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 Welcome Miss, or should I say Mister?

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MessageSujet: Welcome Miss, or should I say Mister?   Welcome Miss, or should I say Mister? EmptySam 18 Juin 2011 - 13:45

    10h. Le réveil d’Henry le tira de son demi-sommeil et le psychiatre se leva sans grande difficulté. Il ne se levait jamais avant 10h pour la bonne et simple raison qu’il pouvait se le permettre. La fortune de sa famille lui avait permis de s’occuper de ses études dans une relative sérénité, et l’argent qu’il gagnait aujourd’hui l’autorisait à ne travailler que lorsqu’il le souhaitait. Il fallait croire que sa bonne réputation pouvait justifier le prix exorbitant de ses consultations. L’un des bonheurs de son métier.

    Il éteignit son réveil et sursauta presque en entendant un grognement venant de l’autre côté du lit. Une grande blonde dont le maquillage avait coulé était encore allongée à ses côtés et Henry mit trente bonnes secondes à se souvenir de son prénom.

    « Bonjour Katie. » murmura-t-il.

    « Je m’appelle Katherine… » grogna-t-elle.

    « Tu en es sure ? » ricana-t-il avant de soulever les draps d’un coup, jetant un nouveau coup d’œil au corps qu’il avait découvert la veille au soir. « Peu importe. Lève-toi, habille-toi et dégage. Je dois aller bosser. »

    Son ton s’était fait décidément plus froid et la jeune femme n’osa pas protester. Elle se contenta de froncer les sourcils et feignit un air choqué avant de se lever à son tour.

    « Et ne fais pas la prude, si tu tiens à emmerder tes parents en couchant avec le premier venu, ce n’est pas mon problème. J’en ai juste profité. » Henry lui lança un sourire moqueur avant de pointer son sac à main du doigt. « Ah, et pense à emporter toutes tes merdes avec toi, j’aime bien la propreté. »

    Et sur ces dernières paroles charmantes Henry s’enferma dans la salle de bain et glissa dans la cabine de douche. Il régla la température pour faire en sorte que l’eau lui brule la peau et pris bien soin de nettoyer chaque centimètre de son corps. Il tenait à effacer tout ce qui pouvait rester de la jeune femme qu’il venait de jeter hors de chez lui.

    Une fois complètement habillé il sortit de la salle de bains et retrouva son salon complètement saccagé. Avec un haussement d’épaule il agrippa sa baguette et rangea tout en quelques sorts. Voilà pourquoi il ne couchait qu’avec des moldues, les pauvres femmes se défoulaient sur son appartement plutôt que sur lui et il pouvait tout arranger en un clin d’œil. De plus, les moldues étaient définitivement plus bêtes et plus faciles à baiser que les sorcières.

    Il fit un tour sur lui-même et transplana sans prendre le temps de déjeuner. De toute façon il ne mangeait jamais le matin. Henry atterrit directement dans son bureau et partit ouvrir la porte, se retrouvant nez à nez avec sa secrétaire. Il soupira en se pinçant le nez avant de lui demander de faire entrer son premier patient de la journée.

    Il fit apparaitre du thé et du café d’un coup de baguette juste avant qu’une jeune femme n’apparaisse dans l’encadrement de la porte. Un petit sourire vint naitre sur ses lèvres à cette vue mais il disparut aussi vite qu’il était apparut. Il reprit aussitôt une expression professionnelle avant de lui indiquer qu’elle pouvait s’asseoir. Dès que Lyra fut installée, Henry se leva et vint s’appuyer contre son bureau pour se mettre directement face à elle. Il servit une tasse de café et la lui tendit.

