Hyacinthe - see trough the haze

+Hyacinthe a hérité du don de voyance de sa mère, il voit l’avenir. C’est un don qu’il a du mal à comprendre, ou même maîtriser. C’est plutôt un poids pour lui, et il a tendance à angoisser quand il pense avoir vu un fragment d’avenir.
+ Bègue, il a toujours du mal à parler de façon fluide. Avec les années et la persévérance, il arrive presque à parler normalement si la situation n’est pas stressante, mais dès qu’il est un peu angoissé, les mots peinent à sortir. Il a du coup tendance à peu parler quand il ne se sent pas très à l’aise, ou quand il est au sein d’un groupe.
+ Le bégaiement étant handicapant pour la magie, il a travaillé comme un acharné pour maîtriser à un niveau exceptionnel pour son âge les sortilèges informulés. Il ne formule presque plus les sorts basiques du quotidien.  
+ Signer est pour lui bien plus facile que parler. C’est très pratique pour communiquer avec son oncle. Cette langue les a beaucoup rapprochés. Il s’est toujours senti compris par son oncle dans ce rapport compliqué au langage verbal.
+ Hyacinthe a toujours été très proche de sa mère, ils ont une relation fusionnelle. Il vit donc très mal sa disparition. Il s’est juré de faire tout ce qui était en son pouvoir pour la retrouver.  
+ Hyacinthe n’a pas un grand talent pour les activités de groupe, et ce côté solitaire lui a permis de développer un certain talent pour le dessin. Il est aussi très féru de lecture.
+ Il admire les gens à l’aise en société, à dire vrai, il est même jaloux de ceux qui brillent en public, se sachant incapable d’en faire de même. Parfois, son handicap lui pèse au point de les détester, l’espace de quelques instants. Il sait pourtant que les autres n’y sont pour rien, mais parfois, il n’arrive pas à calmer cette jalousie.  
+ Hyacinthe n’apprécie pas vraiment sa famille paternelle, et d’ailleurs, sa mère l’a souvent protégé d’eux en lui évitant de les croiser. Il a honte de porter le nom d’Umbridge depuis le début de cette guerre.
+ Quand il était plus jeune, une de ses cousines a expérimenté une potion colorante sur ses cheveux… ça a été une légère catastrophe et du coup, le pauvre Hyacinthe a depuis les cheveux bicolores, brun sur le dessus, blanc/gris sur le dessous… Cela lui donne un style mais clairement, ce n’était pas volontaire !

Les paysages montagneux étaient le quotidien du petit brun. C’était le meilleur endroit pour l’élever. C’était du moins ce que sa mère, Kara, pensait. Et autant dire que négocier avec elle, c’était presque impossible. Surtout quand il s’agissait de son fils ! Ebenezer avait dû se résoudre à naviguer entre la France et le Royaume-Uni quotidiennement. La famille avait donc un pied dans les deux pays… Mais tout de même un peu plus côté français ! Le hameau sorcier où il vivait était peuplé par la famille Exteberri, ce qui rendait le lieu agréable à vivre, les enfants allant d’une maison à une autre pour jouer, goûter, s’occuper les uns des autres. Hyacinthe était le petit dernier de la tribu. Un peu timide, un peu silencieux. On l’avait déjà entendu parlé mais il ne semblait pas trop aimer ça. Sa mère avait pris le parti de lui laisser le temps. Ils avaient appris à se comprendre sans mot. Mais les années passant, Hyacinthe avait essayé de parler plus, et les mots butaient contre ses lèvres. Bègue. Il était bègue. Et franchement, pour un bègue, c’est pas un mot si facile à dire en plus, si ce n’est pas ironique !

