vers le fameux manager, Emrys annula l’effet du Sonorus pour murmurer doucement à l’oreille d’Eilys « Tu vois, tout le monde veut entendre la chanson que tu m’as écrit hier soir… » Il se mordit la lèvre inférieure pour essayer de cacher son amusement trop évident, mais à peine eut-il à nouveau tourné la tête vers le public, qu’ils se firent mitrailler par les flashs. Visiblement les journalistes avaient prit son geste comme une preuve de leur intimité et avaient adoré. Eh bah, s’il avait fait d’une pierre deux coups, tant mieux. Après un petit quart d’heure, Joe coupa lui-même court à la conférence de presse, surement inquiet qu’Emrys ne commence à raconter des conneries et déjà ravi qu’il n’en ait pas sortit de plus grosse que lui jusqu’à maintenant. Emrys passa à nouveau son bras autour de la taille d’Eilys et la fit rejoindre le même couloir par lequel ils étaient entrés. Une fois arrivé là-bas, à l’abri des flashs des journalistes, il lâcha Eilys et s’éloigna légèrement d’elle, attendant que Joe revienne, les mains dans les poches, comme un militaire qui attendrait son prochain ordre de bataille.

    « C’était parfait ! Alors maintenant, vous allez profiter de l’attention des journalistes sur vous pour vous exposer au maximum, il faut que tout le monde y croie. » En voyant la moue boudeuse des deux artistes en même temps, Joe continua en rajoutant « Et si ça ne vous plait pas c’est pareil, fallait y penser hier soir. Sortez par la porte de devant, il y a encore pas mal de journalistes qui n’attendent qu’une photo du jeune couple… » Il ne put lui-même s’empêcher de rire devant les visages blasés que leur offrait les deux jeunes gens, réalisant enfin à quel point ce petit écart de conduite – ou plutôt ses conséquences – pourrait être bénéfique à la maison de disques. Emrys soupira un grand coup avant de lâcher. « Bon, quand faut y aller faut y aller… ! » Remarque très flatteuse mais tellement véridique… Il attrapa la main d’Eilys sans franchement lui demander son avis et se rendit vers le hall et la sortie, voyant déjà les flashs arriver à travers les vitres en verre. Emrys posa ses lunettes de soleil sur son nez, autant pour se donner un style que pour éviter de se faire aveugler par les photographes et leurs flashs, et sortit de la maison de disque, un petit sourire niais forcé sur les lèvres. Ah ça, pour un bain de foule, c’était un bain de foule. Il avait l’impression que toute la presse people était réunie, mais des fans aussi étaient venus constater la rumeur de leurs propres yeux et semblaient sur le point de s’évanouir. Certaines par pure jalousie envers Eilys et d’autres par pur ravissement. Les questions leur tombèrent à nouveau dessus comme un coup de massue sur la tête, mais c’étaient inlassablement les mêmes, et Emrys détestait se répéter.

    « On a déjà dit tout ce qu’on avait à dire aux autres. » Déclara-t-il d’un ton à la fois moqueur et agacé, et de manière générale, pas franchement agréable. Enfin ce n’était pas dramatique, au contraire, Joe serait même ravie qu’Emrys joue sur les différences de tempérament dans le supposé ‘couple’ pour faire vendre. Fort de cette idée, Emrys ne se gêna plus pour être lui-même et il commença à jouer des coudes pour se frayer un chemin, forçant Eilys à venir avec lui avec toute la délicatesse dont il était capable de faire preuve.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyMer 6 Oct - 10:39






Quand elle rentra chez elle, Eilys fut ravie de découvrir qu'une fois de plus, l'appartement était désert, ses sœurs étant parties vagabonder à droite à gauche. C'était toujours la même chose avant les grosses tournées. Les filles allaient se retrouver obligées d'être ensemble vingt quatre heures sur vingt quatre, c'était pour ça qu'elles avaient tendance à vivre séparément les semaines qui précédaient le show, histoire de ne pas s'entre tuer une fois parties. Dans son refuge, Eilys se rendit directement à sa chambre où elle s'allongea sur son lit, sans même retirer ses chaussures hors de prix. Elle eu un soupire, le regard perdu dans le vide. C'était quand même la meilleure de se dire qu'elle allait devoir jouer la petite amie du pire garçon qu'elle connaisse. Et puis, « petite amie » ça voulait dire quoi ? Se tenir la main dans la rue ? Se blottir contre lui quand les photographes étaient proches ? Eilys n'était sérieusement pas habituée à ce genre de démonstrations publiques, déjà même lorsqu'il s'agissait de quelqu'un à qui elle tenait vraiment, alors Charles... C'était déjà un miracle pour elle si elle parvenait à rester dans la même pièce que lui sans essayer de lui faire bouffer sa basse.
N'ayant pas envie de dormir de peur de manquer l'heure de la conférence de presse, Eilys prit l'un des magazines qu'on leur livrait chaque matin et qui faisaient le tour de la presse magique. Entre le Daily Prophet, Sorcière Hebdo et WTM (Wizards Teens Mag' !), il y avait de quoi lire. Mais pour sa plus grande horreur, la plupart consacraient un article au nouveau scandale de la journée. Plus intriguée que dégoûtée, la sorcière ne put s'empêcher de lire les différents articles dont le ton et l'opinion variaient d'un magazine à l'autre. Dans le Daily Prophet, la photo de Eilys montrant son soutien gorge à la presse Moldue était un acte de provocation incompréhensible de la part d'une femme pareille. L'article retraçait sa carrière, ses exploits, à quel point son groupe était respecté et reconnu, mais rien à propos de sa véritable personnalité, de ses vraies opinions. Elle fut ravie de voir que l'on soulignait son engagement pour les Loups-garous. Cependant, le journaliste posait la question de savoir quel serait le tournant pour le célèbre groupe si leur compositrice devenait trash en la présence de Emrys. Ce qui n'était pas faux. Si Eilys avait vraiment été en couple avec le chanteur, il est clair que cette relation aurait affecté sa carrière, ses soeurs mais aussi Joe. C'était pour ça justement qu'elle se retrouvait incapable, à vingt six ans, de pouvoir pleinement choisir avec qui elle veut faire sa vie sinon sans prendre le risque de toucher violemment sa carrière musicale... L'article de Sorcière Hebdo était une sorte d'analyse sur la compatibilité des deux artistes et Eilys manqua de s'étouffer de rire en voyant qu'ils avaient obtenus un 98%. Selon la journaliste, leurs différences faisaient tout le charme. De plus, bien que les fans soient déçus que leurs idoles aient trouvés l'amour, apprendre que le fameux Emrys pouvait être capable d'une relation stable semblait être apprécié par ses fans. Et ceux de Eilys, les plus âgés du moins, étaient impatients de retrouver leur idole comme à l'époque de ses débuts, quand elle était encore totalement rock'n'roll. C'était le comble. Tout le monde sur cette terre semblait trouver son compte à cette relation sauf les protagonistes... Le pire fut dans WTM, dont l'article n'était qu'une éloge à la cool attitude de Charles. Il y avait une description totale de son look, de son physique, de ses chansons avec des commentaires terriblement féminins et adolescents. Eilys se faisait presque descendre en flèche pour dire à quel point elle n'était pas assez cool pour lui. Au moins, elle eu un + pour le style et la musique. Mais selon les fans de Emrys, elle n'était pas assez bien pour lui et ils redoutaient qu'au fil de sa relation, le jeune homme ne perde son côté rock'n'roll trash et rebelle. La sorcière eu un sourire amusé, c'était toujours la même chose quand une star se mettait en couple. Malgré eux, les fans étaient déçus.
La jeune femme resta un moment à feuilleter les magazines, lire des articles sans vraiment s'en rendre compte, regarder des images sans les voir, enfin la tête totalement dans les nuages. Pendant tout ce temps, les paroles tournaient encore et encore dans son esprit et malgré elle, Eilys se mit à faire des arrangements dans sa tête, imaginant ce que la chanson qu'elle avait écrite pour Charles donnerait avec plus de basse, plus de piano... Sans même s'en rendre compte, la sorcière s'était imaginée en train de la jouer en présence du chanteur. Une mélodie composée d'un simple piano et d'une basse, le genre de duo que l'on avait encore jamais vu. La voix de Charles, grave et sensuelle pourrait se contenter de murmurer les paroles, les habillant de sensualité tandis que Eilys l'accompagnerait à la basse et ferait les coeurs, comme un écho lointain...
Brusquement, la musicienne se redressa et s'assit au bord de son lit. Il fallait qu'elle se bouge, qu'elle pense à autre chose et encore moins à cette chanson qu'elle ne voulait pas jouer, pas en se disant qu'elle l'avait écrite avec ses tripes, en ressentant vraiment ce qu'elle chantait désormais.

-With a taste of your lips I'm on a ride... You're toxic I'm slippin' under... With a taste of your Poison Paradise... I'm addicted to you... Don't you know that you're toxic ?

Eilys eu un sourire puis se laissa retomber sur son lit, son sourire s'élargissant au fur et à mesure pour finalement se transformer en un rire silencieux. C'était quand même comique. Rien que de repenser à ses paroles, elle ne savait pas vraiment pourquoi mais elle était totalement morte de rire maintenant. Peut être parce qu'elle avait osé mentir ouvertement alors qu'il était clair qu'elle avait prit son pied dans les bras de Charles. Que c'était la chanson la plus sensuelle qu'elle n'ait jamais écrite et rien que de se souvenir comment elle s'était inspirée, Eilys se mit à rire à nouveau, les joues reprenant doucement une couleur rose. Il était clair que jamais le public n'entendrait ces paroles, surtout pas les fans. De plus, qui voudrait écouter de telles paroles ? Pas les fans de Eilys déçus de voir son talent mit à contribution de son amourette du moment et encore moins les fans de Charles, jalouses de découvrir ce que l'on ressent lorsque l'on embrasse le chanteur. En fait, la bassiste avait tout faux. Evidemment que ses fans voulaient découvrir ce qu'elle ressentait dans l'intimité et même jalouses, celles de fans de Emrys n'auraient qu'une envie : chanter ces paroles en s'imaginant à la place de la jeune femme blonde.
Finalement l'heure du rendez-vous arriva enfin. Avant de partir, la musicienne prit dans son placard une petite fiole d'un jaune pale et la mit dans son sac à main et descendit jusqu'à l'entrée de son immeuble. Là encore les photographes l'attendaient, criaient des questions en espérant obtenir des réponses avant la conférence de presse même mais Eilys ne dit toujours rien, respectant la volonté de Joe, son manager. Dans son taxis, la sorcière soupira et sorti la petite fiole qu'elle vida d'une traite. Dans vingt minutes, tout irait mieux.
Comme elle s'y était attendue, elle arriva la première, littéralement harcelée par les photographes, mais aussi les fans. Celles de Emrys étaient vraiment très agressives, Eilys n'avait jamais vu ça. Certaines l'insultèrent sur son physique, le fait que son regard mélancolique lui donnait un air arriéré et qu'elle jouait mal. La jeune femme les ignora, c'était normal, c'était le premier jour. Avec le temps, les fans s'y habitueront. Sinon, la simple présence de Karl comme garde du corps n'allait vraiment pas suffire entre la voiture et la porte de la maison de disque.
- Ely ! Parfait, tu es là. Emrys ne va pas tarder, lui dit Joe apparemment excité comme une puce. Tu as prit ta potion ? Bien. Bien, ajouta-t-il d'un air absent en l'emmenant dans un couloir voisin après lui avoir décoiffé les cheveux d'un geste apparemment automatique et paternel. Heureusement pour lui, la potion commençait à faire effet et ce fut pourquoi Eilys ne lui fit pas regretter son geste particulièrement débile.

La jeune femme se recoiffa à l'aide d'un miroir qu'elle avait dans son sac, tout en laissant l'effet crêpé qu'elle aimait tant sur le dessus de sa tête, qui lui avait valut un + dans le magazine de ce matin. Seule dans le couloir, la sorcière respira profondément, exécuta ses exercices de relaxation afin de ne pas mourir de crise cardiaque devant la presse. En plus, Charles aurait été capable de danser sur son corps inerte. De là où elle se trouvait, la musicienne entendait la foule de journalistes entrer dans la salle, murmurant si fort que finalement le tout formait un brouhaha stressant. Eilys prit à nouveau une profonde inspiration et attendit silencieusement.
Charles entra dans le couloir, silencieux et au même instant, la jeune femme senti son stresse s'envoler, ses muscles se détendre. La potion faisait enfin effet. A moins que... Non.
Désormais plus détendue mais apparemment toujours plus nerveuse que Charles, Eilys eu envie de lui sourire mais n'y parvint pas, les muscles de sa mâchoire étant terriblement raides, sans parler de sa bouche désormais sèche. Elle n'allait jamais y arriver...
Toujours autant monté sur une pile, Joe repassa dans le couloir pour leur dire de venir.

- Tu as bien prit ta potion contre le stress ? redemanda le manager qui avait oublié que la question avait déjà été posée.
- Oui Joe, répondit Eilys avec patience, les effets se faisant désormais sentir.
- Bien, allons y.


Silencieuse, stressée malgré la potion – pourtant capable de détendre un hypogriphe – Eilys se mit en marche, les bras croisés sur sa poitrine, en signe involontaire de protection. Quand elle senti la main de Charles sur son dos, son réflexe fut de se dégager d'un geste de l'épaule mais à son regard, elle comprit que lui non plus ne le faisait pas de gaité de cœur. C'était vraiment flippant et tordu de forcer deux personnes qui s'aimaient si peu à jouer au parfait petit couple. Eilys se promit de réduire la prime de Noël de Joe pour le punir de ce qu'il lui faisait subir.
A peine furent-ils dans la salle que les photographes se déchainèrent, les journalistes se mirent à hurler. Joe prit cependant la situation en main, visiblement très ravi que ses deux petits protégés soient en couple et fasse une telle publicité à sa maison de disque mais aussi à leurs carrières respectives. Eilys, quant à elle, tentait de paraître le plus sympathique et joli possible. Ce fut pourquoi elle garda le silence, un léger sourire timide sur ses lèvres, favorisé uniquement par la potion qui circulait dans ses veines. En temps normal, dans ce genre de situation, son cœur se serait emballé. Enfin la conférence commença et la jeune femme laissa avec plaisir Charles répondre aux questions, toutes plus inutiles les unes que les autres. Le pire fut quand elle réalisa qu'il lui laissait les plus tordues. Quand elle le réalisa et qu'elle leva les yeux au ciel, exaspérée, elle croisa le regard de Joe qui lui fit signe d'arrêter sinon il allait la tuer. Eilys cessa, elle sentait qu'il aurait été capable de le faire devant les journalistes.

« Êtes-vous vraiment en couple ? »
« Depuis quand sortez-vous ensemble ? »
« Est-ce que ça a été le coup de foudre ? »
« Est-ce que ça veut dire que vous allez sortir un album ensemble ? »


En entendant ces questions, Eilys se mit à rougir malgré elle, ne sachant pas vraiment comment mentir à ce sujet. Elle n'avait jamais été douée pour ça mais apparemment, ce n'était pas le cas de Charles qui lui, répondait avec facilité.

« Oui nous sommes vraiment ensembles, on sort ensemble depuis une semaine environ. Ahah, je ne répondrais pas à cette question et pour le moment il n’est pas encore question d’album, mais la possibilité n’est pas à exclure. Voyez ça avec notre manager… »

La bassiste ne put s'empêcher d'être en partie reconnaissante de la présence de Charles car sans lui, elle n'aurait pas été capable de gérer la situation. En général, la communication, c'étaient ses deux grandes soeurs qui s'en chargeaient, capables de faire une publicité monstre en une interview et de séduire toujours plus un public nouveau mais aussi un qui ne l'était pas depuis longtemps. Cependant, elle se souvint que sans lui, jamais elle ne se serait retrouvée dans une telle situation. Donc dans le fond, il ne faisait rien d'exceptionnel. Impossible de lui trouver de quoi le pardonner. Il était coupable sur toute la ligne. Du moins autant qu'elle.

« Tu vois, tout le monde veut entendre la chanson que tu m’as écrit hier soir… » lui dit Charles à son oreille la faisant sursauter. Les joues en feu, la sorcière adressa un sourire timide à la foule, et tourna légèrement le visage vers le jeune homme, mais regretta son geste, ses lèvres étaient si proches... Presque immédiatement le souvenir de sa chanson revint.
- Recule espèce de troll ! lui ordonna-t-elle dans un murmure hystérique.

Mais c'était trop tard. Les journalistes avaient remarqué ce qui se passait pendant que Joe parlait d'un éventuel duo et désormais ils étaient plus déchaînés que jamais, interprétant le murmure de Charles comme étant une preuve d'intimité. Mais quel boulet ! Alors que la presse semblait enfin calmée, il n'avait rien fait d'autre que de les exciter à nouveau...! Eilys n'allait jamais pouvoir s'en sortir. Les joues en feu, elle saisit la première occasion pour détourner l'attention et répondit à la première question qu'elle entendit.

« Ely ! Quelle est la marque de votre veste ? »

Ce genre de question aurait très bien put surprendre mais pas la jeune femme. C'était très courant qu'on lui demande ce genre de détail afin que les magazines de mode puisse informer les fans où se vêtir pour ressembler à leurs idoles. Ravie que la question ne porte pas sur son couple, la jeune femme y répondit avec une légère nervosité renouvelée par l'intermède de Charles.

- J'aime m'habiller chez Pumpkin'.

Tous les journalistes prirent note. C'était un détail mais les réponses de Eilys étaient tellement rares qu'ils devaient se contenter de ce qu'elle leur donnait. Déjà un peu plus rassurée, la jeune femme respira profondément et serra les poings discrètement, essayant de masquer les tremblements qui la saisissaient. En quête désespérée de réconfort, elle tourna les yeux vers Charles qui lui semblait être comme un poisson dans l'eau. La chance. Lui appréciait ce qui faisait le charme de leur métier alors que la timidité de Eilys lui bouffait tout.

« Ely, qu'est-ce qui vous a attiré chez Emrys la première fois ? Il ne semble pourtant pas correspondre à la description que vous nous avez faite de votre homme idéal il y a quelques temps de ça. »

Eilys eu un soupire gêné qui eu le don de faire rire les journalistes dans la salle, interprétant sa réaction comme de la timidité et non comme une réaction qui ne voulait rien dire d'autre que « Merde mais je vais inventer quoi moi ? ». Désespérée, elle tourna les yeux vers Joe qui lui fit signe d'enchaîner. Elle devait trouver quelque chose. En quête de réponse, les joues en feu, la jeune femme croisa à nouveau le regard de Charles et se décida enfin à répondre. Improvisant littéralement, aidée par sa potion anti-stress.

- Ce que j'aime chez Emrys est ce que j'ai premièrement détesté, répondit-elle lentement, le silence se faisant complet dans la salle, uniquement rompu par les flash des photographes. Le fait que l'on soit aussi différents. Son détachement constant, son arrogance, son immaturité, sa voix. Eilys eu un sourire en croisant le regard de Joe qui semblait s'étrangler avec sa langue en entendant ce qu'elle disait. Cependant la jeune femme ne perdit pas pied et poursuivit avec une voix étonnement sincère, ses joues de poupée toujours aussi roses. Mais finalement, j'ai comprit que ce que je prenais pour de l'immaturité était son innocence. Oui je sais..., ajouta-t-elle dans un éclat de rire en voyant la moue septique de certains journalistes qui apparemment connaissaient bien le personnage . Emrys profite de tout ce qui l'entoure et est toujours de bonne humeur, contrairement à moi. Son arrogance est devenue au fil des jours – pour ne pas dire des heures – de l'assurance pure. Pour certains ce serait une mauvaise chose mais pas pour moi. Je suis terriblement timide, et être avec lui me donne l'impression de l'être moins. Et sa voix... Je crois l'avoir aimée quand je l'ai vraiment écoutée. Chose que je n'avais jamais fait auparavant. Voilà., acheva-t-elle maladroitement.

Il y eu quelques secondes de battement pendant lesquels les journalistes semblaient devoir se remettre de cette petite séquence émotion improvisée. Eilys quant à elle n'osa pas regarder ni Joe, ni Charles, de peur de voir sur sa bouche un petit sourire satisfait et vainqueur.
Finalement leur manager mit fin au calvaire de la jeune femme alors que les journalistes repartaient de plus belle, inlassables. Eilys se senti revivre en comprenant qu'elle pouvait enfin se lever. La main de Charles sur sa taille la rassura comme à chaque fois qu'elle devait prendre des bains de foule. Elle n'avait pas menti sur un point. Sa confiance la rassurait étrangement, comme si rien ne pouvait l'atteindre, que tout était sous contrôle. Et pour une femme aussi stressée qu'elle, ça n'avait pas de prix. Dans le couloir, à l'abri, Eilys s'éloigna légèrement de lui, réalisant alors ce qu'elle était inutilement en train de penser.

« C’était parfait ! Alors maintenant, vous allez profiter de l’attention des journalistes sur vous pour vous exposer au maximum, il faut que tout le monde y croie. » Eilys leva les yeux au ciel et soupira avec force. « Et si ça ne vous plait pas c’est pareil, fallait y penser hier soir. Sortez par la porte de devant, il y a encore pas mal de journalistes qui n’attendent qu’une photo du jeune couple… »
- Et tu veux pas que je l'embrasse en pleine foule aussi ? demanda Eilys avec sarcasme.
« Si tu pouvais faire cet effort tu serais un amour. La première photo où on vous voit vous embrasser est un peu trop floue. »

Eilys ouvrit la bouche en grand, exaspérée parce qu'elle venait d'entendre. Non mais Joe était vraiment impayable ! Et ce que dit Charles ne l'aida pas à se sentir mieux. Sérieusement, elle finirait vraiment par croire qu'elle était repoussante, vu les réactions du jeune homme pourtant réputé pour ne pas être difficile.
La star mit ses Ray Ban sur le nez et suivit Charles, légèrement derrière lui, comme toujours. Elle n'était pas vraiment du genre à vouloir passer devant quand une foule de photographes l'attendait à la sortie de la maison de disque. Et comme ça ne semblait pas le déranger spécialement. Sauf que pour la plus grande horreur de la sorcière, il n'y avait pas que des journalistes mais aussi des fans toujours plus nombreux et toujours plus déchaînés. La présence des deux grandes stars avaient provoqué une véritable émeute. Heureusement que Charles était connu chez les Moldus également car il aurait été impossible de masquer un tel rassemblement. Le Ministère allait avoir du boulot pour rattraper les dégâts, pensa Eilys en voyant les plumes à Papotte écrire toutes seules sur des calepins.
A peine fut-elle sortie, que les cris agressèrent ses tympans, Eilys comprit que sa potion anti-stress ne serait pas suffisante. On poussait, criait, hurlait, attrapait autant que possible, agressait. La sorcière resserra sa grippe sur la main de Charles qu'il lui avait saisit un peu plus tôt pour finalement le prendre par le bras et se blottir contre lui, littéralement effrayée par ce qui se passait. Jamais elle n'aurait imaginé déchaîner autant les passions. Dans ce brouhaha effrayant, la jeune femme blonde captait des insultes à son égard. Les fans de Charles lui en voulaient d'avoir prit le cœur rebelle de leur idole, de le forcer à être fidèle. Heureusement que certains criaient encore des « Ely on t'aime ! » mais dans la violence de la scène, même ces mot lui firent peur.

« On a déjà dit tout ce qu’on avait à dire aux autres. » déclara-t-il avec fermeté et amusement.

Eilys n'en revenait pas. Comment faisait-il pour rester aussi calme ?! Elle était littéralement effrayée et ce fut pourquoi elle saisit le jeune homme par la taille, le visage enfouit contre son torse. Ce geste eu le don de déchaîner encore plus la foule qui en redemanda. Karl ouvrit la portière de la voiture noire et protégée magiquement pour laisser entrer les deux stars. Cependant ce fut l'occasion que saisit une fan pour attraper Eilys par la veste et l'attirer à elle. Sur le coup la sorcière ne sut si elle lui voulait du mal ou non, si elle voulait la toucher elle ou simplement lui voler ses fringues. Tout ce qu'elle comprit fut qu'on l'enlaça, on lui tira les cheveux, la poussa, lui prit la main, la toucha. Eilys poussa un cri de douleur – étant particulièrement sensible au niveau des cheveux – et essaya de se libérer.

- EMRYS ! ne put-elle s'empêcher de crier, ne sachant pas vraiment pourquoi ce simple nom était venu à sa bouche.

Karl tenta de la libérer du mieux possible et de la conduire à la voiture mais les fans étaient violents, nombreux. Qui lui avait saisit la main, qui avait frappé, qui l'avait serrée dans ses bras protecteurs ?Absente, comme si par peur son cerveau s'était déconnecté, la sorcière ne reprit pleinement conscience qu'une fois dans la voiture. Charles monta en dernier et quand le silence revint, les larmes se mirent à couler, le stresse se libérant. Eilys avait la lèvre qui saignait, son t-shirt était déchiré au niveau du col et elle tremblait comme une feuille. Joe lui même ne semblait pas être conscient de l'évènement mondial qu'il avait créé en réunissant Eilys et Emrys dans un même couple...






Dernière édition par Eilys Weatherfall le Mer 6 Oct - 23:57, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyMer 6 Oct - 13:56

    Tandis qu’il sortait de la maison de disque, prenant la main d’Eilys – en partie pour l’emmerder, il n’allait pas non plus le nier ! – il se remémora les dernières paroles de la jeune femme durant la conférence de presse. Il n’était pas assez naïf pour ne pas se rendre compte que la plupart des déclarations des artistes dans ces moments là n’étaient que de la langue de bois, des propos écrits et ré-écrits destinés à produire l’effet voulu, mais n’empêche, sans avoir la prétention de connaître Eilys assez pour en être sur, il savait qu’elle n’avait pas fait que mentir. Ça s’était sentit dans l’intonation de sa voix, dans la façon qu’elle avait eut après d’éviter son regard alors que si elle avait vraiment récité un discours sans aucun sens pour elle, elle aurait au contraire cherché à croiser son regard pour duper les journalistes. Là, elle n’avait pas osé, c’était parce qu’elle avait été réellement intimidée non ? Emrys en était persuadé en tout cas, et puis, ça collait avec la chanson de la veille… De toute façon, ça lui paraissait quasiment impossible qu’une femme – même Eilys ! – passe quelques heures en sa présence sans voir son monde basculer et ses opinions se faire chambouler.

    Il parut apprécier – plus qu’Eilys en tout cas, même si ce n’était une vraie référence en la matière – le bain de foule qui les attendait à la sortie de la maison de disques. Il avait l’habitude de ce genre de scènes et lui ça lui faisait plaisir, ça augmentait encore un peu plus son égo et l’opinion – déjà haute – qu’il avait de lui-même, mais c’était une sensation toujours agréable. Ça lui rappelait qu’il avait quand même la chance d’être payé pour être adulé par le monde entier, ou en tout cas, une bonne partie de la planète. Ce n’était pas donné à tout le monde. Il ne faisait pas franchement attention à Eilys quand celle-ci vint se blottir littéralement contre lui. Il sursauta légèrement, heureusement ce mouvement de pur réflexe ne fut visiblement pas retenu par les journalistes, trop occupés à voir qu’Eilys avait besoin de se trouver physiquement près d’Emrys. Ce dernier entendit d’ailleurs un légèrement murmure dans la foule, les gens les trouvant visiblement adorables. Il faillit éclater de rire mais se retint en voyant la pâleur sur le visage de la jeune femme.

    Il s’était attendu à ce qu’Eilys joue le jeu à fond devant les journalistes parce qu’il était persuadé qu’elle prendrait ça comme excuse pour se laisser aller à son attirance toute naturelle et compréhensible envers Emrys, mais quand il remarqua l’air dans lequel était la jeune femme, il sembla comprendre qu’il s’était trompé de motif. La jeune femme avait l’air à la fois agitée et au bord de l’évanouissement. La foule devenait de plus en plus oppressante à mesure qu’Eilys se montrait faible. On aurait dit que les centaines de fans qui étaient venus pour apercevoir les deux tourtereaux voulaient tous se jeter sur elle en même temps pour l’aider. Les phénomènes de masse, c’était vraiment une belle connerie quand même ! Il essaya d’envoyer bouler la masse de journalistes qui se pressaient vers eux pour leur arracher encore une confidence ou deux sur leur idylle passionné, mais visiblement c’était comme parler à un mur. Il soupira et se contenta alors de continuer à fendre la foule pour rejoindre la voiture qui semblait les attendre ‘au bout du tunnel’. Le jeune homme sentit Eilys resserrer son étreinte et il passa un bras autour de ses épaules pour la soutenir au cas où elle déciderait de s’évanouir en plein milieu de la foule. D’ici, Emrys pouvait même apercevoir Karl, leur garde du corps qui se tenait à côté de la voiture. Ils ne leur restaient plus que quelques mètres à parcourir parmi la masse compacte de fans, ils allaient bien y arriver quand même… !

    Mais c’était visiblement sans compter sur les quelques fans les plus virulents. L’une des fans d’Eilys – Emrys n’en avait déduit ça qu’au t-shirt qu’elle portait et où figurait la tête de la bassiste, ainsi qu’au message d’amour à peine voilé écrit en-dessous, mais après tout, il pouvait se tromper… ! – s’était frayée un chemin vers les deux artistes et avait tiré sur la veste de la jeune femme pour l’amener vers elle. Elle n’eut d’ailleurs pas à tirer bien fort pour arracher Eilys des bras du jeune homme, celui-ci étant lui-même aux prises avec une véritable armée d’adolescentes hystériques qui hurlaient qu’elles allaient lui arracher ses vêtements pour les encadrer chez elles. Le temps qu’il les écarte gentiment du bras, accompagné d’un sourire à faire fondre toute la glace au pôle Nord, il sentit Eilys emportée dans la direction opposée. Il jura à haute voix – et de manière pas franchement élégante, il devait bien l’avouer – et essaya de rattraper la jeune femme qui l’avait appelé. Les gens devenaient carrément dingues autour de lui, la moitié essayait de profiter de la situation pour approcher des deux jeunes gens, tandis que l’autre essayait aussi de se rapprocher mais de toute évidence pour aller sauver la belle Eilys. Et encore, c’était sans compter les journalistes qui poussaient tout le monde sur leur passage pour prendre des clichés de l’évènement.

