lift me up (draco)

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@Draco Malfoy

Tout s’était passé si vite que ni Vera ni ses amis n’avaient eu le temps de réagir. Un instant elle remuait doucement sa potion et celui d’après une explosion se faisait entendre à sa gauche et elle se retrouvait propulsée contre le mur des cachots. Complètement sonnée, elle s’était réveillée quelques heures plus tard allongée sur l’un des lits de l’infirmerie, avec un joli mal de crâne. Il lui avait fallu quelques secondes pour réaliser aussi que ses bras étaient couverts de marques de brûlure. Elle avait essayé de les gratter - bêtement - et avait juste réussi à s’arracher une grimace de douleur. Ok donc pas toucher. Autour d’elle tous les lits de l’infirmerie étaient occupés et uniquement par ses camarades de classe. Elle n’était pas sûre de savoir quel chaudron avait explosé mais elle espérait simplement que ce n’était pas le sien. Elle imaginait déjà le savon que le professeur Rogue lui passerait si elle était responsable de cet accident… Un léger frisson parcourut son échine rien que d’y penser. En parlant du loup… Elle vit ce dernier entrer dans l’infirmerie et discuter de manière agitée avec Mme Pomfresh. Tous deux avaient l’air à la fois agacés et inquiets. Pas très rassurant… Vera ne s’était pas souvent retrouvée à l’infirmerie depuis le début de sa scolarité à Poudlard mais elle n’avait jamais entendu parler d’un élève que l’infirmière n’avait pas réussi à guérir. “Mme Pomfresh ?” Lança-t-elle pour attirer son attention, trop curieuse pour attendre patiemment qu’elle finisse sa conversation pour lui demander ce qui lui était arrivé. L’infirmière ne l’entendit visiblement pas et alla se réfugier dans son bureau avec le professeur Rogue, sans doute pour que leur conversation ne soit pas entendue par les élèves. Encore une fois ce n’était pas fait pour la rassurer. Vera commença à lancer des regards légèrement inquiets autour d’elle mais personne ne semblait aussi soucieuse qu’eux. Quelques élèves recevaient la visite de leurs camarades mais aucun ne semblait s’intéresser à elle. Elle était en train de soupirer lourdement quand la porte de l’infirmerie s’ouvrit à nouveau et qu’un ancien élève y pénétra. Vera se figea l’espace d’une seconde en reconnaissant ses cheveux presque blancs. Ce n’était pas n’importe quel élève, à vrai dire tout le monde le connaissait probablement à Poudlard. Et pas forcément en bien. Une petite moue s'immisça sur ses lèvres à cette pensée. Draco Malfoy semblait chercher quelqu’un - sans doute Mme Pomfresh - et jetait des coups d'œil à droite et à gauche. Vera hésita une seconde avant de lancer : “Excuse-moi ?” Elle avait failli le vouvoyer mais elle s’était rappelée à la dernière seconde qu’il n’était son aîné que d’un an. Elle se redressa dans son lit comme pour se rapprocher un peu de lui. “Tu pourrais me dire ce qu’il s’est passé ? Personne ne m’a rien dit.” Ajouta-t-elle comme pour justifier le fait qu’elle ait osé lui adresser la parole. Il fallait dire qu’après l’avoir observé pendant plusieurs mois lors de sa dernière année à Poudlard, elle avait cru comprendre qu’il n’était pas du genre très aimable…

