Sujet: I'm feelin' so alive [Jadrew] Jeu 25 Nov - 12:06
I'm feelin' so alive
(A twist in my story – SECONDHAND SERENADE)
Trois jours s'étaient écoulés depuis que James et Andrew s'étaient mis ensemble. Ce dernier avait été, contre toutes attentes il fallait bien l'avouer, d'une discrétion remarquable à Sainte Mangouste. Pas une tentative de caresse furtive, pas un regard trop pétillant pour être désintéressé, pas une remarque chargée de sous-entendus... Mais à vrai dire, le jeune homme était sur le point de craquer. Une catastrophe magique d'envergure les avait obligés à travailler sans relâche depuis presque 48h et il commençait sérieusement à être en manque vital de baisers. En y pensant, Andrew se demandait si les autres amoureux de la Terre ressentaient ce manque de la même manière que lui. C'était comme si sa peau le brûlait en réclamant celle de James. Elle l'appelait. Il se sentait mal rien qu'à ne pas savoir où se trouvait son mentor dans l'hôpital. Bien sûr, il avait tout raconté à son frère lorsqu'il était rentré à leur appartement. Aeris s'était montré désireux de connaître tous les détails. Il faut dire aussi qu'il n'avait jamais vu son cadet aussi épris de quelqu'un et le voir rayonner de bonheur contribuait également au sien.
_ Hurthlake, pourriez-vous aller chercher quelques rouleaux de bandage dans la réserve ? demanda gentiment l'infirmier que le stagiaire devait exceptionnellement suivre dans sa tournée en ce début de matinée.
_ J'y vole, monsieur.
A chaque fois qu'il tournait dans un couloir, il le balayait du regard à la recherche de son médicomage. Cependant, nulle trace du Docteur Mcfly dans les environs. Il faillit demander sa position à plusieurs reprises à des membres du corps médical mais se retint. Malgré le désir ardent qu'il avait d'avoir James dans son champ de vision, il savait que ce dernier n'aurait pas aimé être importuné sans arrêt par lui. D'ailleurs, il le lui avait fait comprendre juste avant qu'ils ne se rendent au travail ensemble pour la première fois. James voulait de la discrétion, Andrew s'évertuait à respecter ce choix.
Arrivé devant la porte d'une petite réserve à fournitures médicales, il la déverrouilla à l'aide de son pass magique et l'ouvrit. La lumière était déjà allumée. En fait, quelqu'un farfouillait parmi les étagères. Andrew entra et laissa le battant se verrouiller de nouveau dans son dos pour se diriger vers l'armoire contenant les bandages. Il tira sur le battant qui coinçait un peu et le miroir accroché à l'intérieur lui rapporta l'image de la personne qui était également présente dans la pièce. Elle était de dos mais Andrew ne pouvait confondre cette silhouette avec une autre. D'ailleurs, son coeur confirma cette pensée en faisant un grand bond. Tentant de conserver son calme, il prit un rouleau de bandage et se dirigea à pas feutrés vers le médicomage occupé dans sa recherche de plantes curatives en flacon. Une fois dans son dos, il passa ses mains par dessus les épaules de son collègue et entreprit de lui couvrir les yeux avec le bandage. Il fit rapidement trois fois le tour de sa tête sans serrer avant de faire sa proie - apparemment surprise - se retourner vers lui. Et puis, sans hésitation, il porta une main sur sa joue et se pencha légèrement pour donner un baiser à ses lèvres chaudes.
_ Si tu savais comme tu m'as manqué, James, murmura-t-il comme s'ils ne s'étaient pas vu depuis des mois.
Le bandage glissa de lui-même sur le nez du médicomage, libérant ses yeux. Andrew eut pour lui un sourire radieux gorgé de tendresse. Il le prit par la main pour l'entraîner derrière une étagère, afin qu'ils ne soient pas en pleine ligne de mire si quelqu'un entrait maintenant dans la réserve. Il déboutonna la blouse blanche de James dans le seul but de pouvoir permettre à ses mains d'épouser mieux son torse, par dessus son pull. Et il se remit à l'embrasser, comme s'il n'avait pensé qu'à ça pendant les dernières quarante-huit heures (ce qui était pratiquement le cas).
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Sam 27 Nov - 22:06
Cela ne faisait que trois jours que s’était passée leur dernière véritable entrevue, et pourtant, James avait l’impression que ça faisait une éternité. Il ne savait pas si le plus dur était de ne pas avoir assez de temps à passer en compagnie d’Andrew ou seulement de le voir travailler au même endroit que lui sans pour autant pouvoir l’approcher, de peur de se faire trop vite repérer. James vivait avec la peur que les gens autour de lui ne comprennent ce qu’il était, c’était débile, puisqu’il était persuadé que la plupart s’en ficherait comme de leur premier balai, mais quand même, il ne tenait pas à ce que ça se sache. Il se doutait bien qu’il avait de la chance qu’Andrew le prenne aussi bien, mais il ne pouvait juste pas s’en empêcher. Ca avait déjà été assez dur de se l’admettre à lui-même, alors le déclarer publiquement… James n’en avait pas encore le courage, et plus encore, il n’en voyait définitivement pas l’utilité. Après tout, ce n’était pas parce qu’il se sentait un peu obligé de se cacher qu’il ne pouvait pas en profiter, non ? En l’occurrence, un peu quand même.
Soupirant, James manqua de rentrer dans l’une des infirmières en tournant dans un des couloirs de Ste Mangouste. Il n’avait pas dormi depuis quasiment quarante-huit heures et il n’avait définitivement plus les yeux en face des trous. Lui qui était déjà maladroit en temps normal, là, c’était pire que tout. Après s’être platement excusé, ne remarquant – comme d’habitude – même pas le sourire radieux que l’infirmière lui lançait en gloussant, il continua son chemin. Il n’en revenait pas de n’avoir même pas croisé une seule fois Andrew en deux jours. Il n’avait pas été le médicomage responsable de lui depuis ce laps de temps, donc c’était normal qu’il l’ait moins vu, mais quand même là, on aurait presque pu croire que les deux jeunes gens s’évitaient exprès. Il fut soudainement pris d’une inquiétude, et si Andrew l’évitait vraiment ? Et si, et si, et si… Il se retint de se coller des baffes. Il commençait à entrevoir la possibilité que les gens autour de lui ne puissent pas forcément vouloir son bien, mais pas Andrew, lui, c’était impossible. Jamais il n’aurait pu lui faire du mal, même inconsciemment.
