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Spencer E.Browning
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Spencer E.Browning
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MessageSujet: You can't win   You can't win EmptyDim 2 Sep - 22:05

Spencer enleva son bras de son visage, avant de le remettre. Trop lumineux. Confortablement allongé sur le canapé, le sorcier n’avait pas envie de faire le moindre mouvement, il s’était installé en rentrant du boulot et c’était endormi dans la foulée, autant dire qu’il n’était pas en forme et qu’il avait du mal à se motiver à se lever. Enfin au moins, il n’avait plus besoin de passer à l’hôpital maintenant, ça lui laissait plus de temps pour se reposer ; tout le fatiguait en ce moment, et Jenkins ne faisait pas exception à la règle. Il l’aurait tué s’il avait pu, l’envoyer bosser à l’étranger pendant une bonne semaine, à croire qu’il faisait exprès de tomber si mal. A peine Cillian était-il sorti de l’hôpital qu’il se retrouvait au Allemagne. Ça lui avait occupé l’esprit suffisamment pour qu’il ne s’inquiète plus trop pour son fils, mais ça lui avait enlevé toute chance de se reposer un peu. Maintenant qu’il était rentré, Spencer ne comptait pas bouger de son canapé avant un bon mois, voire plus. Il finit par lâcher un soupir agacé, même s’il n’avait rien à faire pour le moment, il savait qu’une fois réveiller, il n’était pas prêt à se rendormir. Son bras quitta son visage une nouvelle fois, et il plissa les yeux sous la lumière, il allait lui faire quelques minutes pour s’y réhabituer. Un œil à moitié fermé, il jeta un coup d’œil à sa montre. C’était trop tard pour aujourd’hui, mais il comptait bien passer voir Cillian dans la semaine, que les Thornfield soient d’accord ou non, ils n’avaient pas besoin d’être au courant qui plus est.

Un léger sourire barra son visage, il s’était pas mal débrouillé pour ne pas les recroiser à l’hôpital, pour ne pas recroiser Arthur non plus d’ailleurs. Un nouveau soupir lui échappa, ils ne s’étaient pas séparé de façon agressive, mais Spencer n’avait aucune envie de le voir pour le moment, parce qu’il ne voulait pas se rappeler ce qu’il avait ressenti en quittant l’hôpital. Il détestait ce sentir faible et personne ne le lui rappelait mieux qu’Arthur. De plus, ça lui était passé, pas en totalité, mais la peur de perdre Cillian et de ne pas pouvoir s’en occuper, avait été relégué en second plan ; il aurait préférait qu’elle disparaisse totalement mais il ne fallait pas rêver non plus. En tous cas, mise à part la dernière semaine, il n’avait jamais vu son fils autant en si peu de temps. L’accident du petit garçon n’avait pas eu que des conséquences néfastes au moins. Sans compter que la seule séquelle qu’il allait en garder serait certainement un peu plus d’attention de la part de ses grands-parents, ce n’était peut-être pas plus mal. Finalement les choses allaient peut être finirent par tourner en sa faveur, surtout qu’il avait été obligé de baisser la dose ses derniers temps ; étonnamment l’idée d’arriver bourré à l’hôpital ne lui semblait pas bonne, et l’être au boulot non plus, il avait donc bien était obligé de se restreindre. Spencer se redressa, et fit glisser ses pieds sur le sol. Il secoua la tête, mi agacé, mi amusé par l’ironie, maintenant qu’il s’en était rendu compte, il avait envie d’un verre.

Il s’appuya sur le canapé pour se relever, et se dirigea vers la cuisine, il n’avait pas acheté grand-chose ses temps-ci, mais il devait bien rester une bouteille quelque part. Il finit par en trouver une au fond d’un placard, ce n’était pas le meilleur Whisky qu’il avait eu ici mais il ferait avec ce soir, de toute manière, il ne comptait pas boire plus d’un verre. Attrapant un verre sur le chemin du salon, Spencer retourna s’asseoir dans le canapé et alluma la télé. Trois quart d’heure plus tard, sans même s’en rendre compte, il se resservait. Son verre à la main, il se recolla contre le dossier, les yeux posés sur l’écran sans vraiment s’y intéresser. Il appréciait l’idée que tout pouvait s’arranger , Cillian était à nouveau sur pied , et il irait certainement de mieux en mieux dans les semaines à venir , c’était tout ce qu’il avait besoin de savoir ; sans compter qu’après sa semaine , il était plutôt content d’avoir une soirée au calme ; il n’avait besoin de ne se prendre la tête pour rien ,excepté contre le manque de programme intéressant à la télé , autant dire que ça , il n’aurait aucun problème à faire avec. Un peu de tranquillité de temps en temps, c’était toujours bon à prendre.

Tranquillité qui s’envola au moment où Spencer se penchait pour remplir son verre une nouvelle fois ; en général ce genre de craquement n’annoncer par une bonne nouvelle. Le sorcier ne se retourna même pas pour le regarder. Il savait très bien qui c’était, Arthur était le seul à ne pas passer par la porte. Il était le seul à venir ici tout court d’ailleurs. « Je te manquait tant que ça ? Où t’avais nulle part où aller pour cette nuit ? » Où comment dire bonjours avec tact. Pour une fois qu’il n’avait pas une once de colère chez lui , Spencer n’avait pas prévu de l’agresser , mais avec un peu d’alcool dans le sang , il n’était pas contre le chercher gentiment. De toutes manières, il n’avait jamais été très porté sur les bienvenues en bonne et due forme. Il remplit son verre, et finit par se tourner vers Arthur. « Si t’en veux un, tu sais où ils sont » Il quitta son verre des yeux pour les poser sur le jeune homme, son sourire disparut aussitôt. L’inquiétude repris le dessus, était-il arrivée quelque chose à Cillian ? Avait-il encore fait des conneries sous l’emprise de la drogue ? Ou alors avait-il encore une connerie à lui reprocher ? Quoi qu’il en soit , Spencer n’avait pas besoin d’en savoir plus pour savoir que pour le calme c’était fichu.

_________________

LIFE GOES ON, BUT I'M GONE.
Without you, the ground thaws, the rain falls, the grass grows. Without you, the seeds root, the flowers bloom, the children play.The stars gleam, the poets dream, the eagles fly, without you. The earth turns, the sun burns, but I die, without you.
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Arthur B. Thornfield
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Arthur B. Thornfield
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyDim 2 Sep - 23:10

Le mal de crâne d’Arthur n’avait pas diminué, bien au contraire même, et il avait passé une soirée la tête dans la cuvette des toilettes à vomir tout ce que son corps avait bien voulu avaler un peu plus tôt ce soir là. Il avait réussi à obtenir du club où il travaillait qu’il garde son poste, leur expliquant qu’il allait falloir qu’il passe à l’hôpital. Il ne trouva le temps d’y aller qu’une semaine après avoir vu Cillian pour la dernière fois. Il avait passé son après-midi à la clinique avec Cillian, ils avaient parlé quand le petit bout de chou s’était réveillé et finalement il était parti le soir au moment de la fin des visites. Et il n’était plus revenu, il n’avait plus eu ni le temps ni le courage, et il comptait sur Spencer pour y aller lui-même. Après tout c’était son fils, non, au pire, ses parents à lui iraient… Etonnamment cette pensée ne l’aidait pas à se sentir mieux, au contraire, ça accentuait encore un peu plus ses nausées. Il se traina jusqu’à la cabine de douche le mardi matin et prit une longue douche chaude, histoire d’essayer de se réveiller et de se motiver à sortir. Il avait fini par reprendre un rendez-vous dans la clinique où il avait trouvé Cillian, priant pour que cette fois-ci, rien ni personne ne vienne se mettre en travers de son chemin. Il avait pensé, naïvement, que quoique ce soit qui le mette dans cet état là, ça passerait tout seul, apparemment il avait tort, il priait désormais pour que ça ne lui coûte pas trop cher, il ne pouvait pas franchement se permettre de passer sa vie à l’hôpital.

Il enfila un jean ainsi qu’un t-shirt avant de vérifier l’heure sur le réveil posé sur sa table de nuit, de récupérer ses clés et ses affaires et de transplaner directement à la clinique. Il savait qu’il n’y avait aucun intérêt à ce qu’il cache ses bras recouverts de piqures, il allait de toute façon devoir enlever son t-shirt pendant l’auscultation, il ferait gagner du temps au médecin. Il s’approcha de l’accueil et vérifia qu’il était bien le seul Thornfield à être admis ici, juste pour être sûr, avant de se renseigner sur l’étage ainsi que la salle où il devait se rendre. Il prit l’ascenseur, ne se sentant même pas le courage de monter les marches à pied, et se rendit dans la salle qu’on lui avait indiquée en trainant les pieds. Il s’assit sur le brancard et attendit patiemment. Après une petite dizaine de minutes un médecin arriva dans la salle, le salua et se rapprocha de lui en lui demandant ce qui n’allait pas. Arthur lui expliqua rapidement ses symptômes, l’air blasé. Le médecin hocha la tête en signe de compréhension et remarqua ensuite les traces de piqure sur les deux bras d’Arthur. Il fronça les sourcils et se mordilla la lèvre inférieure d’un air gêné. Il vérifia l’état de la gorge du jeune homme, sa tension, son rythme cardiaque ainsi que ses réflexes avant de lui expliquer qu’il pouvait s’agir de plusieurs choses. Il lui donna une liste d’antibiotiques à acheter, par précaution, et il lui conseilla de passer un test de dépistage pour le SIDA. Arthur soupira, on la lui faisait toujours quand on voyait les traces de piqure, il finissait par avoir l’habitude. Dès qu’il voyait un médecin c’était la même chose. Il assura à son médecin qu’il irait le faire, de toute façon il était du genre à se faire dépister tous les six mois par précaution, et s’en alla, jetant au passage sa prescription dans la corbeille la plus proche. S’il n’avait rien de mieux à lui filer que des antibiotiques, c’était pas la peine, il préférait encore attendre que ça passe tout seul.

Enfin il profita de sa présence à la clinique pour se prévoir un rendez-vous pour un dépistage et on lui expliqua qu’il pouvait en faire un le jour même s’il voulait bien attendre quelques heures. Arthur, n’ayant strictement rien d’autre à faire et n’ayant surtout aucune envie de revenir dans deux jours, accepta et alla s’asseoir dans la salle d’attente. Il passa les heures suivantes à se tourner les pouces, jusqu’à ce que la dame de l’accueil – qui devait commencer à connaître son visage par cœur à force de le voir trainer ici – lui fasse savoir que c’était l’heure. Il monta à nouveau par l’ascenseur et attendit patiemment qu’on vienne lui faire sa prise de sang. « Je vous arrête tout de suite, c’est pas la peine de me sortir tout le laïus, c’est pas ma première fois. Faites juste ce que vous avez à faire. » Il n’avait pas non plus envie qu’elle lui fasse la conversation pendant deux heures. Il la laissa faire sa prise de sang et donna ses coordonnées afin qu’on puisse lui donner le résultat de son prélèvement dans deux jours. Il rentra alors chez lui et alla s’affaler dans son lit, plus heureux que jamais de ne pas avoir à aller bosser ce soir là. Il se laissa bientôt gagner par l’obscurité et n’émergea pas pendant les douze heures qui suivirent.

* * *

« Uhm ? » Demanda-t-il d’une voix endormie en décrochant. Le portable collé à l’oreille, il avait du mal à comprendre exactement ce qui était en train de se passer. « Dhflkfd, quoi ? » Grommela-t-il pour forcer la jeune femme au bout du fil à expliquer un peu plus clairement de quoi elle parlait. « Oui c’est bien moi. Oui. » Oui il avait bien passé un test de dépistage, mais merde, ils étaient obligés d’appeler aussi tôt ? Il était… 14h, bon ok il était censé être debout à cette heure là, n’empêche qu’il avait des raisons d’être grincheux, il détestait qu’on le réveille, surtout que ça faisait quelques jours qu’il avait du mal à dormir. « Mr. Thornfield je suis vraiment désolée, votre test est revenu positif. Il faut que vous repassiez à la clinique pour en passer un second, afin d’infirmer ou de confirmer le diagnostic. Le premier test peut donner des résultats faussement positifs dans certains cas. Quand seriez-vous disponible pour revenir à la clinique ? » Pardon ? Il mit quelques secondes avant de bien comprendre ce qu’elle lui disait et il la força à répéter une deuxième fois après s’être forcé à se redresser dans son lit. Il avait l’impression qu’il ne voulait pas perdre une miette de ce que la jeune femme avait à lui dire. « Euh… Dès que vous pouvez me recevoir je suppose. » Répondit-il sans avoir pourtant l’impression d’avoir ordonné à ses lèvres de bouger. Elle lui donna l’heure de son prochain rendez-vous et il raccrocha. Fronçant les sourcils, il commençait un peu à s’inquiéter, il devait bien avouer qu’il ne s’était pas attendu à ça, il n’était pas du genre spécialement attentif, mais jusqu’à présent il avait toujours réussi à passer entre les mailles du filet. Il mit quelques minutes avant de sortir finalement de ses pensées, ça ne servait à rien de s’inquiéter pour rien, elle lui avait bien dit que le test pouvait être faux, non ? C’était pour ça qu’il allait en faire un deuxième, non ? Et puis, elle lui avait dit que c’était souvent faux quand le patient avait des symptômes de rhume ou de grippe, et c’était son cas, non ? Il n’était en tout cas toujours pas en état d’aller bosser et il savait que ce ne serait pas le cas avant un petit moment. Il appela son patron et démissionna.

* * *

Il était allé faire une deuxième prise de sang, et on lui avait dit de revenir une semaine plus tard pour qu’il ait le résultat. Etonnamment, il n’avait pas réussi à dormir des masses pendant cette semaine là, et la nuit précédant le jour J, il n’avait pas réussi à fermer les yeux du tout. Il ne savait même pas pourquoi il stressait, avec sa chance, le résultat allait être positif, et puis, ça collait, non ? C’était parfaitement logique après tout, il avait tellement merdé toute sa vie, il n’avait tellement pas fait attention que c’était déjà un miracle en soi qu’il n’ait pas été atteint plus tôt. Il laissa échapper un petit rire sans joie en attendant dans la chambre de la clinique. Il tournait en rond depuis cinq minutes quand un médecin entra finalement dans la chambre, Arthur n’eut même pas besoin d’attendre qu’il lui dise quoique ce soit, rien qu’à sa tête il avait compris. Il baissa les yeux en rigolant de plus bel, sous le regard interrogateur du médecin. « Je suis désolé Mr. Thornfield, j’ai bien peur de ne pas avoir de bonne nouvelle pour vous. » Arthur releva la tête, se mordillant la lèvre inférieure, un sourire amusé aux lèvres. « C’est pas grave, c’est pas de votre faute après tout, hein. » Il recommença à rire nerveusement, le médecin en face de lui fronçant de plus en plus les sourcils. Il n’était apparemment pas habitué à ce que les gens lui rigolent au nez en entendant une nouvelle pareille. « Vous comprenez ce que je suis en train de vous dire ? » Demanda-t-il d’un ton perplexe, se demandant probablement si Arthur était complètement débile ou bien totalement inconscient. « Oui, oui, je vais crever, comme tout le monde. Moi un peu plus tôt, c’est tout. » Le médecin était de plus en plus surpris par la décontraction avec laquelle le patient prenait la nouvelle, il avait plus l’habitude de l’abattement et des larmes après tout. Il força Arthur à s’asseoir sur le brancard et commença à lui expliquer un peu ce que ça voulait dire exactement, et comment ils allaient procéder à partir de maintenant. « Votre système immunitaire est défaillant, ce qui veut dire que votre corps va devenir de plus en plus faible face aux attaques extérieures. Un traitement existe pour repousser la maladie et aider votre système immunitaire mais malheureusement, nous ne pouvons pas vous soigner. » Arthur leva les yeux au ciel, tout ça il le savait déjà, on lui déjà expliqué en quoi consistait le SIDA, il n’était pas non plus débile. « C’est pas la peine. » « Pardon ? » « Le traitement. C’est pas la peine. » Répéta-t-il comme s’il ne comprenait pas pourquoi ça étonnait le médecin. Il n’avait pas envie de dépenser un argent qu’il n’avait pas tout ça pour prolonger une vie dont il ne voulait en fait pas non plus. Il avait joué, il avait perdu, fin de l’histoire. « Mais… » Arthur se releva et se dirigea vers la sortie après avoir doucement serré la main de son médecin. « Merci pour tout. » Répliqua-t-il d’un ton sarcastique avant de sortir. Il sortit tranquillement de la clinique et commença à errer dans les rues de Londres. Il n’avait pas envie de rentrer chez lui, maintenant que le choc initial était passé, les conséquences commençaient à vraiment s’insinuer dans son esprit.

Il allait mourir. Il n’avait pas demandé quand, mais vu qu’il refusait le traitement et qu’apparemment il n’était pas seulement séropositif mais bel et bien atteint du SIDA, il se doutait que ce serait pour relativement bientôt. Mourir ne lui faisait pas spécialement peur, ça ne lui avait jamais vraiment fait peur, il avait même souhaité la mort plusieurs fois dans sa vie. Alors pourquoi est-ce qu’il sentait son estomac se serrer et sa gorge se nouer quand il y repensait ? C’était peut-être différent quand on savait qu’on allait mourir. Peut-être que c’était la connaissance de ne plus avoir que peu de temps à vivre. Peut-être que c’était de savoir que cette histoire ne concernait pas que lui. Il y avait pensé pendant la dernière semaine et il avait préféré ne prévenir ni Jessie, ni Spencer. Quoiqu’il arrive, ils étaient les deux seules personnes avec qui il avait couché depuis la dernière fois où il s’était fait dépister, il l’avait forcément chopé de l’un d’eux, et comme il avait de toute façon couché avec Spencer plusieurs fois pendant les derniers mois… ll laissa échapper un soupir et s’arrêta finalement, s’adossant au mur d’une ruelle devant laquelle il passait. Il allait mourir, il avait beau répéter cette phrase dans sa tête, elle n’avait aucun sens. Il avait vécu toute sa vie dans l’attente de la mort, et maintenant qu’elle lui tendait les bras… Il ne savait plus trop rien. C’était plus dur de s’imaginer mourir maintenant qu’il y avait Cillian, et maintenant qu’il y avait Spencer. Spencer qu’il avait peut-être d’ailleurs condamné avec ses conneries. Il allait falloir qu’il aille le voir. La pensée seule réussit à lui donner la nausée et il finit par vomir dans l’un des contenaires de la ruelle.

La réalité commençait peu à peu à s’insinuer en lui, et étonnamment, ce n’était pas la perspective de mourir qui l’inquiétait le plus, mais plutôt celle d’avoir entrainé Spencer avec lui. Lui, il ne valait rien, il avait déjà failli y passer plus d’une fois, et il préférait que Cillian perde un oncle plutôt qu’un père. Lui il n’avait plus rien de toute façon, plus de famille, plus d’ami, même plus de boulot. Spencer, lui, il pouvait encore s’en sortir, Spencer lui, il pouvait encore récupérer Cillian et l’aider, malgré tout ce qu’il semblait penser. Lui n’était pas un cas entièrement désespéré encore. Il sentit les larmes monter et il se mordit violemment l’intérieur de la joue, ce n’était pas le moment de pleurer, il ne savait rien encore, et il ne voulait absolument pas pleurer pour son propre sort, au fond, c’était mieux comme ça, c’était mieux pour tout le monde. Il sortit son portable et envoya un texto rapidement à Jessie, histoire de la prévenir qu’elle ferait mieux d’aller se faire dépister également. Il n’avait pas le courage de la voir, ni même d’entendre sa voix. Il jeta son téléphone dans le contenaire de la ruelle pour être sûr de ne pas être tenté de lire sa réponse et il se remit à marcher dans Londres. Il passa les heures suivantes à déambuler encore et toujours, se demandant comment il allait bien pouvoir annoncer la nouvelle à Spencer. C’était triste quand même, qu’il apprenne qu’il allait mourir et qu’il n’ait à aucun moment l’idée d’aller prévenir ses parents. Ils avaient de toute façon été très clairs sur ce point là la dernière fois, ils ne voulaient plus rien avoir à faire avec un déchet pareil. Parfait, comme ça ils seraient débarrassés de leurs deux enfants à jamais, comme quoi tout est bien qui finit bien.

Il finit par prendre son courage à deux mains et par transplaner chez Spencer. Il le fit sur un coup de tête afin de ne pas passer encore deux heures à trainer dans les rues londoniennes sans avoir le courage de faire quoique ce soit. Il atterrit derrière le canapé de Spencer, le jeune sorcier était tranquillement assis dessus, un verre à la main et la télé allumée. Arthur resta là, debout, sans bouger, tandis que Spencer le saluait. Il n’arrivait pas à y croire, toute la situation lui paraissait tellement irréelle. Spencer était là, à boire, à passer une soirée tranquille et lui il arrivait et il allait probablement balayer sa vie à jamais. Il hésita pendant quelques secondes à transplaner à nouveau pour s’enfuir, après tout est-ce qu’il était vraiment obligé de lui dire ? Il pourrait très bien aller crever ailleurs et laisser Spencer s’en rendre compte de lui-même. Lui, il serait mort depuis longtemps, ça ne serait plus son problème. Il leva les yeux au ciel et se mordit une nouvelle fois l’intérieur de la joue pour s’empêcher de pleurer, il n’arrivait pas à croire qu’il ait un jour pu en vouloir à Spencer tellement il se sentait déjà coupable en avance. Il savait qu’il y avait des chances que Spencer n’ait rien, mais avec leur chance habituelle, il n’osait pas à y croire. Comment est-ce qu’il était censé annoncer à quelqu’un qu’il allait mourir ? Qu’ils allaient tous les deux mourir d’ailleurs ? Il était censé amener le sujet comment sur le tapis exactement hein ? Il déglutit avec difficulté et détourna les yeux quand Spencer se tourna vers lui. Il n’osait même pas affronter son regard, qu’est-ce que ça allait être quand il allait finalement lui expliquer hein.

La voix de Spencer arrivait jusqu’à ses oreilles mais son cerveau semblait refuser de former une phrase cohérente avec les sons qu’il recevait. Arthur passa doucement sa langue sur ses lèvres et respira un grand coup. Allez, merde, il fallait qu’il le fasse, il n’avait pas le choix, et plus tôt ce serait fait, plus tôt il serait débarrassé. Et plus tôt Spencer allait le massacrer. Il ne pourrait même pas en vouloir au jeune homme, comment est-ce qu’on pouvait pardonner quelque chose comme ça ? Ils ne sauraient probablement jamais qui était responsable de quoi, mais Arthur saurait toujours au fond de lui que c’était de sa faute. C’était lui qui trainait n’importe où, c’était lui qui se droguait, c’était lui qui ne faisait jamais gaffe, c’était lui qui avait ramené Jessie... Et c’était lui qui avait probablement condamné Spencer. Si même lui se détestait, qu’allait-il en être de Spencer ? Il finit par se tourner à nouveau vers Spencer, luttant contre l’envie de dégueuler qui lui revenait. Il ouvrit la bouche, prêt à tout avouer, mais aucun mot ne lui venait. Mais merde, il était censé dire quoi là ? Je vais crever et toi aussi, ok, bye. Mais non, mais putain mais il était censé avouer ça comment ? Il se força à soutenir le regard de Spencer, il n’avait pas le choix, il fallait qu’il garde bien ça en tête. Il fallait que ça sorte, et le plus tôt serait le mieux. « Tu devrais aller à la clinique. » Furent les premiers mots qui réussirent finalement à sortir. Il s’en voulut aussitôt de commencer comme ça, il allait croire que Cillian y était de retour, ou une autre connerie du genre. Il leva les yeux au ciel pendant quelques secondes et passa à nouveau sa langue sur ses lèvres. « Je suis désolé de passer à l’improviste comme ça, mais je… » Putain mais ça allait sortir oui ! C’était si compliqué que ça ? Apparemment oui. Cette fois-ci, il ferma complètement les yeux et commença à se masser les tempes. Son foutu mal de crâne revenait et il n’allait très certainement pas l’aider. « Pour un dépistage je veux dire. » Les explications ne venaient pas dans l’ordre, mais au moins il réussissait à parler, il comptait sur Spencer pour tout remettre dans l’ordre. « Je suis retourné à la clinique, je me suis fait dépister, tu devrais aussi. » Bon, c’était probablement assez clair comme ça, non ? Il n’allait quand même pas falloir qu’il lui fasse un dessin non plus, si ?

Et pourtant il savait qu’il devait bien ça à Spencer, après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble, la moindre des choses, c’était de trouver les couilles pour être direct avec lui et pour arrêter de tourner autour du pot. « Je… J’ai le SIDA. » Il baissa aussitôt les yeux, les mots sonnaient faux à ses oreilles, comme s’il avait du mal à se croire lui-même. Il savait qu’il n’avait pas besoin d’expliquer à Spencer pourquoi il était là, il n’était pas venu pour lui, il était venu pour Spencer. Il releva finalement les yeux mais ne réussit pas à croiser le regard du jeune sorcier pendant plus d’une seconde avant de se diriger rapidement la porte. Il ne pouvait pas rester ici, c’était impossible, Spencer allait le tuer et il n’était pas capable de supporter une scène, pas maintenant. Il l’avait prévenu, il avait fait son devoir, voilà, maintenant il allait rester éloigné jusqu’à ce que la maladie l’emporte.

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Spencer E.Browning
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Spencer E.Browning
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyLun 3 Sep - 1:48

Il n’était pas réellement surpris de la présence d’Arthur ici, après tout, c’est comme ça que ça fonctionnait non ? Il finissait toujours pas revenir, avec plus ou moins une bonne excuse, et ça finissait toujours par dégénérer. Mais avant d’avoir posé les yeux sur lui, Spencer avait légèrement espéré vu qu’ils ne s’étaient pas quittés en si mauvais terme, que ce serait différent. En posant les yeux, sur Arthur, il avait compris tout de suite que ça ne le serait pas. Pas dans le bon sens en tout cas. S’il avait eu l’air énervé, Spencer aurait pu comprendre, il ne se souvenait pas avoir fait de connerie dernièrement mais il savait que le jeune homme aurait pu vouloir lui envoyer un vieux truc dans la gueule, recommencer à parler de sa sœur, ou de Jessie. Spencer avait compris que tant qu’Arthur pouvait cracher sa haine, il n’avait pas spécialement besoin de sujet spécifique ; enfin, il était plutôt mal placé pour parler, il ne réagissait pas mieux, Arthur était en général la première cible qu’il utilisait quand il avait besoin de se défouler ; ça n’avait pas changé. Mais pour une fois, le jeune homme ne semblait pas vouloir lui gueuler dessus, il ne semblait même pas en colère contre lui, et ça, ça déboussolait un peu Spencer. Il n’avait pas réagi à ce qu’il venait de dire, aucune remarque acerbe, rien. Juste du silence. Le sorcier n’aimait pas ça. Même quand il avait eu son problème avec le dealer, Arthur était arrivé de façon brutale, il n’était pas resté sans un mot, qu’est ce qui pouvait être pire que tuer quelqu’un ? Cillian ? Est-ce que ça avait un rapport avec son fils ? Mais merde il allait l’ouvrir là ?!

Son front était plissé, attendant qu’Arthur se décidé à parler. Il détestait attendre, ce n’était pas une nouveauté, mais il sentait que c’était quelque chose de grave, et c’était intolérable. Alors quoi ?! Il s’inquiéta encore un peu plus quand le jeune homme finit par se décider. Il posa son verre et se leva rapidement, déjà prêt à poser une multitude de question. La clinique ? Cillian y était retourné ? Qu’est ce qu’ils avaient raté ? C’était grave ? C’est avec difficulté qu’il resta silencieux, s’il commençait à crier sur Arthur maintenant, il risquait d’avoir à attendre encore plus avant d’avoir ses foutus réponses. Passer à l’improviste ? Spencer soupira, agacé, ce n’était pas la première fois et franchement aujourd’hui il ne s’en souciait pas le moins du monde. Il s’arrêta soudain, se rendant compte avec quel facilité Arthur venait de s’excuser, pour rien qui n’en est réellement besoin maintenant mais tout de même. L’agacement disparut à nouveau remplacer par l’inquiétude. Vu la difficulté du jeune homme à se prononcer, ce n’était certainement pas une bonne nouvelle, et vu son expression il n’était certainement pas là pour lui annoncer son mariage prochain. Pourquoi la clinique ?! Spencer avait beau chercher, tout revenait à Cillian, ça ne pouvait être que ça. Il l’avait laissé sortir trop top et il était retombé dans le coma. Ou pire.

