Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle]
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Sujet: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Ven 30 Juil - 19:09
(Your Call - by Secondhand Serenade)
Un dixième de seconde. C'était le temps précis qui séparait la vie de la mort. C'était le temps précis qu'il avait fallu au coeur de Jaimie pour s'arrêter de battre à tout jamais. Pourquoi fallait-il que la vie cède aussi facilement sa place au néant ? Ne pouvait-elle pas se battre et l'emporter ? Les réponses à ces questions, Heath ne les aurait pas, même s'il vivait une centaine d'années, et en prendre conscience après deux ans de recherche assidue était simplement insupportable. Si sa belle fiancée l'attendait quelque part, au delà du voile de la vie, il la rejoindrait sans perdre de temps...
Cette décision, il l'avait prise en quelques minutes. Pourtant, il était sorti du puits de dépression dans lequel il était resté pratiquement une année. Heath était assis dans son canapé, devant le poste de la télévision qui braillait les commentaires d'un match de baseball. Jaimie adorait le baseball. Le regarder sans elle n'avait plus la même saveur. Il était donc assis sur ce canapé chargé de souvenirs - pas tous avouables d'ailleurs - et il fixait le papier peint plutôt que l'écran comme s'il venait d'apparaître sous ses yeux. Comment avait-il fait pour tenir sept cents trente jours sans Jaimie ? Elle était pourtant sa lumière, son oxygène. C'était à n'y rien comprendre. Le fait qu'il est réussi à survivre deux ans entiers sans elle le dégoûtait. Cela minimisait l'importance qu'elle avait eu sur son existence. Il VOULAIT ne PAS POUVOIR vivre sans elle.
Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de la mort de Jaimie et son téléphone portable n'arrêtait pas de sonner. Ses parents, sa soeur, ses amis, même son frère... tout le monde voulait s'assurer qu'il tenait le coup. L'appareil était posé sur la table basse à coté de ses pieds croisés. Jamais Heath ne posa les yeux dessus. Que pourraient bien lui dire tous ces gens qu'ils n'avaient pas déjà dit l'année précédente ? "Le temps guérit toutes les blessures" ? "Tu retrouvera quelqu'un" ? Comme s'ils comprenaient quelque chose... Lors du trépas de Jaimie, elle et Heath étaient à l'orée de leur aventure. Elle venait juste d'accepter de l'épouser. Ils allaient vraiment vivre ensemble, évoluer ensemble, avoir des enfants, s'endetter pour payer la maison, la voiture, les vacances, l'école des mioches, mais ils s'en foutraient pas mal puisque le principal était qu'ils auraient été ensemble. Tous ces moments de joie pure qu'Heath avait imaginé cent fois n'auront pas lieu. Il ne danserait pas avec sa belle brune cintrée dans une grande robe blanche. Il ne lui remettrait pas les clefs de leur nouvelle maison. Il ne lui tiendrait pas la main lorsqu'elle mettrait leur premier enfant au monde. Tous ces instants magiques étaient morts avec Jaimie avant même d'être nés, et c'était ça qui était difficile à accepter.
Heath se leva lentement du canapé et marcha comme un zombi jusque dans le hall d'entrée où il s'empara des clefs de sa vieille américaine qui était garée en bas de l'immeuble et sortit. Comme ça. Sans papier, sans chaussure, simplement en blue jeans et en chemise blanche déboutonnée au niveau du col. Dehors, il faisait un froid polaire. Pour la première fois depuis qu'il avait emménagé, il ne salua pas le concierge qui rentrait les poubelles, emmitouflé dans un manteau. Le jeune homme ouvrit la portière de sa voiture, s'engouffra dans l'habitable et mit le contact avant de démarrer assez brutalement, sans avoir pris le temps de boucler sa ceinture de sécurité.
Il roula ainsi une bonne heure pour sortir de la ville et gagner une campagne anglaise plus tranquille et mal éclairée. Sans savoir pourquoi, il se gara n'importe comment sur le bas coté, au niveau d'une borne kilométrique usée par le temps et il s'extirpa du véhicule sans couper le moteur. Il ne ferma même pas la porte. Là, il marcha droit devant lui, les yeux rivés sur le ciel particulièrement étoilé. Tout en avançant, il écarta les bras de son corps pour mieux sentir le souffle du vent l'envelopper. C'était agréable.
A force d'errance, il finit par arriver devant un lac. La lune s'admirait dedans, faisant scintiller sa surface. Le coeur de Heath se serra. Ce noir nacré lui rappelait la chevelure de Jaimie. Sept cents trente jours le séparait d'elle. Sept cents trente de trop. Il était temps d'aller la rejoindre. Comme hypnotisé, il se remit en marche et entra dans l'eau jusqu'aux genoux. Mourir. Il aurait du tenter l'expérience avec elle mais le Destin en avait décidé autrement. Ses pensées étaient si claires. C'était comme s'il était enfin devenu lucide. Pourtant, un observateur extérieur l'aurait jugé fou. Et justement :
_ Il fait un peu froid pour une baignade, non ? ricana une voix d'homme dans son dos.
Son intervention eut le mérite de rappeler Heathcliff sur Terre. Le jeune homme fit volte face. Une silhouette inquiétante se peignait sous les premiers arbres, comme adossée à un tronc. Pour autant que le moldu put en juger de la distance à laquelle il se trouvait, ses cheveux étaient très longs et il était vêtu de noir.
_ Oh ! Je te dérange peut-être ? reprit l'inconnu sur le même ton énervant. Tu voulais te suicider en paix ?
A l'évocation de l'action qu'il s'apprêtait à commettre, Heath pâlit et fut assailli par sa conscience qui le força à sortir de l'eau. Revenant sur le bord, il n'adressa pas le moindre mot au type bizarre qui s'intéressait manifestement à lui. Ce dernier insista :
_ Des amis et moi faisons une petite fête un peu plus loin dans les bois, veux-tu te joindre à nous ?
Une petite fête ? Ce n'était pas comme s'il était d'humeur. Cependant, avant même qu'il ne songe seulement à formuler une réponse dans sa tête, des hurlements stridents s'élevèrent de la forêt. C'était des cris de terreur pure. Des hommes, des femmes, des enfants... L'inconnu poussa un petit soupir et murmura :
_ Il semblerait que mes camarades aient déjà commencé les festivités. Je vais devoir me contenter de toi...
Sans lui laisser le temps de comprendre, l'homme - ou plutôt la bête - se précipita sur lui pour le renverser sur le sol. Heath ne put rien fait malgré ses kilo de muscles et son habilité à s'en servir. Il avait beau essayer de repousser son assaillant, ce dernier tenait bon. Lorsqu'il esquissa un sourire des plus carnassiers, le jeune homme entrevit la taille de ses canines et une part de lui comprit. Le mutisme qu'il conserva malgré la situation intrigua le vampire qui lui faisait face.
_ Ah non, objecta-t-il la mine boudeuse. Il faut que tu cries, sinon ce n'est pas drôle du tout.
Pour lui montrer qu'il pouvait toujours attendre, Heath dessina un discret sourire sur ses lèvres et pencha la tête sur un coté, pour lui offrir une vue imprenable sur sa jugulaire. L'inconnu ricana :
_ Oh, je vois. Tu étais venu là pour mourir alors le fait que je m'apprête à te tuer t'importe peu. Les êtres humains sont si stupides ! La vie ne doit pas être gâchée comme ça. Quel crime as-tu commis pour demander la mort ? ... Et si je n'avais pas envie de te l'accorder finalement ? Hum... Oui. Je vais faire ça.
Après s'être mis d'accord avec lui-même, le vampire dégagea brutalement le col de la chemise d'Heath et, dans un claquement sourd, il plongea ses canines dans son cou. Cette fois, Heath ne put que pousser un gémissement lorsqu'il perçut la douleur de sa chair sauvagement déchirée. Il faut dire aussi que le vampire n'y allait pas avec distinction. On aurait dit un grand fauve dévorant sa proie. A plusieurs reprises, il retira ses crocs pour les planter quelques millimètres plus loin. Heathcliff gémissait et essayait à présent de le repousser. L'inconnu eut tout le mal du monde à se retenir de le vider complètement de son sang. Lorsqu'il retira sa tête de son cou définitivement, il essuya sa bouche dégoulinante d'un revers de manche et eut un sourire mauvais. Puis il se mordit son propre poignet pour ouvrir quelques veines avant de le plaquer contre la bouche de sa victime, le forçant ainsi à en avaler. Ce faisant, il murmurait :
_ Plutôt que le mort, je te donne l'immortalité pour repenser à ce que tu as failli faire cette nuit.
Une fois qu'il fut certain qu'Heath avait bu, malgré lui, suffisamment de son sang, il le libéra de son étreinte et se releva souplement. Le jeune homme ne put pas en faire autant. Il demeura allongé sur le sol, la tête baignée dans son propre sang, sang qui s'échappait encore un peu des plaies béantes dans son cou. Sa chemise déchirée et souillée laissait voir son torse musclé qui se soulevait de plus en plus difficilement à mesure de son rythme cardiaque.
_ Tâche de survivre à ta transformation et nous nous retrouverons, John Doe.
Dans un dernier rire machiavélique digne des films d'horreur, le vampire disparut dans la nuit. Haletant, Heath avait les larmes aux yeux. Quelque chose lui brûlait la gorge. C'était comme si on l'avait empoisonné. Au loin, il entendit des craquements et de nouveaux cris. Il perçut aussi quelques jets de lumière dans le ciel noir. C'était comme si on tirait un feu d'artifices. Et puis, plus rien. La nuit redevint silencieuse et froide. En parlant de froid, Heathcliff sentait son corps le devenir de plus en plus. Sa respiration devenait vraiment difficile. Les minutes qui suivirent furent proprement atroces et entraînèrent une série de gémissements pathétiques. Ses organes s'arrêtaient un à un de fonctionner. Les battements de son coeur ralentissait considérablement. Il savait que bientôt, il allait s'arrêter. Ce n'était plus qu'une question de secondes maintenant... Un dixième de seconde, en fait.
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Ven 30 Juil - 21:35
Ce matin là était particulièrement ensoleillé. Londres semblait tellement plus vivant, plus heureux. Les passants se saluaient, on ouvrait les portes aux autres par politesse, on se remerciait avec de grands sourires. Parmi la foule, Saraelle Juliet Myles avançait les épaules droites, un doux sourire aux lèvres, paisible, sentant la brise chaude caresser ses longs cheveux d'un blanc de lune, tout comme sa peau. Jamais elle ne s'était sentie aussi légère, aussi paisible, comme sur un nuage moelleux. La jeune femme marchait d'un pas paisible jusqu'au Ministère où elle travaillait. Généralement, elle préférait venir par le Service des Cheminées, n'aimant pas la foule, la rue, mais ce jour là était si beau qu'elle ne pouvait que vouloir marcher. Un papillon passa près d'elle, elle sourit avant de rejeter ses longs cheveux en arrière. Arrivée au pied du bâtiment, elle ramassa une pomme rouge tombée d'un sac de course d'une jeune femme et la lui rendit, un sourire paisible aux lèvres avant d'entrer. C'était comme si tout fonctionnait au ralenti. Saraelle avançait doucement, paisiblement, comme si elle n'avait peur de rien, comme si le monde n'était pas cruel. La sorcière blonde monta dans un des ascenseurs et s'apprêta à composer le code quand elle se retourna et vit brusquement le visage plein de souffrance, de rage du Moldu qui avait perturbé sa vie. Il avait une main sur les deux parois opposées et se tenait face à Saraelle, dans une attitude agressive. Surprise de le voir subitement derrière elle, la jeune femme poussa un cri et échappa le combiné, n'osant sortir sa baguette. Comment un Moldu était entré là ? Pourquoi ? La jeune femme cligna des yeux; il n'était plus là. Le souffle court, elle tremblait, comme si son monde parfait avait été perturbé. Elle respira profondément et prit le combiné qui pendait lugubrement. Cependant, il était encore là. Saraelle poussa un nouveau cri.
- Tu n'as rien fait pour l'aider, dit-il d'une voix menaçante et basse. Tu l'as laissée partir et tu as emporté mes souvenirs ! - Je... Je ne pouvais rien faire ! C'était mon devoir ! Vous deviez oublier ! dit Saraelle d'une voix terrorisée, en reculant.
L'homme brisa la paroi de son poing et la saisit par la gorge avant de la plaquer contre le mur de la cabine, son visage si proche du sien, le souffle rendu irrégulier par la rage.
- NE ME MENTS PAS ! s'écria-t-il en resserrant sa prise. J'AI TOUT PERDU ! ELLE EST MORTE ! JE SUIS SEUL ! TU NE COMPRENDS PAS ! - Si je comprends ! JE COMPRENDS ! hurla-t-elle malgré la peur. MOI AUSSI JE SUIS SEULE !
Le Moldu la relâcha et recula d'un pas. Son souffle sembla s'adoucir et subitement, il n'y eu plus personne. Saraelle resta figée dans la cabine, sans comprendre. Terrorisée elle sorti dans la rue mais le soleil n'était plus, un vent froid soufflait, lugubre. Il n'y avait plus personne. Saraelle avançait d'une démarche incertaine, trébuchant régulièrement. La jeune femme appela mais il n'y avait plus aucun son. Elle tournait sur elle même, ses longs cheveux blonds dansant, fouettés par le vent de plus en plus glacé. Soudain il neigea. Du givre recouvrait toutes les surfaces et la jeune femme reçu un journal qui était baladé par le vent. Il se posa avec force sur son visage. Saraelle le retira et lut les gros titres, se demandant ce qui se passait. Des Détraqueurs avaient-ils tout détruit ? Les gros titres disaient :
Bienvenue dans le cœur de Saraelle J. Myles.
La jeune femme ouvrit la bouche comme pour parler mais elle rien ne vint. Son cœur se glaça, la faisant souffrir, elle sentait les morceaux de glace s'enfoncer dans sa peau, ses veines se geler avec une douleur insurmontable. Elle se laissa tomber au sol, son corps se recouvrant de neige. Personne ne vint l'aider.
Saraelle se redressa brusquement dans ses draps, le souffle si court que sa poitrine se soulevait visiblement. La jeune femme reprenait lentement contact avec la réalité, la main sur son front moite. Elle tremblait sans savoir si elle avait chaud ou froid. La sorcière se laissa retomber sur ses oreillers, regardant le ciel gris de Londres. C'était aujourd'hui. Ce jour là elle avait rencontré Heath St John. Ce Moldu avait perdu sous ses yeux l'amour de sa vie et elle n'avait rien put faire, seulement effacer sa mémoire suffisamment pour qu'il ne comprenne pas mais pas pour qu'il oublie. Cet homme était dehors quelque part à souffrir, elle le savait, elle sentait presque. Non... elle ne sentait rien, elle supposait. Saraelle se leva afin d'aller boire un thé et se remettre les idées au clair. Elle passa sans se regarder devant son miroir qui refléta une jeune femme svelte à la chevelure d'un blond lunaire portant un vieux pantalon en coton bleu marine et un débardeur gris clair, qui lui aussi avait passé plus d'une nuit sur le dos de la jeune femme. Dans sa cuisine, Saraelle pensa à la nuit qui l'attendait, les yeux posés sur le ciel gris de Londres qui reflétait son humeur. Pas étonnant d'avoir fait ce rêve mais c'était la signification flagrante qui lui faisait mal. Oui elle était seule et non elle ne souffrait pas. On ne souffre pas d'être seule, on s'habitue. Mais Heath ? Lui avait connu l'amour, il avait trouvé sa moitié et l'avait perdue... Pensait-il en trouver une autre ? Et si elle devenait cette moitié ? Saraelle s'éloigna brusquement du meuble de cuisine sur lequel elle s'était appuyée pour boire son thé, comme si c'était lui qui lui avait soufflé cette idée honteuse. Depuis quand pensait-elle ainsi ? Depuis quand pensait-elle à l'amour ? C'était tellement ridicule ! La jeune femme alla prendre une douche, se séparant de sa sueur nocturne tandis que son réveil se mit à sonner. Vêtue d'une serviette, elle se précipita pour l'éteindre avant de mettre une robe de sorcière bleu de nuit et une cape noire. La sorcière saisit sa baguette et alla devant la cheminée de son appartement de Londres, qui était le seul à avoir une cheminée dans l'immeuble. Elle saisit un peu de poudre de Cheminette et s'installa parmi les chaudes flammes vertes avant de dire clairement, le regard éteint « Ministère de la Magie ! ». Dans les locaux, Saraelle se senti immédiatement mal à l'aise. Elle marchait les yeux baissés, prenant soin de regarder les pieds des gens pour ne pas les bousculer. Quand on lui parlait, elle regardait à côté ou ses mains et ne souriait pas. La plupart des gens ne l'appréciaient pas vraiment, étant une femme étrange. C'était toujours une épreuve pour elle de se trouver sur son lieu de travail mais c'était plus vivable lorsqu'elle devait travailler de nuit. La plupart des employés étaient partis, il ne restait plus que quelques Aurors en général et le service d'entretien.