    « Du café Mlle Hartfield ? Ou peut-être préférez-vous Mr Hartfield ? »
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MessageSujet: Re: Welcome Miss, or should I say Mister?   Welcome Miss, or should I say Mister? EmptySam 18 Juin 2011 - 15:52


Who you are - Jessie J

    Lyra descendit les escaliers de la maison pour aller prendre son petit-déjeuner. En arrivant dans la cuisine elle s’assit à la table comme toujours et marmonna un vague « ‘jour » à l’intention de ses parents. Son petit frère, assis dans le canapé du salon, la pièce adjacente, écoutant des trucs abrutis à la radio. « Bonjour Sean. » Déclara sa mère, qui lui tournait encore le dos et qui préparait le petit déjeuner dans une poêle. Lyra releva les yeux vers sa mère mais ne nota pas qu’elle s’était trompée de prénom. La jeune femme attendit patiemment que sa mère ait terminé le repas. Quand celle-ci se retourna enfin, une assiette remplie à rabord pour elle et ses deux enfants, elle la laissa tomber par terre en hurlant. Lyra se releva brusquement en se demandant pourquoi elle commençait à hurler comme ça.

    « Mais qui êtes-vous et qu’est-ce que vous avez fait de mon fils ?! » Lyra écarquilla les yeux en voyant l’air complètement paniqué sur le visage de sa mère. « Mais voyons maman, c’est moi, c’est Lyra. » Sa mère hurla de plus bel et semblait hésiter entre attraper un couteau pour se défendre et simplement s’évanouir. Finalement, les quelques garçons qui avaient abusé d’elle – enfin à l’époque, de lui – lors du camp de vacances débarquèrent dans la cuisine et se servir dans le petit-déjeuner qui avait miraculeusement pris forme sur la table de la cuisine. « Vous inquiétez pas madame, on va régler ça. » Ce fut au tour de Lyra de hurler.

    Elle se réveilla en sueur dans son lit. Dehors, la nuit était encore noire. Elle se redressa et enleva les couvertures de sous son corps. Elle sortit de sa chambre et se promena dans son appartement pour aller chercher un verre d’eau. Son front était brûlant. Elle s’appuya sur le comptoir de sa cuisine et essaya de calmer sa respiration en se rappelant que tout ça n’était qu’un rêve. Ce n’était pas la première fois qu’elle le faisait, elle aurait du s’y habituer, et pourtant non. A chaque fois elle se réveillait en hurlant et transpirait de partout. Elle finit son verre d’eau et essaya d’aller se recoucher. Elle tenta de se rendormir, en vain. Sous le coup de cinq heures du matin, elle abandonna définitivement la bataille et sortit à nouveau de son lit.

    Elle s’assit à la table de son salon, alluma les lumières et attrapa son stylo bic. Elle récupéra les feuilles qui trainaient un peu partout sur la table et commença à écrire. Elle avait commencé à écrire cette autobiographie peu après ses opérations, quand elle était encore en convalescence. Plusieurs personnes, dont son ancien psychiatre, lui avaient conseillé d’essayer d’écrire son histoire, pour se libérer définitivement, et pourquoi pas le publier. Parce qu’elle ne devait pas être la seule personne au monde ayant une situation similaire et qu’elle devait servir d’exemple et insuffler du courage à tous les autres. Sur le coup Lyra avait refusé, parce qu’elle n’aspirait qu’à une vie tranquille, mais quand ses terreurs nocturnes l’empêchaient de dormir, elle reprenait toujours son stylo bic et écrivait, pour passer le temps, pour se calmer, pour essayer de mettre tout ça derrière elle.

    Ce n’était pas tout ce qu’elle faisait, bien sur. Elle s’était fait conseiller un psychiatre, visiblement l’un des plus doués dans la branche. Elle avait d’ailleurs rendez-vous avec lui à dix heures trente ce jour-là. Elle passa la matinée à écrire, jusqu’à en avoir des crampes à la main. Mais elle se rendait bien compte qu’une fois que l’on avait commencé, c’était affreusement dur d’arrêter tellement c’était libérateur. Finalement, elle alla s’habiller, se maquilla rapidement, attrapa son sac à main et sortit dans la rue. Elle prit l’ascenseur pour descendre puis se mit à marcher en directement de la bouche de métro la plus proche de son appartement. Elle portait aujourd’hui une petite robe bleue qui lui arrivait un peu en-dessous de genoux. Elle avait laissé ses cheveux détachés parce qu’il y avait du vent et qu’elle aimait bien le sentir les soulever et les emmêler. Elle portait des petites chaussures à talons assorties à sa robe. Elle s’assit et attendit que le métro l’amène à destination. Dans des endroits comme le métro, Lyra avait toujours la désagréable impression que les gens l’observaient discrètement et discutaient sur elle. Dés que quelqu’un riait, elle sursautait et baissait les yeux, parce qu’elle le ressentait comme une moquerie à son encontre. En réalité, elle avait l’apparence d’une vraie femme et les rires n’étaient certainement pas des moqueries à son encontre, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que c’était quand même le cas. La force de l’habitude surement.

