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 Lyra - done

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MessageSujet: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:34

Lyra - done 45899512 Lyra - done 51819114 Lyra - done 45954710
© LilDay

      Lyra - done 150952Anna30
      © Chrom's

        NOM : Hartfield (anciennement Foster)
        PRÉNOM(S) : Lyra, Natalie (anciennement Sean)
        DATE DE NAISSANCE/ÂGE : 6 Avril 1967, Dakota du Nord, USA. 32 ans.
        PERSONNALITÉ SUR L'AVATAR : Anna Paquin
        GROUPE SOUHAITE : Moldus
        PV/SCENARIO : Non
        DOUBLE-COMPTE : Oui
        SIGNES PARTICULIERS : Moldus, transsexuelle.
        PATRONUS : //
        EPOUVANTARD : //



Histoire :


    Je suis née à 29 ans à New-York, dans un hôpital spécialisé dans la chirurgie esthétique et autres opérations morphologiques. Vous ne me croyez pas ? C’est pourtant vrai. Ce qui s’est passé avant ce jour-là, je préfère faire comme si ce n’était jamais arrivé, parce que qui que ce soit qui ait vécu ces jours, ce n’était pas moi. Enfin pas vraiment.

    6 Avril 1967. Bismarck, North Dakota.

    Des hurlements résonnèrent jusque dans la salle d’attente de l’hôpital de la capitale du Dakota du Nord à précisément 19h45. Un enfant venait de venir au monde, un petit garçon que ses parents s’étaient accordés à prénommer Sean. Sa mère aurait voulu une fille, son père un garçon, comme d’habitude, mais c’était le dernier qui avait eut le plus de chance. Sa mère l’aima pourtant de tout son cœur. Ses parents étaient des américains typiques, prospérant au moment de l’expansion de la culture américaine dans le monde. Les premières années de la vie de Sean se passèrent sans encombre, entouré d’une famille aimante, il eut un petit frère qu’il avait pour mission de protéger à l’âge de huit ans.

    Ses parents n’étaient pas riches mais vivaient confortablement, ils s’étaient installés en banlieue au moment de la naissance de leur premier fils et coulaient des jours heureux, au milieu des leurs voisins et amis. Sean entra à l’école au même âge que tous les autres, sans avoir la moindre idée du monde magique qui existait tout autour de lui. Aucun de ses parents n’était sorcier, ni personne de leurs familles respectives. Sean grandit donc en véritable moldu et n’apprit jamais l’existence de l’autre monde.

    Novembre 1974. Elementary school.

    Accroupi près du bac à sable, 7 ans, Sean s’amusait à attraper le sable et à le laisser filer entre ses doigts, le regardant tomber doucement jusqu’à revenir à son point d’origine. Un petit garçon s’approcha de lui par derrière et le poussa, le faisant tomber à l’intérieur. Sean se racla le genou contre le sable et le fond du bac à sable et poussa un petit cri de douleur. Ses yeux s’emplirent de larmes et il lança un regard déconcerté à son agresseur. « Allez Sean, viens jouer avec nous. On joue à la balle. » Les enfants s’amusaient en vérité à lancer le ballon le plus fort possible sur les filles qui essayaient paisiblement de jouer à la corde à sauter. Sean tourna la tête en signe de dénégation et le petit garçon repartit aussi vite qu’il était arrivé, courant vers ses amis en recommençant bien vite à traumatiser les filles.

    Quelques mois plus tard, bureau de la directrice.

    « Ecoutez Mr et Mme Hartfield, je vous ai convoqué à cause de votre fils ainé, Sean. Ne vous inquiétez pas, rien de grave. » Les deux parents avaient jeté un coup d’œil inquiet à leur fils et la directrice s’était alors empressée de les rassurer. Elle posa ses mains entremêlés devant elle sur le bureau et se concentra sur les parents du petit garçon, oubliant jusqu’à sa présence dans le processus. « Sean a de très bonnes notes à l’école, et il n’est pas le moins du monde turbulent, je n’en entends que du bien de sa maîtresse. » « Où est le problème alors ? » Demanda Mr Hartfield d’un ton légèrement bourru, n’aimant pas l’impression qu’il avait que la directrice allait leur dire comment élever leur fils. Mr Hartfield n’était pas méchant dans le fond, mais il était du vieux de la vieille, et il n’aimait pas quand une personne se mêlait de ses affaires familiales sans y avoir été invité au préalable.

    La directrice soupira légèrement et se mordilla la lèvre inférieure, ressentant bien le ton agressif du père de Sean. Elle jeta un bref coup d’œil au petit garçon comme si elle commençait à se demander s’il n’était pas un enfant battu. Ce n’était pas le cas. « Mr Hartfield, je voulais juste vous prévenir que votre fils est très solitaire, c’est assez anormal pour quelqu’un de son âge. Il n’a pas l’air d’aimer créer des liens avec des petits garçons de son âge et il passe toutes ses récréations tout seul sur le banc à attendre que la cloche sonne. » Les deux parents, quelque peu interloqués, ne dirent rien dans un premier temps. La directrice en profita pour continuer.

    « Rien de bien inquiétant, mais il serait bon que Sean – elle baissa les yeux vers son élève – apprenne à communiquer avec les autres, et il devrait commencer maintenant. C’est un enfant, il a besoin d’être un peu turbulent de temps en temps justement et de s’amuser avec d’autres enfants de son âge. Il ne faut pas le laisser se renfermer sur lui-même. » Le père de Sean se leva alors, souriant faussement et attrapant le petit Sean dans ses bras, dans un geste aussi affectueux que protecteur. « Ecoutez, c’est très gentil de vous soucier du bien-être de Sean, mais nous sommes encore ses parents, et nous n’allons pas le forcer à se sociabiliser s’il ne le souhaite pas. » Il accompagna sa réplique d’un léger coup de tête en direction de sa femme ainsi que d’une petite caresse dans les cheveux de son fils. « Merci encore, et bonne journée à vous. » Il sortit sans rien ajouter, emmenant sa femme et son fils avec lui et laissant une directrice assez perplexe assise dans son bureau.