En plus de ses tâches quotidiennes et son apprentissage auprès de ses ainés, le programme de Draco à la clinique comprenait des visites à domicile, notamment pour des gens qui ne pouvaient pas se déplacer. Cela permettait aux urgentistes de ne pas perdre du temps en quittant le bâtiment pour des soins palliatifs ou secondaires. Il arrivait cependant qu'on lui accorde une tâche un peu plus complexe et originale histoire de tester ses connaissances et son efficacité en solo sur le terrain puisqu'il progressait efficacement dans sa formation. Aujourd'hui, l'une de ces missions sortant de l'ordinaire venait de lui être confiée, mais il n'était pas très à l'aise en s'y rendant. Les mains moites et les traits tirés par l'angoisse, Draco observait au loin se dessiner la silhouette massive du château de Poudlard. Il n'y était pas revenu depuis la bataille qui s'y était déroulée et où il n'avait pas brillé par son courage et ses bons choix... Loin de là. Pourtant, il s'engagea sur le chemin qui y menait sans trop tarder car son devoir était plus important que ses sentiments personnels. Il n'était pas là en tant que Draco Malfoy mais en tant qu'employé de Sainte Mangouste envoyé en renfort suite à un grave incident en cours de potion.

S'il aurait aimé être accueilli par Severus qu'il connaissait bien et qui ne l'aurait pas jugé, il ne fut pas surpris de voir le professeur McGonagall l'attendre à l'entrée de l'école. Bien que pardonné pour ses actes, la confiance ne régnait pas complètement autour de l'ancien serpentard et bien sûr que le directeur avait jugé judicieux de ne pas envoyer un ancien mangemort en accueillir un autre. Un peu crispé mais professionnel, il salua son ancienne professeure de métamorphose d'un mouvement de tête puis lui emboita le pas dans les couloirs et les escaliers. Remettre les pieds ici avait une saveur amer et nostalgique à la fois et Draco ne pouvait pas s'empêcher d'admirer les lieux qu'il avait arpenté tant de fois étant jeune mais sans jamais vraiment en apprécier la beauté, trop obnubilé par sa petite personne. Quelques portraits le pointèrent du doigts " discrètement ", ce qui ne lui échappa pas et augmenta son malaise.

Heureusement, dans l'infirmerie, il y avait trop de personnes blessées et qui avaient besoin de lui pour que ce sentiment ne s'éternise. Retroussant ses manches et ajustant sa veste de médicomage, Draco se lança immédiatement dans l'analyse de chaque cas, voyageant de lit en lit sous la supervision éclairée de madame Pomfresh. Tous les lits étaient occupés, c'était une vraie hécatombe et le jeune homme comprenait mieux pourquoi du renfort avait été demandé malgré les talents indiscutables de l'infirmière du château. Visiblement, la classe entière avait été soufflée par l'explosion d'un chaudron. Il travailla pendant de longues minutes pour stabiliser un maximum d'élèves pendant que Pomfresh s'occupait des autres. À eux deux, au prix de grands efforts, ils vinrent à bout de toutes les blessures et toutes les affections causées par l'accident. Soulagé, Draco sortit se promener dans les couloirs pour souffler un peu. Quand il revint dans l'infirmerie, la pièce était redevenue calme et la plupart des élèves dormaient enfin. Il fut surpris de ne plus voir mme Pomfresh où que ce soit. En revanche, il fut interpelé par une voix. C'était une élève dont il s'était occupé, une gryffondor. Il avait l'impression de la connaître et pourtant son prénom ne lui revenait pas.

« Il y a eu un accident lors de votre cours de potion. Ton voisin de table a fait exploser son chaudron en ajoutant le mauvais ingrédient par mégarde. Vous êtes tous saints et saufs et tu devrais rapidement récupérer. » Répondit-il calmement.

Professionnel, concis, Draco Malfoy ne semblait ni compatissant ni mal intentionné envers la jeune femme. Il avait fait son boulot et il se doutait un peu que personne ici n'allait le remercier chaleureusement pour son aide. C'était le moins qu'il puisse faire après la pagaille qu'il avait créée par le passé.