Ce fut donc, son habituel grand sourire niais sur les lèvres, qu’il entra dans la chambre de son prochain patient, se promettant de rentrer chez lui après ça, ou alors d’aller en salle de repos. Il avait l’impression qu’il pouvait s’endormir debout à chaque pas, l’adrénaline l’avait tenue éveillée pendant plus de 36 heures mais désormais, la fatigue reprenait le dessus. Il jeta un coup d’œil à l’horloge de la pièce et constata qu’il était déjà 8h. Se retenant de soupirer, il se dirigea vers le lit de son patient et s’assit sur le tabouret à côté. Le patient en question avait été admis il y avait deux semaines suite à un sort qui avait mal tourné et il devait sortir le jour-même. « Bonjour, bonjour. » Déclara-t-il d’un ton qui semblait encore plus joyeux que d’habitude. Il adorait ce genre de moment, où il avait l’impression que tout les gens autour de lui étaient aussi heureux que lui, et même si le sourire sur le visage du patient qui s’apprêtait à partir n’était pas comparable à celui de James, c’était quand même une forme de bonheur. C’était ce genre de moment qui lui redonnait la pêche.
Il finit par s’occuper encore de quelques patients pour rendre service à ses collègues qui devaient s’absenter ou avaient posé des congés. Au fond, il n’était plus tellement à une heure près et ça ne l’avait jamais dérangé de se faire marcher sur les pieds tant qu’il pouvait rendre service. Il se dirigea vers la réserve à fournitures du deuxième étage, à la recherche d’une racine d’asphodèle pour, il l’espérait, son dernier patient de la matinée, voire de la journée. Il laissa la porte se refermer naturellement derrière lui et se mit à la recherche de la fameuse plante parmi les flacons sur l’étagère devant lui. Complètement perdu dans ses pensées, il entendit à peine la porte s’ouvrir et se refermer à nouveau une petite minute plus tard. Ce ne fut qu’au moment où il perdit la vue qu’il se rendit compte qu’il n’était plus tout seul. Il sursauta légèrement et chercha à tâtons à s’orienter avant de sentir qu’on le retournait. Il ne put retenir un frisson quand il sentit une main chaude lui caresser la joue et son cœur fit un léger bond dans sa poitrine, mais James était incapable de savoir si c’était de la peur ou autre chose. Finalement il sentit que l’individu en face de lui venir déposer ses lèvres contre les siennes et il se laissa faire pendant quelques secondes, l’air perplexe.
Au moment où il reconnu la voix chaude et douce d’Andrew, un large sourire se dessina sur ses lèvres, à peu près au moment où le bandage glissa sur le bout de son nez, lui redonnant ainsi la capacité de voir. James sentit son cœur se retourner littéralement dans sa poitrine et ne chercha pas franchement à se débattre quand son stagiaire l’entraina derrière une étagère, et encore moins quand il déboutonna sa blouse avant de venir chercher à nouveau ses lèvres. Depuis la dernière fois qu’ils s’étaient quittés, James n’avait eut qu’une seule envie, retrouver la sensation de ses lèvres sur les siennes et il se demandait à présent comment il avait pu s’en passer pendant aussi longtemps. Il finit par reculer doucement son visage, souriant et riant à la fois. Il passa ses mains dans le dos d’Andrew pour caresser doucement son corps, laissant l’une de ses mains finir sa course sur la joue du jeune homme.
« A moi aussi… Je commençais à me demander si tu cherchais à m’éviter. » Il sourit naïvement avant de déposer à nouveau ses lèvres sur celles d’Andrew. C’était le genre de sensation qui le rendait tellement accro qu’il avait parfois peur de trop se laisser aller et de dépasser totalement les limites qu’il s’était un peu lui-même imposées, ou qu’on lui avait imposées tout au long de sa vie. « Enfin, j’ai eu peur pendant quelques secondes. La dernière fois qu’on m’a bandé les yeux pour m’embrasser, c’était une des infirmières. » Il rigola quelques secondes. Quoi ? Il avait dit quelque chose de mal ? Quand il crut entendre quelqu’un devant la réserve, il plaqua doucement Andrew contre l’étagère derrière laquelle ils se cachaient, jetant un coup d’œil à la porte, avant que le bruit ne s’étouffe complètement. « Désolé, j’avais cru entendre quelque chose… » Il fit une moue perplexe, se rendant encore compte de la peur qu’il avait que les gens ne découvrent son ‘secret’. Enfin ce ne fut qu’après avoir détourné ses yeux de la porte encore tranquillement fermée qu’il se rendit compte qu’il s’était involontairement encore plus rapproché de son stagiaire. Un petit sourire malicieux aux lèvres, il encadra le visage d’Andrew de ses mains, déposa un baiser sur ses lèvres avant de passer ses mains légèrement sous son pull, juste pour sentir le contact de sa peau sous ses doigts, comme si ça suffisait largement à éclairer toute sa journée.
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Dim 9 Jan - 18:48
James avait cet air innocemment heureux qui le caractérisait généralement et rendait son stagiaire fou de lui. Il lui avoua qu'il lui avait également manqué et le jeune homme lui sourit, le coeur léger.
« Je commençais à me demander si tu cherchais à m’éviter » entendit-il avant de se laisser embrasser. « Enfin, j’ai eu peur pendant quelques secondes. La dernière fois qu’on m’a bandé les yeux pour m’embrasser, c’était une des infirmières. »
Arrêt au frein à main. Andrew recula brusquement sa tête pour fixer son partenaire et pouvoir juger de son sérieux. Il n'avait pas vraiment entendu James plaisanter depuis qu'ils s'étaient rencontrés alors il ne savait pas trop si c'était là un trait d'humour mal exprimé ou simplement une pensée quelque peu indélicate qui lui aurait échappé, car en revanche il avait eu des heures entières pour constater que son amant était passé professionnel dans l'art de faire des bourdes involontaires et la plupart du temps gênantes. Il n'eut pas le loisir de s'en assurer. James crispa soudainement ses doigts sur sa blouse d'interne ouverte et le poussa sur le coté pour le plaquer contre l'étagère. Andrew crut d'abord à une habile diversion et était prêt à laisser couler mais le médicomage s'était figé contre lui, le visage tourné en direction de la porte qu'ils ne voyaient plus de là où ils se trouvaient. Il faisait silence et écoutait alors le jeune écossais décida de l'imiter.