- Alors Myles ? demanda son coéquipier de la semaine. Prête pour ton service de nuit ?
La jeune femme regarda ses pieds comme toujours et se contenta de hocher la tête avec un pale sourire qui n'avait nulle autre utilité que la politesse. L'homme haussa les épaules et tourna les talons, laissant la jeune femme se passer nerveusement la main dans ses cheveux mal coiffés. Quelques minutes plus tard, on leur donna l'ordre de se rendre dans une forêt où des Vampires avaient attaqués. Ils devaient attendre que les Aurors soient sur le coup avant de pouvoir s'occuper d'effacer les traces. Quand on lui donna l'ordre, elle parti avec son coéquipier et quitta le Ministère pour le lieu indiqué. Saraelle était un bon Oubliator. Elle faisait son travail dans les règles et consciencieusement, il n'y avait rien à dire à son sujet à part que personne n'aimait travailler avec elle tant elle avait tendance à déprimer tout le monde et surtout les ennuyer. Ses pieds touchèrent le sol et son regard se posa presque immédiatement dans le vide. Le vent soufflait et il était frais.
- Il y a deux survivants ici et un autre près de l'eau à quelques mètres de là, leur indiqua l'un des représentants du Ministère, essoufflé.
Saraelle hocha la tête et se mit en marche vers le lieu indiqué. C'était un vrai carnage si bien qu'elle se senti faiblir, ses jambes soudain moins solides. Surement son teint était devenu inquiétant car presque instantanément, son coéquipier proposa de s'en charger seul.
- Va plutôt voir l'autre près de l'eau, je m'occupe de ceux là.
Saraelle hocha à nouveau la tête et parti, chancelante. Elle avait pourtant vu des morts mais cette fois ci, la sauvagerie était telle qu'elle n'avait pas supporté, ressentant la peur de ces gens alors qu'ils avaient vu la mort frapper à pleines dents. Quand elle fut sortie de la forêt, le vent caressa son visage avec plus de force, l'apaisant. La jeune femme respira à pleins poumons et vit de loin, l'homme à terre. Il bougeait encore, se plaignait. Il avait besoin de soins c'était flagrant mais le secret était apparemment plus urgent. Saraelle se pencha sur lui et le tourna vers elle, reconnaissant alors ce visage. La jeune femme poussa un cri, fit un bond en arrière, tombant sur les fesses, la bouche grande ouverte, comme si elle venait de voir un fantôme. Heath St John était là, entre la vie et la mort et étrangement, il souffrait autant que le jour de leur rencontre. Saraelle se précipita à nouveau vers lui et teint son visage torturé entre ses mains. Elle croisa alors son regard éteint, inconscient et ressenti un désespoir cuisant, comme si respirer la brûlait, comme si le sang qui battait dans ses veines l'écorchait. Mais ce qui fut plus insurmontable était la peine qu'il vivait, ce sentiment de vide si familier. Saraelle eu un sanglot avant de se ressaisir. Ses émotions étaient contradictoires. Pourquoi souffrait-elle ainsi en sa présence ? Elle était plus faible qu'elle ne le supposait. Ébranlée, elle se demanda si le soigner n'était pas une urgence avant d'effacer sa mémoire.
- Myles ! Ça va ? appela son coéquipier en approchant en courant. Je t'ai entendu crier alors... Seigneur ! Il est mal en point. Je vais le conduire à St Mangouste, ils sont débordés là bas. Tu feras le rapport. - Non, dit-elle sans quitter le Moldu des yeux. - Pardon ? - Je m'en occupe. Je vais le faire. Va.
Son coéquipier parut surpris mais n'insista pas. La jeune femme se pencha à nouveau vers Heath et agit avec précipitation, sachant très bien que sa vie ne tenait qu'à un fil. Elle fouilla dans sa mémoire cherchant jusqu'où supprimer ses souvenirs et supposa qu'il serait bien de faire croire à une agression au couteau de la part du Vampire. Oui, il voulait lui voler son argent mais Heath qui était un homme solide s'était défendu. Ça irait. Saraelle saisit sa baguette lança un sort, le cœur serré comme toujours. Elle ne savait pas pourquoi elle n'arrivait pas à effacer sa mémoire, comme si elle ne voulait pas disparaître de la tête de cet homme capable d'autant d'amour. La jeune femme ferma les yeux et le revit en train de hurler, penché sur le corps de son aimée. Elle le senti bouger sous elle et croisa à nouveau son regard. Il avait de beaux yeux. La sorcière se secoua et décida de se ressaisir. Il fallait penser à lui avant tout, qu'elle ne soit pas ridicule et le laisser mourir devant elle. La mémoire effacée, elle le saisit sous les bras et le redressa avec peine avant de tourner sur elle même, direction le service d'urgences de St Mangouste. Là-bas, il fut pris en charge mais Saraelle ne parvint pas à quitter la salle d'attente si bien qu'une fois qu'il était dans une chambre, elle se retrouva à son chevet. A chaque seconde elle se disait « maintenant je pars, avant qu'il ne se réveille. » mais elle était toujours là, incapable d'abandonner cet homme si seul. Ou peut être était-ce elle qui avait besoin de compagnie... Un instant il ouvrit les yeux et la jeune femme sursauta. Il l'avait vue. Allait-elle devoir effacer cet instant de sa mémoire aussi ? En avait-elle le droit maintenant qu'elle n'était plus en mission ? Le voulait-elle ? Non. Alors elle dirait que c'était elle qui l'avait trouvé. Tant pis. Ou pas. Cependant, il se rendormit bien vite, apparemment épuisé. Saraelle continua à le regarder dormir jusqu'à ce qu'il fasse jour, sachant très bien qu'on allait lui demander où elle était passée.
- Allez vous poursuivre les soins ? demanda une médicomage.
Saraelle lui adressa un regard interrogateur.
- Les soins, pour le jeune homme. Il aura besoin d'aide une fois sorti d'ici. D'une aide magique si possible. Nous ne savons pas encore quelles seront les conséquences de ses blessures.
La sorcière ouvrit la bouche et regarda l'homme endormit. Elle hésita un instant ne sachant pas quoi faire. Ce n'était pas à elle de le faire et pourtant « pourquoi pas ? ». Après tout elle détenait ses souvenirs. Elle ne pouvait pas le laisser seul ainsi dans la nature, il représentait un danger potentiel. Oui, elle ferait ça pour aider les autres, pas elle... Quelques heures plus tard, le jeune homme encore sous sédatif fut raccompagné par un médicomage et Saraelle chez elle. La sorcière reçu des instructions et aussi un sort d'urgence en cas de problème et surtout d'attaque. Légèrement inquiète, elle hocha à nouveau la tête et laissa le médicomage quitter les lieux l'air peu rassuré de confier un tel patient à une femme si fragile. La sorcière se rendit dans sa chambre où dormait le Moldu, sur son lit. Cette simple vision la fit rougir et la mit mal à l'aise. Ne sachant quoi faire elle saisit son pyjama, se changea dans la salle de bain et retourna sur le canapé du salon où elle s'endormit à son tour. Quelques heures plus tard, la jeune femme se réveilla en sursaut, pensant avoir dormi des jours. Son premier réflexe fut de penser à Heath et d'aller voir dans sa chambre s'il était bel et bien là. A sa grande surprise, elle le vit, étendu sur le dos, torse nu et couverts de bandages. Saraelle revint son souffle et se plaqua contre le mur du couloir, n'osant croire ce qu'il y avait dans la pièce à côté, derrière elle. Non c'était impossible, elle n'avait pas fait ça ! La jeune femme blonde risqua un timide coup d'œil et l'observa dormir quelques minutes sans s'en rendre compte. L'instant dura, éternel, tandis qu'elle le regardait, le dévorait presque des yeux, n'osant franchir le pas de la porte, à demi-visible. Soudain, le Moldu remua. Saraelle retint à nouveau son souffle et mit un pied dans la chambre, timide. Quand il tourna les yeux vers elle, la sorcière ne trouva rien de mieux à faire que de sortir précipitamment de la chambre, pour aller se cacher dans le couloir, le cœur battant à tout rompre, un poids surprenant dans l'estomac, les joues en feu. Que lui arrivait-il ?
[HJ : '-' ]
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Lun 27 Sep - 22:11, édité 1 fois
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Sam 31 Juil - 20:27
Il faisait noir et il faisait sombre. Ca sentait les égoux... Heathcliff regarda autour de lui. En fait, il était dans des égoux. Comment avait-il atterri là ? C'était à n'y rien comprendre. Lorsqu'il s'aperçut qu'il n'était pas seul, il sursauta. Un homme se tenait appuyé contre un mur, l'air ennuyé. Malgré ses vêtements d'un autre siècle, il le reconnut sans peine. C'était le vampire qui l'avait mordu. Avec son manteau de cocher, on l'aurait sorti d'un roman du début XIXème. Il fut rejoint par un autre type costumé de la même époque. Etonnemment, aucun des deux n'avait l'air de faire cas d'Heathcliff pourtant tout proche. Ce dernier s'agita en remarquant que de gros rats courraient sur le sol dalé, en direction de la faible lumière qui perçait au travers d'une grille aux barreaux érodés par l'eau. Il eut un haut de coeur. Entendant la conversation de ses étranges camarades, il fut surpris de constater qu'ils s'exprimaient avec des mots passés de mode. Lorsqu'ils firent mine de s'en aller, Heathcliff jugea plus prudent de les suivre que de rester ici à la merci d'autres créatures infernales. De toutes façons, ils ne semblaient pas le voir. Une fois remonté à la surface - il aurait été trop charitable de dire "à 'air libre" vu la puanteur qui régnait tout de même sur les rues - Heathcliff écarquilla les yeux. S'ils étaient à Londres, ce n'était pas comparable au Londres dans lequel il avait toujours vécu. Les rues étaient encombrées d'étals vides et de tonneaux éventrés. Du foin jonchait le sol avec inégalité. Quelques stères de bois également. Heathcliff n'avait aucune idée de l'heure qu'il était mais tous les semblants de volets étaient fermés et il n'y avait pas un chat. Ou si, justement, un chat. Il couratait entre les obstacles. Soudain, il se figea et leva la tête en direction des trois hommes. Il renifla quelque chose dans l'air et détala le plus vite possible, sans demander son reste. Il avait du sentir la menace qu'ils représentaient. Prenant finalement conscience qu'il ne s'agissait pas du décor d'un film et que les deux compères n'étaient pas les figurants d'une reconstitution, le jeune homme dut conclure - au point où il en était dans la dégradation de sa santé mentale, c'était un maigre plus - qu'il se trouvait dans le Londres du début XIXème siècle et qu'il voyait vraisemblablement un souvenir du vampire qui l'avait mordu.
Son bourreau se tourna d'ailleurs vers son camarade... et demanda d'une voix tout à coup féminine :
_ Vous avez jeté un oeil à ses constantes, Docteur ? Le rythme cardiaque continue de baisser. Dans une heure ou deux il devrait avoir trépasser.
Hein ?! La vision d'Heath s'emplit de noir et il fut projeté hors du rêve pour retourner dans la réalité. Il n'ouvrit pas les yeux mais il avait conscience d'être allongé dans un lit. Autour de lui, des machines émettaient de petits bips pas très rassurants. Après avoir tenté de rester conscience, il bascula dans un sommeil sans rêve. Bien plus tard, alors que tout semblait calme dans sa chambre, il rouvrit brièvement les yeux. Avant que ses paupières ne retombent d'elles-même, il eut le temps de voir qu'un ange se tenait tout proche de lui. Une jeune femme au regard sincère et aux cheveux dorés. Il aurait voulu lui demander ce qu'elle faisait ici et pourquoi elle ne mettait pas un terme à sa souffrance mais il ne pouvait pas encore parler. Tout ce qui s'échappait de sa bouche lorsqu'il l'ouvrait, c'était des gémissements de douleur causés par la mutation qui s'opérait en lui. Finalement, l'épuisement l'obligea à se rendormir.
Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, il n'était plus à l'hopital. En revanche, il était toujours allongé sur un lit. La pièce était plongée dans le noir mais elle sentait le propre et un peu les fleurs. Odeur qui ne manqua pas de lui rappeler sa défunte fiancée. C'est peut-être cette association d'éléments qui le propulsa dans un nouveau rêve dégénérant...
Heath se trouvait à présent sous les draps et il sentait aux frissons qui parcouraient son corps d'apollon qu'il était nu. Une personne était étendue tout près de lui. Il sentait sa chaleur naturelle. Il la chercha à tâtons et caressa sa joue. Ce ne pouvait être que Jaimie. Il se rapprocha sans équivoque pour l'attirer dans ses bras et lui donner un baiser des plus langoureux. Se faisant, il glissa ses grandes mains sous les draps pour les faire courir sur sa peau parfaite. Ses jambes, ses hanches, sa poitrine... il ne faisait pas de préférence. Après avoir libéré ses lèvres, il embrassa sa joue et sa tempe gauches avant de descendre dans son cou pour s'y attirer avec gourmandise. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait touchée comme ça. Sept cents trente jours. Soudain, la lumière de la lampe de chevet inonda la pièce et Heath ferma les yeux par réflexe pour réussir à la supporter. Tournant la tête dans sa direction, il les rouvrit lentement pour découvrir qui était l'auteur de cette intrusion complètement déplacée. Jaimie ! La belle brune se trouvait debout à coté du lit, vêtue de la tête aux pieds, et elle le regardait d'un air accusateur. Heath n'en croyait pas ses yeux. Mais qui était la jeune femme à qui il s'apprêtait à faire l'amour ? Lui faisant de nouveau face, il sursauta et se redressa sur les genoux dans la précipitation. Il s'agissait de cet ange blond qui l'avait veillé à l'hopital. Cet ange qu'il avait déjà vu auparavant mais dont il ne se souvenait plus très bien.
Avant qu'il ne puisse implorer la miséricorde et la compréhension de Jaimie, la réalité le rappela à lui et il ouvrit une ultime fois les yeux. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que l'ange était encore là. Sauf que cette fois-ci, elle portait bien des vêtements et l'observait timidement depuis le seuil de la chambre. Il faisait jour d'ailleurs. Le temps qu'il jette un oeil du coté de la fenêtre, la jeune femme avait fui dans le couloir. Apparaître et disparaître sans crier gâre semblait être sa spécialité.
A présent en bonne possession de ses moyens, Heath s'assit sur le lit avant de se mettre complètement debout. Gêné par les bandages, il les arracha un à un et les déposa sur le coin d'une petite table. Il y avait quelque chose de curieux. Ils étaient ensanglantés mais, aux endroits où ils avaient été mis, il n'y avait pourtant ni plaies ni cicatrices. Sa peau était douce et lisse comme celle d'un nouveau né. Sans s'en préoccuper pour le moment, il marcha jusqu'à la porte pour passer sa tête dans l'encadrement. Saraelle s'était collée à la cloison et essayait de se faire le plus discrète possible. Cette vision lui arracha un petit sourire, malgré l'étrangeté de la situation. Il sortit dans le couloir avec une décontraction feinte et alla s'appuyer sur le mur en face de la jeune femme. Après avoir demeuré un bon moment silencieux, il souffla :
_ Qui es-tu ? Je me souviens de ton visage, de tes cheveux dorés, de tes yeux... mais je suis certain d'avoir toujours ignoré ton nom.
Heath regarda tout autour de lui avant de reprendre :
_ Et d'abord, où sommes-nous ? Chez toi ? ... Pourquoi m'y avoir amené ? ... Je ne me souviens plus de ce qui s'est passé...
Tout accaparé qu'il était par sa recherche de réponses, il ne remarqua pas tout de suite que le plus grand changement de ces dernières heures s'était opéré à l'intérieur de lui Effectivement, il ne respirait plus.
