ELEANOR ✗ great hopes make great disappointments

✗ nom Klinsmann. ✗ prénoms Eleanor, Lara. ✗ âge/date de naissance 25 ans, 4 Janvier 1972. ✗ maison à poudlard // ✗ groupe Moldus. ✗ profession Développeuse. ✗ statut civil Célibataire. ✗ patronus // ✗ épouvantard // ✗ baguette // ✗ sang Né moldu. ✗ particularités Moldue, atteinte d'un cancer, homosexuelle. Il vous en faut d'autres? ✗ avatar Kristen Stewart (et je vous embête). ✗ scénario Nope.



✗ Que pensez-vous de la notion de sang-pur? Pas au courant.
✗ De quel côté vous placez-vous dans cette guerre? Pas au courant.
✗ Si vous aviez pu choisir votre maison à Poudlard, laquelle auriez vous prise? Pas au courant.




Remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, Lea croisa les jambes en soupirant. Elle commença à tapoter nerveusement à l'aide de ses doigts sur son jean et vérifia l'heure sur sa montre pour la cinquième fois depuis dix minutes. Finalement, la porte s'ouvrit et la jeune femme ne put s'empêcher de se rasseoir un peu plus droit sur son siège. "Vous pourriez faire l'effort d'arriver au moins une fois à l'heure dans toute votre vie." Le jeune homme, qui portait un pantalon de costume ainsi qu'une chemise blanche dont les manches étaient retroussées, alla s'asseoir en face, un mince sourire aux lèvres. Apparemment la mauvaise humeur de sa patiente l'amusait grandement. "Je suis désolé pour le retard. On commence?" Il tenta en vain de défroisser son pantalon avant de sortir son dictaphone et de le poser sur la table basse entre leur deux fauteuils. Lea leva les yeux au ciel et se mordilla la lèvre pour retenir la réplique acerbe qui menaçait de sortir. Bin non, ça fait un quart d'heure que je t'attends mais je préfère aller me faire un café maintenant, connard. Au lieu de lancer la réplique qui lui brûlait les lèvres, elle se contenta d'un bref coup de tête en direction du jeune homme, Mr. Williams, pour l'encourager à démarrer la séance.

"Des progrès depuis la séance dernière?" Lea éclata littéralement de rire en entendant la question et laissa sa tête retomber en arrière. Elle s'assit en tailleur sur le fauteuil et enfouit ses mains dans l'espace vide que ses jambes avaient, du coup, créé. "Qu'est-ce vous entendez par progrès? Je n'ai aucun progrès à faire, si je suis ici, je vous le rappelle, c'est de force et pas de gré." Le psychologue fronça légèrement les sourcils et commença à tapoter son genou à l'aide de ses doigts. Lea leva les yeux, pour la cinquième fois depuis le début de la séance. Elle ne supportait pas quand il faisait ça, elle ne savait même pas pourquoi elle continuait à venir, peut-être qu'elle aimait lui faire perdre son temps, peut-être qu'elle n'avait rien de mieux à faire, peut-être, tout simplement, que ça lui faisait du bien de parler de temps en temps. Au fond, même si ses médecins l'obligeaient à venir, si elle avait vraiment voulu s'en aller, elle aurait toujours pu le faire. "Vous pensez vraiment que vous n'avez aucune raison valable d'être ici, pas vrai?" "Vous êtes plus perspicace que vous en avez l'air finalement." Répliqua-t-elle d'un ton sarcastique en lui lançant un regard condescendant.

