Is our secret safe tonight? [ FE Tim]

Plus jamais elle ne se ferait livrer par correspondance. Plus jamais, le livreur était vraiment un demeuré de première... Si on faisait appel aux courses par correspondance c'était bien pour ne pas à avoir sortir de chez soi non? Ça semblait plutôt logique si on y réfléchissait un court instant.... Mais non, il fallait que les livreurs soient des imbéciles qui ne prennaient pas la peine de se bouger un peu pour les clients. Déjà qu'elle payait une fortune pour être livrée à domicile, mais en plus elle ne pouvait pas profiter de ses achats. C'était terrible quand même, elle, une grande écrivain reconnue par le monde moldu comme par le monde magique se retrouvait recroquevillée dans un coin de son appartement sans être capable de bouger d'un centimètres. Vous voulez savoir pourquoi bien sûr, mais c'est tout simple en réalité.... Le livreur avait sonné, mais ce n'était pas le livreur habituel, alors il ne savait pas que la jeune femme était atteinte d'une grande agoraphobie.... Du coup, cet idiot avait laissé les paquets de courses sur le palier. Serena s'était crue plus forte, elle avait ouvert la porte, mais c'était ainsi qu'elle s'était retrouvée bloquee devant la porte ouverte... Incapable de faire un pas en dehors de son appartement ni même de tendre un bras dans l'encadrement de la porte pour attraper ses sacs de courses. Mais là n'avait pas été le pire. Le pire était que les gens avaient commencés à passer dans le couloir de l'immeuble où elle habitait... Et elle avait panniqué et s'était écroulée en larme et en cri. Finalement, elle avait ramper jusque son salon en se recroquevillant sur elle même, laissant par la même occasion, la porte de son appartement grande ouverte. De toute façon, tout les habitants de l'immeuble savait ce qu'elle avait.

Tout, absolument tout, lui était passé par la tête... Mais comment allait-elle se sortir de là? Elle était ecrivain, elle ne savait pas ce genre de chose.... Mais bientôt, une idée vint naitre dans son esprit, il y avait une seule personne au monde capable de la sortir de cette situation.... Timothy. Son Timothy.... Elle était certaine qu'il trouverait la solution. Et puis peut être qu'il pourrait venir la voir par la même occasion.... Elle était toujours très heureuse de le voir, un peu comme quand ils n'étaient que des enfants. C'était la seule personne qui savait comment la calmer quand elle était dans ce genre de situation. Mais pour qu'il vienne il fallait qu'elle l'appelle. Et pour ça, il fallait qu'elle attrape son telephone portable. Heureusement il était sur la petite table de salon qui n'était pas très loin. Elle l'attrapa donc en tendant difficilement le bras et tapa rapidement un SMS: " Timmy, j'ai besoin de toi tout de suite. Tu sais où me trouver. Bisous Nana." Oui, pour les mêmes raisons qui faisait qu'elle l'appelait Tim ou Timmy, il l'appelait Nana. La demoiselle se demandait bien souvent comment elle aurait fait si il n'a ait pas été la. Elle avait toujours, absolument toujours besoin de lui. C'était plus fort qu'elle. Elle n'avait jamais réussi à avoir la même confiance en quelqu'un d'autre. Mais la demoiselle était tout simplement incapable de dire si elle le considérait comme un meilleur ami, un grand frère ou autre chose. Ce qu'elle savait c'est qu'elle était bien avec lui, que son cœur battait plus vite quand il était là et qu'elle le trouvait tenebreusement beau.....

Elle l'attendait, espérant qu'il ait reçu son message. Elle avait besoin de lui, il avait toujours été là quand elle en avait eu besoin, et la jolie blonde espérait que ça ne changerait pas aujourd'hui.... Elle tenait tellement à lui qu'elle doutait d'être capable de se remettre un jour si il devait ne pas venir de cette façon.... Il était tout ce qu'il lui restait sur terre. Depuis que Serena était devenue agoraphobe, elle était totalement incapable de voir sa famille ou meme ses anciens amis... Il ne lui restait plus que Timothy, le seul qui était capable de la faire sourire alors qu'elle sortait tout juste d'une crise de pannique comme celle qu'elle avait eu aujourd'hui. Il n'empêche qu'on ne l'y reprendrait pas. Plus jamais la jeune femme ne commanderait sur ce site Internet où ils envoyaient un livreur qui ne conaissait pas le client et ses problèmes. Non mais c'est vrai quoi.... Elle irait même se plaindre sur Internet du mauvais traitement dont elle avait été victime... En plus, venant d'un nom comme le sien qui était reconnu dans le monde littéraire, ce site fermerait bientôt ses portes si la sorcière le voulait. Ou alors elle pourrait au moins faire licencier cet idiot... Ce qui n'était déjà pas si mal en soit.

Et bla bla bla, et bla bla bla… Comme d’habitude, Bellatrix Lestrange parlait pour ne rien dire. Ce qu’elle pouvait être exaspérante quand elle s’y mettait. Si c’était simplement pour leur raconter sa vie ou pour leur hurler dessus, ce n’était pas la peine de les convoquer chez Borgin & Burkes pour une réunion des Mangemorts. D’autant plus que c’était dangereux en ce moment de tous se réunir au même endroit. Mais de toute façon, cette femme était folle, elle ne s’en rendait surement pas compte. Soupirant de lassitude, Timothy regarda sa montre. Déjà une bonne demi-heure qu’elle parlait dans le vide, et le pire c’est qu’elle ne le voyait pas. Apparemment personne ne lui prêtait attention, peut-être qu’un jour elle comprendrait le message…

En parlant de message… Timothy sentit son portable vibrer dans la poche de son jean. Sursautant légèrement en le sentant contre sa cuisse, il regarda rapidement autour de lui pour vérifier que personne ne le regardait. Une fois cette précaution prise, il sortit son téléphone de sa poche et vérifia qui avait bien pu le contacter à cette heure : Serena. Evidemment. Il n’y avait qu’elle pour le contacter tout court de toute manière. Il sourit légèrement en lisant son nom mais son corps entier se crispa devant le ton alarmé de son texto : «Timmy, j'ai besoin de toi tout de suite. Tu sais où me trouver. Bisous Nana.». Il rangea vite son téléphone, évidemment il savait où elle était, disons qu’elle ne bougeait pas souvent. Mais que pouvait-il lui arriver justement de si grave dans son propre appartement ? Un cambriolage ? Une attaque ? Peut-être pire…

Ne préférant pas laisser le temps à qui que ce soit de lui faire du mal, il jeta un dernier regard à Bellatrix avant de s’éclipser, aussi silencieusement qu’il le pouvait. Enfin sortit de la boutique, il espéra finalement que le problème de son amie était sérieux… Vu ce qu’il risquait pour aller l’aider. Si Bella s’apercevait de son absence, Serena pouvait tout aussi bien dire Adieu à son Timmy. Enfin, apparemment son départ n’avait pas interrompu la « réunion ». Il transplana donc directement devant l’immeuble de sa meilleure amie. S’arrêtant sur le pas de la porte, il prit quelques secondes pour vérifier son état. Non pas qu’il était coquet, mais il y avait certaines choses qu’il préférait cacher… Il déroula la manche de son bras gauche pour cacher soigneusement sa marque des ténèbres, et il fit attention de masquer la marque que lui avait laissé un sort sur le côté du ventre. Voilà il était prêt.

Montant les marches quatre à quatre jusqu’à l’appartement de Serena, il ne put pas s’empêcher de repenser à la réunion qu’il ratait, et il espérait que ce n’était pas pour rien. Mais une fois arrivé devant la porte de son amie, le mystère s’éclaircit de lui-même. Devant sa porte grande ouverte se trouvaient des sacs de courses, encore pleins. Cet idiot de livreur avait du laisser ses paquets dehors, et il n’était pas difficile de deviner la suite. Soupirant, il ramassa ses sacs et les porta à l’intérieur, prenant soin de refermer la porte derrière lui. Il sortit sa baguette, juste au cas où, et prit dans le sac de course un pot de glace que Serena avait commandé. Il s’avança vers le salon, tout ça pour trouver son ami, effondrée sur le sol, recroquevillée sur elle-même.

Soudain, sans avertissement, tout son agacement à l’idée de la réunion qu’il manquait s’envola. Quelle réunion d’ailleurs ? Il ne comprenait plus comment il avait fait pour s’en soucier alors que Serena avait besoin de lui. Il regarda rapidement dans les autres pièces mais après avoir constaté qu’elles étaient désertes, il s’approcha de son amie. Il s’agenouilla à ses côtés et posa le pot de glace à portée de main, puis il laissa sa baguette sur le sol. Il releva doucement Serena, toute tremblante et la couvrit doucement de ses bras. Il la laissa lui tourner le dos, comprenant qu’elle voulait sans doute se calmer avant de lui faire complètement face. Et pourtant, il n’y avait rien qu’elle puisse lui montrer d’elle-même qui lui donnerait envie de fuir. Il la connaissait par cœur et l’aimait toujours plus que quiconque.

Il la berça dans ses bras pendant plusieurs minutes, préférant rester silencieux pour mieux la calmer, sa tête doucement posée sur l’épaule de son amie. Il regrettait d’avoir pensé à lui-même avant d’avoir pensé à Serena, il s’en voulait. S’il avait été là, rien de tout cela ne serait arrivé. C’était son rôle de la protéger, le rôle qu’elle lui avait involontairement confié, mais qu’il avait accepté avec plaisir. Finalement, il décida que Serena devait se sentir légèrement plus calme désormais, il l’embrassa délicatement sur l’épaule avant de murmurer :

« Ça va mieux ? »

L'agoraphobie était maintenant devenue le quotidien de la jeune femme. Et ça depuis qu'elle avait 14 ans. Elle avait essayé de se battre les premières années, surtout qu'à l'époque elle était encore à Poudlard, mais rien n'y faisait, elle avait peur des gens, elle avait peur qu'on ne l'approche, qu'on ne la frôle, qu'on ne la touche. Serena ne se souvenait plus que très vaguement du jour où ça avait commencé. Il fallait dire qu'elle avait refusé d'en parler à quiconque et qu'elle avait tout fait pour oublier très rapidement. Visiblement, elle était plutôt douée pour oublier. Personne ne savait ce qui c'était passé ce jour là, ce que tout le monde savait c'est que depuis ce jour là, la jolie blonde s'était retrouvée incapable ou presque à l'époque d'approcher des gens sans faire une crise de panique.

Mais c'était bien pire maintenant. Disons que ça ne s'était pas franchement arrangé avec les années, ça s'était même plutôt beaucoup aggravé. Avant, elle était encore capable de sortir dans des lieux où il n'y avait pas beaucoup de monde. Maintenant même la simple idée de sortir lui faisait peur. Timmy avait déjà essayé de l'aider, parfois, elle lui demandait de la faire sortir, mais il n'y parvenait pas, elle n'y parvenait pas. Il avait toujours eu la gentillesse de s'occuper d'elle sans jamais se lasser. Timothy était tout simplement l'homme le plus gentil et le plus charmant qu'elle avait eu la chance de rencontrer. Alors pour quelle sombre raison est-ce qu'avec lui, toute ses peurs disparaissaient? C'était la question qu'elle s'était le plus souvent posé. Mais elle était très heureuse que ce soit lui, et aucun autre.