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Dim 1 Aoû - 12:15
Contre le mur, Saraelle tentait de reprendre son souffle et de se comprendre. Son cœur battait à tout rompre, ses mains étaient moites, son souffle irrégulier. Ces symptômes elle en avait l'habitude, cependant uniquement lorsqu'elle se retrouvait au milieu d'une foule ou que tous les regards étaient posés sur elle en même temps. Mais jamais lorsqu'elle se retrouvait en présence d'une seule personne. En général elle vivait bien sa timidité et se contentait de baisser les yeux mais elle pouvait parfois même s'amuser. Sauf que là, son corps subissait une véritable agression par la simple présence de Heath. Le Moldu provoquait en elle des sensations violentes et désagréables, compte tenu de ce poids au niveau de son nombril. Que lui arrivait-il ? Pourquoi un tel malaise en présence de cet homme ? Tout se passait bien avec ses camarades de Poudlard, ses collègues de travail mais dès qu'il s'agissait de lui, Saraelle se sentait mal dans son propre corps. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Que signifiait ce malaise ? Pourquoi avait-elle été aussi stupide pour accepter de le prendre chez elle ? Depuis quand laissait-elle quelqu'un entrer dans son appartement, son refuge ? Saraelle respira profondément pour se calmer, il fallait qu'elle cesse de se poser des questions car son état n'allait pas en s'améliorant. Le jeune homme en question passa la tête dans l'encadrement, surprenant Saraelle dans ses réflexions. Surprise, elle sursauta violemment et recula d'un pas, la main sur son cœur au rythme déjà si rapide. La sorcière croisa son regard une fraction de seconde, comme incapable de s'en empêcher et senti cette boule au niveau du nombril descendre à nouveau. Presque immédiatement, elle baissa à nouveau les yeux. Pendant tout le temps qu'il mit pour aller s'appuyer contre le mur d'en face, Saraelle afficha un malaise flagrant, ne sachant pas quoi dire, comment agir. Elle se mit à tordre ses mains d'un geste nerveux, regardant régulièrement de gauche à droite, comme si la solution allait passer d'un moment à un autre. Le silence s'installa et Saraelle se mit à croire que ce serait finalement suffisant.
_ Qui es-tu ? Je me souviens de ton visage, de tes cheveux dorés, de tes yeux... mais je suis certain d'avoir toujours ignoré ton nom.
La jeune femme leva à nouveau les yeux vers lui, comme pour vérifier si c'était bien cet homme qui venait de dire ça, la bouche légèrement ouverte, mais les mots périrent sur ses lèvres. Que dire ? Se présenter surement. Cependant, une seule information se grava dans sa mémoire : il se souvenait d'elle. Les joues en feu, elle se mit à tripoter la pointe de ses longs cheveux, le regard baissé, comme toujours.
_ Et d'abord, où sommes-nous ? Chez toi ? ... Pourquoi m'y avoir amené ? ... Je ne me souviens plus de ce qui s'est passé...
Saraelle se mit une main tremblante sur le front. Comment répondre à toutes ces questions ? Mal à l'aise, la sorcière préféra régler le premier point qui la gênait le plus. Toujours sans le regarder, elle se dirigea à nouveau dans sa chambre et s'approcha du lit où elle attrapa le drap beige de ses mains mal assurées et le froissa en une grosse boule qu'elle serra contre elle. Quand Saraelle se tourna à nouveau vers Heath, elle retint une exclamation, les yeux grands ouverts. Le jeune homme n'était plus exactement celui qu'elle avait vu la première fois. Sa peau de soleil opposée à celle de lune de Saraelle, semblait légèrement plus pâle et comme marbrée. La texture était particulière mais visible à cause de sa nudité. Son regard sombre brillait d'un rouge sanglant et elle était prête à parier qu'il avait désormais de longues canines. Heath St John était devenu un Vampire. La jeune femme respira profondément et baissa à nouveau les yeux, honteuse de regarder son corps – même sans arrière pensée (ou presque) – ayant l'impression de commettre un acte immonde. Jamais elle ne s'était retrouvée en présence d'un homme si peu couvert et encore moins seule, dans sa chambre. Comme pour mettre fin à ce moment de gêne, Saraelle se mit à parler d'une voix légèrement cassée à force de garder le silence et basse, peu assurée.
- Je suis Saraelle Myles. Vous avez été agressé cette nuit, je vous ai conduit à l'hôpital et comme je ne savais pas quel proche contacter je vous ai conduit ici , dit-elle sans respirer.
Puis brusquement, elle lui balança le drap à la figure.
- Couvrez-vous, votre nudité me met mal à l'aise.
Saraelle resta un instant devant lui à tripoter ses cheveux, ne sachant pas quoi faire. Il fallait lui dire la vérité ! Heath allait forcément se rendre compte qu'il mettrait quelques secondes à parcourir des kilomètres, que sa force était surhumaine et surtout que son alimentation avait relativement changée. Prenant des respirations profondes et régulières, Saraelle laissa Heath derrière elle, et quittait la pièce d'un pas mesuré. Il fallait tout lui dire surtout que maintenant, ils faisaient partie du même monde, plus de secret, plus de mensonge, tout était possible ! Tout ? Tout quoi ? Saraelle s'arrêta au pas de la porte, une main posée sur l'encadrement, dos au jeune homme. Elle prit une profonde respiration avant de se tourner vers lui. Il y eu un silence et finalement, elle parla à nouveau très vite.
- Je suis une sorcière et vous un Vampire.
Puis Saraelle quitta précipitamment la pièce comme une petite fille qui venait d'avouer une faute et qui voulait fuir la punition. D'un pas rapide, elle se retrouva dans son petit salon qui faisait office de cuisine, dont la séparation était effectuée par un plan de travail sur lequel elle prenait ses repas. Les meubles étaient jolis, sobres, dans des tons claires, bleu ciel, lumineux. Elle se mit un main sur le front, apparemment en proie à un grand stresse. Elle avait pourtant géré des situations plus dramatiques mais quand il s'agissait de Heath, tout était hors de contrôle. Fichue timidité ! Elle lui pourrissait la vie ! Et dire qu'une autre n'aurait ressenti aucun malaise en présence d'un simple homme qui ne demandait rien que des explications, Saraelle se sentait presque fiévreuse. C'était ça, lorsqu'à vingt-six ans, on avait à peine osé croiser le regard du sexe opposé.
[HJ : désolée c'est pas terrible '-' ]
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Mer 4 Aoû - 17:39
A peine eut-il posé ses questions qu'il vit la jeune femme disparaître sans un mot à l'intérieur de la chambre qu'il venait de quitter. Heath leva les yeux au plafond avec exaspération et attendit impatiemment qu'elle revienne. En reparaissant dans le couloir, un drap roulé en boule dans les bras, la jeune femme écarquilla les yeux lorsqu'elle les posa sur lui. Son hôte de fortune se trouva un peu gêné, ne sachant pas bien au juste ce qu'elle regardait de cette manière. La surprise passée, la blondinette se mit à parler très vite :
- Je suis Saraelle Myles. Vous avez été agressé cette nuit, je vous ai conduit à l'hôpital et comme je ne savais pas quel proche contacter je vous ai conduit ici.
Saraelle ? A présent, il était bien certain de ne pas la connaître. C'était un joli prénom. Original. Il ne l'avait jamais entendu auparavant. De quelle nationalité est-ce que ça pouvait bien être ? Alors qu'il y réfléchissait, il se prit la boule de drap en plein dans la figure sans le voir venir.
- Couvrez-vous, votre nudité me met mal à l'aise, marmotta le jeune femme avec un sérieux de timidité mêlé.
Sa nudité ? Mais... il était juste torse nu. Ciel que cette femme était bizarre ! Ne voulant pas la contrarier, il ramassa le drap qu'il avait pas récupéré au vol et s'en fit une cape avant de balancer le pan droit par dessus son épaule gauche. Voilà qui dissimulait partiellement sa peau. Il faudrait qu'elle s'en contente pour le moment. Il allait parler mais Saraelle commena à s'en aller.
_ Hé ! s'exclama-t-il au moment où elle s'arrêta et se retournait vers pour lancer :
- Je suis une sorcière et vous un Vampire.
Puis elle s'éclipsa dans une autre pièce, le laissant seul avec sa stupeur. Okay... C'était bien sa veine ; il était tombé chez une malade mentale. Heath secoua la tête et passa une main dans ses cheveux déjà ébouriffés. Il fallait qu'il se sorte de cette situation et qu'il l'aide, si c'était possible, parce qu'elle l'avait quand même recueilli et qu'il lui devait bien ça. Evidemment, Heath ne comptait porter aucun crédit aux dires de la jeune femme et ne savait pas que des deux, c'était lui qui avait besoin de son aide. Il prit une profonde inspiration et lui emboîta le pas.
La pièce qu'il découvrit était un salon, meublé simplement, avec monotonie. Il fit fi de ses impressions pour s'intéresser de nouveau à sa sauveuse. Il allait continuer à la tutoyer car c'était ce qui lui venait naturellement tellement il avait l'impression de la connaître depuis longtemps. A vrai dire, il ne s'en rendait même pas compte.
_ Ecoute... Saraelle, hein ? Mon nom à moi c'est Heathcliff St John. Heath. Je suis détective privé et j'habite à Londres. Je te suis très reconnaissant pour le voyage à l'hopital et l'asile chez toi mais il faut que tu saches une chose....
Après un petit suspense, il ajouta :
_ La magie et les vampires, ça n'existe pas. Ce sont des contes pour les enfants. Moi aussi j'aimerais qu'ils soient réels, quoique pour les buveurs de sang ça reste à voir, mais ils ne le sont pas.
Heath lui adressa un sourire réconfortant, essayant d'y aller en douceur. Pour preuve, il renchérit en s'avançant vers la jeune femme et, se débarrassant de son drap-cape, il prit ma fine main de Saraelle pour la poser au niveau de son propre coeur.
_ Tu le sens qui bat ? C'est parce que je suis...
Minute ! Les yeux à présent grand ouverts, l'ex-moldu lâcha la main de sa camarade pour poser la sienne sur son pectoral gauche. Il attendit quelques secondes en silence... Pas le moindre battement. Son coeur s'était éteint. Tout à coup, du bruit dans la cuisine ouverte ouverte attira son attention par dessus l'épaule de la jeune femme. La vaisselle était en train de se faire toute seule dans l'évier comme par... magie. S'en fut trop...
Heath poussa un cri de terreur et bondit en arrière sur plusieurs mètres pour atterrir sur un meuble au fond de la pièce, renversant tout ce qui était dessus dans un vacarme monstrueux. Un saut totalement anormal pour un être humain. Se collant au mur, il bégaya en frissonnant :
_ Oh mon Dieu... Je suis... Je suis... mort.
Il porta les doigts de sa main gauche en tremblant jusqu'à ses lèvres pour venir toucher ses canines. Pas de doute, il était bel et bien un vampire. Le réaliser anima en lui sa première soif de sang...
_ Mais qu'est-ce qui s'est passé ?! hurla-t-il, complètement désemparé. Pourquoi je suis comme ça ?! ... Et vous alors ! Qui êtes-vous vraiment ? ... Pourquoi est-ce que je me souviens de votre visage ?
Il était repassé au vouvoiement sans y penser. Tout à coup, Saraelle lui semblait être une parfaite étrangère. Et c'était terrifiant...
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Mer 4 Aoû - 18:42
_ Écoute... Saraelle, hein ?
Le cœur de la jeune femme manqua un battement, réalisant alors qu'elle aimait le son de sa voix et la façon qu'il avait de prononcer son nom. Comme si sa simple bouche le rendait unique et merveilleux. Les joues rosées, elle n'osa qu'à peine lever les yeux sur lui, bien qu'il soit désormais couvert.
_Mon nom à moi c'est Heathcliff St John. Heath. Je suis détective privé et j'habite à Londres.
Tout ça, elle le savait. Ça n'aurait pas dut être le cas d'ailleurs. Elle aurait dut simplement effacer sa mémoire et disparaître de sa vie et non conserver des souvenirs, espérer que ce serait son cas à lui et encore moins savoir des choses sur sa vie. Oui, connaître son emploi n'était rien mais c'était toujours trop pour des gens censés rester des inconnus. Déstabilisée, elle tenta malgré tout de rester concentrée.
_Je te suis très reconnaissant pour le voyage à l'hôpital et l'asile chez toi mais il faut que tu saches une chose...
Alors qu'elle ouvrait déjà la bouche pour dire un « ce n'est rien », Saraelle oublia que c'était son intention, se perdant dans le visage du Moldu. Euh. Vampire. Etait-ce sa nouvelle nature qui l'avait rendu aussi beau ou Saraelle avait toujours été aussi attirée par son regard, la forme de ses lèvres, le son de sa voix, l'élégance que semblaient dégager le moindre de ses gestes ? La sorcière cligna des yeux, honteuse, avant de détourner le regard. Depuis quand le faisait-elle ?
_ La magie et les vampires, ça n'existe pas. Ce sont des contes pour les enfants. Moi aussi j'aimerais qu'ils soient réels, quoique pour les buveurs de sang ça reste à voir, mais ils ne le sont pas.
Pour la première fois depuis surement très longtemps, Saraelle eu un éclat de rire. D'ailleurs elle sursauta légèrement, se faisant peur elle même par sa réaction avant de finalement sourire à nouveau, timidement. Le ton qu'il utilisait, comme on parle à un enfant à qui on ne veut pas faire de peine était touchant et terriblement mignon. Cependant, pour la centième fois depuis qu'il se trouvait ici, Heath eu le don de faire rougir Saraelle à nouveau en la regardant dans les yeux, un léger sourire aux lèvres. Puis, quand il retira son drap, la jeune femme eu un mouvement de recule, la bouche légèrement ouverte, comme s'il venait de sortir une arme. A quoi il jouait là ? Il tendit la main et Saraelle recula, essayant de marquer le plus de distance possible entre eux jusqu'à toucher le dossier du canapé. Incapable d'aller plus loin, le Vampire lui prit finalement la main et la porta à son buste. Saraelle tourna la tête, comme une sainte à qui on veut montrer quelque chose d'obscène et fut surprise par la froideur et la texture marbrée. Les joues désormais embrasées, la jeune femme réalisa alors qu'elle venait de toucher le torse nu d'un homme pour la première fois. Comme incapable de se retenir, Saraelle tourna les yeux vers le cœur du jeune homme et eu un regard triste. Il n'y avait rien.
_ Tu le sens qui bat ? C'est parce que je suis...
Saraelle eu un air triste avant de le perdre rapidement pour une expression anxieuse. Tout se passa très rapidement. La main que porta Heath sur son propre cœur, la lueur de compréhension qui traversa son regard sanglant et le bon qu'il fit en arrière, détruisant tout sur son passage.
- Attention ! s'exclama Saraelle de peur qu'il ne se blesse ou détruise un mur porteur, mettant alors en danger de mort les habitants de l'immeuble. _ Oh mon Dieu... Je suis... Je suis... mort.
Vive, la sorcière saisit sa baguette et tenta d'approcher le jeune homme. Soudain, on retrouva chez elle le professionnalisme, celui qui l'accompagnait lors de ses missions, quand elle devait rassurer les Moldus avant de leur effacer la mémoire. Doucement, confiante comme il était si rare de la voir, elle s'approcha de lui.
- Je peux tout vous expliquer mais vous devez vous calmer et faire attention à ce que vous touchez. Vous êtes puissant maintenant, expliqua-t-elle en utilisant le même ton que Heath avait usé pour lui dire que la magie n'existait pas.
Saraelle connaissait son métier et le fait qu'il fallait informer le plus lentement possible les Moldus choqués et utiliser des mots simples, faisant partie de leur vocabulaire pour ne pas les dérouter. L'essentiel était surtout de les rassurer.
- Vous n'êtes pas mort. Je vous vois, je vous sens.
La sorcière approcha à nouveau, les mains en avant comme on approche une bête sauvage, ce qui au final était semblable. Heath pouvait à tous moments lui sauter dessus et essayer de la tuer pour apaiser sa soif.
_ Mais qu'est-ce qui s'est passé ?! hurla-t-il, complètement désemparé. Pourquoi je suis comme ça ?! ... Et vous alors ! Qui êtes-vous vraiment ? ... Pourquoi est-ce que je me souviens de votre visage ?
Saraelle soupira avant d'approcher à nouveau, prudente.
- Je vais tout vous expliquer mais avant il faut absolument que vous vous calmiez.
Puis, parce qu'elle ne considérait plus Heath comme le fruit de la tentation mais comme une nouvelle « mission », elle parvint à le saisir par la main doucement, sans le quitter des yeux pour le rassurer. Il y eu un instant de silence où la jeune femme décoiffée ne bougea pas. Il était Vampire et le moindre de ses gestes étaient forcément une attaque pour lui.
- Tout va bien se passer. On va aller s'asseoir et je vais tout vous raconter.
La jeune femme resserra un peu plus sa prise et le conduisit jusqu'au canapé, lentement. Elle le laissa un instant pour se rendre dans la cuisine où elle prit un verre dans le placard. Au moins, il pouvait toujours la voir vu que la pièce était commune au salon mais elle prit bien soin de cacher sa baguette, dos à lui, quand elle lança une formule muette afin de remplir la tasse de sang. C'était une formule d'urgence utilisée en général pour combler une hémorragie pendant un temps limité et savait qu'elle ne pourrait pas le nourrir ainsi éternellement. Cependant, Saraelle devait penser à sa propre survie. Doucement, elle revint vers lui et lui tendit la tasse.