    Emrys sentit son sang bouillir dans ses veines en voyant à quel point la stupidité humaine n’avait aucune limite. Ils voulaient tous tellement aider ou tellement nuire qu’ils allaient tous finir par la tuer. Il joua des bras pour rejoindre Eilys qui était toujours entrainée par la fan en furie – Emrys se demanda d’ailleurs si elle essayait de la kidnapper parce qu’elle n’avait pas l’air de vouloir la lâcher ! -. Karl vint lui prêter main forte mais il était trop occupé à éloigner la masse compacte de fans qui essayaient encore de se rapprocher, laissant quelques journalistes approcher. Emrys essaya de récupérer Eilys des mains de la jeune fan qui était elle-même dans un état d’hystérie assez effrayant, mais elle s’accrochait bien. Eilys, quant à elle, semblait réellement au bord de l’évanouissement et se faisait quasiment porter par la psychopathe. Elle continuait à se faire malmener, Emrys continuait quant à lui d’essayer de l’arracher aux mains de la fan, jusqu’au moment où les photographes arrivèrent à leur hauteur. Des fans se bousculaient à leurs côtés et, un nouveau mouvement de foule incompréhensible après, Eilys se prit un violent coup de coude dans la lèvre et commença à saigner légèrement. Emrys poussa le jeune homme responsable des dégâts et allait entrainer Eilys avec lui – la fan avec s’il s’y voyait obligé – quand il remarqua les flashs qui pleuvaient sur eux, ou plutôt sur la jeune femme qui était à présent totalement absente. Son sang ne fit qu’un tour et l’instant d’après, son poing partit violemment pour atterrir dans le figure d’un des journalistes. Emrys frappait avant et réfléchissait après, c’était presque son crédo. Un murmure désapprobateur parcourut la foule mais Emrys ne l’entendit presque pas, il se contenta de repousser violemment le reste des journalistes assez audacieux pour continuer à prendre des photos en hurlant :

    « Mais vous êtes complètement cons vous ou quoi ?! »

    Il était désespéré de voir à quel point la situation avait dégénéré. Il finit par réussir à arracher – car c’était le mot vu comment la jeune femme s’était agrippée – Eilys à la fan hystérique et la porta dans ses bras. Jouant des épaules, il se faufila jusqu’à la voiture, bien plus facilement qu’il n’aurait pu le faire quelques instants auparavant d’ailleurs, son coup de sang ayant visiblement dissuadé une bonne partie des fans de s’approcher de trop près. Karl avait éliminé le reste et il lui prit Eilys des bras pour la faire s’asseoir dans la voiture. Une fois le garde du corps sortit, Emrys alla s’asseoir sur la banquette et entendit la portière se refermer derrière lui. Le chauffeur démarra et la limousine quitta quelques secondes après la maison de disques. Trois banquettes étaient disposés à l’arrière de la limousine, de manière on ne peut plus traditionnelle, et Eilys était assise dans celle du fond, dans le sens de la marche. Emrys alla s’agenouiller devant elle et vérifia qu’elle respirait encore bien, c’était déjà ça. Sa lèvre saignait encore légèrement et avait déjà commencé à gonfler. Elle paraissait surtout en état de choc et quand on voyait l’état dans lequel elle était, c’était compréhensible. Son t-shirt était déchiré au niveau du col, sa coiffure était plus que défaite et sa veste avait disparue, probablement emportée par la fameuse fan hystérique.

    « Je le retiens Joe avec ses bains de foule tiens… » Furent les seules mots qui s’échappèrent de ses lèvres dans un premier temps. Il n’était pas du genre à éprouver et démontrer beaucoup de sollicitude dans ce genre de moment. De toute façon, il n’avait jamais comprit en quoi lui demander si ça allait, allait l’aider en quoi que ce soit. Elle avait besoin d’un bon médicomage et de repos, pas spécialement de compassion. En tout cas elle était dans un sale état, Emrys laissa échapper une moue en se rendant compte à nouveau. Finalement, décidé à ne pas faire en sorte dés le début que leurs futurs rapports se passent mal, il demanda :

    « Ça va ? » Il se trouvait tellement stupide de demander ça, évidemment que ça n’allait pas, mais au moins il aurait fait le strict minimum pour se montrer civil. Il se pencha vers la jeune femme et caressa doucement sa joue tout en passant un doigt sur l’endroit où elle s’était ouvert la lèvre. Il en profita pour sécher les larmes qui roulaient encore sur les joues de la jeune femme. Ça le mettait mal à l’aise quand on pleurait en sa présence. Il essaya de ne pas y aller comme une brute pour éviter d’en rajouter encore plus pour Eilys. Finalement il se recula en se relevant, malgré les mouvements de la voiture, et alla chercher un verre. Il le remplit d’eau à l’aide de sa baguette et le tendit à Eilys sans rajouter un mot, un simple sourire rassurant aux lèvres. Il alla finalement s’asseoir aux côtés de la jeune femme, ne trouvant rien à rajouter et conscient – ce n’était vraiment pas peu dire – que la situation était peu propice au rire. Il sortit son portable de sa poche, vestige de son ancienne vie du côté moldu, et composa le numéro de leur manager. Après quelques tonalités, il entendit la voix du fameux Joe, qui avait l’air paniqué. De toute évidence il avait déjà eut des échos de ce qui s’était passé à la sortie de la maison de disque et il s’en voulait un peu.

    « Joe, calme-toi… Oui, oui elle est avec moi, et oui elle va bien. » Il se tourna vers Eilys, comme pour l’examiner. « Bon, au moins elle est encore en vie. » Silence de quelques secondes avec la voix de Joe en arrière plan. « D’accord, à tout à l’heure alors. » Emrys raccrocha et remit le téléphone dans la poche arrière de son jean. Il se tourna à nouveau vers la jeune femme avant de glisser d’un ton indifférent : « Joe veut te voir visiblement. Il m’a dit qu’il nous attendait chez toi. » Se tournant vers l’avant de la voiture et ouvrant la vitre qui les séparait du chauffeur il déclara du même ton neutre : « John, on va chez les Weatherfall s’il-te-plait finalement. » Après s’être assuré que le fameux John avait entendu, il remonta la vitre et se tourna à nouveau vers la jeune femme, elle avait toujours l’air secouée. Emrys se contenta d’un soupir, il détestait cette atmosphère lourde, tout le monde était encore en vie non ? Et ils étaient en bonne santé, enfin à peu près. Eilys avait la lèvre enflée et Emrys le poing rouge et douloureux, mais lui il avait l’habitude en tout cas.

    « Imagine ce que ça aurait été si en plus on leur avait annoncé qu’on allait sortir un album ensemble tiens… ! » Il rigola légèrement, mais voyant que la jeune femme n’était toujours pas d’humeur à rigoler, il se contenta d’un petit sourire en coin, murmurant un simple « Allez… » qui voulait tout et rien dire et passa son bras autour de l’épaule d’Eilys. Il la força à venir se blottir à nouveau contre lui et posa le dessous de son menton sur le haut du crâne de la jeune femme. Finalement, une minute plus tard la voiture s’arrêta et le chauffeur sortit leur ouvrir la portière tout en déclarant qu’ils étaient arrivés à la résidence Weatherfall. Emrys lâcha la jeune femme, remit ses lunettes de soleil en place, posa celles d’Eilys sur le nez de cette dernière et se leva, forçant la jeune femme à en faire de même. Il se doutait qu’une foule de journalistes les attendait ici aussi. Se rendant compte que la jeune femme était dans un état pour le moins déplorable il posa sa veste à lui sur ses épaules, en partie pour le cacher, et aussi en partie pour lui donner une sorte de contenance. Il sortit en premier et entraina Eilys à sa suite, la prenant par la taille il se mit alors à se faufiler un chemin vers la maison, à l’aide de plusieurs gardes du corps venus exprès pour assurer leur protection après l’évènement de tout à l’heure.

    « Eilys, comment allez-vous ? Est-ce qu’Emrys vous bat déjà ? » Le fameux Emrys ne put retenir un sourire hautain en entendant cette question. Il avait d’abord résolut de ne rien dire et de se contenter d’avancer, mais quand il entendit ça, il se tourna vers le fameux journaliste, qui fit d’ailleurs un véritable bond en arrière, comme s’il avait à présent peur que le jeune homme ne vienne le tabasser à mort. Emrys se contenta de lui montrer un certain doigt d’un air où il avait du mal à dissimuler l’amusement, et entraina la jeune femme jusqu’à ce qu’ils soient tous les deux rentrés. Comme réponse aux journalistes, Emrys avait rarement fait mieux. De toute façon, au point où il en était…
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyJeu 7 Oct - 9:07






Eilys était en proie à une véritable crise de nerfs. Pourquoi ne parvenait-elle pas à tolérer la célébrité et tout ce qui faisait son charme ? C'était à croire que plus elle avait de fans, moins elle parvenait à le supporter, et moins elle y parvenait et plus les fans étaient violents. Alors qu'avec Charles, ils avaient beau l'attraper, lui tirer les vêtements, le jeune homme parvenait à préserver un sourire à toutes épreuves. Alors que Eilys, quant à elle, sentait très rapidement son cœur s'emballer, ses poumons manquer d'air. C'était une situation douloureuse pour la musicienne autant sur le plan physique que moral. Car elle voyait bien qu'avec ses soeurs et même Charles, que les bains de foules étaient généralement un moment de plaisir ultime, la consécration de la célébrité. Timide et fragile, Eilys n'était toujours pas parvenue à s'y faire, même après dix ans de carrière et de succès mondial.
La jeune femme blonde ne comprit absolument pas ce qui lui arrivait pendant tout le temps qu'elle mit à rentrer jusque chez elle. Elle savait que Charles était là, qu'il avait été présent voire proche, mais le choc était tel que la musicienne n'en avait pas eu totalement conscience, comme spectatrice de sa propre vie. Elle crut même entendre à nouveau des cris alors qu'elle quittait la voiture, trop sonnée pour se rendre compte qu'elle était encore dans un bain de foule. La seule chose dont elle fut certaine fut la main de Charles qu'elle ne quitta pas, comme si c'était l'unique moyen qu'elle ait trouvé pour véritablement rester sur terre. Dans son appartement, c'était la folie.

- Ely ! Oh mon dieu ! J'ai transplané dès que Joe m'a prévenue pour tout à l'heure ! lui dit l'assistante, Mary, apparemment alarmée. Et il y avait de quoi. Sauf qu'elle s'adressa à la jeune femme avec vigueur et énergie, ne réalisant pas qu'elle n'était toujours pas en état de répondre quoi que soit. Allons dans votre chambre prendre vos potions contre le stress. Tout ira mieux.

L'assistante prit la sorcière par les épaules et voulut la conduire mais s'arrêta un instant. Réalisant que Eilys, blanche comme un linge et tremblante de la tête aux pieds refusait toujours de lâcher la main de Charles, de peur que le monde ne s'écroule si elle le faisait.

- Ely, lâchez la main de Emrys que je m'occupe de vous, lui dit Mary avec douceur mais néanmoins une certaine fermeté. Ely ?
- C'est mon petit ami, il reste. parvint à articuler la musicienne d'une voix pourtant peu certaine.

Mary elle même ne semblait pas être dans le secret car elle eu une seconde d'hésitation se demandant si cette relation était une blague ou non. Elle travaillait avec les Bizzar'Sisters depuis plus de cinq ans et connaissant Eilys, elle avait naturellement été surprise d'apprendre que la jeune musicienne avait choisit un homme comme lui.
Toujours sans lâcher la main de Charles, la jeune femme suivit son assistante et ils se rendirent jusque dans la chambre de cette dernière. C'était une grande pièce élégante dont la couleur dominante était le noir, pour ne surprendre personne. La moquette, les murs, certains meubles, les draps du lit. Le tout ne donnait pourtant pas une ambiance gothique ridicule mais on sentait dans cette pièce l'âme torturée d'une personne écrivant des chansons de rock depuis des années. Entre l'adolescente et la femme adulte. Au dessus du lit se trouvaient trois immenses photos des trois soeurs, Eilys au milieu, riant à gorge déployée comme elle ne le faisait jamais en dehors de l'intimité. Il était clair que cette femme était forcément différente une fois que l'on la connaissait.
Tenant encore la main de Charles – la situation devenant légèrement ridicule mais elle n'y pouvait rien – la sorcière s'assit sur son lit à côté de lui. Ce fut lorsqu'elle n'était plus debout que l'on pouvait voir à quel point ses jambes subissaient des tremblements compulsifs si violents que aurait crut croire qu'elle les balançait elle même. C'était cruel de voir à quel point une star pouvait voir sa passion, sa raison d'être se retourner contre elle ainsi.
Mary lui donna la potion et tandis que Eilys but, toujours si peu consciente du monde autour d'elle, l'assistante ne cessait de jeter des regards en biais à Charles, s'attendant presque à ce qu'il lui dise subitement « Poisson d'avril ! » à propos de sa relation avec la bassiste. C'était tellement improbable mais aussi tellement possible que même cette femme qui avait travaillé avec Eilys pendant cinq ans ne savait pas sur quel pied danser.
La potion avalée, Eilys rendit la fiole à la jeune femme et soupira, lâchant enfin la main de Charles pour se cacher le visage, les coudes sur les genoux. Elle resta encore quelques secondes à trembler et enfin, le stress s'échappa, laissant alors la possibilité à la musicienne de ressentir autre chose. Et ce n'était pas une bonne nouvelle pour tout le monde.

- Vous devriez la laisser se reposer maintenant, dit Mary à Charles à voix basse. Elle était polie et douce mais ne semblait toujours pas lui faire confiance, comme si elle sentait le coup foireux venir de loin.
- Non, coupa Eilys avec autorité. Il y eu un silence pendant lequel on la regarda, surpris d'entendre autant de colère dans sa voix. Et c'était vrai. Eilys fulminait littéralement. Maintenant qu'elle se sentait plus calme, ironiquement, elle se sentait plus enragée que jamais. Joe l'avait balancée dans la fausse aux lions et sans Charles, il lui serait surement arrivé quelque chose de grave. Maintenant que la peur ne bloquait plus ses pensées et ses réflexes, Eilys commença légèrement à réaliser ce qui s'était passé un peu plus tôt. Prévenez Joe. Dites lui d'attendre dans le bureau que l'on y rejoigne. Je dois parler à Emrys avant, ordonna-t-elle à nouveau.
- Mais..., commença Mary.
- Maintenant.

Mary cligna des yeux, lança un regard mauvais à Charles comme si c'était lui et non Eilys qui venait de se montrer odieux avec elle et sorti de la pièce. L'assistante tenta de se convaincre que la jeune femme avait eu une mauvaise journée et que ce n'était pas le moment. Et elle avait raison. En proie à une nouvelle crise, sentant Black Ely refaire surface plus rapidement que prévu – ses crises de colères étaient généralement très rares – la sorcière se leva et se mit à faire les cents pas dans la pièce, une main sur le front, l'autre sur la taille.
La musicienne revoyait la scène avec plus de détails désormais. La foule, la fan hystérique, Charles jouant des coudes pour l'approcher, lui la prenant dans ses bras et la conduisant dans la voiture. Elle ne s'était même pas rendue compte avoir bu le verre qu'il lui avait tendu, ni senti la caresse qu'il lui avait donné et encore moins apprécié la chaleur de ses bras réconfortants qu'il lui avait offert. Eilys se tourna subitement vers le jeune homme et le regarda comme s'il venait d'apparaître de nulle part. A cet instant, ce fut la première fois qu'elle regarda véritablement Charles, l'envisageant autrement, comme le jeune homme protecteur et rassurant qu'il avait sut être. Et dire que c'était surement la première fois qu'il montrait autant d'intérêt à quelqu'un d'autre que lui et Eilys n'avait pas été en état de s'en rendre compte. Elle trouva sa réaction stupide mais à cet instant, la jeune femme se sentait chanceuse, privilégiée plus qu'elle ne l'était habituellement.
Doucement elle retourna s'asseoir près de Charles et soupira. Sans le regarder, elle se mit à parler. Eilys n'était pas de ces gens qui expriment ce qu'ils ressentent, qui avouent leurs émotions, trop effrayée d'être repoussée, ridicule. Ce fut pourquoi elle fit un effort colossal, aussi colossal que celui du chanteur quand il avait dut mettre de côté sa petite personne au profit de la bassiste.

- Merci, lui dit Eilys sans le regarder, les joues rosées, la lèvre toujours coupée. Sans toi je n'y serais pas arrivée... Joe sait que je gère très mal les bains de foule mais là c'était pire que tout... Tu as vraiment été formidable.

Eilys aurait aimé en faire plus, le regarder dans les yeux, le prendre dans ses bras et pourquoi pas, totalement se lâcher pour une fois et l'embrasser, redonnant vie aux paroles de sa chanson écrite avec tant de sincérité. Mais la jeune femme en fut totalement incapable, la timidité l'empêchant d'agir. Et puis c'était Emrys, il devait déjà le savoir lui même depuis longtemps qu'il était formidable, se le disant surement tous les matins devant le miroir. Cette pensée fit sourire doucement la sorcière, les yeux toujours baissés, les joues toujours roses. Cependant, elle se souvint d'un autre détail qui l'a mit hors d'elle.

- Merde ! Tu as frappé un journaliste ! Argh ! Je vais tuer Joe ! s'exclama-t-elle.

Presque immédiatement, la jeune femme reprit son air enragé et se leva du lit pour se rendre d'un pas assuré et agressif qui ne lui ressemblait pas jusqu'au bureau de l'appartement où les attendait Joe apparemment nerveux et il avait de bonnes raisons de l'être.

- Joe ! Non mais t'es complètement MALADE ?! s'écria la musicienne en entrant dans la bureau avec vigueur.
- Ely... Je suis désolé ! Je ne savais pas que ça dégénèrerait à ce point ! se justifia-t-il.
- Evidemment que tu le savais ! Tu savais que j'allais me sentir mal et que Emrys finirait par devenir violent ! Tu l'as eu ta belle pub, hein ?!
- Ely...
- Attends..., coupa la sorcière les sourcils froncés. Comment as-tu put être si certains de toi ? Qui te dis que Emrys ne se serait pas barré en me laissant crever derrière lui ? demanda-t-elle suspicieuse.

C'était vrai après tout. Charles n'était pas connu pour ses actes héroïques et détachés alors comment Joe, qui ne travaillait avec lui que depuis très peu de temps pouvait avoir parié sur un cheval aussi boiteux ? Charles était l'incarnation vivante de l'imprévisible.

- En fait... J'étais pas certain de mon coup..., avoua Joe. Mais ça s'est bien terminé, hein ? Tenta-t-il de reprendre avec un sourire.







[HJ : Désolée !!!! C'est trop nul mais j'ai rep en 25min O.O'' promis je fais beaucoup mieux la prochaine fois !! >.<' au pire j'édite '-']
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyJeu 7 Oct - 21:18

    Emrys avait été plus que surprit quand Eilys avait insisté pour qu’il vienne avec elle jusqu’à l’étage. Bah, après tout, elle était encore en état de choc, elle avait perdu ses facultés mentales, end of story. Il n’était pas allé chercher beaucoup plus loin et s’était donc contenté de la suivre, ainsi que son assistante. Il s’était gentiment laissé asseoir sur le lit à côté de la jeune artiste et attendait à présent, comme Mary, que la potion anti-stress fasse effet. Elle finit par lui lâcher la main et Emrys s’était déjà levé quand le « non » d’Eilys le fit se rasseoir sur le lit. Finalement il allait peut-être resté encore un peu, se dit-il en jetant un coup d’œil à la fois inquiet et effrayé à la jeune femme. Elle avait dit ça d’un ton tellement emplit de colère qu’elle avait presque réussit à intimider Emrys. Presque, bien sur. N’empêche qu’il s’était rassit.

    Il haussa les sourcils quand il entendit Eilys ordonner à Mary de s’en aller pour les laisser seuls. Et voilà qu’il se mettait à craindre le pire. Il n’était pas assez idiot pour s’imaginer qu’elle allait lui gueuler dessus aussi – quoi qu’avec elle, il n’était jamais sur de rien ! – mais il avait presque peur qu’elle ne se remette à essayer de le violer pour après rejeter la responsabilité sur lui. Ah ce coup là, il était quand même pas près de l’oublier, c’était sur… ! Il lui jeta un coup d’œil, tandis qu’elle semblait chercher ses mots, ou tout du moins se préparer à parler, comme si ce qu’elle allait dire allait lui arracher laggle. Merci ? Ah oui, effectivement, il comprenait qu’elle ait mit autant de temps pour se préparer à dire simplement ça… Il se contenta d’un petit sourire en coin, détournant son regard de la jeune femme et faisant semblant de ne pas remarquer la roseur sur ses joues. Lui, ça le faisait rire, il avait vraiment l’impression que ce qu’elle venait de dire lui avait demandé un effort surhumain, autant pour lui dire, que pour le dire devant lui.

    « Pas de problème. » Se contenta-t-il de répondre avant de s’allumer une cigarette, sans se soucier le moins du monde du fait qu’Eilys soit encore dans la pièce. De toute façon, il allait falloir qu’elle s’y fasse, parce qu’asthmatique ou pas, Emrys, lui, allait continuer à vivre comme avant – enfin excepté pour les femmes qui passaient dans son lit quasiment tous les soirs. Alors il n’allait pas en plus devoir arrêter la cigarette, sinon il démissionnait direct ! Soudainement, Eilys se leva du lit, prenant visiblement enfin compte qu’il avait frappé un journaliste. Eh bin ! Il lui en avait fallu du temps pour que l’information remonte au cerveau et le jeune homme se contenta de remarquer :

    « Et alors ? » Le pire, c’est que pour lui c’était vrai. Ce n’était pas le premier journaliste qu’il frappait et ce ne serait probablement pas le dernier. « Au moins, tu t’es vite remise… » Dit-il de loin alors qu’elle s’était déjà engouffrée dans le couloir. Emrys se leva du lit à son tour et sembla hésiter l’espace de quelques secondes. Il pouvait partir non ? On en avait finit avec lui là non ? Mais entendait déjà les éclats de voix qui provenaient du bureau, il haussa les épaules et s’engagea lentement dans le couloir, suivant les bruits de dispute pour trouver la fameuse salle où étaient Eilys & Joe. Il y entra le plus discrètement qu’il put, finissant sa cigarette et allant l’écraser dans le cendrier posé sur le bureau.

    « Ah bah je vois que la confiance règne… ! » Remarqua Emrys, à moitié amusé et à moitié vexé, en entendant la jeune femme qui semblait douter du fait qu’il soit intervenu. C’était peut-être un salaud, de temps en temps, il ne pouvait que l’admettre, mais c’était quand même pas un connard. Il allait pas la laisser se faire piétiner devant tout le monde, et en plus, ça aurait fait mauvais genre pour quelqu’un qui est censé être votre petit ami officiel. Au fond, il n’avait fait que jouer son rôle à fond non ?

    Emrys haussa un sourcil, méfiant, quand il entendit Joe déclarer qu’il n’avait pas été sur de son coup concernant le bain de foule. Le jeune homme, qui avait débarqué en plein milieu de la conversation, venait juste de comprendre pourquoi Eilys était autant hors d’elle-même. De toute évidence, c’était Joe qui avait un peu tout manigancé depuis le début… Pas que ça étonne franchement Emrys – il s’étonnait plus de ne pas encore avoir eut vent d’une telle manigance de la part de son manager -, mais il trouvait ça franchement très bas, surtout envers une artiste aussi fidèle et célèbre qu’Eilys. Franchement, là, même lui pouvait le dire, Joe avait largement abusé. Emrys s’était tenu appuyé contre le bureau de la pièce pendant le court échange auquel il avait assisté, mais voyant l’air complètement dingue sur le visage de la jeune femme quand Joe n’arriva pas à se justifier, il s’en écarta vivement et alla se placer entre le manager et la jeune bassiste, face à cette dernière, un petit sourire amusé et charmeur aux lèvres.

    « Pas la peine de vous sauter à la gorge. » Dit-il en rigolant plus qu’autre chose, mais il commençait réellement à se demander si Eilys ne lui aurait pas effectivement latté laggle s’il ne s’était pas mis avant devant elle. Faisant un pas vers la jeune femme, les deux mains en avant, il la força à reculer en même temps que lui avançait. Finalement, lui attrapant les épaules il la fit faire demi-tour et la fit passer par l’entrebâillement de la porte.

    « Je crois que Mary avait raison en fait, tu ferais mieux d’aller te reposer… Et profites-en pour la laisser soigner ta lèvre, je pense que les journalistes l’ont assez prise en photo comme ça et tu ne voudrais quand même pas continuer à détruire ton image de petite fille modèle, pas vrai ? » Lui lançant un large sourire charmeur, il ne lui laissa pas le temps de répondre et referma la porte derrière elle, restant lui dans la pièce. Il utilisa sa baguette pour fermer la porte à clé, oubliant presque qu’il était chez les Weatherfall et non chez lui, mais ne pensa pas à insonoriser la pièce, de manière à s’assurer qu’Eilys n’entendrait pas la conversation qu’il s’apprêtait à avoir avec leur manager.

    Emrys sortit une autre cigarette du paquet se trouvant constamment dans sa poche, la porta à ses lèvres et l’alluma, sans prendre le temps de s’expliquer auprès de Joe avant sur ce qu’il venait de faire. Le manager était allé s’asseoir dans le fauteuil de l’autre côté du bureau, comme si c’était là-bas qu’il se sentait le mieux, quelle que soit le bureau, et Emrys, quant à lui, se laissa tomber dans un des fauteuils de l’autre côté, continuant à fumer en silence pendant encore quelques secondes. Il finit par relever les yeux vers Joe, qui le fixait depuis tout à l’heure d’un air de chien battu, ou du moins préparé à se faire battre.

    « Quoi Emrys ? Quoi ? » Demanda Joe d’un ton à la fois agacé et impatient, comme si l’attente était entrain de le tuer. Emrys se contenta de le fixer quelques secondes d’un air qui montrait assez à quel point il avait justement des choses à dire, mais se contenta d’un simple : « Je n’ai absolument rien dit Joe. »

    « Tu penses que je suis allé trop loin c’est ça ?! » Emrys se contenta d’un regard qui en disait long sur ce qu’il pensait de ce que Joe avait fait, mais n’ajouta rien à haute voix, encore une fois. Il laissa Joe s’occuper de se fustiger lui-même. « Oui bon, ok, c’était peut-être pas le plan du siècle, mais en attendant ça va marcher, je te le garantis ! Tu te rends compte de l’effet que les photos d’hier ont fait ?! Il fallait bien que je fasse quelque chose… »

    Emrys soupira légèrement, un petit sourire en coin commençant cependant à étirer ses lèvres tandis qu’il se levait de son siège, n’ayant encore, au final, rien dit. Il savait très bien que Joe avait une conscience et qu’il savait s’en servir. La preuve était qu’il s’était rendu compte tout seul de ce qu’il avait fait, la mauvaise nouvelle étant que ça ne l’avait visiblement pas arrêté… Le jeune homme se rapprocha du bureau, se penchant au-dessus pour approcher son visage du manager, son éternel sourire aux lèvres mais ses yeux brillaient d’un air de défi assez nouveau chez lui.

    « Je n’aime pas ta façon d’agir Joe… On a déconné, c’est vrai, mais on joue cette mascarade pour rattraper le coup, alors tes scandales tu te les mets là où je pense. J’espère que t’y réfléchiras à deux fois avant d’essayer de l’envoyer à l’hôpital pour ‘améliorer son image’. » Déclara-t-il en insistant bien sur l’ironie de l’expression ‘améliorer son image’ et en mimant les guillemets. Il prit une bouffée de sa cigarette, avant de se rapprocher encore un peu de Joe, soufflant quasiment involontairement la fumée qu’il venait d’inspirer tout en parlant.

    « Parce que la prochaine fois que tu recommences tes conneries, avec Eilys ou avec moi, je quitte la maison de disques en balançant gentiment à la presse que notre couple c’était du bidon depuis le début… » Il eut un sourire légèrement satisfait, surtout quand il crut déceler une espèce de peur dans les yeux de son manager. Emrys détestait devoir se montrer menaçant, mais comme il n’avait pas spécialement envie de recommencer à devoir jouer les super-héros, il préférait mettre les choses au clair dés maintenant. Il se recula du bureau, et se dirigea vers la porte. Il l’ouvrit à l’aide de sa baguette et après avoir passé à moitié l’encadrement, il se tourna vers Joe, un air amusé et plus naturel sur son visage, ajoutant : « Et tu sais parfaitement que j’en suis capable. » Il lui lança un large sourire amusé avant de sortir du bureau en refermant la porte derrière lui. Il n’y avait personne quand il sortit et par réflexe, ne voyant pas ce qu’il pourrait faire de plus ici, il se dirigea vers la sortie. Mais à peine eut-il mit un pied dehors qu’il fut assaillit de milles questions par les journalistes. Il remarqua juste qu’une petite dizaine d’entre eux avaient eut un mouvement de recul en le voyant sortir.

    « Est-ce qu’Eilys a déjà rompu avec vous Emrys ? »
    « Est-ce qu’Eilys est devenue folle ces derniers jours ? »
    « Vous pensez que certains journalistes vont porter plaintes ? »


    Emrys en eut vite assez et retourna à l’intérieur de l’immeuble, soupirant. Il n’était pas près de pouvoir s’en aller tiens… Il retourna dans l’appartement des Weatherfall, et comme chez lui, alla s’étaler sur le canapé du salon, soupirant à nouveau. Les yeux tournés vers le plafond, un bras derrière la tête pour la soutenir un minimum, et l’autre posée sur son ventre, il se mit à chantonner presque malgré lui.