Williams soupira et Lea baissa les yeux, un sourire amusé au coin des lèvres. L'agacer ne devenait pas le moins du monde lassant, même après une petite dizaine de séance. "Pourquoi est-ce que vous essayez de vous suicider?" Lea rigola à nouveau et passa sa main dans ses cheveux, les repoussant en arrière. "Qui vous dit que c'est ce que j'essaye de faire?" Elle lui lança un regard défiant avant de resserrer un peu plus ses jambes. "Et bien pour commencer vous avez été diagnostiquée d'une tumeur au cerveau il y a deux ans et vous refusez depuis tout traitement. Après je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ça me donne plutôt l'impression que vous voulez mourir." Lea secoua la tête, un air blasé au visage. "Il y a une petite différence entre vouloir se suicider et se laisser mourir, je pensais qu'en tant que psychologue vous auriez compris ce concept, mais peut-être que je vous ai surestimé." "Le résultat est le même." "On va tous mourir un jour, le plus important c'est comment et quand on y arrive. Alors pourquoi pas maintenant?" Elle haussa les épaules, son visage donnant l'impression qu'elle discutait de la pluie et du beau temps et non de la maladie mortelle dont elle était atteinte. Nouveau soupir de la part du jeune homme. "Bien, alors pourquoi est-ce que vous vous laissez mourir, si vous préférez?"

Lea grogna de frustration avant de laisser sa tête retomber complètement contre le dossier de son fauteuil. "C'est pas vrai, je vais devoir vous l'expliquer combien de fois? Je vais finir par l'écrire, le dater et le signer, c'est pas possible ça. Que ce soit fait une bonne fois pour toutes." Le docteur fixa Lea pendant quelques secondes avant de se lever et d'aller se servir une tasse de thé. Il en proposa une à sa patiente, celle-ci refusa - plus ou moins poliment d'ailleurs - et le jeune homme vint bientôt se rasseoir dans son fauteuil. "Alors?" Lea se frotta vigoureusement le visage et remit une nouvelle fois quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles. "Pour la énième fois, je n'ai pas envie de faire trois ans de chimio' tout ça pour laisser vos chirurgiens me charcuter. Je m'en fous de crever dans 5 ans ou dans 50, j'ai pas envie de passer ma vie à l'hôpital. Qu'est-ce que ça peut bien vous foutre à vous si je crève dans moins de cinq ans? Vous avez peur que ça fasse tâche sur votre CV ou quoi? Foutez-moi la paix merde, vous pourriez essayer de comprendre que j'ai pas envie de passer les prochaines années à suivre traitement sur traitement tout ça pour rien." Le traitement ne garantissait en effet rien, sans compter qu'elle avait aussi un pourcentage assez élevé de ne jamais se réveiller de son opération.

"Vous avez peur que le traitement ne marche pas?" "Vous pouvez me garantir le résultat?" Le jeune homme lâcha un léger soupir, posa ses coudes sur ses genoux et posa ensuite son front sur ses mains. "Aucune opération n'est sans risque malheureusement, mais ça ne veut pas d..." "Taisez-vous, pitié, j'ai déjà entendu ça un million de fois de la part de mes médecins. Je préfère être sûre de crever plutôt que de vivre un enfer pendant cinq ans tout ça pour avoir peut-être une chance de survivre. De toute façon je ne vois pas ce que ça a de si terrible, on va tous y passer, non?" Le jeune homme se rassit normalement dans son fauteuil et croisa les bras sur sa poitrine. Il fixa à nouveau Lea, donnant l'impression à la jeune femme d'être une véritable bête de foire. Son point de vue était donc si compliqué que ça à comprendre? "Vous êtes encore jeune." "Et alors? Tant mieux, c'est tout benef." Elle su au moment même où elle avait prononcé ça qu'elle allait le regretter. Il allait de suite retourner à sa première conclusion : elle était suicidaire, c'était la maladie qui parlait, ou une autre connerie du genre. Elle baissa les yeux et attendit que le jeune homme recommence à la bombarder de question, étonnamment, il ne fit rien. Il continua juste à la fixer silencieusement, il avait l'air d'être en pleine réflexion mais Eleanor ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un peu de mal à trouver ça crédible.