    6 Avril 1975. Elementary school.

    1, 2… 7,8, ciel. Sean sauta et se retourna une fois en l’air et reparti à cloche-pied pour faire la marelle dans l’autre sens. Il jouait tout seul, parce que rien n’avait changé depuis quelques mois, et le petit garçon n’aimait toujours pas se mêler avec les autres. Il avait essayé mais il n’aimait pas spécialement la compagnie des garçons, il les trouvait trop chiants, trop méchants juste pour le plaisir. Sean, lui, ça ne l’amusait pas. Il épiait les filles de loin qui s’amusait à coiffer leurs longs cheveux, à jouer à la marelle, aux échasses et à parler en riant fort et en tirant la langue aux garçons qui se roulaient dans la boue et dans l’herbe entre deux matchs de foot.

    « Sean ? » Le petit garçon s’arrêta en équilibre sur la case Terre, une jambe en l’air. Il releva les yeux pour faire face à la personne qui l’avait apostrophé. « Tu t’appelles bien comme ça, non ? » Une petite fille qui était dans sa classe s’était approchée de lui toute seule et se tenait à présent devant lui, un petit sourire magnifique aux lèvres. Sean posa son pied par terre et la fixa dans les yeux, perplexe, sans l’encourager et sans rien dire. La petite fille ne parut pas surprise ni même mal à l’aise pour autant. Elle se rapprocha d’un pas et regarda la figure dessinée au sol avec de la craie pendant quelques secondes, et releva les yeux vers Sean, avec cet air qu’il avait déjà vu souvent chez les autres. De la pitié. Mais il y avait aussi autre chose, comme de la sympathie. Sean sourit timidement.

    « La maitresse m’a dit que c’était ton anniversaire. » Sean haussa les épaules, l’invitation fut suffisante. La petite fille sortit une fleur fraichement coupée de derrière son dos. Sean sourit un peu plus sincèrement en se rendant compte que la petite fille était allée la cueillir dans le pot à fleur que la directrice gardait près de sa fenêtre. Son sourire s’estompa rapidement quand il croisa le regard d’un de ses camarades qui le regardait bizarrement. « C’est des trucs de filles ça. » La jeune fille éclata d’un rire franc et lui tendit la fleur d’une manière encore plus insistante. « Si tu la veux pas, t’as qu’à la jeter. » Sean regarda autour de lui et finit par prendre la fleur. Il la tripota pendant quelques secondes, baissa les yeux et marmonna. « Merci. » La petite fille sourit et attrapa la main de Sean.

    « Je m’appelle Susie. » Sean releva les yeux mais ne détacha pas sa main de la sienne. « Je sais. » Répondit-il calmement, tout simplement parce que c’était vrai. Il ne parlait pas beaucoup mais il voyait beaucoup, il apprenait et il retenait. La fameuse Susie se contenta de sourire et de l’entrainer avec elle vers le groupe de ses amies. Sean regarda tout autour de lui quelques garçons de sa classe s’approcher d’eux en chantant d’un air malin « Oh les amoureuuuuux ». Susie secoua la tête d’un air désespéré. « Les écoute pas. » Sean se renfrogna mais se laissa entrainer malgré tout.

    « Sean, c’est Cathy, Laura et Mary. » Elle daigna enfin lui lâcher la main et lui lança un sourire rassurant. « C’est son anniversaire les filles. » Les jeunes filles se décoincèrent visiblement en entendant ça et lui souhaitèrent aussitôt un joyeux anniversaire. Cinq minutes plus tard il commençait à se joindre à la conversation et avant la fin de la récréation ils avaient tous recommencé une partie de marelle ensemble. Pendant des années après, Susie fut sa meilleure et quasiment sa seule amie.

    1983. High school.

    « Sean. Sean ? Ouvre la porte ! » Sean entendait encore sa meilleure amie tambouriner à la porte, mais il avait déjà du mal à bouger, alors comment était-il censé ouvrir la propre de son propre casier ? « Susie ? » Cria-t-il tout en sachant que c’était elle, juste pour qu’elle l’entende et l’aide à se sortir de cette merde. « Putain… » L’entendit-elle jurer de l’autre côté de la porte du casier, dans le couloir de l’école. Même d’ici, il pouvait entendre les rires et les gloussements des élèves amusés qui passaient, comprenaient la scène, et repartaient aussi sec. Une chance qu’il n’ait pas été claustrophobe. Encore. « Attends, bouge pas, je reviens. » Déclara Susie et il entendit ses pas s’éloigner rapidement, tandis qu’elle courait probablement dans le couloir.

    « Où est-ce que j’irais de toute façon ? » Marmonna-t-il doucement en essayant de changer de position. Mais comme depuis une heure qu’il était coincé dans son propre casier, impossible de faire le moindre mouvement et ses pieds et ses articulations commençaient sérieusement à le faire souffrir. Une chance qu’il ait réussi à empêcher ses larmes de couler, il aurait eut l’air malin à sortir de là sans avoir pu les essuyer. « Bouge pas. » La voix de Susie résonna à nouveau dans le casier et il entendit un bruit de métal qu’on cognait sur la porte de son casier. Sean se recula au maximum au fond de son casier pour éviter de faire partie des dommages collatéraux et plissa les yeux quand il fut à nouveau exposé à la lumière du couloir.

    Il sortit en titubant et ne mit pas longtemps à comprendre que Susie avait utilisé un pied de biche pour ouvrir le casier. « Tu aurais pu me demander ma combinaison. » Déclara-t-il d’un ton faible en relevant les yeux vers sa meilleure amie, qui lui lançait un regard où la pitié se mêlait à la douceur. « Dans le monde normal, on dit merci. » Elle posa sa main sur l’épaule de son meilleur ami qui était encore renfermé physiquement sur lui-même. Son dos était voûté et ses bras croisés sur sa poitrine, les yeux baissés et ses jambes flageolaient encore. « Il faut que tu apprennes à te défendre, pour l’amour du ciel, je ne vais pas aller te chercher dans ton casier toutes les semaines. Tu commences à coûter cher au collège en casiers... » Finit-elle en rigolant doucement, caressant l’épaule de Sean doucement en essayant de le rassurer. Le jeune homme releva les yeux doucement vers sa meilleure amie mais ne trouva rien à répondre.