Spencer se raidit, les yeux légèrement écarquillé. Comment ça un dépistage ? L’image de son fils à nouveau dans un état critique mis du temps à s’évaporer. Un dépistage ? Pourquoi faire ? Le sorcier avait complètement perdu le fil, et la fatigue conjugué à ses trois verres n’y étaient certainement pas pour rien non plus. Il ne voyait vraiment pas où Arthur voulait en venir. Et pourquoi faire cette tête de si pied de long si Cillian n’avait rien ? Spencer ne comprenait pas, ou préférait ignorer l’idée qui commencer à se faire une place ; non, continuer à ne pas comprendre, tout ça n’avait pas de sens ; Cillian n’avait rien, c’était tout ce qui comptait. Non, non, non. Il n’aimait vraiment pas la manière dont Arthur présentait les choses ; non, c’était une erreur. Il s’était fait dépisté ? Tant mieux pour lui, ça n’avait aucune importance là maintenant. Spencer secoua doucement la tête de gauche à droite, comme pour s’empêcher de comprendre, l’empêcher de continuer. Il ne voulait pas en entendre plus. Trop tard. Les derniers mots d’Arthur lui résonnaient encore dans les oreilles. Il lui fallut encore quelques secondes avant de réaliser, quelques secondes à encore essayer de jouer les idiots et de faire comme s’il n’avait rien entendu. Comme s’il n’avait pas lié tout ce qu’il venait de lui dire.

Non. Non. C’était la seule chose qui tournait sous son crâne. Un refus catégorique. Il ne voulait pas comprendre ce que ça voulait dire, il n’arrivait même pas à formuler exactement cette idée. Il l’avait peut-être, c’était tout ce qu’il avait accepté ; le reste n’était que des notions flous dont il ne voulait pas, que ça touche Arthur ou lui, il ne voulait rien savoir. Tout était censé s’arranger, c’était ce qui était prévu depuis le départ ; il était sorti de prison avec cette idée, tout devait aller mieux. Et si tout ce qu’il s’était passé avec Arthur n’avait réellement participé à cet idéal ; Spencer n’aurait jamais pu imaginer que ça tournerais comme ça. Il n’était même pas sur de comprendre toutes les conséquences. Alors quoi ? Qu’est ce qu’il était censé faire maintenant ? Retourner calmement s’installer devant la télé semblait ne pas faire parti de ses options. Il réalisa soudain qu’Arthur était déjà en train de partir. La vague de colère balaya le reste, l’incompréhension était partie, il n’y avait plus rien d’autre. En deux pas, il fut sur lui, l’attrapa par le bras pour le tirer en arrière et repoussa brutalement la porte qui claqua sur elle-même. Spencer ne chercha pas à le tenir plus longtemps, il préférait qu’il s’éloigne de quelques pas, il avait envie de le frappait mais il arrivait encore à résister. Par contre, il ne pouvait pas lui permettre de simplement s’en aller comme si de rien n’était après avoir lâché quelque chose comme ça. « Si c’est une blague Arthur, t’es vraiment tombé bas » commença-t-il d’une voix sourde. « Et tu crois vraiment que tu vas partir comme ça ? C’est tout la considération auquel j’ai le droit ?! Tu peux pas lâcher quelques choses comme ça et simplement fermer la porte derrière toi ! Sérieusement si c’était une blague c’est absolument pas drôle ! » Répéter que c’était une blague n’y changerait rien, Spencer se doutait qu’Arthur n’était pas capable de mentir sur une chose pareil, et il n’avait aucune raison de lui faire ce coup-là. Tout ça était réel, et c’était justement le problème. « C’est tout ce que t’as à dire ? Rien de plus ? Tu sais pas d’où ça vient ? Depuis quand ? » Spencer aurait voulu la fermer, arrêter de parler pour rien. Il était inquiet pour lui, inquiet pour Arthur, mais à cet instant précis, il était incapable d’être compatissant, incapable d’agir de façon raisonné. « Oui, depuis quand tu le sais ? » si sa voix était restée sourde tout le long, c’est à peine s’il avait l’impression d’avoir prononcé les derniers mots. Il recula de deux pas, et s’assis à moitié sur le dossier du canapé. « Est-ce que … » la question s’arrêta là, il ne savait même pas ce qu’il avait voulu dire exactement, il ne savait même pas par où commencer.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyLun 3 Sep - 2:49

Arthur savait qu’il était lâche de vouloir s’enfuir, mais c’était trop lui en demander que de rester, il en était tout simplement incapable. Un coup d’œil à Spencer avait suffit à le convaincre qu’il aurait préféré crever de froid dehors que d’être ici, il ne pouvait pas supporter le regard que lui lançait le jeune homme et il savait que ça n’allait pas aller en s’améliorant, plus les secondes allaient passer et plus il allait commencer à prendre conscience de toute l’ampleur de la révélation et là… Arthur ne voulait pas être là quand l’orage allait éclater, il n’était pas sûr d’y survivre et il ne se sentait pas la force d’y assister. Il suivit donc son instinct, sans réfléchir, et se dirigea rapidement vers la porte de Spencer. Il ne pensait pas avoir assez de forces pour transplaner à nouveau, surtout maintenant que ses jambes flageolaient sous son poids. Il attrapa la poignée, la tourna rapidement avant de tirer sur la porte, prêt à s’en aller bien gentiment, seulement il sentit la main de Spencer s’enrouler autour de son bras et il fut soudainement incapable de bouger. Le jeune sorcier claqua la porte sous son nez et Arthur se mordit violemment la lèvre inférieure, il n’aimait pas ça, mais pas ça du tout. Il aurait préféré être n’importe où mais pas ici à cet instant là, il était certain de ne jamais s’être senti aussi mal. Mais merde, il venait probablement de bouleverser la vie de Spencer à jamais et il s’en voulait tellement… Il ne savait même pas s’il lui avait refilé quoique ce soit ou non, mais si c’était le cas, hein ? Il ne pourrait jamais se le pardonner, au moment où ils commençaient à faire des efforts et des progrès, non, ce n’était pas envisageable, il ne voulait pas être responsable de la mort d’une nouvelle personne, surtout que cette fois-ci, il ne s’agirait pas d’un inconnu, ou d’une personne qu’il détestait. Ce serait Spencer. Il n’avait jamais réussi à mettre le doigt sur ce qu’il ressentait exactement pour le jeune homme, mais il n’était pas assez borné pour ne pas se rendre compte qu’il tenait plus à lui qu’à n’importe qui d’autre.

Il fronça les sourcils en sentant Spencer le lâcher. Il n’allait pas le frapper ? Apparemment non, au contraire même, il reculait, comme s’il voulait s’empêcher de faire une connerie. Arthur aurait préféré qu’il le cogne, il était persuadé que ça aurait fait du bien à tout le monde. Spencer se serait calmé et Arthur se serait peut-être senti moins coupable. Mais merde, pourquoi est-ce que tout devait toujours tourner au vinaigre entre eux ? Là c’était pire que tout. La bonne nouvelle, enfin si on peut appeler ça comme ça, c’était que le cas de Spencer inquiétait tellement Arthur qu’il était incapable de s’inquiéter pour sa propre santé. Lui venait d’apprendre qu’il était bel et bien atteint du SIDA et pourtant il n’avait qu’une envie, s’excuser auprès de Spencer, s’excuser jusqu’à être sûr que le jeune homme lui pardonne quoiqu’il arrive. Il n’avait jamais autant eu besoin du pardon de quelqu’un, et il savait aussi que jamais il n’avait été moins en mesure de le mériter. Une blague ? Arthur fronça encore un peu plus les sourcils. Une blague ? Sérieusement ? Il pensait vraiment qu’Arthur en était capable ? Il lui avait fait deux ou trois coups de pute dans sa vie, il ne pouvait pas le nier, mais si Spencer pensait qu’Arthur pourrait trouver ce genre de trucs drôles, c’est qu’il ne le connaissait pas le moins du monde. Il se doutait que c’était juste le choc, il essayait de trouver toutes les excuses possibles pour que ce ne soit pas vrai. Arthur ne pouvait rien faire d’autre que de regarder le spectacle, impuissant. Il tressaillit quand la voix de Spencer se fit plus forte et son ton plus sec encore. « Je… » Il savait que Spencer avait raison, il n’aurait pas du essayer de s’enfuir, mais pour être tout à fait honnête, le jeune sorcier donnait plutôt raison à l’instinct d’Arthur vu la façon dont il réagissait. Arthur ne pouvait pas le blâmer, mais il ne pouvait pas non plus s’empêcher d’avoir envie d’être à 20 000km d’ici à l’instant même. Tout sauf ici, oui, partout sauf sous le regard de Spencer.

Tout ce qu’il avait à dire ? Arthur avait déjà l’impression d’en avoir plus dit que nécessaire. Alors quoi, il voulait les détails ? Arthur ne les avait pas, comment aurait-il pu, enfin merde, il n’était pas devin ! Il comprenait la curiosité de Spencer, elle était légitime, mais si Arthur ne s’était pas senti aussi coupable sur le coup, il aurait pu en vouloir au jeune homme de le brusquer autant. Lui aussi avait eu une journée plus qu’éprouvante, et ça c’était probablement lisible sur son visage, Spencer aurait pu essayer de le ménager un peu. Enfin, à l’instant présent, Arthur ne jugeait pas mériter de traitement de faveur. Il recommençait à sentir les larmes lui monter aux yeux et il les essuya rapidement en regardant Spencer aller s’asseoir sur le dossier du canapé. Mais merde, comment ils en étaient arrivés là, hein ? Il y a quelques mois sa principale inquiétude aurait été de savoir s’il allait réussir à faire sortir Spencer de ses gonds ou non, ou encore s’il allait encore se faire vomir dessus au bar ce soir là ou pas. Il prit quelques secondes pour laisser Spencer se calmer, il aurait véritablement préféré qu’il lui cogne dessus, mais il ne voulait pas le forcer à faire quoique ce soit, il n’était pas là pour lui, il était là pour Spencer. Lui, on s’en foutait, il n’était pas important, il avait eu quelques heures pour assimiler l’information, et lui de toute façon, sa vie ne comptait pas, pas vraiment en tout cas. Il déglutit une nouvelle fois avec difficulté et alla s’adosser à l’un des murs de l’appartement de Spencer, prenant soin de ne pas être directement dans le champ de vision du jeune homme. Il ne tenait pas à sentir le regard accusateur de Spencer sur lui, pas maintenant. Il n’avait pas besoin de ça pour se sentir minable.

Il soupira une dernière fois et passa lentement sa langue sur ses lèvres. La moindre des choses maintenant, c’était de répondre aux questions de Spencer du mieux qu’il pouvait, non ? « J’ai eu la confirmation à la clinique tout à l’heure. » Se força-t-il finalement à lâcher du ton le plus neutre et le plus égal qu’il avait en réserve. Il ne voulait pas montrer à quel point la situation le touchait, c’était con, surtout qu’il n’arrivait pas à dissimuler grand-chose, mais c’était encore et toujours une question de fierté. Il ne voulait pas montrer sa faiblesse, même pas maintenant, en plus il ne voulait pas que Spencer ait pitié de lui, il ne le méritait pas. Il releva doucement les yeux, les posant sur la silhouette du jeune homme et se demandant à quel moment il allait se rendre compte que tout était de sa faute et qu’il avait toutes les raisons du monde de venir lui casser la gueule. Il ne comprenait pas que Spencer ne soit pas déjà passé à cette étape, il essayait peut-être de faire des efforts parce qu’il savait qu’Arthur était malade. La pensée lui donna envie de vomir. Qu’il vienne le frapper merde, et qu’ils en finissent, il ne supportait pas de se sentir aussi coupable. Qu’est-ce que ça allait être si le résultat du test de Spencer était positif aussi. Il passa sa main devant sa bouche et se massa doucement les lèvres, il avait encore besoin de quelques secondes avant de pouvoir recommencer à former des mots et des phrases. Il s’éclaircit finalement la gorge. « Non je ne sais pas… D’où ça vient. » Répondit-il maladroitement avant de croiser ses bras sur sa poitrine. Il avait envie de se laisser tomber lamentablement par terre mais il tenait également à rester debout au cas où Spencer se jette sur lui, qu’il essaye quand même un minimum de se défendre. Il savait à quelle vitesse les choses pouvaient dégénérer entre eux. « Il n’y a eu que Jessie et toi depuis… » Depuis la dernière fois qu’il s’était fait tester, mais il n’arrivait pas encore à le dire, c’était difficile pour lui de former des phrases de plus de 10 mots, surtout vu le sujet. « Ça change quelque chose de toute façon ? » Dans tous les cas c’est de ma faute, maintenant qu’il y pensait il n’arrivait pas à croire que ça soit venu de Spencer, la seule option possible restait Jessie, et même s’ils avaient tous les deux couché avec elle, si elle était venue, c’était à cause d’Arthur. Il se prit le visage à deux mains et laissa échapper un énième soupir. Il finit par réussir à se décoller du mur et se rapprocha doucement mais surement de l’endroit où se trouvait Spencer. Il était censé dire quoi là, hein ? « Je suis désolé. » Soupira-t-il plus qu’autre chose. C’était un bon début, enfin d’après lui. Il n’avait en tout cas pas trouvé mieux. Il pouvait sentir son cœur se serrer dans sa poitrine et il avait quasiment du mal à respirer. Alors quoi ? C’était ça que l’on ressentait quand on se sentait coupable ? Il ne l’avait quasiment jamais été de sa vie, seulement avec Ariane, mais ce n’était rien encore comparé à ça. Il n’arrêtait pas de penser à Cillian et à ce qu’il lui avait peut-être fait, à Spencer aussi, il ne pouvait pas s’empêcher de repenser à toutes ces fois où il aurait juste pu s’en aller, arrêter de s’accrocher à lui, arrêter de lui pourrir la vie, mais non, il s’était accroché, il avait refusé de lâcher l’affaire, et voilà où ils en étaient. Par sa faute. Enfin, il devait se féliciter, il avait peut-être réussi à tuer toute la famille de Cillian à lui tout seul, d’abord sa mère, et maintenant son père. Ça devait être un record dans le genre. « Je… Je suis vraiment désolé Spencer. Je… » Il ne pouvait pas continuer à répéter ça en boucle et pourtant c’était à peu près tout ce dont il avait envie. Ce n’était pas comme s’il pouvait faire quoique ce soit d’autre après tout, si ? Il passa sa main dans ses cheveux et recommença à soupirer doucement, autant pour se donner du courage que pour essayer de diminuer un peu la pression dans sa cage thoracique. C’était normal d’avoir l’impression que quelqu’un était en train de faire de la purée avec son cœur, ou bien ?

Il vint se poser devant Spencer, les yeux baissés. Il n’arrivait pas à croire que tout ça soit réel, en fait, c’était encore plus facile de réaliser la situation dans laquelle il s’était foutu quand il était avec Spencer. « Il faut que tu passes le test aujourd'hui. S’il-te-plait. » C’était terriblement égoïste de sa part mais il avait besoin de savoir, s’il y avait la moindre chance qu’il soit le seul à être atteint dans toute l’histoire, il avait besoin de le savoir et maintenant. Après tout, peut-être qu’il se prenait la tête pour rien, peut-être que Spencer n’avait rien lui. Il savait qu’avec leur chance légendaire, ils n’avaient aucune chance, mais il se devait de tenter, il ne pouvait pas se permettre de désespérer complètement tant que ce ne serait pas officiel. Ils n'auraient la réponse que dans une semaine, mais il ne voulait pas attendre une minute de plus que nécessaire.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyLun 3 Sep - 23:04

Les mains posés sur le dossier du canapé, Spencer fixer le sol, comme si les réponses allaient finir par s’y afficher. Il ne comprenait rien. Ce n’était juste pas possible. Il en avait fait des conneries, et il était habitué aux retours de bâtons, mais pas à ce point, ça il ne l’avait jamais imaginé ; c’était le genre de chose tellement horrible qu’il n’était même pas capable de les envisager. Même maintenant, le sorcier n’arrivait pas à réaliser, surtout que pour le moment, rien n’était certain, et c’était justement ça le pire. Il y avait de forte chance qu’il ne s’en soit pas sorti indemne, c’était presque certain, à moins qu’Arthur ne l’ait attrapé qu’après leurs dernières fois, mais c’était trop récent pour qu’il ait pu en avoir la confirmation si rapidement ensuite. C’était donc quasiment couru d’avance. Mais il était là le problème, quasiment, presque, ça lui laisser encore la possibilité de penser qu’il pouvait s’en sortir, et dans ce genre de moment l’espoir était une vrai plaie, ça s’installait avant qu’on en veuille et c’était impossible de le faire partir complètement. Peut-être qu’il y avait échappé, peut-être qu’il n’avait rien, qu’importe comment ou pourquoi, c’était possible … Le sorcier essaya de reprendre ses esprits, essayer de penser de façon plus logique, il n’y arriva pas, se contenant de se raccrocher au canapé comme s’il allait le tirer de là. Sans lui, il n’était même pas certain qu’il serait encore debout.

Tout à l’heure ? Spencer ne trouva aucune consolation de savoir qu’Arthur était venu le prévenir si tôt, au contraire, si le jeune homme y avait pensé si tôt, c’était que ses propres chances s’amenuisaient. Il se rappela soudain des questions qu’il avait posé à l’hôpital après l’accident de Cillian, lorsqu’il l’avait trouvé en piteux état, est ce qu’il savait déjà à ce moment-là, est ce qu’il s’en doutait, l’avait-il vraiment sur aujourd’hui ou lui mentait-il ? Spencer secoua doucement la tête, pourquoi l’aurait-il fait ? C’était stupide d’essayer de se poser des questions qui n’avaient rien à voir, ça ne lui changerait pas les idées. Mais il ne pouvait pas l’accepter, pour le moment dans son esprit ce n’était qu’un mot, il n’avait pas encore réellement a cherché comment ça avait bien pu arriver, ce qui expliquer qu’il n’en voulait pas encore à Arthur ; il n’avait pas non plus complétement réalisé ce qui allait en découler. Pour le moment, il n’y avait que la peur attachait au mot qui parvenait à l’atteindre, et c’était déjà beaucoup trop. Avoir réellement peur, ce n’était pas quelque chose à laquelle il était habitué, il ne savait pas comment réagir face à ça ; même la colère ne semblait pas être un bon remède.

Jessie ? Spencer se figea, ses yeux quittèrent le sol et se posèrent sur Arthur. Jessie ? La Jessie ? Le sorcier savait que ça ne venait pas de lui, il n’avait pas vraiment cherché à rencontrer des gens dernièrement, et ce n’était certainement pas l’autre Jessie ; Il n’arrivait toujours pas à en vouloir à Arthur, la nouvelle l’avait trop assommée pour le moment mais il se connaissait assez pour savoir que ça finirait par arriver ; mais pas pour le moment. Pour l’instant, il essayait juste de voir si les choses auraient pu être différente, s’il n’avait pas couché avec Jessie est ce que ça serait arrivé quand même ? S’il ne l’avait pas fait, il n’aurait pas finit par coucher une nouvelle fois avec Arthur … Non, il ne pouvait pas l’affirmer, entre le jeune homme et lui, malgré toute sa détermination et le dégout d’Arthur, rien ne pouvait prouver qu’ils n’auraient pas fini par craquer. Alors quoi ? Au final, c’était bel et bien le jeune homme le responsable ? Encore une fois, il aurait fallu remonter trop loin pour savoir qui était le coupable, et il n’en avait pas la force. Pour le moment, il n’en voulait à personne, la colère avait été complétement enseveli sous l’incompréhension. Rester juste à savoir pour combien de temps.

Il était désolé ? C’était sans doute la première fois où Spencer s’en fichait ; pourtant depuis le début, c’était à celui qui prononcerait le moins ces mots. C’était toujours une petite victoire de les entendre de la bouche de l’autre. Mais ce soir Spencer n’en avait rien à foutre. Il eut un sourire amer, comme si c’était le moment de se rendre compte que des mots, ça ne vaut rien. Et que la fierté n’était guère plus utile. Au final, il l’avait forcé à rester, mais il n’était plus certain de vouloir l’entendre davantage. Arthur avait raison, qu’est-ce que ça changeait qu’il en sache plus. Rien. Rien du tout. Spencer baissa à nouveau les yeux pour ne pas le voir avancer vers lui, il détestait se sentir vulnérable et il devait reconnaitre que ça arrivait beaucoup trop souvent ses derniers temps, et aujourd’hui ça atteignait des sommets. Il ne voulait pas qu’Arthur le voit comme ça, il ne voulait pas le voir non plus ; mais il était incapable de le laisser partir. Spencer ne l’écoutait plus que d’une oreille, passer le test ? Aujourd’hui ? Ça aurait la chose la plus raisonnable, finalement être fixé sur ce qu’il allait se passer ensuite. Oui, c’était là bonne chose à faire. Le sorcier ne leva même pas les yeux vers Arthur pour répondre. « Non » C’était sorti tout seul, il n’y avait même pas réfléchi, bonne chose à faire ou non, il ne voulait pas savoir. Il devait reconnaitre qu’il n’avait pas été très en forme ses derniers temps, mais ça n’était certainement rien, pas la peine d’aller à l’hôpital. Non, non, ça ne valait pas le coup.

Spencer se releva et baissa les yeux sur Arthur. « Non » C’était du déni pur et dure, ça finirait sans doute par passer, mais il ne le voulait pas, il préférait faire comme si tout ça ne s’était jamais passé, il n’avait rien, il allait très bien, et finalement l’idée de reprendre sa soirée en toute tranquillité ne lui paraissait plus une si mauvaise idée. Spencer s’écarta du jeune homme pour faire le tour du canapé. C’était infaisable. Il posa à nouveau sa main dessus comme pour s’y rattraper. Non, pas déjà, il devait oublier tout ça, ce n’était qu’une erreur, Arthur se trompait, il n’y avait aucune chance qu’il l’ait, pas plus que le jeune homme soit malade. Non, tout allait bien, et tout irait encore mieux plus tard. Il continua son chemin et attrapa son verre, il vida le fond d’une traite, et se resservit. « T’as pas entendu ce que j’ai dit, si tu veux un verre, tu sais où ils sont » Oui, reprendre de là, faire comme s’il ne s’était rien passé entre temps, Arthur n’avait rien dit depuis qu’il avait posé les pieds ici. C’était bien mieux comme ça. Le liquide ambré lui fit un bien fou, mais il ne pu s’empêcher de penser qu’arriver bourré à l’hôpital ne serait pas une bonne idée. Le verre rencontra le mur avant qu’il ne réalise qu’il l’avait lancé. Apparemment il n’était même pas capable de faire semblant. « Putain » ce fut le seul mot qu’il put répéter pendant une bonne minute. Il posa sa main sur son visage, inspirant lourdement. « Pourquoi est-ce que tu es venu me le dire ? » souffla t’il sans bouger, il avait peur de lui tomber dessus s’il le regardait. Une partie de lui était reconnaissante à Arthur d’avoir pensé à lui, à le prévenir, mais l’autre le détestait, pour tout ce qu’il était en train de ressentir actuellement, il savait que l’ignorance n’était pas un avantage, mais à choisir, il aurait préféré ne rien savoir.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 4 Sep - 0:05

Arthur n’était pas sûr de savoir exactement pourquoi il s’excusait. Après tout, il y avait encore une chance – aussi infime soit-elle – pour que Spencer n’ait rien du tout, ils ne le sauraient vraiment qu’après avoir reçu les résultats du test. Peut-être qu’il s’excusait parce qu’au fond de lui, il n’y croyait plus vraiment et que test ou pas test, le sort de Spencer était déjà scellé dans son esprit. Peut-être qu’il voulait simplement s’excuser pour lui avoir foutu ce qui était probablement le plus choc de sa vie, sans préparation, sans rien. D’un autre côté, ce n’était pas comme s’il avait eu le choix lui non plus, il avait déjà dû quasiment se trainer ici pour avoir la force de prévenir Spencer, il savait qu’il n’avait jamais eu d’autre choix. Au fond, la seule raison pour laquelle il s’excusait, c’était pour essayer de faire diminuer cette pression dans sa cage thoracique qui l’empêchait de respirer correctement depuis qu’il avait compris exactement les conséquences du résultat de son test. Cette putain de culpabilité qui refusait de le quitter, cette pensée qui refusait de s’en aller de son esprit. T’as tué Spencer, j’espère que t’es fier de toi. T’avais qu’à arrêter les conneries, c’est trop tard maintenant, c’est bien fait pour ta gueule. Combien de fois on t’a prévenu, hein ? Mais non, t’es tellement con que t’as continué, bah voilà maintenant t’as tout gagné. Il baissa les yeux sur Spencer, se mordant violemment l’intérieur de la joue pour essayer de se forcer à se calmer. Mais merde, il allait répondre oui ? Il fallait qu’il s’active là, il fallait qu’il aille à la clinique, et franchement le plus tôt serait le mieux, comme ça ils seraient tous les deux fixés. Arthur ne supportait pas de ne pas savoir, il voulait tuer la petite voix au fond de son esprit qui essayait de lui redonner de l’espoir, il n’en voulait pas. Il avait été trop déçu dans sa vie pour continuer à trouver que l’espoir était un noble sentiment, l’espoir ça rendait juste la chute plus douloureuse.

Arthur arrêta subitement de bouger en entendant la voix de Spencer s’élever finalement dans le salon. Non. Comment ça non ? Il ne pouvait pas juste… Refuser de faire le test, mais merde ou quoi il était inconscient ? Il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas lui faire ça, leur faire ça même. S’il était malade, tout ceux qui tenaient à lui avaient le droit de le savoir, et puis ça changeait tout, qu’en était-il de Cillian, hein ? Il y pensait à son fils un peu, merde ? Et à Arthur, il y pensait, non ? S’il ne voulait pas le faire pour lui, il devait le faire pour les autres, c’était parfaitement égoïste de la part d’Arthur de penser ça, mais c’était le genre de pensées qui lui traversaient l’esprit à ce moment même. Merde, que Spencer fasse un effort, il avait besoin de savoir, il ne pouvait pas supporter de perdre une seule seconde. Il savait que Spencer avait juste besoin de temps, mais il n’en avait pas à lui donner, c’était salaud de sa part de vouloir le pousser à le faire au plus vite, mais il avait lui-même passé une journée assez horrible pour avoir une excuse pour son comportement. Spencer se releva et Arthur ne put s’empêcher de faire un pas en arrière. « Non ? Mais… Tu dois le faire Spencer. » Essaya-t-il d’expliquer d’une voix faible. Sans grand succès. Il regarda le jeune homme aller récupérer son verre et se resservir. Oh, super, il allait boire, c’est vrai que c’était la solution à tout. Et puis ça avait tellement bien marché pour eux depuis le début qu’il aurait eu tort de s’en priver, hein. Mais merde, il ne pouvait pas comprendre que c’était dur pour Arthur aussi ? Il aurait du le comprendre de lui-même, le frapper si ça lui faisait du bien, n’importe quoi du moment qu’il se rendait à la clinique pour qu’ils soient fixés. Un verre ? Il lui proposait un verre. « Putain mais je veux pas boire, merde ! » Lâcha-t-il finalement d’un ton un peu plus vif déjà. Il savait qu’il n’avait aucunement le droit d’être énervé, mais le comportement de Spencer avait le don de l’exaspérer, il n’était pas tout seul dans cette histoire, putain, il fallait qu’il se réveille, qu’il accepte la situation.