« Désolé, j’avais cru entendre quelque chose… » souffla James à mi-voix en reportant son attention sur l'homme contre lequel il se pressait.
Les mains de son fantasme sur pattes encadrèrent son visage le temps d'un baiser avant de s'insinuer avec lenteur sous son pull ne manquant pas de le faire vibrer. Andrew les débarrassa hâtivement de leurs blouses pour les laisser choire sur le sol de la réserve. Il attrapa ensuite le haut de James et en sortit les pans sagement rangés dans son pantalon. Il glissa à son tour ses doigts sur la peau couverte de chair de poule de l'homme dont il était épris et passa de longues secondes à la caresser, tout en l'embrassant langoureusement. _ On se voit ce soir ? demanda-t-il sur un ton qui avait tout de la supplique avant de mordiller légèrement le lobe de son oreille gauche. Je ne veux plus qu'on se quitte, ajouta-t-il tout bas comme pour lui-même.
Avec avoir épousé en caresse le contour de ses pectoraux discrètement dessinés, ses doigts échouèrent sur la taille de James et défirent sa ceinture d'un geste expert avant de passer sous son caleçon. Andrew se sentait animé d'un feu sacré qui le rendait de plus en plus fou. L'odeur de la peau de son amant en était en grande partie la cause. Au moment où ses doigts atteignirent leur but et qu'il fit mine de fléchir les genoux, il crut voir un éclair de frayeur traverser le regard de James et cela eut pour effet de le statufier. Il resta de longues secondes immobiles, ses yeux bleus fixés sur ceux de son ami, avant de lâcher prise et de retirer lentement ses mains. Il fit un pas en arrière et essaya de sourire, sans succès. Non pas qu'il état triste, disons plutôt qu'il se sentait honteux. Il s'était laissé emporté par sa passion en oubliant qu'il était la première relation homosexuelle de James et qu'il devait faire les choses progressivement, à son rythme. Lorsqu'enfin il put sourire, une gêne y perçait.
_ Désolé. Je me suis un peu trop... enhardi... Je ne le ferai plus, du moins pas avant de sentir que tu le veux.
Andrew caressa doucement la joue de James, se voulant réconfortant. Il avait du lui faire un peu peur et il s'en voulait. Et puis, comme s'il ressentait le besoin de se justifier, il ajouta avec un demi-sourire malin :
_ J'aime fougueusement ou pas du tout. C'est atrocement difficile de me contrôler quand tu me regardes avec cette tête mignonne mais je vais y arriver, ne t'en fais pas.
Le jeune homme rit doucement et redevint brusquement sérieux avant de se rapprocher pour déposer un baiser sur ses lèvres assorti d'un dernier « pardon ».
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Lun 24 Jan - 21:02
Pour une fois que la maladresse et sa tendance à faire des boulettes ne lui attirait pas que des ennuis et n’avait pas que des points négatifs… La preuve, il se retrouvait avec l’homme qu’il aimait collé contre lui et la sensation était… Magique. James n’était pas sur de savoir si c’était l’odeur d’Andrew qu’il pouvait si bien sentir de là où il était, ou bien juste la sensation de son corps contre le sien, ou bien encore les doigts agiles qu’il sentait descendre le long de son torse jusqu’à venir enlever sa chemise de son pantalon qui lui plaisait le plus. James était parcourut d’un frisson permanent qui était loin d’être désagréable et s’il n’avait pas été aussi concentré sur ce qu’il était entrain de faire et ce qu’il mourrait d’envie de faire, il n’aurait probablement pas pu s’empêcher de sourire bêtement. Pour changer.
Il aurait tellement voulu qu’Andrew n’éloigne jamais ses lèvres des siennes qu’il était tout juste capable d’apprécier de pouvoir respirer à nouveau. Il sentit ses lèvres se rosirent légèrement quand son stagiaire lui proposa de se voir ce soir. Ce n’était pas tellement que la question le gênait, c’était surtout qu’il savait qu’il aurait du mal à répondre sans avoir l’air trop pressé ni désespéré. Malheureusement pour lui, il avait toujours été tellement bêtement honnête que tous ses sentiments se retrouvaient constamment étalés sur son visage.
« D’accord ! Ce soir… Merveilleuse idée. » Haleta-t-il quasiment entre deux baisers déposés au coin des lèvres d’Andrew, sur sa joue, le long de son cou… Il avait l’impression qu’il ne se lasserait jamais de sentir la peau de son stagiaire sous ses lèvres et tant qu’Andrew ne cherchait pas à l’arrêter, il savait qu’il aurait du mal à se stopper tout seul. « On pourrait aller au restaurant, ou au cinéma ou chez... » James s’arrêta en plein milieu de sa phrase et se figea l’espace de quelques secondes quand il sentit la main d’Andrew venir se glisser doucement sous son pantalon et commencer à s’agripper légèrement. Il fut victime d’une légère bouffée de chaleur et était désormais persuadé d’être quasiment intégralement rouge.
Pendant ces quelques instants, James oublia quasiment où il était et ce qu’il faisait. Il restait juste comme paralysé. Ce n’était pas que ce n’était pas agréable, juste la sensation du contact d’Andrew avec… Mais c’était juste un peu trop soudain pour lui et il ne s’y était pas attendu. Il se doutait bien qu’il n’allait pas pouvoir se préparer à toutes les éventualités s’il voulait être avec Andrew, mais quand même, là, il l’avait prit par surprise et il n’avait pas réussit à faire comme si de rien n’était. Il s’était juste complètement figé et ce ne fut que quand son stagiaire retira sa main et se recula légèrement que James revint à lui et se rendit compte qu’il avait quasiment eut une absence de quelques secondes.
Il n’arrivait pas à détacher ses yeux d’Andrew et cherchait encore quoi dire. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir à dire qui arrangerait les choses ? Il ne savait pas s’il se sentait plus gêné pour lui ou pour Andrew. La situation était juste affreuse étrange et embarrassante, et probablement pour tous les deux. James aurait juste aimé ne jamais avoir à mettre Andrew dans cet état là, parce que la dernière chose qu’il voulait, c’était lui donner une raison de s’en aller.