Il était vrai que c'était incompréhensible. Elle avait peur de tout le monde, absolument tous, elle ne supportait pas qu'on ne la touche, qu'on ne lui prenne la main ou d'autre choses de ce genre, pourtant, Timothy pouvait la prendre autant qu'il le voulait dans ses bras, il pouvait lui déposer un baiser sur le front ou sur l'épaule, cela ne lui faisait pas peur, ça la rassurait. Serena avait parfaitement conscience d'être totalement dépendante de lui. Et elle savait très bien que si il le désirait, il pourrait l'anéantir. Sa simple absence suffirait à la détruire, après tout, que serait-elle devenue sans lui? Totalement incapable de passer la porte de son appartement, et surtout en proie à la dépression quand il ne venait pas la voir au moins trois fois par semaine. Elle avait conscience d'être une contrainte pour le jeune homme, après tout, il était beau, charmant, séduisant, gentil, doux et tout simplement génial, alors il devait avoir d'autre chat à fouetter qu'une agoraphobe de son genre.

Peu de temps après avoir envoyé le SMS au concerné, elle entendit du bruit. Il fermait la porte. Elle espérait vraiment que c'était bien lui et pas un mec avec de très mauvaises intentions. Dans son état, elle n'était pas vraiment en état de marquer une quelconque résistance. Mais elle fut très rapidement rassurée en sentant un parfum qu'elle connaissait par cœur. Celui de Tim. Encore une fois, il était venu quand elle avait besoin de lui.... Encore une fois, si ce soir elle ne dormait pas sur le sol de son salon, ce serait grâce à lui et à lui seul. Combien d'hommes auraient fait ça pour une fille qui n'était que leur.... meilleure amie? Oui la nature de leur relation était beaucoup trop complexe pour qu'on mette un nom dessus. Et c'est peut être ce qui la rendait si particulière.

Elle le vit du coin de l'œil regardé dans les autres pièces, non il ne devait y avoir personne a part les quelques chats qu'elle nourrissait qui devait être comme à leur habitude dans la cuisine en train de boire du lait. Ils étaient les seuls personnes dont elle acceptait la compagnie en dehors de Timmy. Il fallait aussi dire qu'elle avait toujours été d'une aisance surprenante avec les félins. Timmy la connaissait vraiment bien... Il avait posé un énorme pot de glace au chocolat brownie qu'elle avait commandé tout près d'elle. Peut être qu'il accepterait de rester avec elle ce soir et qu'ils pourraient regarder un film ou discuter.... Elle sentit ensuite les bras du jeune homme se nouer autour d'elle et toutes ses peurs s'évanouirent immédiatement. Sa tête se posa contre le torse du jeune homme en inspirant l'odeur du jeune homme à plein poumon pour se calmer. Elle ne voulait pas qu'il la voit comme ça, encore tremblante et presque larmoyante.

Se laissant bercer comme une petite fille, elle ferma les yeux en se calmant doucement. Presque timidement, ses mains vinrent se poser sur celle du jeune homme. Elle pencha doucement la tête sur le côté en sentant les douces lèvres du jeune homme se poser sur son épaule. Sa voix était douce, comme une caresse que l'air menaçait d'emmener loin d'elle. Elle inspira très profondément avant de répondre d'une voix très douce et malgré tout assez faible, n'oublions pas qu'elle sortait tout juste d'une grosse crise de panique:

" Oui... Désolé de t'avoir dérangé, tu devais avoir autre chose à faire de ta soirée.... "

Il sentait la respiration de Serena se calmer, alors qu’il avait l’impression que la sienne s’accélérait contraire. Son rythme cardiaque n’avait pourtant rien à voir avec une crise de panique, il était d’un naturel assez calme au fond, mais alors pourquoi son cœur semblait-il s’agiter ? Il n’en avait aucune idée. Et à vrai dire, il ne pensait pas que ce soit le bon moment pour élucider le mystère. La jeune femme s’était serrée contre lui, preuve qu’il avait fait le bon choix. Il la connaissait par cœur, mieux encore que quelqu’un de sa famille. Il avait l’impression de l’avoir toujours connu, et il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle. Si la sienne sans lui à vrai dire. Peut-être qu’il se sentait responsable d’elle. Peut-être qu’au fond, il ne voulait juste pas se sentir coupable de l’avoir abandonné. Mais les visites quasi quotidiennes qu’il lui rendait n’avaient rien d’une corvée, au contraire. Il se sentait lui aussi apaisée en sa présence. Il n’était pas souvent stressé, mais sa vie de mangemort avait parfois tendance à l’irriter ou à le rendre agressif pour un rien. Et pourtant il n’avait jamais osé imaginer s’énerver sur Serena.

Il n’avait plus de famille, pas de proche en tout cas. Il avait préféré s’éloigner eux… il y avait bien des années. Mais Serena avait toujours été là pour lui, et il avait fait tout son possible pour lui rendre la pareille. C’était étrange à dire, mais il se sentait… différent avec elle. Comme s’il avait une double personnalité, et que sa meilleure amie ne faisait ressortir que le meilleur de son âme. Heureusement d’ailleurs qu’elle ne voyait que le meilleur de lui-même, car même après tout ces années, il était persuadé qu’elle l’abandonnerait à son tour en découvrant qui il était vraiment. Dans un réflexe de gêne, il se gratta doucement l’avant bras gauche, n’osant pas imaginer la tête qu’elle ferait si elle voyait un jour sa marque des ténèbres. Il n’avait jamais regretté d’avoir rejoint l’armée du Seigneur des Ténèbres… sauf lorsqu’il était avec Serena. Il ne voulait pas changer cela pour elle, et même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas pu. Mais bon, il se sentait tout de même coupable de le lui cacher. Après tout, elle était honnête avec lui, elle lui avait tout montré de sa maladie, et il avait su la comprendre, l’aider et la protéger. Mais il n’était tout simplement pas prêt à être aussi franc avec elle… Et il ne s’imaginait pas l’être un jour.

Il était comme cela. Il ne voulait pas montrer son véritable visage à sa meilleure amie. Pas par honte, mais par peur de la perdre, ou pire… de la blesser. Il ne voulait pas être lui aussi responsable des souffrances de Serena, tout le monde l’était, plus ou moins involontairement. Mais il n’aurait pas supporté de la décevoir elle. Elle était peut-être la seule chose qui l’empêchait de déraper complètement, et il lui était reconnaissant de le maintenir en vie. A bien y réfléchir, ce n’était pas lui qui lui rendait service et qui la protégeait, c’était peut-être bien l’inverse. Ou les deux en même-temps. Enfin, Serena finit par briser le silence qu’il avait lui-même installé :

" Oui... Désolé de t'avoir dérangé, tu devais avoir autre chose à faire de ta soirée.... "

Il repensa un instant à la réunion très importante qu’il était en train de manquer, et il ne put pas s’empêcher de sourire. Non, il ne regrettait pas du tout d’être venu, surtout s’il pouvait aider Serena à aller mieux. C’était fou cette manière qu’elle avait de tout lui faire oublier, tout de sa vie en dehors de cet appartement. Il répondit d’un ton doux qu’il ne se connaissait qu’avec Serena :

«Rien de bien important, une réunion au boulot, mais j’ai pu m’éclipser discrètement. Et tu sais que tu ne me déranges jamais… Tu devrais l’avoir compris depuis le temps.»

Il rigola, assez nerveusement tout de même. En soi il n’avait pas menti… il avait juste… dissimulé certaines informations. Il n’avait évidemment pas avoué que son métier c’était mangemort, il s’était inventé un quelconque métier dans le monde moldu. Il n’avait pas à s’inquiéter de la voir débarquer dans son faux bureau, c’était toujours ça. Enfin, quelque part il aurait été soulagé qu’il l’apprenne. Il n’aurait plus eu à mentir constamment, et elle aurait enfin réussi à sortir de chez elle. Il ne savait même pas d’où cette phobie lui venait, mais il choisissait de respecter son silence. Elle lui en parlerait quand elle serait prête. Ou bien elle ferait comme lui, elle le garderait pour elle-même. Dans les deux cas il respecterait sa décision. Enfin, ils n’allaient peut-être pas rester deux heures sur le sol de son appartement, surtout à deux mètres à peine de son canapé. Il lui fit un petit bisou dans les cheveux et se releva légèrement, déserrant donc un peu son étreinte. Mais ce ne fut que pour mieux la resserrer contre lui.

Une fois debout il passa une main sous ses jambes et l’autre dans son dos. Puis il lui souffla doucement :

«Je ne pense pas que tu aies envie de rester par terre. Et puis on sera mieux sur le canapé pour manger la glace !»

Oui, Timothy acceptait même de renoncer à sa virilité pour Serena. Enfin, il ne fallait pas aller trop loin quand même. Mais bon, elle l’avait déjà forcé à regarder Love Actually trois fois de suite, et après pareille épreuve, ses missions de mangemort lui semblaient presque être des promenades de santé. Et il aurait fait n’importe quoi pour l’aider à se remettre. Il la porta donc lentement jusqu’au canapé avant de l’y déposer doucement. Il s’assit ensuite à côté d’elle avant de demander :

«Alors ce sera quoi ce soir ? Un film ? Une série ? La télévision moldue ? Si tu prononces les mots Love et Actually dans la même phrase par contre je te prive de glace !»

Serena ne pouvait pas imaginer que son Timothy pouvait avoir cette espèce de double personnalité. Pour elle, il avait toujours été le même, ce garçon à la fois génial, doux, charmant, attentif à elle et à ses besoins, bref il était parfait avec elle, et personne n'avait jamais été aussi.... Attentif et doux avec elle. Certes, elle ne laissait pas grand monde l'approcher mais le fait était que même avant que sa phobie ne se déclare, Timmy avait toujours été le seul et l'unique à avoir ce don pour la rendre meilleure. Il l'avait toujours rendu meilleure, la faisant sourire, rire, il lui permettait de s'évader loin de ces quatre murs où elle était bloquée depuis si longtemps. Elle ne se souvenait pas d'être sortie d'ici. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, elle le savait parfaitement, mais elle n'en était pas capable. C'était ainsi. Toute la volonté du monde ne suffirait pas à lui faire sentir l'air frais sur son visage, le soleil sur sa peau, le regard des gens vers elle en se demandant si elle était bien cet auteur à succès. Elle se souvenait souvent du temps où elle pouvait encore sortir de chez elle sans panniquer comme une enfant terrifiée quand elle arrivait devant la porte et qu'elle se retrouvait tout simplement incapable de l'ouvrir. Elle se trouvait bien souvent ridicule. Après tout ce n'était qu'une porte et elle était tout à fait capable de la franchir.... Non, ça c'était ce dont elle rêvait. Dans la réalité, tout était beaucoup plus compliqué. Dans la réalité, elle ne pouvait pas bouger comme elle le voulait. Elle ne pouvait pas sortir de chez elle. Elle était esclave de son agoraphobie, totalement incapable de réaliser ses envies d'exterieur et d'evasion so ce n'était pas en discutant avec Timmy ou en lisant sur internet ou encore en regardant l'écran de sa télévision. Elle était esclave de quelque chose qui d'après les différents médecins qu'elle avait pu voir, était uniquement "dans sa tête" mais ils avaient tort! C'était beaucoup plus complexe que cela et elle le savait! Sa tête allait très bien, la preuve était qu'elle était parfaitement capable d'écrire de nouveau roman. Non elle était esclave d'une véritable maladie. Un jour, les médecins s'en rendraient comptes.