Arthur sursauta en voyant le verre voler des mains de Spencer pour venir s’écraser contre le mur. Il déglutit avec difficulté en se demandant si finalement il ne préférait pas Spencer quand il refusait de voir la vérité en face. Il resta tranquillement là où il était, sans quitter le jeune sorcier des yeux, s’attendant désormais au pire. Il se contentait de jurer en boucle pour l’instant, mais Arthur savait que ça n’allait pas durer bien longtemps, et bien assez tôt il allait se tourner vers lui et lui gueuler dessus… Pourquoi est-ce qu’il était venu lui dire, hein ? Arthur ouvrit la bouche pour riposter mais rien ne lui venait. Ça lui avait paru tellement naturel de venir ici pour le dire à Spencer qu’il n’avait pas véritablement pensé à la possibilité qu’il avait eue de ne rien dire. S’était-il vraiment demandé ce qui serait le mieux pour Spencer ou bien avait-il simplement agi dans son propre intérêt ? Par simple curiosité ? Il ne supportait après tout pas de ne pas savoir si Spencer était atteint ou pas, alors peut-être qu’il était seulement venu pour forcer le jeune sorcier à lui fournir une réponse. Il secoua la tête, non, c’était plus que ça. Il y avait pensé, il s’était dit qu’il pourrait tout aussi bien s’enfuir sans rien dire à Spencer, non, il n’avait pas fait que penser à lui avant de venir, il savait qu’il faisait ça aussi dans l’intérêt du jeune sorcier. L’entendre lui reprocher d’avoir fait un effort pour lui fit monter encore un peu plus le niveau d’agacement d’Arthur. Il s’en voulait toujours autant mais après la journée qu’il avait eue, surtout après le mois qui venait de s’écouler, il n’avait pas la force de jouer à ce petit jeu avec Spencer, et ses nerfs commençaient à lâcher. « Je me suis dit que ce serait amusant de venir t’annoncer un truc du genre. C’est vrai quoi, regarde-moi, j’ai l’air de tellement m’éclater, franchement je regrette pas d’être venu. Tu sais quoi ? En fait t’as raison, peut-être que j’aurais pas dû te prévenir. » Lâcha-t-il en sifflant quasiment entre ses dents. Il pouvait sentir l’énervement de Spencer monter, lui aussi avait du mal à parler normalement, mais c’était plus fort que lui, et puis peut-être que s’il s’énervait en premier, il allait forcer Spencer à voir les choses en face, à réaliser, peut-être qu’il allait le forcer à s’énerver enfin, peut-être qu’il allait enfin produire un déclic chez lui.

Il se rapprocha doucement de Spencer, les traits toujours tirés. Il savait qu’il n’aurait pas du insister, qu’il aurait probablement mieux fait de simplement répondre à la question, mais non, il n’était même pas capable de ça. Il venait d’apprendre à Spencer la pire nouvelle de tous les temps et il n’était même pas capable de faire un effort plus de dix minutes, il n’était même pas capable de se mettre un peu à la place du jeune homme. Mais, même si ce n’était pas une excuse, apparemment c’était réciproque. Il attrapa le bras de Spencer, comme s’il avait besoin de savoir qu’il avait toute son attention. « Alors quoi ? T’aurais préféré avoir la surprise dans un ou deux mois ? Ou au mieux dans un ou deux ans ? » Après tout, même si Spencer était séropositif, la maladie pouvait ne pas encore s’être déclarée, c’était relativement aléatoire, il pourrait être porteur de la maladie sans être malade pendant encore des années. Arthur ne comprenait pas pourquoi Spencer lui reprochait quoique ce soit, lui il aurait préféré qu’on vienne lui dire, ça ne lui avait même pas effleuré l’esprit que quelqu’un puisse être assez con pour ne pas avoir envie de savoir qu’il avait des chances d’être malade. « Je te l’ai dit parce si j’avais été à ta place, j’aurais voulu le savoir. Parce que si jamais il s’avère que toi aussi t’es malade, y a des traitements pour repousser la maladie et que je me suis dit qu’il vaudrait mieux les commencer le plus tôt possible. » Il avait dit ça d’un ton probablement un peu plus dur, strict et énervé que nécessaire, mais il en voulait à Spencer de réagir comme ça. Merde, lui aussi il était malade, pour lui aussi c’était dur, lui il faisait des efforts, il s’était forcé à venir et non seulement Spencer refusait de faire le test, mais en plus de ça il lui reprochait d’avoir agi dignement pour une fois. Il en venait à se demander comment il avait fait pour se convaincre de venir. Il lâcha le bras de Spencer sans pour autant chercher à se reculer, maintenant qu’il était parti, ça ne servait à rien de chercher à se retenir. « Putain mais Spencer t’es pas tout seul, moi j’ai besoin de savoir. T’es ridicule à réagir comme ça merde, va à la clinique qu’on soit fixés ! Tu peux continuer à le nier autant que tu voudras mais je vais crever et il y a des fortes chances pour que tu me suives de très près. » Il ne s’était même pas rendu compte qu’il avait eu envie de hurler jusqu’à ce qu’il ait terminé de gueuler sur Spencer. Il baissa les yeux en se mordant la lèvre inférieure. Et merde, c’était pas ce qu’il avait voulu dire, c’était pas pour ça qu’il était venu. Il fallait croire que Spencer avait un don pour faire ressortir ce qu’il y avait de pire en lui.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 4 Sep - 2:15

Ça l’aurait avançait à quoi de ne rien savoir ? Il aurait certainement finit par se rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond, et si l’idée d’avoir plus de temps sans s’en soucier lui plaisait, c’était trop tard maintenant. Quoi qu’il arrive maintenant, Spencer ne pouvait plus faire marche arrière, il était au courant et ne pouvait pas continuer à faire comme si ce n’était pas le cas, il avait essayé et ça n’avait pas duré plus de cinq minutes. Il reprenait peu à peu ses esprits, mais il n’arriverait pas à se faire à cette idée avant longtemps, c’était à la fois trop flou et bien trop réel pour qu’il arrive à vraiment réaliser, sans compter que rien n’était totalement sur. Spencer était persuadé que c’était foutu d’avance, il n’aurait pas réagi comme ça s’il avait vraiment cru pouvoir y échapper. Les chances étaient minimes, voire inexistante ; si par miracle, il ne l’avait pas eu avec Jessie, il n’avait pas pu y échapper la fois avec Arthur, c’était mathématique. Et pourtant l’idée d’entendre qu’il n’avait rien était encore bel et bien présente. Et si ? Spencer jura doucement, se massant les tempes d’une main comme pour s’éclaircir les idées. Tout était fichu, et il devait commencer à s’y faire dès maintenant.

Il n’attendait pas réellement de réponse du jeune homme , ou du moins pas vraiment , il ne voulait pas qu’Arthur lui explique froidement qu’il avait fait un quelconque devoir , c’était stupide , complétement déplacé et égoïste , mais il voulait être certain que c’était à cause de l’inquiétude , il voulait qu’Arthur ait eu peur pour lui ; Spencer n’arrivait pas à croire qu’il puisse penser de tel connerie , mais maintenant tout ce qu’il avait besoin d’entendre c’était que quelqu’un se souciait de lui , alors que lui , ne pensait qu’à lui-même . Le sorcier n’arrivait pas vraiment à tout saisir pour l’instant , et ça l’empêchait de se rendre compte qu’il n’était pas tout seul dans ce bateau ; s’il avait été un peu inquiet pour Arthur au début , c’était vite passé , pour le moment il n’était qu’égoïsme pur. Et il le serait tant qu’on ne le lui aurait pas fait remarquer. Pour le moment la seule chose qui comptait, c’était savoir ce qui allait lui arriver. Il finit par lever les yeux sur Arthur quand il eut finalement une réponse. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, il faillit sourire. Voilà, la confrontation, ça il connaissait mieux, et ça c’était l’Arthur dont il avait l’habitude. Le voir s’excuser, il n’en voulait plus, non, il voulait le voir en rogne, comme pour être certain que tout n’avait pas changé. C’était bien mieux comme ça. Avec Arthur en colère, il réussirait peut être à agir de la même façon.

Spencer baissa les yeux sur son bras avant de les reposer sur Arthur quand celui-ci l’attrapa. Il n’avait pas fini ? Parfait. Non, ce n’était pas ça qu’il voulait entendre. Il ne voulait pas que le jeune homme lui donne de raisons sensées. C’était tout ? Il l’avait prévenu seulement par bonté d’âmes, trop aimable à lui. Il aurait aimé penser que maintenant Arthur n’avait plus qu’à s’en aller, mais il n’était pas encore prêt à le laisser partir. Des traitements ? Spencer ne voulait pas en entendre parler pour le moment, c’était trop concret, non, il ne voulait rien savoir. D’autant plus qu’il savait qu’au final ça ne ferait que retarder l’inévitable. Pourquoi avait-il fallut qu’il réponde de cette façon ? Pourquoi avait-il fallut qu’il pose la question. A croire qu’ils étaient incapables de se comprendre jusqu’au bout. Spencer attendit qu’Arthur le lâche, avant d’essayer d’attraper son verre. Il grogna légèrement en se rappelant qu’il ne risquait plus de s’en servir de sitôt.

Lui ? Lui il avait besoin de savoir ? Il posa les yeux sur Arthur. Hésitant quelques instants sur ce qu’il ressentait. Et finalement, il comprit. La réalité le frappa aussi durement que la première fois, sauf que cette fois, il n’était pas en train de réfléchir à ce qui allait lui arriver, ce qu’il allait devoir faire ou non, et toutes ses conneries, non. Arthur allait mourir. Il resta complètement figé, les yeux toujours posés sur le jeune homme, sans vraiment le voir. Il lui avait pourtant dit, j’ai le sida, et il avait automatiquement pensé à lui. Son visage se ferma et il sentit sa mâchoire se contractait. La colère était enfin revenue, elle n’était dirigée contre personne en particulier, si ce n’est lui ou contre ce fichu destin qui semblait se faire un plaisir de les torturer. Comment avait-il pu être si con, il était dégueulasse avec Arthur en ne pensant qu’à lui, et pire encore, il réussissait quand même à avoir envie de gueuler contre lui. Parce que d’une certaine manière c’était sa faute, c’était lui qui avait amené Jessie après tout… Spencer savait que ce n’était qu’une partie du tableau , personne ne l’avait forcé à coucher avec elle , pas plus qu’Arthur n’avait été obligé de le pousser à bout pour qu’il en vienne à de tel extrémité , pas plus … ça pouvait aller très loin comme ça. Comme d’habitude, dès qu’il s’agissait d’eux, il n’y en avait pas un pour arrêter l’autre, et voilà où ça les avait menés. Ridicule ? C’était exactement ça, et le fait d’en être conscient ne faisait que l’agacé encore plus. Arthur lui renvoya une autre baffe verbale en disant haut et fort ce qu’il venait de réaliser. Il allait crever. Le type qu’il avait essayé en vain de sortir de sa vie allait y passer. Et il n’y pouvait rien. La fin le toucha tout autant. Il n’allait pas tarder à suivre ? Le coin de ses lèvres s’agita tout seul, il avait toujours autant de tact pour présenter les choses, mais à choisir il préférait encore ça qu’au discours de tout à l’heure.

Ses bras se détendirent et il attrapa Arthur par le col pour le remonter vers lui. Rien que de l’entendre hausser la voix contre lui, ça avait fini par le mettre sur les nerfs, et il n’avait rien fait pour se retenir. Il avait besoin d’être en colère, et même si elle n’était pas seulement dirigée vers Arthur, il allait faire avec. « Toi ? Toi tu as besoin de savoir ? Depuis quand tu as le droit de quoi que ce soit sur moi ? Depuis que je vais crever par ta faute c’est ça ? » C’était injuste. Il s’en rendait bien compte et ça ne fit que l’énerver davantage. « Tu pensais que j’allais réagir comment en venant ici ? J’ai le droit d’agir comme je l’entends que je sache ! Tu crois que tu peux me donner des ordres ? Va chez le médecin Spencer, maintenant Spencer » Arthur avait raison sur ce point, plus tôt ils seraient fixés, mieux ça serait. Mais le sorcier s’en foutait, il allait peut être crever, on pouvait tout de même lui donner le droit de gueuler comme il en avait envie non ?! « Je vais y aller à ta putain de clinique, mais quand je l’aurais décidé ! Il n’y a pas que moi ? Ça marche dans les deux sens Arthur, il n’y a pas que toi non plus, si j’ai besoin de temps pour m’y faire, je le prends ! A moins que tu comptes m’y amener de force, mais j’y crois pas ! » Spencer le relâcha en le repoussant légèrement. Il inspira longuement, sans pour autant se calmer, il avait tout sorti d’une traite, sans vraiment gueuler, mais il n’avait pas pour autant fait dans la discrétion. « Que ce soit des mois ou des années au fond ça change quoi que je le sache maintenant ou pas ? Ça me donneras pas plus de temps » Gronda-t-il avant de se pencher vers la bouteille. « Tu pensais à quoi Arthur ? Que j’allais te suivre bien gentiment après avoir appris un truc pareil, désolé de te décevoir, mais même moi je difficilement le prendre comme une bonne nouvelle » Non, il n’était pas assez fort pour agir de façon concrète. Spencer reposa la bouteille avant même d’y avoir touché, il n’avait même plus envie de boire. Si c’était pas un comble. Il fallait se croire mourant pour arrêter de se ruiner la santé.

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LIFE GOES ON, BUT I'M GONE.
Without you, the ground thaws, the rain falls, the grass grows. Without you, the seeds root, the flowers bloom, the children play.The stars gleam, the poets dream, the eagles fly, without you. The earth turns, the sun burns, but I die, without you.


Dernière édition par Spencer E.Browning le Mar 4 Sep - 3:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 4 Sep - 3:09

Arthur avait eu tort, et il le savait pertinemment. Il n’aurait pas dû s’énerver, il n’aurait pas dû tout ramener à lui. Après tout, il était venu parce qu’il savait que c’était la chose à faire, non ? Il était venu parce qu’il avait eu envie de se comporter dignement pour une fois, parce qu’il avait compris l’importance de la situation et qu’il n’avait pas voulu tout foutre en l’air comme d’habitude. Mais il fallait croire que c’était dans son sang, qu’il ne pouvait pas s’en empêcher, parce que même quand il partait avec les meilleures intentions du monde (et ça ne lui arrivait quasiment jamais) il réussissait à avoir tort sur toute la ligne et il finissait par faire une nouvelle connerie. Mais merde, c’était si compliqué que ça de faire preuve d’un peu de patience et de compréhension ? A la réflexion il s’était forcé à venir ici après la journée qu’il avait passée et il avait eu tort, il aurait probablement mieux fait de prendre quelques jours de repos, le temps de mettre les choses au clair, de se remettre du choc, de bien réfléchir et de se préparer un peu mieux que ça. Peut-être même de prévenir Spencer qu’il avait quelque chose d’important à lui dire plutôt que de lâcher une bombe pareille après avoir débarqué totalement à l’improviste dans son salon. Mais sur le coup, Arthur avait été tellement persuadé de faire ce qu’il fallait… Il fallait croire qu’il n’était pas capable de bien faire, et surtout pas avec Spencer.

Il leva les yeux au ciel quand Spencer l’attrapa par le col pour le ramener vers lui. Alors quoi ? Au moins maintenant il allait s’énerver, c’était déjà ça de pris, Arthur n’avait attendu que ça depuis qu’il était arrivé, il était persuadé que ça ferait du bien à tout le monde. Il serra les dents et attendit les premiers coups. Coups qui ne vinrent d’ailleurs jamais. Il lança un regard interrogateur au jeune homme et fronça les sourcils en l’entendant parler. Il pouvait entendre les derniers mots de Spencer résonner à ses oreilles. Par ta faute. Oui c’était de sa faute, il le savait, il se sentait d’ailleurs coupable à cause de ça, mais entendre Spencer le dire, l’accepter… C’était comme un coup de poignard en plein cœur, et par esprit de contradiction il ne pouvait pas s’empêcher de penser que c’était dégueulasse de l’accuser de la sorte. Après tout, personne ne l’avait forcé à se taper Jessie, hein, au contraire même ! Arthur ne le lui avait d’ailleurs toujours pas pardonné. En quelques secondes, les sentiments d’Arthur furent complètement inversés, et il était prêt à dire que c’était bien fait pour la gueule de Spencer et que ça lui apprendrait à s’être tapé sa copine à ce connard ! Heureusement pour tout le monde, il garda cette réflexion intérieure pour lui-même et préféra ravaler sa bile et ne rien dire. Après tout, c’était ce qu’il cherchait depuis le début, non ? Que Spencer s’énerve, qu’il lui en colle une et qu’ils se défoulent tous les deux. Et pourtant, le jeune sorcier ne semblait pas avoir l’intention de commencer à faire pleuvoir les coups, il se contentait de le tenir par le col et de le secouer doucement sans même le vouloir tout en lui crachant son venin à la figure. C’était pourtant tellement plus simple quand il se contentait de cogner.

Par pur réflexe Arthur commença à se débattre, essayant de forcer Spencer à le libérer. « Lâche-moi. » Siffla-t-il entre ses dents toujours serrées tout en essayant de le forcer à le lâcher en ouvrant ses mains. Il éclata littéralement de rire en entendant le jeune sorcier continuer. « Il n’y a pas que moi ? » Demanda-t-il de manière totalement rhétorique en explosant une nouvelle fois de rire. Mais c’était la blague du siècle là, Spencer ne s’était pas intéressé une seule fois à son cas depuis qu’il était arrivé, alors non il n’y avait pas que lui clairement, mais Spencer semblait l’avoir entièrement oublié et Arthur commençait à se rendre compte qu’il aurait dû exister un juste milieu dans tout ce foutoir. Arthur se recula de quelques pas quand Spencer daigna finalement le lâcher et il remit son col en place plus par réflexe qu’autre chose, refusant de quitter le jeune sorcier des yeux. Les sourcils froncés et le regard mauvais, il commençait à se rendre compte que c’était étonnamment facile pour lui de se mettre en colère aujourd’hui, comme s’il avait eu toute cette rancœur et cette rage enfouie à l’intérieur de lui et qu’il n’avait fait que la contenir sans pour autant réussir à la faire disparaître complètement. Toute trace de culpabilité avait en tout cas disparue, c’est drôle comme le fait que Spencer l’accuse avait réussi à le faire se sentir mieux tout d’un coup, comme s’il avait enfin réalisé à quel point il n’avait pas à se sentir coupable, ou en tout cas à quel point il n’était pas le seul responsable dans l’affaire. Il avait déconné, clairement, et il ne cherchait pas à le nier, mais il n’avait jamais forcé Spencer à faire quoique ce soit, merde, il pouvait assumer ses propres conneries aussi au lieu de tout lui foutre sur le dos. Il savait qu’il n’allait avancer personne à raisonner comme ça, mais c’était plus fort que lui, et les réflexions de Spencer ne l’aidaient pas le moins du monde à se calmer.

Alors comme ça il ne comptait pas aller à la clinique maintenant ? Parfait, Arthur n’en avait plus rien à foutre. Il était venu, il avait fait ce qu’il avait à faire, plus rien ne le retenait ici, surtout si Spencer n’avait pas l’intention d’aller à la clinique maintenant. En arrivant il s’était dit qu’il allait l’accompagner, sans même savoir pourquoi, ni si Spencer en aurait envie ou pas, ça lui avait juste semblé naturel. Il avait peut-être cru pendant quelques minutes que le fait de traverser ça ensemble aurait pu les rapprocher ou une autre connerie du genre, mais il avait encore eu tout faux. Il s’en voulait d’être encore aussi naïf, mais merde, pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas tout simplement accepter le fait que Spencer et lui ne réussiraient jamais à s’entendre ? Et vu comment c’était parti, vu le peu de temps qu’il devait lui rester, ça n’allait définitivement jamais arriver. Ce n’était pas plus mal comme ça, après tout, ce n’était pas comme s’ils avaient jamais été vraiment bons l’un pour l’autre, au fond, il gagnait même au change. Spencer serait bien content, il réussirait enfin à avoir la paix quand lui il serait mort et enterré, il pourrait passer quelques mois (voire quelques années avec un peu de chance) à refaire sa vie, à s’occuper de son fils, à remonter la pente. Parfait, tout était parfait, c’était exactement ce dont ils avaient tous les deux besoin depuis le début, Arthur d’un cercueil et Spencer d’un peu de tranquillité. « Tu sais quoi ? J’en ai rien à foutre. Vas-y quand tu veux, si tu veux même, qu’est-ce ça peut bien me foutre à moi, hein ? T’as raison, c’est pas mes oignons. » Il sentit sa mâchoire se resserrer encore un peu plus. D’habitude, gueuler sur Spencer réussissait à le calmer, apparemment il était tellement en colère que hurler ne faisait qu’attiser encore un peu plus sa colère, et il n’avait aucunement envie de s’arrêter maintenant. Il n’avait jamais ressenti une telle… Hargne. Il avait envie de tout casser, mais il savait qu’il ne pouvait pas, il ne voulait même plus énerver Spencer, il voulait juste se barrer d’ici, oublier cet après-midi qui avait été un fiasco total, du début à la fin, et surtout oublier l’existence de Spencer. Ils allaient tous les deux crever de toute façon, non ? Enfin, c’était le plus probable. Il gagnerait du temps à le rayer de sa vie maintenant. Quand il reprit finalement la parole, ce fut pour hurler encore plus fort que tout à l’heure. « J’arrive pas à croire que je me sois inquiété pour toi, merde ! De toute façon j’en ai plus rien à foutre que tu crèves ou pas, c’est pas comme si ça allait changer quoique ce soit, hein ? » Ils ne pouvaient pas se blairer quoiqu’il arrive, et puis lui il allait crever quoiqu’il arrive. Et probablement avant Spencer, qu’il ait le SIDA ou non, alors oui, au fond qu’est-ce ça changeait ? Rien, rien du tout, il allait s’en aller, effacer Spencer de ses souvenirs et profiter un peu de ce qu’il lui restait de vie. Il repoussa Spencer en posant ses deux mains sur son torse, sans trop savoir pourquoi, il avait juste besoin de se défouler. Il ne réussissait même plus à tenir en place, c’était juste…Trop. Trop pour lui, il avait appris trop de choses bouleversantes aujourd’hui, il était trop en colère, il avait besoin de sortir, il avait besoin de se casser d’ici. Il se retourna et se dirigea vers la porte, ne tournant la tête vers Spencer qu’une dernière fois avant d’ouvrir la porte. « J’étais juste venu te prévenir, c’est fait, maintenant je vais aller m’occuper de mon cas si ça te dérange pas. J’ai déjà assez à faire comme ça, j’ai plus beaucoup de temps devant moi et j’ai pas envie de le gâcher avec toi. » Voilà, il allait se concentrer sur lui, il était malade, il ne fallait pas qu’il l’oublie non plus. Spencer avait tendance à ne pas en tenir compte, mais il avait aussi besoin d’un peu de temps à lui, pour réfléchir à tout ça, il allait falloir qu’il retourne à la clinique aussi… En deux pas il fut dans le couloir et il claqua violemment la porte derrière lui. Il avait utilisé tant de force qu’il n’arrivait pas à croire que la porte ne soit pas sortie de ses gonds. Il était encore trop énervé, il donna un grand coup de pied dans la porte avant de dévaler les escaliers de l’immeuble. Cette entrevue n’aurait littéralement pas pu plus mal se dérouler. Et merde.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 4 Sep - 22:23

Spencer dévala les marches. Tout ce qu’il avait était stupide, il n’en pensait pas la moitié, mais il n’avait pas eu envie s’être raisonnable, d’aller gentiment à l’hôpital pour apprendre qu’il allait crever, non, gueuler sur Arthur lui avait paru tellement mieux. Il grogna entre ses dents, toutes les possibilités qu’il avait ne plus plaisait pas, l’une était stupide et l’autre déprimante ; non, rien ne tournait comme il le fallait. Pire, il savait maintenant que malgré ce qu’il avait bien pu penser, rien ne s’arrangerait, au contraire ; ce serait une descente au enfer, marche après marche. Même si par miracle, il n’avait rien, les choses ne s’amélioreraient pas, parce qu’Arthur lui n’irait pas mieux. Quoi qu’il arrive, il était foutu d’avance, d’une manière ou d’une autre. Le dernier moment de tranquillité qu’il avait eu, il l’avait gâché devant sa télé. Comme quoi on ne s’attend jamais à ce qui risque de nous tomber dessus. Au moins maintenant il saurait qu’il faut toujours s’attendre au pire. Quoi que maintenant Spencer n’imaginait pas qu’ils puissent tomber plus bas. C’était impossible.

La réaction d’Arthur ne lui avait absolument pas plus. Ça aurait dû pourtant, après tout, le jeune homme avait abandonné l’idée de le forcer à aller à l’hôpital, c’était ce qu’il voulait non ? Alors pourquoi était-il en train de descendre les escaliers ? Le fait d’entendre le jeune homme abandonner si facilement ça avait été blessant, il l’avait bien cherché, mais même, il avait beau lui gueuler dessus, Spencer n’avait aucune envie qu’il s’en aille, rester seul maintenant, c’était la dernière chose qu’il voulait. Même si ce n’était qu’Arthur. Non, justement parce que c’était lui. Spencer n’avait toujours aucune envie d’aller à l’hôpital, mais ce sentiment ne changerait pas, plus il attendrait, moins il aurait envie de savoir ; il n’avait pas le choix et le savoir était horrible. Il ne pouvait rien faire du tout. Si ce n’est espérer, et il n’était pas doué pour ça. Et pourtant pour le moment, il espérait qu’Arthur ne pensait pas ce qu’il avait dit, qu’il n’en avait rien faire qu’il crevé ; vu qu’il était venu le prévenir, Spencer arrivait à ne pas y croire complètement, mais c’était plus fort que lui ; en le voyant partir, il n’avait pas pu s’empêcher de penser qu’Arthur avait été sincère. Et si ce n’était pas le cas, c’était pathétique comme aucun d’entre eux n’était capable de parler de façon honnête. Mais il préférait nettement être pathétique qu’être seul, il avait besoin d’être certain que le jeune homme ne pensait pas réellement comme ça.

Et au fond, ça l’arrangeait de soucier de ce que ressentait réellement Arthur, plutôt que de penser à ses propres émotions, c’était beaucoup plus facile comme ça. Une fois que le jeune homme avait passé la porte, Spencer avait au moins attendu cinq bonnes minutes avant de se décider à le suivre. Il avait hésité, essayer de se convaincre qu’il vaudrait mieux ne se soucier que de lui-même, oublier Arthur, et se concentrait sur ses problèmes, comme le jeune homme l’avait si bien fait remarquer en sortant. S’il ne voulait pas gâcher son temps pour lui, pourquoi est-ce que Spencer l’aurait fait ? Lui aussi pouvait profiter du temps qui lui restait pour ne penser qu’à lui ? Il savait très bien le faire après tout, ça faisait des années qu’il était passé pro dans ce domaine. Penser à lui, se foutre des autres, il connaissait très bien. Et pourtant il était bel et bien en train de descendre les marches à toute vitesse pour rattraper Arthur, ça par contre c’était nouveau. Ça ne l’empêchait pourtant pas de jurer une marche sur deux sur le fait qu’il n’en avait rien à foutre d’Arthur, qu’il allait finir par remonter, que tout ça n’était pas réel, mais il continuait pourtant à descendre.

J’arrive pas à croire que je me sois inquiété il l’avait pourtant eu sa fichu preuve, même si une fois de plus il avait tout gâché. Arthur était venu lui et il avait encore réussi à le faire partir. Spencer ne s’en voulait pas tant que ça, vu la nouvelle qu’il venait de recevoir, sa réaction ne lui paraissait pas si disproportionné, mais il avait quand même réussi à le pousser dehors, sans le vouloir. A croire qu’il tenait absolument à ce qu’Arthur comprenne toujours l’inverse de ce qu’il pensait, il avait beau dire que le jeune homme ne faisait pas d’effort pour le comprendre, il était tout de même très doué pour dire le contraire de ce qu’il avait en tête ; ça avait toujours été comme ça. Et même en apprenant qu’il allait mourir, peut-être même qu’ils allaient y passer tous les deux, il n’avait pas réussi à parler comme il aurait dû. Gueuler, mentir, c’était tellement plus facile. Spencer jura. Il n’était qu’un con. Et s’il n’arrivait pas à rattraper Arthur, ça ne changerait pas. Il jura une nouvelle fois en se disant qu’il aurait pu simplement se transplaner dans le hall d’entrée, là, il aurait été plutôt sur de le rattraper. Un nouveau doute s’installa. Et si le jeune homme n’était pas partie à pieds ? Spencer accéléra l’allure, manquant de se ramasser quelques marches plus tard, il ne ralenti pas pour autant.