« Andrew, je… » Mais il fut quasiment aussitôt interrompu par Andrew qui était entrain de s’excuser, et James se sentit à la fois rassuré et un peu plus honteux encore. Parce que c’était plutôt à lui de s’excuser, il se rendait bien compte qu’Andrew n’avait strictement rien fait de mal. Il passa sa langue sur ses lèvres plus par embarras qu’autre chose et sourit légèrement quand son stagiaire vint caresser doucement sa joue. « C’est moi qui suis désolé, tu n’as pas à t’excuser voyons. » Il sentit ses joues s’enflammer encore un peu plus. Il avait toujours été maladroit dans ce genre de situation et il avait l’impression que ça ne faisait qu’empirer depuis qu’il avait rencontré Andrew.
James ne put s’empêcher de rire légèrement avec Andrew quand celui-ci essaya de détendre l’atmosphère. Il allait dire quelque chose mais sa réplique fut avalée par les lèvres du jeune homme et James ne se gêna pas pour y répondre avec envie. Il n’avait jamais été doué pour exprimer ses sentiments – ou même quoique ce soit – avec des mots et il espérait qu’Andrew comprendrait le message s’il utilisait ainsi ses lèvres, autrement que pour parler. Quand il recula finalement son visage, cependant, il ne put s’empêcher de rajouter d’un ton légèrement maladroit :
« Non… Enfin je veux dire, tu n’as pas besoin de chercher à te contrôler. Je veux dire… » Il venait vraiment de dire ça ? Il allait juste faire comme si c’était sorti tout seul, il allait s’excuser, aller se terrer au fond d’un trou quelque part et ne jamais en ressortir. Si son visage avait été rouge quelques secondes auparavant, James était persuadé qu’il était désormais cramoisi.
Il baissa les yeux et fixa ses chaussures. Il avait peur de s’être fait mal comprendre. S’il y avait bien une chose que James détestait, c’était avoir l’impression de réclamer. Il se battait entre son désir envers Andrew et sa peur de passer pour un pervers aux yeux de son stagiaire. Il allait se rendre dingue tout seul. Il avait beau savoir que ce n’était rien d’autre que naturel et qu’en plus de ça, c’était probablement la seule façon d’y aller doucement… Ça n’en restait pas moins dur pour lui d’admettre qu’il en mourrait d’envie.
Il soupira avant de relever les yeux vers Andrew. Il avait l’impression d’être un véritable boulet et il restait persuadé que le jeune homme ne le supporterait pas bien longtemps. Après tout, il avait beau avoir 25 ans, il pouvait se considérer comme encore puceau, du point de vue des relations homosexuelles…
« C’est pas ce que je voulais dire. Enfin si mais… » Il ferma les yeux et soupira un grand coup avant de rouvrir les yeux et de poursuivre, en essayant de se montrer plus clair cette fois-ci. « C’est juste que je n’arrête pas de me demander ’Et si je le faisais mal ?’ ou bien ’Et si ça lui plaisait pas ?’. Et tu as été tellement adorable avec moi depuis le début… » Il se mordilla légèrement la lèvre inférieure en se forçant quasiment à soutenir le regard d’Andrew. Quand il était gêné, il ne supportait pas de regarder les gens dans les yeux, mais là il y tenait.
« Au moins, tu sais que ce n’est pas que je n’en ai pas envie, n’est-ce pas ? » Il détourna les yeux. Bon, au moins il avait essayé hein.
Il se détestait vraiment des fois d’être aussi coincé. Il avait l’impression de se retenir tout seul et en plus de bloquer Andrew et c’était terriblement frustrant. Mais il n’était juste pas capable de prendre l’initiative.
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Lun 14 Mar - 0:14
Andrew laissa son beau médicomage s'empêtrer dans ses explications. Un sourire discret était peint au coin de ses lèvres, pour ne pas le déconcentrer. James saisissait-il seulement que c'était en grande partie cette maladresse si caractéristique qui le faisait totalement fondre pour lui ? Et plus il essayait de redresser le truc, plus c'était drôle et touchant à la fois. Le stagiaire avait envie de lui sauter dessus mais il devait se retenir.
« C’est juste que je n’arrête pas de me demander ’Et si je le faisais mal ?’ ou bien ’Et si ça lui plaisait pas ?’. Et tu as été tellement adorable avec moi depuis le début… »
Le jeune homme se trouva vraiment étonné par les inquiétudes de son amant. Lui même ne s'était jamais posé ces questions. Il se disait qu'en tant que mec, il avait l'avantage de savoir ce qui ferait plaisir à James, sexuellement parlant en tous cas. Afin les femmes, c'était plus compliqué car leur corps était différent et les points sensibles aussi. Il ne put s'empêcher de rosir légèrement lorsque son partenaire le qualifia d'adorable. C'était tellement facile de l'être avec James. Ce dernier était une vraie boule de positive attitude et de mignonnerie. Andrew se navrait parfois à gagater sur James comme une mamie sur ses chats. Son frère Aeris avait menacé plusieurs fois de le pendre au lustre du salon s'il n'arrêtait pas de radoter les qualités de son cher et tendre. Il le prenait presque pour une créature imaginaire issu du cerveau de son cadet qu'il savait trop romantique.
« Au moins, tu sais que ce n’est pas que je n’en ai pas envie, n’est-ce pas ? » marmotta le médicomage en se forçant à soutenir le regard bleuté et miséricordieux de son amant.
Andrew haussa les sourcils et eut un large sourire en coin en descendant furtivement ses yeux au niveau de l'entrejambe de James. Ah ça oui, il avait bien senti son envie il y a quelques minutes. Le doute n'était vraiment pas permis. Même sans ça, ça aurait été stupide d'en douter. Il allait faire « passer la ligne » à James, il fallait vraiment que ce dernier soit motivé...
Pour le tranquilliser, l'écossais prit les mains de son compatriote et l'attira à lui. L'enveloppant de ses bras, il amorça un mouvement de balance semblable à celui d'une berceuse comme s'il voulait le consoler et lâcha :
_ Tu es trop bête parfois !
Il ne pouvait plus cacher son sourire. Écrasant un long baiser sur les lèvres de son amant, il ajouta en prenant son visage entre ses grandes mains :
_ Bien sûr que je le sais. Tu n'as pas à t'inquiéter comme ça, ni à te poser des questions sans cesse. Fais les choses comme tu les sens, à ton rythme. De toutes façons, tu me plais trop pour que je risque de te faire fuir alors laisse tomber tes craintes.