    Elle sortit du métro et se dirigea à pied vers le cabinet du fameux praticien. Elle entra finalement dans la salle d’attente et s’assit après avoir donné son nom à la secrétaire. « Le docteur Lightman ne devrait pas tarder à vous recevoir Mlle Hartfield. » Lyra sourit gentiment à la jeune femme et attendit patiemment que le docteur arrive. De toute façon, elle était toujours en avance. Elle avait décidé de continuer à suivre une thérapie de son plein gré – même si elle était fortement conseillée après une opération de ce genre – et elle ne pouvait se l’offrir que grâce aux prêts généreux de ses amis américains. Elle travaillait en temps que serveuse dans un pub en plein cœur de Londres et les remboursait au fur et à mesure en leur envoyant des virements. « Vous pouvez entrer mademoiselle. » La secrétaire la sortit de ses pensées. Lyra se leva, récupéra son sac à main et lança un petit sourire à la jeune femme avant d’entrer dans le cabinet du docteur. Elle referma doucement derrière elle et alla s’asseoir sur une chaise disposée devant le bureau du Dr Lightman.

    Un bureau. Pas de canapé. Il n’est même pas assis sur la chaise à côté. Pensa Lyra qui en déduit immédiatement que le docteur avait des méthodes assez atypiques pour son métier. Un psychiatre qui essayait de mettre le plus de distance possible avec ses patients, ce n’était en effet pas courant, mais elle se rappela qu’elle ne devait pas juger quelqu’un aussi vite, et décida de lui donner quand même une chance. « Pa… Pardon ? » Demanda-t-elle en revanche quand le docteur la salua. Elle faillit se lever et s’en aller directement, mais elle ne le fit pas. Tout ce qu’elle se contenta de faire fut de se redresser légèrement et d’éloigner un peu son fauteuil du bureau sur lequel le docteur était à présent appuyé. Elle déglutit doucement et baissa les yeux, en se demandant ce qu’elle était censée répondre à ça. Elle s’était posée la question il y a de ça longtemps et elle avait trouvé la réponse immédiatement : Non, elle n’avait pas l’intention de révéler à son nouveau praticien sa transsexualité, parce qu’elle ne venait pas pour être jugée ni pour traiter de ça. Elle voulait qu’on la prenne pour une femme, parce que c’était ce qu’elle était, ni plus ni moins.

    Ce petit laïus interne lui redonna assez de courage pour relever la tête et fixer le docteur droit dans les yeux. Elle n’en menait, certes, pas large, mais au moins elle ne s’était pas enfuie du cabinet. « Je peux comprendre que mes longs cheveux blonds prêtent à confusion, mais Mlle ira très bien merci. » Elle croisa les jambes sur son fauteuil dans un signe d’embarras manifeste et baissa à nouveau les yeux. Elle les laissa se promener tout autour d’elle dans le cabinet. Elle avait toujours été perspicace et elle aimait bien essayer de comprendre les autres sans avoir à leur parler. Elle s’était d’ailleurs toujours sentie assez mal à l’aise chez les psychiatres, parce qu’eux aussi le faisaient. Elle aimait bien savoir tout sur les autres sans avoir à se dévoiler.

