Eliot Rhozyn « Il n’y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher. »

Insomniaque de nature, il ne dort jamais vraiment beaucoup. Mais quand il le fait c'est d'une traite, et profondément. ○ Il aime dessiner quand cela lui prend. Il a toujours un carnet et un fusain dans un tiroir de son appartement, quand les insomnies deviennent trop importantes. ○ Il aime écouter Roshan jouer du piano et du violon. ○ Penseur sans fin, il reste souvent silencieux pendant des heures, à s'imaginer des univers ou laisser libre cours à ses pensées qui deviennent parfois trop envahissantes. ○ Il est rare de le voir s'énerver véritablement. Cependant, ces instants sont intenses et terriblement effrayant. Il peut en devenir cruel. ○ Le seul qui arrive à l'animer véritablement c'est Zephyr.

Ma famille a toujours été installé en Irlande, d'aussi loin que je me souvienne. Le manoir familial aux abords de la ville reflète tout ce que mes parents ont souhaité. Richesse, aristocratie, magie noire. Ils sont la succession de l'éducation de mes grands parents, de leurs parents avant eux et nous étions extrêmement sélectifs quand au choix des familles, ne voulant le moins de né moldus ou de sang mêlés trop proche dans l'arbre.

C'est dans ce contexte pro sang purs, bien que notre famille ne le soit pas, que je suis né au cœur de l'été. Une tête blonde, au tâche de rousseur et aux yeux aussi clair que le ciel d'été, dans lequel j'ai vu le jour. Les premiers pas de ma vie se passèrent sans encombre. Je savais que mes parents étaient des sorciers et très tôt, je faisais déjà léviter des petits objets. J'étais voué à devenir l'héritier des Rhozyn.

Mon éducation se fit à coup de précepteur et de professeurs. Mes parents n'étaient jamais réellement là. Mon père travaillaient à l'ambassade irlandaise, ma mère préférait s'occuper de sa boutique de livres dans le quartier sorcier de Dublin. J'étais fier de leur montrer les progrès mais très vite, j'ai appris que leur affection n'était que passagère. Et j'ai appris à grandir seul, entouré de mes jouets dans cette chambre d'enfant, à m'inventer des mondes en observant le jardin à travers la fenêtre. Je me suis enfermé dans le dessin, un talent que je développais rapidement.

Puis mes onze ans arriva rapidement en même temps que cette lettre qui me conduisit à Poudlard. Mes parents m'avaient expliqué que c'était le cheminement naturel des choses. Il m'avait parlé des maisons, eux mêmes ayant été à Serpentard. Alors quand la répartition démarra, rapidement le mot "Serpentard" retentit quand il fut posé sur ma tête. Dans cette maison je rencontrais Roshan, de la même année que moi. Il avait un talent certain pour le dessin lui aussi et en plus savait jouer de plusieurs instruments de musique et mon âme d'artiste était comblé. Je fus la connaissance également de l'excentrique Serdaigle Zephyr qui me tapait largement sur le système mais dont l'absence se faisait rapidement ressentir quand il n'était pas présent.

Roshan et Zephyr furent ainsi les deux premiers amis que je me faisais et mes deux meilleurs amis. Ils acceptaient mon silence, mes réflexions et mon sarcasme. Même si Zephyr ne faisait pas partie de la maison des verts et argents, il en avait l'âme et très vite, il passait ses journées et ses soirées dans la salle commune souterraine. Il était un véritable serpent qui n'était juste pas dans le bon nid.

J'ai soutenu Roshan quand il a passé les sélections en troisième année pour faire partie de l'équipe de Quidditch. Je n'ai jamais compris l'engouement autour de ce sport mais cela ne m'empêchait pas d'être présent pour lui. Peut être le fait que son concurrent direct se soit malencontreusement cassé la jambe le jour des sélections a peut être aidé à ce qu'il soit prit bien que je ne doutais pas de son talent. C'était juste une mesure de précaution.

Je ne sais pas depuis quand mon cœur a décidé de créer ces petits tremblements dans ma poitrine et mes trippes quand Zephyr entre dans mon champ de vision. Peut être que le garçon trop excentrique commençait à me sortir par les trous de nez ? Et pourtant, l'idée qu'il quitte ma vie me faisait trembler d'effroi. Mais il a fallu que Zephyr me traine à cette maudite fête pour le nouvel an, organisé avec Jaymie Peterson, un Gryffondor un peu trop social et joyeux et hyperactif à mon gout. Trop de trop avec de trop était de trop pour moi. J'avais fini par rejoindre Roshan dans un coin de la pièce alors que je regardais Zephyr d'un œil noir, danser avec et traiter avec l'ennemi. C'était vraiment n'importe quoi !

La goutte d'eau fut surement quand Jaymie répondit positivement aux avances de Zephyr qui ne se privait pas de se coller au Gryffondor. C'était assez pour moi alors que je sentais une émotion nouvelle naitre dans mon estomac. Cela avait le gout de la vengeance, de l'amertume, mélangée à une pointe de colère et de déception. C'était suffisant et je préférais quitter la fête.
Le lendemain, on en discuta avec Roshan mais c'était certain que lui et Jaymie avait couché ensemble. La douleur que je ressentais me fis comprendre que je ressentais plus que de la simple amitié pour le Serdaigle qui squattait mon lit plutôt que son nid de piaf. Mais je l'avais viré. Il n'avait qu'à rejoindre la tanière de cet imbécile de rouge et or !