Alors oui, sans aucun doutes, c'était une preuve d'egoisme mais elle n'avait jamais pretendu ne pas l'être. Ce qui était égoïste? Mais enfin, cette manie d'appeler Tim des que ça allait mal. Elle se demandait tres souvent comment il faisait pour avoir une vie normale avec elle. Elle l'appelait souvent et pas toujours à des heures convenable. Elle se demandait si il avait une petite amie.... Si ça avait été elle, elle n'aurait pas supporté qu'il passe une visite quasi quotidienne chez une autre fille. Mais on lui avait souvent répéter qu'elle était quelqu'un de jalouse. Voir de très jalouse alors elle imaginait que peut être, il y avait des filles prêtes à accepter ça. Il avait même sans doute une petite amie beau comme il était. Mais étrangement, il ne lui avait jamais parlé. La demoiselle s'était souvent demandée pourquoi, mais après tout, l'important c'etait qu'ils puissent se voir autant qu'ils ne le désirent et c'était encore le cas. Cette pensée la fit sourire. De toute façon, il n'avait pas besoin d'une pimbêche à ses cotes. Lui, il lui fallait une femme, une vraie, une qui l'embrasse et lui propose un massage quand il rentre tendu du boulot, pas une idiote qui ne fait que préparer le repas. N'allait pas croire que cette place l'interessait! Encore que..... Il fallait avouer qu'elle se serait bien laisser séduire par le jeune homme mais elle ne voulait pas prendre le risque de tout gâcher entre eux. Ce serait probablement une erreur regretable. Alors oui il était beau, oui son cœur battait pus vite quand elle était en sa présence, oui elle aimait le contact de sa peau sur la sienne, oui son parfum pouvait la calmer d'une simple inspiration, mais tout cela ne voulait absolument rien dire. Du moins, elle l'esperait. Ou alors elle refusait de se l'avouer ce qui, la connaissant, était plus que probable. Quand quelque chose lui semblait risquer, elle faisait semblant de ne pas le savoir, d'avoir oublier ou autre. Et jusqu'ici cela la reusissait très bien alors elle ne voyait pas l'intérêt de changer maintenant.
Il resterait SON Timmy, aucune fille n'était capable de l'aimer comme elle l'aimait. Elle savait tout, du moins le pensait, de lui, et il savait tout d'elle. Ils avaient toujours été là l'un pour l'autre quand ça allait mal, mais aussi quand ça allait très bien. Elle se souvenait de tant de chose vécu avec lui. Bien sur, dans ses souvenirs ils n'étaient toujours qu'a deux. Mais ça, c'était a cause de leur maladie.

Finalement, la seule chose dont elle avait besoin, c'était de lui. Bon d'accord, elle avait besoin de se nourrire, de boire, d'écrire mais tout cela ne servait à rien du tout si lui n'était pas à ses cotés. Elle avait besoin de lui, c'était aussi simple que cela. Personne n'avait rien a dire sur la relation qu'ils partageait. Même pas une éventuelle petite amie. Elle se souvenait d'un jour où son éditeur voulant l'emmener de force à une espèce de sceance de dédicace, elle avait appelé Timothy complètement panniquer. Il avait débarqué quelques minutes à peine plus tard et il avait expliqué de vive voix à l'éditeur de la jeune fille que si il voulait continuer de se faire de l'argent sur les écrits de Serena, il n'avait pas intérêt de la forcer à sortir. De toute façon, la forcer à sortir était une plus que mauvaise idée. C'était la crise assurée vue la gravité et l'importance de son agoraphobie. Oui, elle était malade, et elle assumait cette maladie, elle avait conscience que cela nuissait à sa vie, mais c'était ainsi, elle n'avait jamais rien pu faire pour aller contre cette maladie qui était bien plus forte qu'elle. Elle était faible en comparaison à cette phobie. Et le seul à l'avoir compris était Tim. Encore et toujours lui, mais elle ignorait tout simplement ce qu'elle serait devenue sans lui, incapable de récupérer ses courses sur son palier? Sans aucun doutes même.

Il avait sans doutes raison. Elle aurait du s'habituer à ne pas le déranger.... Mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne comprenait pas comment un homme comme lui pouvait perdre son temps à s'occuper d'elle. Elle n'était qu'une pauvre fille complètement peaumee a cause d'une peur pannique du monde et elle ne méritait pas qu'un homme plein de vie et aussi génial que Timmy ne s'occupe d'elle. Une réunion à son boulot? Elle savait que son boulot ne le fascinait pas. Elle avait déjà eu envie d'aller lui dire bonjour au bureau, mais pour faire ça, il aurait fallu qu'elle soit capable de quitter son appartement et ça ce n'était certainement pas près d'arriver vue comme sa phobie s'agravait. Elle répondit d'une voix douce et un peu moins tremblante:

" Je m'y habituerais peut être quand je jugerais que je mérites d' avoir ton attention. Je t'appelle sans même me soucier du fait que tu puisses être occupé.... Tu as le droit d' avoir une vie privé et je n'ai pas à m'y imposer..... "

Elle grimaça légèrement en le sentant desserrer l'etreinte de laquelle il la tenait. Mais finalement, il l'avait repris contre le lui et cela ne la fit que sourire davantage. C'était comme ça qu'elle que se sentait bien. Tout contre lui, plus rien ne la torturer, ni sa phobie, ni ses soudaines inspirations pour son prochain livre. Oui, c'était quand elle était comme ça qu'elle se sentait le mieux. Dans ses bras. Timothy était le seul et l'unique à pouvoir la calmer et la rendre heureuse. Mais ils n'étaient que des amis.... De toute façon, elle serait toujours incapable d'être amoureuse et de vivre une histoire d'amour avec un homme. Que ce soit Timothy ou un autre. Même si elle était certaine que si jamais elle devait vivre une histoire d'amour avec quelqu'un, ce serait forcément avec lui. Parce qu'il était celui qui savait tout d'elle, celui qui ne s'était jamais moqué d'elle, celui qui pouvait la faire rire même dans les pires moments, celui qui était capable de l'emmener loin de son appartement simplement en discutant ou en passant de longues heures avec elle. Elle n'avait besoin de rien d'autres que lui pour être heureuse. Oui, c'était maintenant une certitude. L'amour était synonyme de blessure. Elle savait que c'était le risque de gâcher toute une amitié, une très longue amitié.... Mais non, elle n'était pas amoureuse. C'était tout simplement impossible. Pensée qu'elle avait pu ne serait-ce qui penser la fit sourire, parfois elle était vraiment idiote quand même, ou un peu cinglée plutôt. Mais après tout, ce n'était une nouveauté pour personne.

Doucement, elle sentit les mains du jeune homme venir la soulever. L'une d'entre elle sous ses fines jambes, l'autre dans son dos, même quand il la portait il était d'une douceur sans égale. C'était terriblement agréable de sentir quelqu'un s'occuper de vous comme Timmy le faisait avec elle....

" Non je pense que le canapé sera plus confortable.... Je peux marcher tu sais.... même si j'aime bien que tu me portes comme ça! ^^ "

Avec la même douceur, le jeune homme l'ammena jusqu'au canapé en l'y déposant tout doucement avant de venir s'assoir à côté d'elle. Cela signifiait donc qu'ils allaient passer une merveilleuse soirée tout les deux. En même temps, chaque soirée passé aux côtés de son meilleur ami était une soirée merveilleuse, un gros pot de glace, Timothy et un bon film, elle n'avait besoin de rien d'autre pour se calmer et profiter de la soirée sans se prendre la tête et sans à avoir à se soucier des gens qui pourraient la toucher si jamais elle sortait. Après quelques minutes d'hesitations, la jolie blonde décida qu'après tout, elle avait le droit, parce que c'était SON Timmy et que du coup personne ne pourrait lui rapprocher. Elle vint donc se blottir tout doucement contre le jeune homme en posant la tête contre le torse de ce dernier.... Ouaw. Il était plus musclé que dans ses souvenirs.... Mais ce n'était franchement pas desagreable. Ça donnait encore plus l'impression d'être complètement protégée. Un petit rire amusé franchit la bordure de ses lèvres en l'entendant. Elle reprit d'une voix douce et amuse en allumant le disque dur avec tout un tas de film dessus:

" Oh! Dommage! Tu sais comme j'adore ce film.... Mais bon d'accord allons y pour autre chose.... Je ne sais pas trop.... Disney ou pas Disney? Oh je sais! Ils ont sortis une nouvelle série avec un magasin de tarte.... Pushing Daisies ça s'appelle! Tu vas voir tu vas adorer! Et en plus, on a de la glace! "

Elle lui fit un grand sourire en lançant le premier épisode de la fameuse série. Elle ouvrit le pot de glace et attrapa deux cuilleres qui trainaient sur la table de salon. Elle en tendit une au jeune homme en avalant de son côté une grosse cuillère de glace. Oui, c'était comme ça qu'elle se sentait le mieux.

" Alors raconte moi tout! C'est comment le monde extérieur en ce moment? Et tu as une petite amie? Allez avoue! "

Timothy sourit en sentant que son amie était aussi légère qu’une plume, elle était si petite et frêle… si fragile parfois. Il aimait la protéger, il sentait que c’était peut-être la seule chose dont il pouvait être fier dans sa vie, mais il aurait aimé qu’elle gagne un peu de confiance en elle. Il serait toujours là pour l’aider, ça il le savait, mais il avait peur que sa phobie ne finisse par la ronger complètement de l’intérieur, et il n’aurait pas supporté de le voir. En attendant, tant qu’elle aurait besoin de lui, tant qu’elle l’appellerait, il viendrait, et il ferait en sorte qu’elle se sente le mieux possible.

" Je m'y habituerais peut être quand je jugerais que je mérites d' avoir ton attention. Je t'appelle sans même me soucier du fait que tu puisses être occupé.... Tu as le droit d' avoir une vie privé et je n'ai pas à m'y imposer..... "

Timothy soupira en l’entendant parler de la sorte. Pourquoi devait-elle toujours supposer qu’elle le dérangeait ? Qu’elle était un poids pour lui ? S’il n’avait pas voulu venir la voir, il lui aurait suffit de ne plus lui répondre et d’arrêter de lui parler, tout simplement. S’il venait, s’il supportait aussi bien sa maladie, c’était parce qu’il l’aimait tout simplement. D’un amour platonique, mais d’un amour quand même. Il l’aimait, plus qu’il n’avait jamais aimé personne sur cette terre, et c’est pour cela qu’il se sentait heureux de venir la voir, agoraphobe ou non. Il répondit donc en rigolant :

«Tu mérites toute l’attention du monde. Et si je n’en avais pas envie, je ne serais pas là. Mets toi ça bien dans le crâne»

Tout en ponctuant son discours d’un petit rire joyeux, il décoiffa Serena, juste histoire de la taquiner un peu. Puis il la posa sur le canapé. Malgré ses protestations, il avait tenu à l’y déposer lui-même, pour éviter un quelconque accident… pas du tout parce qu’il aimait l’avoir dans ses bras Il sentit néanmoins un sourire se dessiner sur son visage aux mots de son amie : « même si j'aime bien que tu me portes comme ça…» Son sourire mit dix bonne secondes à s’effacer sans qu’il puisse comprendre pourquoi cette remarque lui faisait autant plaisir. Mais son prochain geste ne fit que renforcer son sentiment de contentement absolu : Serena était venue se blottir contre lui, si bien qu’il se fichait désormais de regarder Love Actually ou un autre film à l’eau de rose. Il était satisfait de voir qu’elle se sentait véritablement protégée à ses côtés, la preuve qu’il était efficace lorsqu’il s’agissait de la rassurer. Voilà, c’était pour cela qu’il était contente, et pas pour une autre raison quelconque

Elle lui proposa finalement autre chose à regarder, une espèce de série moldue apparemment. Mais le nom ne lui disait rien de spécial, il se doutait cependant que la série ne serait surement pas à son goût. Il était son ami certes, mais pas son ami gay. Et regarder des films de filles avec Serena donnait un petit coup à sa virilité tout de même, surtout avec le pot de glace à côté. Et pourtant, il n’avait aucune envie de s’en aller, ou de dire à Serena de regarder autre chose. Si elle était heureuse, alors il l’était aussi, c’était aussi simple que cela. Elle attrapa le pot de glace et lui tendit une cuiller pour aller avec. Alors qu’elle plongeait la sienne dans la glace pour en avaler autant qu’elle le pouvait, il lui répondit :

« Parfait, ça me va alors ! On regarde ta série là, Pu… Pum… Bref, ta série.»

