(FB)When your heart is broken - Ft Severus

FB When your heart is broken (janvier 1981)

 @Severus T. Rogue  

Il avait suffi d’un mot. D’un signe pour que l’entierté du monde d’Héra se brise d’un coup.

La journée avait plutôt bien commencée. Son père lui avait laissé les commandes de l’entreprise pour la journée. Assise dans ce grand fauteuil de cuir, la jeune femme de 21 ans à peine, se sentait puissante. À son doigt, un anneau la liant à jamais à un homme qu’elle respectait, sans l’aimer vraiment. Autour de son cou, caché sous sa chemise, un collier avec une bague de fiançailles. Une promesse faite à un amant, qu’elle avait encore embrassé tendrement il y a deux jours. Héra aimait sa vie, bien qu’elle soit emplie de mensonges et de tourments. C’était cela d’être la fille d’un grand empereur de la mode, dont le sang était plus pur que la majorité de ses employés. Elle n’avait pas choisi son époux, mais son coeur avait choisi son amant. Rowan n’en avait que faire, du moins selon elle. Lui aussi pervertissait des jeunes femmes pour son bon plaisir, quand ils ne s’unissaient pas dans le but de procréer. Il avait été clair: leur union n’était que par intérêt et quand ils auraient un héritier, ils feraient chambre à part. La jeune femme s’appliquait alors…même si il y avait autre chose.
Rowan réveillait ses plus profonds désirs de cruauté et de sang. Il lui apprenait à torturer et dans ces moments-là, elle se découvrait une nouvelle facette. Une facette qui rendait son époux différent des froides paroles qu’ils s’adressaient à table. Généralement, les pulsions meurtrières la rendaient irrésistibles à ses yeux.

Pourtant, elle avait un amant. Un amant qu’elle aimait depuis l’enfance. Fabian Prewett était le prince charmant qui la délivrerait des griffes des démons. Il lui apprenait que le sang n’était pas une fin en soit. Que le monde était grand et tellement plus différent que ce qu’on lui avait démontré dans son éducation si traditionaliste. Avec lui, elle avait découvert ce qu’était le vrai amour. Cet amour qui vous brûle et vous pousser à vous dépasser. Cet amour qui vous fait gravir des montagnes. Cet amour qui, un. Jour, elle le savait, la pousserait à défier tout ce que son père avait construit.

Consultant les dossiers, approuvant les nouveaux projets, c’est alors qu’elle travaillait un nouveau projet de robe de mariée que sa secrétaire l’interrompit pour lui donner un mot.

« Le renard est mort. Retrouve-moi au plus vite où tu sais. S.R. »

Son coeur ratta un battement. Le renard. Le nom de code qu’elle donnait à Fabian quand elle parlait de lui à certaines personnes, reflétant son patronus. S.R. les initiales d’un ami, d’un camarade de secret. Sans attendre, elle indiqua à la secrétaire de contacter sa mère pour prendre sa place, qu’elle avait une urgence.

Dix minutes plus tard, la voilà face à lui, le visage livide.

- Dis-moi que c’est un mensonge. Je t’en supplie.

Severus avait reçu la nouvelle comme un coup de poignard, et pourtant il savait que la nouvelle ne le toucherait jamais autant que la personne à qui il allait devoir l’annoncer. Des camarades Mangemorts s’étaient réjouis de la mort de Prewett, le traître à son sang, mais pour une fois Severus n’avait pas pu se réjouir avec eux. Il n’était d’ailleurs pas certain de partager l’amour du sang que la majorité de ses nouveaux ‘amis’ ressentaient. Il avait rejoint l’armée du Seigneur des Ténèbres pour la gloire qu’il imaginait recevoir par répercussion, parce qu’il espérait que son pouvoir permettrait enfin à Lily de le voir différemment. Elle le voyait différemment aujourd’hui, mais pas comme Severus l’avait espéré. Elle était mariée à cet imbécile de Potter, et il l’avait perdue pour de bon. Pourtant, elle était encore en vie, et c’était une chance que Prewett n’avait plus.

Dès qu’il le put, Severus envoya une missive rapide à la personne qui, il le savait, serait le plus touchée par la nouvelle de la mort de Fabian. Il lui donna rendez-vous chez lui, dans l’impasse du Tisseur, dans la maison que ses parents lui avaient laissée. Il détestait cet endroit plus que tout au monde, et ses souvenirs ne seraient sans doute pas égayés par la scène qui allait s’y dérouler. Il fit les cents pas dans son salon jusqu’à entendre des bruits de pas précipités dans la ruelle, et il ouvrit la porte avant même d’avoir vérifié l’identité du visiteur. Il n’avait jamais de visites, ça ne pouvait être qu’elle.

Son coeur se serra douloureusement en voyant l’expression sur son visage. Sa question était légitime, mais elle devait savoir que Severus ne lui mentirait jamais sur un tel sujet, pas quand elle connaissait une partie de son histoire, qu’elle savait ce qu’ils avaient en commun. Il attrapa les avant bras de la jeune brune et secoua lentement la tête. “Ce n’est pas un mensonge…”, souffla-t-il, espérant que sa voix serait ferme sans être dure. Il ne voulait pas lui donner de faux espoirs, il valait mieux être clair, même si sa réponse lui briserait sans doute le cœur. Rien que de voir son visage, sa douleur, il pouvait presque sentir le sien s’effondrer au fond de sa poitrine.