    Tout ça, il le savait déjà. Ca lui paraissait juste tellement dur de tenir tête à ces brutes. Il n’en avait aucune envie. A la fin de la journée, en sortant du cours de sport – qu’il séchait aussi souvent qu’il le pouvait -, ses gentils camarades le trainèrent dans les toilettes et s’amusèrent à lui fourrer la tête dans la cuvette des WCs et à tirer la chasse pendant cinq minutes.

    Malheureusement pour lui, c’était monnaie courante.

    Quelques mois plus tard.

    « Sean, baisse la musique s’il-te-plait, on s’entend plus ici ! » Sean ne répondit pas et alla baisser le volume de son poste de radio qui passait les premiers morceaux de rock. Il se laissa tomber sur son lit, les yeux tournés vers le plafond et soupira longuement. Il en avait vraiment assez des constantes moqueries des autres à l’école et il se sentait tellement… A l’écart. Différent des autres. Il ne méprisait pas particulièrement les autres, non, c’était dans l’autre sens. Il avait l’impression que tout le monde le détestait et sans Susie… Jamais il ne s’en serait sorti. Bien sur, toute l’école pensait qu’ils sortaient ensemble, et, franchement, Sean préférait que les gens pensent ça, ça lui faisait un sujet de moquerie en moins.

    Une petite dizaine de minutes plus tard, il vit sa mère passer dans le couloir et entrer à moitié dans sa chambre, une corbeille de linge pleine sous le bras. « Tiens Sean, fais-moi plaisir et range ça dans ton armoire et le reste dans celle de ton frère. » Sean se redressa et acquiesça silencieusement. Il récupéra la pile de vêtements que sa mère lui avait laissés sur une chaise avant de partir ranger ses propres affaires ainsi que celles de son mari. Il commença à récupérer les jeans et les t-shirts et à les séparer en deux piles différentes jusqu’à ce qu’il tombe sur quelque chose d’assez inattendu.

    « M’m… » Commença-t-il mais il s’arrêta aussitôt, sans trop savoir pourquoi. Il déplia la robe que sa mère avait accidentellement posée avec les affaires de ses fils et la regarda pendant quelques secondes. Il laissa ses doigts caresser doucement le tissu et se recula de la porte doucement, les yeux encore fixés sur les couleurs chaudes et engageantes de la robe. Il fronça les sourcils peu à peu sans même s’en rendre compte, il rapprocha la robe de son corps et la plaqua contre lui, comme pour voir si elle était à sa taille. Un peu trop large peut-être, il avait un physique très frêle mais bon… « Sean ? » La voix de sa mère résonna dans le couloir une ou deux secondes avant qu’elle ne fasse elle-même irruption dans la pièce. Entre temps, il avait eut le temps d’écarter la robe de lui. « Ah, je me doutais que j’avais du me tromper de pile. Merci. » Déclara-t-elle en attrapant la robe et en souriant avant de sortir à nouveau, sans se rendre compte de l’embarras de son fils.

    « De rien… » Finit par déclarer Sean, trente bonnes secondes après que sa mère soit sortie. Il alla se rallonger et ferma les yeux.

    Octobre 1983.

    « Sean ? » Le jeune homme se retourna, complètement paniqué, faisant au passage virevolter les pans de la robe de sa mère qu’il portait à ce moment là. Son petit frère, Chris. Sean se figea pendant quelques secondes et passa rapidement le dos de sa main sur sa bouche pour enlever le rouge à lèvres qu’il avait également piqué à sa mère. Quand il eut enfin retrouvé un minimum de présence d’esprit, il se précipita sur la porte et la referma rapidement, histoire d’éviter que quelqu’un d’autre ne rentre. « Pourquoi est-ce que tu portes la robe de maman ? » Demanda Chris d’un ton innocent caractéristique aux enfants. Sean ravala sa salive et maudit son petit frère d’être aussi curieux. « Pourquoi tu es entré, Chris ? La porte était fermée, on ne dérange pas les gens comme ça. » « Désolé, je le ferai plus. » Sean soupira et s’accroupit devant son petit frère, effaçant les dernières traces de rouge à lèvres avec le revers de sa main.

    « C’est mieux là ? » Chris hocha timidement la tête et sourit doucement à son grand frère. Sean força un sourire sur son visage et caressa les cheveux du petit garçon. Il se demandait comment il était censé expliquer quelque chose comme ça à un petit garçon de sept ans, tout particulièrement quand lui-même ne les comprenait pas. Il avait juste… voulu essayer. Et il avait passé un peu plus de temps que prévu dans ces vêtements parce qu’il les trouvait bien et qu’il se sentait à l’aise dedans. Il se trouvait juste assez joli dans son genre habillé comme ça et il s’y était fait. Rien de plus. Après tout, chacun ses petites lubies, non ? Et qu’est-ce que ça changeait qu’il se sente bien dans une robe, c’était comme une robe de chambre, sauf qu’il la portait en pleine journée, dans sa chambre.

    Il pinça ses lèvres pendant quelques secondes et finit par se redresser, il enleva rapidement sa robe et la laissa trainer sur son lit, avant de remettre son t-shirt et son short. « Chris, tu ne dois dire à personne ce que tu as vu, d’accord ? C’est très important. » Il avait encore du mal à se convaincre que ce qu’il avait fait n’avait rien de bizarre, mais il savait que si quelqu’un d’autre l’apprenait, tout le monde allait le prendre pour une bête de foire. Encore plus que maintenant. Autant dire qu’il préférait éviter tant qu’il pouvait. Chris hocha la tête, mais semblait encore perplexe. « Pourquoi tu as pris la robe de maman ? »

    Sean se força à sourire comme s’il était amusé et se mit à nouveau à genoux devant son petit frère. « Je prépare mon costume pour le prochain Halloween. Réussi, non ? » Chris haussa les épaules et Sean le prit dans ses bras quelques secondes avant de le reposer par terre. « Tu ne diras rien alors, pas vrai ? » Chris fit mine de réfléchir pendant quelques secondes. « D’accord, mais je veux aussi préparer mon costume à moi. » Sean laissa échapper un petit rire de soulagement. « Bien sur. » Il se releva et roula en boule la robe qu’il avait laissée sur son lit et la lança dessous. Il revint vers son petit frère « Alors, cette année, pirate ? Fantôme ? Squelette ? »

    Eté 1984.