Arthur n’avait pas encore passé la porte quand il arriva en bas. Pendant quelques secondes il pensa à attraper son bras une nouvelle fois, chose qu’il avait souvent fait ses derniers temps, à’ l’hôpital, ce soir quand il avait failli partir, ce n’était qu’une preuve de plus qu’il ne voulait pas le voir partir. Il se contenta de poser sa main sur le mur et d’inspirer un bon coup. « Arthur » il l’avait appelé normalement, sans crier, sans froideur, non, en toute simplicité. « Attends » Il descendit la dernière page, se rendant compte à quel point c’était agréable de marcher sur un sol plat. Il s’arrêta un peu plus près d’Arthur avant de se mettre à parler. Et là, plus rien, il avait descendu l’escalier à moitié en courant pour l’empêcher de partir et maintenant il était incapable de savoir quoi dire, après lui avoir dit que c’était de sa faute, lui avoir reproché tout un tas de chose, Spencer ne savait pas quoi rajouter. Le fait d’être là aurait pu suffire en soi, mais ça ne serait pas suffisant, après tout, malgré la venue d’Arthur, Spencer avait quand même eu des doutes sur ses raisons. C’était pareil. Ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas qu’il s’en aille que ça changerait quoi que ce soit. De plus, il n’arrivait pas à revenir sur ce qu’il avait dit. Lui annoncer de but en blanc que ce n’était pas faute ? Spencer n’en était pas capable, parce qu’il le croyait toujours un peu. Lui dire qu’il allait y aller maintenant à son putain d’hôpital ? C’était sans doute déjà trop tard. C’est pourtant là-dessus qu’il partit. « Viens avec moi » Ce n’était pas un ordre, mais il n’y avait aucune supplication dans sa voix. Ce n’était qu’une simple demande, ça ne l’empêchait pourtant pas d’avoir l’impression d’être redevenu un gamin effrayé qui demande à ses parents de ne pas lui lâcher la main. Il détestait cette impression, d’autant plus que ce n’était pas quelque chose qu’il avait connu étant gamin, il ne voulait pas paraitre vulnérable maintenant, mais quand l’être sinon lorsqu’on apprend qu’on risque de mourir si peu ? Il en avait bien le droit cette fois non ? « Tu seras fixé comme ça » Spencer n’en avait rien à faire qu’Arthur soit fixé sur son sort ou non, mais s’il avait voulu venir au début c’était pour ça, et le sorcier comptait encore là-dessus, même s’il avait réussi à le faire changer d’avis entre temps. « Tu t’en iras après » Spencer ne voulait pas y penser maintenant, à chaque fois qu’Arthur s’en allait, ça risquait toujours d’être la dernière fois. Même s’il avait toujours le sentiment que le jeune homme reviendrait à un moment ou à un autre. Cette fois ci, ça risquait bel et bien d’être la dernière fois.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 4 Sep - 23:37

Mais qu’est-ce qu’il pouvait être con, putain. Il n’en revenait pas d’avoir sorti tout ça à Spencer, mais ça avait été plus fort que lui. Au fond, il pensait que le jeune sorcier n’en avait pas cru un mot, après tout, s’il n’en avait vraiment rien eu à foutre, il ne serait même pas venu, non ? Il essayait de se convaincre qu’il n’avait rien fait empirer du tout parce que Spencer comprendrait tout de suite qu’il avait menti, et que donc ça ne le toucherait pas. Il était minable. Il s’arrêta dans sa course quand il fut arrivé au deuxième étage, il avait été tellement énervé quelques minutes auparavant, et il l’était toujours, mais sa rage n’était plus dirigée vers la même personne, c’était à lui qu’il en voulait désormais, pour s’être encore comporté comme un con avec Spencer. C’était trop lui demander de faire un effort pour une fois ? Il revenait constamment avec cette idée en tête, il essayait encore et toujours, mais arrivait toujours un moment où il ne pouvait juste plus se retenir et où il avait besoin d’exploser. Il savait que Spencer ne l’aidait pas des masses non plus mais merde quoi, c’était si difficile que ça de ne pas se gueuler dessus tout en passant plus de cinq minutes ensemble ? Arthur avait du mal à croire qu’ils aient un jour réussi à s’entendre un minimum, tout ce temps qu’ils avaient passé juste avant d’emménager ensemble, ou encore quand ils étaient avec Cillian, ils avaient eu des bons moments quand même, non ? Enfin, c’étaient les souvenirs qu’en gardait Arthur, mais maintenant ils étaient devenus flous, comme s’ils appartenaient à une toute autre époque. Il avait l’impression de les avoir rêvées tellement ces scènes lui paraissaient désormais irréelles. Une époque où il avait pu supporter Spencer ? Non, c’était impossible, ça défiait toutes les lois de la logique.

Il prit quelques secondes pour se calmer et finit par descendre les deux derniers étages qu’il lui restait un peu plus tranquillement. Il avait sa main sur la poignée de la porte d’entrée de l’immeuble quand il entendit Spencer l’appeler dans son dos. Il ne venait pas l’empêcher de partir en se mettant sur son chemin ? Ça c’était définitivement nouveau, le jeune homme était plus du genre à forcer et à demander après, histoire de faire semblant de laisser le choix. Arthur se retourna plus par réflexe et par curiosité qu’autre chose, lâchant au passage la poignée de la porte. Attends ? Attends quoi ? Le jeune homme était de toute évidence essoufflé, apparemment il avait couru dans les escaliers lui aussi et Arthur ne pouvait pas s’empêcher d’être au moins un tout petit content qu’il l’ait rattrapé. Juste parce qu’il ne l’avait pas fait pour lui en coller une quoi, ou alors il était plus mal parti. Il croisa les bras sur sa poitrine, le visage complètement dénué d’expression, Spencer lui avait dit d’attendre alors il allait attendre. Il s’en voulait toujours pour ce qu’il avait dit tout à l’heure, mais il n’avait aucunement l’intention de s’excuser, si Spencer l’avait suivi jusqu’ici, c’était qu’il avait compris qu’Arthur avait juste dit ça sous le coup de la colère. Mais encore une fois, le fait que Spencer lui court après sans avoir l’intention d’en rajouter, c’était entièrement nouveau. Ils laissaient généralement passer un mois ou deux avant de se revoir et de faire comme si de rien n’était. Au fond, ce n’était peut-être pas plus mal qu’ils brûlent des étapes, leur temps était compté, ou en tout cas c’était le cas de celui d’Arthur.

Les traits du visage d’Arthur s’adoucirent légèrement quand Spencer lui demanda de venir avec lui. Il avait changé d’avis alors ? Le jeune sorcier déglutit avec difficulté, ne cherchant pas à quitter Spencer des yeux. Il était sérieux ? Arthur ne pouvait pas s’empêcher d’en douter pendant l’espace de quelques secondes, déformation professionnelle ou force de l’habitude. Enfin, il ne lui fallut pas trop longtemps avant de se rendre compte que Spencer était parfaitement sérieux, et Arthur appréciait le fait qu’il lui demande ça aussi… Normalement. Qu’il lui demande tout court, déjà, mais aussi qu’il ne le fasse pas en lui gueulant dessus ou en l’obligeant à venir, ou encore en le défendant de venir avec lui pour être sûr qu’Arthur aurait envie de le faire par pur esprit de contradiction. Il serait fixé ? Pas vraiment, il allait lui falloir une bonne semaine avant d’avoir les résultats, Arthur ne pouvait donc pas s’empêcher de penser que Spencer avait vraiment envie qu’il vienne avec lui. Le jeune sorcier n’était pas en position de lui refuser quoique ce soit de toute façon, mais il le laissa finir. Il ressentit comme un pincement au cœur en l’entendant continuer, il ne savait pas exactement pourquoi et il savait que ce n’était pas le bon moment pour se poser la question. Le plus important pour l’instant, c’était que Spencer accepte de venir avec lui. Il enfouit ses mains au fond des poches de son jean et se mordilla la lèvre inférieure, sans pour autant lâcher Spencer des yeux. Il hocha presque imperceptiblement la tête en signe d’approbation. « D’accord. » Déclara-t-il tellement doucement qu’on aurait presque dit qu’il essayait de lui murmurer un secret. Il lui lança un dernier regard pour essayer de le remercier d’avoir changé d’avis, il n’avait pas la force de le faire oralement, avant d’attraper le bras de Spencer et d’attendre qu’il les fasse transplaner. Arthur ne se sentait vraiment pas de le faire.

Quelques minutes plus tard ils se retrouvaient de nouveau à la clinique. Arthur désigna d’un signe de tête les sièges de la salle d’attente. « Va t’asseoir. » Demanda-t-il naturellement à Spencer, il savait que le jeune sorcier serait capable de le suivre juste pour l’emmerder, mais il comptait sur le choc pour que Spencer lui obéisse pour une fois. Il était déjà venu ici assez souvent comme ça pour savoir comment la clinique fonctionnait, sans compter qu’il n’était pas sûr d’avoir envie de voir Spencer expliquer la situation à la dame de l’accueil, il préférait s’en charger, et il voulait aussi éviter à Spencer d’avoir à le faire lui-même. Il expliqua à la jeune femme pourquoi il avait amené Spencer, et que c’était relativement urgent qu’il passe un test de dépistage du SIDA lui aussi, de préférence celui sans marge d’erreur. Il n’eut heureusement pas besoin de faire de dessin à la jeune femme et elle le renvoya dans la salle d’attente. Arthur alla s’asseoir sur le siège à côté de celui de Spencer, ne prenant pas la peine de se tourner vers lui pour lui expliquer la situation. « On devrait… Enfin tu devrais pouvoir le passer aujourd’hui. Il va juste falloir attendre un peu. » Ils fonctionnaient plutôt sur rendez-vous qu’autre chose, mais s’ils attendaient une petite demi-heure ils devraient pouvoir passer rapidement entre deux patients. Arthur resta là à observer les sièges vides en face de lui pendant tout le temps qu’ils passèrent à attendre bêtement qu’on vienne les prévenir. Il n’avait strictement rien à dire, il ne pouvait pas rassurer Spencer, il ne savait même pas s’il en avait envie. Après tout, il ne voulait pas lui insuffler de l’espoir, il connaissait les chances que Spencer avait d’avoir lui aussi chopé le virus, il préférait donc ne rien dire. Il était là, c’était déjà quelque chose en soi, non ? Il ne se sentait pas capable de beaucoup plus et il était sûr que Spencer n’avait pas envie qu’il en fasse plus. Ils n’étaient pas du genre à communiquer dans ce genre de situations trop… Emotionnelles et trop difficiles à gérer, Arthur préférait ne pas tenter le diable. Finalement, on vint les prévenir et Arthur monta avec Spencer jusqu’au deuxième étage pour qu’il fasse sa prise de sang. Il n’eut bien entendu pas le droit de rentrer dans la salle de consultation et il resta donc assis dans le couloir, adossé au mur et les genoux collés contre son torse. Le médecin – qui était d’ailleurs le même que celui qu’il avait eu un peu plus tôt dans la journée – allait probablement poser des questions à Spencer, ou lui parler du test qu’il s’apprêtait à faire, ou encore du SIDA ou je ne sais quoi, Arthur avait donc quelques minutes devant lui.

Quand est-ce que sa vie était devenue si compliquée ? Il laissa échapper un soupir tout en se tournant vers la porte fermée à côté de lui. Et maintenant quoi ? Il avait fait ce qu’il avait à faire, il n’avait plus qu’à attendre bien sagement les résultats de Spencer. Et après ? Il allait faire quoi ? Il s’était tellement concentré sur ce qu’il devait faire juste après avoir eu ses résultats qu’il n’avait pas pris la peine de voir plus loin. Il n’avait pas eu besoin d’écouter le médecin pour savoir ce qui allait lui arriver, il la connaissait très bien cette maladie, il savait à quel point sa vie allait devenir cauchemardesque. Il avait démissionné, ce n’était pas plus mal parce qu’il n’allait pas tarder à être complètement incapable de bosser. Il allait faire quoi, hein ? Il n’allait plus pouvoir se permettre d’habiter au motel, il allait devoir retourner vivre dans la rue. A ce rythme là, dans deux mois il passait l’arme à gauche. Au fond, c’était probablement mieux comme ça, ce n’était pas comme s’il allait manquer à qui que ce soit, hein ? Et puis lui la vie ne lui manquerait pas à lui non plus, au moins l’antipathie était réciproque. Il s’en voulait pour Cillian, mais ce n’était pas comme s’il avait vraiment le choix, si ? Et merde, il recommençait à pleurer, c’étaient les nerfs ça, c’était pas possible autrement. Il essuya rapidement ses yeux et posa doucement son front sur ses genoux. Et maintenant ? Il n’en savait rien, il n’avait pas envie d’y réfléchir. Pour le moment tout ce qui l’intéressait c’était de survivre au jour le jour, il s’occuperait du reste plus tard. Spencer sortit de la salle d’auscultation à ce moment là et Arthur releva la tête vers lui. Et maintenant ils attendaient. Il n’avait même plus le courage de se relever, il était bien ici, le sol n’était pas ce qu’il y avait de plus confortable mais au moins les choses arrêtaient de bouger ici, peut-être que s’il ne bougeait plus le temps allait finir par s’arrêter ? « Est-ce que… » Il ne s’était même pas rendu compte qu’il avait besoin de poser une question avant que ses lèvres n’aient formés les mots. Il s’arrêta cependant en plein milieu, après ce que Spencer lui avait dit tout à l’heure, il savait qu’il allait le regretter, mais quand on apprenait qu’on allait crever, que voulez-vous, on apprenait aussi à mettre un peu sa fierté de côté apparemment. Il ne quitta pourtant pas Spencer des yeux. « Est-ce que je peux revenir habiter chez toi ? » Il savait qu’il en demandait beaucoup et franchement, s’il avait été à la place de Spencer, il aurait été foutu de dire non, mais s’il ne venait pas vivre chez lui, dans deux jours il était à la rue et il avait déjà passé assez de temps comme ça à dormir dehors pour savoir qu’il n’avait pas envie de recommencer. Pas s’il pouvait l’éviter. Il ne prit pas la peine d’expliquer à Spencer pourquoi il avait besoin de venir habiter chez lui, il n’essaya même pas de le convaincre, Spencer devait bien se douter que s’il demandait, c’était qu’il était désespéré, non ? Après tout ce qui s’était passé entre eux, et surtout vu le moment qu’il avait choisi… Il ne devait plus rien avoir à perdre pour demander un truc pareil.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMer 5 Sep - 2:14

Il le savait plus qu’il ne l’espérait, mais en arrivant devant Arthur, Spencer se doutait qu’il ne s’en irait pas, qu’il n’essaierait pas de gueuler encore plus avant de définitivement sortir de l’immeuble. Il l’aurait amplement mérité pourtant. Mais vu tout ce qu’avait dit le jeune homme avant que les choses ne dégénèrent, il voulait savoir, et s’il ne venait pas avec lui, il ne le saurait peut être jamais. Jusque-là Spencer ne s’était pas rendu compte de ce qu’Arthur avait en tête , mais maintenant , il commençait à comprendre pourquoi il s’était inquiété pour lui , parce que sans prendre en compte la notion de coupable , c’était lui qui avait amené la maladie chez eux , est ce qu’il s’en voulait ? Le sorcier le pensait et en même temps, comme à chaque fois qu’il réalisait qu’Arthur tenait un minimum à lui, il ne pouvait s’empêcher de douter. Avec tout ce qu’il c’était passé entre eux, il avait assez de preuve pour en être certain et ne pas y croire. D’une certaine manière, ils se haïssaient surement, Ils s’étaient fait trop de coup foireux l’un l’autre pour que ça puisse en être autrement, mais il y avait plus que ça. Et c’était justement pour cette raison qu’il était certain qu’Arthur accepterais. Pourtant lorsque le jeune homme finit par répondre, Spencer ne put cacher son soulagement et un léger sourire reconnaissant. Il aurait préféré garder un air neutre, mais l’heure n’était plus vraiment aux faux semblants.

Lorsqu’ils arrivèrent à la clinique, Spencer réalisa qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il était censé faire maintenant, où est ce qu’il était censé aller. Arthur ne lui laissa pas le temps de se poser plus longtemps la question. Il fronça les sourcils, agacé par les mots du jeune homme, autant que par sa fierté qui choisissait un bien mauvais moment pour refaire son apparition. Arthur ne l’avait même pas ordonné, seulement demandé, mais ça avait quand même suffit à lui donner l’impression de ne pas être capable de le faire tout seul. Et c’était vexant. Même si ce n’était pas totalement faux. Sans Arthur, il se serait certainement débrouillé pour trouver, mais il devait reconnaitre que ce n’était pas plus mal ainsi. Il se laissa à moitié tombé sur une chaise et soupira doucement. Il était venu finalement et s’il pouvait encore faire demi-tour, il ne le ferait pas ; maintenant qu’il était là, Spencer préférait continuer sur la lancé, il n’aurait certainement jamais la force de revenir.

Attendre ? Spencer leva les yeux au ciel. Il aurait dû s’en douter, mais il n’en pouvait plus d’attendre, à chaque fois, il fallait patienter, c’était vraiment fatiguant à la longue. A aucun moment, il ne tourna la tête vers Arthur, le savoir-là était suffisant, il ne voulait pas paraitre plus demandant que ce qu’il avait déjà été. Il avait trente ans pas 5, il n’aurait même pas dû avoir besoin du jeune homme avec lui. Et pourtant, même lorsqu’ils montèrent à l’étage, Spencer ne pouvait pas s’empêcher d’être légèrement réconforté. C’était stupide puisqu’Arthur soit là ou non, ça ne changerait rien au résultat, et le jeune homme faisait certainement ça pour essayer d’apaiser le poids sur sa conscience ; mais quelle que soit la raison, Spencer appréciait sa présence. Et pour une fois, ça ne l’énerva même pas de s’en rendre compte. Il resta stoïque pendant tout le temps que dura la consultation, ce que lui demandait le médecin était flou, et ses réponses ne semblaient pas plus réelles, il répondait sans réfléchir, sans chercher à vraiment comprendre toutes les implications de ce que racontait le médecin. Pour le moment tout ça ne lui importait pas, il voulait simplement avoir ses fichus résultats. Sauf que là aussi il allait devoir attendre. A croire qu’il ne pouvait faire que ça, attendre, enfin à ce rythme-là, il n’attendrait pas toute sa vie. Puisqu’elle allait être plus courte que prévu. Spencer se leva avec un sourire amer et sorti de la pièce sans remercier le médecin. Après tout à quoi bon ? Il n’allait tout de même pas le remercier de lui annoncer qu’il allait certainement mourir bientôt si ?

La porte se referma derrière lui, et il posa les yeux sur Arthur en baissant sa manche. Alors il était encore là. C’était plutôt rassurant au fond. Seulement il n’aurait pas les résultats avant un moment et il ne pouvait rien lui dire pour le moment, mais vu qu’il avait lui-même passé les tests, Arthur devait bien le savoir. Il fronça légèrement les sourcils en l’entendant démarrer une question. Est-ce qu’il était malade ? Non, ça ne collait pas. Alors quoi ? Est-ce qu’il lui en voulait ? Spencer était perplexe, ça pouvait être n’importe quoi, de est ce que tu me hais à est ce que tu veux aller manger un morceau, évidemment, vu la difficulté qu’Arthur avait à poser sa question et vu la situation, ça n’avait certainement rien de léger, mais l’idée était là. Tant que le jeune homme ne l’aurait pas posé, il ne pourrait pas la deviner. En entendant la requête d’Arthur, Spencer se pris à penser qu’une invitation au restaurant lui aurait paru plus plausible. Il ne savait pas du tout comment le prendre, ni si c’était une bonne idée. Non, c’était même une très mauvaise idée. « Tes clés sont dans le meuble à côté de l’entrée » lâcha-t-il simplement, sans sourire ou paraitre en colère. « T’en fais ce que tu veux, de toute manière j’ai toujours pas touché à ta chambre » Il ne préférait pas penser à la dose de poussière là-dedans, le ménage n’était déjà pas sa tasse de thé, mais passer du temps dans la chambre du jeune homme, c’était pire. Il n’avait pas mis un pied à l’intérieur depuis la dernière fois, et il n’aurait eu aucune raison de le faire.

C’était étrange d’abordait un autre sujet, il ne préférait pas penser aux raisons qui pousser Arthur à revenir, voir ça, comme quelque chose qui n’avait aucun lien avec tout ça, c’était plus facile. Surtout que pendant au moins une bonne semaine, il n’aurait aucunes informations supplémentaires, donc autant ne pas y penser pendant ce temps. Ça lui semblait impossible. Mais il ferait tout pour ne pas remettre le sujet sur le tapis. « Allez on rentre » Sans savoir pourquoi, Spencer se pencha légèrement et tendis son bras à Arthur pour l’aider à se relever. Transplaner ici n’était peut-être pas une très bonne idée, mais il n’y avait personne dans les couloirs donc autant en profiter non ? Et puis plus vite il serait parti d’ici, mieux il se sentirait. Il voulait juste mettre tout ça de côté jusqu’au résultat, ce n’était pas trop demander si ? « Mais surtout, surtout, pas un mot de tout ça » sa voix s’était légèrement faite menaçante, comme s’il voulait l’empêcher d’en rajouter ou de demander pourquoi. Pour le moment, il ne se souciait pas que quelqu’un le découvre, il ne voulait juste pas y penser. Peut-être que l’attente ne serait pas aussi douloureuse comme ça. Il n’en pouvait plus d’attendre constamment. Et essayer de ne pas y penser serait difficile, mais ça ne pouvait pas être pire que l’attente.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMer 5 Sep - 18:18

Il avait eu tort de demander ça à Spencer, il le savait très bien, aussi bien parce que Spencer allait l’envoyer chier que parce que c’était de toute façon une très mauvaise idée. Ils n’arrivaient déjà pas à s’entendre quand ils étaient tous les deux en bonne santé, qu’est-ce que ça allait donner quand lui serait fatigué et malade ? Sans compter qu’il y avait toutes les chances que Spencer le soit aussi un jour. C’était vraiment la pire idée qu’il ait jamais eue, et il savait que s’il revenait habiter avec le jeune sorcier, ça allait tourner au cauchemar pour tout le monde, mais pour le moment, tout ce dont il avait envie, c’était d’avoir un toit au-dessus de la tête et… Et de ne plus être entièrement seul. Il n’avait parlé à personne à part ses collègues depuis plus d’un mois et il n’avait plus aucune vie sociale, il ne se sentait vraiment pas de retourner dans sa chambre minuscule et de passer encore toutes ses journées tout seul. Il avait peut-être eu tort de choisir Spencer comme compagnon dans son malheur, mais ce n’était pas comme s’il connaissait qui que ce soit d’autre, hein ? Et pour être honnête, il ne détestait pas Spencer autant qu’il voulait le croire et il aurait probablement fini par le lui demander quoiqu’il arrive.

Arthur fut en tout cas surpris de la facilité avec laquelle Spencer accepta de le laisser venir habiter chez lui. Enfin, il le laissait plutôt venir dormir chez lui vu la façon dont c’était dit, et même si Arthur était un peu vexé qu’il n’y mette pas plus d’enthousiasme, il ne pouvait pas s’empêcher de se rendre compte qu’il avait quand même de la chance de pouvoir compter sur lui dans un moment pareil. Ce n’était définitivement pas le bon moment pour faire le difficile ni pour commencer à reprocher quoique ce soit au jeune homme, il faisait un effort pour lui, Arthur en ferait aussi, en fermant sa gueule pour une fois. Il lança un petit sourire au jeune homme avant d’étendre ses jambes par terre devant lui. Il n’avait pas envie de bouger, il était tellement fatigué qu’il aurait pu s’endormir là dans le couloir. Heureusement là encore, Spencer était là pour s’occuper de lui et Arthur attrapa le bras qu’il lui tendit avant d’accepter de le laisser l’aider à se relever. Le jeune homme ne se formalisa pas non plus du ton autoritaire avec lequel Spencer lui avait ordonné de ne pas parler de tout ça. Il se contenta d’acquiescer et de glisser doucement sa main dans celle du jeune homme pour qu’il les fasse transplaner. « Sans problème. » Au cas où Spencer ne l’ait pas encore remarqué, ça ne plaisait pas non plus des masses à Arthur d’en parler et il ne risquait pas de passer sa semaine à demander à Spencer ce qu’il allait faire si jamais il s’avérait qu’il était séropositif ou non. Il savait que le meilleur moyen de faire passer la semaine vite était de ne pas en parler, de ne pas attendre le résultat. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire de sa semaine, mais vu qu’il avait démissionné, il n’avait plus rien à faire des journées. Il allait probablement les passer affalé dans son lit ou sur le canapé à regarder la télé. Avec un peu de chance il réussirait à mettre toute cette journée de côté, il ne voulait pas non plus penser à son cas, pas tant qu’il ne savait pas ce qu’il en était pour Spencer. C’était con, ce n’était pas comme si ça allait changer quoique ce soit de savoir si Spencer était atteint ou non, mais il préférait éviter le sujet complètement pour éviter de trop repenser aux résultats du jeune sorcier.

Il laissa échapper un dernier soupir avant de se laisser transplaner. Ils atterrirent directement dans l’appartement de Spencer et Arthur lui lâcha immédiatement la main, il ne tenait pas à prendre de risque inutile. Spencer l’avait autorisé à revenir, ce n’était pour autant qu’il avait envie de le voir, et c’était d’ailleurs un peu réciproque. Pour aujourd’hui et probablement pour toute la semaine à venir, Arthur avait juste envie d’être seul. Il passa rapidement dans l’entrée histoire de récupérer ses clés, et il les fourra dans l’une des poches de son jean. Il avait eu l’intention d’aller se coucher directement, mais il avait l’impression qu’il devait un minimum d’explications à Spencer. Il n’allait pas commencer à lui raconter sa vie, il n’avait pas spécialement envie de se justifier, pour être honnête, il n’avait même pas envie de parler, et il était quasiment sûr que Spencer n’avait aucune envie de l’écouter. Mais il savait aussi que s’il ne mettait pas les choses au clair maintenant il ne le ferait jamais. Il allait se réveiller le lendemain et ils allaient tous les deux simplement repartir dans leur espèce de routine, un peu modifiée compte tenu de la situation, mais quand même, et il n’allait juste plus jamais trouver l’opportunité d’en parler. Il s’arrêta donc dans l’encadrement de la porte d’entrée dans le salon et se contenta de regarder Spencer pendant quelques secondes. C’était tellement bizarre d’être ici, et il avait l’impression d’avoir tellement de choses à dire, tellement de sentiments à exprimer. Ça avait probablement été l’une des journées les plus importantes de sa vie, et quelque part il était content que Spencer en ait fait partie, même si ça le tuait aussi un petit peu qu’il y ait été mêlé de cette façon. Tout ce qu’il trouva à faire dans un premier temps fut de baisser les yeux et de regarder ses chaussures en se mordant l’intérieur de la joue. Il aurait probablement mieux fait d’aller se coucher directement finalement. Il finit par se forcer à relever les yeux, évitant quand même le regard de Spencer. Il n’avait jamais été très doué quand il s’agissait de parler de choses sérieuses. Sans s’engueuler quoi, ça il savait très bien faire, un peu trop bien faire d’ailleurs. « Merci de me laisser revenir ici. Je sais… » Commença-t-il doucement avant de faire un geste de la main pour signifier à Spencer que ça n’avait aucune importance. Il n’allait pas commencer à se lancer dans la montagne de raisons qui auraient pu, qui auraient dû même, empêcher Spencer de l’autoriser à revenir. Il ne tenait pas à le faire changer d’avis, et il savait que le jeune sorcier n’avait pas spécialement envie de l’entendre le remercier maintenant de toute façon. Le connaissant, il voulait juste qu’on lui foute la paix et qu’ils mettent tous les deux toute cette journée derrière eux.