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Vera sentit ses joues rosir très légèrement malgré elle quand Draco se tourna dans sa direction et qu’elle croisa son regard. Elle s’efforça de prendre une longue, mais discrète, inspiration pour se calmer. Elle avait passé tellement de temps à s’imaginer comment le garçon était qu’elle se sentait tout à coup presque intimidée de lui adresser seulement la parole. C’était ridicule et elle le savait, mais elle ne pouvait pas y faire grand-chose. Draco lui répondit d’un ton patient et calme, ce qui la surprit presque. Un petit sourire vint étirer ses lèvres en comprenant que tout ce qu’elle avait pu entendre sur lui et son caractère détestable avait sans doute été exagéré. Elle en avait été sûre ! Et elle était contente d’avoir eu raison. Vera leva les yeux au ciel en entendant les explications de Draco et ne put s’empêcher de commenter : « Ça ne m’étonne pas d’Alfred, il est encore plus maladroit que moi. Et c’est pas peu dire. » Ajouta-t-elle en se rendant compte que Draco ne la connaissait pas, ni elle ni sa maladresse quasi-légendaire, et donc qu’il risquait de ne pas comprendre pourquoi elle disait ça. Elle attrapa son oreiller derrière elle et le tapota gentiment pour le glisser dans son dos et pouvoir s’asseoir de manière un peu plus confortable sur le lit. Elle était la seule du groupe déjà réveillée, ce qui était d’autant plus surprenant que visiblement elle s’était trouvée juste à côté de l’explosion. Elle jeta un coup d’œil au fameux Alfred encore allongé quelques lits plus loin. Il était recouvert de brûlures et avait l’air bien plus amoché qu’elle et son état tira une rapide grimace à Vera. Mais comme Draco lui avait assuré que tout le monde allait s’en sortir, elle s’efforça de détourner les yeux et de ne pas trop s’en préoccuper. Vera se tourna à la place vers ce dernier. « Ne le prends pas mal, hein, mais qu’est-ce que tu fais là ? » Elle s’humecta les lèvres, se reprochant quasiment instantanément d’avoir posé la question. Et de ne pas l’avoir tournée autrement. Bizarrement, elle avait beau préciser avant de parler qu’elle ne disait pas quelque chose pour vexer, les gens le prenaient quand même mal. Un jour il faudrait qu’elle essaye d’être moins directe, ou d’arrêter de se mêler de ce qui ne la regardait pas, peut-être. « Je veux dire, j’avais cru comprendre que tu n’étais pas revenu à l’école cette année comme d’autres élèves de ton année. Et, euh... » Elle n’était pas sûre d’avoir envie de finir sa phrase mais celle-ci s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ait eut le temps de prendre une décision finale. « Je ne pensais pas que le directeur accepterait que tu reviennes. » Pour être honnête, elle ne connaissait personne au château, ni élève ni professeur, qui aurait accepté. Le professeur Rogue peut-être, et encore, elle n’en était pas persuadée. Elle n’avait pas voulu le faire se sentir mal accueilli, mais sa curiosité l’avait emportée sur le reste et elle commença à se mordiller la lèvre nerveusement, espérant ne pas avoir froissé l’ancien Serpentard. Elle pouvait comprendre que Mme Pomfresh ait eu besoin d’aide vu le nombre de blessés, mais Draco Malfoy était sans doute la dernière personne qu’elle se serait attendue à voir prêter mains fortes à l’infirmière.