    Sean se demandait encore comment il avait atterrit ici. Il s’en voulait à présent de ne pas être plus capable de tenir tête à ses parents, surtout quand ils avaient des idées de ce genre là. Un camp de vacances/camp de sport pour le football américain. C’était ridicule. Il savait que son père voulait qu’il s’endurcisse et il avait du penser que s’il faisait du football américain, il serait tout de suite plus accepté à l’école. Ce n’était pas entièrement faux, mais il y avait juste un tout petit défaut dans ce magnifique plan : Sean était incapable de jouer. Il n’aimait pas les contacts violents, il n’aimait pas spécialement courir et il détestait le machisme des gars. Ils étaient toujours là à rigoler à des blagues idiotes et à faire des concours de bxtes. Franchement lui, ça le dégoûtait, et il se sentait encore plus complexé dans ce genre de moment. Il se sentait déjà tellement à l’écart… Il aurait aimé dire à ses parents que ça ne servait à rien d’essayer de le faire devenir qui il n’était pas, mais tout ce qu’il avait su dire c’était « pourquoi pas… ».

    Et le voilà perdu en pleine campagne américaine, entouré d’une petite vingtaine d’autres jeunes adolescents de son âge, en pleine croissance – avec tout ce que ça impliquait -, qui jouaient les brutes et passaient leurs journées à se faire des passes et à essayer de l’humilier le plus possible. Combien de fois les avait-il entendus se moquer de ses capacités sportives ? Sean avait arrêté de les compter depuis bien longtemps. Il se fichait de ne pas être doué en sport, il avait de bons résultats scolaires et ça lui suffisait, mais il se sentait à chaque fois un peu plus humilié que les garçons de son âge ne cesse de le lui répéter. Il n’avait jamais été assez puissant ni courageux pour leur tenir tête, alors il baissait les yeux et encaissait en priant pour qu’un jour, sa situation s’améliore. On lui avait souvent dit que le lycée était un temps dur pour tout le monde, mais qu’une fois à la fac, ça allait mieux.

    Sur le banc des remplaçants un soir, il regardait ses coéquipiers jouer et écraser l’équipe adverse. Il ne s’intéressait pas spécialement au match et n’attendait qu’une chose, que ce soit fini pour rentrer se coucher et terminer enfin cette abominable journée. Quand l’arbitre siffla la fin du match, toute l’équipe se réunit en hurlant de joie et Sean resta à l’écart près du banc. Son entraineur ainsi que les joueurs piliers les plus emblématiques de l’équipe s’approchèrent du banc. Le quaterback, Eric, passa son bras autour de l’épaule de Sean et l’étreignit brièvement, juste histoire de célébrer. Le coach leva les bras l’air victorieux et beugla « Allez les mecs, j’offre ma tournée ! » Des cris de joies s’élevèrent tout autour du banc et Sean se retrouva entrainé de force avec le reste de l’équipe à grand renfort de « Allez, t’as déjà pas joué, tu peux au moins nous faire le plaisir de fêter avec nous. » ironiques.

    Sean les regarda boire comme des trous pendant une bonne demi-heure en sirotant une bière. Il n’avait pas l’habitude de boire et rien que de voir l’état de ces crétins après seulement quelques verres, il avait de quoi se convaincre de s’arrêter à une seule bière. Assis sur le tabouret de bar, il restait à l’écart des autres, il se sentait vraiment mal à l’aise entouré de tout ces adolescents complètement bourrés qui hurlaient des insanités et buvaient encore, et encore. Il n’avait qu’une envie : partir. Il termina sa bière à moitié, se leva et se dirigea le plus discrètement possible vers la sortie du bar où l’équipe était venue fêter. Il en était presque sorti quand le capitaine de l’équipe, Frederic, l’accosta et l’empêcha de sortir. Rien qu’à son haleine, Sean pouvait sentir qu’il avait bu un ou deux verres de trop. Il s’accrocha à lui pour éviter de trébucher et de tomber par terre et passa un bras autour de son épaule.

    « Bah alors Sean, tu vas pas partir comme ça quand même ! » Sean détourna le visage, il ne supportait pas les gens bourrés, ils avaient tendance à devenir trop tactiles… Sans compter qu’il ne se sentait jamais en sécurité quand les types de son équipe avaient bu, ils avaient aussi tendance à se moquer encore plus de lui. « Si, je suis fatigué, je vais me coucher. » Il essaya d’échapper à l’étreinte du fameux Fred, mais celui-ci n’était visiblement pas prêt à le laisser partir. « Oh les mecs, y a Sean qui veut s’en aller là ! » Des exclamations s’élèvent du comptoir où toute l’équipe s’était rassemblée et trente secondes plus tard ils étaient tous entrain de l’attirer à l’intérieur.

    « Allez Sean fais pas ta pédale là ! » Sean n’eut pas d’autres choix que de se laisser entrainer, sauf qu’au lieu de s’arrêter à nouveau au comptoir comme les autres, 3 mecs du camp continuèrent sur leur lancée en emmenant Sean avec eux. Le gérant du bar, qui était le cousin de Frederic, les regarda l’entrainer vers la cave en bas et retourna aux autres comme si de rien n’était, proposant une tournée générale en criant avec eux. L’un des trois types poussa Sean contre un mur en pierre une fois dans la cave du bar tandis qu’un autre refermait la porte. Une fenêtre éclairait un peu la pièce et la rendait un peu moins sinistre. « Arrêtez les mecs, vous faites chier… ! » Déclara Sean en s’écartant du mur et en se dirigeant vers la sortie. « Oh, tu me parles pas comme ça ! » Hurla Frederic en lui balançant son poing dans la gueule. Sean s’écrasa par terre en se tenant la mâchoire. « Bah voilà, c’est tout de suite mieux comme ça. » Déclara le fameux Frederic avec un large sourire aux lèvres. Sean tremblait littéralement de peur et s’appuya juste sur les coudes sans oser se relever plus. Il s’écarta le plus possible d’eux jusqu’à ce que son dos touche le mur derrière lui.

