Une retrouvaille du passée: pourquoi celui-ci vous rattrape toujours? [Luna]

Un après-midi bruyant au Chemin de Traverse commençait. Enfin, nous pourrions avouer que ce fut l’après-midi de foule qui continuait sur l’allée tant populaire pour les sorciers de Grande-Bretagne. Après tout, chacun des jours défilant en une année ramenait l’exacte même ambiance sur ce sinueux chemin. Parfois, certains devaient rudement songer à une idée d’agrandissement du Chemin de Traverse. Tant de sorciers et sorcières l’empruntaient toujours, au même moment de surcroît, que l’endroit devenait bondé et impraticable en moins de dix minutes maximum. Certes, personne n’oserait poser un tel geste. Ainsi, il fallait élargir la rue et, pour cela, détruire les demeures et commerces les reconstruisant plus loin. Un gros boulot et des milliers de plaintes en prime. Au final, ce serait le Magenmagot qui résulterait de la décision. Avec autant de Magenmages dont autant de points de vue différents, on ne croirait pas passer à l’acte un jour. Non, il fallait tout simplement oublier cette idée. Pensée qui justement frôlait l’esprit d’une jeune femme Magenmage actuellement. Elle se nommait Cho Chang et, dans un effort persistant pour éviter avec aise de tomber sur un pied, ses mouvements furent semblables à ceux utilisés sur un balai volant tant elle devait se contorsionner pour avancer convenablement.

Enfin, après tous ces mouvements qui faillirent sûrement lui coûter un torticolis, Cho Chang arriva à l’entrée de FlorianFortarôme. Ok, elle n’était certes pas vêtue correctement pour déguster une glace toute colorée alors que ses vêtements ne se le trouvaient nullement eux. En effet, Cho revenait du Ministère de la Magie où elle prenait la position de Magenmage. Ce fut assez intéressant sans compter que vous étiez fier de pouvoir régir les lois et gens du monde magique. Par contre, d’autres fois, ce fut éreintant. Ainsi, les Magenmages argumentaient souvent ce qui tournait parfois en une véritable cacophonie générale. Cho n’y participait pas vraiment patientant la fin de cette folie s’étant emparée de ses collègues. Donc, en fait de tenue vestimentaire, la jeune femme portait une jupe noire mi-longue et stricte terminant par des sandales alignant la même couleur. Petite, ses jambes étaient, tout de même, plutôt belles. Une blouse blanche aux manches courtes dont un décolleté, moyennement plongeant, habillait le haut du corps de Cho. Les cheveux noirs lisses et noués en chignon sévère ne le resteraient certainement guère longtemps encore. Cette jeune femme préférait la liberté et de loin. Ainsi, celle du ciel alors qu’elle prenait plaisir à survoler sur son balai. Très souvent, Cho utilisait se moyen de transport pour l’agrément qu’il transmettait à son propriétaire et non le transplanage.

Ouvrant la porte, Cho Chang se dirigea d’un pas rapide en direction du comptoir. Elle chercha sa monnaie dans le petit sac à main sur le côté droit de son corps. Petite, mesurant probablement pas plus que 5 pieds et 1 pouce, Cho paressait une petite fille de 14 ans dans toute cette foule, mais oh combien belle et nettement développée côté physique sans trop toutefois. La jeune femme eut tout son temps pour choisir la saveur désirée soit sa préférée. Cho prit une glace à la vanille et cerise. On lui servit ceci dans un petit pot tout en ajoutant une cuillère. Donnant les mornilles et gallions, elle sourie poliment pour aller se chercher une table. Après tout, la jeune femme ne souhaitait nullement manger debout et, encore moins, dehors dans toute cette foule. Au final, elle fut heureuse de trouver sa place préférée soit près de la fenêtre alors qu’on y voyait très bien l’entrée de la petite boutique. Respirant les différents arômes, Cho s’assit sur la chaise déplaçant son sac à main sur la table tout près. La cuillère dans la main droite, elle prit une bouchée de sa glace savourant agréablement le goût de celle-ci. Puis, la jeune femme porta son regard en direction de la fenêtre et plus loin encore soit son boulot, ses amies, ses collègues. Sa vie quoi. Cho n’aperçut pas encore qu’une personne connut d’elle-même s’approchait sans cesse. Plongée dans ses pensées rassurantes, sécurisantes, Cho la verrait que lorsque cette personne lui ferait signe.

Il y a des matins, comme celui-ci, où l’on se réveille avec une seule chose en tête. Enfin, je vous l’accorde, une parmi tant d’autres. Mais parfois, on est obnubilé par cette chose et on ne peut détacher notre esprit de celle-ci. Oh, cela peut être insignifiant, comme une chaussette mal mise, un gilet qu’on ne voulait pas mettre mais on n’a pas eu le choix, une chaise qu’on a oublié de ranger correctement en se disant que ce n’était pas grave, une… Vous avez suivi ? En général, une fois que l’on sait ce qui nous perturbe, il suffit d’aller régler le problème dés qu’on le peut. Mais là, rien n’est plus simple. Seulement… Lorsque l’on ne connaît pas l’origine de notre obstination, comment faire ? On veut quelque chose, on le sait. Mais sans réussir à mettre le doigt dessus pour autant. C’est sans doute ce qui est le plus dérangeant, le plus perturbant dans ces journées-là. On finit par trouver ce que l’on cherche, oh, oui. Mais à ce moment-là, on n’en a plus besoin. Logique du tonnerre, ne trouvez-vous pas ? !

- Ginny - Luna ? Je peux peut-être t’aider ?

Luna, perdue dans ses pensées à la recherche d’une chose inconnue, n’avait même pas remarqué qu’elle n’avait pas répondu à la question de Ginny. Elles ne restaient peut-être pas souvent ensemble, quoique, un peu plus qu’avant depuis le départ d’Harry, Ron et Hermione. Elles avaient repris l’Armée de Dumbledore et la Gryffondor avait sans doute l’habitude des rêveries de la Serdaigle. Bien entendu, elle ne rêvait pas tout le temps non plus, restant terre à terre pendant un certain temps, de façon à aider au mieux pendant les réunions de l’AD. Mais comment Ginny pourrait-elle aider Luna à chercher quelque chose que… Elle-même ne sait pas ce que cela pourrait être ?

- Luna - Oh, non, ça va. Je cherche seulement quelque chose… Mais je ne sais pas quoi.

Voilà toute la base de la réputation de Luna. Elle disait les choses comme elle les pensait, sans chercher à expliquer ce qui lui paraissait clair. Mais pour certaines personnes, la plupart d’ailleurs, ce qu’elle disait était on ne peut plus compliqué. Or, comment expliquer quelque chose de simple pour nous lorsque c’est compliqué pour les autres ? A moins d’expliquer en expliquant ce qui nous paraît compliqué mais qui est simple pour les autres, ainsi, tout serait plus simple pour eux et compliqué pour nous. Mais si c’est compliqué pour nous, comment peut-on être sûr de ne pas dire de bêtise en expliquant et en compliquant tout à nos yeux ? De plus, les notions de « compliqué » et « clair » varient pour tous. Quelque chose qui paraît de compliqué pour l’un, peut être très simple pour l’autre. Alors comment se faire comprendre dans ce monde où tout peut être mal compris ? Bon, d’accord. Je vous ai perdu ? Eh bien, je vous laisse lire et relire ce paragraphe jusqu’à ce que vous le compreniez ou abandonniez. Moi, je reviens à notre petite Luna.

- Ginny - Alors, tu viendras avec moi ? On ne sortirait pas qu’à deux, bien sûr, mais j’ai envie de sortir de Poudlard…

- Luna - Si tu veux. On est mercredi, alors autant sortir.

Sur ces mots, les deux amies sortirent de la Grande Salle et Luna suivit Ginny. Elles montèrent jusqu’à la Salle Commune de Gryffondor, la Serdaigle attendant dehors, et Ginny ressortit une dizaine de minutes après avec trois autres personnes. Tout le monde était prêt, direction le Chemin de Traverse. Ils avaient tous envie d’acheter des bonbons, de se changer les idées en cette période difficile. Il faut avouer que la Septième Année n’est pas de tout repos, donc doublement plus de travail à fournir, deux fois moins de temps libre. Alors un mercredi, avec un temps relativement beau, peu de travail… Que demander de plus ? Luna avait pu s’avancer dans tous ses parchemins à rendre et… Elle n’avait sans doute jamais été aussi sale en une semaine qu’en un mois ! Tous les soirs, les autres élèves de Serdaigle peinaient à reconnaître « Loufoca » sous ses taches d’encre. Elle était bien obligée de se laver régulièrement à cause de cela, mise à part ses cheveux qui étaient épargnés à mesure qu’elle prévoyait les taches. Perdue dans ses pensées une fois de plus, d’ailleurs. Elle n’avait pas remarqué qu’ils étaient arrivés sur le Chemin de Traverse et Ginny, ainsi que les autres, l’attendaient près d’une boutique. Elle s’en alla pour les rejoindre puis… S’arrêta. Cette senteur. Oui, c’était cela qu’elle cherchait depuis son réveil.

- Luna - Allez-y sans moi, je dois manger une glace !

La Serdaigle entra chez Florian Fortarôme et constata que la « boutique » était moins bondée que la rue. Ils arrivaient à bouger comme ils le voulaient, ici. Par conséquent, Luna aussi. Elle s’approcha du comptoir, attendant son tour. La bleu et argent réfléchit pendant de longues minutes pour bien choisir les parfums qu’elle allait prendre, rêvant d’une glace depuis ce matin. Oui, c’était cela qu’elle cherchait depuis son réveil, elle n’avait envie que d’une chose, une bonne glace. Une fois arrivée à hauteur du « glacier », elle commanda :

- Luna - Bonjour, j’aimerais une glace aux parfums de figue et miel, de tarte citron meringuée et… Oh, du chocolat aux noisettes.

Inutile de vous dire que Luna eut droit à de gros yeux. Mais elle s’en fichait, elle avait l’habitude de ce genre de réaction et, de toute manière, pourquoi ne pas essayer tous les mélanges possibles et inimaginables ? C’est vrai, on ne vit qu’une fois ! Une fois tous les parfums réunis, la Serdaigle repéra une table libre et y put y reconnaître une ancienne membre de l’Armée de Dumbledore : Cho Chang. Si elle se souvenait bien, Cho était sortie avec Harry, mais cela avait duré guère longtemps. Elle s’approcha de la jeune fille devenue femme à présent, vêtue d’un tailleur et, une fois près d’elle, dit :

- Luna - Bonjour Cho ! Je peux m’asseoir ? Je n’ai pas très envie de rester debout pour manger. Et… Tu es vraiment bien habillée !

[HJ : Désolée, désolée, désolée. xD J’espère que tu es toujours en vie après avoir lu tout cet amoncèlement d’idioties et de bizarreries :p]

Finalement, comme à son habitude, Cho déposa pratiquement sa cuillère, la tenant uniquement entre son pouce et son index droit. La paume gauche de la jeune femme était appuyée dans son menton et le regard tourné vers l’extérieur. Comme on vous l’avait dit précédemment, Cho Chang ne faisait nullement attention à ce qui se passait à l’extérieur soit sur le Chemin de Traverse. Une attaque de Mangemorts elle-même passerait inaperçue aux yeux en amande de la jeune femme: cette dernière ne bougerait point. Certes, si la boutique se faisait bombardée, la sorcière se tirerait d’affaire tout en amenant sa baguette magique à ses côtés. Pourtant, pour le moment, tout ceci restait superflu. Seule une foule de passants allant on ne savait où se dépêchait ou pas. Des enfants sautillaient un peu partout persuadant leurs parents d’acheter telle ou telle friandise voir même l’Éclair de Feu toujours en vogue, à la mode. Pour sa part, Cho n’en eut guère de besoin. Frustrée par ses déboires face à l’équipe de Gryffondor alors qu’encore à Poudlard, elle chevauchait dorénavant pour le plaisir. Oui, le Quidditch fut aussi un pur plaisir. Cependant, professionnellement, il ne le sera plus en ce qui concernait Cho toutefois. Elle se mettait à fond dans ce sport et finirait bien vite déprimée si perdre se réaliserait trop souvent. Probablement que Cho était une personne qui en faisait trop, têtue: oui, peut-être avait-elle quelques gouttes de Serpentard dans les veines. Qui ne possédait pas un mauvais côté après tout? Parlant des verts et argent, Cho ne les approcha guère durant sa scolarité. Comme vous vous y attendrez, ils lui faisaient peur. Bon, là n’était ni le temps ni l’endroit pour songer à des gens sans importance.

*Je me demande ce que fait Marietta en ce moment.*

Cho se rappela la fête organisée, il y avait deux semaines déjà, par son amie à laquelle, elle participa. Plusieurs anciennes Serdaigle furent de la soirée. Les boissons coulèrent à flot tout comme la nourriture. Les amies se mirent alors en pyjamas tout en se racontant toutes sortes de choses allant des histoires au quotidien de leur vie. Ah, que la nostalgie revint hanter l’esprit de la jeune femme à ces instants. Elle s’ennuyait parfois de ses années d’adolescence, de rebelle et de rire. Dans un autre sens, Cho tentait d’en oublier une autre partie. Évidemment, Marietta le lui rappela et proposa même de l’aider à se choisir un petit ami. Un léger rire se fit sur les lèvres de la jeune femme à l’instant et les clients de Florian Fortarôme devaient certainement se demander si elle se sentait bien. Déjà que Cho quitta le dernier garçon il y eut deux ans, aucun autre n’entra dans sa vie. Marietta commençait véritablement à se tenir impatiente. Elle lui montrait tous les jeunes hommes qui en valaient la peine dans la rue que ce soit Moldus ou Sorciers. Son amie était si drôle que cela rassurait, allégeait Cho. Elle rigolait tellement avec Marietta que c’était si difficile de s’en séparer le soir venu.

Pourtant, la jeune femme ne pouvait pas dire ce qui se passerait en ce qui concernait les hommes. Pour le moment, elle aimait beaucoup sa nouvelle liberté: avoir quitté le nid familial était une sensation qui lui fit grand bien. Une chose à la fois se disait justement Cho alors qu’une voix la sortie de sa rêverie. Surprise, elle mit malencontreusement le coude dans son pot de glace – commençant à fondre – et ce visage tant connu dans sa scolarité arriva jusqu’au sien. Les yeux aussi grands qu’ils pouvaient l’être Cho pensa avoir arrêté de respirer. Luna, elle, parla avec agrément comme si les deux jeunes filles se virent quittèrent seulement hier. Pourtant, cela fit deux ans déjà. Bien, il était rassurant que «Loufoca», comme les Serdaigle aimaient la nommer, ne changea pas. Belle? Oui, peut-être…Enfin, oui, mais non actuellement. Certes, selon le point de vue de la concernée. Cho n’était pas belle en ce moment néanmoins. Elle portait un tailleur serré démontrant toute la discipline dont le Ministère de la magie était capable. De plus, elle avait noué ses cheveux en un chignon tout aussi serré. En prime, son coude était tâché de glace vu que sa surprise et sa gêne dégagées furent trop grandes pour agir.