Il se dirigea vers son ancienne chambre, qui apparemment, allait redevenir encore une fois sa chambre, et s’arrêta finalement en plein milieu du salon. Il se mordilla légèrement la lèvre, comme s’il se demandait si c’était le bon moment pour le mentionner. Bah, il allait bien finir par le savoir, autant le lui dire maintenant puisqu’il n’était probablement plus en état de s’énerver. « Je ne travaille plus au passage. Mais je me débrouillerais pour au moins payer la bouffe et le reste. » Pour le loyer, fallait pas qu’il compte dessus quoi. Il restait encore un peu d’argent à Arthur, et il n’aurait probablement pas besoin de bosser des masses de toute façon. Avec la chance qu’il avait, il allait y passer dans moins de six mois. Il ne put s’empêcher de se tourner rapidement vers Spencer, histoire de voir si ça allait poser problème ou non, avant d’ouvrir la porte de sa chambre. « Enfin, bonne nuit. » Il ne devait pas être beaucoup plus de 18h, mais il avait passé une journée épuisante et il n’avait pas envie de venir déranger Spencer. Sans compter qu’il avait lui aussi besoin d’être seul. Il était de toute façon tellement crevé qu’il allait probablement s’endormir dès qu’il aurait les yeux fermés. Il referma doucement la porte derrière lui et se força à chasser les souvenirs de la dernière fois qui remontaient en lui en revoyant sa chambre. C’était marrant comment les choses pouvaient changer en si peu de temps. Un pas en avant et trois pas en arrière avec eux, hein. Il enleva son t-shirt et le laissa retomber par terre avant d’aller s’étaler sur son lit. Il enfouit son visage dans son oreiller, ferma les yeux, et laissa le sommeil l’emporter.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMer 5 Sep - 23:11


***
Spencer reposa le téléphone sur le combiné de façon mécanique. Il n’avait pas la tête à penser à quoi que ce soit. Il s’était endormi sur le canapé une fois de plus et la sonnerie lui avait fait ouvrir les yeux. Les mots de la personne au bout du fil avait fini de le réveillé. Toute la semaine, il avait eu l’impression de vivre en total décalage avec ce qui l’entourait, essayant de faire comme si tout était pareil, mais ce n’était pas le cas ; malgré son envie de mettre tout ça de côté, il ne pouvait pas y arriver compétemment, ça finissait toujours pas lui revenir en pleine face. Attendre, espérer, se morfondre, la semaine avait été aussi dur qu’il l’avait imaginé, mais au fond, savoir qu’il n’était pas seul dans l’appartement avait légèrement atténué tout ça ; il n’avait pas spécialement côtoyé Arthur, mais c’était tout de même diffèrent de quand il était tout seul. C’était déjà beaucoup moins silencieux, et rien que ça, ça rendait les choses moins difficile, ça l’empêchait de penser continuellement à ce qui allait arriver, ça le maintenant dans le présent. Il aurait presque faillit remercier le jeune homme pour être revenu. Presque. Parce qu’au fond tout ça était en partie sa responsabilité, et surtout le fait d’avoir accepté qu’il réemménage aussi n’était pas qu’une bonne chose.

Le sorcier s’était rendu compte trop tard qu’il avait accepté sans réellement y réfléchir, c’était ce qu’il voulait, qu’Arthur revienne. Mais il aurait peut-être dû y réfléchir un peu plus , rien que pour ne pas donner l’impression de vouloir à tout prix qu’il soit là , enfin il n’avait pas eu , à son soulagement , le sentiment que le jeune homme l’ai interprété comme ça. De toute façon ce n’était qu’un détail. Le problème du loyer par contre, il aurait certainement dû y penser plus tôt, si Arthur ne lui avait pas rappelé, Spencer n’y aurait même pas fait attention, au fond, ce n’était pas un problème, le loyer était le même qu’il soit tout seul ou qu’ils soient deux, ce n’était pas ça qui le dérangeait. C’était le fait de ne pas avoir pris une seule seconde pour y réfléchir , même les choses qui auraient dû lui paraitre logique , ne lui avait pas traversé l’esprit , même en sachant que c’était une mauvaise idée , il avait répondu oui. La semaine avait beau être plutôt calme, c’était seulement parce qu’ils s’étaient croisés un minimum, malades ou non, ils n’étaient pas capable de vivre ensemble, ils en avaient déjà eu la preuve … Et tout ce qu’il avait trouvé à répondre, c’était oui. Il avait accepté, tout en étant conscient de tout ça. Ce n’était même plus du masochisme à ce niveau-là.

Il se laissa tomber contre le dossier du canapé fixant la télé éteinte. Il avait l’impression de ne plus rien ressentir, l’attente était terminé, et il savait. Lorsque le médecin lui avait dit, il avait eu l’impression de recevoir un coup de massue, puis tout avait disparu. Finalement c’était peut-être l’attente le pire, peut-être, peut-être pas, n’être sûr de rien ; s’imaginer mort déjà et espérer que ça n’arriverait pas. Maintenant il était fixé. Spencer n’avait eu que peu de doute sur les résultats, mais c’était suffisant pour l’avoir poursuivi toute la semaine. Dire que les gens passaient leurs temps à encensé l’espoir, qu’ils étaient cons. C’était la pire chose dans toute l’histoire de l’humanité. Ça n’avait strictement rien de positif. Spencer appuya sa tête contre le dossier, ses yeux se posèrent sur le plafond. Peut-être qu’il finirait par ressentir, de la peur, du désespoir, du soulagement, quoi que ce soit, ça finirait certainement par arriver, mais pour l’instant, il n’y avait rien. Il n’avait même pas assez de force pour être en colère ou faire dans le déni. Non, rien. Peut-être que ça ne l’étonnait qu’à moitié au fond, il savait qu’il aurait ce genre de fin, quelque chose de bien glauque. Même si l’idée d’y passer sous un mauvais coup était plutôt celle qu’il avait eu quand il était jeune. Maintenant, c’était plutôt l’alcool qui aurait fini par avoir sa peau. Mais ça, il ne l’avait pas vu venir. Absolument pas.

Maintenant il allait devoir l’annoncer à Arthur. Spencer ferma les yeux et soupira doucement. Il aurait certainement pas dû s’en soucier autant, il devait s’en doutait autant que lui, pourtant avoir à lui affirmer, ça ne lui plaisait pas ; Il ne s’en sentait pas capable ; et pire, il n’arrivait pas à croire que pour le moment, il s’inquiétait plus de ça que de ce qu’il venait d’apprendre. Peut-être parce que c’était plus loin, alors qu’Arthur risquait de sortir de sa chambre à n’importe quel moment. Spencer se releva, il avait assez attendu comme ça, il ne voulait pas se mettre à réfléchir de quel manière l’annonçait et s’il attendait à ce qu’Arthur sorte de lui-même, il risquait d’avoir un peu trop de temps à tuer. Il se dirigea vers sa porte et hésita un instant à frapper avant d’entrer, il jura entre ses dents, il était chez lui après tout. Spencer finit par simplement pousser la porte. Ne pas le réveiller ? Ça aurait été une bonne façon d’éviter le conflit, mais même si pour l’instant la nouvelle ne lui faisait pas encore d’effet, il n’était pas certain de profiter de ce calme pendant longtemps, il préférait annoncer la nouvelle à Arthur avant de réaliser ce qui lui était tombé dessus. Ça faciliterait surement les choses.

« Arthur ?!» Il n’était que 10 h du matin, mais il préférait foncer tète baissé plutôt que de se prendre un mal de crane en cherchant de quel manière il pourrait le lui dire. Il ne voulait pas y réfléchir, ça ne ferait que tout compliquer. Juste lui annoncer. Comme ça. Il n’avait jamais eu de tact, et franchement, il se voyait mal essayer d’en avoir maintenant. C’était trop tard pour le changer. « Réveilles toi » C’était bien un ordre, difficile d’en douter, mais il n’y avait aucune forme d’agression pour autant. Il soupira une nouvelle fois en entrant dans la chambre , il risquait d’en avoir pour un petit moment , et il n’était pas certain que le lui dire tout de suite alors qu’il n’était même pas complètement conscient , il risquait de le mettre de très mauvaise humeur de bon matin ; et Spencer n’était pas sur de le supporter. Merde, voilà qu’il hésitait maintenant. Il leva les yeux au ciel, et finit carrément par s’asseoir sur le bord du lit. « Sérieusement, si tu pouvais arrêter de pioncer ça m’arrangerait » souffla t’il. Pas vraiment la meilleur façon de commencer à le préparer à ce qu’il avait à dire, mais pour le moment, Spencer voulait juste agir normalement. Le fait d’être certain, lui avait redonné tous ses moyens, pour le moment du moins. « C’est important » sa voix s’était fait plus sérieuse, et ça le démangeait d’en dire plus, mais maintenant qu’il avait commencé à hésiter, il n’était pas certain de vouloir le lui dire au réveil. « Enfin lèves toi pour le moment » Spencer quitta le lit, avant de sortir de la chambre. Il était à peine 10 heures du matin et il avait déjà envie d’un verre, putain, Spencer secoua doucement la tête, un café ferait l’affaire pour le moment.

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Arthur B. Thornfield
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyJeu 6 Sep - 0:14

Arthur grogna en se retournant dans son lit. Mais pourquoi est-ce qu’il avait décidé de revenir vivre ici, hein ? Il était sûr qu’il aurait presque mieux réussi à dormir dans la rue plutôt qu’ici. Spencer était obligé de l’empêcher de dormir, hein ? Il s’était couché tard hier soir, et puis même sans ça, il avait besoin de repos, il ne bossait plus, il pouvait bien faire la grasse matinée un peu, non ? Apparemment c’était trop lui en demander. Il grogna à nouveau en entendant la porte de sa chambre s’ouvrir et en voyant Spencer s’approcher du lit. Il lui donna un petit coup de pied depuis sous la couette quand il sentit le lit s’affaisser sous son poids et grogna une nouvelle fois. Qu’il lui foute la paix, merde. Il avait mal au crâne, il n’avait vraiment pas envie de se lever. Il pouvait supporter beaucoup de choses, mais se réveiller en ayant mal à la tête ne faisait pas partie de sa liste, surtout quand c’était Spencer qui venait le tirer du lit. Il avait beau s’être dit qu’il ferait des efforts, il était humain, il avait des limites. Enfin il se força à rouvrir les yeux en entendant Spencer lui dire que c’était important. Important, hein ? Il se força à garder les yeux ouverts et à réfléchir, ça faisait combien de temps qu’il vivait ici ? Sept jours, autrement dit une semaine. Ce qui voulait dire… Il resta complètement immobile dans son lit, soudainement totalement conscient. La réflexion de Spencer lui avait coupé toute envie de dormir. Il le regarda sortir de la chambre, toujours aussi incapable de bouger pendant quelques secondes. Il avait passé la dernière semaine à penser à tout sauf aux résultats de ce putain de test, il avait préféré repousser l’échéance au maximum. Il savait qu’il avait insisté pour savoir, pour être fixé, et il savait qu’il avait fait le bon choix, mais voilà, maintenant qu’il était peut-être sur le point d’avoir la réponse définitive… Il n’était pas sûr d’être prêt. Il n’arrivait pas à croire qu’il s’inquiète à ce point, après tout, lui n’avait quasiment pas stressé pour ses propres résultats, à croire qu’il tenait plus à la vie de Spencer qu’à la sienne, c’était ridicule. Après tout, au pire hein, Spencer mourait aussi, qu’est-ce que ça changeait ? On meurt tous un jour, non ? Ils… Ils gagneraient juste du temps tous les deux. Enfin il avait beau essayer de se convaincre, il ne sentait pas la boule dans sa gorge disparaitre, ni même rétrécir. Il soupira et se frotta rapidement le visage avant de balancer ses jambes en-dehors du lit. Il allait bien falloir qu’il sorte, sinon Spencer allait revenir avec un seau d’eau glacée pour lui et Arthur n’y tenait pas tellement, surtout qu’il était désormais parfaitement réveillé.

Il se massa une dernière fois le visage et laissa échapper un long soupir, histoire de trouver la motivation nécessaire pour se lever, et surtout pour affronter Spencer. Ça avait intérêt à être vraiment important, parce que s’il lui avait foutu les jetons pour rien, Arthur allait être obligé de le tuer. Il se leva finalement, enfilant juste un pantalon et ne prenant pas la peine de mettre de t-shirt, Spencer l’avait déjà vu nettement plus déshabillé que ça et il aimait bien être à l’aise au réveil. Il sortit de la chambre et se dirigea directement vers la cuisine. Spencer s’y trouvait déjà, Arthur se contenta donc de sortir une tasse d’un des placards et de la poser à côté de celle du jeune sorcier pour qu’il le serve aussi. « Merci. » Déclara-t-il tout naturellement quand ce fut fait et il ouvrit le frigo pour récupérer le lait avant de se diriger vers le salon. Il déposa sa tasse et la bouteille de lait sur la table basse avant de s’affaler sur le canapé. Il se tourna vers Spencer pour voir s’il le suivait ou pas, mais il détourna les yeux dès qu’il le vit arriver. C’était con, mais il avait peur de croiser son regard, comme s’il avait peur d’installer un climat trop propice aux révélations ou quelque chose de ce style là. Il n’était définitivement pas prêt à entendre ce que Spencer pouvait avoir à lui dire, alors il préférait faire semblant d’avoir oublié pour l’instant. Il ouvrit la bouteille et versa un peu de lait dans son café avant de lever la bouteille vers Spencer pour lui en proposer. Il ne savait pas si le jeune sorcier buvait son café avec ou sans lait, il n’avait jamais véritablement fait attention en fait.

Il but une gorgée de son café avant de le reposer sur la table basse et de se laisser retomber en arrière contre le dossier du canapé. Il avait la gorge tellement nouée qu’il n’avait même pas envie de boire. Il se pencha pourtant à nouveau vers la table basse quelques secondes plus tard, mais juste pour attraper une cigarette de son paquet ainsi que son briquet qui trainait par là. Il n’était pas du genre à fumer dès le réveil mais là il avait comme l’impression qu’il allait en avoir besoin. Il savait qu’il était ridicule à ne pas simplement demander à Spencer ce qu’il voulait lui dire, mais il n’avait vraiment pas l’impression d’être prêt. Merde, qu’est-ce qu’il allait faire si jamais Spencer était bel et bien atteint ? Il savait qu’il avait tout fait pour ne pas avoir trop d’espoir, mais ça avait été plus fort que lui, et comme ils n’en avaient pas du tout parlé depuis une semaine, l’idée s’était peu à peu envolée et il avait quasiment oublié que Spencer vivait peut-être comme lui avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il savait qu’il aurait mieux fait de prendre son courage à deux mains et de juste demander à Spencer de lui dire ce qu’il avait à lui dire qui avait l’air d’être si important, mais il avait encore besoin de quelques minutes pour se réveiller. Il attrapa sa tasse et la but quasiment entièrement avant de la reposer à nouveau bruyamment sur la table basse. Il fallait qu’il fasse un effort, ce n’était pas pour lui que c’était le plus important, c’était la vie de Spencer. Il aurait pu essayer de se dire que ce que Spencer voulait lui dire n’avait aucun rapport, mais il n’était pas naïf à ce point, la coïncidence aurait été trop énorme et il ne croyait pas aux coïncidences, juste aux manques de chance et aux malédictions. Il finit par se relever, il était désormais incapable de tenir en place. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette et attrapa le cendrier qui trainait sur la table basse pour le prendre avec lui. Il se tourna vers Spencer mais baissa encore une fois aussitôt les yeux. Merde, il fallait qu’il se reprenne là ce n’était plus possible. Il finit par se forcer à garder la tête relevée et les yeux tournés vers Spencer. Il se mordit l’intérieur de la joue avant de tirer une nouvelle fois sur sa cigarette. « Alors, je peux savoir pourquoi tu m’as réveillé ? » Il laissa échapper un léger soupir avant de recommencer à bouger pour aller finalement s’asseoir sur le dossier du canapé. Il n’était définitivement pas prêt à avoir la réponse, il savait que quoiqu’il arrive, sa vie allait encore basculer dans les prochaines secondes, et il n’avait pas envie. Ça avait été une erreur de revenir habiter ici, il s’était refait sans le vouloir à leur rythme de vie, et pour une fois ils ne s’étaient pas engueulés depuis longtemps tout en vivant ensemble. Pourquoi est-ce que tout ça devait encore changer ? Il écrasa sa cigarette dans le cendrier et le reposa un peu plus loin sur le dossier, joignant ses deux mains et passant sa langue sur ses lèvres. « C’était la clinique, c’est ça ? » Demanda-t-il d’une voix qu’il aurait voulue un peu plus assuré. Il jeta un dernier coup d’œil à Spencer avant de baisser définitivement les yeux, il ne voulait pas le regarder, il ne voulait rien lire dans son regard. Mais merde, de toute façon c’était inutile de faire ça, s’il avait eu une bonne nouvelle à lui annoncer il ne l’aurait pas autant fait attendre. Bien sûr qu’il allait crever avec lui, c’était évident. Il garda cependant ses yeux fixés sur autre chose que Spencer, il pouvait au moins attendre d’avoir la confirmation du principal intéressé. Oh ça, non, il n’était pas prêt à l’entendre et il serra la mâchoire par pure anticipation.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyJeu 6 Sep - 23:18

Un café. Pas du whisky. Il reposa la bouteille en soupirant. Pas à 10 heures du matin, il n’en était pas là quand même. Le sorcier eut un rire amère, non il était même plus bas que ça, mais boire à cette heure-là ne l’aiderais pas, ce n’était pas de l’alcool qui allait changeait les choses, et vu la tête qu’il se payait, un café ferait bien mieux l’affaire. Il mit la machine en route et se cala contre le meuble en face, regardant le liquide noir couler. Essayant tant bien que mal sur ça et non sur ce qu’il allait dire à Arthur. Il espérait grandement que le jeune homme avait compris de quoi il s’agissait et ne lui tiendrait pas rigueur pour le réveil forcé, ça lui paraissait logique ; mais il savait aussi qu’entre eux rien ne l’était jamais vraiment, et qu’à force de ne pas se comprendre, ça finissait toujours en catastrophe. Avec un peu de chance, ça ne serait pas le cas cette fois. D’une certaine manière si Arthur arrivait en rogne ça lui faciliterais les choses, lâcher qu’il allait y passer aussi en gueulant lui semblait bien plus facile que de le faire calmement. Le lui avouer en essayant de le blesser, ça aurait été tellement plus simple ; mais non, il fallait qu’il ait pris la mauvaise habitude de se soucier d’Arthur. Sérieusement. Il se passa la main sur le visage. D’un autre coté le fait d’être inquiet de lui apprendre, l’empêcher d’avoir peur pour la suite, peut-être qu’il aurait dû attendre avant de le lui dire. Spencer laissa son bras retomber, il ne voulait pas anticiper, voir les choses une par une c’était déjà assez difficile comme ça. La seule chose qu’il s’était autoriser à imaginer dans le futur c’était récupérer Cillian, et ça n’avait pas réellement fonctionné ; il ne voulait plus prévoir quoi que ce soit, ça ne valait plus le coup. Il se détacha du meuble sans réel motivation pour attraper sa tasse et se servir.

Il suivit la seconde tasse des yeux, sans les lever vers Arthur. Pas de cris alors ? Spencer ne savait pas si ça l’arrangeait ou non au final. Ça lui éviterais un mal de crane au moins. Il eut un léger sourire, merci et désolé ne semblaient plus être aussi difficiles à prononcer maintenant. Il ne parlait évidemment pas du café, mais de la semaine dernière quand il l’avait laissé revenir. Malgré le fait que ça ne soit rien vis-à-vis de tout ça, Spencer avait apprécié que le jeune homme fasse l’effort, qu’il n’ait pas pris ça pour acquis. En même temps vu qu’il n’avait pas toute la vie devant lui, il était peut-être temps d’apprécier les choses qui n’étaient au fond que des détails. Il leva les yeux au plafond, quel crétin, avant de décider à remplir sa propre tasse. En arrivant dans le salon, il trouva ironique qu’il faille ce genre d’évènement pour qu’ils agissent comme de vrais colocataires, à quel point pouvaient-ils êtres stupides ? Il refusa la bouteille de lait d’un signe de tête et s’assit de l’autre côté du canapé. Il ne voulait pas être en face de lui, pour pouvoir éviter de le regarder dans les yeux. La nouvelle n’était pourtant pas une surprise, mais il n’avait tout de même aucune envie de voir sa réaction, et que ce soit lâche ou non, Spencer s’en fichait.

Un de ses mains autour de la tasse, il hésita un instant. Devait-il lui dire maintenant ou attendre un peu ? Il n’avait jamais été doué pour annoncer les mauvaises nouvelles. Son regard se posa sur la télécommande et il faillit allumer le poste, mais il n’avait même pas envie de le faire, il se contenta de porter sa tasse à ses lèvres, espérant que la caféine lui donnerait un coup de fouet. Il resta silencieux jusqu’à ce qu’Arthur relance la conversation. C’était ce qu’il attendait, être sûr que le jeune homme serait en état de l’écouter, autant qu’il pouvait l’être du moins. Spencer tenta un coup d’œil vers Arthur et les détourna en le voyant baisser les yeux, il n’avait même pas commencé à parler qu’il ressentait déjà le malaise. Ça n’allait certainement pas l’aider. Il ne savait même pas comment l’annoncer, et le fait d’être quasiment certain qu’Arthur s’en doutait n’arrangeait pas les choses. Il se contenta de continuer à regarder devant lui lorsqu’il le sentit bouger pour s’installer en hauteur, et grimaça légèrement en l’entendant écraser sa cigarette, il le lui aurait bien piqué pour une bouffée ou deux. Oui, c’était bien la clinique qui avait appelé, mais ça valait à peine le coup de confirmer. « Ouais » ça c’était de la réponse utile. « Tu te doutes bien que je me serais pas risqué à te réveiller sinon » Non, l’humour ça ne marcherait pas non plus. Spencer soupira doucement et s’avança pour poser la tasse sur la table basse. Il se retourna vers Arthur, en calant son bras sur le dossier. Ne pas le regarder aurait certainement été plus facile, mais il était fatigué de paraitre lâche et vulnérable. « On s’en … Enfin je m’en doutait, au final, il aurait fallu un miracle » Dire qu’il avait quand même faillit y croire. Il finit par détourner le regard avec un sourire triste. Ce n’était pas en faisant trainer les choses que ça serait plus facile à dire, et si Arthur avait certainement compris, il avait besoin d’aller au bout de ses explications.

Il n’avait que trois mots à prononcer, mais il n’y arrivait pas, ça lui semblait trop simple comme réponse. Dire qu’il s’était énervé contre Arthur pour avoir mis 30 ans avant de se décider à lâcher le morceau. Il secoua la tête et attrapa le paquet de cigarette sur la table. Le sien était dans sa chambre et si Arthur avait quelque chose à y redire il n’avait qu’à aller se faire voir. Il l’alluma dans la foulé, et se réinstalla le dos contre le fauteuil, faire face au jeune homme ne le tentait plus. Arthur avait dû comprendre et il ne voulait pas en voir plus. La fumée s’éleva lentement devant lui. « Je suis désolé Arthur » C’était sorti tout seul, il n’était même pas certain de quoi exactement il s’excusait, au fond, ce n’était pas comme s’il lui avait fait quoi que ce soit à Arthur, ce n’était pas lui qui avait amené la maladie ici. Désolé de quoi alors ? De lui annoncer la mauvaise nouvelle ? Peut-être. Il tira sur sa cigarette. Il avait beau être sincère, il avait surtout l’impression de meubler pour ne pas avoir à prononcer la suite. C’était presque inutile maintenant, mais pour le réaliser, Spencer avait besoin de le dire à voix haute, le dire à quelqu’un d’autre. « Je suis séropositif » ça semblait tellement con dit comme ça. Il secoua doucement la tête. Surpris que la réalité ne le frappe pas de plein fouet. Non, rien, ce n’était qu’un mot, ça ne donnait pas plus de sens à tout ça. A quoi il s’attendait aussi ? Pour peu, Spencer aurait trouvé ça drôle, lui qui n’avait jamais donné d’importance au mot, avait vraiment cru que le fait de l’avouer comme ça changerait quelque chose, mais non, il se sentait toujours aussi vide. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette et finit par l’écraser, il n’avait même plus envie de fumer. « Mais je t’apprends rien » souffla t’il en levant les yeux vers lui. Il n’était même pas en colère. Ce n’était qu’une manière comme une autre de conclure. C’était fini et il n’y pouvait rien.

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Arthur B. Thornfield
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyVen 7 Sep - 0:32

Arthur s’était douté de ce que Spencer avait à lui annoncer, il n’était pas naïf et optimiste au point de ne pas avoir eu la moindre idée avant que le jeune homme ne lui réponde. Alors pourquoi est-ce que ça lui donnait l’impression de se prendre une baffe en pleine gueule de l’entendre de la bouche du jeune sorcier ? Il l’avait vu venir oui ou merde ? Si au moins il avait réussi à le voir venir, ça aurait pu au moins atténuer le choc, mais non apparemment, ça ne changeait strictement rien, comme s’il n’y avait jamais vraiment cru avant maintenant. Spencer n’avait encore rien dit, mais si c’était l’hôpital qui avait bien appelé et qu’il n’y avait pas eu de miracle, ça ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose. Arthur ferma les yeux, il ne voulait pas sentir le regard de Spencer sur lui, il voulait revenir de quelques minutes en arrière, quand il était encore bien tranquillement allongé dans son lit à dormir, quand tous leurs problèmes n’étaient qu’une vague menace à l’horizon et qu’ils pouvaient encore vivre à peu près tranquillement, quand il ne savait pas s’il avait contaminé Spencer ou pas. Il n’était pas prêt à affronter la réponse du jeune homme, il n’avait pas envie d’y croire, non, il n’y croirait jamais, ce n’était pas possible. Ça avait valu le coup d’essayer de se préparer mentalement tiens, maintenant que la nouvelle était là, il préférait l’ignorer. Quand le médecin lui avait expliqué qu’il était atteint du SIDA, Arthur n’avait pas bronché, il avait juste avalé la pilule et il avait repris sa vie. Il avait eu besoin de quelques minutes pour totalement assimiler l’information, mais avec Spencer l’information refusait entièrement de percuter. Ce n’était pas possible, ce n’était pas en train d’arriver, il n’était pas sur le point de lui expliquer qu’il était séropositif, ou pire, lui aussi atteint du SIDA. La bonne nouvelle c’était que Spencer n’avait l’air d’avoir aucun des premiers symptômes, donc il avait évité le pire quoiqu’il arrive, pour l’instant seulement. Cette pensée ne réconforta pas Arthur le moins du monde, qu’il ait réussi à lui refiler le virus suffisait largement, il avait involontairement signé son arrêt de mort.

Il se releva brutalement en entendant Spencer s’excuser, rouvrant finalement les yeux au passage. Il croisa les bras sur sa poitrine, restant résolument le dos tourné au jeune homme. De quoi il s‘excusait au juste hein ? Ce n’était pas de sa faute, non, au contraire, pour une fois Arthur aurait aimé qu’il garde ses excuses pour lui et qu’il la ferme juste. Il n’avait aucune raison valable de s’excuser, si quelqu’un devait se sentir désolé en ce moment même, c’était bien lui. Il baissa les yeux et se mordit l’intérieur de la joue, incapable de réussir à contrôler la vague d’émotions qui remontait en lui, il ne savait même plus ce qu’elles étaient tellement elles étaient mélangées. Il était tellement en colère, dévasté, et il se sentait à la fois tellement vide et fatigué… Il ne savait pas encore quel sentiment prédominait, tout ce qu’il savait c’était que c’était insupportable. Il avait à la fois envie de courir dans tous les sens pour se défouler et de rester le plus immobile possible parce qu’il ne se sentait pas non plus la force de faire le moindre mouvement. Il laissa échapper un long soupir silencieux, n’osant toujours pas se retourner. Il n’avait pas envie d’affronter le regard de Spencer, c’était trop, beaucoup trop pour lui. Finalement les trois mots qu’il avait attendus s’élevèrent dans la pièce. Je suis séropositif. Arthur ne put réprimer un petit rire nerveux en entendant Spencer lui avouer ça. Il n’avait pas besoin d’entendre ces mots exacts pour comprendre, et il ne pouvait pas s’empêcher d’être énervé que Spencer ressente le besoin d’enfoncer le couteau dans la plaie comme ça. Il attendit quelques secondes, le temps de laisser au jeune homme le temps de terminer, avant de se retourner brutalement vers lui. « Ouais, je confirme, c’est bon j’avais compris. » Déclara-t-il d’une voix agacée avant de se retourner à nouveau. Il laissa tomber ses bras le long de son corps, essayant tant bien que mal de se calmer. Mais il n’y arrivait pas, c’était peut-être normal que sa première réaction soit la colère, il n’en savait rien, mais il ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir de réagir de manière violente alors que Spencer semblait lui au contraire si calme. Il attrapa le cendrier qu’il avait posé sur le canapé quelques secondes plus tôt et le lança contre le mur le plus proche. Le cendrier éclata en morceaux, le verre et les quelques cendres qui se trouvaient auparavant dedans retombant sur le sol et s’éparpillant un peu partout dans un rayon de trois mètres. « Putain. » Lâcha-t-il d’un ton énervé avant de se mordre violemment la lèvre inférieure, il continua jusqu’à sentir le goût familier du sang dans sa bouche. Mais merde quoi, pour une fois, pour une fois qu’il avait demandé un miracle, il n’y avait pas eu le droit. C’était à croire que l’univers le détestait, il n’avait même pas demandé quelque chose pour lui, c’était une des premières fois de sa vie qu’une de ses prières n’était pas entièrement personnelle, et il se sentait tellement con d’avoir un jour eu le moindre espoir. Bien sûr qu’il avait refilé le SIDA à Spencer, sinon ça aurait pas été drôle, hein ? Sinon, sa connerie n’aurait fait de dégât que chez lui et ça aurait été une bonne morale à toute cette histoire, hein ? Mais non, il fallait qu’il ait entrainé avec lui l’une des seules personnes qui ait un jour été assez conne pour penser pouvoir l’aider. Il lui avait dit pourtant, putain oui il l’avait prévenu, il lui avait dit d’arrêter parce que ça ne servirait à rien, alors pourquoi Spencer était resté ? Maintenant Arthur allait avoir un mort de plus sur la conscience, pire, à lui seul il avait retiré la seule famille qu’il restait à Cillian. Et en faisant d’une pierre deux coups en plus.