Son visage devint subitement sérieux. Andrew caressa la joue de James avec son pouce, le coeur prêt à exploser et renchérit :
_ Tu m'as ensorcelé. Je suis entièrement et définitivement à toi.
Pour accréditer ses dires, il l'embrassa avec passion, se pressant contre lui comme si sa propre vie en dépendait. Il resta coller à lui de longues minutes, faisant jouer sa langue dans la bouche de son amant d'une manière experte. Il se détacha de lui à contrecoeur. Les mains sur les pans de la blouse de James, il la remit correctement sur ses épaules avant de lui sourire :
_ Bon, j'imagine qu'il est temps de retourner bosser... Alors on dit cinéma puis restaurant ce soir, c'est ça ? Et peut-être un after chez toi, si je suis sage.
Il haussa plusieurs fois les soucils pour plaisanter et rie doucement en voyant que James comprenait.
Lentement car à contre coeur, il sortit de derrière les étagères de médicaments où ils s'étaient planqués. Ils étaient à présent bien en face de la porte. Avant de prendre définitivement la décision de quitter leur intimité, Andrew attira une dernière fois le médicomage vers lui pour lui donner un baiser appronfondi. Quand il le lâcha pour se tourner vers la porte, il se rendit compte qu'elle était déjà ouverte et que quelqu'un se tenait dans l'encadrement. Il s'agissait d'une femme d'une trentaine d'années, assez jolie. Elle portait une blouse de médicomage et pour cause : elle était la directrice de Sainte Mangouste. Ses grands yeux écarquillés ne laissaient aucun doute quant à la réponse à la question : avait-elle surpris le baiser plutôt brûlant échangé par les deux hommes ?
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Dim 5 Juin - 15:36
(Vraiment désolée pour le retard ! Et aussi pour le RP --" Je galère encore à recommencer à le jouer James :/)
James fut à la fois heureux et surpris quand Andrew l’attira à lui et le prit dans ses bras doucement. Il enfouit son visage dans le creux du coup du jeune homme et se laissa bercer en souriant. Il se sentait tellement bien dans les bras de son ange qu’il avait l’impression que plus rien n’existait autour d’eux, il en avait presque oublié sa maladresse de tout à l’heure. Finalement Andrew se recula, le taquina avant d’écraser ses lèvres contre les siennes. James n’eut même pas le temps de réagir, de toute façon, il n’aurait pas fait autre chose que sourire avant qu’Andrew l’embrasse. Ses lèvres finirent tout de même par s’étirer en un sourire, mais ce n’était pas de l’amusement, c’était plus du contentement.
James écouta son jeune stagiaire tranquillement et laissa sa main se promener doucement sur le torse du jeune homme, le regard plongé dans le sien. Il le laissa le rassurer, de cette même façon qu’il avait de lui faire perdre le contrôle ou de le rendre même complètement dingue. Et comme le reste, James adorait ça. James finit par baisser les yeux en rougissant légèrement quand Andrew lui fit une véritable déclaration, mais même s’il n’osait pas regarder le jeune homme en face, quand celui-ci l’embrassa, il en profita pour lui faire comprendre avec ses gestes à quel point cette déclaration lui faisait plaisir et l’emportait littéralement.
James avait l’impression de se sentir pousser des ailes quand Andrew faisait ça. Il n’en revenait toujours pas d’être aussi chanceux et il avait l’impression qu’il allait finir par avoir mal à la mâchoire à force de sourire comme ça comme un idiot à longueur de temps. Il profita des quelques minutes qui suivirent pour laisser Andrew jouer un peu avec lui – il en profita lui-même aussi, bien sur. Il soupira sans même s’en rendre compte quand le stagiaire s’écarta et remit les pans de sa blouse en ordre. Il avait un peu de mal à reprendre pied après ça et il en venait à se demander comment il avait pu ne pas se rendre compte de ses penchants sexuels avant. Il avait vraiment du vouloir ne pas voir l’évidence. Enfin bon, il ressentit une petite bouffée de joie en se rappelant qu’il avait Andrew désormais.
James acquiesça d’un petit coup de tête. Il baissa les yeux parce qu’il n’osait même pas regarder Andrew pour dire ça : « Tu pourras venir même si tu n’es pas sage tu sais. » Il finit par lui lancer un petit sourire et le regarda s’éloigner en soupirant. Il se reprit et le suivit à son tour. Une fois arrivé à sa hauteur, il se laissa à nouveau bien volontiers accaparer par le jeune stagiaire, qui l’embrassa à nouveau passionnément. James passa une main dans le dos d’Andrew et posa l’autre sur la joue du jeune homme, la caressant doucement du pouce. Il avait l’impression d’avoir attendu de rencontrer Andrew pendant toute sa vie et il se sentait tellement à l’aise avec lui qu’il n’hésitait déjà plus le moins du monde à avoir des gestes tendres avec lui. Il caressa la langue du jeune stagiaire avec la sienne rapidement avant de reculer son visage, un petit sourire aux lèvres.
Il se tourna alors vers la porte pour sortir et retourner à ses patients, mais il s’arrêta en plein élan. Han nan… La directrice de Ste Mangouste. James avait l’impression d’être tombé dans une dimension parallèle, c’était comme ce rêve où il arrivait à Poudlard entièrement nu. Il n’avait qu’une envie : attraper Andrew par le bras, se jeter derrière les étagères et agir comme si la directrice ne les avait pas aperçus. Au lieu de ça il se retourna doucement vers le jeune stagiaire, comme s’il y avait la moindre chance qu’il lui communique par télépathie une idée géniale pour les tirer tous les deux de là. Mais non. Il se retourna vers la directrice et se mordit la lèvre en se rendant compte de l’air sévère qu’elle arborait déjà. Ca promettait pour la suite.