- Oui…Luna…Cela fait longtemps…Tu n’as pas changé.

Un petit sourire suivit de ce regard surpris puis intrigué, l’ex-Serdaigle observa avec ahurissement la montagne de saveurs qui devaient ce caché sous cette glace. C’était hallucinant comme Luna pouvait être étrange. Souvent, lors de sa scolarité, Cho portait un regard sur sa camarade de maison. Cette dernière était largement moins populaire qu’elle et avec raison. Parfois, Cho en avait pitié, mais n’en fit ni dit rien à la concernée ne désirant pas mettre de l’huile sur le feu. Peut-être aussi était-elle un peu timide. En fait, c’était vrai, elle n’avait réellement pas changé.

- Je suis contente de te revoir…Tu es toujours à Poudlard je crois?

Au même instant, le plus discrètement qu’elle le put, malgré que ce fut peine perdue d’où la chaleur de honte qui lui monta jusqu’aux oreilles, Cho enleva la glace de sous son coude à l’aide du tissu mit sur les tables. Déposant à nouveau et puisque Luna l’avait sortit de sa rêverie, Cho se décida à prendre une autre bouchée de sa glace à la vanille et cerise soit beaucoup moins intéressante que celle de son amie.

Cho - Oui… Luna… Cela fait longtemps… Tu n’as pas changé.

Luna - Merci, c’est gentil.

Que dire d’autre ? Oui, c’était gentil. Cho aurait pu refuser la compagnie de Luna par fatigue, ou par tristesse. Elle n’avait pas l’air dans son assiette, comme fatiguée par sa vie adulte actuellement. Tout avait beaucoup changé depuis que leurs amis avaient quitté Poudlard, le « clan d’Harry » comme aimait le penser la Serdaigle. En fait, ce n’était pas vraiment un clan, mais c’était un groupe d’amis. Un groupe d’amis qui avaient longtemps contré Ombrage, les mangemorts, le Ministère, et toutes ces forces du mal encore insoupçonnées par tant d’autres. A présent, ils étaient partis. C’était bien plus dur à Poudlard, mais vivable avec les moyens du bord. Il suffisait de rester tranquille, ou alors de ne pas se faire voir si l’on ne respectait pas le règlement – comme Ginny et Luna en somme. Mais… C’était génial ! Contrer Ombrage et ses hommes, que demander de plus ? Et puis, un détail non négligeable était la réaction qu’ils avaient tous à chaque fois. Ils tombaient sans cesse dans le panneau, ne réalisant que trop tard l’auteur de la farce. De plus en plus d’élèves aidaient les membres de l’Armée de Dumbledore restant, ce qui rendait l’enquête encore plus difficile pour Ombrage, mais bien plus facile pour les résistants. Poudlard se défendait de l’intérieur, en fin de compte.

Cho - Je suis contente de te revoir… Tu es toujours à Poudlard je crois ?

Luna - Oui. Avec Ombrage, et tous les autres… C’est très dur. Mais c’est amusant !

Une étincelle brillait dans les yeux de Luna. Se retrouver ici avec Cho, comme si rien n’avait changé, comme si Voldemort n’était pas si menaçant. Comme si tout était normal dans le Monde de la Magie. Triste ? Non, la Serdaigle ne l’était pas. En ce moment, elle était plutôt heureuse. Et puis, cette glace était délicieuse. Remarquant que Cho avait fait une tache sur son coude, elle lui tendit une serviette mouillée, peut-être que la tache partirait mieux comme cela. Dans le pire des cas, il y avait toujours le « Recurvite »… D’ailleurs, pourquoi Cho ne l’avait-elle pas déjà utilisé ? Peut-être la peur de se faire remarquer. Mais non ! C’est excitant d’être en danger, tout le temps, comme cela. Et puis, briser les règles et ne pas écouter ce qu’Ombrage ordonne, la voir devenir toute rouge. Bon, d’accord. Il y a ses horribles heures de retenues avec la plume ensorcelée, ces cicatrices bien visibles sur les mains qui montraient la résistance à la Directrice de Poudlard. Mais à force d’avoir cicatrice sur cicatrice, on ne sentait plus la douleur. Luna savait qu’elle garderait ces cicatrices à vie, sans pouvoir les effacer un jour. Il s’agissait là de blessures de guerre, et elle les portait fièrement !

Luna - Tu n’as aucune idée de ce que vous manquez à Poudlard. Ginny et moi, on en fait voir de toutes les couleurs à Ombrage et « ses hommes ». C’est amusant de la voir s’énerver. Et, regarde… Blessures de guerre ! Ca ne me fait même plus mal, maintenant. On s’y habitue.

Luna avait montré ses mains à Cho, contente de pouvoir prouver qu'ils tenaient toujours. Certes, cela montrait aussi que les méthodes d'Ombrage n'avaient pas changées, mais ce n'était guère important aux yeux de la Serdaigle. Elle n’avait pas peur d’afficher ses opinions sans se cacher, les afficher haut et fort sans craindre les représailles. Oui, elle était bien bavarde cet après-midi. Il faut dire que revoir Cho lui faisait vraiment plaisir et il fallait bien que quelqu’un mette au courant les « anciens » de ce qu’il se passait à Poudlard, non ? Que, même s’ils étaient tous partis, cela ne changeait rien pour les résistants et les partisans d’Harry Potter. Ses vrais amis s’arrangeraient toujours pour tenir à l’intérieur de Poudlard, pour assurer que la Magie Noire ne s’y incruste pas trop même si ce n’est là pas une chose aisée. En d’autres mots, un soutien continuel était situé dans l’enceinte de l’école et, de cette manière, ils pouvaient aider leurs amis sortis de Poudlard sans pour autant quitter l’école à leur tour. Que demander de plus ? J’avoue, qu’Ombrage ne soit plus à Poudlard serait un réel bonheur. Mais étant donné qu’elle y est et ne semble pas sur le point de dégager, il fallait s’en contenter, et vivre avec. Profiter de tous les bons moments. Il y en avait encore… Non ? Tous ces fous-rires, tous ces moments de complicité, toutes ces entourloupes pour faire tourner les professeurs et la Directrice en bourrique. C’était tout bonnement génial ! En effet, il y avait des choses à améliorer. Mais Luna ne s’était jamais autant amusée que maintenant, elle en profitait et montrait ce qu’elle savait faire. Peut-être même les autres élèves apprenaient-ils à l’apprécier davantage, malgré son côté bizarre.

Le visage de Luna démontrait la sérénité comme à son habitude. Non, en fait, cela fit deux grosses années que les deux copines ne s’étaient plus vues. Oui, elles ne se trouvaient pas toujours ensemble. Certes, Luna fut une personne appréciée par Cho. Cette dernière ne comprenait nullement la manière utilisée par cette dernière laissant ainsi ses problèmes au passé. En fait, on avait une nette impression que rien ne pouvait agacer, déstabilisé, rendre colérique voir même triste Luna. Cho l’observait souvent à ses heures libres alors que les deux Serdaigle se situaient dans leur Salle commune. Légèrement jalouse peut-être ou plutôt une envie. Oui, ce serait plus cette deuxième hypothèse. Cho Chang ne pouvait jamais faire fie de ses émotions. La colère, la peine…Toutes se ruaient sur notre jeune femme sans aucuns scrupules à lui faire mal. Encore aujourd’hui, la jeune sorcière se faisait du mauvais sens quant à son avenir. Pourtant, Luna arriva toute joyeuse, tranquille, remerciant même Cho pour ses salutations respectueuses. En fait, l’aînée préférait ces retrouvailles faites selon cette manière. La jeune femme serait, sans aucun doute, devenue rouge jusqu’aux oreilles voir pis si l’étudiante aurait crié sa joie de retrouver la semi asiatique. Déjà que son cœur ne savait pas réellement que dire, que faire et quoi penser. Heureusement, la glace pouvait lui donner une bonne excuse s’évitant ainsi, d’en dire trop. Sa question banale et stupide, quant à son propre point de vue, fut aussi un peu déstabilisante.

*C’est sûre, car elle a deux ans de moins que moi. J’aurais pu trouver quelque chose de mieux.*

Toutefois, pendant que la concernée regrettait ses paroles mordant légèrement dans sa glace à la cerise, Luna y répondit comme si les deux jeunes femmes ne se fut quitter qu’hier. Oui, elle était vraisemblablement une personne d’une case à part, unique. Certes, ce ne fut pas dynamique. Peut-être même rassurant que de se retrouver discutant avec une personne ne portant que rarement un regard pessimisme sur sa vie voir celle en général. Alors, Ombrage était encore la directrice de Poudlard. Pff, après tout, Cho sembla être devenue Mangenmage grâce à cet événement. Étrange comme le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Quoique arrêtons de philosopher, car Luna semblait trouver cette vie…amusante? Un regard visiblement intrigué se porta sur celui de la blonde. Cho laissa suspendre sa cuillère dans le vide. Elle voulait réfuter les dires de Luna. Non, ce n’était pas rose à Poudlard. Le Ministère de la Magie se mêlait encore de la vie scolaire des jeunes sorciers et sorcières britanniques. Ouvrant la bouche, Cho désirait déclarer qu’elle tenterait une chose au Magenmagot malgré sa faible chance d’être réalisé: ces politiciens étaient si égoïstes. Cela se retrouvait toujours le chacun pour soi ou presque durant les débats. Tant de subjectivité.

- Oui mais…

Elle prit alors machinalement la serviette mouillée que lui tendait Luna s’arrêtant pourtant de parler. Seul un petit sourire surgit d’entres ses lèvres signifiant un remerciement. Toujours sur son regard intrigué quant à la bonne santé mentale de Luna, Cho l’écouta à nouveau lui résumer sa vie active à Poudlard. Donc, «L’Armée de Dumbledore» existait encore et démontrait sa force contre Ombrage et, probablement, les professeurs selon ce qu’en disait Luna. Retenant une exclamation de surprise, Cho mit sa main – celle tenant la serviette – devant sa bouche. Blessures de guerre: mais c’était horrible. Donc, cette tyrannie continuait. La jeune femme se rappelait ne pas avoir souffert de ce traitement grâce à un événement qu’elle préférait oublier. Malheureusement, ces marques ramenèrent ces souvenirs difficiles à son esprit. Cho se sentit coupable. Elle avait entraîné Marietta dans le groupe et son seul but fut…Harry Potter. Tout cela…Bien, probablement pour oublier sa peine. En tout cas, aujourd’hui assise à cette table, ce fut de cette manière que Cho l’analysa.

Cho tenta de sourire comme le faisait son amie. Par contre, tout ce qui en sortie fut quelque chose ressemblant légèrement à une grimace. Elle s’arrêta bien vite croyant évidemment avoir l’air idiote. Soupirant, le regard en amande se baissa sur la glace. La cuillère alla chercher une autre partie du dessert pour l’amener en direction de la bouche de la jeune femme. Cela lui fit un grand bien. Cho ne savait pas vraiment que dire de ces révélations. Dans le sens que Luna semblait bien les prendre. Certes, étant Magenmage, l’ex-Serdaigle ne pouvait rester là sans rien faire. Ouvrant, refermant puis ouvrant à nouveau la bouche, elle se lança.

- Vous vous prenez tout le personnel sur dos. Cependant, ils n’ont aucun droit de faire subir cette torture à des élèves. C’est interdit par la loi…J’en suis certaine.

On remarqua visiblement le manque de confiance de Cho dans la fin de sa phrase. Elle n’était, ainsi, non certaine de ses dires. Seulement, on savait que la jeune femme chercherait la vérité et, avait dans l’idée, d’aider ces amis toujours à Poudlard. Elle en avait le pouvoir après tout. Toutefois, son cœur avait peur, son estomac se tordait à chaque pensée à faire face à tout le Magenmagot au complet voir pis au Ministre de la Magie lui-même. Parfois, Cho aimerait tant être plus forte ou plutôt…Oui, qu’un nouveau Ministre se faisait élire et commencerait une révolution dans cette bureaucratie lente et inefficace. [Hrpg: Voir Finn Marc’heg. Me sors] Ses sourcils se froncèrent un peu à sa vision d’être inutile dans tout cela. Elle devint triste même.

- Désolée. J’aimerais faire quelque chose, mais c’est si dur de faire valoir nos idées au Ministère. Ce serait vraiment bien si un nouveau Ministre instaurerait du changement non?

Un petit sourire en coin et, probablement à cause de sa timidité et nervosité, Cho s’exclama un peu. Elle cacha de suite sa bouche souriante à l’aide de la serviette humide. À l’évidence, il serait mal vu d’envoyer quelques morceaux de glace au cerise sur Luna. Le regard à nouveau sur son dessert, Cho ajouta.

- Juste une pensée…Désolée.

Cho - Vous vous prenez tout le personnel sur dos. Cependant, ils n’ont aucun droit de faire subir cette torture à des élèves. C’est interdit par la loi…J’en suis certaine.

Durant tout le récit de Luna, Cho avait semblé outrée et apeurée par ce que la Serdaigle lui racontait. Elle n’avait pas eu le temps de placer un seul mot, un seul argument pour contrer les dires de Luna tellement cette dernière avait été emballée par son récit. Elle était tout simplement contente de voir une ancienne amie, une combattante qui tient encore avec eux et les défenseurs agissant dans l’ombre. Cela faisait énormément de bien, à n’en pas douter. Mais comment se sentaient-ils, en dehors de Poudlard ? Cho venait justement de parler de lois qui existaient, une en particulier qui interdisait ce que faisaient les Carrow et Ombrage. Elle en était certaine apparemment, mais une pointe d’hésitation se faisait entendre dans le son de sa voix. Si cela décourageait Luna ? Pas du tout, que du contraire. Notre jeune rêveuse croyait en les connaissances de Cho, elle était sûre et certaine que sa camarade ne se trompait pas dans ce qu’elle avançait. Mais pourquoi cette dernière doutait de ses connaissances ? Pourquoi hésitait-elle à ce point ? Elle avait étudié et connaissait tout, il ne fallait pas douter de nos acquis sinon on ne s’en sort pas dans ce qu’est devenu le Monde actuel.

Luna - Je crois en toi. Ne doute pas de tes connaissances, sinon ils arriveront à te faire douter de ce que tu es au fond de toi.

Cela n’arrivait pas souvent à Luna, mais elle pouvait être censée parfois et dire des paroles interpellantes, comme si elle avait une autre personnalité le temps de quelques secondes, le temps de quelques paroles prononcées. Cette facette de la Serdaigle avait le don de déstabiliser les personnes avec qui elle parlait, mais ce n’était pas aussi négatif que cela… On avait ici une preuve comme quoi il arrivait à Luna d’être lucide.

