robin s. lasnier, fais bien attention à toi, ton jeu, je le connais déjà

(1) sa mère est morte quand elle était toute petite, elle ne se souvient pas du tout d'elle. robin ne l'a vue que sur les photos que son père essayait de cacher dans le château. elle a dormi avec une photo de sa mère sous son oreiller pendant des années, et sa photo fait partie des objets qu'elle a pris avec elle à poudlard, même si elle sait que c'est stupide. (2) robin parle le français et l'anglais à la perfection, mais depuis qu'elle est au Royaume-Uni elle force son accent français car elle sait que ça plait énormément. elle n'a pas besoin de ça, mais ça lui facilite la tâche. (3) robin faisait partie des pires élèves de sa classe à beauxbâtons, non pas qu'elle soit stupide, mais surtout parce qu'elle refusait de faire le moindre effort en cours. ce n'est pas cool d'être bon en classe, et elle sait très bien que sa popularité l'emmenera plus loin que les diplomes dans la vie. (4) robin pense que les féministes sont soit des femmes frustrées, soit des idéalistes, deux situations qu'elle déplore. elle sait que le fait d'être une belle femme lui offre des opportunités qu'elle n'aurait pas en tant qu'homme, c'est juste comme ça que ça marche. et si des femmes ne savent pas ou ne peuvent pas se servir de leurs charmes naturels, ce n'est pas de sa faute, et elle n'ira pas les plaindre. ça ne l'empêche toutefois pas de se servir du féminisme comme excuse pour envoyer chier les gens qui l'embêtent ou pour essayer de convaincre son père de changer d'avis à propos du mariage arrangé. (5) elle adore noël. elle dit à tout le monde que c'est parce qu'elle sait que son père va lui acheter les meilleurs cadeaux, mais c'est parce que c'était la seule période de l'année où il acceptait de lui parler de sa mère. (6) elle ne sait pas pourquoi son père a décidé de déménager en Angleterre. il a beau lui dire que c'est pour le business, elle n'y croit pas vraiment, et elle a un mauvais pressentiment. qu'elle que soit la raison, elle en veut énormément à son père de l'avoir forcée à changer de pays et d'école, non pas qu'elle ait quitté des amis proches en France, mais elle aurait surtout préféré éviter de devoir repartir de zéro après les années passées à se faire une réputation à beauxbâtons. (7) robin peut manger tout ce qu'elle veut sans prendre de poids, une qualité qui l'a beaucoup aidée dans sa quête de popularité à beauxbâtons. (8) elle a commencé à fumer il y a un peu plus d'un an, et même si elle aime dire à tous ses amis qu'elle n'est pas du tout accro, elle sait qu'elle aurait énormément de mal à arrêter. elle a commencé pour avoir l'air cool, mais elle a fini par aimer ça, ça l'aide à se détendre. elle fumait en cachette à beauxbâtons, et elle pense avoir enfin trouvé un endroit tranquille pour en faire de même à poudlard.

Non non non. Ce n’était qu’un cauchemar. Son père ne pouvait pas avoir décidé de déménager en Angleterre et de l’emmener avec lui. C’était tout bonnement impensable. Les Anglais étaient tous laids, c’était bien connu, sans parler de la nourriture et du temps. Que lui était-il passé par la tête ? Pour le business, ma puce, c’est nécessaire. avait-il dit. Robin avait du mal à y croire, mais tous ses cris, ses menaces et ses caprices n’avaient rien pu y faire. Ils partiraient en Angleterre, et elle devrait changer d’école. Les rumeurs qu’elle avait entendu de Poudlard n’étaient pas prometteuses, c’était le moins qu’on puisse dire, et même si elle n’était pas particulièrement attachée à Beauxbâtons, elle avait passé les 6 dernières années à se forger une image parfaite. Et maintenant elle allait tout perdre, devoir tout recommencer. Elle n’avait peut-être pas le choix, mais elle trouverait au moins un moyen de se venger. Ça, elle en était certaine.