    « Vous n’allez pas me demander ce qui m’amène ici ? » Elle releva timidement les yeux vers le docteur et sentit ses lèvres se pincer malgré elle. Elle recroisa les jambes, mais avec une différente au-dessus. Elle se sentait mal à l’aise, vraiment, et c’était en partie dû au regard que le docteur lui lançait. Elle avait l’impression d’être passée aux rayons X et elle n’aimait pas ça. Elle préférait qu’on y aille à son rythme, avec son dernier thérapeute, elle avait mis des mois avant de finalement réellement se confier.

    Elle finit par mettre la main dans son sac à main et par en sortir un tube de rouges à lèvres qu'elle s'amusa à faire tourner dans sa main. C'était une façon comme une autre de déstresser et de s'occuper les mains.
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MessageSujet: Re: Welcome Miss, or should I say Mister?   Welcome Miss, or should I say Mister? EmptyDim 19 Juin 2011 - 12:13

    Henry fit de son mieux pour cacher le petit sourire qui menaçait d’étirer ses lèvres. La coïncidence était trop belle. Il se souvenait encore du jeune homme comme si c’était hier. Il venait à peine de débarquer aux Etats-Unis pour le début de ses études, et son professeur leur avait parlé d’un cas un peu particulier. Celui de Mr Hartfield, qui voulait changer de sexe. Son histoire ne l’avait pas passionné à cette époque, il s’était simplement demandé ce qui pouvait pousser quelqu’un à rejeter ce que la nature lui avait donné.

    Cependant, au fur et à mesure que ses études avançaient, Henry comprit qu’il n’aurait pas souvent l’occasion de tomber sur un sujet aussi intéressant. Le cas Hartfield était le cadeau de Noël du psychiatre, une véritable mine d’or pour ceux qui aimaient étudier les esprits tordus. Henry finit donc par s’intéresser à la transsexualité, au point de l’utiliser comme sujet de sa thèse. Et voilà qu’aujourd’hui, le jeune homme se retrouvait dans son cabinet.

    « Pa… Pardon ? »

    Henry aimait l’honnêteté, il adorait être direct, provoquer ses patients pour les obliger à se dévoiler, inconsciemment bien sur. Pousser Lyra dans ses retranchements était le meilleur moyen de la mettre mal à l’aise et de l’obliger à déraper sans le vouloir. Il retint un petit sourire moqueur en la voyant reculer légèrement son siège pour essayer d’installer un peu plus de distance entre eux. Sa voix était faible, mal assurée et le psychiatre s’en réjouissait. Il avait un avantage indiscutable sur son patient : il savait exactement ce qui l’avait amené dans son cabinet, et il jubilait de sa supériorité.

    « Je peux comprendre que mes longs cheveux blonds prêtent à confusion, mais Mlle ira très bien merci. »

    La jeune femme avait levé les yeux, affrontant son regard l’espace de quelques secondes. Mais dès qu’elle avait annoncé son sexe, son regard s’était à nouveau fait plus distant, et elle avait croisé ses jambes dans un signe de gêne trop évident pour que le Docteur ne le remarque pas.

    « Vous n’allez pas me demander ce qui m’amène ici ? »

    Maintenant Lyra se mordillait la lèvre, changeait de position dans son fauteuil, baissait le regard. Henry sentit son visage s’étirer en un sourire lorsque sa jeune patiente sortit un rouge à lèvres de son sac pour le tripoter nerveusement.

    « Je sais très bien ce qui vous amène ici Mr Hartfield. » souffla-t-il en désignant le rouge à lèvres d’un coup de tête. « C’est une très jolie couleur. Très féminine. Un souvenir d’enfance peut-être ? »

    Sa réflexion n’était sans doute pas très subtile, mais elle lui permettrait peut-être de faire réagir le jeune homme / la jeune femme. Et si ça n’était pas le cas, il pourrait toujours se réjouir d’avoir fait naître dans leurs esprits l’image d’un adolescent qui volait le rouge à lèvres de sa mère pour se maquiller en secret. Parfaitement jouissif.