Luna - Oh. Les Carrow se foutent bien des lois, ils ont Ombrage dans leur poche. Elle va les protéger, car si le Ministère apprend ses méthodes de correction et si cela arrive jusqu’aux oreilles des parents, je doute que même le Ministre ne sache calmer la crise de révolution.

Malheureusement, Luna disait sans doute vrai. Les lois ? Peu importe pour les mangemorts. Ils étaient plus forts que jamais, avaient sans doute réussi à infiltré l’école de sorcellerie la plus réputée dans le Monde Magique avec Beauxbâtons et Durmstrang, pouvaient attaquer des élèves lors de punitions injustifiées et terrifier un bon nombre de personnes sans risquer quoique ce soit. Bon, d’accord, peut-être qu’ils risquaient quelque chose… Mais Dieu, que c’était insignifiant comparé à il y a quelques années ! Alors des lois, vous pouvez comprendre qu’ils n’en avaient que faire, non ? Une arrestation ? Bah, un petit décret forcé et le tour était joué. Eh oui… Tel était devenu le Monde. D’un côté, c’était vraiment très triste. Affreusement triste. D’ailleurs, peut-être était-ce pour cela que Cho faisait une telle tête ? Peut-être que sa vie ne lui convenait pas, qu’elle se sentait inutile ou bien tout simplement, qu’elle pensait à quelque chose de triste. La pauvre. Pour éviter de déprimer comme Cho à cet instant précis, Luna… Oui. Luna imaginait, laissait vagabonder son imagination à des scénarios extravagants et fantastiques, rassurants et amusants. C’était Luna, quoi.

Cho - Désolée. J’aimerais faire quelque chose, mais c’est si dur de faire valoir nos idées au Ministère. Ce serait vraiment bien si un nouveau Ministre instaurait du changement non ?

Luna n’eut pas le temps de répondre que Cho s’exclama après avoir affiché un sourire timide. Elle cacha sa bouche grâce à la serviette que lui avait donnée la Serdaigle quelques minutes auparavant et s’excusa, elle avait eu une drôle de pensée, ce qui avait provoqué cette réaction. Mais pourquoi s’excusait-elle ? Il était tout à fait normal, pour Luna du moins, de commencer à rêver, de ne pas rester concentrée à cent pourcents si la tristesse s’empare de nôtre être tout entier. Après tout, Luna en faisait de même régulièrement et, sauf preuve du contraire, cela lui réussissait plutôt bien. Elle gardait le moral en toutes circonstances grâce à ce système. Alors non, accepter les excuses de Cho était impossible car une acceptation signifierait l’affirmation du dérapage, qui n’en est pas un, et le rejet de la propre personnalité de Luna.

Luna - Mais non ! Tu as le droit de penser à des choses étranges ou qui te font rire si ça ne va pas, c’est ce que je fais aussi, et ça me réussit plutôt bien.

Sourire en coin. Au fond, toute personne a une part de « Luna » en elle, même si elle refuse de l’admettre. Mais il ne fallait pas laisser Cho sans réponse :

Luna - Je pense que c’est une bonne idée. Mais les choses vont s’arranger.

Il ne s’agissait pas là d’une parole sans fond, vide de sens et lancée là juste pour rassurer l’Ex-Serdaigle. Luna était sûre de ce qu’elle avançait, les choses allaient s’arranger même si elles étaient plutôt catastrophiques en cet instant précis. Il suffisait de s’armer de patience et de courage, d’intelligence et de ruse. Ne pas se faire prendre était bien difficile au début, dans les premières semaines, mais on apprend vite. Alors vous voyez que les choses ne sont pas aussi mal en point qu’elles en ont l’air. Certes, le Monde s’est déjà porté mieux, mais tout allait s’arranger. Peut-être pas dans moins d’un an, mais dans moins de dix ans.

Luna - Il suffit d’imaginer que nous sommes comme des poupées. Ou des figurines, et que notre monde est entre les mains de quelqu’un de plus grand qui nous fait évoluer selon ses désirs. Si cette personne est gentille, tout ira pour le mieux pour nous. Mais si elle est méchante, comme ici, ce sera assez dur. Le « gentil » finira bien par revenir un jour ou l’autre. Il faut y croire.

Luna… On ne la changera pas. Mais c’est pour cela qu’on l’aime, n’est-ce pas ?

Douter…?

La jeune femme doutait de ses propres capacités? En effet, Cho Chang n’était certainement pas la première personne qui se lancerait au beau milieu de l’action sans aucun arrière pensé en plus. Elle se percevait, à l’évidence, plus comme une gens réfléchissant longuement à un problème, par exemple, et en discutant agréablement entre amis. Ce fut, ainsi, l’une des raisons pour lesquelles la jeune femme admirait Harry Potter. Il n’avait, en effet, jamais eut peur de prendre une décision et fonçait littéralement dans un événement quelconque pour y apporter sa propre solution. Cho aimerait tant pouvoir, obtenir cette confiance qu’elle ne possédait pas outre mesure, pour aider des gens dans le besoin. Bien au contraire, malgré ses bonnes paroles, son cœur se serra. La nervosité s’empara de ses membres. Enfin, son regard diminua de hauteur pour se reposer sur sa glace commençant largement à fondre. Heureusement, toute cette conversation sur la confiance en soi ne lui coupa pas l’appétit. Ombrage et les Carrow…? Luna semblait lui avoir redonné la force pour en connaître davantage sur le problème de Poudlard. Peut-être si elle travaillait longuement sur ce projet, car cela en était de plus en plus un au final, Cho serait plus confiante pour faire face au Magenmagot. Avec plus d’arguments à la clé, la jeune femme ne pouvait pas perdre. En tout cas, ce fut ces pensées encourageantes qui frôlaient son esprit au même moment de la discussion avec Luna.

- Heu, oui bien sûr! Suis-je bête n’est-ce pas?

Un sourire ouvrit la bouche de Cho alors que Luna changea brusquement de sujet. Elle ne parla plus du tout du problème de Poudlard, mais bien celui qui englobait la jeune femme appelée Cho Chang en ce moment même. Cette dernière rigola face à son manque de confiance et du fait qu’elle ne soit pas capable de croire en ses propres pensées voir valeurs de surcroît. Toutefois, l’ex-Serdaigle fut totalement sérieuse dans ses propos. Ce ne fut réellement pas proposé, dit, à la légère. Le problème se trouvait tout simplement encore en termes de timidité, gêne. Cho croyait sa volonté trop grosse pour ses propres capacités. Donc, un rire nerveux sortit d’entre ses lèvres. Luna ne semblait pas l’avoir remarquer.

*Cela s’arrangera…J’espère bien.*

Pendant la minute suivante, Cho ne parla pas trop occupée à savourer sa glace. En même temps, la jeune femme observait celle qui se trouvait devant son amie. C’était réellement extraordinaire et l’envie lui prit même de lui proposer y goûter. Certes la comparaison des humains aux poupées de Luna raviva le regard de l’ex-Serdaigle. Sa cuillère dans sa mains droite, Cho donna un magnifique sourire qui se termina en rire. C’était si agréable de discuter avec Luna. On avait l’impression que rien n’était difficile. L’étudiante croyait tout bonnement qu’il faudrait laisser faire et tout se remettrait dans l’ordre voir cette personne révolutionnant le monde arriverait un jour.

- Oui peut-être. Certes, je n’aimerais pas que tous mes mouvements soient dirigés par une personne. Mais bon, je vois que tu définis très bien le Ministère actuel.

Un large sourire continuait à être présent sur ce visage si agréable par cette émotion. De toute manière, il restait gentil tout le temps. Tous pouvaient être certain, qu’à première vue, Cho Chang ne pouvait pas faire de mal à quiconque. Certes, c’était totalement commettre une erreur. Parfois, par exemple durant sa sixième année à Poudlard, Cho blessa des gens: psychologiquement, cela va de soit. Puis, déterminée à souhait, elle pourrait causer aussi quelques problèmes. Seulement, on savait pertinemment que tout ceci fut inconscient et non présent dans son esprit actuellement.

- Mais bon…Tu penses qu’il suffit de ne rien faire. Je sais…Mais si je travaille dur et prépare bien mes arguments, ils m’écouteront peut-être.

Sa cuillère piquait dans sa glace ou ce qui en restait. La jeune femme porta, par à coup, un regard sur Luna pour connaître sa réaction. Sensible, la jeune Cho n’aimait pas le mal que certains pouvaient commettre pour avoir leur acquiescement. Enfin, lâchant sa cuillère, la jeune femme porta machinalement ses yeux en direction de la fenêtre, car au même instant, ses mains, elles se portèrent vers son chignon serré. Il se défit peu à peu et Cho hocha la tête deux ou trois fois pour laisser libre court à sa magnifique chevelure de jais. Elle se sentait mieux ainsi. L’élastique posé sur la table, elle ajouta.

- Je sens que je n’ai pas fait beaucoup pour vous…En tout cas…J’aimerais aider…

Une culpabilité peut-être. Cho voulait redorer son image au côté des membres de l’Armée de Dumbledore à la suite de la catastrophe qui s’ensuivit. Ce fut probablement son émotion première. Ah ces émotions…Comment pouvions-nous mettre ce truc à Off?

Cho – Heu, oui bien sûr ! Suis-je bête n’est-ce pas ?

Luna accompagna Cho lorsqu’elle commença à sourire et elle ajouta même un rire timide pour appuyer… Appuyer quoi ? Cho n’était pas bête du tout, mais sur le moment, on ne pouvait penser à tout. Ou alors, elle avait peut-être dit cela pour plaisanter. Sûrement même, pourquoi penserait-elle être bête ? Cho ne manquait que de confiance en elle et, d’une part, ce n’était pas un mal. Quelqu’un de trop confiant ne se remet jamais en question, pense avoir toujours raison et, s’il a tort, foncera dans le mur tête baissée. Sans consulter quiconque pour les grandes décisions, on risque de se planter en beauté avec beaucoup plus de chance. Ces risques sont multipliés par dix lorsque l’on est seul, lorsque l’on ne prend pas la peine de réfléchir. Alors mieux vaut-il foncer dés qu’on pense avoir raison, et risquer de se planter, ou mieux vaut-il réfléchir encore et encore pour être sûr de réussir ? Bah, tout cela est bien trop compliqué ! Pourquoi se casser la tête et faire compliqué alors que l’on peut faire simple ? Autant improviser sur le moment… Non ?

La Serdaigle avait, naturellement, regardé les yeux pétillants de curiosité et d’envie de son amie. Pourquoi ces yeux ? Eh bien, à cause de la glace qu’avait prise notre rêveuse et expérimentatrice ! Il est vrai que face une telle montagne de saveurs, il est atrocement difficile de ne pas regarder la glace avec insistance et, pour les plus gourmands – ou courageux ? –, avoir envie d’y goûter… Même une seule petite cuillère, pour se vanter après d’avoir touché à une glace si étrange, mais délicieuse. Les papilles devaient d’ailleurs se délecter, éprouver un lot de sensations plus indescriptibles les unes que les autres, la personne goûtant cela devait sans aucun doute être transporté le temps d’une cuillérée. Tant de saveurs différentes, tant de sensations différentes, tant de découvertes réunies dans une seule petite glace. Quoi ? Ce ne sont pas les sensations éprouvées par toute personne goûtant à cette glace ? Comment pouvez-vous le savoir ? Personne n’y a déjà goûté, sauf Luna ! Sinon, le glacier ne lui aurait pas fait de gros yeux comme ceux-ci.

Cho – Oui peut-être. Certes, je n’aimerais pas que tous mes mouvements soient dirigés par une personne. Mais bon, je vois que tu définis très bien le Ministère actuel.

Luna – C'est normal. Comment voudrais-tu que je le définisse autrement ?

Naturellement. Pourquoi Luna aurait-elle tenu avec ce Ministère ? Il ne faisait que martyriser les élèves, il avait envoyé Ombrage et ses hommes qui faisaient régner la terreur à Poudlard depuis un bon moment déjà. Et puis, la tête de ce Ministre ne revenait pas du tout à Luna. Elle ne savait pas pourquoi, mais sa tête lui déplaisait et il n’avait pas l’air commode. Bon, d’accord, cela ne ressemble pas du tout à la Serdaigle, mais une fois n’est pas coutume, elle n’arrivait pas à penser que ce Ministre était gentil. Peut-être était-ce parce que, par sa faute, ses amis souffraient et avaient abandonné pour la plupart ? Que, par sa faute, des élèves de première année pleuraient au lieu de se réjouir d’être à Poudlard ? Peut-être. Sûrement. Quoiqu’il en soit, s’il voulait se faire aimer par ses « sujets » et par les sorciers, il devait s’y prendre autrement. Dieu seul sait à quel point Luna ne juge pas et aime tout le monde, alors s’il réussit à se faire détester même par elle… Il a du boulot, je peux vous l’assurer !

Cho – Mais bon… Tu penses qu’il suffit de ne rien faire. Je sais… Mais si je travaille dur et prépare bien mes arguments, ils m’écouteront peut-être.

Luna – Bien sûr ! Tu en veux ?

Sans crier gare et sur le ton de la conversation, Luna avait poussé légèrement sa glace vers Cho pour lui en proposer. Elle n’allait peut-être pas tout finir en plus, alors pourquoi ne pas en proposer à l’Ex-Serdaigle ? Si cela se trouvait, elle allait aimer le mélange et en demander la prochaine fois. Non… Peut-être pas. Il n’y a que Luna pour oser une telle chose sans avoir peur du regard des autres. Mais qui sait ? Cho pouvait encore étonner, elle était jeune et n’avait sûrement pas perdu son audace. Il en fallait pour s’inscrire à l’Armée de Dumbledore, non ? Alors elle en avait. Sa trahison ? Tout le monde fait des erreurs et les répare par la suite. Ne pas pardonner, en revanche, était une erreur irréparable. Sauf si l’on pardonne par la suite. Alors oui, Luna avait tourné la page et n’en voulait pas le moins du monde à Cho. Elle avait commis ses erreurs et en avait payé le prix fort en se faisant nier par tous ses anciens amis. C’était assez, non ?

Cho – Je sens que je n’ai pas fait beaucoup pour vous… En tout cas… J’aimerais aider…

Luna – Tu n’as pas à avoir de remords. Le passé, c’est le passé.

Cho avait détaché ses cheveux, retirant son chignon tout serré. En réalité, elle avait raison en étant si peu convaincue par les paroles de Luna au début ; les cheveux lâchés lui allaient bien mieux.