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Vera avait su à l’instant où les paroles avaient quitté sa bouche qu’elle allait les regretter, et évidemment, ça ne rata pas. En même temps c’était dur d’en vouloir à Draco de se braquer quand on lui posait ce genre de questions, encore plus quand les questions venaient d’une quasi inconnue. Vera hocha la tête devant l’explication un peu sèche de son interlocuteur, ne sachant pas trop comment répondre et préférant bien réfléchir à ce qu’elle allait dire cette fois-ci, histoire de ne pas faire d’autre boulette. Résultat elle n’avait encore rien dit quand Draco ajouta qu’elle ne risquait rien puisqu’on le gardait constamment sous surveillance. Sa bouche s’entrouvrit un peu sous le coup de la surprise, elle ne s’était pas attendue à cet aveu ni au fait qu’on le surveille encore. C’était sans doute parce que ce genre de fait la surprenait qu’on la trouvait souvent naïve et qu’elle ne ferait probablement jamais de carrière d’auror… Elle préférait se dire qu’elle était simplement bonne juge de caractère et qu’elle était capable de détecter le bon chez n’importe qui. « Je n’étais pas inquiète ! » S’exclama-t-elle d’un ton presque un peu trop ardent, encore surprise que Draco ait pu penser que c’était pour ça qu’elle demandait. Vera sentit ses joues rosir légèrement en croisant le regard de l’ancien Serpentard et elle prit une discrète inspiration pour tenter de reprendre contenance. « Je ne suis pas inquiète. » Répéta-t-elle d’un ton plus posé mais malgré tout plein d’assurance. Encore une fois elle pouvait presque entendre les exclamations moqueuses de ses amis s’ils avaient été là pour l’entendre dire ça, mais elle se força à les chasser de son esprit. Elle avait le droit de faire confiance à qui elle voulait et malgré tout ce qu’il avait pu faire, elle n’avait jamais imaginé Draco capable de lui faire du mal. Naïveté ou instinct, elle le découvrirait sûrement plus tard, pourvu que ce ne soit pas trop tard. « Je trouve ça bien. Que tu travailles à Sainte Mangouste. » Poursuivit-elle, bien décidée à faire comprendre à Draco qu’elle n’avait sincèrement pas voulu le vexer tout à l’heure et que, même s’il ne comprendrait sûrement pas pourquoi, il n’avait pas à se méfier d’elle. « Tu n’étais sans doute pas obligé de rester ici, en Angleterre je veux dire, et de subir les messes-basses de tout le monde. Mais tu l’as fait, et tu essayes d’aider les autres, je trouve que c’est noble. » Expliqua-t-elle en s’efforçant de soutenir le regard de Draco et de ne pas – trop – rougir. A vrai dire elle l’admirait beaucoup d’être resté, après tout ce qui s’était passé sans doute aurait-il était plus facile pour lui de quitter le pays et de reconstruire une vie loin de tous les sorciers qui détestaient désormais le nom de Malfoy.

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Vera avait eu peur en disant ce qu’elle avait dit que Draco le prenne mal, voire qu’il s’énerve. Elle ne s’était pas attendu à ce que ça lui fasse de la peine, et la jeune Gryffondor avait beau ne pas être la meilleure quand il s’agissait de lire les expressions faciales de ses interlocuteurs, même elle n'avait pas pu rater la tristesse dans les yeux de Draco. Elle resserra sans même s’en rendre compte ses doigts autour de la couverture alors qu’il expliquait pourquoi il pensait qu’elle avait tort, troublée par ce que l’ancien Serpentard avait à dire et par l’opinion qu’il avait de lui-même. Elle ne pouvait pas le contredire complètement, il avait fait des erreurs, elle en était consciente, et ses actions – ou inactions par moment – avaient eu des conséquences funestes, c’était vrai, mais elle pouvait voir dans la façon qu’il avait de répondre tous les remords qu’il éprouvait et c’était déjà bien. On faisait tous des erreurs après tout, non ? Qui était-elle pour juger celles qu’avait commis Draco ? L’entendre se décrire lui-même comme un criminel lui faisait mal au cœur, d’autant plus qu’elle sentait qu’il regrettait ce qu’il s’était passé. « Je ne pense juste pas qu’on devrait uniquement juger quelqu’un par son passé. On a tous fait des choses qu’on regrette, ça doit pas nous empêcher d’aller de l’avant. » Expliqua-t-elle en relevant les yeux pour croiser le regard de Draco. Elle n’avait jamais été mise dans la position du jeune homme et elle ne l’enviait pas. Elle avait vu l’influence que les proches de Draco avaient pu avoir sur lui et elle préférait ne pas imaginer comment elle aurait elle-même réagi si elle avait été à sa place. C’était facile de se dire qu’elle aurait fait mieux, mais elle préférait penser que les gens ne naissaient pas bons ou mauvais, que c’étaient les circonstances qui faisaient d’eux ce qu’ils étaient. À ses yeux, Draco avait subi ces circonstances et il était autant à plaindre que les autres – en toute objectivité bien sûr. « Et de toute façon tu ne réussiras pas à me faire changer d’avis. » Ajouta-t-elle d’un ton beaucoup plus léger, presque taquin. Au fond elle avait bien le droit de penser ce qu’elle voulait de Draco, et elle préférait se dire que ça lui faisait plus plaisir qu’autre chose. Après tout, comme il l’avait lui-même dit, ça devait le changer. « Tu penses que je vais rester ici pour le restant de l’après-midi ? J’avais cours d’histoire de la magie, je te cache pas que je préfère encore rester ici. » Expliqua Vera, un petit sourire au coin des lèvres. Il fallait dire aussi qu’elle n’était pas en mauvaise compagnie, c’était quasiment la première fois qu’elle avait l’occasion de discuter avec Draco comme ça et elle comptait bien en profiter autant qu’elle pouvait.