Elle claqua la porte de leur appartement parisien en ignorant son père qui lui demandait où elle allait. Il n’avait qu’à la suivre s’il tenait tant que ça à le savoir. À peine arriva-t-elle dans la rue que la jeune blonde alluma une cigarette avant d’en tirer une longue bouffée. Elle évitait normalement de fumer aux alentours de l’appartement pour que son père ne la voit pas, mais ce soir elle était prête à faire une exception. Elle avait envie de casser un mur, de briser de la vaisselle, de passer sa colère sur quelque chose. Heureusement pour elle, Robin connaissait une autre méthode pour se défouler. Elle pressa le pas jusqu’à arriver devant un bar plein à craquer. Des dizaines de jeunes fumaient dehors tandis que le reste continuait à boire à l’intérieur, et Robin écrasa sa cigarette avant de rejoindre la chaleur du bar. Elle scanna la salle des yeux avec une aisance trahissant des heures d'entraînement, avant d’attraper le regard d’un homme qui semblait avoir une vingtaine d’années. Il avait les cheveux légèrement bouclés, des yeux gris et le corps à peine musclé d’un parisien qui allait à la salle deux fois par mois pour se donner un genre. Il était parfait pour ce dont elle avait besoin ce soir. Elle sentit son regard la suivre jusqu’au bar, mais elle lui tourna résolument le dos pour masquer son sourire satisfait. Elle n’avait plus qu’à attendre un peu, elle le savait, et elle avait raison. À peine avait-elle commandé son cocktail qu’elle sentit quelqu’un s’approcher derrière elle. ”Et dire que j’espérais t’offrir un verre.” Robin se tourna légèrement vers lui, remettant ses cheveux derrière sa nuque dans un geste élégant. ”Il n’est pas trop tard.”

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Robin n’était en cours que depuis 10 minutes mais elle avait déjà l’impression que son cerveau s’était éteint sous le coup de l’ennui. Pourquoi est-ce que les professeurs se donnaient tant de mal pour rendre leurs sujets inintéressants ? Robin ne s’était jamais arrêtée pour se demander si elle trouverait peut-être plus d’intérêt aux cours si elle y mettait un peu du sien, elle estimait que ce n’était pas à elle de faire des efforts. Après tout on payait l’école pour nous apprendre des choses, enfin son père payait. Enfin, il avait payé ses fournitures, il fallait bien aussi que les professeurs fassent un effort. Pour passer le temps, elle se força à observer ses camarades de classe, et elle dut bien admettre que son impression initiale des Anglais n’était qu’à moitié vraie. Tous les garçons de la classe n’étaient pas des Apollons, mais ils n’étaient pas tous horriblement laids non plus. Elle attrapa le regard d’un garçon de sa maison quelques rangs devant elle et lui lança un sourire faussement timide. À sa gauche était assise une élève qui avait apparemment été répartie dans une autre maison. Boursouffle ? Quelque chose du genre en tout cas. Robin ne s’était pas embêtée à retenir le détail des maisons de l’école, mais elle avait cru comprendre que les jaunes et noirs représentaient la maison des losers de l’école. Après tout, chaque école avait son groupe d’élèves que la popularité fuyait, et à en croire la manière dont la jeune sorcière la regardait, les Boursouffles remplissaient cette fonction à Poudlard.

”Je peux t’aider si tu as besoin d’un coup de main pour rattraper le programme.” Robin sursauta presque en entendant le chuchotement de la sorcière à sa gauche. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’elle ose lui parler, et elle se serait bien passé de cet honneur. Robin se vantait d’être un très bon juge de la nature humaine, et surtout des possibilités qu’offrait chaque personne à laquelle elle parlait. De toute évidence, la jeune brune qui venait de lui adresser la parole n’avait pas grand chose à lui offrir. Elle arqua un sourcil dédaigneux tout en la dévisageant. ”Ce ne sera pas nécessaire, non.” Elle aperçut les joues de la sorcière prendre de la couleur du coin de l'œil, mais elle se concentra sur ses ongles, cherchant désespérément un moyen de se distraire. À Beauxbâtons au moins les professeurs étaient beaux, mais elle avait l’impression qu’elle n’aurait pas cette même chance à Poudlard. Quelques secondes plus tard, un morceau de parchemin flotta jusqu’au coin de sa table, et Robin l’examina avec une curiosité mêlée d’excitation. Une visite du château, ça te dit ? Elle leva les yeux vers le Serpentard dont elle avait croisé le regard tout à l’heure et lui rendit son sourire assuré. La partie pouvait enfin commencer.