Ce fut probablement son émotion première. Non, pas tout à fait. À l’évidence, son passé refit surface. Après tout, comment ne le pouvait-il pas? Cho Chang rencontrait à l’instant même l’une de ses anciennes camarade de Serdaigle voir son amie de surcroît. En tout cas, cette dernière semblait le croire malgré que ce ne fut pas réellement en l’aînée actuellement, à l’exact moment présent. Oui, peut-être il y avait quelques minutes ou même seulement depuis trois secondes, Cho verrait Luna en égale. Cette fille l’a fit même sourire face à son opinion sur le Ministère actuel. Certes, ce fut, originalement, par sa propre subjectivité qu’elle sourie. Pourtant, la blague – le point de vue de Cho à ce sujet – fut déclarée par Luna. Ayant arrêtée de manger automatiquement, la jeune femme se sentit soudainement mieux. Elle reçut quelque chose apaisant soit le rire. Une émotion qu’il ne faut, en aucun point, sous-estimer et peut nous emmener loin, très loin de notre enveloppe sociale, de ce monde dans lequel vous vous sentez coincé. Enfin, ce que ressentait assez souvent Cho Chang n’ayant pas encore trouvé sa place au Ministère. Parfois, dont maintenant, elle aimerait revoir Poudlard où la sécurité et les obligations primaient avant tout. L’ex-Serdaigle voulut tant en sortir, mais là, elle aimerait plutôt y retourner. Que ce soit seulement une journée, juste pour revivre une vie simple malgré que ce ne fut pas par ce qualificatif que l’adolescente décrivait Poudlard précédemment. Elle voulait aussi aider…Cette culpabilité fit surface laissant la colère d’il y a deux ans très loin derrière.

Cho observait la glace que Luna poussa légèrement dans sa direction. Avec sa serviette – toujours la même – la jeune femme essuya poliment la cuillère. Ses yeux restaient évidemment penchés sur l’objet. Par contre, sachez qu’elle écouta chacun des mots prononcés par Luna. De toute manière, Cho préférait agir de ses mains au lieu de rester planté là sans autre moyen qu’observer les pupilles de son interlocuteur. C’était extrêmement gênant et très impoli de surcroît. Peut-être que le respect rendait les gens timides? Peu importe, ce fut de cette manière que Cho Chang fut éduquée. De plus, elle n’habita pas ces gigantesques manoirs où logent des familles de sang-purs trop snobes à son goût. Il ne fallait, tout de même, pas mélanger respect et snobisme. Ces gens exagéraient. Tous le remarquaient – en tout cas, les Chang si – à chacun de leur sortie snobinardes. Certes, Cho ne les enverraient pas voir ailleurs, encore par la faute de ses deux traits vus plus haut. Enfin, la jeune femme hocha vivement la tête à ces paroles si bien dites provenant de Luna. Elle approchait sa cuillère de la montagne de glace tentant de ne pas piquer dans la couleur qui ne l’alléchait pas soit probablement la partie contenant la figue.

- Je sais Luna. C’est que je me rappelle se jour aujourd’hui. Peut-être grâce à toi. J’ai mal agit et pour cause, j’ai perdu leur confiance. Je me pose parfois la question avant de m’endormir ou pendant mes temps-libre, si Hermione, Ron et Harry me reparlerait aujourd’hui.

La jeune femme soupira assez fortement puis haussa les épaules sans produire un énorme geste. Tout en portant véritablement – enfin – sa cuillère vers la glace, un petit sourire ce fit sur son visage. Elle hocha légèrement, négativement de la tête. Cho ne pouvait pas croire être tombée amoureuse d’Harry Potter. Son album-photo démontrait nettement son ancienne relation avec Cédric, mais non vraiment avec l’élu. Attrapant finalement un peu de toutes les couleurs dans un courage soudain – peut-être, car elle songeait à Harry Potter, qui sait? – elle rapporta la cuillère en direction de sa bouche. Son avant-bras gauche fut posé sur le rebord de la table alors que le regard foncé, mais amusé cette fois, se braqua sur Luna.

- Je ne sais pas pourquoi je suis tombée amoureuse de lui. Tu sais...Il est réellement du passé. J’y pense parfois tout comme à Cédric. Étrangement, je pense plus à Cédric. Je me suis toujours demandé ce qu’il aurait été aujourd’hui.

Soupirant en tentant de cacher sa mélancolie soudaine, Cho mit d’un trait dans sa bouche la glace de la cuillère. Au début, le chocolat fit son œuvre, puis elle reçut l’acidité de la meringue: ce qui fut assez étrangement. La figue fut le couronnement de tout cela. Ce fruit ne se mariait pas très bien avec les deux autres aliments. Pour éviter d’avoir l’air d’une idiote, elle mit sa main gauche devant sa bouche et mâcha deux ou trois secondes jusqu’à ce que la glace soit complètement avalée.

- C’est surprenant comme les aliments peuvent donner des goûts tous plus différents lorsque mélangés ensemble.

Cho fut encore engourdie par le froid sur cause d’avoir avalé la glace très rapidement. Ainsi, elle ne parla pas totalement avec la facilité de la compréhension. Par contre, Cho fut sincère. En tout cas, elle n’avoua certes ne pas aimer ni adoré. Juste laisser Luna dans un entre-deux évitant ainsi les ennuis.

Cho – Je sais Luna. C’est que je me rappelle ce jour aujourd’hui. Peut-être grâce à toi. J’ai mal agi et pour cause, j’ai perdu leur confiance. Je me pose parfois la question avant de m’endormir ou pendant mes temps libres, si Hermione, Ron et Harry me reparleraient aujourd’hui.

Luna avait poussé sa glace vers Cho, voyant que le mélange de crème glacée intriguait son amie. Elle semblait hésiter et avait rapproché sa cuillère de la glace de la Serdaigle, après l’avoir essuyée poliment. Mais à présent, avant d’aller plus loin dans son geste, elle répondit ces paroles-ci à Luna… Paroles auxquelles la jeune femme ne savait que répondre. Si Ron, Hermione et Harry allaient lui pardonner ? Elle n’en savait vraiment rien. Cela faisait maintenant quelques mois, voire un ou deux ans, que cette histoire s’était déroulée. Ils ne l’avaient sûrement pas oublié, certes, mais de là à ne pas pardonner tout simplement, Luna en doutait beaucoup. Cho voulait se racheter de son erreur, de sa trahison. Elle était au Ministère à présent et voulait les aider du mieux qu’elle pouvait, elle avait d’ailleurs pas mal d’idées en tête. Ses idées étaient bonnes mais… Elle avait trop peur. Elle doutait de ses capacités et de l’efficacité de ce qu’elle proposait. Seulement, il ne fallait pas. Surtout pas.

Luna – Il ne faut pas que tu doutes de tes idées Cho. Ils te pardonneront, si ce n’est pas déjà le cas. Dans le cas contraire, celui où ils t’en veulent toujours, s’ils voient que tu as essayé de les aider avec un plan génial – oui, il est génial –, ils te pardonneront aussi car tu prends des risques et tu leur prouves être de leur côté.

Luna ne s’était pas incluse volontairement dans le « leur côté ». Elle aurait pu dire « notre côté » car elle est dans le même camp qu’eux, mais elle n’en voulait pas à Cho et pour cela, elle n’était pas tout à fait dans le même panier que ses amis. Elle pardonne facilement si elle est convaincue que la personne est gentille et bien intentionnée. Peut-être même irait-elle jusqu’à pardonner à un mangemort qui montre des signes de convertissement pour leur cause. Bon, d’accord, peut-être qu’elle n’irait pas jusque là. Mais tous les mangemorts sont des êtres humains, ils sont juste plus méchants et plus peureux. Oui, oui. Plus méchant et plus peureux, je vous l’assure. Ils restent auprès de Voldemort pourquoi ? Ils sont méchants avec les membres de l’Ordre du Phénix et les Aurors pourquoi ? Ils tuent des sorciers innocents pourquoi ? Parce qu’ils ont peur de mourir à leur tour, ils ne pensent pas pouvoir faire grand-chose pour se sauver et ils voient là la seule solution existante.

D’un côté, Luna comprenait cet agissement. Pour pouvoir changer les choses en étant mangemort, pour pouvoir empêcher des gens de mourir tués ou autre, il fallait faire un mouvement de groupe, ne pas bouger seul car cela ne changerait rien du tout. Un peu comme pour les végétariens, en quelques sortes. Luna adorait les animaux naturellement, elle ne voulait pas qu’ils meurent pour finir dans son assiette. Elle les préférait en vie plutôt que cuit dans une casserole ou une poêle à frire comme de vulgaires morceaux de viandes. Mais… A quoi cela sert-il s’il n’y a qu’une personne, ou une centaine sur des millions ? Luna exagérait peut-être un peu, je vous l’admets. Mais pour changer les choses et sauver les animaux, il faudrait surtout priver de viande les personnes qui en mangent trop, comme dans certains états où la population n’est presque pas végétarienne. Voire, pas du tout en fin de compte. Alors plutôt que des petits groupes de personnes arrêtant de manger de viande un peu partout dans le monde, il valait mieux agir en groupe et surtout, au niveau des gros pays. Vous voyez la similitude avec les mangemorts, j’espère ? La seule différence est leur croyance en la puissance de Voldemort. Mais ils ne se sont jamais posé de questions apparemment. Leur « Seigneur » est-il si puissant que cela, puisqu’il demande à des sous-fifres de faire tout le boulot ? Que fait-il, dans le fond, lui ?

Cho – Je ne sais pas pourquoi je suis tombée amoureuse de lui. Tu sais… Il est réellement du passé. J’y pense parfois tout comme à Cédric. Étrangement, je pense plus à Cédric. Je me suis toujours demandé ce qu’il aurait été aujourd’hui.

Luna – Je sais. Ce n’était là qu’une amourette d’adolescente, alors que Cédric… Tu n’as pas eu le temps de lui dire « Au revoir » comme tu l’as dit à Harry, même si c’était indépendant de ta volonté dans les deux cas. Je pense beaucoup à ma mère aussi, tu es loin d’être la seule à penser aux personnes mortes injustement.

Cho avait soupiré fortement à la fin de sa réplique précédente, se décidant à plonger sa cuillère dans la montagne de saveurs qui s’étalaient devant elle. Elle prit une cuillère avec toutes les couleurs sans pour autant porter le mélange à sa bouche, ayant préféré lâcher encore une réponse à Luna avant de s’attaquer à la glace qui ne lui inspirait, à vue d’œil, que très peu de confiance. Mais elle devait essayer, elle avait été jusqu’ici, pourquoi ne pas terminer ce qu’elle avait commencé ? L’Ex-Serdaigle allait le faire, Luna le savait. Elle avait seulement peur qu’une tâche naisse sur ses vêtements suite à l’attente trop longue. Quoique, cela n’allait pas prendre des heures non plus. Sans oublier le fait qu’elle ne pensait peut-être pas uniquement au contenu de sa cuillère, elle avait l’air momentanément… Ailleurs. Son soupir était empli de mélancolie, bien que son amie ait tenté de le cacher à Luna. C’est bien pour cela que la Serdaigle n’avait rien dit à ce niveau.

Mauvaise idée ! Cho mit d’un trait la bouchée de glace dans sa bouche. Elle allait avoir un horrible « mal de front » une fois la glace avalée. Mais en attendant, elle dégustait. Au début, son visage montrait qu’elle aimait bien ce qu’elle avait dans la bouche en cet instant précis. Mais… Ce n’était que temporaire. Peu à peu, ce dernier se crispa face à l’acidité de la meringue – sûrement – et elle fit une légère grimace en goutant la figue. Cho cacha ses réactions à l’aide de sa main devant sa bouche, mais elle avait réagi trop tard et les deux premières saveurs avaient déjà fait leur effet. Comme l’avait prédit Luna, il fallait aimer. Ce n’était pas sa glace préférée, loin de là, mais elle réessayait toujours avec un fruit différent, ou une sauce différente tout simplement.

Cho – C’est surprenant comme les aliments peuvent donner des goûts tous plus différents lorsque mélangés ensemble.

Luna – Oui, c’est bien pour cela que je teste tout. J’avoue, je suis parfois tombée sur des mélanges horribles à manger. Mais on y prend goût et j’adore venir ici, il y a plein de parfums différents ! Plein de mélanges à tester !

Pétillement dans le regard de Luna. Elle aimait tout tester, découvrir, créer peut-être des parfums inédits et délicieux. Elle n’aimait pas tout ce qu’elle testait, mais elle aimait essayer de nouvelles choses, aussi extravagantes puissent-elles être. Pour cela, il fallait l’avouer : la Serdaigle avait hérité de son père pour le côté inventif, de sa mère pour le côté « expériences ». On peut dire, sans craindre les rires, qu’elle fait honneur à ses parents.

Étrangement, tout devint flou pour les quelques secondes qui suivirent. Cho avait avalé ce mélange de crème glacée chocolat – figue – meringue et toutes en au même instant. Tout comme Luna y songea, ce fut aussi les pensées de notre nouvelle expérimentatrice. Malheureusement, il était certain que la voie de Cho Chang se situait ailleurs. Oh non, elle n’allait pas du tout passer ses journées à tester des parfums de glace et quoi encore? Peut-être quelques potions aux effets agréables. Non, ce ne fut pas la passion de cette jeune femme qu’étudier, analyser, noter tous les produits inventés et mis en commerce de la société magique. Sa bouche s’engourdit rapidement semblant geler de son menton jusqu’aux oreilles. Un frisson passa, sans vergogne, des doigts de pied en direction des toutes dernières mèches de cheveux noires. Le dos se crispa par le froid encourut et Cho – déjà nostalgique – revint dans ses souvenirs des sorties à Pré-au-Lard, mais évidemment, l’hiver. Puis, des petits picots apparurent sur toute sa peau beige pâle même celle non découverte. Un observateur aguerrit pourrait facilement les percevoir sur les jambes de la jeune femme. Ces dernières se croisèrent comme si cela les aiderait à ramener une chaleur dans ce corps venant d’en perdre. Trop courageuse? Peut-être voir aussi nerveuse quant à l’idée du goût qui sortirait du mélange très rocambolesque, fantaisiste. Finalement, ce fut la description de son amie ici présente.

Fantaisiste? Oui, mais oh combien rafraîchissante. Luna lui donna même un pourcentage de témérité avancée par ses paroles bien agencées. Finalement, ce ne fut pas d’avoir songé à Harry Potter qui résultat en ce geste, mais bien évidemment l’attitude reposée, relaxée et très agréable de Luna. L’élève lui avait réellement redonné le sourire. Comment aurait-il put en être autrement? Tranquillement, elle la complimenta sur ce plan et cette possibilité qu’Harry ne puisse plus être en colère contre la jeune femme. Pourquoi seulement lui? Bien, il fallait dire que sa faute, cette culpabilité avait des conséquences plus directes sur le jeune homme que quiconque. Ce fut lui que Cho aimerait tant voir la pardonner. Elle se sentit mieux à la suite de cette ressemblance entre Luna et elle-même quant à Cédric. Oui, il fut clair que tout humain pense aux gens qui lui furent très cher. Certes, malgré la volonté d’ouvrir la bouche – car, Cho réussit finalement d’avaler cette glace – Luna ajoutait qu’elle adorait tester bien au contraire de notre concernée. La jeune femme sourie tout de même, car ce fut un fait que FlorianFortarôme était une boutique sympathique quant aux divers parfums de glace qui s’y trouvaient. Elle aimait aussi la vision d’aventure...Cette curiosité qu’avait Luna de goûter à tout sans en avoir peur. En fait, cela ressemblait trait court trait à ses paroles précédentes quant à la confiance de la Serdaigle envers le plan de Cho.