    You can't play on Broken Strings
    You can't feel anything
    That your heart don't want to feel

    Il continua le reste de la chanson, simplement en murmurant une mélodie qu’il improvisait un peu au fur et à mesure. Finalement il se redressa et, à l'aide de sa baguette, récupéra un bout de parchemin ainsi qu'une plume. Il se mit à écrire un peu les paroles, en vrac, qui lui venaient à l'esprit. Les phrases n'avaient quasiment aucun sens une fois mises bout à bout, et quasiment aucune ne rimait, mais il avait réussit à mettre des mots dessus, c'était déjà pas si mal que ça. Continuant à chantonner, comme si ça allait lui donner de l'inspiration, il n'entendit même pas quand quelqu'un débarqua dans la pièce.
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CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » Empty
MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyVen 8 Oct - 12:13







Eilys regarda Joe comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. En dix ans de carrière, son manager leur avait prouvé à elle et son groupe qu'il était digne de confiance et plein de bonnes attentions mais sur ce coup là, il avait été carrément vicieux. Oser envoyer au front l'une de ses plus grandes vedettes et prendre le risque de la voir mourir tuée par les fans était la pire chose qu'il avait put lui faire. Après mure réflexion, la musicienne se souvint que non, il avait faire pire : l'obliger à jouer les petites amies officielles pour Charles. Enfin... Ce n'était pas la mort quand même, se surprit-elle à penser.
Les poings serrés comme prête à s'en servir – ce qu'elle ne fit pas, jugeant avoir suffisamment frappé de gens en deux jours – la sorcière regarda le manager avec des yeux sombres. Comment Joe avait-il put jouer ainsi avec sa santé, avec ses nerfs mais aussi tout bonnement les manipuler elle et Charles ?! Le pire était qu'aucun des deux n'avaient besoin d'une publicité supplémentaire, leur histoire faisait déjà bien assez parler d'elle toute seule. Non, Joe voulait faire passer Eilys pour une femme fragile amoureuse d'un homme violent et arrogant comme Emrys. En fait c'était un peu la vérité en plus exagéré (sauf pour la partie « amoureuse » !). La jeune femme eu l'impression d'être comme dans une télé réalité Moldue, manipulée par la production connue sous le nom de Joe, poussant ses émotions à leurs limites afin de satisfaire un public toujours plus assoiffés de nouveauté et désireux de voir leurs idoles dans leurs pires états.
Charles était là, Eilys n'ayant pas relevé son entrée. Après tout lui aussi était concerné par l'affaire à moins qu'il soit parfaitement d'accord d'être aussi ouvertement manipulé à des fins publicitaires par leur manager. Cependant la sorcière eu du mal à croire qu'un homme aussi sur de lui – pour ne pas dire arrogant – accepte une telle situation. En le voyant fumer sa cigarette si calmement, elle en vint à se demander si de un, lui aussi n'avait pas pour but dans la vie de la tuer et comment il pouvait faire pour être aussi calme.

- « Bien terminé » ?! répéta Eilys hors d'elle. « BIEN TERMINE » ?! JOE ! J'avais pourtant une potion anti-stress ! Et tu sais à quel point les miennes sont puissantes ! Tu imagines que même avec ça dans les veines, j'ai été totalement en état de choc ?! Tu as faillit me tuer ! Je n'ai jamais eu autant envie de me BARRER de ta maison en si peu de temps !

Eilys fulminait littéralement. Pourquoi est-ce que le monde s'acharnait à lui prendre la tête ? Eilys ne demandait rien d'autre que passer ses journées tranquillement à vagabonder dans Londres – déguisée – et de profiter de ses dernières semaines de liberté avant la grosse tournée qui n'allait pas tarder à commencer. Il y avait aussi tellement de choses à régler avant ! La communication que ses soeurs ne semblaient – comme toujours – ne pas prendre au sérieux, les ajustements de certaines chansons, la mise en scène, les répétitions... Rien que d'y penser, elle en avait mal à la tête. Joe n'avait pas le droit de lui mettre un poids en plus sur les épaules, surtout un dont elle n'avait vraiment pas besoin du tout. Charles se leva du bureau et Eilys pensa qu'il allait sortir de la pièce mais elle avait faux.

« Pas la peine de vous sauter à la gorge. » dit il avec un sourire à la fois rassurant et terriblement agaçant. Comme toujours, il ne prenait pas la situation au sérieux.

Malgré elle, Eilys senti son coeur s'emballer quand il se rapprocha, mais rien de surprenant, sa timidité naturelle parlait à sa place, n'est-ce pas ? Par réflexe, elle recula tandis qu'il avançait et finalement, sans détour, il l'attrapa par les épaules pour la reconduire à la porte.

« Je crois que Mary avait raison en fait, tu ferais mieux d’aller te reposer… Et profites-en pour la laisser soigner ta lèvre, je pense que les journalistes l’ont assez prise en photo comme ça et tu ne voudrais quand même pas continuer à détruire ton image de petite fille modèle, pas vrai ? »
- Oui... Je risquerais de te faire de l'ombre, répliqua Eilys avec sarcasme.

Puis, Charles referma derrière elle. Il y eu quelques secondes de battement pendant lesquelles elle resta debout choquée que le chanteur ait eu le culot de la mettre à la porte d'une pièce de son propre appartement. C'était à croire qu'il se mettait déjà à son aise chez elle, c'était la meilleure ! Espérons que leur fausse relation ne les force pas à passer trop de temps ensemble... Avec une moue sceptique, Eilys pensa qu'en vingt quatre heures, ils ne s'étaient pourtant presque pas quittés... La jeune femme soupira avec force. Oui elle était épuisée et avait envie d'aller s'allonger mais elle était maintenant en colère contre Charles qui ne l'avait pas laissée étaler sa colère sur son manager qui l'avait largement mérité. Non mais qui serait assez cruel pour manigancer un coup pareil ?!

- Ely ? demanda Mary avec douceur et méfiance. Comment vous sentez-vous ?
- Bien merci, répondit Eilys en réalisant alors qu'elle s'était inutilement montrée incorrecte avec l'assistante un peu plus tôt.
« Quoi Emrys ? Quoi ? » disait la voix de Joe encore dans le bureau.
- Vous devriez aller vous all..., commença Mary mais la musicienne lui fit signe de se taire, l'oreille collée à la porte, les sourcils froncés.
« Tu penses que je suis allé trop loin c’est ça ?! »

Eilys fit signe à Mary de la rejoindre et toutes les deux collèrent leurs oreilles contre la porte pour écouter ce qui se passait à l'intérieur. Il y avait de longs moments de silence et connaissant Charles, si elle n'entendait pas sa voix, c'était parce qu'il ne parlait pas du tout. Le jeune homme n'était pas connu pour sa discrétion.

« Oui bon, ok, c’était peut-être pas le plan du siècle, mais en attendant ça va marcher, je te le garantis ! Tu te rends compte de l’effet que les photos d’hier ont fait ?! Il fallait bien que je fasse quelque chose… » poursuivit Joe avec maladresse. Il était le seul à parler et apparemment c'était le silence de Charles qui l'y poussait. Eilys senti sa colère descendre légèrement mais pas son envie de lui coller des paires de baffes. Son manager avait agit pour l'intérêt de leurs carrières, comme chaque manager digne de ce nom se doit de le faire et elle ne pouvait pas vraiment le blâmer. Elle n'avait cependant pas apprécié la méthode utilisée car la fin ne justifie pas toujours les moyens. Et dans ce cas, la méthode avait été de mettre Eilys en danger afin de pousser Charles à être violent. C'était tellement ridicule que la jeune femme en leva les yeux au ciel.

Il y eu à nouveau un silence et Eilys avait le visage littéralement collé contre le porte pour entendre le reste de la conversation. C'était stupide de se retrouver obligée d'espionner dans sa propre maison. Elle devait se souvenir de faire payer ça à Charles. Un jour. Pas celui là puisqu'il lui avait sauvé la vie. Mais c'était du détail.

« Je n’aime pas ta façon d’agir Joe… » dit enfin la voix de Charles. En l'entendant, Eilys se pressa toujours plus contre la porte – ce qui était un exploit – et tenta d'entendre mieux ce qu'il disait mais il ne parlait pas assez fort. Pourquoi pour une fois qu'elle en avait envie, il ne se mettait pas à brailler ?! Exaspérée, la jeune femme se dit qu'au final, elle était chez elle et aurait tout aussi bien put entrer sans demander son avis à personne mais quelque chose en elle lui indiquait que ce n'était pas la meilleure solution. « On a déconné, c’est vrai, mais on joue cette mascarade pour rattraper le coup... »
- Je le savais ! Vous ne pouviez pas sortir avec lui pour de vrai ! s'exclama Mary avec l'air de ceux qui connaissaient la vérité depuis le départ sans pour autant pouvoir la prouver par A+B.
- Chut ! coupa Eilys.
« ...alors tes scandales tu te les mets là où je pense. J’espère que t’y réfléchiras à deux fois avant d’essayer de l’envoyer à l’hôpital pour ‘améliorer son image’. »

Il y eu un nouveau silence et plus les secondes s'écoulaient et moins Eilys ne parvenait à saisir ce que disait Charles. Son ton était calme et finalement, elle entendait sa voix comme une mélodie dans l'air sans pour autant pouvoir en saisir les paroles. Déçue, la jeune femme se redressa et se rendit jusqu'à sa chambre suivie de Mary. Qu'avait bien put dire Charles à Joe dans le bureau ? Surement qu'il ne supporterait pas longtemps de faire semblant d'être avec une femme comme elle... Après tout, le chanteur était réputé pour avoir une compagne par soir, alors comment allait-il vivre de devoir être dans une relation sérieuse sans pour autant pouvoir coucher avec elle ni avec d'autres femmes ?

- Avez-vous besoin de quelque chose ? demanda Mary tout en notant quelque chose dans son agenda.

On entendit la porte de l'appartement claquer.

- Je crois que c'est Emrys..., souligna Eilys sans relever les yeux. Dites à Joe d'en faire de même. Aussi que je refuse de le voir tant que je ne l'aurais pas appelé. Et inutile qu'il vous envoie à sa place également. Ah. Et si on découvre la vérité pour Emrys et moi, je vous prendrai pour responsable.

Mary paru déçue et choquée mais ne dit rien, quittant silencieusement la pièce. Ce n'était vraiment pas une bonne journée pour Eilys. Et puis l'assistante connaissait assez bien la jeune femme pour savoir que dès qu'il s'agissait de sa carrière, elle ne faisait pas de cadeau. Quelques minutes plus tard on entendit à nouveau la porte se refermer. Enfin seule.
La sorcière se laissa tomber sur son lit avec un grand soupire. Elle avait l'impression d'avoir fait la rencontre de Charles il y a trois semaines de ça alors que non, hier matin en se levant elle était encore une artiste comme les autres (en existe-t-il qui se ressemblent ?) et le lendemain dans l'après midi, elle était une rock star dévergondée et vulgaire, sortant avec le plus gros enfoiré de la terre au sex-appeal déroutant et à la réputation mondiale. Charles avait fait rocker son monde en moins de vingt-quatre heures. En y pensant, la jeune femme eu un faible éclat de rire. Mais quelle source de merde ce Charles ! Un vrai cancer ! Elle préféra en rire sur le coup, pour une fois, plutôt que de sombrer dans ses éternels moment de déprime qui la caractérisaient si bien et qui avaient le don d'exaspérer ses soeurs aînées. C'est avec l'une d'elle que Charles aurait dut sortir d'ailleurs... Eilys et lui n'avaient tellement rien en commun...
La porte s'ouvrit à nouveau. Eilys se redressa brusquement – trop vite même car elle eu un léger vertige qu'elle ignora – et quitta son lit, curieuse de voir qui était revenu sur ses pas. Elle était certaine que ce n'était pas Isy et Dei, parce qu'on les entendait arriver de Paris. Si Joe était encore là, cette fois il prendrait cher parce que Charles n'était plus là pour la faire sortir de la pièce. Cependant ce n'était pas son manager qui avait eu le culot de revenir mais à sa plus grande surprise, elle trouva Charles allongé sur le canapé. Pieds nus, elle était arrivée discrètement et le regarda de loin, se demandant ce qu'il faisait encore ici. Avait-il la flemme de rentrer ? Les journalistes étaient-ils encore en bas et pour une fois il voulait éviter le bain de foule ? A moins qu'il ne soit là pour remplir sa part du contrat en jouant le faux petit ami ? Eilys eu cependant un sourire en voyant qu'il était extrêmement à l'aise sur son canapé, comme s'il avait passé déjà plein de soirées ici. Les joues légèrement rosées, elle n'osa pas se souvenir de ce qu'elle avait faillit faire sur celui de Charles. Le souvenir était si présent que c'était comme si plus jamais elle ne pourrait se retrouver devant un canapé sans y penser. La barbe. Des canapés, il y en avait partout ! Eilys s'apprêtait à tourner les talons afin de le laisser se reposer (lui aussi avait eu une grosse journée même s'il ne se plaignait pas) quand elle l'entendit chantonner une mélodie inconnue. Curieuse, elle se tourna à nouveau vers lui et écouta, aussi discrète que possible.

You can't play on Broken Strings
You can't feel anything
That your heart don't want to feel

La mélodie était belle et les paroles touchantes. Eilys eu presque envie de se mettre au piano et de jouer avec lui, histoire de travailler. La jeune femme ne résistait jamais à l'envie de bosser sur une mélodie, mais elle devait se retenir cette fois-ci. Le but était de permettre à Charles d'écrire lui même, de se retrouver. Soudain, le jeune homme se redressa brusquement et la bassiste le vit saisir un morceau de parchemin et une plume. Il écrivait. Il écrivait vraiment. Vite, rayant, se relisant, inspiré. Cette simple vision (certes de dos) eu le don de réchauffer le coeur de la jeune femme. C'était surement la meilleure chose qui leur soit arrivés à tous les deux en deux jours. Et il s'en étaient pourtant passées des choses !
Attirée par l'inspiration qui émanait de lui comme un papillon par le feu, Eilys entra définitivement dans le salon d'un pas feutré. Doucement elle vint à la gauche du jeune homme et resta quelques secondes à le regarder lui, avant de finalement s'asseoir à côté de lui, un léger sourire timide sur ses lèvres. Elle eu la délicatesse de ne pas regarder le morceau de papier, sachant que trop bien qu'un compositeur déteste montrer ses brouillons et encore moins le tout premier. Ce fut alors en regardant ses mains qu'elle s'adressa à lui, l'émotion étant subtile dans sa voix malgré elle.

- Tu écris, souligna-t-elle le regard baissé. Elle eu un faible sourire ému, car elle savait que trop bien ce que cela signifiait. Pour elle, ce qui venait de se passer était aussi beau qu'un miracle, qu'une symphonie. Charles était sur la bonne voix et ça n'avait pas de prix, surtout pour lui. Elle savait que même s'il prenait un air détaché, il était forcément ravit.

Par politesse, afin de ne pas le mettre mal à l'aise et encore moins le couper dans son élan, la jeune femme préféra changer de sujet pour un autre que Charles allait forcément apprécier.

- Je voulais te parler d'un détail à propos de notre... relation, commença-t-elle toujours le regard fuyant et rougissant plus à chaque mot. Tu sais qu'il est hors de question que nous couchions ensemble parce que je n'en ai pas envie, elle sourit malgré elle en voyant l'expression de Charles et reprit en le regardant dans les yeux cette fois-ci. Du moins quand je suis sobre, menti-t-elle ouvertement à nouveau. Mais après ce que tu as fait pour moi aujourd'hui je crois que je te dois bien une petite faveur.

Elle eu soudain un petit air malicieux qui indiquait clairement qu'elle avait une idée derrière la tête.

- Je peux m'arranger pour que tu puisses « fréquenter » une femme, elle mima des guillemets sur le mot « fréquenter ». Je peux la mettre sous contrat. Elle sera bloquée sous tous les fronts au niveau de la confidentialité. Choisit la bien cependant, parce qu'il y en aura qu'une seule. Trop de gens au courant serait dangereux. Ca te va ? demanda-t-elle finalement avec un sourire timide et les joues roses comme à chaque fois qu'elle parlait sexe.







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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyVen 8 Oct - 13:49

    Emrys était tellement prit dans ses pensées qu’il manqua de sursauter quand il vit quelqu’un s’asseoir à côté de lui sur le canapé. Il jeta un coup d’œil à Eilys, comme pour vérifier que c’était bien elle, et déposa sa plume sur la table basse, à côté du parchemin. Il n’aimait pas travailler quand il n’était pas seul, surtout quand c’était Eilys qui risquait de lire ce qu’il faisait. Elle allait de suite commencer à juger et à dire que c’était nul, il en était sur… ! Enfin, il fut assez surprit de ne pas la voir jeter, ne serait-ce qu’un coup d’œil sur la feuille où il avait commencé à griffonné. Elle comprenait. C’était déjà ça. Cette réflexion lui arracha un léger sourire, ainsi que celle que la jeune femme avait fait à haute voix. Elle était très perspicace dis donc…

    Il ne prit pas la peine de répondre, après tout, c’était clair non ? Pas la peine d’en rajouter, il n’allait pas lancer une joute verbale sur le fait qu’il écrivait non ? Il se recula pour se placer au fond du canapé, et laissa doucement tomber sa tête contre l’appuie-tête. Il avait déjà commencé à fermer les yeux et à essayer de dormir, quand la jeune femme attira d’une manière étrange son attention. Leur relation ? Quelle relation ? Il mit bien dix secondes à comprendre de quoi elle voulait parler. Il remit sa tête en position normale et observa la façon dont elle avait baissé les yeux à nouveau et commencé à rosir légèrement. Ohoh, il connaissait cette physionomie chez elle, elle était sur le point de parler de quelque chose de gênant et il avait bien hâte d’entendre ça. La fatigue qui l’avait subitement prit quelques secondes auparavant n’existait déjà plus et toute son attention était concentrée sur Eilys, ravi d’avoir un nouveau sujet de divertissement.

    « Tu me l’as déjà assez bien prouvé hier soir… » Déclara-t-il d’une voix sensuelle et où perçait très clairement le sarcasme, quand elle essaya de le convaincre – visiblement elle essayait de se convaincre toute seule aussi – qu’elle ne voulait pas coucher avec lui. C’est vrai que la nuit dernière elle avait paru absolument révulsée par l’idée… Un large sourire amusé aux lèvres, il n’en rajouta pas et la laissa finir ce qu’elle avait à dire, surtout que là il voyait mal où elle voulait en venir.

    Il éclata d’un rire limpide quand la jeune femme eut finit d’expliquer sa brillante idée. Putain, elles étaient encore meilleures que celles de Joe dis donc ! Et c’était pas peu dire vu les deux qu’il avait eut lui-même ces dernières 24 heures. Il eut du mal à se remettre de son fou rire, surtout quand il constatait à quel point la jeune femme était encore gênée d’avoir eut à parler de sexe avec lui. Le contraste avec la façon dont elle l’avait ouvertement dragué la veille au soir était tellement frappant qu’il n’arrivait plus à arrêter de rire. Finalement il se releva du canapé et se força à se calmer.

    « Je n’en reviens pas que tu viennes de me proposer ça ! » Il étouffa un nouveau rire. « Tu me prends pour qui sérieusement ? » Il continuait à rire nerveusement, c’était plus fort que lui, mais déjà il arrivait à parler, y avait du progrès. Non, mais sérieusement, il se demandait d’où lui était venue l’idée parce que même lui n’en aurait jamais eut de telle, et encore une fois, ce n’était pas peu dire quand on pensait à l’horreur dans laquelle il envisageait ces futures semaines où il devrait être officiellement en couple avec la bassiste. Mais tout de même, avec une femme qui n’était qu’à moitié libre, ce n’était pas la même chose, et même s’il avait envie de torturer Eilys en ayant une autre femme à côté pendant tout ce temps, il ne se voyait pas l’obliger à ne rien dévoiler à la presse par contrat. « Mais imagine un peu que la femme en question parle quand même, ce serait un véritable scandale… » Dit-il en forçant son air dramatique d’une manière faite pour ridiculiser les inquiétudes qui devaient déjà avoir envahies la jeune femme. « Tu y prends goût, hein ? » Il lui tira la langue d’un air parfaitement puéril, ne pouvant toujours pas résister à l’envie de la taquiner, ou plutôt, de l’énerver. Remarquant que la jeune femme ne s’était pas encore totalement remise de son embarras après sa discussion sur « les choses de la vie » avec Emrys, ce dernier décida d’en profiter encore un peu.

    Il se rapprocha du canapé et vint se placer devant Eilys. Il se pencha et vint poser ses mains sur le rebord du canapé, des deux côté du visage de la jeune femme. Il se laissa pencher doucement en avant jusqu’à avoir son visage assez proche de celui de la bassiste, un mince sourire charmeur aux lèvres, même s’il n’arrivait pas à totalement effacé l’expression amusé et taquine de son visage. « Quand je ‘fréquente’ une femme, j’aime la ‘fréquenter’ sans qu’elle soit sous contrat… » Il insistait volontairement beaucoup sur le mot fréquenter pour mettre Eilys encore plus mal à l’aise encore. « Mais c’est gentil de t’occuper de mes fréquentations. » Dernier sourire en coin avant de se reculer pour revenir bien sur ses pieds. Finalement il jeta un coup d’œil à sa montre, récupéra le bout de parchemin sur la table et la fourra dans sa poche, avant de déclarer du même ton amusé et joueur avant de transplaner : « Bon, je rentre chez moi, on se voit demain je suppose… Et si tu crois que je craquerai, tu te trompes sur toute la ligne. »

    * * *

    Bon, il avait craqué. Deux jours plus tard il en avait déjà eut assez et avait appelé une ‘amie’ à lui. C’était l’une des rares sorcières avec qui il avait déjà couché plusieurs fois et c’était elle qui s‘apparentait le plus à quelqu’un de confiance dans son entourage. Il était allé chez elle pour « tâter le terrain » et avait appelé Eilys depuis l’appartement de la fameuse Laura, déjà à moitié déshabillé et la jeune femme déjà allongée sur son lit. « Allo, tu l’as toujours alors le contrat ? En fait ça m’intéresse… » Tout avait été réglé et Emrys avait ainsi choisit une personne de confiance qu’il aurait le droit de ‘fréquenter’ pendant qu’il sortait officiellement avec Eilys.

    Ce fut le soir même qu’il du se rendre chez Eilys, histoire de s’exposer un peu aux photographes et de déchainer un peu la presse. Il avait fait exprès de venir à pied depuis un certain point pour se faire photographier entrain dans l’appartement de la jeune bassiste. Il avait bien entendu donné des instructions à Laura, qui devait, elle, transplaner directement chez les Weatherfall. Le jeune homme entra dans l’appartement des Bizarr’Sisters comme s’il était chez lui – à moitié en fait ces derniers temps, vu qu’il dormait une fois sur deux ici à peu près – et déclara d’un ton joyeux. « Bonjour, bonjour ! » Pas de réponses. Bah, même si les trois sœurs s’étaient habituées à la présence du jeune homme ici, ce n’était pas pour autant qu’elles voulaient faire amies-amies avec lui. Il n’avait en fait que croiser les deux autres membres du groupe et les rares fois où il avait été en compagnie d’Eilys seul, ils n’avaient fait que travailler. Elle commençait d’ailleurs déjà à lui taper sur les nerfs comme le premier jour.

    Heureusement, il n’eut à attendre Laura que quelques minutes. Il alla l’accueillir joyeusement avant de la faire entrer dans le salon. La jeune femme avait transplané dans la cuisine, dans le petit espace qu’on lui avait aménagé pour l’atterrissage. Ce fut à ce moment là qu’Eilys daigna se montrer. Elle n’avait certes pas l’air ravi, mais Emrys savait bien que c’était son idée, donc elle n’avait rien à redire. Il leva les yeux au ciel, passa son bras dans le dos de Laura et l’entraina à la rencontre de la bassiste. Il avait oublié pendant quelques secondes qu’elles ne se connaissaient pas, mais visiblement Laura était impressionnée de rencontrer une autre star qu’Emrys.

    « Eilys, Laura, Laura, Eilys. » Fit-il d’un ton légèrement amusé, comme si la situation aurait pu être encore un peu plus bizarre et embarrassante. Il resserra légèrement son étreinte sur Laura pour la ramener sur Terre et, se rapprochant légèrement d’Eilys, il lui souffla à l’oreille d’un ton malicieux : « T’inquiète pas, on fera pas trop de bruit… » Il se recula, un air particulièrement insolent et satisfait sur le visage avant d’entrainer Laura vers le canapé où il avait écrit les débuts d’une chanson juste quelques jours auparavant, avec Eilys juste à côté. Fixant Eilys d’un regard de défi, il déclara :

    « Je sais que tu aimes contrôler mes ‘fréquentations’ mais tu ne m’avais pas prévenu que tu voulais voir en plus… C’était pas dans le contrat ça. » Son éternel petit air provoquant sur le visage, il avait dit uniquement dans le but de forcer Eilys à s’en aller. Quand elle était mal à l’aise, elle partait, et c’était exactement le genre de réflexion qui pourrait la faire déguerpir. Sans faire attention à la bassiste davantage, il se tourna vers Laura et l’embrassa tendrement tout en caressant ses cheveux. Rapprochant ses lèvres de son oreille il lui souffla doucement un simple « Tu m’as manqué, tu sais ? ». De là où elle était, Eilys ne pouvait pas avoir entendue exactement ce qu’il avait dit, mais elle n’en aurait que trop bien comprit la teneur. N’importe qui l’aurait fait.

    Une fois Eilys sortie de la pièce définitivement, il allongea Laura le long du canapé et, se plaçant à califourchon sur elle, continua à l’embrasser tout en commençant à détacher le bouton de son jean. Il fut interrompu par le bruit de pas dans le salon. C’était Eilys qui ne faisait que passer. Emrys, qui était penché sur Laura, se releva légèrement, soupira, hésitant entre le désespoir et le rire dans ce genre de moments. Si elle voulait jouer à ça, elle allait perdre. Laura ne semblait pas très bien comprendre ce qu’il se passait mais Emrys prit la décision pour deux. Posant sa main sur la joue de la jeune femme, il la força plus ou moins à garder son attention sur lui et à ne pas se préoccuper d’Eilys. Jetant un dernier coup d’œil défiant à la fameuse bassiste, il s’empara à nouveau des lèvres de l’autre sorcière. Ce fut sans la moindre gêne apparente qu’il passa ses mains dans le dos de Laura pour la rapprocher de lui et commencer à lui enlever son haut. S’il ne s’était pas trompée sur le compte d’Eilys, il ne lui faudrait pas plus de dix secondes pour être de nouveau enfermée dans sa chambre sans oser en sortir de peur d’être le témoin de ce qu’elle ne voulait pas voir. Rien que d’y penser, un léger sourire malicieux naquit sur le visage du jeune homme qui lança près de la table basse, le t-shirt qu’il avait finir par enlever à Laura…

    Certes, il n'avait absolument aucune gêne, mais c'était de la faute de Joe s'il se retrouvait obligé de faire ça, et vu qu'il n'y avait aucune autre pièce de libre dans l'appartement, il était obligé de dormir sur le canapé et par la même occasion, d'y 'fréquenter' Laura... Au fond, ce n'était pas de sa faute, c'était de celle de Joe et d'Eilys non ? C'étaient leurs idées géniales après tout. Maintenant c'était un peu trop tard pour déclarer qu'elle n'était pas d'accord en tout cas, pour la jeune bassiste, elle allait devoir attendre qu'ils aient finit depuis sa chambre à elle. Et puis, il devait la supporter en tant que petite amie officielle le reste du temps et comme on dit, après l'effort, le réconfort... C'était du moins comme ça qu'il le voyait.
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CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » Empty
MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyVen 8 Oct - 21:26






Sérieusement, Eilys se demanda ce qui l'empêchait d'attraper Charles par la nuque et essayer de la lui décrocher à cet instant tant son fou rire eu le don de la mettre hors d'elle. C'était déjà assez humiliant pour elle de se dire qu'elle était désormais aux yeux du monde sa petite, donc celle qui passait derrière tout Londres, celle qui serait forcément trompée un jour, alors il n'avait pas vraiment besoin d'en rajouter une couche. De plus, Eilys n'était pas spécialement fière de proposer au chanteur un tel arrangement. Elle avait l'impression d'être une sorte de parrain de la prostitution, pire, d'être utile à Charles dans ses ébats amoureux. Berk !
Pendant tout le temps qu'il passa à rire, Eilys lutta sérieusement avec elle même entre l'envie de lui en coller une et de partir. Après tout c'était son problème. La bassiste, elle, n'avait pas couché avec un homme depuis des mois – ok presque deux ans mais elle était très prise et n'avait pas de temps à perdre ! - et sincèrement, elle ne se sentait pas particulièrement en manque. Mais pour un homme comme Charles, une abstinence digne d'une bonne sœur allait forcément finir par lui taper sur les nerfs.

« Je n’en reviens pas que tu viennes de me proposer ça ! Tu me prends pour qui sérieusement ? » demanda-t-il incapable de cesser de rire pour le plus grand malheur de la musicienne.
- Parce que tu crois que je fais ça tous les jours ? répliqua Eilys avec sarcasme en le regardant enfin dans les yeux, les joues plus rouges que jamais. Je ne le fais pas par plaisir mais parce que je n'ai pas l'intention de coucher avec toi et comme tu n'as pas le droit « d'aller voir ailleurs » parce que je refuse d'être trompée devant la presse, tu vas devenir imbuvable, je le sens venir de loin ! se justifia-t-elle avec exaspération.

Franchement, elle ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle dans l'histoire. C'était même la catastrophe totale. Eilys était en train de proposer une idée foireuse à Charles, le genre de celles dont lui même n'était pas assez brillant tordu pour en avoir tout seul. Et si la fille en question parlait vraiment, dévoilant le contrat c'était la catastrophe totale, Eilys devrait le rédiger dans les règles de l'art, comme seuls elle et son avocat favoris – Mr Williams, un vrai requin – en étaient capables.

« Mais imagine un peu que la femme en question parle quand même, ce serait un véritable scandale… » dit-il comme si les inquiétudes de la jeune femme étaient lisibles sur son front.
- Elle ne parlera pas, fais moi confiance, lui assura la jeune femme avec le même ton autoritaire qui l'avait fait asseoir un peu plus tôt. Eilys ne plaisantait pas avec les affaires.
« Tu y prends goût, hein ? » lui dit-il pour la taquiner ou la faire enrager, elle ne voyait pas de différence de toute manière.