Zephyr avait fini par nous dire la vérité. Et se fut la première fois que je voyais aussi rouge. Je laissais ma colère s'éclater contre Zephyr. Attrapant tout ce qui me passait sous la main, oubliant complètement la présence de Roshan, j'avais insulté Zephyr d'emmerdeur, de petit con ignorant, de piaf déplumé, tout était sorti aussi rapidement que ma colère le voulait. Je n'avais pas remarqué que Roshan était parti. La seule chose que je vis s'était Zephyr m'attraper pour sceller nos lèvres ensemble. Je répondis avec la même ferveur et énergie, toujours sous l'impulsion de ce feu qui dévorait mes entrailles... Il n'y avait rien eu de plus que ces simples baisers et ce simple câlin entre nous. Comme si cela avait suffit pour calmer l'ardeur de mon feu intérieur.

J'obtins mes BUSES l'année suivante avec brio. L'année s'était résumé avec le squattage quasiment quotidien de mon lit par Zephyr au point que son absence m'empêchait littéralement de dormir. Absence qui se faisait quand cet idiot se faisait chopper par le corps professoral.

Puis la sixième année se solda par une autre dispute entre Zephyr et moi. Je ne me souviens plus de ce qu'il disait. Cela avait un rapport avec Jaymie, encore une fois mais il me jurait qu'il n'y avait rien eu entre eux cette fois ci. Mais la jalousie avait ravivé ce brasier. Parce que oui, depuis le début de l'année, j'avais bien compris que le Serdaigle excentrique avait ravi mon cœur. On s'était réellement mis ensemble cette année là.

La dernière année à Poudlard. Les ASPICS en poche, il avait suivit son père et Roshan au Ministère et s'était formé en tant que tireur d'élite de baguette à partir de l'été 1988. C'était une bonne planque en soit. Bien que père et mère ne jurait que par le retour du Lord Noir, il y avait un climat presque de tension au sein des sangs purs. Après tout, dans quelques années, Harry Potter, celui qui l'avait défait, ce gamin balafré entrerait à Poudlard.

Et puis il y avait Jaymie au Ministère aussi. Ce trou du cul était venu aussi, en même temps que le frère de Roshan, Alioth. Les deux siamois étaient tout le temps fourrés ensemble. Heureusement, mes missions étaient légèrement différentes des leurs. Après tout, j'avais le droit de tuer froidement des cibles choisies par le Ministère. C'était un métier qui me convenait bien. Méticuleux, prudent, minutieux, calme, tout ce que j'étais. C'était comme une deuxième nature. Zephyr avait fini en tant que vendeur, là où il trouvait du boulot. La stabilité n'as jamais été sa marque de fabrique et il changeait rapidement de métier, tant que ça payait.

Les années passèrent jusqu'à l'arrivée de Harry Potter à Poudlard. Des rumeurs circulaient comme quoi cela signifiait le retour du Lord. Suivant ma famille, j'étais prêt à suivre la voix des mangemorts. Après tout, qui se méfierait d'un type comme moi, aussi effacé et silencieux ? Personne ne s'en souciait, c'était parfait pour espionner. Et c'était ce que j'étais devenu quand le Lord, en 1995 était revenu d'entre les morts. Ma famille le suivit, et j'en fis de même. Mais je ne posais pas la marque. Cela n'était pas pour autant que je ne l'aidais pas, au contraire. Directement relié au Département des Mystères, j'étais à l'endroit le plus stratégique. J'en avais parlé à Zephyr qui partageait ma vie. Il m'avait suivi sans hésitation.

J'avais profité de ce climat pour tuer les parents de Roshan et Alioth avec Zephyr. Un vrai travail d'équipe et de pro ! Je m'étais appliqué à ce qu'il reste enfermé dans la maison, pendant que Zephyr s'est amusé à incendier le Manoir familial. Personne n'as su qui c'était et finalement, cela arrangeait tout le monde et surtout Roshan qui a vécu toute sa vie sous le joug de cette famille et surtout de sa cinglée de mère.


Et puis il y eu la bataille de Poudlard et l'obsession presque stupide de Voldemort pour Potter. Zephyr Roshan et moi on a fui la bataille dans la soirée et à raison, puisque le Lord fut définitivement tué. Par Merlin, plus rien n'est fiable de nos jours ! Maintenant que Saint Potter est devenu le sauveur du monde, on a fait profil bas avec Zephyr. J'ai finalement appris à apprécier Jaymie et sa clique de Bouffondor beaucoup trop hyperactif pour moi et je cohabite avec Zephyr dans un nouvel appartement plus grand depuis la guerre. Il m'arrive de le scotcher à un mur et de le laisser réfléchir quelques heures quand il est vraiment dans ces phases de «trop» mais je l'aime cet imbécile qui tient pas en place. C'est bizarre, étrange, pas facile mais je reviendrais toujours vers lui.

Jaymie a d'ailleurs décidé de quitter le Ministère pour tenter sa carrière de joueur pro. Moins, je vois sa tête de débile profondément heureux, mieux je me porte mais je vois bien que quelque chose ne va pas avec Roshan. Il va falloir que je creuse un peu plus de ce côté là. Peut être demander à Zephyr, il est doué pour parler aux gens, plus que moi en tout cas.