- Oui, j’ai toujours aimé Fortarôme pour sa diversité. Mais bon, je ne suis pas aussi expérimentatrice que toi.

Ramena son regard une fois de plus sur la serviette, la jeune femme essuya sa cuillère. Cho pensait aux dires de Luna actuellement. Cela ne lui plaisait pas de discuter des personnes chères à leur cœur disparues aujourd’hui utilisant cet euphémisme. Rare fut les jours où Cho abordait ces sujets. Ce fut, tout simplement, bizarre que Luna amena le sujet de sa mère décédée sur la table sans une émotion quelconque, un malaise. À moins que ce dernier se soit totalement jeter sur la jeune femme esquivant l’élève. Quelle chance notre chère Mangenmage avait n’est-ce pas? Puis, la cuillère dans sa main droite, elle la tenait machinalement observant au-dehors, l’autre main soit la gauche sous son menton. Pensive, Cho aurait effectivement tellement voulut dire au revoir à Cédric maintenant qu’elle y pensait. Bah, la jeune femme secoua la tête ce qui ramena sa chevelure légère de jais vers l’arrière dans un mouvement gracieux.

- C’est du passé par contre. Je…On…ne devrait plus y songer.

Déglutissant, le regard de Cho sérieux cette fois croisa celui de sa jeune amie. Elle soupira abaissant son bras gauche au niveau de la table. Devrait-elle tenter de trouver une justification pour toutes ces morts injustes? De cette manière, elle irait mieux. Ah! Puis, ces pensées, Était-ce toute cette nostalgie soit de revoir Luna qui fit que ces événements revinrent subitement la hanter? Probablement.

- Désolée Luna. Te revoir me fait repenser à mes années à Poudlard. Puis, Cédric, Harry…Tout cela m’est revenu en tête. Je devrais plutôt songer à chercher un moyen pour vous éviter des souffrances n’est-ce pas?

Un rire fusa d’entre les lèvres de la jeune femme. Une émotion rafraîchissante qui lui fit un des plus grands bien. Ses yeux brun foncé pétillaient de joie alors que, deux ou trois secondes, ils rencontrèrent ceux de Luna. Oui, Luna lui avait décidément donné le goût de tenter…Non, de faire ce projet. Cho ouvrit de nouveau la bouche, puis la refermant comme une idiote ramenant son regard sur sa cuillère n’ayant pas pour l’instant l’intention de terminer sa glace. Ses pensées prenaient trop de place dans son esprit. Pour aider Poudlard, elle devrait poser des questions à Luna. La jeune femme s’arrêta…Pour y réfléchir quelques instants. Ainsi, comme dit auparavant, Cho ne fonçait pas tête baissée dans le tas.

Cho – Oui, j’ai toujours aimé Fortarôme pour sa diversité. Mais bon, je ne suis pas aussi expérimentatrice que toi.

Luna – Oh, si, tu l’es. Mais tu as peur du regard des autres.

Luna avait dit cela comme si c’était naturel. L’air de dire « Ca coule de source ! ». Et, en effet, aux yeux de la Serdaigle, Cho n’était pas très entreprenante. Oh, elle était très gentille, adorable et tout ce que vous voulez. Mais il faut avouer que l’Ex-Serdaigle se préoccupe beaucoup du regard des autres. Tout du moins, c’est comme cela que la perçoit Luna. Il n’y avait qu’à voir sa manière de s’habiller ; tailleur pour aller travailler, chignon, jupe. Tout était strict parce que le Ministère cherchait à se faire une réputation stricte, dure, et sérieuse. Très sérieuse. Trop ? Un peu. Tout comme à Poudlard, en ce moment… Mais Luna ne changeait pas ses habitudes pour autant. Elle désespérait tellement ses professeurs – sous la garde d’Ombrage –, parce qu’ils ne la comprenaient pas, qu’ils la laissaient tranquille, la pensant inoffensive. Grave erreur, je vous l’accorde. Mais personne ne va s’en plaindre, surtout pas Ginny et Luna qui en profitaient ! Ils fermaient les yeux dés qu’ils voyaient Luna dans le coin, alors pourquoi ne pas multiplier les infractions ? Oh, des petites infractions bien sûr, il ne faut pas se faire renvoyer de l’école.

Le Ministère… Voici encore un sujet propice aux rêveries de Luna. Quelques fois, elle s’amusait à imaginer le Ministre de la Magie habillé avec de grosses chaussures, un nez tout rouge à cause du vin qu’il doit boire et, pourquoi pas, des cheveux teintés d’un rouge horrible eux aussi. Il avait des airs de clown, il ne lui manquait plus que le maquillage. Mais la Serdaigle n’avait pas encore trouvé de situation comique qui pouvait provoquer un maquillage pareil. Quoique. Un scénario assez drôle lui vint à l’esprit. Le Ministre invite son bras droit pour fêter une quelconque occasion. Il lui offre un verre, qui se prolonge en une ou deux bouteilles quelques heures plus tard. Voilà pour le nez. Mais ce n’est pas tout ! Lorsque l’on boit, tout le monde connaît les paris débiles qui peuvent être faits. Ici, en l’occurrence, se teindre les cheveux en gris pour paraître un peu plus vieux et peut-être être plus respecté. Mais par mégarde, il prend de la teinture jaune, qui donne orange sur ses cheveux. Ne souhaitant pas ressembler à un rouquin, il applique de la teinture noire… Qui transforme ses cheveux en une couleur ressemblant au rouge, car il n’en a pas mis assez ! Puis il se rend compte qu’il est près de huit heures du matin, il doit absolument se raser, son collègue aussi. Mais, naturellement, son collègue confond la mousse à raser avec de la crème chantilly… Qui colle beaucoup plus. Vous imaginez un peu ?

Cho – C’est du passé par contre. Je…On…ne devrait plus y songer.

La voix de Cho semblait venir de très loin, sortant à moitié Luna de ses divagations. Ce scénario était si drôle pourtant… Quel dommage ! Comme réponse, la Serdaigle hocha la tête en signe d’accord, sourire aux lèvres. Que dire de plus ? Elle avait dit ce qu’elle pensait et ne savait pas quoi ajouter à tout cela. Ne pas penser au passé était une chose, essentielle, mais mettre dans un tiroir fermé à clef toutes ces choses qui nous sont douloureuses… Ce n’est pas la solution. Il faut pouvoir les affronter, les gérer sans en avoir peur et y faire face pour en être enfin débarrassé. Ne plus y penser en sentant l’envie de pleurer monter, ne plus sentir les larmes nous envahir peu à peu à chaque fois que l’on y repense. Oui, Luna avait connu tout cela. Oui, elle avait souffert à la mort de sa mère. Mais voilà, elle y faisait face et arrivait à y penser sans que cela ne la touche au point d’en pleurer. Certes, la mélancolie prend la place de ce sourire bienveillant, mais elle a trouvé un moyen de calmer la tristesse ; imaginer quelque chose de drôle. Telle était Luna, personne ne la changerait… Et heureusement !

Cho – Désolée Luna. Te revoir me fait repenser à mes années à Poudlard. Puis, Cédric, Harry… Tout cela m’est revenu en tête. Je devrais plutôt songer à chercher un moyen pour vous éviter des souffrances n’est-ce pas ?

Luna – Tout à fait. Mais ce n’est pas pour cela que tu ne peux pas prendre le temps de rire, de sourire. Moi, par exemple, je réfléchis quand il le faut… Mais j’imagine des trucs drôles aussi. Ca… Soulage. C’est marrant.

Le mot « marrant » était celui qui convenait le mieux à ce qu’imaginait la Serdaigle. Ces petites scénettes lui permettaient de rire, de décompresser, de rêver. Oui, son surnom de « Loufoca » lui convenait très bien. Et ce n’était pas pour lui déplaire, loin de là. Oh, ce n’est pas ce qu’il y a de plus gratifiant, que de se faire appeler « Loufoca », mais cela prouve que l’on existe, que les autres vous accordent une quelconque importance et que vous êtes nécessaire à l’école. Trop optimiste ? Peut-être, peut-être pas. De toute manière, que risquait Luna ? Absolument rien. Elle se faisait déjà remarquer à l’école, tout le monde riait aux éclats sur son passage et tout le monde connaissait déjà son surnom. Elle avait sa réputation, rien ne changerait plus désormais. Mais elle n’était pas triste pour autant, au contraire. Voir les réactions des autres la faisait sourire, elle ne voulait pas se cacher et vivait très bien comme cela. Pourquoi vivre caché lorsque l’on peut être heureux ? Pour elle, ce n’était là que de la jalousie pure et simple. Alors elle n’allait pas entrer dans leur jeu. Oh, non, vous pouvez compter sur Luna.

En apparence, elle avait repris la dégustation de sa glace et savourait chaque bouchée. Cho, quant à elle, semblait perdue dans ses pensées et en proie à une vague de souvenirs et de tristesse. Mais la Serdaigle n’allait rien dire pour l’instant, son amie avait le droit d’être triste, c’était un sentiment entièrement humain. Encore fallait-il ne pas se laisser étouffer par cette tristesse et pouvoir la surmonter, pouvoir pallier les émotions refaisant surface à présent et continuer à sourire comme si tout cela était… Dérisoire. Pour l’instant.

Parfois Luna était trop directe, trop franche. Oui, Cho ressentit ce sentiment qui, un peu, la déstabilisa. Oh non! Vous vous trompez là. La jeune femme n’avouerait rien à son amie. Comme dit précédemment, le respect et la politesse coulaient dans ses veines voir même précédent sa naissance. Ah non! Il ne fallait, tout de même, pas sortir des hyperboles à tord et à travers sur ce sujet non réellement important. Après tout, Luna restait l’amie de Cho et, cette dernière, fut très heureuse de la revoir. En plus, l’élève de Serdaigle paressait en très grande forme…Voir trop; surtout lorsque l’on songe aux problèmes que vient Poudlard. Comme si la jeune fille se fichait un peu de la réalité dans laquelle elle se trouvait. Bon, tout le monde le savait parfaitement maintenant: Luna Lovegood était une excentrique et la personne qui la changera équivaudrait en Dieu? Oui, rien de moins. Peut-être Chuck Norris. Mais que viens faire cet Américain dans ce rp? Passons voulez-vous? Hrm.

*J’ai peur du regard…*

Malgré que ses tirades continuent sans cesse depuis un moment, Cho ne pouvait s’empêcher de croire en les propos de Luna. Elle ne les aimait pas malgré la volonté d’avoir retrouvé sa joie. Une autre déception clôt Cho sur sa chaise, mal à l’aise… Silencieuse à nouveau, sa tête fut tournée vers la fenêtre dans laquelle son reflet lui fut redonné. Toutefois, malgré que toute personne sensée lui aurait dit être une très belle femme, la concernée tenta de voir au-delà de ce que lui démontrait cette figure, soucieuse, ces sourcils froncés, le sourire repartait à nouveau. Pourtant, il ne semblait être de moins en moins en une tristesse. Cela ressemblait plutôt à une frustration d’être traitée comme une moins que rien. Après tout, Luna voulut dire cela par ses mots bien jetés…Ou pas? Cho pesait le pour et le contre passant entre cette boule qui vouait à monter au niveau de sa gorge à la colère ressentie. Quelle émotion serait la plus forte? Plus puissante, confiante, il serait certain que Cho Chang remettrait rapidement Luna Lovegood à sa place lui précisant que d’avoir peur des regards lui procurerait une force, car cela provenait d’une faiblesse. Certes, la jeune femme n’était pas à l’aise d’avouer cela à son amie. Elle allait la bousculer et la faire fuir, la rendre coléreuse. Cho fit l’exacte même chose à Harry Potter quelques années auparavant et la proximité de ces pensées nostalgiques lui fit songer à cela. Peu importe sa réaction future, Cho fut visiblement choquée par les propos francs de Luna.

- Oui. J’avoue que les choses drôles sont bien…

Son regard ne se tourna pas de suite en direction de Luna. Ces paroles furent neutres, voir trop. Cho était fâchée, plus de doute là-dessus et ce fut la faute à Luna…Ou plutôt la sienne? Contre qui la jeune femme fut en colère? Plus en plus, elle ne voulait pas regarder Luna dans les yeux. Ce fut véritablement sa colère contre sa propre personne et non contre son amie. Heureusement que Cho réfléchissait au lieu de lâcher un juron qu’elle aurait regretté. En effet, cela l’empêcha de se mettre contre Luna. Ce fut de sa faute évidemment. Si elle n’avait pas autant la manie de se voir selon le regard d’autrui, cela ne l’aurait pas dérangé plus qu’il le faut. Soupirant, la jeune femme essuya ce qui pourrait être appelé une larme du côté de son œil gauche toujours braqué en direction de la fenêtre. Elle baissa le regard et le remonta pour faire face à nouveau à Luna. Souriant, celui-ci ressembla plutôt à une grimace mélancolique, une grande respiration puis, une expiration suivit ce premier geste.

- Désolée. Je…Je n’étais pas là. Je crois que tu as raison. Je m’en fais trop pour mon apparence. Je pense que je…l’ai pris trop brusquement.

Déjà un peu chagrinée, la toute dernière partie de sa phrase fut dites dans uns de ces murmures qui n’aurait pas été entendu si au beau milieu du Chemin de Traverse. Au moins, - ou au pire selon votre choix d’émotion évidemment – les deux jeune femmes étaient assises dans un coin tranquille de la boutique de glace. Les autres clients, plus ou moins bruyant, restaient soit à la caisse soit aux tables. Certes, on se demandait si Luna avait entendu, car il fallait dire que la prononciation ne fut vraiment pas puissante. Quelque chose bloquait les poumons, le cœur de Cho à ce moment. Encore cette culpabilité! Mais allait-elle vraiment s’en débarrasser un jour. Une fois de plus, Cho prit une autre respiration suivit de l’expiration. Cela lui fit un grand bien et elle pouvait, à nouveau, parler normalement.

- Alors, tu veux me parler de Poudlard…

La jeune femme fut, cependant, non certaine de ses paroles. Le malaise de sa frustration restait présent. Elle aimerait que Luna oublie ce petit incident comme s’il ne se serait jamais produit. Il en était si simple avec cette jeune fille après tout.