En réponse à la langue qu'il lui tira, Eilys lui fit la grimace. Et dire que ces deux enfants étaient censés former le couple le plus à la mode en Grande Bretagne et pourquoi pas dans le monde. Ils étaient jeunes et beaux, mais aussi sexy et talentueux. Que demander de plus ? Surement qu'ils puissent être dans la même pièce pendant cinq minutes sans désirer la destruction de l'autre. Et apparemment, c'était précisément ce que voulait Charles car il prenait un malin plaisir à jouer avec les nerfs de Eilys.
Cet imbécile se leva et n'eut nulle autre idée que de se mettre face à elle et de se pencher, comme s'il avait l'intention de l'embrasser. Presque immédiatement la timidité de Eilys la trahit, faisant son cœur s'emballer dangereusement, ses poumons manquer d'air et ses joues prendre une couleur rouge prononcé. Par réflexe elle recula le visage autant que possible, surprise de lutter avec elle même à cet instant. C'était parfaitement ridicule. Rien que de voir le sourire de Charles elle avait envie de... envie de... lui en coller une !

« Quand je ‘fréquente’ une femme, j’aime la ‘fréquenter’ sans qu’elle soit sous contrat… » lui dit-il d'une voix volontairement sensuelle dans le simple but de l'exaspérer, elle le savait. Eilys eu le réflexe de tourner la tête et de légèrement la baisser, n'ayant pas envie de lui faire face, son cœur battant déjà bien assez fort comme ça.

Enfin il recula la tête, rendant à la sorcière la possibilité de respirer normalement. Surtout qu'il puait la clope. Non mais comment les femmes de Grande Bretagne pouvaient-elles à ce point l'aimer ? Il n'avait vraiment rien de séduisant !

« Mais c’est gentil de t’occuper de mes fréquentations. »
- Oh je t'en prie ! coupa-t-elle presque avec impatience, les bras croisés sur sa poitrine, le regard fuyant.
« Bon, je rentre chez moi, on se voit demain je suppose… Et si tu crois que je craquerai, tu te trompes sur toute la ligne. »
- Mais bien sûr, dit-elle avec ironie avant qu'il ne quitte le salon en transplanant.

Eilys paria avec elle même qu'il ne tiendrait pas la semaine.


* * *


Eilys avait tord. Il n'avait pas tenu deux jours. Incapable de retenir un éclat de rire – ce qui était très très rare chez elle – la jeune femme avait contacté son avocat afin de mettre en place le contrat dans ses moindres détails. Après plus de six heures de travail acharné pendant lesquelles la musicienne s'était vue obligée d'expliquer quelles étaient ses intentions, les limites imposées, Maître Williams avait enfin eu tous les éléments en main pour mettre au point le document. Une fois celui-ci écrit sur un parchemin, Eilys l'avait relut une dernière fois, particulièrement satisfaite du résultat. Si la demoiselle parlait, elle risquait très très gros. Étrangement, cette simple idée provoquait chez la musicienne une sorte de satisfaction sadique, comme si elle espérait que le contrat soit rompu histoire de voir les conséquences sur la groupie de Charles. Chose qui était débile parce que tous les trois perdraient quelque chose dans l'affaire. Notamment sa dignité dans le cas de Eilys.
La jeune femme avait tourné en rond toute la journée, stressée malgré elle. Le contrat était rangé dans ses affaires et comme si elle avait eu peur d'oublier un détail important – comme l'obligation de garder le secret – elle n'avait cessé de le relire pendant la journée avant de finalement se forcer à arrêter. Son avocat et elle avaient tout fait dans les règles de l'art, ce document était une véritable forteresse et la groupie une véritable idiote. Eilys ne savait pourtant pas comment agir avec l'inconnue. Devait-elle se montrer chaleureuse ? Distante ? Froide ? Sympathique ? Amicale ? Tant de possibilités et aucune ne semblant assez bien. Si Eilys était trop agréable, elle pourrait prendre ses aises et surtout, être amie avec celle qui couche avec votre petit ami officiel n'est vraiment pas la situation la plus sympathique du monde. Mais dans un autre sens, si elle se montrait trop froide, Eilys portait alors atteinte à son image. Mais était-ce vraiment important dans le fond ? La bassiste des Bizzar'Sisters l'avait mise sous silence grâce à un contrat tellement bien fait qu'elle n'avait pas même le droit de dire que la jeune femme était odieuse... Épuisée de réfléchir pour rien, Eilys se rendit dans la salle de bain se doucher. L'appartement allait être désert toute la soirée afin de permettre au faux couple d'avoir une fausse intimité. C'était vraiment la galère cette histoire...
L'heure approchait. Eilys se sentait ridicule mais elle avait hésité un sacré moment pour savoir comment elle devait s'habiller. Devait-elle se faire belle pour recevoir l'amante de son faux petit ami ou rester en pyjama non glamour histoire de ne pas attirer l'attention ? A peine l'image d'elle dans son vieux jogging lui traversa l'esprit que Eilys la rejeta. Jamais elle ne se montrerait aussi peu apprêtée devant Charles, trop avide de se foutre de saggle à la moindre occasion. Finalement la sorcière opta pour la simplicité. Elle portait une robe bustier moulante à motif léopard et avait un maquillage noir glam'rock autour des yeux, ses cheveux attachés avec une élégante négligence. Elle n'avait pas de bijoux et marchait pied nus, dévoilant son vernis à ongle rouge assorti à celui de ses ongles. Au moins, elle n'avait pas fait d'effort exceptionnel pour avoir l'air jolie ne serait-ce que pour attirer l'attention de Charles ou impressionner la sorcière. De toute manière, quand on était surnommée Ely, on impressionnait forcément, pyjama ou non.
Dans son salon vide et silencieux, la bassiste tournait légèrement en rond, sa nature nerveuse l'empêchant de prendre la situation avec détachement. Finalement elle entendit des cris dans la rue et à sa fenêtre elle vit les photographes s'empresser de saisir des images de Charles entrant dans l'immeuble pour passer la soirée avec sa petite amie. Eilys eu un sourire désabusé. Personne ne semblait se demander pourquoi les deux « tourtereaux » ne se voyaient presque jamais dans des lieux publics. Surement parce qu'ils s'appréciaient tellement peu qu'ils en étaient arrivés à un point qu'il leur était devenu très douloureux de mimer l'affection, même de très loin. La jeune femme senti ses mains trembler et finalement elle respira profondément avant de se précipiter dans sa chambre. Si elle voulait tenir le coup ce soir, une potion pour le nerfs se faisait nécessaire. De sa chambre elle entendit le chanteur entrer comme s'il était chez lui, ce qui finalement n'aurait surprit personne. Après tout le temps qu'il passait là... Eilys avait cependant été obligée de supplier ses sœurs de ne pas se montrer trop chaleureuses avec lui, histoire qu'il ne se croit pas membre de la famille, voire pire, du groupe !
Et enfin elle entendit des voix différentes. Dans sa chambre, elle attendit que la potion fasse définitivement effet avant de se montrer. Après quelques secondes Eilys se détendit et retrouva un minimum de confiance, ce qui restait très peu comparé à Charles.
Dans le salon, le chanteur saisit la groupie par les épaules et approcha pour la présenter à la jeune femme blonde. Eilys ne put s'empêcher de sentir en élan d'exaspération en voyant le traitement qu'il semblait lui réserver. Presque malgré elle, la bassiste trouva quelle attitude elle allait adopter avec la jeune femme, et ce n'était vraiment pas digne d'elle.

« Eilys, Laura, Laura, Eilys. » les présenta-t-il.
-C'est donc elle, dit Eilys en serrant la main de la demoiselle et reprit avant que cette dernière ne commence à parler, avec un sérieux qui lui donnait des airs d'avocat. Je tiens à préciser que ce contrat n'implique en rien de la prostitution et que vous êtes ici sous serment de garder un lourd secret. Estimez vous heureuse que je ne vous ai pas fait faire un Serment Inviolable. Il aurait été dommage que vous mouriez en cas de trahison. Enfin... Ce que vous réserve le contrat n'en est pas si éloigné en fait... Ah, j'oubliais. La magie est interdite ici à cause des appareils électroniques que nous utilisons pour les enregistrements. Le moindre sort pourrait les abîmer et une vie de prostitution ne serait pas suffisante pour les remplacer. Ni même la carrière de Emrys, acheva-t-elle avec un air neutre et pourtant inquiétant.
« T’inquiète pas, on fera pas trop de bruit… » ajouta Charles comme s'il ne la prenait pas au sérieux.

Eilys lui fit la grimace pour la énième fois et les laissa s'installer tandis qu'elle resta debout les bras croisés. Il y eu un moment de silence pendant lequel on attendit que quelqu'un se décide. Ce fut Charles qui réagit le premier, Laura étant apparemment trop intimidée. En même temps, elle avait été mise au parfum avec tant de délicatesse de la part de la jeune femme.

« Je sais que tu aimes contrôler mes ‘fréquentations’ mais tu ne m’avais pas prévenu que tu voulais voir en plus… C’était pas dans le contrat ça. »

La bassiste ouvrit la bouche et tira la langue, mimant une envie de vomir avant de tourner les talons et les laissant seuls derrière elle. Dans le couloir jusqu'à sa chambre, la sorcière se senti fulminer. Non mais non seulement elle prenait le risque de foutre sa carrière en l'air uniquement pour que lui puisse s'envoyer en l'air et il trouvait le moyen de lui parler comme une moins que rien devant cette... cette... cette quoi d'ailleurs ? Qui était cette fille ? Pourquoi il l'avait choisit elle et pas une autre ? Non mais elle avait quoi de plus ? De beaux cheveux ? Un beau sourire ? Du style ? Une célébrité mondiale ? QUEDALLE ! Et pourtant, c'était Eilys qui passait pour la pestiférée qui était rejetée par Charles et non parce qu'elle ne le trouvait pas assez bien pour elle. Non c'était trop facile. Elle était coincée ici, chez ELLE et pourtant la seule personne à tirer avantage de la situation était Charles. Eilys lui avait autorisé une femme, elle ne lui avait pas autorisé la paix pour autant. Motivée par une jalousie sournoise, la bassiste fit demi tour, décidée à lui pourrir sa soirée.
Commençant au bas de l'échelle de « Black Ely », la jeune femme se contenta de traverser le salon pour aller dans la cuisine, faisant comme s'il n'y avait pas son faux petit ami sur le canapé avec une autre. Quand elle entendit son soupire alors qu'elle quittait la pièce, Eilys ne put s'empêcher de retenir un sourire. Mais lorsqu'elle voulu retourner dans sa chambre elle vit que le couple était reparti de plus belle. Les joues en feu, elle se décida à passer au niveau supérieur. La jeune femme sorti son téléphone de sa poche et appela sa sœur aînée, Dei, qui était l'experte en homme. En pleine communication, elle se rendit dans le salon à nouveau, faisant comme si personne n'était sur le canapé et se mit dos à eux, la télécommande de la télé à la main, zappant sur les chaînes.

- Ouais, dit-elle à Deirdre tout en changeant de chaîne sans vraiment prendre le temps de regarder. Ouais elle est là. dit-elle sans délicatesse, comme si elle se trouvait vraiment seule. Il y eu un silence et Eilys se tourna vers le couple avant de refaire face à la télévision. Bah pas terrible, quoi. Ah ! Elle ! elle se tourna à nouveau vers le couple. Tout à fait son style, dit-elle avec ironie avant d'éclater de rire et de se rendre jusqu'à sa chambre. Dans le couloir elle éclata de rire et parla fort volontairement. Ne dis pas ça, la pauvre ! Si elle a vendu son âme au diable c'est bien pour quelque chose !

Et enfin Eilys retourna dans sa chambre pour ne plus en sortir de la soirée. De toute manière même si Charles avait essayé d'entrer elle n'aurait pas ouvert. Elle raccrocha avec sa sœur et se laissa tomber sur son lit, habillée, ressentant une dose d'adrénaline perturbante. Elle était toute fière d'elle avoir pourrit la soirée de Charles ne serait-ce que deux minutes mais elle ne pouvait s'empêcher, comme toujours, de culpabiliser. Pourquoi avait-elle agit de la sorte après tout ? Parce qu'elle voulait pourrir la vie du chanteur. Oui, la colère avait parlé à sa place ce soir et non autre chose. Épuisée, elle ferma les yeux, la chambre insonorisée afin de ne surtout rien entendre... Pas même ses propres pensées troubles.


* * *



En fait, Eilys aimait bien Laura. Elle était toujours impressionnée en sa présence et particulièrement influençable. Une proie facile pour un faux couple comme le Charlys qui n'avait qu'une envie : se faire du mal. Et malheureusement pour elle, elle était un outil dans cette guerre sans règle ni morale. La bassiste s'était extrêmement amusée quand le deuxième soir, elle était arrivée les mains chargés de sacs de luxe, contenant des vêtements de créateurs plus beaux les uns que les autres. Intimidée mais attirée, Laura n'avait pas résisté à l'opportunité d'y jeter un œil. Vicieuse, Eilys lui avait alors proposé d'aller visiter son dressing et peut être d'y prendre une tenue, monopolisant la compagne de Charles pendant presque deux heures. Finalement, Laura était tellement ravie en ressortant de la chambre de Eilys et tant sous le charme qu'il était difficile de savoir avec qui elle était censée coucher. La bassiste la reconduisit mine de rien jusqu'à la porte, l'embobinant en parlant créateur si bien que Laura n'avait pas eu le temps de toucher à Charles qu'elle transplanait déjà dans la cuisine, impatiente d'essayer sa nouvelle robe.
Fière de son coup, la bassiste repassa par le salon – où elle adressa un clin d'œil mesquin à Charles - et se rendit jusqu'à sa chambre, pensant bêtement qu'elle allait pouvoir s'en sortir aussi facilement.





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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptyVen 8 Oct - 22:47

    Emrys ne faisait plus le moins du monde attention à Eilys, bien trop occupé par la jeune femme qu’il avait dans ses bras. Même quand la rock star revint dans le salon, il ne l’entendit ni ne la vit revenir, et ce ne fut que quand elle alluma la télévision que le chanteur se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il recula légèrement son visage de celui de Laura et jeta un coup d’œil vers l’origine du son, un air blasé sur le visage. Non mais elle était sérieuse là ? Elle lui proposait cette fameuse idée de contrat et après elle s’amusait juste à tout foutre en l’air ? Tu parles d’une faveur qu’elle lui avait accordée ouais… Si ça la dérangeait tant que ça qu’il soit là, elle n’avait qu’à le dire, il retournait chez lui et avouait tout à la presse. Après tout, celle qui avait le plus à perdre dans l’affaire, c’était bien Eilys. Lui, de toute façon, sa réputation avait été entachée du début à la fin et tout ce qu’il risquait en l’aggravant encore, c’était de descendre celle d’Eilys avec la sienne vu qu’ils étaient censés sortir ensemble. D’ailleurs, son coup de sang de la dernière fois avait fait la une de la presse jusqu’à la veille et le journaliste menaçait à présent de poursuivre la star en justice. Lui, il s’en fichait royalement et laissait la maison de disque régler ce problème, après tout, c’était Joe qui avait tout manigancé, qu’il se débrouille pour se sortir de cette merde tout seul.

    Il détourna légèrement son attention de Laura pour écouter le début de la conversation d’Eilys, mais vite convaincu qu’elle faisait juste tout pour leur pourrir la soirée, il arrêta rapidement de l’écouter et recommença à caresser doucement Laura. Cependant, la jeune femme avait l’air bien plus facile à manipuler et était juste passionnée par la conversation téléphonique qu’Eilys tenait juste à côté. Emrys soupira et leva les yeux au ciel. La prochaine fois, il choisirait mieux. Pourtant, ce n’était pas le genre de Laura de se laisser distraire dans ce genre de moment, mais il fallait croire qu’il n’avait pas pensé à prendre en compte la variable « rock star » dans son équation… Il était sur le point de se lever pour aller mettre un coup de pied au cul d’Eilys pour la forcer à décamper, quand celle-ci le fit d’elle-même, se dirigeant vers sa chambre en continuant à dénigrer et à insulter ouvertement la jeune femme. C’était elle qui parlait de prostitution déguisée alors que c’était son idée, c’était vraiment l’hôpital qui se foutait de la charité… ! Voyant que Laura semblait abattue, il prit son visage dans ses deux mains, oubliant déjà la jeune femme qui venait de quitter la pièce, visiblement fière de ce qu’elle avait réussit à faire. Usant de tout son charme, il plongea son regard hypnotique dans celui de la jeune femme, captant finalement son attention.

    « Ne l’écoute pas… » Murmura-t-il d’une voix sensuelle avant de venir mordiller la lèvre de la jeune femme. « Elle est jalouse, elle ne s’en rend pas compte c’est tout… » Il afficha un petit sourire en coin et embrassa à nouveau la jeune femme avant de l’allonger sur le canapé comme tout à l’heure. Il ne savait pas si le fait que Laura se sente privilégiée par rapport à Eilys avait joué, mais une chose était sure, l’incident de tout à l’heure avait été vite oubliée et ils purent passer aux choses sérieuses, sans consacrer une seule pensée de plus à la bassiste chez qui ils squattaient.

    * * *

    Le lendemain, Emrys & Laura s’étaient encore donné rendez-vous chez les Weatherfall. Emrys aurait largement préféré la voir chez lui, mais la sorcière avait insisté pour retourner chez la bassiste. Il n’avait pas très bien comprit pourquoi sur le coup, mais il avait supposé que ça avait un rapport avec ce qu’il lui avait ‘avoué’ la veille, et aussi le fait qu’elle voulait profiter de pouvoir cohabiter avec Eilys tant qu’elle le pouvait. Lui, au final, ça ne lui donnait qu’une occasion de plus de pourrir la vie de la bassiste et si ça signifiait sacrifier un bout de ses soirées avec Laura, alors ça lui allait aussi bien qu’un autre plan. Il prenait à présent quasiment autant de plaisir dans les deux activités.

    Finalement arrivé chez les Weatherfall, Emrys avait vérifié qu’Eilys était bien planquée dans sa chambre et avait presque commencé à déshabiller Laura quand la bassiste débarqua à nouveau dans le salon. Il leva les yeux au ciel et soupira, se préparant par avance à la crasse qu’elle avait probablement passé la journée à leur concocter. Il était persuadé qu’elle était obsédée par eux, et au final, ce n’était pas si loin de la vérité que ça… Il s’étonna quand Eilys sembla se montrer gentille envers la sorcière et sentit venir le coup-fourré sans pour autant avoir aucune idée de sa nature. Qu’est-ce qu’elle était encore entrain de manigancer ? Le plan de la jeune bassiste ne lui apparut clairement qu’au bout d’une demi-heure, quand il constata que Laura était toujours plus ou moins retenue en otage dans la penderie d’Eilys. Il commençait à s’énerver tout seul sur le canapé et s’alluma une cigarette pour passer le temps. Il avait quasiment remplit le cendrier qu’il avait ramené depuis qu’il était arrivé tellement il s’était fait chier à attendre les deux jeunes femmes.

    Une heure et demie plus tard, il était torse nu, affalé sur le canapé, ne faisant même plus attention à ce qui se passait dans l’appartement, une demi-douzaine de cendriers remplit à rabord sur la table basse, que Charles avait fait apparaitre quand il avait finit avec le premier. Les paquets vides, vestiges de tout ce qu’il avait fumé ce soir là pour éviter de péter un câble, trainaient un peu partout dans le salon. Finalement, le jeune homme ne se leva même pas quand Laura se rendit jusqu’à la cuisine pour pouvoir y transplaner tranquillement et ne fit qu’apercevoir le petit clin d’œil mesquin d’Eilys quand elle passa devant lui pour retourner dans sa chambre. Il soupira longuement, finit sa cigarette déjà entamée et se releva du canapé, ne prenant pas la peine de se rhabiller, il se contenta d’attraper sa baguette encore posée sur la table basse au passage, et se dirigea à pas vifs vers la chambre de la jeune Weatherfall. Comme si elle s’était vraiment attendue à ce qu’il la laisse passer une bonne soirée sans rien dire alors qu’elle venait littéralement de lui pourrir la sienne.

    Quand il entra, il referma la porte derrière lui en la claquant légèrement et la verrouilla à l’aide de sa baguette, plus pour avoir l’air menaçant que dans un véritable désir de se retrouver coincé avec Eilys dans la pièce. Toujours torse nu, il posa sa baguette sur une espèce de commode collée au mur à côté de lui et se rapprocha d’un pas vers le lit où la jeune bassiste s’était assise, une lueur mauvaise brillant dans son regard.

    « Ça va, tu t’amuses bien au moins ? » Pour l’une des premières fois depuis qu’ils s’étaient rencontrées, Eilys avait réussit à énerver Emrys, et ce n’était pas peu dire parce que le jeune homme ne s’énervait que très rarement. On aurait pu penser le contraire vu l’état dans lequel se trouvait le journaliste qu’il avait frappé, mais dans la plupart des cas, Emrys savait garder son flegme et son sang-froid. Au fond, il n’était pas plus violent qu’Eilys, il l’était peut-être même moins. Se rapprochant encore d’un pas du lit d’un air plus menaçant que d’ordinaire, il continua ce qu’il avait à dire. Après avoir poireauté pendant deux heures sans autre chose à faire que de réfléchir à ce qui se passait, il avait quelques petites choses à mettre au clair avec la si célèbre bassiste des Bizarr’Sisters qui avait un égo tellement démesuré qu’elle avait affiché des posters d’elle-même en guise de papier peint… ! Celle-là, même Emrys ne l’avait pas fait tiens !

    « Mais faudrait quand même que tu m’expliques un truc… » Dit-il d’une voix où perçait déjà moins la colère mais plus le désir de vengeance. Dans ses yeux recommençaient à briller l’éclat de malice qui précédait toujours ses coups fourrés. Il se retrouva bien vite au pied du lit, face à Eilys, son regard plongé dans le sien, un petit sourire au coin des lèvres en guise d’avertissement. « Tu me proposes ce petit arrangement pour que je puisse ‘fréquenter’ une autre femme. Tu te prends la tête pour rédiger un contrat… Et après ça tu viens foutre en l’air. Je te rappelle quand même que c’était ton idée à la base… » Il pencha légèrement la tête sur le côté, gardant ses yeux fixés sur Eilys pour la mettre encore plus mal à l’aise que leur proximité et le torse découvert du jeune homme ne le faisait déjà, l’air de celui qui vient de prouver irréfutablement quelque chose par A+B. C’était vrai en quelque sorte, les faits étaient là et elle n’allait pas les nier…

    La jeune femme s’était reculée, presque par réflexe, sur le lit et Emrys n’hésita pas à y monter à son tour, avançant sur les genoux jusqu’à arriver à nouveau à la hauteur de la jeune femme, un sourire à la fois malveillant et amusé – comme toujours - sur les lèvres. « Se pourrait-il qu’Eilys Weatherfall soit un peu jalouse… ? » Il avait prononcé ça d’un ton moqueur dans le but évident de la faire réagir. Il faisait semblant de se moquer uniquement d’elle mais au fond, il savait que c’était en partie ça qui avait motivé la jeune femme à agir. Elle le détestait, il en était sur, mais la soirée de la dernière fois lui avait déjà prouvé à quel point c’était surtout parce qu’elle s’interdisait de craquer, et quand il avait l’occasion de l’asticoter un peu, il la saisissait. « Si ce n’est que ça, il suffisait de demander. » Il sourit largement avant de forcer Eilys à s’allonger sur le lit, se plaçant à califourchon sur elle. Il plaça ses deux mains de chaque côté du visage de la jeune femme et la fixa ainsi l’espace de quelques secondes. Il était sur le point de l’embrasser à nouveau pour la faire réagir mais il n’en eut même pas l’occasion, la baffe partit plus vite qu’il ne s’y serait attendu.

    Il se laissa emporter par l’élan volontairement et retomba allongé à côté de la jeune femme, littéralement mort de rire. Il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était compulsif chez lui, et quand la jeune femme le cherchait comme ça, elle le trouvait. D’ailleurs, elle n’allait pas dire qu’elle ne le savait pas, surement que ce jeu l’amusait un peu au fond, peut-être pas autant que lui, ou en tout cas moins ouvertement. « D’accord, celle-là je l’avais mérité. » Il rigola à nouveau avant de se tourner vers Eilys pour se poser sur le flanc, soutenant sa tête à l’aide de sa main. « Laura, elle, n’avait pas mérité ce que tu lui as dit hier… Juste au cas où ça ne te soit pas venu à l’esprit. » Il se releva du lit, un petit sourire amusé aux lèvres, comme toujours, même lorsqu’il parlait d’un sujet un peu plus sérieux que d’habitude. Il alla se replacer devant le lit, fixant la jeune femme encore dedans d’un air un peu moins moqueur que d’habitude.

    « Elle est gentille, quand on apprend à la connaître. » Car oui, Eilys n’avait peut-être pas percuté, mais Laura et Emrys, ils se connaissaient quand même depuis un bout de temps, elle avait été là à ses débuts, il croyait même se souvenir que c’était la première fane avec qui il ait jamais couché. Ce n’était pas la relation du siècle, certes, mais c’était quand même pas la première venue non plus. Déjà las de parler trop sérieusement, il reprit d’un ton amusé : « Tu ne t’en rends même pas compte, mais en fait, t’es pire que moi ! ». Alors ça, c’était faux, même lui le savait, mais il savait aussi que c’était le meilleur moyen de faire réagir la jeune femme, elle qui semblait avoir une si piètre opinion du jeune chanteur.

    Récupérant sa baguette, il ouvrit à nouveau la porte et sortit lentement. Il récupéra ses affaires, bien décidé à retourner chez lui. Après tout, il n’avait pas franchement envie de rester ici si c’était juste pour se taper sur le système avec Eilys. Il aimait jouer avec elle, c’était clair, mais il n’était pas masochiste non plus et elle avait surement autant envie que lui qu’il s’en aille après ce qu’il venait de faire. Et avec tout ça, il commençait sérieusement à se demander quand ils auraient l'occasion de commencer à composer son nouvel album. Ils n'avaient fait que des ébauches jusqu'à maintenant, mais sans savoir pourquoi, l'inspiration ne lui était pas encore revenue, il ne sentait encore ce petit blocage en lui...
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 0:41






Ok, sur ce coup là, elle avait abusé. Mais franchement c'était pas la mort si Charles passait une soirée d'abstinence ! Il allait quand même pas péter son câble juste parce que presque contre son gré, Eilys avait prit en otage Laura. Sincèrement, elle avait pensé discuter avec elle grand maximum un quart d'heure, mais deux heures s'étaient écoulées sans que la célèbre bassiste ne s'en rende compte. En plus, ça n'avait pas été un moment si agréable pour elle bien que Laura semble s'être amusée comme une folle. En fait, Eilys avait sourit à plusieurs reprises et aimé discuter avec la groupie de Charles, mais ce qui l'avait mise mal à l'aise était qu'elle agissait clairement comme une fan. Et contrairement à ce que semblait croire le chanteur, avoir des fans à ses pieds émerveillés par le moindre de ses gestes n'était pas ce que Eilys préférait. Laura était gentille – la garce ! - et jolie en plus mais il était clair que malgré sa simplicité du moment, la bassiste des Bizzar'Sisters continuait à l'impressionner alors qu'avec Charles, de célébrité égale, elle était bien plus détendue. C'était surement parce qu'elles n'avaient pas couché ensemble...
Eilys avait été forcée de se rendre compte qu'elle avait été méchante avec Laura et ça, inutilement. En plus ça n'avait pas été la meilleure des solutions puisque vu la position de la sorcière dans sa carrière, ce n'était pas une très bonne idée de s'en faire une ennemie. Mais Eilys n'avait vraiment pas supporté comment Charles l'avait fait sortir de son propre salon uniquement parce qu'il ne pouvait pas attendre deux minutes de se faire Laura. Lui qui avait pourtant très bien résisté quand il s'était agit de la bassiste. Pas qu'elle le regrette... loin de là... Tout ça pour dire que Eilys avait culpabilisé au fil des minutes, réalisant alors que Laura lui avait apparemment totalement pardonné ses insultes de la veille. Et pourtant, une part de Eilys – ok une grosse – ne pouvait s'empêcher de douter de la sincérité de la sorcière. C'était surement parce qu'elle avait entre ses mains la possibilité de détruire la carrière de Eilys. Ne restait plus qu'à espérer qu'elle soit assez folle de Charles pour ne pas prendre le risque de le couler aussi. A moins que ça ne change rien pour lui. Soudain Eilys eu peur car elle réalisa qu'elle était la seule à risquer vraiment gros alors qu'elle n'avait rien demandé, pas même à rencontrer le chanteur.
Dans sa chambre, Eilys s'assit au bord de son lit, tellement fatiguée qu'elle hésita presque à s'endormir habillée de sa petite robe en mousseline bleue ciel, mettant ses yeux clairs en valeur, toujours pieds nu cependant comme à chaque fois qu'elle était chez elle (ce jour là le vernis aux pieds et aux mains était noir). Il fallait qu'elle arrête de s'endormir avec ses fringues sur le dos, surtout qu'elles valaient la peau des fesses. Mais depuis qu'elle connaissait Charles, elle avait l'impression que ses batteries étaient toujours à plat et en même temps, qu'elle était pleine d'énergie, électrique.
Une main dans les cheveux, un coude sur le genoux, Eilys soupira, donnant l'ordre à son cerveau de se lever et de s'habiller sans que ses muscles ne répondent à l'instruction. Quelques secondes plus tard, Charles entra dans la chambre, torse nu. Immédiatement Eilys se mit à rougir presque malgré elle et son cœur s'emballa mais pas pour une raison évidente. Les sourcils froncés, elle n'apprécia pas tout particulièrement l'air énervé du jeune homme et encore moins qu'il se permette de fermer la porte à clé à l'aide de sa baguette. Soudain, Eilys se senti en danger.