Oui il n’y connaissait rien, et à vrai dire, il n’avait pas spécialement envie d’être expert en série à l’eau de rose. Serena lança le premier épisode de sa série mais, comme par pitié pour son meilleur ami, elle poursuivit, lui donnant autre chose à faire que de regarder les images qui défilaient sur son écran :

" Alors raconte moi tout! C'est comment le monde extérieur en ce moment? Et tu as une petite amie? Allez avoue! "

Bon… finalement, la série c’était peut-être mieux. Moins gênant en tout cas. Il n’aimait pas parler du monde extérieur avec Serena, il ne voulait pas lui faire remarquer ce qu’elle manquait, et il ne voulait pas l’inquiéter en lui parlant des attaques de ses confrères dans les rues Londoniennes. Devant le choix impossible qui s’offrait donc à lui, Timothy répondit comme il le faisait toujours :

«Le monde extérieur est ce qu’il a toujours été… rien ne change vraiment tu sais. Mais tu n’as pas d’échos de ce qui se passe dans les journaux ?»

Petit moyen détourné de savoir exactement ce qu’elle pensait des agressions, des mangemorts… de lui. Encore fallait-il qu’elle soit au courant mais bon. Si elle devait lui répondre qu’elle étriperait bien chaque mangemort de Grande-Bretagne elle-même, il saurait d’avance que son secret ferait justement mieux de rester secret. Il en arrivait désormais à la partie plus gênante de sa question. Il se demanda un instant s’il ne pouvait pas s’arrêter là et faire semblant de ne rien avoir entendu, mais bon, il se doutait qu’elle ne lâcherait pas aussi facilement. Les femmes pouvaient être de telles commères parfois Soupirant, il répondit donc à regret :

«Non, pas de petite amie. Tu sais je n’ai pas le temps avec mon boulot.» Il faillit rajouter, et avec toi, mais il ne voulait pas lui laisser penser qu’elle lui faisait rater quoi que ce soit. Il poursuivit donc : «Mais tu sais, je n’en veux pas pour l’instant. Je n’ai encore rencontré personne, et j’aime ma vie telle qu’elle est aujourd’hui…»

Se rendant compte qu’il était littéralement en train de dire qu’il préférait l’avoir elle qu’une petite amie, il détourna légèrement le regard, essayant de porter son attention sur l’écran pour ne pas se mettre à rougir. Mais évidemment, le passage de la série concernait un couple d’amoureux. Pas de chance. Il fit donc mine de regarder par la fenêtre, sans véritablement y voir quoi que ce soit. Il se râcla la gorge dans un geste nerveux avant de poursuivre sur un sujet qu’il considérait moins épineux pour lui :

«Au fait, tu me diras quel magasin devait te livrer aujourd’hui, j’irai leur dire deux mots.»

Il essaya de paraître plus calme qu’il ne l’était en réalité, car au fond de lui, il bouillait de colère. S’il mettait la main sur ce satané livreur, il lui ferait passer un sal quart d’heure. Puis, reportant son attention sur la télévision, il ricana :

«Mais au fait, il se passe quoi exactement là ? Je n’y comprend rien depuis tout à l’heure !»

Oui, Serena était quelqu'un de très fragile, elle en avait parfaitement conscience mais refusait formellement de l'admettre. Elle était quelqu'un d'extrêmement fragile et plutôt instable sentimentalement mais si on le lui demandait, elle répondait qu'elle n'était pas du tout comme ça. Selon elle, ou du moins d'après les apparences qu'elle voulait donner elle était très solide, pas du tout instable et elle s'assumait parfaitement. On était bien loin de la réalité. Parce qu'en plus de tout le reste, elle avait un vrai problème de confiance en elle.

Mériter toute l'attention du monde? Il devait se tromper de fille, elle en était sûre! Oui voilà, elle venait d'avoir la preuve qu'il voyait une autre femme! Non mais qui c'était celle là?! Qui osait s'intéresser à SON Timmy?! Mais non, c'était pas de la jalousie! Elle n'était pas amoureuse de lui après tout, mais aucune fille n'avait le droit de s'intéresser à lui! Si lui décidait de s'intéresser à une fille c'était différent.... Mais quand même! Parce que si il voyait une autre fille, il n'aurait plus de temps pour s'occuper d'elle.... C'était surtout ça qui lui faisait peur.

" Allez avoue! Tu vois une autre fille hein? Je la connais?! Remarque ça m' étonnerait vue que je sors jamais d'ici... Mais tu dois me le dire! Parce qu'on se dit toujours tout.... En plus j'ai pas de raison d'être jalouse... Je suis pas jalouse d'ailleurs! "

Oui, c'était juste parce qu'il voulait savoir qui c'était qu'elle crisait comme ça hein! Pas pour une autre raison... De toute façon qu'est ce qui pourrait être une autre raison? Il n'y en avait aucune... Fallait pas qu'il pense qu'elle était amoureuse de lui, parce que c'était faux! Ils étaient meilleurs amis après tout, pas en couple, même si c'était parfois un peu ambiguë, ils n'avaient jamais été question d'amour passionnel entre les deux jeunes gens.... Si? Non, c'était certain même, si son cœur battait plus vite et qu'elle souriait tout le temps quand il était là, c'était parce qu'elle était contente qu'il soit là. C'était tout.... C'était logique non? Toute les filles de son âge était comme ça quand elles étaient contentes. Elle en était certaine! Quoi ce n'était pas vrai? Mais si! Elle l'avait... Bon d'accord elle ne l'avait pas lue sur internet, et quand elle écrivait une histoire d'amour c'était les premiers signes d'amour... Mais entre elle et Timothy c'était totalement différent. Vous suivez?

Serena s'était jurée qu'un jour il regarderait des vrais films de mecs ensemble. Parce qu'elle comprenait que Timmy pouvait en avoir marre de regarder des films de filles. Surtout que la jeune blonde était accroc aux films à l'eau de rose. Il fallait qu'elle pense à commander ou télécharger des nouveaux films un peu plus masculins, puisque Tim était son ami... Pas son ami gay... Et si?.... Non! Il ne pouvait pas être gay et ne pas lui avoir dit quand même?! Si c'était ça elle n'arrivait pas à le croire... Il avait toujours été tellement viril... Surtout qu'elle le connaissait depuis bien longtemps alors elle aurait bien finie par le savoir... Oui, c'était forcément impossible. Heureusement d'ailleurs. Bah oui quoi! Il lui avait déjà dit qu'elle était jolie une ou deux fois alors si il était gay, elle aurait eu à s'inquiéter un peu quand même.

" Promis je vais commander des films de mecs sur internet... Tu n'auras qu'à me dire ce que tu aimes comme film! "

La jeune femme avait conscience que son meilleur ami tentait de la préservait de ce qu'elle pouvait manquer en restant enfermé dans cet appartement, mais il faut bien vous dire qu'en dehors de ses périodes de crises, la demoiselle était une vraie boule de joie et d'optimisme, surtout quand elle était avec Timothy qui avait un don pour la faire sourire. Bien sûr elle lisait les journaux et elle savait comment allait le monde, mais elle voulait en savoir plus sur des choses plus frivoles, par exemple ce qu'il avait fait, si il y avait de nouveaux magasins qui avaient ouvert, le temps qu'il faisait dehors, tout ça quoi... Mais Timothy semblait toujours penser que cela la chagrinerait. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de vouloir la protéger, même si elle aurait aimé en savoir plus.

" Oh si bien sûr! Mais il faut que tu me dises si il y a de nouveaux magasins ou autres pour que je puisse commander sur internet! Et puis ça m'ennuie tout ce que raconte les journaux... Je ne comprends pas le sens de cette guerre.. Mais après tout, je n'en fais pas partie... Heureusement d'ailleurs! e ne vois pas ce qu'on pourrait faire de moi, que ce soit d'un côté ou de l'autre. "

Oui bon pour la deuxième partie de la question qu'elle avait posé, il s'agissait de sa façon à elle de détourner une question. Elle voulait savoir si il était célibataire... C'est plutôt normal de vouloir savoir si son meilleur ami est en couple non? C'était pour ça qu'elle avait poser la question, pas pour une autre raison. C'était aussi simple et clair que cela. Elle n'imaginait pas que la question pouvait être gênante pour le jeune homme. Après tout, lui pouvait très bien la lui poser... Remarque elle ne sortait pas de chez elle, alors ça ne risquait pas d'arriver...

" Je ne sais pas comment tu fais pour être encore célibataire... C'est vrai quoi t'es...." Elle se stoppa net incapable de poursuivre et enchaîna sur autre chose:" De toute façon c'est pas dramatique d'être célibataire, regarder moi, je le serais probablement toujours ... "

La demoiselle lui offrit un petit sourire mi amusé mi... déçu? Oui après tout il était le seul homme qu'elle voyait et ils ne seraient probablement jamais en couple... Alors il ne fallait pas rêvé, elle n'était pas prêtes de rencontrer d'autres hommes donc elle serait une éternelle célibataire... Elle préféra ne pas répondre à la remarque sur le magasin sachant parfaitement comment il réagissait dans ce genre de situation.

" En fait tu vois le mec là? Et bah il peut ramener les morts à la vie pendant quelques secondes pour résoudre des enquêtes! Alors il les touche pour les ramener à la vie et il les retouche pour les tuer, mais la fille là, il l'a emmenée à la vie et comme c'était son amour d'enfance, il ne l'a pas re tuée... Et en parallèle, il gère un magasin de tarte!"

Timothy ne se sentait pas tout à fait à l’aise devant le véritable interrogatoire que lui faisait subir Serena. Non pas qu’elle l’impressionnait plus que cela, mais il n’aimait pas avoir à lui mentir. Et dès qu’on parlait du monde extérieur, il avait bien l’impression d’y être obligé. Il ne pouvait pas simplement lui dire : «Hé bien aujourd’hui, les mangemorts ont attaqué une bande d’élève sur le chemin de traverse, j’y ai participé, c’était excellent !». C’était des choses qu’elle ne comprendrait sans doute jamais. D’un parce qu’elle ne sortait pas, elle n’avait aucune idée de ce que le monde était devenu, du chaos qui y régnait, et de deux parce qu’elle était beaucoup trop douce et généreuse pour se réjouir de la douleur de qui que ce soit.