Cho – Oui. J’avoue que les choses drôles sont bien…

Bien ? Seulement cela ? Mais elles sont toutes géniales. Encore faut-il bien les imaginer, avoir assez d’imagination pour que tout devienne hilarant. Mais ce n’était pas une chose aisée et de l’entraînement était nécessaire pour avoir la dérision minimum. Pour pouvoir rire sans problème et, surtout, rire de tout. Si elle avait le pouvoir de permettre aux gens de rire comme elle, en particulier Cho en ce moment, elle l’utiliserait. Elle n’hésiterait pas une seule seconde pour que les gens arrêtent enfin de souffrir. Un monde où tout le monde rirait, ou la méchanceté gratuite ou les tueries cesseraient… Utopie. Mais à la longue, cela en deviendrait ennuyant. Des métiers disparaitraient et de plus en plus de chômeurs seraient concernés par le manque de métiers disponibles. Cercle vicieux… Eternel cercle vicieux. Peut-être que le monde était bien ainsi, après tout. Certes, moins de délits ou de meurtres ne seraient pas un luxe mais trop, si. Il fallait trouver le juste milieu, celui qui conviendrait à tous les côtés existants et se battant pour avoir sa part au pouvoir.

Cho – Désolée. Je…Je n’étais pas là. Je crois que tu as raison. Je m’en fais trop pour mon apparence. Je pense que je…l’ai pris trop brusquement.

Luna – Ce n’est rien. Je suis souvent dans la Lune aussi, d’après ce que l’on me dit.

Luna ne dit pas un seul mot de plus. En réalité, elle n’avait pas compris qu’elle avait vexé Cho. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce qu’elle n’avait pas jugé offensant tout ce qu’elle avait pu dire ici. Oh, elle n’était pas « attardée » comme on peut le croire, mais elle avait une autre conception de ce qui était choquant ou non. Et tout le monde connaît Luna, tout le monde sait à quel point elle peut mettre les gens mal à l’aise en disant certaines choses. Mais… Ce n’était pas volontaire. Pas du tout. De plus, personne n’osait dire à la Serdaigle qu’elle était trop franche, qu’elle devait se « calmer ». Ses amis la laissaient dire et laissaient un silence lourd s’installer jusqu’à ce que quelqu’un se décide à le briser sans le faire exprès ; après quoi, les choses redeviennent comme avant. Étonnant ? Oui, un peu. Quoique, pas tellement. Toute personne connaissant Luna Lovegood savait qu’il s’agissait d’une personne étrange à la manie de rêver et de tout dire sans aucune gêne.

Cho – Alors, tu veux me parler de Poudlard…

Luna était encore en train de rêver, comme à son habitude. Elle avait momentanément perdu le fil de la conversation et n’avait qu’à peine perçu ce que son amie lui avait dit. Elle avait vaguement perçu des excuses, pour la énième fois. Luna allait-elle devoir le répéter longtemps ? Cho ne devait pas s’excuser, elle n’avait rien à se reprocher. Après tout, même la Serdaigle ne s’excuse pas lorsqu’elle rêve. Pourquoi prétendre être désolé alors que l’on rêvait, alors que l’on était heureux, que l’on prenait du plaisir ? Car oui, pour Luna, rêver est un plaisir et une source d’évasion. Surtout ces derniers temps. Elle dégustait sérieusement lorsque les pseudos-professeurs-que-personne-n’aime s’en rendaient compte, mais… Quel plaisir ! Quel bonheur ! Alors non, elle n’allait pas s’en priver. Mais elle avait redonné un semblant de confiance à Cho et il fallait à présent qu’elle l’aide. Lui communiquer des informations sur Poudlard ? Bien sûr, mais que dire ?

Luna – Eh bien… Les Carrow sont des professeurs très méchants, ils punissent pour tout et n’importe quoi mais son fiers de Serpentard. Oh, ils ne font rien devant Ombrage, mais envoient beaucoup d’élèves chez elle. Puis, tous les passages secrets « connus » sont surveillés. Le retour des uniformes, tout ça… Tu vois l’ambiance qu’il y a là-bas.

Luna eut alors envie de manger encore un peu de glace. Il en restait quelques cuillères, alors elle plongea sa cuillère dans sa coupe pour pouvoir s’en délecter encore un peu. Si elle avait fini ce qu’elle avait à dire ? Peut-être. Peut-être pas. Elle n’en savait rien, à vrai dire. Les choses lui revenaient au fur et à mesure mais elle ne savait plus si tel ou tel évènement s’était produit avant, ou après le début de l’année. Tout était un peu confus dans l’esprit de Luna, il fallait bien l’avouer. Que dire de plus ? Oui, les élèves étaient tristes. Luna en voyait beaucoup pleurer dans les couloirs de l’école de sorcellerie et elle leur souriait. Surtout aux plus jeunes qui étaient venus à Poudlard des rêves plein la tête. Maintenant, tout était différent, tout était strict. Costume, être bien habillé et pas de débordements dans les couloirs, de bonnes notes, pas d’insultes ou de mensonges. Tel était le quotidien des élèves de Poudlard, en cet instant précis. Mais Luna ne déprimait pas, loin de là. Malgré cette tristesse ambiante, elle arrivait à sourire et à rêver encore plus. Avec Ginny.

Luna – Les nouveaux élèves sont tristes et un peu perdus. Mais on les aide à ne pas se sentir seuls. C’est un peu une dictature avec Ombrage, en quelques sortes. Oh, oui, c’est triste. Mais on s’habitue.

Rassurée? Oui, Cho fut rassurée que Luna n’ait réellement pas pris aussi mal ses paroles blessantes. À coup sûr, une personne normale serait montée aux rideaux, les arrachant, s’en prenant ensuite envers la jeune femme pour l’avoir insulté. Une dispute s’en serait certainement ensuivit comme notre Cho détestait qu’on l’attaque franchement et en plein visage. En fait, elle se trouvait être une personne normale après tout. Cho possédait seulement une sensibilité…Non, une confiance moindre par rapport à autrui qui, eux, en possédaient une souvent trop forte. Hrm, malheureusement. Peu importe, il était maintenant inutile de se pencher plus longtemps sur ce petit accro. Un après-midi magnifique en plus. En tout cas, si l’on élimine le brouhaha extérieur et tous ces gens s’y promenant. Des gens s’heurtaient parfois. Certains s’excusèrent, d’autres non soit trop pressés ou manquant de politesse. On ne pouvait pas voir en l’esprit d’autrui après tout et il n’était certainement pas désirable de posséder ce talent. Oh! Que de misères une personne talentueuse en légilimencie découvrirait alors. Oui, bien, je viens de vous mentir. On peut farfouiller l’esprit des gens sauf que Cho, elle, ne le peut pas et cela restera comme cela. La jeune femme n’avait aucune envie de savoir ce à quoi les gens pensent. Bon, peut-être Luna en fait. La jeune fille restait si étrange, lunatique, mais gentille. Elle semblait, Cho venait de s’en rendre réellement compte, ne pas comprendre la frustration de son amie. Oui, celle-ci en fut rassurée. Pourtant, dans un autre ordre d’idées, la jeune femme fut étonnée et, aussi, agacée – un peu – de ne pas être comprise totalement.

Seulement, Cho voulait oublier tout cela. Puis, Luna semblait faire de même malgré qu’elle n’avait, vraisemblablement, aucunement compris le sens des paroles de son aînée. Soupirant, désirant se détendre de cette petite incartade ne durant, certes, pas longtemps Cho mit ensuite ses avant-bras le long de la table pour poser son regard sur Luna. Elle fut plus décontractée, le dos droit. De plus, la jeune femme fut certainement plus confiante dans cette position. Son regard portait parfois sur le visage de Luna, parfois sur la glace sur ses devants et d’autres sur la fenêtre dès qu’un bruit plus profond surprenait notre jeune femme. Peu importe, avec tout le respect qu’elle se devait, Cho écoutait inlassablement son amie lui raconter les choses difficiles qui se produisaient à Poudlard depuis quoi…deux ans, un an? Il fallait le lui demander. En effet, l’esprit de Cho Chang n’était pas seulement en pamoison devant les paroles de Luna. Il ne reflétait pas seulement le dégout, la peur de ce qui se passait dans cette magnifique école où elle y passa sept années de sa vie. En apprenant sur la méchanté des Carrow, le parti prix sur Serpentard – encore! À cela, Cho ne réussit pas à éviter de soupirer et lever les yeux au ciel – la rude discipline, la brutalité dans laquelle les premières années se trouvaient. En résumé, Cho imaginait maintenant Poudlard comme une prison. Oui, un peu à la Azkaban. Certes, il n’y avait pas de Détraqueurs. Pourtant, le tord que le personnel provoquait semblait être semblable. Le visage de ces enfants vint à l’esprit de Cho. La jeune femme baissa son regard pour observer machinalement sa glace, ce qu’il en restait, fondre littéralement dans la petite coupe bien formée, se voulant luxueuse, mais ne comportant pas les bons matériaux évidemment. Avec ce début d’information, Cho pouvait commencer. Oui, elle le ferait.

Subitement, la jeune femme se pencha pour attraper son sac. Dedans se trouvait un petit calepin. Celui-ci lui servait à écrire tout ce qui lui passait par la tête. Toutefois, en ce jour, cela lui servirait à bien plus. Sauver Poudlard…Espérer comprendre qu’un sourire parsemait le visage de ces jeunes élèves innocents, rêveurs, prêts à apprendre pleins de choses dans cette école. La simple pensée de bien faire, de se présenter au Magenmagot avec tous ces arguments, les présenter laissait monter une excitation en Cho Chang. L’adrénaline peut-être ou certainement. En tout cas, une belle plume argentée bleue à la main – à croire que sa fierté d’étudiante n’était pas encore passée – Cho écrivit sans porter un seul regard sur Luna. La brutalité des Carrow, le parti prix, Ombrage qui laissait tout cela aller sans lever le petit doigt, puis la mine triste des élèves. Cho Chang ajouta la liberté brimée à la fin de ses notes. La jeune femme déposa ensuite son calepin et la plume – de même que poser l’encre – sur la table tout en éloignant la glace. Il n’était pas le moment que cela salit ses arguments surtout en ce qui concernait sa maladresse. Soupir. Au fait, on prendrait Cho Chang pour une journaliste équipée de la sorte, voir de Rita Skeeter elle-même. Seulement, il n’en était rien. Voyons. Hrm, passons.

- Je prends des notes. En fait, je pense faire un long document et présenter ma cause devant le Magenmagot. Seulement, il faudrait avoir beaucoup plus de détails sinon ils ne nous croirons pas.

Nou? Hé oui, car évidemment, la jeune Magenmage ne fut pas seule dans cette aventure. Elle avait Luna Lovegood soit son amie à ses côtés. C’était une béquille, une personne dont la jeune femme ne pourrait pas se passer. Une personne qui lui donnait de la force pour avancer dans ce projet, déjà pour le débuter. L’optimiste de Luna en serait certainement le point de départ. Réfléchissant aux questions des détails, Cho repensa aux Mangenmagot. Elle ne connaissait guère ses collègues, mais savait parfaitement que certains devaient être voués déjà aux Mangemorts tout comme d’autres membres du Ministère. Même le plus stupide des gnomes pourrait en venir à cette conclusion très facilement.

- C’est que le Ministère doit être remplie de gens partisans des Mangemorts ou de…En tout cas, de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom s’il est toujours vivant. Je crois que oui…En tout cas, il me faudrait plus de détails pour convaincre beaucoup de Mangenmage…J’espère que tu comprends.

Ce même ton que précédemment, doux, gentil, légèrement timide. Il le fut beaucoup plus à cette toute dernière phrase alors que la voix de la jeune femme ne fut plus qu’un murmure. Elle baissa son regard pour poser les yeux sur son calepin. Cho le tripota maladroitement avec ses mains tentant de regarder parfois Luna. Elle souriait à la jeune fille. En effet, dans son regard, on voyait une détermination. Dans ses yeux les étoiles qui semblaient dire ne pas abandonner.

[HJ : Voilà mon RP. Désolée pour cette attente, j’ai prévenu de ma semi-absence jusque vendredi prochain, mais sait-on jamais que tu n’aies pas lu ^^]

Luna était perdue dans ses pensées, en train d’imaginer une scène tout à fait dénuée de sens. Cho ? Elle, elle s’était penchée sur son sac pour y prendre quelque chose, la Serdaigle ne savait pas encore quoi exactement. Une fois son amie redressée, Luna vit qu’il s’agissait d’un carnet et d’une plume accompagnée de son encrier. Cho allait donc prendre des notes de ce que lui rapportait la jeune rêveuse. Mais il n’y avait pas grand-chose à dire à propos de Poudlard, de plus que ce qu’elle ne lui avait dit tout du moins. Cependant, Luna était heureuse. Cho semblait confiante et contente malgré la situation, elle semblait être beaucoup plus heureuse que lorsque la Serdaigle était venue la rejoindre il y avait de cela facilement une heure. Eh oui, déjà une heure ! Le temps passait vite. Drôlement vite. Et en plus, d’après ce qu’elle pouvait en juger, Cho ne la jugeait même plus. Ou pas autant qu’avant, elle perdait peu à peu son regard « de mépris », son regard apeuré comme si elle craignait que quelqu’un ne la voie traîner avec Loufoca. Peut-être était-elle habituée maintenant ? Peut-être laissait-elle de côté sa coquetterie et allait-elle être sincère avec Luna ? Peut-être, peut-être pas.

Cho – Je prends des notes. En fait, je pense faire un long document et présenter ma cause devant le Magenmagot. Seulement, il faudrait avoir beaucoup plus de détails sinon ils ne nous croiront pas.

Cho est gentille. Vraiment gentille. Elle a même utilisé « nous », ce qui signifiait qu’elle ne se pensait pas supérieure à Luna, qu’elle considérait vraiment cette dernière comme son amie et qu’elle n’avait pas dit cela par pure politesse. La Serdaigle allait jouer un rôle dans toute cette histoire, elle allait aider à faire bouger les choses. Que demander de mieux ? Oh, oui, de voir une créature avec des tentacules, toute jolie et inoffensive. Un rêve de Luna, en gros. Mais il ne fallait pas trop demander d’un seul coup, chaque chose en son temps. De plus, si tous ses rêves se réalisaient, elle allait voir une de ces créatures très bientôt ! Là, elle allait pouvoir aider ses amis. Les aider dans cette lutte, être active et servir de relai entre Poudlard et l’extérieur sans que cela ne touche trop de personnes, directement. Tout allait être génial !

Cho – C’est que le Ministère doit être rempli de gens partisans des Mangemorts ou de… En tout cas, de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcé-le-nom s’il est toujours vivant. Je crois que oui… En tout cas, il me faudrait plus de détails pour convaincre beaucoup de Mangenmages… J’espère que tu comprends.