La colère commençait à retomber et ce sentiment fut bientôt remplacé par une impression de vide total. Il baissa les yeux et desserra les poings, se laissant tomber par terre, adossé au dossier du canapé. Il n’avait pas envie d’affronter le regard de Spencer, il n’avait à vrai dire plus la force de rien faire. Être lui-même malade, il s’en fichait, il avait hâte que sa vie se termine, mais avoir contaminé Spencer… Il ne pouvait pas le supporter, et il savait que c’était quelque chose qu’il n’allait jamais réussir à se pardonner, quoiqu’il arrive. Spencer aurait même pu essayer de le convaincre qu’il n’avait pas de raison de s’en vouloir, il savait que sa culpabilité ne diminuerait jamais, c’était finalement une chance qu’il crève bientôt au fond, non ? « Par pitié t’excuses pas. » Déclara-t-il enfin d’une voix beaucoup plus calme qu’auparavant, elle était même devenue relativement faible. Il étendit ses jambes devant lui et reposa l’arrière de son crâne contre le dossier du canapé. Le regard dans le vague, il passa lentement sa langue sur ses lèvres, réfléchissant à tout ce que ça voulait dire. Il n’arrivait pas à croire que Spencer ne soit pas encore en train de le tabasser, pour être honnête, il était même un peu déçu. Il aurait aimé que le jeune homme vienne le frapper, assez pour le tuer même, ce serait une si bonne idée. Et puis il l’avait bien condamné lui, Spencer avait le droit d’en faire de même. Il n’osait pas se relever, il n’osait même pas bouger, il n’osait pas non plus prononcer un mot. Qu’est-ce que ça aurait changé de toute façon, hein ? Rien, c’était trop tard, il pourrait faire tout ce qu’il voulait, plus rien de ce qu’il dirait ou ferait ne changerait quoique ce soit. Enfin, ce ne fut qu’après plusieurs minutes qu’il comprit qu’il lui restait encore un peu de temps à vivre, et qu’il pourrait au moins faire l’effort d’en occuper une partie pour s’excuser auprès de Spencer. Il savait que ça ne changerait strictement rien, mais ça lui semblait être la chose à faire, sans compter que pour l’une des premières fois de sa vie, il avait lui-même envie de le faire. « C’est moi qui suis désolé, Spence. » Il baissa les yeux et attendit encore quelques secondes comme pour vérifier que le jeune homme n’avait toujours pas l’intention de se jeter sur lui pour lui arracher les yeux. Apparemment pas. Il se mordit à nouveau la lèvre inférieure, commençant à sentir ses yeux se remplir de larmes. Il n’avait même pas le courage de les essuyer. « Tu sais j’ai… J’ai jamais voulu t’entrainer avec moi. » Arthur avait toujours plus ou moins su qu’il allait finir comme ça, avec la vie qu’il avait menée, c’était assez inévitable, il ne savait pas comment il avait fait pour passer à travers les mailles du filet aussi souvent d’ailleurs, c’était déjà un petit miracle en soi qu’il soit encore bel et bien vivant. Mais jamais il n’avait imaginé que son comportement puisse avoir des conséquences aussi désastreuses, il ne s’était jamais soucié de savoir qui d’autre que lui ça concernait, et il savait qu’il avait parfois été salaud avec Spencer, il ne pouvait pas le nier, mais il n’avait jamais… Il n’avait jamais voulu l’entrainer avec lui aussi bas. Il y avait toujours eu ce petit jeu malsain entre eux qui consistait à tomber au fond du gouffre, à continuer à creuser et finalement à entrainer l’autre avec eux encore plus bas, mais Arthur avait toujours pensé qu’il aurait su s’arrêter au bon moment. Apparemment, il avait vraiment eu tort sur toute la ligne.

Il était désormais en train de pleurer pour de bon, et il n’avait même pas envie de s’arrêter. Ça faisait quasiment dix ans qu’il n’avait pas pleuré comme ça, et étonnamment ça lui faisait du bien. Il se fichait de savoir ce que ça disait de lui, il se fichait de savoir si Spencer pouvait l’entendre ou pas, il avait l’impression d’avoir mérité ce petit moment de faiblesse. Après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, le coup qu’on venait de lui asséner avait définitivement été de trop, et tout ce qu’ils avaient pu vivre avant ça lui semblait aujourd’hui si dérisoire. Il n’arrivait pas à croire qu’il ait un jour pu en vouloir à Spencer à cause d’Ariane, ou qu’ils se soient disputé à propos de Cillian alors qu’ils voulaient tous les deux faire au mieux. C’était tellement con tout ce temps qu’ils avaient perdu, et même si Arthur s’en voulait de ne pas avoir fait plus d’efforts avec Spencer, il n’arrivait pas à regretter une seule seconde qu’il ait pu passer avec lui. « Tout est de ma faute. » C’était sorti avant même qu’il n’ait le temps de se rendre compte qu’il avait envie de le dire. Il ne savait même pas pourquoi il le disait, mais s’il ne pouvait pas être honnête avec Spencer maintenant, alors quand est-ce qu’il pourrait l’être, hein ? Il baissa les yeux, ne bougeant toujours pas, il n’avait pas envie d’affronter le regard de Spencer, et il ne voulait pas que le jeune homme le voit non plus dans cet état, il lui restait un tout petit peu de fierté quand même. « T’avais raison de le dire, et on le sait très bien tous les deux. » Spencer lui avait sorti qu’il allait crever par sa faute, et ces mots avaient eu tendance à restés gravés dans l’esprit d’Arthur, étonnamment. Mais il ne pouvait même pas en vouloir au jeune homme de lui avoir dit ça, après tout ça ne servait à rien de le cacher, c’était lui qui avait ramené Jessie, oui ou non ? « Tu penses que tu me pourras me pardonner un jour ? » Il savait que lui ne se pardonnerait jamais, mais si Spencer ne se sentait pas capable de le faire, il ne comptait pas rester ici, il ne pourrait pas, tout simplement. Il avait déjà fait assez de mal autour de lui pour supporter de venir s’imposer ici si Spencer lui en voulait toujours. Il savait que le jeune sorcier aurait eu toutes les raisons du monde de ne plus vouloir voir son visage, et Arthur se sentait déjà assez mal comme ça sans avoir besoin que Spencer lui rappelle constamment qu’il avait des raisons valables de se sentir comme ça.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyVen 7 Sep - 2:28

Sérieusement ? Spencer tourna la tête vers Arthur, énervé et surpris. C’était quoi cette réaction ? C’est tout ce qu’il avait à dire ? Le ton de la voix du jeune homme et ses paroles le blessèrent. Lui qui s’était attendu à autre chose, il s’attendait à un peu de peine de la part du jeune homme, mais, non, rien. Il n’arrivait pas à y croire. C’est bon. J’ai compris. C’était vraiment tout ce qu’il avait à dire ? Spencer ne savait pas à quoi s’attendre, mais certainement pas à ça. Il ne comprenait pas, après tout ce qu’il c’était passé, Arthur qui était venu le prévenir et l’avait même accompagné à l’hôpital, il n’avait qu’à le droit à ça ? Ce n’était pas logique. Alors quoi maintenant qu’il était certain de ce qu’il avait fait ça n’avait plus d’importance ? Il baissa les yeux sur le sol, ses sourcils légèrement froncés. Il ne comprenait pas. Il aurait dû être content au fond, il avait eu peur de la réaction d’Arthur, de le voir craquer ou peut-être pas à ce point, mais de ressentir quelque chose. Mais non. Il retint un rire amer. Comment avait-il pu se tromper à ce point ? Qu’est ce qu’il avait bien pu imaginer. Spencer sursauta brutalement quand le cendrier rencontra le mur, Il se revit faire la même chose pas plus tard qu’une semaine auparavant, faire comme si tout ça n’avait pas d’importance, ne pas y croire, et finalement exploser. Devant l’air énervé d’Arthur, le sorcier se sentit soulagé malgré lui. Finalement, il n’allait peut-être pas avoir le droit qu’à de l’indifférence. Mais était-ce mieux ?

Il le regarda disparaitre de son champ de vision derrière le canapé. Non, ce n’était pas mieux. Finalement entre choisir entre son amour propre et ça. Spencer préférait mettre sa stupide fierté de côté et supporter un Arthur indifférent plutôt que de le voir baisser les bras comme ça. Oh, Ils ne pouvaient strictement plus rien faire, pour aucun d’entre eux. Mais entre le savoir et le voir, il y avait une différence. Le sorcier se laissa tomber contre le dossier du canapé, concentré sur le fait de savoir Arthur de l’autre côté. Ça lui faisait du bien de penser que quelqu’un avait peur pour lui, et en même temps, il ne pouvait s’empêcher que ce qui dérangeait le plus Arthur à cet instant, c’était surement sa culpabilité ; mais au fond les deux allaient ensemble non ? S’il n’en avait rien eu à faire, il ne se sentirait pas coupable si ? Spencer ferma les yeux, essayant de n’entendre que la respiration du jeune homme, juste se rappeler que malgré tout, il n’était pas tout seul. Ne pas s’excuser ? Un sourire triste se dessina sur son visage, ce n’était pas comme s’il l’avait voulu, c’était sorti tout seul, sans qu’il sache réellement de quoi il s’excusait. Ce n’était pas la première fois qu’il y pensait, mais il n’arrêtait pas d’imaginer où ils en seraient maintenant s’il n’avait pas pris cette ruelle. Tout aurait pu être différent. Il s’en serait peut être sorti de tout ça, et Arthur aurait peut être fini par se prendre en main qui sait, malgré tous leurs défauts, s’ils ne s’étaient pas rencontré à nouveau, tout aurait peut-être bel et bien finit par s’arrangeait pour eux. Mais non, il avait fallu qu’il décide de passer par là. Et voilà où ils avaient atterri maintenant. On pouvait difficilement faire plus juste en parlant d’arriver au bout du chemin. Ça aurait presque pu être drôle.

Son poing se serra en l’entendant s’excuser. Spencer ne voulait pas entendre ça. Il s’en voulait déjà assez de ne pas arriver à s’enlever de la tête que c’était la faute d’Arthur. Il savait que ce n’était pas le seul responsable, mais ça continué à tourner en boucle. Comme s’il se forçait à lui en vouloir, qu’est ce qu’il avait à y gagner sérieux ? Pourquoi fallait-il à tout prix qu’il continue à vouloir le détester. Ça faisait longtemps qu’il avait compris que ce n’était pas le cas. C’était la deuxième fois qu’il l’appelait comme ça, et c’était tout sauf un bon souvenir, ce n’était pas Arthur qui parlait, le jeune homme qu’il supportait c’était celui qui lui prenait la tête constamment, qui l’agressait, celui avec le sourire en coin qui lui donnait envie de le frapper, ou celui qu’il avait envie de toucher d’une autre manière. Pas celui qui l’appelait Spence, celui-là n’était que l’ombre de lui-même et ça faisait mal à entendre. Il ne voulait pas l’entrainer avec lui ? Ses paupières se fermèrent davantage, comme pour oublier ce qu’il venait d’entendre. En une phrase, Arthur venait de lui rappelait qu’il n’était pas tout seul à tomber, ils étaient deux, et au fond, c’était ça le pire. Savoir qu’il allait y passer était horrible en soi, savoir qu’Arthur prenait la même direction était pire. En même temps à force de se pousser l’un l’autre, ce n’était pas étonnant qu’ils finissent au fond du gouffre ensemble, c’était presque normal. Quoi qu’il en soit, Spencer aurait préféré ne pas entendre ça, il s’en doutait, qu’Arthur le déteste et répète sans cesse qu’il le dégoutait autant qu’il veuille, ça ne changeait rien, il savait bien que ça ne serait jamais aller jusque-là. Il n’avait pas ce genre d’opinion sur le jeune homme, il était incapable de l’imaginer faire ça volontairement, il l’avait déjà vu après avoir tué quelqu’un, il était très loin d’être un monstre. Ce n’était qu’un gamin brisé. Un nouveau sourire apparut sur son visage, depuis quand ne l’avait-il pas appelé comme ça ? Gamin ? Il avait l’impression que ça faisait des dizaines d’années, mais non seulement deux ans. Comment avaient t’ils pu descendre si bas en deux ans ?

Il sentit sa mâchoire se serrer en entendant les sanglots du jeune homme derrière lui. Ça il ne pouvait pas. Son dos quitta le canapé, et il cala sa tête entre ses mains, ses coudes s’enfonçant dans ses cuisses. Il aurait supporté qu’il continue à parler, n’importe quoi mais pas ça. Des remarques acerbes, des insultes même s’il le fallait, mais pas ça. Ses mains quittèrent son visage pour se caler sur ses oreilles, c’était stupide. Il pouvait supporter de se faire tabasser, de se faire renverser par une voiture comme son fils, de n’être qu’un crétin, mais pas de l’entendre pleurer. Pourquoi est-ce qu’il lui infligeait ça ? C’était pire que tout. Sa voix lui parvint quand même. Sa faute. Mais merde, il allait continuer comme ça pendant longtemps ?! Spencer ne pouvait pas le contredire, et ça le tuer de ne pas pouvoir répondre. Lui dire que non, il n’était pas plus responsable que lui, mais il en était incapable. Il se détestait d’être aussi buté, même dans une situation pareille. Non, non, pourquoi fallait-il qu’il l’ait dit, il aurait pu au moins garder ça pour lui bordel ! Spencer sentait la colère monter petit à petit. Pourquoi avait-il fallut qu’il dise ça ! La dernière phrase l’acheva complétement. Il aurait préféré ne pas l’entendre. Ne pas avoir à répondre. Il aurait pu rester silencieux mais ça serait revenu au même, et changer de sujet, c’était impossible.

Il savait ce qu’il avait envie de répondre, mais ce qu’il avait envie de dire, n’était pas ce qu’il pensait. Finalement, même sans cris, il allait y avoir le droit à son mal de crane. Même répondre en toute simplicité il n’y avait pas le droit. Mais malgré son envie, Arthur avait le droit à une réponse honnête non ? « Non » ce fut plus un soupir qu’un réelle murmure, mais c’était tout de même sorti. Spencer s’en voulait réellement, mais là, à ce moment donné, il n’était pas sur de pouvoir le pardonner totalement. « Je sais pas » Même en sachant qu’Arthur n’était pas le seul coupable, il n’était pas certain de le pouvoir. Mais il savait aussi qu’il ne se pardonnerait pas non plus, ça c’était certain. Il jura entre ses dents. Pourquoi Arthur avait-il craqué ? Pourquoi fallait-il qu’il lui en veuille pour ça aussi ? Le sorcier se leva brutalement et fit le tour du canapé. Une poignée seconde plus tard, il avait attrapé Arthur pour l’obliger à se remettre debout. « Arrêtes ça tout de suite, ça sert à rien » Sa voix était sourde, il n’y avait aucune colère, mais il était incapable d’avoir une voix normale. Il se contenta de regarder le bas de son visage, toujours dans l’impossibilité de le regarder dans les yeux, surtout après tout ce qu’il avait entendu. Il s’en voulait d’avoir été brutal, mais il n’était plus vraiment maitre de ses émotions. « Tais-toi, je t’interdis de craquer maintenant » C’était égoïste de sa part, mais il ne voulait pas en entendre plus, il avait déjà les yeux humides et il ne le supportait pas. C’était beaucoup trop. « Je t’en supplie, n’en rajoute pas, je ne veux pas entendre ça Arthur, on s’en fiche de savoir à qui est la faute. » ça ne changerait rien que ce soit la sienne ou celle du jeune homme, même Jessie, il n’en avait rien à foutre, c’était trop tard pour en vouloir à qui que ce soit. « Tu l’as pas voulu, mais c’est comme ça, on y peut rien, arrêtes maintenant » Spencer se rendait compte que ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait dire, ses propos ne lui semblaient pas aussi cohérent qu’il l’aurait voulu. Mais ce qu’il voulait été impossible à avoir, Arthur ne pouvait pas être de meilleur humeur juste parce qu’il lui demandait, c’était stupide. « C’est le plus important bordel, tu l’as pas voulu, j’ai compris ! » Spencer savait qu’il aurait dû rajouter je ne t’en veux pas. Mais ça n’aurait pas été totalement vrai. Et il ne voulait pas mentir. « Je … » Qu’est ce qu’il était censé dire, il voulait juste qu’Arthur aille mieux, le voir comme ça était une torture. Là encore il était persuadé d’être égoïste, incapable de savoir s’il le voulait pour que le jeune homme se sente mieux ou bien pour lui-même, qu’il arrête de ressentir tout ça. « Reprends-toi bordel ! » Cette fois, il avait bien gueulé, et ça sonnait bien trop désespéré à ses oreilles, mais il en avait besoin, il ne voulait pas continuer à le voir comme ça . C’était pire que tout et ça ne faisait que l’entrainer lui à faire pareil. Mais il avait enfin décidé à lever les yeux vers les siens.

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LIFE GOES ON, BUT I'M GONE.
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyVen 7 Sep - 14:15

Arthur détestait se sentir comme ça, il détestait avoir encore peur d’entendre la réponse de Spencer. Il ne s’était jamais senti aussi faible de toute sa vie et il avait vraiment du mal à le supporter, mais plus il se disait qu’il fallait qu’il se reprenne et moins il y arrivait. Plus il se répétait qu’il fallait qu’il accepte la situation et qu’il écoute la réponse de Spencer et moins il en avait envie et plus il avait peur. Il gardait les yeux baissés sur ses jambes, c’était stupide le jeune homme n’était même pas en face de lui, mais c’était comme s’il essayait d’éviter le plus possible son regard. Il savait que Spencer n’allait jamais pouvoir lui pardonner, mais pour une raison qui lui était encore inconnue, il avait besoin de se l’entendre dire, il avait besoin d’être absolument sûr que c’était bel et bien fini, que cette fois-ci ils avaient vraiment dépassé le point de non-retour, qu’il n’y avait plus aucune chance pour qu’ils réussissent à avoir une autre fin que celle-ci. Ils allaient tous les deux mourir, Arthur largement plus tôt que Spencer apparemment, mais ça ne voulait pas dire qu’ils étaient obligés de rester sur une scène comme ça. Et en même temps, Arthur n’aurait même pas pu en vouloir au jeune homme d’avoir envie de le mettre à la porte, il avait du mal à se supporter lui-même en ce moment, alors il n’imaginait même pas à quel point Spencer devait le détester. Il laissa échapper un nouveau soupir silencieux quand Spencer lui répondit finalement. Au moins maintenant il était fixé. Il fronça en revanche les sourcils quand Spencer se contredit quelques secondes plus tard. Il aurait bien aimé avoir une réponse claire, nette et précise, sinon comment était-il censé savoir ce qu’il était supposé faire ? Il sursauta légèrement en l’entendant se lever et venir vers lui et son premier réflexe fut de détourner le regard, histoire d’être sûr de ne pas le voir, il n’en avait pas le courage. Il laissa Spencer le remettre sur pied sans broncher, refusant toujours de le regarder en face. Il sentit ses larmes recommencer à couler le long de ses joues, c’était plus fort que lui, il n’arrivait pas à s’arrêter.

Il laissa échapper un petit rire nerveux quand Spencer lui demanda d’arrêter, merci, il n’avait pas pensé à ça. Il ne s’était pas fait la réflexion que ça ne servait à rien. Il se mordit la lèvre pour éviter de répliquer quelque chose de stupide, il n’était pas en état de se battre. Mais merde, Spencer était obligé de réagir comme ça ? Il pouvait pas simplement le laisser décompresser pour une fois sans venir l’interrompre et essayer de le forcer à s’en remettre ? Il ne s’était jamais dit que peut-être Arthur n’avait aucune envie de s’en remettre ? C’était fini merde, tout était fini, pourquoi est-ce qu’il serait obligé de se montrer fort après avoir appris un truc comme ça ? Spencer ne pouvait pas comprendre un peu pour une fois ? Non, il était obligé de venir le secouer pour essayer de le faire taire. Lui non plus n’avait pas envie de pleurer hein, il détestait se sentir faible comme ça, et le fait que Spencer le lui reproche ne faisait qu’aggraver le tout. Il était pourtant persuadé d’avoir une raison légitime pour s’être retrouvé en larmes, après tout, s’il ne pouvait même pas pleurer quand il apprenait qu’il allait mourir et que… Qu’une personne à qui il tenait allait aussi mourir par sa faute, alors quand est-ce qu’il en avait le droit, hein ? Il garda les yeux baissés, laissant Spencer le supplier d’arrêter, mais rien ne semblait marcher. Mais merde, il n’avait qu’à le laisser tranquille, s’il ne voulait pas le voir craquer il n’avait qu’à se casser, personne ne le retenait, il pouvait très bien retourner dans sa chambre, ou aller prendre une douche et le laisser tranquille. Lui, il n’arrivait pas à s’arrêter, et que Spencer s’en rende compte ou pas, ça ne lui faisait pas plaisir. Il croyait qu’il le faisait exprès ou quoi ? Arthur aurait tout donné pour arrêter, maintenant que Spencer se tenait en face de lui, il avait honte de s’être laissé emporter, il avait honte d’avoir craqué devant lui alors que Spencer, lui, ne semblait même pas être atteint par la nouvelle. S’il avait levé les yeux, il aurait probablement remarqué que Spencer n’était pas non plus resté stoïque, mais il n’avait toujours pas envie d’affronter le regard du jeune homme alors il ne vit rien du tout. Tout ce qu’il entendait, c’était les reproches de Spencer.

Au final, ce que le jeune homme lui disait tombait dans l’oreille d’un sourd. Non il ne l’avait pas voulu et le fait que Spencer le reconnaisse, et déclare que c’était ça le plus important, tout ça Arthur l’avait manqué parce qu’il était resté bloqué sur les reproches qu’il lui faisait. Finalement, quand Spencer commença à gueuler pour de bon, Arthur en eut assez. Il le repoussa violemment avant même d’avoir compris qu’il était énervé et il finit par relever doucement les yeux vers le jeune homme. Spencer avait au moins réussi à le faire arrêter de pleurer, il ne s’en était même pas rendu compte, mais il était désormais tellement en colère que ses larmes avaient arrêté de couler. Après tout, c’était ce qu’ils voulaient tous les deux, non ? Arthur savait qu’il avait tort de s’énerver, mais il ne pouvait pas supporter que Spencer lui ordonne d’arrêter comme ça. Il se sentait déjà assez faible comme ça sans avoir besoin d’être rappelé à l’ordre par le jeune homme. Mais merde, s’il avait envie de pleurer, il pouvait bien le faire, non ? Il trouvait ça normal de craquer dans une situation pareille, et il n’appréciait pas du tout les efforts que faisait Spencer pour l’obliger à arrêter. « C’est bon, arrête là j’ai compris ! » Il essuya rapidement ses yeux ainsi que son visage pour effacer les dernières larmes qui y avaient coulé. Il n’arrivait pas à croire avec quelle facilité Spencer pouvait le faire passer de la détresse la plus profonde à la colère la plus ardente, sans même chercher à essayer. C’était comme si c’était le seul moyen qu’il avait de répondre au jeune homme. Mais puisque Spencer ne supportait pas de le voir craquer, de le voir montrer ses faiblesses, il allait devoir le supporter en train de s’énerver à son tour. Comme ça il aurait ce qu’il avait cherché. « Fous-moi la paix merde ! C’est facile pour toi de dire ça. Il te reste cinq, voire même peut-être dix années à vivre. Moi il me reste moins d’un an. » Il savait qu’il était con de remettre ça sur le tapis, mais il en voulait à Spencer de ne pas se mettre un peu à sa place. Il savait qu’il n’avait peut-être pas la pire position, et personnellement il pensait qu’il préférait encore crever en premier, il n’aurait pas pu supporter de voir Spencer mourir, mais pour l’instant il avait encore peur, il avait peur de ne plus avoir assez de temps. C’était juste un stupide réflexe humain, il n’arrivait pas encore à se faire à l’idée et il avait besoin de rappeler à Spencer qu’il avait des raisons légitimes pour se mettre dans des états pareils. Alors oui, c’était totalement con, mais c’était comme ça.

« Putain tu crois que ça me fait plaisir de chialer comme ça ? » Il avait l’impression que sa voix gagnait en intensité à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. A ce rythme là, dans quelques minutes il allait réveiller tout le quartier. Heureusement pour tout le monde, il n’avait plus grand-chose à dire, l’attitude de Spencer, et même la sienne, tout ça le dégoûtait. C’était trop leur demander de réagir comme deux adultes à peu près matures ? C’était vraiment trop leur demander de faire preuve d’un peu de compassion pour une fois ? Parce que c’était une situation qui en exigeait, plus que jamais. Ils avaient vécu des trucs sordides, c’était le moins qu’on puisse dire, et ils avaient toujours géré ça de la pire manière possible, mais vu la gravité de la situation, Arthur avait pensé qu’ils auraient su faire un effort, essayer de grandir un peu, mais non. Non, il fallait qu’ils continuent à creuser encore un peu plus profond, et bien maintenant qu’ils étaient partis hein… « Je sais que toi t’en as rien à foutre, mais moi ça me fait quelque chose de savoir que tu vas crever, désolé. » Il commençait en prime à faire de grands gestes dans le vide comme pour appuyer ses paroles, mais il tenait aussi à garder Spencer le plus éloigné possible. C’était étrange pour lui de se montrer soudainement honnête, quelques mois auparavant ça lui aurait pris beaucoup plus de temps pour réussir à avouer à Spencer qu’il s’inquiétait pour lui, qu’il était triste pour lui, aujourd’hui, ça lui paraissait tellement dérisoire. Il lui avait prouvé à des dizaines de reprises après tout, qu’est-ce que ça pouvait bien changer de le lui avouer oralement ? Spencer n’était pas si con que ça quand même. « Mais puisque ça a l’air de tellement te déranger de me voir craquer, promis je vais arrêter. Je vais devenir complètement impassible et insensible comme toi comme ça tout le monde sera content, on pourra continuer à faire comme si rien n’était jamais arrivé. C’est bon maintenant tu te sens mieux ? » Il avait quasiment commencé à hurler en terminant sa phrase, mais quand il eut fini, il sentit sa colère commencer à retomber. Il laissa également ses bras retomber le long de son corps et il se mordit la lèvre en détournant les yeux. Il n’avait plus envie de voir Spencer, s’il ne pouvait pas supporter de le voir se laisser abattre, il allait aller le faire ailleurs. Il pensait vraiment en avoir besoin, et il avait été stupide de penser un jour que Spencer pourrait peut-être l’aider à se sentir mieux. Il lui en avait trop demandé, clairement.