" Allez avoue! Tu vois une autre fille hein? Je la connais?! Remarque ça m' étonnerait vue que je sors jamais d'ici... Mais tu dois me le dire! Parce qu'on se dit toujours tout.... En plus j'ai pas de raison d'être jalouse... Je suis pas jalouse d'ailleurs! "

Tim se sentit rougir en la voyant insister. Non pas qu’il lui mentait sur sa petite amie, puisqu’il n’en avait pas, mais il n’avait pas aimé la manière dont elle avait dit qu’ils partageaient tout. En un sens c’était flatteur bien sur, c’était rassurant de devoir tout pouvoir dire à quelqu’un, de se confier entièrement sans avoir peur d’être rejeté… Mais Timothy n’y était pas prêt encore. Il aimait Serena, énormément, mais il ne voulait pas la blesser, et ses questions le mettaient de plus en plus mal à l’aise. C’était étrange tout de même de voir qu’en dehors de cet appartement, il pouvait très bien mentir, voler… ou pire, sans aucun regret, sans remords. Mais dès qu’il s’agissait de Serena, il se devait de faire attention. Pas parce qu’il la croyait plus faible qu’une autre, mais parce qu’il ne supporterait pas de la blesser, elle.

Il déglutit avec difficulté, s’agitant légèrement sur le canapé. Elle estimait qu’il devait tout lui dire ? Et pourquoi pas après tout, hein ? Si elle l’aimait, ne devait-elle pas l’accepter tel qu’il était ? En théorie, oui… Mais dans la pratique, Timothy savait que ça n’était jamais vrai. Personne n’en était capable, il en avait fait l’expérience avec ses parents. Mais il ne voulait pas y penser, ce n’était pas le moment. Il aurait voulu pouvoir tout dire, peut-être que Serena serait capable de le pardonner… un jour. Mais il ne voulait pas prendre le risque de la voir s’énerver, de la blesser, de lui donner l’impression qu’il avait changé. Elle était heureuse avec le Timothy qu’elle connaissait… ne serait-ce pas égoïste de tout lui gâcher simplement pour soulager sa conscience ? Au fond de lui, il savait que c’était faux. Il s’en voulait de mentir comme cela, mais… il avait trop peur de la perdre pour être honnête. Il préféra donc taire le sujet « mangemort », trouvant tout à coup le sujet « copine » moins épineux :

«Oh mais si tu serais jalouse Je le lis très bien !» Rigolant pour la faire enrager il rajouta ensuite : «Je le sais ne t’inquiète pas. Mais non je te jure que je ne sors avec personne dans ton dos. Et si je devais sortir avec quelqu’un, tu la connaîtrais forcément. Je ne pourrais pas être avec quelqu’un si tu n’approuves pas mon choix ! Ah non… là-dessus je te fais même plus confiance qu’à moi-même.»

Il sourit doucement et reporta un instant son attention sur le poste de télévision. Décidemment, c’était à n’y rien comprendre ces machins moldus ! La fille brune là, elle n’était pas en train d’embrasser un autre mec à peine cinq minutes auparavant ? Ou alors, c’en était une autre. Bref, pour le pauvre Timothy, toutes ces histoires n’avaient pas de sens, même s’il comprenait que ça puisse détendre et occuper son amie. Si elle voulait regarder ce genre de série, tant pis pour elle, et si elle voulait le forcer à les regarder avec elle, il le ferait tout de même. Il ne pouvait rien lui refuser.

Il sourit en l’entendant dire qu’elle lui achèterait des films plus adaptés à ses goûts à lui. Mais il lui répondit d’un regard qui voulait clairement dire «J’en doute beaucoup». Elle n’accepterait de regarder le genre de films qu’il pouvait aimer, et à vrai dire, même les films avec un bon thème ne lui plaisaient pas plus que cela. Tous ces trucs moldus le dépassaient. S’ils voulaient voir des images animés, ce n’était pas moins cher d’acheter le journal ? Bref. Il profita un instant du changement de discussion pour respirer un peu. Mais à peine quelques secondes plus tard, Serena relança le sujet, le faisant frissonner de plus belle :

" Oh si bien sûr! Mais il faut que tu me dises si il y a de nouveaux magasins ou autres pour que je puisse commander sur internet! Et puis ça m'ennuie tout ce que racontent les journaux... Je ne comprends pas le sens de cette guerre.. Mais après tout, je n'en fais pas partie... Heureusement d'ailleurs! Je ne vois pas ce qu'on pourrait faire de moi, que ce soit d'un côté ou de l'autre. "

Elle était au courant de ce qui se passait alors ? S’en fichait-elle tant qu’elle n’était pas concernée ? Peut-être s’en soucierait-elle un peu plus si elle savait qu’il prenait part activement aux combats. Enfin, elle ne le saurait surement jamais, elle n’aurait donc jamais à s’inquiéter pour lui. Une bonne chose déjà. Il se sentit un peu bête lorsqu’elle lui dit que de toute façon elle n’aurait servit à rien… Ce n’était pas vrai, elle était bonne magicienne, et elle avait beaucoup de cœur, c’était important. Mais il préféra ne pas répondre, trop choqué à l’idée que si elle avait pris part aux combats… ils se seraient sans aucun doute retrouvés dans les deux camps ennemis. Qu’aurait-il fait s’il s’était retrouvé face à elle en combat ? Bellatrix l’aurait surement tué dans le dos en voyant qu’il ne pouvait pas attaquer Serena. Pendant un instant il resta paralysé par la peur de voir Serena se battre, risquer sa vie… Puis il se souvint qu’avec son agoraphobie, son appartement était sans doute le lieu où elle serait le plus en sécurité dans toute la Grande-Bretagne. Il respira donc pour ce qui semblait être la première fois depuis deux heures avec de souffler :

«Tu serais utile j’en suis sure. Mais je préfère te savoir ici. Tu ne manques pas grand-chose dehors… Et tu es en sécurité ici c’est sur. Je ne veux pas avoir à m’inquiéter pour toi si tu devais te battre…»

Il se sentit rougir instantanément en réalisant ce qu’il venait de dire, mais ce que Serena rajouta ensuite ne fit qu’accentuer son malaise :

" Je ne sais pas comment tu fais pour être encore célibataire... C'est vrai quoi t'es… De toute façon c'est pas dramatique d'être célibataire, regarde moi, je le serais probablement toujours ... "

Lui qui était si ? Il n’aurait sans doute jamais la fin de sa phrase, mais il se sentit devenir aussi rouge qu’un souaffle devant la réflexion de sa meilleure amie. C’était plutôt flatteur, d’autant plus qu’il pensait la même chose d’elle. Si seulement elle n’avait pas cette agoraphobie maladive… elle aurait une vie tellement belle. Une famille peut-être déjà, un mari… Mais en imaginant Serena aimer quelqu’un plus qu’elle ne l’aimait lui, il sentit son estomac se retourner, soudain content qu’elle ne puisse pas sortir de chez elle. C’était atrocement égoïste de penser cela, mais il était content d’avoir Serena pour lui tout seul… pour l’instant. Il souhaitait tout de même son bonheur plus que le sien propre, et s’il devait la laisser partir pour cela, il le ferait…

Essayant de retrouver un semblant de calme, il écouta Serena lui expliquer, ou plutôt tenter de lui expliquer ce qu’il se passait dans la série. Il écarquilla des yeux grands comme des soucoupes, se disant finalement qu’il comprenait mieux avant le résumé de sa meilleure amie. Cette série était véritablement stupide ou c’était lui là ? Peut-être un peu des deux au fond puisqu’il venait de se rendre compte qu’il n’avait pas répondu à Serena… Quel boulet ! Elle devait penser qu’il croyait aussi qu’elle finirait seule, alors qu’au contraire, il n’osait même pas imaginer que ça soit possible. Après cinq minutes dehors, elle aurait tous les hommes de Londres à ses pieds, il en était sur. Il passa donc son bras autour des épaules de sa meilleure amie avant de lui chuchoter :

«Je vais te dire un secret… Je suis célibataire parce que je trouve ma vie parfaite en ce moment. Je n’ai besoin de rien d’autre. Et toi tu ne le seras plus pour très longtemps. Dès que tu seras sortie tu verras que j’ai raison. Tu auras même trop de prétendants pour pouvoir choisir »

En prononçant ses derniers mots, il sentit sa mâchoire se crisper légèrement mais sans savoir pourquoi. Il espérait qu’elle ne l’ai pas remarqué en tout cas. Il ne voulait pas qu’elle croit qu’il lui mentait car pour le coup, il était absolument sincère. Il n’aimait juste pas cette idée parce que… qu’il avait peur. Peur qu’un salaup lui brise le cœur. Voilà tout. Ce n’était pas de la jalousie, pas du tout. Enfin, il avait profité de son petit discours pour lui sous entendre qu’elle sortirait un jour. Car oui, il était bien décidé à l’aider à découvrir le monde, peut-être quand la guerre serait terminée seulement, mais il voulait l’aider à surmonter son traumatisme, quel qu’il soit. Soudain, comme pour répondre à ses prières, on frappa à la porte de l’appartement.

Timothy se leva d’un seul mouvement, et prit Serena par les mains, la levant sans même attendre son accord. Il lui sourit doucement et lui tourna le dos quelques instants. Il attrapa à nouveau ses mains et les joignit doucement devant lui, permettant ainsi à sa meilleure amie de se cacher derrière lui. Il posa ses mains sur les siennes avant de dire doucement :

«On va essayer quelque chose. Je vais aller répondre, et tu vas rester avec moi, tu n’as pas besoin de regarder, essaie juste de rester là, d’accord ? Si tu ne te sens pas bien, dis le moi tout de suite, entendu ?»

Il fallait bien commencer par quelque chose, la situation aurait pu paraître comique. Mais pour Timothy, c’était très sérieux. Il espérait simplement que Serena ne serait pas trop paniquée.

On ne cessait de le lui répéter, la jeune femme était d'une grande générosité et surtout d'une grande douceur. Elle était tout simplement incapable ne serait-ce qu'imaginer faire du mal à quelqu'un. D'ailleurs ça avait toujours été ainsi! Elle se souvenait d'une fois où quand elle était enfant, elle avait fait du mal à un écureuil en montant dans un arbre. Elle avait pris le petit animal et l'avait gardé plusieurs jours dans sa chambre en lui installant un petit lit et tout le reste. Résultat, elle vivait encore avec cet écureuil qui n'avait jamais trouvé bon de la quitter. Il l'avait même suivit jusque Poudlard et elle lui avait même donné un nom: Nutsy, alors faire du mal à un être humain....

La jeune femme devait bien se l'avouer, elle avait peur que Timmy ne tombe amoureux. Après tout, si il tombait amoureux, qu'est ce qui le retiendrait ici? Pourquoi est ce qu'il continuerait de venir la voir alors qu'il y avait une magnifique jeune femme chez lui qui l'attendait pour l'embrasser et jouer au docteur avec lui... Du coup, il la laisserait, du coup, elle se retrouverait toute seule et du coup elle finirait forcément par mourir de faim à cause d'un abruti de livreur . Ce serait terrible comme mort pour la grande écrivain qu'elle était. Et puis, elle doutait d'être capable d'apprécier la vie si Tim ne voulait plus venir la voir. Il était à peu près la seule chose capable de la tenir envie et qui lui donnait envie de vivre et d'apprécier la vie.