Mais que dire de plus ? Luna avait déjà donné tous les détails. Peut-être certains d’entre eux lui échappaient car elle était à Poudlard depuis le début des hostilités, peut-être qu’elle s’était « habituée » à tout cela. Alors… Pourquoi Cho ne viendrait-elle pas à Poudlard ? C’est vrai, après tout, ils connaissaient encore un passage secret non découvert par Ombrage et ses hommes, Cho pouvait très bien l’utiliser ou utiliser un autre moyen pour entrer et constater les faits par elle-même. Noter tout ce qu’elle voyait, tout ce qu’elle comprenait, tout ce qu’elle découvrait. C’était une excellente idée ! Luna ne voyait que cela pouvant les aider, il fallait procéder comme elle le pensait. Absolument ! Certes, cela pouvait paraître assez stupide, risqué, dangereux jusqu’à risquer la prison ou la torture. Mais Poudlard valait bien ce sacrifice, non ? Et puis, ce n’était qu’un risque, tout le monde pouvait s’en sortir vivant si tout le plan était bien préparé et bien suivi à la lettre. Luna y croyait ! Ce serait follement amusant, ils allaient pouvoir faire enrager Ombrage sans qu’elle ne puisse parer leur attaque, sans qu’elle ne puisse prouver que la Serdaigle et la Gryffondor étaient les coupables. Oh, bien sûr, Ombrage allait s’en douter car toute action de résistance venait d’elles deux. Mais sans preuve, pas de coupable. Luna en sautillait presque sur place à l’idée de ce qu’elle allait proposer à Cho. Pétillement dans le regard…

Luna – Viens ! A Poudlard ! Je ne sais pas quoi ajouter d’autre, je suis trop habituée à tout ça. Mais si tu viens, tu pourras prendre des notes, regarder ce qu’il s’y passe. On connaît encore des passages qu’ils n’ont pas découvert, il doit y avoir moyen. Il suffit que j’en parle à Ginny, elle sera sûrement d’accord. Oh, que c’est amusant ! On va s’éclater ! Imagine la tête d’Ombrage lorsqu’elle verra tout ça, sans pouvoir le prouver !

Et voilà. Luna avait laissé exploser sa joie au grand jour pour le plus grand malheur de Cho. Oh, elle ne pensait pas à mal et était sûre que son idée était excellente et sans la moindre faille, alors pour elle, son amie n’allait pas la réfuter. Elle allait d’office l’accepter, mettre tout en œuvre pour la réaliser dans les plus brefs délais. Puis, si tout était préparé, ils ne risquaient rien. Si ? Il devait y avoir moyen de renverser la tendance, de faire tomber tous ces mangemorts et Ombrage, de leur faire regretter de s’en être pris à des élèves qui ne cherchent qu’à apprendre la magie. La magie est une chose magnifique, une chose que l’on ne peut garder égoïstement. Il faut la partager, l’enseigner équitablement, l’enseigner sans faire de favoritisme volontaire. Mais cela, les nouveaux professeurs de Poudlard ne l’avaient pas compris. Ils enseignaient même la Magie Noire pour former leurs nouveaux protégés. Ils indiquaient presque comment contrer la Magie Blanche, pour les sorts basiques. Répétant inlassablement que celle-ci est, tantôt néfaste, tantôt ridiculement inoffensive, sans risque et bien moins puissante que la Magie Noire. Mais ils semblaient oublier bien des choses…

La plus puissante des magies est l’Amour. Et cela, les professeurs d’Ombrage l’avaient oublié. Oh, oui, ils ne s’en doutaient pas. Certes, c’était une chose très mièvre mais les faits sont là et personne ne les changera. Tout le monde a besoin d’amour pour vivre, sinon on se sent horriblement seul et mal aimé. Alors que si l’on traîne avec des gens qui nous aiment vraiment, ils nous donnent la force de nous battre lorsque tout semble perdu. Voilà pourquoi Luna et Ginny – sans compter les autres – tenaient alors que tout était définitivement perdu à première vue. Elles y croyaient. Ils y croyaient.

Elle tripotait encore ce petit calepin. S’il avait été vivant, ce dernier le lui dirait avec vigueur qu’elle pouvait arrêter. Effectivement, cela ne ressemblait pas en des caresses, mais plutôt en un cycle d’une machine à laver. Pourtant, Cho ne le fit pas vraiment volontairement. Son regard se tourna finalement vers la fenêtre pour observer l’extérieur, le Chemin de Traverse. Observer les enfants innocents courir lui rappela le nombre effarant en responsabilités lui incombant dorénavant sur le crâne, les épaules. Oh! Que Poudlard, ses journées d’études, ses promenades au bord du lac en compagnie d’amies lui manquaient. Maintenant Magenmage, la jeune femme devait gérer les problèmes de la communauté magique et voter ces lois comparées aux solutions. C’était un travail éreintant surtout en tenant compte des débats lorsque le Magenmagot siégeait. Certes, voir les visages de citoyens heureux était si gratifiant. Peut-être Cho s’en mettait trop sur les épaules. Oui, ce devait être cela. Ses collègues ne semblaient pas voir leur travail si exténuant. Avec une expérience se comptant en années, Cho Chang deviendra bien meilleure. Oui.

Tout à coup, elle se rappela avoir discuté avec Luna précédemment. Cependant, cette dernière ne lui avait pas encore répondu. Étrange. Peut-être Cho n’aurait pas dut prendre de notes. La peur? Oui, il se pourrait sincèrement que toute cette volonté, passion, en Luna ne déborde pas en concret par peur de représailles et d’emprisonnement. Azkaban n’était réellement pas un endroit très apprécié et notre jeune Magenmage n’aimerait pas s’y rendre. Oui bien, elle y avait tout de même rendez-vous bientôt, sous ordre du Ministre lui-même – ou d’une personne un échelon plus bas. La bureaucratie alourdissait énormément le système politique malheureusement. La détermination dont faisait preuve Cho ne lui vouait pas de penser à ces représailles. Puis, étant Magenmage, elle était dans ses droits de comprendre ce qui se passait et ne pas être d’accord avec le Ministère. Ainsi, Luna, si elle ne voulait pas faire partie de ce plan, Cho allait l’écartait. Logiquement, la Serdaigle restait une élève sous la protection des autorités malgré qu’elle atteignait sa majorité cette année.

Évidemment, alors que Cho voulut demander à son amie si tout était correct dans ses notes, lui penchant le calepin dans sa direction, cette dernière prit finalement la parole. Légèrement déçue, Cho réfléchit une fois de plus trop longtemps et ne fut pas capable de prendre sa décision. Cette gêne probablement qui lui laissait le loisir de penser et de ne pas agir. Cette timidité, ce manque de confiance qui lui permettait d’admirer ces garçons forts et courageux comme Harry Potter. Elle ramassa lentement son calepin pour le porter près de son corps. La jeune femme eut une envie soudaine de rire. La proposition de Luna semblait totalement démesurée. On ne pouvait pas entrer illégalement en Poudlard la deuxième plus haute instance de magie en Grande-Bretagne après le Ministère lui-même. Là, en ce juste moment, Luna lui rappela ses années d’études en cette grande école justement. Lorsque tout le monde l’appelait Loufoca. Oui, une certaine folie à l’évidence. Cho en perdrait son emploi alors que cette Directrice tortueuse, malgré qu’elle ne le paraisse pas physiquement, retrouverait son identité.

Pourtant, alors que la jeune femme mit sa main devant sa bouche, évitant ainsi de rire trop fort aux derniers mots de Luna, elle échafauda ce plan. Oui, Cho pourrait, tout simplement, éviter de se promener avec ses papiers identitaires. Le plan de Luna était palpitant et si intéressant. Toutefois, cela lui fit peur, mais Cho ne voulut pas abandonner. Ainsi, en même temps, cela lui tiraillait intérieurement; une sorte de défi avec lequel elle pourrait mettre à contribution ses aptitudes.

- Luna, j’avoue que j’aimerais voir Poudlard…Mais. Mais ce ne serait pas mieux de le faire légalement?

La jeune femme parla doucement, mais tentant de rester respectueuse. En plus, elle voulut ne pas céder à la panique. Enfin, Luna semblait si excitée par cette idée. Seulement, s’en était une d’Élève à Poudlard et non d’adulte ayant des responsabilités, un emploi et devant gagner son du pour se nourrir, se vêtir et s’abriter. Cho baissa son regard sur ses notes prises en le calepin. Il devrait, certainement, y avoir un moyen pour obtenir une autorisation qui lui permettrait d’observer l’école. Même si…Et ceci la rendit presque aussi excitée que Luna lui faisant lâcher un frisson. Cette autorisation pourrait être un peu faussée. Sans réellement remonter le regard sur son amie, Cho ajouta ainsi.

- Je suis d’accord. Il faudrait que je voie ce qu’il s’y passe pour réellement me faire entendre. Mais entrer en secret, je ne crois pas que ce serait une bonne idée. C’est mon emploi et…bien…

Soupirant une fois de plus, Cho mit sa main gauche dans ses cheveux. Étrangement, tout semblait si difficile une fois rendu dans le monde des adultes. Lors de la première rencontre de l’AD, la jeune femme n’eut pas peur de briser les règles. Il fallait dire que l’amour aidait. Quoiqu’elle ne saurait si sa témérité restait aussi large aujourd’hui. Son regard tomba vers la fenêtre pesant le pour et le contre.

Cho – Luna, j’avoue que j’aimerais voir Poudlard… Mais. Mais ce ne serait pas mieux de le faire légalement ?

Luna – Légalement ? A nos yeux ou à leurs yeux ?

Luna éclata de rire après avoir entendu cette question. Oh, elle comprenait la volonté de Cho mais, ce qu’elle ne comprenait pas, c’était le sens de ce mot… « Légalement ». Existait-il encore quelque chose de légal dans ce monde corrompu par les mangemorts ? La Serdaigle en doutait sérieusement. Elle voulait y croire, bien sûr. Elle était même la première à croire que toute personne était gentille, mais elle pouvait rester lucide dans les moments où la lucidité était exigée. Comme en ce moment précis. Au fond, elle savait que Cho voulait entrer dans Poudlard avec une autorisation légale du Ministère. Mais si l’on considère que celui-ci est corrompu, elle ne le sera jamais. Pourquoi ? Car l’autorisation, signée par un « gentil », serait légal pour un gentil directeur, mais illégale pour Ombrage. En revanche, une autorisation signée par un méchant serait légale pour Ombrage, mais illégale pour d’autres professeurs ou pour le Garde-chasse. Vous suivez ? Non ? Parfait, parce que moi non plus.

Cho – Je suis d’accord. Il faudrait que je voie ce qu’il s’y passe pour réellement me faire entendre. Mais entrer en secret, je ne crois pas que ce serait une bonne idée. C’est mon emploi et… bien…

Luna – Et tu as peur. Je sais.

Encore son air rêveur, encore son air de « je le sais ». Ce n’était pas volontaire, loin de là, mais elle ne pouvait cacher ce qu’elle savait déjà. Peut-être que cela allait agacer Cho à la longue, mais ce ne serait pas de la faute de Luna. C’est vrai, après tout, elle ne fait que dire la vérité ! On ne peut pas maudire les gens parce que la vérité est dérangeante et accablante. Il faut l’assumer, et non la nier. Mais le malaise que provoquait le savoir de Luna et le percement des secrets chez tout le monde avait la fâcheuse tendance de déranger, en plus du malaise installé. Seulement, elle ne s’en rendait pas compte. C’est Luna me direz-vous. D’ailleurs, c’est la Luna aux idées toutes plus folles les unes que les autres, aux idées démesurées et irréalisables. Tout comme l’idée qu’elle venait d’avoir, ou plutôt, que Cho venait d’avoir sans l’avoir prononcée. Mais cela, la Serdaigle l’ignorait et n’avait fait qu’interpréter les paroles sous-entendues sous cette réponse incomplète de la part de son amie.

Luna – De faux papiers ! C’est une excellente idée, Cho ! De faux papiers qui conviendraient, et aux gentils, et aux méchants !

L’enfant refaisait surface. En réalité, on pouvait se poser la question de si elle avait disparue à un moment ou non. Les yeux de Luna pétillaient de mille feux tant elle était impatiente. Il ne lui manquait plus que l’autorisation de Cho et elle foncerait chercher Ginny. Mais oui, en plus, Ginny n’était pas très loin ! Logiquement, elle l’avait attendue et n’était pas partie sans elle ! Et de cette manière, elles pourraient s’arranger toutes les trois, ou se donner rendez-vous dans un endroit discret pour ne pas éveiller les soupçons. De plus, Cho ne risquerait, ainsi, rien du tout et pourrait enquêter de son côté dans pour autant perdre son emploi, et ses revenus. C’était vraiment une idée brillante, elles auraient dû y penser plus tôt ! Bon, d’accord… Peut-être que l’Ex-Serdaigle n’était pas du même avis que celui de sa cadette, mais c’était son idée et elle n’allait sûrement pas la réfuter complètement. Peut-être y ajouter quelques précisions, quelques détails, quelques modifications. Elles n’avaient que la base de l’idée, mais c’était déjà mieux que rien. Elles ne devaient pas abandonner, au contraire, elles devaient persévérer pour faire chuter cette teigne qu’était Ombrage. Oh, ça, Luna ne l’aimait pas du tout. Elle était horrible, et puis, tous ces chats, tout ce rose bonbon… Non, même elle qui s’habillait bizarrement ne parvenait pas à comprendre ses goûts. Après tout, s’habiller avec des peluches et des poils n’allaient pas faire fuir les nargoles qui se cachent sous le gui, ou les sombrals dont Ombrage a si peur ! Ses habits sont tout simplement grotesques et inutiles.

Luna – J’aime cette idée ! Et si tu veux, on peut même demander à Ginny, elle ne doit pas être très loin ! Oh et on pourrait s’arranger, se cacher et faire des réunions secrètes, comme avant !

Par chance, Luna avait déjà fini sa glace et avait même engloutie la fin assez rapidement. Déjà, elle se faisait tous les scénarios possibles et imaginables, en se les passant en boucle dans sa tête blonde pleine d’idées. C’était hallucinant et à la fois relativement… Drôle. Luna, habituellement si calme, était surexcitée rien qu’à l’idée de braver les interdits posés par Ombrage. Cela ne lui ressemblait peut-être pas, mais il faut la comprendre ; cette glace au mélange de saveurs ajoutée à l’occasion de l’abdication d’Ombrage donnaient un cocktail explosif chez cette Serdaigle. Peut-être que cela amuserait Ginny ou d’autres ne connaissant pas cette facette de Luna. Mais attention ! Ce comportement ne signifiait pas que notre rêveuse n’avait pas réfléchi une seconde avant de déblatérer toutes ces paroles. Elle avait pesé le Pour et le Contre mentalement. Bon, je vous l’accorde, peut-être pas en prenant l’idée sous tous les angles… Mais c’était amplement suffisant pour tenter quelque chose, mieux valait avoir une ébauche que de ne rien avoir. Les jours ou les mois qui allaient suivre promettaient d’être… Amusants !