- Tenez la comme si c'était du cristal, sinon vous allez la briser, lui conseilla-t-elle lui donnant avant de s'assoir face à lui, sur la table basse. Buvez, ça vous fera du bien et vous trouverez ça délicieux.
Saraelle préféra commencer les explications de base avant qu'il ne lui demande ce que c'est et surtout pourquoi elle était capable de lui fournir du sang.
- Vous êtes en sécurité ici, commença la jeune femme avec patience. Je sais que vous avez peur et que vous vous demandez ce qui se passe mais vous avez été attaqué par un Vampire. Je sais, les Vampires n'existent pas dans votre monde mais dans le miens si. Vous avez eu la chance de survivre à son attaque cependant maintenant... (elle fit la grimace) Vous aussi êtes un Vampire. Nous faisons partie du même monde. Celui de la sorcellerie.
Bien qu'elle eut un sourire réconfortant, Saraelle restait prudente, de peur que le choc ne le fasse de venir violent. Dans tous les cas, elle savait comment l'immobiliser.
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Lun 16 Aoû - 21:00
Saraelle avançait lentement vers lui, les bras tendus. L'une de ses mains tenait un petit bout de bois. Ridicule ! Que croyait-elle faire avec ça si Heath était réellement un vampire ? Ce dernier se dit en son fort intérieur qu'elle aurait mieux fait d'attraper le chandelier sur l'étagère toute proche, que ça aurait constitué une arme plus sérieuse contre lui. Bien sûr, il ignorait encore tout de la magie...
- Je vais tout vous expliquer mais avant il faut absolument que vous vous calmiez.
"Mais je suis mort ! Comment voulez-vous que je me calme ?!" C'était ce qu'il avait envie de lui crier. Son esprit était vraiment perburbé. Il ne savait plus quoi faire. S'enfuir en sautant par la fenêtre ? Il ne savait pas à quel étage ils se trouvaient mais puisqu'il était déjà mort, ça ne devait plus avoir d'importance. Et puis, il y eut un changement... Saraelle glissa sa petite main dans la sienne et il se sentit submergé d'un sentiment de sécurité inédit. Il cessa de trembler et la considéra longuement en silence.
- Tout va bien se passer. On va aller s'asseoir et je vais tout vous raconter.
Se laissant convaincre par leur profond échange de regards et la légère pression qu'elle exerça sur ses doigts, Heathcliff descendit de la commode et la suivit docilement jusqu'au canapé où il s'assit. Malgré un coeur qui ne battait plus, il sentit frémir quelque chose en lui lorsqu'il posa ses yeux sur la nuque de Saraelle. Sa gorge était si sèche... Son hôte l'abandonna rapidement pour aller faire un tour en cuisine. Le vampire se demanda si ça lui serait d'une quelconque aide parce que pour être franc, il n'avait rien envie de manger. Ni même de b... Cette pensée s'étouffa dans sa tête lorsqu'elle revint pour les tendre un verre dans lequel baignait un liquide sombre qui ne ressemlait à rien de connu en matière de boissons - et un fêtard comme Heath l'aurait su (avant le décès de Jaimie bien sûr).
- Tenez la comme si c'était du cristal, sinon vous allez la briser. Buvez, ça vous fera du bien et vous trouverez ça délicieux.
La briser ? Elle lui prêtait donc tant de force que ça ? En même temps, il venait de battre le record du monde de saut en longueur et cela sans prendre d'élan. Mieux valait être prudent effectivement. Pour ce qui était de trouver le contenu du verre délicieux, il avait de sérieux doutes. Son nouvel instinct mourrait d'envie de le boire mais sa conscience humaine savait. Elle savait qu'il contenait du sang et cela lui donnait simplement envie de vomir. C'est la raison pour laquelle il ne but pas.
- Vous êtes en sécurité ici. Je sais que vous avez peur et que vous vous demandez ce qui se passe mais vous avez été attaqué par un Vampire. Je sais, les Vampires n'existent pas dans votre monde mais dans le mien si. Vous avez eu la chance de survivre à son attaque cependant maintenant... vous aussi êtes un Vampire. Nous faisons partie du même monde. Celui de la sorcellerie.
Heathcliff posa le verre auquel il n'avait pas touché sur la table basse devant lui. S'en éloigner le fit se sentir un peu mieux. Il considéra longuement Saraelle, pour juger de son sérieux, et dut se rendre à l'évidence. Elle n'avait pas l'air d'une arrièrée fraîchement échappée de l'asile. Il lui fallait donc considérer qu'elle lui disait la vérité. Lentement, le jeune homme posa de nouveau une main sur son coeur pour constater qu'il s'était bien arrêté. Puis il examina ses avant-bras à la recherche des réseaux violacés qu'étaient d'ordinaire ses veines. Rien. Sa peau était impeccablement lisse et pale. Beaucoup plus pale que d'habitude d'ailleurs. Heath se laissa aller contre le dossier du canapé et attrapa un coussin pour le serrer contre lui. Les yeux fixés sur le plafond, il essayait de réfléchir. Il avait tant de questions à poser la jeune femme qui l'avait sauvé. Surtout que d'après lui, ce n'était pas la première fois, même s'il ne souvenait pas bien des autres. Il resta encore de longues secondes dans son mutisme avant de relever la tête pour dévisager Saraelle. Après une brève inspiration (certes inutile vu son état), il souffla :
_ Alors... Tu es une sorcière... Une gentille sorcière, apparemment.
A bien la regarder, le jeune homme ne put pas s'empêcher de remarquer que pour la première lorsqu'il rencontrait une femme, rien en elle ne lui rappelait sa Jaimie. L'Oubliator n'avait ni ses longs cheveux d'encre, ni ses yeux d'azur inquisiteurs. Elle était pale mais pas autant que sa défunte fiancée. Par contre, elle était plus menue. Heath eut envie de la serrer dans ses bras, comme pour la remercier de leur offrir ce répit.
_ Je me pose tellement de questions... Sur la magie et, tu sais, tous ces trucs de vampire.
C'est vrai ça ! Est-ce qu'il allait devoir s'acheter un cercueil pour faire la sieste ? Est-ce qu'il était interdit d'église maintenant ? Est-ce qu'il pouvait mourir, pour de vrai cette fois, en manger un plat à base d'ail ? Y avait-il seulement quelque chose de vrai dans les mythes ? Et puis, il voulait aussi savoir pourquoi elle lui était si familière. Mais chaque chose en son temps... Il désigna la baguette magique de Saraelle d'un geste du menton et demanda :
_ C'est quoi ça ? Pourquoi tu le pointais sur moi ? ... C'est de là que viennent tes pouvoirs ? ... .... Tu me laisses y toucher ?
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Mar 17 Aoû - 16:30
Apparemment, il était disposé à l'écouter. Son long regard sanglant ayant eu pour résultat de faire rougir la jeune femme une fois de plus. Ce simple fait eu le don de rassurer Saraelle mais aussi de lui décrocher un timide sourire. La sorcière tenta de s'en empêcher et surtout de ne pas être vue du Vampire. Après tout, c'était tellement stupide d'avoir l'air ravie alors que lui venait de mourir et de découvrir que la magie existait. Mais comme une adolescente, Saraelle senti le coin de sa bouche frémir, comme incapable de masquer ce que lui inspirait la seule véritable conclusion des évènements. Ils étaient du même monde. D'accord, Heathcliff restait un prédateur et Saraelle un distributeur de boisson sur pattes, mais pas besoin de cacher sa véritable nature, pas besoin d'avoir peur qu'il ne la repousse parce qu'elle était un monstre contre nature. Car dans le cas présent, c'était Heathcliff, le Vampire, qui était plus proche du monstre qu'autre chose. Néanmoins, maintenant, s'il la repoussait, c'était uniquement parce que le problème venait d'elle seule. Était-ce une idée plus réconfortante ? Saraelle posa un regard furtif et discret sur lui, alors qu'il était occupé à s'examiner encore une fois, comme si la vie allait reprendre possession de son corps. La sorcière observa son visage. Ses yeux sanglants qui étaient habituellement si chaleureux. Elle ne les avait vu que rarement, mais le premier regard eu été suffisant pour immortaliser cette image dans sa mémoire. Ironique, de la part de celle qui lui avait effacé la sienne. La jeune femme se passa une main dans ses longs cheveux blonds rejetés sur son épaule gauche et formant un rideau doré masquant son visage, comme toujours. Furtivement, elle observa à nouveau le Vampire. Non... Il n'était pas un monstre, elle le savait, elle le croyait. Selon elle, à cet instant, il était impossible que cet homme devienne un tueur fou, qu'il ne fasse du mal à quelqu'un ou qu'il ne soit tout simplement plus ce Moldu qui l'avait fait rougir sans même la regarder. Saraelle se racla la gorge doucement, fronçant les sourcils. Son palais semblait être de plus en plus irrité et elle se rendit soudain compte que sa bouche était sèche. Inconsciente, elle avala sa salive.
_ Alors... Tu es une sorcière... Une gentille sorcière, apparemment.
La jeune femme leva les yeux vers lui, réalisant alors qu'il avait saisit un oreiller et semblait être presque à l'aise sur son canapé. La scène était agréable à voir. Heathcliff vêtu de son drap lui donnant des apparences de grec la regardant de ses grands yeux curieux. Saraelle ne sut pas si elle voulait que cet instant soit éternel ou au contraire cesse tant elle se sentait mal à l'aise.
-Oui, répondit-elle en se raclant à nouveau la gorge. Les sorciers ne sont pas mauvais en principe mais il y a des mouvements... politiques plutôt extrémistes qui font que l'on peut en qualifier certains de mauvais. Très mauvais.
Saraelle fronça les sourcils et se massa la gorge. Depuis quand n'avait-elle pas eu aussi soif ? C'était irritant, désagréable.
_ Je me pose tellement de questions...
C'était surement impoli, mais Saraelle n'écoutait plus. Ses yeux se posèrent malgré elle sur la tasse que Heathcliff n'avait pas touché et ce fut seulement lorsqu'elle se demanda quel goût avait le sang humain que la sorcière comprit qu'une fois de plus, son don d'empathie lui jouait des tours. Sauf que là, elle ne ressentait pas la tristesse, la colère ou la curiosité de Heathcliff mais sa soif. Depuis peu Saraelle avait prit conscience de ce don si particulier et si improbable venant d'une femme qui fuyait les émotions les plus intenses. En général, cette faculté ce manifestait en elle subitement, lorsqu'elle touchait quelqu'un furtivement ou se trouvait proche d'une personne qui éprouvait un sentiment avec une telle force qu'elle parvenait à le ressentir également. Ce fut pourquoi on pouvait parfois la voir fondre en larmes simplement parce qu'elle faisait la queue à derrière quelqu'un qui contenait sa souffrance, avoir un fou rire en marchant dans la rue ou hésiter à lancer un maléfice à des gens qu'elle n'avait jamais vu. Or cette fois-ci, c'était totalement différent. Si habituellement Saraelle n'avait un bref échantillon de sentiment, à cet instant, tout ce que ressentait Heathcliff, la sorcière le vivait avec une telle force qu'elle se sentait Vampire elle même. L'impression d'avoir une force improbable au bout des doigts, un esprit vaste et puissant, une soif déchirante... Pourquoi ? Pourquoi lui, maintenant ? Tellement de possibilités ! Était-ce parce qu'il était un Vampire ? Que chacune de ses émotions étaient vécues avec intensité ? Son jeune âge favorisant surement ce fait. Ou parce que c'était Heathcliff St John et que Saraelle s'était ouverte à lui de manière émotionnelle sans même le savoir ? Si c'était le cas, comment l'interpréter ?
_ Sur la magie et, tu sais, tous ces trucs de vampire.
La sorcière respira profondément. Ce n'était pas le moment de soucier de son don, pas alors qu'elle avait un Vampire apparemment assoiffé dans son salon et qui ne savait pas comment se débrouiller seul.
_ C'est quoi ça ? Pourquoi tu le pointais sur moi ? ... C'est de là que viennent tes pouvoirs ? ... .... Tu me laisses y toucher ?
Saraelle baissa les yeux en direction de sa baguette.
- C'est une baguette magique. Mes pouvoirs ne viennent pas de là mais elle permet de les canaliser. Et non, vous ne pouvez pas y toucher. J'ai peur que vous ne contrôliez pas votre force et la brisiez.
La sorcière s'abstint de mentionner le fait que les Vampires n'avaient pas le droit d'être en possession de baguette magique, ne voulant pas entrer dans les détails de la réglementation magique, le ministère et tout le reste. Pas maintenant.
- Sur la magie, il y a tellement de choses à dire, expliqua-t-elle lentement, sa gorge la brûlant toujours plus. Pour ce qui est des « trucs de Vampire », je vais faire de mon mieux pour vous apprendre ce que je sais. Mais je crois – et je n'en suis pas certaine – qu'en changeant de nature, vous avez également changé d'instincts.
Saraelle observa le Vampire, le visage exprimant à quel point elle était désolée pour lui. En plus, elle n'était pas assez claire et incapable de lui donner des informations exactes, quelle cruche ! Avec la sensation de mourir de honte, Saraelle prit à nouveau un profonde respiration et posa les paumes sur ses tempes avant de les mettre sur ses genoux, l'air décidé, le regard franc et direct.
- Je vais être plus claire, reprit-elle. L'un des instincts sorcier et Moldu sera par exemple celui de survie. Ah oui, les Moldus sont ceux qui n'ont pas de pouvoir magique. Comme vous. Enfin comme vous avant. Enfin non. Vous n'avez pas de pouvoir magique mais vous êtes un Vampire. Pas un Moldu. Ciel que c'est compliqué ! commenta-t-elle en levant les yeux au ciel avant de reprendre l'air tendu. Argh, je dois reprendre du début ! Les Moldus sont ceux qui n'ont pas de pouvoir magique et qui n'ont pas connaissance de notre monde. Les Vampires n'ont pas de pouvoir non plus à proprement parlé mais comme vous faites partie du même monde que les sorciers, vous n'êtes pas des Moldus. Vous me suivez ?
Saraelle l'observa un instant, réalisant alors qu'en voulant l'éclairer, elle ne faisait rien d'autre que de l'embrouiller un peu plus et elle même par la même occasion. A moins que l'impression d'être totalement perdue ne soit que celle de Heathcliff que Saraelle ressentait à travers lui. Nom d'un Sombral ! Elle se perdait dans ses émotions et dans ses propos ! Comment expliquer quelque chose convenablement après ça ?!
- Bon, ça c'est fait, murmura-t-elle avant de reprendre à l'attention du Vampire, se raclant la gorge. L'un de vos nouveaux instincts sera probablement celui de chasser car évidemment, vous ne trouverez plus de quoi manger au supermarché mais en... attaquant des gens.
Saraelle baissa les yeux, réalisant qu'elle risquait de le liguer contre sa propre nature. Ce fut pourquoi elle s'empressa d'ajouter, les mains en avant comme pour le calmer :
- Je vous en prie, n'ayez pas d'aprioris sur les Vampires ! D'accord, ils se nourrissent de sang mais ce ne sont pas des monstres, c'est dans leur nature. Ce n'est pas plus cruel que les humains qui mangent des animaux. Je dois simplement vous prévenir que très peu de sorciers se sentent à l'aise en présence d'un Vampire. Ne soyez pas surpris.
La jeune femme lui adressa un sourire encourageant avant de se racler à nouveau la gorge.
- Je dois bien avoir quelques informations supplémentaires sur les Vampires quelque part par là, reprit-t-elle en se levant et se tournant vers la petite étagère du salon. Il y a plein de détails à connaître. La force et la vitesse, vous m'avez prouvé les posséder. Mais votre résistance à la lumière du jour, l'ail, l'argent... Est-ce que vous pouvez entrer dans une maison même sans y être invité ? (elle saisit un vieux livre et le feuilleta doucement dos au jeune homme) Je sais que les Vampires peuvent également « charmer » les gens au point de les hypnotiser d'un regard. Là encore, il faudra faire appel à votre instinct, je ne pourrais pas vraiment vous aider...
Saraelle se racla la gorge et tout en tenant le livre d'une main, se massant le cou.
- Qu'est-ce que j'ai soif..., murmura-t-elle en feuillant à nouveau le livre, soucieuse d'aider le Vampire derrière elle.