« Y-a-t-il la moindre chance qu’on fasse comme si rien n’était arrivé ? » Il lança son plus beau sourire à la directrice, mais vu que ça n’avait même pas l’air de la faire sourire à son tour, il redevint un tant soit peu sérieux et enfouit les mains dans les poches de sa blouse, se triturant les doigts à l’intérieur. Il essayait de ne pas trop le montrer, mais maintenant qu’il avait réalisé ce qu’il venait juste de se passer, il commençait sérieusement à stresser. Il se rendait peu à peu compte de tout ce qu’il risquait de perdre avec cette histoire et même s’il n’était juste pas capable de regretter ce qui lui était arrivé avec Andrew, il ne pouvait pas non plus imaginer perdre son boulot. Son travail de médicomage, ce n’était pas que pour survivre qu’il le faisait, c’était une vraie passion et il ne s’imaginait pas vivre en faisant autre chose. « Suivez-moi tous les deux. »
James déglutit avec difficulté, lança un petit regard à la fois désolé et inquiet à Andrew et suivit la directrice après avoir effleuré le bras du jeune homme du bout des doigts. Il essayait vainement de rassurer le stagiaire alors qu’il était incapable de se rassurer lui-même… Tout ce qu’il savait, c’était qu’il ne supporterait pas que cette histoire porte préjudice à Andrew, il s’en tenait pour seul responsable, comme toujours, parce que c’était dans sa nature. Il s’engouffra dans le couloir de Ste Mangouste derrière la directrice et essaya tant bien que mal de ne pas prêter attention aux regards des patients ainsi que de ses collègues qui lui lançaient des regards curieux. C’était la première fois qu’ils voyaient James sur le point de se faire taper sur les doigts par la directrice, sans aucun doute. Ce n’était pas fait pour rassurer le jeune homme, qui se contenta de lancer de petits sourires à ses collègues et de suivre la jeune femme en silence.
Il se tourna sur le côté et lança un sourire un peu plus convaincant à Andrew. Enfin, ils arrivèrent devant le bureau de la directrice. La jeune femme ouvrit la porte, les invita à entrer tous les deux et referma derrière elle. Elle alla s’asseoir derrière son bureau et releva les yeux. Elle les dévisagea tous les deux à tour de rôle puis finit par se concentrer sur James. Elle posa ses coudes sur son bureau et joint ses mains devant son visage. Elle soupira légèrement, comme désespéré de devoir en arriver là et déclara juste : « Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce à quoi je viens d’assister ? » Ce qui surprit un peu James, ce fut de remarquer que la directrice n’avait pas l’air spécialement agressive, ni même en colère. Elle avait plus l’air surprise et assez ennuyée elle-même de devoir s’occuper d’une affaire pareille.
James se tourna vers Andrew, qui se tenait debout à côté de lui face au bureau. James avait joint ses mains dans son dos, comme un élève sur le point de se faire enguirlander par un professeur à l’école. Il essaya de deviner dans les yeux du jeune homme ce qu’il devait faire, mais il n’y trouva rien qui l’aida à se décider. Il regarda à nouveau la directrice, l’air légèrement embêté, comme s’il ne savait vraiment pas quoi répondre. « Je ne voudrais pas avoir l’air insolent… Mais qu’est-ce que vous voulez que je vous explique exactement ? » Répondit-il au juste. Il s’était retenu de lui demander si elle voulait qu’il lui fasse un dessin, parce qu’il ne tenait pas spécialement à ce qu’elle le renvoie comme ça, mais il ne savait pas quoi lui dire. Il se voyait mal expliquer à la directrice qu’il était tombé amoureux de son stagiaire, elle pouvait s’en douter, non ?
La directrice soupira à nouveau et James vit ses lèvres se pincer. Il baissa les yeux quelques secondes et contempla attentivement ses chaussures. Tiens ses lacets étaient encore faits. « Ecoutez James, ça fait des années que vous travaillez ici et franchement, je suis assez surprise. Vous êtes la dernière personne avec qui je pensais avoir un jour ce genre de discussion. » James releva les yeux et se tourna à nouveau vers Andrew rapidement. Il n’arriva même pas à camoufler un petit sourire quand il répondit à sa supérieure. « Croyez-moi Mme, jusqu’à il y a encore un petit mois, j’en étais aussi persuadé que vous. » Il n’était pas sur de savoir s’il était censé s’excuser à ce moment là, mais il ne le fit pas, tout simplement parce qu’il ne savait pas pour quelle raison il aurait été censé s’excuser. Il avait juste changé, Andrew l’avait changé, et ce n’était pas le genre de transformation que James pouvait regretter.
La directrice se tourna alors vers Andrew, avec l’air compréhensif que les psychologues prennent avec leur patience pour les pousser à la confidence. Elle jeta un petit coup d’œil à James. « James, je suis désolée, mais vous savez que je suis obligée de demander. Andrew, est-ce que le Docteur McFly vous a forcé à… Faire des choses avec lui ? En menaçant le bon déroulement de votre stage par exemple ? » James fronça les sourcils en se demandant de quoi elle parlait. Une petite seconde plus tard les connexions se firent enfin dans son cerveau et il laissa échapper un petit « Oh… » surpris. Finalement il s’approcha sans même s’en rendre compte du bureau de la directrice. « Quoi ? Mais non, non, bien sur que non. » Il s’était penché sur le bureau de la jeune femme mais celle-ci ne lui accorda pas un seul regard et garda ses yeux fixés sur Andrew, attendant une réponse de la part du jeune stagiaire.
Quand James réalisa qu’il s’était un peu trop rapproché il se recula un peu du bureau et se mordit la lèvre. Il savait que la directrice se devait de poser la question mais ça lui paraissait tellement ridicule, après tout, c’était lui.
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Lun 6 Juin - 18:24
Aussi surpris que lui par l'arrivée de la directrice de Sainte Mangouste, James se tourna brièvement vers son amant, sans doute à la recherche d'une quelconque forme d'échappatoire. Malheureusement, Andrew avait été tellement pris de court que rien ne lui venait, que ce soit futé ou spirituel.
« Y-a-t-il la moindre chance qu’on fasse comme si rien n’était arrivé ? »
En entendant finalement James poser cette question, le stagiaire se mordit l'intérieur de la joue pour retenir un éclat de rire. Il ne savait pas le médicomage si audacieux. C'était une vraie délectation de l'apprendre. La directrice, en revanche, n'avait pas du tout l'intention de rire. Les fixant longuement tour à tour, elle finit par lâcher d'un ton extrêmement dur :
« Suivez-moi tous les deux. »
Andrew croisa le regard inquiet et désolé de James et y répondit par un sourire plein de douceur pour le rassurer dès que leur patronne eut tourné les talons. En silence, il suivit ses deux futurs (quoi que cet incident risquait d'avoir compromis cette possibilité) confrères à travers des couloirs en enfilade. Histoire de se détendre et de dédramatiser la situation, il fit un peu le pitre en faisant de petits coucous de la main aux enfants qui attendaient d'être soignés sur son chemin. La plupart perdait leur tête d'enterrement pour lui répondre par le même geste et se mettait à sourire, voire à rire. La bonne humeur du sorcier avait toujours été contagieuse. Une vieille dame lui avait dit un jour qu'il ferait un excellent médicomage parce qu'il suffisait qu'il entre dans la chambre d'un patient pour que ce dernier se sente déjà mieux. Croisant de nouveau le regard de James, Andrew lui fit un clin d'oeil complice.