    « Bon allez les mecs, tenez-le. » Sean lança un regard horrifié à Frederic et le supplia du regarder d’arrêter. Mais le jeune homme n’avait pas l’air de vouloir entendre ses prières silencieuses, même d’ici et même quasiment sans lumière, Sean pouvait voir que Frederic était complètement bourré et qu’il ne se rendait pas compte de ce qu’il faisait. Les deux autres, habitués à lui obéir et pas en franchement meilleur état que leur copain, s’exécutèrent et retinrent Sean au sol quand celui-ci essaya de se relever dans un dernier effort désespéré. Il était mort de peur et la lueur malveillante dans le regard des trois hommes autour de lui ne lui disait vraiment qui vaille. Sean poussa une légère exclamation quand Frederic s’approcha de lui en titubant à moitié et commença à défaire sa braguette. « Les gars, faites le taire. » Déclara-t-il d’un ton froid et ses deux gorilles s’exécutèrent à nouveau.

    Quand Sean ressortit de la cave, il titubait lui aussi mais ça n’avait rien à voir avec l’alcool. Il était en état de choc complet et avait du mal à marcher droit. Il se rattrapa de justesse au bar en essayant de sortir. L’endroit était quasiment désert et tout le monde était rentré au camp. Sean bouscula une ou deux personnes, s’excusa comme il pouvait d’un simple signe de tête et se retrouva enfin sur le trottoir, traumatisé et incapable de parler quasiment. L’air frais ne lui fit pas le moindre bien. Il frissonna sous le vent et se mit à marcher au hasard. Il s’enfuit en pleine nuit et prit le premier bus qu’il pu pour rentrer chez lui. Il n’était pas question qu’il reste une minute de plus ici.

    Quand il rentra, son père l’engueula pour être rentré plus tôt que prévu de son camp de vacances et avoir jeté de l’argent par les fenêtres comme ça alors qu’il se tuait au travail toute la journée et l’envoya dans sa chambre. Sean pleura des heures durant pendant tous les soirs de la semaine qui suivit et ne fut plus jamais le même.

    L'année suivante.

    Après cet été là, Sean commença l’année suivante au lycée et essaya tant bien que mal de se préparer pour ses examens. Parce que ses parents voulaient qu’ils les passent et fassent de grandes études à la fac, comme tous les parents normalement constitués. Sean, quant à lui, ne voulait plus rien. L’incident – c’était comme ça qu’il y repensait quand il s’autorisait à y repenser ou que le souvenir s’immisçait involontairement dans son esprit – qui avait eut lieu l’été passé l’avait complètement dévasté et il n’arrivait plus à trouver goût à rien. Il s’était encore plus refermé sur lui-même et n’en pouvait plus. Il passait son temps à penser à ce qui le retenait en vie, et plus il se posait la question, moins la réponse lui paraissait évidente. Finalement, après quelques mois, il ne réussit plus à trouver rien qui vaille le coup de rester en vie.

    Il passait des après-midi entiers enfermé dans sa chambre, avec sa musique à fond et essayant juste d’oublier qu’il existait un monde en dehors de cette chambre. Il lui arrivait encore de pleurer sous la douche de temps en temps, et sa seule peur, c’était que son père l’entende et l’engueule pour se comporter comme une lopette. Son père était juste et équitable, mais il était également très dur, tout particulièrement avec lui, parce que lui, contrairement à son petit frère, n’était pas athlétique et il essayait donc tout naturellement de le remettre dans le droit chemin. Sean, lui, était totalement perdu. Le fait de ne pas être doué en sport ne voulait rien dire pour lui, mais il se posait déjà assez de questions comme ça avant le fameux incident, et maintenant, en plus du mal être, il ressentait une peur et une angoisse constante qui le tiraillait jusqu’au plus profond de son être. Elles l’empêchaient de respirer correctement en toute occasion et Sean était épuisé, aussi bien physiquement que mentalement.

    Finalement, le stress des examens eut totalement raison de lui. Il arriva un moment où il ne pu juste plus résister à tout ça, il ne pouvait pas gérer tout ce qu’il ressentait et l’envie pressante qu’il ressentait de tout foutre en l’air devint alors urgente, plus vitale. Une nuit, la veille des examens blancs au lycée, il prit un sac à dos qu’il fourra de vêtements et récupéra tout l’argent qu’il lui restait. Il sortit par la fenêtre de sa chambre et descendit doucement le long du mur en s’accrochant comme il pouvait. Il finit par se laisser tomber dans l’herbe et fit le moins de bruit possible tandis qu’il trottinait hors de la maison de ses parents. Il ne jeta pas un regard en arrière avant de se mettre à courir comme un dératé dans la première direction qui le tenta.

    L’année qui suivit fut particulièrement dure pour lui. Non seulement il s’était jeté ainsi dans le vrai monde sans y avoir été assez préparé, mais en plus de ça, il n’avait pas d’argent, aucune qualification, un tempérament des plus dociles qui ne l’encourageait pas à prendre des risques, sans compter que son mal être personnel le tiraillait constamment. Une semaine après son évasion, autrement dit après une semaine à dormir sous des cartons dans la rue et à faire du stop pour s’en aller, il tenta de mettre fin à ses jours pour la première fois. Il avait trouvé une lame de rasoir dans la rue et avait essayé de se trancher les veines. Il n’avait pas été assez courageux pour aller jusqu’au bout. Il s’en voulut pendant quelques semaines de ne pas avoir le cran de mettre un terme à ce cauchemar que la vie représentait pour lui. Il n’arrivait plus à trouver une seule raison de vivre et pourtant, il était incapable de remédier efficacement au mal être qu’il ressentait.

    Il finit par trouver un job de serveur dans un restaurant miteux dans la capitale du Minnesota, état voisin du Dakota du Nord. Il ne faisait pas beaucoup plus chaud à St Paul, mais la masse de travail réussissait à l’annihiler quasiment assez pour qu’il n’ait pas le temps de penser, et ça lui faisait du bien de ne plus penser à rien. Il n’était pas de taille à affronter ses problèmes, pas maintenant. Pour le moment, tout ce sur quoi il avait à se concentrer, c’était sur l’argent qu’il devait mettre de côté pour pouvoir s’offrir de partir encore plus loin d’ici. Peut-être à New-York, il en avait toujours rêvé. Une ville gigantesque comme ça, il pourrait être qui il voulait là-bas, personne ne le ferait plus jamais chier et personne ne réussirait jamais à le retrouver. Il se demanda pendant un moment si ses parents avaient un jour cherché à le retrouver, dans ses cauchemars, il rêvait que son père était soulagé et que sa mère se rabattait comme elle pouvait sur son fils cadet, mais il n’était pas naïf au point de penser que ses parents s’en seraient remis comme ça. Il le leur souhaitait, vraiment, mais il n’osait pas y croire. Ca aurait bien été la première fois que la fortune lui souriait depuis sa naissance après tout.