"Vous ne m'avez jamais parlé de vos parents, ni de votre famille tout court d'ailleurs." Lea fronça les sourcils et releva les yeux. Comment passer du coq à l'âne, enfin, même si elle avait envie d'abandonner le sujet précédent, elle ne tenait pas des masses à entamer celui-ci. "Qu'est-ce vous voulez que je vous dise, y a rien de particulier." Le jeune homme hocha la tête et Lea comprit tout de suite qu'il ne la croyait pas une seule seconde. Elle leva les yeux au ciel, il restait combien de temps avant la fin de la séance déjà? "Vos médecins m'ont dit qu'ils n'avaient vu aucun membre de votre famille à l'hôpital depuis deux ans que vous êtes ici." Eleanor se leva de son siège et commença à faire un peu le tour de la pièce. Elle n'aimait pas parler de sa famille, ce sujet l'avait toujours mise mal à l'aise. "Ils habitent à Berlin, ils ne peuvent pas venir." Mensonge éhonté, elle ne leur avait pas dit qu'elle était malade. "Vos parents ne sont pas inquiets?" Eleanor ne put s'empêcher de pouffer légèrement. Elle attrapa une boule à neige qui trainait sur l'une des armoires du docteur et commença à jouer avec. "Non, non." Elle continua à remuer l'objet qu'elle avait dans les mains en regardant la neige retomber doucement sur la tour Eiffel. "Comment est-ce que vous pouvez en être sûre?" Eleanor leva les yeux au ciel, un sourire amusé au coin des lèvres. Le dos tourné à psychologue, elle continuait à retourner la boule à neige. "Déjà ils ne sont pas au courant, et en plus ça fait des années qu'on ne se parle plus." Elle n'avait pas besoin de se retourner pour sentir le froncement de sourcils du docteur. Allez, pose-la ta question, je sais bien que t'attends que ça. "Qu'est-ce qui s'est passé?" Eleanor lâcha un soupir exaspéré. "M'ont foutu dehors quand je leur ai dis que j'étais gay." Elle reposa la boule à neige sur l'armoire du psychologue avant de recommencer à parcourir la pièce d'un pas léger, cherchant un nouvel objet avec lequel faire joujou.

Elle finit par attraper une batte de baseball, apparemment signée par une star américaine quelconque, et commença à faire semblant de taper dans une balle invisible. "Des frères et soeurs?" "Vous voulez pas chercher mon arbre généalogique à la bibliothèque tant que vous y êtes? Qu'est-ce que ça peut vous foutre de toute façon?" Le docteur Williams se leva et retira la batte des mains d'Eleanor. Il la reposa à sa place originelle avant de retourner s'asseoir. "Vous pouvez passer les cinq prochaines minutes à parler avec moi ou les passer à faire la gueule dans votre fauteuil, c'est comme vous préférez." Eleanor avait envie de lui dire qu'elle préférait encore faire la gueule mais la vérité, c'était qu'après dix séances, ça devenait un peu lassant de venir pour s'asseoir et passer la séance à se regarder dans le blanc des yeux avec le jeune homme. "J'ai deux grands frères, satisfait?" "Ils ne viennent pas non plus?" "'Sont pas au courant eux non plus."

"Pourquoi ça?" "J'avais pas envie qu'ils me harcèlent, j'ai déjà assez de médecins sur le dos comme ça, et oui ça vaut pour vous. Ils passeraient leur vie à veiller sur moi et je ne pourrais pas supporter leurs regards compatissants." Elle frissonna de dégoût rien que d'y penser. "J'ai pas besoin de leur pitié." Elle soupira et retourna à son tour s'asseoir dans son fauteuil. "Vous ne devriez pas avoir à gérer cette situation toute seule." Déclara d'un ton neutre le médecin avant de croiser les bras sur sa poitrine. "Je vous ai pas demandé votre avis je vous signale. Je peux y aller, c'est bon?" Elle se leva et se dirigea vers la porte avant d'attendre la réponse du docteur. De toute façon, d'accord ou pas d'accord, c'était pareil. Elle avait assez parlé d'elle pour la journée, pour toute une vie même.