    Il fit volte face et partit s’installer derrière son bureau. Henry se bascula dans son fauteuil, posa ses pieds sur son bureau et goba une poignée de cacahuètes. La bouche encore pleine il se tourna vers son patient et le pointa du doigt, le fixant directement dans les yeux :

    « Je pourrais vous citer une bonne douzaine de clichés pour expliquer votre présence, mais c’est votre point de vue qui est censé m’intéresser. Dîtes moi plutôt ce qui vous a amené jusqu’à moi. Que suis-je supposé guérir chez vous ? »
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MessageSujet: Re: Welcome Miss, or should I say Mister?   Welcome Miss, or should I say Mister? EmptyDim 19 Juin 2011 - 12:59

    La jeune femme était au comble de l’inconfort. Elle avait à présent totalement enlevé ses yeux du Docteur Lightman et parcourait la pièce du regard. Elle observa tous les tableaux, tous les bibelots posés sur les étagères, le diplôme du praticien qui était affiché fièrement sur le mur ainsi que tous les livres rangés dans la bibliothèque. En voyant l’attitude du docteur, la jeune femme se demanda s’il en avait ouvert un seul lors de ses dix dernières années. Le moins qu’elle puisse dire, c’était qu’il avait des manières et des méthodes atypiques. Et encore, elle n’avait rien vu.

    Elle fut ramenée à la réalité par la dure voix du Dr Lightman. Elle se figea quelques secondes et suivit le regard du docteur jusqu’à son rouge à lèvre. De quoi parlait-il ? Elle ne savait pas pourquoi il s’amusait à l’agresser comme ça, mais elle avait beau ne pas savoir se défendre la plupart du temps, elle n’aimait pas la façon dont il la prenait clairement pour une conne. Elle payait assez chère pour ses sessions – elle se saignait, plus précisément – et lui, qu’est-ce qu’il faisait ? Il s’amusait à essayer de l’insulter ?

    « Mlle Hartfield. » Corrigea-t-elle en sifflant quasiment entre ses dents. Elle n’aimait décidément pas du tout les méthodes du docteur et de savoir si elles étaient efficaces ou non, elle s’en fichait, elles ne lui allaient pas. Il n’obtiendrait rien d’elle s’il continuait à l’appeler monsieur. Surtout qu’elle ne voyait vraiment pas pourquoi il semblait s’acharner. Quoi ? Elle avait une moustache ? Il avait remarqué qu’elle n’avait pas énormément de hanches – elle était assez maigre donc ce n’était jamais franchement choquant. Beaucoup de femmes de son gabarit n’avaient pas plus de formes qu’elle, donc ça ne pouvait pas être ça. Mais alors, qu’est-ce que c’était ? Elle ne voulait pas lui demander, par peur d’avoir une réponse. Elle ne voulait pas qu’il lui dise pourquoi il la traitait comme ça parce que pour elle, il avait tort, elle était une femme et si ça l’amusait, c’était tant mieux pour lui. Elle, ça ne l’amusait pas.

    Lyra écarquilla très nettement les yeux quand elle vit le docteur Lightman poser les pieds sur son bureau et lui adresser la parole la bouche encore pleine de cacahuètes. Elle se sentait insultée. Alors quoi, elle n’avait pas droit au respect qu’il accordait probablement à tous ses autres patients ? Même si elle n’était pas une exception, ça n’excusait pas le manque cruel de politesse et de tenue du praticien. C’était pour ça qu’elle payait une petite fortune par séance ? La jeune femme secoua négativement la tête et baissa les yeux, parce que le spectacle du docteur se gavant de cacahuètes sous ses yeux ne la réjouissait pas spécialement. « Je ne crois pas que ce soit utile que je réponde à ces questions. J’étais venue ici en espérant trouver un professionnel capable de m’aider, mais je pense que je me suis trompée. »

    Elle releva les yeux et fit une petite grimace de dégoût en voyant le docteur continuer à manger de l’air le plus détendu du monde. Il se payait très clairement sa tête à présent n’est-ce pas ? Elle hésita à récupérer son sac à main, à se lever, et à sortir purement et simplement sans chercher à en savoir plus. Puis, elle se rappela le montant qu’elle avait inscrit sur son chèque pour obtenir cette séance et elle se ravisa. Elle rangea son tube de rouge à lèvres et se ferma aussi bien émotionnellement que physiquement. Elle n’allait pas partir, simplement parce qu’elle détestait le gâchis, mais elle n’allait pas non plus faire le moindre effort pour rendre cette séance agréable au docteur.