[HJ : Désolée du pavé ]
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Dim 26 Sep - 13:43
(Iris – Goo Goo Dolls)
Une "baguette magique". L'association de ces mots le firent sourire. Il pensa aux histoires que la soeur de sa mère lui racontait à sa soeur et lui, tard les soirs de Noël, alors que ses parents et son frère aîné étaient déjà au lit. Tante Maggie aimait les contes de fées et Heathcliff et Elizabeth aimaient l'entendre en raconter. Roy s'était dit une fois trop âgé pour ces fadaises et depuis, il avait été exclu. Dans le salon de Saraelle, Heath se demanda à quel point les histoires de la vieille Maggie Hawkins étaient vraies. Il se demanda aussi ce que dirait sa tante s'il lui apprenait qu'il était devenu l'un de ses personnages de fiction.
La sorcière en face de lui avait l'air triste pour lui et c'était inquiétant. Il la vit se prendre la tête entre les mains et puis les reposer sur ses genoux. Elle commença son explication. "Moldu". C'était très drôle à prononcer ! Heath le fit plusieurs fois dans sa tête pour s'amuser, bien que ce n'était pas vraiment le moment approprié pour ça. Quand la belle lui demanda s'il suivait, il hocha la tête en essayant de reprendre une tête sérieuse pour qu'elle ne croit pas qu'il n'avait rien écouté. Donc il n'avait pas de pouvoirs mais était un vampire et pas un moldu. Arf ! Moldu... C'est quand même trop drôle !
Quand elle commença à parler de ce qu'il voudrait manger, Heath se raidit. « Attaquer des gens » ? Comme... un animal sauvage ? Cette pensée noua sa gorge et il fuit le regard de sa nouvelle amie. Tu parles ! C'était normal d'avoir peur de lui. Ah ! C'était peut-être pour ça que Saraelle ne voulait pas qu'il l'approche. Oui, c'était logique. Plus logique que parce qu'elle avait peur des hommes en général en tous cas. Son hôte se leva pour aller chercher dans sa bibliothèque un livre sur les vampires. Il la suivit des yeux pendant qu'elle lui tournait le dos. Sa démarche était gracieuse et envoûtante. Il sentait l'envie de se lever du canapé pour la suivre et poser une main au creux de sa hanche pour accompagner doucement le mouvement. Il mit cette pensée sur le compte de son nouvel état de mort-vivant, sans croire une seconde que la raison de son existence dans son esprit puisse être autre chose, quelque chose de noble.
Charmer les gens en les hypotisant ? C'était ça la force de persuasion qu'il sentait en lui alors. Il avait l'impression d'être invulnérable mais pour une autre raison que son immortalité. Il se sentait... prédateur. Au moment où Saraelle prononça le mot « soif », ses yeux s'agrandirent et il tourna lentement la tête vers elle. Il aurait du boire le verre de sang qu'elle lui avait apporté. Mais au moment où il songeait le faire, une volonté mystérieuse l'obligea à se lever. Sans un bruit - la spécialité des vampires - il la rejoignit et resta quelques secondes dans son dos pour observer la nuque qu'elle se massait, inconsciente de son imprudence à tourner le dos à un être tel que lui. Sa mâchoire trembla et en une seconde, il sentit ses canines poindre. Sa voix intérieure hurlait pour prévenir Saraelle de la menace silencieuse derrière elle. Le désir de boire son sang était si fort que la barrière de la Raison allait bientôt céder. En tant que nouveau-né, il n'était pas suffisamment entraîné pour résister à son appel. Dans un frisson d'excitation, il se posta vraiment dans son dos et ne signala sa présence que lorsqu'il caressa ses cheveux dorés avec le bout de son nez en humant leur parfum. Il poursuivit ses caresses sur sa tempe et puis sur sa joue. Quand il sentit qu'elle allait enfin réagir, il passa l'un de ses bras musclés autour d'elle et ramena son bassin contre le sien sans mesurer sa force. Son autre main prit le menton de la femme dans sa paume et il l'obligea à pencher la tête sur le coté.
_ Je... Il bégaya, comme si lui non plus ne comprenait pas. Saraelle...
Cette dernière sembla seulement réaliser ce qui allait se passer et ils luttèrent pour maîtriser l'autre. Au final, Heath l'allongea sur le tapis, entre la table basse et le canapé. Le livre avait fini sa course au pied de l'étagère. Aucun des deux n'y pensaient plus. Le vampire avait suspendu son souffle qui le lui était plus nécessaire et regardait la poitrine de Saraelle se soulever et s'abaisser rapidement. Elle haletait. Il leva les yeux sur son visage. Il s'était empourpré. Le sang... Torse nu au dessus d'elle, enfermant les poignets de sa proie dans l'étau de ses mains, il luttait entre conscience et instinct. Le combat était agravé par le fait qu'il la trouvait belle, incroyablement belle, et qu'il s'en voulait de l'avoir constaté.
Heath feula doucement et libéra l'une des mains de Saraelle pour la poser dans son cou blanc et le caresser, hypnotisé par lui au point de ne pas comprendre qu'il faisait une erreur. La jeune femme pouvait à présent attraper sa baguette magique et maîtriser le vampire...
[Je promets, c'est Cain qui écrit le prochain ^^' Sorry]
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Dim 26 Sep - 15:25
Saraelle senti sa gorge lui brûler doucement mais chassa cette idée de sa tête. Si elle ne parvenait pas à contrôler ses propres pouvoirs de sorcière alors comment pourrait-elle aider Heathcliff à contrôler sa nouvelle nature de Vampire ? De plus, la jeune femme n'était pas inquiète, il était tout à fait normal qu'il ait si soif juste après sa transformation, rien de surprenant, pensa-t-elle avec inconscience. La jeune femme blonde feuilletait doucement le livre qu'elle tenait dans ses mains, les sourcils légèrement froncés à la recherche d'informations cruciales sur les Vampires. Quels étaient leurs points faibles, comment survivaient-ils ? Son souffle était régulier et étrangement bruyant dans cette pièce silencieuse. Trop silencieuse. Saraelle se massa la gorge et la nuque. Avec tout ça, elle était épuisée par sa nuit de travail et le temps qu'elle avait passé aux urgences à prier pour que Heathcliff survive à l'attaque. Qu'allait-il se passer entre eux désormais ? Après qu'elle lui ait donné quelques indications, allait-il disparaître et prendre la route comme la plupart des Vampires et vivre avec les siens ? Il y avaient de fortes chances et cette simple idée rendit triste la sorcière. C'était tellement stupide mais à cet instant, elle aurait put rester dans son appartement et ne jamais en sortir tant que Heathcliff restait avec elle. Sauf qu'il viendrait forcément un moment où il finirait par la tuer... Concentrée dans sa lecture rapide, Saraelle n'entendit pas le Vampire se mettre derrière elle et humer sa nuque. Les pages elles mêmes semblaient tellement plus bruyantes que le prédateur. La sorcière se sentait électrique pour une raison inconnue. Etait-ce parce que l'homme auquel elle n'avait cessé de penser depuis des mois et des mois se trouvait enfin chez elle ? Parce que pour la première fois depuis sa naissance, elle éprouvait une sorte d'attirance, de fascination pour un être du sexe opposé ? Saraelle manqua d'échapper son livre tant le frisson d'excitation qu'elle ressenti fut intense. C'était stupide surtout qu'elle ne faisait rien de passionnant. C'était un sentiment qu'elle ne ressentait pas directement mais qu'elle captait avec intensité. Cependant, si ce n'était pas elle qui était excitée, qui était-ce ? En sentant Heathcliff derrière elle, son visage balayant doucement ses longs cheveux blonds, Saraelle en laissa tomber son livre par terre. Que penser ? Qu'elle allait surement mourir ? Qu'elle avait été stupide de tourner le dos à un Vampire nouveau né ? Ou que soudain, elle n'avait qu'une envie, qu'il ne la serre contre lui et hume encore son parfum. Ce que ressentait Saraelle était troublant. Un mélange de sentiments nouveaux, cachés, interdits, surprenants et le tout sachant que certains étaient à elle, d'autres pas. La soif était celle de Heathcliff. Mais qu'en était-il de la curiosité, de la tentation et du... désire ? Saraelle voulait parler, agir, mais elle était clouée sur place, perdue dans l'interprétation de ses propres émotions contradictoires. Heathcliff caressa sa tempe, sa joue, tandis que Saraelle senti sa poitrine se compresser, sa gorge la brûler toujours plus. La jeune femme respira avec force, comme si le simple fait d'être en contact avec le jeune homme lui faisait mal, l'épuisait. Il fallait qu'elle cesse de se laisser faire ainsi, c'était suicidaire ! Un Vampire nouveau-né était clairement en train « d'admirer le buffet » et pourtant, la sorcière n'était capable de rien, pas même d'essayer de le convaincre par la parole, jouant avec le feu. Alors qu'elle voulu se retourner pour essayer de le raisonner, Heathcliff la saisit par la taille et la ramena contre lui. Ce qui suivit fut pour Saraelle le moment le plus intense de sa vie, bien plus que lorsqu'elle risquait parfois sa vie en mission. Maintenant qu'elle était en contact visuel avec le Vampire, son don d'empathie s'emballa. Heathcliff l'avait saisit avec force, trop même, pensant qu'il allait lui briser les côtes et pourtant, la jeune femme blonde n'eut pour seule réaction que d'entrouvrir la bouche, comme si des canines s'y trouvaient, comme si elle était un animal, un prédateur tâchant de repousser son adversaire. Saraelle ressentait en elle une force sauvage et sans comprendre pourquoi, alors qu'elle aurait dut avoir clairement peur, elle se sentait en colère, comme si la sorcière voulait tout briser sur son passage, même Heathcliff qui osait la toucher, envisager de boire son sang. Saraelle se sentait clairement agressive et sauvage comme jamais elle ne l'avait été. Etait-ce la sauvagerie de Heathcliff qu'elle captait mais qu'en humaine basique, elle n'arrivait pas à contrôler ? Surement. Ce fut peut être pour ça que lorsque le Vampire posa la main sur le menton de la sorcière, qu'il envisageait clairement de la mordre, Saraelle ne put s'empêcher de ressentir sa gourmandise, sa tentation, son envie. Sauf que pour elle, à cet instant, il ne s'agissait pas de boire... Saraelle montra des crocs inexistant à nouveau, une lueur violente dans les yeux tandis que sans même réaliser la stupidité de ses actes, la jeune femme resserra son étreinte contre Heathcliff, plongeant son regard dans le sien, comme le défiant de la mordre, comme si elle était capable de le briser à main nue. Cependant, ce sentiment de force et de supériorité n'était pas le sien, c'était celui de Heathcliff car Saraelle, elle, n'était qu'une sorcière sans baguette dans les bras d'un Vampire assoiffé. Elle ne baissa pas les yeux quand il l'obligea à pencher la tête sur le côté. Elle sut quand Heathcliff mourut soudain d'envie de la mordre car Saraelle ressenti cette même envie destructrice si bien qu'elle saisit le jeune homme par la nuque partagée entre l'envie de l'amener à elle pour l'embrasser avec fougue et de le frapper. Toujours aussi anormalement sauvage, Saraelle respira avec force, montrant ses crocs et essaya de mordre la lèvre du jeune homme. Voyant qu'elle avait manqué son coup et que la prise du Vampire se resserrait, la sorcière échappa un frisson intense dont la nature aurait put être interprété comme de la rage si elle ne s'était pas pressée tout contre lui en même temps.
_ Je... Saraelle...
Entendre le son de sa voix grave et mélodieuse était pire. La jeune femme senti le sang affluer avec passion dans ses veines, un désire indescriptible l'envahissant, accompagné d'une bouffée de chaleur étourdissante. Elle aspira de l'air comme une noyée retrouvant à peine la surface, étant proche de l'extase par le simple contact du Vampire. Le fait qu'il soit un nouveau né et le don d'empathie firent que la sorcière ressentait tout avec une intensité multipliée par mile. Ce fut l'envie d'attaquer qu'elle partagea avec Heathcliff qui ramena Saraelle à la réalité. Soudain le contact puissant qu'elle avait avec lui se brisa, laissant en elle un vent glacé. Elle était redevenue une simple sorcière et maintenant elle comprit à quel point elle avait été stupide et inconsciente de laisser la situation s'aggraver à ce point. Avant même de comprendre exactement comment les choses s'étaient déroulées, Saraelle se retrouva sur le sol entre le canapé et la table basse, sur le dos, Heathcliff torse nu au dessus d'elle. Le souffle de Saraelle était terriblement manquant et quand elle croisa le regard de son prédateur, son don d'empathie s'emballa à nouveau et une seconde plus tard, ce fut le retour de Saraelle la « presque Vampire ». La jeune femme tâcha de se libérer de la prise de son adversaire mais c'était inutile, il était tellement plus fort qu'elle, au pire, il lui brisait les poignets. Saraelle essaya de se redresser, elle montra à nouveau les crocs, réagissant avec l'agressivité d'un Vampire qu'elle n'était pas mais ressentant tout ce que Heathcliff avait en lui une fois de plus. La sorcière essaya de respirer profondément et tourna la tête pour ne plus regarder cet homme si fascinant. De sa nuque jusqu'au long de sa colonne vertébrale, elle ressentait pour lui un désire qui n'était pas normal. Entre passion et violence. Surement le quotidien des Vampires, elle ne savait pas. Saraelle tourna donc les yeux, voulant reprendre le contrôle de son propre esprit. Elle ne devait plus penser comme un Vampire car elle n'en était pas un. Elle devait fermer son esprit aux émotions de Heathcliff et réagir enfin comme une humaine. Mais l'envie de la sentir contre lui, de la toucher, la fascination qu'il ressentait pour Saraelle se transmettait en elle avec une violence dévastatrice. Dès que la jeune femme bougeait, ne serait-ce que le bassin, les jambes et sentait Heathcliff sur elle, elle perdait de son humanité, de sa raison. Elle essayait de se contrôler mais Saraelle subissait clairement ces émotions, levant les yeux au ciel, serrant des dents, suppliant presque, comme si le Vampire était en train de la torturer ou de lui faire l'amour. A moins que dans ce cas, ça ne soit la même chose pour elle... Etait-ce ce que l'on ressentait lorsqu'une femme désirait un homme ? En vierge habituellement effarouchée, Saraelle n'en savait rien. Tout ce qu'elle comprenait était que maintenant, le simple fait de ne pas avoir plus de contacts avec Heathcliff la faisait souffrir, alors ne pas en avoir du tout était la meilleure des solutions. Le Vampire relâcha une de ses mains et la sorcière réalisa qu'il avait manqué de lui briser le poignet. Presque instinctivement, elle ne put s'empêcher de croiser son regard sanglant et il n'en fallut pas plus pour la perdre à nouveau. Heathcliff la désirait, elle le sentait. Ce n'était pour lui qu'une simple constatation mais pour une femme comme Saraelle, fermée habituellement à toute émotion, c'était trop. La jeune femme suffoqua presque un instant, aspirant avec force de l'air comme si ce que lui faisait subir le Vampire était proche de la torture ou du plaisir, elle ne savait plus. Épuisée, Saraelle ferma les yeux et lutta. Elle se sentait enragée, puissante, assoiffée. Ce n'était pas elle. Elle devait chasser ces pensées là et retrouver les siennes. La peur... Le désir de survie... La puissance magique... Oui. Saraelle se retrouvait dans sa propre tête, son don d'empathie repoussant comme un voile transparent mais solide les émotions de Heathcliff. Puis, après un instant, alors que le Vampire allait passer à l'acte, Saraelle se senti enfin entière, elle même, sans intrus, sans sentiment et pensée qui ne lui appartenait pas. Sa baguette était hors de portée et par désespoir de cause, la sorcière saisit sur la table basse le premier objet susceptible de lui sauver la vie. Si elle avait de la chance. Rapide, Saraelle saisit les clés de son appartement et bien qu'elle soit réticente à faire du mal à Heathcliff elle n'eut d'autre choix que de lui coller le métal au coin de la bouche, la brûlant au troisième degré. Bingo pour l'argent. La sorcière saisit cette occasion pour se redresser et saisir sa baguette sur le canapé avant de finalement attaquer le Vampire. C'était plus simple pour elle de le faire car Heathcliff souffrait et sa nature humaine était masquée. Sans hésitation, Saraelle lança un sort, désirant montrer sa puissance maintenant. Si le jeune homme était un prédateur, alors elle devait le traiter comme tel. La sorcière était un adversaire de taille et s'il sentait qu'il ne ferait pas le poids, alors il n'attaquerait plus. Du moins elle l'avait espéré.
- EXPULSO !