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Vera avait lancé sa remarque plus sur le ton de la plaisanterie qu’autre chose, aussi fut-elle surprise d’entendre Draco lui répondre très sérieusement et lui expliquer pourquoi il était important d’écouter en cours d’histoire de la magie. Elle n’y avait jamais vraiment pensé sous cet angle là, de son point de vue c’étaient juste les deux heures de cours les plus ennuyeuses de son emploi du temps, et c’était un peu devenu par défaut le cours durant lequel elle rattrapait ses devoirs en retard pour les autres matières. Mais à entendre Draco expliquer son raisonnement, elle avait presque envie de se lever et d’aller écouter le professeur Binns déblatérer tout l’après-midi sur la bataille de Glenwich de 1457. (Elle n’était plus sûre ni du nom du lieu ni de l’année, mais elle était convaincue de n’être pas tombée trop loin !). Vera hocha donc la tête pour exprimer son approbation et sa compréhension du point de vue de son interlocuteur, quand même soulagée de l’entendre continuer sur un ton un peu moins sérieux. Elle retrouva aussitôt le sourire, bien plus à l’aise quand il s’agissait de discuter en racontant des bêtises que d’explorer des sujets sérieux. Elle n’aimait pas se faire du mal ni se torturer l’esprit, et c’était souvent plus facile d’ignorer les problèmes autour d’elle que d’y faire face. « Rohhhhh, tu ne pourrais pas manquer de professionnalisme juste aujourd’hui ? Pour me rendre service ? » Demanda-t-elle sans être le moins du monde sérieuse, fait rendu bien évident par le sourire amusé au coin de ses lèvres. Elle laissa quelques secondes s’écouler avant de jeter un coup d’oeil aux élèves encore endormis autour d’elle. Elle vérifia aussi que ni l’infirmière ni le professeur McGonagall n’étaient entrain de revenir avant de se tourner à nouveau vers Draco. « Ça te dérangerait de rester un peu et de me tenir compagnie ? » Demanda-t-elle un peu brusquement, comme si elle avait eu peur de manquer de courage si elle réfléchissait trop avant de poser sa question. Elle sentit le rouge lui monter légèrement aux joues et détourna le regard presque malgré elle. « Enfin, si tu n’as pas besoin d’être ailleurs, évidemment ! Il doit sûrement y avoir plein d’autres personnes que tu peux aider... » Ajouta-t-elle après avoir réalisé à quel point c’était présomptueux de sa part de supposer que Draco aurait du temps à lui accorder. Ou même qu’il pourrait avoir envie de rester avec elle. « Je n’ai pas envie de me recoucher, je me sens déjà mieux. » Poursuivit-elle comme pour justifier sa question. Elle s’éclaircit la gorge en réalisant que maintenant le jeune homme risquait de penser qu’elle était de nouveau sur pied et donc prête à retourner en cours. Ce n’était pas non plus ce qu’elle voulait ! « Enfin je me sens mieux, mais pas encore complètement remise. Juste assez pour ne pas avoir envie de me rallonger, tu vois ? » Bafouilla-t-elle pour tenter d’être cohérente, sans grand succès. Bien joué Vera, vraiment… !