    Elle se redressa juste légèrement sur son siège et releva les yeux vers le docteur Lightman. « Vu le prix de la séance, je peux tout aussi bien rester ici jusqu’à la 11h30, mais Docteur, je ne sais vraiment pas à quoi vous jouez. » Elle lança un regard d’incompréhension totale au fameux thérapeute et affronta son regard quelques secondes, comme pour essayer de comprendre pourquoi il agissait comme ça. Il attendait quoi d’elle ? Qu’elle démissionne et s’en aille pour pouvoir bouffer ses cacahuètes tranquillement ? Si c’était ça, il allait être cruellement déçu. Elle n’avait aucunement l’intention de le laisser en paix, elle avait payé pour ce temps avec le docteur, et elle allait rester jusqu’à la dernière minute. En plus il pleuvait dehors, et elle n’avait pas envie de sortir.

    La jeune femme ne savait pas ce à quoi elle s’était attendue pour cette séance, mais vu les honoraires du docteur, elle s’était attendue à avoir affaire à un véritable professionnel de l’écoute. Elle se doutait bien qu’elle n’allait pas sortir guérie de cette séance, mais un minimum d’efforts aurait été tout de même agréable. Là, elle avait l’impression que son petit frère aurait tout aussi bien pu faire office de docteur. Ses lèvres se pincèrent légèrement quand elle y repensa et croisa à nouveau les jambes, sans même s’en rendre compte.

    Bien décidée à ne pas perdre entièrement cette heure de sa vie, elle finit par commencer la conversation. Ça lui donnerait au moins l’occasion de distraire un peu et d’arriver à comprendre pourquoi le docteur agissait comme il le faisait. Elle n’était pas assez arrogante pour penser arriver à le percer en une heure, mais ça l’amusait d’essayer. Et voilà qu’elle inversait les rôles, mais quand on était en face de quelqu’un comme le docteur Lightman, c’était dur de se confier, surtout sur des sujets aussi délicats que ceux qu’elle avait à aborder. « Vous êtes bien familier avec les gens que vous ne connaissez pas. C’est votre diplôme qui vous donne le droit d’être aussi irrespectueux ? » Demanda-t-elle d’un ton qui aurait pu être largement plus offensif si la jeune femme n’avait pas été d’un caractère aussi passif.

    Elle avait l’habitude d’être victime et non pas agresseur, et même si elle aimait bien essayer de lancer de petits piques aux autres, ils faisaient rarement mal. « Quand je pense que je suis venue ici parce que vous m'avez été chaudement recommandé. » Finit-elle en baissant à nouveau les yeux. Elle n’était pas de nature à aimer le conflit.
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MessageSujet: Re: Welcome Miss, or should I say Mister?   Welcome Miss, or should I say Mister? EmptyJeu 28 Juil 2011 - 15:39

    Essayer de faire enrager Mlle Hartfield était devenu un passe temps des plus agréables. Il pouvait sentir les débuts d'une rage trop peu maitrisée commencer à déformer les traits de son visage. Son regard se faisait plus fuyant encore qu'au début et il était prêt à parier qu'à ce rythme là, dans dix minutes elle commençait à avoir des tics nerveux. Il remarqua qu'elle observait son bureau mais ne fit aucune réflexion. Les patients avaient besoin de dompter leur médecin, d'en savoir plus avant de se livrer. Mais si Lyra l'avait en effet mieux connu, elle aurait vite compris que son entreprise était vaine.