Le Vampire alla percuter le mur opposé sur lequel il s'était réfugié peu avant avec une telle force que la sorcière eu peur qu'il ne s'effondre sous son poids. Elle resta un instant debout à quelques mètres de lui, la respiration toujours manquante et les poignets rougit par leur contact avec Heathcliff. Saraelle n'en revenait pas de l'avoir attaqué et surtout, maintenant qu'elle ne croisait ni son regard, qu'elle ne touchait plus sa peau nue, elle eu honte d'avoir échappé de telles vagues de passion précédemment. Comment allait-il l'interpréter ? Comprendrait-il l'empathie alors qu'il venait à peine de se savoir Vampire ? Saraelle elle même n'arrivait pas à tout comprendre de son pouvoir alors l'ancien Moldu... Le silence se fit lourd tandis que Heathcliff cicatrisait rapidement. Quelque chose s'était brisé et Saraelle se sentait forte, mais uniquement parce qu'elle possédait sa baguette au bout de la main. Mais elle ne pouvait ignorer l'impression de malaise qui se dégageait dans la pièce, et l'empathie était inutile pour la saisir. La jeune femme blonde prit la tasse de sang dans sa main et s'approcha du Vampire tachant de ne pas montrer de crainte envers lui, de le rassurer. Cependant, quand elle lui tendit le sang, ce fut d'une voix épuisée qu'elle parla.
- Buvez, sinon la prochaine fois, l'un de nous deux mourra.
[HJ : Franchement, je suis folle de ta réponse et je devais répondre à plusieurs personnes avant toi mais je n'ai pas put résister à l'envie de te répondre avant. Je viens d'écrire un rp qui m'a tout simplement éclatée à faire tant la situation dans laquelle tu as mit mon personnage est parfaite ! Encore merci ! ]
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Lun 27 Sep - 10:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Lun 27 Sep - 0:35
Même si Heathcliff avait pu s'attendre à quelque chose avec son nouvel instinct de vampire, ça n'aurait certainement pas été à la réaction de la jeune femme qu'il voulait dévorer. Une fois allongés sur le tapis du salon, leur combat pour contrôler l'autre ressemblait plus aux préléminaires d'un rapport sexuel. D'autant plus que Saraelle tentait clairement de le mordre à son tour et l'attirait sur elle. Qu'avait-elle fait de la timidité qui l'avait fait rougir lors d'un simple contact cutané tout à l'heure ? Envolée. Tout comme son inhibition. A leur place s'était installé un culot très... intéressant.
Heathcliff devait faire la part des choses entre le désir ardent de boire son sang pour répondre à un besoin tout ce qu'il y avait de primaire pour lui et entre le désir de la posséder toute entière lors d'un rapport privilégié. Sans compter bien sûr le désir de se mettre une paire de claques pour y avoir penser alors que depuis la mort de Jaimie, il ne voulait penser à personne d'autre de cette manière-là. Sa sensibilité de vampire n'avait pas fini de lui jouer des tours... Il ressentait tout avec bien plus de puissance que lorsqu'il était simplement humain. Il entendait les battements excités du coeur de Saraelle. Il les entendait vraiment. Comme si c'était les cloches d'une cathédrale un jour de mariage. Ce son emplissait sa tête et lui donnait encore plus envie de planter ses canines dans son cou.
Et puis il commit la bourde de libérer une des mains de sa proie qi attrapa la première chose qu'elle trouva pour se défendre. Un trousseau de clefs. Que peut-on faire avec des clefs face à un suceur de sang, vous demandez-vous ? En théorie, rien. Sauf si l'une d'elle se trouve être en argent. Heathcliff poussa un terrible feulement lorsque Saraelle lui colla l'objet sur le visage. Une douleur insoutenable le traversa tout entier et il lâcha prise quelques secondes. La jeune femme reprit possession de sa baguette et cria :
- EXPULSO !
Une force invisible souleva le corps musclé du vampire et le projeta contre le mur, décrochant les tableaux qui n'avaient rien demandé. Les verres éclatèrent en touchant le sol et Heath atterrit dessus, rugissant de surprise et de mécontentement comme un lion fier que l'on mate à coups de fouet. Sonné, il resta quelques secondes en blackout avant de retrouver ses esprits. Tournant la tête vers celle qui en deux minutes étaient devenue son adversaire, il plissa les yeux et chargea son regard d'éclairs. Il poussa un grognement qui venait du fin fond de la gorge et s'accroupit sur le verre brisé qui lui rentrait dans les pieds. Cette douleur-là était largement supportable, comparée à celle qu'avait provoqué la clef en argent. Il faudrait qu'il se méfie. Heureusement que les médecins de Sainte Mangouste lui avait retiré ses bijoux pendant son séjour parce qu'il portait habituellement une petite croix et sa chaîne, tous les deux en argent. La poisse !
Heathcliff observa sa main gauche avec intérêt. Il se passait des choses intéressantes. Sa peau venait de cicatriser autour d'un bout de verre qui était planté dans sa paume. Non sans aversion, il arracha d'un coup sec le bout de verre. La plaie se remit à saigner et puis, lentement, comme ellee l'avait déjà fait, elle cicatrisa et alla jusqu'à s'effacer complètement de sa peau. La rapidité de la régénération le stupéfia.
Le jeune homme se releva avec prudence et observa Saraelle à bonne distance, jetant des coups d'oeil par intermittence à sa baguette magique qu'elle tenait toujours fermement. Il siffla en signe de mécontentement. Apparemment, il n'y avait plus de sang frais au menu d'aujourd'hui.
- Buvez, sinon la prochaine fois, l'un de nous deux mourra, déclara l'hôte en lui remettant la tasse pleine du liquide rouge qu'il n'avait pas touché.
Heathcliff tendit le bras au maximum pour prendre le récipient sans trop avoir à s'approcher. Il tremblait, dégoûté par ce qu'il s'apprêtait à faire. Néanmoins, il semblait que c'était la seule solution s'il voulait redevenir un peu lui-même et cesser d'être une menace pour celle qui l'avait si gentiment recueilli... Il porta la tasse à ses lèvres et fit cul-sec, histoire de ne pas à y revenir. Immédiatement après, il sentit son estomac se soulever mais plaqua sa main sur sa bouche pour s'empêcher de vomir par terre, déjà parce que ça ne se faisait pas ces choses-là mais surtout parce qu'il savait que sa répulsion était due à son subconscient qui se prenait toujours pour un humain. Ca avait un goût métallique qui le surpris. Son coté vampire en lui avait besoin de ce sang, son organisme était fait pour en accueillir dans son corps. Ce genre de dualité allait être dur à gérer...
Le jeune homme fit les cent pas de son coté du salon pendant que les petites plaies qu'il s'était faites avec les bouts de verre cicatrisaient. La blessure avec la clef d'argent mit plus longtemps avant de disparaître. Et encore, il lui sembla en passant devant un miroir qu'il restait une vague tache sombre de la forme de la clef. Quand il sentit qu'il recouvrait la maîtrise de lui-même, il commença à se rapprocher, les yeux rivés sur le sol, comme un enfant qui savait qu'il avait fait quelque chose de mal et qu'il s'attendait à être puni.
_ Je suis désolé. Je ne voulais pas vous...
Qu'est-ce qu'il ne voulait pas au juste ? Lui sauter dessus ? Euh... Si, ça il avait voulu. L'allonger sur le tapis ? Ah si, ça aussi il avait voulu. Se coller à elle ? Ah ça, non seulement il l'avait voulu mais en plus il.... Hop hop hop ! On se calme, coco.
_ ... vous faire peur, acheva-t-il finalement.
Heathcliff se prit la tête entre mains et poussa un long soupir en allant se rasseoir sur le canapé. Il resta silencieux plusieurs dizaines de secondes. Ses yeux avaient repris leur jolie couleur naturelle, signe que la tempête était passée.
_ Mais qu'est-ce que je vais faire de moi ? marmotta-t-il, plus pour lui-même que pour Saraelle. Je ne peux pas rentrer chez moi. Je ne parviendrai jamais à ne pas blesser quelqu'un.
Un voisin, le plombier, l'installateur du câble, un client pour son agence de détective privé... Quiconque débarquerait chez lui serait une victime potentielle de sa faim grandissante et incontrôlable.
_ Je ne peux pas rentrer chez mes parents non plus...
Soudain, une pensée le frappa. Il releva précipitemment la tête vers son hôte et demanda :
_ Est-ce que ma famille croit que je suis mort ?
Heathcliff ignorait s'il y avait un genre de procédure chez les sorciers dans ce genre de cas mais si une telle chose existait, il espérait qu'elle n'ait pas été encore mis en oeuvre pour lui. Il n'aurait pas supporté de perdre Elizabeth, Roy, son père et sa mère d'un seul coup. Non, il n'aurait pas supporté. D'ailleurs, c'était paradoxal parce que s'il avait été changé en vampire, c'est qu'il avait voulu se suicider la veille...
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Lun 27 Sep - 11:44
Si Saraelle était parvenue à contrôler son don d'empathie suffisament longtemps pour repousser Heathcliff, elle n'avait pourtant pas totalement fermé son esprit à lui. Le combat ne se déroulait pas uniquement dans le salon entre le Vampire et la sorcière mais également dans la tête de cette dernière. Le don d'empathie était particulier et pour le comprendre, il fallait imaginer les émotions des gens comme des sorts qui surgissent de nulle part et sont indéniablement attirés par Saraelle. Cette dernière, si elle n'était préparée, ressentait alors ça comme une attaque la faisant parfois presque chanceler. Plus les émotions étaient intenses, moins Saraelle était capable de rester elle même. C'était comme être sans cesse capable d'être dans la tête d'autres personnes, dans leurs chaussures et de ne pas être soit même tout le temps. Cependant, les fois où elle se sentait forte et qu'elle pouvait contrôler son don irrégulier, Saraelle captait les émotions des gens comme s'ils irradiaient. En passant près d'eux elle sentait la température de leur humeur sans pour autant perdre sa personnalité quelques secondes. Or ici, il s'agissait de Heathcliff. Non seulement il était dans un état de fureur intense mais il était un Vampire. La personnalité de Saraelle fut totalement happée par les instincts du jeune homme, oubliant quand elle perdait le contrôle qu'elle était humaine. Quand Heathcliff percuta avec force le mur du salon, la sorcière était encore à cet instant elle même, le Vampire étant sonné et plus faible. Mais le retournement de situation ne tarda pas. Saraelle croisa le regard chargé d'éclairs du Vampire et il n'en fallut pas plus pour qu'elle ressente la colère du prédateur percuter sa propre personnalité pour ne laisser en elle qu'une nature vampirique. Animale, Saraelle s'accroupit légèrement et montra les crocs, poussant un grognement menaçant dont elle ne savait pas qu'elle en était capable. Rien de surprenant, puisqu'elle ne faisait qu'imiter malgré elle Heathcliff. La jeune femme blonde n'était que son reflet. La haine du Vampire s'effaça avec une étrange rapidité pour laisser place à de la curiosité. Sentiment terriblement plus faible qui permit à Saraelle de se ressaisir. La jeune femme regardait le Vampire au sol sur les bris de verre avec des yeux horrifiés. Que se passait-il ? Si elle n'était pas capable d'être plus forte et de se contrôler, elle continuerait à provoquer Heathcliff comme s'il se trouvait face à un prédateur de même race, sauf qu'elle n'avait strictement aucune chance face à lui. La poitrine de Saraelle se soulevait avec force sous le rythme de sa respiration manquante. Elle se sentait faible et rien que d'essayer de repousser les émotions de Heathcliff, la sorcière croyait qu'elle allait s'écrouler au sol. Subir les émotions d'un Vampire était l'acte le plus épuisant qu'elle n'ait jamais fait. Heathcliff retira le bris de verre qu'il avait dans la main gauche et comme si c'était dans la sienne qu'il s'était trouvé, Saraelle serra le poing, échappant une exclamation de douleur. Quand elle baissa les yeux pour regarder sa peau, il n'y avait aucune blessure, seulement l'impression d'avoir mal qui s'évanouit au fur et à mesure que le Vampire cicatrisait. La sorcière serra sa baguette magique dans sa main droite, comme pour s'assurer de sa véritable nature. Quand Heathcliff but le liquide, la jeune femme l'observa avec une certaine curiosité déplacée, comme s'il était une sorte d'animal rare et fascinant. Elle fut cependant ramenée à la réalité lorsqu'elle porta sa propre main à sa bouche, nauséeuse. Comment pouvait-elle être intriguée par lui alors qu'il semblait autant subir qu'elle sa nature de Vampire ? Saraelle culpabilisa et tourna le dos une nouvelle fois à l'animal. C'était irresponsable mais c'était la seule chose qu'elle eu trouvé pour se calmer. Ce n'était pas elle, ce goût de métal dans la bouche n'était pas le sien. Et pourtant... Jamais Saraelle n'avait capté les émotions des gens avec une telle force, c'était fascinant. Le Vampire semblait pousser son don d'empathie à sa limite à moins qu'elle soit capable de plus, de pire. Malgré elle, la sorcière ne put s'empêcher d'être intriguée mais aussi effrayée. De quoi serait-elle capable si Heathcliff la poussait encore plus loin ? La jeune femme respira profondément et les mains légèrement tremblantes, elle se tourna à nouveau face au Vampire, cette fois-ci décidée à rester elle même bien que son corps soit plus faible que jamais.
_ Je suis désolé. Je ne voulais pas vous...
Saraelle sursauta presque en entendant sa voix, comme si elle était attendue à être blessée. Mais par chance, Heathcliff semblait calme et disposé à la laisser être elle même plus que quelques minutes. Il avança lentement. Elle recula rapidement. Ce n'était pas uniquement par peur que la sorcière réagissait ainsi mais par instinct de préservation. Ce qui s'était passé contre l'étagère de bibliothèque et encore pire sur le sol était pour elle le moment le plus humiliant de toute sa vie et rien que d'envisager le fait que cela puisse se reproduire sans qu'elle ne puisse rien y faire pour s'y opposer la terrorisait littéralement.
_ ... vous faire peur, acheva-t-il finalement.
Saraelle ne put s'empêcher d'échapper un rire sans joie. Ça oui, il n'avait pas voulu lui faire peur, c'était d'ailleurs la dernière de ses envies. Sauf que la sorcière, elle, savait parfaitement ce que Heathcliff avait voulu lui faire et presque immédiatement, son visage prit une intense couleur rouge. La jeune femme senti le sang affluer à ses joues et tacha de cacher son visage de ses longs cheveux blonds, les bras croisés sur sa poitrine en signe de timidité. Elle était redevenue celle que le Vampire avait premièrement rencontré. Etait-ce possible qu'elle, Saraelle Juliet Myles, eu été capable de provoquer un tel désire chez un homme ? Et par dessus tout, chez Heathcliff St John ?
_ Mais qu'est-ce que je vais faire de moi ? marmotta-t-il, plus pour lui-même que pour Saraelle. Je ne peux pas rentrer chez moi. Je ne parviendrai jamais à ne pas blesser quelqu'un.
Presque immédiatement, Saraelle ressenti le désespoir du Vampire mais cette émotion était bien plus humaine. Ce fut pourquoi la jeune femme eu comme un coup en pleine poitrine une fraction de seconde avant de finalement parvenir à la canaliser et ne pas fondre en larmes. Oui, c'était une bonne question. Qu'allait-il devenir ? Les mots étaient là, perchés sur les lèvres de Saraelle et pourtant elle n'avait pas l'audace de les prononcer. Elle voyait déjà comment les choses pourraient se dérouler et il fallait être honnête, ils n'étaient pas sortis de l'auberge... La jeune femme blonde s'approcha doucement du Vampire, ressentant sans la subir la tristesse de Heathcliff. Pourtant, quelque chose en elle lui indiqua que même sans empathie, elle serait sentie aussi concernée, aussi dévastée de voir ces yeux pétillants chargés de crainte et de désespoir.
_ Je ne peux pas rentrer chez mes parents non plus...
Saraelle prit un air contrit. Non, il ne pouvait pas, sauf s'il avait l'intention de tuer sa famille sans pouvoir rien faire pour se contrôler et se retrouver à Azkaban pour le reste de ses jours. Ce qui, pour un Vampire, n'est pas peu dire... Saraelle mourrait d'envie de parler, de lui dire ce qu'elle avait sur le cœur mais la peur l'en empêchait. Mais aussi un égoïsme déroutant. Torturée entre sa compassion et son égoïsme, Saraelle fit les cents pas, commençant à ronger ses ongles alors qu'elle s'était promis d'arrêter. Il fallait qu'elle prenne une décision. Heathcliff était comme un bébé qu'elle était sur le point de relâcher dans la nature trop tôt. Mais au delà du manque d'éducation, c'était un danger public qu'elle allait libérer. Car même si le Vampire se refusait de chasser, il viendrait un jour où la faim serait si dévorante qu'il ne ferait rien d'autre qu'un bain de sang...