    Quelques années plus tard, New-York City.

    Sean grandit, un peu comme il pouvait. Il finit par réussir à rejoindre New-York et trouva une série d’emploi tous plus minables les uns que les autres. Quelques années s’étaient écoulées depuis qu’il avait quitté son foyer et son état natal, et même si Sean avait changé à bien des égards, il restait toujours le même adolescent si peu sur de lui et complètement perturbé. Il n’arrivait pas à avancer, et maintenant qu’il avait réussi à atteindre la plus grande ville au monde et à s’y installer, aussi misérablement qu’il soit, il n’avait plus aucune excuse pour ne plus repenser au passé et essayer de régler tout ce qui l’empêchait de vivre correctement. Il avait beau essayer de se tuer à la tâche pour se forcer à ne pas y repenser, ça finit par ne plus marcher, comme si son cerveau essayait de le forcer à voir l’évidence : on ne pouvait pas échapper à son passé, et on ne pouvait certainement pas faire pour toujours comme si rien n’était jamais arrivé.

    Il avait recommencé à s’habiller en femme quelques semaines après être revenu à New-York, un soir après être rentré du boulot complètement crevé, il s’était rendu au siège associatif où il allait de temps en temps quand il arrivait en fin de mois et n’avait plus rien pour manger. Il y avait aussi des vêtements là-bas, et il en avait emprunté une. Il était revenu dans son 9m² au huitième étage sans ascenseur et l’avait juste enfilé. Il ne s’était pas spécialement senti mieux, un sentiment de honte et un flot de souvenirs annihilant quasiment entièrement le léger sentiment de plénitude qu’il ressentit en se regardant dans le miroir. Il l’enleva immédiatement et la fourra sous son lit en se traitant de tous les noms.

    Seulement voilà, le lendemain en rentrant il la remit et il mit un peu plus longtemps avant de se dégoûter lui-même. Le surlendemain il la garda quasiment deux heures et de fil en aiguille, il en arriva au point où il attendait le moment de son retour chez lui avec impatience juste pour le plaisir de pouvoir enfiler la robe rouge rapiécée qu’il avait prise. Il avait aussi fini par voler un trousseau à moitié usagé de maquillage et avait commencé par le rouge à lèvres. Il s’était d’abord senti ridicule, mais il n’avait pas réussi à enlever tout le maquillage de ses lèvres et au final, il se rendit compte que ça ne donnait pas si mal que ça. Il finit par arriver à la bonne mesure et commença à s’endormir tous les soirs en robe, avec le visage encore maquillé.

    « Sean, c’est du rouge à lèvres ? » Lui demanda son patron un jour alors que le jeune homme arrivait au boulot sans avoir tout enlevé le matin même, visiblement. Sean sursauta et se tourna vers son patron, manquant de renverser un ou deux porte-manteau au passage. « Quoi ? Non, non, bien sur que non voyons. » Il secoua la tête négativement comme si ça avait des chances de le rendre plus convaincant et finit par accrocher son manteau avec celui de ses collègues. Son patron arriva près de lui et passa un bras autour de ses épaules. Il se rapprocha et commença à parler discrètement près de son oreille, l’air amusé. « Voyons, Sean, pas la peine de mentir, pas à moi. Je suis au courant voyons. » Sean se figea littéralement sur place et sa respiration se coupa d’un coup. Il essaya de nier mais aucun son ne sortit de sa bouche. Finalement son patron s’écarta, jeta un coup d’œil du côté des vestiaires réservés aux employés et lança un clin d’œil à Sean en lui tapotant amicalement l’épaule. « Je sais pour Norah et toi ! » Sean soupira de soulagement avant même de se rendre compte que ça aurait pu paraitre suspect. « Je ne suis pas aveugle non plus, hein ! Allez, au boulot. Et essayez de rester concentrés tous les deux pendant le boulot. » Sean le regarda partir sans oser le contredire, après tout, ça l’arrangeait que son patron pense qu’il sortait avec une collègue plutôt que de devoir lui expliquer pourquoi il arrivait au boulot maquillé. Il effaça les dernières traces de son visage et retourna au boulot.

    Il démissionna la semaine suivante, après que tout le monde ait apprit à propos de Norah et lui, et que la fameuse jeune femme soit venue lui demander si ça ne lui plairait pas qu’ils sortent vraiment ensemble. Sean avait prétexté être déjà engagé avec quelqu’un et s’était empressé de fuir. Sean n’était jamais sorti avec personne, même s’il l’avait voulu, il n’en aurait pas été capable. Après le traumatisme qu’il avait subi, il refusait que qui que ce soit le touche, même quand on le frôlait dans la rue, il s’écartait et frissonnait. Autant dire qu’à New-York, il bousculait pas mal de gens dans la rue rien qu’en se rendant au boulot. Il finit en tout cas par trouver un autre boulot, mais c’est une assez longue histoire.

    Après avoir démissionné pour la énième fois, les tentatives de suicide recommencèrent de plus bel. Il se levait quasiment tous les matins et allait dans une station de métro avec la ferme intention de se jeter sous un wagon, mais à chaque fois c’était la même chose : il n’osait pas. Il avait recommencé à se tailler les veines, mais il n’allait jamais au bout non plus, il avait le vertige donc il ne pouvait pas se jeter du haut d’un building. Quant au poison ou aux armes à feu, il n’était pas assez riche pour se le permettre et il n’osait même pas se les procurer. Il vivait également dans la peur constante de mourir poignardé dans d’atroces souffrances parce qu’on l’aurait raté, aussi il ne tenta jamais non plus cette option. Au bout d’un moment, la vie lui parut de nouveau trop étouffante, il ne se sentait pas les épaules pour affronter les cruautés et les aléas que la vie placerait sur son chemin. Il ne se sentait pas assez fort pour vivre encore une seule année comme ça alors il n’osait même pas imaginer ce que soixante ans seraient.