- Qu'est-ce que tu fous ? lui demanda-t-elle en ayant l'air sure d'elle. Après tout elle ne le connaissait pas. C'était peut être un mec instable et coléreux qui, frustré, allait essayer de réclamer en son dut auprès d'elle en la violant. Personne n'était là et l'appartement était totalement insonorisé à cause des instruments. Si Eilys criait, la seule personne capable de l'entendre serait Charles.
« Ça va, tu t’amuses bien au moins ? » lui dit-il toujours avec ce même air si peu rassurant.
- De quoi tu parles ? demanda Eilys l'air faussement fatigué de ne pas comprendre où il voulait en venir. Elle se passa une dernière fois la main dans les cheveux et se redressa légèrement, son attitude devenant plus raide à chaque fois que Charles approchait. Non sérieux il lui faisait peur là.
« Mais faudrait quand même que tu m’expliques un truc… » poursuivit-il en perdant légèrement de son air menaçant. C'était déjà ça. Cependant, au ton de sa voix, Eilys senti que la connerie allait pas tarder à venir, c'était toujours ça avec Charles de toute manière. Dès qu'il avait l'occasion de lui renvoyer la balle, il le faisait; Et à chaque coup c'était plus violent. Un jour ils allaient vraiment se faire du mal...

Il était désormais au pied du lit face à elle et Eilys ne supportait pas vraiment cette position car elle était obligée de lever les yeux pour le regarder, et d'un point de vue égocentrique, c'était relativement agaçant. Le petit sourire en coin de Charles n'arrangeant rien.

« Tu me proposes ce petit arrangement pour que je puisse ‘fréquenter’ une autre femme. Tu te prends la tête pour rédiger un contrat… Et après ça tu viens foutre en l’air. Je te rappelle quand même que c’était ton idée à la base… »

Touchée. Eilys se racla doucement la gorge et recula comme par réflexe sur son lit, ne supportant pas le regard pesant de Charles sur elle et encore moins la proximité de son corps dénudé. C'était pas possible. Il finissait toujours par se dessaper celui là !

- Où veux-tu en venir ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle voulait préserver neutre et détachée alors que son cœur battait à tout rompre. Désormais assise au fond de son lit, elle se senti rougir à nouveau en voyant Charles approcher sur les genoux. Non mais à quoi il jouait là ? Il allait vraiment essayer de tenter quelque chose avec elle parce qu'elle lui avait fait foirer toute sa soirée ce qui n'était pas son intention ? Elle avait prévu un quart d'heure.

Le sourire de Charles la perturba surement plus que sa proximité ou sa nudité. Non en fait la nudité de son torse était le pire. Quoique... Bref ! Eilys était tellement perturbée qu'elle ne savait plus où donner de la tête. Et voilà, Emrys avait encore frappé ! En parlant de frapper, Eilys en mourrait d'envie d'ailleurs. Mais elle se retint, histoire de voir ce qu'il avait à dire, n'est-ce pas ?

« Se pourrait-il qu’Eilys Weatherfall soit un peu jalouse… ? » demanda-t-il, charmeur.

Quand elle entendit cette question, Eilys fut tellement surprise (et pleine de mauvaise foi il fallait l'admettre) elle ouvrit la bouche, choquée avant de finalement rire (jaune). Faussement amusée par la remarque de Charles, elle prit un air genre « laisse moi rire ». Mais en réalité, elle se sentait blessée, vexée maintenant. Pourquoi ? Parce que Charles avait justement mit le doigt là où Eilys se refusait de regarder. Oui elle avait été jalouse mais pas pour les raisons qu'il semblait penser. Et non, Eilys n'était pas en train de se faire une sorte de syndrome d'Alice en confondant la fiction et la réalité, elle savait que Charles n'était pas son petit ami, il n'était même pas son ami d'ailleurs.

- Alors là c'est la meilleure ! dit-elle dans un éclat de rire qui sonnait faux. Eilys mentait tellement mal que c'en était douloureux pour elle...
« Si ce n’est que ça, il suffisait de demander. » lui dit-il avec une sensualité cruelle.
- Je... Non... N'importe quoi...! tenta-t-elle de se défendre sans grande conviction, perdant la notion des mots au fur et à mesure que Charles l'allongeait sur le lit.

Eilys eu honte. Très honte même qu'à cet instant elle ne pensa qu'à une seule chose, qu'elle n'ait envie que d'une seule chose. Et cette chose là, en particulier, avait pourtant le dont de lui pourrir la vie au plus haut point. Elle la détestait mais malgré tout, elle en avait envie. Le monde était singulièrement cruel. Charles au dessus d'elle, Eilys senti son visage s'embraser, son cœur s'emballer et ses poumons manquer d'air et pourtant, la sensation n'était pas si désagréable. Elle dut luter avec elle même pour ne pas faire le moindre geste qui la trahirait car elle le savait pertinemment, l'attitude de Charles allait forcément se retourner contre elle. Puis il se pencha, encore, encore, encore. Il allait l'embrasser. Que se passerait-il si elle se laissait faire ? Le premier qui dit qu'elle aurait le droit à une nuit d'amour s'en prend une. Sérieusement, Eilys était quand même sur son lit avec Emrys. LE Emrys qui a fait signé un contrat de confidentialité à l'une de ses groupie pour pouvoir coucher avec le temps de leur fausse – enfin plus tant que ça vu la situation actuelle – relation de couple. Dans le fond, Eilys avait presque espéré qu'il refuse, qu'il lui prouve qu'elle se trompait à son sujet mais c'était faux. Emrys resterait Emrys et elle pouvait toujours crever pour espérer un jour faire la connaissance du vrai Charles, celui qui avait écrit un album magique. Ce fut surement pour ça qu'au dernier moment, alors qu'elle pensait à Laura, Eilys lui en colla une. Comme d'habitude elle ne se montra pas aussi violente qu'elle ne l'avait espéré mais il était écroulé sur le lit désormais, c'était déjà ça. Cependant il riait à gorge déployée.
Eilys s'appuya sur les coudes et le regarda, à la fois exaspérée et surprise. Et voilà, il s'était encore foutu d'elle. Comme toujours il avait poussé sa timidité à bout. Que se passerait-il le jour où elle lui répondrait à son niveau ? Le jour où elle n'aurait pas peur de prendre l'hypogriphe par le bec ?
Malgré la situation, Eilys eu presque envie de sourire. Bon, Charles ne s'était pas transformé en pervers sexuel violent, du moins pas plus qu'il ne l'était déjà. Et puis, elle ne comprit pas vraiment pourquoi mais le voir sourire la rassura. Il était vraiment capable de rire en toutes situations, c'était presque fascinant et... agréable.

« D’accord, celle-là je l’avais mérité. » avoua-t-il toujours mort de rire.
- Ce n'est pas moi qui vais te contredire, lâcha Eilys de son éternel air blasé toujours appuyée sur les coudes tandis que Charles s'allongeait sur le flanc. C'était étrange de se retrouver comme ça tous les deux sur ce lit à simplement discuter. Eilys aurait presque put apprécier ce moment – en dehors de la crise d'asthme qu'il avait faillit provoquer en elle – mais le jeune homme n'hésita pas à aborder un sujet épineux : Laura.
« Laura, elle, n’avait pas mérité ce que tu lui as dit hier… Juste au cas où ça ne te soit pas venu à l’esprit. » lui dit-il avec un sérieux surprenant.

En entendant ça, Eilys eu un soupire exagéré, rejeta la tête en arrière avant de finalement s'allonger elle aussi sur le flanc mais de manière à lui tourner le dos, comme une enfant refusant d'admettre la vérité. Oui Laura n'avait pas mérité l'humiliation mais en même temps, Charles l'avait jetée de son salon. SON salon !

« Elle est gentille, quand on apprend à la connaître. »
- Oh je t'en prie ! coupa-t-elle avec impatience et scepticisme.
« Tu ne t’en rends même pas compte, mais en fait, t’es pire que moi ! » ajouta-t-il avec un éclat de rire.
- Abuses pas non plus, lui dit Eilys avec une moue en se tournant à nouveau vers lui, appuyée sur les coudes. Au moins, ils se remettaient à sourire, c'était déjà ça. Il était loin le sorcier menaçant qui était entré dans sa chambre avant de fermer la porte à clé...

Puis, sans un mot, il saisit sa baguette et sorti de la pièce, laissant Eilys seule derrière lui. La jeune femme retomba sur ses nombreux et immenses oreillers noirs avec un soupire, le regard mélancolique. Elle avait comme une sorte de boule dans l'estomac tandis qu'elle entendait Charles prendre ses affaires dans le salon. Finalement, après plusieurs minutes à luter avec elle même, Eilys se redressa brusquement et trottina rapidement, pieds nus, sa courte robe en mousseline voletant autour d'elle, jusqu'au salon où se trouvait Charles.
Il n'avait pas tord dans le fond. Oui vous avez bien lu. Eilys était surement plus mauvaise que Charles mais surtout plus hypocrite, ne serait-ce qu'avec elle même. Il n'avait pas un si mauvais fond que ça parce qu'après les deux soirées qu'elle lui avait fait passer – la première ne comptant pas car il l'avait fait boire – il était plutôt réglo avec elle. Pas de cris, d'insulte, de menace. Nada. Il fallait l'admettre, dans l'affaire, c'était Eilys la peste. Mais en même temps, elle avait rien demandé de tout ça !

- Emrys attends, lui demanda-t-elle avant qu'il ne transplane, à l'entrée du salon. Elle pénétra dans la pièce d'un pas léger et timide, s'approchant doucement du jeune homme, perdant confiance à chaque pas. Écoute... Il est pas tard et moi je ne suis pas fatiguée... Allons bosser, tu veux ?

Ce n'étaient certes pas de plates excuses, mais elle avait enfin mit sa fierté et sa timidité – deux émotions provoquées avec violence par Emrys lui même – pour lui proposer de rester un peu plus. Qui sait ? Ils arriveraient peut être enfin à faire quelque chose. En général, ça terminait toujours en discussion sur tout et sur rien ou en interprétation de chansons qui ne leur appartenaient pas, simplement pour le plaisir de jouer des musiques qu'ils aimaient tous les deux. Eilys fut forcée de reconnaître qu'ils avaient beaucoup de points communs...
Eilys tourna les talons en direction de la salle de musique. L'appartement était en réalité immense car magiquement amplifié. C'était pour ça qu'en plus d'une cuisine, d'un salon, d'une salle à manger, de trois chambres avec salle de bain personnelle et d'un bureau, il y avait une salle de musique. Cette pièce était la plus importante de la maison. Il y avait dedans les instruments favoris des trois sœurs, mais aussi un piano et même un violon. Il y avait aussi un canapé deux places baroque et deux petits poufs en plus d'une table basse. Eilys s'installa par terre sur la table basse où se trouvaient encore des parchemins et des plumes, apportés alors qu'ils essayaient vainement d'écrire une chanson.
Il y eu un silence pendant lequel Eilys tenta de rester naturelle tout en prenant les morceaux de papier alors qu'en réalité, elle lutait à nouveau avec elle même. Il fallait qu'elle dise quelque chose mais n'en avait pas la force. Pourquoi ? De la fierté mal placée. Or Charles était pourtant ici et c'était lui qui avait eu sa soirée de foutue, sa vie sentimentale avortée contre son gré et pourtant, il était encore là, à faire des efforts.
Eilys reposa brusquement les feuilles sur la table, comme si elle venait d'entendre un argument fâcheux dans une conversation déjà animée.

- Je sais que Laura ne méritait pas mes insultes, d'accord ?! Mais c'était plus fort que moi ! Tu m'as carrément dit de dégager devant elle ! J'ai été blessée. Voilà, je l'ai dit. Et puis, je te signal que hier, c'est elle qui s'est perdu dans mon dressing. Et en plus, pour me faire pardonner, je lui ai offert une robe qui vaut 3 mois de salaire d'un anglais moyen !

Eilys soupira avec force et reprit les feuilles, l'air énervé, agacée et pourtant pas suffisamment pour vraiment basculer en mode Black Ely. Parce qu'en fait, elle était surtout soulagée. En fait, exprimer ce que l'on ressent est parfois agréable. On se sent plus léger. Il faut juste oser. Pourquoi elle le faisait souvent en présence de Charles ? Surement parce qu'elle n'avait pas peur du ridicule devant lui, il l'estimait déjà si peu.

- Et je ne suis pas jalouse, ajouta-t-elle toujours sans le regarder et les joues roses.

Cependant, il était difficile de savoir qui elle essayait le plus de convaincre ici. Charles ou elle même ?





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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 12:47

    Emrys n’avait plus aucune raison de rester chez les Weatherfall. En temps normal, il aimait bien squatter ici parce que ça lui donnait une occasion de plus de faire chier Eilys et de bousculer un peu son petit monde parfait, mais désormais que Laura était rentrée chez elle et qu’il avait poussé à bout la jeune bassiste – il sentait d’ailleurs encore la trace de sa main dans saggle – il ne voyait rien pour le retenir ici. Et pourtant, une fois dans le salon, rhabillé – quand même ! – et avec toutes ses affaires en main, il hésita l’ombre d’une seconde. Il resta planté au milieu du salon, se demandant si au final, il ne ferait pas mieux de rester, sans même savoir pourquoi. Après quelques secondes d’hésitation, il se rendit compte qu’il ne voyait toujours rien ni personne pour le retenir alors il se dirigea vers la porte, prêt à transplaner, quand la voix d’Eilys l’arrêta en plein élan.

    Il se retourna, un petit sourire amusé au coin des lèvres. Ah tiens, qu’est-ce qu’elle lui voulait maintenant. En tout cas elle n’avait pas l’air spécialement à l’aise, d’accord, Eilys n’était pas franchement une référence en matière de confiance en soi et d’aisance, mais quand elle était comme ça, Emrys savait qu’il allait pouvoir s’amuser. Il la regarda s’approcher sans bouger, rentrant juste ses mains dans les poches de son jean, son petit sourire s’élargissant un peu plus à chaque pas qu’elle faisait. Finalement, il fut presque déçu quand elle lui proposa de rester pour bosser. Il murmura, plus pour lui qu’autre chose « Ouais, ouais, bosser, je te crois… ! » Il leva les yeux au ciel d’un air amusé avant de retirer la veste qu’il avait déjà enfilé. Après tout, il était aussi bien ici qu’ailleurs non, et plus vite ils auraient finit de collaborer, plus vite il pourrait retourner à sa vraie vie, la vie d’Emrys.

    « Ok, je suppose que je peux rester un peu… » Dit-il en haussant les épaules avant de suivre la jeune femme jusqu’à la salle de musique. Ils y avaient déjà été quelques fois, mais sans grand progrès. Ils avaient écrit des semblants d’esquisses de chansons (c’était pour dire) mais rien de transcendant, même Emrys en avait conscience. Au fond, sans qu’il ne s’en rende compte, il subissait l’influence de la jeune femme. Une chanson qu’il aurait pu trouver totalement potable il y a quelques semaines, lui paraissait désormais extrêmement nulle et mièvre. Il avait l’impression que toutes les paroles qui sortaient de sa bouche manquaient de quelque chose, mais il ne réussissait jamais à mettre le doigt dessus. Enfin il commençait à comprendre ce dont Joe & Eilys lui parlaient depuis le début, même s’il n’admettait pas encore qu’ils aient pu avoir raison.

    Il s’assit sur l’un des pouf autour de la table basse, perdu dans ses pensées l’espace de quelques secondes, cherchant une inspiration qui semblait le fuir un peu plus à chaque fois. Il fut interrompu dans ses rêveries assez brutalement par Eilys, qui semblait vouloir à tout prix se justifier sur ce que le chateur avait dit un peu plus tôt. Lui, sans mentir, avait déjà totalement oublié ce qui s’était passé et était complètement passé à autre chose, aussi, il lui fallut quelques secondes pour capter de quoi elle voulait parler. Il se contenta de sourire, amusé, quand il comprit enfin. Il fit semblant d’être outré quand Eilys lui dit qu’elle s’était fait pardonner en lui offrant une robe et faillit lui dire que ce n’était pas du tout le genre de Laura de se faire acheter aussi facilement. Quand il se rappela qu’elle avait signé un contrat avec une maison de disque pour pouvoir coucher avec Emrys, pendant qu’il sortait officiellement avec Eilys… Ouais en fait, il avait peut-être mieux fait de ne pas essayer de l’embêter cette fois-ci.

    « Bien sur que tu n’es pas jalouse… » Déclara-t-il d’un ton amusé, où perçait largement l’ironie. C’était très certainement l’un des trucs les plus énervants qu’il aurait pu faire. C’était comme quand on disait à quelqu’un « oui oui je te crois » tout en faisant inconsciemment non de la tête. Sauf que là, Emrys l’avait fait volontairement. Il ne savait pas pourquoi, mais dés qu’il avait une occasion d’emmerder Eilys, il fallait qu’il la saisisse et comme en plus, les ripostes de la jeune femme n’étaient généralement pas à la hauteur, il pouvait s’en donner à cœur joie.

    Abandonnant de nouveau ce sujet, il se releva comme s’il était monté sur ressort et se mit à faire le tour de la pièce. « Vous avez pas un mini-bar ici ?! » Demanda-t-il après en avoir finit le tour, d’un ton qui montrait assez clairement qu’il trouvait l’idée inconcevable. Pour la plupart des artistes, une salle de musique comme celle-là était quasiment un temple sacré à l’inspiration, pour Emrys, l’inspiration venait en partie quand il avait trop bu, alors forcément… D’ailleurs il n’était pas le seul, Eilys aussi avait été inspirée la dernière fois qu’elle avait prit une cuite… Il sourit rien que d’y penser, et sans attendre la réponse de la jeune femme il sortit de la pièce. Il se mit en direction de la cuisine, et après avoir épluché de fond en comble tous les placards et le frigo, il du se rendre à l’évidence. Il n’y avait rien de buvable – du moins pour lui – dans tout l’appartement. A croire qu’ils avaient fait exprès de tout vider en apprenant qu’il allait vivre ici plus souvent qu’elles ne le voulaient toutes les trois.

    Il soupira longuement puis se décida à préparer un thé à l’aide de sa baguette. Il détestait le thé, mais il avait besoin de boire quelque chose quand il travaillait, sinon il pétait un câble, aller savoir pourquoi. Il finir par en faire un deuxième pour la jeune femme, de toute façon, puisqu’il était ici hein… Il revint avec les deux tasses à la main, en déposa une devant la jeune femme sur la table basse et garda l’autre dans ses mains avant de s’étaler à nouveau sur le pouf de tout à l’heure.

    « C’est le purgatoire ici ! Pas étonnant que tu sois devenue névrosée… » Le pire, c’était qu’il était à moitié sérieux. Soupirant à nouveau, il but une gorgée de son thé, grimaça, et reposa la tasse sur la table basse. Il fit semblant de travailler pendant quelques secondes, relisant les textes qu’il avait écrit sur des morceaux de parchemins qui trainaient ça et là, mais finit par les rouler en boule pour les balancer un peu partout dans la pièce. C’était nul. Après cinq petites minutes à faire semblant de réfléchir, il prit des parchemins, les roula en boule à nouveau, et s’amusa à les faire léviter au-dessus de sa tête à l’aide de sa baguette magique. Ce petit jeu n’ayant pas réussit à l’amuser plus d’une minute, il se mit après en tête de les lancer sur Eilys. C’était tellement plus amusant comme jeu… ! Eh oui, Emrys avait la capacité de concentration d’un moule à gaufre. Et encore… !

    Finalement, se lassant aussi de ce nouveau jeu, il se releva et recommença à faire le tour de la pièce, non en quête d’un mini-bar cette fois-ci, mais sans réel objectif. Il s’arrêta devant le piano de la jeune femme, celui où elle avait probablement passé des heures devant, et s’assit sur le tabouret, laissant glisser ses doigts sur l’instrument. Il ne savait pas réellement jouer de piano, il en avait fait pendant quelques années, mais ça remontait un peu… Se laissant finalement tenté, il commença à jouer quelques accords, puis, trouvant une partition qui trainait sur l’instrument, se mit à jouer l’un des tubes des Bizarr’Sisters : « My heart burned in Salem ».

    Il avait adoré cette chanson, elle faisait partie des premières que le groupe avait sortit et, à vrai dire, c’était souvent en écoutant cette chanson qu’il avait désiré devenir chanteur plus que tout. Il soupira doucement, cette époque remontait à si loin qu’il avait du mal à s’en rappeler complètement. Il se releva et mit ses mains dans ses poches en se tournant vers Eilys, qui continuait de toute évidence à chercher l’inspiration.

    « Elle est géniale cette chanson… » Déclara-t-il doucement, d’un ton un peu plus sérieux que d’habitude, qui lui donnait franchement un air… Bizarre, et surprenant quand on ne s’y attendait pas ou qu’on était pas habitué. « Les paroles sont très niaises, c’est clair… ! » Ah, voilà qui ressemblait déjà plus à du Emrys, sachant qu’il avait dit ça uniquement parce que c’était Eilys qui avait composé cette chanson, comme quasiment toutes les autres d’ailleurs. Un mince sourire moqueur vint naitre sur ses lèvres. Il n’avait même pas conscience que pour l’une des premières fois depuis qu’il avait rencontré Eilys, il s’était moqué d’elle, mais ses yeux et sa physionomie l’avaient trahit, montrant assez bien à quel point il pensait le contraire de ce qu’il venait de dire. Il avait en revanche conscience que l’ambiance était un peu spéciale dans cette salle, il avait parfois l’impression de se retrouver lui-même et de se retrouver ce qu’il ressentait quand il rêvait de tout ce qu’il avait aujourd’hui, étant jeune. Et quand il passait ses journées à écrire et à jouer. Pour chasser ce petit moment de blues de son esprit, il fit le tour de la pièce des yeux et, apercevant quelque chose qui lui plut, il sortit les mains de ses poches et se jeta dessus comme un gamin le matin de Noël l’aurait fait avec ses cadeaux.

    « Oh, un violon ! » Non, Emrys ne savait pas jouer du violon, mais ça tombait trèèèèès bien, il avait toujours voulu essayer. Il prit l’instrument en main et commença à faire vibrer les cordes à l’aide de l’archet mais les notes sortaient stridentes et insupportables à l’oreille. N’abandonnant pas, malgré la grimace que même lui ne pouvait s’empêcher de faire, il continua quelques instants avant de reposer l’instrument, mettant ainsi fin au supplice des deux jeunes artistes qui avaient eut le privilège de l’entendre jouer du violon. Il finit par retourner s’asseoir à sa place d’origine, les parchemins devant lui toujours vierges et l’inspiration le fuyant toujours. Il se mit à fixer la jeune femme, sans détourner le regard et sans la moindre gêne apparente. Pour quelqu’un qui n’arrivait plus à écrire et qui commençait à désirer retrouver l’inspiration plus que tout, Eilys avait quelque chose de fascinant. On avait l’impression qu’elle n’était jamais en panne d’inspiration, même complètement bourrée. Qu’est-ce qu’elle avait que lui n’avait pas hein ? Un peu de sérieux ? Come on, il était sur que ce n’était pas ça qui jouait… Mais rien que l’idée qu’elle puisse être juste tout simplement plus talentueuse que lui, le rebutait. Au fond, il se moquait d’elle et s’amusait bien à l’emmerder, mais c’était une artiste pour qui il avait un réel respect et une profonde admiration.

    Il prit sa guitare sur ses genoux et commença jouer, un peu plus harmonieusement qu’avec le violon – soit dit en passant, c’était pas franchement dur ! -, répétant la même mélodie en boucle. Il ferma les yeux quelques instants, chantonnant par-dessus l’air sans réussir encore à mettre des paroles dessus. Il se sentait légèrement emporté par l’air de la mélodie qu’il jouait et quand il rouvrit les yeux il recommença à fixer Eilys.

    Cause I cannot stand still
    I can’t be this unsturdy
    This cannot be happening

    This is over my head
    But underneath my feet
    Cause by tomorrow morning I'll have this thing beat
    And everything will be back to the way that it was
    I wish that it was just that easy

    Les mots lui étaient presque venus tout seul, c’était comme s’il s’était lui-même laissé prendre au piège. Finalement, il arrêta de jouer, reposa sa guitare, et se contenta d’écrire ce qu’il venait de chanter sur un bout de parchemin avant de se lever. Il se sentait franchement bizarre, et pour une fois, pas du tout à l’aise, ce qui était plus que rare chez lui. Il expira un grand coup, mit les mains dans ses poches, se mit trois ou quatre baffes dans sa tête avant de lancer un nouveau regard à la jeune femme. « Je crois que je vais m’arrêter pour aujourd’hui. » Il ne se sentait plus aussi à l’aise que quand il avait commencé à faire le pitre. Il avait commencé à retrouver un peu de ses sensations d’avant, celles qui lui avaient donné véritablement envie de devenir chanteur et compositeur, mais maintenant il trouvait juste ça bizarre. Il avait l’impression de se mettre à nu et devant Eilys, ce n’était vraiment pas agréable (tant que c’était seulement métaphoriquement bien sur…). Il but cul-sec ce qu’il lui restait de thé et faillit tout recracher par terre quand il se souvint qu’il n’aimait pas ça, au moins ça avait eut l’avantage de l’aider à lui remettre un peu les idées en place.

    « Par pitié, la prochaine fois que je viens, amène de l’alcool, je ne supporte pas le thé. Et puis, ça m'aidera à écrire des choses qui ont un sens, regarde la chanson que toi tu as écrite la dernière fois... » Il avait déjà reprit son air habituel et son assurance était revenue avec. En un mot, il était redevenu à peu près lui-même. En tout cas, il avait beau dire que ce qu'il avait écrit n'était qu'un ramassis de niaiseries sans sens, il avait déposé le parchemin dans sa poche, juste au cas où... Après lui avoir lancé son éternel sourire charmeur, il se dirigea vers la porte de la salle de musique, bien décidé à oublier au plus vite ce petit laps de temps pendant lequel il s’était oublié lui-même, ou plutôt où il s’était retrouvé.
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 15:08






« Ouais, ouais, bosser, je te crois… ! » dit Charles en levant les yeux au ciel l'air amusé. Eilys en fit de même sauf qu'elle eu elle, l'air littéralement exaspéré. Il était vraiment impayable, toujours à croire que Eilys n'avait qu'une envie : coucher avec. Charles avait l'air d'oublier qu'elle aussi était une star mondiale et que si elle l'avait voulu, elle aurait un homme différent (voir plus) par soir, assez fan d'elle pour lui obéir au doigt et à l'œil. Elle n'en avait cependant simplement pas envie. « Ok, je suppose que je peux rester un peu… » dit-il finalement en haussant les épaules. La sorcière tourna les talons et eu un petit sourire malgré elle. Normalement, proposer à Charles de rester travailler était le moyen le plus efficace de le faire fuir comme se déshabiller devant Eilys et pourtant le jeune homme restait. Il y avait du progrès... Voire du miracle même.

« Bien sur que tu n’es pas jalouse… » lui dit-il avec un air terriblement ironique alors que la musicienne s'était justifiée dans la salle de musique. Déjà qu'elle venait de faire un sacré effort il ne la prenait pas au sérieux ! C'était vraiment dramatique. Eilys serra cependant des dents et n'ajouta rien, bien assez agacée d'avoir admit qu'elle avait exagéré ce soir et le laissant gagner cette partie là. Mais elle ne lui ferait pas de cadeau pour les suivantes.

Le silence s'installa à nouveau entre eux comme il arrivait trop souvent ou peut être pas assez. Eilys se mit à relire les bouts de phrases écrites, les mélodies griffonnées les sourcils légèrement froncés. Elle n'avait jamais écrit de chanson avec quelqu'un encore moins avec une personne avec qui elle s'entendait légèrement. Eilys leva un œil discret en direction de Charles. Elle le savait. Comme ces derniers soirs, le jeune homme allait recommencer son petit numéro pour éviter de travailler totalement. Un vrai gamin. Et en même temps Eilys savait que trop bien qu'elle ne pouvait pas le forcer non plus. L'inspiration ne vient pas sur commande. Cependant, elle ferait tout ce qu'elle peut pour lui faire prendre conscience que ce n'est pas non plus dans les bar qu'elle passe en premier.

« Vous avez pas un mini-bar ici ?! » demanda-t-il en se levant à nouveau.

Eilys ne dit rien, retenant un sourire avec peine. Regarder Charles chercher de quoi boire était encore plus drôle que de lui dire que non ou qu'en effet, il y avait un bar dans cette pièce et il était loin d'être mini. Suffisait simplement de savoir où il était. Mais étrangement, Eilys omit de le signaler, les yeux toujours sur son parchemin, essayant d'éviter de regarder Charles de peur de se trahir. Elle mentait tellement mal et lui lisait en elle tellement bien que c'en était perturbant et frustrant. Au moins, l'air agacé de Charles était suffisant pour la détendre elle. C'était étrange comment leur relation était basée sur le malaise de l'autre. A croire qu'ils n'avaient rien trouvé d'autre pour être eux mêmes à l'aise.
Quand elle le vit sortir de la pièce elle redressa brusquement la tête se demandant ce qu'il allait faire. Allait-il partir pour ne pas revenir ? Ou simplement aller à l'épicerie du coin pour acheter de quoi boire ? C'était stupide parce qu'il risquait encore de se faire remarquer. Mais après quelques secondes à luter avec elle même entre la curiosité, l'envie de faire croire qu'elle se fichait de lui et celle de ne pas le voir partir (parce qu'ils devaient travailler voyons...) la jeune femme entendit des bruits de placards étant ouverts et fermés sans ménagement. Bon, à ce qu'elle pouvait entendre, il était dans la cuisine. Ah ah ! Il cherchait vraiment de l'alcool. S'il savait ce qui se trouvait dans la pièce qu'il venait de quitter... Les sœurs de Eilys étaient limite alcooliques alors il y avait de quoi faire. Un sourire amusé aux lèvres, la bassiste prit une feuille de papier vierge et se mit à griffonner à son tour quelques mots perdus. « Run away baby before I put my spell on you... ». Mmmh... Pas terrible. Eilys froissa le morceau de papier et s'apprêta à le jeter avant de finalement s'arrêter dans son élan. Elle le défroissa et relit ses bouts de phrases. Quand Charles revint dans la pièce, elle s'empressa de plier le morceau de papier et de le cacher sous ses jambes sur lesquelles elle était assise par terre, à genoux.