__ Est-ce que ma famille croit que je suis mort ?
Saraelle cessa de faire les cent pas, suspendue dans ses pensées. Elle le fixa un instant avec des yeux suppliants, comme si elle lui demandait par ce biais de ne pas être celle qui devrait lui annoncer la terrible nouvelle.
- Merde ! La famille ! échappa-t-elle avec colère.
En général elle n'était pas aussi emportée mais la présence de Heathcliff ne l'aidait pas. La jeune femme se remit à faire les cent pas, les mains sur les tempes, cherchant apparemment comment gérer la situation. Elle connaissait le protocole mais c'était une chose de l'expliquer à des inconnus et une autre de le faire à Heathcliff qui était désormais un Vampire capable de lui faire perdre le contrôle de son propre esprit.
- Bon..., commença-t-elle lentement toujours en marchant et se tordant les mains dans un geste nerveux. Après tout ce que vous avez vécu ce soir, j'aurais aimé ne pas être celle qui vous l'annonce mais je n'ai pas d'autre choix...
Saraelle se tourna finalement vers lui et soupira, l'air abattu. Elle s'approcha doucement et son rythme cardiaque s'emballa, ressentant l'appréhension du Vampire face à elle.
- Oui, votre famille vous croit mort, répondit-elle d'un ton grave avant de reprendre rapidement pour le calmer. Mais ne vous inquiétez pas ! C'est le protocole. On annonce à la famille que la victime est morte au cas où celle-ci devient un Vampire incontrôlable et dangereux. Vous risquez de les tuer tous. Mais si d'ici quelques temps vous êtes capable de ne pas sauter à la gorge de tout le monde, vous pourrez reprendre contact.
Saraelle lui adressa un sourire encourageant. C'était, en plus, le meilleur stimulant au monde pour encourager un Vampire fraichement transformé à ne pas devenir un monstre et préserver sa nature humaine au maximum. Cependant, la sorcière ne pouvait pas le bercer d'illusions. Il restait un « mais ».
- Mais..., poursuivit-elle avec l'air de ceux qui annoncent une mauvaise nouvelle. Votre famille est Moldue et vous un Vampire. Les revoir, c'est risquer de leur apprendre des choses qu'ils ne veulent pas savoir, des choses qui leur font peur... Heathcliff, vous n'êtes plus le même...
La jeune femme lui saisit doucement le bras et le tourna vers le miroir encore intact du salon pour l'inciter à se regarder réellement. Si Saraelle avait estimé important de lui préciser qu'il avait changé, c'était parce qu'elle avait déjà vu des loups-garous, des Vampires, rentrer chez eux et voir leurs proches les repousser comme s'ils n'étaient que des montres contre nature, comme s'ils n'étaient plus dignes d'être aimés. Et beaucoup de ces familles étaient sorcières, alors qu'en serait-il de celle de Heathcliff ? Saraelle désirait sincèrement le préserver de cette souffrance, sachant que trop bien ce que l'on ressent lorsque l'on est abandonné par ses propres parents.
- Souvenez vous de votre reflet au réveil... De votre visage fatigué, malade, défait... Plus jamais il ne sera. Vous être coincé dans un état de jeunesse et de perfection éternelle, murmura-t-elle sans quitter le reflet de Heathcliff des yeux.
La jeune femme détourna le regard un instant. Comment pouvait-elle le laisser seul ainsi dans la nature ? Parce qu'elle avait peur ? C'était stupide ! De toute manière, des gens risquaient de mourir dans cette histoire et dans le fond, Saraelle préférait se dire qu'elle en ferait partie parce qu'elle avait essayé de les protéger plutôt que fermer la porte derrière le Vampire encore incontrôlable. Le massacre était assuré...
- Restez avec moi, dit-elle subitement sur un ton entre la demande et l'ordre.
Saraelle n'en revenait pas de ce qu'elle était en train de faire, encore divisée entre ce qu'elle voulait et ce qu'elle craignait. Mais il était temps pour elle de se décider. D'être forte.
- Je ne suis pas le meilleur professeur du monde et pas uniquement parce que je ne suis pas très informée sur les Vampires, expliqua-t-elle en se remettant à marcher dans le salon, tendue. Heathcliff, je ne suis pas une sorcière ordinaire. Je possède un don – ou plutôt un calvaire ! - très rare, même pour les gens de mon espèce. Je pensais qu'il était inutile de vous en parler mais avec ce qui s'est passé à l'instant... (elle désigna le tapis d'un geste résigné, ses joues à nouveau en feu) Je suis obligée de vous expliquer. J'ai un don d'empathie. Je ressens les émotions des gens comme on ressent de la chaleur en passant près d'un feu. En général j'arrive à vivre avec, mais avec vous...
Saraelle mit une main sur son front et s'assit à nouveau sur la table basse avec un soupire. Comment lui expliquer un pouvoir qu'elle avait déjà du mal à saisir elle même ? Cependant, Heathcliff était un Vampire et désormais, son esprit était plus vaste, plus complet et capable de comprendre les choses bien plus aisément qu'un humain. Il fallait qu'elle essaye.
- Vous êtes un Vampire. Par conséquent tout ce qui émane de vous est intense. La prestance, la colère, la joie, l'envie... Et moi, je suis une sorte d'antenne qui capte absolument tout de vous. Et ce qui s'est passé tout à l'heure sur ce tapis était une première pour moi. Vos émotions étaient si fortes que je me suis sentie Vampire moi même. J'avais l'impression d'être capable de vous mordre, de vous blesser, je n'étais plus moi, seulement une bête sauvage assoiffée.
La sorcière cessa un instant de parler, levant les yeux vers Heathcliff, espérant qu'il ne parte pas en claquant la porte parce qu'il la prenait pour une folle. Car le plus dramatique dans l'histoire était qu'au fond d'elle, Saraelle avait aimé ce qui s'était passé. Le sentiment de liberté, d'inhibition, de sauvagerie en elle. C'était enivrant et agréable.
- Le vrai problème dans l'histoire, est que lorsque vous avez faim, que vous avez envie de mon sang, chez moi, ça se traduit par un désire... charnel.
Les joues en feu, Saraelle baissa les yeux. C'était encore plus humiliant qu'elle ne l'avait imaginé. Mais au moins, il comprenait pourquoi elle avait agit ainsi. Soudain, la sorcière capta une pointe de curiosité chez Heathcliff.
- Si vous vous demandez si je sais ce que vous avez réellement essayé de me faire, alors oui, dit-elle en se levant et s'approchant du jeune homme. Puisque c'est exactement ce que j'ai essayé de vous faire.
Elle l'avait fait exprès, de lui dire. Saraelle voulait le mettre un peu mal à l'aise afin de pouvoir se trouver face à lui sans avoir l'impression d'être une sorte de perverse. Son ton n'était pas accusateur, elle le taquinait simplement. Cependant la sorcière fut bien obligée d'en venir au sujet le plus douloureux pour elle.
- Si vous voulez loger ailleurs que chez moi, chez quelqu'un de mieux informé, je peux vous y conduire.
A peine eut-elle prononcé ces mots que Saraelle espéra de tout son corps que le jeune homme refuse de la laisser seule derrière lui, comme tout le monde l'avait fait dans sa vie.
[HJ : OMG j'arrivais plus à m'arrêter !!! ]
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Mar 28 Sep - 8:35, édité 1 fois
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Lun 27 Sep - 18:21
Les St John pensait donc que leur cadet était mort... Heathcliff avait dans l'idée que ça avait du être difficile à faire gober à son frère et sa soeur qui étaient d'une nature soupçonneuse. De plus, en bon procureur général, Roy allait exiger une enquête pour déterminer exactement les circonstances de son décès. Il fallait espérer que les sorciers soient doués en dissimulation parce que l'aîné de la famille avait un oeil de lynx. S'il y avait quelque chose qui clochait, il mettrait le doigt dessus. Quant à Elizabeth, elle ne pourrait simplement pas supporter de perdre son frère adoré et mettre la ville sans dessus dessous pour le rechercher. Heath savait que même si les sorciers étaient assez habiles pour présenter le corps mort d'un homme lui ressemblant magiquement, la jeune femme ne pourrait pas accepter ce fait. Quelque part, dans la folie de son cerveau, elle soutiendrait que Heathcliff était toujours en vie.
Le vampire passa une main dans ses cheveux pour soupirer. Un grognement animal s'échappa de ses lèvres, puis un autre pour condamner le premier. Quand Saraelle argua que c'était préférable parce qu'il était devenu une menace pour eux, il ne put qu'en convenir en silence. Il n'eut pas la force de lui demander le motif qu'avait donné les sorciers à sa famille pour expliquer sa mort. Le plus probable à leurs yeux auraient sans doute été un suicide. Après tout, même s'il avait semblé aller bien ces dernières semaines, ils savaient qu'il ne se remettrait jamais complètement de la perte de Jaimie. A l'évocation de son prénom, Heath eut un haut le coeur pour lui-même. Il considéra Saraelle avec plus de sérieux que jusqu'à maintenant et son esprit tenta de faire ce qu'il faisait avec toutes les femmes qu'il rencontrait : la comparer à Elle. Habituellement, il trouvait la défunte un milliard de fois supérieure à la vivante mais aujourd'hui, il ne put pas aller au bout de son analyse. Curieusement, il lui semblait que ce n'était pas la même chose qu'il essayait de comparer. En tous cas, il n'y parvint pas. Comme si elles ne pouvaient simplement pas être en compétition. Le jeune homme fronça les sourcils et se détendit un peu.
Saraelle s'était approché pour prendre son bras et l'inciter à se tourner vers le miroir mural qui avait été miraculeusement épargné dans la bagarre. Quand elle parla de l'immuabilité de l'image qu'ils pouvaient tous les deux contempler, il frissonna et eut peur. Avec toutes ces histoires de sang, il avait complètement oublié qu'être vampire signifiait aussi ne jamais vieillir. La perte de ce droit à la vieillesse le perturba bien plus qu'il ne l'avait pensé. En regardant son visage dans la glace, son coeur mort se serra d'émotions. Certes, il était beau. Plus que ça même. Beaucoup de gens tueraient pour avoir la jeunesse éternelle. Cependant, Heath n'avait jamais aspiré à cela et au lieu d'en voir le vaniteux bon coté, il se sentait spolié. Il porta lentement une main sur sa joue et y laissa une caresse qui ne lui fit aucun effet. Sa couleur était étrangement pâle, comme si on avait retiré tous les pigments. Sa texture était très douce mais froide comme le marbre. L'expression de ses yeux n'avaient pas beaucoup changé en revanche. On pouvait juste distinguer un petit éclat d'assurance téméraire, si on y faisait attention. Dans le reflet du miroir, il pouvait voir que Saraelle ne le quittait pas des yeux. Il ne put s'empêcher de se demander si elle le trouvait beau, comme si cela importait. Et en fait, peut-être que c'était le cas.
_ Restez avec moi, dit-elle subitement sur un ton entre la demande et l'ordre.
Heathcliff se détourna du miroir pour se tourner franchement vers son hôte. Après ce qui avait failli se passer, elle voulait quand même qu'il reste ? La belle avait le goût du risque. Se rendait-elle vraiment compte de ce que cela signifiait d'héberger le plus terrible et cruel prédateur de l'être humain ? Heath ne se voyait pas vraiment comme tel mais il était un vampire maintenant et objectivement, c'était à cette vision d'horreur et de destruction qu'il affiliait ces créatures de la nuit. Le jeune St John contracta sa mâchoire et fronça légèrement les sourcils, d'un air ennuyé. Il n'avait plus nulle part où aller apparemment et le mieux pour lui serait d'accepter la généreuse proposition. Oui mais.. le mieux pour Saraelle c'était quoi ? Certainement pas de vivre avec une bête sanguinaire. Ils pouvaient en convenir tous les deux sans débat. Pourtant, elle lui proposait et il avait l'intime sensation qu'elle ne le faisait pas uniquement pas compassion pour sa situation. Pendant qu'il se livrait à une analyse interne, la jeune femme se leva et se remit à marcher dans son salon. Ce faisant, elle décida de lui expliquer quelque chose qui devait le stupéfier.
_ J'ai un don d'empathie. Je ressens les émotions des gens comme on ressent de la chaleur en passant près d'un feu. En général j'arrive à vivre avec, mais avec vous...
De l'empathie ? Franchement, elle lui avait tenu ce discours hier, il lui aurait presque ri au nez et puis il aurait appelé le centre psychiatrique le plus proche pour leur demander de recompter leurs patients. C'était avant de découvrir que la Magie existait réellement, et avec elle les vampires et tout ce qui s'en suit. Aujourd'hui, elle pourrait lui dire qu'un voilier peut naviguer sous l'eau, que les pégases existent et que la banque est gérée par des gobelins avares que ça ne le ferait pas sourciller.
C'était bête mais Heathcliff aurait préféré qu'elle ne lui explique pas en détail cette histoire de don, parce que lorsqu'elle le fit, il dut accuser le coup porté à sa fierté de mec. Il comprit que Saraelle n'avait fait que copier son attitude et que ce qu'elle avait montré à son égard était en réalité ses émotions à lui et non celles de la jeune femme. Il ne lui avait sans doute fait aucun effet. En plus d'être blessé dans sa fierté, il se sentait exposé parce qu'elle pouvait lire en lui et que lui était incapable de lire en elle.
_ ... je n'étais plus moi, seulement une bête sauvage assoiffée.
Cette expression le glaça. C'était comme ça qu'elle le voyait et elle avait raison. Bien sûr qu'elle avait raison ! Une « bête »...
_ Le vrai problème dans l'histoire, est que lorsque vous avez faim, que vous avez envie de mon sang, chez moi, ça se traduit par un désir... charnel.
Tu parles d'un problème ! Heathcliff ne put s'empêcher de sourire et d'étouffer un petit rire. Il avait beau être humble comme un Pape, il ne pouvait quand même pas imaginer que la pire chose au monde était d'avoir envie de coucher avec lui. Et cela même s'il avait cru deviner au comportement de Saraelle qu'elle n'avait jamais été intime à ce point avec un homme. Il écouta à peine ce qu'elle lui dit ensuite tellement il était absorbé par ses pensées.
Il renversa sa tête contre le haut du canapé et fixa le plafond en soupirant doucement.
_ Si vous voulez loger ailleurs que chez moi, chez quelqu'un de mieux informé, je peux vous y conduire.
Hein ?! La proposition surprit tellement Heath qu'il redressa sa tête d'un seul coup et que ses vertèbres émirent un craquement atroce, inquiétant s'il avait été humain mais maintenant anodin. Il plissa ses yeux et essaya de deviner ce que pensait Saraelle de tout cela. Elle lui avait presque ordonné de rester avec elle il y a quelques minuts, n'est-ce pas ? Il n'avait pas rêvé. Est-ce qu'elle avait changé d'avis en réalisant sa folie ou est-ce qu'elle lui offrait une galante porte de sortie ? C'était dur à dire. Une chose demeurait certaine et poussait Heathcliff a accepté de rester : vu ce qu'il s'était passé entre eux, vivre à coté d'une tentation pareille était le meilleur entraînement possible s'il voulait un jour être capable d'aller rendre une petite visite à sa famille.
_ Je voudrais rester ici avec vous, marmotta-t-il sans oser la regarder. Je voudrais que vous me montriez votre monde et peut-être que... qu'il y aura une petite place pour moi.
Heathcliff se releva et fit quelques pas dans le salon avant de reprendre :
_ Ca, c'est ce que je voudrais idéalement mais avant tout, j'aimerais que vous me fassiez une promesse.
A présent, il la regardait dans les yeux et il eut la sensation qu'elle savait parfaitement, avant que les mots ne franchissent ses lèvres, ce qu'il avait à lui demander.
_ Si au cours de notre cohabitation, vous sentez que je deviens trop dangereux pour vous, si quelque chose tourne mal, si je me conduis bizarrement, si je me montre anormalement agressif... vous devrez me tuer. Promettez-le moi, Saraelle. Sans cela, je ne pourrais pas rester ici. Entre votre vie et mon immortalité, il faudra toujours que nous choisissions votre vie. Toujours. Vous ne le savez pas mais, même avant de devenir un vampire, j'étais déjà mort à l'intérieur.
Si, elle savait. Elle s'en doutait au moins.
_ Promettez-moi que vous ferez ce choix s'il se présente, répéta-t-il sans la quitter des yeux.