" Même pas vrai que je suis jalouse d'abord! Comment voudrais tu que je la connaisse? Je ne supporte la présence de personne d'autre que toi alors si tu me présentes une fille je vais faire une crise de panique.... Ça ferait moyen comme première impression quand même. Et puis tu sais je connais aucune fille alors je suis un peu nulle pour juger ce genre de chose.... "

Quoi? Ça pouvait paraître complètement débile, voir un peu tordu sur les bords mais c'était la stricte vérité. Si il désirait lui présenter quelqu'un, il l'amènerait forcément ici puisqu'elle était incapable de sortir de l'appartement, or, elle était totalement incapable de fréquenter d'autres gens. La seule présence qu'elle supportait autre que son écureuil et ses chats, c'était celle de Timmy, donc fatalement, elle ne pourrait jamais rencontré la potentielle petite amie de SON Tim. CQFD quoi... Mais bon, si il voulait vraiment la lui présenter, elles pourraient toujours discuter par msn, ou par téléphone. La demoiselle était très douée pour les moyens de communication moldu, comme ça, elle n'avait pas à affronter les gens. Timothy avait toujours eu du mal à comprendre cette passion qu'elle avait pour tout ces objets moldus, mais ça avait toujours été comme ça pour la demoiselle, depuis son plus jeune âge.

Il ne fallait pas vous faire d'idée, parfois, la jolie blonde trouvait elle aussi ces séries complètement débiles! Mais il fallait bien qu'elle s'occupe quand elle n'écrivait pas! Et comme elle ne pouvait pas sortir pour faire les magasins ou même pour manger au restaurant, elle regardait des tas de films et séries moldus pour s'occuper l'esprit. Et quand elle avait envie de prendre un repas un peu spécial, elle faisait appel à un traiteur qui livré à domicile. En général, un restaurant chinois qui ouvrait la porte, déposer les paquets et refermait la porte, ça c'était un livreur responsable qui s'occupait de ses clients.

" Parce que tu penses vraiment qu'une fille qui est totalement incapable de mettre le nez dehors pourrait servir à quelque chose dans cette guerre? "

La jeune femme fut touchée par ce que venait de lui dire le jeune homme. Il préférait la savoir en sécurité? Il ne voulait pas qu'elle risque sa vie? Cela faisait sans doutes partie des plus belles choses qu'on ne lui avez jamais dites. Il lui fallut plusieurs minutes pour reprendre ses esprits et réaliser qu'elle n'était pas sur son petit nuage. Oui, parfois la jeune femme avait un peu de mal à garder la tête sur les épaules et à ne pas se laisser emmener dans les nuages par ses pensées qui vagabondaient. C'était un peu un déformation professionnelle. Son métier était d'imaginer, parfois elle imaginait un peu trop ....

" Alors comme ça tu t'inquièterais pour moi? C'est trop miiiignon! "

Pour la jolie blonde, la guerre qui se déroulait dehors avait peu de sens et elle n'y comprenait pas grand chose ignorant jusqu'aux raisons de ce conflit. Elle aurait aimé dire qu'elle était pour ou contre l'un des deux clans, mais ce n'était pas le cas, elle s'était toujours dit que chaque clan avait ses raisons et qu'ils étaient aussi débile l'un que l'autre puisque cette guerre ne mènerait à rien d'autre qu'à des dizaines, voir des centaines de morts. La jeune femme ne pouvait pas imaginer qu'il était mangemort, elle n'aurait pas cessé de l'aimer pour autant, sûrement pas, elle l'aimait bien trop pour que cette chose ne les sépare, mais elle ne pouvait pas le croire capable de faire du mal aux autres. Il avait toujours été si doux avec elle. Et si elle avait eu à être dans le clan opposé au sien? Qu'auraient-ils fait? Ils s'aimaient bien trop pour imaginer se faire du mal ne serait-ce qu'indirectement, alors s'affronter avec leur baguette en main... Elle n'aurait pas supporté de l'imaginer en train de se battre, elle aurait trop peur pour sa vie. Car si il mourait, elle mourrait aussi...

Serena était terriblement gêné... Elle venait de lui dire qu'il était si... Mais elle avait réalisé avant de finir sa phrase, de toute façon, il n'existait pas assez de mot pour décrire quelqu'un comme Timothy. Il était si beau, craquant avec son demi sourire, drôle, touchant, sincère, sensible, génial, et aussi nécessaire à sa vie qu'une bouffée d'oxygène. Elle était sans doute égoïste, mais elle ne voulait pas qu'il tombe amoureux. Parce qu'elle savait que si cela devait arriver, plus rien ne serait pareil entre eux. Et elle avait trop besoin de lui et l'aimait beaucoup trop pour permettre que quelque chose ou quelqu'un ne change leur relation. Elle n'était pas comme lui, elle n'était pas prêtes à le laisser partir pour son bonheur, pourtant elle savait qu'elle serait incapable d'en faire autrement.

" Ne dis pas de bêtises... Toi et moi savons très bien qu'il y a très peu de chance pour que je parvienne à sortir d'ici... Alors je ne veux plus me donner de fausses illusions. J'ai accepté ma maladie mais ne me promet pas des choses qui n'arriveront pas... Et puis, je n'ai pas besoin de tout ces mecs. Ma vie me convient parfaitement. "

Oui, la jeune femme avait parfaitement pris conscience de sa maladie, et l'acceptait, de toute façon, elle ne pouvait pas faire autrement, mais elle ne voulait pas qu'on lui fasse croire des choses merveilleuses alors que ce serait probablement éternellement impossible. Les médecins lui avaient déjà expliquer qu'il faudrait qu'elle parle de son traumatisme et qu'elle le combatte pour parvenir à sortir d'ici, mais elle refusait d'en parler, comme si, à ce sujet, elle avait un véritable blocage psychologique. Tim avait déjà essayé d'en savoir plus, mais elle était totalement incapable d'en parler, même à lui. Elle avait une parfaite confiance en lui et savait qu'il était prêt à accepter toutes les facettes de sa personnalité et de sa maladie.

Puis Timothy fit quelque chose qui ne plaisait pas vraiment à la demoiselle, pourtant elle avait vraiment envie que cela ne marche, mais elle savait que ce ne serait pas le cas. On venait de frapper à sa porte, sans doutes pour une livraison, ou alors il s'agissait d'un voisin... Dans tout les cas, d'habitude Tim allait ouvrir la porte lui même puisqu'elle était incapable de le faire. Il lui avait pris les mains dans les siennes, provoquant au passage une accélération dans les battements du cœur de la demoiselle et il l'avait emmené jusqu'à la porte en la laissant se cacher derrière lui, le regard de la demoiselle se faisait presque apeuré. Elle n'avait pas essayé de faire ça avec lui depuis déjà plusieurs semaines, mais lui ne renonçait jamais à la sortir de là....

" Tim c'est pas une bonne idée... Tu sais très bien ce que ça provoque chez moi ... Tu ... Veux pas ouvrir la porte pendant que je reste dans le canapé? "

Elle vint se blottir contre le dos du jeune homme en se serrant contre lui à l'aide de ses bras et de ses mains qui étaient nouer juste au dessus du bassin du jeune homme. Elle n'était pas franchement rassurée mais voulait vraiment essayer. Cela ferait tellement plaisir à Timothy si elle parvenait à ne pas paniquer. La jeune femme ne se battait plus pour elle même, elle se battait avant tout pour que Tim puisse voir en elle une femme, et pas une sorte d'enfant dépendante des autres.

" J'ai peur de faire une crise Timmy.... "

Serena ferma doucement les yeux comme pour se rendre invisible, un geste d'enfant comme toujours. Elle en venait à douter de sa capacité à plaire parfois, après tout, elle agissait comme une enfant, pas comme une femme. Preuve en était, elle était toujours vierge et n'avait jamais embrassé aucun garçon.

" Même pas vrai que je suis jalouse d'abord! Comment voudrais tu que je la connaisse? Je ne supporte la présence de personne d'autre que toi alors si tu me présentes une fille je vais faire une crise de panique.... Ça ferait moyen comme première impression quand même. Et puis tu sais je connais aucune fille alors je suis un peu nulle pour juger ce genre de chose.... "

Il trouvait mignon la manière qu’elle avait de vouloir montrer qu’elle n’était pas jalouse. Après tout, il aurait compris qu’elle préfère le savoir célibataire, avec une petite amie il aurait forcément moins de temps pour elle, et rien que pour cela, il ne voulait pas trouver quelqu’un. Il n’aurait pas supporté de laisser Serena tomber pour être avec une autre femme… c’était comme ça. Elle n’était pourtant pas sa petite amie, il ne l’aimait pas de cette manière… Mais elle comptait plus pour lui que n’importe qui au monde, et il l’aurait toujours fait passer avant une éventuelle copine. C’était donc impossible. Peut-être qu’un jour, il voudrait vraiment trouver quelqu’un, mais pour l’instant, Serena seule suffisait à le rendre heureux, et tout allait bien comme cela.

Mais si la jalousie de son amie l’avait fait rire, il apprécia beaucoup sa manière de se dévaloriser à nouveau. Il restait persuadé que sa phobie était aussi liée à un manque cruel de confiance en elle… et il voulait tout simplement l’aider à le surmonter. Il ne comprenait pas comment une jeune femme qui avait tout pour elle, pouvait avoir aussi peu confiance en elle. C’était dur pour lui de le voir alors qu’il la trouvait parfaite de son côté :o Enfin… parfaite… comme amie quoi. Elle était très bien quoi. Et elle n’aurait aucun mal à trouver un petit ami, il en était sur. Rien qu’à cette idée, il sentit ses entrailles se glacer mais il préféra faire comme si de rien n’était. Il la gardait, serrée contre lui, un petit sourire aux lèvres.

" Alors comme ça tu t'inquièterais pour moi? C'est trop miiiignon! "

Timothy sentit le rouge lui monter aux joues mais il fit mine de rien. Il détourna simplement le regard, essayant d’éviter au maximum ce sujet. Evidemment qu’il s’inquièterait pour elle, elle était sa meilleure amie depuis toujours, elle était ce qui lui restait de plus proche d’une famille… elle était tout pour lui en ce moment. Dans un monde qui sombrait toujours plus dans la bêtise, elle était la seule personne à qui il pouvait toujours faire confiance, la seule qui ne perdrait jamais son estime. S’il était important de sa vie, elle était indispensable à la sienne. En un sens donc, il était soulagée qu’elle ne puisse pas sortir, parce que ni la guerre, ni l’amour ne la lui enlèverait jamais. De cette manière, il était assuré de toujours être la personne la plus importante de sa vie… pourtant, ce qu’elle dit ensuite lui brisa le cœur :

" Ne dis pas de bêtises... Toi et moi savons très bien qu'il y a très peu de chance pour que je parvienne à sortir d'ici... Alors je ne veux plus me donner de fausses illusions. J'ai accepté ma maladie mais ne me promet pas des choses qui n'arriveront pas... Et puis, je n'ai pas besoin de tous ces mecs. Ma vie me convient parfaitement. "

Peut-être que pour l’instant elle s’en satisfaisait, mais elle voulait sortir. Elle voulait être comme tout le monde, il le savait. Il pouvait le lire dans ses yeux… Et quelle jeune femme de son âge aurait voulu être célibataire ? Elle souffrait de sa maladie, même si elle pouvait écrire depuis son appartement. Il se sentit coupable d’avoir été soulagé qu’elle préfère ne pas sortir, car il savait qu’elle mentait. Elle avait simplement peur, mais au fond d’elle, elle aurait tout donné pour se débarrasser de son agoraphobie. Et il l’y aiderait, il le fallait. Au fond de lui, il savait qu’il ne supporterait pas de la voir s’éloigner de lui, mais ça aurait été égoïste de l’empêcher de se soigner pour la garder pour lui seul… Si elle voulait sortir, c’était son devoir d’ami de l’y aider. Il voulait la rendre heureuse, même si son bonheur devait lui briser le cœur.