« C’est le purgatoire ici ! Pas étonnant que tu sois devenue névrosée… » lui dit-il limite en gueulant alors qu'il entrait à nouveau. Eilys fit semblant de travailler à nouveau sans lever les yeux vers lui.
- Je suis névrosée parce que ma mère a abandonné sa famille alors que mes sœurs et moi étions toutes petites et que je souffre d'un perfectionnisme chronique. Et mes grandes sœurs sont plus immatures que toi, ce qui n'est pas peu dire, ajouta-t-elle d'un air blasé en levant les yeux vers lui quand elle dit la fin de la phrase, comme si elle parlait d'un sujet tout à fait banal. Après tout, tout le monde savait la vraie vie de Eilys puisque des biographies avaient été écrites. A l'époque il avait été difficile de répondre à des questions à propos de sa mère mais maintenant elle s'en fichait royalement, n'ayant presque plus aucun souvenir à part ceux remémorés par ses grandes sœurs. Mais Eilys faisait semblant d'apprécier, à ses yeux il n'y avait dans sa famille que Isibeal, Deirdre, son père et – elle avait un doute après les derniers évènements – Joe. Elle eu un sourire en voyant sa grimace quand il avala son thé. Pourquoi en buvait-il alors qu'il n'aimait apparemment pas ? A moins que ce soit parce que c'était celui des Weatherfall. La jeune femme le remercia dans un murmure en prenant la tasse qu'il avait eu la politesse de lui préparer. C'était anodin et pourtant ce geste eu le don de la surprendre au plus haut point. Charles pouvait vraiment se montrer plein d'attentions quand il le voulait. Notamment de frapper des gens pour la défendre ou la serrer dans ses bras pour la réconforter alors qu'elle pleurait en état de choc. Eilys reposa la tasse avec un peu trop de brutalité. Dessiner un tel portrait de Charles n'allait pas l'aider à garder les idées claires. Surtout qu'elle savait qu'il était également capable de provoquer une bagarre entre femmes dans bar et la laisser alors qu'elle était totalement ivre, montrer ses seins à la presse Moldue. Ah tout de suite, c'est plus facile de se concentrer sur son travail.
Elle n'ajouta rien d'autre et essaya elle même de faire semblant d'écrire mais son cerveau bloquait littéralement. Elle lisait les mêmes mots, refaisait les mêmes réflexions dans sa tête sans se souvenir de ce qu'elle venait de faire. Trop occupée à essayer de se concentrer elle même, Eilys ignora Charles qui balançait les boulettes de parchemin partout dans la pièce. Après tout elle aussi avait tendance à être légèrement bordélique quand elle écrivait. Elle eu néanmoins l'impression qu'il cherchait comment passer le temps et pour son plus grand malheur il trouva l'idée la plus débile du monde. Non mais sérieux, il se foutait d'elle là ?
Quand elle reçut la première boule de parchemin elle ne montra aucun signe de réaction, totalement de marbre et comme si rien ne venait de se passer. Or il recommença et à la troisième, Eilys parla d'une voix sombre et menaçante, sans pour autant lever les yeux vers lui.

- Lance moi la quatrième et je te la fais avaler par les trous de nez.

Enfin il cessa son petit jeu ridicule. Mais quel gamin. Eilys eu presque envie de rire mais s'y refusa. Elle ne riait que très rarement et savoir que Charles parvenait à l'amuser était bien trop humiliant et glorifiant pour lui pour qu'elle puisse l'admettre. La mâchoire serrée, elle ne bougea pas de sa place alors que Charles se levait à nouveau. Sérieux elle avait envie de le choper par les épaules et le forcer à rester en place plus de deux minutes. Il était tellement fatiguant. Pas étonnant qu'il n'écrive plus ses textes lui même s'il ne prenait pas même le temps d'écrire ! Exaspérée, elle ne prit pas la peine de se tourner vers lui pour voir ce qu'il allait encore trouver pour lui prendre la tête. Cependant cette fois-ci elle fut forcée d'admettre qu'il y avait du progrès. Il s'était mit au piano.
La plume de Eilys s'immobilisa au dessus de son parchemin, essayant de reconnaître la mélodie qu'il jouait avant de finalement comprendre qu'il s'apprêtait à jouer son premier single, celui qui avait littéralement propulsé les Bizzar'Sisters en haut du hit parade. Les joues se colorant doucement, Eilys senti pourtant son sang se figer dans ses veines et son souffle se couper. C'était sa mélodie, celle qui lui avait fallut le statut d'artiste. Du moins presque. Elle eu une faible sourire en se souvenant des critiques qui disaient qu'ils attendaient le second single au tournant et encore plus l'album, espérant ne pas être déçus. Dix ans plus tard, elle était toujours là, toujours aussi célèbre. Soudain elle eu un éclat de gratitude envers le monde, réalisant sa chance. Charles jouant la mélodie, les paroles de la chanson revenaient en tête à la jeune femme...

My heart burned in Salem
The one I gave to my man
I would do it again
I would even thank you
Cause now I'm over you
Have no heart to listen to

My heart burned in Salem
And I'm free again


Quand il cessa de jouer la jeune femme sursauta presque. Il y avait désormais dans la pièce une impression étrange d'intimité. Charles avait joué sa chanson, une part d'elle et devant elle, avouant alors qu'il l'avait écouté et ce, suffisamment pour la connaître par cœur. C'était touchant et perturbant.

« Elle est géniale cette chanson… »

Le ton de sa voix surprit Eilys si bien qu'elle se retourna vers lui, toujours assise par terre, la plume tenue dans sa main sans grande conviction. Elle n'en revenait pas qu'il lui ait dit ça. C'était tellement surprenant de sa part. Un peu comme l'entendre dire qu'il ne buvait pas. Eilys regarda Charles de ses yeux mélancoliques, intriguée. C'était comme être avec un épouvantard en permanence. Le chanteur ne cessait de changer d'apparence sans que l'on puisse savoir qu'elle est la vraie. Un coup il était un dragueur invétéré, un autre il acceptait d'être avec une seule femme, un autre moment il se donnait des airs de mec violent et menaçant pour finir par prendre Eilys dans ses bras et la consoler. Non mais sérieux, qui était-il ? Quand la jeune femme allait-elle enfin savoir avec qui elle se trouvait vraiment ? Et le pire dans l'histoire était qu'elle n'avait pas presque pas envie de connaître la réponse maintenant...

« Les paroles sont très niaises, c’est clair… ! » dit-il avec un éclat de rire.

Eilys eu un sourire franc. Certes on ne voyait pas ses dents mais elle souriait vraiment et pas parce qu'elle était totalement ivre ou sarcastique mais parce qu'elle était amusée, tout simplement. Charles la fit rire malgré elle et elle n'eut pas le temps de masquer sa véritable émotion que le sourire était parti tout seul.
En plus il avait raison dans un sens. C'était un peu niais pour ne pas dire beaucoup. Maintenant qu'elle avait plus de recul et d'expérience elle se demanda même comment son groupe était devenu aussi célèbre avec une telle chanson. Le regard extrêmement critique sur son propre travail, Eilys n'était pas particulièrement fière d'elle, mais bon, les chiffres étaient là... Et Charles aussi. La jeune femme baissa les yeux, les joues rouges en réalisant que dans la pièce, elle n'était peut être pas celle qui mentait le plus mal. Pourquoi se senti-t-elle touchée d'être ainsi complimentée par un artiste comme Charles qu'elle était censée mépriser il y a une semaine de ça ? Surement parce qu'elle avait apprit à le connaître et qu'elle savait désormais que bien qu'il était presque impossible de le cerner sur certains points, il était vraiment plus complexe que la presse à scandale voulait le laisser croire. Plus que lui même ne semblait le penser. Gênée, elle fuit le regard du chanteur. La pièce était désormais oppressante et la sensation d'intimité était difficile à gérer pour Eilys.
Quand elle le senti à nouveau tourner dans la pièce, la jeune femme le suivit discrètement du regard et eu encore une fois du mal à ne pas sourire en voyant son air émerveillé comme celui qu'il avait eu lorsque le serveur leur avait apporté des verres de Tequila. C'était un vrai gamin, souriant, s'extasiant pour rien alors que Eilys, elle, donnait toujours l'impression d'être blasée malgré elle. Elle ressentait les choses, elle ne les exprimait pas avec son visage c'est tout.

« Oh, un violon ! » s'émerveilla-t-il.
- Tu sais en jouer ? demanda Eilys toujours assise au même endroit. Cependant elle eu une réponse plus que convaincante. Charles jouait comme un troll. La sorcière grimaça – c'est fou ce qu'elle le faisait depuis qu'elle le connaissait – en entendant le crime musical qu'il était en train de commettre.

Après avoir résisté un temps trop long, Charles se décida enfin à retourner à sa place et à essayer d'écrire mais comme Eilys s'y attendait il ne fit rien. La jeune femme avait les yeux sur ses morceaux de papiers avant de sentir un regard peser sur elle. La bassiste releva lentement la tête et fixa Charles à son tour, s'attendant à ce qu'il lui dise quelque chose. Mais ce dernier se contenta de rester silencieux sans la quitter des yeux, la faisant rougir malgré lui. Il le faisait exprès, elle en était certaine. Pourtant Eilys ne put s'empêcher de ressentir un élan de tristesse pour le chanteur. Il n'écrivait plus. L'inspiration l'avait abandonné et il n'avait plus de muse. Eilys eu mal pour lui et eu peur qu'un jour, elle puisse se retrouver à sa place, souffrant de la même malédiction. C'était tellement cruel qu'elle en aurait presque pleuré sur le coup. Aucun artiste aussi talentueux ne mérite d'être abandonné ainsi par l'inspiration, pas même Emrys.

- Quoi ? fini-t-elle par demander d'un air blasé.

Pour toute réponse, Charles prit sa guitare et se mit à jouer une mélodie en boucle. Eilys leva les yeux au ciel et hocha lentement la tête de gauche à droite, exaspérée. Cependant elle prit soin de bien écouter la chanson. Les accords manquaient encore de profondeur mais c'était un bon début, très bon même. L'air se retenait vite et avec ce qu'il fallait de batterie et de basse on pouvait aboutir à un morceau rock digne de ce nom et pourquoi pas, à un tube ?
Le chanteur se mit à murmurer quelques paroles sans sens et attira l'attention de Eilys qui leva à nouveau les yeux vers lui. Quand il les rouvrit, elle ne détourna pas le regard, attendant simplement la suite. Elle n'avait pas l'air de ceux qui s'attendait à quelque chose de formidable ou de nul, mais donnait l'impression qu'elle se contenterait du minimum du moment que c'était fait avec le meilleur de sois même. De son regard mélancolique, elle attendit.

Cause I cannot stand still
I can’t be this unsturdy
This cannot be happening

This is over my head
But underneath my feet
Cause by tomorrow morning I'll have this thing beat
And everything will be back to the way that it was
I wish that it was just that easy

Ok ,il fallait l'admettre. Sur ce coup là il l'avait carrément impressionnée. Les paroles étaient venues avec un tel naturel qu'elle aurait put croire qu'il les avait déjà écrites si le chanteur n'avait pas saisit de quoi les noter sur un morceau de parchemin. Eh bien... Il avait fait un sacré progrès !Eilys elle même n'en revenait pas. Il semblait sur la bonne voix et presque immédiatement elle eu envie d'en avoir plus, de travailler la mélodie encore, de saisir la perche que lui tendait l'inspiration.
Alors que la sorcière était déjà prête à écouter la suite ou déjà travailler ce qu'il avait déjà en main, elle le vit se lever, mettre le papier dans sa poche, se foutre une paire de petites claques et soupirer.

« Je crois que je vais m’arrêter pour aujourd’hui. » lui dit-il finalement.

Non... Non ! Il n'avait pas le droit de faire ça, pas maintenant ! Il était sur la bonne voix et il voulait abandonner ? Impossible, Eilys ne le laisserait pas faire, elle avait bien trop envie de travailler sur la chanson pour ça. Elle n'était d'ailleurs pas passionnée de musique pour rien. Le jeune homme se rendait déjà vers la porte que la jeune femme se leva brusquement, sachant comment le retenir alors qu'il avait manqué de cracher son thé par terre.

« Par pitié, la prochaine fois que je viens, amène de l’alcool, je ne supporte pas le thé. Et puis, ça m'aidera à écrire des choses qui ont un sens, regarde la chanson que toi tu as écrite la dernière fois... » demanda-t- il en parlant à nouveau d'un sujet épineux.
- Oublies cette chanson, tu veux ? dit Eilys en serrant des dents et se relevant. Elle avait mal aux jambes à force d'être assise par terre. Et je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas d'alcool ici...

La sorcière tourna les talons et alla devant un imposant meuble dont la partie supérieure était une étagère où se trouvaient tous les prix remportés par les filles – du moins ceux qui n'étaient pas à la maison de disque – mais dont la partie inférieure était deux portes de placard. Eilys se pencha en avant, dos à Charles et l'ouvrit, dévoilant une impressionnante collection d'alcool et des verres de différentes formes. La jeune femme se mit légèrement sur le côté et se tourna vers Charles.

- Ce n'est pas parce que je ne bois pas que mes sœurs aussi... Reste ce soir.

Eilys ne releva pas le fait que la fin de sa phrase fut suspendue dans l'air. Par « reste ce soir » elle entendait pour travailler et ne l'avait pas dit parce qu'elle trouvait ça évident, mais maintenant que la phrase avait été prononcée à voix haute, elle se rendit compte que sa véritable et inconsciente envie s'était peu être dévoilée malgré elle. Pour mettre fin au malaise, Eilys retourna du côté de la table, saisit un pouf qu'elle poussa jusqu'au piano avant de s'asseoir devant l'instrument.

- Sers-toi et viens travailler, lui dit-elle en jetant un regard à Charles puis au pouf près d'elle. Une muse est avec toi ce soir et je vais tout faire pour qu'elle reste à ton épaule. lui dit Eilys avec un faible sourire encourageant.





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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 16:25

    Le moment qui avait suivit sa chanson, Emrys s’était réellement sentit mal à l’aise, assez pour avoir envie de partir d’ici au plus tôt et aller boire un coup pour se changer les idées. C’était comme s’il avait eut l’impression d’être victime d’une crise d’Eilysisme aigue et il n’y tenait vraiment pas… ! Ce fut surement pour ça qu’il s’était relevé aussi vite qu’il s’était laissé tombé quelques minutes auparavant, se dirigeant vers la sortie de la salle après avoir récupéré ses affaires et dit bonsoir à la jeune femme. Il ne s’était pas attendu à rencontrer la moindre résistance, partant du principe que s’il y avait bien un point sur lequel ils étaient bien d’accord, c’était sur leur désir mutuel de passer le moins possible de temps ensemble. Mais de toute évidence, il avait eut tort, il le comprit en entendant la voix de la jeune bassiste l’arrêter en plein élan. Quoi ? Elle voulait travailler ? Oh non par pitié… !

    C’était carrément déloyal ça ! Elle n’avait pas le droit de lui avouer maintenant qu’il y avait de l’alcool dans cette pièce. Il se retourna vivement, le regard à la fois intéressé et méfiant. Il se rapprocha et se mit à examiner les expressions de la jeune femme sous tous les angles, comme pour vérifier qu’elle n’était pas entrain de lui mentir pour essayer de le faire rester. D’ailleurs, il ne voyait toujours pas pourquoi elle voulait qu’il reste, ils pourraient travailler un autre jour et en plus, il estimait en avoir déjà largement assez fait pour ce soir-là… Il avait réussit à écrire un bon couplet là, c’était probablement mieux que tout ce qu’il avait réussit à faire ces derniers mois, réunis, elle n’allait pas lui demander la lune tout de suite non plus, non ?

    « Ah vraiment ? De l’alcool hein ? » Dit comme ça on aurait vraiment crut qu’il était alcoolique et qu’il avait réellement besoin de sa dose. Bon, au final il n’en était pas si loin. Comme indication sur son départ ou pas, il s’alluma une cigarette en attendant que la jeune femme lui montre sa caverne d’Ali Baba. Si elle lui avait menti juste pour le retenir par contre, elle allait le payer cher, elle l’avait déjà privé de sexe ce soir, elle n’allait pas en plus lui faire croire qu’il y avait de l’alcool pour ensuite lui avouer qu’elle avait menti, sinon il allait commettre un meurtre…

    Il se rapprocha légèrement quand la jeune femme ouvrit l’espèce de placard qui protégeait le mini-bar et fut rassuré, déjà elle n’avait pas menti. Tiens, Emrys commençait à se dire qu’il n’avait juste pas rencontré la bonne des trois Bizarr’Sisters, il était sur qu’il se serait bien mieux entendu avec les deux sœurs d’Eilys, mais Joe devait avoir un véritable sens du sadisme… Ou de la logique vu qu’il n’y avait qu’Eilys qui aurait pu l’aider. Emrys, quant à lui, préférait voir ça comme une preuve de sadisme pure et dure. Le jeune homme ne regarda même pas la jeune femme aller chercher un pouf et l’installer près piano et se contenta de s’accroupir à hauteur du mini-bar pour chercher ce qu’il allait bien pouvoir prendre ce soir, sa cigarette toujours allumée à la bouche.

    Il fit un simple geste de la main en direction d’Eilys, sans prendre la peine de la regarder, pour lui faire comprendre qu’il n’en avait strictement rien à foutre et qu’il voulait qu’elle se taise, tout en disant d’un air absent et particulièrement pas intéressé : « Ouais, ouais, attends… ». Il aurait tout aussi bien pu lui dire « tais-toi, ça m’intéresse pas », ça aurait probablement fait exactement le même effet, ou en tout cas c’était le même effet qu’il aurait voulu produire. Il posa ses genoux au sol et enfouit littéralement sa tête dans le placard – il était profond dis donc, intéressant… ! – pour voir toutes les bouteilles, verres et alcools différents qui étaient désormais entièrement à sa disposition – du moins il le voyait comme ça. Il écrasa sa cigarette dans un cendrier qu’il avait fait trainer un peu plus loin et sortit la tête du placard avec deux bouteilles, une dans chaque main. La première était une grand format de Whisky pur Feu et l’autre était de la Tequila spécialement moldue. Avec ça, c’était clair, il allait réussir à égayer sa soirée, probablement au plus grand dam de la jeune bassiste. Après tout, encore une fois, c’était elle qui lui avait proposé. Elle aurait pu le laisser partir se saouler chez lui, mais non, elle l’avait retenu, maintenant elle n’allait pas se plaindre, sinon ça allait encore finir en dispute.

    Tout content, il posa les bouteilles sur la table basse et remplit sa tasse, il commença par le whisky pur feu, il remplit sa tasse à moitié et la but cul-sec, juste histoire de faire passer le goût du thé et de « nettoyer » la tasse. Quand Emrys buvait, il n’y allait jamais avec le dos de la cuiller, ou en l’occurrence, avec un dé à coudre ou un verre à shot. Et après, on se demandait pourquoi il tenait aussi bien l’alcool. Finalement, il re-remplit son verre entièrement avec du whisky pur feu et s’approcha du piano. Il posa sa tasse sur l’instrument avant de s’affaler dans le pouf aux côtés d’Eilys. Il leva le regard vers elle, de toute évidence elle ne s’était pas attendue à ce qu’il ait une telle descente dés le début, mais encore une fois, c’était son idée de génie, elle n’avait qu’à assumer.

    « Bon, on y va ou bien ? » Ah oui, Eilys allait aussi avoir l’occasion de comprendre qu’Emrys devenait encore plus gamin immature et insupportable quand il avait but, il n’essayait généralement même plus de se contrôler. Ça faisait souvent ressortir en lui l’adolescent colérique qu’il avait été un jour et il perdait alors tout son flegme et aussi, il fallait le dire, une petite partie de son charme. C’était comme si le Emrys tellement intriguant perdait à chaque fois de son mystère. N’attendant même pas sa réponse il se releva et but une longue gorgée de whisky pur feu. Il sentait déjà l’alcool lui brûler la gorge et lui réchauffer le cœur et il avait déjà oublié quasiment tout ce qui s’était passé avant, comme l’incident de la chanson… Enfin, il ne l’avait pas oublié, mais au moins, il n’y pensait plus pour l’instant. Il resta finalement debout, légèrement accoudé au piano, tandis que la jeune femme se mettait à jouer l’air qu’elle avait retenu de la chanson de tout à l’heure. Emrys fit la moue en réentendant cette chanson et commenta d’un air totalement gamin :

    « Oh non par pitié pas cette chanson… Chantons l’autre plutôt. Tu sais ‘with a taste of your lips’… ! » Décidément, il n’allait jamais la lâcher cette chanson, mais elle l’éclatait tellement à cause du souvenir qui y restait attaché qu’il était certain de ne jamais s’en lasser. En attendant, il n’avait aucunement envie d’entendre encore la chanson qu’il avait chanté tout à l’heure, elle était bien trop personnelle et gênante et Emrys ne voulait pas la chanter ni la travailler devant Eilys. Il but une nouvelle gorgée de Whisky pur Feu, prit la main de la jeune femme pour l’obliger à se relever également et referma le piano sans lui demander son avis. Il finit ce qu’il restait de sa tasse cul-sec et alla ouvrir la bouteille de Tequila. Il ne prit pas la peine de se servir et but directement à la bouteille, sans se soucier le moins du monde de ce que la jeune artiste allait encore pouvoir trouver à redire. Fouillant dans les poches de son jean, il en ressortit les paroles de la chanson qu’Eilys détestant tant, et souriant largement, il se remit à la chanter, entre deux gorgées de Tequila. Jamais il n’avait but autant en un si court laps de temps et il se sentait lui-même partir. La fatigue s’ajoutant au tout, il n’eut bientôt même plus conscience d’exister.

    Il posa la bouteille sur la table basse – il l’avait bien entamé, inutile de le dire – tout en continuant à chanter quand Eilys s’approcha de lui pour lui prendre le papier des mains. « Non, non, pas touche ! » Se contenta-t-il de dire en planquant le papier derrière son dos et en empêchant Eilys d’y toucher. Finalement, alors qu’elle n’abandonnait pas la partie, il fit le tour de la table basse pour prendre un peu d’avance et sortit en courant de la pièce, se dirigeant comme un réflexe malheureux, vers la chambre de la jeune femme. Il se jeta sur le lit et alla se cacher sous les couvertures, enfin se cacher… C’était un bien grand mot vu qu’il avait laissé sa tête dépasser pour qu’elle le trouve. Il lui lança un sourire volontairement charmeur – et un peu raté vu qu’il n’avait plus exactement tout ses esprits. Il se releva dans le lit en la voyant arriver et lui tira la langue. Visiblement la volonté de récupérer les paroles de la chanson avait surpassé la timidité maladive d’Eilys puisqu’elle grimpa à son tour sur le lit pour essayer de récupérer le morceau de parchemin. Emrys en profita pour attraper la jeune femme et l’entourer de ses bras de manière à quasiment l’empêcher de bouger. Ah oui, on ne vous l’avait jamais dit ? Emrys avait tendance à être très câlin quand il avait trop bu, surtout ce soir là bizarrement. Il se laissa retomber sur le lit sur le flanc, gardant Eilys de dos contre lui et soupira, soudainement terriblement fatigué. Le contrecoup de sa journée et de l’alcool avait frappé et à peine une minute après qu’il ait prit la jeune femme dans ses bras, il s’endormit…

    * * *

    Quand il se réveilla le lendemain, il ne s’étonna pas d’être dans le même lit que la jeune femme. Ça lui était déjà arrivé tellement souvent… Sauf que là, il se souvenait de la soirée de la veille et savait aussi qu’il ne s’était rien passé. Il s’était contenté de faire comme s’il ne s’était rien passé, totalement indifférent au fait qu’ils avaient dormi ensemble, alors que la jeune femme ne cessait apparemment de paniquer et de se poser des questions idiotes. Le contraste était encore une fois frappant, mais Emrys n’y pouvait rien, il s’en foutait royalement. Ok, ils avaient dormit ensemble, c’était pas la mort, en plus, il ne pouvait pas dire pour elle, mais il avait bien dormi, alors ça ne le gênait pas.

    * * *

    Quelques jours plus tard, ils étaient tous les deux de retour chez les Weatherfall après plusieurs soirs de suite passés chez Emrys. Depuis cette fameuse nuit, ils avaient plus ou moins dormis dans le même lit, en fait, c’était comme une habitude qu’ils avaient prises, comme la plus naturelle du monde. Emrys n’était même pas capable de se souvenir dans quelle circonstance c’était arrivé à la deuxième fois, mais dans tous les cas, c’était arrivé, et ça n’avait pas grande importance. Il ne s’était jamais rien passé et puis, ce n’était pas désagréable de ne plus dormir tout seul, même Emrys devait l’admettre. Car oui, il ne ‘fréquentait’ plus Laura. La jeune femme était partie, soit disant qu’elle voyait bien ce qu’il se passait et qu’elle ne voulait pas avoir à assister à ça. Eilys avait semblé comprendre mais Emrys pas du tout, les femmes avaient toujours été une énigme plus qu’autre chose pour lui.

    Ce matin là, il se réveilla en premier et se rendit dans la cuisine, en pantalon de pyjama et torse nu, comme depuis quelques jours, et commença à préparer le petit déjeuner d’un air machinal à l’aide de sa baguette. Il continuait à siffloter l’air de la chanson qu’avait écrite Eilys le soir même de leur rencontre, sans même s’en rendre compte. Le temps que l’eau du thé d’Eilys bout et que son café à lui ne finisse de se préparer, il alla chercher les journaux sur le paillasson. Il jeta son magazine à Eilys qui venait de faire son entrée dans la pièce et lui tendit les pages de la Gazette du Sorcier qu’elle préférait, se gardant la rubrique sport, jeux et BDs. Ce ne fut que quand il entendit Eilys manquant de s’étouffer dans son thé et d’en recracher partout sur sa chemise de nuit qu’il se douta que quelque chose n’allait pas, mais à peine eut-il le temps d’ouvrir la bouche que la porte de l’appartement s’ouvrait elle aussi à la volée, laissant apparaitre Joe, ainsi que Mary son assistante. Emrys les regarda entrer d’un air totalement indifférent, tapotant négligemment le dos d’Eilys tandis qu’elle semblait bel et bien s’étouffer, déclarant joyeusement :

    « Bonjour, que nous vaut cet honneur ? » Il but une gorgée de café et pour toute réponse, Joe lui balança l’article qui faisait la une de la Gazette du sorcier. Continuant à boire d’un air parfaitement tranquille, il lut et ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi ils paraissaient tous aussi énervés et tendus. La première page du fameux journal était intitulé « Emrys & Eilys, l’arnaque du siècle ? ». Il lut les premières lignes de l’article, qui disait grosso merdo que personne n’y avait jamais cru et que les déclarations d’une certaine miss L. de la veille avaient fait grand remous dans le monde des people. Emrys regarda la photo plus en détail et remarqua effectivement que la jeune femme qui cachait son visage aux photographes semblait bien être Laura. Il haussa les épaules, totalement indifférent, comme d’habitude, à ce qu’il se passait autour de lui. « Et ? »

    « ET ?! Mais c’est la catastrophe interplanétaire ? On est tous foutus !! Si jamais la presse commence à y croire mais c’est la fin des haricots ! Tu ne comprends pas Emrys ?! Oh je vous jure que cette Laurene ou je sais plus trop quoi je vais la tuer de mes propres mains ! »

    Emrys se contenta de soupirer en regardant son manager continuer à s’énerver comme ça et jeta un coup d’œil vers Eilys pour voir si elle aussi s’apprêtait à exploser. De toute évidence en tout cas, ça lui avait foutu un coup. Il se tourna alors vers Joe, après avoir bu une gorgée de café, comme si rien n’avait changé pour lui dans les cinq dernières minutes.

    « Ecoute Joe, t’es sympa, mais c’était ton idée à la con à la base je te rappelle alors tu vas rien faire du tout. En plus tout le monde sait que tout ce qui est écrit dans ce journal ces derniers temps est un ramassis de connerie. Calme-toi, prends un verre d’eau, respire un grand coup et surtout, arrête de hurler j’ai déjà la tête au carré là… » Faisant comme chez lui, il se servit de sa baguette pour amener deux verres jusqu’à lui et les remplit d’eau, un pour Joe et l’autre pour Mary. Il recommença ensuite à boire son café de la manière la plus ordinaire du monde. Tout ce battage médiatique, ça ne l’atteignait pas et franchement, que Laura ait craché un bout du morceau à la presse, ça ne l’étonnait que moyennement. A lui, il lui avait fallut seulement une heure pour comprendre qu’en la faisant boire un peu, on pouvait obtenir n’importe quoi d’elle, alors à des journalistes sans scrupules, ça avait probablement prit seulement 5 minutes…
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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 18:33






Non mais quelle idée débile elle avait eu là. Eilys les collectionnait ces derniers temps, surtout lorsqu'elles concernaient Charles. Lui donner de l'alcool... Ou plutôt comment le rendre encore plus insupportable que jamais. La jeune femme s'était alors vu incapable de travailler au fur et à mesure qu'il buvait, devenant justement à chaque fois plus imbuvable ! Le pire fut quand il refusa de chanter sa nouvelle chanson pour encore remettre une couche de malaise en évoquant celle que Eilys avait écrite à cause de lui. Sérieusement, il allait la lâcher un jour avec ça ? Malgré elle, alors qu'elle n'avait pas but une goûte d'alcool, la jeune femme fut forcée de rentrer dans son jeu et se mit à lui courir après dans la pièce des instruments mais aussi finalement, dans le reste de l'appartement. Elle le « retrouva » - oui parce qu'il était pas vraiment caché, hein ! - sous ses couvertures dans son lit. En voyant son air particulièrement débile, la sorcière eu un éclat de rire malgré elle. Heureusement qu'il n'était pas en état d'affirmer clairement le lendemain qu'elle avait rit. Il avait l'air d'un imbécile heureux sur le coup et Eilys aurait put s'énerver de se dire que c'était parce qu'il savait qu'il la poussait à bout justement qu'il était si débordant de joie, mais elle le connaissait trop désormais pour s'en formaliser. Décidée à lui reprendre les paroles, elle sauta sur son lit et tenta vainement de reprendre le dessus sur le chanteur. Cependant, même ivre il restait plus fort qu'elle et ce fut pourquoi il parvint à la bloquer et l'allonger sur le flanc. Eilys tenta de se débattre mais elle réalisa qu'il n'avait plus envie de jouer (wtf ?!), trop fatigué. La jeune femme resta un moment sans bouger, les yeux grands ouverts à attendre qu'il réagisse mais Charles était bel et bien endormit, la bassiste dans ses bras...