Severus n’avait pas eu d’ami proche depuis Lily, mais Héra était sans doute ce qui s’en rapprochait le plus. Il savait que le fait de lui annoncer la mort de Fabian ne serait pas agréable, mais il ne s’était pas attendu à ressentir lui-même autant de peine. Il était peut-être le seul Mangemort à pouvoir comprendre, à pouvoir imaginer ce qu’elle ressentait à cet instant, mais il aurait préféré rester dans l’ignorance. “J’ai entendu Dolohov en parler tout à l’heure…” Il n’avait pas dit cela pour l’énerver ou lui causer de la peine, mais pour essayer d’étouffer la moindre lueur d’espoir qui pouvait subsister chez elle. L’espoir, c’était le plus douloureux, il ne le savait que trop bien.

FB When your heart is broken

 @Severus T. Rogue  

Le corps d’Héra était tremblant quand elle s’était rendu à l’impasse du Tisseur. Ce mot devait être sans preuves. Fabian ne pouvait pas mourir. Pas maintenant. Pas quand il lui avait promis quelques semaines plus tôt de la libérer de ses prison de verre. Il avait un plan. Ils avaient des projets. Partir pour la France ou l’Italie, refaire leur vie loin des conflits.  Changer d’identité. Disparaitre en quelques sortes. Et qu’importe si Rowan se retrouvait seul, elle n’en avait que faire. Son coeur appartenait au roux depuis déjà quelques années. C’était de lui qu’elle voulait être l’épouse, la mère d’une lignée de petits sorciers sang-purs aux idées différentes de la majorité. Ils auraient étudiés à Beaux-bâtons et quand la guerre aurait été finie, ils auraient rencontrés leurs cousins. Oui, tout était calculé au millimètre près. Fabian ne pouvait pas mourir.

En sentant les mains du Snape sur ses avants bras et cette phrase qu’elle attendait, Héra sentit son coeur se briser dans sa poitrine. Elle sentit ses jambes trembler, s’appuyant à moitié sur son ami.

- Fabian..Il…Il ne peut pas…Il…

Elle était encore sous le choc. Quand le nom de Dolohov fut prononcé, la sang-pur releva le regard sur Severus. Elle connaissait la gachette facile de l’anglo-russe. Des larmes commencèrent à envahir ses yeux.

- C’est pas…c’est pas possible. Il…Il faut que tu m’emmène le voir. Il faut que je sache si c’est pas une stratégie de sa part. Si il n’a pas fait ça pour disparaitre des espions du Lord. Je…Je dois le voir!

Fabian et Gideon étaient connus pour leurs plans de disparition et leurs farces. Autant que les maraudeurs. Peut-être que le roux avait fait cela dans un but précis et elle recevrait un mot. Un mot pour lui dire de le rejoindre à Paris. Oui, cela pouvait être possible. Dolohov n’était pas si fort que ça.

- Emmène moi voir son corps Severus. Je t’en prie…Même si je dois me faire tuer après. Je…Je ne peux pas vivre sans Fabian. Tu le sais…

Severus pouvait sentir la détresse d'Héra aussi facilement que si elle avait été la sienne. La douleur qu'elle devait ressentir, il ne pouvait que trop bien l'imaginer mais, malheureusement pour lui, il ne pouvait rien faire pour la soulager. Son rôle était d'annoncer la nouvelle en privé, pour que la réaction d'Héra ne la trahisse pas, pour qu'elle ne puisse pas encore aggraver la situation. Tout ce que Severus pouvait lui offrir, c'était de souffrir en privé, de ne pas avoir à cacher sa peine devant leurs camarades, ou de ne pas se mettre en danger en l'affichant trop clairement. La jeune brune tremblait contre lui et, l'espace d'une seconde, Severus eut peur qu'elle ne tombe, mais elle resta bien sur ses jambes, même si son corps donnait l'impression qu'un simple coup de vent aurait pu le terrasser.

Il aperçut des larmes monter aux yeux de la jeune brune, et Severus sentit son coeur se serrer au fond de sa poitrine. S'il avait pu partager sa douleur, en prendre une partie pour la soulager, il l'aurait volontiers fait à cet instant. Mais il était inutile, il arrivait trop tard. La seule manière dont il pouvait l'aider était de contenir de la situation, d'éviter qu'elle ne dérape encore plus. Il secoua doucement la tête en écoutant sa demande. Il s'était douté qu'elle lui demanderait de voir le corps de Fabian, mais c'était malheureusement impossible. "Des enquêteurs du Ministère sont déjà sur place," expliqua-t-il, sa voix aussi calme qu'il pouvait la rendre. Héra était à la dérive, et si elle ne pouvait s'accrocher qu'à lui pour le moment, il serait sa terre ferme. "C'est bien trop dangereux. Les enquêteurs soupçonnent les Mangemorts, et tu te mettrais en danger en y allant."

Apeuré par l'influence grandissante du Seigneur des Ténèbres et de ses partisans, le Ministère commençait à prendre des mesures pour limiter leur montée au pouvoir. La mort de Fabian Prewett ferait surement beaucoup de bruit, et le Ministère n'allait pas laisser passer cette occasion de faire condamner les Mangemorts qui étaient, très certainement, responsables. Severus n'avait entendu personne se vanter de l'assassinat pour le moment, mais ce n'était surement qu'une question de temps. L'assassinat de Prewett aiderait sans doute son meurtrier à rentrer dans les bonnes grâces de Voldemort. Même s'il savait qu'il était impossible pour Héra d'arriver à l'endroit du meurtre de Fabian, il s'en voulait de la retenir ici. Il le faisait pour son bien, mais la brune ne le verrait sans doute pas comme ça à cet instant. "Tu dois me croire... Fabian est mort, il ne peut y avoir aucun doute."