Ça faisait quelques jours maintenant que je sentais qu’Alexiel me cachait quelque chose. J’avais plusieurs fois tenté de lui tirer les vers du nez mais en vain. C’est qu’elle pouvait être têtue quand elle s’y mettait. J’avais l’impression qu’elle allait mieux que lors de notre trajet pour revenir à Poudlard. C’était déjà ça. Même si ça m’agaçait de ne pas savoir le pourquoi du comment, j’étais content de la voir reprendre goût à la vie pour ainsi dire. Et puis la veille au soir, ma petite rouquine c’était enfin décider à tout me raconter. Elle avait pas mal tourner autour du pot, mais elle avait fini par cracher le morceau. Ainsi, elle s’était entichée d’un de ses camarades de maison. Sur le moment, j’ai eu l’impression que mon cœur était tombé dans mes chaussures et j’avais tourné les talons sans prononcer un mot. Je savais que ma réaction lui faisait de la peine, mais je ne savais pas trop comment réagir. Pas après se qu’on avait vécu au début de l’été. Même si on avait rapidement conclu que ce n’était pas une bonne idée, ni le bon moment, j’espérais qu’elle change d’avis.

Après une nuit agitée, j’avais fini par comprendre que tant qu’elle était heureuse, c’était tout ce qui m’importait. Et puis, elle n’avait pas envie de me sortir de sa vie pour autant, alors je ne comptais pas lui faire la tête plus longtemps. Je l’avais rejoint après le petit-déjeuner pour m’excuser et lui assurer que quoi qu’il arrive, elle pourrait toujours compter sur moi, que je serais toujours là pour elle. Pourtant, je n’étais pas complètement serein par rapport à cette situation. Bon, je n’avais rien de personnel contre Seamus, c’était même un bon gars. Il avait été incroyable l’année passée et je devais bien admettre que la situation aurait été certainement plus difficile s’il n’avait pas été là. Mais je regrettais qu’il soit revenu finir sa scolarité.

La journée c’était passer plus ou moins normalement, même si j’avais eu la tête ailleurs tout du long. J’avais un peu de temps libre avant le dîner et j’avais décidé d’aller faire un petit tour dans le parc, histoire de finir de digérer la pilule que j’avais toujours pas fini d’avaler. J’étais ce qu’on appelle un charmeur, j’aimais flirter avec les filles mais je ne m’étais jamais vraiment attaché à aucune d’elle. À part Alexiel. Elle était devenue sans que je ne m’en rende compte la femme la plus importante de ma vie, bien loin devant ma mère et ma sœur aînée. Enfin, il y avait aussi Becky maintenant qui était devenue en rien de temps comme ma petite sœur. C’était encore différent ceci dit. Ali était beaucoup plus et je ne commençais à ne le réaliser que depuis peu de temps. Et pourtant les choses étaient déjà finies avant même qu’elles n’aient réellement commencé.

J’en étais là de mes pensées quand je vis le Préfet de Gryffondor entrer dans mon champ de vision. Sans même prendre la peine d’y réfléchir, je me dirigeais droit vers lui. Arriver à bonne distance, je l’interpellais :

« Hey Seamus, attends-moi. Il faut que je te parle. »

Depuis que j’avais fait ma première rentrée à Poudlard, je n’avais jamais pris la peine de lui parler. On avait échangé quelques mots de temps à autre quand j’ai rejoint l’Armée de Dumbledor pendant ma quatrième année, mais je ne pouvais franchement pas dire qu’on était pote. Bref, un de mes nombreux camarades parmi d’autres. En arrivant à sa hauteur, je réalisais à quel point nos tailles étaient différentes. Je me demandais pourquoi lui ? Qu’est-ce qu’il avait que je n’avais pas ?