    « Je ne crois pas que ce soit utile que je réponde à ces questions. J'étais venue ici en espérant trouver trouver un professionnel capable de m'aider, mais je pense que je me suis trompée. »

    Les patients avaient besoin d'avoir confiance en leur médecin, mais pour Henry, cette affirmation n'était pas toujours à prendre au pied de la lettre. Il savait faire preuve de gentillesse, et était même capable de réfréner son côté loufoque, mais il avait besoin de tester ses patients avant de leur donner une chance de les aider. Il avait besoin de savoir à qui il avait affaire, de repérer des tendances à la violence, des comportements à la limite du psychotique. Il était capable d'aider les victimes, pas les bourreaux. Sa constitution ne lui permettrait pas de se retrouver à nouveau face à quelqu'un comme son père, alors il triait ses patients avant d'essayer de les aider. Ceux qui voulaient vraiment avancer restaient... les autres n'étaient plus son problème.

    Lyra n'était pas complètement soumise, mais devant son manque de politesse, elle n'avait eu aucune réaction violente, elle s'était retranchée derrière une barrière qu'elle s'était créée. Et ce comportement, Henry ne le savait que trop bien, était bel et bien celui d'une victime.

    « Vu le prix de la séance, je peux tout aussi bien rester ici jusqu'à 11h30, mais Docteur, je ne sais vraiment pas à quoi vous jouez. »

    Le Dr Lightman enleva ses pieds du bureau et s'assit d'une manière plus convenable. Il attrapa le bol de cacahuètes et le tendit vers sa patiente.

    « Vous avez tout à fait raison. D'ailleurs c'est grâce à cette séance que j'ai pu m'acheter ces cacahuètes. Vous n'avez qu'à en prendre une poignée et considérer que je vous ai remboursé une partie de la séance. » Il posa le bol devant elle et se rassit en levant les épaules. « De toute façon, moi, je suis coincé ici jusqu'à la fin de l'heure. »

    « Vous êtes bien familier avec les gens que vous ne connaissez pas. C'est votre diplôme qui vous donne le droit d'être aussi irrespectueux ? Quand je pense que je suis venue ici parce que vous m'avez été chaudement recommandé. »

    « Comment voulez-vous apprendre à connaître les gens sans être grossier dès le départ? Les mensonges ne m'intéressent pas, ils sont peut-être utiles dans la vie de tous les jours, mais il ne vous mèneront à rien dans ce bureau. J'ai besoin de savoir ce que vous voulez pour pouvoir vous aider. C'est aussi simple que cela. »

    Henry se leva doucement et s'approcha du mur où était accroché son diplôme. Le diplôme même qu'il avait obtenu dans l'école où il avait rencontré Lyra pour la première fois. Même si le souvenir lui donna une envie de sourire, il garda un visage impassible et concentré, il savait désormais qu'il était temps d'être sérieux.

    « Ce diplôme vous indique que j'ai les compétences requises pour vous aider. Le fait que je vous ai été recommandé prouve que j'ai peut-être plus que les compétences requises. Sans vouloir me vanter, je pense que c'est le cas. » Il lui lança un sourire fier avant de venir s'appuyer contre le mur, croisant les bras contre sa poitrine. « Je ne peux pas vous aider contre votre volonté. Si vous voulez véritablement avancer, sachez que je suis – d'après l'intégralité de la communauté – le meilleur psychiatre de Londres. J'ai une méthode atypique, je n'hésiterai pas à vous attaquer directement pour essayer de vous comprendre, et ainsi de vous aider. Si vous n'êtes pas capable de le supporter, vous pouvez toujours vous rendre chez un psy plus conventionnel et perdre votre temps. »

    Henry s'approcha de la porte et l'ouvrit en grand avant de se tourner de nouveau vers sa patiente.

    « Laissez moi trois séances. Si vous décidez de ne pas poursuivre les séances passé ce délai, je vous rembourserai l'intégralité de nos sessions. Je peux me le permettre, je roule sur l'or. Je vous attends donc vendredi à 10h30, au revoir, Mlle Hartfield. »
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