Une fois dans le bureau de leur supérieure, les deux jeunes hommes restèrent plantés debout, à attendre leur sentence. James tenait ses mains derrière son dos comme un gentil élève près à se repentir alors que Andrew avait les siennes au fond de ses poches et arborait l'air totalement détendu d'une personne qui se sait innocente de tout crime. Après tout, on n'était pas dans l'armée. Les relations amoureuses entre collègues étaient permises dans le milieu médical. Et puis elle ne pouvait pas les renvoyer parce qu'elle était homophobe. D'ailleurs elle n'avait pas l'air d'être ce genre de femmes. Qu'avait-elle donc à leur dire ?
« Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce à quoi je viens d’assister ? »
Le jeune homme faillit dire qu'ils auraient difficilement pu se montrer plus clairs, du moins sans dépasser les règles de la pudeur et de la bonne conduite, mais il préféra faire profil bas pour le moment. Surtout que la regard de leur interlocutrice avait fini de se promener entre les deux hommes et était focalisé sur le médicomage. James tourna la tête vers son stagiaire comme pour une consultation muette et ce dernier esquissa un très léger haussement d'épaules pour signifier que lui non plus ne voyait pas quoi dire.
« Je ne voudrais pas avoir l’air insolent… Mais qu’est-ce que vous voulez que je vous explique exactement ? »
« Ecoutez James, ça fait des années que vous travaillez ici et franchement, je suis assez surprise. Vous êtes la dernière personne avec qui je pensais avoir un jour ce genre de discussion. »
« Croyez-moi Mme, jusqu’à il y a encore un petit mois, j’en étais aussi persuadé que vous. »
Andrew ne put s'empêcher de se laisser aller à un petit sourire ému. Il était le premier compagnon homme de James, ce qui voulait dire beaucoup plus de choses que s'il avait été une femme. S'il avait été une femme, l'écossais aurait pu se dire « Oui, pourquoi pas, après tout c'est une femme comme une autre ». Mais non ! Là, il avait choisi Andrew pour ce qu'il était, même si ce qu'il était rendait leur relation condamnable aux yeux de la société. Tout à ses pensées romantiques, le jeune homme ne se rendit compte que tardivement que la directrice était en train de le regarder à présent. Il se raidit et écouta ce qu'elle avait à lui dire.
« James, je suis désolée, mais vous savez que je suis obligée de demander. Andrew, est-ce que le Docteur McFly vous a forcé à… Faire des choses avec lui ? En menaçant le bon déroulement de votre stage par exemple ? »
La question était si incroyable que le stagiaire crut d'abord avoir halluciné. Il resta de longues secondes à dévisager la directrice de Sainte Mangouste, entendant à peine les protestations de James qui avait réagi.
« Oh… Quoi ? Mais non, non, bien sur que non. »
Manifestement, sa supérieure se contrefoutait de ce qu'il disait parce que son regard à la fois sévère et indulgent était rivé sur Andrew. Ce dernier sentit ses joues prendre feu à cause de la honte occasionnée. Mais comment diable avait-elle pu tirer une telle conclusion ?! James ne serait jamais capable de harceler sexuel. Il était bien trop gentil et mignon et doux et tendre et.... bref !
_ Faire des... choses avec lui ? répéta le stagiaire en rougissant de plus belle.
Et comme si la signification de tout cela lui arrivait enfin comme une grosse claque au visage, il sursauta et s'exclama :
_ Mais non ! Absolument pas ! Je... Il n'a pas... Non, bien sûr ! Ce serait plutôt moi qui... Enfin non pas vraiment...
Dans la précipitation pour innocenter son amant, les propos d'Andrew n'était guère compréhensif. Finalement, il prit une grande inspiration et déclara très solennellement :
_ En fait, je suis amoureux de lui.
Plus écrevisse que le visage du jeune homme après cet aveu, c'était impossible. Du temps qu'il était lancé, il poursuivit :
_ Je ne l'embrasserai plus sur son lieu de travail mais, je vous en prie, ne le renvoyez pas. C'est un excellent médicomage vous savez, autant du point de vue des compétences techniques que de l'empathie avec les patients. Et il aime son travail. Alors si vous voulez tout de même virer quelqu'un, choisissez-moi.
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Sujet: Re: I'm feelin' so alive [Jadrew] Mer 8 Juin - 20:22
(J'ai juste essayé de préparer la suite de leur histoire là )
James jeta un regard à son stagiaire et remarqua aussitôt à quel point ses joues avaient rougies. Il n’osa pas imaginer une seule seconde que c’était parce qu’Andrew s’apprêtait à supporter l’hypothèse qu’avait énoncée la directrice de Ste Mangouste, mais il n’aimait pas voir le jeune homme gêné à ce point. C’était de sa faute après tout, s’il avait fait un peu plus attention, jamais ce ne serait arrivé. Il le fixa en affichant une expression neutre, essayant de rattraper sa réaction de surprise quand la directrice l’avait indirectement accusé. Il joignit à nouveau ses mains dans son dos et attendit que le jeune stagiaire réponde. Il partagea un rapide coup d’œil avec la directrice, qui, elle aussi, attendait la réponse avec impatience.
Finalement, James sourit en entendant la réflexion du jeune homme, surtout vu la façon dont il s’était emporté avant de se censurer tout seul. Il secoua doucement la tête, baissa les yeux et passa rapidement sa langue sur ses lèvres en souriant. Il ne pouvait pas s’empêcher de trouver Andrew particulièrement adorable quand il était gêné comme ça. Il releva les yeux vers la directrice et remarqua qu’elle avait l’air plus soulagée qu’autre chose. Elle lança un regard désolé à James et ce dernier se contenta d’un simple geste poli de la tête. Il ne lui en voulait pas, après tout, c’était normal qu’elle pose cette question, non pas parce qu’elle l’avait vu embrasser un garçon, mais parce qu’elle l’avait vu embrasser son subordonné, qui plus est, son stagiaire.