* * *


Elle s'était encore endormie avec ses fringues sur le dos. Il allait falloir qu'elle arrête de faire ça. Mais le pire fut qu'en plus de sa robe en mousseline, elle s'était endormie avec Charles. Elle lui avait à peine adressé la parole, trop honteuse pour oser dire quelque chose à propos de la nuit précédente. Certes rien ne s'était passé entre eux mais c'était déjà beaucoup ou pas assez pour un homme comme lui. Et dire que Eilys était surement la seule femme avec qui il ait passé autant de nuits sans la toucher. C'était presque honteux. Du moins assez inquiétant pour forcer la musicienne à se poser des questions sur sa capacité à séduire...


* * *


Ça devenait inquiétant quand même. Depuis le soir où Laura était partie sans toucher Charles, lui et Eilys n'avaient pas passés une nuit sans dormir dans les bras de l'autre. Comment c'était arrivé le deuxième soir ? Elle ne s'en souvenait plus. Tout ce qu'elle savait était que désormais, c'était presque automatique voire totalement. Si l'un disait « je vais me coucher », l'autre suivait instinctivement. Du jamais vu. Et encore moins lorsque l'on sait comment a débuté la relation de Charlys.
Pourtant même Eilys et sa timidité naturelle ne firent aucun commentaire sur la situation actuelle. C'était en réalité plutôt agréable. Charles était vraiment adorable (WTF ?!). S'ils s'endormaient éloignés l'un de l'autre, la musicienne se réveillait toujours blottie contre lui, en général le visage enfouit dans son cou, refusant d'admettre qu'en réalité elle en adorait l'odeur. Leur relation était totalement platonique et toujours plus complice bien qu'ils n'aient pas peur de se faire des (gentilles) crasses pour se taquiner. Par contre Eilys n'était toujours pas parvenue à convaincre Charles de travailler sur sa nouvelle chanson, du moins en sa présence.
Ce matin là ils étaient à nouveau chez les Weatherfall. Isibeal et Deirdre avaient encore découché, tellement plus fêtardes que Eilys. Charles était en train de préparer le petit déjeuner comme chaque matin depuis qu'ils « vivaient » ensemble. La jeune femme avait été amusée de lui faire remarquer que même s'ils se couchaient tard, désormais le chanteur était debout vers les coups de dix heures, reprenant au fur et à mesure un rythme de vie normal, plus stable. Dix heures, c'était pas la mort...
Eilys était dans sa salle de bain en train de laver son visage pendant ce temps, vêtue d'une petite robe blanche en mousseline lui donnant des airs d'ange (qu'elle n'était pas, loin de là) et qu'elle mettait pour dormir. C'est fou les progrès qu'elle avait fait en un peu plus de deux semaines ! Avant de connaître Charles elle aurait à peine supporté qu'il ne la regarde trop longtemps dans les yeux alors que maintenant elle était parfaitement à l'aise avec le fait de dormir dans une petite robe et ce, dans ses bras également. Le cancer Emrys se propageait en elle chaque jour un peu plus mais elle ne pouvait pas vraiment se plaindre. Après tout, c'était agréable. Et depuis qu'elle dormait avec lui, la sorcière dormait vraiment. Dans le sens où son cerveau n'était pas simplement sur pause et ne revoyait plus ce qu'elle devait faire, ce qu'elle avait mal fait etc... Elle se reposait, se détendait.
Quand elle passa dans la cuisine sortir les jus de fruits et viennoiseries françaises, elle leva les yeux au ciel, entendant que Charles sifflotait encore sa mélodie maudite, ne faisant même plus attention à sa nudité puisqu'elle avait dormit contre son torse nu de toute manière. Mais pourquoi il y tenait tellement à cette chanson ?! Ce n'était même pas sa meilleure et encore moins sa plus profonde, au contraire. Tout ça pour l'énerver, elle en était certaine...
Alors qu'elle s'installait à la table de la salle à manger, Charles alla comme tous les matins désormais chercher les journaux devant la porte. Il lui balança son magazine tout en prenant soin de garder les pages qui lui plaisaient. Eilys ne se formalisa pas, après tout, se jeter des objets à la figure était la seule chose qu'il leur restait pour faire encore croire qu'ils ne s'appréciaient pas vraiment. Même Eilys avait de plus en plus de mal à l'admettre alors... Sans prendre la peine de le remercier mais en lui adressant une grimace gentille, la jeune femme se mit à lire les gros titres tout en portant sa tasse à ses lèvres. Grave erreur. Il ne lui fallut que deux minutes pour voir un article déroutant. Une seconde plus tard, elle recrachait sa boisson et manquait de s'étouffer. Au même instant, la porte de l'appartement s'ouvrit à la volée, laissant apparaître Joe et Mary apparemment dans tous leurs états. A cet instant ils étaient les dernières personnes que la musicienne avait envie de voir. Charles eu la délicatesse de lui tapoter le dos bien que ça manquait de conviction. Au moins, il faisait semblant, c'était déjà ça.

« Bonjour, que nous vaut cet honneur ? » déclara-t-il joyeusement loin de deviner la catastrophe qui était en train de se passer. Eilys, quant à elle, était devenue blanche comme un linge. Joe lui lança l'article en question et le chanteur put enfin le lire. « Et ? » demanda-t-il en haussant les épaules. Eilys leva les yeux au ciel et mit une main sur son front, exaspérée par un tel détachement. Franchement, elle était pas vraiment surprise, ni même en colère en fait. Simplement épuisée. Terriblement épuisée par toute cette histoire. Elle aurait voulu tout casser mais n'en avait même plus la force, ni l'envie tout compte fait. A quoi bon ?
« ET ?! Mais c’est la catastrophe interplanétaire ? On est tous foutus !! Si jamais la presse commence à y croire mais c’est la fin des haricots ! Tu ne comprends pas Emrys ?! Oh je vous jure que cette Laurene ou je sais plus trop quoi je vais la tuer de mes propres mains ! » s'emporta Joe avec Mary derrière lui pour hocher la tête avec vigueur. Son téléphone portable ne cessait de sonner et elle écrivait rapidement sur son agenda.
Quand Charles tourna les yeux vers Eilys, cette dernière se contenta de fixer le journal, faisant semblant de lire l'article pour ne pas devoir prendre part à la conversation, le visage toujours aussi pale.
« Ecoute Joe, t’es sympa, mais c’était ton idée à la con à la base je te rappelle alors tu vas rien faire du tout. En plus tout le monde sait que tout ce qui est écrit dans ce journal ces derniers temps est un ramassis de connerie. Calme-toi, prends un verre d’eau, respire un grand coup et surtout, arrête de hurler j’ai déjà la tête au carré là… »
- Emrys ! Tu n'as pas l'air de comprendre..., commença Joe mais Eilys lui coupa la parole d'une voix à nouveau grave et redoutable, comme à chaque fois qu'elle voulait prendre les choses en main.
- Non Joe, c'est toi qui n'as pas comprit. Je t'interdis de prendre la moindre initiative et de contacter la presse. Je m'en occupe.
- Mais Ely..., essaya-t-il de commencer à nouveau mais la jeune femme lui coupa encore la parole d'une voix d'un calme qui n'annonçait rien de bon tout en se levant.
- Je suis d'accord avec Emrys. Ne fais rien.

Il y eu un lourd silence pendant lequel tout le monde semblait choqué que Eilys affirme aussi clairement et naturellement être d'accord avec Charles. Le jour de leur rencontre, ça lui aurait coûté un bras. Mais dans ce cas elle ne pouvait pas le nier, il avait raison un point c'est tout. Joe avait l'interdiction formelle de ne rien faire, Eilys elle même allait devoir arranger la situation. Pour l'instant, elle était surtout à bout.

- Laissez-nous, ordonna-t-elle avec douceur et fermeté, mais surtout lassitude.

Mary et Joe la regardèrent comme s'ils ne la reconnaissaient pas. Joe sembla vouloir insister mais Mary mit une main sur son épaule lui faisant comprendre que c'était inutile. Quand Eilys décidait de quelque chose, il était très difficile de la faire revenir sur son opinion, encore plus lorsqu'il s'agissait du groupe.
La musicienne n'attendit pas que les deux autres soient partis pour elle même quitter la pièce d'un pas légèrement traînant qui n'indiquait rien de bon. Elle avait l'impression de fonctionner au ralenti, comme si les informations allaient jusqu'à son cerveau avec une lenteur affolante. Laura avait parlé. Les journalistes, les fans allaient demander des explications, se sentir trahis. C'était pire que tout. Rien que d'imaginer ce qui l'attendait, Eilys se senti plus épuisée que jamais. La sorcière poussa la porte de sa chambre du pied mais pas assez fort pour la fermer et se laissa tomber sur son lit, sur le flanc, les jambes légèrement repliées sur elle même. Il fallait qu'elle se décide, qu'elle agisse. Que faire ? Dire la vérité pure et simple ou s'enfoncer dans son mensonge ? Fatiguée, elle ferma les yeux sans pour autant s'endormir, se contentant de sentir doucement le parfum qui se trouvait sur l'oreiller et qui ces derniers temps était devenu familier.
Elle ne sut quand Joe et Mary quittèrent l'appartement et encore moins combien de temps après Charles vint la rejoindre dans la chambre. Tout ce qu'elle sut fut qu'elle ne bougea pas tandis qu'il entrait dans cette pièce qui lui appartenait désormais, où il avait passé tellement de nuits. Elle fut encore moins surprise de le sentir monter sur le lit également et se mettre face à elle. Eilys releva doucement le visage afin de voir celui du jeune homme. Elle ne pleurait pas mais son regard était plus mélancolique que jamais. Elle ne sut pas vraiment pourquoi mais à cet instant il lui parut tout à fait naturel de se rapprocher de Charles et de se blottir contre lui avant d'enfouir son visage dans son cou, toujours sans un mot. Il n'y avait rien à dire dans le fond. Un drame de plus. Une nouvelle galère qui leur tombait dessus sans qu'ils n'aient rien demandé. Au moins cette fois-ci, Eilys trouva du réconfort auprès de Charles et non une envie de le tuer comme le premier matin. Dans ses bras, elle ferma à nouveau les yeux et respira profondément. C'était peut être parce qu'ils dormaient ainsi qu'il n'y avait rien de gênant car une fois debout, en dehors de la chambre, leur chambre, Eilys se voyait mal ne serait-ce que prendre volontairement la main de Charles. Il y avait dans cette pièce un sentiment de sécurité et d'intimité agréable et rassurant.

- Ils sont partis ? demanda-t-elle en reculant légèrement afin de pouvoir regarder Charles dans les yeux. Au moins on ne les aura plus dans les pâtes. Je ne supporte plus les idées foireuses de Joe..., ajouta-t-elle avec un soupire.

Elle resta un instant sans bouger et à simplement regarder dans le vide, un peu au dessus de l'épaule de Charles, tâchant de prendre la meilleure décision qui soit. Elle devait penser à sa carrière et son image. Pour ça, elle allait devoir trouver de quoi crédibiliser son faux couple avec le chanteur. En plus elle trouvait ça plutôt injuste maintenant qu'ils agissaient vraiment comme tel sauf qu'il ne se passait rien de physique entre eux. Avec un sursaut, Eilys réalisa que Charles n'avait pas touché une femme depuis plus d'une semaine. Surement son plus grand record...

- Emrys, commença la jeune femme en tournant brusquement le regard vers le jeune homme. Elle avait prit sa décision. Je vais avoir besoin de toi sur ce coup là. Sortons. Prouvons à la presse qu'on est un vrai couple ! poursuivit-elle maintenant assise sur les genoux, les mains à plat devant elle et légèrement penchée vers Charles. C'est vrai quoi ! On passe nos journées ensemble, on dort ensemble, on vit presque ensemble. C'est pas parce qu'on..., elle rougit tout de même et baissa les yeux avant de continuer. Enfin ! Je crois qu'il est temps de nous montrer un peu aux photographes en public.

Sans attendre de réponse, la jeune femme descendit du lit et se rendit dans son dressing où elle se perdit pendant dix bonnes minutes, cherchant quoi mettre. Elle ressorti vêtue d'une robe de chambre et sa tenue du jour dans les mains. Une veste courte et noire d'aspect militaire avec de jolis boutons dorés et une simple robe noire moulante et courte.

- Tu peux utiliser ma salle de bain, je vais prendre celle de Isy. Je crois qu'il est temps pour nous d'avoir notre premier rendez-vous.

Eilys rougit à nouveau malgré elle et quitta la chambre pour laisser Charles se préparer.




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MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 20:11

    Emrys avait beau essayer de voir ce qu’il y avait de grave dans ce qui se passait ce matin, il n’y arrivait pas. Pour lui, toutes ces histoires n’avaient aucun intérêt, aucune importance, ça glissait sur lui comme un rocher trop poli. Ça concernait les journalistes, les attachés de presse à la limite et l’opinion publique, mais tout ça, il s’en foutait strictement. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre à lui que les gens se demandent s’ils étaient vraiment en couple hein ? Ce n’était pas ça qui allait changer quoi que ce soit à la réalité et l’attention du public, Emrys y était habitué depuis longtemps désormais pour s’en préoccuper plus que du menu de son déjeuner… En revanche, ce qui le fit réagir, ce fut d’entendre Eilys dire qu’elle était d’accord avec lui. Il faillit même en lâcher sa tasse et il crut pendant un moment que Joe allait s’évanouir. Il se tourna vers la jeune folle, la regardant l’espace d’une seconde comme si elle était devenue complètement folle. Il faillit sortir « je sais qu’on a passé pas mal de temps ensemble ces derniers jours mais quand même, là tu vas trop loin… » Mais il n’en fit rien et se contenta de la regarder se lever et partir dans sa chambre.

    Il but une nouvelle gorgée de son café d’un air toujours plus indifférent, qui, il le savait, avait le don d’énerver Joe. Il l’écouta s’énerver sur son assistante qui, selon lui, faisait toujours tout de travers. Il n’allait quand même pas trouver le moyen de lui mettre ça sur le dos aussi alors que c’était son idée foireuse quand même ? Il lui lança un regard qui en disait long tout en continuait son petit déjeuner comme si de rien n’était. A vrai dire, la décontraction et l’aisance dont il faisait preuve étaient assez impressionnantes si on tenait compte du fait qu’il prenait son petit déjeuner chez une femme qui était partie broyer du noir dans sa chambre, avec son manager et son assistante qui gueulaient à côté à cause d’une crise censée être internationale à propos de lui… Et lui, il s’en foutait, il buvait son café. Finalement, après deux minutes à entendre Joe brailler, il se leva, levant les yeux au ciel et força les deux autres personnes dans le salon à s’en aller.

    « Allez, allez, dehors, on vous tiendra au courant, c’est ça, bye… » Il referma la porte derrière Joe & Mary et retourna s’asseoir devant son bol de café quasiment vide désormais. Il jeta un coup d’œil vers la porte encore entrouverte de la jeune femme et finit sa boisson. Il soupira, passa sa main dans ses cheveux et se dirigea vers la fameuse chambre. Il poussa doucement la porte et alla s’allonger sur le lit à côté d’Eilys, sans dire un mot. Il ne savait même pas pourquoi il faisait ça, à vrai dire il n’avait même aucune idée de pourquoi il avait dormi avec elle ces derniers jours, c’était comme s’ils étaient un peu dans une bulle totalement séparée du reste du monde ces derniers temps, et il appréciait ça, tout bêtement. Il ne s’était pas posée la moindre question et n’allait certainement pas commencé. Il y a quelques semaines, elle aurait commencé à bouder comme ça qu’il l’aurait laissé crever toute seule et serait partie sans rien faire, mais là, il avait eut envie de venir la voir, alors il l’avait fait, point final. Encore plus particulièrement dans cette pièce, il avait véritablement l’impression que tout ce qui se passait était incompréhensible et surtout agréable. Au fil des jours, c’était devenu la pièce de l’appartement où ils faisaient un peu ce qu’ils voulaient et où ils trouvaient surtout tous les deux bizarrement leur compte.

    Il la laissa faire quand elle vint poser sa tête dans son cou, il avait l’habitude, c’était généralement aussi comme ça qu’elle s’endormait. Il ne se rendit compte qu’à ce moment là qu’il n’avait même pas prit la peine de se rhabiller, mais encore une fois, dans cette pièce, ça ne le choquait pas du tout. Il passa un bras autour de la jeune femme sans vraiment s’en rendre compte et attendit qu’elle dise ce qu’elle avait à dire. Il n’avait rien, lui, à dire pour la réconforter, puisqu’il n’arrivait même pas à comprendre ce qu’elle ressentait, et même si ça avait été le cas, pas sur qu’il aurait su trouver les mots justes, mais il avait déjà remarqué que rien que d’être là, avec son calme et son flegme, il l’apaisait un peu. C’était assez étrange comme pensée à avoir, mais il n’y pouvait rien, il l’avait juste remarqué.

    Il se contenta de hocher la tête légèrement pour répondre à sa première question. Ils n’étaient pas exactement ‘partis’, mais l’important c’était qu’ils ne soient plus là non ? Il rigola légèrement quand elle lui déclara ne plus supporter les idées foireuses de Joe. Encore une fois, il ne trouva rien à redire, mais elle devait bien se douter qu’il comprenait, pire, qu’il était d’accord. En même temps, il n’avait jamais franchement aimé les idées foireuses de Joe et aujourd’hui encore plus que d’habitude, il ne savait pas pourquoi il continuait à jouer le jeu. Mais vu l’état dans lequel un simple article insinuant qu’ils ne sortaient pas vraiment ensemble mettait la jeune femme, il n’était pas spécialement tenté de dévoiler la vérité à la presse. Il adorait la faire chier, c’était indéniable, mais pas au point de vouloir lui filer une crise cardiaque ou une envie de se suicider. Emrys était un salaud parfois, mais c’était quand même pas un crevard et mine de rien, il commençait à réussir à la supporter la jeune femme.

    Il l’écouta tranquillement, quasiment choqué par la façon dont elle avait résumé tout ce qui s’était passé entre eux comme évolution depuis les derniers jours. Même lui n’en parlait pas. En parler, ça voulait dire admettre que ça arrivait effectivement et c’était la porte ouverte aux emmerdes. Après elle allait commencer à se demander pourquoi, ce que ça voulait dire ou il ne savait encore trop quelles conneries de bonne femmes, alors que lui, comme toujours, il s’était juste contenté de n’en faire qu’à sa tête. La seule différence depuis quelques jours en fait, c’était que ses envies suivaient ceux d’Eilys, ce qui était franchement une première. Il soupira en entendant l’idée d’Eilys, lui, il aurait préféré arrêter de mentir, ça devenait un peu saoulant et lui, il ne pouvait pas vivre sa vie. Certes, il appréciait quelques moments passés avec Eilys, mais sa vraie vie lui manquait déjà un peu et Eilys ne pouvait pas l’aider dans tous les aspects de sa vie qu’il avait perdue. Il ne dit cependant rien, ça coûterait surement plus à elle d’admettre la vérité face à son public qu’à lui de continuer cette mascarade ridicule. Il se contenta de soupirer et regarda la jeune femme se diriger vers la salle de bains pour se préparer. Il resta allongé sur le lit quelques instants, puis se leva à son tour et alla se préparer.

    Il avait prit une bonne douche, avait choisit un pantalon noir légèrement slim avec un polo aux couleurs froides, des converses dans les mêmes tons et avait redonné à ses cheveux leur air décoiffé si recherché et si craquant. Quand il sortit de la salle de bains, il trouva Eilys, de toute évidence déjà prête à partir, l’attendant dans le salon. Il lui lança un coup d’œil avant d’aller récupérer sa veste, étrangement plus amer que d’habitude, il n’était réellement pas motivé pour sortir et jouer les guignols en public, mais il n’avait pas franchement le choix. Il enfila sa veste, récupéra le reste de ses affaires, surtout son paquet de cigarettes qui trainait ainsi que son briquet et sortit en compagnie de la jeune bassiste.

    Il avait mit ses éternelles lunettes de soleil – bien qu’il fasse franchement moche à Londres ces derniers temps – et avait transplané avec Eilys dans un petit parc londonien où les gens avaient généralement l’habitude de venir se promener ou faire leur jogging. Il jeta un coup d’œil à Eilys pour vérifier qu’elle n’avait pas perdu un membre pendant le transplanage et passa un bras autour de ses épaules, jouant son rôle jusqu’au bout. Il ne put s’empêcher de soupirer avant de commencer à marcher. « Heureuse alors ? Ou alors madame aurait préféré un autre endroit ? » Non, il n’était pas particulièrement agréable ce matin-là, mais franchement, jouer la comédie comme ça pour des photographes dont tout le monde se foutait, ça le saoulait sérieusement… En plus de ça, il n’était plus libre le moins du monde et il se sentait dépérir au fil des jours. Il ne pouvait plus être lui-même et ça lui pesait de plus en plus, ça se ressentait d’ailleurs grandement sur son humeur ces derniers temps. Elle était anormalement morose et d’ailleurs, Emrys était sur c’était à cause de ça qu’il était moins tranchant quand il essayait de faire chier la jeune bassiste. Continuant à marcher en silence pendant quelques minutes, il finit par s’arrêter et par se tourner vers la jeune femme, se fichant comme d’une guigne de savoir si des photographes étaient déjà arrivés ou non.

    « Tu sais quoi ? Je ne comprends pas pourquoi on continue à faire ça ? Ça n’a aucun sens, tu n’as qu’à inventer une histoire bidon avec Joe et déclarer qu’on s’est séparé ? Ça tiendrait la route non, et ça nous éviterait d’avoir à passer notre vie ensemble… » Il n’était vraiment pas de bonne humeur ce matin là et le fait qu’ils aient été obligés de sortir jouer aux clowns pour les paparazzis comme ça, ça n’aidait vraiment pas. Il soupira avant de passer à nouveau son bras autour des épaules de la jeune femme et de continuer à avancer. Il se rendait compte qu’il n’était plus lui-même et ça l’énervait au plus haut point. Encore plus décidé à embêter Eilys que d’habitude, il s’arrêta à nouveau quelques mètres plus loin et se plaça face à elle, prenant son visage dans ses mains, il murmura doucement : « J’ai vu un photographe qui nous a repéré un peu plus loin… » Et sans autre avertissement il l’embrassa. Mensonge éhonté. Rien que de penser à ce qu’il venait de faire, un sourire moqueur naquit sur ses lèvres et quand il recula son visage, il fit semblant de regarder dans la direction où était censé se trouver le fameux photographe et dit d’un ton faussement désolé : « Oups, je suppose que j’avais mal vu. » Il lui fit un clin d’œil accompagné de son sourire le plus charmeur avant de se remettre en route, la forçant à rester près de lui en passant son bras autour de sa taille. Alors celle-là, depuis qu’on lui avait dit qu’ils allaient devoir jouer les faux couples, Emrys s’était promis de la faire au moins une fois, et il s’était dit que ça pourrait rehausser au moins un peu son humeur, mais rien ne semblait y faire. Il avait juste l’impression d’étouffer.

    Il continua néanmoins sa promenade tranquillement, avec le même calme apparent dont il faisait toujours preuve, mais après qu’il eut écrasé sa troisième clope de la matinée sous ses converses, un photographe plus entreprenant que les autres vint à leur rencontre pour commencer à leur poser tout un tas de question, continuant quand même à les mitrailler avec son appareil photo. Emrys afficha son sourire d’occasion en entendant les questions toutes plus connes les unes que les autres que le journaliste avait trouvé à leur poser.

    « Emrys, est-ce vrai que vous avez déjà trompé Eilys avec une certaine miss L ? »
    « Ou bien est-ce que vous mentez au monde entier depuis le début ? »
    « Les fans parlent beaucoup du chien que vous voudriez adopter et qui s’appellerait Joe, vous avez déjà une race particulière en tête ? »


    « Quoi ?! » Ne put s’empêcher de répondre Emrys, littéralement mort de rire. Les questions du journaliste avaient au moins eut l’avantage de lui redonner le sourire, mais pas pour longtemps. D’autres journalistes, à l’affut du moindre mot des deux stars, et encouragées par leur collègue plus entreprenant, s’étaient à présent réunis autour d’eux et les encerclaient quasiment, ne les empêchant heureusement pas de continuer à avancer. De toute façon, s’il avait fallut leur marcher dessus, Emrys n’aurait pas hésité une seule seconde. Au début, Emrys se contenta de continuer à avancer tranquillement, ne prenant même pas la peine de répondre aux questions dont ils se faisaient assaillir, mais après quelques minutes, les promeneurs du parc avaient remarqué qu’il se passait quelque chose et une bonne centaine avaient débarqué pour voir ce qu’il se passait. Et bientôt, les deux jeunes stars ne purent plus avancer, littéralement encerclés par une nouvelle marre composée de journalistes et de fans hurlant pour obtenir un autographe ou des réponses par rapport à l’article de ce matin, suivant le cas.

    Au début Emrys resta relativement calme, demandant posément aux gens de bien vouloir s’écarter – s’ils ne voulaient pas qu’il leur latte laggle ouais ! – mais personne ne semblait décider à bouger, et transplaner en étant entouré d’autant de gens, c’était plus que dangereux. Là ce n’était pas d’être à la une des magazines qu’il risquait, c’était Azkaban ! Ce ne fut que quand il entendit une respiration irrégulière à côté de lui qu’il commença réellement à perdre patience. Il se tourna vers Eilys qui se tenait la gorge et avait l’air d’avoir du mal à respirer, elle devenait toute rouge et lançait des regards à la fois apeurés et paniqués autour d’elle. Emrys la lâcha uniquement pour pouvoir se mettre face à elle et la soutenir au cas où elle déciderait de s’évanouir. « Eilys ? EILYS ?! » Mais la jeune femme ne semblait pas en état de répondre et la crise d’asthme qu’elle était entrain de faire avait une nouvelle fois déchainée encore plus la foule. A croire que les effets de masse ne suivaient aucune logique. Il retint Eilys d’une main, se servant de son bras libre pour repousser les journalistes qui continuaient à se presser contre eux. Mais quand il repoussait une vague d’un côté, une autre en se rapprochait de l’autre. Après trente secondes de ce petit jeu, il commença à vraiment s’énerver et voyant que la jeune femme était réellement au bord de l’évanouissement, il s’arrangea pour la faire tenir debout toute seule comme une statue avant de commencer à taper dans le tas.

    Croyez-le ou non, taper dans une foule de journalistes ne l’amusait pas plus que cela mais là, on ne lui laissait pas franchement le choix. S’il ne voulait risquer de voir Eilys mourir étouffée par des journalistes et s’il ne voulait pas tuer quelqu’un par désartibulation, alors il allait falloir qu’il fasse s’éloigner tout le monde, d’une manière ou d’une autre. Et dans son éternelle subtilité et son grand raffinement, il se remit à mettre des droites à tout ceux qui s’approchaient. Les journalistes, encore légèrement apeurés par son coup de sang de la semaine dernière, s’étaient écartés plus vite que d’habitude sous la menace de ses poings et après seulement une petite minute il avait crée autour d’eux un petit cercle vide assez grand pour leur permettre de transplaner sans mettre la vie de quiconque en danger. Couvrant le brouhaha de la foule, il cria : « Bande d’abrutis, vous voyez pas qu’elle fait une crise, non ?! »

    Il n’eut pas le temps de voir l’effet qu’avait produit sa réplique qu’il se retrouvait déjà à Ste Mangouste, Eilys tenue fermement dans ses bras. Désormais un peu plus au calme, il pouvait entendre très clairement la respiration saccadée et difficile de la jeune femme et ça le força à se précipiter à l’accueil pour demander à ce qu’on la prenne en charge immédiatement. Une fois remise de sa surprise de voir Emrys & Eilys débarquer comme ça, la réceptionniste appela des médicomages et Emrys les suivit, déposa la jeune femme sur le lit et sortit de la chambre. Quand il retourna dans la salle d’attente, une nouvelle petite foule s’était crée et était prête à assaillir Emrys à nouveau, mais ce dernier remarqua que Joe était au téléphone un peu plus loin. Esquivant soigneusement la foule de groupies, il alla attraper Joe par le bras et l’entraina dans une chambre inoccupée, là où ils pourraient avoir une discussion tranquille. Il teinta la vitre et ferma la porte à clé avant de se tourner vers leur manager.

    « Joe, j’en ai ras le bol de ces conneries, à chaque fois qu’on essaye de se montrer un peu Eilys finit à l’hôpital, c’est bon, je pense que tout le monde a comprit qu’on était vraiment sortis ensemble, alors maintenant on arrête les conneries. Je refuse de continuer à jouer les pions comme ça pour faire plaisir à une bande de journalistes. » En temps normal, Emrys n’était pas du genre à parler comme ça directement à Joe, mais il était tout bonnement hors de lui. Rien que de penser à ce qui aurait pu arriver encore, ça le mettait dans une rage folle.