Il s’était donc levé en entendant la sonnerie. L’occasion était parfaite. Il savait bien que ça ne serait pas évident pour Serena mais il la força tout de même à se lever à son tour. Il la colla contre lui, se sentant lui-même rassuré par sa présence. Il tourna la tête rapidement, sentant que son contact le faisait légèrement rougir. Mais lorsque Serena commença à protester il se retourna vers elle, posant ses mains sur ses épaules avant de souffler :

«Je sais que c’est difficile Serena… Crois moi je comprends. Reste bien derrière moi, personne ne pourra te voir, tu peux même déchirer mon T-shirt en t’accrochant si tu veux. Ferme les yeux et concentre toi sur ta respiration. Si tu as peur, répète toi que je suis là et que tu ne risques rien…»

Il lui fit un clin d’œil rassurant et l’embrassa doucement sur le front. Il caressa ensuite sa joue avant de lui tourner à nouveau le dos. Il joignit à nouveau ses mains sur son ventre et posa les siennes par-dessus. Il avança, tout doucement, essayant de ne pas paniquer sa meilleure amie. Il voulait surtout lui laisser le temps de le dire si elle ne se sentait pas bien. Une fois qu’il eut franchi les quelques mètres qui les séparaient de la porte, il s’arrêta quelques instants et serra plus fort encore les mains de Serena dans les siennes. Il inspira un grand coup avant de rajouter :

«Respire calmement. Tu sais que je suis là pour te protéger d’accord ? Personne ne t’approchera je te le promets.»

Restant à un bon mètre de la porte, il l’ouvrit d’un coup de baguette, laissant apparaître dans l’embrasure la silhouette d’un livreur apparemment complètement perdu. Il les regardait comme s’ils étaient complètement fous, il avait à la main une fiche imprimée, surement une liste de commande. Timothy lui lançait un regard impressionnant comme pour lui signifier de ne pas trop approcher, et il attendit que le visiteur commence à parler :

«Bonjour… J’étais là un peu plus tôt, j’ai livré des courses mais je venais vérifier que tout allait bien…»

Timothy se sentit devenir comme fou. Il avait l’impression de retrouver son côté mangemort d’un seul coup. Non seulement il avait provoqué une crise chez Serena, mais en plus il venait en rajouter. Si elle n’avait pas été là, il lui aurait tout simplement démolis la tronche. Il hésita même un instant à sortir sa baguette et à le torturer un peu pour lui faire comprendre la leçon, mais il ne pouvait rien faire sans se dévoiler à sa meilleure amie. Il préféra donc rester calme, en tout cas physiquement, car ses paroles sentaient la colère :

«Et le meilleur moyen que vous avez trouvé de venir vous excuser à une agoraphobe, c’était de venir vous incruster chez elle ? »

La logique à la noix du livreur commençait sérieusement à l’agacer, surtout qu’il sentait bien que Serena n’allait pas bien. Cependant sa remarque semblait avoir choqué le visiteur, comme s’il venait à peine de comprendre qu’il avait fait une boulette. Il minauda un petit «Désolé…» qui agaça Tim comme jamais. Il n’aurait pas pu y penser avant lui ? Il fixa quelques instants le livreur, essayant d’imprimer son image dans sa mémoire… Il lui règlerait son cas plus tard… Puis il lui claqua littéralement la porte au nez, espérant que Serena n’allait pas trop mal.

Serena était heureuse célibataire temps que Timothy était là et Timothy était heureux temps que Serena était là. Ils se suffisaient l'un à l'autre, n'était-ce pas le principe même de l'amour? N'avoir besoin que de la personne que l'on aimait? En soit, si, c'était ça le principe de l'amour passionnel. La jolie blonde aurait beaucoup aimé avoir un petit ami comme Timothy. Il était un concentré de tout ce qu'elle aimait et appréciait chez un homme. Pourtant, elle était incapable de croire qu'un jour ils pourraient être un couple. L'idée était bien loin de lui déplaire... Mais il était tout simplement incapable que cela n'arrive... Et puis, si il voulait, il pouvait avoir toute les femmes du monde même les plus belles, alors pourquoi s'embêterait-il avec elle? Elle était juste la meilleure amie... Et c'était très bien comme ça après tout... Non? Bien sûr que si.

Pour Serena, des choses simples comme se trouver belle, attirante, douce, intelligente, étaient tout simplement impossible à imaginer. Elle n'avait jamais été capable de ça, elle avait toujours eu un cruel manque de confiance en elle, les médecins lui répétaient que c'était de là que venait tout son problème, mais la jeune femme refusait d'y croire, ce n'était pas de là que venait le problème, et elle le savait, tout venait d'un traumatisme débile de quand elle était plus jeune, fichu jour où sa vie avait été détruite à cause d'un seul et simple traumatisme. Heureusement, il lui restait Tim, elle n'aurait pas supporté de d'avoir affronter tout cela, la vie, sa maladie, sans lui. Et il était toujours resté à ses côtés.

La jeune femme s'était bien entendu déjà demander si un jour, Tim et elle pourraient être plus que des amis, attendez, quelle fille normale ne ce serait pas poser la question en recevant tout les jours ou presque la visite d'un homme plus que canon et plus que parfait. Bon d'accord, pour le côté parfait elle exagérait peut être un peu, mais pas tant que ça. Elle ne pouvait pas imaginer être amoureuse, enfin si, mais pas dans les conditions actuelles, pour elle, le seul homme qu'elle serait potentiellement capable d'aimer était Timothy, et elle savait très bien qu'il était impossible qu'un jour ils ne forment un couple.... Que ferait-il d'une fille incapable de sortir de chez elle? Admettez que pour les sorties en amoureux ça serait plutôt complexe....Non, il méritait une fille, une vrai, une qui saurait faire de sa vie un paradis et pas une fille comme elle qui ne serait qu'une source d'ennui.

Si la jeune femme lui avait mentit sur le point concernant son désir de sortir de chez elle, elle n'avait certainement pas mentit sur le reste, elle pensait être très bien en tant que célibataire temps que son Timmy était là. Pour beaucoup, la relation que partageait le mangemort et la jeune auteur aurait ressemblé à celle d'un couple mais eux savaient très bien qu'il n'en était rien... Non pas que ça aurait déplu à Serena, à ses yeux, le jeune homme était l'homme idéal, mais il était tout à fait inimaginable qu'il ne pense la même chose d'elle, enfin qu'elle soit la femme idéale, alors elle préférait ne pas se faire d'illusion et se satisfaire de leur relation qui était ... ambigüe? Ou plutôt entre amour et amitié... Disons une amitié très fusionnelle. Temps qu'il était là, elle serait heureuse. Elle ne voyait pas ce qui pourrait lui procurer un tel bonheur a part lui.

La jeune femme était littéralement tétanisée. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas fait un essai pour ouvrir la porte de chez elle. Elle avait très peur de faire une crise. Elle ne voulait pas imposait ce spectacle ridicule à son Timmy... Elle était tellement minable quand elle faisait une crise... Le fait qu'il vienne la regarder dans les yeux en la tenant par ses épaules la rassura quelques peu, mais certainement pas entièrement, ils étaient bien trop proches de la porte d'entrée pour que la jeune femme soit rassurée.

" J'ai peur Timmy.... Je veux pas voir les gens, je veux pas Timmy... Je veux juste être avec toi... "

Cela pouvait avoir l'air d'une réaction enfantine, c'était sans doutes le cas, mais c'était la faute de la panique qu'elle commençait à sentir monter en elle. Le petit baiser et cette légère caresse lui fit beaucoup de bien, mais pas assez pour chasser les craintes qui commençaient à monter en elle. La jeune femme ferma les yeux pour ne pas voir qu'ils approchaient de la porte, plus ils avançaient plus elle commençait à trembler doucement, elle ne se sentait pas vraiment bien, elle aurait voulu pouvoir rester calme mais c'était plus fort qu'elle.

" Oui je sais... Tu me protèges toujours... D'accord... Ouvre .... la po,po, porte.... "

Le jeune homme la connaissait très bien et même pour ouvrir la porte il était resté à un bon mètre et avait ouvert d'un coup de baguette, les tremblements de la jeune femme commencèrent à se faire plus fort, elle était vraiment mal, Timmy le sentait sans doutes parce qu'en plus de ses tremblements, la prise de ses mains sur le ventre du jeune homme se faisait plus forte. Et pour couronner le tout, de petit gémissement de mal être commencèrent à passer la barrière de ses lèvres.

«Bonjour… J’étais là un peu plus tôt, j’ai livré des courses mais je venais vérifier que tout allait bien…»

Elle ne voulait pas que Timmy sente qu'elle commencer à paniquer sérieusement, et elle ne voulait pas non plus qu'il s'énerve, elle n'aimait pas quand il commençait à s'énerver. Elle ne savait pas pourquoi mais elle n'aimait pas du tout quand ça arrivait. Elle enfouit doucement la tête contre lui en resserrant encore son étreinte, elle avait bien peur de vraiment déchirer le t-shirt du jeune homme ce qui serait totalement gênant... Et quelques peu.... . Ce qu'elle aurait aimé être capable d'affronter les gens.

" Ça va.... Je.... Timmy... ferme..... porte.... "

Quelques minutes plus tard, le jeune homme ferma la porte de l'appartement dans un claquement sonore. La jeune femme se retrouvait dans l'incapacité de lâcher Timmy. Si elle bougeait ne serait-ce que d'un centimètre, elle allait s'écrouler sur le sol, c'était certain. Ses tremblements s'étaient encore renforcés, et il faudrait plusieurs minutes à son meilleur ami pour la calmer. Elle gardait les yeux fermés et cherchait à être dans les bras du jeune homme et pas juste attacher à sa taille, mais elle avait peur de s'écrouler, de le décevoir en lui montrant qu'elle était incapable de combattre sa peur.

" Prends moi.... sauvagement, dans tes bras..... "

La jeune femme avait parfaitement conscience que Timothy faisait tout cela pour l'aider. De toute façon, il ne lui aurait jamais fait de mal que ce soit intentionnellement ou pas. Des tas de gens dirons qu'elle idéalisait un peu trop le jeune homme, et c'était sans doutes le cas. Mais ne dit on pas que l'amour rend aveugle? Bien sûr qu'elle l'aimait, mais elle ne l'aimait pas comme une femme pouvait aimer un homme, elle l'aimait plutôt comme on aime un ami. Du moins, elle le croyait. Parce qu'elle n'était pas très douée quand ça avait à voir avec les sentiments... C'était pas son truc, mais c'était sans doutes parce qu'elle n'avait jamais eu de relation amoureuse... Ce qui n'était pas le cas de Timothy, et elle le savait. Elle n'avait pas à lui en vouloir, il s'agissait de sa vie, il pouvait faire ce qu'il désirait et elle n'irait jamais contre sa volonté, mais en général, quand il avait été amoureux, ils s'étaient éloignés l'un de l'autre pour se retrouver quand ce dernier quittait la fameuse fille.