James se stoppa soudainement en entendant la réplique suivante du jeune écossais. Il se figea totalement pendant quelques secondes, le regard légèrement baissé, mais il pouvait très bien sentir le regard de la directrice se poser tour à tour sur lui et sur Andrew et il le sentait presque le brûler. C’était extrêmement désagréable comme sensation, en revanche, quand il releva les yeux et les posa sur le jeune stagiaire, ce fut un tout autre sentiment qui s’empara de lui. La gêne laissa place au bonheur et à l’affection et un sourire un peu plus décontracté se fit à son tour une place sur son visage.
« Non ! » S’exclama-t-il brutalement en voyant quasiment Andrew donner sa démission. Il n’allait pas le laisser prendre toute la responsabilité, c’était lui le responsable, même s’il ne s’était pas déjà senti responsable pour tout ce qu’il s’était passé, c’était lui le supérieur, c’était à lui de trinquer, c’était lui qui avait commis la vraie faute, et très certainement pas le jeune homme. La directrice parut légèrement surprise par l’enchainement et fixa alternativement Andrew et James en se demandant qui serait le prochain à vouloir se jeter sous un train pour sauver l’autre. James fit un pas vers Andrew comme s’il voulait juste le prendre dans ses bras pour le remercier mais quand il se souvint d’où il était, il s’arrêta et recula jusqu’à retrouver sa place. Il pouvait sentir le regard mi-amusé mi-réprobateur de la directrice sur lui mais ça n’eut pour seul effet que de le faire sourire encore un peu plus.
La directrice sourit et partagea un bref regard avec James avant de se tourner vers le stagiaire. « Andrew, je ne pense pas que nous aurons à aller jusque là. » Elle baissa les yeux et James se rapprocha légèrement du bureau, cherchant à capter le regard de la directrice. Cette dernier comprit son geste et releva les yeux. Ils se comprirent quasiment immédiatement et la directrice hocha rapidement la tête avant de se tourner à nouveau vers le jeune écossais désormais un peu en retrait. « Andrew, pourriez-vous nous laisser cinq minutes maintenant ? » Elle se leva et montra la porte de son bureau du bras, un sourire sympathisant sur les lèvres. James hocha la tête à son tour et se retourna vers le stagiaire. « Ne t’inquiète pas. » Lui murmura-t-il en l’accompagnant jusqu’à la porte du bureau qu’il ouvrit pour lui. Il lui lança un petit clin d’œil accompagnant d’un sourire rassurant. « Je reviens dans cinq minutes. » Il ferma ensuite la porte et alla s’asseoir dans un des sièges devant le bureau de la directrice.
« Je suis vraiment désolé, pas une seule fois je n’ai réalisé que… » La directrice le coupa d’un simple geste de la main. Elle se pencha sur son bureau pour rapprocher son visage de celui de James et lui sourit doucement. James se calma légèrement en remarquant bien que la jeune femme n’avait pas fait sortir Andrew de la pièce pour le virer sans que son stagiaire n’essaye de le défendre. Il se détendit un peu dans son siège et laissa la directrice dire ce qu’elle avait à dire. « Arrêtez de vous excuser James, je suis franchement plus surprise qu’autre chose. Si c’était arrivé à quelqu’un d’autre j’aurais certainement réagit autrement, mais bon, compte tenu que c’est vous… » James ne fit même pas semblant d’être vexé et haussa les épaules, mi-perplexe mi-approbateur. Après tout, elle n’avait pas totalement tort, il avait presque de la chance d’avoir une réputation de prude comme ça. La directrice se recula dans son siège et au contraire James se redressa pour se rapprocher du bureau. « Je vous écoute. »
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« Merci. » Déclara-t-il à la directrice avant de refermer la porte du bureau derrière lui. Andrew l’attendait de l’autre côté de la porte et James sourit en le voyant s’approcher comme ça de lui. Il vérifia autour d’eux que personne ne les espionnait et lança un petit sourire au jeune stagiaire. Il lui caressa doucement la joue avant de remettre sa main dans la poche de sa blouse, comme s’il avait été pris en faute. Des collègues passèrent dans le couloir adjacent et les saluèrent d’un signe de tête. « Désolé, je suppose qu’il va falloir qu’on fasse un peu plus attention à ça. » Déclara-t-il en exagérant une petite grimace. Il pouvait sentir la nervosité du jeune homme en face de lui alors il décida d’arrêter son agonie. Il lui attrapa doucement le bras et l’entraina quelques mètres sur le côté, histoire d’être dans un coin un peu plus calme et un peu éloigné de la porte du bureau de la directrice surtout.
« Ne t’inquiète pas, personne n’a été viré. » Déclara-t-il pour soulager le jeune écossais. Il préférait commencer par les bonnes nouvelles. Il se mordilla rapidement la lèvre inférieure et baissa légèrement d’un ton avant de continuer. « La mauvaise nouvelle… » Commença-t-il pour être sur d’avoir l’attention d’Andrew jusqu’au bout, « c’est que je ne suis plus ton maître de stage. C’est normal, maintenant qu’elle sait pour nous deux, elle ne peut pas me laisser suivre et noter ton stage. Elle t’a mise sous la responsabilité d’un nouveau médicomage, un certain John Cooper. » Il grimaça à nouveau pendant quelques instants avant de lui lancer un sourire. « Elle nous a switché, du coup je récupère sa stagiaire à lui, tu la connais peut-être, elle s’appelle Sandra Mulligan. » James l’avait déjà croisé à plusieurs reprises dans les couloirs et il devait bien admettre que la façon dont elle le dévisageait des pieds à la tête avec son petit sourire en coin le mettait souvent mal à l’aise. Enfin, il restait soulagé de pouvoir continuer à travailler ici sans avoir non plus couler Andrew dans ses études. Le reste, il s’en chargerait plus tard. « On va toujours au cinéma ce soir ? »
Il ne l’aurait jamais cru, mais il avait tellement envie d’embrasser Andrew à ce moment là qu’il avait sincèrement envie que sa journée se termine. Désormais qu’ils ne pouvaient plus prendre de risques au travail et surtout, qu’ils ne bossaient plus ensemble, les journées allaient redevenir plus longues.