Heathcliff n'avait pas dit « quand il se présentera » parce qu'il voulait encore un peu croire à son self-control. S'il ne l'avait pas fait, il serait parti sans exiger cette promesse. Lorsqu'il obtint sa parole, il se détendit et hocha la tête, soulagé. Un long silence suivit cet accord, silence qu'il mit à profit pour réfléchir à des choses si basiques, si... humaines. Où allait-il dormir ? Pourrait-il aller chercher quelques affaires à son ancien domicile ? A quoi occuperait-il ses journées ? Tiens, d'ailleurs, que faisait Saraelle des siennes ? C'était peut-être bien de le lui demander. Sans s'en rendre compte, il repassa au tutoiement :
_ Tu as un travail dans le monde de la Magie, j'imagine. En quoi consiste-t-il ?
C'était un élan de curiosité tout simple qui pouvait avoir beaucoup de répercutions. A peine lui parlerait-elle d'effacement de mémoire qu'il repenserait à l'épisode douteux de la mort de Jaimie. Alors, encore loin de la soupçonner, il aurait un flot de questions pour elle.
Fort heureusement, la nature avait prévu une divine diversion pour la jeune femme. Dans le dos de Heathcliff, par une fenêtre sans volet du salon, le jour était en train de se lever. Le soleil commençait tout juste à baigner l'horizon d'immeubles de ses rayons paresseux. Quelques centimètres encore en direction du zénith et il transformerait tous les vampires exposés en tas de cendres.
Il y eut un soir, et il y eut un matin...
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Lun 27 Sep - 20:55
Saraelle sursauta brusquement lorsque Heathcliff en fit de même en entendant qu'elle lui proposait d'aller vivre ailleurs. Sa surprise eu le don de la rassurer, car s'il réagissait ainsi, c'était parce qu'il ne se voyait pas aller autre part, n'est-ce pas ? Le cœur de la jeune femme se mit à battre plus vite pour cette simple raison et comme une adolescente amoureuse, elle eu du mal à retenir un sourire au coin de sa bouche. Attitude stupide sachant qu'elle venait de lui proposer de venir vivre chez elle puisqu'il était capable de tuer toute sa famille à l'heure actuelle et qu'elle risquait de mourir à cause de son hospitalité soudaine. Personne ne venait dans l'appartement de Saraelle. Pas même ses amis, puisqu'elle n'en avait pas. Pourtant, elle le regretta, Heathcliff sembla réfléchir. La sorcière aurait put essayer de se concentrer sur lui pour capter ses émotions et entrevoir ce qu'il pensait par ce biais mais s'y refusa. Pour une fois qu'elle était pleinement elle même, ce n'était pas le moment de prendre le risque de redevenir une sorte d'amazone nymphomane.
_ Je voudrais rester ici avec vous, marmotta-t-il sans oser la regarder.
Saraelle leva les yeux vers lui, le visage neutre et le cœur pourtant en fête. Jamais personne n'avait souhaité rester avec elle, même après avoir découvert qu'elle était une sorcière ou tout simplement bizarre. Son don d'empathie n'aidait vraiment pas, surtout après avoir constaté qu'elle pouvait se transformer en Vampire de l'intérieur et avoir soif de se...sang.
_ Je voudrais que vous me montriez votre monde et peut-être que... qu'il y aura une petite place pour moi.
La jeune femme eu un sourire plein de tendresse qui la surprit elle même. Depuis quand était-elle capable de sourire autrement que par automatisme ? Mais il était tellement attachant, tellement fragile. Un enfant dans le corps d'un lion. La sorcière avait envie de le serrer contre elle, de réchauffer sa peau glacée bien que la sienne le soit tout autant ou presque. Jamais de sa vie la jeune femme n'avait eu autant envie de toucher quelqu'un, de le sentir contre elle. Surtout que désormais, on pouvait dire qu'ils étaient passés à l'étape supérieur malgré eux. A cette pensée, Saraelle se mit à rougir. Elle qui n'avait même pas eu son premier baiser avait manqué de le donner alors qu'elle était dans un état de gourmandise vampirique. Elle le regarda se lever tout en ayant envie de lui dire des choses qu'elle garda en elle malgré tout. Comme le fait que si Heathcliff se sentait seul, il l'avait elle. Que la sorcière le protègerait corps et âme de lui même et du monde extérieur dans un élan d'affection entre la tendresse maternelle et un amour sincère. Parce que oui, si malgré sa crainte de mourir, sa peur des relations humaines, Saraelle ne pouvait nier le fait qu'en vingt six ans, Heathcliff fut son premier amour.
_ Ça, c'est ce que je voudrais idéalement mais avant tout, j'aimerais que vous me fassiez une promesse.
Il avait prit un ton sérieux et Saraelle le senti à nouveau irradier avec plus de force. Ce qu'elle captait de lui n'était pas destructeur, simplement une détermination provoquée par le désespoir. La jeune femme senti un vide en elle, si familier, qu'elle réalisa soudain que Heathcliff venait de le réveiller pour la première fois depuis qu'il était ici.
_ Si au cours de notre cohabitation, vous sentez que je deviens trop dangereux pour vous, si quelque chose tourne mal, si je me conduis bizarrement, si je me montre anormalement agressif... vous devrez me tuer. Promettez-le moi, Saraelle. Sans cela, je ne pourrais pas rester ici. Entre votre vie et mon immortalité, il faudra toujours que nous choisissions votre vie. Toujours. Vous ne le savez pas mais, même avant de devenir un vampire, j'étais déjà mort à l'intérieur.
Saraelle n'ajouta rien, comprenant que trop bien ce que ressentait Heathcliff. Oui il était mort à l'intérieur, tout comme elle. Cette impression que le soleil n'atteint jamais sa peau, que les gens sont étrangers, même ceux que l'on fréquente tous les jours, que notre présence sur terre n'a pas vraiment de sens. Que l'on pourrait simplement cesser d'exister que personne ne verserait une larme, que notre corps n'y verrait pas de différence. Or, la sorcière savait que désormais, en elle, quelque chose vivait. Elle l'avait ressenti avec une puissance troublante lorsqu'elle s'était crut Vampire et Heathcliff l'était également, sauf qu'il ne le savait pas encore. Le sang de Saraelle circulait avec plus de force, son cœur battait comme si c'était la première fois et une électricité troublante parcourrait sa colonne vertébrale, la rendant alerte. Tout ça, Saraelle l'avait vécu en contact de Heathcliff, alors non, il n'était pas mort, du moins pas encore. La jeune femme baissa les yeux, refusant de croire ce qu'il était en train de lui demander. Le tuer lui ? Heathcliff St John ? Un homme si pur, si doux – sauf quand il a un petit creux – si honnête ? Pour sauver qui ? Saraelle Juliet Myles ? Une femme qui n'a ni ami ni famille et qui ne manquera à personne, pas même à elle même ? Surement pas. Hors de question.
_ Promettez-moi que vous ferez ce choix s'il se présente, répéta-t-il sans la quitter des yeux.
Le premier réflexe de Saraelle fut de faire non de la tête, buttée. Plutôt mourir que de tuer Heathcliff. Jamais elle ne serait celle qui retirerait cette âme si précieuse de cette terre. Cependant, alors qu'elle croisa le regard du Vampire, la sorcière saisit sa détermination et un autre sentiment caché, discret. Curieuse, elle le fixa encore plus, tâchant pour la première de contrôler son pouvoir non pas pour repousser les émotions des gens mais pour les comprendre. Après l'avoir fixé comme si elle le voyait pour la première fois, Saraelle saisit enfin de quoi il s'agissait. De l'espoir.
- Très bien, dit-elle à voix basse en détournant le regard à nouveau.
Saraelle se perdit dans ses pensées. Que signifiait l'infime espoir de Heathcliff ? Qu'il envisageait vivre en temps que Vampire et s'intégrer à la société magique ? S'il y parvenait, Saraelle aurait-elle une place dans son monde ? Presque inconsciemment, la jeune femme se vit dans les bras du Vampire capable de la serrer contre lui sans la blesser, lui touchant le visage avec douceur et tendresse. Honteuse, elle fut ravie de savoir que Heathcliff au moins, ne pouvait pas deviner ce qui se passait dans la tête de la jeune femme blonde.
_ Tu as un travail dans le monde de la Magie, j'imagine. En quoi consiste-t-il ?
Surprise, la sorcière ne répondit pas tout de suite, ne sachant si elle devait mentir ou non. Lui dire qu'elle était Oubliator supposerait expliquer en quoi consiste son travail et donc éveiller l'esprit vif du Vampire déjà si curieux. Malgré elle, Saraelle tourna discrètement le regard vers le haut de son étagère où se trouvait, entre deux gros volumes, une petite fiole d'un liquide argenté légèrement vaporeux. Son estomac se noua un instant avant d'être distraire une nouvelle fois. Saraelle regarda le soleil se lever d'un œil absent, ne réalisant pas directement ce que cela signifiait. Premièrement, la jeune femme pensa que sa nuit de travail était officiellement achevée et qu'elle allait devoir dormir pendant la journée si elle voulait être en forme ce soir. Puis, une pensée stupide lui vint à l'esprit. Qu'allait-elle faire de Heathcliff pendant toute la nuit ? Puisqu'il ne pouvait pas sortir de jour, le soleil étant mortel pour les Vampires. Ce fut à cet instant que la jeune femme réalisa ce qu'elle avait oublié de dire.
- Heathcliff ! Le soleil !
La sorcière bondit littéralement sur le Vampire et le poussa sans ménagement dans le couloir. Or, désormais, tout l'appartement commençait à être baigné de lumière tandis qu'elle entendait avec une perfection douloureuse la peau nue du Vampire brûler comme si elle était en contact d'un fer chaud. Derrière lui, Saraelle poussa Heathcliff à travers l'appartement, l'obligeant à rejoindre sa chambre. C'était un calvaire car il faisait jour partout, même lorsqu'ils passèrent devant la minuscule salle de bain dont la grande fenêtre éclairait tout. Saraelle essayait de courir aussi vite que possible, ressentant la douleur du Vampire sur son propre corps, avec l'impression qu'on lui arrachait la peau. Elle était bien plus faible que lui, ce fut pourquoi, tout en essayant de le protéger, la jeune femme essayait de retenir des exclamations de souffrance tant bien que mal et les larmes de couler, mais en vain. Le trajet jusqu'à sa chambre lui parut éternel. Sans ménagement, Saraelle poussa Heathcliff en direction du lit et claqua la porte du pied avant de chanceler tant bien que mal jusqu'à la fenêtre aux volets entre ouverts. Là, elle ferma les rideaux et ce fut enfin l'obscurité. Le souffle court, la sorcière se laissa tomber à genoux, lentement, face à la fenêtre, son dos lui brûlant avec intensité. La sorcière ne pouvait pas le voir, mais sous son débardeur, sa peau était en train de rougir. Son don d'empathie avait encore prouvé sa puissance face à la nature de Vampire de Heathcliff. En pleurs, la sorcière serra les poings et échappa une exclamation de souffrance.
- Ça va ? demanda-t-elle entre deux sanglots.
Elle tremblait avec tellement de force que sa propre voix vacillait. La douleur était si intense que Saraelle senti ses joues lui brûler, la fièvre monter et le sol chanceler sous elle.
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Sujet: Re: Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle] Dim 10 Oct - 22:40
_ Heathcliff ! Le soleil !
Tiens... C'était la première fois que Saraelle prononçait son prénom. Il sonnait bien avec sa voix. Madame St John avait prénommé son cadet d'après le personnage principal du livre d'Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent, sur lequel elle avait fait sa thèse lorsqu'elle avait étudié la littérature. Comme lui, Heath avait trouvé une fin malheureuse à son histoire d''amour. A l'école, les enfants soutenaient que c'était un prénom pour les serviteurs et quand le petit bonhomme rentrait tout triste chez lui parce qu'on l'avait embêté à ce sujet, sa maman essuyait ses joues humides, prenait son visage entre ses mains et posait son front contre le sien pour lui murmurer que les autres enfants n'avaient pas compris, qu'ils ne pouvaient pas comprendre parce qu'ils n'avaient pas lu Emily Brontë. Ces paroles étaient très loin de remonter le moral à un petit garçon mais en grandissant, il lut Les Hauts de Hurlevent. et effectivement il comprit. Le personnage d'Heathcliff était haïssable par bien des abords mais on ne pouvait le traîter de sans-coeur. Pas après avoir lu comment il aima Catherine et comment, à force d'amour, il la tua.
En entendant Saraelle crier le nom de l'astre du jour, Heath resta coi. Qu'y avait de remarquable ? Il se levait tous les jours. Alors que la jeune femme amorçait le geste de courir vers lui, il sentit quelque chose lui transpercer le dos, comme une flèche tirée d'un arc. Il y en eut une autre, et puis une autre... Au moment où il ouvrait la bouche - vraisemblablement pour pousser un hurlement de douleur - Saraelle le percuta de plein fouet, l'obligeant à reculer jusque dans le couloir. Il n'eut pas le temps de se demander ce qui s'était passé que ça recommençait. Toutes les fenêtres de l'appartement vomissaient à présent la lumière du soleil. Heathcliff se protégea les yeux par réflexe et il vit la peau du bras qu'il avait positionné en bouclier devant son visage rougeoyer et se mettre à fumer. La douleur fut bientôt insupportable. Alors qu'elles s'étaient rétractées une fois sa soif étanchée, les canines du jeune homme jaillirent de ses gencives et il poussa un de ces feulements qui vous arrachent le coeur à la petite cuiller. La seule bonne chose avec la douleur physique, c'est que lorsqu'elle se fait trop grande elle arrive à un point tel qu'elle anesthésie complètement l'esprit et qu'on finit par ne plus la ressentir. C'est comme si on se prenait un shoot d'héro et qu'on jouait à frapper sa main contre une surface dure. Elle nous semblait en mousse et on n'aurait pas senti la plus sévère fracture.
Saraelle l'envoya valser du coté du lit. S'il n'avait pas été dans un tel état de faiblesse, la faible jeune femme n'aurait pas pu le faire marcher comme une marionnette. Les volets de la chambre étaient entrouverts. En s'effondrant sur les draps, il dut passer sur le rayon de lumière qui lui laissa une belle brûlure sur son épaule gauche, toujours nue. Il ouvrit grand la bouche et poussa un cri tout ce qu'il pouvait de plus bestial. On aurait dit un puma abattu par un chasseur émérite. Heureusement, son hôte ferma les volets d'un claquement sec et la pièce fut de noir plongée. Heathcliff poussa un soupir qui ressemblait à un râle. La douleur se réveilla comme elle faiblissait. Il voulait pleurer mais aucune larme ne naissait dans ses yeux.
_ Ça va ? demanda Saraelle alors que elle-même pantelait.
Progressivement, la vue du vampire s'habitua à l'obscurité et il put comprendre l'environnement. C'était comme un sonar pour animal nocturne. Heathcliff fit craquer son cou en bougeant la tête. La douleur causée par le soleil mourut et il sentit un frisson le parcourir. Son don de régénération s'était enclenché dès le retour du noir complet. Il ferma les yeux pour soupirer. Ses canines se rétractèrent sans bruit. Dans la pénombre, il vit Saraelle chanceler. Grâce à sa vitesse décuplée de vampire, il fut près d'elle en moins d'une seconde et l'accueillit dans ses bras.
_ Je te tiens, murmura-t-il avant de la soulever du sol.
Comme un prince de conte pour enfants, il déposa précautionneusement son corps de sirène sur le couvre-lit. Il attrapa un oreiller et le glissa sous sa tête blonde en tremblant. Apparemment, son hôte avait autant besoin de rémission que lui. Il fit des pas dans la chambre au hasard en se demandant quoi faire. Il ne pouvait pas sortir car le reste de l'appartement était baigné de lumière. Cet endroit était le seul où il ne risquerait pas de mourir bêtement. Il fallait qu'il reste. Son sonar l'informa qu'il n'y avait pas de fauteuil entre ces murs. Seulement le lit pour se reposer. Il revint vers lui en hésitant et s'installa à coté de Saraelle, sur le dos, en grimaçant de douleur à chaque mouvement.
_ Merci, marmotta-t-il sans savoir si elle l'écoutait encore. Ça devient une habitude pour toi de me sauver.
Heathcliff ne pensait pas être capable de dormir après ça, tellement il avait mal au plus profond de lui. Pourtant, dès qu'il ferma les yeux, il se sentit partir dans une sorte de semi-conscience. Un cri resta étouffé dans sa gorge alors que ses abdominaux impressionnants s'étaient contractés un maximum. La réalité s'effaça. La cicatrisation allait durer quelques heures. Les morsures du soleil étaient plus graves qu'un coup de couteau ou qu'une balle de revolver. Son corps allait garder les marques blanches des brûlures.
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Bring me back in the light (ch.1) ♣ [PV - Saraelle]