Découvrir cela n’avait en rien changé l’amour que ses parents lui portaient. Loin de là. Kara redoublait d’efforts pour aider son fils à progresser dans son apprentissage de la langue, suivant tous les conseils des médicomages. Mais sa socialisation était différente avec cette différence. On parle moins quand on se fait toujours couper la parole. Ses cousins et cousines avaient pris l’habitude qu’il soit là, mais on parlait souvent sans lui. Et ça devint petit à petit sa normalité. Il ne parlait qu’avec des adultes presque. Sa mère surtout et ses grand-parents. Son père était moins présent, pris par son travail. Kara, elle, recevait les sorciers faisant appel à ses services de voyance à leur domicile alors elle pouvait se rendre plus disponible pour veiller sur son fils. Sa prunelle de ses yeux à dire vrai. Celui qui cherchait des noises à son petit Yaya avait intérêt d’avoir une bonne cachette à l’autre bout du monde ! Et le quotidien semblait presque serein pour Hyacinthe. Il aimait bien cet endroit vivant et rassurant en même temps. Il aimait se promener avec ses cousins dans les champs. Il aimait s’occuper des animaux de l’élevage de ses grands-parents. Il aimait ce quotidien bien rangé.

Par contre, il n’aimait pas quand ils allaient voir ses grands-parents Umbridge. Parce qu’il avait beau ne pas parler, il comprenait ce qu’ils disaient de lui. Il détestait la façon qu’ils avaient de le regarder comme un râté. Il n’était pas idiot. Il n’aimait pas ça. Même du haut de ses six ans. Et Kara non plus.

“S’ils le trouvent idiot, je te jure que leur petit-fils, ils sont pas prêt de le revoir !” avait tempêté Kara une fois rentré.

“Ils ne le pensent pas, Kara.”

“Ah oui ? Vraiment ? Et ce qu’ils disent de ton frère aussi ils ne le pensent pas ?”

“Kara…”

“Arrête de leur chercher des excuses, d’accord ? Je ne les laisserai pas détruire la confiance qu’on arrive à construire en Hyacinthe ! Il est hors de question qu’ils le revoient !”

Ebenezer lui avait fait signe, pointant le haut des escaliers. Hyacinthe s’enfuit en courant vers sa chambre, se jetant sous sa couette. Son père monta le voir.

“J.j.j.j.j.je veux pas que vous soyez fâchés…” avait-il murmuré au bord des larmes.

“Hyacinthe, ne t’inquiète pas. Nous ne sommes pas fâchés contre toi. Ni l’un envers l’autre, d’accord ? La vie des adultes est parfois un peu compliquée…”

Hyacinthe ne comprenait pas trop.

“O.o.o.o.on verra encore tonton L.l.l.achlan ?”

“Bien sûr, mon petit Kelpy.”

Il se lova dans les bras de son papa. Il l’aimait fort. Il ne voulait pas le décevoir. Lui faire honte. Il voulait juste qu’on l’aime. Il voulait juste que son papa soit fier de l’avoir comme fils.

Faire la fierté de son père motiva sans doute son choix d’aller à Poudlard. Loin de ses cousins, loin de ses Pyrénées. Mais peut-être qu’il avait besoin de sortir de son cocon. Il était curieux, de voir ce que son père racontait en vrai. Ce que Lachlan décrivait aussi. Peut-être que c’était une façon de se rapprocher de ce pan de sa famille qui lui semblait si lointain. Peut-être qu’il voulait leur prouver qu’il n’était pas un idiot à eux aussi. Peut-être. Et en même temps, ça faisait très peur d’arriver dans un endroit si nouveau en étant si seul.

Serdaigle. Ce fut sa maison, mais le Choixpeau avait longuement hésité. Poufsouffle aurait aussi été mais… Ah comme Lachlan tu as des exigences ! Vous êtes bien de la même famille ! Tu ne veux pas Serpentard, toi ? Ah, ça par contre, c’est original ! Mais tu fais bien, tu es bien plus un SERDAIGLE !

L’avantage d’être à Serdaigle, c’était que finalement, il n’était pas le seul à avoir la tête souvent dans les livres. On l’aimait bien, parce qu’il était fort en énigmes. ça évita plusieurs fois à lui et d’autres premières années de poireauter devant le tableau d’entrer dans leur dortoir. Il écrivait la réponse, quelqu’un d’autre la lisait et ils pouvaient tous rentrer. Qu’il soit bègue passait au second plan. Il était utile de temps en temps. Et puis, le reste du temps, il se fondait bien dans le décor, le “Yaya”. Surnom qui le poursuivait parce qu’il avait du mal à dire son prénom d’une traite…. C’était parfois blessant d’entendre les autres l’appeler comme ça avec un petit sourire en coin mais il faisait avec. Il aurait fallu qu’il leur montre qu’il était plus qu’un bègue. Qu’il pouvait être plus que ça, exceptionnel à sa façon.