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Vera pouvait sentir le rouge lui monter aux joues et elle était partagée entre l'envie de lever les yeux pour voir la réaction de Draco et celle de se cacher sous la couverture du lit de l'infirmerie et de ne plus jamais croiser son regard. Elle n'était pas encore sûre de l'option qu'elle préférait quand elle entendit Draco pouffer légèrement de rire devant elle et elle ne put alors plus s'empêcher de jeter un œil dans sa direction. Au moins il n'était pas fâché ? Et il était encore là, sûrement que c'était un bon signe, non ? En tout cas elle savait que ça aurait pu être pire, elle esquissa même un petit sourire et sentit la tension qu'elle avait accumulé la quitter et ses épaules retomber doucement, de soulagement. "C'est vrai ?" S'exclama-t-elle comme si Draco venait de lui annoncer lui avoir acheté des places pour aller voir la finale de la prochaine coupe du monde de Quidditch. Sa réaction était exagérée et elle le savait, mais ça avait été plus fort qu'elle, comme toujours. "Merci !" Ajouta-t-elle un peu plus calmement - ce qui, pour Vera, ne voulait vraiment pas dire grand-chose - avant de replacer une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille. Elle se rassit un peu plus confortablement sur le lit et commença à se tortiller les doigts dans tous les sens, un peu nerveuse malgré elle. Elle lui avait demandé de rester, mais maintenant qu'il était là, elle ne savait plus trop quoi dire ni quoi faire. Heureusement Draco reprit la parole rapidement. "Ah oui, pas de souci. Je ne voudrais pas t'attirer des ennuis, surtout... !" Expliqua-t-elle en réalisant encore une fois que l'ancien Serpentard avait sûrement mieux à faire que de lui tenir compagnie. Mais bon, elle ne l'avait pas non plus forcé à dire oui, et maintenant qu'il était là, elle comptait bien en profiter ! "Je peux te poser une question un peu personnelle ?" Demanda-t-elle tout en sachant qu'elle n'allait pas attendre son accord pour poser sa question quoiqu'il arrive. C'était juste une façon pour elle d'être polie, du moins elle le croyait. "Comment tu as choisi d'aller travailler à Ste Mangouste après Poudlard ?" Demanda-t-elle l'air soudainement un peu pensive. Elle se serait attendue à ce qu'il fuit le pays et cherche à reconstruire une vie loin du monde magique anglais, mais après tout, il avait choisi de rester mais il aurait pu choisir une autre carrière. Une où il n'aurait pas été obligé d'être autant au contact des gens par exemple. Peut-être même qu'il restait encore assez de la fortune Malfoy quelque part caché dans un manoir ou ailleurs pour lui permettre de vivre sans travailler. Vera n'en savait strictement rien. "Je suis en dernière année et j'ai l'impression qu'on me demande tout le temps ce que je veux faire après mon diplôme. Et la vérité, c'est que je n'en ai aucune idée." Expliqua-t-elle avec sa candeur habituelle, haussant légèrement les épaules. Les gens trouvaient généralement ça étrange qu'elle n'ait aucune idée de carrière, mais la vérité c'était que la seule certitude qu'elle avait à l'heure actuelle, c'était qu'elle voulait rejoindre l'ordre du phénix et venger la mort de son père.