Ce que la jeune femme ne voulait pas, c'est que Timothy s'en veuille. Et elle savait que ce serait le cas si elle tremblait où montrait qu'elle était clairement paniqué. Et elle avait été assez idiote pour le montrer, résultat, il allait s'en vouloir, et elle allait s'en vouloir de le faire s'en vouloir... C'était même plus grave que ça. Elle s'en voulait et en venait à se détester. Un garçon comme Timmy n'avait pas à s'en vouloir pour une fille comme elle. La question n'était pas pourquoi était-elle agoraphobe ou même pourquoi n'avait-il pas arrêter avant qu'elle panique mais plutôt pourquoi est ce que cet abruti de livreur était venu sonner... Oui, c'était ça le problème, pas elle, pas lui, mais cet abruti qui n'avait fait que la faire paniquer aujourd'hui. La prochaine fois elle commanderait sur un autre site et préciserait qu'elle était agoraphobe et qu'il fallait ouvrir la porte pour déposer les courses et non pas les laisser sur le palier.

Si le jeune homme lui faisait remarquer les marques de presque brûlure sur le bas de son torse, elle s'écroulerait littéralement. Elle ne supportait pas de lui faire du mal. Certes elle avait eu besoin de s'accrocher à lui pour tenir debout, mais il fallait bien avouer qu'elle se sentait terriblement bien comme ça dans ses bras, comme si ils n'étaient que tout les deux dans une sorte de bulle. Elle aurait aimé qu'ils puissent rester l'un contre l'autre tout le temps, cela faisait disparaître toute ses peurs, tout ses malaises, leur relation devenait franchement très fusionnelle. Ils n'arrivaient plus à exister l'un sans l'autre, quand ils passaient plusieurs jours sans se voir, ils passaient des heures dans les bras de l'autre en se retrouvant pour se calmer et profiter de l'autre. Comment agiraient-ils si l'un des deux devait venir à disparaître? Par exemple, si lui était tué dans cette guerre.... L'autre n'y supporterait pas, ou alors très difficilement.

Serena lui avait demandé de la prendre dans ses bras et il l'avait fait immédiatement, la jeune femme noua ses bras dans sa nuque et enfouit doucement son visage dans le cou du jeune homme. Ce qu'elle pouvait se sentir bien comme ça, tout blottit contre lui. Elle ne voulait pas bouger de là, elle se sentait terriblement bien. Son odeur si délicate qui avait le don de la rassurer, le contact de leur deux corps dans une même étreinte... Cette simple étreinte suffisait à la calmer, imaginer ce qu'un baiser aurait pu faire? Mais bien sûr cela n'arriverait jamais, elle en avait parfaitement conscience et n'imaginait même pas que cela puisse arriver. Après tout, ils étaient juste des meilleurs amis non? Et elle était sûre et certaine que le jeune homme lui avait mentit sur un détail qui était beaucoup plus d'un détail d'ailleurs... Elle était certaine que quelque part en Angleterre, il y avait une fille qui attendait que Timothy rentre, habillée dans des sous vêtements hyper sexy, et qu'elle était au mieux sa petite amie, au pire des cas sa fiancé ou son épouse.

Elle sentait son cœur battre à travers sa chemise, et de son côtés, elle sentait son propre cœur battre sur le même rythme que le sien. C'était comme si ils étaient branchés sur une seule et même fréquence qui rythmait leur corps et leur cœur... Mais elle était certaine que le jeune homme n'avait pas du le remarqué, ou même qu'il s'en moquait royalement. Son rythme cardiaque avait franchement augmenté, et pour une fois, la panique n'y était pour rien. Elle essaya de dissimuler un frémissement en sentant la main du jeune homme dans ses cheveux puis sa voix lui caresser l'oreille:

" Tu n'y es pour rien, c'est gentil de continuer à croire en moi... Et puis c'est ce livreur qui est idiot.... "

Oui voilà c'était exactement ça! Ils avaient juste besoin d'un câlin pour se prouver que tout allait bien. C'était quelque chose de tout à fait amical sans la moindre once d'amour passionnel. On y croit tous pas vrai? Bien sûr que oui puisqu'il ne s'agissait là que de la plus stricte vérité vrai. Autant dire que c'était super méga vrai. Il n'y avait plus besoin de penser au reste, ni de se poser de drôle de question sur la nature de leur relation. Ils étaient ce qu'ils étaient, et ça rien ne pourrait le changer. C'était lui et elle et c'était comme ça. Elle parvint à lui offrir un petit sourire amusé et doux.

" Promis, mais je te fais la promesse, qu'un jour, même si j'ignore quand... Je parviendrais à sortir d'ici... Et on pourra se promener, comme avant... "

Le sourire de Serena aussi était beaucoup plus rayonnant maintenant, mais la proximité entre leur deux visages la fit rougir doucement. Puis il avait eu l'idée délicieuse de lui poser un baiser au coin des lèvres, la faisant frémir et rougir par la même occasion. Elle le vit rougir aussi. Puis, quelque chose, au fond d'elle, totalement indéfinissable, provoqua chez elle une sorte de... pulsion. Elle approcha lentement, doucement, tendrement, son visage de celui du jeune homme parcourant les quelques millimètres qui les séparait, puis elle vint poser ses lèvres sur celle du jeune homme dans un baiser très tendre, et rempli de sentiments. Ses mains caressant doucement la nuque du mangemort. Elle ignorait pourquoi elle avait fait ça, mais elle se sentait tellement bien, ce baiser semblait tellement parfait, et tellement agréable. C'était surtout et avant tout, son tout premier baiser...

" Je... Déso.... Je ne suis... Pas désolé... mais je ne sais... Pas ce qui.... m'a pris... "

Puis, peut être pour ne pas se rendre encore plus ridicule à essayer de faire des phrases qui n'avaient aucun sens, elle revint chercher ses lèvres dans un nouveau baiser.

Timothy n’avait pas même eu besoin d’y réfléchir, lorsque Serena lui avait demandé de la prendre dans ses bras, il s’était exécuté immédiatement. D’un parce qu’il savait qu’elle en avait besoin et que c’était de sa faute… de deux parce qu’il en avait autant besoin qu’elle au fond. Il la sentit venir poser son visage dans son cou et il ne put pas retenir un léger frisson. Il n’avait jamais bien compris pourquoi le contact de la jeune femme lui avait toujours fait cet effet… ce qu’il savait, c’est que c’était unique. Il n’avait jamais senti ce genre de choses avec personne d’autre, et surement pas avec les rares copines qu’il avait eu. Il faut dire qu’il n’en avait jamais respecté ni aimé une comme il aimait Serena… Il sentit son visage s’étirer en un long sourire alors qu’il berçait la jeune femme de ses bras. Son cœur accélérait à chaque seconde de plus passé contre sa meilleure amie mais il se sentait étrangement apaisé en sa présence. A se demander, lequel réconfortait vraiment lequel.

" Promis, mais je te fais la promesse, qu'un jour, même si j'ignore quand... Je parviendrais à sortir d'ici... Et on pourra se promener, comme avant... "

«Je n’ai pas besoin de ça… Je t’aime exactement comme tu es…»

Que venait-il de dire exactement ? Lui-même n’en savait rien et préférait sans doute continuer à l’ignorer. Il l’aimait… comme un ami ça c’était sur. Mais était-ce tout ? Il avait choisi de ne pas trop y penser pour l’instant, de toute manière sa vie telle qu’elle était lui convenait. Voilà. Seulement s’il pouvait maîtriser ses émotions et ses actes, il ne pouvait pas maîtriser ceux de Serena. Et le geste qu’elle fit alors le surprit plus encore qu’une attaque dans le dos de Bellatrix.

Soudain, sans aucun avertissement, elle avait rapproché leurs deux visages, ne faisant qu’augmenter la gêne de son meilleur ami. Mais ce n’était rien encore. Elle s’approcha encore un peu plus, joignant leurs lèvres dans un baiser tendre, doux… parfait. Il eut d’abord le réflexe de se reculer légèrement, ne comprenant absolument pas ce qui se passait Mais la sensation de leurs lèvres collées l’une à l’autre était si enivrante qu’il se laissa bientôt prendre au jeu. Il lui rendit son baiser, posant doucement sa main dans ses cheveux, comme par crainte de la voir s’enfuir maintenant. Mais à peine avait-il pris conscience du plaisir que ce moment de tendresse lui procurait que Serena se recula brusquement, minaudant dans une voix qui ne la rendait que plus mignonne encore :

" Promis, mais je te fais la promesse, qu'un jour, même si j'ignore quand... Je parviendrais à sortir d'ici... Et on pourra se promener, comme avant... "

Ou comment ruiner un moment magique. Et pourtant il trouvait sa gêne terriblement touchante… puisqu’il la partageait. Il aurait pensé qu’embrasser Serena aurait été véritablement bizarre, mais au fond tout lui avait semblé très naturel, comme s’il l’avait prévu depuis le début. Il ne croyait pas aux signes, ni à l’amour véritable d’ailleurs, mais s’il avait du être véritablement avec quelqu’un, cette personne aurait été vite choisie : Serena. Il ne lui répondit pas, et pour cause, avant même qu’il puisse articuler un mot, elle revint chercher ses lèvres, montrant que ses paroles n’avaient pas été tout à fait sincères. A nouveau, Timothy sentit son cœur submergé par un flot d’émotions parfaitement contradictoires. La joie. La surprise aussi, mais surtout… la peur.

La peur de faire quelque chose de mal, de la blesser à nouveau. La peur aussi que tout cela ne détruise leur amitié, leur relation à laquelle il tenait tant… Si tout ceci était une erreur, que ferait-il alors ? Pouvait-il seulement imaginer sa vie sans Serena ? Non, certainement pas. Et pourtant, son corps refusait d’arrêter, l’instant était bien trop beau pour songer à reculer maintenant. Mais lorsqu’il se souvint que Serena comptait sur lui, il eut comme une révélation. Il ne pouvait pas se permettre de la décevoir… Il ne le supporterait pas. Mais comment réagirait-elle en apprenant qui était vraiment son « héro » ? Elle le rejetterait sans aucun doute et alors il perdrait ce qui lui était le plus cher au monde… Sa seule amie.

Sans bien comprendre ce qui le poussait à mettre un terme à cet instant si parfait, il recula brusquement, relâchant l’étreinte qui les unissait. Il regardait obstinément ses pieds qu’il trouvait subitement très intéressants. Pendant plusieurs secondes il laissa un silence atrocement gênant s’installer, mais lorsque l’attente lui parut tout à fait insupportable, il articula finalement avec pas mal de difficulté :

«Je… Désolée, ce n’est pas… bien. Je préfère qu’on oublie tout ça… Je reviendrai demain soir…»

Hésitant un instant à aller lui faire son habituel bisou d’au revoir il se rendit vite compte qu’il en serait incapable. Il s’enfuit donc littéralement, fermant la porte sans se retourner. Une fois sur le palier il s’arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle, espérant naïvement qu’il avait fait le bon choix… Il n’avait pas voulu la blesser, au contraire, il avait fait ça par amour amitié pour elle… Et il s’apprêtait à nouveau maintenant à aller lui prouver à quel point elle comptait pour lui.

Il dévala les marches de l’immeuble et aperçut le fameux livreur dans la rue un peu plus loin. Forçant le pas pour le rattraper, il effleura son épaule pour lui signaler sa présence. Sans lui laisser le temps de repartir avec ses excuses à la noix, il lui prit le bras et l’entraîna dans une ruelle adjacente. Alors que le livreur finissait par s’excuser à nouveau, Timothy lui lança un sourire tout sauf rassurant, amusé à l’idée que « Désolé… » soit le dernier mot que le jeune homme prononcerait jamais. Levant sa baguette, il prononça d’une voix froide et sèche qu’il ne se connaissait qu’avec les mangemorts :

«Avada Kedavra !»

Voilà au moins quelqu’un qui ne ferait plus de mal à personne…