“Faut qu’tu sois comme Lachlan !” avait proposé Fausto convaincu.

“Ouais c’est une bonne idée !” avait renchéri Aurelio.

“On va faire de toi un super joueur de Quidditch ! Ils seront tous fans de toi à la rentrée !”

Hyacinthe n’était pas très convaincu par le plan de ses cousins. Mais… Ils étaient plus vieux et très populaires dans leur école alors… Ils devaient avoir raison, non ? Alors cet été là, sur les vieux balais de la famille, ils lui avaient fait un entraînement d’enfer. Tout se déroulait plutôt bien au début. Et puis, ils avaient augmenté la difficulté et… La chute fut rude. Vraiment rude pour le pauvre Hyacinthe. Envoyé en urgence dans un hôpital parisien, il est resté plusieurs jours inconscient. Autant vous dire que ses cousins passèrent un sale quart d’heure et que leur plan fut démonté pièce par sa mère en furie. Cet été-là, Yaya n’était pas remonté sur un balai et il ne s’est jamais inscrit aux sélections pour le Quidditch. En fait, il n’est plus jamais remonté sur un balai, un peu trop échaudé par l’expérience.

S’il ne pouvait briller dans les pas de son oncle, peut-être qu’il devait suivre ceux de sa mère et cultiver comme elle son don de voyance ? Ses résultats en cours de divination l’encourageaient plutôt. Mais… Entre la partie plutôt théorique des cours et son ressenti, c’était un gouffre. Il peinait à s’y retrouver. Et finalement, connaître des bouts de futur, c’était un peu angoissant… Non. Définitivement pas trop son truc…. Non plus. A croire qu’il n’était fait pour rien dans ce monde. C’était un peu l’impression qu’il avait, perdu dans l’adolescence.  

Et l’ambiance à Poudlard s’était faite petit à petit plus pesante. Les drames devenant plus rapprochés. Peut-être qu’il s’était enfermé dans une bulle pour ne pas être trop secoué. Peut-être que fuir était plus facile pour lui. Sa mère l’avait amené avec elle en France alors qu’il venait de valider ses ASPIC. Une année au vert lui ferait du bien ! Il aurait bien le temps de reprendre ses études. Il n’avait pas voulu voir ce que cachait ces faux arguments. Loin de Londres, tout semblait plus calme.

Et puis, sa mère était partie. Cela lui arrivait. Pour affaires, pour retrouver Ebenezer. Mais rarement sans prévenir son fils. Alors, il avait vite paniqué de ne pas la voir revenir. Ses grands-parents aussi. Ebenezer avait fini par arriver dans leur maison française, embarquant son fils sans vraiment d’explications. Tu comprendras plus tard. Pourtant, c’était maintenant qu’il avait besoin de réponses. Hyacinthe n’en avait pas eu.

Il s’était retrouvé chez Lachlan sans comprendre pourquoi. Il ne s’en plaignait pas mais… Pourquoi ? Et où était sa mère ? Aucune réponse. Un baiser sur son front et la promesse de revenir. Revenir ? Pourquoi il partait ? Il avait peur. Est-ce que ça avait un rapport avec ses cauchemars ?

Les informations lui arrivèrent par les journaux. Et… Apprendre par là que son père était… Un tueur ? Un extrémiste ? Un mangemort ? C’était impossible. Il ne pouvait pas y croire. Tout était si impossible. Il préférait rester dans le déni.

On lui refusa aussi la poursuite d’une formation. Le fils d’un fugitif n’a pas vraiment sa place dans les rangs de l’élite de la police magique. Il pensait que c’était sa place d’être tireur d’élite à baguette, mais sans doute que ce n’était toujours pas sa place dans ce monde…

Alors il se contente d’un poste de vendeur chez Honeydukes. Pour tromper l’ennui. Pour ne pas sombrer aussi peut-être…