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Spencer E.Browning
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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyVen 7 Sep - 23:01

Il ne ressentait toujours rien par rapport à ce qu’il allait arriver, et Spencer voulait que ça reste ainsi. C’était plus facile comme ça. Il allait mourir plus tôt, c’était tout ce qu’il savait, mais ça n’avait rien de précis, c’était impossible à réaliser pour le moment. Il ne voulait pas que ça change, mais en voyant Arthur craquer, il avait peur de faire de même. Il ne voulait pas que le jeune homme se sente coupable, même si lui le lui reprochait en parti, Arthur n’avait pas besoin de se soucier de quelqu’un d’autre que lui actuellement, le sorcier n’avait pas envie d’avoir rendu la fin encore plus difficile. Spencer ne se sentait pas en mesure de rajouter ça sur sa conscience, il lui en avait assez fait voir de toute les couleurs, ce n’était pas le moment d’en rajouter. Mais il avait beau penser comme ça, il était pourtant bien en train de s’y prendre comme un manche, ce n’était pas en lui gueulant dessus qu’il arrangerait les choses, il aurait dû le comprendre depuis le temps. C’était plus fort que lui, agir avant de réfléchir, rester calme et lui demander de faire pareil ? C’était impossible, donner des ordres et agir de façon désespéré, ça par contre.

Spencer inspira longuement comme pour essayer de reprendre le contrôle, secouer Arthur comme un prunier ne serait pas non plus la solution à leur problème, mais il n’en pouvait déjà plus de le voir comme ça. Le pire, c’était certainement qu’il ne veuille même pas lever les yeux vers lui, pas une seule fois. Ce n’était pas plus mal , il aurait certainement moins l’air vulnérable à sa voix , et il n’avait pas été aussi proche de pleurer depuis des années , il n’était pas certain qu’il veuille qu’Arthur voit ça ; mais il savait que le jeune homme ne comprendrait pas tout en se concentrant uniquement sur ce qu’il racontait , même lui , il se rendait compte qu’il était encore à côté de la place . Pourquoi est-ce que s’expliquer était toujours aussi dur ? Il ne voulait pas craquer, c’est tout ce qu’il demandait, mais Arthur n’y pouvait rien. Même en sachant ça, Spencer ne pouvait pas s’empêcher de lui en vouloir pour rendre tout plus difficile. Il ne devait certainement pas le prendre mieux que lui , sa réaction en était la preuve , mais il voulait vraiment qu’il arrête. C’était bien trop douloureux. Il releva les yeux surpris quand celui-ci repris la parole. C’était ce qu’il avait voulu mais il ne s’attendait pas à avoir de bon résultats vu la manière qu’il avait employé ; au final, il l’avait énervé, mais c’était déjà mieux. Pour peu Spencer aurait apprécié de le voir en colère. Ça, il pouvait faire avec. Il en fut un peu moins sur quand Arthur continua sur sa lancé lui rappelant que leurs temps n’étaient pas compté de la même façon. Moins d’un an ? Ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire en voulant l’arrêter, il ne pouvait pas en vouloir à Arthur d’être mal pour son propre cas, c’était pour le sien qu’il ne voulait pas l’entendre réagir comme ça. Mais moins d’un an ? Vraiment ? S’il n’arrivait pas à imaginer ce qui pouvait lui arriver parce que c’était trop loin, c’était déjà beaucoup moins dur pour le cas d’Arthur. Combien de temps exactement ? Est ce qu’il le savait ?

Les yeux posés sur le jeune homme, il ne fit même pas attention à ce qu’il venait de dire, trop concentré sur ce qu’il venait de lâcher. Même pas un an ? Ça ne cessait de tourner dans sa tête. Ça voulait dire quoi exactement ? Pourquoi est-ce que lui avait le droit à plus de temps ? Un coup de chance ? Spencer n’était pas certain de vouloir le prendre comme ça. Il n’avait pas spécialement envie d’avoir autant de temps pour voir tout ça arriver. Les mouvements d’Arthur réussirent à le tirer de ses réflexions, et il fit un pas en arrière pour éviter de se prendre une baffe. Il aurait aimé dire que ça ne lui faisait rien d’entendre ça, mais il n’était plus en état de mentir, même pas à lui-même ; s’il en avait eu un peu la preuve, l’entendre c’était autre chose. Mais ce n’était pas seulement agréable, ça ne faisait que compliqué les choses, s’il n’en avait rien eu à foutre, toute cette scène ne serait pas arrivé, et il se sentirait bien mieux. Spencer leva les yeux au ciel, est ce que c’était trop demandé d’arrêter de ressentir des émotions contradictoires à chaque fois qu’il s’agissait d’Arthur ? Il secoua la tête de gauche à droite, complètement épuisé. Ce n’était certainement pas comme ça qu’il allait bien commencer sa journée. Il avait voulu qu’Arthur se calme, et d’une certaine manière, ça avait marché, mais il ne se sentait pas réellement mieux. Insensible comme lui ? Il serra la mâchoire, c’était facile de dire ça sent le regarder, mais c’était peut-être mieux comme ça, après tout, il ne supportait pas qu’Arthur puisse le voir ce côté-là de lui, il le faisait déjà assez sortir de ses gonds sans faire d’effort, sans qu’il ait besoin de se rendre compte que Spencer n’était peut-être pas aussi insensible que ça. Oui, c’était mieux comme ça. « Non c’est pas bon, t’as encore rien compris » répliqua t’il durement, avant de se passer la main sur le visage, décidant finalement du contraire. Il aurait aimé être insensible et impassible comme Arthur le voyait, mais ça n’était pas le cas. Spencer aurait aussi apprécié ne pas se sentir agacé par le ton du jeune homme, ce n’était pas le moment de se prendre la tête sur des idioties, surtout qu’il l’avait tout de même bien cherché.

« Je suis désolé Arthur mais je supporte pas de voir ça ok ! Tant mieux pour toi si tu penses que je suis complétement insensible, mais je réagirais certainement pas comme ça si c’était le cas ! » Pourquoi fallait-il qu’il essaye de s’expliquer, ça n’allait faire qu’empirer les choses. « Tu crois réellement que j’aime entendre ça ? Si j’étais insensible, tu crois vraiment que ça me ferait autant d’effet ? » Etre insensible, il aurait tout donné pour l’être, mais à cet instant, il se sentait vexé qu’Arthur pense ça de lui, c’était injuste qu’il se sente aussi mal et que le jeune homme lui reproche de ne rien ressentir. Ce n’était pas parce qu’il n’était pas en train de pleurer qu’il ne ressentait rien. « Putain Arthur, je sais que j’agis comme un con, mais j’y peux rien ok, je le prends pas aussi bien que tu peux le croire , merde. Moins d’un an ? Tu sais que ça me fait exactement ? Non. Alors gardes tes commentaires pour toi » Spencer avait refait un pas en avant et ne l’avait pas quitté des yeux, espérant cette fois ci avoir au moins le droit à un regard. Il n’avait pas gueulé mais s’était retenu avec difficulté. « J’ai jamais dit qu’on allait pouvoir faire comme si rien n’était arrivé , on l’a bien assez fait , seulement , y a des limites à ce que je peux supporter en une matinée , et t’entendre agir comme ça , après avoir eu certaines nouvelles , ça les dépasses largement. » Son ton n’était même plus énervé, juste fatigué. Le café n’avait pas réellement eu d’effet, et tout ce qu’il voulait maintenant c’était retourné se coucher. Mais il ne le ferait pas, c’était trop facile d’abandonner. « je veux pas que tu sois impassible, bordel , c'est pas ça , c’est pas toi le problème » grogna-t-il avant de s’éloigner. Il savait qu’Arthur avait le droit de craquer, ce n’était pas ça qu’il remettait en cause, sa réaction avait été disproportionné, seulement il n’avait pas pu s’en empêcher.

Il fit le tour du canapé pour récupérer les tasses sur la table et retourna à la cuisine sans poser les yeux sur le jeune homme , cherchant là une excuse pour sortir de la pièce . Reconnaitre ses erreurs était certainement ce qu’il détestait le plus, et pourtant il était conscient d’en avoir un sacré nombre à son palmarès. Spencer les posa dans l’évier. Puis posa ses mains sur le bord, se baissant légèrement pour essayer de respirer plus calmement. Essayer de se sortir tout ça de l’esprit, il n’était pas insensible pour l’amour du ciel ! Ses mains se serrèrent sur le rebord de l’évier, il se sentait toujours vide quand à ce qui allait lui arriver, mais ça ne voulait pas dire qu’il l’était réellement si ? Il était inquiet pour Arthur, ça ne faisait aucun doute, alors pourquoi est-ce qu’il était encore incapable d’aller au bout de ses sentiments ? Pas étonnant que le jeune homme le voit comme un monstre sans émotion. Il aurait dû profiter de tout ça pour prendre un peu sur lui, calmer le jeu, mais il n’en était apparemment pas capable.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptySam 8 Sep - 0:35

Arthur savait que s’énerver contre Spencer n’était pas la bonne solution, seulement voilà c’était la seule qu’il avait. Encore aujourd’hui, malgré leur… Situation, il refusait de le laisser gagner aussi facilement, il refusait de lui obéir juste parce qu’il le lui demandait, juste parce que c’était plus facile et que tout le monde y gagnerait. Pourquoi lui ne lui obéissait-il jamais lui ? Pourquoi lui, même quand il le suppliait, il ne cédait jamais ? Non, il était hors de question qu’Arthur cède, pas encore une fois, pas sur ça. Enfin merde, il avait le droit de craquer, non ? Et ce n’était pas comme s’il le faisait exprès, encore moins comme si c’était juste pour emmerder Spencer. Non, il ne pouvait pas s’en empêcher, et ce n’était pas en lui gueulant dessus qu’il allait réussir à s’arrêter. Alors oui, il avait probablement eu tort de balancer ce genre de conneries à Spencer, mais pour sa défense, c’était sorti tout seul, et c’était le jeune sorcier qui avait commencé et non lui. Il garda les yeux baissés et fronça les sourcils, agacé par la réplique du jeune homme. Il n’avait rien compris, hein ? Alors qu’il lui explique au juste, parce que là il était perdu. Il lui avait bien demandé d’arrêter, non ? Si ce n’était pas parce que ça le dérangeait, alors il aimerait bien savoir pourquoi. Il laissa échapper un soupir agacé quand Spencer continua. Ne réagirait pas comme quoi ? Il n’avait strictement pas réagi du tout. De l’effet ? « Comment ça… » Commença-t-il en relevant finalement les yeux. Il s’arrêta pourtant en plein milieu de sa question, il venait enfin de croiser le regard du jeune homme et il comprenait maintenant pourquoi il avait eu tort jusqu’à présent de ne pas relever les yeux. Arthur n’était pas aveugle au point de ne pas remarquer l’état dans lequel était Spencer, il l’avait déjà vu être assez misérable, mais ce n’était rien comparé à son état actuel. Arthur avait même l’impression qu’il en avait les larmes aux yeux et ça le calma immédiatement. Il se mordilla doucement la lèvre inférieure, s’en voulant aussitôt de s’être montré aussi con. Il était là pour aider Spencer aussi, merde, alors pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de lui rendre la tâche encore plus difficile ? Il l’avait déjà contaminé mais non, apparemment ce n’était pas encore assez, il fallait qu’il vienne enfoncer le couteau dans la plaie et lui reprocher en plus de ne rien ressentir, quand de toute évidence, ce n’était absolument pas le cas. Il était vraiment trop con.

Arthur déglutit avec difficulté en voyant Spencer se rapprocher de lui. Pour la première fois depuis qu’ils s’étaient revus, il n’avait pas envie que le jeune homme s’énerve contre lui, il avait conscience que pour une fois, ça ne ferait probablement du bien à personne. S’il avait eu du mal à tourner les yeux vers Spencer auparavant, ce n’était plus du tout le cas et au contraire, il ne réussissait plus à détacher ses yeux du jeune homme. Ses dernières paroles résonnaient en lui et il ne réussissait pas à se les sortir de la tête. Moins d’un an ? Tu sais que ça me fait exactement ? Arthur avait été tellement occupé à gérer ce qu’il ressentait qu’au fond, il n’avait même pas pris la peine de se demander ce qu’il avait mis comme poids en plus sur les épaules de Spencer. Il ne s’était même pas demandé si l’annonce de sa mort imminente allait faire de la peine au jeune homme ou pas, il s’était automatiquement dit que non, qu’il s’en fichait comme de sa première robe de sorcier, mais maintenant qu’il y réfléchissait, il se rendait compte à quel point il avait été con de ne pas y réfléchir un peu plus. Il pouvait entendre dans le ton de Spencer à quel point il était fatigué, et ça fit retomber complètement la colère qu’il avait pu ressentir, ne le laissant plus qu’avec la même fatigue que celle que ressentait Spencer. Il refusait toujours d’avouer qu’il avait eu tort de craquer, il pensait réellement qu’il en avait plus eu besoin qu’il n’avait fait de mal à Spencer, mais il avait de plus en plus de mal à trouver de l’intérêt dans le sujet. Ils n’allaient pas passer la journée à se disputer pour un truc aussi con, non ? C’était à croire qu’il n’y avait pas de solution avec eux, même quand ils étaient au fond du gouffre, il fallait qu’ils continuent à creuser, et qu’ils poussent l’autre avec eux, histoire de ne pas se sentir trop seul. Arthur regarda Spencer s’éloigner, se demandant ce qu’il avait voulu dire. Si ce n’était pas lui le problème, alors où était-il ? Il n’en savait rien, mais il n’avait plus la force de se prendre la tête avec tout ça, sa migraine était définitivement revenue et il n’avait plus envie de continuer à se battre avec Spencer, surtout pour un truc aussi con. Maintenant que le choc initial était passé, et qu’ils s’étaient énervés l’un contre l’autre, il ne lui restait plus rien d’autre à faire que d’accepter. Il allait devoir accepter que Spencer était séropositif, qu’il l’avait condamné et qu’il ne pourrait jamais rien y changer. Il laissa échapper un long soupir, suivant Spencer des yeux tandis que celui-ci se dirigeait vers la cuisine.

Et maintenant, hein ? Il n’avait qu’une seule envie : aller se recoucher et oublier qu’ils avaient encore réussi à tout foutre en l’air. Ils n’étaient définitivement pas capables de vivre ensemble, encore moins de passer plus de dix minutes ensemble sans se foutre sur la gueule, alors pourquoi ressentaient-ils tous les deux ce besoin d’insister ? Ça aurait été tellement plus facile de laisser tomber, de s’ignorer l’un l’autre, mais aussi dur que ce soit pour lui de l’admettre, s’il avait envie d’aller se recoucher, il y avait quelque chose qu’il ne pourrait pas supporter là maintenant : être seul. Il avait besoin de Spencer, c’était aussi pour ça qu’il était venu le voir et qu’il ne s’était pas contenté de lui envoyer un hibou ou un texto comme avec Jessie. Il savait que c’était trop tard, il savait qu’il aurait mieux fait de trouver quelqu’un d’autre pour s’occuper de lui maintenant, mais non seulement il ne voyait personne, mais en plus de ça c’était avec Spencer qu’il avait vraiment envie de rester. Parce que même s’ils ne se supportaient pas, Spencer était encore la personne qui le comprenait le mieux. Il se dirigea doucement et silencieusement vers la cuisine, s’appuyant contre l’encadrement de la porte et croisant ses bras sur sa poitrine. Spencer lui tournait le dos, les mains appuyées sur les rebords de l’évier, il avait l’air aussi mal en point que lui et Arthur dut se mordre à nouveau l’intérieur de la joue pour s’empêcher de recommencer à pleurer. Il n’avait pas envie de faire encore du mal à Spencer, même s’il avait du mal à croire que de le voir craquer puisse encore lui faire le moindre effet après tous les coups de massue successifs qu’il avait reçus pendant les derniers jours. « Je suis désolé, j’aurais pas dû dire ça. » Déclara-t-il doucement en baissant les yeux. Spencer ne le regardait même pas, mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait toujours pas s’excuser en gardant les yeux rivés droit devant lui, c’était encore trop lui en demander apparemment. Enfin, l’important, c’était qu’il s’excuse, non ?

Il passa lentement sa langue sur ses lèvres et se décolla finalement de l’encadrement de la porte. « Je peux pas continuer à me battre sans arrêt contre toi Spencer. Je peux juste pas, j’ai pas envie de passer ma vie… Enfin ce qu’il m’en reste à me disputer pour des conneries avec toi. J’ai pas envie de gaspiller le peu de force qu’il me reste à essayer de te raisonner. » Ça aurait été tellement plus facile pour lui de se retourner, d’aller récupérer ses affaires et de simplement se casser. Il pouvait encore se démmerder, il trouverait bien, après tout il trouvait toujours. Mais non seulement il ne se sentait pas la force ni la motivation de le faire, mais en plus de ça il n’en avait aucune envie. C’était tellement con, mais il ne savait pas combien de temps il lui restait avant de finalement passer l’arme à gauche, et il ne voulait pas quitter Spencer en mauvais termes. Ils n’avaient jamais réussi à s’entendre, et Arthur savait que c’était à présent maintenant ou jamais, et il ne pouvait pas supporter l’idée de le quitter sur une fausse note. Qu’il le veuille ou non, c’était la personne la plus importante de sa vie, et il ne pouvait pas simplement s’enfuir, il en avait marre de partir sans se retourner, de prétendre pouvoir se débarrasser du jeune homme dès qu’il le voudrait, parce qu’il savait très bien que ça ne marcherait pas. Il était tellement fatigué, il n’avait plus la force de se demander s’il en voulait encore à Spencer ou pas. Est-ce que ça changeait quelque chose de toute façon ? Ce n’était pas comme si tout ce qui avait été dit et fait auparavant avait encore de l’importance. Il se rapprocha silencieusement de Spencer et attrapa calmement l’un de ses poignets, le forçant doucement à se retourner vers lui. Son visage n’exprimait plus grand-chose d’autre que de la tristesse et de la lassitude, et il n’avait même pas la force de faire semblant d’y afficher le peu de fierté qu’il lui restait. Ils avaient dépassé tout ça depuis longtemps, non ? Ce n’était plus le moment de laisser son orgueil se mettre en travers de son chemin. « S’il-te-plait. » Soupira-t-il avant de venir se coller quasiment contre Spencer. Il releva les yeux vers le jeune homme et vint déposer doucement ses lèvres sur les siennes. Il ne savait même plus ce qu’il cherchait à dire à ce niveau là. Désolé de m’être comporté comme un con ? Désolé d’avoir pleuré ? Désolé de t’avoir contaminé ? Ne pars pas ? J’ai besoin de toi ? Probablement un peu de tout, et il était définitivement trop fatigué pour se soucier de ce que ça disait de lui ou de ce qu’il éprouvait pour Spencer. Après tout, s’il y avait un moment où il pouvait être honnête, c’était maintenant ou jamais, non ?

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 11 Sep - 0:21

C’était déprimant et pathétique de voir que même avec tout ce qu’ils leurs tombaient dessus , ils n’étaient même pas capable de faire le moindre effort , prendre sur lui et essayer de raisonner Arthur sans l’agresser , c’était pourtant pas si difficile , ça n’aurait pas dû l’être en tous cas , et maintenant qu’il reprenait le contrôle , Spencer se rendait bien compte qu’il avait encore agit comme un con ; oh , il avait réussi , le jeune homme était plus en colère que triste , mais qu’est ce qu’il y gagnait ? Est-ce qu’il se sentait mieux maintenant qu’il ne l’entendait plus pleurer ? Même pas. Spencer jura entre ses dents. Quoi qu’il fasse, ça n’arrangeait jamais les choses, dans le meilleur cas, ça ne les empirait pas, et il prenait déjà ça pour une bonne chose. Pourquoi est-ce qu’il était incapable de réfléchir avant d’agir bordel ! Spencer était content d’avoir déjà posé les tasses, il y avait eu assez de casse dernièrement sans avoir à en rajouter. Le problème ce n’était pas que ça au fond, agir n’importe comment, il s’y était fait d’une certaine manière, le vrai problème, c’est que c’était souvent contradictoire avec ce qu’il ressentait, il finissait toujours par se montrer violent, même lorsqu’il ne le voulait pas. C’était frustrant, il ne voulait pas passer pour quelqu’un d’insensible, et si sa colère montrait qu’il ne l’était pas tant que ça, c’était la seule chose qu’il arrivait à laisser paraitre. Même quand il n’était pas réellement énervé, il ne fonctionnait qu’avec la violence, ça finissait toujours comme ça, il avait beau faire des efforts, ça ne durait jamais bien longtemps, est ce qu’une seule fois, il ne s’en était pas pris à Arthur de façon physique ? Une seule fois ?

Il entendit Arthur bouger dans la pièce d’à côté, mais il ne se retourna pas en entendant les pas se rapprocher. Pas tant qu’il ne saurait pas ce qu’il voulait, et pas tant qu’il aurait réussi à retrouver une expression correct. Spencer eu un sourire amer, allez, encore une fois. Il venait de critiquer sa capacité à montrer ses émotions, et il ne voulait pas tourner la tête vers Arthur tant qu’il n’aurait pas eu l’air d’avoir repris le dessus. Se rendre compte de certaines choses ne voulait pas dire être capable de les changer, pas si rapidement en tout cas. Seulement Spencer n’avait jamais été quelqu’un de patient, et maintenant en plus il manquait de cruellement de temps ce qui n’allait certainement pas lui permettre de travailler là-dessus. Moins d’un an. Comment si peu de mots pouvaient t’ils réussir à lui faire si mal ? C’était trop stupide. Ce n’était pas assez de temps pour qu’il puisse changer, ça faisait au moins deux ans qu’il connaissait vraiment Arthur, et il avait tout fait sauf s’améliorer. Il ne se sentait pas capable de le faire maintenant, il le voulait pourtant, mais sa réaction à l’instant de vouloir encore à tout prix cacher sa vulnérabilité, montrait bien que ce n’était pas possible.

Spencer sentit ses mains se resserrer sur le rebord de l’évier. Il avait encore réussi son coup, ce qu’il voulait c’était qu’Arthur arrête de se sentir coupable, ça aussi c’était con puisqu’il le voyait encore comme tel, mais même, il n’avait pas envie qu’il se sente mal à cause de lui, vu le temps qu’il lui restait, il avait certainement assez en tête sans se souciait de lui ; Spencer ne voulait vraiment pas empirer son état juste parce qu’il était incapable de prendre sa propre responsabilité. Et il venait pourtant encore une fois de le forcer à s’excuser, il n’arrivait pas à croire qu’il ait réussi à forcer Arthur à s’excuser pour une réaction naturel. Il ferma les yeux et inspira doucement, se retenant de balancer une des tasses contre le mur le plus proche. Arthur avait fait ce qu’il voulait, arrêter de pleurer, lorsqu’il y pensait comme ça, il ne comprenait pas sa propre réaction, de quel droit est ce qu’il l’empêchait de faire la chose la plus logique dans une situation pareille ? Et en plus il arrivait encore à se faire passer pour la victime. Ne plus vouloir se battre ? Parce qu’il pensait sincèrement que lui, il appréciait ça ? mais il supportait encore moins quand il sentait Arthur abandonner … Le pire , c’est qu’il savait parfaitement que le jeune homme avait raison , ça aurait du gaspillage , et Spencer ne voulait pas en être responsable , mais l’entendre parler comme ça , mettre sa fierté de côté lui donner l’impression qu’Arthur avait totalement baissé les bras et ça , c’était encore plus difficile à entendre que le fait d’avoir la preuve qu’il agissait comme un crétin.

Cette fois s’il ne voulait pas se retourner, c’était parce qu’il avait peur de le voir sortir de la cuisine, parce qu’après avoir dit ça, ça n’aurait simplement voulu dire qu’il s’en allé encore une fois, qu’il accepté qu’il puisse revenir pour simplement le voir partir encore une fois, Spencer ne voulait pas voir ça. Aussi fut -il surprit en sentant son contact sur sa peau. Il se força à se tourner vers lui , sans réellement savoir ce qui l’attendait , même si le ton de la voix d’Arthur ne lui annonçait pas quelques choses de violent , il savait qu’avec lui , il pouvait à peu près s’attendre à tout , et au fond , il aurait bien mérité un coup de poing. Spencer lâcha doucement l’évier pour être complètement face à lui, essayant tant bien que mal de garder une expression neutre. Il ne savait pas réellement ce qu’il ressentait , ce n’était même plus de la colère , juste de la fatigue , une envie de revenir en arrière , de changer une multitude de chose , mais il savait que c’était impossible et c’était épuisant , de devoir être simplement là et attendre. Il n’en pouvait plus d’attendre merde, entre Cillian, puis savoir ce qu’il en était de lui et maintenant Arthur, est ce qu’il arriverait enfin à faire bouger les choses, ou est ce qu’il allait devoir se contenter d’être là sans pouvoir rien faire, juste attendre ? Les mots du jeune homme le tirèrent de sa réflexion. S’il te plaît … Il n’arrivait pas à croire qu’il puisse encore mettre sa satané fierté avant tout alors qu’Arthur avait arrêté, c’était le moment de faire pareil, il n’avait pas le droit de continuer à agir comme ça, surtout qu’il n’en avait pas envie ; qu’est-ce que ça pouvait faire de lâcher les armes maintenant, il avait de bonnes raisons et Arthur était la personne le mieux placé pour le savoir. Spencer n’avait plus envie de se battre non plus, mais c’était plus fort que lui, il était quasiment certain qu’il finirait par craquer à nouveau, et ça le minait d’avance. Il se sentit encore plus coupable de ne pas avoir l’impression de pouvoir changer quand les lèvres du jeune homme vinrent toucher les siennes.

Il ne le laissa pas s’éloigner, sa main se glissa derrière sa nuque pour l’empêcher de reculer, c’était la dernière chose qu’il voulait. Il aurait encore pu s’excuser, mais ça n’avait aucun intérêt, ce n’était pas suffisant à ses yeux. Il se recula un instant comme pour se reprendre, sans pour autant laisser retomber son bras. Peut-être qu’il aurait du être dégouté par sa proximité après tout ça, mais ce n’était pas le cas, au contraire, il avait besoin de le sentir près de lui maintenant. « Promis » Mentir n’avait jamais dans ses habitudes, mais cette fois ci c’est tout ce qu’il pouvait dire. Il ne voulait pas continuer comme ça, il n’en pouvait plus de se battre contre Arthur, mais il n’était pas certain de pouvoir tenir, il allait essayer de s’y tenir à cette promesse, essayait de prendre sur lui, mais il n’avait pas assez confiance là-dessus pour ne pas avoir l’impression de faire une promesse en l’air. Comme pour essayer de s’en convaincre, Spencer reposa ses lèvres sur les siennes, comme pour se rappeler à quel point ça ne valait pas le coup de passer son temps à gueuler. Ça aurait été stupide d’oublier que leurs crises avaient parfois amené des choses plus agréable, mais ce n’était pas ça qu’il voulait se rappeler, ce n’était pas juste au sexe qu’il voulait penser, juste profiter de l’instant, pendant qu’il était encore là, juste rappeler de la fatigue qu’ils ressentaient après à chaque fois, et qu’elle ne valait pas le coup, sa fierté ne valait pas le coup de ressentir tout ça. Arrêter de cacher sa faiblesse derrière de pseudo colère, c’est ça qu’il aurait dû faire depuis longtemps. Juste profiter de ce qu’il avait devant lui sans se soucier du reste. Il intensifia son baiser, sans chercher à précipiter les choses ou même vouloir quoi que ce soit de particulier, il ne pensait plus à rien, quitte à avoir ses lèvres un instant, il comptait bien en profiter autant que possible.