Téméraire? Non, à bien y penser, Cho Chang n’avait jamais vraiment posséder une qualité – ou défaut? – de cette trempe. L’amour. Oui, seul cet outil fut nécessaire la dernière fois. Parfois, ce sentiment plus grand que tout, - Cho le savait que trop bien – dépassait totalement votre quotidien, vos comportements et attitudes habituelles. La jeune femme ne pensa, aujourd’hui et actuellement, avoir voulu par sa volonté propre participer au groupe devenu illégal qu’était et est toujours l’Armée de Dumbledore. Elle aurait eut bien trop peur. Toutefois, cela, ses pairs: ils lui apprirent tant. La jeune femme s’était fait beaucoup d’amis dont Luna justement. Puis, lui…Souriant, soupirant face au rire précédent de Luna, son point de vue sur ce qui était légal…Cho voulut rétorquer n’aimant guère que l’on tripote sur les mots de cette manière. Aucune idée au final, ce fut tout simplement comme cela. Pourtant, suivant tout juste son idée incomplète, la Serdaigle sembla avoir percé son âme.

Légèrement frustrée d’être, soudainement, un véritable livre ouvert, Cho ferma lourdement les lèvres et regagna son regard sur le petit calepin. Ses mains le mirent sur ses devants déplaçant sa glace qu’une personne ramassa tout comme celle de son amie. L’adulte devait se poser milles et unes question sur le pourquoi du comment d’une aussi longue conversation. Puis, la raison pour laquelle une personne si conformiste se trouvait en compagnie de son contraire. Haussant les épaules, sérieuse, la personne repartit derrière le comptoir où ses yeux épieraient le moindre faux pas des jeunes filles. Pour en revenir à Cho, son cœur se serra un peu, tout comme sa prise sur son calepin. Pourquoi ne pouvait-elle pas paraître forte. Dépliant sa jambe pour la ramener égale à la seconde en un confort agréable, la jeune femme écouta machinalement la solution qu’apportait Luna. Ce ne fut pas une véritable solution selon Cho puisqu’elle-même venait d’y penser.

- Oui.

Elle ne prononça que ce court mot portant ses yeux sur Luna. Un sourire flotta sur ses lèvres alors que la main gauche se détacha du calepin. Elle ramena la chevelure de jais vers l’arrière. Prenant une respiration agréable observant l’extérieur, un soupir et Cho tenta de retrouver une sérénité intérieure. Elle n’avoua pas à Luna qu’elle pensa à l’exact même idée…Cela ne lui sembla pas obligatoire malgré que légèrement désagréable pour une raison ou pour une autre…Se sentant en deçà d’une autre personne probablement. Cho apprit alors que Ginny fut dans le coin et que, toutes trois, pourraient travailler sur ce projet. La Magenmage espéra, subitement, que la jalousie de la Gryffondor s’était estompée. Après tout, elle et Harry n’avaient-ils pas sortis ensemble. Ils l’étaient encore, n’est-ce pas? Quelque chose que Cho ne pouvait avouer avec force. Quelque chose qui, étrangement, lui serait coupable, si ce n’était pas le cas. Non, évidemment, ce ne serait pas de sa faute. Ces relations amoureuses en fit presque oublier la raison première de discuter de Ginny Weasley.

- Oui, bonne idée. J’espère bien qu’elle ne m’en veut plus.

Cho sourit puis rigola sans pour autant le retenir. Elle lâcha son calepin tant ce rire lui fit un bien. Oui, la nervosité et songer à ce plan devait être plus qu’éreintant. Alors, le rire pouvait tout transformer. En fait, elle n’avait aucune idée que cette jeune fille était dans le coin. Elle et Luna durent venir sur le Chemin de Traverse ensemble donc: c’était plus que logique tout cela. Une main sur le front semblant éviter que sa tête lourde, fatiguée ne tomber, elle ajouta.

- Désolée, je ne l’ai pas vu depuis et, à ce moment, elle me détestait si je me rappelle. Mais bien, on pourrait…

Subitement, Cho arrêta de respirer pour recommencer quelques secondes plus tard en un large soupir. Et si des gens, un espion, les observaient. Après tout, la jeune Magenmage brisait les règles. Par exemple, elle échafauderait un plan et demanderait aux deux filles de venir la rejoindre, mais où? La solution lui vint comme l’éclair touche le sol si bien que son sourire ressembla plus à une grimace bizarre à la seconde près. Cho abaissa le poing droit sur la table qui lui fit battre le sang plus vite s’étant sursautée elle-même. L’adrénaline l’excitait. Oui, elle avait un plan. Il fallait, tout simplement l’activer.

- Luna…On pourrait…Attends.

La jeune femme attrapa son encre puis, y trempa sa plume pour écrire quelque chose sur une nouvelle page de son carnet. Cela se fit frénétiquement tant l’excitation de ce plan était à son comble en Cho Chang. En autant que tout ceci ne dépasse pas ses capacités…Mais ses amies. Oui, juste en y pensant. Après son dernier mot chuchoté, elle posa un doigt sur ses lèvres et montra le calepin, se trouvant maintenant au centre de la table, à Luna. Il y était inscris: on se voit à la Tête de Sanglier après que je vous aurais envoyé une lettre? Un petit rire fusa alors que cette nostalgie lui revint aussi. Étrange comme les événements reviennent parfois.

Cho se contenta de répondre un simple « Oui » à la solution qu’avait apporté Luna. Mais, pourquoi semblait-elle lui en vouloir ? La Serdaigle n’avait rien dit, n’avait pas sous-entendu que cette idée venait d’elle-même. Non, loin de là. Elle approuvait l’idée de son amie et l’avait, d’ailleurs, prouvé en lui répondant que c’était une excellente idée. Peut-être s’était-elle mal exprimée ? Quoiqu’il en soit, elle ne le remarquait qu’à peine et ne savait vraiment pas pourquoi son amie semblait lui en vouloir. Pour elle, il était clair que cette idée ne venait pas d’elle – Luna – mais de Cho, la brillante Magenmage et ancienne amie qui se tenait actuellement en face d’elle. Leurs glaces avaient été ramassées et la table était maintenant vide de tout objet, mise à part les affaires de Cho qui trainaient encore mais qui étaient nécessaires. Puis Luna avait annoncé à l’Ex-Serdaigle que Ginny était dans les parages, étant venue avec elle. Un léger sourire fit son apparition sur les lèvres de son amie mais, encore une fois, Luna vit le regard de Cho, plein de remords, de regrets…

Cho – Oui, bonne idée. J’espère bien qu’elle ne m’en veut plus.

Ginny ? Lui en vouloir ? Mais Cho était une tête de mule à ses heures, elle aussi ! Luna comprenait que Cho ait peur, mais de là à être rebutée par le moindre plan proposé, cela en devenait… Ereintant. Elles n’allaient pas réussir à sauver Poudlard sans une aide extérieure, elles ne pouvaient rien faire à deux. Proposer une solution ? C’était chose faite. Mais mettre en place ce plan, voilà un autre point qui restait à accomplir. Et avant cela, il fallait encore préciser tel ou tel détail, voir où agir, comment agir et, surtout, à combien agir. Sans éveiller les soupçons. Eh oui, sauver leur école de sorcellerie adorée se révélait être une chose ardue, mais cela en valait la peine… Non ? De plus, Cho ne pouvait garder un regard vers le passé toute sa vie. Elle devait avancer, elle devait tourner la page une bonne fois pour toutes et admettre qu’elle avait fait une erreur… Et qu’elle avait changé. Et c’est, justement, ce détail qui allait lui permettre de se faire pardonner auprès des autres. Ils allaient voir la jeune femme responsable et mature qu’elle était devenue, ils allaient voir la jeune femme qui voulait les aider. Et non pas celle qui les avait trahi il y a de cela quelques temps.

Cho – Désolée, je ne l’ai pas vu depuis et, à ce moment, elle me détestait si je me rappelle. Mais bien, on pourrait…

Luna – Ginny ? Oh, mais non. Ne t’inquiètes pas, elle a changé elle aussi et ne t’en voudra pas. J’en suis sûre ! Et puis, tu dois tourner la page. Ose. Si je m’en voulais à chaque fois que j’avais blessé quelqu’un, je serais morte à l’heure qu’il est.

Chasser le naturel, il revient au galop. Luna avait beau être loufoque et folle, ayant des idées toutes plus farfelues les unes que les autres, elle n’était pas aveugle. Et dire des vérités comme cela, des choses que tout le monde colporte dans son dos sans penser qu’elle puisse en être au courant… Oui, en effet, cela peut mettre mal à l’aise et déranger. Si elle se rendait compte de ce qu’elle disait ? Bien sûr, mais sans croire une seule seconde au malaise installé à cause de ses paroles. Elle disait ce qu’elle voyait, ce qui existait, et ne se trompait jamais. Bon, d’accord, peut-être imaginait-elle certaines choses lorsqu’elle les voyait mais… Les dires des autres, non. Elle ne se le permettrait pas. Après, sachant toutes ces informations, il faudrait, éventuellement, reconsidérer les croyances de Luna. Ce qu’elle dit se révèle juste à tout moment… Alors pourquoi pas ce qu’elle voit ? Son père est quelqu’un de légèrement fou aussi et l’on dit que nos habitudes se créent en fonction de notre entourage, mais. Car oui, il y a un « Mais ». La Serdaigle passe le plus clair de son temps à Poudlard, alors ce qu’elle dit ne peut être que vrai. Vous suivez ? Non ? Oh, tant pis, relisez-moi ce paragraphe et vous comprendrez ! Mais revenons-en à nos moutons.

Cho – Luna… On pourrait… Attends.

Cho venait de taper du poing sur la table sans le faire spécialement exprès. Mais cela eut pour effet de sortir Luna de sa rêverie et de reporter son attention sur son amie. Elle était excitée, contente, avec ce sourire malicieux que lui connaissaient la plupart des gens la côtoyant. Elle venait d’avoir une idée, sans oser la dire par peur de… De quoi au juste ? Luna ne s’était rendue compte de rien et n’avait même pas remarqué qu’elle l’avait interrompue quelques secondes plus tôt. Son cerveau était resté au stade des remords de Cho, n’ayant pas encore atterri au stade de l’idée si génialissime à en juger par la réaction de l’Ex-Serdaigle. Après quelques secondes, elle fit glisser son carnet vers Luna avec un doigt posé sur sa bouche, indiquant qu’il ne fallait rien répondre ou lire à haute voix. Notre jeune rêveuse remarqua alors le sourire et le rire de Cho, toute cette organisation devait, sans doute, raviver d’anciens souvenirs. Luna sourit à son tour et écrivit un « D’accord » de sa plus belle écriture. Non, j’exagère. De son écriture la plus lisible possible pour que Cho ne se défile pas à la dernière minute en prétextant une réponse négative de son amie.

Luna – A bientôt, j’espère ! J’étais vraiment très heureuse de te revoir. Je vais aller retrouver Ginny, elle s’inquiète peut-être.

Sur ces mots, Luna s’était levée d’un bond en « faisant la bise » à son amie retrouvée, accompagné d’un sourire en coin et d’un regard semblant dire « On t’attendra ». En effet, il ne fallait pas trop s’attarder ici au risque d’éveiller les soupçons du gérant. Une fois la réponse de Cho entendue, Luna quitta Florian Fortarôme en dansant sur ses pieds comme à son habitude. Maintenant, une chose importante à faire : expliquer tout cela à Ginny. Elle avait hâte ! Hâte je vous dis ! Tout cela était excitant et elle avait envie d’en faire voir de toutes les couleurs à cette peste de direction, à ces professeurs que tout le monde détestait, à toute personne méchante et cruelle. Oh, tout s’annonçait drôlement bien et… Génial ! Il n’y avait aucun autre mot… Oh non, aucun.

[HJ : On clôture maintenant, non ? Je te laisse clôturer le RP, mais si tu voyais autre chose à dire, j’éditerai le mien =) Il faut prévenir Ginny maintenant *Si tu passes par là :p*]

Cho Chang repensait à ce que Luna lui avoua par rapport à Ginny. Oui, la jeune fille un an sa cadette ne devrait plus lui en vouloir dorénavant. Et puis, la jeune femme se trouvait bête. Non, elle ne connaissait même pas les sentiments de la Gryffondor envers Harry Potter à cette époque. Si cela aurait été le contraire, peut-être. Certes, Cho n’en connaissait rien. Pourquoi avait-elle peur, regrettait son amour passé? C’était totalement idiot et Luna fit bien de lui remettre les idées en place. Justement, les paroles de la jeune fille eurent tôt fait d’attiser le rire de la Magenmage. Une main devant sa bouche et rien n’y fit au-devant de tous ces gens. Après tout, notre jeune femme tentait de garder politesse et bonne entente en public évitant ainsi des regards de côtés intimidants après tout.

*Luna a toujours le mot pour rire.*

Oui, la Serdaigle n’avait pas vraiment la langue dans sa poche. En fait, elle ne semblait tout simplement pas connaître les résultats de ses actions. Étrangement, un sentiment d’euphorie, de plaisir prit Cho à cette pensée. Elle se demandait la manière dont son amie s’y prenait évitant, ainsi, de comprendre les critiques qui lui avaient été faites. Bon, Luna devait les comprendre. Certes, elle n’en laissait rien paraître, mais surtout semblait les éliminer comme une petite brise douce passait près de votre visage. C’était étonnant comme Luna pouvait être forte selon un certain point de vue; ne pas s’en faire pour si peu. Bien au contraire, la jeune femme, elle, s’en faisait…Trop. Ainsi, elle travaillera probablement jusqu’à tard dans la soirée sur ce projet pour être fin prête devant Ginny et Luna aux Trois-balais.

Justement, la jeune fille partait juste à la suite d’avoir lu le papier tenu entre les mains de Cho. À l’évidence, elle comprit pour le message silencieux envoyé par la jeune Magenmage ce qui rassura cette dernière. Oui, Cho pouvait ressentir de la force en Luna, mais être tête en l’air pouvait aussi devenir un défaut. Donc, silencieusement, un soupir ressemblant à une expiration, sortit de la bouche de la jeune femme. Elle sourie à Luna tout en lui disant au revoir de la main pour regagner le regard sur ses papiers.

Maintenant détendue, obtenant un sourire sur le visage, la jeune Cho Chang fut sensiblement changée du moment où elle arriva à FlorianFortarôme. Précédemment, pendant ses années d’adolescence, la jeune femme aurait pensé au bon goût de la glace qui ressourçait totalement une personne. Certes, dans son esprit planait aujourd’hui une énorme gratitude envers Luna Lovegood. Ce sourire se transformait parfois en petit rire tellement son amie était spéciale. Cho se leva au final replaçant sa chaise sous la table correctement et sans trop de bruit. Sac au bras, elle se sentit heureuse, légère…Ou presque.

Oui, évidemment, ce projet alimentait une certaine nervosité. Les trois filles allaient à l’encontre de la volonté ministérielle après tout; surtout en ce qui concernait la Magenmage. Toutefois, c’était pour une bonne cause. Pour que les souffrances arrêtent à Poudlard et que l’école redevienne un endroit sécuritaire, accueillant, d’apprentissage agréable. En gros, pour que la nouvelle génération de jeune sorciers apprennent dans les même bonne conditions que la jeune femme maintenant Magenmage.

Cheveux au vent, vous remarquez des yeux déterminés et une bonne respiration qui attisa aussi celle de la bouche.

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