Allongée sur le lit de la chambre d'hôpital qu'on lui avait indiquée, les yeux fermés et les bras croisés sous sa tête, Lea attendait. Elle entendit la porte s'ouvrir et se refermer. "Personne n'est jamais à l'heure dans cet hôpital?" Lança-t-elle sans prendre la peine d'ouvrir les yeux ou de se redresser. Elle savait très bien de qui il s'agissait, c'était Darcy. La jeune femme s'occupait de sa prise de sang bi-mensuelle depuis qu'elle avait été admise ici, après avoir déménagé de Berlin. Elle avait fait ses valises et était partie, tout simplement, en apprenant pour sa tumeur. Elle avait cherché à échapper à ses deux grands frères, étouffants tous les deux, qui la traitaient déjà assez comme une poupée de porcelaine comme ça. Darcy était depuis le début l'une des seules raisons qui rendait les visites régulières d'Eleanor à l'hôpital à peu près supportables. "Vous avez de la chance d'être aussi mignonne, sinon je vous attendrais pas tout le temps comme ça." Elle se redressa finalement, rouvrant les yeux et lança un sourire en coin à la jeune femme. Eleanor devait bien avouer qu'elle n'était pas insensible au charme de Darcy, mais c'était compréhensible. Qui aurait su résister à ces longs cheveux blonds, à ce visage enchanteur et à ce sourire à tomber par terre? Pas Eleanor, ça c'était sûr. Enfin, qu'on se comprenne, Eleanor n'avait jamais rien eu de particulier en tête. Quand elle a envie de trouver quelqu'un avec qui passer la nuit, elle ne va généralement pas chercher dans les personnes au courant pour sa maladie. Enfin, un peu de flirt c'est innocent, non? Ça n'a jamais tué personne.

Darcy lui lança un sourire amusé avant de relever la manche de son pull. "Je peux le faire toute seule." Lâcha Eleanor d'un ton un peu sec avant de retrousser sa manche toute seule. Elle lança un regard à Darcy pour s'assurer que celle-ci n'était pas vexée, après tout, elle n'avait pas envie de se mettre la jolie doctoresse à dos, après elle n'aurait jamais le courage de revenir à l'hôpital aussi souvent. "D'accord." Eleanor baissa les yeux, s'en voulant un peu tout de même de toujours s'emporter aussi facilement. Elle ne supportait pas qu'on prenne soin d'elle, elle s'en était occupée depuis toujours, encore plus quand ses parents l'avaient foutu dehors. Elle n'avait besoin de l'aide de personne, même pas pour un geste aussi anodin que relever sa manche pour sa prise de sang. Darcy prit l'aiguille et l'enfonça doucement dans l'une des veines encore utilisable de la jeune femme.

"Ça va durer encore longtemps ces conneries?" Demanda-t-elle en soupirant de lassitude. Elle en avait assez de venir constamment à l'hôpital pour prendre des prises de sang et passer des IRM tous les six mois. Les séances avec le psychologue devenaient elles aussi de plus en plus pénibles. "Ça, ça dépend entièrement de vous." Répliqua Darcy, un nouveau sourire amusé aux lèvres. "De quand je vais passer l'arme à gauche? Sympa." Répondit Eleanor en levant les yeux au ciel. Elle grimaça quand Darcy enleva la seringue de son bras pour en attraper une autre. "Non, de quand vous allez arrêter de vous obstiner à refuser votre traitement." Eleanor laissa échapper un nouveau soupir. C'était du harcèlement caractérisé à ce niveau là. "Je ne changerai pas d'avis, c'est définitif." Répliqua-t-elle d'un ton à nouveau un peu plus sec que nécessaire.

Décidée à changer le sujet au plus vite, Eleanor releva les yeux vers la jeune blonde. "Et puis si jamais j'étais chauve, j'aurais plus aucune chance avec vous." Elle lui lança un sourire malicieux. "Pas envie de prendre ce risque." Elle regarda Darcy lever les yeux au ciel et ne put s'empêcher de ricaner doucement. "Je ne sors pas avec quelqu'un dans le couloir de la mort non plus, désolée." Eleanor rit de bon coeur en entendant la répartie de la jeune femme. "Ouch, ça fait mal ça. Vous pourriez y aller molo, je vais bientôt crever je vous rappelle." Lâcha-t-elle d'un ton sarcastique avant d'ajouter : "Vous savez pas ce que vous manquez." Elle lui lança un clin d'oeil avant de descendre du lit. "Adieu." Lança-t-elle d'un ton amusé avant de sortir de la salle et de s'en aller définitivement de l'hôpital.

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