    « Ecoute Emrys, calme-toi, je suis sure qu’elle va s’en tirer. Et je serais toi, j’y réfléchirais à deux fois avant de tout balancer à la presse. Toi, tu t’en fous, mais tu sais bien qu’Eilys, non. Et d’après ce que j’ai vu ce matin, tu tiens plus à elle que ce que je croyais. » Emrys se força à rire en entendant son manager parler comme ça, mais au fond, il savait qu’il avait raison, du moins sur le fait qu’il ne voulait pas pourrir la vie d’Eilys par égoïsme. Si elle voulait continuer ces conneries, il le ferait, mais pas de gaieté de cœur. « D’ailleurs en parlant de ça, la mauvaise influence que tu as sur elle s’arrête aujourd’hui, c’est clair ? » Emrys le regarda avec des yeux gros comme des soucoupes, pas sur de comprendre, avant de répliquer « Je te signale que c’est toi qui voulait qu’elle se décoince aussi ! » Mais Joe le coupa avant qu’il n’ait eut le temps d’en dire plus. « C’est vrai, mais si ça atteint la qualité de son travail d’une quelconque manière, t’es viré. » Emrys le regarda d’un air parfaitement condescendant, comme s’il était à la fois surprit mais n’en avait rien à foutre. Il avait l’air de se moquer ouvertement de son manager pour sa menace mais l’un de ses sourcils était toujours levé. Emrys n’en avait, de toute façon, rien à battre, il pourrait quitter la maison de disque quand il le voulait, sa carrière se porterait toujours aussi bien côté moldu, il en était certain. « Franchement, Joe, si ça te fait plaisir, mais va te faire foutre. » C’était vrai, il s’en foutait, mais il n’aimait quand même pas la façon dont il essayait de gérer la situation et de contrôler tout et tout le monde.

    Emrys finit par sortir de la pièce, claquant la porte derrière lui et se dirigea à nouveau vers la salle d’attente. Une horde de journaliste l’abordèrent à nouveau et les questions recommençaient à pleuvoir. L’air las et fatigué du jeune homme lui donnait une expression assez nouvelle qui semblait fasciner les journalistes.

    « Est-ce qu’Eilys va bien ? »
    « Est-ce que votre manager vous a demandé de suivre une thérapie pour lutter contre vos pulsions violentes ? »
    « Vous avez l’air exténué Emrys, êtes-vous inquiets ? »


    Emrys les fit taire du mieux qu’il put avec un simple geste de la main, la passa ensuite dans ses cheveux avant de répondre avec un petit rire forcé, l’air toujours aussi fatigué et à bout. « C’est la question la plus stupide que vous m’ayez jamais posé. » Dit-il en rigolant légèrement. « Bien sur que je suis inquiet, j’attends encore des nouvelles des médicomages, s’il-vous-plait, un peu de respect, c’est un hôpital ici, allez attendre dehors… » Et il s’éloigna sans rien ajouter. Du personnel de Ste Mangouste arriva pour faire sortir la horde de journaliste et Emrys se dirigea vers la chambre où Eilys était. Il regarda par la vitre et constata que les médicomages étaient sur le point de sortir, il ouvrit donc et les croisa. Ils lui firent comprendre qu’Eilys était hors de danger, mais qu’il allait juste lui falloir encore un peu de repos. Emrys les remercia, entra, et referma la porte derrière lui. Il alla s’asseoir dans un fauteuil, un peu plus loin, et laissa sa tête pencher en arrière et ses yeux fixer le plafond.
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CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » Empty
MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 22:12






Eilys était assise sur le canapé du salon, essayant de ne pas se souvenir que Charles avait « fréquenté » Laura dessus un soir. Et dire que c'était à cause de cette garce qu'ils étaient – ok surtout elle – dans cette galère. En plus elle lui avait donné une robe haute couture ! Tss... La sorcière regarda Charles arriver à son tour dans la pièce. Comme toujours il était terriblement bien habillé, très rock, mais elle n'eut pas besoin d'être devin pour comprendre que ce qu'ils s'apprêtaient à faire, il ne le faisait pas de gaité de cœur. Elle tenta de retenir un soupire tandis qu'elle saisit ses Ray Ban à son tour et les mit sur son nez. L'appartement qui ces derniers temps avait été leur foyer, le nid de leur mensonge si agréable, chaleureux, était désormais parcouru d'un vent glacé. Il n'y avait plus de confort et Charles sembla être un étranger pour Eilys, comme si les liens qu'ils avaient développés étaient en train de s'effiler au fil des secondes. Avec un air particulièrement abattu, la musicienne se leva et alla dans les bras de Charles pour transplaner.
A peine arrivés dans un petit parc de Londres, Eilys eu pour réflexe de reculer, les yeux baissés et les joues roses. Ce n'était pas le contact physique qui la gênait tout particulièrement mais surtout de savoir que Charles n'était pas avec elle parce qu'il en avait envie ou parce qu'il se sentait concerné. Rien que ce de se dire ça, la jeune femme avait envie de lui de gueuler, de tout foutre en l'air de se barrer, en ayant ras le bol de tout ça. A quoi bon tout faire pour être une bonne artiste si après dix ans de carrière, la fidélité de ses fans tenait à une photo choquante dans les tabloïds ?

« Heureuse alors ? Ou alors madame aurait préféré un autre endroit ? » dit-il, agacé.

A peine eu-t-il dit ça que Eilys leva les yeux au ciel tout en faisait un bruit de gorge indiquant à quel point elle était exaspérée avant de se mettre en marche, les bras croisés sur sa poitrine, par réflexe. Limite elle avait oublié qu'elle devait jouer les amoureuses. Heureusement pour la jeune femme qu'elle portait des lunettes car il est clair que les journalistes allaient remarquer tout de suite qu'elle était loin d'être heureuse. Jouer la comédie était déjà douloureux, mais le faire en forçant Charles c'était pire. Eilys se sentait particulièrement triste de voir que sa présence était encore un si gros poids pour lui alors que pour elle, c'était devenu étrangement vivable. Ils n'avaient vraiment pas évolués de la même manière ces derniers jours. Finalement il vint à sa hauteur se mettre devant elle.

« Tu sais quoi ? Je ne comprends pas pourquoi on continue à faire ça ? Ça n’a aucun sens, tu n’as qu’à inventer une histoire bidon avec Joe et déclarer qu’on s’est séparé ? Ça tiendrait la route non, et ça nous éviterait d’avoir à passer notre vie ensemble… » lui dit-il. Eilys y avait pensé mais elle ne sut pourquoi, qu'il le propose en premier ne la surprenait pas autant que ça la vexait pour une raison inconnue.
- Moi aussi Emrys. J'en ai marre, j'aime pas mentir surtout pour une relation dont tout le monde se fiche ! Rassures-toi, tu n'auras pas à subir ma présence encore longtemps, ne put-elle s'empêcher d'ajouter en se mettant encore à avancer, ne cherchant même pas à cacher à quel point elle était vexée et insultée. De toute manière à quoi bon mentir, Charles lisait en elle comme dans une pensine...

Le jeune homme soupira et remonta à son niveau, passant son bras sur ses épaules. Eilys eu un léger geste impatient montrant qu'elle le laissait faire pour les photos mais pas parce qu'elle en avait envie. Là encore, il aurait été difficile de se dire qu'ils étaient amoureux. La jeune femme n'y pouvait rien, elle était vraiment hors d'elle, pire, elle avait envie de pleurer. Comme une enfant, de tout laisser sortir, d'exprimer ce qu'elle ressentait enfin. Elle n'avait pas besoin de cette pression inutile, elle ne voulait rien d'autre que du silence, du calme ou encore retourner dans sa chambre, sur son lit, et enfouir son visage dans le cou de Charles. Elle avait découvert au fil des jours que cette position avait autant d'effet sur ses nerfs que les potions anti-stress qu'elle prenait avant. D'ailleurs, elle n'en avait pas avalé une seule depuis des jours. Heureusement pour elle que ses lunettes noire cachaient les larmes qui perlaient à ses yeux.
Charles la surprit en prenant son visage entre ses mains.

- Qu'est-ce que tu...
« J’ai vu un photographe qui nous a repéré un peu plus loin… » dit-il avant de l'embrasser tendrement. Ça n'avait rien à voir avec celui qu'il lui avait donné la première fois alors qu'ils étaient tous les deux ivres. Il y avait plus de douceur, plus de retenue. Eilys ne lui rendit pas, les larmes se faisant pour difficiles à retenir. Il était en train de se forcer, de jouer une comédie qui ne lui plaisait pas et rien que d'imaginer ce qu'elle lui faisait subir, la jeune femme était dégoûtée d'elle même. Eilys avait envie de le repousser et de lui dire d'arrêter, qu'elle le détestait d'accepter ça, qu'elle se détestait elle même d'avoir si peu de morale. « Oups, je suppose que j’avais mal vu. » ajouta-t-il en reculant le visage, un sourire craquant aux lèvres. Ouais, bon, on ne le referait pas. Mais quand même, Eilys ne se sentait pourtant pas mieux. D'ailleurs ça se vit quand elle ne prit même pas la peine d'essayer de l'étrangler mais qu'elle se contenta de détourner le regard et de renifler doucement.

La main qu'il passa autour de sa taille semblait déplacée, honteuse. Eilys qui avait dormit dans ses bras pendant la semaine passée ne supportait plus qu'il ne la touche maintenant. C'était impressionnant à quel point elle était au bord de la crie de nerf, ne supportant plus rien, pas même ce qui avait été sa plus grande source de réconfort ces derniers jours. Enfin le premier photographe se montra. Eilys leva les yeux au ciel et se mit légèrement en retrait, préférant laisser faire Charles, surtout qu'elle ne se sentait pas vraiment en grande forme.

« Emrys, est-ce vrai que vous avez déjà trompé Eilys avec une certaine miss L ? »
« Ou bien est-ce que vous mentez au monde entier depuis le début ? »
« Les fans parlent beaucoup du chien que vous voudriez adopter et qui s’appellerait Joe, vous avez déjà une race particulière en tête ? »


Ok, même de mauvaise humeur, elle eu du mal à ne pas éclater de rire à son tour. C'était la meilleure celle là. Si seulement elle y avait pensé elle même ! Eilys aurait aimé voir la tête de Joe si Charles avait acheté un chien et lui avait donné son nom.
Les deux « amoureux » se remirent en marche, se tenant par la main et Eilys se pressant contre Charles comme par réflexe. Il commençait à y avoir de plus en plus de monde. Bientôt un cercle commençait à se former et les journalistes mais aussi les fans se montraient de plus en plus animés. Eilys clignait des yeux derrière ses lunettes de soleil, refusant de lâcher la main du jeune homme de peur de le perdre. Le souvenir de son dernier bain de foule étant encore trop présent dans sa tête. Et dire que ce jour là elle avait une potion pour les nerfs... Que se serait-il passé si elle n'en avait pas prit une ? Surement ce qui c'était passé ce jour là dans le parc.
Eilys était littéralement assaillit par les journalistes et les fans. On ne cessait de lui crier des questions, d'essayer d'obtenir d'elle des réponses. C'était comme si on voulait lui faire avouer qu'elle avait menti, que son image de petite fille sage était fausse et elle ne comprit pas pourquoi on la compara à un certain Hilton à Paris... Quelque chose comme ça. La sorcière ne comprit pas et senti son cœur s'emballer à nouveau. La masse de journalistes était toujours plus compacte et eux toujours plus agressifs, comme s'ils espéraient que Charles se mette encore à en frapper d'autres. Les questions fusaient, on poussait, criait leurs noms, on essayait de les toucher. Eilys se rapprocha de Charles pour se protéger mais elle n'en pouvait plus.
La musicienne en avait marre de cette mascarade, de ce mensonge dont aucun des deux n'avaient envie. Charles qui était là à faire quelque chose dont il se fichait royalement, s'exposer devant des photographes pour qui il n'avait aucun intérêt. Les manigances de Joe, la trahison de Laura, sa cohabitation forcée avec le chanteur... Eilys étouffait. Littéralement. Elle sentait ses poumons manquer d'air et son visage s'embraser. Sa tête commença à lui tourner et enfin, ce fut la crise.
Parce que parfois, tout devenait noir devant elle, la jeune femme retira ses lunettes qu'elle jeta au sol. Le jour venait... disparaissait... revenait encore une fois pour disparaître à nouveau. Il y avait tellement de bruit que finalement elle n'entendait plus à par son cœur battant vite, beaucoup trop vite et sa bouche aspirer de l'air comme une noyée. Penchée en avant, sa poitrine se soulevait avec force tandis qu'elle tâchait désespérément de retrouver de l'air.

« Eilys ? EILYS ?! » vit-t-elle Charles crier. Mais c'était comme s'il était loin, sa voix ne parvenant pas à ses oreilles, le voyant simplement bouger devant elle.

Eilys fit non de la tête alors qu'il criait son nom. Tout devint flou devant elle puis ce fut le noir complet. Il n'y avait plus de Eilys...


* * *



Lors de sa crise la semaine dernière, Eilys avait été consciente mais ne comprenait pas ce qui s'était passé autour d'elle dans le sens où elle avait été capable de boire le verre d'eau que lui avait donné Charles. Mais cette fois-ci, ce fut totalement différent. Elle avait manqué de mourir, sa crise d'asthme la prenant en plein milieu d'une foule de journalistes. En général ses potions contre le stress lui permettaient d'éviter ces incidents mais elle n'en avait pas prit depuis plusieurs jours, depuis qu'elle dormait dans les bras de Charles.
Ce fut également la première fois de toute la semaine que Eilys ne dormit qu'à moitié, dès l'instant qu'elle eu reprit conscience. Malgré le sommeil son cerveau se remit en marche et sa nature perfectionniste et torturée lui avait valut une réflexion approfondie sur sa relation avec le jeune homme. La première décision qu'elle prit fut que ça ne pouvait plus durer. Ce mensonge avait clairement pourrit le moral du chanteur qui pourtant était à toute épreuve et avait faillit tuer Eilys deux fois. Non mais sérieux, on ne pouvait pas faire plus dramatique. De plus elle avait sa fierté et ne supportait absolument pas de forcer le jeune homme à rester avec elle alors qu'il n'en avait clairement pas envie. Il était temps pour eux de mettre fin à cette relation qui à la base n'avait commencé que pour dédramatiser des photos un peu trop expressives. Deux semaines de relation, c'était pas si mal non ? Joe pouvait s'estimer heureux qu'ils aient tenus aussi longtemps car à la base c'était vraiment pas gagné.
Dès qu'elle eu prit la décision de dire à Charles qu'il était temps de tout annoncer aux médias, la sorcière senti comme un vide en elle, sachant déjà que plus rien ne serait pareil. Peut être qu'un étranger n'aurait pas vu la différence mais Eilys avait vraiment changée au contact de Charles. Elle avait rit et moins broyé du noir. Elle avait également été plus supportable et moins centrée sur le travail ce qui n'était pas peu dire pour une boulimique comme elle, assoiffée de réussite. Quand il sortirait de sa vie, tout redeviendrait comme avant et maintenant qu'elle le savait, Eilys en vint à se demander pourquoi elle l'avait autant souhaité il y a quelques jours de ça...
Au fil des minutes, la jeune femme reprenait conscience et sortait de son sommeil. Si bien qu'après une bonne heure, elle ouvrit doucement les yeux. Elle s'était presque attendue à se retrouver dans sa chambre, allongée sur son lit. Ce fut d'ailleurs pourquoi elle bougea la main, touchant le matelas à côté d'elle.

- Emrys ? demanda-t-elle avant de se racler la gorge.

Enfin elle tourna la tête vers le jeune homme assit sur le fauteuil non loin de là. La bassiste le regarda sans comprendre, le silence et la froideur de la pièce étant particulièrement désagréable mais aussi reposant. Enfin plus personne pour la harceler de questions, pour lui dire quoi faire, lui ordonner de se justifier, lui dicter sa conduite. Elle avait vingt six ans après tout et aucun compte à rendre. Sauf à Charles, le seul qui le mérite vraiment dans cette histoire.
Eilys le regarda en clignant doucement des yeux, comme sonnée par le sédatif qu'on lui avait donné pour faire baisser sa tension. Elle mit quelques secondes à comprendre où elle se trouvait. L'hôpital. Évidemment, sans potion, elle avait fait une crise violente. Et dire qu'il était resté là... Depuis combien d'heures, de jours, Charles était ici à attendre qu'elle aille mieux ? A s'inquiéter peut être comme il s'était inquiété un peu plus tôt ce matin ? Eilys ne fut cependant pas surprise de ne pas voir ses sœurs. Joe avait évidemment évité de les contacter, sachant très bien qu'elles lui auraient arrachés les yeux.
La bassiste adressa un sourire épuisé à Charles. Il était large, mais d'une tristesse flagrante. La jeune femme resta un instant à le fixer puis, une larme coula de son œil et parcouru sa joue, traçant un chemin que beaucoup d'autres se mirent à suivre, plus silencieuses et brulantes les unes que les autres.

- Je suis désolée, lui dit-elle avec toute la sincérité, la pudeur et la souffrance du monde. Tu n'avais pas à subir ça, je te demande pardon.

Eilys renifla doucement et ferma les yeux un instant, les larmes lui brûlant les joues. Cependant elle ne les essuya pas, désirant se punir autant que possible, ressentir sa honte avec force pour ne pas l'oublier.

- Je vais dire à la presse que c'est terminé, tu pourras repartir tranquille et oublier ce qui s'est passé, tous les problèmes causés, reprit-elle en pleurant de plus belle, sa voix tremblant à chaque mot plus si bien qu'elle parti dans une véritable crise de larmes.

Eilys saisit la main de Charles qui s'était levé de son fauteuil, surement pour mieux entendre ce qu'elle disait tant sa voix était cassée et épuisée. La jeune femme respira profondément et leva à nouveau les yeux vers le chanteur avant de dire dans un souffle.

- Merci d'être resté..., puis la sorcière l'attira doucement à elle et se poussa sur le côté de son matelas, lui faisant comprendre implicitement qu'elle avait envie d'être dans ses bras, qu'elle en avait besoin. Rien que de se déplacer de quelques centimètres l'avait littéralement épuisée mais la tâche en valait la peine. Au bout de quelques secondes, la crise de larmes de la jeune femme cessa tandis qu'elle avait à nouveau enfouit son visage dans le cou de Charles et qu'elle se pressait contre lui.

Eilys s'endormit dans les bras de Charles, sachant pertinemment qu'une fois éveillée, ceci aura été la dernière fois.


* * *


La bassiste se réveilla ce qui fut environ deux heures plus tard. Le calme de l'hôpital et le confort des bras de Charles ayant favorisé son sommeil. Cette fois encore, son cerveau ne se remit pas en marche contre sa volonté, elle avait dormit comme un bébé. Elle mit plusieurs minutes à se décider de montrer au jeune homme qu'elle était éveillée, refusant de briser l'un des derniers moments de paix qu'elle aurait avant longtemps, voire jamais. Cependant, il fallait bien lui rendre la liberté un jour ou l'autre.
Les médicomages furent mit au courant et on vint vérifier son état. Elle respirait convenablement et ses poumons allaient bien. Sa tension était presque normale mais la jeune femme dut préciser qu'elle était toujours tendue que la moyenne. On lui ordonna du repos et surtout de prendre son traitement avec sérieux. Une heure plus tard, elle pouvait sortir.
Joe entra dans la chambre en compagnie de Mary qui s'occupa de ranger les affaires de Eilys le plus rapidement possible.

- Ely, comment vas-tu ? lui demanda-t-il en s'approchant, affolé.
- Ça va, répondit-elle d'une voix impatiente en dégageant son visage pour pas qu'il ne la touche. Fiches moi la paix Joe. T'en as assez fait comme ça. Elle se leva de son lit et prit sa veste que Mary lui tendait.
- Et sinon... avec Emrys ? demanda-t-il maladroitement.
- C'est terminé, répondit Eilys d'une voix sombre et las qu'elle avait perdu au fil des jours passés avec Charles. On va annoncer à la presse que c'est terminé entre nous, qu'on était trop différents pour que ça marche.
- D'accord, dit Joe, dépité.
- On ne t'avait pas demandé ton avis de toute manière, précisa Eilys en sortant de la pièce suivit de Charles.

Dans le couloir elle attendit qu'il ne la rejoigne et après un regard timide en sa direction, elle lui saisit la main. C'était la première fois qu'elle faisait un signe d'intimité aussi anodin que celui-ci en public.

- Allons-y, dit-elle en avançant vers les journalistes.

Eilys passa devant et parla elle même, chose qu'elle ne faisait jamais. D'accord, les médicaments qui circulaient dans ses veines aidaient beaucoup mais au delà de ça, c'était aussi son désire de mettre fin à une relation qui leur avait fait du mal, à un mensonge qui l'avait rongé jusqu'à l'os. Eilys n'en pouvait plus, d'ailleurs, elle avait faillit en mourir. Comme signal d'alerte, on ne pouvait pas faire plus évident. D'un pas étrangement assuré, comme quelqu'un qui avance sereinement vers la mort, la jeune approcha vers les journalistes. Elle fut comme spectatrice de sa propre vie, n'ayant qu'à peine conscience de ce qu'elle était en train de faire. A peine dehors, tenant toujours Charles par la main, Eilys prit la parole.

- Ely ! Ely ! Comment vous sentez vous ?
- Est-ce la tournée qui met vos nerfs à vifs ?
- Prenez vous de la drogue depuis que vous sortez avec Emrys ?
- Est-il vra Emrys, que vous êtes sorti avec l'une des médicomages qui s'est occupé de Ely ?
- Est-ce qu'il vous bat ?
- Les crises que vous faites sont-elles un moyen de faire pitié à Emrys et de le pousser à rester avec vous de peur de vous blesser en vous quittant ?


La jeune femme eu un rire franc. Les journalistes pensèrent que c'était de la joie ou de l'amusement mais quelqu'un qui la connaissait, comme Charles par exemple, pouvait voir que si son sourire était large, c'était parce qu'elle cachait une grande tristesse. Si ses yeux brillaient, c'était parce que les larmes n'étaient pas loin, et si elle riait, c'était pour masquer la lassitude de sa voix. Eilys se sentait vide et triste plus que jamais.

- Emrys et moi..., commença-t-elle en prenant le jeune homme par le bras avec un grand sourire tandis que les journalistes ne dirent plus un mot pour l'écouter. C'est terminé. Il y eu un nouveau brouhaha et Eilys eu du mal à se faire entendre quand elle poursuivit tandis que les journalistes la mitraillaient de questions pour savoir pourquoi. Il y a des différences que même l'affection ne peut pas réunir. J'éprouve de vrais sentiments pour Emrys mais notre histoire est vouée à l'échec, nous le savons. Ça ne veut pas dire que nous ne seront pas amis dans l'avenir, mais pour l'instant, nous ne sommes plus ensemble, c'est décidé. Elle leva les yeux vers Charles et lui adressa un regard et un sourire qu'elle voulait joyeux mais le tout sonnait faux, trop même pour un proche comme lui.

Puis elle se remit en marche jusqu'à la limousine qui les attendait devant l'hôpital. Joe et Mary essayèrent de retenir les journalistes en prétendant répondre à leurs questions tandis qu'on photographiait Eilys et Charles monter dans la voiture comme de simples amis.





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CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » Empty
MessageSujet: Re: CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie »   CHAPITRE 2 - « Le péché vaut encore mieux que l'hypocrisie » EmptySam 9 Oct - 23:24

    Emrys s’était assis dans le fauteuil de la salle de la jeune femme, avait fermé à clé derrière lui à l’aide de sa baguette – pour éviter toute intrusion de Joe ou de Mary – et avait teinté la vitre pour que les fans ne puisse pas espionner ce qui se passait. Il était resté éveillé pendant une heure ou deux, à vérifier que la jeune femme ne se réveilla pas, mais il finit par sombrer dans un sommeil léger, rattrapé par la fatigue qui se faisait de plus en plus sentir et aussi, il ne pouvait pas le nier, même si c’était indélicat, gagné par l’ennui. C’était peut-être pas très élégant de sa part, mais veiller quelqu’un qui dort, c’était pas ce qu’il avait connu de plus passionnant au monde, et pourtant il restait… C’était déjà ça.

    Il se réveilla quelques heures plus tard, on était déjà le lendemain matin de leur promenade dans le par cet de l’accident et il était encore très tôt. La voix, bien que faible, de la jeune femme, l’avait sortit de son sommeil. Il avait crut discerner son prénom et s’était réveillé. Il avait ouvert les yeux et avait vérifié qu’il n’avait pas rêvé, la jeune femme était bel et bien consciente. Un mince sourire vint se dessiner sur ses lèvres tandis qu’il prenait quelques secondes pour se réveiller, massant doucement ses paupières pour essayer de reprendre plus vite contact avec la réalité. Quand il l’entendit s’excuser, il se releva de son siège pour aller la voir, se demandant bien de quoi elle pouvait s’excuser. Ce n’était quand même pas de sa faute si elle avait atterrit à l’hôpital, si ? Elle n’y pouvait rien si elle était asthmatique et elle était bien la personne qu’il ne blâmait pas dans toute l’histoire. C’était elle qui en prenait plein la gueule et c’était elle qui s’excusait auprès de lui. C’était étrange comme il y a quelques semaines ça leur aurait arraché la gueule de formuler des excuses alors que ce matin là, ils semblaient tous les deux presser de demander le pardon de l’autre. La seule différence, c’était qu’Emrys ne formulait pas ce vœu à haute voix.

    Dans un premier temps il fit semblant de ne pas remarquer les larmes sur les joues de la jeune femme, pensant que ça ne ferait que blesser encore un peu plus sa fierté. Il prit un air surprit malgré lui quand elle lui déclara qu’elle alla déclarer à la presse que leur histoire était officiellement terminée. Il ne s’était pas attendu à ça, c’était clair. Ce n’était pas qu’il ne le voulait pas, mais il était resté dans la même optique que Joe, et pensait qu’Eilys ne voudrait pas rompre si tôt. Ce fut quand elle lui prit la main qui essuya les larmes sur le joues de la jeune femme avec sa main libre. Quand elle le remercia, il ne put s’empêcher de sourire légèrement et murmura : « Merci à toi… »

    C’était peut-être cruel, mais il en était reconnaissant à la jeune femme de lui rendre sa liberté, il en avait besoin en ce moment et si elle le comprenait, c’était pour le plus grand bonheur d’Emrys. La voyant lui laisser de la place dans le lit, Emrys s’y glissa et la prit dans ses bras, la laissant retrouver sa place habituelle des derniers jours. One more for the road, rien de plus…

    * * *

    Ils furent tous deux réveillés par l’arrivée des médicomages. Emrys fut bien obligé de sortir du lit pour leur permettre de vérifier la condition physique de la jeune femme. Il retourna s’asseoir dans son fauteuil, essayant peu à peu d’émerger du profond sommeil qu’il venait de quitter. Il ne pouvait pas le nier, quand il dormait avec la jeune femme, il n’avait jamais envie de se réveiller. Il fut soulagé de voir que les médicomages disaient qu’Eilys allait mieux et l’heure d’après, elle était prête à partir. Joe et Mary étaient venus, la dernière pour s’occuper des affaires de la rock star et l’autre pour, visiblement, formuler des excuses un peu tardives mais surtout parfaitement inutiles. Emrys eut le bon goût de ne pas faire de réflexion à haute voix sur à quel point il trouvait son manager pathétique, mais il n’en pensait pas moins et il savait qu’Eilys non plus.

    Toujours sans dire un mot, il suivit Eilys hors de la pièce, lançant un regard pas plus que cordial à l’envers de Joe. Il suivit la jeune femme jusqu’au dehors, la laissant lui prendre la main. Il ne pouvait pas dire que ce geste ne l’avait pas surprit, ça aurait été mentir, mais comme il avait conscience que c’était probablement la première et dernière fois, et qu’elle était encore fragile, il la laissa faire sans chercher à l’en dissuader. Quand ils arrivèrent devant les quelques journalistes qui s’étaient levés assez tôt pour être présent à la sortie des deux jeunes gens, Emrys vit que la jeune bassiste avait envie de répondre aux questions. C’était comme si on avait échangé leur rôle l’espace de quelques heures, et c’était Emrys qui restait calmement en retrait pour laisser la jeune femme s’occuper de répondre aux questions pour le moins embarrassantes des journalistes.

    Comme à chaque fois que les journalistes posaient des questions connes, Emrys soupira et secoua la tête de droite à gauche comme s’il les prenait pour des abrutis. Non, à vrai dire, pas seulement ‘comme si’. Le jeune homme se força à ne pas remarquer à quel point ce moment était dur pour la jeune femme, après tout, ce n’était plus son problème, non, dans quelques secondes ils ne seraient officiellement plus ensemble et pourraient chacun retrouver leurs vies normales. C’était ce qu’il avait voulu, non ? Il laissa Eilys attraper son bras, assez impressionné par la façon dont elle avait réussit à annoncer ça aux journalistes. Il ne leur laissa pas le temps de poser d’autres questions, restant sur l’annonce qu’avait fait la jeune femme, et la suivit, gardant quelques distances, jusqu’à la limousine qui les attendait. Une fois à l’intérieur, il referma la portière et soupira.

    La plupart du trajet jusqu’à l’appartement se passa en silence, le jeune homme assis sur la banquette perpendiculaire à celle d’Eilys. Il ne savait pas quoi dire, et même s’il avait sut, il n’était pas sur qu’il l’aurait dit. Il ne s’était plus sentit lui-même depuis quelques jours déjà et il avait hâte de se retrouver, et inconsciemment, il associait ce changement d’attitude à la jeune femme. Il avait l’impression que c’était une maladie contagieuse qu’il avait attrapé en parlant trop avec la bassiste et il n’avait pas envie d’empirer son cas. Quand il commença à reconnaître les rues qui bordaient son immeuble par la fenêtre, il se tourna enfin vers la jeune femme et déclara d’un ton qu’il voulait neutre :

    « Je suppose que c’est fini alors… » Il lui lança un petit sourire en coin et quand la limousine s’arrêta, il se leva. Il s’arrêta devant la jeune femme et déposa un léger baiser sur son front. « A une prochaine, je suppose Eilys. » Il lui sourit à nouveau avant de sortir par la portière. Il jeta un dernier coup d’œil à l’intérieur avant de claquer la portière et de regarder la limousine s’éloigner et tourner au coin de la rue. Il remonta dans son immeuble, déposa ses affaires n’importe où et sortit de la poche arrière de son jean – il l’avait gardé précieusement sur lui depuis cette fameuse nuit – le parchemin où Eilys avait un jour griffonné les paroles d’une chanson dont elle avait honte, ici même. Il sourit et, se rendant dans sa chambre, accrocha le parchemin sur l’un des murs à l’aide de sa baguette magique. Sans prendre le temps de se changer, il s’étala sur son lit et s’endormit quasiment aussitôt.
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