Spencer finit néanmoins par s’éloigner et laissa glisser la main le long de son coup avant de la récupèrerai ne recula pas, et se contenta de baisser les yeux sur lui, l’air hésitant. Il n’avait pas envie de revenir sur ce qu’il venait de dire, même si une promesse comme ça ne valait pas grand-chose à ses yeux, il le pensait, mais entre ce qu’il voulait et ce qu’il faisait, il y avait toujours eu une sacré différence. Et tant qu’à éviter les ennuis, il préférait au moins le prévenir. « Je sais pas Arthur, je ne supporte pas ça non plus mais … » C’était bien plus dur qu’il ne l’aurait cru, avouer qu’il n’était même pas capable de se contrôler lui-même. « Tu sais aussi bien que moi comment je suis, j’y peux rien » Spencer se passa une nouvelle fois la main sur le visage. Il aurait mieux fait de rester sur sa pseudo promesse et ne pas chercher à en dire plus, c’était comme ça qu’il faisait tout dégénérer à chaque fois, il était incapable de s’expliquer comme il le voulait et soit Arthur comprenait de travers, soit il s’énervait contre lui-même. Mais il lui devait bien ça bordel ! « J’ai pas envie de te voir partir maintenant parce que je suis incapable de te promettre que je vais pas m’énerver encore, mais je … » Il n’y avait pas de mais, c’était là tout ce qu’il voulait, qu’Arthur ne s’en aille pas, même en sachant ça. Spencer ne voulait pas s’énerver à nouveau, mais ça lui paraissait impossible, pas après tout ce qui c’était passé entre eux, il comptait bien faire des efforts, mais est-ce que ça serait suffisant ? Il avait peur de connaitre la réponse.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMer 12 Sep - 19:15

Arthur était trop fatigué pour écouter sa fierté maintenant. Il lui restait de toute façon trop peu de temps sur cette Terre pour se permettre de ne pas être honnête avec au moins lui-même. Il n’avait pas envie d’essayer de se persuader que Spencer n’était pas la personne avec laquelle il avait le plus envie de passer du temps, parce que ce n’était pas vrai. Il n’avait pas envie d’essayer de se rappeler pourquoi c’était une mauvaise idée, il n’avait pas envie de se souvenir de toutes les fois où ils avaient essayé de se montrer un minimum civil l’un envers l’autre et avaient lamentablement échoué, tout ça, il s’en foutait. Il avait envie d’être avec Spencer, là maintenant, et pour lui c’était tout ce qui comptait. Il se fichait de savoir si ça allait bien se finir ou pas, après tout, il ne pouvait plus vraiment y avoir de belle fin entre eux, il ne cherchait pas à se demander s’ils allaient encore finir par se foutre sur la gueule pour des conneries, non, il n’avait plus le temps ni le courage de se poser ce genre de questions. Il n’avait même pas le courage de chercher à se convaincre que Spencer n’était pas la bonne personne à choisir.

Il fut légèrement surpris quand le jeune homme ne le repoussa pas, et au contraire, posa sa main sur sa nuque pour l’empêcher de reculer. Ça n’avait de toute façon pas été dans ses projets immédiats de s’enfuir, mais ça le rassurait de se dire que peut-être, peut-être, Spencer avait autant besoin de lui qu’il avait besoin du jeune homme. C’était naïf comme pensée, et il ne s’en était jamais soucié avant, mais il devait avouer que le fait de se savoir condamné changeait quelque chose, il avait réussi à trouver une nouvelle perspective, et sans pouvoir dire qu’elle était meilleure, elle avait au moins l’avantage de le forcer à mettre sa fierté de côté et à simplement apprécier ce que la vie lui offrait. En l’occurrence, pour l’instant, les lèvres de Spencer, et ça c’était vraiment un beau cadeau. Arthur commença à caresser doucement les flancs du jeune homme quand il le sentit intensifier légèrement leur baiser. C’était… étrange. Il avait l’impression que Spencer allait l’emmener dans sa chambre d’une seconde à l’autre et pourtant, rien. Non pas qu’il s’en plaigne spécialement, il était très bien là où il était pour l’instant, mais c’était une sensation étrange d’embrasser Spencer comme ça sans avoir l’impression de chercher forcément plus. L’éventualité ne le dérangeait pas non plus, mais pour l’une des premières fois, il avait comme l’impression qu’embrasser quelqu’un n’était pas nécessairement un prélude au sexe.

Il laissa échapper un léger grognement de frustration quand Spencer recula finalement son visage et il chercha à initier à nouveau le contact. Malheureusement, la position du visage du jeune homme l’en empêchait, et il dut se contenter de rester simplement contre lui le temps qu’il se décide à dire ce qu’il avait à dire. Il était obligé de parler ? Il ne pouvait pas simplement rester sur sa promesse et arrêter de se prendre la tête pour rien ? C’était vraiment tant demander que ça ? Arthur leva les yeux au ciel en comprenant que Spencer n’était apparemment pas capable de simplement oublier, c’était à croire qu’il cherchait vraiment les problèmes, après il ne fallait pas qu’il se plaigne quand les ennuis venaient le trouver. Mais ? Mais ? Pourquoi est-ce qu’il y avait toujours un mais ? Il laissa échapper un nouveau soupir avant de se reculer légèrement, plus par réflexe qu’autre chose. Il savait très bien ce que ça voulait dire, enfin il n’arrivait pas à comprendre le raisonnement de Spencer. S’il le voulait alors c’était tout ce qu’il avait besoin de savoir, non ? Quand le jeune homme continua cependant il leva les yeux au ciel. Non, il n’avait pas entièrement oublié le don qu’ils avaient pour toujours tout foutre en l’air, et Arthur n’avait pas envie d’essayer de le convaincre que c’était une bonne idée, parce que ce n’en était pas une, mais là, tout ce qu’il voulait, c’était que Spencer arrête de parler, arrête de se prendre la tête pour rien, et qu’ils recommencent là où ils s’étaient arrêtés. Ce n’était pas aussi difficile d’ordinaire, il ne comprenait pas pourquoi c’était maintenant que Spencer se mettait à avoir des remords vis-à-vis de son caractère de merde. Comme quoi, il se posait toujours les mauvaises questions et au pire moment possible surtout. Au fond, c’était plutôt amusant, Arthur n’avait plus la force de se sentir agacé par le comportement de Spencer, il était comme ça, il n’allait pas le changer, il n’en aurait pas eu le temps de toute façon, et il n’avait pas envie de perdre encore une demi-heure à relancer un débat dont personne ne ressortirait de toute façon vainqueur.

Quand Spencer termina finalement ce qu’il avait à dire, le premier réflexe d’Arthur fut de rire. C’était nerveux vraiment, il n’avait pas envie de vexer Spencer, mais ils avaient passé tellement de temps à se foutre sur la gueule pour un oui, pour un non que le voir s’excuser par avance pour son caractère de merde, ça avait quelque chose de caustique. C’était plus fort que lui, et même s’il appréciait en quelque sorte le geste de Spencer, il ne pouvait pas s’empêcher de trouver la situation à mourir de rire. Il finit cependant par relever les yeux vers le jeune homme, un sourire amusé pourtant toujours au coin des lèvres. « Arrête de te prendre la tête en avance, je peux pas te garantir que j’ai eu une bonne idée en revenant, parce que je suis persuadé que c’en est pas une, mais ça sert à rien de commencer à réfléchir à ça maintenant. Tu peux pas juste profiter de l’instant et penser au reste plus tard ? » Il se rapprocha de nouveau de Spencer en disant ça, passant ses bras autour du jeune homme et relevant doucement ses yeux vers lui, un sourire malicieux au coin des lèvres. Il n’avait pas envie de penser aux conséquences de leurs actes maintenant, s’ils s’énervaient et bien tant pis, Arthur pourrait vivre avec, ce qu’il ne voulait pas, c’était passer sa journée à faire ça, ce qu’il ne voulait pas, c’était que Spencer passe constamment ses nerfs sur lui alors que lui cherchait seulement à faire la paix. « Et puis réfléchis deux minutes, je te connais, je sais très bien que t’as un caractère de merde, et je suis quand même là, non ? » C’était sa façon à lui de dire qu’il supportait son caractère de cochon parce qu’il tenait trop à lui, c’était déjà assez dur pour lui de l’admettre à sa façon, alors si ça ne plaisait pas à Spencer, il pouvait tout aussi bien aller se faire foutre. Il approcha son visage de celui du jeune homme et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, juste histoire de lui rappeler qu’ils avaient tous les deux intérêts à ne pas se prendre la tête maintenant.

« Je sais très bien qu’on va finir par recommencer à hurler, je ne suis pas naïf à ce point, juste… Pas maintenant. Et pas tout le temps surtout. » Il laissa échapper un léger soupir en repensant à leur dispute de tout à l’heure. Il était prêt à faire des efforts pour ne pas recommencer à se disputer avec Spencer toutes les deux secondes, tout ce qu’il avait besoin de savoir, c’était que le jeune homme était prêt à ne pas chercher constamment les disputes sans raison non plus. Au fond, il savait très bien que quelle que soit l’attitude de Spencer, il allait rester ici, parce qu’il n’avait personne d’autre à aller voir et qu’il préférait encore crier et s’époumoner pour rien plutôt que d’être seul, mais ce n’était pas pour ça qu’il ne pouvait pas faire comprendre à Spencer que ce n’était pas non plus ce pourquoi il était là. Il ne demandait pas à Spencer de changer entièrement son attitude, juste de faire quelques efforts, comme lui. « Je te demande pas d’être parfait, je serais pas là si tu l’étais pour être honnête. Devoir me battre contre toi... C’est un des meilleurs trucs qui me soit arrivé. Je veux juste pas qu’on se prenne la tête tout le temps, ça te parait tellement irréalisable ? » Il lança un petit sourire amusé au jeune homme avant de venir reprendre possession de ses lèvres, histoire de lui rappeler qu’ils pouvaient très bien passer du temps ensemble sans recommencer à hurler pour rien. Il se rapprocha encore de Spencer et finit par reculer son visage de quelques centimètres, un sourire provocateur aux lèvres. « Parce que je peux encore partir sinon. » Lâcha-t-il tout en sachant qu'il n'avait aucunement l'intention de s'en aller, quelle que soit la réponse de Spencer d'ailleurs.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyJeu 13 Sep - 23:57

Il n’était pas du genre à mentir ouvertement, mais être honnête quand il s’agissait de lui-même, ça non plus ce n’était pas dans ses habitudes. Mais quitte à faire quelques efforts c’était sans doute la bonne journée non ? Pour le moment, la colère était retombé, et il n’avait aucune envie de la voir revenir de sitôt, il n’avait aucune envie de gâcher le temps qui restait de cette façon, ça aurait été une stupide façon de se rajouter de la culpabilité qu’il aurait pu facilement éviter. Juste rester calme. S’il pouvait y arriver, maintenant était le bon moment. Et peut-être qu’il réussirait à se contrôler un peu mieux si Arthur ne réagissait pas non plus , le jeune homme n’avait rien fait pour le mettre sur les nerfs cette fois ci , il avait été le seul à devenir violent ; s’il ne le cherchait plus , ne pas s’énerver serait sans doute plus facile. Raté. Arthur avait à peine commencé à rire que le sorcier se sentit blesser, alors quoi, pour une fois qu’il se remettait en cause c’était tout ce qu’il avait le droit comme réaction ? Finalement vouloir que le jeune homme ne lui tape pas sur les nerfs, c’était aussi un peu trop demandé. Spener n’arrivait pas à y croire, il aurait mieux fait de la fermer, il ne savait même pas pourquoi il avait fallu que ça sorte. Arthur le traitait d’insensible, et pour une fois qu’il était honnête sur quelque chose, il se foutait de sa gueule, comment aurait-il pu faire un effort s’il était reçu de cette façon ? Son visage se ferma. Les paroles du jeune homme le calmèrent un peu, mais il était toujours agacé par la réaction d’Arthur, c’était tout de même vexant. Et puis le fait qu’il ait raison ne lui faisait pas spécialement plaisir non plus, Spencer baissa les yeux vers le sol en soupirant, Arthur avait raison, ça ne servait à rien de se prendre la tête maintenant, il aurait tout le temps pour ça quand il aurait encore fait une connerie. Profiter du moment présent, ça, il aurait dû en être capable après tout. C’est ce qu’il voulait après tout, mais ça ne l’empêchait pas d’être légèrement agacé par le fait que ce soit Arthur qui trouve les mots justes. Enfin c’était toujours mieux que le voir s’énerver et partir non ? Il était encore là, et même si ce n’était pas une réaction qu’il adorait particulièrement, le jeune homme ne semblait pas l’avoir mal pris.

Bon Spencer devait reconnaitre que le corps du jeune homme contre le sien avait aussi joué un rôle dans la diminution de son énervement, son visage n’était toujours pas très expressif, mais il n’avait pas prévu de bouger de là, vexé ou pas. Arthur avait raison, autant profiter du moment et il devait reconnaitre qu’il avait deux ou trois idées en tête à cet instant. A sa plus grande surprise, il eut un demi-sourire quand le jeune homme critiqua son caractère, sa fierté prenait un coup, mais venant d’Arthur, il savait qu’il avait pas mal de concurrence là-dessus, c’était un peu l’hôpital qui se fout de la charité, donc finalement, oui c’était plus amusant qu’autre chose. Et puis quand ce n’était pas celui qu’il utilisait pour le faire sortir de ses gonds, le sourire d’Arthur avait tendance à lui faire pas mal d’effet, sans compter qu’il n’y avait pas beaucoup de distance entre eux. Et puis au le jeune homme l’avait dit non ? Il était encore là, c’était tout ce qui comptait au fond. Son visage se fit intéressé quand il sentit à nouveau ses lèvres sur les siennes. Oui, il n’avait pas quitté la cuisine, ou pire l’appartement, et il ne semblait plus sur le point de fondre en larme. En y repensant, avoir réussi à le faire rire, et surtout, avoir réussi à remettre ce sourire sur son visage, il aurait dû entre content. C’était ce qu’il voulait non, qu’Arthur arrête de se sentir coupable, et si possible arrête même d’y penser, ça ne durerait certainement pas longtemps mais c’était pourtant là. Oui, profiter de l’instant, les paroles du jeune homme tournait encore dans sa tête, et loin d’avoir l’effet néfaste du compte à rebours d’Arthur, cette fois ci, c’était plutôt agréable.

Spencer haussa un sourcil surpris, soudain plus perplexe qu’intéressé, ça lui faisait étonnamment plaisir d’entendre ça, mais il ne comprenait pas vraiment. Se battre avec lui avait été une bonne chose ? Il n’arrivait pas à savoir pourquoi, mais il aurait menti en disant qu’il aurait voulu que ça n’arrive jamais. Oh, évidemment, le sorcier avait essayé de se convaincre une multitude de fois que si Arthur et lui ne s’était pas recroisé, tout irait mieux. C’était sans doute vrai d’ailleurs, ils ne seraient peut-être pas au porte de la mort. Mais quand même, sans tout ça, il se serait ennuyé non ? C’était con à dire vu le chemin qu’ils prenaient, mais il s’était senti vivant dans ses moments-là au moins. Ironie quand tu nous tiens. Spencer ne chercha même pas à répondre, plus confiant malgré lui. Oui, ne pas se gueuler dessus constamment, ça devait être possible. Il n’arrivait pas à croire que c’était Arthur qui avait réussi à le convaincre. Il apprécia à nouveau son contact, ce n’était pas humain de lui faire un effet pareil en en faisant si peu. Il ne comprenait toujours pas comment il s’y prenait, mais ça marchait quasiment à tous les coups et cette fois ci, Spencer comptait bien en profiter, il était censé profiter de l’instant non ? « N’y penses même pas » Il n’eut même pas besoin de peser le pour et le contre, Spencer avait surtout réagit au sourire du jeune homme. Ce n’était pas vraiment une interdiction de quitter l’appartement à nouveau, non, c’était une interdiction de faire un pas en arrière à cet instant. Il n’avait même pas intérêt à y penser. Comme pour appuyer ses paroles, sa main retourna à sa place sur la nuque d’Arthur, mais sans la moindre tendresse cette fois ci et le peu de distance entre ses lèvres et le sienne disparut dans la foulée. Il ne chercha pas à avoir la moindre invitation supplémentaire, Arthur l’avait assez cherché comme ça pendant les dernières minutes, rien que son expression à elle toute seule n’arrivait même pas à le faire hésiter. De toute façon, maintenant qu’il avait réussi à se libérer l’esprit pour un sujet un peu plus intéressant, il ne comptait pas le laisser partir de sitôt.

Sa seconde main se glissa le long de son visage pour chercher à le rapprocher davantage. Sans qu’elles ne quittent le visage d’Arthur, Il l’entraina avec lui en avançant, le forçant à reculer contre le plan de travail. Spencer finit par laisser retomber une de ses mains pour la poser sur le rebord derrière lui, comme pour l’empêcher de partir pas là, et écarta légèrement ses lèvres pour pouvoir reprendre avec une voix légèrement plus rauque. «Un des meilleurs trucs qui te soit arrivé ? Vraiment ? » Non, il ne comptait pas essayer d’en de savoir exactement ce que voulait dire Arthur par-là, il voulait juste lui rappeler qu’il connaissait mieux. Et entre se rappeler ce qu’il c’était passé dans la dernière demi-heure ou penser à ce qui arriverait dans les prochains jours, Spencer avait décidé de prendre la troisième option, celle d’arrêter de se prendre la tête cinq minutes et de faire ce qu’il avait envie maintenant. « Je suis sûr qu’on peut trouver mieux » C’était plus clair comme ça, et vu leurs capacités à tout gâcher en cinq minutes, Spencer préférait être prudent ce coup-ci. Il se colla un peu plus contre le jeune homme le coinçant entre lui et le meuble, glissant entre de ses jambes entre les siennes, et ses laissa ses lèvres suivre la ligne de son menton jusqu’à arriver à son oreille. « Comme tu préfères. » souffla t'il. Hey , lui laisser la main ,c’était déjà faire des efforts.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyVen 14 Sep - 16:51

Arthur n'avait même pas pensé pendant une seule seconde que Spencer aurait pu se vexer en le voyant rire, pour une fois, il ne l'avait véritablement pas fait avec pour but d'énerver le jeune homme, et c'était assez rare pour valoir le coup de le souligner. Non, il avait encore juste du mal à croire que Spencer puisse s'excuser pour son caractère, et surtout maintenant, c'était comme s'il avait un don pour choisir les pires moments possibles pour faire ce genre d'efforts et de confidences. Ce fut pourquoi Arthur ne fut pas le moins du monde surpris quand Spencer vint poser sa main sur sa nuque et déposer ses lèvres à nouveau sur les siennes. Il ne mit pas longtemps à reprendre ses esprits et à répondre au baiser, Spencer avait apparemment l'intention de passer aux choses sérieuses et Arthur ne pouvait pas dire que l'idée ne lui plaisait pas. Il passa ses bras autour de Spencer pour le rapprocher encore un peu plus de lui, répondant avec fougue au baiser sans essayer de se retenir. Ça lui faisait tellement de bien de se laisser aller une nouvelle fois dans les bras de Spencer, de ne plus penser à tout ce qui s'était passé auparavant, de ne plus penser surtout à ce qui les attendait. C'était plus simple comme ça, non? Arthur était ravi de voir que Spencer avait finalement réussi à voir les choses de son point de vue, à quoi bon se prendre la tête quand ils pouvaient occuper leur temps de manière plus agréable? Et vu les circonstances, chaque seconde comptait.

Il laissa Spencer le forcer à reculer et laissa échapper un léger grognement quand il sentit son dos rentrer en contact avec le plan de travail derrière lui. Heureusement pour lui, Spencer ne mit pas bien longtemps à venir se presser contre lui, Arthur ne cherchant plus à se concentrer que sur le contact de son corps et la sensation de ses lèvres sur les siennes. Les choses que réussissaient à lui faire ressentir Spencer sans même chercher à essayer lui faisaient parfois peur, il avait toujours eu du mal à se contrôler dans ce genre de situation, mais Spencer avait quelque chose de plus. Quelque chose qui réussissait à lui faire perdre la tête au moindre contact, quelque chose qui le rendait fou et qui le laissait aussi toujours sur sa faim, comme s'il était incapable d'en avoir assez. Il laissa échapper un grognement de frustration quand Spencer recula son visage et releva les yeux vers lui, l'air de demander à quoi il jouait. Arthur n'avait qu'une envie, qu'il garde ses lèvres sur les siennes et qu'il s'en serve pour autre chose que pour parler. Il ne put cependant réprimer un léger sourire amusé quand Spencer reprit la parole. Il n'était pas sûr de voir où il voulait en venir, mais le ton qu'il avait employé l'avait rassuré sur le fait qu'il n'ait pas été simplement en train de jouer avec lui. Il lui avait déjà fait ce coup là trop de fois, et Arthur n'était pas sûr qu'il aurait pu lui pardonner s'il avait voulu recommencer une fois de plus.

Il laissa échapper un petit rire, fermant doucement les yeux en sentant les lèvres de Spencer glisser le long de sa peau. “C'est tout décidé.” Lâcha-t-il d'une voix elle aussi légèrement plus rauque que d'habitude. Comme pour appuyer ses propos il descendit ses mains le long du dos de Spencer, jusqu'à venir les poser sur ses fesses, et rapprocha son bassin du sien. Il vint ensuite glisser ses mains entre lui et Spencer, commençant à déboutonner le pantalon du jeune homme, prenant volontairement son temps, un sourire malicieux et provocateur aux lèvres. Il avait l'habitude de coucher avec Spencer, et même si c'était toujours un très bon moment et un très bon souvenir, cette fois-ci, il cherchait un peu plus qu'un simple coup rapide d'une nuit. Il tenait bien à en profiter, à vraiment marquer Spencer et à le forcer à se souvenir de ce moment pour toute sa vie. Il revint chercher les lèvres de Spencer dès que celui-ci les écarta de son oreille, remontant l'une de ses mains en caressant au passage le torse du jeune homme, pour venir finalement glisser ses doigts dans ses cheveux. Cherchant à rapprocher encore un peu plus son visage du sien, il commença à défaire la braguette de Spencer à l'aide de son autre main libre. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire malicieux tandis qu'il venait placer lui-même une de ses jambes entre celles de Spencer, venant au passage presser doucement sa cuisse contre l'entrejambe du jeune homme. Il glissa ensuite sa main sous le pantalon de Spencer, caressant doucement ce qu'il avait sous la main au travers de ses sous-vêtements, souriant de plus belle en sentant les réactions du jeune homme sous ses gestes. Il fallait croire que c'était plus fort que lui et que l'envie de torturer un peu Spencer était irrésistible.

Après moins d'une minute il recula doucement son visage, histoire de pouvoir reprendre sa respiration, et retira également la main qui se trouvait dans le pantalon de Spencer. Il la remonta doucement pour venir la passer sous le t-shirt du jeune homme, caressant tranquillement sa peau nue, retrouvant un corps qu'il connaissait à présent quasiment par coeur. Il repoussa doucement Spencer, juste assez pour retrouver un minimum de liberté de mouvement. Il ne resta pourtant pas bien longtemps loin du jeune homme et il vint déposer rapidement ses lèvres sur les siennes, sans chercher à approfondir le baiser pourtant. Il redescendit ses deux mains pour les accrocher à la ceinture du jeune homme et commença à reculer doucement vers le salon, emportant ainsi Spencer avec lui. Son sourire provocateur refusait à présent de quitter ses lèvres et il était quasiment certain que ça allait continuer comme ça tant que Spencer le laissait jouer avec lui. Finalement il s'écarta du jeune homme et se contenta de l'attraper doucement par le bras, le trainant avec lui jusqu'à la chambre de Spencer. Il préférait qu'ils continuent ça dans un endroit et surtout une position où ils auraient un peu plus de possibilités, et connaissant Spencer, il n'allait pas le laisser s'enfuir aussi facilement.

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MessageSujet: Re: You can't win   You can't win EmptyMar 18 Sep - 23:55

« Bonne réponse » souffla t’il. Les mots d’Arthur ne le surprirent pas, il ne s’attendait pas à ce que le jeune homme le rejette maintenant, ça lui semblait complètement impossible et il n’était absolument pas en état d’y penser. Spencer ne voulait penser à rien et c’était définitivement la bonne technique, elle marchait d’autant mieux que c’était Arthur contre lui. Il avait du mal à croire qu’il puisse passer d’une envie à une autre, quoi qu’en même temps, c'était toujours comme ça entre eux. Ça commençait plutôt physiquement et le finissait tout autant mais d’une autre manière ; seulement cette fois, ce n’était pas de la colère qu’ils y avaient réellement eu entre eux, elle était passé, ce n’était pas cette frustration de vouloir en venir aux mains. Peut-être que c’était simplement pour oublier tout ce qui aller arriver ensuite, non, il n’avait pas besoin de raison pour vouloir coucher avec Arthur, encore moins quand il avait ce sourire en coin. Encore que maintenant qu’ils en étaient venus aux mains, son sourire n’était plus vraiment la seule chose qu’il avait en tête. Dire qu’à un moment, il était encore capable de le repousser après tout ça, il n’arrivait même pas à le comprendre maintenant, tout ce qui venait d’Arthur à cet instant, les sons qui lui échappaient, ses mains qui glissaient sur son corps, tout ça lui rendait impossible l’idée même de l’arrêter. Même le fait que le jeune homme cherche à tester sa résistance avait plutôt tendance à l’amuser plus qu’autre chose, plus longtemps ça durerait, plus loin serait le retour à la réalité, et franchement il se voyait pas se plaindre à cet instant , ce n’était pas comme si c’était déplaisant après tout , loin de là.

Il grogna doucement quand Arthur recula son visage, la respiration haché, il baissa les yeux d’abord sur ses lèvres, puis sur ses mains traçant des lignes sous son t-shirt, avant de froncer légèrement les sourcils lorsqu’il le senti mettre de la distance entre eux. Alors quoi, c’était au tour du jeune homme de lui résistait ? Il trouvait ça étrange qu’il utilise ce moment-là pour se venger, ça lui semblait vraiment très mal placé. Ce n’est qu’en levant les yeux vers Arthur et en sentant à nouveau ses lèvres sur les siennes qu’il réalisa qu’il était peut-être un peu trop méfiant envers le jeune homme. Aussi se laissa-t-il faire sans la moindre résistance, légèrement agacé d’avoir à nouveau réussi à imaginer le pire, mais il comptait bien ne pas recommencer, c’était le moment de laisser tout le reste de côté et seulement penser au corps qui le poussait doucement à reculer. Spencer était ravi que leurs appart ne soit pas gigantesque, le chemin jusqu’à sa chambre lui parut déjà assez loin comme ça. C’était difficile de laisser Arthur avoir la main et en même temps pas aussi dérangeant qu’il l’aurait cru, le suivre gentiment était légèrement frustrant, même en sachant que c’était une bonne idée. Il n’avait rien contre la cuisine mais sa chambre était quand même largement mieux. Il craqua pourtant avant d’avoir atteint la porte, et récupéra son bras, avant de saisir le sien pour le forcer à se retourner vers lui. Dans le même mouvement il le plaqua contre sa porte avant de se réapproprier ses lèvres. Ses mains frôlèrent rapidement sa peau nue avant de partir à tâtons à la rechercher de la poignée. Il glissa sa seconde main dans son dos en ouvrant la porte, ce n’était pas le moment de le foutre par terre, pas sûr qu’Arthur apprécie et Spencer ne voulait prendre aucun risque. « Il est temps de passer aux choses sérieuses » souffla-t-il avant de le faire reculer doucement et de refermer sa porte derrière lui.
***
Spencer fit glisser sa main le long de son torse, et laissa ses lèvres tracer légèrement une ligne le long de sa nuque. C’était peut-être plus facile de ne voir son expression. Est-ce qu’il pensait déjà à s’en aller. Sa chambre était juste à côté, ce n’était pas une distance astronomique, mais le problème n’était pas là. Pour une fois, il n’avait pas envie de le voir partir, il n’était pourtant pas romantique ou ce genre de connerie, mais ça lui enlèverait l’impression que cette fois ci était différente s’il voyait Arthur passer la porte. Evidemment qu’ils n’allaient pas passer la journée là, mais même, l’imaginer partir si rapidement le vexer déjà. « Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant » souffla t’il. Spencer ne se souciait pas réellement du programme que le jeune homme avait prévu pour sa journée, mais il était incapable de lui demander simplement de rester. Ses lèvres frôlèrent une nouvelle fois sa peau comme pour essayer d’être plus clair. C’était stupide de ne pas pouvoir le dire plus simplement, mais il était tellement habitué à voir Arthur s’en aller une fois obtenue ce qu’ils voulaient, qu’il n’avait pas envie d’entendre la moindre réponse négative.

Spoiler:

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LIFE GOES ON, BUT I'M GONE.
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