    Il commença à refuser de sortir de chez lui et tenta de se laisser mourir de faim, mais là encore il échoua. Il finit par rester chez lui toute la journée, habillé simplement de la robe qu’il n’avait toujours pas rendue, maquillé comme il le pouvait et essayant de ne pas pleurer ou de ne pas recommencer à péter une durite et à tout casser dans son appartement minable. Un jour, il commençait vraiment à mourir de faim, quand il décida qu’il en avait assez. Il ne se sentait même plus la force de se changer et sortit en robe dans la rue. Il en était venu à un point de dépression où la pudeur était totalement optionnelle et il se fichait comme de son premier pyjama que les gens le voient. Il avait juste tellement faim… Quelqu’un finit par l’aborder dans la rue, un homme plus précisément. Il le regarda de haut en bas, comme tous les passants depuis tout à l’heure, mais un peu plus intensément, et finalement, il sourit. Il ne dit rien et entraina Sean dans la rue jusqu’à arriver à un quartier que le jeune homme ne connaissait pas du tout. Il le fit entrer dans un snack et lui offrit à manger, sans rien exiger de plus que son prénom. Sean accepta et commença à dévorer son repas.

    Une demi-heure plus tard, le jeune homme qui l’avait abordé lui expliqua qui il était et où il l’avait amené. Sean n’avait aucune idée qu’il y avait un quartier gay ici, et quand le jeune homme – Patrick – lui expliqua qu’il travaillait dans une boite de nuit du quartier, Sean eut du mal à assimiler l’information. Il ne s’était jamais posé de question sur sa sexualité, il n’avait jamais été attiré par les femmes, mais ce n’était pas ce qui le gênait le plus. Patrick lui raconta qu’il avait tout de suite vu l’état dans lequel il se trouvait après l’avoir croisé dans la rue et il avait décidé de l’aider, parce qu’il savait ce que c’était que d’en arriver à là. Sean n’osa pas poser de question et finit simplement par proposer ses services à Patrick pour qu’il l’embauche dans la fameuse boite de nuit gay où il travaillait, et c’est ainsi que Sean commença à travailler au Babylon.

    Il avait le droit de venir habillé comme il voulait, et au départ, il venait avec ses vêtements de rechange dans un sac à dos. Quand il arrivait dans le bon quartier, les rues se transformaient comme par magie et elles étaient désormais remplies de couples homosexuels, de travestis et autres parias de la société. Sean s’y sentait à l’aise, parce qu’il n’était plus seul. Il enfilait sa robe et allait travailler. Il finit par être capable de se payer une garde-robe entière, mais après plusieurs mois à travailler au bar, il se rendit compte qu’il lui manquait encore quelque chose. Il n’arrêtait pas de regarder les couples lesbiens sur la piste de danse et, même s’il n’était pas tellement attiré par les jeunes femmes, il ne pouvait pas s’empêcher de les jalouser. Que n’aurait-il pas donné pour être à leur place. Patrick du s’en rendre compte à un certain point et il lui fourra une carte de visite dans son sac à main quand Sean avait le dos tourné. Ce ne fut que le soir en rentrant chez lui qu’il l’aperçu. Un psychiatre. Sean avait toujours rejeté l’idée de se faire aider par quelqu’un, parce qu’il partait du principe que personne ne pouvait comprendre ce qu’il ressentait, et il vivait dans la peur constante que les gens à qui il se confiait se paye sa tête ou soit dégoûtés. Il ne voulait pas s’ouvrir à quelqu’un, pour la simple et bonne raison qu’il trouvait ça trop dur, c’était trop dur de dévoiler tout une partie de sa vie ainsi que de lui à un parfait inconnu et il s’y refusait. Il jeta la carte à la poubelle et alla se coucher. Seulement après une nuit blanche, il commença à y penser et il récupéra la carte, juste au cas où.

    Cabinet du Dr Bennett, 5th avenue, Manhattan, New-York City.

    Sean entra dans le cabinet du Dr Bennett, comme trois fois par semaine depuis désormais quelques mois. Sean avait arrêté de les compter. Comme à chaque fois, tandis qu’il attendait dans la salle prévue à cet effet, il repensa à la première fois qu’il avait franchi le seuil de l’immeuble. Il n’arrêtait pas de regarder autour de lui comme s’il avait peur que les gens le prennent pour un dingue à aller voir un psychologue. Les gens s’en fichaient en fait, ils avaient l’habitude, et personne ne lui avait même accordé un regard. Il était encore persuadé que si une seule personne avait attardé son regard sur lui, il aurait fait demi-tour, juste pour sauver le peu de dignité qu’il lui restait…

    Il soupira et leva les yeux vers l’horloge. La secrétaire du cabinet décrocha le téléphone et prit le rendez-vous de la personne au bout du fil avant de raccrocher. Le docteur sortit finalement de son bureau en raccompagnant un patient et fit signe à Sean d’approcher, un sourire encourageant et rassurant au visage. Sean se rendait compte à quel point il était reconnaissant au Dr Bennett, il lui devait tout, à commencer par la vie. Il se leva et le suivit dans son bureau. « Bonjour Lyra, comment allez-vous depuis la dernière fois ? » Le docteur referma la porte derrière lui.

    1999, London.

    Bien sur, je ne vais pas vous raconter tout ce dont nous avons parlé avec le Dr Bennett durant chacune de nos sessions. Tout ce je peux vous dire, c’est que je me suis ouverte entièrement à lui, je ne lui ai rien caché. C’était une véritable échappatoire pour moi ces moments. Au début, bien sur, j’étais très réticente, je m’en souviens encore. Pendant la première séance, j’ai passé la première demi-heure en silence, à croiser les bras sur ma poitrine, et je suis partie avant la fin de la séance. Mais je suis revenue quand même, parce qu’inconsciemment, même si je refusais encore de me l’admettre clairement, je voulais aller mieux et je savais qu’il fallait que je me force.

    Je lui ai tout raconté. Il sait tout sur moi. Il est probablement la personne à en savoir le plus sur moi, je suis encore persuadée qu’il me connait mieux que je ne me connais moi-même. C’est grâce à lui que je me suis trouvée. J’ai passé plus de vingt-neuf ans de ma vie à me mentir à moi-même, mais c’est dans le bureau du Dr Bennett que ma renaissance a commencé. Patrick m’a prêté énormément d’argent et grâce à l’expertise de mon psychologue, j’ai pu engager les démarches pour me faire opérée. J’ai subi une bonne dizaine d’intervention, étalées sur deux ans et demi. Je me suis faite opérée à New-York et après être restée quelques mois en observation, je suis partie vivre en Angleterre. J’y ai trouvé un emploi de serveuse. J’ai désormais des hanches, des seins, des cheveux longs – toujours blonds – et un sexe de femme.

    Je vais régulièrement voir un nouveau psychologue là-bas : le Dr Lightman, à qui, pourtant, je n’ai pas encore osé avouer mon passé. C’est hypocrite de ma part de penser qu’il pourrait m’aider sans qu’il ait toutes les cartes en main, mais je suppose que j’ai juste peur qu’il ne veuille pas m’accepter comme patient. Trois médecins anglais ont refusé avant lui après tout. La raison principale pour laquelle je ressens encore le besoin d’aller voir un psychologue, c’est parce que, même maintenant que j’ai trouvé ma véritable identité, je n’arrive pas à me libérer du poids de mon passé. J’ai 32 ans et même si j’aimerais penser que je suis née l’année dernière, je sais que ce n’est pas vrai, je sais que j’ai abandonné ma famille il y a bien longtemps et quelque part, je ne peux pas m’empêcher d’y repenser…

    J’aimerais juste pouvoir repartir du bon pied, recommencer entièrement ma vie et faire comme si je n’avais jamais vécu avant de subir toutes ces opérations. Mais je suppose qu’on ne se débarrasse jamais de son passé, même quand on le souhaite chaque seconde de sa vie.

Caractère :


    Je pense l'avoir assez décrit comme ça dans l'histoire mais je vais quand même écrire les quelques lignes demandées, question de principe Laughing

    Lyra a encore une personnalité en construction, immature sur certains points, mais surtout très incertaines. La jeune femme garde ses traumatismes enfouies au fond d'elle-même et refuse toujours de leur faire face. Elle préfère tout enfouir et faire comme si rien n'était jamais arrivé. Elle sait que même sans ce qui lui est arrivé cet été là, elle serait quand même devenue qui elle est aujourd'hui et pense, naïvement, qu'elle peut simplement l'oublier et ne plus jamais en parler.

    On pourrait penser que la jeune femme est très fragile, mais c'est en fait tout le contraire. Certes, désormais, si quelqu'un l'insulte ou se montre violent avec elle - autant sur le plan physique que morale - elle donnera l'impression de pouvoir s'écrouler rapidement, mais toutes les épreuves qu'elle a eut à affronter l'ont rendues plus exceptionnellement forte qu'autre chose. C'est également une personne assez lunatique et elle peut très bien se sentir morose d'un coup sans aucune raison apparente. Elle est donc également assez instable.

    Malgré tout ce qui lui est arrivé, Lyra est quelqu'un qui aime rire. Elle n'ira pas volontairement voir les autres mais si on prend la peine d'insister un peu auprès d'elle et qu'on arrive à devenir son amie, elle peut s'avérer quelqu'un de très précieux et d'adorable. Elle n'est pas du tout du genre impulsive et si on la cherche, elle aura plutôt tendance à tourner les talons et à aller se terrer quelque part pour qu'on la laisse en paix plutôt que de s'énerver et d'aller faire face à son agresseur.
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:42

J'aime beaucoup l'avatar de ta fiche Lyra - done 319461 plutot surprenant vu que je peux pas la voir Shocked peut etre parce qu' elle a les cheveux devant le visage xD Lyra - done 638645 Lyra - done 36643

Re hehe
J'ai peur d'avance de lire ce que tu vas faire avec ce perso xDDDDDDDD

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Without you, the ground thaws, the rain falls, the grass grows. Without you, the seeds root, the flowers bloom, the children play.The stars gleam, the poets dream, the eagles fly, without you. The earth turns, the sun burns, but I die, without you.
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:42

Magnifique ton vava :pirat: *.*
Transsexuelle ? affraid Lyra - done 319461

Re-Bienvenue hehe
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:43

    Re-bienvenue Clem bril
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:44

Grave je suis trop impatiente de voir ce que tu vas en faire XD
Re Bienvenue en tout cas Arrow
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:52

Je suis aussi impatiente de voir ce que je vais en faire figurez-vous XD
On verra bien hein Lyra - done 319461

Merci ⭐
Morgane > J'te rassure, je peux pas la voir non plus, je l'ai pris pour jouer un trans', en même temps Lyra - done 36643

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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 15:53

Henry R. Lightman a écrit:
Grave je suis trop impatiente de voir ce que tu vas en faire XD

+100000000000 XDDD J'ai hâte aussi de voir ça XDDDDDDDDDDDDD


Rebienvenuuue hehe ohmygod
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 16:15

Re-Bienvenue hehe Lyra - done 73145
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyLun 23 Mai 2011 - 16:22

Thanks vous deux fouet

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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyMar 24 Mai 2011 - 17:46

Oh my goooosh ! hehe Ca va être awesome Lyra - done 36643
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyMer 25 Mai 2011 - 2:02

J'espère bien hehe hehe
En tout cas je m'éclate déjà sur ma fiche Lyra - done 638645 !

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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyMer 1 Juin 2011 - 14:44

La suite de ton histoire est super ohmygod
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyMer 1 Juin 2011 - 14:45

Re-Bievenue hehe
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyMer 1 Juin 2011 - 17:41

Thanks Vio :pirat: J'essaye de finir ça dés que j'ai deux minutes ^^ Probablement demain si on est pas trop prises dans X-men ohmygod
Merci Mat' Razz

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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyJeu 2 Juin 2011 - 15:23

Et c'est ce qui s'appelle bâcler une fin Lyra - done 638645
Mais je commençais à saturer et j'ai encore tellement de trucs à faire que bon Laughing

Voilà donc, fiche finie Laughing Bon courage Lyra - done 319461
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyVen 3 Juin 2011 - 5:22

OMG, 13 pages Word Lyra - done 638645 Lyra - done 638645 Lyra - done 638645

En tout cas j'ai adoré Lyra - done 562808 bril bril bril !! Validée cheers
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MessageSujet: Re: Lyra - done   Lyra - done EmptyVen 3 Juin 2011 - 5:35

Laughing Thanks Laughing
J'ai battu mon record cheers

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Thanks Lyra - done 73145
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